-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 | Le Bal des Masques |

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9  Suivant
AuteurMessage
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2365
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Jeu 23 Sep 2021, 20:27

| Le Bal des Masques | - Page 7 L2ds
Le Bal des Masques
Dorian




«Bonsoir.» Je décroisais les bras pour accepter le verre tendu mais ne fit pas mine de le boire. À la place, je baissais les yeux sur la femme qui venait de surgir à mes côtés. Ombres et lumières se faisaient la cour sur son masque qui maintenait son identité impénétrable. Auraient-elles été dotées de la parole qu'elles se seraient sûrement amusées de qui le hasard et la solitude pouvaient réunir. «Mmh.» Concédais-je, laconique, avant de suivre son regard. Je ne me formalisai pas de ses remarques. L'aura malsaine de l'Empereur Noir dessinait sur la piste de danse une orbite de ténèbres qui tenait à bonne distance les autres couples gravitant avec prudence autour du Souverain. Je plaignais sa partenaire. On n'oscillait pas au bord de cet abysse de chaos sans y perdre ses plumes. «Je ne sais pas. Je ne vois pas les choses ainsi. L'effroi est souvent le prémisse à quelque chose de terriblement excitant. Mais j'aime mieux le provoquer que le subir.» Un peu comme une course-poursuite onirique dans un labyrinthe, par exemple. Je penchais la tête sur le côté pour mieux la regarder. La pointe effilée de ses oreilles accrocha mes pupilles qui brillèrent d'un nouvel éclat. Pour un peuple que l'on disait mystérieux, mon chemin croisait le leur bien souvent. Trop souvent. «Mmh.» Pensif, je bus une gorgée et le liquide glissa sur ma langue, fade et sans intérêt. «Pourquoi pas.» M'entendis-je lui répondre. Après tout, quel intérêt y avait-il à venir à un bal si c'était pour regarder les autres danser ? J'aurai pu trouver mille raisons de refuser mais l'envie de me montrer acariâtre se dérobait à moi. Nous portions des masques, ne pouvais-je pas aussi jouer un rôle et suivre les murmures de mon instinct ?
Je traversai le jardin à sa suite jusqu'à une esplanade lisse avant d'encadrer sa silhouette gracile dans son dos. Sans l'effleurer, mes bras l'entourèrent pour venir cueillir ses poignets. La fragrance subtile de fruits des bois remonta jusqu'à mes narines, mêlée à la fraîcheur des pins et je me plaquais contre elle inconsciemment, comme pour mieux m'emparer de son parfum et du souvenir qu'il renfermait. Pouvait-on rêver une odeur ? Tandis que nos corps commençaient à se mouvoir au rythme de la valse, mes lèvres se rapprochèrent à un souffle de son oreille. «Je vous demanderai bien votre nom mais j'aime mieux jouer le jeu. Si vous pouviez être quelqu'un ce soir, qui voudriez-vous être ? Avec ce masque, vous pourriez être n'importe qui. N'est-ce pas tout l'intérêt de cette soirée ?» J'imprimai une brève pression sur ses doigts pour la faire pivoter face à moi et plaçais ma main sous son omoplate tandis que l'autre venait enlacer ses doigts. Un brasier incandescent tournoyait au fond de mes iris écarlates avant que mon menton ne se dresse et que j'avance sur elle pour la faire reculer et suivre ma cadence. La régularité de la danse m'autorisait à laisser mon esprit vagabonder. Je me trompais peut-être. Mes suspicions se basaient sur peu de choses. Les chances étaient infimes mais j'autorisai le doute à planter la graine de l'espoir en moi. L'incertitude faisait naître une tension agréable dans le creux de mon ventre. J'étais peut-être victime de mes propres obsessions, une ironie pour un Enfant de la Nuit qui était censé susciter la fascination et non en être l'esclave. Pour suivre les préceptes de Lubuska, je devais être plus confiant et maître de moi-même. Pour que la passion dévore la raison, pour que le charme les fasse succomber, il me fallait consolider ce masque, ici comme ailleurs. Une attitude grincheuse n'avait jamais séduit personne, mais certains avaient le don de ne faire ressortir que ce trait de ma personnalité.
Happé par mes pensées, je restais silencieux un instant en la faisant tournoyer. Au contraire du tango, la valse n'était pas une danse qui exigeait une grande proximité des corps et une distance polie nous séparait. C'était lassant. Toutes ces voltes s'accordaient sur le cercle vain de mes pensées et rien ne changerait sauf si je le décidais. Rivant mon regard dans le sien, je la fis basculer en arrière en laissant ma main se frayer un chemin jusqu'à la cambrure de son dos. Mon regard s'égara sur sa gorge et je déglutis avant de remonter sur l'améthyste clairsemé de ses iris. Je prenais conscience de l'aridité soudaine de ma gorge. J'étais tel un Gourmand qui, rassasié, continue de loucher sur une nouvelle friandise si on la lui présente sous son nez. «Vous n'en avez pas conscience, mais vous êtes une épreuve pour moi.» Sans préciser ce que j'entendais par là, je la redressai pour la replacer à distance de nos bras tendus. «Mais vous m'avez trouvé en de bonnes dispositions. Je soupçonne les Mages d'avoir enchanté les invités pour apaiser les tensions. On ne voit pas tous les jours un évènement rassemblant officiellement Sorciers et Magiciens, il ne faudrait pas que certains aient l'impolitesse de gâcher leurs efforts.» Ironisai-je. «Cela étant dit, ma cavalière précédente n'a pas dû recevoir les instructions. Elle était épouvantablement désagréable. Je crois qu'il n'y a rien de moins attirant qu'une femme qui ne sait pas partager.»


Message III | 921 mots
Dorian est avec Eibhlin sur I put a spell on you.

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 755
◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Sam 25 Sep 2021, 14:01

Waltz par Alexander Bylkin
Le Bal des Masques

Un sourire fendit les lèvres de la Sarethi. « J'aime bien votre façon de voir les choses. » admit-elle. « Prenez gardes cependant à qui dire ce genre de choses, il y a bien plus de monde qui trouve cette logique terrible et scandaleux. » ajouta-t-elle à mi-voix en se penchant un peu vers lui comme lui offrant une confidence. Aussi, lorsqu'il accepta sa proposition — du moins ne la rejeta-t-il pas — elle en fut d'abord étonnée. Elle n'aurait pas parié là-dessus en s'invitant auprès de lui. Il ne se trouvait pas dans une posture appelant à rejoindre la piste. Elle avait fait erreur. « Ma foi, ce n'est pas un refus. Allons-y alors. » déclara-t-elle en le devançant. Ne tenait plus qu'à lui de ne pas la perdre des yeux. Aussi, arrivée sur l'esplanade, elle tourna sur les talons pour vérifier si tel était le cas avant de se retrouver face aux iris carminés de son partenaire. En partie troublée par le rubicon de ses yeux qui réveillaient des sentiments contraires en elle, Èibhlin ne dit rien ni ne fit quoi que ce soit de peur que le moindre geste ou le moindre mot ne trahissent sa pensée, se laissant saisir par son cavalier. Ce fut la proximité qu'il initia à son encontre qui ranima son être. N'avait-il pas remarqué que c'était une valse et non un tango ? L'Alfar laissa ainsi couler un regard sur les mains enlaçant ses poignets pour remonter le bras et perdre de vue son partenaire derrière elle. Un instant elle ferma les yeux de sorte à apaiser son esprit. Ainsi, elle prit deux longues inspiration, expirées de même, sur les premiers pas de la danse. Cependant elle ne rouvrit pas les paupières immédiatement, saisissant la rumeur à son oreille en un petit frisson agréable. « Être n'importe qui, le temps d'une soirée. C'est une idée amusante. Alors... Disons, une artiste de renom que même les Orines jalouseraient. Ou bien... Une ambassadrice notoire auprès de l'une des races présentent ici. ». Bien qu'elle ponctua sa réponse d'un silence, le temps de faire face à son partenaire, celle-ci n'était pas terminée. « Et pourquoi pas Reine finalement ? Si on doit rêver, rêvons sans limites. » avait-elle conclu avec un rictus. En vérité elle n'avait pas de noms qui lui venaient en tête. Chez elle, on jalousait un siège, pas la personne qui y était assise car si elle s'y trouvait, c'est qu'elle avait tout fait pour et si elle n'y était plus, c'est qu'elle n'en avait pas fait assez. Ainsi allait la vie chez les Alfars en de sempiternels renouveaux et des visages régulièrement changés. Toutefois, si elle rêvait, ses rêves avaient tous en point commun qu'elle était au centre de l'idée, maîtresse de son sort et dépendante de ses décisions. Elle n'était pas "épouse de", à ne jouir de notoriétés, de richesses et de noblesses qu'à travers lui. « Et vous ? Qui voudriez-vous être ce soir ? » lui renvoya-t-elle la question.

« Vous êtes songeur. » lâcha-t-elle après quelques pas sur un ton qui n'avait rien de l'interrogation. « Je le vois. Vous êtes songeur. Votre masque ne vous couvre pas assez pour cacher qu'un démon vous trouble. » ajouta-t-elle lentement dans sa descente, abandonnant son équilibre aux mains de son cavalier. La remarque l'amusa comme elle gonfla promptement son orgueil. « Vous m'en voyez ravie. » répondit-elle d'une voix basse et le sourire en coin, sans aucun remords, alors même qu'elle se redressait et reprenait la ronde de la danse. « Les Sorciers ? Vouloir apaiser les tensions ? Eux qui ne prônent que le chaos et la destruction ? Vous voulez rire. » répliqua-t-elle avec cynisme. « Quant aux Magiciens, ils ne sont pas assez fourbes et trop plein d'espoir pour droguer les leurs et les enfants. ». Peut-être ce jugement était-il un peu biaisé. Hormis Aliénor, elle n'avait jamais eu directement affaires avec les Mages Blancs. Son avis était donc entièrement basé sur ce qu'elle avait perçu de l'Épouse Maudite. Elle ne lui avait pas fait mauvaise impression en vérité. Juste qu'elle était peut-être trop... Naïve ? Gentille ? Il n'arrivait rien de bon aux gens naïfs et gentils lorsque ceux-ci s'éloignaient de trop du cocon protecteur familial. « Mais si ça m'aura permis de vous trouver en bonnes dispositions pour me tenir compagnie, alors qu'ils continuent à ensorceler le monde ma foi. » ria-t-elle. Pourtant il y avait une part de vérité. Elle était bien plus à l'aise avec lui qu'avec l'Orisha et, à l'heure présente, elle ne songeait pas à d'autres bras que les siens pour danser malgré ses derniers mots. « Cela étant dit — commença-t-elle en reprenant tant ses mots que le ton qu'il eût employé pour les prononcer — la prochaine fois que vous devez donner votre avis sur ce qui fait le charme d'une femme, avisez-vous de le partager aux bonnes personnes. Offrir ces mots à une femme dans une soirée où l'on peut être n'importe qui n'est peut-être pas la meilleure des idées que l'on puisse avoir. » le sermonna-t-elle d'une voix fluette mais sévère, sans jamais hausser le ton une seule fois. « Mais soit, la chose étant faite, j'aimerai vous poser une question. Celle me précédent vous est parue malapprise et, de ce fait, son caractère était la cause de ce désagrément. Avez-vous seulement prit le temps de la réflexion pour poser ce postulat ? Peut-être est-elle d'ailleurs en train de dire exactement la même chose à votre propos : "Quel partenaire épouvantablement désagréable !" » joua-t-elle sa dernière phrase en modulant sa voix et se couvrant le front de la main de manière dramatique. Après une pause, elle reprit. « Ne soyez pas ronchon. S'il fallait se renfrogner au moindre faux pas, les Anges gouverneraient le monde, ce qui s'avèrerait bien triste qu'on se le dise. » conclu-t-elle.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




