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 | Le Bal des Masques |

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Jeu 12 Aoû 2021 - 17:33



Le Bal des Masques


Mes yeux s’agrandirent lorsqu’elle m’appela « professeur ». Je restai un instant silencieux avant de me mettre à rire. « C’est très bien. Vous aurez le droit à un bon point. » dis-je en souriant, en regardant son visage, tourné dans la direction que je lui avais indiquée. En le faisant, j’enfreignais moi-même les codes de la danse mais, malgré mon implication, je ne trouvai pas ça si grave sur l’instant. J’espérais tout de même que personne n’avait remarqué, sans oser regarder autour de moi. Je n’avais pas envie de rencontrer la mine pincée d’une Sorcière me trouvant bien médiocre au jeu de la valse. Être adulte, ce n’était pas si simple. Ma raison me disait de faire attention, là où mon cœur désirait vagabonder dans le labyrinthe en y entraînant Astriid. Dès que j’avais vu l’imposante haie, j’avais eu dans l’idée de jouer à cache-cache avec elle, envie que j’avais dû réfréner. Personne ne m’avait réellement préparé à devenir grand d’un coup, et personne n’y avait été préparé non plus. C’était venu ainsi, pendant l’absence de mon père et… je craignais qu’il ne me reconnût pas, quand il reviendrait. Cette anxiété était injustifiée pour qui nous connaissait tous les deux tant nous nous ressemblions. Pourtant, cette apparence similaire n’avait rien de logique étant donné qu’il m’avait adopté.

Je me concentrai d’autant plus lorsqu’elle m’avoua que c’était sa première fois aussi. Je voulais faire les choses bien pour qu’elle ne regrettât pas, par la suite, de l’avoir fait avec moi. Je m’en voudrais dans le cas contraire. Quant à l’Ultimage, j’étais tellement anxieux que j’étais le premier à vouloir rester avec l’Ygdraë. L’appel du dédale n’en fut que plus fort. J’imaginai un instant la chevelure rousse d’Astriid onduler et sauter sur ses épaules lors d’une course folle à travers les feuillages verts. L’assemblage des couleurs me semblait parfait, chaleureux, tellement parfait que je ne pensai pas un instant que ma question allait la troubler. Je fus surpris, confus et le rouge de mes joues ne tarda pas à répondre au rouge des siennes. « Non c’est moi qui… » Je la fixai avec des yeux ronds. « Ah ? Ah… Pardon. » Plaisantait-elle ? J’en avais l’impression mais, dans le doute, je ne voulais pas la froisser. « Mal ? Ah oui… » Je tentai un rapide état des lieux de mon pied, essayant de passer outre les battements frénétiques de mon cœur qui martelaient mes tempes. J’aurais dû faire attention et, surtout, ne pas lui poser cette question. C’était idiot. Ça ne se faisait pas. « Non. Non, vous ne m’avez pas fait mal, du tout. » Un petit peu mais ce n’était pas grave. J’avais été bien plus bousculé intérieurement qu’extérieurement. Elle me rendait débile. Peut-être l’étais-je aussi un peu. Depuis quand étais-je si confus ?

Je la regardai. « Yndris ? » Une lueur venait de s’allumer dans mon regard. Elle s’éveillait à chaque fois qu’il était question de quelque chose que je ne connaissais pas. Les Magiciens ne dansaient pas pieds nus lors des bals mais les enfants le faisaient parfois dans les jardins. L’herbe chatouillait les pieds et c’était agréable. « J’aimerais beaucoup danser avec vous, pieds nus. Vous m’inviterez ? » La candeur et l’innocence de l’enfance ressortaient parfois. J’avais tendance à oublier les frontières, la distance, toutes ces choses. « En plus, je me dis… Peut-être que moi aussi je pourrais voyager à travers le coffre, non ? » Je me voyais déjà lui rendre visite en secret et découvrir l’endroit où elle habitait. J’avais toujours cette envie de la poursuivre à travers la végétation, de voir ses cheveux se balader devant moi, et ses petites oreilles s’agiter. Je souris à cette idée et relevai les yeux vers elle pour fixer mon regard dans le sien. Le mouvement se fit naturellement et l’ancrage tout autant. Parfois, je me sentais gêné, d’autre fois comblé. J’étais heureux de l’avoir comme cavalière et d’affronter cette première danse avec elle. Je me demandais ce qu’elle dirait si je lui présentais mes dragons. Est-ce qu’elle serait intéressée ? Aurait-elle peur ? Je n’en avais pas vraiment parlé depuis que nous étions ensemble, ce qui était rare chez moi. Je bassinais généralement tout le monde avec mes histoires. J’aimais parler de tout et de rien, même des différences minimes qu’il était possible de noter entre plusieurs dragons de la même espèce. « Si vous êtes la princesse moi je suis… » Je réfléchis. Dans un Conte de Fae, qui aurais-je aimé être ? « Moi je suis le chevaucheur de dragon ! Mais je peux faire office de prince pour les bals, parce qu’en fait, j’ai été élevé avec une famille royale, auprès du vrai prince, et j’ai appris les us et coutumes. » Je ris, les yeux brillants d’excitation. J’aurais vraiment aimé jouer à ce jeu. Cependant, la danse touchait à sa fin et je n’étais pas certain qu’elle voulût s’amuser à être un personnage imaginaire.

« Oui. Je devrais danser avec la Princesse Eméliana Salvatore normalement. Si je réussis à la trouver dans tout ce monde. En plus, avec les masques, ce n’est pas évident. Mais… » Je pris un air mystérieux, comme si j’étais sur le point de lui avouer ma technique secrète. « … j’ai prévu de danser avec toutes les rousses de la soirée jusqu’à tomber sur elle ! En plus, avec un peu de chance, je vous retrouverai. » Je passai ma main libre, celle qui ne tenait pas le verre, derrière mon oreille. « J’aimerais vraiment vous retrouver. » Je me pinçai les lèvres. « Et si on ne se revoit pas ici, vous reviendrez me rendre visite ? Par le coffre ? Je vais l’amener avec moi où j’irai maintenant… comme ça si vous voulez me voir, ce sera facile. » Je souris. « Et vous ? » Je bus, ne sachant pas exactement ce dont il s’agissait. « Ça ira pour la suite ? » Lorsque je fus assuré que tout se passerait bien, je la quittai après un dernier coup d'œil.

1007 mots
Lucius est avec Léto Astriid  | Le Bal des Masques | - Page 4 2289842337

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 12 Aoû 2021 - 21:06



Le Bal des Masques

MADDI VTS - HEAR ME
3/10 sur l'échelle de la violence

Le silence commençait à s’éterniser entre nous. Mes mains tremblaient d’une rage que je peinais à contenir. Lorsque j’aurais sorti ses yeux de ses orbites et que j’aurais fait couler de la cire dans son crâne, elle cesserait peut-être d’être si orgueilleuse. Peut-être même qu’à ce moment-là, entre deux cris de douleur, elle me supplierait de la faire mienne. Un jour ou l’autre, cette garce me serait soumise. Je n’avais aucune idée de l’étendue de sa perfidie, des complots qu’elle fomentait. Elle n’était pas toute seule. Elle ne pouvait être autre chose qu’un pion pour le moment mais si elle continuait à vouloir faire tomber l’Empereur Noir, il y aurait un plus gros souci entre nous que son simple refus de me considérer. Ma main finit par partir. Je sentis sa peau trembler au contact de ma paume. Bien sûr, elle ne s’y était pas attendue. Elle avait sans doute pensé que je laisserais l’affront impuni. Cette petite sotte bien trop maigre pour son propre bien allait vite comprendre à qui elle avait affaire. Bientôt, elle ne pourrait plus supplanter le mal en moi, ni même le museler. Bientôt, il lui serait supérieur et il la dévorerait. Lux in Tenebris avait besoin d’aspirer sa santé, de la rendre dépendante, tremblotante. Elle s’agenouillerait devant moi et m’implorerait d’épargner sa vie. Tout ce qu’elle me faisait aujourd’hui, je lui rendrais en triple le jour venu. Je la fixai. Ses yeux me fusillaient. Le silence retomba. Nous ne dansions toujours pas. Je n’avais plus envie de danser. J’avais envie de griffer sa peau avec les branchages de la haie. Je voulais la voir saigner et sentir la détresse percer son regard.

Des paroles me parvinrent distinctement. Nous tournâmes tous les deux les yeux vers des invités indésirables. Ils étaient tous les deux plus petits que moi et plus grands qu’elle. Il n’était pas difficile de dépasser Eméliana. J’aspirai mes joues, ce qui exerça une pression sur mes lèvres. La pression empêcha le rictus qui se serait emparé de mon visage sans elle. De quoi se mêlaient-ils ? « De quel droit est-ce que vous vous mêlez d’affaires qui ne vous concernent en aucun cas ? » J’écarquillai les yeux en entendant la rouquine répondre à ma place, avant qu’un sourire satisfait n’apparût sur mes lèvres. Ils n’étaient rien. De quel droit… Je penchai la tête sur le côté en regardant plus en détail l’un d’eux. La Sorcière remarqua mon regard et tourna le sien dans la même direction. Elle croisa les bras sur son buste. « C’est une manie ces derniers temps ? » me questionna-t-elle. « La ferme. » « Heureusement que celui-ci a les cheveux longs. En revanche, il a l’air aussi futé que vous, Prince Érasme. » dit-elle, avec un sourire pédant. Elle s’avança vers lui, en essayant de l’écraser de toute sa non-hauteur. Elle plaça son index sur son torse. « Pour qui vous prenez-vous d’interrompre ainsi la discussion de membres de la famille royale ? » Elle était d’une suffisance à toute épreuve. Elle m’étonnait moi-même. Quand c’était les autres qu’elle ridiculisait, ça me plaisait davantage. « Peut-être pensez-vous voir en moi une demoiselle en détresse ? » Elle poussa un soupir bref, un soupir de mécontentement, un soupir hautain. « Laissez-moi vous détromper. S’il y en a en détresse ici, c’est plutôt vous. Du moins, vous le serez lorsque je dirai aux gardes que vous avez essayé de me violer et que le Prince Érasme a voulu me protéger. D’ailleurs, frapper une Princesse est passible d’une peine que je vais vous laisser imaginer. N’est-ce pas ? » articula-t-elle, en tournant le regard vers moi. C’était sa façon de me dire que si je recommençais, Prince ou pas, j’allais passer un très mauvais quart d’heure. Je ne serais sans doute pas jugé mais la punition, elle, serait bien réelle. « Frapper les Princes est puni de la même peine, d’ailleurs. » dis-je. Je n’en savais rien. Je n’étais pas aussi fin qu’elle, et son sourire me le fit comprendre. « Mais, Prince Érasme, c’est vous-même qui vous êtes frappé en voulant gagner ma main au bal, rappelez-vous. » Elle tourna de nouveau les yeux vers celui qui me ressemblaient. « Alors, maintenant que les choses sont claires, vous allez faire tout ce que je vais vous demander de faire, à commencer par vous présenter en bonne et due forme. » Je tournai les yeux vers le blond. « Alors, tu trouves qu’elle est toujours trop jeune pour moi ? » Une vraie garce.

751 mots
Erasme et Eméliana sont avec Laen et Adriaen | Le Bal des Masques | - Page 4 943930617
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Kaahl Paiberym
Jeu 12 Aoû 2021 - 23:06



Le Bal des Masques


De l’autre côté de la haie, la fête battait son plein. « Pourquoi étiez-vous enfermé au Cœur Bleu ? »  Je me penchai vers lui. Il ne recula pas. « Pour des faits que j’ai commis alors que vous n’étiez pas encore né. » Je souris, le fixant d’un air carnassier. « Vous êtes bien sûr de vous. » Oh je l’étais, déjà parce que ce que j’avais commis de plus atroce n’existait plus, et ensuite parce que je doutais qu’il fût né avant l’Ère du Chaos du Cristal, l’Ère exacte au sein de laquelle j’étais apparue. Le constat effroyable de l’échec de ma version du Temps m’avait détruit moralement. J’avais su, ce jour-là, que mon père était un incapable. Je l’avais haï pour ça, pour ne pas avoir réussi à accomplir le Destin qu’Ethelba lui avait réservé. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. Voyager dans le Temps était une possibilité porteuse de vérité. Lua Eyael n’avait plus de secrets pour moi. Les énigmes qui s’y cachaient non plus. « Rien ne m’oblige à vous croire. » reprit le chef des armées. « Pour moi, vous n’êtes qu’un psychotique qui s’invente une vie en détruisant celle d’un autre. » Je ris, avant de grimacer et de me demander pourquoi est-ce que je parlais avec ce Magicien. Il ne comprenait rien à rien. C’était pourtant un Archimage. Comment pouvait-il être à ce point à côté de la plaque ? Comment pouvait-il être encore ignorant sur la situation ? « Je pense que cette conversation va s’interrompre ici. Tu m’ennuies. » dis-je, en décidant par la même occasion de gommer cette forme de respect, que je ne lui portais d'ailleurs en aucun cas, de mon langage. « Je ne pense pas, non. » « Et qui va m’empêcher de partir ? Toi, peut-être ? Dois-je te rappeler dans quel état tu étais la dernière fois que nous nous sommes retrouvés en tête à tête ? » Pouvais-je le tuer, maintenant ? Certainement pas. La sécurité avait été renforcée mais ce n’était pas ce qui m’inquiétait. Avec la magie que je possédais, je pouvais remonter le temps autant de fois que nécessaire pour éliminer tous les invités. Cependant, je rameuterais d’autant plus les Chieurs du Temps qui, eux, m’effrayaient bien plus que les armées sorcières et magiciennes réunies. Ils remettraient tout en ordre et en profiteraient pour essayer de me contraindre à les suivre. N’importe quel Banni du Temps savait parfaitement que le seul remède aux maux qu’ils causaient était l'absence de magie. La prison du Cœur-Bleu m’avait affaibli. Je n’avais pas envie d’y retourner.

