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 [Event février-avril] - Le temps des dragons

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Ssyi'hæ
~ Eversha ~ Niveau I ~

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Ssyi'hæ
Sam 17 Fév 2024, 20:20



Le temps des dragons
Khelil & Jezeṃiās



Une main amicale posée sur le mur comme sur l'échine d'une amie fidèle, Jezeṃiās observa son compagnon tenter d'apporter du réconfort à tes camarades. Cette démonstration d'humanité, inutile au demeurant puisque s'ils ne comprenaient pas l'honneur qui leur était fait, il était tout naturel qu'ils trouvent leur utilité dans leur sacrifice, faisait flotter un sourire pensif sur les lèvres noires de sang du Démon. En vérité, il avait hâte que la porte s'ouvre, hâte d'assister à la cérémonie, hâte d'appeler à lui les êtres monstrueux. Quand il y réfléchissait, c'était peu cher payer. Qui regretterait ces pauvres âmes ? Leurs parents les avaient abandonnés, il n'y aurait personne pour leur accorder une pensée. Ce destin était la meilleure chose qui pouvait leur arriver. S'ils ne comprennent pas, c'est leur problème. Ce qui l'angoissait, c'est que ce ne soit pas suffisant, que ce soit en vain.

Enfin, le chemin se dessina dans l'antre. À la suite de son blond compagnon suivi des enfants comme une traîne criarde, Jezeṃiās ferma la marche. Dans son dos, le mur se referma avec un bruit visqueux. Sur les parois, du sang frais suintait, hydratant la terre comme un réseau veineux gigantesque. Du plafond, des gouttes chutaient sur la procession et c'est couverts de sang qu'ils arrivèrent sur le lieu du rituel. Il laissa à Khelil le soin de disposer les sacrifiés sur l'emplacement dédié pour aller se positionner lui-même à l'endroit prévu. Ses genoux touchèrent le sol et des milliers de bougies flamboyèrent, jetant un éclairage rougeoyant sur le décor. Le Démon leva les yeux sur son complice. Il avait le coeur trop tendre encore. Jezeṃiās, lui, n'avait pas d'attaches, pas même pour ces enfants avec qui il avait dormi, joué, mangé. Leur mort était inévitable. Que ce soit dans quelques centaines d'années ou aujourd'hui, quelle différence cela faisait-il ? « Je ne les perd pas. Je les rend utile. Je les sauve. » Ce monde était voué à s'écrouler, ils n'en verraient pas la fin de leur vivant. Mais grâce à eux, nous, nous verrons un autre jour se lever, ailleurs. « Nous les sauvons. » rectifia-t-il en voyant un chiot s'avancer de son pas pataud et enthousiaste vers les enfants qui l'accueillent avec joie.

Il haussa les épaules, indifférent à la tristesse de Khelil, réprobateur même. Cependant, c'est grâce à ces larmes que l'invocation pourra réussir. Lui, qu'a-t-il à offrir ? Ces enfants, il a aimé joué avec eux, mais leur mort, si elle lui apportera de la tristesse, il sait que cet état ne sera que temporaire, et si généreusement récompensé par le résultat qu'il sent à peine son être frémir à l'idée de la solitude qui l'attend.

Ses doigts liés à ceux du blond, Jezeṃiās joignit sa voix à la sienne pour articuler les termes sacrés. Comme s'ils avaient senti le changement d'atmosphère, les orphelins se sont tus et attendent dans l'appréhension que quelque chose se produise. Le chien jappe, une fois, puis la réalité se déchira en deux lèvres épaisses, suspendues dans les airs, comme si le monde venait de se prendre un gigantesque coup de couteau. Les bougies s'éteignirent mais ils y voyaient quand même comme en plein jour. Par la déchirure pratiquée, une lueur froide accompagnée d'un souffle rauque les éclaire avec une acuité parfaite. Puis une forme masque le paysage avant que les invocateurs puissent en voir davantage, une forme démesurée qui s'extrait de l'ouverture avec des grognements si puissants qu'ils couvrirent les hurlements des enfants. Épris d'une bravoure tirée de la folie à l'approche d'une mort certaine, le chien se dressait entre la créature bardée d'écailles d'encre et les enfants et aboyait, les poils sur son échine hérissée en crinière. Il disparut en un éclair, avalé par la gueule de la bête au long et musculeux cou aquilin. Statufié, transcendé par la vision, Jezeṃiās continuait de psalmodier frénétiquement pour convaincre la créature de consentir à rester parmi eux. Il espérait qu'il se satisferait de leur offrande. Si ce n'était pas le cas, il était prêt à se lever pour venir s'offrir lui-même. Il ne représentait pas grand chose, la conscience individuelle n'était rien face au bien commun. Il échangea un discret regard avec Khelil. Et lui ?

Message II | 762 mots


[Event février-avril] - Le temps des dragons - Page 2 90xy
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Latone
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Latone
Sam 17 Fév 2024, 23:00



Nuances Sùlfr. La devanture méritait une rénovation en bonne et due forme, mais elle tenait toujours en place malgré les vents un brin violents. La cloche de porte menaçait de s'effondrer par terre après chaque coup sur sa sonnette. Pourtant, ce fut bien trois notes, claires et fortes, qui brisèrent le silence des environs, la sérénité d'un morceau paradisiaque. Il s'écoula un certain temps avant que la poignée de l'entrée s'animât, une longue hésitation ou incertitude qui glana la propriétaire des lieux, avant qu'elle ne daignât se dévoiler, porte grande ouverte.

" Oh… "

Drôle de salutations, mais la jeune peintre ne chercherait pas à se rectifier. Son visiteur lui était inconnu et il semblait l'avoir dérangée en plein travail.

" Aurions-nous… convenu d'un rendez-vous ? La boutique n'est pas ouverte en dehors des cours. "

La précision aurait pu paraître froide, néanmoins c'était surtout de la méfiance qui gorgeait la moindre de ses intonations. À raison, tant son échoppe n'était pas réputée pour attirer tous les badauds de passage. Les rares visites étaient programmées afin de parfaire les commandes et sa galerie d'exposition était loin d'être assez garnie pour satisfaire les curieux. Chaque semaine, au moins une journée, elle dispensait des démonstrations et des ateliers d'apprentissage, notamment pour les enfants. Pour le reste, elle descendait d'elle-même sur la côte pour se fournir en provisions et matériel. D'autant plus que malgré sa grande taille, l'artiste apparaissait très jeune, peut-être même pas encore femme ; et donc encore vulnérable.

" Entrez. Il fait froid dehors. " Finit-elle par céder avant de re-rentrer, lui laissant la porte ouverte.

En effet, la brise maritime faisait chuter constamment la température, seule la chaleur d'un intérieur aidait à s'accommoder aux environs. Perchée tout en haut d'un col en bord de mer, la boutique s'ancrait comme maîtresse de majestueux horizons. Guère étonnant que la peintre ait choisi de s'établir ici. Loin de tous. Loin de tout.

Au sein de l'atelier, une harmonie pigmentaire embaumait le moindre recoin, chaque meuble imprégné des fantaisies colorées de la propriétaire. Tout ne semblait que de blanc marbré à l'origine, avant d'être succinctement retouché – à tâtons – par quelques lubies de ses pinceaux. Ces touches se montraient si discrètes qu'un œil non avisé n'aurait pu les remarquer. De retour à son plan de travail, la demoiselle réajusta son tablier, sa tenue peinant à masquer la proéminence de ses muscles typiques d'une battante, ou d'une digne fille de bûcheron. Ses iris si claires cherchèrent de quoi rassembler sa longue crinière en une concise queue-de-cheval, afin de pouvoir s'attaquer enfin à la pratique.

" Vous venez de loin ? Peu de voyageurs s'aventurent là-haut. "

Elle reprit place devant son chevalet ; sur celui-ci, l'esquisse d'un dragon était sur le point d'être finalisé. Juste quelques coups de pinceaux suffiront.


497 mots ~



By Jil ♪
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Kitoe
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Kitoe
Dim 18 Fév 2024, 10:29

Persy & Faust
Le temps des dragons
TAEMIN - Guilty


Tout se déroulait beaucoup mieux que tout ce qu’il avait pu imaginer pour une première fois. Le début avait été un peu rude, certes. Faust n’avait pas su comment se comporter, Persy non-plus. Mais c’était finalement elle qui avait choisi de prendre les devants. Après les baisers, puis cet instant d’incertitude suspendu, elle avait enlevé leurs vêtements et s’était saisie de lui dans divers sens du terme. La surprise passée, Faust avait foncé.

Il n’avait pas tenu longtemps, moins qu’il l’aurait voulu. Il avait fini par s’affaler sur son amante, haletant, la bouche entrouverte et encore béate d’avoir atteint l’extase. Il avait cru que cela s’arrêterait là, mais non. La tendresse de Persy s’accapara de lui. Il lui rendit ses baisers. A force de caresses, il sentit l’excitation revenir et un sourire s’ajouta à la passion. Il voulait déjà retourner en elle car il sentait qu’elle en avait envie et que lui était drôlement infatigable. Sans attendre, il replongea en elle. Ce fut encore meilleur. Il adorait la sentir bouger sous lui, il voulait encore plus l’embrasser, encore plus la posséder.

