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 [Event février-avril] - Le temps des dragons

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Sam 06 Avr 2024, 09:57




Le temps des dragons

En duo | Lucius & Yngvild


RP lié : Le rêve qui ensauvage (Lucius & Yngvild).


En contrebas, les eaux s’agitaient. Depuis le sommet de la falaise, Yngvild les observait. Ses iris verts scrutaient l’horizon. Le vent murmurait des choses qu’elle ne comprenait pas. Elle fronça les sourcils et, portée par son instinct, posa une main protectrice sur son ventre. Mois après mois, les œufs s’y développaient. Elle sentait leur force grandir, se nourrir de la sienne et hériter de celle de leur père. « Lucius ? » Elle se retourna. Il montait vers elle. Derrière lui, un chemin serpentait jusqu’à une cuvette hérissée de pins. « Il y a un truc bizarre, dans l’eau. » Elle pivota face à l’océan pour s’avancer au bord de la falaise. Ses yeux fouillèrent la mer, ses eaux sombres et ses crêtes d’écume, puis détaillèrent le profil du Pendragon. Dastan ne l’avait pas raté. Une longue cicatrice filait de sa tempe à sa bouche. Quand son frère avait appris qu’elle portait les petits de Lucius, il ne l’avait pas supporté. Ses ténèbres avaient pris le pas sur tout le reste. Le combat avait été long et brutal. S’ils s’en étaient sortis tous les deux, c’était uniquement parce que le brun l’avait emporté et n’avait pas eu le cœur à tuer son ami de toujours. Depuis, leurs relations ne s’étaient pas véritablement apaisées. Dastan était devenu plus imprévisible et virulent ; il avait perdu sa stabilité. Yngvild ne doutait pas que, le temps passant, il s’apaiserait. Les choses reviendraient à la normale. Aucun déséquilibre ne pouvait durer ; toutes les lois de la nature poussaient le monde à l’équilibre.

« Tu crois que c’est elle ? » Depuis leur enfance, on leur contait une vieille légende. Au commencement, ils étaient trois : Aëros, celui qui vole, Orbiès, celle qui marche, et Ûnda, celle qui nage. L’air, la terre et l’eau ; chacun régnait en maître sur son domaine, et durant des siècles, ils ne se côtoyèrent pas. Ûnda fut la première à ressentir la solitude. Chaque jour, elle frôlait Orbiès sans jamais pouvoir vraiment la toucher. Elle se contentait de l’admirer de loin, sans oser établir de contact, car elle craignait que ses eaux n’effritassent trop la fragilité de sa terre. De plus en plus, elle regarda le ciel. Sans cesse, il effleurait sa surface, se reflétait sur ses écailles, mais jamais ne plongeait en elle. Leurs trois univers se fréquentaient dans la plus parfaite ignorance. Lassée, elle demanda aux nuages de l’accueillirent, et les nuages acceptèrent. Elle se fondit en eux, à la recherche d’Aëros. Lorsqu’enfin elle le rencontra, ils se mêlèrent, et de leur union naquit la pluie. Alors Ûnda put connaître Orbiès, et Orbiès prospéra : son cœur s’enrichit de milliards de vies – les dragons naquirent et se multiplièrent. Le temps passa, et les eaux montaient au ciel, chutaient sur la terre, puis retournaient à la mer. Peu à peu, cependant, Orbiès commença à dépérir. Sous toute cette onde, elle se noyait. De nombreux dragons moururent, qu’ils appartinssent au ciel, à la terre ou à la mer. Aëros fut le premier à comprendre que l’équilibre qu’ils croyaient avoir trouvé n’était qu’illusoire. Il tenta de l’expliquer à Ûnda, mais le spectre de la solitude crevait encore son cœur : elle refusa de l’entendre. Alors, pour sauver Celle qui marche, sa vie et toutes celles qu’elle abritait, Celui qui vole chassa Celle qui nage de son empire. Immédiatement, le soleil reparut, et Orbiès put respirer. Rendue folle par la trahison de ses amis, Ûnda déchaina ses eaux sur la terre ; mais la force d’Orbiès avait grandi, et elle lui résista. Alors, Celle qui appartient à l’océan s’enfonça dans les abysses. À compter de ce jour, Aëros se pencha lui-même sur la mer pour lui voler son eau et la faire pleuvoir sur la terre. Il fut celui qui prit en charge l’importance des marées. Quant à Orbiès, elle absorba l’onde qu’il lui confiait, en rendit une part aux océans grâce à ses nombreux fleuves, et garda ses rivages avec vigilance. De temps à autre, la colère d’Ûnda résonnait jusqu’à eux ; mais l’on racontait que cela n’était rien en comparaison de la vengeance qu’elle préparait. La légende se terminait sur des accents prophétiques : un jour, suffisamment puissante, Ûnda engloutirait le monde créé par Aëros et Orbiès. L’immense dragonne soulèverait les océans et s’abattrait sur la terre, faisant fi des commandements du ciel. Elle dévorerait les dragons et tous leurs alliés. Ces derniers temps, les plus croyants des Dragonniers avaient relevé de nombreux signes qu’ils attribuaient à l’imminence de la punition d’Ûnda. Yngvild y croyait. L’arrivée prochaine de ses petits la mettait d’autant plus en état d’alerte. Alors, elle surveillait l’océan. « On peut en venir à bout, pas vrai ? » demanda-t-elle, en redirigeant son regard sur la vaste étendue tumultueuse.



Message I – 794 mots




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Léopoldine des Cloches
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Léopoldine des Cloches
Sam 06 Avr 2024, 10:08

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Le temps des dragons
Roxanne et Aramis



« Vous êtes, bien entendu, accepté à Basphel. Notre institution aurait beaucoup perdu en refusant un élève tel que vous, promis à de grandes choses. » L’esprit d’Aramis était en permanence troublé par la question de Basphel. Il n’avait jamais désiré rejoindre l’école. Le monde en dehors de son village lui avait toujours paru inintéressant voire hostile. Pourtant, depuis qu’il avait commencé à voyager afin d’accompagner sa sœur vers son destin, sa vision des choses avait drastiquement changé. Le refus d’Avril d’Ovipa de l’intégrer – alors même que sa sœur avait été admise – lui avait laissé un goût acre en bouche. Il aimait sa sœur mais, de façon purement objective, il était convaincu d’être meilleur qu’elle. Il avait aidé de nombreuses fois chez eux, alors que la rouquine se contentait de vivre son existence avec insouciance. Aramis était d’une mauvaise foi absolue. Il trouvait la situation injuste et, dans ses réflexions, refusait de prendre en compte le fait que Léopoldine était bien plus jeune que lui. Il vivait le refus comme une trahison, voire comme du racisme. Il ruminait et ses ruminations n’avaient aucun sens. Il pensait que l’institution avait quelque chose contre lui, qu’elle cherchait à lui nuire. Comme tous les abrutis qui râlaient dans leur barbe sans jamais ouvrir le dialogue, il partait déjà perdant. S’il ne changeait pas, il ressemblerait à ces anciens, campés sur leurs privilèges perdus, incapables d’évoluer et, fatalement, destinés à être mis au ban d’un système toujours en évolution ou à le quitter. Cet échec trottait dans la tête d’Aramis, tellement qu’il en rêvait la nuit. Ces songes dans lesquels il était accepté avec sa sœur – ou à sa place – se transformaient toujours en horribles cauchemars. Pour le moment, il n’en était qu’au début : il recevait les compliments de la directrice qui reconnaissait pleinement ses nombreuses qualités et son importance future pour le monde entier. Aramis avait une haute estime de lui-même et était convaincu que les autres lui étaient inférieurs. Il adorait critiquer parce qu’il se sentait plus grand. Il ne comprenait pas que les gens heureux et épanouis n’avaient pas besoin de le faire, pas besoin de ruminer, pas besoin de se comparer. Il était simplement médiocre et inadapté. Il rêvait d’une gloire qu’il ne méritait pas, qu’il ne faisait même rien pour mériter ; comme si tout lui était dû. Les années passant, la vérité revenait, inéluctable : il n’était personne et n’allait nulle part.

Alors qu’il visitait Basphel, les autres étudiants en admiration devant lui, le sol trembla. Il s’arrêta, confus.

