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 | Le Bal des Masques |

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 3851
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
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Priam et Laëth
Mer 04 Aoû 2021, 07:00




Le Bal des Masques

En groupe | Laëth & Adriel



« Pour un peu, je pourrais croire que tu es amoureuse de l’Empereur Noir. » Sous son masque, les joues de l’Ange virèrent à l’écarlate. Elle tourna vivement le regard vers Adriel. Sa culpabilité se noyait-elle dans sa surprise et son agacement ? « Arrête de le regarder comme ça. Ça ne le fera pas disparaître. » Elle ne dit rien. Les pas de l’Ailé la portait ; et quand il s’éloignait, elle se laissait entraîner par la danse. Une mécanique s’était instaurée, une sorte de rythmique guerrière qui ôtait tout son charme à la chorégraphie. « Ce n’est qu’une danse. Ça va aller. Utilise ta magie, comme on s’est entraînés à le faire, et ce ne sera même pas un mauvais moment à passer. » Elle baissa la tête. « Je sais. Et c’est important que je le fasse, pour Priam. » Ce n’était pas ça, qui la troublait. Pourtant, elle y avait songé durant des jours. Danser avec Elias. Cet Elias qui l’avait à peine regardée – cet Elias qu’elle aurait dû haïr mais qu’elle aimait au-delà de la raison. Son regard vert sonda celui de son cavalier. La conviction que tout aurait été plus simple si elle était tombée amoureuse de lui la hantait. Ce n’était cependant pas ce qu’elle souhaitait ; à ses côtés, elle se devinait malheureuse avant même d’essayer. Il n’était qu’un ami. Peut-être même la considérait-il de cette façon ? Elle n’avait jamais revu ce regard qui l’avait tant apeurée ; ces deux yeux clairs au fond desquels elle avait cru déceler de l’amour. Et si elle avait tout inventé ? Et s’il n’avait participé à son épreuve que parce qu’il savait que Kaahl n’y serait pas présent ? Pour ne pas qu’elle se sentît seule, pour l’épauler, pour la soutenir… Qu’aurait-elle fait, à sa place, pour lui ou un autre ami ?

Mais à cet instant, rien de tout cela ne la préoccupait outre mesure. Ce qui la perturbait, c’était la présence d’Elias Salvatore et de Kaahl Paiberym, au même endroit, au même moment. Ce qui la perturbait, c’était que le Baron avait bien participé à une épreuve, et l’avait remportée. Les mouvements de la chevelure blonde de sa cavalière lui tranchaient le cœur. Pourtant, pour qui savait, c’était évident : cet homme était un imposteur. S’il avait pu se libérer, Kaahl serait allé voir ses enfants. Il serait allé la voir, elle. Surtout, il n’aurait jamais délégué le rôle d’Elias à qui que ce fût – alors c’était forcément lui, qui avait dansé avec Adam. Ârès avait pris sa place et, sans doute dans le but de nuire à leur relation, avait choisi d’accompagner Mirabelle Vaughan. Ce que le monde voyait, c’était que le Magicien s’abandonnait aux mains de la jolie blonde et que l’Ange avait préféré prêter son bras à l’un de ses collègues de Yüerell. Ce que le monde voyait, c’était un couple au bord de l’asphyxie, dont les promesses de mariage étaient piétinées par chaque pas de danse exécuté. Mais cela non plus, ce n’était pas le plus important. Le plus important, c’était la présence de ce monstre, et les folies auxquelles il était prêt. Et ce doute, ce doute absurde et délétère qui la poussait à décortiquer la silhouette d’Elias. Et si, dans une configuration hautement improbable, il avait vraiment attribué ce rôle à un autre, et qu’il avait préféré la Marquise à l’Aile d’Acier ? Et si c’était véritablement Ârès, mais qu’à sa place, il aurait fait le même choix ? Après tout, ils n’étaient qu’une version alternative de l’autre. Ses pensées la torturaient, et les sentiments qui menaçaient d’en naître l’effrayaient.

« Oui. Sur ce coup, ton frère a probablement autant besoin de toi que toi de lui. » Elle acquiesça. Tandis que son corps voltigeait au bout des doigts du blond, ses iris dérivèrent sur les costumes des convives. Adam se trouvait parmi eux. Durant sa danse avec le Grand Chaos, Adriel n’avait fait aucun commentaire. Il était au courant de la situation. Lorsqu’elle lui en avait fait part, le choc avait supplanté toute autre réaction. Ils n’en avaient pas reparlé. Elle ne savait pas ce qu’il en pensait, mais ce qu’elle imaginait la plongeait dans un mal être angoissant. « Adam Pendragon y a bien survécu, après tout. » S’il l’avait fait, pourquoi pas elle ? « C’était sans doute plus risqué pour un Déchu que pour des Anges. Enfin, peut-être pas, parce qu’avec la Coupe des Nations… » Sa réaction avait été une erreur politique. En un sens, elle avait trahi la confiance que l’on avait placée en elle. « Mais je me dis que, au moins pour lui, ça a dû être assez… Enfin, je ne sais pas, je suppose, parce que… Bref. » Comme elle s’empêtrait dans ses explications, elle s’interrompit. Lorsqu’il fut près d’elle, il chuchota, tout contre son oreille et avec douceur : « Je ne pense pas qu’on devrait parler de ça ici. » Durant une fraction de seconde, elle soutint son regard. Elle avait envie d’en parler. Elle avait besoin d’en parler. Elle avait envie et besoin qu’on lui promît, encore et encore, que malgré tout, les choses allaient bien se passer. Finalement, elle baissa la tête. « Non. Tu as raison. » Et la solitude la frappa aussi fort que la dernière note de musique fît battre son cœur.



Message I – 892 mots

Laëth est venue avec Adriel Namênor. Ils dansent le tango de Roxanne ensemble. Mon post se termine sur la fin de la danse.
Elle porte cette robe (j'ai trouvé la robe de l'Aile d'Acieeeeer nastae) (et comme elle a le contrôle du métal, ça la gêne pas dans son mouvement, lalala - oui je suis trop contente d'avoir trouvé ça et de pouvoir le rendre viable XD). La robe a juste une petite ceinture (en tissu) pour cacher la couture de la taille, parce que c'est moche /sbam
Kaahl, si ça t'arrange, elle peut s'être éloignée d'Adriel/faire autre chose entre la fin de cette danse et le début de la suivante <3





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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 04 Aoû 2021, 08:54




Le Bal des Masques

En groupe | Priam



« Alors, tu veux vraiment mourir… » Nalim le considérait, les yeux ronds et les sourcils haussés. Il se laissa aller contre le dossier de son fauteuil et souffla. « J’ai engagé un suicidaire. » Un sourire désabusé courut sur ses lèvres. « Détrompe-toi. Dans d’autres circonstances, j’apprécie les têtes brûlées. » Rivés sur le plafond, ses iris portaient la lueur de l’amusement. Les quittait-elle, parfois ? Existait-il des instants durant lesquels la taquinerie délaissait ses prunelles ? Sans doute pas ; et sa présence n’excluait pas celle d’autres émotions. Bien qu’il tentât de contenir son agacement, son vibrato modulait sa voix. « Quand ça en vaut la peine, par exemple. » Ses paupières se fermèrent. Priam ne le vit pas, parce qu’il lui tournait le dos. Il regardait par la fenêtre, la vie, en bas. Lui aussi souriait. « Tu es trop têtu pour que je te fasse changer d’avis. » - « Ce serait mal venu de mettre Aliénor dans un tel embarras. » - « C’est ça. » souffla-t-il en roulant des yeux. « Elle sera sans doute moins dans l’embarras quand elle aura ton cadavre sur les bras. » Le fils de Réprouvés se redressa et pivota pour faire face à son mentor. Celui-ci le regardait à nouveau. Contre toute attente, il sourit. Nalim eut envie de le frapper. Il pouvait se féliciter du travail qu’il avait accompli avec lui, parce que plus le temps passait, plus Priam lui ressemblait – ou, au moins, était capable de répondre à son jeu sans ciller. « C’est vrai. Ce serait vraiment dommage de mourir et de rater ça. »



D’une certaine façon, Priam était heureux. Il avait réussi l’épreuve d’Aliénor. Il s’était rendu à Amestris pour faire signer les papiers. Il n’y était pas mort – ce qui était, somme toute, un point positif. Retourner dans la cité avait ravivé des souvenirs désagréables. L’ambiance lui avait paru encore plus lourde et menaçante que lors de la Coupe des Nations – peut-être parce qu’il n’y avait que très peu d’étrangers. À l’époque, l’effervescence et l’excitation qui entouraient la compétition avaient sans doute atténué l’atmosphère mortifère de la Vorace. Ce soir, pourtant, il n’y songeait plus. La faible lumière des jardins rendait les danses plus intimes qu’elles n’auraient dû l’être – presque secrètes. La nuit invitait aux confessions. Néanmoins, depuis leur arrivée, il n’avait pas dit grand-chose. Il avait pris des nouvelles de la jeune femme et ils avaient parlé de banalités. Il n’avait abordé ni la galette, ni son épreuve. Même lorsque l’on avait annoncé la venue du Baron Paiberym avec la Marquise Vaughan, il n’avait rien dit. Il avait jeté un coup d’œil à sa sœur, mais elle n’avait pas bougé. Malgré la lettre que Kaahl lui avait écrite, il n’avait peut-être pas tout pardonné. Cela ne l’étonnait guère. Il n’avait qu’à moitié confiance en cet homme. Pourtant, depuis le repas qu’ils avaient partagé, il était convaincu que, sans antécédents et sans préjugés, ils auraient pu s’entendre à merveille. C’était étrange.

Son bras entoura la taille de la Magicienne. Les mouvements du tango lui étaient devenus aisés. Il avait persévéré pour parvenir à ce résultat. Cette danse n’avait rien de simple : elle ranimait des pulsions sauvages qu’il fallait apprivoiser et sublimer. Néanmoins, avec sa cavalière, cela lui paraissait plus facile qu’aux entraînements. Il n’avait pas besoin de jouer le désir qu’il éprouvait pour elle. Il n’avait pas besoin de faire semblant de la vouloir, de souffrir de son rejet ou de son éloignement, de mimer lamentablement des flammes passionnées. Ils étaient deux flammes passionnées. Ils se cachaient derrière leurs masques et l’étiquette pour se prémunir du regard des autres, mais s’il n’y avait eu personne et s’ils n’avaient dû obéir à aucune obligation, les choses auraient sans doute été très différentes.

« Ça me rappelle le Bal du Cygne Bleu. » fit-il, souriant. « En un peu moins sage. » Il se tut un instant, avant de pouvoir reprendre, plus près d’elle – assez pour chuchoter. « Peut-être qu’on ne se verra plus qu’à ces occasions-là. Mais si ça persévère dans la perte de sagesse, je ne sais pas comment on va s’en sortir. » Comme toutes les autres fois. En se bridant. Il le savait, mais il avait bien le droit de la taquiner. Ce n’était rien en comparaison des tourments que sa situation lui faisait vivre. « Remarque, je ne sais pas si on peut dire que le Fessetival était moins sage. Pour nous, en tout cas. » L’Ange jeta un regard autour de lui, comme si l’ombre du double Paiberym se tapissait derrière l’une des haies. « C’était juste un peu plus mouvementé. » S’en souvenait-elle ? Se rappelait-elle de l’état second dans lequel elle se trouvait, à ce moment-là ? Comprenait-elle à quel point ce jour-là avait reconfiguré la vie de Priam ? Il y avait eu ce déclic, et depuis, tout avait changé. « Mais sans ça, je ne pense pas que je serais là ce soir. » Peut-être que le fou lui avait offert un peu de sa folie, lors de leur altercation.