Un craquement interrompit leur danse. Par réflexe, le Démon vérifia d’un coup d’œil par-dessus l’épaule, la porte de sa chambre.

-Faust ?

Une voix étouffée filtrait sous eux, à travers le parquet. Elle était faible, mais le garçon ne la connaissait que trop bien et la détecta immédiatement.

-Merde. Chuchota-t-il.

Il échangea un regard avec la Sorcière, lui faisant comprendre qu’ils devaient arrêter et se rhabiller tout de suite. Sa mère allait monter. Il poussa sur ses bras pour se retirer, sans y parvenir.

-Euh…

Il réitéra avec plus de force, marmonna une excuse, quand il s’écrasa subitement sur Persy. Il écarquilla les yeux.

-Désolé, je sais pas ce qu’il se passe, c’est… aaah !

Il n’avait plus de forces pour se redresser. Et voilà qu’il ne se retrouvait pas seulement con, étendu à poil avec une fille dans son lit ; il se retrouvait à poil dans une fille dans son lit. La pression entre ses omoplates s’accentuait. Même en essayant de contrer la force, il ne bougeait pas d’un centimètre. Il avait l’impression de peser une tonne. La sueur perlait sur son front. Il entendait les pas de sa mère dans les escaliers, comme un compte à rebours. Il pria pour qu’elle n’entrât pas.

-Faust, tu réponds quand je t’appelle ? J’aurais besoin d…

Il ferma les yeux, refusant de croire que ce qui était en train d’arriver, était en train d’arriver. La porte claqua derrière sa matriarche, ce qui ne fit qu’accentuer le sentiment de malaise d’avoir été pris sur le fait. On aurait dit un cauchemar. Livide, Faust regarda avec effroi sa mère, qui lui retournait le compliment.

-Qu’est-ce que…

Devait-il continuer de soutenir son regard ? Il aurait voulu cesser mais il n’y arrivait pas tout à fait. Et Mira non-plus, manifestement. Était-elle obligée de regarder ses fesses ? D’une main maladroite, il essaya de rabattre la couverture sur leurs corps nus. C’était difficile dans cette position. Les jambes de Persy le gênaient.

-Mais bon sang, vous allez rester longtemps comme ça ? Éclata soudainement sa mère. Rhabillez-vous ! Faust, allez ! Tu m’as dit que c’était pas ta copine, qu’est-ce que ça veut dire ? C’est ton plan cul ? Tu ramènes tes copines ici juste pour les sauter ? Tu vas transformer cette maison en bordel à chaque vacances scolaires ? Vous vous êtes protégés au moins ? Bon sang, j’en étais sûre ! Rien ! Et Persy va tomber enceinte, Faust, elle va tomber enceinte et tu feras comment après ? Un adolescent comme toi, comme vous deux, avec un enfant à charge ? Un maléfique en plus ? Bravo ! Et ne t’avises pas de pousser Perséphone à arrêter ses études pour s’occuper du marmot ! TU vas t’y mettre aussi, c’est clair ? Et ne me regarde pas comme ça, je sais ce que tu as derrière la tête. Tu penses que ça va me retomber sur les bras à tous les coups, mais compte pas sur moi, petit con ! Je suis pas nounou. Je n’ai pas que ça à faire que de ramasser ta merde ! Tu m’entends ? Tu m’entends ?

Plus elle criait et plus sa voix devenait rauque et intimidante. Faust avait repris sa lutte. Il se dandinait pour s’extirper sans y parvenir, tandis que les remontrances de sa mère noyait ses oreilles et sa conscience, ne laissant qu’un espace étriqué à ses pensées, qui se transformaient en une panique de plus en plus intense.

761 mots



Bijin
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Persée
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Persée
Dim 18 Fév 2024, 19:37

[Event février-avril] - Le temps des dragons - Page 2 O8at
Le temps des dragons
Faust, Perséphone & Persée



Les ongles de Perséphone s'enfonçaient dans le dos de Faust, resculptaient les muscles de ses épaules, ses bras et ses fesses. Sous ses doigts apparaissait un réseau de sillons rouges similaire à la toile d'une araignée. Elle ne désirait pas lui faire mal, mais si elle avait pu, elle l'aurait soudé à son corps pour que jamais il ne puisse s'éloigner d'elle. L'esprit embrumé par un désir addictif, elle découvrait ce jouet tout neuf avec étonnement et avidité. Ses dents s'ouvrirent sur un gémissement et elle se sentit glisser un peu plus vers ce lâcher prise si terrifiant. Ses hanches bougèrent, se soulevant pour rencontrer le bassin de son amant et le changement d'angle l'emportèrent plus haut encore, là où l'air commençait à manquer et où sa tête se perdait dans des nuages tièdes. Un craquement subit comme un fracas de tonnerre la renvoya brutalement à terre et elle haleta, confuse. « Qu'est-ce... Non. » Elle posa sa main sur la joue du Démon pour ramener son attention sur elle, agacée qu'il soit si dispersé, puis la voix de Mira traversa le plancher. Contre sa poitrine, elle sentit les palpitations du coeur de Faust passer de rapides à frénétiques. Une expression sombre traversa les prunelles bleu glacé de la Sorcière alors qu'elle les plantait dans ceux de l'adolescent. Il n'allait pas s'en tirer si facilement. « Ce n'est rien. Dis-lui de partir. Il suffit de... Aïe ! » Son exclamation s'étouffa sur l'épaule de Faust qui s'était plaquée sur sa bouche. Vivement, elle tourna la tête pour récupérer son air mais le poids du Démon la comprimait affreusement. « Tu es... trop... lourd. » Une plainte lui échappa alors qu'il se pressait en elle, trop fort et pesamment. Terrifiée, elle crut qu'elle allait se déchirer, son corps incapable de soutenir une telle pression. Elle chercha à se tortiller, maladroitement, sans succès, et la porte claqua en s'ouvrant. Blême, elle découvrit Mira sur le seuil et perdit totalement sa langue. Ses ongles se plantèrent dans les bras de Faust, cette fois non par plaisir, mais pour se raccrocher à quelque chose. Qu'est-ce qu'il fabriquait ? Entre ses jambes, dans son ventre, la souffrance se parait de nuances aigues, comme des lames de rasoir sur elle et en elle. Des larmes gorgèrent ses cornées et roulèrent pour finalement s'écraser sur l'oreiller. Ses poumons oppressés fonctionnaient avec difficulté et la remontrance de la matriarche résonnait dans ses oreilles, à un volume insupportable et dont la teneur la décomposait. Tes copines ? Chaque vacances ? Son regard revint sur Faust et fouailla le sien, accusateur. « Tu... » Alors qu'elle le sentait en elle, il se vidait dans d'autres filles, dans ce lit, à chaque fois ? Qui ? Lesquelles ? Des voisines ? Des camarades de Basphel ? La masse l'écrasant s'évanouit soudain et elle aspira une grande bouffée d'air et se hâta de le repousser, si vite et maladroitement que leurs membres s'emmêlèrent. Son contact la dégoûtait, l'emplissait d'une haine trop grosse pour elle et elle le repoussa encore, poussant sur son torse avec ses deux mains de toutes ses forces jusqu'à ce qu'il tombe par terre, à un cheveu d'énormes griffes ivoire éraflant le plancher. Un vent brûlant souffla sur eux, et la chambre fut envahie de nuages de cendres. Elle leva les yeux à temps pour voir les écailles recouvrir les derniers pans de peau du faciès de Mira. Elle emplissait tout l'espace, son corps trop gros pour la pièce mais la logique avait déserté la scène. Sa gueule s'ouvrit sur un enfer de flammes. « Non... » Terrifiée, Perséphone balbutiait, elle ne comprenait plus, ne cherchait plus à comprendre. Fébrilement, elle se laissa tomber du lit, sur Faust. Elle le prit dans ses bras, dos au monstre. Une chaleur insoutenable de forge calcinait la peau qu'elle lui présentait. Des flammes se prirent dans ses cheveux. Derrière Faust, le lit s'embrasa, puis ce fut au tour du sol. Ses bras se resserrèrent sur la taille du brun. Au moins, une fois mort, il ne pourrait plus aller en voir d'autres. C'était mieux ainsi.

Message II | 711 mots


Merci Jil  [Event février-avril] - Le temps des dragons - Page 2 009 :
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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Lun 19 Fév 2024, 21:26

Persy & Faust
Le temps des dragons
Bring Me The Horizon - Kool-Aid


Ses efforts, ou bien l’étrange malédiction qui avait magnétisé leurs deux corps de manière non-consentie, mirent enfin un terme à leur condition indisposante. Aussitôt libre, Perséphone le repoussa avec hargne et si la situation n’avait pas été aussi urgente, Faust n’aurait pas accompagné le geste de son côté. Il n’avait probablement pas interprété l’horreur dans ses yeux comme il l’aurait dû : pour lui le problème relevait seulement du danger que représentait sa mère. Le Démon perdit l’équilibre et roula sur le parquet. Il n’en tînt qu’à peine rigueur et n’eut même pas mal. L’adolescent était plus préoccupé par la taille qu’avait pris Mira et accessoirement, trouver de quoi se couvrir.