421 mots

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Orphée Dasgrim
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Orphée Dasgrim
Sam 06 Avr 2024, 12:54



Unknown

Le temps des dragons

En groupe | Circë, Sha², Orphée, Ulysse & Cal



Guidé par les mains de Circë, Orphée avança vers la chaloupe. La peur tambourinait à ses tempes ; mais la fascination bordait encore ses cornées. Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Le pont éventré semblait se tendre vers le ciel en un enchevêtrement de planches et d’échardes, comme autant de bras et de doigts suppliant les Ætheri. Il visualisait encore parfaitement la trajectoire du dragon, son long corps qui avait percé la coque du navire aussi facilement que s’il s’agissait de chair face à une épée. Le garçon regarda tour à tour les deux Sha ; l’un impassible, l’autre dans un état similaire au sien. « Il faut trouver Ulysse. » dit-il à l’intention des adultes. Le grand blond, Ezechyel, s’était rapproché de Circë. « Occupe-toi des enfants. Je vais m’en sortir. » Sa main remonta vers son visage. Il semblait s’apprêter à caresser sa joue, mais s’abstint, comme retenu par une force invisible. « Où est Ulysse ? » Ses mots semblèrent se perdre entre eux, se fondre dans un silence invisible, tomber dans l’oubli sans même avoir été un souvenir. Alors, l’angoisse se cramponna férocement à son ventre, et Orphée se mit à avoir véritablement, fondamentalement peur.

En lui-même, Cal jubilait. L’Ygdraë ne cherchait même pas à lui résister. Sa confiance lui était toute acquise. En quelques rêves à peine, et aidé par la réalité, il s’était infiltré en elle d’une façon si intense qu’elle ne pouvait plus faire sans lui. Il était un référent, un pilier, un repère. Le monde tourbillonnait, et elle se raccrochait à lui. Le monde s’effondrait, les enfants pouvaient mourir, elle-même risquait de perdre la vie, et c’était à lui qu’elle pensait. « Je vous rejoins. C’est promis. » Il pressa doucement son avant-bras entre ses doigts, puis s’éloigna pour sauver les autres membres de l’équipage. La panique régnait dans tout le bâtiment. Nombre des marins n’étaient que chimères, mais certains étaient des dormeurs. Il se délectait de leur terreur.

Il disparut pour s’incarner près du dragon, entre ses écailles. La bête l’accueillit sans broncher, car ils étaient faits du même éther. Ils percèrent les eaux sombres et s’élevèrent à nouveau. L’enveloppe longiligne du serpent fila droit vers les mâts. Elle entoura l’un d’entre eux. Ses anneaux étincelants l’enserrèrent. Un craquement sinistre retentit, puis le bois céda violemment. Des éclats volèrent tout autour ; ils s’abattirent sur des têtes, transpercèrent des yeux, des foies, des cœurs. Le sang jaillit des blessures pour repeindre l’air de la nuit. Un écran d’un carmin obscur raya la vue d’Orphée.



Il se réveilla en sursaut, empêtré dans ses draps et sa sueur. « Ulysse ! » Il voulut bondir hors de son lit mais chuta et roula sur le sol rendu bancal par les remous de l’océan. Ce fut ce vacarme qui me réveilla et me poussa à quitter ma couchette à mon tour. Orphée était par terre, tremblant. Il était rare qu’il fît des cauchemars. Pourtant, récemment, cela lui arrivait de plus en plus souvent. Tandis que je le tenais dans mes bras et tentais de le rassurer, je jetai un regard à la boussole qui pendait à un crochet fixé à la porte de notre cabine. Elle se balançait au gré de l’océan, prise dans un immuable mouvement.

Fin [Event février-avril] - Le temps des dragons - Page 5 1628



Message II – 546 mots


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Yllore Sùlfr
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~ Eversha ~ Niveau I ~
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Yllore Sùlfr
Dim 07 Avr 2024, 00:22


Le temps des dragons
Aramis & Roxanne


«
Naaaaoooooooooon ! ». Je me laissai tomber au sol, hurlant ma détresse à qui voulait bien l'entendre. Ils n'avaient pas conscience du supplice que ça allait être que d'être loin d'eux et de Sophie. « Non ! » insistai-je plus fermement en levant la tête, me confrontant au regard de Franck et de Marie. Ils ne semblaient pas vouloir lâcher l'affaire eux non plus cependant. Alors, tandis que Franck se baissait pour se mettre à ma hauteur, je sautai sur mes pattes — ou plutôt mes jambes — et détalai de là, non sans leur tirer la langue une dernière fois avant de quitter la pièce et fuir à grande enjambée.

L'herbe sous mes pieds nus me chatouillait. Elle était toute cotonneuse, c'était doux. Je commençai à rire, m'effondrant à genoux sur le sol pour libérer la plante de mes pieds de cette drôle de torture. Un hurlement perça l'air. Il était effrayant et sauvage, et n'avait pas sa place à Valazur, aussi me mis-je immédiatement en alerte. À quatre pattes, je détaillai l'environnement, lèvres retroussées et crocs apparents, pour chasser l'intrus de chez nous. « Ah ! ». Je ne m'étais pas attendue à ce que la menace vienne d'en-dessous. Le sol était soudainement devenu impalpable et je m'étais enfoncée dans ce dernier, comme avalée, pour atterrir plusieurs mètres plus bas, sur un sol bien moins accueillant. « Aïe ! ». La pierre était froide et dure, et les murs de la caverne suintaient d'humidité. Je retroussai le nez. L'odeur était atroce. La lavande de Marie me manquait déjà. « Youhou ? Y a quelqu'un ? » appelai-je après m'être relevée, les mains autour de la bouche. Je n'entendis qu'un grognement ennuyé qui me fit sursauter. Un mouvement suivit dans la pénombre qui fit trembler les murs et le plafond de la grotte. Instinctivement je m'agenouillai, les bras au-dessus de la tête. Après quelques secondes, et levant les yeux, je me trouvai confrontée à un immense dragon serpentaire. Il ne semblait pas en colère. Ni même agacé. « Je suis perdue. » déclarai-je en me relevant. Le dragon leva la tête. Chacun de ses mouvements arrachait un râle à la terre. Je l'imitai et vis ainsi que la grotte s'étendait toute en hauteur. « Tu veux bien m'aider ? ». Le reptile répondit en s'allongeant. Je compris qu'il voulait que je le chevauche. Je n'étais pas très à l'aise avec cette idée, mais si c'était la seule solution... Tremblante, je m'accrochai à son épaisse crinière pour le monter. À peine me fus-je installée qu'il se suréleva. Moi, je préférai me plaquer contre lui et garder les yeux fermés le temps du voyage. Du moins, c'était l'idée à la base. L'air frais me cueillit et je finis par me redresser et ouvrir les yeux et la bouche. La sensation était bien trop GÉNIALE ! « Ouiiiiiiiiiiiii encoooooore ! » clamai-je, bien trop enthousiaste. Tant que je ne pris même pas attention au moment où le dragon s'enfonça dans le plafond, le traversant comme on plonge dans un portail des pontons.

Bon nombre de tuiles et de roches sautèrent du sol que nous traversions. Je ne le remarquai même pas. Je me rendis compte du changement d'environnement seulement lorsque le dragon se mit à rapetisser, encore, et encore. Avant qu'il ne soit trop petit, je sautai de ma position pour retrouver le contacte de la terre. « Oh ! ». Ce n'était pas la terre que j'allais retrouver en premier peut-être finalement. « Aaaaah ! ». Trop tard. Plutôt que les dalles, j'échu sur un garçon qui avait eu le malheur de se trouver là, l'amenant avec moi par terre « Ouille... ». Je pris appui sur mes mains et détaillai le garçon sur lequel j'étais à moitié allongée. Il devait être un peu plus âgé que Sophie. « Bonjour ! » le saluai-je. La politesse avant tout ! « T'es qui ? Tu viens d'où ? » l'interrogeai-je ensuite afin de le connaître parce que "on ne s'adresse pas comme ça à des inconnus" disait Marie. Je me relevai enfin, lui attrapant la main au passage pour l'aider à faire de même — sans trop lui laisser le choix d'accepter ou non mon aide à vrai dire, mais ça c'est encore autre chose. « C'est chez toi ? On est où ? » continuai-je mon interrogatoire en faisant un tour sur moi-même. « C'est grand. Chez moi c'est pas si grand. ». Je ne lui laissais pas vraiment le temps de répondre, trop excitée par ce lieu étranger. « Ah ! ». Je remarquai dragon devenu dragonneau tourner au-dessus de la tête du garçon. « Il est à toi ? Il est beau. Tu dois être fort pour avoir un dragon comme ça ! ». Je sautillai sur place, peut-être trop proche de lui d'un point de vue humanoïde. J'avais encore du mal à appréhender correctement les distances correctes entre les êtres humains. C'est seulement à cet instant que j'en pris conscience, de même que je me rendis compte que je ne lui avais offert aucune opportunité pour répondre à mes questions. « Désolée... » fis-je donc en reculant d'un pas, la tête légèrement baissée et le fixant d'un œil désolé comme je mettais les mains dans le dos.