J’allais prendre congé lorsqu’un nom fut prononcé par une femme qui me parut d’un manque d’intérêt certain. Je tournai les yeux vers elle. Était-ce moi qu’elle regardait ainsi ? Tristan ? Je la fixai commencer à s’écrouler. Elle fut rattrapée par la magie du Nylmord qui rendit sa chute douce. « Tristan ? » me demanda-t-il. Je haussai les épaules. « Aucune idée. » J’avais le sentiment que mon interlocuteur réfléchissait beaucoup depuis le début de notre conversation. À quoi ? Je n’en avais aucune idée. Il me barrait l’accès à ses pensées, pour le moment. J’étais persuadé d’avoir en face de moi un être incapable de me résister, une impression renforcée par la Glace. Si Kaahl avait manqué de le tuer, c’est que je pouvais l’éliminer sans aucune difficulté. En théorie, c’était vrai. Mais les théories ne sont que des théories et Alistair Vaughan était bien plus malin qu’il n’y paraissait. Il ne réfléchissait plus à qui j’étais ni à ce que j’avais fait. Il réfléchissait à un moyen de m’entraver. « Que comptez-vous faire ? » me demanda-t-il. « Faire ? » « En vous faisant passer pour Kaahl Paiberym. » « Pas grand-chose pour l’instant. » J’avais le sentiment qu’il essayait de gagner du temps. Pourquoi faire ? Il avait perdu d’avance. Ici, il n’avait pas le droit de m’arrêter. « Et Constantine Vaughan ? » « Oui ? » « Vous l’avez tuée ? » Je soupirai. « Vous me… » Je ne vis qu’un voile blanc apparaître devant moi. Aucun visage, qu’un voile, rien et, soudainement, une envie de vomir qui fit monter la rage en moi. Non. Non. Non. Non ! Mon visage se déforma sous la haine pure que je ressentis, bien plus forte que le malaise. Je sautai au cou de celui qui était responsable de ça. Étrangement, son corps ne résista pas. Il semblait faible par rapport à moi. Je le fis basculer sur le sol, lui montai dessus et le frappai sans que personne ne vînt l’aider. Nous n’étions pas censés être là. Personne n’attendait la venue d’un nouveau prisonnier. Et je compris. Comme le Nylmord était incapable de me contenir, il avait appelé ce… ce… J’allais lui exploser le crâne ! « Je vais te crever ! » hurlai-je, en faisant preuve d’une violence inouïe. Le sang commença à tâcher son voile. Il essayait de se défendre mais ma rage était telle qu’il était difficile pour lui d’y résister. Mon bras fut néanmoins arrêté par le Nylmord, essoufflé, entouré d’autres Magiciens. Nul doute, il avait dû se téléporter vers un ponton et arriver ainsi, en parcourant par ce biais une distance qu’il ne pouvait effectuer avec sa magie seule. Il me détacha du Darin après un coup de pieds dans les côtes qui me fit lâcher pour de bon ma cible initiale. Je me mis à saigner du nez à cause de l’absence de magie. « Maintenant, fini de jouer. » articula-t-il, sans aucune once d'orgueil. La situation était trop complexe pour qu’il rigolât avec. Déjà, Edécius Nilsson était accompagné hors de la prison du Cœur-Bleu. Il pourrait se soigner seul dès que la Magie Bleue circulerait de nouveau dans ses veines. « Vous allez m’expliquer qui vous êtes et m'indiquer la localisation du Baron Paiberym. » Il rêvait. Je sortis une lame que je cachais jusqu’ici dans ma poche et me taillai les veines avec. Deux coups secs. Je relevai les yeux vers sa face de dégénéré avec un air de défi sur le visage. S’il me voulait vivant, il allait devoir me sortir d’ici pour me soigner. Dès que j’aurais retrouvé ma magie, il ne pourrait plus me retenir. « Au fait, la blondasse, je l’ai tellement pilonnée qu’elle doit être enceinte à l’heure qu’il est. » Je ris doucement, soudainement particulièrement amusé par la situation, même s’il ne faisait aucun doute maintenant que le bal était fini pour moi.

1041 mots
Ârès n'est plus au bal donc Kaahl non plus  | Le Bal des Masques | - Page 4 943930617

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Ven 13 Aoû 2021 - 23:08

[quote="Kaahl Paiberym"]


Le Bal des Masques




1439063732]Masquerade[/url] l[/url][/size]

As the World Falls Down-David Bowie[/right]
Que fait Kat dans ce châteaux somptueux, dans un grande robe bal à froufrou, toute bleue, toute serrée, qui la gêne dans ses mouvements. Comme ces grands talons aiguilles qui franchement lui donne au pied. Vraiment les Peaux-Uniques sont étranges. Surtout que fait-elle dans une fête où on doit laisser ses armes à l’entrée, et surtout son ocelot. Kat est du genre de toutes les fêtes, mais elle se mêle rarement au gratin et à l’élite. Elle préfère la simplicité et la honnête des tarverbes au bal aux intrigues de bal. Pour Kat une bonne bagarre de barre vont cent fois les commères et les ragots ce qu’on se dit dans les cours des manoirs. Néanmoins, on sauf l’avait invité. En fait  Monsieur Twinkle, l’étrange magicien que n’arrêtait de se mêler de sa vie avec ses tests, leçons de vie et ses fables vivantes insistaient pour notre jeune Eversha vienne à Bal. Selon son coach de vie improvisé, lui disait dans sa lettre que ce bal serait l’occasion unique pour l’histoire Kat Loveblood d’avancer. Bref, elle a attendu un peu devant les portes. Elle a même pensé s’en aller voyant son ‘’mentor’’ tardé, mais il arriva dans chariot tiré par un cheval…bleu…Bref tout était bleu chez lui.

-Ah ma cher, vous voilà! Enfin, comme vous vous êtes ravis…….

-Vous voilà vous voilà, toé, je t’en ferais des vous voilà. Toé là, tu étais où criss. Ça fait presque un câline de demi-heure que je brette ici. Un demi-heure!

-Un magicien n'est jamais en retard ni en avance d'ailleurs. Il arrive précisément quand il le décide…..Haha, pardon,  c’est une phrase à un de mes confrères….Ah cette satanée canaille, toujours à nous sortez des maximes quand il arrive en retard à l’heure du thé… Enfin, j’ai quelque…complication à l’observatoire…mais ne parlons plus de moi. Parlons…de vous ma chère! Vous êtes le point de centrale sortie.

-Moé, moé, moé, moé, j’sais pas trop ce que j’ai à faire citte. Je veux pas dire à manger, boire pis fêter….

De sa main gantée, Monsieur Twinkle met bouche la bouche de son ‘éléve’’. Avec un air moquer et un peu hautain, de genre le maitre d’école qui corrige son élève. On juste un mec qui doit mieux savoir que toit un truc. Il dit.

-Ah-AH-AHA mais ce n’est pas un beuverie auxquelles vous habitues. Ce soir est l’occasion pour vpoir de voir, d’entendre, sentir, de goûter, voir même de toucher à ce que le destin vous réserve. Ce soir portée attention aux êtres,à la musique, aux décors, surtout tâche tel que je vous le répète sans cessem de voir….avec les yeux du cœur.

-Les yeux du cœur, les yeux du cœur toé, je préfère ben que tu cherche  juste à rentrer dans mes shorts comme toutes les autres dudes.

-Mais ce n’est pas dans votre pantalon que je veux entrer, mais dans votre tête, pus précisément dans votre âme..Tel la senteur de la pluie d’un matin d’été. …Tenez, votre masque, ma chère, allons danser.

Ainsi, sans prendre le temps de prendre un petit pour se prendre un verre, le couple va sur le plancher de danse. À sa grande surprise, Monsieur Twinkle est un excellent danseur. La musique tourne et tourne encore. Cela serait possible de se laisser perdre dans cette atmosphère entrainante. Surtout avec la présence écrasante de l’Empereur Noire. Sauf Kat, essaie de porter attention autour d’elle. Elle regarde les gens, une jolie avec un garçon tout aussi bon. Une jeune fille est noir qui danse avec un sorcier. Et puis ce couple. Une grande blonde cendrée, presque aussi grande Kat, qui est avec roquin assez mignon. Elle-même n’est pas désagréable à  regarder du tout. Donc Kat les lorgnes du coin de l’œil en dansant avec son  mystérieux cavalier.

-Mon Dieu, ma chère, vous dansez très bien.

-Oh, arrête, la valse est une des premières danse que Kama m’appris….Ouains  ya ben du beau monde icitte dans. Je laisserais ben le petit ange roquin m'emmène au septième ciel…

-Ahaha, je doute très fort cela arrive très chère. ..Voyez, cette dame est surement Marquise du Duché de Nylmord Mancinia Leenhardt , et son cavalier est surement, Neah Katzuta L'Insaisissable. Voyez-vous ils sont un peu hors de votre portée……Ils sont un peu les prophètes du Dieu Aellun.

-N'empêche, j’aimerais bien que l’un des deux vienne me prophétiser un peu dans mon lit….
Qui sait quand je serais célèbre
-Mais est-ce que coucher avec un de ces deux-là est bien  ce que vous voulez……Votre cœur désire la gloire ….la fête...ou...autre chose.

En disant cela Monsieur Twinkle sort ses deux boules de cristal magique. Il fait tournoyer dans sa main telle des boules de Baoding. Tel lors de leur première rencontre, il fait apparaitre des images dans les boules, tel différents films montés ensemble. Il montre  Kat en entraine de faire la fête, ivre morte dans un lit avec d’autres personnes. Puis il a montré sur une chaine devant des milliers de personnes. Puis enfin il montre Ado-Rha. Elle est belle. Souriante. Dans une forêt au milieu d’herbes qu’elle cueille. Un enfant blond court près d’elle. Étrangement, l’enfant ressemble à Kat. Le gamin court avec vers Ado,qui l’attrape. Puis elle regarde vers  la « caméra », en direction d’où Kat regarde et lui sourit. Cela semble si réel que Kat voudrait pouvoir rentrer dans la petite boule de cristal pour rejoindre Ado. Réalisant que sa protégée devient trop envoutée par ses boules, le magicien les range et met fin à l’illusion.

-Voyez-vous des fois ce qu’on pense désirer, n’est pas de dont notre cœur soutait et a réellement besoin.

-Ouais enfin…je crois oui.

-M’enfin si vous voulez ailles ne danser avec cet ange rien ne vous empêcher d’aller lui demander

-Arrête, une petite nobody  comme moé a pas de chance…

-Peu-être dira-t-il non, peu-être dira-t-il oui.Vous ne le saurez jamais si vous ne nous le demandez pas…..Allez, une occasion comme cela ne sera reproduira pas de si tôt. Qui sait quelles portes peuvent se fermer ou  s’ouvrir pour vous ce soir.

-ouain tu as ben raison. De la marde. YOLO!!

Ainsi telle une balle, elle relève sa robe et se met à foncer vers le couple qui danse.  Monsieur Twinkle enfouit son visage dans sa main gantée. Ce n’est pas exactement comme cela qu’il souhaitait que sa protégée prenne les devants. Mais bon, Kat est Kat, un chat reste un chat, on ne peut pas changer la nature des choses comme dit Monsieur Twinkle. Soupirant, il réarrange ça capte bleu té et se met à la rattraper pour pas qu’elle fasse une trop grosse bourde. Il arrive presque trop trard, Kat est devant le couple.

-Yo,dude, j’te trouve  ben ben swell. Faque si jamais ça te tente de lâcher ta blonde deux minutes  pour avec moé da…..

-Pas-pas-pas-pas…..Ce que mon illustre amie souhait dire, est dès que vous aurez un moment, mon seigneur, Princese Loveblood ici présente.

