Kunsang s'extirpa de décombres avec l'aide d'Adgy. Il épousseta ses bras et ses jambes en disant « Décidément, nous ne sommes en sécurité nulle part de nos jours. », « Les séismes ne sont pas que sur le continent dévasté. Je me demande si nous avons bien fait de voyager jusqu'ici... », « Bien sur ! Allons allons, un peu moins de scepticisme je te prie ! » Le sorcier embrassa le décors du regard « Eh bien... Il manque une touche de noirceur ici, c'est évident. Je suis assez déçu que la prison soit à moitié détruite. J'avais tellement d'expériences là-bas... », « Ta sœur en a profité pour s'enfuir. » Kunsang grimaça, plissant son nez, dans une expression presque de dégoût « Cette s*l*pe. J'espère pour elle qu'elle est morte. Si je la retrouve, je ferai pire que la tuer. », « Tu ne trouverais pas cela cocasse qu'elle devienne une magicienne ? », « ...quoi ? Cocasse dis-tu... ? » Kunsang regardait son collègue, le menaçant du regard. Il s'approcha de lui « Tu t'es pris pour un comique Adgy... ? », « Ne prends pas la mouche pour si peu, Kunsang. Tu es susceptible depuis quelques temps. » Le sorcier, que peu effrayé, se détourna complètement de lui, décidant d'avancer dans cette lande verte et chatoyante.

Les sorciers se mirent à marcher en direction du quartier résidentiel et ses rues commerçantes « D'après les espions, il devrai se trouver ici. Tu as sa lettre ? », « Non. » Depuis que les hommes avaient libéré le puissant Alfar de la prison, ce dernier leur avait promis de les retrouver plus tard, quand il aurait retrouvé forme et puissance. Voilà qu'il leur avait envoyé une missive, leur demandant de le retrouver sur le continent du matin calme. N'ayant plus de chez eux pour quelques temps, ils n'avaient pas refusé la proposition, se disant, dans tous les cas, que ce ne serait que bénéfique pour leurs affaires. Et effectivement...

Une fois dans les rues, ils découvrirent le désastre. Quelques maisons s'étaient écroulées, et les rues étaient pratiquement désertes. En progressant doucement, ils virent que tout était abandonné et que peu de famille vivaient encore entre ces murs meurtriers. Kunsang regarda prudemment par une fenêtre, et ne vit à l'intérieur que des décombres. Dans une autre demeure, il découvrit une scène de la vie quotidienne, interrompue en plein milieu pour ne laisser que le vide absolue. Tout était morne « La voilà notre touche sombre... » C'était morne, sombre, presque glauque. Le vent soufflait fort, et Adgy rajusta un de ses vêtements. Plus loin, vers la place du village, ils entendirent des lames s'entrechoquer, et des cris de désespoir. Se regardant, ils se dirigèrent vers cette dernière, restant dans l'ombre de ruelles qui tenaient encore debout. Des types, tous vêtus de la même façon, étaient en train de semer la mort. Ils tuaient les civils, les animaux, les enfants, sans distinctions « Eh bien... » Derrière eux, quelqu'un siffla doucement, les appelant. Kunsang se retourna, observant l'ombre autour de lui avec suspicion « Par ici ! » Les sorciers s'avancèrent alors vers la source de bruit un peu plus claire, et le blond dit « Tiens, tiens... Qui voilà ! », « Ne faites pas de bruit, ils pourraient vous entendre ! Venez... » Doucement, il fit demi-tour, longeant une ruelle, avant d'arriver devant une maison dont il ouvrit la porte pour pénétrer à l'intérieur.

Les Sorciers entrèrent, regardant la vétusté de l'endroit « La grand luxe dis donc ! », « Je ne vous ai pas fait venir pour contempler ma cachette temporaire. », « Oh, veuillez m'excuser. Il est vrai que ce n'était pas très poli de ma part. » Kunsang inclina poliment la tête, et l'Alfar se méfia de lui « Alors, que faisons-nous ici ? Votre lettre demandait une entrevue. », « Oui. J'ai un cobaye pour vous. Une voleuse, qui fouillait un peu trop dans mes affaires... », « Hum... Je n'ai plus de laboratoire, et ceci est fort contraignant. Mais c'est mon problème me diriez-vous. Alors soit ! De quelle race est-elle ? », « Ca m'a tout l'air d'être une sirène. », « Ooh... ! » Kunsang s'extasia presque. Parfait, peut être un substitut de sa maudite soeur !