La chaleur dans la chambre n’était plus seulement étouffante ; c’était un four. A l’extérieur, le soleil matinal et printanier avait laissé la place à une nuit aux lumières sanglantes. Un souffle incandescent, comme une tempête, brûlait sa peau et faisait frémir les fondations de la maison. Le bois craquait de toutes parts. A genoux, Faust leva les yeux vers l’énorme reptile noir. La bête montrait ses dents.

-Maman !

Il l’appelait dans l’espoir de lui faire entendre raison. Mira n’était pas obligée d’en arriver à ces extrêmes-là. Il existait forcément un moyen d’arranger la situation, non ? Perséphone pouvait consommer des produits abortifs et au pire, ils trouveraient un orphelinat. Le bruit tonitruant du feu retentit comme un orage. Persy fondit sur lui. Faust l’enlaça, mais il toisait toujours sa mère.

-Maman, arrête !

Mais le vacarme autour d’eux était trop gros et sa mère n’écoutait rien de toute façon. Son inspiration avait ouvert sa gueule rougeoyante et déjà, son souffle propageait une déflagration sans nulle pareille. Il avait mal. Persy était en première ligne. Il allait mourir autant qu’elle, mais elle le protégeait quand-même. Faust caressa ses cheveux roussis. Il embrassa son front, puis prit son visage entre ses mains. Il était désolé pour tout ce qui leur arrivait. Il n’avait pas voulu tout ça. Les flammes grondaient de plus en plus fort et ses tympans n’allaient pas tarder à éclater.

-Je…





Faust se réveilla en sursaut, les draps serrés au creux de ses poings fermés. Il transpirait. Il décolla sa tête de son oreiller, cherchant à déterminer s’il était en retard pour les cours ou s’il pouvait trainer encore un peu, à l’état des lits de ses colocataires. Il surprit Taj, qui le fixait avec intensité. Le Démon lui offrit une grimace mauvaise.

-Quoi ? Il avait une voix d’outre-tombe.

-Tu vas bien ?

Il l’avait appris à ses dépends : Taj était un alien qui s’occupait des affaires des autres, tout en ne voulant jamais se montrer indiscret.

-Qu’est-ce que t’as ?

-Tu faisais un cauchemar, non ? Ah un moment, tu as crié “Maman !” et ça m’a réveillé.

Il resta interdit.

-Ah bon. Fit-il, comme si cela suffirait à faire oublier à l’Humain ce qu’il avait entendu.

Est-ce qu’il avait crié si fort ? Les autres avaient-ils entendu aussi ?

-Oui. Enfin je suppose que c’est ce que tu as dit parce qu’après tu as dit “Maman, arrête !”

Dans un soupir, le Démon se laissa retomber sur son matelas, qui rebondit sous l’impact.

-Fous-moi la paix.

Il remonta sa couverture jusqu’à son nez. Derrière ses paupières se cachaient encore la gueule béante et les crocs acérés de l’immense reptile. Mais s’il ne fermait pas les yeux, ça allait. Sur sa table de chevet, il se projeta les images qui avaient agité sa nuit. Hormis la fin, qui était clairement parti en vrille, ce qu’il avait fait avec Persy lui avait plu. Avait-elle fait ce rêve avec lui, comme les autres fois ? Qu’est-ce qui l’avait aidée à prendre du plaisir ? Était-il vraiment capable de le faire plusieurs fois d’affilée ?

630 mots



Bijin
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Mar 20 Fév 2024, 06:18



Je déchargeais le poids dans mes poumons et presque immédiatement, la condensation à mes lèvres s’évada; un souffle chargé de frimas. D’un regard, je distinguais le fin grésil se disperser dans l’air, tombant nez à nez avec l’enseigne de l’établissement : Nuances Sùlfr. J’étais enfin arrivé à destination. Qui aurait cru qu’un tel endroit pouvait prospérer dans un lieu si élevé, isolé? Le panorama était écrasant de par sa grandeur, majestueux de par la beauté de ses couleurs, et pourtant, dressée au sommet de sa colline, la boutique semblait si seule et abandonnée. Le monde avait beau s’étendre à perte de vue à ses pieds, il ne pouvait l’atteindre et elle ne pouvait être atteinte; toujours inaccessible. Cet abri convenait si bien à sa personnalité. Je me demandais à quoi elle avait pensé en s’installant ici. Avait-elle cru pouvoir déguerpir et disparaître à tout jamais? La réponse, je l’obtiendrai bien assez tôt. J’étais ici pour elle après tout. Et dans un grincement, la porte s’ouvrit. Malgré un champ de vision réduit, je reconnus aussitôt cet air et cette allure de défi. Elle était exactement comme on me l’avait décrit.

« Non. Aucun rendez-vous. Mais je devais vous rencontrer. J’ai un message à vous livrer. »

D’une connaissance? D’un ami? D’un amoureux? D’une famille? Elle ne réclama aucune précision, écartant plus grand encore l’entrebâillement de sa porte à l’étranger. D’abord hésitant, je glissais finalement une première jambe au-delà du seuil d’entrée, contemplant en silence l’intérieur vierge de tous pigments. C’était un contraste saisissant après avoir vu le paysage époustouflant du dehors ; c’était comme entrer dans une nouvelle dimension, à l’image d’un canevas géant qui n’attendait qu’à porter les couleurs de ses sentiments.

« Si je viens de loin? Je fis volte-face, reprenant tant bien que mal contact avec son regard. Je ne sais pas réellement. »

Je m’étais simplement retrouvé au pied de la montagne voisine, ayant pour seule compagnie le masque à mon visage. Les premiers instants de mon éveil furent marqués de panique et de lutte, alors que je bataillais désespérément contre le loup pour le retirer. Seulement, après un moment, je m’étais résigné, remarquant avec soulagement que je pouvais toujours voir – minimalement – et respirer. Puis, j'avais entendu sa voix.

« Je suis monté jusqu’ici pour une seule raison, lui confiais-je en esquissant un nouveau pas dans sa direction. Il voulait vous parler. Un pas. Savoir comment vous vous portiez. Un pas. Et s’assurer que vous ne le fuirez plus jamais. Je m’arrêtais à la hauteur de sa toile, là où la figure vénérable d’un dragon s’imposait : quel joli lézard. Souhaitez-vous entendre son message? »

De toute façon, il n’accepterait aucune objection de sa part. Elle devait payer son affront. Lentement, ma main se souleva et mes doigts emprisonnèrent les contours du masque. Mes lèvres s’écartèrent et ma voix changea de timbre.


« Tu croyais pouvoir t’enfuir? Je te rappelles que tu portes ma marque. Avec une facilité déconcertante cette fois-ci, le masque se détacha de ma peau, laissant entrevoir deux billes d’un lapis étincelant au milieu de ma figure. Tu ne pourras jamais m’échapper… »

Le bleu était irradiant. Aveuglant. Brûlant. Ma voix sonnait étrangement. Elle rebondissait sur les murs qui nous séquestraient, résonnait en écho. Profondes et aiguës, enjouées et menaçantes, hilares et austères, nos voix s’enchevêtraient; elles étaient tout, partout, tout à la fois.

« Maintenant que je t’ai retrouvé, je ne te laisserai plus partir. »

Nos paumes s’écrasèrent sur le bois du chevalet, nos doigts broyant le canevas à portée de main. Nos ongles s’enfoncèrent dans la toile de l’artiste, laissant suinter des cicatrices un liquide aux perles d’or. Goutte par goutte, la peinture fût souillée, le fluide s’animant et façonnant des structures épineuses qui transperçaient son cadre. Les empreintes s’étendaient, devenaient folles et simultanément, un grognement retentit dans toute l’enceinte de l’établissement. Le dessin tremblait, l’acrylique se plissait. Et les pupilles de la créature s’ouvrirent d’une fente rougeoyante.

« Tu es à moi! »

Géante, acérée, une patte déchira la toile, attrapant au col l’artiste déchue.