-Princess toé, j’suis pas  une princesse , quessé tu raconte

-Mais enfin, votre père était chef du clan du Tigre depuis que son père lui-même l’était, qui lui-même l »était depuis que ses aïeux l’étaient , qui eux même…

-Tu sais que ça veut dire de la scnoutte ce que tu racontes par chez nous.On s’en sacre un peu qui..

-Mais bref…pressentons-nous-en bonne due forme. Je me présente. Docteur Faustus Emeritus Veritas, Comte des mystères du quotidien.  Gardien de la Vérité cachée dans les petites choses, prophète de la précision et de la science exacte, Promulgueur des antidouleurs de l’âme, Messager de la Sagesse invisible de Smpan, Professeur illustre du l’extraordinaire banal et du banal extraordinaire. Arrangeur d’histoires, Protecteur des secrets intimes de l'univers, Précepteurs des douceurs mondaines, Défenseur des tendresses quotidiennes et….un  très bon joueur de bridge si je puis me permettre. Vous pouvez m’avez appelé Signore Twinkle. Pour vous servir, gente  Dame et brave Seigneur. Et voici..

-Kat, appelez-moé juste Kat, ça va être cil,

-Bref, soupire-t-il. ma Charmant compagne souhaiterait, dès que vous aurez l’occasion et si vous avez l'envie, auguste Messire, partager une Dane avec vous
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Kitoe
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Kitoe
Dim 15 Aoû 2021 - 19:20

Leigh
Le Bal des Masques
-Je ne le chercherai pas si vous me demandez de ne pas le faire.

A bien des égards, Leigh tenait aux notions de respect tant que cela n'avait pas trait au sexe ou à la torture physique. Mais de toute manière, Eerah le lui imposait. Sa description d'Elric la fit ricaner. Après ce qu'elle lui avait fait faire, elle méritait ce qu'il lui aurait fait subir. Elle ne serait d’ailleurs pas étonnée que tout ce qu’il venait de lui décrire ne se produise en rentrant de l'événement.

-Je vois. Alors vous êtes mon sauveur. Du moins pour cette fois. Elle lui offrit un sourire puis ajouta pour plaisanter. Enfin, le sauveur de cette jolie robe.

Eerah était charmant. N'importe quelle demoiselle digne de ce nom aurait aimé l'avoir comme partenaire malgré sa particularité physique. Poli, galant, et maintenant protecteur. Si elle avait été Magicienne, elle aurait fantasmé des nuits entières et aurait tout donné pour avoir sa main. Ce n'était pas possible dans sa situation : elle aurait fini par se lasser d'un homme trop parfait. Leigh avait besoin de malsain pour se sentir vibrer, même si celui-ci n'était pas tourné à son avantage. Elle avait besoin de se sentir en danger, qu’on la haïsse ou qu’elle haïsse, que des scénarios tous plus sombres les uns que les autres soient envisageables. Elle n’avait pas aimé son frère pour rien : il avait manqué de la tuer bon nombre de fois et c’était réciproque. Lui avait été plus réticent à l’apprécier, mais elle était persuadée qu’il avait aimé cette période, illustrées par un tas d’expérimentations perturbantes et interdites.

Quelque part et si le faune disait vrai, Leigh regrettait cette occasion manquée avec le Sorcier. Elle avait bien mérité qu'il la traite comme une salope, qu'il la frappe et la viole tout en râlant à cause de son dos douloureux... oh, elle aurait aimé voir ça, qu'ils souffrent tous les deux. Ça l'excitait encore plus lorsque le mal était partagé. De plus, elle aimait voir la haine dans les yeux de ses bourreaux, leur agacement quand ils tentaient de la faire crier d'horreur, mais qu'elle jouissait à la place.

D'un autre côté, Lysistrate appréciait se trouver en bonne compagnie, pour une fois. Alterner permettait d'éviter l'accoutumance et de mieux apprécier l'une ou l'autre des situations. Elle marqua son étonnement lorsque son cavalier évoqua Elias.

-Vous le connaissez ?

Elle se demandait par quel biais. Décidément, Eerah était plus intéressant que ce qu'elle avait d'abord pensé. Elle se rapprocha de lui, jusqu’à ce qu’ils fussent collés. C'était dans la chorégraphie.

-Je suis curieuse, car vous semblez être important et savoir tellement de choses. Vous êtes quoi, un espion ? Non. Il était trop remarquable. Ou un membre d'un gouvernement dont l'identité m'échapperait ? … Est-ce que vous en savez autant sur moi que sur lui ?

Elle parlait d'Elric. Car s'il savait, alors il était au courant qu'elle était au moins aussi horrible que le pauvre candidat. Eerah pouvait aussi la traiter d'inculte pour ne pas savoir qui il était. Après sa réincarnation, la Démone ne s'était plus intéressée aux actualités du monde pendant longtemps, si ce n'étaient les événements majeurs qui avaient fait trembler leurs terres. Suite à la Coupe de Nations, Leigh avait recommencé à se pencher dessus afin de pouvoir endosser son rôle de Dame Noire... mais elle se trouvait dans une situation particulière. La dépression la ralentissait, son esprit gangréné et instable ne trouvait pas d’intérêt dans les informations de ce monde qu’il désirait parfois quitter.

-Et si vous n’êtes pas censé le dire, je ferai comme si je ne savais pas. Ajouta-t-elle avec un clin d’œil.

Elle lui en demandait peut-être trop, auquel cas il saurait lui dire. Elle ne lui en voudrait pas. Mais finalement, qui ne tentait rien n’obtenait rien, et il piquait trop sa curiosité pour qu’elle puisse se taire. Ils dansaient main dans la main, ils ne pouvaient pas être plus proches – enfin si, mais ce n’était pas dans ses intentions pour l’instant. L’occasion était idéale pour les rapprochements.

-Si vous souhaitez aussi discuter avec l'Impératrice Blanche, je peux vous inviter à danser avec nous. Du moins, seulement si vous êtes sages.

Elle plaisantait pour la condition. Elle avait très envie qu’il accepte. Elle aimait bien être avec lui car elle se sentait spéciale, et imaginer le trio qu’ils formeraient la faisait rire. Après sa prestation avec la mère Boffin, nul doute que la Reine était prête à collectionner les profils. Et si Eerah refusait, Leigh trouverait quelqu’un d’autre pour enrichir son catalogue.

759 mots
Leigh est avec Kohr.



Bijin
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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Lun 16 Aoû 2021 - 12:22


Image réalisée par Naimly

Le Bal des Masques



Aliénor entrouvrit les lèvres. Aucun son n’en sortit. Pourquoi lui avait-elle dit ça ? Peut-être pour rien, juste pour le tenir informé ? Ou peut-être est-ce que la situation la tourmentait-elle ? Elle avait l’étrange impression que le Roi Noir n’était pas aussi pressé qu’elle. En l’attendant, elle renonçait un peu plus chaque jour à sa vie d’avant. Certains soirs, elle avait l’impression de virer folle, surtout lorsqu’Isabeault la poussait à bout. Elle se demandait jusqu’où est-ce qu'elle serait capable d'aller pour faire taire cette pimbêche blonde. Elle savait qu’elle était infidèle à son mari. Il suffisait de l’entendre jacasser plus de deux heures pour le comprendre ; ou de lire son journal intime. À ce stade de sa vie, Aliénor avait fait des choix. Cependant, elle n’avait jamais demandé à être l’épouse de l’Empereur Noir. « Pour rien. » murmura-t-elle enfin, en comprenant que Priam ne serait plus un allié à partir de maintenant. Elle ne pourrait lui parler de rien, parce que ses récits ne feraient qu’élargir le malaise entre eux. Elle déglutit puis, comme un masque posé sur son visage, elle lui sourit en se redressant légèrement. « Bon courage pour votre danse. » Elle fit un signe de la tête avant de le quitter. Il ne comprendrait peut-être pas mais c’était lui qu’elle venait de vouvoyer. Elle ne parlait pas du groupe qu’il formerait avec sa sœur et le Grand Chaos. C’était mieux ainsi. Elle n’avait plus l’intention de le rejoindre après sa danse. Le mieux pour elle ne se trouvait pas près de lui. Il valait mieux qu’elle fût seule. Ce serait trop difficile autrement. Peut-être même devrait-elle arrêter de trop fréquenter sa famille. Personne ne la comprenait. Elle sentait bien qu’elle créait le malaise et l’incompréhension chez certaines de ses sœurs. Sa mère s’inquiétait pour elle et, comme un reflet, cette inquiétude la touchait en plein cœur.

En passant près d’un serveur, elle attrapa une coupe de champagne entre ses doigts. Elle se posta un instant près d’un buffet, en regardant les individus profiter de la pause entre deux musiques pour se remettre de leurs émotions. Chacun discutait, comme si tout était normal. À l’intérieur d’elle, elle se sentait étrange, haineuse, marquée par l’injustice. Elle but. Elle les détestait de continuer à vivre comme si tout allait bien. Elle savait que Priam lui avait posé la question le plus simplement du monde. Pourtant, elle ne l’avait pas reçue ainsi. Cette interrogation avait créé un effet boule de neige en elle. Elle avait commencé à remettre l’ensemble de sa vie en cause, à réfléchir sur ses choix, sur ses possibilités, à songer sur ce qui la faisait souffrir, les bases de cette souffrance. Elle devait éliminer les personnes qui la mettaient en danger, qui étaient susceptibles de faire plier son objectif. Elle ne pourrait pas s’empêcher d’éprouver des sentiments pour Priam, pas plus qu’elle ne pourrait arrêter de le désirer. Pourtant, à force de mimer l’indifférence, peut-être que tout ça finirait par mourir et peut-être s’éloignerait-il de lui-même. Elle le dégoûterait et il partirait, en la détestant. Et ce serait mieux. « Dame Vaughan. » Elle releva les yeux vers un homme. Si elle fut incertaine quant à son identité un instant, son odeur la mit sur la piste. Elle le salua. « Duc Taiji. » Il lui tendit son bras. Elle le prit. « Mes cours de danse ont payé, à ce que je vois. » articula-t-il en l’entraînant dans le labyrinthe. Elle ne se rendit pas compte de ce que sa remarque supposait. « Oui, je vous en remercie. » Elle hésita. « Comment m’avez-vous reconnue ? » Il sourit. « J’ai passé tant de temps à vous surveiller que je pourrais vous reconnaître n’importe où et n’importe comment. Cependant, si je puis me permettre, vous devriez plutôt danser avec des Sorciers pour la suite du bal. » « Oui. » « J’ai promis ma prochaine danse mais je peux vous trouver un partenaire en attendant d’être disponible, quelqu'un qui ne nuira pas à votre réputation ou qui ne sera pas susceptible d'attiser les racontars. » « Bien sûr, faites donc. » Elle s’en fichait. Elle ferait ce qu’il dirait, sans réfléchir. Ils marchaient. « Comment se passe votre travail ? » s’enquit-t-elle. « Mes fonctions sont toujours complexes mais grâce aux différents rapprochements initiés par le passé, elles sont bien plus aisées que celles de mes prédécesseurs. Beaucoup de réunions et de festivités, si vous voulez tout savoir. » « Je vois. » Il y eut un silence. « Vous allez bien ? » demanda-t-il. « Quoi ? Oh. Oui. » Il la fixa sans rien dire et reporta son attention sur le couloir végétal.

« Prince Érasme, vous tombez bien. » dit-il, en s’approchant d’un groupe. Il était facile à reconnaître. Son visage était amoché et, à côté de lui, il y avait la Princesse Eméliana, aussi épaisse qu’une brindille mais toujours aussi hautaine. « Je vous prie d’accompagner la Dame Aliénor Vaughan sur la piste de danse. Maintenant. » ajouta-t-il. Il savait que le Prince était un enfant difficile. Maintenant qu’il avait un corps adulte, Lhéasse supposait que ce serait bien pire. Heureusement, il ne semblait avoir aucun talent significatif, hormis celui d’être incroyablement insupportable.

Il ne bougea pas jusqu’à ce que ce fût fait, afin de s’assurer du bon suivi de ses ordres.

867 mots


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Lun 16 Aoû 2021 - 18:23


Tamina regrettait peut-être de s’être rendue au bal. Il y avait tant de monde qu’elle s’en sentait invisible. Ça ne la dérangeait pas de l’être ou, du moins, c’est ce qu’elle avait toujours cru avant d’être admise à Basphel. Néanmoins, depuis qu’elle vivait au sein de la cité école, elle n’en était plus si sûre. Lorsqu’elle voyait les élèves populaires marcher dans les couloirs, elle rêvait secrètement d’être comme eux, pas pour briller, pas vraiment pour avoir des amis, même si elle en désirait sans doute, mais plus parce qu’elle souhaitait être inaccessible. Pour l’être, elle devrait d’abord passer par la case « accessible ». Quand elle serait suffisamment populaire, ensuite, elle pourrait faire autrement.

