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 [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !

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Kaahl Paiberym
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◈ Parchemins usagés : 4044
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
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Kaahl Paiberym
Ven 29 Déc 2023, 14:35



À la découverte de Juvaniel


CRMNL - Villain
Ezechyel, Adam, Priam et Kaahl

« Si nous lions nos problèmes entre eux pour les éliminer, il faudra se montrer subtils mais ce serait le plus efficace. » acquiesçai-je. « Fabriquer des preuves peut prendre plus ou moins de temps. Quelques mois pour atteindre la perfection je dirais… » Si, jusqu'ici, j'avais regardé Adam, je déviai ensuite sur Priam. « Quelques mois pour quelqu’un qui est habitué. » Je l’étais, ce qui n’était pas le cas des deux autres. « Pour que les mensonges tiennent, il faudra qu’ils comportent une part de vérité. » C’était mieux, même si tout dépendait. À l’échelle individuelle, certains éléments étaient faciles à mettre en place : je n’avais jamais touché un enfant de ma vie. Pourtant, Elias était considéré comme étant un pédophile. La chose se murmurait et je n’avais que peu à faire pour entretenir cette vision. À l’échelle de tout un peuple, ou plusieurs, ce serait plus délicat. Priam avait raison : construire sur un mensonge était périlleux. « Après… » Je souris, le vice sur les lèvres. « … les événements peuvent aussi être guidés, d’une manière ou d’une autre. Les mensonges peuvent devenir des vérités. Il suffit que certains y croient et les rendent crédibles par leurs actes. Si l’esprit des individus n’étaient pas malléables, les sectes n’existeraient pas. La plupart des gens adorent être utilisés, consciemment ou non. Il suffit de donner un objectif à leur vie et de les bercer de paroles convaincantes pour en obtenir tout ce que l’on désire. Certains résistent mais ils ne sont pas si nombreux. » L’intelligence et l’esprit critique n’étaient pas si courants, sans parler du fait que les foules étaient naturellement stupides. « Les Réprouvés ont bien décidé de partir à l’assaut d’Amestris... » murmurai-je, tout bas, tout en me demandant si cet acte pouvait être considéré comme un suicide. J’avais entendu de nombreux Esprits en me promenant sur le champ de bataille au milieu des cadavres réduits en bouilli mais certains avaient peut-être rejoint le rang des Ombres.

« Tu devrais arrêter de vanter les mérites des autres devant moi. » fis-je doucement, à l’attention d’Adam. L’entendre me donnait des envies de violence. « En effet. Pas encore mais ça ne saurait tarder. Lhéasse, comme la plupart, pense parfaitement maîtriser la situation. Je n’en suis pas convaincu. » C’était le problème de la confiance en soi. Elle était souvent traîtresse. Il valait mieux douter en permanence, malgré la torture psychique que ce doute apportait. « Sur ce point, nous sommes donc d’accord. » Il me faudrait lui parler de sa fille mais pas encore. Plus tard. Je regardai Adam. « Je pourrais mais je ne suis pas certain que Cyrius m’obéisse. Disons qu’il n’a aucune appétence pour ce sujet mais ce n’est pas la première fois qu’il agit contre moi sans autre raison que… » Sa possessivité, sa jalousie, sa volonté de voir notre lien être prépondérant à toute chose. Ârès était difficile à gérer mais l’Empereur Noir l’était plus encore. Il était imprévisible et extrêmement irrésistible. Je ne terminai pas ma phrase, porté par l'évolution de la conversation et un désir de garder pour moi mon intimité avec Cyrius. « Oui le traité est important. Avec mon rang, je pourrais demander qu’une autre femme se substitue à Aliénor mais ce ne serait pas sans risque, surtout qu’elle est la mère d’un garçon qui redeviendra héritier du trône dans quelques temps. Si tu l’arraches brutalement à sa condition, il faudra que vous vous cachiez. Ce ne sera pas viable sur le long terme, même à Lumnaar’Yuvon. Val’Aimé n’attend qu’une raison valable pour attaquer. L’enlèvement d’une Dame Noire serait un élément déclencheur parfait. C’est une problématique complexe. Il faut trouver un juste milieu, une stratégie qui la rendrait libre sans risquer de la faire tuer. Le mieux serait effectivement que Cyrius la refuse en tant qu’épouse mais Lhéasse ne laissera probablement pas passer l’occasion… Il faudrait que je me penche sur la loi pour trouver un précédent utile. Ou que la décision vienne des Magiciens mais de telle façon à ne pas froisser les Sorciers. » Je souris. « J’avais pensé à un moment, aussi parce que ça m’arrangerait, qu’il pourrait être intéressant de marier Cyrius à l’usurpatrice. Il faudrait simplement évincer le Génie qui lui sert de mari en trouvant son habitacle et en le balançant dans la prison du Cœur Bleu par exemple… » En y songeant, ce ne serait peut-être pas si fou. L’alliance des Mages serait alors lancée.

« Je veux bien manger, oui. » Je m’approchai d'Adam lorsqu’il évoqua Freyja et le fait que nous dussions passer plus de temps ensemble, lui, l'Ange et moi. « C’est toi que je vais manger si tu continues… » Violemment. Je relevai la tête vers Priam. « Je préférerais que tu évites, toi aussi. La dernière fois m’a suffi. » Je souris aussi, comme si je plaisantais. Ce n’était pas le cas. Je préférais ne pas risquer un autre dérapage et, surtout, je n’avais pas la moindre envie d’avoir à lui éviter de mourir à cause des actions stupides que les Réprouvés avaient l’habitude d’accomplir. « » Je sentis quelque chose d’étrange et plissai les yeux. Ma magie frémit. Je relevai brutalement la tête vers le plafond juste avant la survenance du brouhaha. Il n’y avait pas que ça. La musique de l’individu m’était connue, tellement connue qu’une pointe d’agacement germa rapidement dans ma poitrine. Je serrai les dents et m’empêchai de lever les yeux au ciel. Je croisai les bras sur mon torse et m’approchai du blond. Un rire sarcastique s’échappa d’entre mes lèvres malgré l’inquiétude. Il allait me rendre fou. « Oh si. Les suicidaires peuvent entrer. » commentai-je. « Pas sûr. » Il n’était pas mort mais n’avait pas l’air bien vif non plus. « Je passe mon tour. C’est mon père et il ne mérite pas que je m’occupe de lui. » avouai-je. De toute façon, Priam ne ferait pas le lien entre Ezechyel et Jun. Et quand bien même il le ferait un jour, ça n’avait aucune importance au point où nous en étions.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Ven 29 Déc 2023, 17:39



À la découverte de Juvaniel


Meg Myers - A New Society
Eméliana et Laëth

« Vraiment ? » la questionnai-je sur les sentiments de Cyrius à son égard. Il était certain que la problématique le concernant était complexe. Proche d’Elias, il me semblait que la présence de l’Aile d’Acier à ses côtés lui était insupportable. Puisqu’il était connu que Kaahl Paiberym était l’un des nombreux amants d’Adam Pendragon et que Cyrius Windsor n’avait aucun attrait pour les femmes, je me demandais si l’homosexualité n’avait pas, par hasard, gangrénée la tête de mon peuple. Érasme était un exemple flagrant des maux qui touchaient les Sorciers. Sa proximité avec son petit copain Réprouvé l’aurait fait tuer s’il n’avait pas été de sang royal. Qu’en était-il d’Ârès ? Suivait-il le même chemin tordu que son double ? Et que venait faire Jun Taiji dans l’équation ? L’homme semblait avoir bien des enfants, tellement que c’en était étonnant. La fidélité ne l’avait visiblement pas étouffé durant sa longue vie. Quel lien entretenait-il avec Laëth Belegad ? Au point de la relâcher tout en violant le sceau des Mayfair ? J’ignorais comment est-ce qu’il avait fait. Cela semblait impossible dans la plupart des ouvrages que j’avais consultés sur la marque des esclaves. À moins qu’il en fût un, Mayfair, ou qu’il eût conservé un savoir royal à ce sujet ou des connaissances dans la famille capable de braver les interdits pour lui ? L’histoire n’était pas claire et, tout ce que je suspectais fortement, était que l’amour perdait les hommes. Qu’ils fussent tous positionnés autour de l’Ange la rendait capitale dans le jeu d’échecs auquel je voulais participer. Elias la sacrifierait-il dans certaines circonstances ? Si oui, lesquelles ? À quel point pouvait-elle l’influencer ? Y avait-il un moyen d’appuyer sur une corde sensible ? Pour le moment, je ne l’envisageais pas sérieusement. Je n’étais pas sotte. La mort pouvait me cueillir rapidement. Je n’étais pas assez puissante. Je le savais parce qu’Érasme m’était toujours supérieur. Cyrius connaissait-il l’existence d’Ârès ? Et elle ? L’homme ne m’avait pas parlé de Laëth et il n’avait répondu à aucune de mes questions sur la personne de l’Empereur Noir, comme si son existence même le contrariait.