Lorsque la danse s’arrêta, il demeura près d’Aliénor. Une crampe s’agrippait à son estomac ; une crampe d’appréhension. Un drôle de goût imprégnait sa bouche. Un goût qu’il commençait à bien connaître. Il se demanda si chaque moment passé avec elle aurait désormais la saveur d’une dernière fois. « Tu veux danser la prochaine danse ou tu préfères faire une pause ? » finit-il quand même par demander. Il était heureux d’être là, maintenant et avec elle, mais l’ombre de leur séparation planait, sous les chaînes qui les entravaient.



Message I – 936 mots

Priam est avec Aliénor. Ils dansent. Mitsu, je t'ai fait une ouverture si tu veux caser d'autres danses là =) (sinon c'est pas grave, ils iront se cacher derrière les buissons *wink wink*)
Son costume ressemble à celui du mec sur l'image d'en-tête, sans l'araignée sur l'espèce de cravate xD





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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
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Kaahl Paiberym
Mer 04 Aoû 2021, 14:43



Le Bal des Masques


Je souris. Mes doigts étaient posés sur les cordes, en attendant le moment propice. Il ne tarda pas à arriver. En tant que premier violon, j’avais la charge de ce qui rendait la musique envoûtante. Le son de mon instrument devait mimer des corps fiévreux, des formes envoûtantes. Il se distinguait du reste de l’orchestre par la folie charnelle qui s’en dégageait. Je ne jouais que sur la corde de Ré. Ce qui me passait par la tête était loin de ressembler aux amours adolescents et sages. Les images qui me hantaient étaient celles de corps à moitié dénudés, des visions de la femme qui me servait de muse posant nue et de ce qui aurait pu se passer si je m’étais approché, délaissant ma toile et mes pinceaux pour peindre de mes doigts à même sa peau. Lorsque j’effectuais un vibrato, ce que je voyais, c’était une tout autre vibration, celle de sa respiration, celle de sa voix. Je n’étais pas certain de désirer que mon fantasme s’estompât. J’avais promis de ne jamais la toucher. Son existence avait compromis mon mariage. Pourtant, je n’arrivais pas à m’en défaire. Imaginer ses yeux sur moi achevait mes résolutions. C’était une torture, une passion douce-amère de laquelle je ne désirais parler à personne, pas même à Esther. Surtout pas à Esther. Le pire était de savoir qu’elle était ici ce soir et que Priam était également présent. J’avais dû prendre sur moi pour ne pas la suivre des yeux, pour la perdre intentionnellement de vue. Ça avait été un échec. Sa robe était difficilement oubliable et je la voyais de temps à autre aux bras d’un homme aux cheveux blonds. Mon obsession faisait-elle de moi une personne infidèle pour autant ? Ce qui me dépassait, c’est que je ne me sentais pas spécialement coupable. Je ne l’avais jamais touchée. J’étais toujours resté derrière ma toile, à la désirer en silence, à hésiter, et à en rêver la nuit. Lorsque je fermais les yeux, je la voyais. J’avais envie de l’effleurer. J’aurais adoré danser ce tango avec elle, sentir ses cuisses contre moi, la tenir trop près, la supporter dans les portées et l’accompagner vers le sol. Me pencher vers elle et effleurer ses lèvres. L’attirer et la repousser. La caresser. Et cet aigu qui émanait de mon violon me rendait fou de désir. Mon regard croisa celui du Chef d’Orchestre et je remarquai une lueur étrange dans ses prunelles.

Lorsque je fus libéré de mes obligations, ma magie s’emballa et me téléporta. J’apparus pile entre les deux Anges, face à l’Aile d’Acier, le talon droit sur les orteils de l’homme. « Oups. » dis-je, avec un sourire étrangement joueur. Je cachais difficilement mon espièglerie, quand bien même je n’avais réellement pas fait exprès. Si je portais un masque, mon regard était bel et bien visible. L’absence de remords s’y lisait facilement. « Je suis navré. » affirmai-je à l’attention de l’inconnu, sans quitter la brune des yeux. « Je voulais danser avec vous et ma magie, au lieu de me laisser suivre le usages, n’en a fait qu’à sa tête. » Je me reculai un peu, pour obliger l’Ange à me laisser de l’espace et me tournai vers lui. « J’espère que vous n’y voyez pas d’inconvénients. » Ce n’était ni une question ni une demande. J’avais envie qu’il s’en allât. « Promis, je ne l’enlèverai pas. Le Duc Windsor ne me le pardonnerait pas si je ne revenais pas jouer le reste des morceaux en sa compagnie. » En d’autres termes : je l’aurais bien soustraite aux festivités si je n’avais pas été pas tenu par quelques obligations.

Je m'humectai les lèvres rapidement puis envoyai un grand sourire à la face de l’Ange. « Merci beaucoup. » dis-je, sans attendre la moindre réponse. Je pris la main de Laëth et l’entraînai avec moi sur la piste. Un coup d’œil au cavalier éconduit me fit rire. « Je n’aime pas me moquer des autres, vous savez, mais j’espère que vous ne comptiez pas rester avec lui toute la soirée. Il est tellement… » Ennuyant ? Formel ? Quelconque ? Angélique ? Je ris. « Qu’importe. » Je me mordis le coin de la lèvre inférieure pour briser mon amusement et posai ma main droite sur sa taille. « J’aime beaucoup votre robe, même si, pour conserver votre anonymat, ce n’est pas le meilleur moyen. » Comme je sentais ma magie l’englober, je pris le parti de la prévenir. « Elle s’affole lorsqu’elle peut soigner les maux ou réparer ce qui a été endommagé. N’ayez pas peur, elle ne vous fera aucun mal. En revanche, elle n’a pas l’air d’aimer beaucoup votre ami. C'est peut-être parce que je suis jaloux. » ajoutai-je sur le ton de la conversation. Un sourire en coin vint soulever ma pommette droite. « Alors ? Qu’est-ce qui vous tracasse ? » Je me penchai un peu vers elle. « Promis, je ne dirai rien. » Je fus soudainement troublé et me reculai, comme interloqué. « Vous me trouvez bizarre, non ? »

824 mots
Aimé est avec Laëth

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Mer 04 Aoû 2021, 19:09


Image par Abigail Larson

Le Bal des Masques



Elias observa la révérence sans que jamais son expression ne changeât. Droit, il fixait sa future cavalière avec le regard d’un homme désireux de respecter l’étiquette et de ne pas faire d’esclandre. Il n’y avait aucune trace de gentillesse sur ses traits, ou bien de bonheur, mais il n’y avait nulle trace non plus de malice. Il allait dans son intérêt que les choses se passassent au mieux et, Jun, qui incarnait le rôle, le comprenait sans la moindre difficulté. Ce n’était pas le moment d’assassiner qui que ce fût. Il amena donc Jeanne au centre de la piste, les danseurs s’écartant naturellement sur leur passage. Lux in Tenebris marqua la peau de la Déchue, sans lui faire de mal pour autant. Le noir sur elle aurait pu sembler, pour des spectateurs friands de potins, être le signe de la possession de l’Empereur Noir sur sa cavalière. En réalité, l’Æther illustrait simplement ce qu’il se passerait lorsque son fils cesserait d’être Magicien ; en beaucoup plus doux afin d’éviter de tuer des invités malencontreusement.

Une fois qu’ils furent arrivés, il la fixa. Sa taille rendait souvent son regard plus hautain qu’il n’aurait été s’il n’avait pas été si grand. Il ne sourit pas mais, lorsque la musique commença à résonner, quelque chose dans son regard changea. Il passa d’une expression neutre à une expression possessive en un rien de temps, fruit d’un entraînement qui devait avoir été particulièrement long. Il s’agissait des avantages de la danse. Personne ne devait mimer l’indifférence ; ça aurait été contraire aux usages, indigne d’un Roi correctement éduqué. Cependant, le désir, chez les Sorciers, avait un côté malsain. Il reflétait la jalousie, la soumission, la possession. L’envie était aussi brûlante que la morsure d’un fouet sur la peau. Aussi, sa main vint se poser sur le côté droit de son cou avec une brutalité toute retenue. Son index parcourut la trachée de la Déchue et son pouce lui releva le menton quelques instants. Il la lâcha, lui attrapa la main et l’amena jusqu’à lui vivement, presque contre lui. Là, il se permit un léger sourire, juste du coin des lèvres, presque invisible. Ce que disait son regard était plutôt clair : « Je vais vous manger, Dame Euskara. ». Mais il ne la laissa pas en prendre trop conscience. Il la fit tourner, l’arrachant à lui un court instant pour mieux la ramener ensuite afin d’effectuer quelques déplacements tout en contrôle, ses mains glissant sur elle avec une dextérité maîtrisée. Il l’attira de nouveau à lui et posa ses paumes au niveau de ses joues après que ses doigts eussent pénétré dans ses cheveux. « Maintenant que je vous tiens… » Il l’avait dit lentement. Il avança, en saccades, sans jamais briser le contact, en veillant à tendre suffisamment les muscles de ses bras pour empêcher leurs deux corps d’entrer en collision. Elle était obligée de reculer, de suivre son rythme. Il la tenait vraiment. « Il se trouve que je vais devoir m’entretenir avec Adam Pendragon d’ici peu. » Ses ongles s’enfoncèrent plus loin, vers l’arrière de son crâne. Il tira sur ses cheveux afin de lui faire pencher la tête en arrière. Lui s’avança, pour la surplomber. Ainsi, leurs lèvres n’étaient plus si éloignées. Cette fois, il sourit véritablement, d’un sourire qui signifiait « Vous êtes à moi. » « Vous ne sortirez pas indemne d’entre mes griffes. ». Pourtant, il ne murmura jamais ce genre de choses. Il se contenta de continuer son discours comme si de rien était, ne la quittant plus des yeux. « Je ne sais pas si vous le savez, ma Dame, mais je suis un grand voyageur. » Il lui fit effectuer un demi-tour et s’avança pour que son torse touchât presque le dos de la jeune femme. Il se pencha doucement vers son oreille. « L’on m’a parlé de l’Arrêt au Port, une merveille de technologie, apparemment fruit du savoir-faire de Yanna. » Ses doigts caressèrent sa gorge. « Seriez-vous disposée à m’y accueillir ? » Ses mains se placèrent sur sa taille, comme s’il désirait la maintenir en place, à lui. « Il s’agirait d’un dîner confidentiel. Je ne tiens pas à ce que tout le monde soit au courant de ma venue et, bien sûr, je cacherai mon identité. » Il la retourna. « Vous êtes libre de refuser, bien entendu. » Plus ou moins. « Même si un accord économique entre nos deux peuples ravirait bien des palais. Nos fruits de mer sont délicieux. » Comme la danse touchait presque à sa fin et s’accélérait, il demeura silencieux le temps d’exécuter les derniers mouvements, de l’acculer, de finir de la soumettre puis, debout devant elle, en récupérant son expression neutre, il ajouta : « Réfléchissez-y. »

752 mots

Résumé:

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
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Kitoe
Sam 07 Aoû 2021, 00:04

Toki
Le Bal des Masques
-Stanislav Dementiae et Toki Debrume.

-Je suis lààà. Annonça-t-elle par télépathie à son modèle.

Ils étaient arrivés après Kitoe et Nostradamus pour qu'il n’entende pas le premier prénom associé au second. Elle avait eu recours à un nom de famille pas très original trouvé à la va-vite – il serait maintenant celui d’Ellie qui souhaitait le plus possible se détacher des autres. L'arrivée d'homonymes aurait probablement causé le doute chez ceux leur autorisant l'accès aux festivités et dans un second temps, aucun des deux Dementiae ne devait savoir. Ils étaient tous deux au bras de Kitoe et seulement elle. Ce soir, il n’y avait ni Reflet, ni clone, ni double.