Proche de son cavalier, elle poussa un profond soupire. Elle ne voyait effectivement pas grand-chose de la danse des souverains mais ce n’était pas eux qu’elle désirait voir. Elle voulait apercevoir Dimitri et sa cavalière.

Faute de pouvoir reconnaître son frère dans la foule, elle tourna les yeux vers Dorian. Elle éprouvait des sentiments contradictoires pour lui. Elle voulait se servir de lui mais il l’agaçait à cause de l’épreuve qu’il avait remportée. Elle était la seule coupable puisque c’était elle qui l’avait organisée, mais elle n’aurait jamais pensé en tirer une telle jalousie. Elle était jalouse de Dorian, parce qu’il était plus puissant qu’elle déjà, et ensuite parce qu’il avait fait soupirer de plaisir Dimitri. Depuis, ça la hantait.

« Peut-être que c’est vous que je devrais amener dans les bosquets. » prononça-t-elle entre ses dents, d’une façon presque inaudible.

Comment est-ce que cet homme inconnu pouvait-il faire le même effet qu’elle à son jumeau ? Elle avait du mal à l’avaler. Elle se sentait fautive d’avoir placé le Lyrienn dans une telle situation, avec un homme en plus. Est-ce que le blond était, depuis, hanté par l’imagine du brun ? Est-ce qu’il rêvait de lui la nuit ? Elle ne lui en avait pas reparlé, par peur d’entendre ce qu’elle ne désirait pas écouter. Et si son frère s’était attaché ? Et s’il désirait le revoir ensuite ?

Tamina soupira mais resta en place, consciente que Dorian ne lui servirait peut-être pas à rien non plus. Il avait gagné son épreuve après tout. Peut-être pourrait-elle l’utiliser pour rendre jaloux Dimitri ? Et peut-être accepterait-il de mordre la fille qui accompagnait son frère ? Elle devait se débarrasser d’elle coûte que coûte, comme toutes les autres avant elle.

« Oui. »

La Vampire n’était pas extrêmement douée pour la danse. Elle avait appris les pas de base et répété les chorégraphies mais ses efforts étaient mis à mal par sa faible condition physique. Elle laissa le brun la guider sans chercher à se rebeller, essayant de sentir la musique et ses indications pour faire au mieux.

La question sur Dimitri raidit légèrement ses mouvements.

« Il s’agit de mon frère et je ne sais pas. Je ne pensais pas que vous lui feriez de l’effet. Il doit être venu avec une connaissance à lui… J’imagine… »

Là encore, elle était la seule fautive. Si elle ne l’avait pas évité les jours précédents, elle aurait su ce qu’il en était.

« Tant que vous ne l’épuisez qu’une fois… »

Elle était tellement énervée par rapport à cet événement qu’elle ne jugeait même plus utile de cacher sa proximité avec le blond. Il n’y avait rien d’ordre sexuel de son côté. C’était impossible. Néanmoins, elle considérait le baiser comme quelque chose de très intime. Depuis que ce Dorian l’avait partagé avec Dimitri, les choses n’étaient plus comme avant.

Elle sourit, ne sachant pas si elle l’aimait bien ou si elle le détestait. Il était assez charmant mais il y avait cette histoire entre eux. Dimitri, entre eux.

« Hmmm… Je pensais que mon frère serait une victime idéale mais peut-être que sa cavalière mériterait d’être mordue aussi. Vous pourriez m’aider si vous vous ennuyez, même si je doute que nous arrivions à les retrouver. »

Elle le fixa.

« Qui plus est, je vous interdis de remordre Dimitri à l’avenir, même s’il vous supplie. Il est à moi. » précisa-t-elle.

Il valait mieux qu’il le sache.

« Et vous ? Y a-t-il quelqu’un que vous désireriez retrouver ? Puisque nous en sommes aux confidences, il doit bien y avoir une femme ou un homme qui vous plaît et que vous aimeriez mordre ou transformer, non ? »

C’était un moyen comme un autre de s’informer, pour une éventuelle vengeance s’il venait à lui désobéir. Et puis, elle y songeait parfois.

« Je pense que dès que je serai prête, je tenterai de faire de mon frère mon enfant. Il ne pourra plus m’échapper ainsi. D'ailleurs, vous n'avez jamais eu peur de jouer sur le même terrain de chasse qu'un autre Vampire ? »

772 mots
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Latone
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Latone
Lun 16 Aoû 2021 - 18:51




D'une délicatesse minutieuse, le titanesque Sùlfr saisit les doigts légers de sa partenaire. Il ne connaissait pas son nom, même si les Esprits pourraient lui souffler son identité et un résumé de son histoire en un clignement d'œil. Cela ne l'intéressait pas. Ici, il n'était pas Roi ni médiateur des défunts : il était un grand masqué à la recherche de plaisirs simples tels que la danse. Léto entraîna l'Alfar sur la piste, déjà en position en attente du départ de l'orchestre. Le Chaman avait réalisé quelques bals par le passé, où les slows prédominaient et les danses les plus exotiques se perdaient. Malgré tout, ces expériences permirent à Léto de travailler son jeu de jambes, comme sous le courroux d'un instructeur très regardant sur le moindre de ses faits et gestes. Le tango, c'était autre chose. Il lui fut difficile de réviser de tels pas chez les Raya, même si les demoiselles furent plus qu'enchantées de pouvoir exprimer leur art avec le Suprême de l'Au-Delà. Il ne faisait alors aucun doute que celui-ci s'avérait bon danseur, passionné bien qu'imparfait. Il préférera toujours autant jouer du doigté avec un pinceau ou une lame, c'était ainsi.

Un sourire, un regard, et ils s'élancèrent. La musique imprégna son être et combla ces vides parsemés par-ci par-là en son âme. Sous les cordes, Léto se sentait à nouveau libre et envahit d'un bien-être aussi puissant qu'avant son couronnement. Il profita religieusement de cet instant de plénitude en suivant les mouvements de sa cavalière, attentif au moindre de ses appels du regard ou de sa main. Son embarras le fit sourire, une offrande qu'un loup ne pouvait cacher, encore moins avec un homme aussi jovial que le Souriant. A son oreille, aux moments les plus opportuns, il lui souffla quelques mots.


" Si vous saviez le nombre de talons brisés depuis la première valse. Il avait eu l'œil ; les non-mages ne pouvaient rivaliser avec leurs hôtes. Ce ne sera pas votre cas, car je vous rattraperai. " Il était sincère, instinct protecteur.

Conscient que son propre gabarit n'aidait pas non plus à rassurer, Léto se contenta d'accompagner la mystérieuse Alfar afin d'au moins lui tisser un moment agréable. Pour sa part, il était satisfait. C'était assez enfantin mais ses oreilles pointues lui rappelaient le Bal d'Or à Mégido, lorsqu'il s'était retrouvé avec Aëran. Cette fois-là, il avait dansé avec Kumiko, lui-même déguisé en femme. C'était amusant, même s'il aurait aimé finir la soirée sur une danse avec Aëran. Enfin, les Alfars quoi. Même si sa partenaire ne semblait aucunement désintéressée par son sang Orisha. Certains de Drosera étaient différents, il le savait. Peut-être que s'il fréquentait Mozaga, sa fille adoptive, les rapports seraient plus confortables au sein des ronces…

Ces réminiscences effacèrent la fin de la danse, le Hǫfðingi exprima malgré lui une certaine surprise à la courte durée du tango. Ceci étant, il respecta la volonté de l'Alfar et la relâcha. Il devrait proposer un tango à Miles, ce serait grandiose. Cérémonial, Léto esquissa une révérence finale à sa cavalière.


" Allez donc retrouver votre cher champagne, il doit se faire un sang d'encre pour vous. Il sourit et réajusta son costume après cette danse endiablée. Le plaisir fut partagé. " Il n'eut même pas le temps de lui faire au moins un clin d'œil qu'elle s'était déjà évaporée de son champ de vision.

Alors que l'envie de continuer à danser le traversa, il se fit presque éjecter de la piste, celle-ci prise d'assaut par de multiples couples, avides d'une nouvelle valse. Il s'excusa d'être aussi invasif et s'écarta, inspirant un bon coup. La musique reprenait déjà sur une note plus douce. Elle berçait ses muscles encore échauffés par l'exercice et apaisait son esprit. Face à tous ces tourtereaux ou ces enchaînés malgré eux, une certaine nostalgie le fit sourire, doucement. Elle était si loin cette époque où il ne fut qu'innocence et insouciance, où l'amour l'aveuglait et l'entraînait vers des abysses si profonds qu'il ne pensait jamais en ressortir, tant la surface et la lumière lui paraissaient si lointaines. S'il respirait encore aujourd'hui, c'était bien grâce aux Ætheri.

" Naturellement, je m'occuperai même des deux verres s'il le faut. " Ironisa-t-il sur un ton faussement théâtral.

Le Sùlfr observa ce nouveau venu l'arracher de cette solitude indésirée. Ce qui le frappa aussitôt était cette magnifique teinte bleutée, partout ; il vivait par le bleu et pour le bleu. Il lui rappelait presque Latone, elle aurait été ravie d'avoir un copain aussi céruléen. Une fois servi d'une coupe, il hésita presque à jouer avec l'une des mèches.

" J'aime bien vos cheveux. L'écho d'une aventure parallèle. Comment ? Ces masques ne sont pas censés taire nos noms ? " Il émit un petit rire, chaud.

Aimé. Cela ne lui disait rien. Ce fait s'avérait être un problème à ses yeux, car cet être lui semblait bien trop magnétique pour ne pas lui évoquer une quelconque anecdote, une histoire chantonnée par des spectres, contant les dires et actes d'un homme littéralement baignée dans la Magie Bleue. Celle-ci chatouillait son épiderme, comme désireuse de lui procurer le moindre bien, même futile. Pour autant, le propriétaire de cette remarquable aura la domptait suffisamment pour ne pas la laisser exploser. Par les Dieux, mais qui était-il ? Dans le feu de sa plaisanterie, il en oublia ses propres présentations.

" Dépressif ? Oula non, surtout pas ! Tenez, une blague pour vous remonter le moral : c'est un Ange qui se voit offrir, pour son anniversaire, un voyage à destination inconnue. Il découvre en arrivant qu'il est à Avalon et du coup il est Déchu. Sourire gêné. "Déçu". Expliqua-t-il, moyennement convaincu par le jeu de mot. C'est mieux quand ce n'est pas moi qui la raconte… " Maugréa-t-il plus bas en fuyant le regard. Miles était beaucoup plus douée que lui en la matière.

D'une œillade, le Roi suivit l'attention de la créature azurée et identifia l'objet de son désir. Léto pouvait comprendre son état, d'autant plus avec le cadre dans lequel ils valsaient. L'étiquette s'avérait être d'une barbarie pour un Chaman. Si cela ne tenait qu'à lui, il l'aurait encouragé à kidnapper cette femme ou à se battre en son honneur. Au moins, cet événement n'aurait qu'été encore plus intéressant.

" Je pourrais tout autant vous entraîner sur la piste pour que vous soyez encore moins tenté de la ravir. Il marqua volontairement une pause et étira un mystérieux sourire, avant d'enchaîner sur la scène qui trônait ses pensées : Vous n'aurez d'autres choix que de plonger dans mes yeux, pendant que je vous étreigne fort. Deux hommes danser sous le regard courroucé des Sorciers, ce serait si beau. Bon, qui de nous deux part dans les haies enfiler une robe ? " Rit-il, comme si cette idée saugrenue était actée par les deux partis.

Prêt à boire son camarade d'infortune, il ne leva qu'à moitié son verre, en pleine réflexion sur un petit discours inspirant. Ceci relevait de ses compétences, en tant que couronné. Malgré tout, il ne souhaitait pas voler la vedette aux véritables étoiles montantes de la soirée, alors il proposa à Aimé un toast plein de mièvrerie.


" Trinquons à l'Amour, avec un grand A. Il suréleva son verre, tout souriant. Aux coups de foudre qui nous brisent, aux rencontres éphémères qui déchaînent les passions, aux élus de notre cœur qui pimentent notre vie. Il choqua son verre contre le sien. À ma femme qui aurait été plus que ravie d'être ici. " Se sentit-il obligé de rajouter juste avant de tremper ses lèvres.

Quelques gorgées, comme un guerrier assoiffé par la gloire, suffirent à titiller son esprit. Le Hǫfðingi fixa encore longuement cet éphèbe. Aimé… Aimé… Ses yeux s'agrandirent soudainement, conscient de son étourderie de tantôt.

" Au fait, je m'appelle Léto. Enchanté. "

Il avait la très nette impression de le connaître.