Lorsque l'Alfar fit venir la jeune fille, il découvrit une rousse, rouée de coups, et en train de gémir de douleur. Maintenue les mains derrière le dos, et à genoux sur le sol, il s'approcha d'elle pour lui relever la tête. Fermement, brusquement, il s'accroupit, la regardant. Elle avait les pupilles dilatées, preuve d'une drogue quelconque, peut être calmante « Comme on se retrouve, petite catin. Tu pensais pouvoir me fourvoyer si facilement ? » Mais la femme lui cracha au visage, dans une audace sans faille, les dents serrées. Kunsang se releva, s'essuyant, avant de la toiser du regard. D'un geste vif, il lui donna un coup de pied dans le visage qui l'assomma sur le coup « Parfait ! Je la prends ! », « Très bien. Cependant, rien n'est gratuit. »

« Et que voulez vous exactement ? », « Une escorte. Je dois rentrer à Drosera. », « Une escorte ? Nous ne sommes pas des gardes du corps. », « Alors cette petite restera avec moi. », « Ne voulez vous rien d'autres ? Que sais-je... Poisons et autres colifichets ? », « Je suis Alfar. », « Certes. Eh bien nous vous accompagnerons ! » Adgy donna un coup de coude à son collègue « Hors de question. », « Excusez nous... » Kunsang et Adgy sortirent de la maison quelques minutes, parlant à voix basse « Qu'est ce qui t'arrive ? C'est Sherilyne, il me la faut ! », « Peut être, mais cet homme nous ment depuis le départ. Ceci n'est pas sa planque, et il veut nous faire sortir de la ville, c'est une certitude. Prendre les eaux, avec les ravages actuels, serait suicidaire. », « Et alors... ? Que proposes-tu ? », « Il faut l'occuper, rester par là, ou même refuser son offre. Nous serons bien assez pour le suivre, le tuer, et récupérer Sherilyne. », « Hum... J'aime faire des marchés, dommage que la contrepartie doit en permanence mourir. Entendu, faisons ça. » Adgy acquiesça et entra dans la maison. Le blond se tut, croisant les bras, laissant son collègue parler avec diplomatie, et négocier le contrat. Kunsang alla dans l'autre pièce, là où était toujours agenouillé la Sirène. Il regarda son visage tuméfié par ses soins « Ne me touche pas... ! » Elle cracha entre ses dents, se décalant alors de lui « Je t'ai connu plus docile. », « Tu n'es personne... Je préfère mourir que de t'appartenir. » Kunsang se leva, le sourire carnassier sur ses lèvres. Il commença à défaire la boucle de sa ceinture « Comme si j'allais réaliser le moindre de tes souhaits. » Sherilyne écarquilla les yeux « Non... NON ! », « Si j'étais toi, je me tairais... » Le Sorcier s'affala sur elle, la bâillonnant de sa main. De l'autre il abattit la bride de la lanière de cuir, arrachant par son métal froid et érodé, la peau d'albâtre de la sirène. Elle pleurait, gémissait, allongée sur le ventre, les mains dans le dos. Lorsqu'elle fut anesthésiée de douleur, ne pouvant même plus crier, il enleva ses doigts de sa bouche, secouant la main « Quelle sauvage... » Sherilyne fut obligée de lui baver sur les doigts, entre chaque cri, et Kunsang s'essuya sur elle, avant de déchirer un peu plus la robe blanche qu'elle portait. La violence engendrait l'excitation. L'homme la fit glisser sur le sol, l'attrapant par les jambes pour la faire venir vers lui, avant de la retourner « Regarde moi. Regarde celui qui te dominera toute ta vie. » Les yeux du violeur étaient emprunt d'une rage non feinte, qu'il retranscrit dans ses gestes, lors de l'acte. Sans la frapper plus, laissant son dos meurtrie racler le plancher, il la martela, ne la quittant jamais des yeux. La Sirène pleurait, sans bruit, les yeux dans le vague. Elle était brisée, une fois encore, par sa faute.

Kunsang arriva dans le salon où discutait Adgy et l'Alfar. Tous deux le regardèrent « Hum ? », « Vous ne l'avez pas trop amoché ? », « Non. Elle dort actuellement. Mes questions l'ont assommé. » Bien sur... Son collègue le regarda d'un air suspicieux avant de dire « Nous partirons dans quelques jours. On doit l'aider à mettre la main sur certaines personnes, avant que les agresseurs actuels ne les attrape. Nous partirons après. », « Bien bien ! » Evidemment, le Sorcier n'était pas dupe, Adgy avait négocié au mieux pour eux, mais ils ne suivraient jamais les plans « Je garde la fille le temps que nous concluions le contrat. », « Parfait. On y va ? » Les deux hommes quittèrent la maisonnée de l'Alfar « Tu l'as maudit ? », « Pas que. J'ai scellé un sceau de manière à ce qu'il ne s'échappe pas avec la fille, j'ai fais en sorte qu'il nous laisse sortir en ayant confiance que l'on revienne, et surtout, j'ai détecté plusieurs mensonges. Il a les mêmes intentions que nous. Chacun veut s'annihiler. », « Hum... J'espère que je la récupèrerai en état malgré tout. J'ai mis un sceau sur elle. Il ne sera que temporaire, mais il fera effet assez longtemps... », « Tu es allé la voir pour quoi ? Tu as continué tes expériences ? », « Si on veut... », « Tss... Tu ne crois pas qu'un jour elle arrivera à ses fins ? A te tuer. », « Non. Mais elle peut toujours essayer, ça me ferait beaucoup rire... Dommage que je sois aussi possessif, sinon je te l'aurai laissé pour que tu constate combien elle est agréable pour te dégorger. », « Merci, mais je me suffit de femmes consentantes pour ma part. », « Chacun ses goûts, Adgy ! »