Que les deux Sorciers fussent de la même famille perturbait encore la Vile. Elles ne l'avaient pas vu venir. Elles auraient pu. Lorsque Toki l'avait appris à son modèle, cette dernière avait éclaté de rire, ce rire nerveux qui caractérisait ses états de choc. Puis elle l’avait regardée, elle est son air très sérieux, et avait cessé sur-le-champ.

-C'est une blague, n'est-ce pas ?

Mais non, ce n'en était pas une. Elles avaient toutes les deux un Dementiae pour cavalier. Et pour bien plus d'ambitions encore. Si Kitoe avait su plus tôt, elle soutenait qu'elle se serait comportée différemment avec le plus jeune.

-Tu sais ce qu'ils sont l’un par rapport à l'autre ?

Le Reflet avait secoué la tête en guise de négation. Elles devraient demander à l'un ou l'autre, un jour. Au fil d'une conversation, l'air de rien.

-Il a tué Nostradamus dans le rêve. Il le déteste.

Elle était sûre qu’elle avait eu l’information à un moment, mais il lui était impossible de remettre la main dessus. De toute manière, ce songe avait été suffisamment aberrant pour qu’elle ne bronche pas devant cette recette de gâteaux Breu-Thon avec seulement vingt grammes de beurre sans sel, ou de la mise à mort du Sorcier dans de telles conditions. Dans la vraie vie, ce n’était pas comme ça qu’elle avait prévu de le tuer.

Le truc, c'était que maintenant que le mal était fait – qu’elle s’était attachée aux deux – Kitoe voulait les deux. Ce n’était pas pour les mêmes raisons : l'un était davantage source le loisir là où avec l'autre, elle se projetait sur une relation plus sérieuse. Savoir si c'était un problème relevait de toute une histoire. Si les deux hommes étaient suffisamment éloignés sur le plan affectif et familial, peut-être pourraient-elles ne jamais rien dire et ils n'en sauraient rien. Il suffisait de faire en sorte qu'ils ne se croisent jamais. Sur le papier, ça paraissait simple. Ensemble, les deux jeunes femmes pensaient y arriver. Cependant, ce qu’elles n’avaient pas encore assimilé, c’était les liens forts que seule l’originale entretenait avec eux.


Le Reflet n'avait pas la même tenue que son modèle. Plus sobre et près du corps, il s'agissait d'une longue robe souple et rouge très foncé, presque noire. Ce n'était pas tout à fait ce qu'elle avait l'habitude de porter, cela ressemblait davantage à Ellie - elle ne se souvenait d'ailleurs pas l'avoir choisie - mais pourquoi pas.

-Cet endroit est magnifique !

Toki était tellement heureuse d'être ici, en dehors de sa vie routinière et parsemée des affres psychologiques de la Démone. Ses yeux se baladaient partout. Elle se nourrissait de l'atmosphère mondaine, de ces robes, de ces lumières, de la musique, des bribes de conversation autour d'eux, de ces créatures surréalistes dans le ciel. Tout était assez nouveau. La dernière fois que Kitoe avait participé à un événement similaire, c'était avant le début de la guerre entre les Vampires et les Evershas. Et encore, l'atmosphère n'avait rien à voir.

-Et toi aussi tu es beau. Je suis contente d'être là avec toi.

Elle leva la tête vers lui pour lui offrir un sourire. Son discours ressemblait beaucoup à celui de son modèle avec Nostradamus, quelques dizaines de mètres plus loin. Il fallait dire qu’elles étaient à peu près dans le même état de joie. Elles s’adaptaient juste à leur partenaire. La main de Stanislav dans la sienne, Toki l'entraina dans la foule. Elle voulait s'y perdre un instant, car elle n'avait pas l'occasion de croiser autant de monde dans son quotidien.

-Tu veux faire quoi ? J'ai très envie de danser. Par contre je ne suis pas très douée, tu ne m'en voudras pas ? J'ai appris récemment. Mais j'aime bien ! J'aime beaucoup le tango, c'est amusant. Tu danses comment toi ? Peut-être que tu pourrais m'aider à m'améliorer.

Elle l'interrogea du regard pour avoir son avis. S'il était d'accord, ils pourraient même jouer à un jeu : dès que l'un ferait un faux pas, il aurait un gage ! Toutefois, s’il n’était pas d’accord, elle n'était pas contre un détour par le buffet ou dans le labyrinthe. De toute manière, elle voulait tout faire.

803 mots
Toki (x Lia) est avec Stan et est très contente nastae
Les prochaines fois, je ferai sûrement Toki et Kitoe dans le même post, à voir~



Bijin
nastae:
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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Adriæn Kælaria
Sam 07 Aoû 2021, 14:17

| Le Bal des Masques | - Page 3 4yi9
Image par Inconnu
Le Bal des Masques



« Que fait-il, la main en l’air ainsi ? Quel manque de tenue ! » Læn envoya un regard courroucé en direction des deux Magiciennes qui s’insurgeaient. Il leur aurait bien dit de se mêler de leur cul – et peut-être le ferait-il, quitte à se faire virer de cet endroit néfaste pour son humeur – mais il avait encore en tête la silhouette inquiétante de l’Empereur Noir. Plus tard, peut-être. Sa cavalière l’avait suivi quelques minutes, avant de tourner les talons, furieuse qu’il ne s’intéressât pas plus à elle que ça. Dans la tête du jeune homme, le plan d’Adriæn résonnait encore : entrer avec une fille et se rejoindre à l’intérieur pour passer du temps ensemble. Les deux avaient donc participé à des épreuves plutôt faciles. Læn ne s’intéressait pas franchement aux filles. Elles le foutaient mal à l’aise. Quant à Adriæn, il avait d’autres idées en tête. Pourquoi se contenter d’une Magicienne de bas étage lorsque l’on pouvait avoir mieux ? Le blanc se sentait comme dans une basse-cour.

« Trouvé ! » murmura une voix à côté de l’oreille de Læn. Celui-ci grimaça. « Arrête de me coller, du con. » L’Ondin fixa le faux Magicien de la tête aux pieds. « Hum… Oui, c’est pas mal. » Il s’approcha et remit en place son nœud papillon. « T’aurais pu mettre une cravate. » « Peuh, qu’est-ce que t’es chiant. Une cravate, c’est la porte ouverte à n’importe quoi. » « Comment ça ? » « On peut t’étrangler avec ta cravate, ou t’attraper. » « Parce qu’on peut pas avec un nœud papillon ? » « Exactement. » Adriæn sourit, avant de remarquer un léger détail. « T’aurais pu boutonner correctement ta chemise. » « Non mais ça va pas ? Pour avoir l’air d’un de ces dégénérés ? J’ai pas envie de finir étranglé. » « Dans ce cas, défais ton nœud. » « Pourquoi ? » « Parce que t’as l’air d’un abruti. Et ce sera beaucoup plus séduisant. » « Qu’est-ce que t’y connais ? » « Je te connais depuis qu’on est gamin, c’est tout. » « Et alors ? » L’Ondin sourit. Il savait exactement quand son ami était alléchant ou non. Il changea de sujet. « Elle vient ta sœur ? » « Et la tienne ? » Le blond passa sa langue entre ses lèvres. « Tu crois que je suis son majordome ou quoi ? Puis les Sirènes, tu sais comment c’est. Savoir qu’il y a des danses que les hommes mènent suffit à leur faire pousser de l’acné. » « Ouais mais ta sœur… » Adriæn s’approcha. « Qu’est-ce que t’as avec ma sœur ? T’as envie de te la taper ou quoi ? » « Quoi ? Non mais… » Il y eut un instant de silence. Læn fronça les sourcils. « Et puis t’es bien placé pour parler toi ! Tu crois que j’ai oublié tes jeux débiles ? » « Quels jeux débiles ? » « De mâter ma sœur dans le bain. » « Johannês… On était des gamins… » « Ouais bah… » « Y a pas de baaaah. De toute manière, t’étais avec moi, non ? » « … Mais c’est ma sœur, je m’en fous de sa… son… Bref. » « Boarf, c’est un peu comme si c’était la mienne aussi hein. » « Mouais… » « T’es jaloux ? » « Mais… Raaa tu m’énerves. Et si on allait bouffer un truc ? » « Ouais c’est ça. En tout cas, ne touche pas ma sœur et je toucherai pas la tienne. » Ou peut-être que si, lorsqu’elle aurait fini de faire la tronche. « Je veux pas toucher ta sœur. » « J’espère bien. Sinon je serai obligé de t’en coller une. » Læn se mit à rire. « J’ai hâte de voir ça. La comédie de l’année. » « Tu pourrais être surpris. »

En s’avançant vers le buffet, Adriæn passa un bras autour des épaules de Læn. « Bon, on mange et après on se trouve des meufs. » « … J’ai pas envie de me… » « Mais si. Allez, faut qu’on commence à rencontrer des gens. » « T’as bu avant de venir ou quoi ? » « Pourquoi ? » « Je te trouve étrangement euh… » Il réfléchit. C’était quoi le mot déjà ? « Dévergondé ! » « J’ai juste pas envie de rester puceau jusqu’à la remise des diplômes. » « Comme si tu l’étais encore. » laissa échapper Læn. « De quoi tu parles ? » Les narines du faux Magiciens se dilatèrent étrangement. C’est qu’il avait vu Adriæn derrière un muret, avec une fille à genoux devant lui. Et elle ne lui refaisait pas ses lacets. « Nan rien. Lâche-moi. » dit-il, en se dégageant de là. Adriæn sourit. Il savait parfaitement que Læn l’avait vu. Il avait fait exprès.

Plus tard, ils s’avancèrent vers la haie. Ils virent une rouquine, accompagnée d’un brun qui devait avoir leur âge ; peut-être un peu plus âgé. « Yo. Vous faites quoi ? » demanda Læn, la bouche pleine. Adriæn fixa la fille, puis l’homme. « Elle est pas un peu trop jeune pour toi ta copine ? » « Dis-le s’il t’embête. » compléta le faux Magicien, en riant, comme si une mouche venait de le piquer.

867 mots

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Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

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Aliénor Vaughan
Dim 08 Aoû 2021, 18:49


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Le Bal des Masques


« Tu peux parler, Aliénor. Tu n’es qu’une truie sans cœur. » Aliénor fixa sa sœur, interloquée. « Pardon ? » Isabeault sourit, avec une mine de garce. « Tu as bien laissé Priam participer à ton épreuve ! » « Je ne vois pas le rapport ! » « Tu trouves ça bénéfique, toi, de lui donner de faux espoirs ? » La mâchoire de la Magicienne se contracta. Son regard sembla comme ailleurs, comme s’il paraissait nécessaire à son esprit de dresser un mur entre elle et le reste du monde, pour se protéger. De quoi exactement ? Elle n’en savait rien. De la moquerie des autres, de leur méchanceté, de leur incompréhension, de leur non-désir de savoir. Après un temps, la voix de l’Épouse Maudite résonna, blanche. « Priam a choisi de son plein gré de participer à mon épreuve. Il a gagné. Nous allons donc tous les deux au bal. Rien de plus, rien de moins. » « C’est ça. Voile-toi la face. On verra, lorsque tu le retrouveras calciné dans une rizière. » « Arrête. » « Pourquoi ? » Elle s’avança. « D’ailleurs, tu sais quoi ? Je vais aller lui dire, moi, que tu l’aimes mais que t’es juste une salope qui préfère le pouvoir. Peut-être qu’il arrêtera de t’aimer lorsqu’il verra enfin ton vrai visage ! » Les doigts d’Aliénor se refermèrent sur la tignasse bien trop chargée de sa sœur. Celle-ci ne voulut pas être en reste et faire de même mais y arriva plus ou moins bien, en poussant des cris de pimbêche outrée. « Les filles ! Arrêtez ! Vous vous donnez en spectacle et c’est ridicule ! » souffla Ambroisine, en sortant le nez de son livre. Elle portait un haut blanc léger, à moitié défait. Un faux mouvement et il aurait été possible de voir l’un de ses seins, ou les deux. Néanmoins, la jeune femme s’en fichait pertinemment. Elle était très libérée. Beaucoup de jeunes hommes du quartier la désiraient comme épouse. Ils pouvaient toujours courir. Ça ne se ferait jamais. Finalement, ce fut Aliénor qui arrêta la première après un mouvement brusque visant à écarter sa sœur d’elle. « Hors de ma vue. » souffla-t-elle, en direction de la blonde. Étrangement, celle-ci obéit. L’ambiance dans la pièce venait de s’assombrir légèrement. Aliénor tourna le regard vers son nouveau garde du corps. Elle poussa un soupir avant de sortir du salon à son tour, bientôt rejointe par Ambroisine qui n'aimait pas trainer sous le nez de cet homme.