©gotheim pour epicode


Post I | Mots 885
(crédits avatar : Kudos Productions)
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Léopoldine des Cloches
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Léopoldine des Cloches
Jeu 11 Avr 2024, 08:37

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Le temps des dragons
Roxanne et Aramis



Après un boucan digne des grandes cloches du village d’où venait Aramis, le garçon sentit un poids sur lui. Le rêve effaça le reste, comme si les foules qui le regardaient avec envie n’avaient jamais existé. Il en ressentit pourtant une pointe d’amertume qui ne tarda pas à être diluée dans la situation présente. Comme une goutte d’encre tombant dans l’eau, la sensation forma des arabesques qui disparurent progressivement.

Le jeune homme n’éprouva aucune douleur. La logique l’aurait voulu mais le songe ne suivait pas ses règles. Si l’Humain grimaça, ce fut à cause du débit de paroles de son agresseuse. Poser des questions sans laisser la possibilité à l’autre d’y répondre était une philosophie de vie plus que douteuse d’après lui. Heureusement, le fait qu’elle l’aidât à se relever cessa de nourrir le sentiment d’injustice qui l’étreignait jusqu’ici. Il n’avait pas conscience de ne plus avoir le rôle principal mais son ombre le hantait. Partager ne faisait pas partie de ses qualités. Il voulait tout pour lui. Aussi, quand elle parla du fait qu’il devait être « fort pour avoir un dragon », il ne put que lui donner raison. Son égo rassuré, il esquissa un sourire et décida de pardonner à cette fille tous ses comportements problématiques. Les autres étaient imparfaits. Ce n’était pas de leur faute. Ils n’avaient ni l’intelligence ni le talent nécessaires. Il devait leur pardonner leur imperfection car ils n’y étaient pour rien. Ils n’avaient pas conscience de ce qu’ils faisaient. Alors, ses lèvres s'étirèrent davantage. « Ce n’est rien. » Il était trop bon pour la blâmer. Elle lui en serait reconnaissante, il n’en doutait pas. « Donc… » Il réfléchit à ce qu’elle lui avait demandé, tout en se laissant distraire parfois par la danse du dragon qui voletait autour d’eux. « Je m’appelle Aramis. D’où je viens n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est où je vais. » Vers les sommets. Il regarda autour de lui. Ce n’était pas chez lui mais personne ne le traiterait de menteur. « Oui, c’est chez moi et cet animal est le mien. » Il continua sur sa lancée, s’inventant des hauts faits, tout en invitant la jeune fille à rester quelques nuits dans son humble demeure. Il lui fit signe de marcher à ses côtés et se créa une vie sur-mesure, sa langue proférant fabulation sur fabulation. Il ne se rendit simplement pas compte de l’ombre du dragon qui grandissait de plus en plus dans son dos, des murs de Basphel qui se transformaient progressivement en cendres. Tromperie après tromperie, le décor se délitait pour n’être plus que des ruines. « Et toi, qui es-tu ? » lui demanda-t-il enfin, sans se rendre compte de l’état du paysage.

454 mots

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 11 Avr 2024, 18:33



Le temps des dragons


Je m’avançai pour rejoindre Yngvild. Eeva avait soigné mes plaies plus d’une fois avec une patience que je n’avais pas. La rousse s’était adoucie depuis que nous nous connaissions. Sa magie chantait avec la mienne et semblait tenter de me murmurer des vérités enfouies, des vérités qui allaient bien au-delà des terres des Dragonniers. Je ne voulais simplement pas les entendre, comme si mon destin au-delà d’Adraha ne m’intéressait plus. Il existait, pourtant. J’en avais conscience et cette conscience se manifestait avec force dans les instants tels que ceux que j’avais vécu dernièrement. Me confronter à Dastan ne faisait qu’appuyer l’équilibre qui devait être préservé entre Ombre et Lumière. Que La lumière rayonne et que l’Ombre dévore. J’ignorais ce que faisait Érasme et l’impression d’une épée placée juste au-dessus de ma nuque et n’attendant que son heure pour frapper ne faisait que s’accentuer au fil des jours. J’acquiesçai et fixai l’eau à mon tour. Parfois, j’avais l’impression diffuse que tout était lié à notre triptyque. Dastan était au centre d’un tableau comportant deux volets : Érasme d’un côté, moi de l’autre. Le reste gravitait autour. Une puissance qui nous dépassait était en jeu. Lorsque j’y pensais trop, un vertige me prenait. Notre histoire était semblable à celle d’Aëros, Orbiès et Ûnda, un mélange d’amour et de haine, de trahisons et de réconciliations. Elle était sans fin, la vengeance de l’un s’abattant sur les autres de façon cyclique. Nous étions impuissants face à l’inéluctable. Encore et toujours, nous nous aimions à nous en déchirer. Je soupirai, conscient que l’ire de Dastan finirait par s’apaiser. La question du coût de cette colère restait cependant encore en suspens. Et Érasme… Son silence était inquiétant. « Je l’ignore. » avouai-je. À présent qu’Yngvild était enceinte, le Réprouvé risquait de renouer avec le Sorcier. Tout recommencerait : l’emprise des Ténèbres, les blessures, la guerre. La vengeance d’Ûnda serait peut-être l’élément déclencheur d’un chaos plus grand encore que tous ceux que nous avions vécu jusqu’ici. Je m’approchai de la rouquine et passai mes bras autour d’elle. Mes mains se callèrent sur son ventre. Mes petits y résidaient et leur simple existence accentuait mes forces comme mes faiblesses. J’avais peur que leur vie fût en péril et cette peur intensifiait ma puissance comme elle acérait ma vigilance. « Je ne sais pas. » répondis-je. Cette question revenait à me demander si je pourrais venir à bout d’Érasme un jour. Si le cycle se brisait, s’il manquait un tableau au triptyque, alors le reste n’aurait plus aucune raison d’exister. Je n’aurais plus aucune raison d’exister. « J’aurais dû le tuer. » murmurai-je, sans préciser de qui je parlais. Dastan ou Érasme. Les blessures menaient fatalement à une vengeance future, comme les survivants d’un génocide créaient les guerriers les plus redoutables. « Les choses auraient été différentes si nous n’avions pas été trois hommes. » Trois hommes signifiait que nos unions étaient infertiles. Elles ne produisaient rien d’autres que des plaies ouvertes. « Dastan risque de m’en vouloir longtemps. » Je semblais bien plus tourmenté par ma vie privée que par l’état de l’océan. Pourtant, les deux me semblaient mystérieusement liés.

523 mots

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 11 Avr 2024, 22:35




Le temps des dragons

En duo | Lucius, Dastan & Yngvild



Ses mains couvrirent celles de Lucius, sans que son regard ne quittât l’onde. Le monde semblait suspendu au-dessus d’un gouffre, pendu à un fil que la moindre brise menaçait de rompre. Elle s’appuya contre son torse et inspira. « Tu as déjà essayé. » répondit-elle, avec une pointe d’amertume dans la voix. Peu importait de qui il parlait : que ce fût d’Érasme ou de Dastan, jamais son cœur n’avait su mettre un terme à leur existence. Parfois, elle songeait qu’ils n’auraient jamais réussi à survivre si l’un d’entre eux mourait. Son frère avait tout trahi pour eux. Il s’était parjuré de toutes les façons imaginables. À l’image de leur peuple, elle lui en avait longtemps voulu, avant de comprendre que la dynamique qui les liait était éminemment plus complexe que ce que laissaient entrevoir leurs actes. Leurs essences se mélangeaient. Chacun représentait la pointe et l’arête d’un triangle au cœur duquel l’équilibre pouvait être maintenu. Si l’un des pôles prenaient l’ascendant sur les autres, tout se délitait ; si l’un d’entre eux disparaissait, toute géométrie s’effondrait. Ils avaient besoin les uns des autres, comme la lumière et l’ombre se sont essentielles pour exister. Sans l’une, l’autre est invisible. Tous les Réprouvés savaient cela, mais tous ne le comprenaient pas. « Est-ce que ça aurait vraiment changé quelque chose ? Tout ce qui aurait existé entre vous aurait fini par être détruit par l’un ou par l’autre. Il n’y a qu’à voir les agissements d’Érasme vis-à-vis des enfants de mon frère. » Elle glissa ses doigts entre les siens et referma ses phalanges autour de ses paumes. Porter ses petits la plaçait dans une situation risquée. Dastan ne la tuerait pas, mais il n’était pas exclu que dans un accès de rage, il s’en prît aux œufs. Il était jaloux. Il l’avait toujours été. « Il se calmera. Et je ne le laisserai jamais leur faire du mal. »

Les sourcils froncés, les pupilles acérées, elle scruta le bout de leur monde suspendu. « Quelque chose approche. » Sur la ligne claire de l’horizon, une lueur bleue montait. Elle grossit, enfla, se décupla ; et ils virent de leurs yeux ce que la haine et l’isolement apportaient à la vengeance. La vague s’éleva au-dessus d’eux, énorme et grondante. Le sang d’Yngvild ne fit qu’un tour ; elle lâcha Lucius pour pivoter vers lui, adopta sa forme de dragonne, et se posta au-dessus de sa silhouette pour le protéger, son ventre, ses pattes et ses ailes créant autour de lui un cocon protecteur. Les crocs d’écume mordirent son dos. Elle poussa un rugissement à peine étouffé par l’eau qui déferlait sur eux. Sa peau noire, veinée de feu, crépita sous l’assaut. Elle sentit ses muscles trembler et menacer de faillir. Elle résista. Elle pensait à ses petits, elle pensait à Lucius.