Kunsang se balança sur sa chaise. Regardant la rue devant lui, il pensait à une solution pour liquider proprement l'homme qui détenait Sherilyne « Rappelles-moi pourquoi nous ne l'avons pas tué sur-le-champs ? », « Il pouvait tuer ta Sherilyne, et nous n'étions pas en position de nous battre. Les Masques d'Or sévissent, et déjà rester ici les incitera à nous rencontrer. », « C'est pour ça que nous sommes là. » Adgy continuait de lire, haussant les épaules.
Le duo de sorcier avaient prit des chaises encore debout dans une maison, pour les mettre au milieu d'une rue. Ils s'étaient assis dessus, patientant jusqu'à l'arrivée de Masques d'Or. Ils attendirent une heure, tout au plus, avant de se faire attaquer. Le Sorcier jeta sa chaise sur l'un des deux, qui l'esquiva sans mal. Usant de sa magie noire, il cibla alors son ennemi, menant contre lui une lutte acharnée. Adgy eut moins de mal à le défaire, mais malgré tout, ce n'était pas simple. Ils étaient résistants, et particulièrement rapide.
Une fois morts, Kunsang s'appuya contre un mur, reprenant son souffle « Il m'a vidé... En quoi sont-ils fait ? », « Hum... Leur masque ne s'enlève pas. », « Ah bon ? Ils l'ont greffé au visage ? », « Un genre oui. » Le Sorcier examina à son tour les corps. Tenue, masque, armes... « Je pense que nous devrions aller conclure le contrat et partir d'ici. Les ennemis que nous avons en face sont particulièrement forts et résistants, et ça ne servirait à rien de chercher à les tuer. », « Comme tu veux. », « Je veux tuer ce type. Il n'a été utile que pour nous livrer Sherilyne. », « Très bien. »

Les deux hommes partirent en direction de la maison de l'Alfar. Avant de frapper, Kunsang fit signe à Adgy de l'attendre, qu'il allait faire le tour. Il n'y avait plus Sherilyne dans le cagibis. La fenêtre qui donnait sur la petite pièce était fermée de l'intérieur, et ne semblait pas avoir été ouverte. L'homme revint vers son collègue, murmurant « Sherilyne n'est plus là... », « Peut-être l'ont-ils mit ailleurs ? » A peine ayant fini sa phrase, il frappa à la porte. L'Alfar fut surprit de les voir là « Oui ? » Il sortit de la demeure, fermant la porte « Vous désirez ? », « On souhaiterait vous parler. », « Allez-y. », « Ahah... Vous plaisantez j'espère ? Nous voulons discuter à l'intérieur, évidemment. Et non exposer comme cela aux Masques d'Or... », « Ecoutez vous étiez... » Il ne pu finir sa phrase qu'Adgy l'hypnotisa pour qu'il les laisse passer. A l'intérieur de la maison Kunsang vérifia du regard s'il voyait la sirène. Dans le salon, plusieurs Masques d'Or étaient là. Adgy assomma l'Alfar, avant de rentrer lui aussi dans la demeure « SHERILYNE ! SHERILYNE ! » Sa voix forte, énervée, puissante résonna à travers la maison. Si les ennemis se postèrent rapidement devant eux pour commencer le combat, le Sorcier les esquiva, laissant son pauvre collègue aux mains de quatre types dorés.
Le Sorcier monta les escaliers « Kunsang ! KUNSANG ! » Elle hurlait son nom, désespérée, en pleurant toutes les larmes de son corps. Elle ne savait pas ce qu'elle préférait entre lui ou le masque d'or mais, ici, il représentait l'espoir de sa survie du moins psychologique.
L'homme se dirigea vers une des pièces et ouvrit la porte pour s'attaquer directement au Masque se trouvant dans la même pièce qu'elle.