Post IX | Mots 986
Eibhlin danse avec Dodo
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t36268-jamiel-arcesi#70079
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4028
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 04 Oct 2021, 10:24



Le Bal des Masques



Mes doigts se resserrèrent sur la taille de la Dame Noire. Qu’avait-elle dit ? Mes dents crissèrent sous la rage sourde qui habita soudainement mes entrailles. Je la pensais jusqu’ici inoffensive mais il se pouvait, peut-être, que l’agneau possédât des dents aussi aiguisées que celles du méchant loup. J’aurais aimé lui en coller une, sentir la peau de ma paume rencontrer celle de sa joue. La faire tomber au sol. La voir s’aplatir. Pourtant, sous son regard, je restai immobile, tentant tant bien que mal de garder contenance et de continuer à la guider. Était-elle réellement une Magicienne ? Derrière son masque, il m’était difficile de deviner ses intentions. La dame était sans doute plus maline que ce que les bruits de couloir murmuraient à son sujet et j’étais trop orgueilleux pour la laisser prendre le dessus sans en ressentir une profonde et sourde frustration. Il me la fallait. Comme la Princesse Eméliana, elle éveillait un instinct possessif chez moi. Je la voulais. Pas pour en prendre soin ni même pour la garder. Je la voulais pour en faire ma soumise, une femme qui égarerait toute trace de raison de sa psyché, qui serait tellement dissociée par la peur qu’elle en perdrait son identité et sa raison de vivre. Je voulais en faire ma chose, ma marionnette. Et lorsqu’elle ne m’intéresserait plus, que j’aurais fini de jouer avec elle, je la briserais pour de bon et la jetterais. Pourtant, l’évidence était parlante : pas maintenant. Je ne le pouvais pas. Surtout, je devais trouver un moyen d’évincer le contrôle de mon père sur elle. Tant qu’elle restait sa femme, je ne pourrais pas l’avoir. « Mon père n’aime baiser que les enfants. » dis-je, laissant les mots de la rage prendre le pas sur ma raison. Je ne devais pas dire ce genre de choses. Si tout le monde discutait des goûts particuliers de l’Empereur Noir, personne n’avait de preuves ou, du moins, ceux qui en avaient se gardaient bien de les clamer. C’était comme s’étendre par terre, sanguinolent, au beau milieu du territoire des Vampires. Néanmoins, cette femme faisait ressortir ce qu’il y avait de pire chez moi. Mon incapacité à prendre l’ascendance titillait la cruauté qui se tapissait dans mon cœur. J’avais envie qu’elle souffrît.

Quand elle me menaça, ma peau tressaillit et un rictus apparut sur mes lèvres. Je voulais qu’elle pleurât, de n’importe quelle façon. Je voulais tirer ses cheveux à les lui en arracher. Je ris, mesquin, pour cacher mon irritation. Je la dissimulais très mal. Le son de ma voix, même, avait le timbre de la colère et avait tendance à fournir des notes plus aiguës qu’à l’accoutumé, portées par mon manque de contrôle sur la situation. Mon cœur battait trop fort. Le son de la salle semblait lointain. J’étais comme un animal acculé. Et comme un animal acculé, mon seul choix était de mordre. « Vous devriez dire ça à mon père, c’est lui qui risque de leur faire du mal ! » J’avais envie de la traiter de salope, de lui dépeindre des horreurs. Pourtant, ma voix s’étranglait dans ma gorge sous le coup de la fureur. Il m’était difficile de parler. Je l’aurais frappée si nous avions été seuls. Je n’avais pas la répartie nécessaire pour la tuer moralement.

Heureusement, mon humeur s’améliora lorsqu’une nouvelle partenaire, beaucoup plus malléable que la précédente, tomba dans mes griffes. Elle était blonde, avec des yeux aussi bleus que les miens. « Autant vous prévenir tout de suite, vous dansez avec le Prince Érasme Salvatore. » lui dis-je. « Et je suis de mauvaise humeur. » ajoutai-je, claquant. Elle bredouilla les usages, son visage passant du rouge au blanc à une vitesse prodigieuse. Elle me questionna sur ce qui m’avait mis dans cet état et m’interrogea sur l’aide qu’elle pourrait éventuellement me fournir. La danse était celle de l’amour mais je n’avais pas envie de me laisser aller à ce ridicule sentiment. J’étais un Sorcier et mes amours étaient toujours tordus. Ce que j’aimais, quand une personne m’intéressait, c’était la voir plier sous ma volonté. Je ne vivais que pour l’ascendance que je pouvais avoir sur les autres. Ils étaient tous des souris et j’étais le chat. Petit à petit, j’allais les manger, un par un, après avoir joué avec. J’aimais les chats, même si je n’étais pas aussi patient et élégant qu’eux. « Justement… Vous pourriez m’aider à apaiser ma colère. Mais pas sur la piste de danse. » Je souris. « Et si nous allions nous promener dans le labyrinthe, tous les deux ? »

762 mots
Erasme finit sa danse avec Aliénor et danse avec une inconnue sur Histoire Eternelle. Il la conduit, au beau milieu, dans le labyrinthe.
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1702
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Lun 04 Oct 2021, 18:32

Leigh
Le Bal des Masques
-Votre métier doit être très intéressant. Je paierais cher pour connaitre les secrets de tous ceux que je croise.

Leurs peurs, leurs fantasmes, leurs vices, leurs hontes, leurs regrets, et toutes ces bribes d'histoire qui pouvaient mettre en péril des années de carrière. Un mariage. Une alliance. Ou toute une vie. Les secrets étaient un pouvoir inestimable. Au fil du temps, Lysistrate avait tenté de supprimer les siens, considérant que ne pas en avoir était une manière de tendre vers l’intouchable. Assumer ses actes même les plus morbides l’immunisait de bien des angoisses inutiles, certes, mais ne la faisait en rien atteindre ce stade. En plus, elle était faible. Une souris. Ou une chienne docile face à Eerah, qui alimentait l’appétit de sa curiosité. La manière dont il la décrivit par la suite lui plut.

-Vous faites du bon trav-...

Soudain, elle poussa une plainte qui compléta aisément la fin de sa phrase, se rattrapa au bras de son partenaire pour ne pas s'écrouler. Sa mâchoire serrée contenait la fin de son cri pour éviter d’attirer l’attention sur eux plus que nécessaire. Son dos s'était raidi à un point difficilement supportable. Elle jeta un coup d'œil en arrière, mais le mal avait disparu aussi vite qu'il était arrivé.

-Tout va bien, merci. Rien de plus qu’une crampe.

Elle ignorait qu'il en était à l'origine. Elle ne l'avait même pas envisagé. Le temps de reprendre le rythme de leur danse et tout ceci fut presque oublié. Sa mine ravie revînt au galop dès lors de sa prochaine réplique.

-Fantastique. Elle avait hâte de les voir en trio. Elle ricana. Honte ? Vous en êtes loin ! Je vous avoue que d’habitude, je suis celle dont on a honte. Mais si ça vous chante, je vous mets au défi. Je veux voir ce dont vous êtes capable...

Il en fallait beaucoup pour lui faire honte. La Pécheresse avait fait une croix sur son honneur, dans le sens générique du terme, depuis un bon bout de temps. Depuis, c’était un peu comme marcher à contre-sens : c’était assez drôle dans la mesure où cela donnait l’impression d’inédit, même si c’était aussi angoissant et stigmatisant. Ça lui arrivait de s’effondrer et de pleurer, lorsque la fatigue s’accumulait les mauvais jours. Heureusement, ce n'était pas ce soir-là. En fait, Lysistrate ne s’était pas sentie aussi bien depuis longtemps.

-Avec plaisir !

La danse suivante était une valse, de quoi calmer les souffles et les cœurs avant une pause méritée. La jeune femme accepta la main de son partenaire et ils reprirent en rond sur un rythme plus calme. Plaçant son bras sur le sien, elle se rapprocha le plus possible.

-Hm, j'ai peur que vous n'ayez trop parlé de vous. Murmura-t-elle. J'ai envie de tout savoir à présent.

Il devait le savoir, qu'elle pouvait se montrer indiscrète et intrusive. Était-ce ce qu'il voulait ? S'il avait préféré le contraire, il ne lui aurait pas répondu en lui ouvrant de telles portes sur d'autres questionnements. Il ne lui aurait pas non plus proposé de continuer ensemble, sur cette piste si propice à la discussion.

-A ce stade, je vais peiner à m'arrêter. Surtout maintenant que j'ai davantage de souffle... Vous ne m'en voudrez pas, j'espère ?

Elle s'en fichait. Il lui devait bien ça, puisque de son côté, elle ne pouvait apparemment rien lui cacher. Et s'il tenait à garder cela secret, il pouvait être sûr qu'aucune torture ni aucune mort ne lui ferait céder un mot. Sa folie avait des avantages.

-Que faisiez-vous en politique exactement ?

La question de l’importance ou de la notoriété de cette personne la taraudait de plus en plus. Pas qu'elle collectionnait particulièrement ces gens, mais elle se demandait parfois ce que les Aetheri lui avaient réservée pour lui faire croiser la route d’Elias, puis plus brièvement d’Edwina.