Une explosion retentit. Elle lui vrilla les tympans au point de lui arracher un gémissement. Ses paupières s’entrouvrirent et elle fut éblouie par l’intense lumière qui flamboyait autour d’eux. Un sifflement perça l’air, suivit d’une nouvelle détonation. Le poids de l’océan lui parut moins lourd, comme s’il entamait son ressac. Une fusée lumineuse déchira le ciel qui vibrait sous les tambours d’un soudain orage. Dastan. L’éclair se fracassa contre une vague pour la renvoyer au bas de la falaise. Le rugissement de son frère retentit, et sa longue forme enflammée se posta au-dessus d’eux. Alors, elle comprit. Elle se souvint alors d’un fragment de légende : chaque soir, Aëros offrait son feu à la mer et sa pâle clarté à la terre ; et chaque matin, il ramenait son feu au-dessus des forêts et laissait glisser jusqu’aux abysses son sombre manteau. Tout n’était que cycle, et peut-être était-il temps pour Dastan de plonger dans le grand bleu.



Message II – 627 mots




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 13 Avr 2024, 10:03



Le temps des dragons


Je soupirai. Elle avait probablement raison. Nous étions doués pour nous autodétruire. Pourtant, parfois, après la guerre, des éléments inattendus ressortaient des ruines. Il nous arrivait de vivre des périodes propices à la paix, soit que deux d’entre nous s’alliassent contre l’autre, soit que le temps passât sans heurt de façon inexpliquée. Néanmoins, je ne pouvais m’empêcher de songer que l’infertilité de nos unions était une cause de souffrance supplémentaire. Elle nous poussait à fonder une famille avec d’autres partenaires et attisait la jalousie et la haine. Érasme était probablement le premier à l’éprouver, parce qu’il ne voulait pas coucher avec des femmes et que sa haine n’était que la conséquence de son impossibilité à offrir à Dastan ce qu’il aurait souhaité : des enfants. Dans mon cas, c’était différent. J’admettais que chacun pût construire une cellule familiale ailleurs. Je n’appréciais simplement pas l’emprise qu’Érasme avait sur le Réprouvé, et vice versa. Lorsqu’ils agissaient ensemble, le chaos se répandait inévitablement. Il valait mieux qu’ils fussent l’un contre l’autre ou qu’ils s’évitassent. « Oui. Il se calmera… » répétai-je, en sachant que j’avais cherché son ire malgré moi. Les relations qu’il entretenait avec Yngvild avaient toujours été tendues. Parmi toutes les femmes, c’était elle que j’avais fécondé, comme si mon seul objectif avait été de le faire souffrir. « Je sais. »

Je relevai les yeux pour constater les mots de la rousse par moi-même. Je le sentais aussi et, bientôt, je le vis. Je me redressai, en comprenant que nous ne pourrions pas lutter contre le phénomène. Il était trop important. La vengeance avait ce côté inéluctable. Elle s’abattait. J’eus l’impression de vivre la scène au ralenti, de devenir impuissant, spectateur de ma propre vie. Le corps d’Yngvild muta pour devenir celui d’un dragon et je la laissai me protéger, la vie de mes enfants battant au creux de mes tempes. Peut-être était-ce la dernière fois que je la verrais, pensai-je. Peut-être qu’elle mourrait pour moi, emportant avec elle les vies qu’elle portait. Notre guerre ne cessait de faire des victimes. Nous ne créions que la mort autour de nous. Je me demandai quand est-ce que tout ceci s’arrêterait et envisageai que le seul moyen d’y mettre un terme était de nous maintenir loin les uns des autres. L’explosion ne retentit pas à mes oreilles. Je n’entendais plus. Je ne faisais que voir. Les couleurs devinrent fades et ne restèrent plus que le noir et le blanc. Je sentis la tristesse m’envahir.

J’ouvris les yeux. L’eau de mon bain n’avait pas refroidi. La magie de Boraür opéra rapidement. Quelques secondes plus tard, le choc du cauchemar avait totalement disparu. Je devais rejoindre les autres.

444 mots

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Wakiya
~ Orine ~ Niveau I ~

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Wakiya
Sam 13 Avr 2024, 18:32




Un simple sourire complice suffisait. Enfin, autrui se joignait à la communion. D'autres suivront, sans doute, mais l'Orine se satisfaisait amplement de pouvoir partager avec ne serait-ce qu'une âme cette chance inouïe, à portée. C'en était tout un Art ; d'attirer dans les filets de son Imagination. Sauf qu'ici, cette Imagination prenait forme. Consciemment et tout son contraire à la fois, Wakiya tenait cette clameur au creux de ses mains, aussi ferme que sur les fibres de son talent inné. Tout comme son héritage par le sang, ce besoin irrépressible de partager le Beau se présentait comme une évidence, aussi bien pour elle – l'hôte – que pour Isley – son invité. En un instant, elle se remémorait toutes ces générosités dont fit preuve l'angelot depuis son intronisation à Orhmior ; par cette première main tendue à Aïkisu jusqu'aux leçons défensives qui dépeignait d'autant plus son credo de vie. De temps en temps, sa naïveté intrinsèque lui intimait que rien ne sera suffisant pour égaler toute cette bienveillance qu'un Ange était capable de prodiguer. Néanmoins, d'autant plus en ces contrées oniriques, la jeune femme savait qu'il n'était pas question d'atteindre le moindre seuil ou de rembourser la moindre dette : tout ce qu'il comptait, c'était de vivre avec le cœur sur la main.

À l'instar de ce palpitant reptilien, encore vigoureux, prêt à être consumé. Au sein du giron de ses doigts, l'organe vital pulsait par-delà la Mort, ses échos résonnant à travers le corps frêle de la Nawashi, ses frissons s'ancrant dans ses idées les plus limpides. Elle se savait entourée – veillée – mais l'Orine s'éperdait davantage dans cet Art qui lui était jusqu'alors inconnu ; sûrement païen car accessible qu'en cet antre au-delà des frontières du Réel. Ce n'était pas tant une représentation de la Cuisine à la Maëlith qu'une initiation – et une confirmation désirée – dans l'Art de la Communion. Si le procédé en lui-même la séduisait, Wakiya ne pourrait cacher bien longtemps que sa fascination pour la Communion résidait dans son caractère impie, tabou, tout comme ses cordes et mannequins dans un placard, loin des yeux du monde. Malgré tout, à cette table, il n'y avait guère besoin de masquer quoi que ce soit. Il fallait tout bonnement accepter de consommer la primordiale bouchée.

" Oui… Tous les jours. Elle n'en était point sûre ; sa perception était brouillée tant la Communion requérait toute son âme, à sa merci. C'est comme… une force. Une source inépuisable. Réunir, préparer, manger, toutes ces étapes requièrent des efforts, des ressources qui nous sustentent et nous épuisent, jusqu'au recommencement… "

Tous les jours, oui. Depuis tous les jours, elle ne s'arrêta jamais. Elle s'était nourrie et avait fini par consumer suffisamment pour s'imprégner de la qualité de ces légendaires proies. Travailler le raffinement de la viande draconique devenait une part non négligeable d'elle-même, puisque la soif et la faiblesse de Susano la poussaient à poursuivre sur cette voie. Sans s'arrêter. Elle ne pouvait de toute manière pas s'arrêter, car la satiété et l'épuisement ne faisaient justement plus partie de son quotidien avec ces plats. Trancher, broyer, écarteler…

" Mais avec l'essence des dragons… Cette énergie ne s'arrête jamais. "

L'Orine pivota sur elle-même, aussi radieuse qu'auparavant. Dans chacune de ses mains, un énorme wok garni de prometteurs mets, du fait des embruns volatils jusqu'à leurs narines ; si tentateurs. Un gyūdon d'un côté, un katsukarē de l'autre. Ainsi dépeinte, on peinerait à croire que la Hanatsu fût capable d'un tel exploit, elle qui peinerait d'ordinaire à soulever un nagakiba. Pourtant, c'était bien Wakiya dans une splendeur nouvelle qui se rasseyait auprès d'Isley. Un miracle vivant de l'héritage des dragons.

