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 | Le Bal des Masques |

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 2365
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Dim 22 Aoû 2021, 14:29

| Le Bal des Masques | - Page 5 L2ds
Le Bal des Masques
Dorian




«C'est votre frère ?» Relevais-je, surpris. Un petit rire incrédule m'échappa. «Que vous a-t-il donc fait pour que vous en fassiez une prostituée pour Vampires à votre épreuve ?» Elle avait piqué ma curiosité et je m'interrogeais sur la véritable nature du lien entre les deux adolescents. Il était évident qu'elle en avait fait sa chose mais le traitement qu'elle lui faisait subir n'était pas de ceux qu'on réserve à ceux qu'on aime. Je soupçonnais une revanche ou simplement un esprit pervers qui se cachait derrière les traits enfantins de Tamina. Fait plus étrange encore, mais qui m'amusait au plus haut point, elle paraissait de plus en plus agacée au fur et à mesure que nous mentionnions le pâle garçon aux cheveux de neige. Le mystère s'épaississait. Pour en avoir été la victime de trop nombreuses fois, je n'avais pas besoin de lui enlever son masque pour reconnaître la jalousie dans le pli crispé de ses lèvres. Je me saisis de sa main pour la faire pivoter sur elle-même avant de la ramener près de moi sans marquer la moindre douceur. Je n'étais pas très habile et je ne cherchais pas à l'être. La valse m'ennuyait souverainement et je ne faisais rien pour m'en cacher. À côté de ces godelureaux de Magiciens qui évoluaient avec aisance, j'étais aussi raide qu'une planche et je manipulais ma cavalière avec autant d'égards que si elle n'était ni plus ni moins un balais. J'aurais peut-être fait un effort si ma partenaire avait été Laysa, mais plus parce qu'elle ne m'aurait pas laissé le choix que par réel désir de lui plaire.
J'acquiescai en silence. Avec ces masques, nous étions tous plongés dans un anonymat qui alimentait certainement l'excitation de ceux en quête de surprises mais qui me laissait de marbre. Je n'aimais pas les surprises. Elles se révélaient souvent déplaisantes. Je lui rendis son regard et pris une voix doucereuse pour lui répondre. «J'ai encore plus envie de le faire maintenant que vous me l'avez interdit. Vous cumulez les mauvaises idées Mademoiselle Stray. D'abord votre épreuve et maintenant vos menaces.» Qu'allait-elle faire si je m'amusais à nouveau avec son frère ? Me jeter un regard noir ? Elle ne m'impressionnait nullement. Elle était si menue et chétive que c'était comme danser avec une poupée de chiffon maintenue par de fragiles fils qu'il était trop facile de trancher. Toutefois, ce n'étaient que vaines provocations ; arracher de nouveaux râles de plaisir à son frère n'était pas dans mes priorités du jour. Je ne m'interdisais pas de venir le retrouver un jour s'il m'en prenait l'envie mais j'avais ma Soif sous contrôle à l'heure actuelle et mes pensées n'étaient presque pas entièrement tournées vers ma potentielle future victime. J'avais pris soin de me nourrir avant de venir au bal et bien que Laysa soit invisible, je savais qu'elle n'était jamais très loin. Même lorsque je me croyais seul, elle avait toujours une conscience aigue d'où je me trouvais et de ce que je faisais, encore plus lorsque nous étions en public. Me jeter tous crocs dehors sur les invités serait du plus mauvais effet et elle était là pour s'assurer que ça n'arriverait pas. Ce devait être vrai pour Tamina également car nul Créateur ou Créatrice n'aurait laissé un Rahzdens sans supervision à un bal.
«En effet, il y a certaines personnes que j'aimerai revoir.» Répondis-je sans m'étendre davantage sur leur identité. Je ne voulais pas que mon intérêt pour une future Dame Noire se sache, ne souhaitant pas répondre aux questions que cela engendrerait. Je ne voulais pas qu'elle-même l'apprenne tant que je n'avais pas tiré au clair mes sentiments à son égard. Elle m'exaspérait, de cela j'étais sûr. Le reste se révélait beaucoup plus flou, ce qui était à la fois une bonne et une mauvaise chose. Mais surtout mauvaise, je ne pouvais pas prédire mes prochaines actions sans savoir ce que je cherchais réellement auprès de l'Alfar. J'espérais pouvoir compter sur Laysa pour m'empêcher de faire quoi que ce soit de stupide ce soir.
«Je ne désire transformer personne pour le moment.» C'était à peine si je pouvais me gérer moi-même, je ne comptais pas endosser la responsabilité d'un Vampire qu'il me faudrait surveiller en permanence et la solitude me convenait. «Votre frère essaie de vous échapper ? Peut-être que si vous vous montriez plus conciliante, il voudrait rester à vos côtés, vous ne croyez pas ? Quant à toucher à l'assiette des autres...» Je marquais une pause le temps de la faire tourner et de la ramener à moi. «Ne dit-on pas que l'herbe est toujours meilleure de l'autre côté de la barrière ?» Je la lâchais sitôt les dernières notes de l'orchestre s'évanouissant. J'inclinais brièvement le menton dans un effort pour paraître poli. «Qu'allez-vous faire désormais ? On dirait qu'un tango se prépare et je meurs d'envie de voir comment les Magiciens vont se débrouiller à cet exercice. Et peut-être trouverons-nous votre frère en observant les danseurs ?» J'ajoutais avant qu'elle ne se braque à nouveau : «Je vous rassure, je ne compte pas le toucher ce soir. Il est tout à vous.» Je m'éloignais de la piste de danse et récupérais un verre au passage, plus pour occuper mes doigts que pour le boire. En vérité, je doutais de ma capacité à me maîtriser si je dansais un tango ce soir. Avec ma partenaire Vampire, cela aurait été possible mais je n'étais pas assez bon acteur pour feindre avoir envie d'elle tandis qu'avec une femme au sang chaud et alléchant, il n'y avait plus de faux semblants.


Message II | 1008 mots
Dorian est avec Tamina et termine la première valse. Il se planque ensuite dans un coin et observe les autres.

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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Astriid
Dim 22 Aoû 2021, 20:30

| Le Bal des Masques | - Page 5 Xr60
Le bal des masques
Astriid




«Eméliana...» Répéta doucement Astriid, le trouble effaçant son sourire enjoué. Elle rebut une gorgée, la mine pensive. Le destin se plaisait à replacer le nom de la Princesse Noire sur son chemin. Elle était ici donc et Lucius la connaissait, assez pour souhaiter aller danser avec elle. Astriid se sentit sotte de ne pas y avoir pensé. C'était tout naturel qu'elle soit présente à cet événement mais toutes les pensées de l'Elfe avaient été orientées sur son cavalier et sur la confection de sa robe ; et le cadre éthéré du lieu du bal avait terminé de noyer le reste du monde dans un mouchoir de poche. Mus par un instinct plus fort que la raison, répondant à un pressentiment, les mots se précipitèrent sur ses lèvres sans qu'elle puisse les retenir : «Lucius, si vous trouvez la Princesse Eméliana, voulez-vous bien nous présenter ?» Elle replaça une mèche derrière son oreille, gênée en comprenant que sa demande pouvait surprendre. Elle-même n'était pas certaine de savoir pourquoi elle voulait lui parler. Elle ressentait simplement un besoin qui naissait du plus profond de son être de se trouver face à elle, de comprendre pourquoi ce nom évoquait un tel émoi. «Enfin je ne sais pas si une inconnue peut parler librement avec une Princesse impériale mais je vous serais redevable si vous pouviez faire ça pour moi ? Dites-lui simplement que je serai dans les haies à la fin de cette soirée.» Son regard se promena sur les couples qui se reformaient pour la prochaine danse comme si elle pouvait voir la Princesse Noire par le simple pouvoir de sa volonté. Elle reporta son attention sur son cavalier et retrouva une expression facétieuse. «Mon très cher chevaucheur de dragon, professeur de danse et prince, vous vous apprêtez à rencontrer à la fois l'Ultimage et retrouver une Princesse. Vous avez non seulement la permission d'utiliser ce coffre mais l'obligation de le faire ! Je veux tout savoir de ce qu'il vous sera arrivé si vous en sortez vivant.» Elle l'encouragea d'une légère poussée dans le dos à partir à la recherche d'une autre cavalière rousse. Les yeux rivés sur Lucius dans l'espoir d'apercevoir sa prochaine partenaire, elle déposa distraitement son verre vide sur le plateau vide d'un serveur quand une main s'empara de la sienne pour la tirer à nouveau sur la piste. Elle leva les yeux sur le propriétaire de la main et étouffa un hoquet de surprise.

«Vous !» S'exclama l'Ygdraë avant de se reprendre. «Je veux dire... Pardon ce n'était pas très poli.» L'Elfe avait reconnu sans peine l'homme qui avait dansé plus tôt avec l'Empereur Noir et de près, Adam irradiait un charisme plus prégnant encore. «Oh je crois que je serai la dernière des idiotes si vous ne me conveniez pas comme cavalier.» Souffla-t-elle, impressionnée en s'efforçant de suivre ses mouvements. Si ses leçons l'avaient préparée aussi bien pour le tango que pour la valse, elles ne l'avaient pas préparée au Déchu. «Ah oui ?» Fit-elle en attendant de trouver un trait d'esprit plus pertinent. La proximité que la chorégraphie leur imposait semblait vider la tête de l'Elfe de toute pensée intelligente. «Certes.» Souffla l'Elfe, éperdue après s'être souvenue qu'il fallait respirer pour ne pas s'évanouir. C'était une manière de voir les choses. Le point de vue du Luxurieux était valide après tout. Le contact de ses mains sur elle ne lui déplaisait pas, il lui donnait simplement l'impression que ses jambes étaient en coton et son cerveau un poireau. Elle remerciait tous les Aetheri qu'il sache ce qu'il faisait car elle n'était pas certaine de ses qualités de danseuse en l'état actuel. Inspirant profondément, la sylvestre conserva ses paupières fermées le temps de se reprendre avant de cumuler les erreurs. «Oh non ça ne me dérange pas de vous donner mon nom. Je suis Astriid. Astriid Cëlwùn.» Elle redressa le menton et parvint à croiser le regard de son cavalier. Sa façon de la regarder était bien différent des yeux emplis de candeur de Lucius. Dans les bras de son précédent partenaire, elle s'était sentie princesse de Contes de Faes. Entre les doigts d'Adam, elle se sentait proie et adulte. Elle acquiesça à sa question avant de réussir à formuler plus que quelques mots. «On m'a appris il y a quelques minutes que pour bien danser la valse, il faut regarder l'autre dans les yeux pour réellement transmettre à la danse les sentiments qu'elle suggère.» La sylvestre s'interrompit le temps de s'échapper des bras d'Adam, retenue uniquement par le bout de ses doigts avant de revenir. «Pensez-vous que nous devons en faire de même pour le tango ?» Elle pensait que c'était le cas, à la seule différence qu'il ne s'agissait pas ici de regards amoureux et en cela, elle pensait avoir trouvé un nouveau professeur pour ce changement de ton, peut-être le meilleur.
«Ce n'est pas très élégant d'essayer de deviner l'âge d'une femme.» Dit-elle avec un sourire malicieux avant de se reprendre, surprise par sa propre audace. «Excusez-moi. Je dis tout ce qu'il me passe par la tête. J'aimerai accuser le vin que je viens de boire mais je crois bien que ce ne soit pas le seul coupable.» Suivez son regard. «Je ne peux m'empêcher de vous poser la question. Comment était-ce de danser avec l'Empereur Noir ?» Elle réprima un frisson qui ne devait rien à la danse ou à son partenaire cette fois. La chorégraphie alternait les mouvements rapides et lents et elle profitait de ces derniers pour parler. «Il est si effrayant. Même de loin, je voulais prendre mes jambes à mon cou.» En redressant une jambe jusqu'à sa cuisse en s'essayant à lui faire un regard de braise dans un effort pour jouer le jeu, Astriid sentit les commissures de ses lèvres frémir et, un rire dans la voix, elle s'excusa à nouveau. «Vous savez, je crois que je partage votre premier avis sur la danse. C'est stupide et je me sens parfaitement ridicule.» Elle jeta un bref regard autour d'eux et ajouta : «Heureusement, c'est vous qu'on regarde, pas moi.»