Je réfléchis à la question de l’Ange. Je songeai que nous avions plusieurs choses en commun : nous étions des femmes, bien sûr, mais ce n’était pas tout. Elle s’était battue parmi les Réprouvés durant la guerre et j’étais convaincue qu’elle voulait voir tomber les têtes dirigeantes chez les Mages Noirs, les deux principales du moins : Cyrius Windsor et Val’Aimé Taiji, ceux qui l’avaient condamnée et qui avaient lancé les Sorciers à ses trousses. Je voulais également les éliminer. Ils me dérangeaient. Ârès me supportait mais m’avait averti qu’il n’agirait pas lui-même. Je me doutais qu’il était traqué. Ceux qui le poursuivaient l’attendaient chez les Mages Noirs, inexorablement. Je ne savais simplement pas de qui il s’agissait, ni de la raison de leur traque. Je n’eus néanmoins pas le temps de répondre. L’Ange fut sur moi en peu de temps. Je la fixai, légèrement ébranlée. Je n’aimais pas cette proximité. Je n’aimai pas plus le ton. L’air passa dans mes narines doucement. Je réunis mes doigts sur le haut de mes cuisses. Je restai silencieuse un temps certain et préférai finalement briser mon immobilisme. Je marchai tout en regardant la décoration. À ce stade, je n’avais que deux choix : partir ou trouver un moyen d’améliorer la situation. Je n’aimais pas ses propos pressés et tranchés. Elle désirait de l’honnêteté mais cette même honnêteté pouvait nous conduire à la mort. Je ne pouvais pas décemment lui murmurer vouloir tuer le Grand Chaos et son Chef des Armées. Je ne pouvais encore moins lui faire comprendre que je désirais le trône pour moi, l’arracher aux mains d’Elias, ce qui aurait des retombées positives pour elle puisque son cher amour ne serait plus occupé à mener une double vie où, a priori, il était obligé de la négliger, en plus de la placer dans une position dangereuse. J'avais besoin de temps pour formuler une réponse et trouver les mots à lui opposer.

Je me dirigeai lentement vers la porte et ramassai le sac que j’avais amené. « J’aurais pu les rendre directement à Dastan mais il était bien trop occupé avec Érasme. La torture elle-même ne semble pas en capacité de servir de leçon à mon frère. » articulai-je, sans préciser que Lucius et Yngvild étaient également présents. Je posai ce que je tenais sur la table et déballai les affaires. Avait-elle soutenu Elias lorsqu'il avait accepté que Val'Aimé fût le mentor de son fils ? Je n'étais pas certaine qu'elle sût réellement quel monstre elle aimait. « Vous savez, dans les cours de récréation d’Amestris, la politique est déjà omniprésente, tout comme la violence. » Mes doigts maigres s’affairèrent à replier correctement ce qui n’était plus que des haillons. Je les avais lavés et leur propreté révélait d'autant plus les ravages de la guerre. J’en caressai le tissu. « Si vous me pensez trop jeune alors je crains de n’avoir plus rien à vous formuler. » Je ne la regardai plus. « J’ai l’impression que les hommes sont bien plus doués pour coopérer que les femmes, en tout cas chez certains peuples. Malheureusement, je ne peux pas faire confiance aux Sorcières et vous êtes la seule femme que je connaisse en dehors d’Amestris donc… j’imagine que je devrais me contenter de mon seul soutien. » Même s’il finirait probablement par me trahir. « J’aurais été curieuse de connaître vos objectifs mais, vous avez raison, je n’ai probablement rien à vous formuler explicitement qui vous satisfasse. Vous semblez, en plus, vous en sortir à la perfection entre un enfermement et deux scandales. » Elle n'était pourtant pas morte. Un vrai miracle. Il ne valait d’ailleurs mieux pas qu’Ârès fût au courant de cet entretien. Le serait-il ?

883 mots

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Ven 29 Déc 2023, 21:27



À la découverte de Juvaniel



« Qu’est-ce que tu fais ? » demandai-je, tout en passant ma tête par-dessus ses genoux. Érasme sursauta. Il ne m’écoutait plus depuis plusieurs minutes. Ses yeux céruléens étaient fixés sur ce qu’il entreprenait et il n’avait pour mes histoires aucune once d’intérêt. Mon regard descendit sur ses cuisses pour tenter de percer à jour les mystères qu’il entretenait. Je sentis son pied tenter de me repousser. Il heurta mes abdominaux et il ne me fallut qu’un peu de force pour que la sienne faiblît. « Sérieux, tu fais quoi ? » « Rien. » « Allez, dis-moi. Je ne répéterai pas. » Peut-être que si. Je baissai de nouveau les yeux. Cette fois, l’expérience fut différente. Je me sentis tiré en arrière sans qu’il ne bougeât. Mes vertèbres percutèrent l’accoudoir à l’opposé de celui contre lequel il était blotti. J’eus un haut le cœur à cause de la violence du déplacement et plaçai le dos de ma main contre mes lèvres, comme si le geste m’empêcherait de rendre l’alcool que j’avais ingurgité préalablement. « Putain… » soufflai-je, avant de me déplacer pour soulager ma colonne vertébrale. Je m’assis en miroir et attendis que mon estomac se calmât.

« Tu écris des poèmes ? » lui demandai-je, après quelques minutes de silence. Il n’était pas très bavard. Un sourire en coin s’installa progressivement sur mon visage, soulevant l’une de mes joues. « Des poèmes sur Dastan ? » Il leva enfin ses prunelles dans ma direction. Il me regarda, comme s’il hésitait. « Tu l’aimes ? » demanda-t-il enfin. « Qui ? Dastan ? Non, c'est mon pote, c'est tout. » répondis-je sans prendre le temps d’y réfléchir vraiment. « Je ne suis pas comme toi, je préfère les filles. » « Alors arrête de lui tourner autour. » Je haussai les sourcils. « Je ne lui tourne pas autour. C’est mon pote, je te dis ! En plus… qu’est-ce que ça peut te foutre ? Il nique la terre entière… d’ailleurs même pas, c’est toi qui niques le plus apparemment. » Il ne répondit pas. Je passai ma langue sur mes lèvres pour les humecter et lui pris sa bouteille d'un geste vif. Je lui souris. « Pourquoi t’es tendu quand on est ensemble, toi et moi ? » J’avais beau dire, le même sentiment désagréable m’enserrait toujours. « Et puis, ce que je veux dire c’est que si tu l’aimes, tu devrais arrêter de voir d’autres personnes. » Il se redressa. Visiblement, ma phrase le rendait hilare. « C’est ce que tu fais avec Eméliana j’imagine. » « Je n’aime pas Eméliana. » « Et je n’aime pas Dastan. » Le mensonge était si évident que je ris à mon tour. Je ne compris que quelques secondes plus tard qu’il avait articulé ces mots par raillerie pour ceux que j’avais prononcés juste avant. « Oh. » fis-je, en renonçant à ma tirade moqueuse. « Ok. Je l’aime bien, c’est vrai. » « Je me demande pourquoi. Elle est insupportable. » Je passai ma main dans mes cheveux. Mes doigts en triturèrent les mèches le temps pour moi de trouver une explication. Je souris et me mordis la lèvre. « Je ne sais pas, je la trouve amusante. Elle est à fond dans son rôle de Princesse. Elle a un petit côté inaccessible et je crois qu’elle a envie qu’on y croie. Elle est intelligente aussi. Et puis elle a un truc très Sorcier : le fait de ne pas assumer ses désirs. » J’appuyai ma tempe contre ma main. « Je ne sais pas… » répétai-je. « J’ai l’impression qu’elle a pas mal souffert. J’ai envie de la faire rire. » « Si tu veux la séduire, il faudra que tu deviennes Roi. Eméliana ne jure que par le pouvoir et la politique. De toute façon, tu devrais laisser tomber. Tu n’arrives pas à la cheville de son futur mari. » « C’est qui ? » « Mon père. » m’avoua-t-il. « Quoi ? Ce vieux dégueulasse ? » C’était sorti tout seul. Il ne sembla pas s'en formaliser. « Qu’importe. Il est Roi, et pas toi. » « Il était Roi. » L’expression du Sorcier me fit comprendre qu’il me trouvait particulièrement stupide.