" Bon appétit. " Réitéra-t-elle en déposant sans grand mal les nouvelles préparations.

Tout en rendant hommage à la nourriture, la jeune femme dégusta avec ce même respect de tantôt, cette délicatesse propre aux filles de sa lignée ; tout en observant d'un œil aguerri les faits et gestes de l'angelot. Ressentir les bienfaits de cet Art était une chance inouïe, hélas Wakiya préférerait tout autant que son partage ait un impact sur son partenaire de table. Deviendra-t-il comme elle ? Évoluera-t-il encore plus loin ? Il était un Ange après tout, lui pourrait déjà s'envoler encore plus haut… La jalousie ne se manifestait guère, étant donné que l'émerveillement supplantait la moindre noirceur en son être.

" Commences-tu à le ressentir ? Ce feu, ce pouvoir. N'est-ce pas splendide ? Tout ce qu'ils pourront faire par la suite, tout ce trop plein de verdeur qu'ils pourront déverser sur leur monde… Je n'aurais jamais pensé atteindre un tel ascendant, je pourrai déjà tant faire. Pour moi, pour vous tous… Pour nous. Sans sommation, elle agrippa un morceau de viande assaisonnée entre deux baguettes. Envolons-nous, Isley. "

Elle tendit l'offrande, pulsante, prête à dégager tout son potentiel au sein de son nouvel hôte. Généreuse, la souriante Orine n'en démordrait pas et continuerait de le nourrir, de le couvrir avec ses prunelles ornées de fentes si fines, si ténébreuses.

" Devenons plus. "

La délicate carpe avait fini par remonter la cascade jusqu'à son évolution.


901 mots ~


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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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Mancinia Leenhardt
Dim 14 Avr 2024, 21:07


Illustration - Anastasia Shevchenko

Le Temps des Dragons


Il faisait sombre.

Aucune lumière ne filtrait et ses yeux avaient du mal à percevoir quoi que ce fût. Mancinia essayait de prendre possession de l'environnement dans lequel elle se trouvait et le fait que ce soit une chambre d'enfant vide lui sautait aux mains, lorsque ces dernières parcouraient un mur sur lequel se trouvaient des dessins en reliefs. Une musique assez forte retentit alors dans ses oreilles, manquant de la faire crier de surprise, plus que de peur. Des lumières furent projetés sur les murs depuis la boîte à musique où tournait une sorte de flèche. Il y avait des oursons, des dauphins, des petits poissons rouges, des Simurgh, des créatures amicales, puis un loup. Elle restait focalisée dessus, ce dernier prenant de plus en plus d'espace, engloutissant les autres, prenant une teinte rouge. Le reflet du loup grandissait, grandissait réellement et cela lui fit craindre le pire lorsqu'il passait du jaune d'or au rouge carmin. Elle avait peur. D'un coup de pied, elle renversait la boîte à musique et la projetant contre le mur d'en face, mais aucun bruit d'impact ne se fit entendre. Tout s'éteignit. Et le silence revint, glaçant. Avant qu'un bruit de respiration ne se fasse entendre. Lourd. Puissant. De son côté gauche. Mancinia tentait de contrôler la sienne, mais une peur insondable prenait le dessus. Elle avait rarement ressenti cela dans sa vie, mais tout se voulait décupler dans cette atmosphère malsaine. Soudain, une main lui saisit l'arrière de la nuque et l'attirait en arrière, manquant de lui faire avoir un arrêt cardiaque. Elle s'était sentie soulevée, arrachée pour retomber sur un parterre d'herbes et de cailloux, tandis que Lampea se tenait droit debout, une main sur une porte noire, translucide, sans aucun appui, comme si elle avait découpé du vide. Un bruit indéfinissable se fit entendre, puis des chocs sourds qui se rapprochaient rapidement et la femme refermait la porte d'un geste sec, une immense intonation se fit entendre lorsque la créature la heurta, mais ne put la franchir. Tout redevint calme, presque normal. L'Humaine reprit ses esprits, secouée par l'expérience de ce songe intense.

Sympa, votre ami, articla-t-elle en essayant de reprendre sa respiration.
Les Ira ne sont pas mes amis.

Lampea se retournait alors, un sourire se dessinant sur ses traits.

Sauf Reinhard, peut-être.
Wif !

Ce dernier sortit sa langue pour lécher sa partenaire, la rassurer. Elle lui gratifia une petite gratouille sur le haut du crâne. Dans ce monde, c'était comme s'il était matériel, là où la réalité le rendait fumeux. Et cette chose ... était-elle un Ira ? Est-ce que Lampea lui dissimulait-elle la vérité ? Elle ignorait toujours ce qu'elle était réellement, pourtant, une certaine confiance les liait. Cette chose lui avait vraiment fait peur, pour ne pas admettre sa terreur même. Il avait cependant un air familier, ancien, mais Mancinia ne parvenait pas à mettre la main dessus.

Merci, se contentait-elle de souffler.
Il est venu me chercher en courant et avec le tintamarre qu'il m'a fait, j'étais bien obligée de venir.
Tu es bien mon Ira !
Mais qu'est-ce qu'il fichait-là celui-là. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu.

Se redressant, désormais en pleine possession de ses moyens ... de rêveuse, Mancinia observait la vaste étendue d'herbes recouverte de brume et d'un début de givre, choisissant de ne pas marcher en vain dans une direction infinie. S'était-elle fait avoir par le cauchemar d'un Tisseur ? Lampea aimait relativement perturber ses songes en venant la mettre devant une hâblerie de son choix. Selon la créature qui la hantait depuis des mois, c'était un moyen de s'entraîner et de tester les limites de ce que les Humains pouvaient encaisser. Souvent, Reinhard demeurait dans un coin et observait ce que faisait sa liée, très rarement, il grognait contre celle qui perturbait ses nuits. En ces lieux, elle était Maître, mais l'Ira semblait la mettre en garde. Est-ce que si Mancinia décidait de protéger son esprit, elle ne pourrait plus avoir accès aux rêves ? Ce serait une perte évidente pour la Prophétesse, puisqu'à ses yeux, ces songes étaient aussi les messages codés des Dieux. Une logique dans l'illogisme.

Vous l'aviez déjà vu ?
C'est une plaie. Comme il a la possibilité d'avoir accès à notre territoire comme bon lui semble, nous pouvons tomber sur lui. Notre statu quo veut qu'on lui laisse sa proie et qu'il nous laisse tranquille en retour.

Plus d'autres choses qu'elle ne révèlerait pas, comme le fait qu'il ne pouvait atteindre Somnium et qu'il s'en moquait certainement.

... Mais vous êtes venue me chercher ?
Si tu étais sa proie, tu aurais eu une marque et comme tu es vierge de tout cela, eh bien, je intervenue juste pour l'emmerder, hé hé.

D'accord, elle n'en avait rien à foutre de sa santé mentale, c'était uniquement pour son plaisir personnel. Un grognement impressionnant fit vibrer ses oreilles ; Mancinia en avait déjà entendu des similaires.

C'est un Dragon ?
Tu as l'ouïe fine. Nous organisions un spectacle pas loin.

Où ? Elle ne voyait rien. Puis, l'Arène se matérialisât sous ses yeux, en contrebas de la montagne. C'était si impressionnant que son cerveau eut le souffle coupé. Il y avait des milliers de spectateurs et, au centre, un Ailé d'Or qui semblait vouloir les divertir de sa prestance, de ses coups dans le vide, de ses rugissements terrifiants.

Tu animes une galerie ?
Tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez, tu sais ?
C'est pour savoir si c'est uniquement pour amuser la galerie ou si l'on peut intervenir.
Que veux-tu dire ? demanda-t-elle, méfiante.
Nous sommes dans un Rêve, n'est-ce pas ? répliqua-t-elle, alors que son esprit matérialisait quelques plaques d'armure. J'ai bien l'intention de me confronter à tes compétences.
En allant ... combattre un Dragon ?

Lampea ignorait si cette femme était stupide, ou adepte des défis impossibles. Pour autant, ce n'était pas nécessaire de la retenir.

Je te préviens, tu ressentiras les dégâts comme s'ils étaient réels.
Ça me va !
Et ta nuit sera courte, Humaine.
Courte, mais intense. Si tu es à la hauteur de ta réputation.