Aliénor portait une robe noire, fendue jusqu’à mi-cuisse. Elle ne comportait aucun décolleté et ne possédait aucune originalité, bien que les étoffes fussent de qualité. Dans ses cheveux, cependant, des plumes de paon maintenaient un chignon élaboré en place. Son masque était constitué des mêmes dessins. Et elle dansait. Elle dansait avec Priam. Le tango n’avait rien de difficile entre eux, ni même la valse. Elle exécutait ces deux danses avec passion ; il ne s’agissait cependant pas de la même passion en fonction des mouvements. La valse la faisait se sentir en confiance. Elle aimait être dans ses bras et les quelques chuchotements sur le fait qu’ils fussent assortis suffirent à la faire sourire. Oui, ils étaient assortis, même si elle était certaine qu’il était bien plus élégant qu’elle. C’était plutôt lui que la foule regardait. Son masque, contrairement à l’Ange, lui conférait l’anonymat ; normalement. Était-elle réellement cachée aux yeux des Sorciers ? De son mari ? Des Archimages ? Il y avait toujours cette pointe de doute au fond de son cœur. S’il avait été dans le même cas qu’elle alors peut-être que… Non. Danser le tango devrait leur suffire à l’avenir. Alors elle y mettait toute son âme. Elle avait pris des cours et ils avaient payé. Elle était capable d’effleurer sa jambe avec la sienne, de laisser entrevoir des possibles sans les confirmer même si, en réalité, elle mourait d’envie de se rapprocher de lui et de le toucher avec autre chose qu’un pied ou un mollet.

Elle l’écouta, frissonna et ne lui répondit pas verbalement. Elle se contenta de le regarder. Elle ne savait pas non plus comment est-ce qu’ils feraient, même si elle doutait que ça devînt pire un jour. Que faudrait-il ? Un bal chez les Vampires ? Un bal au beau milieu de l’Enfer ? Est-ce que les Démons dansaient la danse de salon ? Elle en doutait très fortement. Cependant, les Vampires le faisaient et, eux, contrairement à leurs convives, n’étaient pas limités dans leurs mouvements par leurs besoins charnels. C’était le sang qu’ils espéraient obtenir, là où leurs différents cavaliers se tordaient de désir pour eux. Et si elle jouait au Vampire avec Priam ? Ce serait injuste, cruel et impossible. Comment pourrait-elle gommer tout ce qu’elle ressentait ? Pourtant, elle aimait le fait qu’il la désirât. Son côté fantasque voulait qu’il combattît les dragons pour elle. Cependant, son côté raisonnable venait brider cette folie. Les dragons étaient trop puissants et, surtout, c’était à elle de se défendre seule. Alors elle allait apprivoiser le chef des dragons jusqu’à ce qu’il acceptât de coopérer. « Hum oui… Le Fessetival… » Elle n’en gardait qu’un vague souvenir. « Nous étions avec le Baron Paiberym, non ? » Elle ne savait plus exactement. Il lui semblait que Priam et lui s’étaient disputés – sans doute au sujet de Laëth – et, ensuite, un garde lui avait parlé. Il y avait Lhéasse aussi.

Lorsqu’ils cessèrent leurs mouvements et qu’il la questionna sur la suite, elle sourit. « Je vais danser avec quelqu’un d’autre pour éviter d’éveiller l’attention. » murmura-t-elle. Elle inspira. « Priam… » Elle resta un instant sans rien dire puis passa à la suite, sans qu’il n’eût été possible de savoir si c’était ce qu’elle comptait lui dire au préalable. « Je te rejoindrai après ta danse avec l’Empereur Noir. » Elle comptait danser avec son mari également, plus tard, pour lui montrer qu’elle avait appris les pas et que ça ne la dérangeait pas d’être vue avec lui. Elle redoutait cependant légèrement sa présence. Après un nouveau silence, elle lui avoua ce qu’elle désirait lui confier. « Lui et moi, on n’a pas encore… Enfin, on n’a pas essayé encore. » D’avoir un enfant.

1022 mots


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Lun 09 Aoû 2021, 20:44




Le Bal des Masques

En groupe | Laëth & Adriel



L’Ange recula, surprise, les sourcils froncés sous son masque. Son regard papillonna jusqu’à Adriel, qui jaugeait l’étranger avec plus d’étonnement que d’agacement, puis revint sur l’importun. « Danser avec moi ? » répéta-t-elle, un peu bêtement. Cette situation faisait partie de celles qui sont si inhabituelles que le cerveau se gèle, comme incapable de composer avec l’inconnu. Comment réagir, quand aucune norme sociale ne vous aiguille à ce sujet ? La jeune femme se mit à détailler leur interlocuteur. Il n’était pas beaucoup plus grand qu’elle. Un sourire espiègle ourlait ses lèvres. Son être entier semblait avoir cristallisé tout le bleu de l’univers. Ses cheveux rappelèrent à Freyja les longues mèches outremer des pinceaux plongés dans la peinture, dans l’atelier de sculpture. Le regarder, c’était voyager : car ses yeux la firent quitter la marbrerie pour les grandes étendues salées que les marins adorent. À mesure qu’elle découvrait les étincelles qui animaient ses prunelles, la mélodie des vagues murmurait à ses oreilles. Cette aura toute particulière, qui dansait autour de lui dans des volutes céruléennes, la ramenait au ciel et à son firmament d’étoiles danseuses. Il y avait, chez lui, quelque chose que l’on ne pouvait pas ignorer. Il y avait, chez lui, quelque chose qui créait un écho dans son cœur.

Adriel observait l’étranger avec défiance. Il possédait un sens des convenances pointu, que son arrivée abrupte et son sourire moqueur contrariaient. Dans d’autres circonstances, il n’aurait ressenti aucun déplaisir à laisser Laëth aux bras d’un autre cavalier. Il éprouvait pour elle une affection profonde qui, couplée à ce qu’ils avaient vécu, éveillait chez lui des élans protecteurs. Cependant, il n’avait pas pour habitude de traiter les autres comme des objets ou de vouloir les assujettir au moindre de ses désirs – et ses désirs n’existaient pas, en général, au détriment d’autrui. Si l’inconnu s’était présenté normalement, il ne se serait pas senti agacé – il en était convaincu. Son attitude invasive, pourtant, lui donnait envie de le congédier et d’entraîner l’Aile d’Acier pour la danse suivante. Il se sentait mis de côté comme un indésirable, et comme si son concurrent avait tous les droits. « Aucun. » répondit-il, malgré lui et du bout des lèvres. Que pouvait-il faire ? Créer un scandale ? Ce n’était pas dans sa nature. L’écarter et s’imposer ? L’envie ne manquait pas. Les convenances la réprouvaient. Sans rien faire, il les regarda s’éloigner, avant de tourner les talons. Il avait participé à son épreuve pour veiller sur elle. À son bras ou non, il continuerait.

Tandis qu’elle se laissait entraîner par l’envoûtant personnage, Freyja suivit des yeux son ami, jusqu’à le perdre au cœur de la foule. Alors, elle reporta toute son attention sur l’inconnu. « Tellement plus poli ? » s’enquit-elle, avec une innocence feinte. Un sourire sarcastique ornait sa bouche. Il se teintait d’une touche plus légère, vouée à diluer l’animosité d’une telle remarque. Elle pouvait bien le piquer ; il venait de mettre deux personnes dans l’embarras et critiquait le soldat, qu’il ne connaissait probablement pas. « Merci. » Elle posa ses doigts sur son épaule et joignit avec douceur leurs deux mains libres. « C’est parce que je n’ai pas besoin de me cacher. » Elle sourit. Les premières notes tintèrent et ils s’élancèrent. Ses yeux verts replongèrent dans ceux de son cavalier. Les réponses à ses questions s’y tapissaient-elles ? Elle s’apprêtait à en poser une lorsqu’elle sentit un souffle délicat et chaleureux s’immiscer en elle. Aussitôt, ses phalanges se crispèrent autour des articulations de l’homme. Son regard, égaré à la recherche d’une menace extérieure, se raccrocha brutalement au sien. Une lueur de panique s’y balança paresseusement. Elle avait envie de le croire. Elle avait envie de lui faire confiance. Cela lui faisait peur et la soulageait à la fois. Qui était-il ? Si elle n’avait pas entendu le nom de Jun, quelques minutes auparavant, elle aurait sans doute parié sur lui. Il aurait très bien pu se prendre au jeu des masques pour la taquiner. Pourtant, il n’avait pas cette aura-là – bien qu’il eût sans doute pu la recréer. Personne, dans son entourage, n’en possédait une qui fût semblable. Personne, parmi ses proches, ne laissait sa magie s’affoler au contact des autres ou sous le coup d’une émotion. Il était aussi musicien. Et potentiellement jaloux.

Peu à peu, ses muscles se détendirent ; sa magie l’apaisait. Elle la sentait opérer en elle, et savait qu’elle ne lui causerait aucun tort, jamais. Elle se parait de bonté, et son adresse était proportionnelle à la maladresse de son émanateur. Surprise, Freyja le scruta. Malgré elle, ses yeux s’humidifièrent. Toute sa magie serait déployée lors de sa danse avec l’Empereur Noir, parce qu’elle en aurait sans doute besoin pour ne pas chuter. Pour ne pas perdre en puissance, elle s’interdisait de l’utiliser avant, et cette interdiction faisait d’elle quelqu’un de terriblement vulnérable. Sa sensibilité s’écorchait sur le moindre regard ; la plus petite des paroles pouvait percer son palpitant en un instant. Et ce fut exactement ce que firent les mots de l’étranger. Ils la renvoyèrent à sa douleur et appelèrent une telle bienveillance – qui aurait aussi bien pu passer pour de la bizarrerie – qu’elle se sentit trembler légèrement. « Non. » souffla-t-elle. « Mais intrusif, peut-être. » Elle détourna le regard. Ses paupières papillonnèrent, pour chasser les larmes.