-A vrai dire je me demande ce qui vous a fait arrêter. Je sais qu’il ne s’agit pas que de cela, mais le pouvoir n’était-il pas excitant ?

De toute évidence, elle trouvait que si, même si elle avait le sentiment de ne pas être destinée à ce genre de privilège. Être Dame Noire n’était qu’un titre. Mais peut-être se trompait-elle. Il n’y avait qu’une chose dont elle était sûre : lui donner trop d’importance la transformait en un monstre inarrêtable. Elle perdait les pédales, propageait la douleur jusqu’à ce qu’un être plus fort vienne la mâter. Et par mâter, on entendait l’endommager salement tout au moins, que cela la réduise au silence.

751 mots
Leigh est avec Kohr.



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2365
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Lun 04 Oct 2021, 22:45


| Le Bal des Masques | - Page 7 L2ds
Le Bal des Masques
Dorian




«Ambitieuse donc. Je suis curieux de savoir ce que vous feriez de tout ce pouvoir.» Si un doute subsistait sur sa nature d'Ygdraë ou d'Alfar, j'étais fixé. Je marquai une pause le temps de réfléchir à la question que j'avais initiée. «Pour ma part, je suis un homme simple. Je suis heureux d'être moi, ici en cet instant avec vous, et ce peu importe mon rang ou mon nom.» Le mensonge sur ma langue était aussi âpre que le vin qui l'avait caressé auparavant. Il me paraissait si gros et maladroitement amené qu'il me parut inévitable que ma cavalière parvienne à le déceler. Pour quiconque me connaissant depuis ma transformation, il y avait à peu près autant de chance que mes mots soient sincères que de refuser du sang virginal après plusieurs semaines sans me nourrir.
«Je partage votre avis.» Convins-je. «Mais qui nous dit que les Sorciers ne sont pas en train de tous nous duper, les Magiciens en premier, avec pour finalité de mieux asseoir le chaos. Prenez Lagherta et continuons notre jeu en en changeant la règle. Plutôt que d'être celle que vous rêveriez d'être, imaginez être une Sorcière en cet instant précis. Vous faites partie d'une race versée dans l'art de la fourberie, ça ne devrait pas être trop dur. Admettons même, pour vous faire plaisir, que vous soyez l'Impératrice Noire et je suis l'Ultimage. Entre nous, Lagherta. Votre terre vient d'être dévastée, vos ressources en sont affectées et votre peuple attend de vous une solution, une solution digne de la noirceur qui caractérise cette race. Allez-vous réellement partager cette terre fertile avec moi ? Je sais que j'ai de beaux yeux mais tout de même. Que feriez-vous pour tirer votre carte du jeu et tirer avantage de moi ? Surprenez-moi.»
Un froncement de sourcil agacé accompagna la question qu'elle me retourna et j'observai un instant un silence fâché. Il suffisait d'une remarque pour me donner envie de faire tomber le masque le plus agréable que j'avais réussi à me constituer. «C'est possible.» Admis-je finalement du bout des lèvres. «Tendriez-vous à penser comme elle ? J'espère que non, ou alors vous êtes bonne actrice. Mais peut-être est-il malvenu de ma part d'attendre d'une Alfar qu'elle soit de bonne foi ou de montrer le fond de sa pensée.» Fis-je remarquer. «Mais je suppose que c'est ce qui épice ce monde, sans quoi comme vous dites, il serait bien triste. Désormais, je vais passer le reste de la soirée à m'interroger sur celle qui se cache derrière ce masque. Est-ce que c'était votre objectif depuis le départ ? Vous devriez faire attention de qui vous attisez la curiosité, il n'y a pas que des Anges sur ces terres.» Ma main qui tenait la sienne l'amena subitement jusqu'à ma bouche et j'embrassais l'intérieur de son poignet sans la quitter des yeux et je laissais mes dents écorcher légèrement la peau fine, pas assez pour qu'elle saigne mais suffisamment pour qu'elle en ressente le tranchant. Puis comme si de rien n'était, je repris nos rondes, incapable de masquer l'air satisfait qui imprimait mes traits.
«Mais pour en revenir à notre jeu, sachez que si les rôles étaient inversés, moi l'Empereur Noir et vous l'Ultimage, alors je vous courtiserai jusqu'à ce que vous murmuriez mon nom jusque dans vos rêves, jusqu'à être la cause de tous vos soupirs. J'attendrai le moment précis ou vous souhaiteriez vous enchaîner vous-même à moi, quitte à en souffrir, vous iriez même jusqu'à désirer souffrir pour moi. Je serai alors libre de faire ce qu'il me plaît, d'abuser de vous comme de votre peuple. Peut-être même pourriez-vous être Impératrice Noire afin d'unir nos peuples complètement. Jusqu'à quel point les Magiciens peuvent cohabiter avec les Sorciers avant de le devenir eux-mêmes ?» Je m'interrompis quelques secondes avant de laisser s'échapper un petit rire désabusé. «Il semblerait que j'aime énormément jouer avec vous.» Et tout jeu méritait récompense, je ne me fatiguais pas à être aimable pour rien. Même si sa conversation m'amusait plus que je ne voulais l'admettre, j'y prenais plaisir malgré moi. J'avais la gorge sèche, à la foi de notre discussion mais aussi de la Soif qui s'aiguisait de minute en minute. Bien que nourri récemment, je n'étais que trop sensible aux odeurs alléchantes qui m'entouraient. C'était comme un cocktail qui m'enivrait avant même que j'y goûte et dont ma partenaire était la principale saveur.


Message IV | 798 mots
Dorian est avec Eibhlin sur I put a spell on you, bis.



| Le Bal des Masques | - Page 7 Aoyv
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2365
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Mar 05 Oct 2021, 00:19

| Le Bal des Masques | - Page 7 Oeln
by Akiya Kageichi
Le bal des masques
Astriid




Accroupie sur l'herbe sans se soucier qu'on puisse marcher sur sa robe, Astriid avait les yeux rivés sur Sif, son attention toute entière tournée vers la fille des Ecuyers de l'Aurore. Son coeur débordait d'amour en la voyant faire quelques pas maladroits vers elle, un air résolu sur son visage chérubin encadré par des mèches aussi rousses que celles de sa marraine. Quand elle parvint enfin à portée de ses bras, l'Ygdraë s'empara de la petite fille et fit mine de la jeter en l'air en éclatant de rire. «Bravo ! J'ai hâte de te montrer Melohorë, tu vas adorer ! Il y a plein de fleurs qui sentent bon là-bas ! On t'apprendra à monter sur un poney dans les champs si tu veux ! Je ne sais pas monter mais on pourra apprendre ensemble ! Ou alors, si tu as peur des chevaux, on ira faire des gâteaux et on prendra un goûter avec tous les enfants de ton âge !» Un gazouillis excité lui répondit et Astriid lui sourit tendrement. Après un dernier - non plusieurs - bisous sur ses joues rebondies, elle rendit la petite elfette aux bras de ses gardiens et la salua de la main énergiquement avant de tourner les talons. En chemin, elle attrapa une tartelette aux légumes qu'elle grignota avec un appétit retrouvé, tout en suivant l'évolution des couples sur la fin de la danse qui avait marqué une pause nécessaire pour l'Elfe.
Emportée à nouveau par la musique, elle esquissa quelques pas dansants en direction de la piste en chantonnant pour elle-même. L'orchestre s'interrompit avant que de nouvelles notes remplacent les précédentes pour former le début d'une valse. Cela, elle pouvait mieux s'en débrouiller. Il ne lui manquait qu'une chose. Son regard tomba sur un homme seul non loin et elle s'invita à ses côtés en croisant ses mains dans son dos et en se dandinant sur la pointe de ses pieds. De près, il était un peu trop grand et elle dût lever le nez vers lui pour croiser son regard. «Bonsoir ! Je m'appelle Astriid, enchantée ! Oops !» Sa main vint couvrir sa bouche et elle pouffa. «C'est vrai qu'on peut garder l'anonymat avec ces masques. Ne vous inquiétez pas, vous n'avez pas à me dire qui vous êtes.» Sans transition, elle enchaîna en désignant de l'index la piste. «Si vous êtes libre, voulez-vous danser avec moi ?»
Son dos bien droit, la Sylvestre lista à nouveau dans sa tête les conseils qui lui avaient été donnés pour réussir la valse, y ajoutant ceux donnés par Lucius au début de la soirée. Mais bien que son visage soit orienté sur le côté, ses prunelles émeraudes ne cessaient de s'égarer avec curiosité vers son cavalier. Plus à l'aise qu'elle, l'Elfe sentait qu'il avait pratiqué à plusieurs reprises cette danse. Toutefois, si elle devait comparer, la prise qu'il avait sur elle manquait de légèreté et elle pressentit que sa peau porterait peut-être la marque de ses mains après cette danse. Elle se garda de faire le moindre commentaire, songeant qu'il craignait peut-être qu'en la lâchant, elle risquait de briser le rythme de leurs rondes. Soucieuse de ne pas lui donner raison, elle s'appliqua à régler son pas sur le sien avant de se risquer à reprendre la parole.
«À quoi pensez-vous ? Vous paraissez préoccupé. Vous ne passez pas une bonne soirée ?» S'enquit Astriid en sondant le saphir des iris de son cavalier. Loin d'y trouver l'apaisement que cette teinte océane lui évoquait généralement, elle lui trouvait la dureté de la glace. Refusant de se laisser envahir par l'aura peu amène de l'homme, elle lui adressa un sourire éclatant. Elle avait assez de chaleur pour deux et même s'il n'était pas aussi souriant que son précédent partenaire, au moins son esprit demeurait clair et ses jambes ne tremblaient pas. Son intermède avec Sif avait empli l'Ygdraë d'une félicité qui lui avait fait oublier son tango qu'elle jugeait presque de désastreux et elle se sentait prête à partager avec les invités son bonheur. Non, avec le monde entier. «Vous aimez Lagherta ? Je ne me lasse pas d'admirer ce ciel, il est si beau que je crois qu'il pourrait m'inspirer pour devenir poète ou peintre pour lui. Ou devenir une chanteuse ! Ah, mais je ne chante pas très bien. Et je me suis déjà essayée à la peinture, c'était un terrible échec. Par contre, j'adore escalader des arbres ! Et voyager ! Et jouer à des jeux avec mes amis ou avec mon Kinshalä ! Et vous, qu'aimez-vous faire ?»