Message III | 1076 mots
Astriid parle avec Lucius puis est en PLS danse le tango avec Adam.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Lun 23 Aoû 2021, 07:03


Image par Abigail Larson

Le Bal des Masques


« Ou peut-être devriez-vous simplement envisager un équilibre ? » Sans passer d’un extrême à l’autre. Il avait connu une femme comme elle, qui avait fait le choix conscient de contrôler chacune de ses émotions. Au lieu d’affronter ses failles et sa douleur – parce que les envisager seulement l’effrayait, au lieu de chercher un moyen de les accepter, elle s’était parée d’un manteau de comédie. Des siècles plus tard, que restait-il d’elle, sinon une Ombre ? Au sens littéral. « Vos angoisses déraisonnées ne vous rendront pas plus puissante. Rester prostrée à envisager la solution de questions auxquelles vous n’avez pas les réponses non plus. » Il marqua une pause et la toisa. « Et je me fous de ce que cet homme a bien pu vous dire. Ce qui m’importe, en revanche, c’est plutôt lequel de nous deux vous choisirez d’écouter. » murmura-t-il, avant que son regard ne parcourût la foule.

Lorsqu’elle évoqua Adam, juste retour à l’expéditeur, il plissa les yeux. « Ah oui ? Intéressant. Mais vous devriez faire attention : parfois, il n’y a pas de retour en arrière possible. Cela est valable pour les Anges vis-à-vis des Péchés mais pas seulement. » La situation enfermait l’Ailé dans un carcan de raison. Il n’y était pas tenu. Il pouvait même prononcer absolument tout ce qui lui passait par la tête, du moment que ce fût suffisamment bas et que son expression ne trahît pas le sens de ses propos. Sa magie forçait la plupart des convives à se tenir à l’écart. Il n’y avait que ses partenaires de danse qui se risquaient à entrer dans l’aura ténébreuse qui l’entourait. Elle était indolore ce soir. Ce ne serait plus le cas à l’avenir.

« Bien. Puisque vous ne souhaitez pas mettre en porte-à-faux mon épouse, je prendrai les mesures appropriées moi-même. » dit-il, sans chercher la silhouette de Priam cette fois. Il aurait pu appuyer sur la trop grande subtilité de son autorisation, qu’un Fils de Réprouvé avait été visiblement incapable de saisir, mais il n’en fit rien. Il valait mieux être bref et précis sur le sujet en question.

Lorsque l’Ange fut de nouveau en face de lui, il la regarda. « Depuis quand te faut-il une raison pour rester avec moi ? » demanda-t-il, juste avant de se détacher d’elle. D’un pas lent, il la contourna sans la quitter des yeux, comme le Chasseur avec sa Proie. Néanmoins, et pour les besoins du tango, son regard était désireux d’un tout autre type de chair que celle qu’il aurait arrachée avec ses dents. Il la ravit, ses mains remontant le long du dos de sa cavalière jusqu’à se perdre dans ses cheveux. Sa cuisse droite se fraya un chemin entre les jambes de la jeune femme. Proche d’elle, il approcha ses lèvres des siennes. « Je te fais peur ? » la questionna-t-il, tout en cherchant la réponse au fond de ses yeux. Il la fit basculer en arrière sans prévenir, comme il aurait lâché une charge trop lourde. Ce n’était pas dans la chorégraphie initiale mais le mouvement ne perturberait pas le reste de la salle. Sa main libre se posa sur son ventre. Elle traça une ligne droite jusqu’à sa gorge et, seulement à ce moment-là, il la hissa de nouveau à sa hauteur. Il serra les doigts autour d’elle, juste assez pour que ce fût ferme mais non encore douloureux. « C’est un reproche ? » continua-t-il, sur le registre des interrogations. « Vas-tu refuser de danser avec moi pour me faire payer mon absence ? » Jun pensa brièvement qu’il lui serait particulièrement aisé de rompre leur relation. Il se sentait ambivalent sur la question. Il aurait pu se rassurer en se disant qu’il devait s’en tenir au plan mais il n’en avait pas fait. L’état de tension qu’il subissait était à l’image de celle que l’Empereur Noir ressentait en temps normal. Le fait qu’il se limitât ne l’aidait pas non plus. Reprendre un contrôle divin sur la situation serait complexe maintenant. Du reste, il y avait ses envies à lui et les envies qu’il devait mimer. Elles n’étaient pas si différentes au fond mais les nuances revêtaient une importance cruciale. « Je n’ai rien à régler avec toi. Je t’ai exposée ma situation et ma position concernant les récents changements dans ta vie. Tu es la seule à n’avoir pas répondu. » Ses doigts se resserrèrent. « Je désire juste passer du temps avec toi. Maintenant. » Ses yeux la fixaient tellement qu’il l’en fusillait presque du regard. Il la voulait. Comment exactement ? La chose était difficile à saisir. Il détacha sa paume de son cou et la fit tourner. « Mais si tu as besoin d’une raison, la voici : tu pourras me parler des affaires qui concernent ton frère. » Il jeta un coup d’œil à Priam avant de la contempler de nouveau, plus froidement cette fois. « Ce sera pendant la prochaine danse ou jamais. » conclut-t-il, en la lâchant pour de bon afin qu’elle retrouvât son aîné.

819 mots
Lilililala

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
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◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 23 Aoû 2021, 09:04



Le Bal des Masques


Je fixai les yeux de ma cavalière. Était-ce la Princesse Noire qui la troublait à ce point ? Pourquoi ? Je souris. La question en elle-même révélait ma naïveté. Je savais, au fond, pourquoi. Les membres de la famille royale n’étaient pas rassurants. Naturellement, ils créaient l’effroi, pas pour ce qu’ils étaient mais pour ce qu’il y avait au-dessus d’eux. Comme un glaive placé au-dessus de la nuque de ceux qui les côtoyaient, la menace, même latente et silencieuse, n’en restait pas moins une menace. Il fallait être téméraire, fou ou candide pour ne pas y faire attention. Étais-je l’un des trois ? Je voulais connaître Eméliana pour ce qu’elle était et non pour ce qu’elle représentait aux yeux du monde. N’était-ce pas là le mieux à faire ? Le plus logique ? S’approcher d’une personne en elle-même, sonder son cœur et en tirer les conclusions de l’expérience ? J’étais trop jeune pour théoriser, pour me rendre compte de mon propre comportement. Je ne faisais que reproduire ce que j’avais vu tout au long de mon enfance et répéter les paroles que l’on m’avait toujours enseignées, que ce fût par le biais de mon père, de Gustine, de Minéphore, de Pauline ou de mes nourrices. Penserais-je différemment lorsque je serais capable de tracer mon propre chemin, d’ériger mes propres règles ? Je n’espérais pas. Cependant, contre toute attente, la demande de l’Ygdraë me surprit. J’écarquillai les yeux. « Vous… Mais… » Après l’étonnement, mon sourire redoubla d’intensité. « Oui, avec plaisir ! Vous verrez, elle n’est pas si terrible. » Elle ne l’était pas avec moi et, sans comprendre que ce n’était pas le cas, je pensais stupidement qu’elle était la même avec tous. Je savais pourtant que c’était faux. J’avais eu un aperçu des relations délétères entre les enfants royaux. En y pensant, une ombre passa sur mon visage. Érasme serait probablement avec elle. « Cependant… J’aimerais que vous fassiez attention si le Prince Érasme est également présent. Il n’a fait que me prouver qu’il n’était pas très gentil jusqu’ici. » J’alternais les façons de parler. Parfois, mon langage s’élevait. D’autres fois, il retombait dans la simplicité. Érasme créait quelque chose de désagréable dans ma poitrine. Le voir était toujours une épreuve étrange. Il m’attirait et me rebutait à la fois.

Je ris à sa dernière réplique. « Bien Demoiselle Cëlwùn. Je vous conterai mes aventures dès que nous nous reverrons ! Mais j’attends que vous fassiez de même ! » Mes yeux devaient pétiller.

Lorsque je fus seul, je fis quelques pas dans l’espoir de trouver Eméliana. Il n’y avait pas tant de rousses ayant son gabarit que ça. Elle était particulièrement maigre. Elle me faisait l’impression d’une feuille balayée par le vent. Peut-être devrais-je l’inviter à déjeuner ? Je ne me doutais pas de sa maladie. Je m’imaginais plutôt que les domestiques, jaloux, la privaient de nourriture ou bien que l’Empereur Noir la punissait pour une quelconque faute. Je savais qu’elle se trouvait grosse mais, de mon point de vue, c’était simplement l’adolescence. Cendre le disait aussi très souvent. « Lulu ! » Je baissai les yeux vers une petite fille brune qui me fixait de ses grands yeux. Elle m’avait reconnu sans difficulté puisqu’aucun sort ne venait cacher mon identité. Je m’accroupis devant elle et retirai doucement son masque. « Non, il ne faut pas l’enlever ! C’est pour le jeu ! Ha ha ! » Je lui souris. « Tu n’es pas avec Rose-Abelle ? » Les deux étaient inséparables. « Non, je ne l’ai pas vue. » fit-elle avec le mouvement de la tête correspondant. « Elle a dû rentrer à Amestris avant le bal. Je crois que son cavalier est le fils d’un Duc… » Elle plaça son index sur son menton et prit une mine réflexive. « Tu la trouveras peut-être au cours de la soirée. » « Oui ! » Il y eut un instant avant qu’elle ne s’inclinât devant moi. « Monsieur Lulu, voulez-vous danser avec moi ? » Elle était haute comme trois pommes. « Avec plaisir Dame Rosalie. » Ce serait un tango légèrement aménagée mais danser avec ma sœur m’amusait déjà. « T’es devenu troooop grand ! » Les petits s’extasiaient toujours devant ma taille. Moi je me sentais idiot de là-haut. « T’es venu avec Astriiiiid ? » Je leur avais écrit une lettre pour les informer des dernières nouvelles. « Elle est où ? Elle va vivre avec toi maintenant ? » « Hein ? » fis-je, un peu gêné, avant de sourire. « Non. Tu sais, elle vit à Melohorë avec les autres Ygdraë. » « Et la Princesse Eméliana ? T’as deux copines ? » J’ouvris la bouche. « Tu sais, c’est pas grave, moi j’ai cinq amoureux ! » « Cinq ? » « Oui. » fit-elle, fière d’elle-même. « Et ils ont d’autres amoureuses, eux ? » « Ah ben non ! Y a que moi ! » dit-elle, outrée que je pusse demander. Je me mis à rire. « Puis j’ai deux amoureuses aussi ! » Tout ça. Elle devait avoir un emploi du temps de Chancelier. « J’espère que tu me présenteras tout ce beau monde. » « Seulement si tu me présentes Astriid et Eméliana ! » « D’accord, marché conclu ! » Elle prit un ton sérieux qui, avec son âge, rendait la chose comique. « J’ai été ravie de faire affaires avec vous, gentil damoiseau ! » Je ris. C’était n’importe quoi. « L’honneur est partagé, gente dame. »

Lorsque le tango fut terminé, plusieurs symptômes de mon angoisse ressortirent. J’inspirai et expirai, avant de me diriger vers l’Impératrice Blanche, tremblant des pieds à la tête. Étrangement, elle dégageait quelque chose de semblable à mon père. Elle était simplement plus impressionnante. C’était une Reine et son statut lui conférait des prérogatives et une symbolique que d’autres n’avaient pas. Il lui suffirait d’un mot pour me jeter en prison. Je fus nerveux à cette pensée, d’autant plus que je ne pouvais pas voir son visage. Je n’irais pas en prison. Pourquoi voudrait-elle m’y envoyer ? Et si je lui marchais sur les pieds ? Je restai planté comme une poirier devant elle, incapable d’articuler quoi que ce soit.