« Bon… d’accord. » dis-je, avant de boire au goulot. « Je te retourne la question. » « Quelle question ? » Je le fixai d’un air peu dupe. Il avait très bien compris. « Je n’ai pas envie de te le dire. » « Qu’est-ce que t’as à perdre ? T’es un Sorcier et t’aimes un Réprouvé. T’es déjà foutu. Foutu pour foutu, accouche. » La bouteille m’échappa des mains et se retrouva dans la sienne. Il avala quelques gorgées à son tour, posa l’objet et se mit à caresser sa lèvre inférieure avec son index. « Je ne sais pas trop. Ses blagues ne sont pas drôles et il est méga lourd. » Le dire le fit sourire. C’était inhabituel et je compris qu’aucune explication n’aurait de sens. Il l’aimait, c’était tout. C’était plus fort que le reste. « Mais… il a des qualités que je n’ai pas. » Il sembla réfléchir. « En fait, ses blagues ne sont tellement pas drôles qu’elles me font rire quand même. » avoua-t-il, le regard perdu sur la droite, comme s’il se remémorait des souvenirs. Comme ça, il semblait presque bénéfique. Le silence s’installa. L’observer m’en disait long. « Arrête de penser à lui, tu vas finir par baver. » lui fis-je remarquer. Il sursauta presque et grogna. « Roo ta gueule. » Il me balança la bouteille avant de se perdre de nouveau dans ses pensées, comme si ma présence n’était pas assez forte pour le dissuader de continuer. J’aurais mis ma main à couper sur la teneur de ce qu’il imaginait. Forcément, après avoir passé au crible ce qui l’attirait psychiquement, et qu’il ne m’avait d’ailleurs pas entièrement révélé, il devait penser à son physique. « T’es dégueulasse. » laissai-je entendre.

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Priam et Laëth
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◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Ven 29 Déc 2023, 22:12




À la découverte de Juvaniel !

En duo | Eméliana & Freyja



L’Ange avait l’habitude des silences qui suivaient ses questions ou ses arguments souvent trop frontaux, si bien qu’elle ne s’offusqua pas de voir la Sorcière s’éloigner. Elle voulait savoir qui elle avait en face d’elle : ses désirs pouvaient-ils être exprimés ou leur formulation la mettrait-il davantage en danger ? Quelle confiance pouvait-on lui accorder ? Elle avait voulu la rencontrer : Eméliana n’avait donc pas peur qu’on les vît ensemble et envisageait la possibilité d’une entente. Ses iris la suivirent. Son corsage serré soulignait la finesse cadavérique de sa taille. Mince linceul d’un corps en péril, sa peau recouvrait à peine ses os. Comment survivait-elle dans un monde que dominaient les hommes ? Quels sévices avait-elle déjà subi ? Sa faible constitution et sa magie que l’on ressentait à peine ne lui conféraient que des désavantages. Son rang et son intelligence ne la protégeraient pas de tout. À ses mots, son regard remonta le long de sa chevelure rousse puis, quand elle pivota, s’arrêta sur son visage. L’Aile d’Acier fronça les sourcils. Une fois qu’elle lui avait remis la statuette, il lui avait semblé évident que Dastan chercherait à voir le Mage Noir, s’il était présent – à sa place, elle n’aurait sans doute pas agi autrement. Ce qui existait entre lui, Érasme et Lucius dépassait les frontières de la réalité. Le jeune Magicien lui avait parlé des rêves, et elle repensait souvent à la cruauté des étoiles, aux prophéties et à toutes les implications que cela pouvait avoir. Qu’Érasme ne s’en fût pas sorti indemne allait de soi. Cependant, elle n’avait pas imaginé que Kaahl pût admettre que l’on torturât son propre fils. Si son frère avait été confronté aux conséquences de ses actes, elle avait fait ce qu’elle pouvait pour en minimiser la violence – au moins physique. La torture avait-elle été le seul moyen d’éviter la mort à l’ancien Prince Noir ? La rendait-ce plus acceptable ? Ses mâchoires se contractèrent. Devrait-elle intervenir plus durement ? Museler son cadet comme elle aurait haï qu’on le fît d’elle-même ? Comment pouvait-elle être légitime quand elle aimait un homme que l’ombre dévorait ? Et quelle était la place d’Yngvild, dans cette configuration ? Elle avait déjà croisé Érasme. Freyja doutait que Dastan l’eût abandonnée en cours de route : elle avait donc dû revoir le Sorcier. Que toute sa fratrie fût aussi intrinsèquement liée à la famille de Kaahl, et plus largement aux Sorciers, aurait pu faire l’objet d’une fable à l’ironie aiguë. Néanmoins, plus le temps passait, et moins l’Ange croyait aux fables et au hasard.

Ses yeux d’émeraude, égarés sur un coin de la table, rejoignirent les vêtements de Dastan. Les griffes de la guerre les avaient fendus. La lessive n’avait pas réussi à venir à bout de chaque tache de sang. L’Ange s’approcha et passa son index sur l’une des déchirures. Le conflit perdurait de bien des manières. La défaite n’avait rien résolu et chacun portait au cœur des plaies béantes. Le temps agirait, mais les efforts devraient aussi être colossaux. Elle releva la tête vers Eméliana, un sourcil haussé. Parler franchement n’empêchait pas de tomber dans l’écueil des quiproquos. Elle inspira. « Ce n’est pas ce que j’ai dit. » Sa main retourna le long de sa cuisse. Le cœur battant d’agacement, elle aurait voulu l’interrompre pour repréciser sa pensée, pour rectifier sa parole, mais se fit violence pour la laisser terminer, au prix d’un peu de frustration et d’une pique acérée sortie à la façon d’un trait d’arbalète d’entre les lèvres princières. Ses pupilles s’étrécirent et se plantèrent sur la jeune fille. « J’imagine que si vous avez souhaité me rencontrer, c’est parce que les scandales ne vous effraient pas, au même titre que j’ai consenti à vous voir parce que votre âge et votre sexe m’importent peu. » Freyja posa la main sur les habits de son frère et les ramena vers elle. À ce stade, elle n’avait que deux choix : la rembarrer sèchement ou ménager son ego. La première option compromettrait probablement toute interaction future, et pourrait éventuellement menacer la position de Kaahl. Il lui avait dit qu’il s’en occuperait seul, mais cela ne suffisait pas à la rassurer. Elle était curieuse, aussi. Curieuse et méfiante. Le deuxième choix ne la satisfaisait pas pleinement. Une troisième possibilité aurait été de l’achever sur le champ mais son Sorcier préféré n’aurait pas manqué de grogner. « Je m’en sors parce que je suis bien entourée. » répondit-elle. Elle inspira, le temps de retrouver calme et contenance. Ses doigts parcoururent le col du vêtement, puis ses prunelles remontèrent vers celles de la rousse. « L’intellect est aussi un bon moyen de se préserver. Mais si vous souhaitez vous faire une place dans un monde d’hommes violents et donc vous opposer à eux, ils auront sûrement à cœur de vous prouver qu’ils peuvent vous forcer. Les mots ne tranchent ni les gorges ni les entrejambes. Je vous encourage à pratiquer votre magie, et si vous le souhaitez, je peux vous enseigner quelques techniques militaires qui pourraient vous être utiles. » Résister et survivre demandaient parfois plus de finesse que de force. Elle la sonda. Il lui sembla important qu’elle se sentît utile et traitée sur un pied d’égalité, considérant sa capacité à se froisser. « En échange, vous pourriez m’apprendre comment fonctionnent vos cours de récréation. J’en ai eu un aperçu éloquent lors de mon séjour chez vous, mais je vois que j’ai manqué le chapitre sur la susceptibilité sorcière. Je n’ai jamais été une grande amatrice de l’étiquette. » concéda-t-elle. C’était d’ailleurs sans doute aussi pour cette raison que Kaahl avait bien insisté sur la nécessité qu’elle prononçât le moins de mots possibles durant le procès. Un sourire bref ourla ses lèvres. « Pour le reste… » Elle prit les vêtements de son frère et, d’un bras, les cala contre son buste. Elle se redressa et fit face à Eméliana. « La guerre a ouvert certaines plaies qui méritent peut-être d’être cautérisées. Nous pourrons en discuter quand vous serez suffisamment à l’aise pour parler franchement. Cette maison pourrait devenir un lieu sûr. » L’inspection lacunaire qu’elle avait effectuée ne suffisait pas à les cacher des oreilles indiscrètes. Freyja se moquait que les espions de Kaahl pussent entendre ce qu’elle avait à dire. Elle ne comptait pas lui cacher le contenu de cette entrevue. Toutefois, le statut de la rousse devait impliquer qu’elle fût suivie. Elle en avait conscience, et ses précautions confirmaient que ses objectifs n’avaient absolument rien d’anodins pour une Sorcière de sa condition. « Si notre premier marché vous convient, nous pourrons nous retrouver ici. » acheva-t-elle en commençant à se tourner vers la sortie.