Message V | 797 mots
Astriid est avec Érasme sur I Put a Spell on you (c'est extrêmement satisfaisant d'avoir mes deux persos exactement sur la même chanson, je vais aller dormir en paix).



| Le Bal des Masques | - Page 7 Aoyv
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4028
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Ven 08 Oct 2021, 21:17



Le Bal des Masques



J’avais demandé de quoi me laver l’index et le majeur et un petit sourire flottait encore sur mes lèvres lorsque je me débarrassai du linge visant à me sécher les mains. Bien. Cette fille avait eu le mérite de calmer légèrement mes nerfs. Jusqu’à quand exactement ? Je n’en avais pas la moindre idée.

Alors que je m’apprêtais à me mettre de nouveau en mouvement, je perçus une masse rousse arriver vers moi. Ma tête se pencha légèrement sur le côté, comme une perruche curieuse, devant un gâteau bien doré. « Avez-vous bu ? » lui demandai-je. Parce que, si elle avait bu, ce serait d’autant plus facile de l’attirer dans le labyrinthe avec moi. « Je sais que je n’ai pas à vous le dire. » Même si j’en mourrais d’envie. Voir le comportement des autres changer dès que je me présentais comme étant le Prince Noir avait un petit côté hautement jouissif. Certains ne me croyaient pas mais je réservais à ces derniers un traitement bien particulier. Dans un carnet, je notais systématiquement tous les outrages, même ceux qui n’étaient pas directs ni voulus par les individus. Et dès qu’un nom était inscrit sur les lignes du cahier, son propriétaire entrait dans ma liste de personnes à éliminer ou à torturer plus tard, demain ou après-demain. Un jour. « Astriid, donc. » Je lui souris. « Je suis libre, oui. » Ma précédente partenaire devait être en train de pleurer entre deux haies. Je l’oubliai néanmoins rapidement, trouvant la rousse bien plus intéressante. Il se dégageait de sa personne une aura que l’autre n’avait pas et, surtout… Surtout, cette joie de vivre m’intéressait. J’avais envie de la voir disparaître petit à petit. Elle était une bougie sur laquelle je désirais souffler, juste assez pour la faire vaciller. Et je voulais faire ça longtemps, avant de la voir s’éteindre.

Je pris sa main et enfermai sa taille dans ma paume. J’avais envie de la serrer. Elle me faisait un effet étrange. Je ressentais une impression de déjà-vu. Nous aurions été seul, j’aurais cherché à rendre sa chevelure folle. J’imaginais sans problème mes doigts s’enrouler autour de ses boucles et tirer dessus. Elle me rappelait légèrement Eméliana mais en beaucoup plus lumineuse. Cette sale garce… « Hum ? » Mes yeux revinrent à ma partenaire. Je souris, encore. « Vous allez peut-être trouver ça étrange mais je pensais à vous. » Et à son visage déformé par la peur et la douleur. Ses yeux verts devaient bien ressortir lorsqu’ils étaient remplis de larmes. « Vous me paraissez tout simplement heureuse et je n’ai pas l’habitude de croiser des gens comme vous. » Étais-je en train d’essayer de l’amadouer ? La chose ne me ressemblait pas. Généralement, je ne prenais pas de gants. Qu’est-ce qui m’y poussait ? La perspective de rendre jalouse Eméliana avec une autre rouquine ? Pas sûr. L’idée de lui souffler que j’avais envie de la voir brûler sur un bucher me vint naturellement mais je me retins. Pouvais-je être charmant plus de quelques secondes ? Je n’en étais pas certain mais cette créature fuirait si je l’acculais. Et, au contraire, je désirais qu’elle me mangeât dans la main, comme un moineau. Et une fois qu’elle ne se méfierait plus, je refermerais ma paume et serrerais, serrerais, jusqu’à ce qu’elle éclatât.

« Vous êtes bavarde. » lui dis-je, après l’avoir observée. La valse était une danse qui m’ennuyait. « J’aime… » Torturer les autres, forcer les femmes, dire des horreurs, les monstres… « Les chats. » Je ne les cramais pas, eux, c’était déjà ça. J’aimais leur façon de regarder le monde, comme s’il leur appartenait. « Et… » Je n’avais pas l’habitude de parler de moi. Généralement, avouer être le Prince Noir suffisait à créer la déférence et, à un Prince, on ne demande rien. « J’aime bien jouer de la musique même si, pour le moment, je n’ai le droit de jouer que du pipeau. » Je réfléchis. Qu’aimais-je ? À part être un Sorcier et servir Ethelba ? « Je pense que j’aime bien la couleur de vos cheveux. » Ce qui n’aurait certainement pas plu au précédent Empereur Noir. Je la fis tourner et la regardai. « Je n’essaye pas de vous complimenter indirectement. J’ai juste du mal à trouver ce que j’aime alors je cherche avec ce qu’il y a autour de moi. » Il n’y avait pas de chat mais il y avait bel et bien des musiciens et des roux. « Qu’est-ce qu’un Kinshäla ? » demandai-je. « Et vous… » Moineau, main. C’était dur de ne pas la critiquer, même implicitement. « Vous aimeriez voyager avec moi ? » Je pourrais l’amener dans l’une des résidences secondaires de la Couronne et en faire ma chose. « Et continuer à danser avec moi après la fin de cette danse ? Je préfère le tango. » Je lui souris. J’avais envie de la mordre.

823 mots
Erasme est avec Astriid  | Le Bal des Masques | - Page 7 943930617

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Sam 09 Oct 2021, 15:02




Ainsi était-ce. En s'éveillant des Songes, Léto ne pensait pas avoir à remonter ce fragment du royaume des Djinns. En tant que Souw, il ignorait presque tout des tribus secrètes, dont Ka'hella et Ka'Zedor. Ce ne fut qu'à son ascension qu'il prit conscience de la toute importance des rêves et des cauchemars. Il se souvenait tout particulièrement de son aventure onirique avec Miles, et depuis il avait l'impression que sa perception du monde changeait. Des fois, son entourage insinuait qu'il devait être une femme, ce qui avait tôt fait de le rendre perplexe. Il avait toujours été homme, jusque dans ses propres songes. C'était comme si son travestissement d'antan altéra tout discernement extérieur. Bizarre, certes, mais pas plus que son étrange lien avec une inconnue.

Laëth. Ce nom lui évoquait bien l'infinité du Désert, les relents du Désespoir. Si la révélation lui parût pénible – voire insupportable étant donné ce qu'il traversât – ses traits s'adoucirent au fil des palabres de la jeune femme. Elle était une Ange, née Belegad, à Bouton d'Or. Il se sentait capable de mettre en lumière la moindre de ses peurs, toutes ses activités favorites. Fugace mais pas moins limpide. Instinctivement, elle le faisait sourire, comme s'il se souvenait de leurs nombreuses interactions, de ses propres taquineries à son égard et de leurs angoisses communes. Comme une amie lointaine.

" Par chez moi, les rêves ont une symbolique capitale. " En outre, elle devenait importante pour lui.

L'Oni, le rituel hallucinatoire et hypnique des Kaori, avait dû provoquer cette connexion avec l'Aile d'Acier. Savoir la signification s'avérait être une autre paire de manches. L'espace d'une minime seconde, Léto fut tenté de l'amener à Zaowa pour l'étudier et comprendre le phénomène. Mais ce ne serait pas sage d'entreprendre une telle folie ; pas ce soir, en tout cas. Léto commençait à avoir quelques idées à l'égard de Laëth, des réflexions qui le poussaient à creuser un peu plus ce songe commun. Sa main caressait son propre menton, son index remontant le long de sa joue. Il la regardait presque comme un bout de viande. Heureusement qu'elle ne semblait pas chiche en confessions. Le fait était donc qu'elle en avait tout autant conscience que lui. Fascinant.

" Hmm… Est-ce que ça a une importance ? Elle ne serait pas la première à relever l'anomalie, ni la dernière, cela devrait presque devenir un jeu. Peut-être que je suis bien une femme. Peut-être même que je suis bien plus que cela. Les apparences pouvaient être si trompeuses. Vous en revanche, je sais pertinemment que vous êtes une femme… une grande guerrière. Ponctua-t-il en la désignant d'une main ferme, fidèle à son titre de Souriant. Vous êtes touchante. Il serait cruel de ma part de nier mon propre embarras… Enfin, non pas que je suis aussi perturbé, parce que c'est vous qui montrer de l'admiration à mon égard, mais plutôt que ce soit vous, enfin, je veux dire, nous avons affaire à un curieux phénomène, alors qu'on est censé être de simples convives masqués insouciants de l'identité de l'autre. Il demeura figé, puis se gratta les cheveux, faussement gêné. Je me suis de toute évidence encore égarée, n'est-ce pas ? " L'un des traits les plus proéminents chez le Sùlfr.

Au sein du miasme de Lagertha, l'Ange lui apparaissait comme un joli rayon solaire. Après Aimé, Léto découvrait de singulières connaissances, alors que les masques auraient dû tout restreindre. Heureusement que les Esprits jouaient le jeu du silence. Il voulait revoir Aimé et lui offrir cette danse promise. Il voulait revoir Laëth et glisser des perles bleues ou dorées dans les cheveux. Le Hǫfðingi passa une ultime main dans sa chevelure avant d'entraîner la Belegad en dehors de la piste, le temps de laisser aux autres le loisir d'enchaîner sur la prochaine danse. Il se faisait violence pour ne pas trop la toucher, comme pour lutter contre cette envie de vérifier sa matérialité, son existence.

" Même si notre aventure fut chimérique, notre rencontre ne représente pas le fruit du hasard. Il s'arrêta et pivota, impérieux, en sa direction. À vrai dire, j'ai le sentiment que passer un peu plus de temps avec vous m'aiderait à éclaircir ce mystère. Mais pas ici, pas maintenant. Une question lui trottait dans la tête depuis leurs retrouvailles, un reliquat de leurs derniers instants. Au gré de cette errance, aurais-tu retrouver ce que tu cherchais… ? "

Un long silence, l'expression interdite. La musique semblait éteinte, les invités absents. Plus il repensait à ces rêves à propos de Laëth, plus il remontait en son être de fortes émotions, telles que la déception, la solitude, peut-être bien la culpabilité aussi. Le Roi écarquilla soudainement les yeux, conscient qu'il venait de jeter un froid.