1015 mots
Lucius finit sa danse avec Astriid, danse Roxanne avec sa sœur Rosalie et se plante devant Edwina pour danser Histoire Eternelle | Le Bal des Masques | - Page 5 943930617

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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
Adriæn Kælaria
Sam 28 Aoû 2021, 10:27

| Le Bal des Masques | - Page 5 4yi9
Image par Inconnu
Le Bal des Masques



Læn croisa les bras sur son torse. C’était qui cette gonzesse ? Ils venaient l’aider et elle réagissait n’importe comment. Ses poings le démangeaient de plus en plus, au fur et à mesure qu’elle ouvrait la bouche. Un Prince ? Il n’en avait rien à faire. Pour lui, le statut de quelqu’un n’avait aucune importance. Si ce type était un connard, alors c’était un prince connard et le mot « prince » n’importait pas. Un connard restait un connard. Et pourquoi le regardait-elle comme ça ? Les yeux d’Eméliana sur lui provoquèrent le frémissement de sa lèvre supérieure, ce qui n’était jamais bon signe. Læn aurait pu faire un bon Colérique. Heureusement, Adriæn avait les pieds sur terre et commençait à comprendre que la situation n’allait pas à leur avantage. Aussi, par mesure de sécurité, il se plaça plus proche de son ami, pour tenter de le retenir si jamais il se jetait sur l’un ou sur l’autre. Le faux Magicien n’était pas du style à préserver les femmes par galanterie. L’Ondin l’avait même vu frapper un enfant bien trop virulent. Comme un Réprouvé, le bourdonnement de rage qui l’habitait le rendait impulsif. Il était Ange la plupart du temps – un Ange extrêmement grognon – mais, parfois, c’était un véritable Démon. Néanmoins, il restait plus dangereux pour lui-même que pour autrui. Dans la situation présente, face à des individus titrés, sur un territoire appartenant aux Sorciers, une erreur ne pardonnerait pas. Le souci s’appelait Læn. Lui pouvait mettre de l’eau dans son vin et s’excuser – pour de faux – mais l’autre ne s’excuserait jamais.

Le brun posa ses yeux sur la rouquine. Sa respiration avait quelque chose d’archaïque qui ne plut pas à Adriæn. L’Ondin attrapa l’avant-bras de son ami, comme si ce simple geste pouvait suffire à lui faire comprendre que la colère n’était pas la bienvenue. Pourquoi donc la Princesse avait-elle fixé son attention sur lui ? Savait-elle qu’il risquait de faire un faux pas ? Était-ce précisément ce qu’elle attendait ? Plusieurs fois, le blond sentit les muscles de l’interlocuteur privilégié d’Eméliana se tendre. Plusieurs fois, il exerça une pression sur sa poigne, pour rappeler l’autre à l’ordre. Il ne devait pas la frapper, surtout pas.

Cela dit, la suite capta le regard d’Adriæn. Le Prince et la Princesse n’avaient pas l’air de s’entendre, ce qui ne faisait que renforcer la première impression qu’il avait eu. Maintenant, ce qu’il devait faire, c’est choisir un camp pour mieux attiser les flammes. L’homme était plus grand mais la femme avait quelque chose de vif dans le regard qui plaisait davantage à l’Ondin. Il était persuadé que ceux qui contrôlaient étaient ceux qui savaient se servir de leur tête. Les autres couraient sous leurs ordres et jouaient un jeu duquel ils n’avaient même pas conscience. Aussi, il s’interposa entre Eméliana et Læn et se retrouva plus proche d’elle qu’il ne l’aurait souhaité. Tant pis.

« Nous sommes désolés, Princesse. » commença-t-il, en ignorant le commentaire agaçant d’Érasme. « Nous pensions que vous éprouviez quelques difficultés avec le Prince Érasme, sans savoir que vous étiez de la même famille. » Plus il la regardait, plus il se disait qu’elle serait parfaite, attachée au milieu de sa chambre. Plus tard. Adriæn était patient et il retenait facilement les affronts. Il détestait perdre le contrôle et comme, actuellement, il ne l’avait pas, il se sentait affreusement frustré. Il élaborait déjà de nombreux plans, des plans plus tordus les uns que les autres, des plans dans lesquels le Prince et la Princesse finiraient par s’écharper littéralement. « Je suis Adriæn Kælaria et voici Johannês Taiji. Nous avons tous les deux grandis sur les Terres du Lac Bleu. » Inutile de préciser que lui était un Ondin. Les deux autres prendraient alors un grand plaisir à le rabaisser d’une façon ou d’une autre, plus ou moins visiblement. Qu’ils ne s’inquiétassent pas, lui non plus ne les aimait pas du simple fait qu’ils étaient très probablement des Sorciers.

Lorsqu’une ombre plus grande que les leur réunies fit son apparition, Adriæn déglutit. Un instant, il crut que l’homme venait pour eux, pour les tuer. Le visage de Læn prit d’ailleurs une teinte blanchâtre qui ne cessa que lorsque le Chancelier des Ténèbres se fut éloigné, les laissant tous les deux avec Eméliana. Là, l’Ondin se permit un sourire. Elle serait probablement plus facile à gérer seule qu’avec la tête brûlée qu’elle se trimballait. Parce que le Prince Érasme lui faisait exactement le même effet que Læn : quelque chose de difficilement contrôlable, à manipuler avec soin. « Je vais te… » « Johannês ! » « Mais… ! » Adriæn ne quittait plus la rousse des yeux, faisant toujours barrage entre la furie, derrière lui, et l’orgueilleuse, devant lui. Il devait avouer bien aimer cette configuration. S’il avançait, Eméliana finirait pleinement contre la haie. « Je suis, encore une fois, désolé pour les problèmes causés. Puis-je vous inviter à danser pour réparer le trouble engendré par notre intervention ? » Il sourit. « À moins que vous ne préfériez danser avec Johannês ? » « Hors de question que je danse avec elle ! » Alors, qui était Eméliana ? Préférait-elle la folie ou la raison ? En apparence, il serait plus raisonnable de danser avec lui, parce qu’il était le plus calme, et il serait plus fou de s’égarer avec Læn dans un chemin tumultueux et violent. Pourtant, malgré ces apparences, Adriæn était convaincu que la vraie folie était de le côtoyer lui, surtout maintenant qu’il avait prévu de l’enchaîner à lui.

924 mots

 nastae



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Dim 29 Aoû 2021, 00:27

Alekto
Le Bal des Masques
Alekto appréciait l'instant d'une manière qu'elle n'avait pas soupçonnée. Maintenant, elle ressentait un mélange de stress et de satisfaction, l'impression d'avoir déjà effectué plus que ce qu'elle s'était fixée alors qu'ils venaient tout juste de commencer à danser. Modeste, elle avait appris à l'être à force d'être rabaissée à tout bout de champ. La Sorcière était ambitieuse, mais ne savait pas encore ce qu'elle voulait, alors elle ne faisait pas grand usage de cette qualité. Un rire lui échappa à la mention de la vieille bique.

-Toutes les bonnes choses ont une fin. Dans son cas, heureusement pour nous.

Hors de question qu'une arriérée ne parvienne aussi tard à la gloire. Son esprit de compétition et de Sorcière trouvait le concept inconcevable, alors même que certains étudiants, évidemment plus jeunes qu'elle, disaient la même chose sur son cas... Mais Alekto ne se sentait pas si vieille, au contraire. Par ailleurs, entre elle et la dame Boffin, il y avait un ravin... Celle-ci lui faisait beaucoup penser à Madame Trépière, chez qui elle logeait.

-C'est une sorte de première pour lui aussi. Confirma-t-elle.

En fait, elle ignorait s'il s'agissait de sa vraie première fois. Probablement pas. Ou bien la première en tant que Sorcier ? Pour une raison ou pour une autre, il ne l'avait pas mentionnée, mais ça lui paraissait logique. Sinon, il n'aurait pas su lui enseigner aussi bien la danse, et en particulier la valse. Sa grand-mère n'était pas aussi riche que ses parents, apparemment. Elle lui demanderait.

-C'est un homme compliqué.

Son histoire était compliquée, sa situation familiale chaotique. Cette information concédée n'avait rien à faire là, Alekto parlait sans en dire trop. C'était à cause du stress, en plus d'être une manière de dire qu'elle avait des choses à raconter. Mais était-elle prête à s'étendre sur le sujet ? Peut-être, s'il le demandait.

-Mais ne vous en voulez pas, il s'en remettra. Nous sommes de bons amis. Je suis sûre qu'il a déjà trouvé une autre cavalière pour me remplacer.

Caché derrière un masque, les invitations à danser étaient plus aisées. Accepter aussi.

-Quant à vous, j’espère que votre partenaire ne vit pas trop mal la séparation non plus ? A moins que ce soit elle qui vous ait abandonné ?

Elle s’en fichait, c’était juste histoire de parler. Lui aussi savait faire, d’ailleurs. Mais Alekto avait ce désagréable complexe qui la poussait à penser qu’il était supérieur dans ce domaine. C’était la raison pour laquelle elle ne s’adressait pas si facilement aux autres, en temps normal. A moins d’avoir quelque chose de vraiment pertinent à dire.

-Hm... Question piège. Difficile à dire. Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas habituée à tout cela, alors ce n'est pas facile de juger... Elle parlait trop. Encore... mais j'aime bien les jeux, alors je vais essayer. Vous êtes jeune, vous savez danser – au moins aussi bien que moi. Et puis vous avez eu le cran de m'inviter et semblez habitué à la conversation. Alors... je pense que vous n'en êtes pas à votre première ? Aïe. Pardon.

Correction : il dansait mieux qu’elle. La jeune femme sentit ses joues rougir. Elle n'avait pas eu mal et n'avait pas heurté son partenaire, mais elle avait fait un faux pas en tournant avec lui, et dans la surprise c'était tout ce qui était sorti de sa bouche. Alekto relâcha le trop de pression qu’elle appliquait sur son bras, se pinça les lèvres comme pour lui adresser une nouvelle excuse silencieuse. En même temps, il l'avait perturbée. Elle espérait avoir répondu juste, parce qu'elle y avait mis toutes ses méninges.

-Et si j'ai tort, eh bien vous êtes doué.

Une manière inutile de surveiller ses arrières. Elle ressentait ce besoin de ne pas avoir tort, comme une interdiction à l’erreur, même si c’était trop tard.

-Où avez-vous appris à danser ?

Elle était curieuse depuis que Lazarius lui avait posé la question et qu’elle n’avait pas su lui répondre. Elle voulait savoir si chacun avait une approche d’apprentissage différente ou si c’était elle qui était bizarre. Parce que dans la bouche du Sorcier, ça avait l’air d’être le cas et ça la rendait un peu triste.

-Êtes-vous venu inviter une femme à danser au hasard, ou bien m’avez-vous choisie pour une raison particulière ?

Elle aimait bien ce jeu de questions. Ça n’était peut-être pas très amusant, elle n’en savait rien, mais pour elle c’était suffisamment divertissant. Alekto n’y connaissait rien en divertissement. Sa vie n’était pas très drôle après tout, basée seulement sur la manière dont elle allait s’en sortir économiquement et progresser socialement. Pour une fois, elle pouvait s’évader un peu. Lazarius avait eu raison de lui proposer cette soirée.


~783 mots~
Alekto est avec Jämiel
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 01 Sep 2021, 16:10



by Abigail Larson

Le Bal des Masques

En groupe | Laëth & Priam



L’équilibre n’avait jamais été le fort de Freyja. Comme un vestige de ses origines réprouvées, son palpitant vacillait entre les extrêmes. Sa course folle paraissait parfois inévitable ; la vitesse était, peut-être, le seul élément qui le maintenait en apesanteur. Qu’adviendrait-il s’il ralentissait ou s’arrêtait ? Le funambule ne tomberait-il pas dans le gouffre qui menaçait son intégrité ? Serait-il assez stable pour repousser l’irrationnel et l’angoissant ? Aurait-il la force de ne pas se laisser aspirer par la noirceur ? Surtout, cherchait-il la puissance ? Voulait-elle être puissante, elle ? Si elle désirait changer le monde, elle aurait besoin de pouvoir. Un vertige la frappa. Elle eut la sensation d’être un grain de sable au sommet d’une dune, exposé à tous les vents. Elle n’était qu’une infime partie d’un tout. Ce vertige, c’était l’essence de l’inertie de Priam et de tous ceux qui se croyaient trop petits pour bousculer l’univers. C’était la naissance de l’immobilisme.