Message III – 1112 mots




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Fawëlysa En Auraushnee
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Fawëlysa En Auraushnee
Sam 30 Déc 2023, 11:38

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 4 Lvhq
À la découverte de Juvaniel !
Suite de la Colocation.


« Bien, tout est signé ! Je vous laisse à votre chambre, Mademoiselle Auraushnee. Bienvenue. » Fawëlysa se tourna vers l’accueillant de la colocation et leva fièrement le menton. « C’est “En” Auraushnee pour vous. » Le mépris dégoulinait de ses lèvres et prodiguait un sens tout trouvé à “vous”. *Espèce de sous-race*, songea-t-elle, alors que le magicien s’inclinait et faisait demi-tour. Le bâtiment était d’une qualité irréprochable, l’Alfare devait se l’avouer. C’était sa fréquentation douteuse qui l’inquiétait. Sur son chemin, son regard perçant avait analysé ceux qui allaient potentiellement devenir ses colocataires. C’était majoritairement des jeunes, certainement des Basphéliens, dont l’élocution s’approchait de celle d’un gorille. La brune passa le pas de la porte et la referma derrière elle en poussant un soupir de soulagement. Enfin, elle était sur ce qu’elle pouvait considérer comme son propre territoire. Certes, elle n’était pas propriétaire, mais son nom seul figurait sur le bail. La brune alla s’asseoir sur son lit à baldaquin et plongea ses yeux sombres dans son reflet.

Fawëlysa haïssait les foules ; elle considérait les étrangers comme autant de menaces hors de son contrôle. L’Alfare avait agrippé son sac comme s’il contenait toute sa vie, s’attendant à se le faire voler à tout moment. Elle avait maintenu une démarche confiante et élégante, témoin de son statut, mais les passants avaient remarqué ses pupilles qui analysaient frénétiquement ses environs comme une proie au milieu d'une arène. Néanmoins, elle avait survécu au voyage, à cette fourmilière que Juvaniel devenait et au zoo du palais, pour arriver jusqu’ici. Dans sa chambre luxueuse. C’était, pour ainsi dire, la première petite parcelle de terre qui lui appartenait. Ses parents ne pouvaient débarquer à l’improviste : elle était libre ici, hors de la portée de leurs griffes. C’était là un réconfort qu’elle trouvait à s’arracher à sa terre natale. Cette liberté, mais aussi cette opportunité en or que cette expérience hors du commun constituait pour sa carrière.

Après quelques secondes de répit, la brune ouvrit son sac et en extirpa ses outils de travail : sa plume magique, un carnet dédié à ses recherches sur la colocation et un flacon qui semblait vide. Elle effleura la plume enchantée du bout des doigts pour l’animer. L’objet s’envola et se positionna au-dessus de son carnet, prête à écrire tous les mots que Fawëlysa allait entendre. L’Alfare s’empara du calepin et l’ouvrit, puis de la fiole. Elle dévissa son couvercle et le porta à son nez. Elle inspira un grand coup et un parfum épicé l’envahit. Son crâne bascula vers l’arrière sous le choc de la potion. Alors que ses effets se diffusaient dans le corps et l’esprit de l’Alfare, les signes de fatigue disparaissaient un par un. Les potions d’énergie des disciples de la Guilde de Galeri étaient utilisées par la plupart des journalistes de l’Epine du Trois, en particulier par les jeunes comme Fawëlysa qui assumaient à la fois leurs études et le travail. C’était un commerce extrêmement lucratif à Drosera. L’Alfare n’avait pas dormi depuis trois jours, et cette potion lui permettrait de tenir une nuit de plus. L’exposition prolongée à la potion d’énergie était dangereuse, mais Fawëlysa avait déjà tenu plus longtemps sans souffrir d’effets secondaires trop graves.

Le coup de fouet qu’elle ressentait à chaque inspiration s’amenuisa, jusqu’à se réduire en picotements dans les orteils. La brune secoua la tête et s’engouffra dans le couloir. Elle arbora une expression parfaitement neutre. Désormais, elle agissait en tant que journaliste. Elle erra dans les couloirs et les différentes pièces du palais à la recherche de témoignages, s’efforçant de ne pas se perdre dans la contemplation de la décoration luxueuse du lieu. Fawëlysa y était très sensible, quand bien même le thème différait de celui des Alfars. « Excusez-moi, Mademoiselle. Auriez-vous une minute pour répondre à quelques questions ? » Demanda-t-elle d’un ton qui ne lui ressemblait guère. « Euh… ouais, d’accord », lui répondit une blonde qui se prélassait sur un sofa.

« Très bien. Qu’attendez-vous de cette colocation ? Quels éléments, à votre avis, ont joué en votre faveur pour être sélectionnée ? » Ces quelques questions étaient complètement génériques et inintéressantes, mais cela faisait partie des exercices de tout journaliste. Recueillir les impressions à chaud de la plèbe sur un sujet peignait une image brute et directe de l’information, à laquelle les lecteurs pouvaient s’identifier rapidement.  « Ben... ça avait l'air sympa. Et je regrette pas du tout ! Z'avez vu l'état de ce palais un peu ? J'pourrais même m'allonger dans les toilettes ! Et euh... ouais. J'suis une Réprouvée, j'viens de Stenfek, on était pas très nombreux à être intéressés. Alors j'crois que ça a joué, j'fais partie des quotas, quoi. » Cette dernière renifla bruyamment en mâchant une herbe. Fawëlysa réprima une expression de dégoût et poursuivit. « Cela n'a donc aucun rapport avec les idéaux de Juvaniel ? » Ajouta-t-elle.

Dans sa main, elle sentait le poids du carnet se renforcer alors que la plume griffonnait fébrilement.  « Ecoute... j'vais être honnête... » Elle chuchota et s'approcha de la grande oreille de l'elfe noire.  « J'men fous royalement. HA ! » Fawëlysa cligna des yeux alors qu'un bourdonnement désagréable avait transpercé ses tympans. Elle lui aurait bien mis un poing dans la figure, mais ce n'était pas vraiment conseillé de se mesurer à une Réprouvée. Alors, elle se contenta de prendre note de son comportement plus tard. Elle ne perdrait rien pour attendre, celle-là. « Je vous remercie », déclara platement la brune. Elle s’éloigna sans un au revoir et chercha d’autres portraits à faire participer, préférablement de démographies variées. Elle lâcha un profond soupir intérieur et se consola en songeant qu’elle pourrait visiter les quartiers culturels une fois le sale boulot accompli.