" Hahaha. Son rire était chaud. Me voilà à divaguer alors qu'on doit vous attendre. Il lui saisit la main pour la caresser du pouce et la fit remonter à quelques centimètres de ses lèvres, sans jamais la baiser. Elle dégageait toujours autant ces fragrances épicées. Ses iris bicolores la dardèrent. Je penserai à vous. Il relâcha cette douce pression entre ses doigts. Mais si tel est votre souhait… convenons d'un petit rituel, rien qu'à nous deux : dites simplement à voix haute que vous voulez me voir, et nous nous reverrons. Cela peut prendre quelques jours comme une poignée de secondes. C'était à la fois simple à exécuter et difficile à expliquer ; nul besoin de perdre davantage de temps. Vous n'aurez plus de doute sur mon identité comme ça. " La taquina-t-il avec un clin d'œil.

Laëth Belegad. Oh que oui, il allait s'assurer de lui retomber dessus tôt ou tard. Pour le moment, il l'abandonna au gré des festivités sur un dernier sourire, avant d'aller vérifier que ses enfants ne réalisaient pas de sombres desseins en son absence.


1016 mots ~
Léto est avec Laëth. Dernier post.




By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

~ Déchu ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 1018
◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Adam Pendragon
Sam 09 Oct 2021, 19:58



| Le Bal des Masques | - Page 7 Gu56

Le Bal des Masques


« Vous l’avez fait fuir… »

Et ma magie avec l’Ygdraë, ce qui était pénible parce que, maintenant, j’avais envie de me rouler en boule dans mon lit et de ne plus bouger. Même si je comprenais ce que les autres enduraient quand c’était moi l’Humain, ce n’était jamais agréable de le subir soi-même. Dans d’autres circonstances, avoir le désir d’hiberner n’aurait pas posé problème. Néanmoins, puisque nous étions au beau milieu d’une salle de bal, je ne pouvais pas me laisser aller à une sieste improvisée au beau milieu de la piste de danse. Si j’aurais bien invoqué ma Bague pour cesser de subir comme un crétin, la proximité de l’Enfant de Sympan ne me le permit pas.

Comme pour me donner contenance, je fis quelques mouvements, en bougeant mes épaules légèrement. Je réprimai un frisson et tournai enfin les yeux vers Mancinia Leenhardt. Je lui souris, en constatant qu’elle était en rouge.

« Attendez-moi là, d’accord ? »

Je fis quelques pas, pour me soustraire à son « pouvoir », et fis apparaître ma Bague dans ma main. J’enfilai l’anneau, la partie amusante de ma personne disparaissant presque sous un flot de sérieux. Au moins, ça m’éviterait d’être désagréable. Je ne connaissais pas spécialement la Matasif mais j’étais curieux la concernant. Comment une femme aussi vieille pouvait-elle être encore vierge ? Le fait me dépassait totalement et je lui aurais volontiers poser la question, si j’étais resté un Déchu. Je lui aurais aussi proposé de la tirer de son expérience inexistante, de l’entraîner à muscler son périnée autour de moi et ce genre de choses qu’elle n’aurait probablement pas apprécié. Dans ma tête, c’était une coincée. Cependant, je n’avais aucune preuve qu’elle soit réellement pure. C’était ce qu’on disait et ce qu’on disait n’était pas toujours vrai. Pour le reste, je ne croyais pas lui avoir déjà parlé plus que ça.

« Toutes mes excuses. Je voulais que nous soyons tous les deux sur un pied d’égalité. Je préfère être une épine dans celui des danseurs que vous en soyez une dans le mien. »

Je pris sa main et laissai ma main toucher sa taille pour la guider dans la valse. Je n’allais pas parler d’Astriid. Mon envie de la tenir sur mes genoux s’était transformée, en même temps que mon appétit sexuel était devenu néant. Je n’en étais pas exempt. Il était simplement plus restreint et circonstancié. Et la vulgarité m’écœurait.

« Pour être honnête, je n’aime pas faire mille révérences. Les titres et tout ce qui s’en suit m’agacent. J’aime bien avoir des relations simples avec les gens. »

Et j’étais un bon diplomate, dans le sens où, après un petit passage dans mon lit, le lien se créait presque tout seul entre mes collaborateurs et moi-même. C’était difficile de dire « vous » sérieusement à une personne qu’on avait baisée pendant des heures. Il y avait toujours un petit côté amusant à se vouvoyer. C’était comme un jeu de dupe.

« Donc, si ça ne vous dérange pas, je vous appellerai juste Mancinia. »

Je souris. Je voulais aborder le sujet qui me brûlait les lèvres. La lettre avait été explicite au sujet de l’Humaine. L’individu qui m’avait écrit, et qui n’avait pas signé sa missive, la connaissait et me connaissait ou, du moins, pensait nous connaître. Pour lui, j’avais envie de me taper la Marquise et il me donnait une occasion de le faire. En assortissant nos tenues, c’était un point commun qui pourrait nous rapprocher. Je connaissais l’astuce. C’était le b a ba de toute relation sociale : dire « Moi aussi » à un argument, trouver des choses en commun, vraies ou fausses. En somme : de la manipulation sociale. Ce n’était pas malveillant en soi. Tout dépendait de l’utilisation faite. Enfin… Je n’aimais pas trop m’intéresser à ces théories. J’en sortais souvent désillusionné. Je préférais agir comme je le sentais et laisser les choses se faire seules. Ce n’était pas mon problème si je faisais naturellement ce que des chercheurs avaient mis du temps à théoriser.

« Je pense que nous avons un ami en commun… Ou quelqu’un qui croit être notre ami. Je vais être honnête avec vous : cette personne est convaincue que j’ai envie de vous mettre dans mon lit. »

Je la fis tourner.

« Si elle est convaincue de ça me concernant, je me demande de quoi est-ce qu’elle est convaincue venant de vous. Je suppose que vous n’avez pas envie de coucher avec moi, n’est-ce pas ? »

Alors pourquoi nous réunir ? Bonne question.

761 mots:


| Le Bal des Masques | - Page 7 Ezpg
| Le Bal des Masques | - Page 7 1844408732 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34469-adam-pendragon
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2365
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Sam 09 Oct 2021, 23:00

| Le Bal des Masques | - Page 7 Oeln
by Akiya Kageichi
Le bal des masques
Astriid





«Votre entourage n'a pas l'air très sympathique.» Estima Astriid, compatissante. «Peut-être devriez-vous rechercher la compagnie d'amis ? Tenez, à compter de ce soir, je vous offre mon amitié. Ne prenez pas ça pour de la pitié mais plutôt comme mon remerciement pour avoir accepté de danser avec moi. En un sens, vous avez contribué à me rendre heureuse en me permettant de passer un bon moment et je ne crois pas que l'amitié, ce soit beaucoup plus que ça. Passer du temps ensemble, se raconter ses secrets et ses espoirs, rire ensemble et se consoler mutuellement. Ce sont les choses simples qui sont les plus importantes. Et vous verrez que vous aurez rapidement plus l'habitude de voir des personnes heureuses autour de vous !» Affirma gaiement l'Ygdraë. Sous son masque fourmillait un monde d'idées pour faire naître cette petite étincelle de joie dans le coeur des autres et qui résonnait en elle comme une flamme trop forte pour une seule personne. Il en fallait peu pour qu'elle entraîne hardiment dans son sillage tous ceux qui avaient le malheur de se laisser faire.
«Oui, on me le dit souvent.» S'amusa-t-elle sans en paraître désolée pour autant. Elle se tut ensuite, bien que l'envie d'intervenir à chacune de ses énumérations soit si forte que ses doigts se mirent à pianoter sur son épaule. Face à ses efforts, elle ne put s'empêcher de rire. «Vous pouvez me complimenter vous savez, ce n'est pas interdit et ce n'est pas désagréable pour moi.» Fit-elle malicieusement. Profitant qu'elle refaisait face à son partenaire, la Sylvestre se pencha et chuchota : «Ceux et celles qui vous disent que la flatterie est vaine sont des menteurs. Je pense qu'on réussit davantage avec un seul compliment qu'en faisant usage de la force. Bien que, maintenant que j'entend ces mots sortir de ma bouche, cela ressemble fort à de la manipulation. C'est un peu fourbe, certes, mais il n'y a aucun mal à dire du bien de quelqu'un, n'est-ce pas ?» L'air embêté malgré tout, Astriid resta songeuse quelques secondes avant de lui répondre. «C'est un petit animal bleu, très turbulent mais adorable ! Il peut se cloner et se téléporter et ça lui permet de faire énormément de bêtises. Mais c'est en quelque sorte grâce à lui que j'ai pu rencontrer mon cavalier pour ce bal alors je ne lui en veux pas.» Bien au contraire, Astriid sentait ses pommettes se réchauffer à la pensée qu'elle avait désormais le loisir de voir Lucius quand bon leur semblerait. Cela ne plairait pas à Raïm mais que ce soit le cas ou non, le Braskä devrait un jour se résoudre au fait que l'étourdie jeune fille qui avait quitté Melohorë se muait peu à peu en une jeune femme dont l'obstination ne faisait que s'accentuer avec l'âge.
Son attention revint sur son cavalier et le masque emporta une partie de sa stupéfaction lorsqu'il l'interrogea sur le voyage. Interdite, l'Ygdraë croisa son regard, y cherchant une trace d'humour et quand il mentionna le tango, elle fit la moue. Si la magie sylvestre qui pulsait dans ses veines lui permettait de comprendre toutes les langues, le langage langoureux de cette danse était de ceux que l'Ygdraë ne maîtrisait qu'à grand peine. «Si c'est avec vous, je peux retenter l'expérience.» Finit-elle par répondre à contrecœur. Le souvenir des mains audacieuses d'Adam sur ses cuisses et ses lèvres sur sa gorge lui revinrent en mémoire et ses pas perdirent la mesure de la valse. Rougissante, elle se reprit maladroitement en s'excusant à mi-voix et ses prunelles s'égarèrent sur les côtés, comme à la recherche du coupable de ses tourments, avant de virer à nouveau sur son cavalier, bien plus tolérable. Elle l'observa en silence puis pencha la tête sur le côté, les sourcils soudain froncés. Ses doigts quittèrent son épaule pour venir s'arrêter à quelques centimètres de la joue du jeune homme. Hésitante, sa main restait suspendue dans les airs. «Je n'avais pas vu mais vous êtes blessé. Je peux vous soigner, si vous le souhaitez. Un si joli visage, quel dommage.» La musique se tut et Astriid s'immobilisa sans faire mine de s'écarter. La main de son cavalier était chaude et ferme et elle ne voulait pas la lâcher. Pas tout de suite. Autour d'eux, les danseurs se séparaient pour se trouver d'autres partenaires mais elle ne quittait pas son cavalier des yeux et elle s'entendit articuler à voix basse, comme si elle ne lui parlait pas vraiment. «En fait, vous ressemblez fortement à... Non, je me trompe sûrement avec le masque. Mais tout comme lui, j'ai la forte impression de vous avoir déjà rencontré, dans une situation similaire.» À la différence qu'elle ne cherchait pas à s'enfuir. Elle secoua la tête imperceptiblement, comme pour se moquer d'elle-même. «Ma foi, ce doit être le champagne, je dois surestimer ma capacité à le supporter.» Une nouvelle mélodie filtra à travers les jardins et l'Ygdraë laissa passer quelques secondes le temps d'en apprécier le rythme. «Il semblerait que ce soit à nouveau une valse.» Dit-elle sur un ton d'excuse mais sans réussir à masquer son soulagement. «Si je parviens à vous faire aimer la valse, m'offrirez-vous votre nom ? Après tout, nous sommes amis désormais non ?»