Tandis qu’Elias rôdait autour d’elle, elle le suivit du coin de l’œil. Au fond de celui-ci, la flamme propre à la danse brillait, vive et puissante. Les illusions s’arrêtent là où la vérité débute. « Parce que Laëth Belegad n’a aucune raison d’accorder une nouvelle danse à l’Empereur Noir ? De quoi parlerait-on ? De la Terre Blanche ? Les négociations avec les Magiciens n’ont jamais abouti. » Évidemment, elle trichait. Évidemment, ils auraient pu trouver plusieurs raisons pour se laisser aller à une nouvelle chorégraphie – son frère lui en avait même fourni une. En avait-elle envie ? Elle avait envie d’être avec lui, mais pas ici, pas comme ça. Elle voulait lui parler. Poser des mots sur les maux qui les hantaient – au moins les siens. Panser, cicatriser, aimer.

Pourtant, quand il se rapprocha, elle fit glisser sa jambe le long de sa cuisse gauche, jusqu’à la nouer autour de son bassin. Elle se suspendait à lui telle une étoile au ciel. Ses ténèbres auraient pu parfaitement l’étreindre. Miraculeusement ou sans hasard, elle subsistait. « Non. » Les mensonges commencent là où l’illusion se déploie. Freyja avait toujours eu peur de lui, d’une façon ou d’une autre. Parfois, ça la faisait fuir. D’autres fois, ça l’excitait. Cette fois-ci, elle sentit chaque fragment de son épiderme se soulever dans un délicieux frisson. Elle avait envie de l’acculer contre un mur, de coller son corps au sien et de sceller leurs lèvres. Elle le désirait, plus que pour un tango. Ses yeux le crièrent sans doute ; et son souffle le murmura, jusqu’à ce qu’il ne fût coupé par l’écart rythmique du Sorcier. Par réflexe, ses ailes s’étendirent, puis se rétractèrent aussitôt, à l’image d’un voile jeté au vent.

Son regard défia l’Empereur Noir. Le silence, soldat immuable, le soutint. Un esprit de vengeance faisait-il fi de sa culpabilité pour barrer la route à l’espoir ? Non. Il s’agissait, pour elle, d’une évidence. Ce n’était pas son absence qui lui avait donné envie de mourir ; c’était son mutisme puis, plus tard, sa lettre. Tout du moins, elle s’en rappelait de cette manière ; la transe extatique dont ses gestes lascifs l’enrobaient brouillait son esprit. Elle avait des choses à dire mais du mal à les mettre en ordre. Ses iris verts se baissèrent vers la main qui tenait sa gorge. La pression entravait tout juste sa respiration. Les doigts de l’Ange entouraient le poignet du Mage, sans que l’on sût si elle cherchait à s’en défaire ou si elle s’accrochait passionnément à cette étreinte. Le tango reflétait l’ambivalence de leur relation présente.

Dès que la poigne du Roi se défit, l’Aile d’Acier recula de plusieurs pas précipités, les mains sur son cou, comme si elle venait d’échapper à une menace. Son dos se posa doucement contre le torse de son frère, et ils exécutèrent la suite de la chorégraphie. « Alors ? » - « Il est dur en affaire. » Priam fronça le nez. « Il avait pourtant l’air assez ouvert d’esprit au sujet d’Aliénor. » - « Oui… Pourquoi est-ce que tu n’as pas accepté ? » Durant quelques secondes, il ne répondit pas. Les mouvements de danse s’effectuaient dans des bruissements de tissus et des claquements de pas masqués par la musique. « Aliénor a fait un choix. » Il haussa les épaules. « Je ne vais pas aller à l’encontre de celui-ci. » - « Tu ne vas pas te battre ? » - « Pour quoi faire ? » - « Vous vous appréciez, ça se voit. Tout le monde en parle. » Le jeune homme inspira. « Pourquoi as-tu refusé le mariage avec l’Empereur Noir ? Parce que tu savais que ça compromettrait ta relation avec Kaahl. Elle a fait le choix inverse. Elle avait bien d’autres raisons d’accepter le mariage, et notre situation était très différente de la vôtre, mais elle a fait un choix. Elle ne veut pas revenir dessus. Je ne vais pas courir derrière une chimère. » Freyja le sonda, un pli soucieux entre les sourcils. Il lui faisait de la peine. « Peut-être que si l’Empereur Noir lui tenait le même discours qu’à toi, elle changerait d’avis… » - « Peut-être que je n’ai pas envie de nourrir ce genre d’espoirs débiles. On peut parler d’autre chose ? » Elle pinça les lèvres. Les dernières notes tintèrent, et le couple s’arrêta. Face à son frère, elle annonça : « Je vais danser la prochaine avec Elias Salvatore. Je vais essayer de continuer de lui parler de Za et de l’enfant. » - « Merci. » Il l’étreignit brièvement. « Bon courage. » Après une salutation à l’égard du souverain et un remerciement pour la danse, le fils de Réprouvés s’éloigna.


L’Ailée pivota vers le monarque. Lentement, elle s’approcha. « J’accepte votre invitation. » souffla-t-elle. Ses doigts glissèrent entre les siens et son bras libre se cala sur son épaule. La proximité de leurs corps la fit frémir. Le changement d’apparence de son fiancé lui rappelait l’épisode dans les rues de Keizaal ; elle sentit une chaleur suave l’envahir. Ces derniers temps, ils vivaient pour quelques instants volés. La valse débuta. Elle se laissa entraîner par la musique, une vibration douce et mélancolique. « Je n’ai pas répondu à ta lettre parce que j’étais triste et en colère. Et puis qu’étais-je censée répondre à « c’est bien que tu te sois liée à un Déchu, parce que je vais peut-être mourir » ? » Ses yeux scrutaient les siens, humides d’une émotion mal contenue. « Si tu meurs, je préfère être seule qu’avec lui. » De quel droit avait-il jugé que cette union pouvait être une bonne chose ? Comment pouvait-il mieux savoir qu’elle ce qui était bien pour sa personne ? Son esprit libre avait toujours haï l’avis de ceux qui croyaient penser pour elle. Cependant, elle n’en dit rien. Sa colère à ce sujet était passée, et la chanson éveillait surtout son amour. « Et que devient ce Lien, si tu ne meurs pas ? » Elle n’attendait pas de réponse. Elle la devinait déjà. « Si tu meurs… » Silence ; ses yeux se perdirent au cœur des siens, apeurés, terrifiés, esseulés. Tête baissée, elle poursuivit la danse. Son palpitant se craquelait, un peu plus à chaque note. S’il mourait, elle périrait chaque jour pendant mille ans. « Je serai à Amestris, ce jour-là. » Visage relevé, elle ancra son regard au sien. Une flamme déterminée y brûlait. « Je ne sais pas encore comment, mais j’y serai, et je ferai tout ce que je peux pour empêcher que tu meures. » Alors, il ne mourrait pas. Le feu vacilla. « Et si ça arrive quand même, si malgré tout… » Sa gorge se noua. Au moins, elle aurait essayé. Elle aurait été là. « Je déteste ton peuple et ses idées tordues. » souffla-t-elle. Parce que c’était sans doute cela, finalement ; plus une histoire de politique nationale que de mal-être personnel.

L’Aile Blanche soupira doucement. Elle ne parvenait pas à se sortir de la tête qu’il s’agissait, peut-être, de la dernière danse qu’ils partageaient. Les mouvements étaient fluides, comme si leurs corps avaient passé des années à s’ajuster l’un à l’autre, à se questionner et à se répondre dans une harmonie parfaite, à épouser les courbes de l’un et de l’autre pour les connaître par cœur. S’il mourait, cela n’arriverait plus jamais. Il n’y aurait plus ni valse, ni dispute. Ni caresses, ni baisers. Ni mariage, ni enfants. Le futur la terrorisait. « Tu as peur ? » demanda-t-elle. « Je suis terrifiée. » Ce n’était qu’un murmure, à peine audible, qui se noya dans la fumée noire de la magie de son partenaire. « Avant qu’on parle de Priam, est-ce que tu peux me promettre qu’on se reverra vite ? J’ai l’impression que mille ans ont passé depuis la dernière fois. » Sa main caressa discrètement son bras, puis elle se détacha pour virevolter au bout de ses doigts.



Message VII/V – 1401 mots

Priam & Laëth sont avec Eliun. Puis, Priam s'en va, et Laëth danse la valse avec Eliun.




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 01 Sep 2021, 22:01



Le Bal des Masques



« Trop aimable. » dis-je, avec un sourire, tout en gardant mon verre pour moi. S’il le voulait, il devrait venir le chercher, pensai-je, faussement provoquant. Il y avait de l’alcool à profusion, de quoi faire tomber chaque invité le désirant dans un profond coma éthylique. « Merci. J’aime bien vos muscles. Si la bienséance ne me retenait pas, j’aurais déjà les deux mains sur vos pectoraux. » Tout me paraissait extrêmement facile et les mots fuitaient sans que je ne cherchasse à les retenir. « C’est vrai que les masques sont silencieux. Ma langue, en revanche, est particulièrement active et bien pendue. » Ce qui était un problème en soi puisque, comme je venais de lui signifier, j’avais précédemment déclaré ma flamme d’une façon qui n’avait rien de raisonnable. Pourtant, ce n’était pas tant ça qui m’inquiétait mais plus le fait que la jeune femme fût à présent avec l’Empereur Noir. J’avais l’impression diffuse que les choses n’étaient pas dans le bon ordre. Un élément m’échappait et ce sentiment de toucher du doigt un indice destiné à se dérober me rendait irritable. Je restai un instant stoïque devant la blague et clignai deux fois des yeux, avant qu’un petit rire s’échappât d’entre mes lèvres. J’ignorais ce qui était le plus drôle entre la mine de mon mystérieux interlocuteur et imaginer la tête d’Adam s’il avait entendu la plaisanterie. « Mon meilleur ami est un Déchu. C'est d'ailleurs l'homme qui a ouvert le bal avec Elias Salvatore. » précisai-je. « Je vous assure que quand il amène des Anges à Avalon, ils sont déçus. » Je me repris. Je l’avais fait exprès, pour être assorti à son histoire. « Euh je voulais dire, déchus. » Mes yeux avaient quelque chose de faussement machiavélique mais mon regard s’éclaircit de nouveau et je ris. « Vous devriez lui raconter votre blague à l’occasion. Je suis sûr que ça lui plairait. » Ce qui lui plairait probablement, c’était la physionomie de l’homme en question. En y réfléchissant, je me dis que cet individu devait être quelqu’un d’important. Potentiellement un Souverain qui profitait du bal pour cacher son identité.

« M’entraîner sur la piste ? » répétai-je. Mon imagination s’égara et je me mis à pouffer, avant de reprendre mon sérieux pile poil lorsqu’il rit. Ce n’était pas bête. Il faudrait que ce fût moi. Les choses pourraient fonctionner : je me changeais en fille, je dansais avec lui, nous nous rapprochions du trio et je remplaçais l’Ange. Mes pupilles se dilatèrent sous l’effet du génie de mon plan et un sourire légèrement fou se dessina sur mes lèvres. Ainsi, je sauverais l’Aile d’Acier, même si j’avais pleinement conscience qu’il n’était pas question d’un sauvetage au fond. J’étais juste immensément jaloux pour une raison qui m’échappait. Aussi, je fis s’entrechoquer mon verre avec celui de mon interlocuteur inconnu. « À l’amour, avec un grand A, celui qui fait prendre des risques inconsidérés. » complétai-je. « Et à votre femme ! » ajoutai-je. « Qui a bien de la chance de vous avoir ! » Je souris, parce que je ne m’étais pas détaché de mon idée malgré la fin très prochaine de la valse en cours. « Léto. » susurrai-je. J’avais l’impression d’avoir déjà entendu ça quelque part. Le son sonnait familier, comme un souvenir lointain qui, à force, avait fini par s’effacer presque complètement. Je bus et attrapai deux autres verres au passage.