1390 mots ~
Léto danse avec Èibhlin puis est avec Aimé | Le Bal des Masques | - Page 4 1929536143




By Jil ♪
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Mar 17 Aoû 2021 - 1:17


Illustration - Satchely

Le Bal des Masques


Jeanne baissait les yeux, n'étant pas en mesure de soutenir le regard de l'Empereur Noir, mais prit sa main dans la sienne pour se laisser guider vers le centre de la piste. Cette dernière lui paraissait affreusement glacée, rapidement contrebalancé avec la chaleur émise par son propre corps tendu et stressé. Sa gorge était sèche et elle avait presque envie de se muer en étendue liquide aux abords de la poste, cette sensation était certainement produite à cause des marques qui naissaient sur son bras, lui causant des picotements sur sa peau. Elle ne s'en souciait pas, fixant un point invisible au loin pour ne pas avoir son regard contemplant le sol, certes, magnifique lustré pour le Bal des Masques, mais qui aurait dénoté plusieurs aspects négatifs de la chose. Cédric vit de loin les marques gravir les morceaux de la peau de son épouse, voulant réagir en allant la rechercher, se reprenant avant de faire le moindre pas pouvant lui causer du tort, ainsi qu'à sa moitié dont l'événement n'avait cessé de la mettre mal à l'aise, ainsi que ses enfants, près de lui, qui voulaient voir leur mère danser avec un Empereur. Ce n'était pas rien. Essayant de se détendre, le Déchu essayait de contrôler sa respiration. Il n'y avait pas de risque, il le savait ... Du moins, pas directement. Les Mages Noirs, il s'en méfiait. Il savait ce que faisait les siens. Les Mues successives et son changement de Nom lui permettaient de vivre sereinement. Personne ne lui prendrait sa nouvelle vie.

De son côté, la Cavalière Noire ne remarquait pas grand-chose des appréhensions de son mari, complètement parasité par les siennes, ne cessant de se répéter de ne pas marcher sur les pieds de son partenaire, tout en étant totalement écrasée par son aura électrique, dès le début de la danse. Un tango. Heureusement, Jeanne avait suivi des cours avec un professeur particulier et maîtrisait les codes de base de cet art, c'était tout ce qu'on lui demandait : de savoir donner le change, surtout avec quelqu'un d'aussi expérimenté. Le vaste éventail de tempos et de styles rythmiques ne laissaient pas vraiment de place à une quelconque hésitation, dès lors, son esprit était tellement vidé, captivé au point que Jeanne entendait à peine les mots de son cavalier, n'ayant plus aucune crainte, comme si la concentration, voire la danse en elle-même, les avaient chassés. Ce n'était qu'une illusion, car la Déchue se devait de progresser sur la piste, de tourner avec lui, ensemble, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Elle essayait de détendre ses épaules pour rester fluide, donnant la sensation d'être séduite par son partenaire, ce qui devait bien allé avec son envie de s'évanouir dans ses bras. Elle ne désirait gêner personne, y compris les autres. Si cela tournait lentement, devant le nombre de danseurs importants sur la piste, de la musique et de son incompétence, ils risquaient la bousculade. Et toute cette énergie, curieusement, la détendait, même s'il la tenait.

O ... Oui.

Elle devait être ridicule avec des joues bouffies, presque comme une enfant, mais elle ne ressentait nulle violence. Elle eu un léger frisson, non pas parce que la panique s'emparait de son corps, mais à des rumeurs le disait attiré par les êtres innocents. Par Kinath, tant qu'il ne lui demandait pas son fils ... Non, quelle idée ! Cela avait eu le mérite de la recentrée sur la conversation. La Déchue n'en avait guère le choix, l'Empereur la dominant de toute sa stature au point qu'elle en oublie qu'il respirait moins la jeunesse que son époux.

... On ... On dit cela ! se reprit-elle, crispée.

Elle se demandait où il allait sans être reconnu. Peut-être même lui avait-elle adressée la parole, de manière désinvolte, sans le savoir. La Magie était fascinante sur cet aspect. Effrayante, également.

Oui, c'était un cadeau.

Elle n'était pas assez idiote pour mentionner Vanille Deslyce. Ce n'était pas le moment de s'attirer l'ire de l'Empereur en mentionnant celle qui avait humilié la race, lors de l'ère précédente. C'était un peu comme parler d'un Démon avec un Ange, rien de bon n'en ressortirait. Quand il mentionna son envie de venir le voir directement sur place, elle eu un déclic.

Non, Majesté, vous êtes le bienvenu dans mon établissement ! Nombreux de mes produits viennent du Port d'Avalon, mais je suis aussi en affaires avec des Sorciers. Je vous dépayserai totalement, ou non, selon votre volonté.

Parler de nourriture, apaisait. Elle s'inclinait, marquant la conclusion de leur échange.

Je vous remercie pour cette danse.

Ses manières n'étaient pas parfaites, mais Jeanne avait réussi. Elle avait presque eu envie de partir en courant vers sa famille en hurlant sa joie, mais ce n'était heureusement qu'une pensée fugace, rejoignant les abords de la piste d'un pas mesuré, le sourire aux lèvres.

Post III - 810 mots
Jeanne est avec Eliun


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Jun Taiji
Mer 18 Aoû 2021 - 13:06


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Le Bal des Masques



« Bien. Nous nous reverrons, donc. » murmura-t-il, avant de quitter sa partenaire au profit d’une autre femme. Il la détailla. « Vous vivez dangereusement, Impératrice des Abysses. » Elle sourit puis émit un rire. « Ne vous inquiétez pas, Empereur Noir, je ne suis pas venue vous proposer de m’épouser. » Très drôle. « C’est navrant. J’aurais adoré vous refuser ma main. » Elle replaça l’une de ses mèches de cheveux derrière son oreille avant qu’il ne l’emprisonnât de l’étreinte propre à la valse. « J’aurais accepté ce refus avec courtoisie. » « Nous le faisons tous. La suite, pourtant, est rarement courtoise, comme le démontre l’état de Nementa Corum aujourd’hui. » « Pourtant, Niklaus Salvatore… » Elle le chercha dans la foule. Un roux dégageant une aura aussi sombre ne passait pas inaperçu, même masqué. « … Ce que je veux dire, c’est qu’il aurait pu réhabiliter Nementa Corum. » « Les Sorciers aiment les cicatrices. » « Et vous ? » « Je préfère les cicatrices chez les autres. Ce qu’il s’est passé entre nos deux peuples date à présent. Il est navrant de toujours ramener tout au passé. » « Pourtant, vous n’avez pas l’air d’apprécier les Ondins. » Il y eut un instant de silence. Jun savait que c’était le cas. Le contexte familial dans lequel son fils avait grandi n’aidait pas. Ârès les laisserait périr sans lever le petit doigt si quelqu’un venait à les attaquer. Peut-être même aiderait-il le camp opposé dans l’ombre. C’était le seul peuple à recevoir ce traitement tout particulier, le seul duquel il voulait véritablement l’extinction. Les Démons n’étaient que pure stratégie. Il n’y avait rien de viscéral. Il devait donc être prudent et ne rien promettre qui ne pût être honoré ultérieurement. « Ma femme, Viviane, est la fille de Vanille Caël Deslyce et de Niklaus Salvatore. Si j’abhorrais tant les Ondins, je l’aurais écartée dès le jour de mon couronnement. » avança-t-il d’abord. « Ensuite, je n’ai pas pour habitude de laisser mes sentiments personnels venir obscurcir mon jugement lorsqu’il s’agit de traiter des affaires de tout un peuple. Nous savons tous les deux ce qu’il advient lorsqu’une telle chose se produit. Tous ont à l’esprit la victoire des Sirènes mais il y a eu de nombreuses pertes de votre côté également. Est-ce que la guerre a profité à quelqu’un ? Il ne me semble pas. Deux peuples qui se déchirent pour les histoires de coucherie des têtes couronnées est une chose si pitoyable… » Il la fit tourner. « Cela étant dit, vous avez raison. Pour des raisons qui m’appartiennent, je n’apprécie pas votre peuple et aucun Ondin n’a réussi, jusqu’à présent, à me faire changer d’avis. Peut-être serez-vous la première ? » Il s’approcha. « Vous savez, malgré ce que l’on dit de moi, je suis quelqu’un de pragmatique. » « Mes espions me l’ont murmuré. » « Je parie qu’ils ne sont pas tous rentrés à la Cité Engloutie. » Elle sourit. « En réalité, un seul est revenu. » « Cela me rassure sur l’efficacité de ma garde. Néanmoins, un est toujours un de trop. » Ils se turent, laissant la valse reprendre ses droits. Il était délicat pour elle de parler au Salvatore de façon découverte. Elle non plus, n’aimait pas les Næphinas. Il finit par rompre le silence. « Comment se porte Port Dirælla ? » « Les dommages auraient pu être bien pires. Néanmoins, ce n’est pas ce qui me préoccupe le plus. » Il ne posa aucune question. Elle jugea bon de continuer, comprenant qu’elle avait sans doute capter son attention. « Ce qui est étrange est cette soudaine évacuation de la ville juste avant les faits. » « Vous suspectez une aide extérieure ? » « Je n’en ai aucune idée. Pour le moment, les événements sont flous, ce qui n’aide pas à stabiliser mon règne. Néanmoins, je ne suis pas la seule dans ce cas. Vous semblez avoir quelques déconvenues avec les ordres religieux. Suis-je en train de parler à un futur cadavre ? » « Peut-être. » « Faisons un pari. Si vous survivez, je vous livrerai une histoire qui vous plaira sans doute. Peut-être même pourrions-nous devenir alliés. Nos objectifs ne sont pas si dissemblables. » Il le savait. Les deux Souverains pourraient même très bien s'entendre. « Et si je meurs ? » Elle fit une petite moue et releva les yeux vers lui, plus carnassière. « En hommage au passé, j’attaquerai Nementa Corum. Officiellement, ce sera pour rappeler aux Mages Noirs notre existence. Officieusement, ce sera pour vous venger. » Pour la première fois depuis le début de la soirée, les lèvres du Roi s’étirèrent légèrement.

Lorsque la valse fut terminée, ils s’inclinèrent et se quittèrent. Jun détestait ce rôle. Il n’avait jamais aimé jouer les Souverains. C’était comme suffoquer. Heureusement, lorsqu’il l’avait fait, il avait eu une feuille de route. Le Destin lui avait murmuré le sens de ses actions. Dans le cas où il aurait été libre, il aurait probablement disparu un beau jour, préférant sans doute la fuite à la lourdeur de la tâche. Néanmoins, pour le moment, il n’était pas question de tourner les talons et de disparaître. Il devait continuer.

Lentement, il se dirigea vers sa prochaine destination. En chemin, il croisa Aimé. Il le regarda, leurs deux magies se cherchant d’une étrange façon. Il outrepassa légèrement la puissance d’Elias, afin de dissiper le céruléen qui s’étendait autour de lui. Ce n’était pas le moment de créer un doute sur son pouvoir. L’expérience en soi était étrange, car l’Empereur Noir et le Magicien étaient dotés des mêmes talents. Quelque part, en plus de se repousser naturellement, il y avait une question de complémentarité et de juste équilibre. Peut-être que lorsque le Mage Blanc arrêterait de jouer les clowns, quelque chose d’inattendu se produirait. Une seconde d’éternité fila, avant qu’il ne rompît le contact visuel, obligé par l’élan naturel de sa marche. Le contraire lui aurait fait tourner la tête. Il n’en était pas question.

Elias arriva devant Laëth. Il la fixa, d’abord son visage puis les décorations de sa robe. « C’est curieux. » dit-il, sans la moindre émotion dans la voix. Il tendit la main et toucha les bijoux. Le bleu se compléta de noir, sans pour autant disparaître. Il plissa les yeux avant de reporter son attention sur l’Ange. « Isemssith Belegad, je suis ravi de vous rencontrer enfin. Il semble que le Destin apprécie de nous réunir et, ce, malgré votre refus de vous lier à la Couronne Noire. » Il tourna le regard, afin de repérer le Magicien. « Votre ancien cavalier vous a-t-il tourmentée ? » demanda-t-il, sur le ton de la conversation. « Je pourrais vous en débarrasser si tel était le cas. » ajouta-t-il, beaucoup plus bas.