Message VI | 934 mots
Astriid est avec Érasme sur I Put a Spell on you puis sur le début d'A Thousand Years. Elle parle beaucoup, désolée.  (:5:)




| Le Bal des Masques | - Page 7 Aoyv
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4028
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mar 12 Oct 2021, 20:37



Le Bal des Masques



Un sourire se dessina sur mes lèvres. Elle m’offrait son amitié. Très bien. Si elle m’offrait son amitié, je lui prendrais le triple. Je prendrais son corps, je prendrais son esprit, je prendrais son cœur. Et lorsque je me laisserais, je briserais chaque parcelle de son être. Ou peut-être la détruirais-je avant ? M’encombrer de choses inutiles simplement pour montrer que je pouvais être fourbe et patient me paraissait idiot. Pourtant, peut-être voulais-je connaître la sensation d’être aimé plus que ce que je méritais. Je n’en étais pas certain. Me refreiner me demandait des efforts que je n’avais pas l’habitude de fournir. La fin serait-elle à la hauteur de mes espérances ? Je n’étais pas patient. Si je pouvais la torturer rapidement, ça me satisferait amplement. De la pitié. Cette naïve petite chose rousse n’avait aucune idée de celui que j’étais. J’inspirais rarement de la pitié.

Je me retins de grimacer lorsqu’elle avoua que j’avais contribué à son bonheur. Non. Je n’allais pas pouvoir tenir. Pas devant cette idiote qui pensait que je pouvais rendre les gens heureux. Peut-être le pouvais-je, mais je n’en avais aucunement l'envie. Y penser me révulsait. Je désirais que mon entourage souffrît. Je désirais que mes sœurs fussent à moi. Je désirais que mes amis me craignissent. Et lorsque je me marierais, je violenterais mes femmes et les ferais souffrir. Je n’étais ni fait pour aimer ni fait pour être aimé. Du moins, pas au sens de l’amour comme beaucoup l’entendaient. « Vous ne m’avez pas encore confié vos secrets. » dis-je, soudainement inspiré. Sous la torture, elle parlerait peut-être davantage.

« Vous êtes très fourbe, Astriid, c’est vrai. » Autant qu’un lapin blanc. À trop agiter ses mignonnes petites oreilles devant mon nez, j’allais finir par les lui couper. C’était déjà un miracle que j’arrivasse à tenir aussi longtemps dans un autre rôle que le mien. « J’imagine que non, même si on dit rarement du bien de moi. » Parce que ceux qui en disaient, comme elle, étaient tout simplement sots. « Cet animal et moi avons un point commun. On ne cesse de dire que je suis turbulent. Mais je ne suis pas bleu. » Je n’aimais pas le bleu. Mes yeux l’étaient et je trouvais cette couleur détestable, trop proche de la magie des Magiciens. Ce que j’aimais, c’était le rouge, comme le sang qui coulerait de sa poitrine lorsque je lui aurais arraché le cœur. J’avais envie de serrer ses organes entre mes doigts, de sentir la douceur de ses poumons et de son foie. Et ceux de son cavalier inconnu, également. Il valait mieux que je ne demandasse pas qui était l’heureux élu. Un ordre était si vite donné et la disparition soudaine et inexpliquée d’un invité pouvait très bien être maquillée. Je n’aimais d’ailleurs pas le mot « retenter ». Je n’aimais pas partager mes jouets. Je lui pardonnais pour cette fois la mention implicite d’autres et ses rougeurs inexpliquées mais je ne serais pas toujours aussi clément, surtout qu’elle n’avait pas répondu à ma question concernant les voyages.

Je ne bougeai pas lorsqu’elle approcha sa main. « Non. Ne me soignez pas. Je me suis battu pour gagner ma cavalière. » Enfin… J’avais surtout attenté moi-même à mon intégrité physique. Je fronçai les sourcils lorsqu’elle évoqua ma ressemblance avec un autre mais ne dis rien. « Vous ne devriez pas boire en ma compagnie. » lui conseillai-je, étonnement plus adulte que d’habitude. Pourtant, je ne pensais qu’à cette femme étendue au sol, morte. Cette vision m’apaisait, m’aidait à conserver un semblant de calme. « Oui, il semblerait. » grognai-je, en entendant les premières notes de valse s'élever. « Je n’aime pas l’amour. » avouai-je. J’aimais la possession, le contrôle et la soumission de l’autre. « Vous n’avez pas envie de connaître mon nom. » murmurai-je, en m’approchant davantage d’elle. « Vous ne voulez pas me connaître. » Sur ces mots, j’impulsai la valse, cette danse si chère aux Mages Blancs. Ce que j’aimais, dans le tango, c’est qu’il pouvait aussi se prêter à un assassinat lent. Combien de fois m’étais-je imaginé tuer ma partenaire lors de nos nombreuses cessions de répétition ? Mes doigts sur le cou de ma victime n’auraient eu qu’à se serrer. En théorie, parce qu’il fallait une certaine force pour tuer une autre personne à mains nues. Néanmoins, je savais qu’au cœur du Temple de Rhéa Latia, je pourrais pratiquer toujours plus. La mort me fascinait et il était toujours utile à un Sorcier d’être entouré de cadavres. « Y a-t-il quelqu’un dans votre vie ? » demandai-je, en approchant la main qui devait normalement tenir sa taille de son visage. « Vous devez avoir beaucoup d’amis si vous adoptez toutes les personnes que vous rencontrez. Et pourquoi rougissiez-vous lorsque l’on parlait de tango ? Un homme vous a-t-il mise mal à l’aise ? » Parce que j’allais tuer le concerné si tel était le cas. Je la lâchai pour me placer dans son dos et continuer la valse ainsi. « Astriid. » murmurai-je. « Puisque nous sommes chez les Sorciers, dîtes-moi, que pensez-vous du mal ? » Ma main balaya une mèche de cheveux proche de son oreille. Je désirais tirer dessus. Je regrettais mon comportement, ce semblant de gentillesse. Je me dégoûtais, même si c’était à dessein. « Est-ce qu’il vous fait peur ? » Je souris. « Ou est-ce qu’il vous attire ? »

901 mots
Il est sage | Le Bal des Masques | - Page 7 943930617

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2365
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Dim 17 Oct 2021, 17:40

| Le Bal des Masques | - Page 7 Oeln
by Akiya Kageichi
Le bal des masques
Astriid