670 mots | Post I



It's a little price to pay for salvation
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[Event février-avril] - Le temps des dragons - Page 2 Signat20
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Ssyi'hæ
Mer 21 Fév 2024, 20:42

[Event février-avril] - Le temps des dragons - Page 2 Xy9r
Le temps des dragons
Lenore & Ssyi'hæ



Comme chaque jour, aux exacts mêmes horaires, je me rendis aux cuisines. Mon plateau en équilibre sur mes deux mains ne serait vide ni à l'aller, ni au retour. Pour le moment, il contenait une jatte où un sang épais émettait quelques bulles au rythme de ma marche. Fraîchement prélevé sur une créature somnolent derrière les barreaux de sa cage, il libérait ses notes ferreuses sous mon nez sensible. Mes nerfs se contractaient en réponse mais je parvins à me retenir de ne pas plonger un doigt à l'intérieur. Arrivée sur place, je déposai mon butin sans un mot sur l'espace de travail des cuisiniers et me reculai dans un coin où je ne gênerai pas. Le silence attendu des esclaves me convenait parfaitement. Je relevai parfois les yeux pour les observer incorporer la substance à leur préparation. Les pâtes à pain se mirent à brunir, les sauces s'assombrirent et l'odeur fruitée des confitures sur le feu dégagèrent de nouveaux arômes qui embaumèrent toute la salle.

Mon plateau alourdi de victuailles, je poussai la porte avec mon épaule pour pénétrer dans la chambre. Après avoir jeté un coup d'oeil sur les draps gondolés, je déposai le repas sur une petite table et allai ouvrir les rideaux. Par un interstice, un discret filet d'air se faufilait. Il avait l'odeur de la pluie malgré un ciel dégagé. L'abattement m'assaillit à la perspective d'une chute des températures. Peut-être aurais-je le temps de profiter des derniers rayons de soleil avant qu'ils ne désertent les terres environnées de champs de lavande sauvage ? Pour cela, il fallait que la future mère se lève dès maintenant, se restaure et qu'elle accepte de se laisser tenter par une promenade.

« Ssss'est prêt. » Ma voix chuintante trancha dans le silence et je mis un peu d'ordre dans la pièce en attendant qu'elle se lève. Du coin de l'oeil, je la surveillai en train de se vêtir. La grossesse déformait son corps d'une façon trop anormale pour que je ne puisse m'empêcher d'éprouver un soupçon d'horreur à cette vision. J'avais déjà vu ma mère déplacer son ventre rond chez nous, mais c'était très différent ici, monstrueux, comme le géniteur. Le fœtus était unique. J'étais curieuse de voir ce qu'il en ressortirait, s'il vivrait ou s'il flotterait dans l'un des bocaux sur une étagère des locaux scientifiques. Je savais pour l'avoir vu une fois que l'abdomen de la femme était zébré de veines rouges et violettes. À le voir, il était choquant de découvrir la femme réussir à se tenir debout, certes avec difficultés, mais j'étais certaine que d'autres auraient déjà été alitées depuis plusieurs mois. Je n'étais pas experte en la matière, mais sans doute sa nature de Démone aidait son organisme à ne pas rejeter l'hybride. Ce que je savais, c'était que les repas devaient l'aider. Nous étions tous soumis au même régime ici, à ingérer le sang et la chair des créatures grouillant dans les entrailles du domaine.

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Bellada Ward
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Bellada Ward
Jeu 22 Fév 2024, 15:41


Le temps des dragons
Jämiel & Phobos

Bellone – ou la reproduction qui avait été modelée à son image – tenait le cœur entre sa main de fer. Le palpitant s’agitait, luttait, tambourinait comme pour résister à la pression exercée contre lui. Phobos le sentait vibrer, comme un écho de sa propre excitation à savoir ce qui adviendrait par la suite. Ou bien peut-être était-ce les sursauts paniqués de l’Alfar qui résonnait telle une mélodie funeste. L’une ou l’autre de ces théories satisfaisait le Sylphe, qui sentait ressurgir en lui toute l’animosité qu’il éprouvait envers l’Aisuru de sa moitié. L’idée que la brune pût appartenir à un autre que lui lui était tout bonnement insupportable, presque douloureuse, et le tisseur de cauchemars comptait bien se venger sur sa cible tant qu’il le tenait entre ses griffes oniriques.

Protégé par son manteau d’invisibilité et d’intangibilité, le génie glissa jusqu’à celle qu’il convoitait. Il n’eut alors qu’à formuler en pensées sa prochaine action et, telle une marionnette, l’Orine s’exécuta : la main qui avait plongée dans la poitrine du garçon s’arracha avec violence, laissant un trou béant à sa place. L’illusion fut secouée par un rire glacial, reproduisant ce que Phobos éprouvait – elle était devenue son exutoire, comme s’il parvenait à exprimer ses émotions à travers elle, à laisser libre court à ses sentiments qu’il parvenait d’ordinaire si difficilement à appréhender et à matérialiser.

L’Hybride avait continué à se métamorphoser. Ses jambes avaient été remplacées par le long corps reptilien d’un dragon. Elle s’appuyait de sa main libre pour maintenir sa posture, tenant en l’air le bras qui enserrait toujours l’organe vital. « N’est-il pas à moi ? » persiffla la dragonne. « Pourtant, c’est bien moi qui l’ai en ma possession. » nargua-t-elle en se pourléchant les lèvres. Phobos se tenait derrière elle, tel un fantôme, murmurant à son oreilles ses réponses envenimées. « Il ne t’a jamais appartenu. Il me revient de droit, contrairement à toi qui n’as fait que le voler à une créature innocente. » Quand l’homme la mit en garde, la jeune femme partit dans un autre rire qui n’avait presque plus rien d’humain, désormais : une tête était apparue sous elle, son buste semblant bizarrement greffé à cette créature mythologique. « C’est pourtant que ce que tu mérites ! De crever sous ma main. Je te regarderai souffrir jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à ce que tu souffles ton dernier soupir d’agoni. » prédit-elle avec une jouissance malsaine à cette idée morbide. Et, comme pour donner un avant-gout de ce qui l’attendait, Bellone serra davantage sa prise sur le cœur, jusqu’à voir sa victime s’agenouiller sous l’effet de la douleur qu’elle lui infligeait volontairement.

Le pantin glissa une main sous le pan de son kimono. Là, elle ouvrit sa cage thoracique, dévoilant ses côtes. Par-dessus son poumon gauche, son propre cœur battait. Mais en dessous, une impressionnante collection d’autres cœurs avaient été accrochés, collectionnés précieusement. Ils ne battaient plus. Certains commençaient à se nécroser, ou à arborer des teintes préoccupantes et non naturelles de vert ou de bleu. La main déposa le cœur fraichement acquis, puis repositionna la peau pour masquer l’horreur. « Ce n’est plus qu’une question de temps avant que mon frère soit lui aussi vengé. » menaça la voix de l’Hybdride. « Mais avant ça… Tu devras payer pour chacun de tes crimes. » Le torse rappelant ce qui avait resté d’humain se fit engloutir par la chaire écaillée, ne laissant plus que la dragonne faire face au chasseur.

La monstruosité ouvrit sa gueule et un brasier de flammes noires, plus sombre que les ténèbres eux-mêmes, se répandirent en une prison infernale. Des flammes dansantes, on pouvait voir des silhouettes prêtes à attaquer le condamné. Elles tendaient leurs bras pour essayer de saisir leur cible, de le brûler, de se venger du fléau qu’il était et de lui faire payer ce qu’il avait commis. A la place du crépitement, on entendait leurs pleurs et leurs lamentations, leurs insultes et leurs cris. Le dragon s’enfonça tête la première dans le sol imperméable, laissant sa proie se battre avec ses propres démons.

Phobos était aux premières loges pour voir l’anxiété gagner totalement son némésis. Il se délectait du spectacle, savourant le fait de pouvoir lui infliger cela en toute impunité. Ils étaient dans son domaine. Dehors, Jämiel était intouchable, inatteignable, mais ici, c’était bien lui qui possédait le pouvoir : il était inarrêtable. Savoir qu’il était invulnérable lui procurait un sentiment d’euphorie. Seulement, voir la panique chez cet homme ne lui suffisait point. S’il pouvait être amusant de lui infliger des tourments sans que le brun ne sache qui était son bourreau, le Sylphe trouverait vite une limite dans ses réjouissances. Il comptait bien arracher Bellone à l’Alfar, de la même manière que sa marionnette avait arraché le cœur au rêveur. Il ne voulait pas rester dans l’anonymat. Il comptait bien se faire connaître. Il désirait voir la haine grandir dans son regard, sentir son désespoir tandis qu’il lui dérobait sa bien aimée sans qu’il ne puisse rien faire pour lutter contre.