Il y avait, chez lui, quelque chose qui créait un écho dans son cœur. Un battement concomitant, qu’on pouvait à peine entendre. « Ou trop préoccupé par le bien-être des autres ? » Elle ramena ses iris jusqu’à son visage masqué. « Non, en fait, c’est vrai, vous êtes un drôle de spécimen. » Ses yeux brillaient encore de peine mais, peu à peu, l’espièglerie s’y glissait. La magie de l’homme agissait sans doute. « Vous apparaissez entre mon cavalier et moi, vous m’emmenez danser sans me demander mon avis, vous laissez votre magie opérer sur moi, sans mon avis non plus, vous me demandez ce qui me tracasse… » Elle sonda ses pupilles. « Vous êtes mon ange gardien, peut-être ? Ou un Démon. Vous avez un pacte à proposer ? »



Message II – 1020 mots

Laëth est avec Aimé.




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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 10 Aoû 2021, 08:14




Le Bal des Masques

En groupe | Priam



Doucement, l’Ailé acquiesça. « Je devrais sans doute faire de même. » Son regard balaya les jardins, sans accrocher aucune silhouette familière. Pour tous, il était Priam Belegad. Pour lui, ils n’étaient personne. Seule une dizaine d’individus, dont il faisait partie, était reconnaissable. Par moment, il se sentait comme une bête de foire exposée à la vue de tout un chacun, enfermée et incapable d’atteindre qui que ce fût. Ils pouvaient agir et dire avec plus de souplesse et de liberté ; il devait tenir un rôle et une attitude parfaits en tout point. Le temps d’une seconde, il s’interrogea : était-ce ainsi que vivaient les souverains ? Marchaient-ils sur un fil tendu par l’opinion publique, qui vivait plus tranquillement dans le gouffre sous leurs pieds, prête à les écarteler en cas de manquement ? Était-ce l’apanage de tous les grands, et bientôt le sien, s’il poursuivait ce chemin ? La liberté et le pouvoir se fuyaient-ils comme la lune et le soleil ? « Oui ? » Son regard plongea dans celui d’Aliénor, et la pensée qu’ils étaient un peu comme la liberté et le pouvoir le frappa. Comme la lune et le soleil. Parfois, au crépuscule ou à l’aube, ils s’effleuraient. Le plus souvent, ils s’échappaient, à l’image de ces mots qui moururent sur les lèvres de la brune. L’Ange ne releva pas, n’insista pas. Il y avait sans doute des choses qu’ils ne pouvaient plus se dire.

« D’accord. Je compte sur toi pour venir me sauver, alors. » répondit-il, taquin. Appréhendait-il ? Il l’ignorait. Il serait avec sa sœur. Ensemble, ils avaient toujours réussi à surmonter les épreuves. Des champs de Lumnaar’Yuvon aux plaines du Lac Bleu, ils avaient su faire front commun lorsque c’était nécessaire. Leur fraternité dépassait les simples liens du sang ; au fil du temps, ils étaient devenus des amis. À bien y réfléchir, sa cadette était même sans doute sa meilleure amie, celle sur qui il pouvait toujours compter et dont l’amour résonnerait toujours dans son âme. Il croyait avoir conscience de la difficulté que revêtait, pour elle, une danse avec l’Empereur Noir ; il était reconnaissant pour son soutien et admiratif de sa force. En réalité, il n’avait pas idée du mal auquel elle s’exposait et, s’il avait su, il l’aurait sans doute trouvée si courageuse qu’il aurait pu la croire folle. S’il avait su, il serait peut-être devenu fou avant elle ; car qui peut supporter qu’un seul homme vous prenne tant de personnes aimées ? Qui peut tolérer celui qui peint la souffrance sur les visages chéris ? Il lui était suffisamment difficile de savoir Aliénor mariée au Vautour, Za sous sa coupe et son potentiel enfant en sa possession. À la pensée de cette gamine, son cœur se serra. Il n’aimait pas y songer. Son impuissance et son immobilisme le rongeaient.

Comme le silence s’éternisait, il amorça un mouvement de recul, pour s’éloigner de sa cavalière. Toutefois, le son de sa voix le retint et il pivota de nouveau, de sorte à lui faire tout à fait face. Ses paroles résonnèrent en écho dans son crâne. Durant plusieurs secondes, il ne dit rien. Ses yeux dorés scrutaient le bleu des siens, dans un mutisme gonflé d’échange. Lentement, ils glissèrent sur son ventre. Les images du rêve le rattrapèrent. Il se remémora les souhaits de la Magicienne. Plus le temps passait, plus ce qui avait pu sembler être un fragment de réalité contorsionné s’apparentait à un songe. La Fille Chapeau ne s’endormirait jamais dans ses bras après l’amour. Ils n’exprimeraient peut-être même jamais leur passion charnelle l’un envers l’autre. Elle avait l’air déterminée à suivre son devoir – ou ce qu’elle croyait qu’il était. Il se contenterait sans doute de l’aimer de loin, s’il continuait à l’aimer – parce que c’était cela, il devait l’aimer, c’était certain. Ce serait comme aimer un fantôme : inutile et emprisonnant. Douloureux, surtout. Comment réagirait-il, lorsqu’il verrait son ventre s’arrondir et ses formes s’épanouir ? Il n’avait presque aucune certitude, sinon qu’il doutait d’accueillir la nouvelle avec joie. Les pupilles du brun remontèrent jusqu’aux iris céruléens de la jeune femme. « Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? » s’enquit-il, sans animosité aucune. Aucun reproche, aucune accusation ne perçait dans son intonation. Il avait formulé sa question comme un enfant aurait pu le faire, avec l’innocence de la surprise et de l’incompréhension.



Message II – 729 mots

Priam est avec Aliénor.




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 10 Aoû 2021, 21:25



Le Bal des Masques


« Intrusif ? J’aimerais bien. » Je souris de toutes mes dents, avant de faire disparaître de mon faciès ma plaisanterie. J’essayais de prendre une mine sérieuse, mais je n’arrivais pas à empêcher mes lèvres de s’étirer, malgré la situation. J’étais avec elle. Qu’elle pleurât, qu’elle rît, qu’elle fût en colère, ça m’était égal. J’avais envie de rester là, ce qui, en toute franchise, me semblait étrange. Elle était ma muse. Je pensais souvent à elle mais, actuellement, il y avait quelque chose de plus, quelque chose d’indescriptible. « Souvent, on me targue simplement d’être excentrique. Et je suis très poli. » précisai-je, mes yeux répondant malgré moi à la lueur qui brillait dans les siens. J’étais à la fois heureux et malheureux. J’avalais ses émotions. J’avais envie de pleurer pour elle, d’endurer à sa place. « Cela dit, ça ne me dérange pas. Si je suis un drôle de spécimen à vos yeux alors vous ne m’oublierez jamais. » articulai-je, d’un air tout à fait sérieux. Je l’étais. Je désirais qu’elle se souvînt de moi, qu’elle pensât à moi ensuite : après cette soirée, le lendemain, dans un mois, pour toujours. J’avais besoin d’elle dans ma vie et je voulais qu’elle eût besoin de moi dans la sienne. J’avais conscience de dépasser les frontières du convenable mais ça m’était égal. Effleurer sa peau, être le spectateur de ses larmes refoulées et peut-être le futur gardien des maux qu’elle enfouissait étaient tout ce que j’espérais. Elle avait détruit mon mariage et détruirait sans doute ma relation actuelle. « Et vous, vous êtes une Sirène ? Une Vampire peut-être ? » Je souris, sans m’expliquer sur mon choix. Les Anges ne sont pas faits pour torturer les cœurs ainsi. Elle hantait mes pensées, effaçait ma vie, conférait au reste un goût fade. Je la fis tourner et la réceptionnai d’une façon faussement maladroite. Je voulais me rapprocher d’elle autant physiquement que psychiquement. J’avais besoin de la toucher, pour sentir qu’elle était bien là, que je la tenais.

Je captai le regard d’une Sorcière sur notre gauche, une femme qui était très certainement en train de s’indigner de mon manque de savoir-faire et de savoir-être auprès de son cavalier. Je souris. « Regardez votre partenaire et oubliez-nous. » lui dis-je, avec un clin d’œil. Étrangement, elle obéit. « Hum… C’est amusant ça… » Je fixai l’Ange, avec un air soudain mystérieux, lâchant sa taille pour agiter ma main proche de son visage. « Je suis le Grand Ordonnateuuuur ! Obéissez-moi, Aile d’Acier ! » Je ris, arrêtant de danser par la même occasion, ce qui créa un léger malaise sur la piste, le temps que les couples se coordonnassent pour ne pas nous rentrer dedans. J’essuyai quelques remarques, ce qui ne m’empêcha pas de continuer à sourire. « Je me dis… Nous pourrions réellement faire un pacte. » Je m’interrompis un instant. Je venais de penser à quelque chose qui ne me plaisait pas. Nous n’étions pas assortis. « Ne bougez pas… » Elle pouvait bouger mais la surcharger d’informations inutiles contribueraient sans doute à lui changer les idées. Ma magie se diffusa d’autant plus et détacha quelques décorations de sa robe pour venir les recréer sur mon propre costume. Moi aussi, j’avais des petites ailes d’acier maintenant. Elles virèrent cependant rapidement au bleu. « Bon… Des ailes d’acier céruléennes… » rectifiai-je, plus pour moi-même que pour elle. Je repris la danse, créant une nouvelle vague de confusion momentanée.

« Donc… Le pacte… » Ma bouche n'arrivait à se relâcher que dans d'infimes instants, pour mieux s'étirer de nouveau. Je n’avais pas oublié, même si je m’étais perdu en chemin dans d’autres considérations aussi diverses que d’importance variable. « Je vous propose de ne pas danser avec l’Empereur Noir et de rester avec moi contre… la garantie que je ne vous embarrasserai pas plus en public. » Était-ce équitable ? Peut-être. Elle ne me connaissait pas et comme j’avais eu envie de l’embrasser quarante-deux fois depuis le début de cette danse, je représentais un risque de chaos non négligeable. J'avais d'ailleurs failli faire un lapsus entre embarrasser et embrasser. Je la fis tourner encore et lâchai sa main pour permettre à ma paume de se placer dans son cou. Je pouvais sentir son cœur pulser sous mes doigts. Je me pris à aimer ce son et son rythme. « Mais avant, vous allez devoir me raconter ce qui vous tracasse. Sinon je vais finir par pleurer. » Le simple fait de le dire fit briller mes prunelles. Les mots étaient communicatifs de scènes que je m’imaginais sans aucune difficulté. Je la voyais sangloter et ça me faisait de la peine. « Ensuite, vous devrez me consoler en m’enlaçant et vous tuerez d’un coup tous les Mages trop à cheval sur l’étiquette. Vous ne voudriez pas être responsable d’un tel massacre, n’est-ce pas ? »

782 mots
Aimé est avec Laëth

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Mer 11 Aoû 2021, 08:38




Le Bal des Masques

En groupe | Laëth



« Et ce serait suffisant, de ne jamais vous oublier ? » Tel un boomerang, sa phrase lui revint en plein cœur. Non, ce ne serait pas suffisant. Elle ne voulait jamais être oubliée, mais parce qu’elle voulait toujours être aimée de ceux qui comptaient. Sa question la renvoyait à la discussion qu’elle avait eue avec Kaahl, lorsqu’elle lui avait annoncé vouloir devenir Ange Gardien. Il avait simplement promis de ne pas l’oublier ; et là où être inscrite dans sa mémoire pour l’éternité aurait pu la rassurer, ça lui avait froissé le cœur. Elle s’était vue seule et triste, loin de lui, comme si ces quelques mots pouvaient sonner la fin de tout. Ne jamais être oublié, ce n’était pas assez, et elle le savait très bien. Elle se raccrocha aux yeux céruléens de son cavalier. Son sourire se refléta sur ses lèvres. Une interprétation de sa question se faufila entre ses synapses, et elle répondit aussitôt : « Je ne sais pas… J’imagine que vous verrez bien si j’essaie de vous noyer dans une fontaine ou de vous mordre entre deux haies. » L’Ange tourna sur elle-même. Lorsqu’il la rattrapa, elle eut l’impression que ses pieds se dérobaient sous elle. Par réflexe, elle se cramponna à la silhouette de l’homme. Il se tenait si proche que durant un instant, elle craignit qu’il ne l’embrassât. Qu’était-elle en train de faire ?