Astriid observa un silence choqué. Comment pouvait-il ne pas aimer l'amour ? C'était impensable. Machinalement, ses pieds imprimèrent le mouvement régulier de la valse mais elle ne quittait plus son cavalier des yeux. Que cherchait-il ? Pourquoi jouait-il au mystérieux ? Était-il réellement quelqu'un d'influent qui profitait du bal pour s'évader d'un quotidien loin des gens normaux ou jouait-il de l'anonymat des masques pour renforcer la confusion autour de lui ? Il n'avait pas besoin de ça pour avoir la pleine et entière attention de l'Ygdraë. Une moue boudeuse ourla sa lèvre inférieure. «Je pense que je suis la mieux placée pour savoir ce que je veux.» Rétorqua-t-elle plutôt fraîchement en se reculant en même temps qu'il s'approchait. À attiser ainsi sa curiosité, c'était l'agacement qu'il récoltait et ses inflexions autoritaires commençaient à la contrarier, il lui rappelait Raïm qui ne cessait de vouloir la tempérer, mais dont les efforts résultaient toujours en l'effet inverse de ses attentes.
«Peut-être n'aimez-vous pas l'amour car vous n'avez jamais été amoureux. La peur de l'inconnu peut-être ?» Ajouta-t-elle finalement, incapable de ne pas rebondir sur sa confession. Elle s'interdit d'éviter sa main s'égarant vers son visage, levant au contraire le menton, ses prunelles vertes étincelant de défi. «Vous êtes bien curieux.» Et indiscret, comme un enfant qui poserait ses questions sans filtre. C'était difficile à dire avec le masque mais elle l'estimait plutôt jeune, malgré sa taille. Sentant une pointe de culpabilité percer sa défense, elle adoucit le ton de sa voix. «Il n'y a personne, non. Mais comme vous l'avez deviné, j'ai beaucoup d'amis.» L'Elfe orienta son visage vers le ciel mouvant. Les étoiles flottaient au milieu de la faune nuageuse et elle tendit son index dans leur direction. «Autant que les étoiles tout là-haut ! C'est grâce à elles que je n'ai pas peur la nuit, je ne suis jamais seule.» Elle rit. «Vous pourriez être une étoile vous aussi.» Affirma-t-elle avec bienveillance avant de poursuivre non sans qu'une trace d'humour altère sa voix. «Et comme je ne connais pas votre nom, vous serez Monsieur Étoile ! Sauf si vous avez une meilleure suggestion ?» Elle réfléchit à ses autres interrogations. «Plus j'y repense et plus je me dis que j'ai rêvé cette danse ou que c'est mon imagination qui me jouait des tours.» Elle-même ne croyait pas à ses propres mots. Le Déchu n'avait pas brillé par sa subtilité. Qui savait jusqu'où ses mains exploratrices auraient pu aller s'ils n'avaient pas été en public ? Elle préféra ne pas s'attarder sur la question.
Son cavalier était désormais dans son dos et son souffle chatouilla sa nuque, éveillant un frisson le long de son échine. La mélodie rêveuse de la valse berçait leurs mouvements mais l'enchantement fut brisé par l'interrogation susurrée à son oreille comme un poison. «Le mal ?» Décontenancée, elle resta silencieuse un moment. Le mal était le mal, il n'y avait rien à dire de plus. Certains peuples étaient au service des ténèbres et les entretenaient, elle en était consciente, jusqu'à un certain degré. Sans y avoir été confrontée, toujours douillettement protégée, d'abord par les arbres centenaires de Melohorë, puis par Raïm, l'idée qu'elle se faisait du mal manquait de substance, elle était vague, réduite à quelques lignes d'histoire jetées sur ses manuels scolaires. La souffrance engendrée ne la fascinait pas et elle n'avait jamais souhaité approfondir ses recherches. Ne pas savoir était plus confortable. Elle secoua la tête. Elle n'aimait pas le tour que prenait la conversation. «Il n'y a rien d'attirant dans la cruauté. Sans vouloir insulter ceux qui nous invitent chez eux, je pense qu'il est malsain de tirer du plaisir du malheur des autres. Et je crois qu'au delà du mal, c'est ceux qui s'y complaisent qui m'effraient.»
L'Ygdraë pivota sur elle-même pour se retrouver à nouveau face à son partenaire et ce fut elle qui initia un rapprochement. La valse aussi savait jouer avec la proximité, avec une tendresse qu'on ne trouvait pas dans le tango. Ses doigts effleurèrent le haut de son torse avant de venir envelopper légèrement la base de son cou et l'autre vint se replacer dans la paume de son cavalier. «Mais si j'ai peur, je n'ai qu'à tenir votre main comme ceci, et à me laisser guider, et je sais que tout ira bien.» Elle ne souhaitait pas l'interroger en retour. Elle pressentait que la réponse ne lui plairait pas. Elle sondait son visage mais ne voyait que les ombres énigmatiques qui se jouaient sur son masque alors qu'ils tournoyaient. Toutes ses mises en garde lui revenaient à l'esprit, jouant avec ses doutes, forçant leur chemin jusqu'à la compréhension. Neah avait raison. Il avait toujours eu raison. Ses lèvres se pincèrent. «Et si par hasard, vous faisiez partie de ceux qui sont attirés par le mal, alors, il ne me resterait pas beaucoup de choix.» Fermement, elle rompit le contact entre eux et s'échappa d'un pas gracieux en tournant, ses doigts toujours reliés à ceux de sa nouvelle étoile, avant de revenir plus lentement, presque avec répugnance. Elle baissa les yeux et les ferma. Le sérieux ne lui réussissait pas. Elle préférait rire à la vie, que les jours soient gris ou ensoleillés, peu importait. Les commissures de ses lèvres frémirent et elle leva finalement un sourire lumineux vers lui, presque trop éclatant pour être sincère. «Mais qui s'en soucie ? Je n'en ai pas le temps, ni l'envie de m'en préoccuper. Je suis trop occupée à m'amuser et à essayer de vous faire aimer la valse. Comment je m'en sors ? Est-ce que vous sentez votre coeur battre un peu plus vite ?»

Message VII | 1017 mots
Sa patience est remarquable, on lui donnera une image pour comportement exemplaire. | Le Bal des Masques | - Page 7 1266825537



| Le Bal des Masques | - Page 7 Aoyv
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4028
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Dim 17 Oct 2021, 20:39



Le Bal des Masques



« Non. » laissai-je passer, tout bas, d’entre mes lèvres. Elle ne le voulait pas. Parce que dès qu’elle saurait, elle ne souhaiterait plus rester à mes côtés. Si elle le désirait encore, alors il n’y aurait que deux conclusions possibles : elle était soit folle soit stupide. Je me visualisais parfaitement, contre elle, les mains autour de sa gorge. Je pouvais voir, clairement, mes doigts parcourir son corps dans une griffure douloureuse. Je voulais la posséder, l’acculer. Je me la figurais facilement comme un petit lapin, dans un grand labyrinthe. Derrière elle, je me tiendrais toujours. Je marcherais, un couteau dans la main. J’avancerais, lentement, en écrasant des brindilles à dessein, pour la faire sursauter. Elle apprendrait à me craindre. Elle me fuirait mais je la rattraperais. Je voulais qu’elle eût peur. Je voulais qu’elle me fuît, lorsque le moment serait venu, tout en sachant que jamais elle ne m’échapperait. Et c’était la raison pour laquelle je devais continuer de jouer ce jeu, pour la briser avec d’autant plus de facilité dès qu’il me serait possible de le faire. Moi aussi, j’avais l’impression de l’avoir déjà vue, d’avoir manipuler son corps, de l’avoir fait frôler le mien. Son odeur me semblait familière, tout comme les courbes de sa silhouette et ses yeux. Elle me faisait de l’effet et, cet effet, me rendait aussi désireux qu’étrangement patient. Patient, vraiment ? Non, parce que je perdais pied petit à petit, en l’imaginant se débattre et crier. Elle faisait trembler d’excitation mon instinct maléfique, l’aiguisait et l’aidait à croître. « Je ne suis pas le seul à être curieux. » lui dis-je. Après tout, elle désirait connaître mon identité. Je ne la lui donnerais pas. « Monsieur Étoile... » répétai-je. Cette fille n’était pas normale. Elle parlait trop et débitait des niaiseries que personne n’avait jamais osé proférer en ma présence. Peut-être souffrait-elle d’un handicap quelconque ? Ou peut-être était-ce simplement le propre des gens trop bénéfiques ? « Il est hors de question que vous m’appeliez ainsi. Contrairement aux étoiles, je ne brille pas dans la nuit. » J’étais la nuit et, les étoiles, gâchaient mes ténèbres. « Vous ne retrouverez jamais votre chemin en me regardant. » Parce que je voulais la perdre dans les plus sombres forêts. Je désirais qu’elle s’écartât de son petit sentier de graviers blancs.

« Oui, le mal. » répétai-je, pour la forme. Ce n’était pas très prudent de tourner le dos au Prince Noir. Si la réponse ne m’étonna pas, ce fut la suite qui m’interloqua. Alors c’était ça ? Elle était réellement persuadée que je n’avais rien à voir avec le mal. Un sourire apparut sur mes lèvres. Oh, si elle savait. Oui, si elle savait les projets que j’avais pour elle… Mon regard s’accrocha au sien. Mon petit lapin, trop gentil pour son propre bien. À voir le bien partout, elle allait se faire couper la queue, et les oreilles, et les pattes. « Tout ira bien. » répétai-je, d’un ton égal. Intérieurement, pourtant, j’étais à la fois incrédule et émerveillé par cette capacité à faire confiance à autrui. Le fait que mon visage fût à moitié dissimulé aurait dû l’alerter, même s’il s’agissait de la norme, ce soir. « Revenez. » susurrai-je, lorsqu’elle brisa le contact. « Je ne suis pas attiré par le mal. » J’étais le mal, une vilaine plante carnivore qui n’attendait qu’un petit papillon pour refermer sa large bouche remplie d’aiguilles. « Je crois que je suis malade. » lui répondis-je. « Mon cœur bat plus vite, oui, mais je ne suis pourtant pas persuadé que la danse y soit pour quoi que ce soit. » Je la regardai. Puisqu’elle aimait les niaiseries, autant continuer sur la lancée. C’était la première fois que je manipulais quelqu’un et je n’étais pas sûr d’être très bon dans l’exercice. Néanmoins, le sujet était particulièrement naïf. Si elle s’était montrée plus virulente, plus emplie de doutes, je n’aurais probablement pas insisté. Cependant, ce n’était pas le cas. Elle me créait un boulevard. « Je n’ai pas envie d’être votre ami. » finis-je par avouer, alors que les notes se faisaient moins présentes. Je l’attirai à moi doucement et me penchai pour déposer un baiser sur sa joue, proche de ses lèvres. « Et je suis heureux de savoir qu’il n’y a personne dans votre vie. » Je m’écartai et fis un léger signe de la tête. « Nous nous reverrons. » affirmai-je, sûr de moi, avant de m’éloigner. Nous allions nous revoir parce que j’allais mandater des espions pour la faire surveiller. Je connaîtrais tout d’elle et, dès que j’aurais le désir de croiser sa route, je me déplacerais jusqu’à elle en feignant le hasard. C’était elle, l’étoile. Et je la poursuivrais jusqu’à ce qu’elle s’éteigne.

788 mots
Erasme termine sa danse avec Astriid. Sa prochaine c'est donc Bust Your Windows avec Lancinia  | Le Bal des Masques | - Page 7 943930617

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 412
◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
Adriæn Kælaria
Mer 20 Oct 2021, 15:48

| Le Bal des Masques | - Page 7 4yi9
Image par Inconnu
Le Bal des Masques



« C’est ça ouais ! J’en ai rien à foutre ! » cracha Læn, ses sourcils tellement froncés que ses yeux n’étaient plus que deux fentes d’insolence pure et idiote. Porté par la crainte autant que par la colère, il tourna les talons sans demander son reste. Elle était une Princesse Noir ? Tant mieux, il n’en avait rien à faire de cette pimbêche ! Elle voulait le faire arrêter ? Qu’elle essayât ! Il ne se laisserait pas faire ! Il se battrait ! Et s’il fallait cogner des Sorciers, il le ferait ! En réalité, si Eméliana Salvatore décidait de le faire arrêter, il n’aurait aucune chance de s’en sortir et d’échapper à la garde. Læn était stupide et quand la rage l’atteignait, il ne réfléchissait plus. Cette fille éveillait le pire en lui. « Johannês ! » cria Adriæn. « Reviens ! » C’était un ordre mais l’ordre resta sans réponse. Læn était têtu et il voyait rouge, actuellement. Il était hors de question qu’il dansât avec la rousse. Il la détestait. Ce n’était pas elle qui allait décider de ce qui était bon ou non pour lui ! Il n’obéissait pas à ces connards de nobles ! Il s’en foutait de ses titres, de son rang, de la couleur de sa culotte ! Il obéissait aux gens qu’il estimait. Ce n’était pas le cas de cette pétasse. Que croyait-elle ? Que le monde était à ses pieds ! Peuh ! Il allait lui cracher dessus s’il la croisait de nouveau ! Et il l’étranglerait ! De toute façon, elle était moche ! Sale vipère dégénérée !