Aussi, avant que la mort ne survienne, le dragon ressurgit de la terre. Un bras perça sa carapace d’écailles, suivit d’une tête et d’un buste, et du reste du corps humain – il conservait néanmoins par endroit quelques agglomérats d’écailles. Tel un pantin désarticulé, la femme s’approcha de nouveau de son Aisuru. Elle plaqua ses mains sur lui et le fit tomber à la renverse. « Tu ne la sens pas arriver ? » minauda-t-elle de sa voix redevenue normale, quoi qu’un soupçon plus mesquine qu’à l’ordinaire. « Ta mort ? » murmura-t-elle tout bas avant de replacer une mèche de cheveux derrière l’oreille de l’homme. Là seulement, la silhouette qui était restée indétectable commença à se découper sur le reste de l’environnement, à prendre forme jusqu’à devenir évidente. Phobos se pencha par-dessus sa moitié, plaçant une main possessive sur son épaule. « Tue-le, et nous pourrons partir ensemble. » chuchota-t-il pourtant d’une voix claire et assourdissante. Manifestation de ses désirs, la brune plaça une main sur la gorge de sa victime, puis la seconde, et se mit à resserrer l’étau pour lui couper l’air. « Meurs, qu’on en finisse. »
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Bellada Ward
Ven 23 Fév 2024, 10:42


Images par Sandara Tang,  & WLOP.
Le temps des dragons
Bellada


Bellada servit une première tasse de thé. La porcelaine utilisée était vieille, mais l’on pouvait deviner qu’elle avait toujours été traitée avec grand soin. Même si elle avait perdu de sa brillance, elle demeurait propre et aucune fêlure ne l’avait jamais endommagée. Avec un sourire tendre, empli d’affection, la grand-mère déposa la boisson chaude et fumante devant une chaise qui paraissait vide. « Tiens, Sulliane. » dit pourtant la magicienne. A l’entente de sa voix, la chaise parut frémir légèrement. Ce ne fut qu’en voyant les petites pattes d’un dragon s’accrocher à la nappe blanche que l’on put comprendre ce qui avait fait bouger l’assise. La créature, qui ne faisait que quelques dizaines de longs, se hissa sur la table puis, avisant ce qu’on avait laissé pour elle, se dandina avec entrain jusqu’à la petite piscine et s’y plongea tout entier, faisant déborder le liquide de son récipient. Au lieu de fâcher la dame, cette scène lui arracha un rire chaleureux. « Est-il à la bonne température ? » s’enquit-elle. Pour toute réponse, le reptile émit un petit hululement de contentement. « Il est à la fleur d’oranger, ton préféré. » confia l’artisane. Bellada tendit la main et, délicatement, du bout de l’index, vint caresser la tête écailleuse de la créature. « Merci de m’avoir aidé à développer mon entreprise, petit dragon. » le remercia-t-elle. Ça avait été sa prière à l’Espoir. Elle avait souhaité monter sa petite entreprise familiale, et Mamie Bisous avait vu le jour. Tout cela n’aurait pas eu lieu sans l’aide de ce petit gardien. La magicienne se devait de le traiter avec égard, pour le remercier de tout ce qu’il avait fait pour elle. Elle ne pouvait aucunement lui tenir rigueur, que ce soit pour son empressement ou une maladresse.

La magicienne détourna son attention sur le siège suivant. Le dragon qui s’y trouvait était quant à lui beaucoup plus imposant – il mesurait au moins trois fois la taille d’un adulte humain. Il arborait des écailles d’un bleu nacré. Dans son dos, deux ailes à l’envergure prodigieuse occupaient encore plus d’espace : il s’agissait du symbole de sa réussite. L’espoir qu’avait nourri Bellada durant de longues années s’était transformé en réalité, si bien que sa mission était désormais terminée. Pour le récompenser de son dur labeur, Suris, père de tous les dragons d’espérance, lui avait offert ces appendices pour le suivre dans les cieux. « Sunneva… » murmura la mage bleue avec une émotion mal contenue dans la voix. Il s’agissait toujours de madame Ward, pourtant, les années semblaient avoir défilé en sens inverse. Ses rides avaient disparu, ses cheveux avaient retrouvé de leur doré de paille. Seule l’étincelle de bienveillance dans son regard n’avait pas changé. « Cela fait si longtemps. » Elle avait l’impression de retrouver une amie qu’elle avait perdu de vue, mais qu’elle retrouvait avec plaisir et joie. « Voilà pour toi ! » fit la Ward en versant dans la tasse – celle-ci était, comme la serveuse, plus neuve que la version précédente, la peinture n’avait pas encore été rayée, le liseré doré sur le contour était encore parfaitement intact, et la porcelaine brillait vivement – une lave à la couleur du dragon. La magicienne plaça la tasse devant son invité, et des bulles commencèrent à faire bouger le magma du petit volcan improvisé. « Je te dois une fière chandelle. » commença l’hôte. « Sans toi… Je ne sais pas ce que ma vie aurait donné. Merci d’avoir veillé sur ma famille comme tu l’as fait. Merci de m’avoir offert tous ces enfants que j’ai aimé, et ces petits enfants qui me comblent tant. Merci de continuer à veiller sur eux aujourd’hui encore. » La jeune Bellada Ward attrapa une assiette remplie de biscuits, tous colorés de la couleur de sa race. « Tiens, je sais que tu es un vrai bec sucré, alors je t’ai préparé ce petit quelque chose. » fit-elle en déposant le plat à côté de Sunneva. « Et as-tu des nouvelles de Suibert ? Comment se porte-t-il ? » A cet instant précis, un dragon se manifesta dans les cieux, par un rugissement qui n’avait rien d’effrayant. Bellada leva les yeux et l’observa faire une voltige. Un rire lui échappa et elle accueilli la performance avec un applaudissement. Son apparence avait encore changé : elle était à présent fillette, avec ses joues rosées et ses cheveux soigneusement peignés en bouclettes. Suibert était né de son désir d’obtenir plein de jouets à partager avec ses sœurs. Lui aussi possédait désormais des ailes. Aussi haut perché dans les cieux, il lui paraissait presque aussi petit que Sulliane mais la gamine se doutait qu’il devait être un peu plus grand, sans pour autant atteindre l’envergure de Sunneva. Car elle avait nourri cet espoir durant toute son enfance.

Un raclement sur sa gauche indiqua à Bellada qu’un dernier invité s’était installé à sa tablée. Lorsqu’elle se tourna vers lui pour lui porter toute son attention, son sourire se fana. Son optimisme se craquela, et des larmes embuèrent son regard. « Oh, Sulpis… » lâcha-t-elle dans un souffle douloureux. La magicienne pressa ses lèvres l’une contre l’autre. Son apparence, cette fois-ci, ne parvenait pas à trouver de forme stable, car elle avait nourri ce rêve durant toute sa vie, au travers de tous les âges. Timidement, elle tendit une main vers la créature. Ce dragon-ci était gigantesque. Pourtant, au contraire de son voisin, il n’arborait rien d’éclatant. Son corps semblait fait de pierre, sédimenté et figé. Quelques parcelles de son anatomie étaient encore organiques, ce qui lui permettait de se mouvoir, mais également d’éprouver la douleur. Car contrairement à tous ses frères et sœurs, lui n’avait jamais réussi à atteindre son objectif. « Je suis tellement désolée… Je n’ai pas encore perdu espoir, je te le promets… » Pourtant, son corps calcaire ne mentait pas. Si l’espoir subsistait, fragile, il avait été abimé de toutes les déceptions, des échecs, des tourments. « On y arrivera, n’est-ce pas ? On parviendra à faire revenir Mertle. Elle redeviendra une magicienne, même si ce n’est que pour ses vieux jours. » prédit Bellada avec ce qu’il lui restait de conviction concernant ce sujet. Légèrement honteuse de ne pas parvenir à s’y accrocher avec autant de puissance que durant sa jeunesse, madame Ward se mordilla la lèvre. Lentement, elle se leva, s’approcha de la statue de pierre, et l’étreignit avec précaution, comme pour ne pas l’endommager davantage.

La jardinière d’espoir soupira, mélancolique. Elle se trouvait désormais sur un sentier, au milieu d’une végétation en constante évolution, perdue dans un paysage aux nuances de bleu. Elle n’était plus accompagnée de ses dragons, qui étaient restés au pique-nique. Après quelques pas, elle finit par apercevoir la haute silhouette du dragon le plus imposant de tous. Il était merveilleux, pur, cristallin. Suris, gardien des Espoirs, protecteurs des rêves. Arrivée à une distance raisonnable, Bellada – qui avait retrouvée son apparence âgée – exécuta une révérence transmettant tout le respect qu’elle éprouvait à l’égard de l’Aether. Lorsqu’elle releva la tête se tenait devant elle un œuf. Un sourire naquit sur les lèvres de la vieille dame. « Merci, mon Seigneur. » fit-elle en s’emparant du cadeau qu’on lui faisait. « Comment devrais-tu t’appeler ? » réfléchit à voix haute la grand-mère. « Que penses-tu de Surin ? » proposa-t-elle, et la coquille s’agita dans ses bras. Bellada rit de bon cœur. « D’accord, voilà, ce sera ton nom à partir de maintenant. »

1224 mots
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Illustration - Inconnu

Le Temps des Dragons
Aristia & Persée


Parmi tous ces êtres l'entourant, Aristia en remarquait un qui sortait de l'ordinaire. Discret, il étincelait pourtant comme une étoile recouverte par les rayons solaires. Son regard émerveillé la laissait béate malgré sa taille plus imposante, alors que son souffle chaud se perdait sur ses traits. Elle n'avait pas peur. La Magicienne se sentait soudainement ... être beaucoup de choses. Tout lui paraissait possible, tout lui paraissait cohérent. Que ce soit sa croissance immédiate, son maniement aisé de la lourde épée qui était désormais entre ses doigts, ou l'armure surréaliste qu'elle revêtissait. Comme si elle avait atteint son objectif en un claquement de doigt, simplement avec son talent naturel. Un charisme si évident que la somptueuse créature ployait devant sa noblesse. Aristia était tout ce qu'elle avait rêvé d'être. Ce n'était pourtant pas le moment d'être arrogante. Elle posait sa main gantée sur sa poitrine, inclinant sa tête respectueusement devant le Dragon.