La terrible vérité, c’était qu’elle se sentait bien, avec lui. Elle en oubliait presque ses malheurs. Cela n’avait aucun sens, parce qu’elle était à peu près certaine de ne pas le connaître, ou du moins de ne pas en être proche. Danser était facile. Elle avait le sentiment qu’ils avaient valsé ensemble bien avant de pouvoir s’en rappeler. Ses réflexions la faisaient sourire ; ses traits d’audace lui plaisaient. Et elle se sentait bien. Peut-être était-ce dû à la légèreté qui émanait de lui ? Dans un souffle, elle balayait le poids qui encombrait ses épaules. Peut-être que c’était, aussi, parce qu’elle ne le connaissait pas ; il ne se rattachait à rien de douloureux. Au contraire. Elle rit avec lui, sans se soucier du fait qu’ils avaient interrompu leur danse. Elle n’était pas très à cheval sur les convenances. « Je suis navrée, Grand Ordonnateur, mais j’ai bien peur d’être un peu indisciplinée. » Comme elle souriait, elle secoua doucement la tête.

« Je savais que vous teniez plus du Démon que de l’Ange. » se moqua-t-elle, juste avant qu’il ne s’arrêtât. L’Aile Blanche arqua un sourcil interrogateur, mais ne chercha pas à discuter. À la vue des décorations quittant ses épaules, ses yeux s’arrondirent de surprise. Elle les suivit du regard, et admira leur adaptation à la morphologie de son cavalier. Désormais, ils formaient une paire. L’Aile d’Acier et l’Aile Céruléenne. La jeune femme blêmit un peu. Elle n’avait pas envie que Kaahl vît cela. Elle ne voulait pas lui faire de peine ; elle ne voulait pas qu’il crut qu’elle le méprisait ou le haïssait. Elle l’aimait, aussi. Elle aurait préféré être dans ses bras plutôt que dans ceux de son inconnu. La reprise de la danse happa ses pensées.

Freyja sourit, amusée, et secoua la tête, plus vigoureusement cette fois. Comme il la propulsait au bout de ses doigts, elle tourna, les yeux fermés. Le contact de sa main dans son cou les lui fit rouvrir brutalement, et elle faillit attraper son poignet pour lui demander de retirer sa paume. Un sursaut de conscience ; et puis les images d’Elias et de toutes ses femmes, puis de Kaahl et de Mirabelle Vaughan s’insinuèrent dans son esprit. Elle se sentit coupable d’y songer, parce que les premières ne recevaient pas son amour et parce que la deuxième n’était sans doute qu’un fantasme populaire, mais elle y songea, et cette culpabilité atténua celle de la main de son cavalier sur sa peau. Les larmes lui revinrent brutalement aux yeux, tant à cause de lui que de ses pensées. « Non, je ne voudrais pas. Mais je ne suis pas certaine que vous ayez envie de me voir pleurer non plus. » Elle le sonda – elle aurait aimé pouvoir mettre un nom sur ce « drôle de spécimen ». Puis, elle baissa la tête. « En vérité, c’est juste… » L’Aile d’Acier soupira. « Parfois, j’aimerais que… » Sa phrase resta en suspens. Elle inspira. « J’aimerais juste que les choses soient plus simples. » Ses yeux humides brouillaient sa vue. « J’aime un homme qui n’est pas avec moi ce soir, et finalement, c’est assez pénible. C’est peut-être parce que l’on s’est rencontrés à un bal. Je ne sais pas. Peut-être que je suis juste trop sensible. » Elle se redressa et sourit à travers ses larmes. C’était longtemps auparavant ; pourtant, cette première fois lui paraissait très proche. « Je dois côtoyer un Déchu de la Luxure qui a sans doute passé plus de temps à lorgner sur les fesses de l’Empereur Noir qu’à danser avec. Ça change des Magiciens et des Anges coincés, c’est sûr… » La brune tentait de garder la face, un minimum. Elle n’avait pas envie de s’écrouler. « Je dois une danse à mon frère avec l’Empereur Noir. » Elle en profita pour répondre à sa requête : « J’adorerais pouvoir y échapper, mais j’ai bien peur que le Roi soit moins conciliant qu’Adriel, si je lui refusais sa danse. J’ai déjà refusé de l’épouser : je ne sais pas s’il serait judicieux de le contrarier à nouveau. Et vous, vous l’avez dit, vous devez retourner jouer du violon. Mais si vous voulez, nous pourrons danser juste après. » Elle s’interrompit. « Enfin, je ne sais pas. Si vous m’embras-, pardon, m’embarrassez en public tout du long, ça ne fera sans doute qu’ajouter à mes soucis. Et ça tuerait tous les Mages trop à cheval sur l’étiquette. » Derrière ses larmes, ses iris verts cherchèrent l’océan des siens. Il lui faisait un drôle d’effet. Cela faisait aussi partie des choses qui la tracassait ce soir, cependant, elle ne le lui dit pas. « Mais si je danse avec vous après avoir rejoint mon frère et l’Empereur Noir, est-ce que vous me direz votre nom ? »



Message III – 1036 mots

Laëth est avec Aimé.
(Moi j'ai vraiment lu "embrasser" au lieu de "embarrasser", et du coup j'ai relu le rp en panique xDD)




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Kaahl Paiberym
Mer 11 Aoû 2021, 22:56



Le Bal des Masques


« Peut-être pas mais l’oubli est semblable à une fin pour moi. Lorsqu’on se souvient, tout reste possible. » Je lui souris. C’était pour cette raison que je ne désirais pas qu’elle m’oubliât. Elle pouvait penser que j’étais un drôle de spécimen et peut-être me haïrait-elle si je dépassais les bornes de sa patience mais, avec le temps, peut-être qu’elle apprendrait à m’aimer. L’hypothèse qu’elle fût capable d’apprécier contempler mes yeux ne pouvait être formulée que sur la base de notre rencontre. En entrant dans sa vie autrement que comme un simple spectateur, un simple artiste muet, j’ouvrais les possibles. « L’oubli c’est comme la mort. » Et je mourrais si tu m’oubliais, pensai-je, sans en comprendre moi-même le fondement. J’en étais persuadé, pourtant.

« Quitte à choisir, je préfère que vous me mordiez. » La lueur dans mon regard retrouva son apparence joueuse à cet instant précis. Elle ne me quitta plus jusqu’à ce qu’elle avouât enfin ce qui la tracassait. Je restai silencieux jusqu’à la fin, continuant à la guider au cœur de la valse. Je n’évitai jamais son regard, même si ça détresse se communiquait et se reflétait dans mes propres yeux. Le bleu se noyait souvent mais peut-être était-ce là un fardeau à porter lorsqu’on possédait des yeux qui rappelaient l’océan et le ciel ? Que ce fût une averse passagère ou une vague déferlante, il était toujours question d’eau. Son regard à elle était semblable aux prairies et les prairies n’étaient jamais aussi belles que lorsque la pluie venait les balayer. Je l’aimais. Je l’aimais et je le savais. L’absent me brisait le cœur parce que c’était lui qu’elle aimait, un homme qui ne l’accompagnait pas et qui ne la méritait probablement pas. Mais l'amour n'est pas une question de mérite.  

« J’aurais pu vous le dire maintenant, mon nom, si vous me l’aviez demandé. » Je lui souris. « Mais maintenant c’est trop tard. » Je ris, en la faisant tournée de nouveau. Cette fois, elle n’effectua qu’un demi-tour. Je vins la rejoindre, me collant dans son dos pour la guider ainsi, le nez dans ses cheveux. Ma main se posa sur sa taille de nouveau. « Adam n’est pas si… » Je cherchai un qualificatif qui ne vint pas. Honnêtement, j’avais été étonné qu’elle me parlât de lui. J’ignorais qu’ils se connaissaient. Il ne m’en avait rien dit, jamais. Je ne comprenais donc pas quel lien ils pouvaient entretenir. Je savais qu’il n’aurait pas cherché à coucher avec elle. Elle ne l’aurait, de toute façon, pas laissé faire. Alors pourquoi me l’avoir caché ? Avait-il peur que je fusse jaloux ? Je tournai les yeux vers l’Empereur Noir. « Si on oublie sa tête, ses fesses ne sont pas si mal. Il faut au moins lui reconnaître cette qualité. La seule, peut-être. » Je ris encore, en reportant mon attention sur le côté de la tête de l’Ange. Ses cheveux me fascinaient. « C’est amusant parce que je connais Adam depuis que nous sommes enfants et il ne m’a jamais parlé de vous. Pourtant, j’ai dû écouter beaucoup de ses histoires, avec des détails que j'aurais préféré ne jamais entendre. » Je souris. La cachait-il parce qu’elle lui était trop précieuse pour être racontée ? Je ne pensais pas. C’était illogique. Il me l’aurait dit s’il l’aimait. L’aurait-il dit, vraiment ? Je me mis à douter. De quoi était-il capable pour conserver notre amitié intacte ? Pourtant… Il ne s’était jamais dérangé pour plaisanter au sujet de Priam. « Êtes-vous certaine que nous parlons du même homme ? » demandai-je, tout bas. Ou peut-être avais-je mal compris sa phrase ? Il pouvait s’agir d’un Déchu de la Luxure qui avait fantasmé sur l’Empereur Noir sans danser avec. « Pourquoi est-ce que vous devez le côtoyer ? Il détient quelque chose de compromettant, c’est ça ? Une culotte peut-être ? » Je la taquinais. Je la repositionnai face à moi. « Je n’aime pas trop le fait qu’il ne m’ait pas parlé de vous. » avouai-je. « Parce que… » Je détournai le regard un instant. Parce que, moi, je lui parlais beaucoup d’elle. « Qu’importe. » finis-je par statuer, en la contemplant de nouveau.