Adriæn inspira par le nez, soudainement très las et agacé. Son ami s’était enfui en le laissant dans une situation plus que périlleuse. Dans son imaginaire, Eméliana était tel un dragon, un dragon maigre qui, pourtant, rien qu’en ouvrant la bouche, pouvait souffler sur lui des flammes semblables à celles qu’il était possible de trouver en Enfer. Il se sentait obligé de s’excuser pour Læn. À moins que… Il émit un bruit semblable à un rire mais qui n’en était pas un. Le son montrait simplement sa moquerie. « Il ne faut pas lui en vouloir. Il n’a jamais été très courageux. Vous lui avez fait peur, d’où la réaction disproportionnée. » Il humecta ses lèvres. « Ce n’est pas vraiment mon ami. En réalité, c’est un handicapé. Je reste avec lui parce qu’il m’est utile. » susurra-t-il, en essayant de construire correctement son mensonge. « Son père est Duc chez les Magiciens. J’aime croire que me rapprocher du pouvoir me mènera loin, même s’il faut, pour ça, aider les abrutis comme lui. Son père pense que j’ai une bonne influence sur lui. Il m’a confié, un jour, qu’il aurait été bien incapable de montrer son fils en société sans avoir honte, si je n’étais pas intervenu. En même temps... Il n'y a qu'à le regarder pour comprendre qu'un truc cloche chez lui... » Duc était peut-être un peu trop osé. Néanmoins, maintenant qu’il l’avait prononcé, il ne pouvait plus se dérober. Soit elle le croyait, soit elle ne le croyait pas. Il espérait que l’ombre de la figure paternelle d’un Duc l’empêcherait de les envoyer dans le plus sombre et effroyable cachot d’Amestris. « Je me sens cependant redevable envers vous… »

L’Ondin s’approcha de la Sorcière et lui prit la main. « Dansons et discutons de la suite, vous voulez bien ? » L’idée de se la mettre dans la poche ne cessait de le hanter. Il n’aimait pas beaucoup les Mages Noirs, comme si l’information était inscrite dans ses gènes, mais elle était proche de la Couronne Noire. Il n’avait rien à lui offrir, il le savait. Elle avait tout et lui rien. Néanmoins, il était un homme et elle une femme. Il y avait toujours ce pan là à explorer. Avant d’envisager de la mettre dans son lit et de la faire chanter ensuite - ou carrément de la foutre enceinte pour forcer un mariage, il devait trouver un moyen de les rapprocher. « Que diriez-vous de nous venger de lui ? Après tout… Il m’a mis dans l’embarra pour la centième fois depuis que nous nous côtoyons et il ne fait pas honneur à votre rang. On pourrait l’humilier… » Il s’arrêta. « Je pourrais lui faire ce que vous désirez devant vous ? » Ainsi, il laissait libre cours à l’imagination de la Sorcière. Lui, il n’avait qu’une envie : abuser sexuellement son ami. Seulement, il ne savait pas ce qu’elle penserait, elle. Rien ne l’empêchait d’accepter un pacte et de ne pas le respecter. Il ne mettrait simplement plus les pieds sur les territoires sorciers de sa vie. « Il faudrait que ça ait l’air forcé. Je ne veux pas perdre l’amitié du Duc. Je suis bon comédien. » Pas vraiment mais il s’entraînait.

810 mots

nastae :



| Le Bal des Masques | - Page 7 4p2e
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38724-adriaen-kaelaria
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3851
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Ven 22 Oct 2021, 07:11




Le Bal des Masques

En groupe | Priam



Le pouls de Priam crissait comme un vieux plancher auquel chaque pas arrache un gémissement de douleur. Piétiné, raboté, poli, creusé ; à chaque pression, il couinait sombrement. Il évitait de regarder Aliénor, parce que cela lui faisait l’effet de se planter des clous en plein cœur. Sa langue avait un goût amer de renoncement, qui lui enflammait la gorge et lui brûlait les viscères. Il ne voulait pas renoncer, pourtant. Il aurait voulu fendre les flots de danseurs, la ravir à son cavalier, et l’emmener avec lui. Si elle l’avait souhaité, ils auraient pu se cacher. Au moins un temps. Pas toujours, parce qu’il ne pouvait pas jeter son existence dans la gueule de l’abandon et de l’oubli, mais quelques temps auraient peut-être été suffisants – en son for intérieur, il savait que non. Sitôt qu’il aurait remis les pieds dans le monde, on l’aurait sans doute fait exécuter comme le vulgaire voleur qu’il serait. Ces pensées-là ne faisaient qu’alimenter sa souffrance. Peut-être que Laëth avait raison et que, même si rien n’était garanti, il fallait espérer que le Grand Chaos proposât à son Épouse Maudite de rejoindre parfois cet homme qui ne pouvait que l’aimer sans la toucher ? C’était un rêve stupide. L’Espoir permettait de vivre jusqu’à ce qu’il ne décidât de s’allier à la Mort.

De temps à autre, il jetait des coups d’œil à la dérobée à sa sœur et à l’Empereur Noir. La haine qu’il ressentait n’en était que décuplée. Comment un seul homme peut-il autant s’accaparer ce qui comble votre vie ? Comment pouvait-il, lui, avoir et Aliénor, et Za, et leur fille, et avoir manqué Laëth de si peu ? N’y avait-il vraiment rien de personnel ? Comment croire au hasard quand les coïncidences s’empilaient péniblement aux pieds de son inatteignable trône ? Comment pouvait-il supporter de se laisser déchirer le palpitant par un homme qui n’en avait pas ? Par un Sorcier ? Par un Empereur Noir ? Les graines de la discorde germaient en lui comme autant de raisons d’assassiner le Roi. Il ne le ferait pas, pourtant. Pas tout de suite et sans doute même jamais. C’eût été trop personnel et pas assez raisonné. L’Ange ferma les yeux et pinça l’arête de son nez entre son pouce et son index. Puis, il se détourna brutalement et se dirigea vers le buffet.

Sur son passage, on le regardait. Il était l’un des seuls dont l’identité brillait dans la nuit. Un des cavaliers de l’Empereur. Celui qui était venu avec l’une de ses épouses. Les rumeurs magiciennes raffolaient de sa supposée histoire avec la Comtesse Vaughan. Depuis le Fessetival, leur proximité ne faisait plus aucun doute. Elle s’était confirmée à la Galette. Et désormais, ils apparaissaient ensemble à un bal ? L’attrait pour les Magiciens devait être de famille. Ils y trouvaient peut-être le raffinement et la délicatesse qui leur manquaient à Bouton d’Or. Mais lui, le malheureux ! Il ne pouvait filer le parfait amour avec la Fille au Chapeau. Il n’avait pas la chance de sa sœur. Et puis, les racontars s’attarderaient sur cette soirée, et ils s’interrogeraient sur les raisons qu’avaient eues l’Aile d’Acier et l’Ange de Volatys pour ne pas venir ensemble. Ils se demanderaient qui était cet Ange blond qui l’avait accompagnée, et se souviendraient des murmures au sujet de la Marquise et du Baron. Plus tard, ils apprendraient le Lien qui bridait les cœurs d’Adam Pendragon et de Laëth Belegad. Et puis ils regarderaient la fratrie avec un mélange de curiosité, d’excitation, d’impatience et de crainte, à l’image des hyènes qui observent le lion mourir, avides de se jeter dessus et peureuses à l’idée qu’il ne soit pas tout à fait éteint.

Priam serra son poing autour de sa coupe de champagne. Un craquement ramena sa conscience au présent. « Merde. » lâcha-t-il en posant les yeux sur le verre, dont les courbes se striaient d’une longue fente. Il ferma les yeux, puis soupira. Avalant d’une traite son contenu, il aborda le premier serveur qu’il trouva pour s’excuser de son inadvertance. Celui-ci n’eut qu’à utiliser un sort minime pour réparer la coupe. L’Ange songea avec une certaine amertume qu’il eût aimé que les choses fussent toujours si simples. Ce n’était pas le cas, et il fallait composer avec. Il secoua la tête et s’éloigna. Il allait danser. À défaut de lui changer les idées, cela l’occuperait.

L’Ailé parvint sur la piste juste au début d’un nouveau tango. Parfois, les enchaînements étaient d’une perfection presque hallucinante : il se trouva aussitôt face à une femme. « M’accorderiez-vous cette danse ? » lui demanda-t-il avec un empressement perceptible, avant qu’elle ne pût s’échapper. Pour une fois, son sens de la droiture lui fit défaut : il n’attendit pas sa réponse pour rapprocher son corps du sien et entamer les premiers pas. Il ressentit quelque chose d’étrange. La même sensation lui chatouillait l’estomac lorsqu’il s’approchait d’un Sorcier, d’un Démon ou d’un Déchu. La première fois qu’il l’avait ressenti, ce devait être à Bouton d’Or mais, bizarrement, il n’en avait pas de souvenir particulièrement frappant. Ce dont il se rappelait, en revanche, c’était de l’impression que lui avait faite Aria Taiji la première fois qu’il l’avait rencontrée. Cette vibration affolante près du cœur, comme si un danger guettait. « Vous dégagez quelque chose qui trouve un écho… étrange, en moi. » Sous son masque, ses yeux se plissèrent, puis il sourit. « Quelque chose qui est loin d’être angélique, je suppose. » La danse l’exigeant, il accompagna le corps de la brune en arrière, son buste courbé au-dessus du sien. Ses mains la tenaient à la fois doucement et fermement. Il avait la délicatesse d’un Ange et la vigueur d’un Réprouvé. « Ça ne me dérange pas. » ajouta-t-il rapidement, pour éviter toute confusion sur ses intentions. « J’ai survécu à Bouton d’Or, j’ai survécu à l’Empereur Noir… Je crois que je devrais ressortir vivant de cette danse. Non ? »



Message VI – 991 mots

Priam danse avec Oriane bwahaha | Le Bal des Masques | - Page 7 2289842337 (une danse : deux Anges, deux Déchus - quelle veine /sbam)




| Le Bal des Masques | - Page 7 1628 :


| Le Bal des Masques | - Page 7 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

| Le Bal des Masques |

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 7 sur 9Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9  Suivant

 Sujets similaires

-
» [Q] - Les murmures derrière les masques.
» [Mission VI - Juillet] Pillards et Masques d'Or
» Le festival des masques ///Avec Ethan///
» [Quête - 18+] Le festival des masques - Ft Lilith
» Event Juillet 2015 | Groupe II | Les Masques d'Or
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer d'Ostëra :: Lagherta-