Merci de me faire confiance, dit-elle avant de relever son regard dans sa direction. Nous serons ensemble dans ce combat.

La Magicienne vint à sa rencontre, avant de grimper sur son dos comme s'il s'agissait d'un mouvement naturel et, d'un même mouvement, prirent la direction des cieux. Le vent sur son visage frappait, la contraignant à fermer les yeux le temps de s'habituer à nouveau à cette sensation, le cou de la créature se positionnait de sorte qu'elle ne soit nullement embarrasser par l'élément. Cela lui permettait de distinguer le spectacle en contrebas d'une armée, vaste au delà de l'imaginable. Un frisson parcourut son échine.

Ils sont nombreux, souffla-t-elle.

Ce n'était pourtant pas un sentiment de terreur, mais d'excitation. Surtout qu'ils n'étaient pas seuls et l'impatience gagnait tout leur groupe. Celui qui dominait les cieux rouges.

Allons-y, mes frères ! s'exclama-t-elle, son arme pointé vers le haut. Brûlons nos ennemis pour qu'il n'en demeure que des cendres !

La lame retombait vers le bas, débutant l'assaut céleste. Se cramponnant d'une main experte, alors que les ailes se repliaient pour fondre sur ceux qui ne deviendraient que des spectres du passé sous leurs coups acérés. Des heures passaient en quelques secondes. Sous les acclamations des habitants, de ceux qui l'avaient suivis et de ses compagnons ailés, Aristia prit place dans la gloire et la reconnaissance, sur les masses informes des vilains peuplant cet endroit, les drapeaux de la liberté flottant au vent et des visages heureux, soulagés même, pour l'accueillir. Ils avaient vaincus. Elle avait réussi. Le Bien brillait et le Mal retournait dans les tréfonds abyssaux, comme cela devait être et comme son esprit voulait que cela soit.

Et le Rêve s'évanouit.

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Dim 25 Fév 2024, 22:10


Illustration - Lulybot

Le Temps des Dragons
Élise & Sól


Humant les environs, les senteurs qui effleuraient mon nez me donnaient une sensation étrange, entre l'envie d'éternuer et mon incapacité à le réaliser. Ce n'était qu'une pensée fugace, tant j'étais absorbée par une vision nouvelle et colorée qu'incarnait une étendue insondable de fleurs jaunes. Cette impression que l'épuisement du déménagement s'était évaporé, que mon esprit était libre et que le rangement m'apportait la sérénité. Mes sens altérés me donnaient des sentiments flous et familiers. J'avais conscience, au fond de moi, que ce n'était pas la réalité, mais j'éprouvais des difficultés à saisir le contrôle de ces visions. Mes rêves recelaient souvent des fantaisies, sans que je ne sache si cela était des souvenirs, ou de l'interprétation de ce que j'avais pu lire dans les ouvrages présents chez les Köerta. Il n'y avait rien de décelable aux alentours, alors, mon corps décidait de demeurer là, m'allongeant dans l'herbe pour observer le ciel d'un bleu violacée, sans se soucier de rien. Et c'est là qu'un éclat bleu d'une rapidité détonante attirait mon attention, comme un saphir qu'on aurait mis devant la lumière et qui se reflétait sur les murs. Il y avait autre chose de plus petit, sombre, mais je restais focalisée par la vision céleste pour y prêter le moindre intérêt. Et en un clignement d'yeux, cela disparu. D'abord étonnée, j'entendis mon nom en me redressant.

Oh, Sól !

C'était bien elle, ma compagne d'entraînement, que je voyais toujours au détour des illusions de ce monde, lorsque le lit m'avait englouti dans un profond sommeil, mais que rien ne me laissait le loisir de me reposer.

Le Dragon ?

J'avais lu de vagues descriptions de ces créatures dominatrices des cieux, se disputant la suprématie avec les vaisseaux des Enfants de Yanna. Je n'étais pas certaine que la guerre soit le voeu des Dragonniers, ce n'était que des éléments éparses qui causaient ces tracas ... Je n'avais cependant pas ce qu'elle cherchait.

C'était trop soudain ...

Je l'avais admis avec une pointe de honte. Je n'avais rien vu, comme une téléportation destinée à nous narguer, avant de relever mes yeux dans sa direction.

Oui, bien sûr, mais je n'ai pas d'ailes pour ...

Je me sentais partie en arrière, avec douceur, je détournais les yeux pour voir deux ailes d'une couleur bleu translucide, avec des pointes dorées. Je soupirais, autant amusée que lasse.

Bon, d'accord, il suffisait de demander.

Je prenais appuis sur mes jambes, le nouveau poids dans mon dos ne faisait plus effet et, comme si j'y étais habituée de longue date, je pris mon envol pour rejoindre Sól.

Il doit être dans les environs et on devrait le voir de loin à cette hauteur. Cherchons-le !

Post I - 447 mots


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Dim 25 Fév 2024, 22:20


Illustration - Olga Khariton

Le Temps des Dragons
Pulsar & Alþjófr


L'odeur piquante de la fumée agressait son nez, irritant sa gorge en enclenchant une légère quinte de toux, alors que ses yeux s'humidifiaient pour lutter contre ce nouvel assaut de la nature. Tout du moins, ce qu'il en restait dans son plus pur chaos. Le sol craquait au moindre pas, les arbres calcinés peinaient à tenir correctement et penchaient dangereusement. Pulsar portait une main à son visage pour se prémunir de ces relents abominables, alors que son autre main tentait vainement de créer un peu d'air au niveau de ses yeux. Quelle chaleur suffocante. C'était presque surprenant que sa peau tenait encore à ses muscles ! À présent, allait-il trouver ce qu'il cherchait ? Ce n'était certainement qu'une quête vaine pour quelqu'un comme lui, mais l'espoir était le maître mot en ces temps chaotiques. S'il laissait le Mal l'emporter alors sa nature de Mage Blanc s'en retrouverait altérée. Suivant les grondements qui l'avaient fait sursautés plus tôt, il s'engageait dans cette plaine désolée durant un temps indéterminé, presque infini, avant qu'un nouveau ne s'élève. Plus proche, plus haut. C'était une masse noire qui tombait du ciel. Il reconnut un Dragon, blessé au niveau de son aile repliée, alors il prit sa direction. Un second, d'un rouge écarlate beuglait à en faire vaciller ses tympans, relâchant un jet de flammes que l'autre esquivait péniblement dans sa chute, avant de s'écraser au sol dans un grand fracas non loin de lui. Si ce n'était à ses côtés.

Hé ! Toujours en vie ?!

Pour répondre à sa question, le Dragon roulait sur le côté, révélant un cavalier assez secoué. Réduit de moitié, mais encore vivant. Ah, non, il avait encore ses jambes ... Pour autant, il n'avait pas trop le temps de s'en soucier.

Oh oh, la compagnie arrive.

L'air fût projeté en arrière lorsque le Dragon Écarlate se posait devant eux.

Un Nain.

Sa voix était affreuse.

Un Magicien.

Le mépris évident.

Un traître.

Son allure était une menace et il aurait certainement pu tous les tuer en une fraction de seconde.

Partez et personne ne sera blessé. Autrement ...

Il fit de nouveau battre ses ailes.

Qui que vous soyez, vous mourrez ici.
Je n'ai pas envie de revenir sur mes pas. Et ... je n'ai pas très envie de brûler vif.

C'était sorti tout seul, mais Pulsar savait que c'était cette créature qu'il cherchait.

Je crois savoir qu'accuser des innocents après avoir commis pareil crime n'est pas une brillante idée, Dragon.

Sa voix n'était qu'un sifflement moqueur. Le Magicien eu à peine le temps de cligner des yeux et d'avoir l'idée de créer une illusion de lui-même, tout en disparaissant de la vue de son assaillant. Sans la moindre pitié, l'ailé avait choisi de se tourner en levant son énorme queue pour l'abattre sur sa tête. Et si sa force brute était discutable, le Mage Blanc était assez doué pour esquiver tout et n'importe quoi. Son illusion, par contre, avait valsé contre un arbre et s'était fracassé en mille éclats brillants, tandis que le tronc était réduit en poussière noire.

Pfiou.

Il avait dit cela en regardant le Nain, dont le regard semblait lui dire qu'il n'était qu'un crétin. Probablement n'avait-il pas tort, il fallait être ivre, ou fou, pour oser se dresser face à une créature aussi redoutable. Et pour l'heure ... ils n'avaient pas le temps.

Eh bien, en garde !