La mettait-elle au défi ? Seuls des Fous oseraient affronter les Dieux, mais est-ce que Mancinia ne se sentait pas comme tel ? A peine le temps de se redresser et de se retourner qu'elle faisait face à la créature. Le Dragon s'avérait être un gigantesque squelette fait d'or fondu, dont l'éclat paru splendide à la Sertisseuse. Ce métal étincelant que formait son corps pouvait l'inspirer des parures somptueuses. Elle entendit son nom dans les gradins. Était-ce un effet du Rêve ou de nombreux Humains étaient-ils ici ? Est-ce que cela avait une importance ? Elle brandit la représentation de Nibelungen.

Affronte-moi, Dragon !

Ce dernier entendit son appel, résonnant dans les environs de son ton engagé et amusé, se retournait dans sa direction, de la fumée s'échappait de ses naseaux. Grognant, approuvant ce défi dans cette arène soudainement devenu ridiculement petite pour eux. Sur ses pattes arrières, il battait des ailes, sont souffle manquait de la faire s'envoler de ses appuis, avant qu'un coup de queue ne l'envoie valser contre un coin comme un vulgaire fétu de paille. Ce coup n'avait pas marché. Mancinia s'était envolée, certes, mais en la suivant des yeux, Lampea vit des éclats dorés sur le bout de ses ailes immaculées. La Génie fut déstabilisée de son aisance à s'adapter aux situations saugrenues. Et, pourtant ...

Espèce de ... ! siffla-t-elle, sourire nerveux au coin.
Je compte bien me servir de tout ce qui à trait d'ici pour te battre !

Le Dragon n'était pas décontenancé par sa manoeuvre, habitué à toutes les stratégies infinies de cette vaste étendue. Ce qui surprenait, en revanche, c'était son aisance à contrôler les protubérances. Un tel contrôle sur son esprit, en partie sur ses sentiments et, surtout, ses connaissances. Tout cela étaient des armes qu'elle retournait contre lui. Coups de lance contre les griffes. Leurs habilités se confondaient l'une et l'autre, la foule semblait en délire, mais les cris de liesse lui paraissait si loin. Son adversaire tentait de la croquer lorsqu'elle fondait dans sa direction, dérivant sur la droite pour esquiver le crachat des flammes. Terrifiant, dantesque. Pourtant, on ressentait bien plus son amusement que sa volonté de vaincre ; ce n'était même plus un combat ni une exhibition. Même le Dragon semblait se soumettre au Jeu. Jusqu'au moment où il prit le dessus, naturellement. C'était sans doute décevant, mais Mancinia n'était qu'une Humaine et même dans son inconscient, elle établissait des limites pour ne pas se perdre elle-même, ni sa fierté d'être ce qu'elle demeurait. Une Enfant de Sympan. La patte heurtait son flanc, tranchant de ses griffes d'ivoire le milieu de sa cuisse, remontant vers le haut de son corps, arrachant une aile qui la précipitait vers le sol. Sa volonté la fit se redresser, au-delà de l'irréel de la douleur, mais son esprit s'embrouillait malgré lui. Confus, comme avant l'éveil. Son corps manquait de vaciller devant la foule, mais ce n'était pas pour autant qu'elle lâcherait. Mancinia Leenhardt devait se tenir debout avec fierté, sourire même en crachant du sang. Elle aimait trop ce monde pour avoir des regrets. l'Imprévisible ne regrettait rien. Du cruor ressortant de sa bouche et coulant sur son menton.

Franchement, c'était bien joué ... !

La lourde patte du Dragon s'abattit sur son dos et l'Humaine sentit ce dernier se déchirer comme une chaleur qui se répandait comme une onde de choc sans pitié. La chaleur de son sang. Puis, le néant. Lampea observait son corps disparaître en une volée de papillons bleus, sous les exclamations de la foule et le rugissement de son adversaire victorieux.

Elle est complètement folle, déclara-t-elle.
Wif, approuvait l'Ira, désabusé.
... J'adore ça, se mit-elle à rire. Franchement, elle a des choses à combler, ça fait frissonner mon éternité.

Comment ne pas être ravie de l'expérience et de la stupidité des mortels ? Son sourire se figeait en ressentant un souffle dans son cou. Ses mèches faussement matérialisées se balançaient. Ses sens avaient été trompés, un constat assez amusant à noter pour une Génie. Son regard partit vers la droite, trop tard.

Je vais te tuer.

La mâchoire se refermait sur l'être immatériel, mais les deux entités presque similaires pouvaient se donner l'illusion de se blesser. Lampea sentit la douleur généré par le Rêve, même sans avoir du sang qui aurait dû couler jusqu'à la démesure.

Je vais te tuuuuueeeer !
Lâche-moi, espèce de connard !

Reinhard prit appuis sur ses pattes, sautant sur l'Ira, ne pouvant rien lui faire, mais montrant qu'ils étaient plus nombreux que lui. Comme Mancinia était en mesure de fédérer les Humains, son Ira semblait en mesure de monter une meute ; quelques Ira apparurent. Le Primordial ne voulait pas blesser ses petits. Il observait la Génie, menaçant.

Je te détruirais.

Et il disparut dans une volute de fumée noire, son aura malsaine ne troublait plus ce lieu. Lampea massait son cou, désormais redevenu normal.

Ton frère aîné est vraiment chiant, hein ?
Wif.

Solo - 1842 mots


[Event février-avril] - Le temps des dragons - Page 5 Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Lun 15 Avr 2024, 04:09


Crédit : Nero by Inconnu.

La Force était une qualité qui se devait d’être cultivée, amendée par nos efforts. Elle n’était pas innée et même si chez certains, elle était naturellement plus développée, sa vertu résidait en la persévérance de son porteur à la renforcer constamment au fil du temps. Il s’agissait d’un entraînement qui n’avait pas de fin, que nous devions continuellement enrichir, entretenir et améliorer en tant qu’Homme de conscience et de Bien. Elle était complexe par sa pratique, et tout autant difficile à saisir par la multitude de ses aspects, mais le résultat nous permettait de devenir la plus belle version de nous-mêmes. À une époque, la Force devait représenter ma capacité à comprendre et partager les sentiments qu’autrui ressentait, à rester fidèle à qui j’étais face aux situations qui étaient susceptibles de bouleverser mon quotidien; fût un temps où elle rimait avec résilience, lorsqu’au creux de ma poitrine, j’essayais de renforcer les défenses d’un cœur trop faible pour supporter les horreurs de l’existence; puis elle devint synonyme d’endurance, de puissance, quand la seule destination que l’on m’offrit se pavait de pourpre et d’acier. Enfin, elle s’était de nouveau transformée, et m’aidait à mieux reconnaître les limites de cet être que j’avais modelé au fil des années. Seulement parfois, ce discernement était plus douloureux que les bienfaits qu’apportaient un tel savoir de soi, suffisamment insoutenable pour fracturer, morceau par morceau, la vertu que l’on m’avait inculquée.

Mais avec l’essence des dragons, cette énergie – cette Force – ne s’arrêtait jamais; parfaite. Elle continuerait de grandir, de s’accumuler, de se perfectionner, jusqu’au point où elle prendrait des apparences d’éternité. Au-delà des âges et bien au-delà du temps, elle commencerait à cautériser d’elle-même les plaies ouvertes de notre vulnérabilité pour nous rendre irréprochables, impeccables… Était-ce sur cette voie que je souhaitais m’engager? Était-ce sur cette voie que je désirais me risquer? Car on m’avait toujours appris que c’était par nos efforts et par l’Espoir que la Force trouvait ses meilleurs engrais. C’était par nos supplices, nos erreurs et nos chagrins qu’elle s’affermissait, devenait plus puissante, résiliente, confiante; et par nos faiblesses qu’elle pouvait éclater plus brillamment aux yeux du monde. Pourtant… Elle imprégnait actuellement les fibres de mon corps à une vitesse ahurissante. Elle s’introduisait dans mes veines, plongeait dans mon sang pour déverser un pouvoir immense. Pourquoi la ressentais-je si intensément, alors qu’elle devait patiemment être entretenue pour faire éclore la plus belle version de soi-même? Pourquoi, entre chaque bouchée, je percevais son poids m’écraser et me renforcer jusqu’au plus profond de ma moelle? Sans effort et sans expérience, je pouvais aisément toucher le ciel. Je me paralysais soudain, le bol à ma main tombant sur la table qui m’accueillait. Ma respiration ralentissait, frissonnait, se muait en des essoufflements éraillés.