1119 mots

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 19 Aoû 2021 - 8:12



by Abigail Larson

Le Bal des Masques

En groupe | Laëth & Priam



Irrationnellement, à la mention d’une compagne et d’un ex-mari, son cœur se serra. C’était stupide et insensé. Elle ne connaissait pas cet homme. Elle n’éprouvait rien pour lui. Elle aimait Kaahl. La vérité, pourtant, était beaucoup plus trouble et tortueuse. Plus il parlait, plus elle comprenait qu’elle faisait déjà partie de sa vie, et plus ce qu’elle croyait s’effritait. « Ah oui ? Je suis dangereuse à ce point ? » interrogea-t-elle pour garder la face, quand elle se sentait déjà perdre pied. Sous les coups des mots d’Aimé, son cœur s’emballait. Le monde se vidait ; son univers crépitait de vie. Il n’y avait qu’eux et cette musique envoûtante ; le reste n’existait pas. Ils appartenaient à un temps et à un lieu qui ne se confrontaient jamais à la réalité d’autrui. Une part de l’Ange désirait demeurer ainsi pour l’éternité. Elle se sentait joyeuse, légère, vive et tranquille ; heureuse. Il lui semblait que ce n’était pas arrivé depuis longtemps. Des larmes bordèrent ses yeux. C’était si stupide. C’était si stupide… Pourtant, ça la prenait aux tripes. Il y avait, chez lui, quelque chose qui créait un écho dans son cœur. Il se délitait, puis ses lambeaux se réassemblaient. C’était douloureux et salvateur à la fois. Elle sourit. « Vous ne le saurez que si vous me laissez faire. » Enfin, la dernière note mourut, et ils se figèrent. Freyja se sentait fébrile, comme si elle avait tourné trop vite et trop fort. La main dans son cou lui donnait d’autant plus l’impression de chavirer. Peut-être qu’elle tombait vraiment. Elle luttait, mais elle avait du mal à se raccrocher à la réalité.

Ses yeux verts se lovaient dans l’océan des iris d’Aimé. Ils aimaient être là, juste à cet endroit où l’on pouvait apercevoir la profondeur des gens, leurs vérités interdites et leurs secrets révélés. Ils s’y baignaient, curieux et attentifs – tantôt doux ou méfiants. Envers le Magicien, il n’existait aucune défiance. On aurait presque pu voir un flot continu s’écouler d’elle à lui et de lui à elle, avec la fluidité et la volupté des choses qui ont toujours été et qui seront toujours. Une évidence. Une évidence si grosse qu’il leur était impossible de l’ignorer et de la formuler. Toutefois, il s’y essaya. Freyja tressaillit. Une autre part d’elle, sans doute plus raisonnable et pragmatique, avait envie de s’enfuir. Elle voulait disparaître, ne rien entendre d’autre, retrouver les bras confortables d’Adriel, rentrer chez elle. Elle ne voulait pas savoir ce qu’il ressentait, elle ne voulait pas en avoir peur ; elle ne voulait pas y voir le reflet de ses fantasmes ou, pis encore, des prémices de ce qui naissait en elle. Une envie irrépressible de pleurer martelait sa poitrine. Sa main posée sur la taille de l’homme se crispa avant de se détacher de lui. Dans sa tête, ses émotions tourbillonnaient en hurlements infernaux. C’était juste une affaire d’émotions, comme d’habitude. Aimé l’avait interceptée dans un moment de faiblesse ; son attitude et sa magie avaient frappé en plein sur ses blessures. C’était la raison de tout ce qu’elle ressentait ; un concours de circonstances.

L’Aile d’Acier paraissait n’avoir plus rien de la guerrière. Incapable de bouger, incapable de parler, elle fixait le Magicien avec une intensité presque désespérée. Était-ce pour l’encourager à poursuivre ou pour le faire taire ? Elle n’en avait aucune idée. Ses paroles lui faisaient à la fois l’effet de claques et de caresses. Les émotions qui l’habitaient venaient se heurter aux siennes avec une force prête à l’ébranler. Il ne mentait pas. Elle aurait peut-être préféré qu’il se moquât d’elle, mais elle ne connaissait que trop bien la musique des âmes sincères. Les yeux brillants, elle laissa échapper un sourire, à la fois amusé, triste et tendu. Si l’Empereur Noir avait eu un cœur… Il en avait un, elle en était persuadée. Il en avait un, et elle l’avait peut-être brisé en mille morceaux. Il en avait un, et elle s’acharnait peut-être à le piétiner violemment. Mais c’était tellement facile d’oublier, avec Aimé. C’était tellement facile d’imaginer comment elle aurait pu l’aimer. Avec Kaahl, c’était parfois plus compliqué. Elle l’aimait toujours, tout le temps, mais il arrivait aussi qu’elle le détestât. Il arrivait qu’elle crût le perdre, souvent. Sa double vie impliquait, pour elle, de doubles sentiments. « Arrêtez, s’il vous plaît. » souffla-t-elle, dans un murmure rauque et éraillé. Son palpitant ne pouvait pas être plus émietté. Lorsque les lèvres du Mage imprégnèrent sa peau, une pulsion violente lui intima de se jeter dans ses bras pour l’embrasser. À cet instant, les larmes dévalèrent ses joues. C’était trop tard. Même si elle essayait, elle ne pourrait jamais l’oublier. Il l’avait marquée.

À la mention de son nom, la jeune femme sursauta. « Comment est-ce que vous m’avez appelée ? » Elle avait très bien entendu. Il n’avait pas besoin de répondre, et se contenta d’un sourire. C’était la première fois depuis très longtemps qu’un inconnu prononçait son prénom. Ce n’était pas un inconnu. Il devait absolument lui dire qui il était, pour elle. S’en rappelait-elle ? L’avait-elle oublié, avant ce soir ? Comment sa mémoire aurait-elle pu effacer le souvenir d’une telle personne ? Elle s’apprêtait à courir derrière lui, lorsque ses yeux tombèrent sur la silhouette du Grand Chaos. Pétrifiée, elle le suivit du regard. Elle aimait l’homme qui se cachait sous son apparence. Elle l’aimait et, bon sang, comme elle aurait voulu pouvoir se laisser tomber dans ses bras et pleurer. Entre ses larmes et ses baisers, elle lui aurait promis son amour mille fois. C’était impossible : ils avaient chacun un rôle à tenir. Alors, l’Aile d’Acier se répéta ce qu’Adriel lui avait dit et redit, lors de leurs entraînements. Elle se le répéta jusqu’à ce que tous ses verrous fussent en place, et puis elle s’y accrocha. Ses émotions feraient battre le cœur du Roi un autre jour. Ce soir-là, elle n’avait pas le droit à l’erreur.

Face au Sorcier, la fille de Réprouvés ne bougea pas. C’était la première fois qu’elle rencontrait véritablement Elias Salvatore. Sa magie, sombre et menaçante, la fit frissonner et elle dut prendre le temps de s’y accoutumer. Après celle d’Aimé, elle paraissait d’autant plus nocive. Si elle n’avait pas cadenassé ses ressentis, le changement aurait sans doute été particulièrement brutal. Y aurait-elle résisté ? Elle cligna des yeux, sans empêcher le monarque d’effleurer ses ailes de métal et d’y laisser, lui aussi, sa marque. Lui en voulait-il ? Souhaitait-il lui rappeler que, malgré ce qu’il se passait actuellement entre eux, elle était sienne ? Qu’il l’aimait ? Ses ressentis tus, les questionnements ne s’effaçaient pas. « Empereur Noir. » répondit-elle avec politesse. « Il doit vouloir vous prouver que, malgré mon refus, les Anges n’ont pas totalement abandonné leur mission là où le Bien a le plus besoin d’eux. » Elle sourit doucement, sans insolence. Le dernier véritable échange qu’ils avaient eu remontait à leurs lettres, après la Coupe des Nations. Celle d’Elias l’avait touchée plus profondément qu’elle ne l’aurait voulue. À tort ou à raison, elle avait pris pour elle chacun de ses mots.

Tandis qu’elle rejoignait le centre de la piste aux côtés de son nouveau cavalier, elle leva les yeux vers lui. Était-ce une menace ? « Vous devriez savoir qu’il est facile de me tourmenter, mais qu’il est en revanche difficile d’égaler le talent de certains en la matière. » Depuis qu’elle avait accepté d’aider son frère, l’Ange redoutait cette confrontation. Elle jeta un coup d’œil aux étranges nuages de Lagherta, avant de reporter son attention sur le Roi. « J’apprécie votre sollicitude, mais ce ne sera pas nécessaire. » Comme elle parcourait la salle du regard, à la recherche de son frère, le coin de ses iris s’accrocha aux décorations de sa robe. « D’ailleurs, c’est curieux. » reprit-elle. « Un de vos prédécesseurs a déjà tenté de noircir mes ailes. » Il le savait.



Il n’y avait plus qu’un courant d’air. Aliénor était partie. La culpabilité s’insinua dans le cœur de Priam. Pourquoi avait-il posé cette question ? Quel imbécile ! Mais pourquoi avait-il fallu qu’elle le lui dît ? Quelle idiote ! Un goût amer se répandit dans sa bouche. Il y avait, effectivement, des choses qu’ils ne pouvaient plus se dire. Peut-être même qu’ils ne pourraient plus se parler ; peut-être que ça avait été leur dernière conversation. Il l’avait vue : en un claquement de doigts, elle avait changé d’attitude. La gorge de l’Ange se serra. Il ne pouvait pas la laisser partir ainsi – il savait, au fond de lui, qu’elle ne reviendrait pas vers lui après sa danse avec l’Empereur Noir. Plus tard, peut-être, mais pas ce soir ; et chaque pas effectué dans une autre direction les éloignait un peu plus l’un de l’autre, jusqu’à ce qu’ils n’évoluent dans deux cercles différents, qui ne se croiseraient que rarement, furtivement. Il ne pouvait pas la laisser partir sans rien faire, sans rien dire. Il ne pouvait ni ne voulait rester ce pantin désarticulé et bringuebalé par les aléas de la vie. Pourtant, il devrait attendre : plus loin, sa sœur et le Grand Chaos l’attendaient. Priam ferma les yeux, pinça les lèvres, puis inspira longuement. Enfin, il se dirigea vers celui qui lui volait son amour et vers celle qui soutenait son monde.

Parvenu devant eux, il salua le souverain, avec un peu plus de déférence qu’à la Galette, parce que les circonstances l’exigeaient. La haine qu’il éprouvait à son égard n’en était pas moins intense, au contraire. « Empereur Noir. C’est un honneur de danser avec vous ce soir. » La fève qu’il avait gagnée avait été légèrement retravaillée afin qu’elle fermât son col de chemise. Il se tourna vers sa cadette. Le bijou qui ornait ses épaules attira presque immédiatement son attention. Le bleu et le noir avaient remplacé l’argent. Il doutait qu’Adriel eût enchanté le métal, surtout avec ces couleurs-là. Il doutait aussi qu’il eût fait pleurer Laëth. Il n’y avait pas traces de larmes sur ses joues, mais sa cornée avait la teinte de la peine. Que s’était-il passé ? Sa tristesse venait peut-être du fait que le Baron était venu avec la Comtesse Vaughan, mais le reste ? Il regretta de l’avoir perdue de vue, plus tôt. « J’espère que mon choix de cavalière vous sied. » Il espérait que non. Il espérait qu’une part de lui le prenait comme un affront. Juste assez pour être embêté, mais pas assez pour être certain de la mauvaise intention.

Le Petit Pigeon prit sa position initiale, en accord avec celle du Vautour et de l’Aile d’Acier. Ils étaient trois drôles d’oiseaux. De mauvais augure, peut-être. Il sourit et, quand les premières notes résonnèrent, il entama la danse.



Message V/III – 1793 mots

Laëth est avec Aim- ah non. Avec Eliun et Priam | Le Bal des Masques | - Page 4 1929536143 Désolée pour le nombre de mots, mais c'était plus pratique de réunir les deux posts. Je ferai comme ça jusqu'à la fin de la danse nastae (avec moins de mots, espérons-le /sbam)




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Jeu 19 Aoû 2021 - 20:59


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Les yeux de l’Empereur Noir se posèrent sur l’Ange. Habituellement avare de commentaires, il en fit néanmoins un, sous forme de question. « Je suis curieux. Vous incluez-vous dans les détenteurs de la couronne de vos tourments ? » Il laissa couler sur elle un regard acéré. « Notre pire ennemi est parfois celui qui nous fixe dans le miroir. » Il laissa une seconde s’égrainer. « Vous ne pensez pas ? » Et lorsque les limites à sa propre puissance devenaient difficiles à évaluer, la chose était d’autant plus flagrante. Le refrain de haine envers soi-même et les doutes incessants travaillaient de concert avec la rengaine de l’imperfection éternelle et les jugements cruels. Rien ne disparaissait, bien au contraire. Il la fixait sans sourire et, pire, il faisait en sorte de se plonger dans une tension certaine pour éviter de s’adoucir à son contact. Il devait lui paraître terriblement détaché, affreusement nocif parfois. « Ah oui ? » questionna-t-il, en cherchant Aimé des yeux. Il y avait un air de Je n’ai pas besoin de votre avis pour faire ce qu’il me plaît dans son ton. « Peut-être est-ce un présage de l’avenir ? » rétorqua-t-il. « Après tout, ce n’est pas parce que vous avez refusé de vous lier à la Couronne Noire que le noir ne vous sied pas. » Il baissa la voix. « Sir Pendragon a un certain talent pour la danse qu’il est difficile de nier, au demeurant. »

Déjà, ses yeux ne regardaient plus Laëth. Ils rejoignirent la silhouette du frère de la jeune femme. « Isemssith Belegad. Le plaisir est partagé. » articula-t-il. Sa voix claquait dans l’air, empreinte des marques de la noblesse et de l’autorité qui lui était dévolue. Pour autant, il n’y avait rien d’autre que la politesse d’usage dans son ton. Il aurait pu se montrer bien plus incisif. Parfois, il suffisait d’un rien, d’une légère variation. Son regard changea d’interlocuteur brièvement. « Comme je le disais à votre sœur, le Destin semble vouloir nous placer l’un en face de l’autre de façon régulière. Je n’aurais donc pas choisi meilleure cavalière, bien que la Dame Noire Aliénor Vaughan eût également été un choix pertinent pour cette danse en particulier. » Parce qu’ils allaient se disputer leur cavalière. Comme ils ne pouvaient pas danser l’un avec l’autre, elle servirait d’intermédiaire ; ou de victime collatérale.