« » Pourquoi était-elle toujours avec lui ? Je fis une grimace et vidai mon verre. Ça ne me fit pas oublier le problème, bien au contraire. « Léto… Je vais avoir besoin de vous. Je crois que notre plan devient une nécessité à présent. Serez-vous l’homme de la situation ? À vrai dire, je ne vous donne pas vraiment le choix. Vous êtes celui qu’il me faut. » Je lui fis un clin d’œil. « L’heure est grave ! Nous devons sauver une Ange et m’empêcher de ratatiner la face rabougrie de ce… » Je ne finis pas ma phrase. Il valait peut-être mieux ne pas traiter l’Empereur Noir de charognard au beau milieu de son territoire. J’avais des limites. Puis, si j’étais agacé, c’est que je ne sentais pas de malaise chez l’Ange. Parce que je sentais ce qui lui passait par la tête. Je sentais ce qu'il éveillait en elle, en contradiction avec toute logique. Et j’avais beau prendre la situation comme un jeu, quelque chose en moi n’approuvait pas le rapprochement entre le Grand Chaos et Laëth. Il y avait comme un danger flou au sein même de cette situation. « On me voit. » Je souris et disparus. « On ne me voit plus. » Je réapparus, en femme. « On me revoit. » souris-je. J’étais si fier de moi. Mes yeux brillants se posèrent sur l’homme. « Venez danser. Le plan c’est… » commençai-je, en le déchargeant de son verre et en lui prenant la main frénétiquement. « … On danse ensemble, comme ça. » Je ris en nous mettant en position. J’étais maladroit. « C’est que je ne connais pas trop les pas des femmes. » m’excusai-je, en m’habituant néanmoins rapidement. « On danse. Un peu plus sur la droite. Oui voilà… Vous dansez bien, c’est agréable. Si nous n'étions pas en mission, j'aurais pu rester valser avec vous toute la nuit. » Je ris, sans quitter des yeux mon objectif. La valse en était presque féerique. La musique créait les émotions d’elle-même. Et je trichais parce que je n’étais pas parmi l’orchestre. Mon violon résonnait pourtant, jouant sans l’ombre d’un musicien. J’étais comme inexistant là-bas. Pourtant, ici, dans ma poitrine, mon cœur battait. Ce que j’allais faire, je le regretterais peut-être. Tant pis. Je voulais arracher l’Ange d’Elias. « Bientôt… Tenez-vous prêt à réceptionner une Ange… » J’attendais le bon moment, celui où il la ferait tourner. « Bientôt… » Le rythme de mon cœur s’accéléra. « Maintenant. » soufflai-je. Je tournai, attrapai la main de Freyja, la tirai pour la guider dans les bras de Léto et atterris dans ceux de l’Empereur Noir. Le mélange de magie créa un trouble chez moi. Le temps sembla de nouveau se figer, avec plus d'intensité. Lux in Tenebris m’appelait et je l’entendais, comme une vieille amie perdue de vue depuis trop longtemps. « Je comprendrais si vous désiriez me faire tuer pour avoir remplacé votre cavalière mais sachez que j’agis au nom de toutes les femmes du bal, jalouses de vous voir exécuter deux danses avec la même partenaire. » articulai-je, la gorge soudainement sèche. Avec du recul, mon opération était totalement folle. Pourtant, je ne la regrettais pas, malgré le flot de Magie des Ténèbres qui griffait mon corps. Je haïssais son porteur mais il exerçait sur moi une attraction incompréhensible. J'avais envie de le tuer et de garder sa tête en souvenir.

1073 mots
Aimé est avec Léto, puis avec Elias  | Le Bal des Masques | - Page 5 943930617

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Sam 04 Sep 2021, 10:37



C'est toujours un rp de Luxurieux
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Le Bal des Masques


« Astriid Cëlwùn. »

Après l’épisode avec Oriane, j’avais décidé d’apprendre par cœur le nom des étudiants de Basphel, même si je n’y allais plus si souvent. Fut un temps où je me fichais de remonter la jupe d’une étudiante dans une salle de cours déserte ou d’en acculer une autre dans les vestiaires mais ce temps-là était dévolu. Peut-être que dans mes journées maussades, durant lesquelles coucher me semblait le meilleur moyen d’aller mieux, j’en serais encore capable mais je n’en savais rien. En tout cas, Astriid Cëlwùn n’était pas étudiante à Basphel, ce qui était un bon point. Avril d’Ovipa était l’une des seules personnes au monde à m’effrayer.

Un large sourire fendit mon visage lorsqu’elle me parla de la valse et du tango. Oh non, pour le tango, ce n’était pas vraiment une question de regard d’après moi. C’était plus une question de contact, même si le contact visuel en faisait partie. Le but caché était d’exciter l’autre et, pour ça, rien de tel que la caresse d’une jambe ou d’une main. Ça me donnait envie de faire bien plus que le nécessaire, pour qu’elle comprenne le fin mot de l’histoire. Si j’étais un mauvais danseur, elle sortirait de la danse avec une impression diffuse de séduction. Si j’étais un bon danseur, elle en sortirait trempée.

« Je vous montrerai ce que j’en pense d’ici quelques secondes. »

Parce que je voulais savoir son âge, âge qu’elle ne me donna pas. J’en conclus donc qu’elle devait avoir l’âge des premiers émois, sans aller plus loin que quelques baisers volés et caresses interdites. Elle avait aussi celui de boire du vin, mais les adolescents avaient tendance à se croire plus forts que ce qu’ils n’étaient et à désirer copier les adultes.

À sa question, je souris de nouveau. Je la laissai se tortiller un instant, jusqu’à ce qu’elle s’excuse et clame que la danse était stupide, avant de la rapprocher de moi. Il ne fallait pas que ce que je dise se répercute dans la salle. Ma main passa dans ses cheveux et ma bouche frôla son lobe. Je sentais d’autant plus son parfum comme ça, ainsi que les formes de son corps.

« Pour être franc avec vous, je n’ai pensé qu’à ses fesses pendant toute la durée de la danse et à un moyen de le mettre dans mon lit sans en mourir. »

Mon nez caressa son oreille et j’écartai mon visage pour voir le sien. Penser à lui m’excitait toujours parce que je n’avais aucun mal à imagine ses lèvres entrouvertes et la sueur perler sa peau. Quand il s’abandonnait à ma magie, il n’était qu’à moi et ses râles me rendaient toujours bien plus hardie. Lorsqu’il dormait, ensuite, je ne pouvais pas m’empêcher de le regarder en pensant à la prochaine fois.  

« Vous croyez que personne ne vous remarque ? »

Je l’avais demandé sans attendre réellement de réponse. C’est vrai, les gens devaient me regarder moi mais en me regardant moi, ils la regardaient elle également. Elle n’était pas dénuée de charme. Elle était simplement encore jeune.

Ma main se posa sur sa hanche et descendis jusqu’à sa cuisse pour la lever, comme elle l’avait fait précédemment. Cette fois, je n’avais pas l’intention de la laisser repartir. Mon autre main se plaqua contre ses reins pour la coller à moi. Elle devait sentir.

« Pour moi, le tango c’est plus ça. »

Qui était l’homme avec lequel elle était venue ? C’était important aussi. Malgré les masques, je redoutais toujours une confrontation. Si elle était promise à un autre, cet autre ne serait pas ravi de me voir caresser la peau de sa future femme. Cependant, j’étais plutôt d’avis qu’elle apprendrait bien plus vite et mieux avec moi qu’avec un jouvenceau à peine sorti du ventre de sa mère. Et si ça ne tenait qu’à ce détail, je pouvais apprendre aux deux.

« Un prélude au sexe. »

Dans une impulsion soudaine, je changeai ma façon de danser, pour qu’elle soit bien plus sensuelle et proche de son corps. Je la touchais pour de vrai. L’aménagement n’était pas si visible mais mes doigts prenaient possession d’elle, de son dos, de ses cheveux. Mes lèvres s’approchaient au-delà du nécessaire. Mon odorat me donnait faim d’elle, de ses cuisses, de son ventre, de ses seins et de sa gorge. C’était ça, un tango correctement exécuté : une respiration haletante et une impression de perdre pied. Plus sauvage et instinctif que la valse, assurément.

Lorsque la musique s’arrêta, je me penchai et l’embrassai dans le cou avec un sourire insolent.

766 mots:


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Dim 05 Sep 2021, 19:19

| Le Bal des Masques | - Page 5 1j1b
Le Bal des Masques


« Qui êtes-vous ? » Circë sourit. Elle n’avait pas l’intention de confier son identité à son cavalier. « Êtes-vous muette ? » « Non. » Il la fixa un instant. Elle fit de même. Cet homme avait une mâchoire carrée, à l’image de son visage. Il lui déplaisait. Ses lèvres étaient assez grosses et, à chaque fois qu’il les bougeait, elle avait l’impression de voir une huître essayer de s’échapper de sa coquille. Elle n’aimait pas non plus son odeur. Il sentait l’eau de toilette à plein nez, une véritable épreuve olfactive. Elle aurait préféré danser avec un Prince et, sans le savoir, elle serait rapidement exaucée. « Alors rien ne vous empêche de me donner votre nom. » « C’est vrai. » répondit-elle. « Seulement, je n’en ai pas envie. » Il haussa deux épais sourcils qui ressortirent de son masque. « Je ne vous permets pas ! » commença-t-il à s’emporter. « J’exige que vous vous présentiez ! » « Et moi j’exige que vous vous taisiez. » Elle s’étonna elle-même, comme si quelque chose en elle s’était débloquée soudainement, juste après la lecture des nombreux livres qui lui avaient été confiés par Elias. Elle jeta d’ailleurs un petit coup d’œil vers l’Empereur Noir. Il l’effrayait légèrement mais ce qu’elle ressentait était plus une étrange alchimie, comme si elle ne serait pas la seule, à l’avenir, à avoir besoin de lui. Elle doutait qu’il cherchât à lui faire du mal. Leur rencontre avait été étrange. Elle croyait au Destin. Elle croyait également au fait qu’il fît partie de son avenir. Elle éprouvait néanmoins de la difficulté à comprendre toute la complexité de son existence. Elle l’avait vu plusieurs fois, sans qu’il ne revêtît jamais la même apparence. « Je ne vous permets pas ! Pour qui vous prenez vous ? » Elle s’immobilisa. Il était bien plus grand qu’elle. Un petit sourire arqua ses lèvres et, sans murmurer une parole de plus, elle tourna les talons, le laissant seul. Elle n’avait aucune envie de lui expliquer qui elle était et elle espérait qu’il ne la suivrait pas. Sa main attrapa une flûte de champagne et elle la but tranquillement, débarrassée de son cavalier qui avait dû être pris au dépourvu. Elle se mit à observer les danseurs en buvant. Elle en avait marre d’être sage, d’hésiter sans raison. Elle se mit à sourire. Devaraj avait essayé de l’aider, en vain. Elle n’avait jamais réussi à reprendre le contrôle de sa vie au côté du Maître des Esprits, peut-être aussi parce qu’il ne contrôlait pas la sienne. Ezechyel restait une figure rassurante mais il n’était pas sûr à ses yeux, à cause, justement, des sentiments ambigus qui ponctuaient leur relation. Quant à Léto, elle ne la connaissait pas tant que ça. Isiode était gentil mais elle n’avait pas besoin de gentillesse. Elle voulait de la rudesse, de la pédagogie, des résultats. Elle avait envie qu’on lui dît que si elle désirait quelque chose, elle devrait se battre pour l’obtenir. Si elle avait besoin d’aide, elle ne désirait pas qu’on lui mâchât le travail. Elle voulait qu’on la poussât à bout, qu’on la fît sortir de sa zone de confort. Peut-être que les ténèbres seraient le meilleur des remèdes.