*


Fawëlysa inspira un grand coup en arrivant à l’extérieur du château. Son entrée était majestueuse ; elle offrait une vue incomparable sur la Cité et ses mille vitres étincelantes. L’Alfare n’appréciait guère être baignée dans la lumière. Cette architecture éblouissante la rendrait aveugle si elle y restait trop longtemps ; déjà, elle était nostalgique des rues étroites et couvertes d’arbres de Drosera… mais elle éprouvait du respect pour le travail accompli. Alors qu’elle dépliait la carte de Juvaniel, une voix affreusement aigüe l’interrompit. « Bonjour ! » lui scanda-t-on. C’était au moins le dixième “bonjour” qu’on lui adressait. C’était insupportable. Visiblement dérangée, l’Elfe noire leva son regard vers une blondasse qui ressemblait à un canari tout juste tombé du nid. Elle n’en ferait qu’une bouchée. L’Alfare n’eut nul besoin de répondre à sa salutation ; en détaillant son visage, l’inconnue comprit à quel peuple elle appartenait et disparut hâtivement derrière le pas de la porte. Fawëlysa identifia le chemin qu’elle devrait prendre pour arriver à destination et s’éloigna aussi vite que possible du palais. Un bâtiment tout particulier l’intriguait, mais avant tout, elle voulait voir ce que valait l’étal des Alfars au centre ville.

Une fois arrivée, elle fut frappée par la foule : elle était encore plus dense qu’au cours de la matinée. Le soleil brillait et se reflétait sur les vitres, comme des lames qui perçaient sa rétine. Cette dernière extirpa un voile de son sac et s’entoura le haut de son visage avec. *Ah… c’est mieux.* Elle s’avança à travers les étals, ne portant qu’un regard distrait aux étals des races étrangères. Soudain, l’Alfare ralentit pour analyser celui des Orines. Elle l’avait senti avant de le voir : l’odeur de haricot rouge mélangé aux fruits et au riz était caractéristique des spécialités du peuple d’artistes. Leur étal était énorme et si populaire que Fawëlysa en distinguait à peine les décorations. La foule de fourmis qui se pressait autour la découragea de s’en approcher. De l’autre côté, celui des Alfars était bien moins pris d’assaut : il était enclavé dans un bâtiment, protégé de la lumière du soleil. Des plantes vertes, violettes, rouges et noires enlaçaient le bois de l’étal.

Là encore, un bouquet d’odeurs harmonieuses flatta ses narines. Il était bien plus subtil que celui des Orines ; un Alfar l’avait soigneusement équilibré en utilisant son Art. *Ces odeurs devraient attirer tous les badauds du coin… ou sont-ils si primaires qu’ils ne savent pas se servir de leur nez ?* Pensa-t-elle, agacée de constater que les intéressés étaient si peu nombreux. Soudain, elle se figura que l’équipe d’ambassadeurs pourrait, elle aussi, mériter son sujet en bas de page de l’Epine du Trois. Elle sortit ses outils de travail et s’avança vers eux.

Tout en leur posant des questions, l’élève détaillait du regard les articles en vente. L’étal représentait les axes économiques principaux du peuple : de beaux parchemins, une grande araignée empaillée, des instruments de musique et des miroirs entourés d’enluminures. Le visage des tenanciers s’était illuminé en entendant le nom du journal, mais l’Alfare n’avait rien tiré de très intéressant de ses questions. Désireux de soigner leur image, ils n’avaient dit que du bien du projet de Juvaniel et l’organisation de son ouverture ; il n’y avait rien de croustillant à se mettre sous la dent. Et malheureusement, Fawëlysa ne savait user de manipulation pour obtenir les informations qu’elle voulait… pour le moment. A Drosera, les journalistes s’embarrassaient peu d’éthique, surtout quand il s’agissait de critiquer les autres peuples. Le journal les protégeait si les informations étaient obtenues par les pires moyens possibles : l’important, c’était de les découvrir. Peu importe comment. *Un jour, je leur ferai cracher leur venin, à ces saletés d’Eraishah…*

L’expression de Fawëlysa s’était assombrie en partant pour le quartier culturel. Elle avait trottiné jusqu’à s’éloigner de la foule, puis elle ralentit le pas. Au-dessus d’elle, les constructions s’étendaient comme des toiles d’araignée. Cette exposition directe au ciel et à la pierre la rendait mal à l’aise. A Drosera, les arbres géants offraient une protection naturelle. La nature était en apparence chaotique, mais obéissait à un ordre bien précis. Ici, il n’y avait que pierre et cristal. Sa destination allait-elle redresser la barre ? Fawëlysa l’avait repéré de loin : à mesure qu’elle s’avançait, le sommet d’un grand dôme était apparu derrière les tours de pierre. *La voilà ! La serre de Juvaniel.*

Elle avait tout de suite repéré la bâtisse sur la carte de la ville et y avait apposé une gommette, s'ajoutant à celles indiquant le palais de la colocation et la bibliothèque centrale. Elle comptait visiter aussi le dernier, mais elle prévoyait déjà d'y passer une journée entière. Il était indéniable que la proximité de la ville avec Basphel et les terres Magiciennes étaient des atouts de taille pour trouver des livres précieux, divers et différents de ce que l'on pouvait trouver à Drosera ; elle prévoyait même de faire une liste de livres que Liayra pourrait transcrire afin de les ajouter à la bibliothèque de leur Plateau. La violoniste était son amie d'enfance et s'orientait dans la littérature ; elle était, comme Fawëlysa, la plus heureuse au milieu de la poussière et des parchemins.


*


L’Alfare ne croisait plus beaucoup de monde sur son chemin. Les badauds surexcités avaient laissé place à des personnes plus âgées en moyenne, qui se hâtaient en direction d’une destination précise. *Comme quoi, il y a des gens qui travaillent ici…* Beaucoup semblaient oublier les problèmes majeurs qui étaient apparus et restaient non-élucidés à ce jour. C’était ce qui avait motivé la création d’une coopération inter-races, et la raison pour laquelle les Alfars y prenaient part. Fawëlysa avait été en première ligne pour s’inquiéter des pêches décevantes, mais elle n’aurait jamais su deviner qu’un tel fléau était dû à une sauge qui envahissait les océans. Peut-être le bâtiment auquel elle se rendait servait à obtenir plus d’informations sur ce végétal mortel.

*Ah… j’y suis.* Fawëlysa leva son voile et son regard sur le dôme transparent. Derrière les vitres étincelantes, elle décelait des teintes de vert. Vu de l’extérieur, le dôme était banal, à l’image de tous les autres bâtiments ronds de la Cité. L’Alfare pressa le pas et entra dans le bâtiment sans difficultés : pour l’ouverture, il n’y avait pas de tri à l’entrée. Néanmoins, elle se doutait que le lieu était surveillé d’une manière ou d’une autre. En arrivant, l’Alfare fut directement immergée dans la serre. Une bouffée de chaleur alourdit ses sens. Des plantes luxuriantes s’étendaient sur plusieurs étages, mais sans obscurcir le plafond du dôme. Une longue rampe faisait le tour du dôme pour monter sans occulter les plantes. Le sol, aux étages, était fait de verre lui aussi, laissant la lumière percer jusqu’au rez-de-chaussée. Mais ce n’était pas cela qui intéressait l’Alfare. Sur le côté, une rampe menait à un tout autre endroit : un souterrain.

Les iris de la journaliste en devenir s’élargirent. La rampe était engouffrée dans un voile d’obscurité ; certainement un portail magique. Elle y entra et soudain, la température baissa d’un cran. Le souterrain dévoilait l’autre moitié du dôme. La rampe se poursuivait au bord des vitres jusqu’à son pied. Une curieuse lumière rouge émanait d’un peu partout, à la fois faible et vive. Un vent artificiel parcourait la serre toute entière, faisant danser les ombres des plantes sur les murs. Fawëlysa commença à descendre sur la rampe, doucement, oubliant où ses pas la menaient. Ses yeux parcouraient l’espace tel un faon qui découvrait la forêt pour la première fois.