Il se mit en position, de l’autre côté de la jeune femme. Avant de commencer, il se pencha légèrement pour murmurer quelques mots que l’un et l’autre purent entendre. Ils étaient néanmoins à destination de Priam. « Je pensais que vous profiteriez du temps accordé la dernière fois que nous nous sommes croisés. » Il se redressa, brisant le contact visuel, et attrapa la main de Laëth pour l’amener à lui. Ses traits changèrent à la manière d’une illusion qui part en fumée. Le temps d’un clignement de cils, il était beaucoup plus jeune. Toujours aussi grand en revanche. Seuls ses partenaires possédaient le privilège de le visualiser ainsi. Personne d’autre. Il releva le regard pour le plonger de nouveau dans celui de Priam une seconde. Il sourit puis baissa les yeux pour contempler l’Aile d’Acier. Ses doigts se posèrent dans son cou et se frayèrent un chemin entre ses mèches brunes. Son autre main prit appui sur sa taille. « Ne m’en veux pas pour ce soir. » lui murmura-t-il d’une voix plus douce, avant de lui faire effectuer un demi-tour. Sa poigne glissa jusqu’à sa gorge et il la fit avancer ainsi, paume contre sa peau, comme s’il s’apprêtait à l’étrangler. Pourtant, il n’y avait aucune animosité. C’était autre chose, à l’image de ce que la musique dictait. Ce qu’il semblait vouloir, c’était la hanter, écraser la morale pour se lancer dans une relation interdite. Priam représentait peut-être le Bien ou la raison. Elle aurait dû normalement lui revenir mais le semblant de valse la faisait virevolter entre eux deux. Pour l’instant, il l’emprisonnait entre ses griffes mais peut-être ne serait-ce plus le cas, ultérieurement ? La question était celle de savoir si l’oiseau en cage ne préférerait pas son bourreau, à la fin de l’histoire. S’il ouvrait la fenêtre, s’enfuirait-elle ou resterait-elle ? Ses lèvres susurrèrent sa volonté. « Reste avec moi pour la prochaine danse. » Il déglutit. « S’il te plaît. » Il la ramena en face de lui et se prêta au jeu de la valse classique. Son corps métamorphosé le rendait bien plus agréable à regarder. Il passa une main derrière son dos et continua de donner le rythme avec celle qui était liée à la paume de l’Ange, jusqu’au moment où Priam prit la relève.

769 mots

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Ven 20 Aoû 2021 - 17:56



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Le Bal des Masques

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Freyja sonda le Mage. Quelque part derrière ses yeux de glace, il y avait Kaahl. Il y avait l’homme qu’elle aimait. Sous le coup de sa magie, cela avait moins d’importance. Elle la défendait de l’émoi qu’il aurait dû susciter chez elle. Elle la protégeait de la douleur qu’aurait dû provoquer ses piques. Un sourire amer plia ses lèvres ; bientôt, il se mua en un rictus caustique. Elle haussa un sourcil moqueur. « C’est la question que vous vous posez à chaque fois que vous croisez votre reflet ? » Après tout, il avait choisi cette vie-là. Il avait choisi d’être un Sorcier et un Magicien ; un Roi et un homme. Il aurait pu se contenter de moins. Elle n’avait pas décidé de ressentir avec tant d’intensité. C’était quelque chose qu’elle subissait. Elle aurait pu, désormais, faire le choix de se contrôler au maximum. La peur la retenait – et peut-être un brin de raison. « En fait, c’est amusant, parce que quelqu’un vient justement de me dire que mes émotions – parce que ce sont d’elles qu’on parle, c’est le nœud du problème, n’est-ce pas ? Eh bien il vient de me dire qu’elles sont ma force. Il a même prétendu qu’elles pourraient faire battre votre cœur, si vous en aviez un. » Et sans elles, l’Ange gagnait en mécanique guerrière. Sans elles, les obstacles paraissaient moins grands, moins imposants, moins rebutants. C’était l’un des dangers de ce pouvoir, et quelque part au fond d’elle, elle le savait. Parfois, l’envie de ne plus rien ressentir la prenait ; mais si cela devait arriver, elle deviendrait une machine sans empathie, ni pour autrui, ni pour elle-même. D’un autre côté, sans émotions, elle avait l’impression d’être plus lucide – d’une lucidité implacable. En vérité, elle envisageait simplement les choses sous un autre angle. « Mais peut-être que vous avez raison et que je devrais me délester de ma couronne et de tout ce qui l’accompagne. Je devrais peut-être choisir sur la base de la raison et non des sentiments. » Que resterait-il de l’Aile d’Acier, si la rationalité pourfendait son cœur ? Que resterait-il d’eux ? Parfois, elle se haïssait. D’autres fois, elle avait peur de devenir insipide. À quel point la vie lui paraîtrait-elle fade si elle n’autorisait plus son palpitant à virevolter si aisément ?

Son regard chercha aussi la silhouette d’Aimé, sans succès. Elle ne réagit pas au ton de l’Empereur, mais tourna la tête vers lui lorsqu’il l’interrogea. Elle sourit, polie. « Je ne sais pas si le noir me sied, mais j’imagine qu’on peut au moins s’accorder sur le fait que je l’attire. » Ou l’inverse, mais cette version l’effrayait plus que celle qu’elle venait de proposer. Alors que son frère s’approchait, une idée la traversa. « Nous aurions dû tenter un trio tous les trois, pour vérifier. » Elle haussa les épaules. « Mais tant pis, vous allez m’obliger à tester les qualités chorégraphiques de Sir Pendragon par mes propres moyens. » Elle n’en avait pas envie, toutefois, et malgré le maintien de son contrôle des émotions, la façon dont il glissait ses sous-entendus l’agaçait. S’il désirait la provoquer, elle saurait lui rendre la pareille. À cet instant, elle ne s’encombrait pas de sa culpabilité. Au demeurant, quelle culpabilité pourrait ressentir Laëth Belegad face à Elias Salvatore quant au fait de s’être liée à Adam Pendragon ? Ils ne se devaient rien d’autre qu’un peu de respect. La magie l’aidait à tenir son rôle. Elle les sauvait du regard des autres.

Comme Priam saluait le Roi, elle le détailla. Ce soir-là, elle n’avait pas peur pour lui. Son sort l’indifférait presque. S’il commettait un impair, elle trouverait cela dommage. Elle ne s’inquiéterait probablement pas des conséquences, mais les envisagerait simplement comme les effets d’une cause. L’heure suivante, quand sa barrière tomberait, elle s’affolerait et mettrait tout en œuvre pour l’aider. « Je ne souhaitais pas mettre plus en porte-à-faux la Dame Vaughan. » répondit-il avec un air de tranquillité feint. Lui aussi cherchait à maîtriser le feu qui bouillonnait en lui. Durant une fraction de seconde, sa sœur songea que s’ils avaient été seuls, le fils de Réprouvés aurait tué le Mage Noir sans l’ombre d’une hésitation. Si cela pouvait paraître fou, il s’agissait sans doute de la solution la plus efficiente à ses tourments. Il l’aurait probablement fait, la fois précédente, si… Sa figure pivota vers le Grand Chaos. Ils paraissaient avoir pensé à la même chose. Elle regarda son aîné. Il plissait les yeux et sa mâchoire était tendue. Un sourire, toutefois, finit par y naître – quelque chose entre la politesse et la sauvagerie. « Comme je viens de vous le dire, je ne souhaitais pas mettre plus en porte-à-faux la Dame Vaughan. » Freyja arqua un sourcil. Elle s’était trompée. Les deux hommes parlaient d’autre chose, qu’il n’était pas très compliqué de deviner. Ses iris vagabondèrent sur la salle, à la recherche de la silhouette d’Aliénor. Puis le Vautour emporta sa main, et tout son corps avec.


Elle cligna des paupières. Sa magie tressauta brutalement. Une franche expression de surprise peignit ses traits. Il ne ressemblait plus au vieillard guindé et mauvais qu’il incarnait pour les Sorciers. Son visage juvénile le rendait plus aimable. Surtout, l’esprit de l’Ailée y reconnaissait partiellement Kaahl. Le trouble s’incrusta dans sa rétine. Elle sentit son pouvoir s’atténuer : un vent de panique souffla dans son dos, qui lui arracha un long frisson d’horreur. Elle ne s’était pas préparée à cela. Elle avait anticipé toutes sortes de remarques désagréables qu’il aurait pu lui faire, s’était tenue au courant des derniers événements politiques pour espérer ne pas perdre la face durant une possible conversation, s’était préparée à ses yeux de glace et à son sourire écorcheur. Elle n’avait pas envisagé cela. Elle n’avait pas imaginé qu’elle sentirait la caresse de son aimé dans ses cheveux et sa main sur sa taille. L’apparence d’Elias la répugnait tant qu’il lui était presque facile d’oublier Kaahl. Depuis son plus jeune âge, elle avait appris à haïr les Sorciers et la famille royale. Il était plus aisé de le détester quand son physique et ses mots concordaient avec la haine qu’on lui avait inculquée. Pas quand ils laissaient entrevoir l’âme qu’elle aimait. Son cœur battait comme un fou contre la paume de l’homme. Pendant qu’elle se noyait dans ses yeux, tout partait en éclats. Lui en voulait-elle ? Quelle importance ? Elle ne lui en voulait jamais longtemps. Sa force de pardon excédait sans doute celle de tous les tourments à laquelle il pouvait la soumettre. Elle l’aimait. Et ce sentiment, chez elle, ne souffrait aucune concession. Elle scruta son regard, puis bascula dans les bras de son frère.

Il la réceptionna avec autant de douceur que de vigueur. Le soulagement étreignit l’Ailée. Danser avec Priam était facile : ils s’étaient entraînés durant des heures. « Tu as pleuré. » - « La musique était belle. » Cela lui arrivait, parfois, d’offrir quelques larmes aux beautés du monde. « Sans doute autant que l’homme est cruel. Tes ailes ? » Il ne la croyait pas. « Quelqu’un a trouvé amusant de les bleuir. » - « Le noir ? » - « L’Empereur n’a pas trouvé ça à son goût. » - « Qu’est-ce qu’il t’a dit ? » - « Que le noir me seyait peut-être et qu’Adam Pendragon dansait très bien. » Il fronça les sourcils. « Comment peut-il savoir ? » - « Il a des espions. Je suis certaine qu’il sait même quel savon on utilise. » Elle haussa les épaules. « Ou peut-être qu’Adam lui a dit. De toute façon, tout le monde va finir par le savoir… » - « Hum. » Le frère et la sœur dansaient bien. Leurs mouvements s’imbriquaient harmonieusement, avec une tension propre à la situation. « Pourquoi est-ce qu’il a changé son apparence ? » - « Pour nous perturber, j’imagine. » - « Hum. Essaye de lui parler de Za et de l’enfant, si tu peux, s’il te plaît. » Elle acquiesça.

Les pas de danse la conduisirent jusqu’à Elias. Elle reprit le fil de leur conversation précédente. « Pourquoi resterais-je ? » demanda-t-elle, dans son dos. Ses bras l’enlaçaient et son souffle venait chatouiller ses épaules. « Tu as du temps pour moi ce soir, devant tout le monde, mais tu n’en avais pas hier, et tu n’en auras pas plus demain, c’est ça ? » Portée par le mouvement de son cavalier, elle tourna sur elle-même pour se retrouver face à lui. « Tu crois qu’une danse peut tout régler ? » Ses prunelles s’accrochèrent aux siennes. Dedans, l’espoir luisait.