Circë tourna la tête et leva les yeux vers un homme qui semblait bien moins grossier que son précédent cavalier. « Oui, avec plaisir. » articula-t-elle, tout en posant son verre. Elle plaça ses doigts sur lui et lui sourit, comme pour l’encourager à commencer. « Peut-être. » dit-elle, avec un ton faussement mystérieux qui la fit rire. Elle reprit néanmoins son sérieux. « Pour être franche, il y a peu de chance que vous me connaissiez. J’ai longtemps été jalousement gardée. » fit-elle, en baissant la voix, comme si elle était en train de lui confier un secret. Elle serait probablement toujours enfermée chez les Ygdraë si elle ne s’était pas enfuie. Elle ne voyait pas exactement Awaku No Hi comme une prison mais c’en était tout de même une. Le manque d’ouverture de l’île durant le règne du Fumeur Macabre l’avait conduite à y demeurer un temps considérable sans voir personne. Il n’y avait que lors des événements provoqués par des entités supérieures ou lors de ses rêves qu’elle avait eu l’occasion de s’évader. « Mais pourquoi ? Vous aimeriez me connaître ? » lui demanda-t-elle. Elle pensa aux paroles de l’ancien Maître des Esprits, des paroles qui ne cessaient de tourner en boucle dans sa tête depuis qu’il les avait articulées. Elle devait se soigner de ses traumatismes, sous peine que ces derniers devinssent des faiblesses. Autrement dit, elle devait coucher avec un homme, ou plusieurs, le temps de ne plus se sentir mal à cette pensée. « Vous pouvez m’appeler Saphir. » dit-elle. Parce que ça avait été son prénom pendant des décennies et qu’elle l’aimait bien. Il lui paraissait bien plus familier que Circë. « Et vous ? Qu’avez-vous prévu pour le reste de la soirée et sa suite ? Ça m’intéresse. Bien sûr, si ça vous dérange d’en parler, je comprendrais. Simplement, vous me faites un bien meilleur effet que mon cavalier précédent. Je désirais un prince et je n’ai eu qu’un mufle. »

870 mots
Circë est avec Rajiv sur I put a spell on you^^
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 05 Sep 2021, 23:27


Image par Abigail Larson

Le Bal des Masques



Il ne sourit pas mais répondit à son acceptation par un geste de la tête. Il la fixa et entama la danse, écoutant ce qu’elle disait avec un intérêt qui pouvait sembler relatif. « L’amour n’est pas éternel. Si je meurs, tu ne resteras pas toute ta vie seule. Je préfère te savoir entourée, c'est tout. » La musique contribuait à l’apaiser, même si jouer Elias devenait compliqué. Il avait longtemps joué le rôle d’un Sorcier. Ces décennies avaient été ponctuées de plusieurs remises en question. Il détestait les Mages Noirs, au moins autant que le Destin. Pourtant, il savait qu’il était très facile pour lui de tomber dans les ténèbres. Elles l’appelaient, parce qu’il avait déjà subi l’envoûtement de Lux in Tenebris. Les maux qui entouraient son fils aujourd’hui, il les avait vécus bien avant lui. La folie guettait toujours celui qui portait la Couronne Noire. Dans la peau d’Elias, il la côtoyait de nouveau, cachée sous une apparence monstrueuse, à lui murmurer de commettre les pires atrocités. Il fallait de la force pour s’en sortir. Lui était un Dieu. Même s’il avait décidé de se limiter, il pouvait vaincre tout ce qu’il désirait hormis ses propres démons, des démons qu’il possédait parce qu’il avait fait le choix d’être proche des Mortels. Lorsqu’il regardait Laëth, il avait envie de lui dire qu’il n’était pas celui qu’elle croyait. Néanmoins, à ce stade si avancé, la révélation en aurait été que plus douloureuse pour elle. Il ne voyait, comme seule conclusion heureuse, que le fait de continuer à interpréter son rôle, même si la conversation tournait vers des considérations qui ne le regardaient pas. Ces considérations posaient beaucoup de questions : Qui était vraiment son fils ? Comment aurait-il réagi ? Qu’aurait-il pensé et qu’aurait-il montré ? Et, lui ? Avait-il réellement envie d’arranger les choses ? Devait-il ? C’était comme être juge, avocat et partie à la fois. Extrêmement injuste et fatiguant. « Non. Tu n’y seras pas. » dit-il, sèchement, en sortant de ses pensées. Il plissa les yeux, conscient que c’était bien plus lui qui parlait qu’Elias. Son fils ne connaissait pas l’avenir concernant cet événement. Lui, le connaissait. Le ciel serait ombrageux, des ailes de dragon déchireraient la lune et la terreur s’abattrait sur la foule. Il serait présent, avec une invitée. Il devait d’ailleurs la questionner sur un mystère qu’il n’avait jamais pu résoudre, malgré son statut de Divin. Il n’avait jamais été Sorcier. L’Oracle s’était-elle trompée lorsqu’elle était venue le trouver ? Est-ce que cela rendait la prophétie caduque ? La magie d’Ethelba bloquait les réponses. Elle seule les détenait et il sentait qu’ils se rencontreraient, ce jour-là.

Il la regarda un instant en silence, avant de répondre à sa question ou, du moins, d’y apporter un éclairage. « Je suis l’Empereur Noir. Je ne dois pas avoir peur. » articula-t-il. Quant à la véritable réponse, elle devait s’en douter. Qui se présente à sa propre crucifixion sans trembler ? Il n’y avait pas que ça. Pour pouvoir y aller sereinement, Kaahl devrait muer avec la Bague des Déchus, ce qui signifiait se blesser presque mortellement avant pour provoquer le processus. Avant et pendant, la souffrance serait véritable. Après aussi. Le Mal ne pouvait se passer de douleur.

Il la laissa filer et la rattrapa. « Je ne sais pas si te promettre quoi que ce soit est très sage mais admettons. Je te promets que nous nous reverrons vite. » Il ne pouvait néanmoins rien promettre concernant l’état dans lequel son fils serait lorsqu’ils se reverraient. S’ils ne se revoyaient pas, il tiendrait sa promesse autrement. Kaahl n’avait rien promis. Il était le seul à s’engager. « Pour ton Lien… » Cette question était épineuse. Ce n’était pas qu’une question de possessivité ou de jalousie. C’était une question de risque. Combien de temps faudrait-il pour que Laëth comprît qu’Adam était bien plus qu’un ancien collègue pour son fiancé ? Le Destin était joueur, joueur au détriment des autres. « Je pense que je préfère que ce soit lui qu’un autre. » Il marqua une pause et reprit. « Les Humains ne sont pas tous bénéfiques ni bien intentionnés vis-à-vis des Anges. Avec un Déchu, il est plus facile de savoir à quoi s’attendre. Et puis… Eu égard à ma propre situation, te reprocher le Lien serait injuste envers toi. Nous ne pouvons pas être exclusifs l’un à l’autre. C’est une réalité qu’il faut accepter. Pour l’heure, il ne sert à rien de se tracasser. Nous aviserons au fur et à mesure. » Surtout qu’ils auraient d’autres choses à gérer entre temps, comme la grossesse de Mirabelle Vaughan, comme la Crucifixion et tant d’événements à venir. « Dis-moi… » Il ne pouvait pas laisser passer l’occasion. Il prenait d’ailleurs un certain plaisir malsain à appuyer sur ce sujet. « Il se passe quelque chose entre mon père et toi ? »

Il serra légèrement la mâchoire lorsque sa partenaire lui fut retirée. « Petit con. » murmura-t-il, à l’adresse de la femme qu’il tenait à présent dans ses bras, après avoir constaté l’identité du nouveau cavalier de Laëth. Le mouvement avait été subtile, un échange élégant, agile. En fixant son fils, il se radoucit néanmoins, comprenant que l’Ange l’attirait comme un aimant. Même dans ses délires, elle gardait un rôle prépondérant. Heureusement, il n’avait pas réalisé le même tour de passe-passe plus tôt, avec Adam. « Vous m’en direz tant. » dit-il, sur un ton déjà plus convenable, en se replaçant correctement pour mieux la guider. « Est-ce vraiment d’elle que vous êtes jalouse ? Permettez-moi d’émettre quelques doutes. » Il se rapprocha légèrement. Son fils était aussi son Autre. Les choses étaient complexes entre eux. En tant qu’Æther, il aurait pu gommer leurs ressemblances mais ça serait revenu à se nier lui-même. Depuis qu’il était petit, il vivait le manque, celui dû à son absence. Il l’avait toujours recherché désespérément. Il ne pouvait pas juste l’effacer. Il se perdrait dans le processus. Ils restaient pourtant deux individus distincts, aux goûts identiques, aux réactions similaires. Il comprenait qu’il voulût intervenir, qu’il voulût se battre. À ce stade, après des siècles, il n’était plus utile de se demander qui influençait l’autre, qui était attiré par l’Ange et embarquait l’autre d’un même temps. C’était trop flou, comme la frontière entre leurs deux identités. Seules les expériences vécues dans leur vie actuelle les différenciaient. Et puis, au-delà de la situation présente, il ne pouvait pas se plaindre. Lui aussi recherchait la compagnie de ceux que son fils aimait, parfois au détriment de ce dernier. « Je n’allais pas la manger. » précisa-t-il. « Mais s’il s’avère que vous êtes réellement jalouse d’elle, que diriez-vous de devenir ma femme ? » Dans ses yeux, un éclair d’insolence passa. « Pour renforcer l’alliance entre les Magiciens et les Sorciers. » continua-t-il, alors que leurs deux magies s’affrontaient pacifiquement. Ses lèvres esquissèrent un semblant de sourire, extrêmement discret. « Je suis certain que votre jalousie s’est apaisée d’elle-même. » Il se stoppa lorsque la musique cessa. « Vous devriez reprendre votre place au sein de l’orchestre avant de créer un incident diplomatique. Si je n’ai pas l’intention de vous tuer, il serait cependant dommage de mettre à mal mes efforts pour vous sauver la mise, vous ne pensez pas ? » Il ne fournit pas plus d’explications et se retira pour de bon, emportant avec lui une flûte de champagne.

1226 mots
Eliun danse avec Laëth puis Aimé-en-fille (xD) et se casse bwahahaha.

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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Lun 06 Sep 2021, 22:03


Le Bal des Masques

Face à l'engouement dont fit preuve la petite une fois qu'il eut accepté de l'écouter, Maximilien ne put réprimer un sourire. « Ta volonté et les raisons qui te poussent à t'engager sont louables. Tes parents peuvent être fiers de toi. » commenta-t-il en toute sincérité. Puis ce fut la surprise qui marqua ses traits lorsqu'elle fit mention de son nom comme exemple, également — et surtout — parce qu'il fut évoqué par la Matasif, plus encore alors que ce fut pour souhaiter ses louanges. L'idée qu'il puisse se retrouver dans la conversation au sein de sa demeure, de cette façon qui plus est, ne lui avait pas réellement effleuré l'esprit et lui fit, de ce fait, prendre conscience qu'il était à un stade qu'il n'envisageait que vaguement et depuis bien peu de temps. « Je suis assurément moins fort que tes parents qui se sont déjà battus pour leurs convictions et leur patrie avant que je ne rejoigne moi-même l'armée et que j'en ai même l'idée. » commença-t-il à répondre à la myriade de questions qu'il subit avec un sourire en coin, triste du souvenir de l'affrontement qu'il avait plutôt fuit à l'époque. Les choses avaient tant changés. Quant aux parents de la jeune Mithra, ce n'était pas un simple avis subjectif : Mancinia portait le titre des grands combattants et Neah possédait un rang militaire appuyant ses capacités. « Et, oui, j'étais présent lors de l'attaque de Port Dirælla. ». Il marqua un temps, l'estomac noué du souvenir de l'événement. La majorité de la population avait pu être évacuée. Mais pas toute. En cela, la mission n'avait pas été tout à fait un succès, bien que ce fut une issue à laquelle ils s'attendaient. Tout les soldats n'en avaient pas réchappés non plus et leur mort avait été un spectacle atroce, plus encore en sachant que pas grand chose n'avait pu être fait pour les sauver. « En effet ce fut dangereux malgré les précautions prises. Nous n'étions pas préparés pour affronter cet adversaire. Mais c'était surtout terrifiant. Qu'importe la force individuelle, elle est inutile face aux géants que sont les Zihaags. ». Pour les survivants, retrouver le chemin de la maisonnée fut l'équivalent d'un miracle. « Je suis certain que tu feras une grande combattante. Ne précipite pas les choses cependant et ne soit pas trop pressée de prendre les armes. » ajouta-t-il gravement une fois la curiosité de la jeune adolescente satisfaite, quoi qu'il eut esquivé les détails les plus marquants et les plus sordides. Après tout, c'était la mort qui planait sur le champ de bataille et les armées s'y confrontant. Ne tenait qu'aux soldats de tout faire pour l'esquiver et repousser cette rencontre funeste. « La vérité étant que la Justice, comme une majorité des autres morales vertueuses, sont absentes sur un champ de bataille. Nous nous battons pour les idéaux des autres, notre propre survie et avec la conviction de protéger nos maisons. ». Et la crainte de les peiner également en ne revenant jamais. Son regard glissa rapidement sur Eeva. « Prends le temps d'apprendre, d'être sûre de toi et avoir la force de mettre ta morale de côté avant de vouloir te lancer dans l'affrontement, et laisses à tes aînés le soin de se lever contre l'ennemi désigné. » conclu-t-il en posant une main sur la tête de Mithra. Il avait conscience que ses mots n'étaient pas les plus encourageants. Il ne voulait pas offrir de faux espoirs cependant. Tuer n'était pas un geste anodin et laissait des séquelles. Le soldat se battait pour l'honneur et la protection des siens, qu'importe son camp. Le Bien et le Mal disparaissaient. Ils n'étaient que le bras armé d'un manque de communication entre des parties qui se disputaient pour des idéaux différents qu'ils considéraient chacun juste, ou un bout de territoire que tous revendiquaient comme sien. Ceux qui étaient morts à Port Dirælla ne le méritait pas. Ils y étaient allés pour sauver des citoyens en danger. Quelle justice y avait-il là ?