Elle ne reconnaissait pas une bonne partie des plantes, et pourtant, la plupart des Alfars devenaient experts de la flore de la région très rapidement. Des végétaux du monde entier, certainement, cohabitaient dans un même espace. Elle se pencha sur ce qui ressemblait à une monstera. Mais en y regardant de plus près, la texture des feuilles était inattendue. Elle comprenait des poils, certainement urticants, et des pois fluorescents. L’Alfare ne se serait pas risquée à toucher la moindre plante. *Je vais tout apprendre. Tout sur ces plantes nocturnes. Je veux tout savoir !*, songeait-elle, son regard s’illuminant. Quand un monde d'inconnu s'étendait à ses pieds, Fawëlysa était prise d'une frénésie intellectuelle. Elle empilait les connaissances comme un cochon engloutissait tout ce qu'il trouvait sur son passage. L'apprentissage était la meilleure amie de l'Alfar ; peu de choses la rendaient plus heureuse. Pour la première fois de la journée, un sourire s’étira sur ses lèvres. Cette serre était un joyau. Finalement, il était possible qu'elle passe plus de temps que prévu dans cette ville.


Mots : 2354

Fawëlysa a posé quelques questions à plusieurs colocataires, ça peut être vous ! (elle est pas super aimable mais elle fait des efforts.)
J’ai décrit une serre, vous en faites ce que vous voulez o/
*Eraishah : dynastie d’Alfars explorateurs ouverts sur le monde

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Sam 30 Déc 2023, 11:50



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 4 Heki

À la découverte de Juvaniel


Je sursautai lorsque j’entendis une voix s’élever. Elle s’adressait à moi et appartenait à une rousse miniature qui me sembla être apparue de nulle part. J’avais comme oublié tous ceux qui existaient autour de la représentation réaliste de Ludoric. Il était d’ailleurs légèrement différent que ce que mon imagination avait tracé… plus vieux, plus grand, plus musclé aussi. Il avait surtout l’air bien plus rustre. Cependant, malgré tous ces éléments qui ne correspondaient pas, j’étais certain que c’était lui. Aucun doute ne cisaillait mes méninges. Je le sentais comme j’aurais senti une punaise s’enfonçant dans mon pied. Ça faisait mal et, en même temps, c’était tellement inattendu que ça aurait pu me faire rire si mon cœur n’était pas occupé à battre la chamade. On aurait pu danser une valse à deux temps en accéléré sur mon rythme cardiaque.

Quand il me regarda, j’eus l’impression de mourir de l’intérieur, comme percuté par la foudre. J’imaginai chaque partie de mon corps conduire l’électricité. Avait-il accès à mon squelette en me regardant ? Parce que cette sensation d’être complètement nu me semblait trop réaliste pour que mes vêtements puissent encore exister quelque part.

« Ou… Euh… »

Les bafouillements auraient pu durer une éternité. Est-ce qu’on se connaissait ? J’avais l’impression que oui mais c’était la première fois que je le voyais. Une seconde, je m’étais dit que je pourrais lui expliquer : je t’ai vu dans un conte. Ça ressemblait un peu à je t’ai vu au beau milieu d’un rêve, légèrement niais et irréaliste. Je n’étais pas au courant de tout ce que les Génies tramaient et heureusement, sinon j’aurais été soufflé. C’était la même chose pour les Faes. Je vivais avec mes impressions, le cœur palpitant comme les ailes d'un papillon ayant décidé d'atteindre l'horizon, à entretenir un amour fou pour un personnage de conte. Et ce type… il avait vraiment l’air de sortir dudit conte.

Heureusement, alors que j’allais probablement l’appeler Ludoric en lui expliquant que j’étais Placide, son amoureux (et qu’il avait des vues sur Clémentin qu’il ferait mieux d’oublier pour s’éviter un refus), je sentis un corps étranger s’appuyer sur moi. Je levai les yeux vers Sympan. Je ne l’avais même pas entendu ni vu s’approcher.

« Oui voilà… »

Pourquoi est-ce qu’il avait donné mon nom complet ? Maintenant Ludoric allait croire que j’étais un dévergondé de première ! Je cherchai dans les iris du roux s’il me connaissait ou pas. Je n’arrivais pas à déterminer. Ça semblait moins fulgurant chez lui. Je me sentis soudainement dévasté. J’étais visiblement le seul à me mettre dans cet état.

« Hein ? Non… Je vais bien. »

Le rire qui s’éleva de ma trachée eut un son étrange, marquant très clairement à quel point j’étais gêné et avais dû me forcer pour le produire. Dans ma tête, mille idées se bousculaient, de la plus héroïque à la plus stupide. Je me demandai même si ce baiser avec la Sorcière serait considéré comme une tromperie par Ludoric. Je l’observai puis baissai les yeux vers l’enfant. Était-elle… sa fille ? C’était complètement crétin. Il l’aurait eu bien trop jeune… ou pas. J’en savais rien et ça me faisait peur.

Je relevai le menton vers Adriæn sans comprendre vraiment la teneur de la conversation.

**

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 4 0hrl

Ma patte s’écrasa sur l’énergie. Celle-ci recula avant de me repousser. Je n’en démordrais pas. Cette magie plierait devant ma toute puissance, comme celui que j’avais vu entrer ici accompagné de deux autres hommes et que j’avais suivi. Mes pupilles se dilatèrent et je m’appuyai sur mon train arrière dans l’objectif d’attaquer promptement.

Alors que je m’apprêtais à bondir sur la gardienne de la maison, je me sentis attrapé par la nuque.

« Alors mon minou, qu’est-ce que tu fais ? »

Je ne tardai pas à voir le gros visage du propriétaire de la voix. C’était un monsieur qui me paraissait vieux. Il avait des joues énormes et une moustache clairsemée de poils gris.

« Tu ne vois pas qu’il y a une protection sur cette maison ? Tu ne vas pas pouvoir rentrer ici. »

Si ! J’allais pouvoir rentrer ! Pour qui il se prenait, ce type ? Je n’étais pas n’importe qui ! Mon quotient intellectuel à lui seul rendait le peuple des Everchas intelligent dans les statistiques mondiales. Ça ne s’arrêtait pas là, mon intelligence n’avait d’égale que ma propension à effrayer autrui ! Le Duc Kaahl Paiberym avait une peur bleue de moi et il était ma victime préférée ! Quand je me montrais à la fenêtre de son château, il sursautait. Quand je m’étendais au soleil dans son jardin, il ne sortait plus. Alors ce n’était pas un type avec des grosses joues pleines de graisse qui allait me dire ce que je pouvais ou non faire. D’ailleurs, j’allais m’occuper de son cas à celui-là !

D’un geste théâtral visant à l’effrayer, je lui montrai mes dents. Au même moment, un boucan se fit entendre. L’homme fixa le toit après m'avoir lâché sous le coup de la surprise.

« Il ne faut pas rester là. »

Je ricanai dans mes moustaches de chat. Bien sûr qu’il ne fallait pas rester. Il n’avait pas envie de subir mon courroux ! J’étais trop fort. Maintenant, quand je montrais les dents, ça faisait du bruit en même temps. Je relevai la tête, fier de moi et de mes capacités machiavéliques.

892 mots

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Sam 30 Déc 2023, 21:31




À la découverte de Juvaniel !