Message VI/IV – 1441 mots

Priam & Laëth sont avec Eliun. J'ai raccourci un peu. De 300 mots /sbaf




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Adam Pendragon
Sam 21 Aoû 2021 - 19:44



C'est toujours un rp de Luxurieux
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Le Bal des Masques


« Merci pour cette danse. »

Je remerciai ma partenaire et esquissai un sourire à son attention. Certaines choses me devenaient difficiles. J’avais beau le nier et tenter de ne pas y prêter attention, je changeais. En bien ou en mal n’était pas forcément la question. Mon comportement restait foncièrement le même et, outre l’ambition et le sérieux de l’Humain qui me tenait parfois, il s’agissait d’autre chose. C’était plus une question de balance entre les autres et moi. Cette balance penchait de plus en plus de mon côté. Un bal était le meilleur moyen de s’en apercevoir. Guider me devenait naturel. Des siècles en arrière j’avais été fébrile à ce genre d’événements : mal assuré et ridicule dans un costume bien trop grand pour moi. J’avais eu les mains moites, la volonté de me masturber derrière n’importe quel rideau et la peur de faire un faux pas. Aujourd’hui, ce n’était plus le cas. J’attirais naturellement les regards sans avoir à les chercher. Au fond, je n’étais pas certain d’apprécier. Aujourd’hui, si je l’envie de me branler derrière un rideau me prenait, je passerais difficilement inaperçu. Heureusement, il n’y en avait aucun à proximité, juste une haie tentatrice qui me faisait de l’œil.

Je pris un verre de vin blanc au passage d’un serveur. Je le goûtai, heureux qu’il soit plus sucré qu’autre chose et finis mon verre comme s’il s’agissait d’une bière avant de le confier à une serveuse dévolue à cet effet.

« Merci. »

Mon regard détailla l’endroit et les individus qui dansaient. Je n’avais aucune idée d’où se situait celle que je cherchais et décidai de continuer à danser jusqu’à tomber sur elle. Nous étions beaucoup à adopter la même stratégie, bien que la mienne soit moins détaillée que d’autres. Je haussai les épaules. Si je ne la trouvais pas, ce ne serait pas si grave. J’avais d’autres moyens de la contacter si l’envie m’en prenait ultérieurement. Je voulais surtout tirer le mystère au clair.

Je sortis l’enveloppe de ma poche intérieure, écartai celle-ci et approchai la lettre de mon nez. J’avais un autre moyen de procéder si l’expéditeur était ici ce soir. Je poussai mon ouïe à des extrémités hautes et reniflai le parchemin. Il me suffisait, à présent, de repérer le détenteur de l’odeur en évitant de m’évanouir sous les effluves qui me provenaient de tous les coins du jardin.

Comme la musique des danses reprenait, je cherchai une femme sans cavalier. Je me retournai et baissai les yeux vers un amas roux. Je souris et lui pris la main.

« Je crains que nous n’ayons plus le temps de trouver un autre partenaire si nous désirons danser ce tour. J’espère que je vous conviens. »

Je souris, en l’entraînant avec moi. Nous étions déjà sur la piste mais je n’aimais pas l’odeur d’un homme qui se trouvait non loin. Je ne savais pas ce qu’il faisait dans la vie mais il sentait la moisissure, les espaces clos et humides et, surtout, le sang. Je ne l’aurais pas remarqué en d’autres circonstances mais mon ouïe était devenue problématique et le serait jusqu’à ce que je trouve l’écrivain. À force de tournoyer sur la piste, la senteur de son corps me parviendrait forcément. Elle était particulière, difficile à décrire. Tout ce qui me venait en y pensant était le mot « magique ». Elle était légère et me semblait aussi agréable que difficile à saisir. Elle me faisait le même effet que l’odeur du temps qui change.

Mes doigts touchèrent ma partenaire. Je souris.

« Plus jeune, je trouvais la danse plutôt stupide. »

Je préférais baiser plutôt que de passer de longues minutes en face d’une femme qu’il m’était interdit de dévergonder. Je n’avais pas non plus la prestance des hommes plus expérimentés, ce qui était frustrant en un sens.

« C’était avant de comprendre qu’elle était un moyen de toucher l’autre sans en subir les conséquences. Je ne serais même pas étonné que ce soit un Luxurieux qui ait inventé tout ça, juste pour se mettre à l’épreuve. »

J’espérai danser avec Oriane ultérieurement. Elle serait une épreuve parfaite.

« Je sais que nous sommes masqués mais mon identité n’est pas un mystère pour les autres. Je trouve ça injuste, car je suis un Déchu épris de Justice. »

Ma justice était juste particulière.

« Me confieriez-vous votre nom ? Vous n’êtes pas obligée mais si vous ne le faites pas, je serai obligé de vous retrouver plus tard, pour combler ma curiosité. »

Je souris. Son odeur resterait ancrée en moi.

Je fis glisser mon pied droit sur le sol, l’invitant à me suivre dans le mouvement. Le tango alternerait plusieurs états et il me faudrait être à la fois brusque et sensuel. Ça ne me dérangeait pas, bien qu’elle me paraisse plutôt jeune.

« Vous êtes une Ygdraë si je ne me trompe pas ? »

Les oreilles.

« Vous êtes encore étudiante ou vous paraissez juste plus jeune que votre âge ? »

Je voulais également savoir avec qui elle était venue mais pris le pari d’attendre un peu. L’assaillir de questions ne m’aiderait pas à l’assaillir d’une autre façon plus tard si l’envie m’en prenait.

850 mots:


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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Dim 22 Aoû 2021 - 3:41


Le bal des masques

Oriane se mordit la lèvre, surprise de la réponse de Jun et ennuyée de devoir admettre que la présence de Kaahl ne la laissait pas indifférente. « Je ne vous aurez pas deviné jaloux. » répliqua-t-elle néanmoins avec malice, même si son interrogation était moins causée par l'annonce de son nom que par le fait que le Baron soit également présent sous les traits de l'Empereur Noir. C'est donc avec une mine intriguée qu'elle accusa l'explication que lui fourni son cavalier. Pleins de Kaahl partout. Elle n'arrivait pas à se décider si la chose était particulièrement excitante ou effrayante. Elle devait être la seule à se demander telle chose. « Le fantasme est multiculturel, surtout lorsqu'il est d'ordre sexuel. Nous n'en avons pas l'exclusivité et il serait dommage d'empêcher les gens d'imaginer des situations inavouables, surtout lorsque ces personnes n'oseraient franchir le pas. ». Car c'était peut-être là la différence entre un Déchu atteint de Luxure et les autres. Ils leurs est plus simple d'essayer et de transformer ce fantasme en une réalité. « À moins de vouloir en faire des personnes frustrées et frigide. » ajouta-t-elle avec un sourire en coin. Après tout, le rêve et l'imagination sont les repères des actes désirés mais ne pouvant être exécuté sans un retour de flamme quelconque.

Perdue dans ses songes, la Luxurieuse fut prise d'un sursaut de panique en sentant une main caresser sa peau marquée par l'absence de marque. C'est lorsqu'elle vit qu'il ne s'agissait que de Jun que son cœur retrouva un rythme moins effréné ou presque, car le souffle de son partenaire à son oreille déclencha un frémissement brûlant et une valse délirante de papillons dans le bassin. « Parfois seulement ? » rétorqua-t-elle alors faussement outrée en fermant les yeux et penchant la tête, un sourire rieur sur les lèvres cachant une expression plus lascive. Peut-être n'avait-elle plus vraiment l'envie de danser finalement, pour l'instant du moins. Ça ne semblait pas être le cas du Magicien. Dommage. « Le séd... ». Elle ne finit pas, interrompue par un rire bas qui lui échappa. « Un homme qui préfère la Vertu des Anges au point d'être en couple avec l'une d'elle ne se laisserait pas séduire si facilement par une personne à l'essence viciée. ». Une excuse à laquelle elle croyait moyennement, cause du témoignage silencieux qu'elle avait d'Adam. « Qui plus est, encore faudrait-il que je sache où il se trouve. » ajouta-t-elle. En cela, la magie des masques l'arrangeait bien. Elle pouvait danser avec presque n'importe qui sans craindre de retour.

Sa main venant trouver l'épaule du Taiji elle attendit avec délice que celui-ci ne vienne saisir la seconde toujours libre le long de son corps. « Votre œuvre ? ». Ça commençait à faire beaucoup de personnes qui lui offrait des ouvrages. Elle aurait dû ouvrir une galerie oui. En plus avec des célébrités comme artistes ou modèles, ça aurait sûrement marché du tonnerre. « C'était vous alors. » commenta-t-elle dans un souffle. Et pas cet inconnu sensé se trouver ici, ce soir. Car il lui était évident que la lettre ne pouvait pas provenir de Jun. Elle arqua alors un sourcil lorsque celui-ci changea de sujet comme on saute du coq à l'âne. « En fait ce n'est pas tout à fait Kaahl que je cherche à ce bal. ». Mais plutôt cet inconnu. Et pour ça elle devait trouver Adam. Il le connaissait forcément vu comment il est évoqué dans la missive. « Mais pourquoi pas. Ce peut être amusant même si je risque d'épuiser mon stock d'anecdotes avant l'avoir trouvé. Alors... ». Son regard balayait l'assemblée en même temps qu'elle tournoyait entre les bras du Magicien. Elle élimina d'office ceux trop petit ou trop grand ainsi que ceux n'étant pas brun. Son attention s'arrêta donc sur un premier individu. « Celui-ci, aux bras de la brune. » désigna-t-elle l'individu en le fixant du regard. Évidemment que ce n'était pas Kaahl, elle s'en était douté avant même d'obtenir une réponse. Réussir du premier coup aurait été un exploit formidable. Un sourire dessina ses lèvres. « Alors une anecdote... Il y a quelques jours j'ai reçu un courrier anonyme. Pourtant cette personne semble plutôt bien me connaître et je suis sensée la connaître plutôt bien également. Elle me disait dans sa lettre qu'elle m'avait offert un tableau. J'ai cru que ce qui ornait ma chambre était de lui du coup mais j'en suis un peu moins certaine maintenant. Quoi qu'il en soit c'est en partie à cause de cette lettre que j'ai voulu venir. Il devrait être présent ce soir. J'irai donc trouver Adam un peu plus tard puisque apparemment c'est un ami d'enfance. Il devrait savoir du coup. ». Elle sourit d'une expression mêlant amusement et ennui car elle trouvait cette histoire particulièrement drôle, toutefois le fait qu'elle se trouve ignorante de tout ce que la personne lui avait raconté dans le message l'ennuyait particulièrement. « Donc si ce n'est lui, celui-ci là-bas, un peu en retrait. Celui avec le masque qui ressemble à un lion. ». Sans quitter l'individu des yeux, la Luxurieuse reçu la réponse négative avec une grimace. « Comment faites-vous ? » reprit-elle en se tournant vers son cavalier. « Comment faites-vous pour discerner correctement les individus sous leur masque ? ». Elle marqua un temps, le dévisageant longuement. « Ou je suis victime de duperie et même en visant juste vous me l'annonceriez comme n'étant pas Kaahl. » ajouta-t-elle. « Alors ? Je ne vous offrirai mon anecdote qu'une fois ma réponse obtenue. » conclut-elle déterminée en tournant légèrement le visage.




Un plateau passant à proximité, tu y saisis un petit canapé avec un large sourire. Pourtant ton esprit était ailleurs, plus inquiet. Tu avais perdu Nymeria des yeux et, sachant que la dernière fois que tu l'avais aperçu elle se trouvait dans les bras d'Adam Pendragon, ton imagination s'était beaucoup trop emballée sur ce qui avait pu se passer et où, avec qui et pour quelles raisons elle n'était plus là. Si elle laissait le Prœliant faire, il était bien hors de question que tu lui fasses plus de fleurs. C'était quand même ahurissant que, sur la tripotée d'invités anonymes, tu sois incapable de trouver l'un des rares ne l'étant pas. Tu t'approches finalement d'une frêle silhouette tandis que la valse précédente touchait sa fin. « Madame. » l'interpelles-tu avant demander « Puis-je vous inviter pour la prochaine danse ? » que tu croyais aurait été un tango. À l'évidence, vous étiez reparti sur une valse. Tant pis. « Hum, je suis curieux. Je vous connais ? ». La question pouvait paraître ridicule. Après tout, il t'es impossible de la reconnaître avec ce masque, comme elle serait incapable de poser un nom sur ta personne. Mais ça, même à visage découvert ce serait probablement arrivé. Non en fait, si tu t'interrogeais, ainsi c'est parce que ta cavalière peut être chétive, sa présence s'avère l'être moins, notamment si on se met à comparer avec une partie des personnes. Toi par exemple. Oh, tu n'allais pas jusqu'à dire qu'elle était écrasante mais quelque chose attirait l'œil chez elle, et ce n'était pas ses oreilles pointues.
©gotheim pour epicode



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