L'intervention de Lancinia sur l'arrivée d'une Princesse dont il ignorait bien l'existence du Royaume — il ne s'en étonna pas, il y avait encore bien des choses desquelles il était ignorant, notamment en ce qui concernait la noblesse du monde — le coupa dans ses réflexions, dessinant un sourire amusé sur son visage. « Il suffirait de lui demander. » fit-il en réponse aux interrogations de l'Humaine. À condition de la trouver, évidemment, ce qui ne serait pas si simple.
©gotheim pour epicode


Post VI | Mots 752
résumé:


We were never welcome here ~ Night time or morning time, we're going strong

Don't you tell me what you think that I can be

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 09 Sep 2021, 15:57



Le Bal des Masques



Peu à peu, le monde autour de moi commençait à prendre une saveur particulière. Je jouissais de cette ascendance presque maudite que j’arrivais à avoir parfois. Maudite parce que l’excès d’orgueil n’est jamais bon. Néanmoins, cela n’empêcha pas un mince sourire satisfait d’apparaître sur mes lèvres minces. D’un coup, et au-delà de mes espérances, j’avais soumis les deux étrangers. Mon regard sur le blond, je crus comprendre sa tactique : il profitait de nos disputes pour créer un combat commun entre l’un des deux partis et lui. Il m’avait choisie moi, en passant outre l’avis plus tranché et visible de son ami à mon égard. Qui étaient-ils l’un pour l’autre ? Faute de disposer d’une force physique capable de m’élever parmi les meilleurs dans certaines disciplines, mon esprit s’éveillait progressivement et, à vrai dire, je trouvais l’homme aux cheveux sombres particulièrement ridicule dans son attitude. Elle n’était ni digne ni distinguée. Un vrai sauvage, comme ce détestable Réprouvé que j’avais croisé précédemment, à la différence que mon actuel interlocuteur n’avait pas la carrure appropriée pour faire preuve d’autant de fougue. Cela dit, la situation me semblait douce et idéale. Érasme, à mes côtés, semblait enrager un peu plus à chaque instant. Ses poings étaient serrés et, bien qu’il ne murmurait aucun mot, je pouvais aisément deviner qu’il était en train d’imaginer les possibilités qui s’offraient à lui en termes de torture, pour laver l’affront. Surtout, il avait dû se rendre compte du choix stratégique d’Adriæn. Il s’était lié à moi, et non à lui. Au lieu de m’effrayer, la difficulté de la double tâche me stimula. Je devais enfoncer Érasme tout en gardant le contrôle de la situation sur les deux autres hommes. La Princesse ici, c’était moi. « Évitez de penser, à l’avenir. » articulai-je. « Le Prince Érasme ne peut en aucun cas me causer le moindre souci. » Une pierre, deux coups. S’il croyait être plus malin que moi, il se trompait et, malgré ce que j’aurais aimé, les seuls à m’inquiéter véritablement ici, étaient les plus imprévisibles. Si ce Johannês n’arrivait pas à se contenir, la situation dégénérerait sans aucun doute. Il attaquerait et Érasme profiterait de l’occasion pour user de son pouvoir. L’horizon n’était pas si déplaisant, si j’arrivais à me préserver dans l’équation. Que ferait Adriæn ? Protéger son ami ou en profiter pour essayer de retrouver la main ?

Je ne trouvai aucune réponse à mon interrogation, l’ombre du Chancelier Lhéasse Taiji s’abattant doucement sur nos silhouettes qui parurent, tout d’un coup, extrêmement frêles. Mon ego n’apprécia pas le face à face. « Très bien. » articula difficilement la bouche d’Érasme. Il devait haïr l’Archimage intérieurement. Bien sûr, il n’avait pas le choix. Je le vis effectuer une légère révérence en direction d’Aliénor Vaughan, la mâchoire serrée. « Dame Vaughan, je vous prie de bien vouloir me suivre. » Qu’imaginait-il ? Lui, au-dessus d’elle, à la frapper jusqu’à ce que le temps brisât la souillure qu’il ressentait actuellement ? Lui, au-dessus d’elle, à la violer jusqu’à arrondir son ventre ? Il ne le pouvait pas. Elle était au Roi. Tout ce qu’il pouvait espérer, pour accomplir ses noires volontés, était de demander à l’Empereur Noir de lui céder son épouse mais j’étais certaine qu’il n’y pensait pas. Son esprit étriqué devait rester pendu au présent et aux supplices physiques.

Lorsqu’ils s’éloignèrent, emportant dans leur sillage le Chancelier Noir, l’air devint bien plus respirable. Le son de la voix du fameux Johannês retentit, comme ragaillardie. Quel lâche. J’étais seule. Ils étaient deux. Néanmoins, cela ne m’empêcherait pas de leur donner une bonne leçon. Le blond était particulièrement proche de moi, faisant barrière de son corps pour empêcher l’autre de passer. Je fixai mon regard dans ses prunelles. Nous étions faits du même bois, bien que je lui fusse de loin supérieure eu égard à ma race et mon rang. Kælaria. Le doute n’était pas permis. Lui ou Johannês ? Je réfléchis, consciente que mon choix aurait une importance tactique. Le refus quasi-instantané de l’autre ne devait pas entrer dans la balance, bien qu’il aurait été plaisant à mon sens de le forcer. Je souris. « J’accepte vos excuses. Il est vrai qu’il n’est pas aisé de deviner les intentions des Sorciers. Nos comportements sont bien trop subtils et complexes pour la plupart des peuples, certains étant bien plus primaires que d’autres. » Je fis mine de réfléchir afin de les faire languir. Ma décision vint néanmoins. « Nous allons danser tous les trois. Je sais que le Roi a prévu ce type de danse et il ne sera donc pas dérangeant de la pratiquer entre nous. » Je fis une pause, ayant soudainement une idée, le genre d’idée qui peut provoquer le conflit. « Je choisirai le meilleur danseur à la fin. Le gagnant aura le droit à une récompense. » J’attendis qu’ils me guidassent sur la piste de danse.

Je fixai le visage de la Comtesse Vaughan, méconnaissable sous le masque du bal. « Vous savez ce que l’on dit sur vous dans les couloirs ? » lui demandai-je. Je n’attendais aucune réponse. J’avais envie de lui murmurer la mienne. « Que Niklaus n’a jamais cherché à vous prendre parce que vous êtes trop laide. » Un sourire cruel se dessina sur mes lèvres. Il s’agissait de ma vengeance, celle que je ne pouvais pas prendre directement sur Lhéasse Taiji. Cela dit, si je faisais le malin maintenant, c’était avant tout parce que je pensais les Magiciens trop gentils et naïfs pour répondre quoi que ce fût. J’espérais ne lui inspirer que de la peur et du dégoût. Pourtant, je la trouvais attirante, assez pour nourrir quelques pensées perverses à son égard. Elle n’était pas laide, bien au contraire. Il se dégageait d’elle une aura douce mais qui cachait peut-être quelque chose de bien plus impérieux. Je la voulus, aussi parce qu’elle était à un autre. Peut-être n’était-ce là que le reflet de l’adolescence et de mon désir constant de confronter mon père mais, oui, je la voulais. Je me fis la promesse silencieuse de l’avoir et de la réduire à rien. J’avais envie de la ravager, pour détruire la douceur et tout ce qu’elle représentait. Cependant, j’avais également connaissance d’autres de bruits de couloir, notamment sur l’intérêt de Lhéasse Taiji pour elle, sur sa grossesse future que plusieurs serviteurs attendaient impatiemment, sur un certain Priam Belegad et sur sa tripotée de sœurs. Feraient-elles toutes de bonnes esclaves ? Ce fut ma question, lorsque nous commençâmes à danser. Comme je n’étais ni raisonnable ni agréable, je finis par l’interroger. « Vous n’auriez pas une sœur à me prêter pour quelques expériences ? Je ne garantis pas qu’elle en sortira en un morceau mais… » Je lui souris sans finir ma phrase et me penchai vers elle pour lui murmurer quelques mots. « Il y en a bien au moins une que vous détestez, non ? Une que je pourrais faire souffrir. »

1157 mots
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Ven 10 Sep 2021, 14:34


Waltz par Alexander Bylkin
Le Bal des Masques

La remarque de sa vis-à-vis amusa Jämiel. « Compliqué vous dîtes. ». Un sourire en coin esquissa la commissure de ses lèvres. « Est-ce une manière de sous-entendre "déplorable" ? » rétorqua-t dans un rictus. Attaquer dans le dos des autres était facile, d'autant plus sous couvert d'anonymat. Mais justement, ce genre de remarque, jamais il ne se le serait permis en un autre contexte et il y avait quelque chose de libérateur à affranchir sa langue de l'étau qu'il se construisait depuis quelques temps et restreignait sa parole. Libre à elle par la suite de rapporter à son conjoint ce qui fut dit entre eux, notamment le concernant. Ça n'aurait guère d'importance, ni même d'impact sur son quotidien. Ils pourraient se recroiser dès demain que ni l'un ni l'autre ne sauraient qu'il s'agirait de cet Alfar qui avait médit sur ce Sorcier. « Je ne serai pas venu ici si je devais m'en vouloir de soustraire une dame à son cavalier d'origine. » ria-t-il alors doucement face à la tentative de sa partenaire de le rassurer sur son geste. À moins que ce ne soit pour se rassurer elle-même et se donner bonne conscience d'avoir, sans hésitation, refusé sa première danse à son cavalier d'origine pour valser avec un inconnu. « Non, c'est bien moi qui me suis séparé d'elle en premier. Je crois qu'elle n'a pas vraiment supporté que je l'abandonne si rapidement. Mais elle aura des épreuves bien plus terribles à affronter que de se retrouver au milieu de centaines d'inconnus et, de toute évidence, ce ne sera pas son dernier bal, alors elle a tout intérêt à s'y faire rapidement. ». Qui plus est, elle avait toute une ribambelle de professeur pour lui apprendre la morale et l'étiquette dans ce genre d'événement. Elle n'avait pas à se plaindre. Elle était censée s'en sortir mieux que lui.