En groupe | Dastan & Yngvild



Passée la distraction provoquée par le nouvel arrivant – que nul ne semblait considérer comme une menace –, Yngvild se reconcentra sur le blond magnétique. Elle fronça les sourcils. Elle n’aimait pas qu’on lui opposât un refus. Sa bouche se plissa en une moue agacée. Elle voulait monter sur ses épaules. « Non, maintenant. » insista-t-elle, son regard orageux planté sur lui. « Sinon je te… ! » Incapable de trouver ses mots, elle mima grossièrement une découpe à la hache, puis serra ses petits poings et se campa devant lui, prête à l’assaut. Il allait voir, ce gros nul, s’il ne la portait pas tout de suite ! Elle avait décidé alors il s’y plierait, et puis de toute façon, il le lui devait. « Hé, doucement. » Elle jeta un coup d’œil à son frère, ce rabat-joie, et croisa les bras sur son torse en roulant des yeux. Bien décidée à ne pas prendre en compte sa remarque, elle se replaça face à l’Ondin et exigea : « Je veux monter. » Elle se sentit alors soulevée de terre, vers l’arrière. Piaillant tel un oiseau arraché à son nid, elle tenta de se débattre, mais la poigne était ferme. Elle se retrouva nez à nez avec Dastan, qui darda sur elle un regard sévère. « Ça suffit, la morveuse. Tu te tiens à carreaux ou je te noie dans le prochain caniveau. » cracha-t-il en Zul’Dov. Rouge de colère et de honte, la petite Réprouvée essaya de le griffer, mais il la ramena vers le sol juste à temps : ses doigts s’accrochèrent à son haut sans causer le moindre mal. Il la plaqua dos à lui et tint fermement ses poignets pour l’empêcher de bouger. Elle se tortilla quelques minutes. Quand elle essaya de le mordre, il scella sa bouche de sa main, et ses tentatives pour lui écraser les pieds se soldèrent en plusieurs resserrements de phalanges qui lui valurent de sentir la moindre parcelle des os de sa mâchoire et de ses avant-bras. À Lumnaar’Yuvon, il l’aurait sans doute frappée et jetée dans un tas de foin, mais ici, il avait visiblement décidé de se contenir. Quand elle serait plus forte, elle lui mettrait la misère, étrangers ou pas ! Ses iris verts assombris par le tumulte de ses émotions bondirent d’un protagoniste à l’autre. Elle leur mettrait la pâtée à tous, d’abord.



« Désolé. Les gamins… » Il allait lui faire la peau. Elle avait promis de se tenir correctement, et la voilà qui faisait son cirque devant les autres. Comme elle se calmait, il put l’ignorer et se concentrer sur le nouvel arrivant. « Pendragon, hein ? » Ce simple nom suffit à lui faire retrouver un brin de sourire. Il aimait trop embêter sa sœur avec son fameux Adam Pendragon – même si récemment, ces blagues produisaient moins l’effet désiré qu’au début. C’était sans doute pour cela que la tête du blond lui disait quelque chose : ils étaient probablement de la même famille. « Je fais souvent cet effet-là, il paraît. » Son amusement s’étendit au reste de son visage. « Mais faire rougir un Pendragon, ça m’est jamais arrivé. Je crois que ça tient de l’exploit. Vous êtes clairement pas de la même espèce que les Sorciers… » le taquina-t-il. Ses iris bronze remontèrent vers Adriæn, dont la silhouette laissait présager le départ. « Ah bon ? » Il ne sut pas exactement ce que cette annonce provoquait chez lui, mais la sensation n’avait rien d’agréable. Il renifla, sourcils froncés, et se redressa. Yngvild en profita pour essayer d’échapper à son emprise, mais il la maintint fermement contre lui. « Fais gaffe, je crois que les Sorciers aiment bien les sushis. Et ils ont tendance à se rapprocher de leur proie avant de la capturer. » Il retrouva son sourire. « Si t’emmènes l’Orine – Moon, c’est ça ? –, il aura tout le nécessaire pour te découper en petites lamelles. » Ses iris malicieux glissèrent jusqu’à Aäron. Il ne serait probablement pas d’une grande utilité dans l’entreprise. « On serait deux à manquer à l’appel à Boraür et ce serait vraiment dommage. » Il se demanda comment les choses se dérouleraient, sans lui. Ce qu’ils deviendraient, tous. S’ils se recroiseraient souvent. S’ils ne se verraient plus jamais. Si l’Ondin et le Sorcier s’étaient vraiment rapprochés, s’ils se rapprocheraient à l’avenir, ce qui adviendrait entre eux. Il n’aimait pas trop l’idée. « D’ailleurs, en parlant de rapprochement, vous vous rappelez de Kiara ? » Bien sûr qu’ils s’en rappelaient. Elle était à l’école avec eux, et surtout, Adriæn avait dit vouloir sortir avec elle. « Lucius et elles vont se marier. Elle est enceinte. Heureusement que j’ai pas couché avec elle au Fessetival parce qu’on aurait eu du mal à savoir qui était le père. » Il rit. « Ça arrivera peut-être à ma sœur quand elle acceptera enfin de sauter sur ton père – j’imagine ? t’as beaucoup de frères et sœurs ? Parce qu’ils pourraient t’en faire plein. Ce serait marrant, je suis sûr que son Magicien deviendrait fou. » fit-il à l’intention d’Ikar.



Message VI – 852 mots




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Mer 03 Jan 2024, 21:27



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 4 8au1

À la découverte de Juvaniel


« Je ne sais pas s’ils livrent du fromage de chèvre, de la confiture et du pain ici… »

Je m’adressai à Kaahl, puisque Priam n’avait pas faim. Une tartine sucrée salée ne se refusait jamais. J’étais convaincu que si l’Ange nous voyait en manger, il voudrait grignoter aussi.

Alors que je m’apprêtais à approfondir la question de savoir comment trouver ça le plus rapidement possible, les commentaires du Mage me sortir de mes pensées gustatives.

« Quand tu veux, tu sais bien. »

Un sourire en coin sur les lèvres, j’étais fier de lui opposer une certaine résistance. Je savais qu’il n’avait pas eu beaucoup de relations amoureuses dans sa vie mais échapper à son contrôle était un art que la plupart de ceux qui l'entouraient au quotidien ne devaient pas maîtriser. Je ne savais pas ce qu’il en était avec Freyja. Elle pleurait trop souvent à mon goût, trop souvent pour que ce soit sain. Néanmoins, je n’étais personne pour juger les relations des autres. Chacun cherchait des choses différentes, consciemment ou non.

« S’il met son artefact, je le surveillerai ne t’inquiètes pas. »

Je souris de toutes mes dents. Il valait mieux ne rien me confier. J’avais oublié Ikar plus d’une fois lorsqu’il était bébé. Heureusement que ces machins-là étaient capables de faire du bruit. Il en allait de même pour mon chien. S’il ne se manifestait pas pour demander à manger, il serait mort de faim depuis longtemps. Le plus gros problème, avec mon mode de vie, c’est que je n’étais pas forcément tout le temps chez moi. Depuis quelques déconvenues, j’avais finalement opté pour payer quelqu’un pour surveiller que tous les êtres vivants de ma maison principale (chien et plantes) survivent à mes comportements irresponsables.

Mes pensées furent interrompues par un bruit digne des plus grandes orgies de la capitale déchue. Mon attention se rua sur la cheminée, comme les deux autres. Je vis une chose noire et blonde s’écraser dans le foyer.

« Par tous les seins d’Avalon… »

Ma grimace voulait tout dire. S’il n’avait pas une double fracture des vertèbres avec une telle chute, il devait être le petit protégé de l’Æther de la Chance (si tant est que celui-ci existe). Comme les deux autres, je m’approchai de la zone de l’accident. Entre la descente dans le conduit et la magie de Kaahl, il était peut-être tout simplement mort.

« Il n’a pas vraiment l’air… »

En l’examinant mieux, son visage me disait quelque chose. Il ressemblait beaucoup à Aimé mais… Les informations me revinrent. Je l’avais vu une fois dans l’espèce de temple aux allures de morgue et une autre fois à Lagherta, dans le corps d’Aimé justement. Les dires de Kaahl ne firent que me confirmer ce que j’avais appris plus tard. Ezechyel était Jun. Pourtant, si je n’avais pas été au courant du lien entre le père et le fils, rien n’aurait pu me mettre sur la piste. Les deux versions de lui-même semblaient n’avoir rien à voir l’une avec l’autre.

« Je vais m’en occuper. »

Même si la guerre faisait rage entre eux, je n’avais pas l’intention de laisser qui que ce soit mourir dans le foyer d’une cheminée, même s’il y avait peu de risques. Je souris en pensant à quelque chose que je me gardai bien de dire à voix haute : dans un autre temps, Freyja aurait pu être la mère de Kaahl. C’était des choses qui arrivaient chez les Déchus, à cause de l’éternité et du changement d’apparence. Les registres d’état civil avaient beau exister, ils ne servaient à rien face à la Mue. Chacun était libre de mentir sur son identité et les contrôles étaient rares au quotidien, même s’il restait extrêmement difficile d’usurper l’identité de quelqu’un sur le territoire déchu. À l’extérieur, par contre…

Je me penchai sur l’inconscient. Il paraissait jeune, plus que nous trois. Je l’attrapai, l’ôtai de la cheminée et le portai sur le canapé. Je m’assis à côté de lui et plaçai deux doigts sous sa mâchoire.