Post I - 564 mots


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Seiji Nao
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Seiji Nao
Mar 27 Fév 2024, 14:32





Étreinte par des coussins de soie, Lenore peinait à sortir du sommeil. Recroquevillée au fond de ses draps comme un poussin dans sa coquille, elle laissait le monde derrière elle. Ce fut un léger courant d’air, aussi discret qu’une main de fantôme, qui chassa ses rêves pour de bon. Des pas veloutés et un rayon de soleil troublaient la tranquillité de la chambre. Aux premiers mots de l’esclave, la blonde rejeta sa couverture. Précautionneusement, elle prit place sur le bord du lit. Un instant, la pièce tangua autour d’elle. La prudence lui murmurait d’appeler un médecin ; au dernier qui avait voulu l’examiner, elle avait cramé la moustache. Enfin levée, elle se débarrassa de sa tenue de nuit, enfilant une robe d’un rouge flamboyant. La ceinture d’or qui en refermait les pans glissa jusqu’au sol. Des grognements montèrent dans sa gorge. Dans son état, elle ne valait guère plus qu’une infirme.

Effleurant de l’index le tracé de ses vergetures, elle caressa longuement son ventre.

« J’aurais aimé que ce soit toi qui l’étudies, quand il sortira. Je ne fais pas confiance à ces salauds en blouse blanche. »

Sur les conseils de son protecteur, la Démone avait rejeté la méthode traditionnelle, lui préférant l’expression d’une dévotion absolue. Elle gardait peu de souvenirs de l’accouplement : la voix bourdonnante des scientifiques, le parfum de l’encens, le bruit des griffes sur la pierre. La bête avait exploré ce qu’aucun homme n’avait même pu effleurer, labourant ses chairs pour y planter la graine de l’horreur.

Les jours suivants n’avaient pas été heureux. La hanche brisée par leur union, elle n’avait pu travailler aux champs. Le contremaître lui avait reproché sa bêtise en la rouant de coups ; par superstition, ses poings n’avaient toutefois pas approché son abdomen. Plus que les mauvais traitements, le dégoût dans les yeux des autres l’avait chagrinée. Combien de nuits avait-elle passé à sangloter sur ses coussins, ne sachant s’il lui fallait maudire son courage ou remercier la Déesse du fruit à l’implacable croissance qui lui déchirait le ventre !

« Mais suis-je bête, avec le petit pois que tu as dans la cervelle, ça ne risque pas d’arriver. »

De fort méchante humeur, Lenore approcha de son petit-déjeuner les narines frémissantes. Malgré le soin apporté à la confection des pâtisseries et autres victuailles, l’odeur du sang imprégnait tout. Le liquide ne calmait en rien les caprices de son estomac.

« C’est quoi ? Encore du sang ! Je leur ai déjà dit que je n’en voulais pas ! Tu essaies de m’empoisonner, c’est ça ? »

De rage, elle envoya valser le plateau. La blonde se rappelait le temps où tubercules et feuilles vertes faisaient son bonheur. Le foetus bousculait jusqu’à son régime alimentaire. Elle l’avait compris le jour où, poursuivant un rat dans les couloirs, elle avait mâchouillé sa tête encore pleine de vie. Depuis quelques jours, elle n’avait plus assez de force pour chasser, et boudait le poison que les cuisiniers lui préparaient.

« Tu es comme les autres, trop jalouse pour m’honorer, trop lâche pour te donner. »

Lenore ponctua sa remarque d’un rictus. La créature ne se contentait pas de grandir en elle ; son corps et son esprit changeaient. Son ventre s’était distendu, ses cheveux avaient blanchi, son œil gauche s’était fendu. Belle comme le jour, elle resplendissait d’une aura de terreur, et, désormais, la colère prenait toute la place dans son cœur.

« Donne-moi le foie. Tout de suite. Tu l’as pris sur un chat cette fois, n’est-ce pas ? Je sens sa peur. »

Avidement, la blonde arracha son repas aux poches de l’esclave. De petites écailles poussaient dans ses paumes ; l’une d’elles érafla la robe de cette dernière, lui entaillant le bras. D’un air de défi, Lenore redressa le menton. La chair morte disparut entre ses lèvres, son existence ne se devinant qu’aux bruits de succion. Lentement, elle mâcha l’organe, ses pupilles rouges ne quittant pas la jeune femme des yeux. Les siens étaient si proches, si chauds, et elle avait si faim…

Pas encore tout à fait soufflées, les braises de sa conscience s’avivèrent. Il eût été prématuré de dire que la brune et elle étaient amies. Toutefois, dans les premières semaines de sa grossesse, elles s’étaient bien entendues, et la brune ne méritait pas un tel traitement.

« La Très Grande saura reconnaître ta dévotion. Puisse-t-elle te confier ses secrets. »

Presque tendrement, la Démone embrassa le front de son interlocuteur. À la suite de quoi, déchirant sa propre robe avec une vigueur exagérée, elle lui confectionna tant bien que mal un bandage. Le sang de la brune sur les mains, elle mordit violemment sa propre joue : il lui fallait se rappeler que Ssyi’hæ était une camarade, pas une proie.

« Je voudrais prendre un peu l’air, peut-être même faire une promenade. Je sais que ce n’est pas recommandé, mais rester enfermée n’est pas bon. Tu m’accompagnes ? »

Entre les quatre murs du Temple, Lenore perdait le sens des réalités. Il lui fallait se ressaisir. Bientôt, elle serait mère ; en attendant, elle n’était qu’une petite idiote.

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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Mar 27 Fév 2024, 16:45

G E M I N I par Adrian Mangili
Le temps des dragons
Phobos & Jämiel

Son souffle était saccadé. Un sifflement aigu accompagnait chacune de ses inspirations. Cette chose était ridicule dans ses propos. Rien ni personne n'est innocent en ce monde, surtout pas lorsque le juge se faisait également bourreau. Il n'y a que l'admission de ce fait qui différencie les êtres et les créatures entre elles. Avant qu'il ne puisse répliquer, la douleur emprunt son être avec force et un cri de souffrance accompagna la pression exercée sur son cœur. Sa volonté pliait sous le mal qui lui était infligé et bientôt il fut incapable de tenir sur ses jambes. Genoux à terre, penché sur le sol, le corps retenu d'un poing dans la terre glaise, Jämiel tentait de retrouver un semblant de respiration alors qu'il semait à nouveau des morceaux de chair et d'organes salis par le sang, la terre et le mal. À chaque action du monstre, sa rage grandissait et son désir de l'abattre s'intensifiait. Qu'elle soit originellement son Orine n'avait pas la moindre importance. « C'est beau de rêver. » cracha-t-il en même temps qu'une mélasse d'air, de sang et de bile. Croyait-elle qu'il la laisserait agir sans répondre ? Qu'il n'essaierait pas de l'abattre en retour ? On le menaçait, il répliquait. Il ne laisserait personne porter atteinte à sa vie sans conséquence, même si la coupable était Suzume. Il allait la détruire, tout simplement. Il n'y avait rien qui puisse l'empêcher de sévir. Il releva le visage. Ils étaient là. À portée de bras. Ce cœur qu'elle lui avait volé, et celui qu'il comptait lui arracher en représailles. L'Alfar voulut se redresser. Il ne lui suffisait que d'un pas pour plonger la main entre les côtes de la bête et s'emparer de son trésor. Il fut incapable du moindre mouvement cependant un poids ou des liens invisibles le maintenaient immobile, incapable d'agir, et frustré de ne pas pouvoir se saisir de cette trop belle occasion. Un cri de rage explosa. Seulement alors il put se relever. Mais c'était trop tard. Déjà le coffre avait été refermé et il lui faudrait à présent en forcer l'entrée si elle refusait de lui donner la clé. « Je ne suis pas le seul criminel ici. » siffla-t-il en lui jetant un regard assassin. « Le justicier se montre aussi coupable que le criminel lorsqu'il prend le parti de punir par le sang ce dernier. ». Et il avait en horreur ces hommes et ces femmes qui se prétendaient garants de la paix mais n'hésitaient pas à tuer pour maintenir un ordre qu'ils considéraient, selon leur point de vue, juste. « Et tu paieras en même temps que moi. » râla-t-il en se parant de l'épée qui avait mis un terme à l'insignifiante vie de son frère, et qui allait mettre un terme à la sienne à présent. Son Orine n'existait de toute façon plus. Même le Lien qui avait pu les unir était mort.