« Commences-tu à le ressentir? »

J’avais chaud. De plus en plus chaud. Cependant, je ne distinguais plus la chaleur induite par la nourriture de celle engendrée par cette Force ancestrale.

« Devenon plus. »

Boum! Boum, boum… Je me retournais vers l’Orine, vers les flammes qui berçaient ses pupilles en fente, puis vers la chair qui faisait trembler le bout de ses baguettes. Boum! Boum, boum… Elle avait raison. Si nous désirions faire plus pour nous et tous ceux à qui nous tenions, il nous fallait devenir plus. Beaucoup plus. J’approchais mes lèvres du cœur de dragon, refermant ma mâchoire sur ses palpitations. Et dans ma cage thoracique, je pouvais entendre l’écho de nos battements qui s’ajustaient progressivement.

Boum! Boum, boum… Boum! Boum, boum… Boum! Boum, boum…

Boumboumboumboumboum!!



577 mots (Sans les paroles reprises du post de Wakiya) | Post II | FIN



It's a little price to pay for salvation
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[Event février-avril] - Le temps des dragons - Page 5 Signat20
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Lun 15 Avr 2024, 16:55

Le temps des dragons
Helsinki & Oriane


L'air était vivifiant ainsi, plus encore que lorsqu'elle se tenait au sommet de cette falaise, seule. La présence de l'Ange à ses côtés ajoutait de la douceur à cette impression. L'attention de la Déchue se porta sur le dragon devant elles lorsque son rugissement frappa le sommet des cieux et les entrailles de la terre. Elle ne s'en inquiéta pas. Nulle menace n'émanait de leur environnement, qu'il s'agisse des géants cracheurs de feu ou des hommes et femmes en contrebas. Un sourire ourla les lèvres d'Oriane en voyant le manège dans lequel s'était lancé le paisible monstre. Alors elle tourna le visage vers sa partenaire lorsqu'elle reprit la parole. « Et toi ? » lui renvoya-t-elle l'interrogation avec malice, se demandant si déjà, alors qu'elle venait à peine de rejoindre les nues, elle se lancerait dans les mêmes acrobaties que le géant à leurs côtés. La réponse se fit dans l'action lorsque la blonde imita bel et bien le dragon. La Luxurieuse laissa un rire lui échapper. Puis, après un battement d'ailes pour s'élever de quelques mètres, elle se laissa basculer en arrière comme elle plaquait les ailes dans son dos. Les bras écartés et les yeux fermés, elle se laissait chuter sans s'inquiéter ni de la vitesse ni de la distance qui la séparait du sol. L'air sifflait dans ses oreilles, lui fouettait le visage. Le sol se rapprochait rapidement, mais elle n'y porta aucune attention. C'était là une différence qu'elle semblait avoir avec son amie : le goût du risque et le frisson qu'il lui procurait lorsqu'elle s'y jetait à corps perdu. Le vent lui souffla brusquement et clairement à l'oreille. Elle entendit nettement son murmure lui indiquant qu'il était temps de reprendre son envol. Elle rouvrit alors les yeux et déploya vivement ses ailes. D'un premier battement, elle se stabilisa. Le sol vibra sous la force du courant d'air créé et une onde parcourut la terre, glissant sur l'herbe comme l'étang s'agite lorsqu'un caillou venait troubler son calme. Elle effectua un nouveau battement d'ailes pour s'élever cette fois-ci, donnant une nouvelle impulsion à la terre et formant une deuxième vaguelette qui courut après la première. Alors Oriane s'appliqua à rejoindre la blonde, se laissant prendre dans l'aspiration que lui offrait l'envol du dragon devant elle pour s'élever plus rapidement. Elle s'était laissée transporter par l'adrénaline et avait abandonné sa partenaire pendant trop longtemps. Ainsi, plus vite elle la retrouvait, mieux ce serait. « Je m'appelle Oriane. » lui répondit-elle, se notant mentalement de garder précieusement en mémoire l'identité de l'Ange elle aussi. Un nouveau sourire amène peignit ses lèvres en voyant celle-ci s'amuser à son tour avec le vent, songeant qu'il aurait été dommage qu'elle continue son voyage clouée au sol. À son tour elle prit de l'altitude. Sa peau se couvrit d'un épais plumage sombre. Elle s'enfonça dans un nuage. Elle en ressortit gueulée et griffée, plus grande et plus imposante, ses puissantes et immenses ailes balayant le nuage d'un mouvement de celles-ci alors qu'elle rejoint sa partenaire. À son tour elle cracha un jet de flammes brulant à la couleur d'argent qui vint se mêler au souffle doré d'Helsinki, illuminant le ciel d'une lueur faerique.
©gotheim pour epicode


Post II | 534 mots
(crédit avatar : Valentina Remenar)
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Yllore Sùlfr
~ Eversha ~ Niveau I ~

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Yllore Sùlfr
Lun 15 Avr 2024, 18:09


Le temps des dragons
Aramis & Roxanne


Je fixai le garçon, intriguée d'abord lorsqu'il se présenta — il avait le même prénom que l'un des héros d'un roman de Sophie — , puis fascinée ensuite en l'entendant s'exprimer. Il parlait comme le héros de cette histoire. Et il semblait être fort comme lui. Et riche comme lui. Eh ! Mais... Et si... Et si c'était lui ? Et s'il était le héros de l'histoire ? Ce serait incroyable ! Je commençai à sauter sur place et remuer la queue, le détaillant, émerveillée. Ce n'était pas tous les jours que l'on pouvait échanger avec une personne de son acabit. J'en avais de la chance. Je fus bien heureuse donc de marcher avec lui et l'écouter me parler de sa trépidante vie, et ce fut avec joie que j'acceptai sa proposition à passer quelques jours en sa compagnie. Et puis, il était gentil en plus. Je lui avais sauté dessus mais il ne m'avait pas fâché. Est-ce qu'il me fâcherait si je dormais sur le lit avec lui ? J'allais être gentille, comme ça peut-être il sera d'accord. Je souris à cette pensée, trottinant de bonheur à ses côtés. Je buvais son récit comme du petit-lait, m'y impliquant totalement mentalement, tant que j'eus du mal à prendre conscience que sa dernière interrogation m'était directement adressée. « Je m'a– Aaaa– Atchou ! ». Je m'étais brusquement arrêtée en sentant mon nez me piquer et l'éternuement arriver, et me répétai ainsi à trois reprises avant d'enfin pouvoir lui répondre. « Je m'appelle Roxanne. » lui répondis-je donc, me frottant plusieurs fois l'arête du nez. « Mais à la maison ils m'appellent Rouflaquette. Enfin, surtout papa et Sophie. Sophie c'est ma sœur ! Enfin, ma sœur adoptive. Un truc comme ça. » m'embrouillai-je moi-même. Un nouvel éternuement m'échappa, suivit de ce même geste sur l'arête de mon nez. « C'est papa qui m'a adopté quand j'étais encore toute petite chienne. » lui expliquai-je en rapprochant mes mains l'une de l'autre pour illustrer comment j'étais petite. Je constatai alors mes mains toutes poussiéreuses. Inquiète, je levai les yeux sur l'habit du héros, craignant de lui avoir sali son vêtement. Je soufflai de soulagement en constatant que ce n'était pas le cas. « Atchou ! ». Encore ? C'est que ça allait devenir agaçant si je passais mon temps à atchoumer comme ça. Ce doit être à cause de l'air. Il me pique le museau, c'est horrible. Un souffle fétide me brûla la nuque. Je me tournai, surprise, et vis l'énorme dragon avec lequel j'étais arrivée nous fixer, menaçant. Je m'accrochai à Aramis et grognai sur la bête. Lui aussi gronda en réponse, mais bien plus fort. Alors je me collai au héros, prise de panique. Peut-être qu'il saura calmer son dragon lui ? Le reptile se recula de quelques mètres, puis se redressa, menaçant. Un grondement provenant des tréfonds de la terre souleva un nuage de poussière, obstruant mon champ de vision, et celui du garçon également supposai-je. Puis un éclat flamboyant parut devant nous.