« Vous savez, certaines personnes aiment être contrariées. » repris-je, avec un ton léger. « Il doit tellement avoir l’habitude d’être obéi au doigt et à l’œil que ça lui ferait sans doute de l’effet. Peut-être même pleurerait-il ? » Je lançai une œillade en direction du Grand Chaos. Il était plus probable qu’il ordonnât la décapitation de la cause de sa contrariété. J’éprouvai soudainement une folle envie d’aller à l’encontre de ses volontés. « Et puis… Il n’y a pas de violon dans la danse prévue entre vous et l’Empereur Noir. » Un sourire en coin se profila sur mon visage. « Mais c’est vrai que si vous me préféreriez à lui, je ne pourrais sans doute pas me retenir de vous embrarrasser. » Je ris. J’avais évité de justesse le lapsus mais ce n’était pas son cas. J’avais donc décidé d’inventer un nouveau mot, composé des deux. Il était, de toute façon, certain que si je l’embrassais, elle serait embarrassée. « Peut-être que l’homme qui ne vous a pas accompagné regretterait d’être aussi stupide comme ça. » Je souris, les yeux légèrement dans le vague. « Ce serait bien que les choses puissent se passer ainsi. » Ma vision se précisa sur elle. « Mais ne vous inquiétez pas, je ne suis pas celui qui embrasse le premier généralement. » Je préférais être sûr que ce fût réciproque. « Juste, au cas où nous n’ayons plus l’occasion de danser ensemble ensuite, je m’appelle Aimé. »

919 mots
Aimé est avec Laëth
(J'avais écrit embrasser au lieu d'embarrasser à la base, d'où mon idée de lapsus, si tu veux tout savoir | Le Bal des Masques | - Page 3 943930617 )

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Priam et Laëth
Jeu 12 Aoû 2021, 08:11




Le Bal des Masques

En groupe | Laëth



Loubli, c’est comme la mort. Le souvenir, c’est comme une possibilité. Ce n’était peut-être pas suffisant, mais c’était rassurant. Cela signifiait que l’on comptait toujours un peu. On livre sans doute plus aisément au néant ceux pour qui l’on ne ressent rien ; mais comment se défaire du souvenir de quelqu’un que l’on aime ou que l’on hait ? Peut-être qu’on oubliait les gens, mais pas les sentiments. Peut-être qu’un jour, Kaahl aurait l’impression de faire face à une inconnue lorsqu’il la verrait, mais qu’il repenserait à leur amour avec la tendresse et la nostalgie propres aux choses du passé. Son palpitant se serra. L’idée lui était détestable. Elle était persuadée qu’elle l’aimerait toute sa vie. Et si c’était cela, aimer pour l’éternité ? Aimer des souvenirs. Des fragments de la vie de Jun lui revinrent. C’étaient des lambeaux de mémoire, de vieilles toiles peintes qu’il chérissait encore parfois. Il avait aimé ces femmes ; depuis qu’elles n’étaient plus là, il ne pouvait qu’en chérir le souvenir. Ses grands yeux verts considérèrent l’homme. « Dans ce cas, je ferai l’effort de me souvenir. En bien ou en mal, je ne sais pas, mais je me souviendrai. » lui souffla-t-elle avec un sourire.

Et comme elle se rappelait de ses ennuis nocturnes, elle aperçut dans les yeux de son cavalier les lueurs qui s’exprimaient dans les siens. Elle ne sut si cela lui donnait encore plus envie de pleurer ou atténuait sa peine ; de toute façon, les larmes coulaient sans qu’elle ne pût rien y faire. Néanmoins, une forme de paix l’englobait. Elle se sentait tranquille et écoutée. Ils avaient atteint un niveau de connexion émotionnelle qui, peut-être, pouvait se passer de longs discours. Il créait une fluidité et une sérénité inimitables. Tout devenait facile. Certaines personnes passent leur vie à courir derrière cet échange, quand d’autres n’en développent jamais la conscience, et demeurent à jamais incapables de tisser un tel lien. Il y a des gens qui sont comme des murs. Rien ne les traverse et rien n’en ressort ; ils sont comme morts. Freyja n’était qu’un voile jeté au vent, et dans sa danse entre les bourrasques, son cavalier s’enroulait autour d’elle.

Elle sourit. « Hum, dommage. » Son dos rejoignit le torse de l’inconnu et elle frissonna quand elle sentit son souffle dans ses cheveux. Même son contact lui semblait résonner en écho dans tout son corps. L’étonnement l’arracha à ses sensations. Il connaissait donc personnellement Adam. Son regard coula aussi jusqu’à l’Empereur Noir. Elle sourit, presque amusée. S’il avait su à quoi ressemblaient ses fesses sous son apparence magicienne… « Mince alors. Si j’y avais mieux fait attention, j’aurais peut-être réfléchi à deux fois avant d’abandonner la Coupe des Nations. » se moqua-t-elle. L’Ange tourna légèrement la tête vers l’homme, ses deux iris glissant sur le côté. Elle était intriguée. Alors comme ça, elle dansait avec un ami d’enfance d’Adam Pendragon ? Le monde était drôlement petit. Surtout, son cavalier devait être particulièrement vieux, pour connaître le Déchu depuis l’enfance. Vieux et puissant, mais inconnu… « Considérant ce que vous dites à son sujet, j’en suis certaine. » Son regard vagabonda sur l’assemblée, à la recherche du concerné. Ils ne s’étaient pas revus depuis la formation du Lien. Il avait remis la bague plusieurs fois. Elle l’avait senti. « Une culotte ? » La jeune femme tourna pour faire face au Magicien. « Vous êtes petit joueur. » Il pouvait comprendre qu’il en détenait des centaines, que c’était tout autre chose ou qu’elle rentrait dans son jeu sans pour autant dire la vérité. C’était tout autre chose. Elle ne lui répondrait pas, parce que trop peu de gens étaient au courant. Malgré la lettre de Kaahl, elle n’en avait pas encore parlé aux Anges. Le Lien resterait un secret jusqu’à ce qu’elle se sentît capable de l’assumer en public. Ce serait bientôt. « Parce que quoi ? » Elle le scrutait, curieuse. Était-il vraiment jaloux ou s’amusait-il à le lui faire croire ? La connaissait-il ? Le connaissait-elle ? Il chassa toute réponse en bondissant vers un autre sujet.

Freyja ne s’en offusqua pas et sourit même à ses hypothèses. « Vous croyez ? » Ce serait surprenant, mais tellement plus plaisant que ce qu’il risquait de se produire si elle s’absolvait de son devoir. « Dans ce cas, pas d’inquiétude, vous ne risquez pas de m’embrarrassez et d’embarrassez toute l’assemblée. » Elle sourit. Ses joues avaient pris une teinte un peu plus rosée, qu’elles perdirent au profit d’un coloris plus livide lorsqu’il évoqua son fiancé. Un sourire faible couvrit ses lèvres. Il y avait peu de chances qu’il réagît de cette façon-là. Elle venait de se rappeler, avec une brutalité vivifiante, de ce qu’il lui avait dit, chez lui, allongé sur son lit, les cicatrices de son accident apparentes. Il lui avait dit qu’il était possessif en amour. C’était étrange comme elle semblait avoir oublié, jusque-là. Son cœur se fendit d’autant plus. La création du Lien avait dû briser le sien de bien des façons. Il était peut-être toujours en colère. L’Ange ferma les yeux. Elle ne comptait pas embrasser son cavalier. Elle n’était pas de ces gens qui se perdent dans les bras d’amants d’un soir pour faire réagir leur moitié. Ce serait cruel et puéril. Elle se sentait bien avec lui, et peut-être qu’elle se sentait d’autant mieux que l’homme de sa vie ne lui accordait pas l’attention qu’elle aurait souhaité, mais ça n’irait pas plus loin.

Elle releva les yeux vers Aimé et les ancra aux siens. Il était juste la douceur d’une nuit, d’une danse ; et puis, il faudrait revenir à la réalité. Une part d’elle n’en avait pas envie. Plus elle passait du temps entre ses bras, plus elle avait l’impression qu’en dehors, tout était morose. Pourtant, c’était court, une valse. « Enchantée, Aimé. » Elle sourit. Peu à peu, l’amusement s’effaça de ses rétines au profit d’une étincelle plus profonde, un éclat curieux et mystérieux. « C’est amusant, parce que… » J’ai l’impression de vous connaître. Une seconde passa, puis elle retrouva son sourire. « Non, rien. Mon cerveau me joue des tours. » Ce n’était pas le cerveau ; c’était le chant des âmes. Elles pouvaient se saluer, d’une vie à l’autre, d’un monde à l’autre. C’était de là que certaines personnes tiraient le sentiment de se connaître, parfois depuis toujours ; c’était de là que venaient les connexions immédiates, les discours sans mots et les regards éloquents. Les âmes n’oubliaient pas celles qu’elles avaient déjà croisées. Jamais. Elle le sonda. « Maintenant que je connais votre nom, il me faut lui donner un visage. Si nous redansons ensemble, il faudra que je vous retire votre masque. » Ses lèvres s’ourlèrent d’un sourire espiègle.



Message IV – 1122 mots
(sans la citation de Kaahl)

Laëth est avec Aimé. Ils sont troooooooooooop mignooooooooooons (spéciale dédicace pour Léto qui en a marre de juste lire "Aimé est avec Laëth, Laëth est avec Aimé, etc.". Bisous Léto /sbam).
(Ah bah quelle pair haha)




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Jämiel Arcesi
Jeu 12 Aoû 2021, 11:52

Waltz par Alexander Bylkin
Le Bal des Masques

En même temps que sa nouvelle compagne adressait ses derniers mots de la soirée à celui qui l'accompagnait initialement, un rictus se glissa sur la commissure des lèvres de Jämiel. Certains commençaient vraisemblablement mal cet événement. L'inconnue à son bras, il laissa l'homme planté là et ne s'arrêta qu'une fois l'air hagard de ce dernier disparu dans la foule. Toutefois, à mesure qu'il guidait sa partenaire vers le parquet, un trouble vint à étreindre ls poitrine. C'était la première fois qu'il conduisait quelqu'un ainsi à un bal. S'il pouvait se montrer assuré devant Èibhlin, l'idée d'un faux pas commença à hanter son esprit quand bien même son identité était cachée. Bien sûr qu'il avait prit le temps de s'entraîner avant de venir. Il n'en demeurait pas moins qu'il existait un écart colossal entre chez soi et l'instant présent. Se positionnant face à la demoiselle, il referma sa main dans la sienne avant de placer la seconde dans la cambrure de son dos. Alors il commença à l'entraîner sur les accords lent et étonnement joyeux de la valse. Après quelques pas simples sur le côté, le temps de rattraper et se familiariser avec le rythme, il s'élança avec sa partenaire, s'efforçant de ne pas surveiller ses pieds malgré la crainte qui le rongeait d'empiéter sur ceux de sa sa partenaire dissimulée, les changements de tempo régulier ne lui facilitant d'ailleurs pas l'affaire. Une chose le rassura néanmoins. Elle semblait aussi assurée de ses compétences que lui ne l'était des siennes. Finalement ce fut elle qui ouvrit la conversation la première. « En effet, les créatures peuplant les lieux sont étonnantes. Il serait même plus intuitif d'associer la faune et la flore locale à un peuple au visage bénéfique plutôt qu'aux Sorciers. » répondit le Sarethi avec un rictus. Car, après tout, ces Mages avaient plutôt habitués le monde à prendre possession de territoires désolés ou hostiles, voir même les deux en même temps. Il marqua un temps avant de reprendre « Quant à la danse des Souverains, j'aurais plutôt utilisé le terme d'hypnotisant, même si cette vieille femme avait de quoi faire tâche sur le tableau général. » se moqua-t-il de la Sorcière. Mertle Boffin. En vérité il était certain d'avoir déjà entendu son nom ou vu son visage par le passé à elle aussi, dans un autre contexte qu'il était incapable de replacer cependant. « Mais à présent, le monde la connaît, son nom tout du moins. Le début de la réussite, surtout parmi son peuple. ». Un rire bref lui échappa en même temps qu'il prononça ces mots. « Même si c'est dommage pour elle que la gloire ne daigne lui parvenir qu'au crépuscule de sa vie. Probablement son chemin de triomphe n'ira-t-il pas plus loin que là où elle se trouve ce soir. ». Au vu du nombre de rides qui creusaient sa peau, Ezechyel devait déjà surveiller cette femme, prêt à trancher d'un coup net le fil de sa vie. « Il y a une première fois à tout. » répliqua l'Arcesi à la confession de sa partenaire. « Pour votre compagnon également il s'agissait d'une première fois j'imagine ? » l'interrogea-t-il avec un sourire en coin. Le bougre ne semblait pas avoir apprécié qu'un étranger lui ravisse sa cavalière sans même que celle-ci n'oppose quelques résistances, au contraire même. « J'espère ne pas l'avoir blessé en vous dérobant à sa compagnie. » ajouta-t-il sur un ton qui sonnait absolument faux. Il se moquait éperdument des états d'âmes de cet homme. Alors, à la question de sa vis-à-vis, il marqua un temps et ne répondit pas de suite. « Selon vous ? » fit-il enfin après quelques secondes. « A votre avis, est-ce qu'il s'agit également d'un baptême ou n'en suis-je pas à ma première expérience ? ». Un œil avisé, d'autant plus avec le nombre de convives présent comme exemple, saura deviner les habitués des néophytes. Il était néanmoins curieux de savoir ce qu'elle en pensait. Ainsi la fixa-t-il longuement dans les yeux en attendant sa réponse.