Un mur de flammes obscurs s'interposa entre l'Alfar et le monstre, obstacle craché par celle-ci pour, quoi ? L'attaquer ? Elle n'avait fait que le barricader entre des lames impalpables. Ce ne serait pas suffisant pour arrêter son bras. Un cri strident détourna son intention de sa cible. Non pas un. Plusieurs. Des voix, des plaintes, des injures, des larmes aussi. Son vêtement se noircit sous la caresse du feu, mais plutôt que de le marquer d'une brûlure, il lui laissa une empreinte humide sur le bras. L'écho des pleurs. Alors il se tourna vers le bras enflammé qui l'avait empêché de s'en prendre au dragon, et fit face à ... Il n'avait plus son nom. Il la connaissait pourtant. Comme son voisin. Et celui encore après. Comme tous ceux qui le cernaient dans leur masse informe et intangible. Il les avait côtoyés. Il y en a même qu'il avait pu aimer avant d'abattre sur eux la violence de sa haine, de sa vengeance ou, plus communément, de son ambition. Il avait bien songé à plus d'une reprise à ce que certains reviennent une fois le hanter. Mais tous ? Jamais. Certaines de ces âmes étaient trop insignifiantes pour ça. Chaque fois qu'il frappait le feu pour effacer le visage de l'un de ces fantômes, il reparaissait en un autre endroit. Ça n'en finissait pas. Et rien n'allait en s'arrangeant. Si jusqu'alors le feu était avant tout effrayant, il commençait à se faire clairement menaçant, voir carrément dangereux. Chaque partie de son corps effleuré par les flammes commençait à le faire atrocement souffrir. Il devait serrer les dents pour contenir la douleur et continuer à se débattre en vain. Sa chair était à vif là où le mal l'avait touchée, sa peau cloquait en des bulles toujours plus grosses. Au fur et à mesure des agressions, sa physionomie s'approchait de plus en plus de celle d'un monstre, un être difforme au souffle rauque comme un grognement bestial et dégageant une odeur désagréable de mauvais fumet.

Ils étaient trop nombreux. Insensibles. Impalpables. Immortels. Il n'arrivait plus à suivre. Alors il ne prit pas conscience du retour du dragon et ne put prévenir l'acte qui suivrait. Le pus de ses cloques déchirées lors de sa chute se répandait au sol, dans la terre qui n'en avait plus que le nom tant les fluides s'étant mêlés à sa texture déjà boueuse en avait changé la constitution. L'horreur de prendre conscience qu'il n'était pas en position dominante, qu'il ne pourrait même simplement jamais abattre sa rage sur son Orine, le remplit de craintes et de rage. Ça lui avait été impensable jusqu'à présent. Son attention fut un court instant détourné par l'arrivée d'un nouvel individu. Il ne le connaissait pas. Il ne croyait pas le connaître. Était-ce ce frère qu'il avait normalement abattu il y a longtemps de ça ? Probablement, considérant ses mots. Dans un réflexe, sa main s'agrippa au poignet de Bellone pour dégager sa trachée. Puis à nouveau avec l'autre lorsque l'Orine insista avec sa seconde main. Les secondes passaient et l'air commençait à lui manquer. On pouvait voir ce qu'il lui restait de poumons se gonfler difficilement et trop vite se flétrir comme des ballons percés. Alors il dégagea une de ses mains pour attraper le kimono de la Disgracieuse, dans une ultime tentative de faire couler son sang. « Meurs... Qu'on en... Finisse... » articula-t-il difficilement en tirant sur le vêtement en répétant ses mots. Sa main s'enflamma. Puis la seconde. Il commença lentement à se répandre, et dévorer tout ce qui était sur son passage. Tel le feu grégeois, aucun n'obstacle ne semblait pouvoir l'arrêter ni l'éteindre.
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Fawëlysa En Auraushnee
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Fawëlysa En Auraushnee
Mar 27 Fév 2024, 22:56

[Event février-avril] - Le temps des dragons - Page 2 CXr8LyZ
Le temps des dragons
Solo


Myrddhin dansait sur un rythme frénétique. Les clochettes au bout de ses fausses écailles de dragon noir tintaient à chacun de ses sauts sur la scène en bambou. Son costume traditionnel brillait sous les étoiles : toute l’attention était portée sur lui. L’Orine se sentait grandir sous les regards admiratifs des spectateurs. Il virevoltait telle la créature mythique, investi de pouvoirs infinis qui étaient le propre des rêves. « Ne portez-vous donc aucun respect pour Mère Nature ? Maudites soient vos créatures affublées de crocs ! »

Alors, l’Orine reconnut la scène des limbes de son esprit. Il avait déjà vu cette représentation à Amestris. Il avait rêvé d’être sur la scène, mais encore haut de trois pommes, il n’avait fait que participer à la création des costumes. Myrako était le rôle de ses rêves : ici, il était Maître de son destin. Ici, il était le puissant Dragon Oublié. « Ces créatures vous ont sauvées de votre paresseuse torpeur. Le nouvel Ordre de la Nature est entre mes griffes ! » Myrddhin avait hurlé cette phrase. Sa voix vibrait, comme si elle sortait d’un corps plus grand que le sien. Il faisait vibrer la scène. L'Orine commença à se transformer. Il grandit, grandit, et grandit encore. Le toit de la scène craqua et s’effondra autour de lui. Le petit dragon blanc, en face de lui, commença à courir. Cela déclencha l’instinct de chasseur de Myrddhin, qui se lança à sa poursuite.

Il ne lui fallut qu’une seule seconde : le dragon piqua sur sa proie. Il ouvrit la gueule, dévoilant des lignes de crocs acérés. Le petit garçon n’eut pas le temps de se retourner. La dernière chose qu’il vit, avant sa mort, fut l’intérieur de sa gueule. Le chaos envahit le théâtre. Les spectateurs s’éparpillèrent en criant de panique. Le dragon s’élança dans les airs et rugit de colère. « Myrako ! » Il fit vibrer la montagne et insuffla la terreur dans le cœur des Orines. « Souvenez-vous de mon nom ! » Myrddhin était investi d’une puissance immense. D’un seul coup de griffe, il pouvait décimer plusieurs Orines. Mais il avait une meilleure idée : quelque chose qui signifiait bien plus qu’une simple vie et qu’il allait détruire à l’aide de son souffle destructeur.

La légende de Myrako était la préférée de Myrddhin. Elle était très répandue dans le groupe de Gāisi de sa mère à Amestris, mais il ne l’avait jamais entendue ailleurs. Selon le mythe, Myrako était un Dragon dont le nom avait été enfoui par les Aetheri vénérés de son peuple. Les créations de Myrako étaient d’une beauté singulière : des environnements hostiles et leur propre faune, plus sombre, plus mystérieuse. Mais les Aetheri n’avaient d’yeux que pour les créations lumineuses de Sōzō. Alors il s’isola dans une terre inconnue, un havre de paix que des Gāisi cherchaient encore aujourd'hui, en vain. On racontait qu’il y avait créé un monde magnifique, sinistre et mélancolique.

Il y avait fait naître les prédateurs, car la chasse était devenue sa raison de vivre. Hors des frontières de son monde, la faune n’était alors peuplée que d’herbivores. Mais un jour, les proies vinrent à manquer. Alors, les prédateurs cherchèrent un autre moyen de se nourrir. Les animaux se faufilèrent dans une brèche sous la terre et s'échappèrent du monde de Myrako pour déferler sur les terres des Orines et dévorer ses créatures. Le dragon fut condamné à l’exil, mais les Aetheri n’avaient su se résoudre à soustraire le monde de cette nouvelle nature. C’était ainsi, selon la légende, que la chaîne alimentaire de l’univers avait été créée. Myrako était un héros pour Myrddhin : il avait créé plusieurs œuvres en son nom, faites de proies qui avaient succombé à ses griffes.

Myrddhin s’envola. Son torse d’écailles se souleva par l’impulsion de ses ailes puissantes. Des arbres craquèrent sous ses pattes, alors qu’il prenait de l’altitude. Mais soudain, une douleur envahit le bas de son corps. Le dragon grogna. En se retournant, il constata que ses écailles avaient été carbonisées sur son poitrail. La rage l’enflamma. Il virevolta et retourna vers le village qu’il avait prévu de quitter. Une personne marqua de grands gestes, et une autre boule de feu vint s’abattre sur lui. Mais Myrddhin réagit à temps. Il ouvrit grand la gueule et avala le projectile. Une chaleur se propagea dans son corps. L’énergie se décupla sous l’impulsion de sa colère. Il piqua vers la scène, là où des Orines étaient encore en train de déguerpir comme des insectes. Il dévoila ses rangées de crocs, ses yeux jaunes brillant sous les étoiles.

De sa gueule apparut une lumière presque invisible dans le manteau de la nuit. Puis, il déversa toute sa haine sur la terre. Les flammes d’un bleu profond colorèrent la forêt comme la toile d’un peintre. Elles consumèrent les arbres et les Orines avec la même ardeur, se nourrissant de leur chair pour se répandre. Le champ de vision de Myrddhin se colora d’un bleu céleste et ardent. Il entendit alors une voix résonner dans ses grandes oreilles. « Myr… Myr…! » Et soudain, le chaos disparut pour laisser place à une autre sorte de chaos. « Réveille-toi, grosse larve. On va être en retard. » Fawëlysa lui balança un croissant à la figure et ferma la porte de sa chambre d’un coup sec. « Toi aussi, j’vais te brûler un jour. Tu perds rien pour attendre, » murmura-t-il. L'Orine ramassa le croissant tombé dans la poussière et croqua dans la pâte à pleines dents.


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