J'ouvris brutalement les yeux et cherchai rapidement la porte du regard. Sans délais je sautai du lit pour rejoindre la chambre de Sophie, en face de la mienne, et me glisser sous la couette dans son lit. « Hum... Rouflaquette ? Qu'est-ce qu'il y a ? » gémit-elle à demi-réveillée. « Je peux dormir avec toi ? » - « Hum... ». Je compris qu'il s'agissait d'une acceptation lorsqu'elle se tourna pour m'enlacer d'un bras, comme elle le faisait depuis toujours quand je dormais avec elle. Ce simple geste suffit à m'apaiser.
©gotheim pour epicode


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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Lun 15 Avr 2024, 23:59

inconnu
Le temps des dragons

Du haut de la falaise, Èibhlin contemplait, fascinée, le spectacle en contrebas. Cela faisait si longtemps qu'elle avait laissé le monde décider pour elle. Ses choix avaient longtemps été restreints par des morceaux de papier dont seule une signature garantissait la loyauté vis-à-vis de ces pactes. La soumission forcée par ces simples bouts de parchemin lui avait fait oublier le moyen le plus simple de se libérer de ces chaînes qu'on lui avait mis sans qu'elle se débatte. L'encre et la feuille ne résistaient jamais aux éléments. Elles se faisaient dévorer par les insectes. Elle se déchirait en lambeaux dans les eaux. Elle, avait choisi un moyen plus radical encore : la désintégration par les flammes. Elle leva les yeux dans le ciel. Tourbillonnant comme un ouragan, une dizaine de dragons survolaient la ville en flamme. Ils embrasaient les rues et immolaient leurs résidents impuissants malgré leur volonté de se défendre. Ils démolissaient les bâtiments sur leur passage, ensevelissant ceux qui avaient le malheur de s'y trouver. Ils fouettaient l'air de leur queue et de leurs ailes, écrasant de leur poids la pierre et la tuile. Il n'y avait à présent plus rien, sinon un tas de cendre et de charbon. L'ouragan s'évanouit. Plus aucun dragon n'était présent. Ne subsistait de leur passage que la fumée étouffante du feu effaçant l'horizon qui séparait le ciel de la terre. Un grognement lui parvint, aiguë, faible, bien moins impressionnant que les râles puissants qui avaient eu lieu plus tôt. Un dragonneau parut par-dessus son épaule avant de s'y poser, montrant sa férocité d'une flammèche qu'il considéra formidable. Èibhlin sourit, amusée de la témérité du bébé. Elle tendit le bras et le reptile s'y percha. « Un jour toi aussi tu pourras te confronter au monde et lui montrer ta puissance et ta rage, ne t'inquiètes pas pour ça. » lui souffla-t-elle en se perdant dans ses iris ambrés. D'autant qu'elle n'avait pas fini d'abattre sa rancœur et sa colère sur le monde. Il aurait tout le temps de montrer lui aussi les crocs et faire couler des rivières de sang. D'une impulsion du bras, elle aida le dragon à se renvoler, disparaissant à son tour dans l'épaisse fumée noire.

L'Alfar tourna les talons. L'air frais avait remplacé l'épaisseur de l'atmosphère en feu. L'herbe grasse, en lieu et place de la terre morte qu'elle foulait plus tôt, pliait sans résistance sous ses pas. Dans son sillage, l'émeraude se teintait de carmin. À chaque mètre parcouru, un nouveau cadavre tombait à ses pieds, le visage déformé par la souffrance et la peau lacérée de toutes parts. Certains en étaient même méconnaissables. Néanmoins, tous avaient le même profil : ils avaient profité d'elle, de sa situation, de son pouvoir et de celui qu'elle n'avait pas, de leur ascendance sur elle ou de leur faiblesse à son endroit. Puis il y avait eu l'abus de trop, cette fois qui avait fait exploser le volcan de ses émotions. À présent, comme la nuée ardente qui dévale la vallée, brûlant et asphyxiant ce qui avait le malheur de se trouver sur son chemin, elle faisait payer le prix de son ire à tous les concernés. Elle s'arrêta devant une fontaine d'albâtres. Les effusions de sang ressortaient magnifiquement sur la pierre pâle. Mais ce n'était pas pour l'art qu'elle s'était stoppée. C'était pour celui qui y était adossé. Le seul qui sortait du lot. La rage et la vengeance n'étaient pas les motifs l'ayant poussée à sévir contre lui. Elle s'agenouilla, se mettant ainsi à hauteur du brun à l'agonie. Avec tendresse, elle porta une main sur sa joue, le forçant à relever les yeux. Elle se plongea avec peine dans les iris carminés du Vampire. La douleur de le voir ainsi était intense. Celle de devoir éprouver sa colère également. Mais ça n'était qu'un mauvais moment à passer. Ce n'était qu'une question de temps avant que son esprit et son cœur l'oublie, lui et les sentiments qu'elle éprouvait pour lui. Or, du temps, elle en avait assez devant elle pour ne pas s'inquiéter de ça. « Ce n'est pas contre toi. » fit-elle doucement. « Mais c'est nécessaire. ». Il n'y avait aucun avenir avec un être comme lui. Ils étaient bien trop opposés pour ça. Et pourtant, elle n'arrivait pas à détourner son cœur et ses pensées de Dorian. Ce n'était pas une bonne chose. Cet attachement excessif ne lui était profitable en rien. Au contraire, elle avait compris qu'il s'agissait d'un énorme point faible qu'elle ne pouvait se permettre d'avoir pour l'instant. Cette pensée lui était particulièrement douloureuse pour la raison qu'elle était sempiternelle. Ainsi, une fois la cause de sa douleur éliminée, elle ne pourrait que mieux se porter. Deux ailes se déployèrent dans son dos. Deux ailes en cuir clair épais et aux extrémités comme deux griffes acérées qui vinrent se ficher dans la poitrine et le foie de Dorian. Ses actes visaient à lui faire envisager plus sereinement l'avenir en se débarrassant de ceux qui l'avaient accompagné ou menacé par le passé. Pour cette raison, elle ne pouvait le laisser en vie.

Délaissant le corps à présent sans vie, la clone se redressa. Un dragon lui faisait face et la fixait intensément. Elle reconnu le regard luisant comme les pierres d'ambres du dragonneau. Il dépassait en taille tout ce qu'elle avait pu observer alors. « C'est bientôt fini. » déclara-t-elle avec quiétude en tendant une main en sa direction. Au lieu de l'accueillir, l'animal rugit avec force et rage. Èibhlin sursauta, déjà prête à quitter l'endroit en voyant la gorge du géant s'illuminer d'un éclat flamboyant. Elle fit plutôt demi-tour sur elle-même en constatant l'attention de l'animal se porter derrière elle. Lui. Lui plus que n'importe qui était lié à ce passé dont elle souhaitait faire table rase pour la simple raison qu'il avait été le premier à entrer dans sa vie. Elle aurait préféré être celle à venir à sa rencontre, une fois qu'elle aurait eu trouvé le moyen de briser le contrat qui les liait. Le seul dont même les flammes ne pouvaient y faire car, même réduit en poussière, un pacte signé par le sang ne se brisait pas aisément. Avait-il réussi à se défaire de cette chaîne, lui ? Elle devait le savoir. Absolument. Car si c'était le cas, elle devrait partir, et sur-le-champ. D'avoir repoussé cette rencontre, il avait dû comprendre ce qu'elle cherchait à faire. Elle avait un choix à faire, ici et maintenant. Ce choix déterminerait ce qu'il en serait de son avenir. La mort, la fugue ou la soumission, encore. Un dragon atterrit derrière le brun, soulevant un nuage de poussière et dissimulant un temps son apparence et la silhouette de l'Alfar. Il égalait en taille le dragon de ténèbres derrière elle. Ses iris étaient d'améthystes et ses écailles d'un marron foncé. La clone était particulièrement perturbée par l'animal. Elle comprit pourquoi lorsqu'elle croisa le regard de celui-ci et ce qu'il se dégageait de sa posture, identique à celle du monstre dans son dos. Elle tourna la tête sur lui et le vit l'œil rivé sur le nouvel arrivé, lequel le fixait réciproquement. « Tu n'as pas réussi non plus, n'est-ce pas ? ». Malgré le sourire qu'il affichait, Èibhlin pouvait sentir l'amertume de son échec et le cynisme de constater qu'elle était dans la même situation que lui. « Pas encore. » répondit-elle en se montrant ferme. Sur ses gardes, elle déploya nouvellement ses ailes. Le dragon en face rugit, ce à quoi le dragon noir réagi par un grognement menaçant en se dressant sur ses pattes arrière. La Nerethi observa la scène, intriguée. Le Nerethi observa la scène, amusé. Ça avait toujours été comme ça. L'un attaquait. L'autre montrait les crocs en retour. Ça continuerait à être ainsi jusqu'à ce que l'un des deux mette un terme au pacte. Celui-là aurait gagné la partie. Quoi qu'en pense Jämiel, elle ne lâcherait rien pour gagner cette fois-ci. Une couronne d'épines se matérialisa entre eux. Ni l'un ni l'autre ne pouvait encore s'en saisir pourtant. Pas encore. D'abord le roi noir ou la reine blanche devait tomber. Seulement alors l'un ou l'autre sera en capacité de la porter.
© ASHLING POUR EPICODE




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