Un regard vers Jämiel qui finit englouti par la foule, et soudain la solitude. Pourrait-il réapparaître devant lui, elle ne le saurait pas. Tout paraissait pourtant si simple en l'écoutant. Elle avait été incapable de décrocher son regard des couples masqués et de sa flûte encore pleine pour elle aussi trouver un partenaire cependant. Les lèvres pincées, elle se demanda ce qu'elle faisait ici. Pour son titre qu'elle n'avait même pas encore officiellement acquit ? Elle avait plus l'air d'une potiche qu'autre chose oui. Jusqu'au tango qui suivit la valse. Elle leva les yeux vers ceux de l'homme qui la rejoint. Les iris dépareillés, elle le devina être du peuple des Orishas. Elle avait cru comprendre qu'Emrys n'aimait pas vraiment cette race. Il n'était pas le seul en fait à Drosera à les préférer loin. Elle n'avait jamais demandé pourquoi cependant. Peut-être le devrait-elle.

D'une tête et demi plus grand qu'elle, malgré le masque cet homme avait quelque chose de magnétique en plus d'être impressionnant. « Oh ! Euh... ». Elle ne fini pas sa réponse balbutiée et marqua un temps de surprise lorsqu'il se pencha sur son verre. Alors elle se mordit la lèvre dans une vaine tentative à réprimer le sourire amusé que l'inconnu déclencha par ses paroles. « Oui. Bien sûr. Avec plaisir. » répondit-elle enfin plus clairement avant de faire un signe à un serveur pour lui confier son verre et offrir sa main à son nouveau cavalier dans une inspiration. Elle aurait peut-être préféré qu'on l'invite sur la valse en vérité. Le tango l'intimidait. Entre les mains bien plus experte qu'elle ne l'était de son vis-à-vis, elle tenta malgré tout reproduire ce qu'elle avait apprit de Cerys. Elle fut néanmoins rapidement déstabilisée lorsque la proximité imposée la mena à se retrouver presque collée à son partenaire, commettant ainsi ses premières fautes. « Pardon ! ». Ça lui avait échappée. Elle se racla la gorge et se reprit. « Pardonnez-moi. Cela n'a pas dû vous échapper que je suis plutôt débutante en la matière. » s'excusa-t-elle en baissant les yeux, les joues empourprées malgré la contenance qu'elle essayait de se donner. « Je ne suis pas la meilleure cavalière sur laquelle vous auriez pu tomber. » ajouta-t-elle en plaçant une mèche derrière son oreille, un sourire désolé aux lèvres. Avec une expiration, elle se reconcentra sur la danse, ses mouvements et ceux de son partenaire. Quoi que troublée, elle ne se déconcentra plus à présent. Presque plus. Une pensée parasite envahit son esprit à un énième rapprochement. L'idée d'une autre silhouette à ses bras. Une personne dont elle avait entendu le nom être annoncé ici, plus tôt. Brun, aux iris comme les amarantes et affreusement insupportable. Pourquoi l'envisageait-elle alors ? C'était ridicule. La musique enfin terminée, elle s'écarta légèrement du blond pour lui faire comprendre sa volonté de se défaire de son étreinte. « Excusez-moi. Cette danse m'a épuisé. Je... Vais aller me reposer un peu. » fit-elle en reculant d'un pas lorsqu'il l'eut enfin libéré. Bien que ce ne soit qu'une excuse pour quitter la piste de danse, ce n'était pas totalement faux. Elle était à bout de souffle. « Ce fut un plaisir de danser en votre compagnie. » conclu-t-elle avec une révérence avant de s'éloigner à pas pressés, et s'isolée sous un arbre contre lequel elle s'adossa. Au-dessus d'elle, sur une branche en hauteur à s'essayer concurrencer l'orchestre, des oiseaux aux énormes yeux ronds chantaient.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




Post IV | Mots 1258

Jämiel est avec Alekto ; Eibhlin est avec Létomme avant de fuir (/sbam)
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Jeu 12 Aoû 2021, 13:55



Le Bal des Masques


« C’est mieux que nous ne nous embrarrassions pas. Je ne crois pas que ma compagne soit présente mais mon ancien mari oui, et je ne sais pas comment il le prendrait. » Je baissai les yeux un instant, avant de les remonter vers elle. « Je lui ai promis de ne pas vous approcher. » Une promesse que j’avais brisée. Cependant, le temps avait fait son œuvre depuis notre rupture. Je le pensais. À quel point Priam aurait-il envie de me casser la gueule si j’embrassais sa sœur devant une foule entière ? Malgré les masques, il n’y avait pas mille excentriques aux cheveux aussi bleus que les miens qui se promenaient dans les jardins. Quant à elle, les décorations sur ses épaules ne laissaient que peu de doutes sur son identité. Ils étaient frère et sœur. Il la reconnaîtrait. Nous nous étions aimés longtemps. Il me reconnaîtrait également. Il saurait, sans le moindre doute. Quant à Esther, elle ne me le pardonnerait pas et je ne pourrais que lui donner raison. J’avais le sentiment de l’aimer aussi, de pouvoir refaire ma vie avec elle. Pourtant, que ce fût Priam ou Esther, mon amour pour eux n’avait pas la même intensité que celui que je ressentais pour Freyja. Freyja. Comme un mirage, ce prénom venait d’apparaître au milieu de mon paysage. Freyja. Il sonnait pour moi comme un secret, une évidence que je n’avais pourtant jamais murmurée. Aux yeux du monde, elle était Laëth. Je l’avais toujours nommée ainsi.

« Enchanté. » murmurai-je. Mon regard répondit au sien. J’avais le sentiment qu’elle et moi nous trouvions au centre d’un cercle qui nous entourait d’une lumière à la fois bleutée et verte. Ce cercle ne tolérait nul autre que nous. Le reste du monde me paraissait flou, absent, fade. Ce qu’elle ne prononça pas, je l’entendis pourtant distinctement résonner dans ma tête. Je déglutis, alors qu’elle se justifiait de son silence. Je plissai les yeux, comme si je cherchais à sonder davantage ses pensées sans me résoudre à enfreindre ses barrières pour de vrai. Cette simple phrase, qui m’avait été destinée, était arrivée à mes oreilles par hasard. Je n’avais pas souhaité qu’elle tintât. Elle avait pourtant fait vaciller ma pensée. Moi aussi, j’avais l’impression de la connaître, plus que ce que j’aurais dû, plus que ce que j’aurais pu. Mes doigts allèrent de sa paume à son cou doucement, en passant par son bras. Mon autre main évolua de sa taille à son dos et ma prise se raffermit pour la faire basculer sur le côté. Je souris. « Vos exigences sont de plus en plus nombreuses, Aile d'acier. » lui dis-je, en la redressant. « Je me demande ce que vous désirerez après m’avoir retiré mon masque. » Je n’avais plus envie de la lâcher mais je savais pourtant que la musique touchait à sa fin. Petit à petit, je voyais se profiler la conclusion de notre valse et l’ombre de l’Empereur Noir. Il était comme les nuages des cauchemars qui viennent envahir le ciel ensoleillé des rêves. J’aurais souhaité être capable d’arrêter le temps pour nous plonger dans l’éternité d’un instant. Juste elle et moi, avant que le monde ne s’affolât de nouveau, avant que nous fussions obligés de nous éloigner l’un de l’autre.

Je m’arrêtai en même temps que la musique, la main toujours posée dans son cou. « Je ne devrais pas vous dire ça… » Je me stoppai et ris, en me détestant intérieurement. « Je ne sais même pas comment le formuler exactement. » Ma magie continuait de l’envelopper, ce qui ne faisait qu’accentuer cette impression d’autarcie vis-à-vis du reste. « Je suis juste… bien avec vous. » Le constat était simple. J’aimais être avec elle. Il n’en demeurait pas moins légèrement embarrassant à formuler. J’enlevai ma paume de sa peau pour la passer dans mes cheveux, brisant ainsi le contact. « J’aimerais que vous me racontiez chaque moment de vos journées et que vous m’expliquiez chacun de vos doutes et chacune de vos peurs. » Les émotions qui me parcouraient étaient bien trop fortes. Je les sentais faire vibrer mon âme comme l’archet fait vibrer le violon dans son ensemble. « Je ne sais pas si vous en avez conscience mais vous êtes quelqu’un de… » Je détournai les yeux un moment, ouvris la bouche et soupirai devant mon incapacité à formuler exactement ma pensée. Je me lançai tout de même. Peut-être était-ce ma détresse qui parlait. Peut-être était-ce ma raison. Peut-être était-ce autre chose. « Il est tellement facile de vous aimer. » articulai-je, tel un amant maudit. Je pinçai mes lèvres un instant avant de lui sourire, encore. « Je pense que vos émotions sont votre force. Armée d’elles, vous seriez capable de soulever des montagnes, de vous attirer la loyauté de milliers d’individus, d’inspirer les artistes et même, j’en suis certain, de faire battre le cœur de l’Empereur Noir s'il en avait un. » Je dévoilai mes dents, soudainement amusé. J'oscillai entre deux eaux et finis par redevenir sérieux.  « Vous voir pleurer a provoqué un raz-de-marée en moi. Comment est-ce que je pourrais ne pas vous aimer après ça ? » Je ne souriais plus réellement. Je ne comprenais pas mon propre état. Un mélange de tristesse, de colère et de culpabilité. Je la trouvais merveilleuse mais ce n’était pas moi qu’elle aimait. Je devais la laisser partir. Je baissai la tête, lui pris la main et l’amenai jusqu’à mes lèvres. Je ne m’encombrai pas du protocole et déposai sur sa peau un véritable baiser. « La prochaine fois, ce sera à vous de me trouver, Freyja. » chuchotai-je, alors que les décorations que je portais jusqu’ici sur mon costume retournaient à leur place sur sa robe sans pour autant retrouver leur couleur d’origine. Je souris une dernière fois avant de tourner les talons. Je croisai l’Empereur Noir. Je le fixai, le temps d’un soupir, sans comprendre mon ressenti exact à son égard. Puis le monde tourna de nouveau.

Deux verres à la main, je m’approchai d’un homme qui ne dansait pas. Il était imposant et grand, bien plus que moi. « Me feriez-vous l’insigne honneur de me débarrasser de l’un de mes verres ? » lui demandai-je, avec une voix bien trop guindée pour que mon ton fût véritable. Je ris puis souris. « Enchanté, je m'appelle Aimé. » lâchai-je, avant de me tourner légèrement vers la piste de danse pour observer ce qu’il s’y passait. « Je crois que je viens de déclarer ma flamme, pour une raison qui m'échappe, à une femme qui ne m’aime pas alors j’ai vraiment besoin d’un remontant. Mais boire seul ça fait dépressif. Si vous pouviez m’accompagner, ça sauverait mon image. » Je dévoilai mes dents. Je me fichais de mon image. Je n’avais juste pas envie de rester seul. « Si jamais vous me voyez devenir rouge de colère et m’élancer sur la piste d’un air déterminé, arrêtez-moi, d’accord ? » Je ris et amenai ma coupe vers lui pour trinquer, avant de prendre une mine perplexe. « Dîtes-moi, à quoi aimeriez-vous trinquer ? »

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