En silence, Jämiel écouta avec attention le déroulement des pensées de sa partenaire, un rictus s'étirant sur son visage lorsqu'elle formula sa réponse définitive. Il ne répondit cependant pas dans l'immédiat, stoppé par un décalage entre la musique et les pas de sa partenaire. Alors lui-même s'arrêta quelques instants, tant pour ne pas s'emmêler à son tour que pour reprendre avec plus d'aisance. « Ce n'est rien. C'est une première après tout. » répondit-il en répétant son aveu avec complicité, avant de retrouver le rythme des violons. La vérité étant qu'il ne pouvait que pardonner. Rien ne garantissait que lui-même se mélange les pieds, surtout sur le tango à venir. Toutefois, le fait qu'elle considère qu'il avait déjà l'expérience des bals le satisfaisait largement. La réception chez le Marquis de Sanguice où l'ambiance était bien trop tendue pour en profiter, ou le Conte des Trois Royaumes où son esprit était ailleurs qu'à la fête, il considérait ce bal comme une véritable première fois, au moins en matière de danse et, en d'autres circonstances, il se serait tut ou, à l'inverse, n'aurait pas omit ces deux événements pour concéder qu'elle avait visée juste. Les masques avaient cet étrange pouvoir de libérer l'esprit et laisser libre cours aux confidences. Ainsi fit-il un mouvement pour la rapprocher un peu plus de lui et, là, dans un murmure, il lui fit « Je me dois de vous faire un aveu. C'est également un baptême pour moi. ». Alors il s'écarta à nouveau, la fixant d'un œil connivent. « Merci du compliment cependant. » ajouta-t-il ensuite. L'Alfar profita du rythme plus lent pour mieux détailler sa partenaire comme celle-ci l'interrogea sur ses leçons. « Vous êtes bien curieuse. » commença-t-il, moqueur. « Ce n'est peut-être pas le cas chez vous, mais dans mes contrées il s'agit d'un défaut qu'il vaut mieux user avec parcimonie ou, à défaut, subtilité. ». Il marqua un temps puis finit par répondre « J'ai commencé à prendre des cours assez tôt, poussé par ma mère. Pour elle, celui qui maîtrise les ficelles des arts est tout aussi cultivé et digne d'intérêt que celui maîtrisant celles de la politique ou de l'Histoire. ». Ailill était on ne peut plus à cheval sur la connaissance et la technique des arts. Même Bellone était passée par ses réprimandes. Il existait pourtant des domaines où elle était elle-même ignorante. « Aujourd'hui je me prends à penser qu'elle a peut-être raison en voyant certains exceller dans le domaine. Qu'en dites-vous ? ».

Les lèvres du Sarethi s'étirèrent légèrement à la question de sa partenaire. « Je pourrais vous avouer que je me trouvais à quelques pas seulement derrière, que j'ai eut l'occasion d'assister à l'échange que vous avez eut avec cet homme et suis venue vous sauver d'une soirée qui paraissait mal commencer. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Vous étiez libre, je me suis approché. Qui plus est, tout les visages se ressemblant, il n'y a que le hasard qui compte ce soir. Je pourrais, pour une prochaine danse, avoir la volonté de partager ça avec quelqu'un de peu reconnu, je pourrais me trouver malgré moi aux bras d'une Dame Noire. ». Il avait fini sa phrase avec un sourire amusé en pensant à Èibhlin l'ayant tout bonnement accompagné. Les dernières notes résonnèrent dans l'air en une envolée de gamme. Jämiel fit tourner sa partenaire sur elle-même avant de cesser le mouvement. « Je crois que notre entrevue s'arrête ici. Merci pour la danse. ». Alors il la relâcha avant de s'écarter d'elle.




Èibhlin leva les yeux au ciel. Un banc de dauphins traversait les nuages comme ils joueraient normalement dans l'océan. Est-ce que les oiseaux volaient dans cette étendue bleue infinie, ici, battant des ailes pour se propulser dans l'eau comme les poissons usaient de leurs nageoires ? L'ambiance était faerique, trop pour se trouver en territoire Sorcier. Il fallait la présence de l'Empereur Noir et son aura sinistre pour le concéder à l'inverse d'Amestris tellement triste à ses yeux. Elle n'avait aucun plaisir à y aller. Fallait-il vraiment qu'elle soit contrainte pour ça. Enfin elle aventura à nouveau son regard sur les couples. Elle avait laissé passer cette valse, le temps de reprendre correctement son souffle. Son regard perdu sur les danseurs, elle espérait sincèrement ne pas devoir reprendre avec un tango. Cette danse était trop... Juste trop. Elle ne se sentait pas prête. Mais au moins, la présence de cette danse lui avait permit de laisser tomber cet abominable corset dans lequel on l'enfermait chaque fois qu'elle apparaissait chez les Mages Noirs.

Traversant le jardin, ses iris valsant d'un couple à l'autre, elle découvrit qu'elle n'était pas la seule à s'être mise à l'écart. Alors, après s'être saisit de deux coupes de champagne, elle s'arrêta auprès d'un homme, au hasard. « Êtes-vous trop effrayant pour que l'on vous invite ? Il y a pourtant pire. » l'interpella-t-elle en lui offrant un verre avant de trouver du regard l'Ultimage des Ténèbres. « À moins que ce ne soit le monde qui soit trop effrayant pour vous ? » ajouta-t-elle, moqueuse, en relevant le visage vers celui de l'inconnu et porter son boisson à ses lèvres. Elle se sentait plus à l'aise que précédemment. Possiblement parce qu'il ne dégageait pas la même chose que son précédent cavalier et, pouvait-il être bien plus grand qu'elle, comparé à l'Orisha ce n'était rien. En bref, il était bien moins oppressant. La musique cessa. Les danseurs aussi. Son attention se porta alors sur le parquet tandis que les instruments reprirent, dans un tout autre genre. Silencieuse, elle guetta les meneurs et laissa échapper un soupir soulagé en découvrant que c'était à nouveau une valse. « J'ai perdu mon partenaire dans la masse. ». Pour ne pas dire qu'il était juste parti. « Accepteriez-vous de le devenir ne serait-ce que quelques minutes ? ». Finalement, ce n'était pas aussi compliqué qu'elle se l'était visualisé il y a quelques minutes de ça.
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Latone
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Ven 10 Sep 2021, 23:05




Un ami à Adam Pendragon. Pourquoi n'était-il pas surpris ? Le Déchu semblait se faufiler dans les beaux draps de remarquables personnes, car lui-même l'était. Il avait songé à faire quelque chose de lui depuis la disparition de son mari ; il serait idiot de sa part de ne pas profiter du titre dont jouissait Adam sur l'Île Maudit, et plus généralement sous le regard terrifiant d'une certaine Æther. Quoi qu'il en soit, cette information auréolait sa personne d'un intriguait magnétisme. Le Souverain finira bien par comprendre qui était ce feu follet, tôt ou tard.

Alors que le Sùlfr dégustait la pétillante boisson – les Sorciers savaient comment tenter les papilles – son regard en biais observait le moindre fait et geste d'Aimé. Ainsi, l'idée de la danse lui plaisait. Oh, Léto avait quelques idées de pas à chorégraphier avec lui, il était simplement dommage que le contexte n'aiderait pas à tolérer la création de deux hommes, main dans la main. Le danger était réel, malgré sa puissance. Toutefois, il suffisait d'un brin de malice pour outrepasser les limites sans rompre le fil interdit, comme cette idée émise d'enfiler une robe en cachette. Le cas de Léto ne serait qu'une formalité tant il était habitué à se travestir, mais celui d'Aimé n'était pas en reste non plus, avec ses traits fins et cette aura qui apaisait les sens. Le Sùlfr réfréna sa magie visuelle : ce serait trop vilain de découvrir ce que cachait l'anomalie aux cheveux bleus. Pas tout de suite. L'occasion ne se représenterait pas pourtant, car l'attention d'Aimé semblait bien focaliser sur la fameuse Ange.

" Par les Ætheri, quand vous me disiez l'aimer, vous étiez bien sincère. Il la dévorait du regard. Est-ce qu'autrui en faisait tout autant à l'intention de Miles quand il dansait avec elle ? Le tour de passe-passe d'Aimé lui fit aussitôt oublier sa réflexion. Bouche bée. Ah, c'est surprenant. "

Léto sourit. Il lui plaisait vraiment. Ainsi, il sera sa cavalière, cela ne le dérangeait pas ; une autre fois, il fera en sorte d'inverser les rôles pour trouver le juste équilibre. La Magie Bleue couvrit cette main saisie et le Chaman décida de se laisser faire, par curiosité. Il ne devrait pas l'aider. La décence l'obligerait même à l'arrêter sur-le-champ. Mais… les masques couvraient les identités. On aura beau savoir qu'il était le Roi des Chamans, cela ne changera rien au fait qu'ici, il n'était plus qu'un masqué parmi d'autres. Perdre à son propre jeu, Empereur Noir, en voilà un bien beau tableau. Il prit position avec tout le naturel du monde, un sourire franc à l'attention de sa partenaire bleutée. Comment ne pas penser à Latone, hein ? Il n'avait jamais dansé avec elle ; il devrait corriger cette erreur. Enfin… Peut-être pas.

" Il n'y aura pas de retour en arrière. " Ponctua-t-il en remontant sa main sur son dos. Aimé en avait parfaitement conscience, cela suffit à convaincre le Sùlfr.

Sous cet angle, cette danse devenait une bataille. Les violons se muèrent en tambours, les touches de pianos émirent des cris réguliers de guerre et de morts. Le bleu se troqua au rouge. Cependant, dans cette vision écarlate, la chevelure azurée de sa partenaire persista, telle une étoile dans le firmament. D'une brève inspiration, Léto s'élança dans la valse, un virtuose des pas, la fine fleur des duellistes. Ce n'était plus question d'un devoir mais aussi d'un réel abandon au plaisir de la rythmique.

" Je vous consacrerai une autre nuit. Ce ne sont pas les occasions qui manquent. " Bien au-delà de leur objectif, la félicité se partageait entre les deux fous.

À mesure que l'imminent se rapprocha, les iris du Roi scintillèrent de sévérité. Léto était prêt depuis le début, paré au signal. Le transfert se fit en douceur, avec une aisance déconcertante. Cet homme n'était pas n'importe qui pour se caler sur les vibrations d'un Souverain, jusqu'à se perdre sous l'emprise d'un autre. Léto pivota de sorte à faire barrage entre sa nouvelle cavalière et le Grand Chaos, avant de s'éloigner dans la valse. Il échangea une fugace complicité avec Aimé, le genre de regard qui ne pouvait que signifier deux choses : victoire et il lui revaudra ça.

" L'étoffe d'un Empereur me fait défaut, ne m'en voulez pas. "

La musique toucherait bientôt à sa fin, juste de quoi partager un petit moment avec l'Immaculé ayant attisé l'Amour du Bleu. En silence, l'ocre et l'écarlate s'accrochèrent aux émeraudes. Son sourire naturel se fana un chouïa. Un sentiment comme antique lui resserra la cage thoracique, son palpitant s'emballant au gré de rémanences inconnues. Le Chaman crut à un sortilège mental, néanmoins il aurait fallu une quantité conséquente de magie pour atteindre ses barrières. Et cette femme… Elle était la source, sans l'être à la fois.

" Votre voix… " Les masques enténébraient le visage, mais pas les sons.

La fantaisie sembla s'enraciner dans l'esprit du Souriant. Lorsque son odeur lui parvint, elle lui rappela des effluves épicés, sans en posséder un quelconque attribut. En cette douce soirée, une chaleur étouffante s'abattait sur son être, à l'instar d'une soudaine tempête. Le soleil s'illumina à la place de la lune. La piste de danse se ramollit sous ses bottes au profit des dunes. Les cordes laissèrent place aux percussions ; point chamaniques, plutôt… Humaines ?

" … Laëth ? " Si bas, un appel trop faible.

Non, il devait reprendre pied. Même si son visage ne le trahissait pas forcément, Léto était agacé. Nīḍalu ne lui pardonnerait aucune erreur. Il devait se souvenir de son pèlerinage au Temple de Raanu. Oui : prier Raanu, encore et encore. Faire de l'ordre dans ses remembrances, ne conserver que les authentiques, celles qui faisaient de lui le seul, l'unique Léto Sùlfr.

La dernière note sonna le glas, les muscles et les robes s'immobilisèrent comme le rideau final. Malgré lui, le Chaman dut renoncer à quelques pas supplémentaires, son étreinte sur l'Ange lui procurant à la fois bien-être et mal-être. À tâtons, il desserra ses poignes sur elle, sans pour autant éloigner sa stature de la guerrière ; il suffisait d'un toucher pour reconnaître le corps des battants.

" Pardonnez-moi, mais… j'ai l'impression de vous connaître. Ou plutôt : de la reconnaître. Et vous ? Comme si l'Ange seule pourrait lui expliquer le phénomène. Même si l'Edmund'Faasnu (Cœur sans peur) ne doit pas être bien populaire par ici. " Son haussement d'épaules soutint davantage la simplicité avec laquelle cette réflexion franchît ses lèvres.


1141 mots ~
Léto danse avec Aimétte puis avec Laëth ♪ (bug dans la matrice)




By Jil ♪
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