Le prenant par surprise, il le fustigea de magie noire, finissant par lui faire couler du sang par la bouche tant il ne pouvait rien faire. Se jetant sur lui, il prit son arme pour le clouer sur le sol, la lame passant par le coeur qu'il pouvait possiblement avoir. Sherilyne avait toujours les mains dans le dos, était était allongé par terre, face au mur. Elle ne voyait pas Kunsang. La Sirène n'avait quasiment plus de robe, les assaillants ayant fini de l'arracher, de la détruire. Vulgaire tas de chair sur le sol...
Le Sorcier fouilla dans les armoires, retirant ainsi de quoi la vêtir « Mets ça. » La femme se massa les poignets, ne regardant même pas son frère. Elle s'habilla aussi rapidement qu'elle pu, avant qu'il ne la soulève par un de ses bras « Avance, et descends, on va rejoindre Adgy. » Elle ne dit rien, s'exécutant.

Adgy s'épousseta les mains l'une contre l'autre, donnant un coup de pied dans le corps devant lui. Le Sorcier avant attendu qu'il finisse avant de descendre avec la victime « Tu l'as trouvé ? », « Oui, c'est bon, on s'en va. » Kunsang était furieux. Il contenait sa rage, mais la façon dont il maintenait le bras de la sirène, montrait combien il était en colère. Son compagnon de route était particulièrement puissant. Les Masques d'Or, sans être 'une bouchée' étaient quand même, pour lui, relativement sympathique à battre. Pas trop d'efforts, beaucoup de puissance et autant 'd'amusement'.
Le type regarda la Sirène « Elle va sortir comme ça ? », « Oui. », « Il faudra faire attention de ne pas l'égarer... », « Ne t'inquiète pas Adgy, je la surveille attentivement. » Son regard fit froid dans le dos. Il la menaçait, l'intimait de ne pas le désobéir sous peine de sanction pire que la mort. Sherilyne se tenait près de lui, n'ouvrant pas la bouche, le regard dans le vide. Les Sorciers ne parlèrent pas plus, évitant les rues où des hurlements de douleurs en surgissaient. Kunsang entra dans une maison, dérobant ainsi, sans gêne, les bijoux et apparats d'une famille visiblement aisée, avant de revenir sur le pas de la porte « Le port est là-bas, si on se dépêche, on pourra peut être voler un bateau. », « Un navire comme celui-ci ? », « Non, une plus petite frégate. »[/color] Il acquiesça.

Comme prévu, des Masques tentèrent de les retenir « Halte là ! Personne ne passe ! », « Je ne crois pas... » Kunsang usa de sa magie noire sur les deux hommes, alors qu'Adgy commençait à les hypnotiser. Sherilyne ne bougeait pas, les laissant dans leur combat, admirant l'eau qui était à portée de ses mains. Elle voulait y aller, plonger, leur échapper et ne plus jamais revenir... Et pourquoi pas.
Seulement, dès qu'elle fit un pas vers l'Océan, elle se figea, se paralysant, son corps ne pouvant plus bouger. Que lui arrivait-elle ? ELle voulait mais ne pouvait pas, pourquoi ?
A force d'y réfléchir, elle ne se rendit pas compte que le combat prit fin. Kunsang l'attrapa par le bras en lui disant « Tu sais que regarder l'eau te fais plus de mal que de bien. Aller, en route. » La sirène se fit emporté et, en même temps, ne pu décrocher son regard. Elle commença à pleurer silencieusement, trébuchant presque sur les corps des inconnus.

Le bateau démarra enfin. Voiles sorties, il fut soufflé par le vent rageur « Ne me dit pas que nous allons mettre une semaine... ? », « Non. Nous serons là-bas dans deux jours. », « Il y a le Kraken dans les eaux, mieux vaudrait se dépêcher Adgy. », « Le... Le Kraken ?! Où ça ? », « Qu'est-ce qui t'arrive toi ? », « On ne le croisera pas. », « Pourquoi le Kraken ? Les rois ont-ils lâché les monstres pour se défendre ? » Kunsang la frappa. Il l'assomma, et elle tomba sur le sol, inerte.
« Bien... Donc nous disions ? », « Je vais éviter les eaux troubles et venimeuses. Il ne faut pas que les Sirène nous remarque, ni même que nous nous jetions dans la gueule du Kraken. Le vent se lève, mes pouvoirs vont faire effet dans peu de temps. Cela écourtera le voyage. », « Tu sauras endiguer les tempêtes ? », « Oui. Et fait en sorte que celle-ci ne se réveille pas, et qu'elle ne se mette pas à chanter. », « Ne t'inquiète pas, ce sera fait. » Kunsang prit la femme dans ses bras et l'emmena dans une cabine pour la déposer sur un matelas peu confortable. Il la mit sur le côté, la laissant là, alors qu'il se prenait un peu de repos à son tour, à côté d'elle, faute de place disponible.
Cet Alfar les avait bien eu. Il ne lui avait pas fait confiance et pourtant il lui avait attribué assez de mérite pour, au final, se faire avoir.