« Il respire au moins. De toute façon, ce n’est pas comme s’il pouvait mourir… »

Je le regardai. Comme les fois précédentes, je n’eus pas l’impression d’être en face d’un monstre. Je ne connaissais pas les circonstances par lesquels Freyja et lui avaient fait l’amour mais la rancœur de Kaahl était vraisemblablement exagérée. Je comprenais le sentiment de trahison et la tristesse, mais il faisait pareil de son côté avec moi. J’émis un son et acquiesçai dans le vide, pour moi-même.

« Je ne sais pas si on va pouvoir continuer notre discussion avec lui sur les bras. »

Peut-être que si. Il fallait attendre qu’il se réveille. Je me tournai vers Priam.

« Il s’appelle Ezechyel. C’est le père de Kaahl comme il a dit mais je ne suis pas certain qu’il le sache alors il vaut peut-être mieux éviter d'en parler… Il ne vient pas vraiment du présent. »

La situation commençait à devenir complexe pour moi. Il y avait ce que je savais, que Kaahl ne savait pas. Il y avait ce que je savais, que Priam ne savait pas. Kaahl devait savoir des choses que je ne savais pas et Priam… Priam ne devait rien savoir du tout. Quant à Ezechyel, Ezechyel seul savait ce qu'il savait. Le problème, pour moi, c’est qu’entre ce que je savais et ce que je pouvais dire, il y avait un monde aux contours soudainement très flous.

847 mots


[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 4 Ezpg
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Claer
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Claer
Jeu 04 Jan 2024, 16:43


Vous cherchez une colocation ?
Claer

Messages multiples 400 mots avec Blu
Messages précédents : # #
Claer, parée de ses lunettes de chasseuse magique, entra dans la chambre à la suite de sa colocataire. Elle fut vaguement surprise par les proportions de la pièce, et la qualité du mobilier qui paraissait très onéreux. Ca faisait beaucoup d'espace pour une seule personne. La Lyrienne se demanda s'il en serait de même pour la sienne. Si tel était le cas, elle aurait tôt fait de remplir tout ce vide avec son attirail de parfaite dresseuse, sa panoplie de chasseuse et son équipement de zoomage - elle avait plusieurs casquettes de professionnelle animalière. Si elle décidait de prendre avec elle un animal de compagnie, sa présence chasserait également ce silence pesant.

« Ils peuvent se cacher un peu partout, en réalité. Mais ils restent surtout dans les endroits clos et petits, pour se faire une maison. » répondit la blonde en commençant à inspecter le lit, s'accroupissant pour mieux examiner sous le sommier. « Ca peut être sous les lits ou les chaises, ou bien dans les tiroirs et les armoires. Un article de Féatures expliquait qu'ils adoraient les placards remplis de vieux vêtements. » continua-t-elle en passant une main pour tâter les lattes du lit. Malgré son examen consciencieux, l'adoratrice de la faune resta bredouille. Déçue, elle se redressa, dardant son regard sur sa camarade, dans l'espoir que ses recherches aient été plus fructueuses. Malheureusement, la Dantilleul semblait autant bredouille qu'elle. Affichant une moue attristée, l'adolescente se redressa. Puis, soudainement, elle eut une autre idée : elle redressa la tête vers le chandelier. La blonde voulut monter sur le lit pour parvenir à l'atteindre mais, du coin de l'œil, elle perçu le froncement de sourcils furibond de leur hôte lorsqu'elle s'apprêta à poser son soulier sur les draps propres du lit. Pressant ses lèvres l'une contre l'autre, elle se ravisa, mais tout en se promettant de revenir jeter un coup d'œil ici plus tard. « D'accord, allons voir la mienne. »

Claer posa son regard sur la silhouette de la sirène qui les  toisait. Elle sentit son corps se tendre, mais releva le menton pour essayer  de garder contenance. Son commentaire lui fit lever les yeux en l'air mais elle n'ajouta rien, se contentant de l'ignorer. L'atmosphère risquait effectivement d'être irrespirable avec des pestes comme ces deux là.

« Oh, il y en a des tas ! On a les Valsewese et les Drapuik par exemple ! » commença-t-elle à énumérer avec passion, tout en se dirigeant vers les jardins - sa chambre, identique à celle de Blu, ne lui avait pas plus parut digne d'intérêt. Sa liste lui tint durant tout le trajet jusqu'à l'extérieur. « Ouah... C'est encore plus grand que la cours de l'école. » commenta la blonde.

« Et si on retournait en ville ? » proposa la blonde, après un moment. « J'aimerais bien voir les laboratoires Lyrienns. J'ai entendu dire que des scientifiques étaient en train d'essayer de faire des analyses sur les composants des cristaux. » expliqua-t-elle. « Moi, je suis certaine que c'est quelque chose de similaire à de la mue de Mordenaar. »

528 mots
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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Jeu 04 Jan 2024, 22:02




À la découverte de Juvaniel !

En duo | Susannah & Lana



« Un mérite que l’on peut lui reconnaître – et sans doute le seul –, c’est qu’il est très doué pour paraître être ce qu’il n’est pas. » Son agacement au sujet de son frère s’évapora peu à peu sur le chemin qui devait les mener à la sortie. Imitant son amie, elle s’arrêta. Ses iris céruléens harponnèrent le lieu désigné, avant de le décortiquer avec minutie. « Les filles ? » répéta-t-elle, incertaine quant à ce qu’elle entendait par là. « Je suppose que l’on pourrait, oui. » Sans aucune forme de protestation, ses doigts s’enroulèrent autour des siens. Ce geste lui semblait si naturel qu’elle n’y pensa même pas. « Qu’as-tu derrière la tête ? » s’enquit-elle, incapable d’envisager que son amie proposât une telle réunion sans une idée en arrière-fond. Elle avait eu une période extrêmement bizarre, durant laquelle elle s’était comportée avec une gentillesse si sincère qu’elle en était devenue soupçonneuse, mais cela semblait lui être passé. Si Lana l’avait sèchement taquinée à ce sujet, elle avait finalement conclu qu’il n’avait dû s’agir que d’essais à l’amabilité particulièrement convaincants. Néanmoins, jouer un rôle trop longtemps ne convenait vraisemblablement pas à Susannah. Pour cette raison et pour bien d’autres, elle ne pouvait s’empêcher de la rapprocher du personnage de Zébella.

Lana écouta attentivement les mots de la bleue, un sourcil inquisiteur haussé en guise de témoignage de son intérêt. L’idée de présider avec son amie ne lui plaisait pas outre mesure. Susannah savait exiger, tempêter, forcer, mais elle n’avait pas la finesse que la blonde jugeait nécessaire à la politique et à toute classe dirigeante. La brutalité avait ses limites ; la ruse, en revanche, pouvait venir à bout de bien des situations, même les plus désespérées. Mais peut-être pourrait-elle lui accorder cette place à ses côtés pour satisfaire son ego, et la manipuler de sorte à ce que ses pensées, opinions et visées devinssent les siennes ? Elle avait déjà Kiara dans la poche et ne doutait pas de ne faire qu’une bouchée de Rose-Abelle. Pour être la meilleure amie d’Alcide, il fallait être dotée d’une sacrée dose de candeur. « Tout dépend de ce que nous souhaitons en faire. » Elle réfléchit quelques secondes, puis proposa : « Hélène Paiberym, peut-être. » La fille du scandaleux Duc était loin d’être une idiote et pourrait éventuellement lui donner plus de fil à retordre, mais Adriæn semblait un peu trop s’y intéresser. Réflexion faite, mieux valait qu’elle l’eût près d’elle. Elle pourrait trouver des moyens détournés de desservir son jumeau et d’éloigner l’Humaine de lui, ou bien de l’atteindre à travers elle – que son intérêt fût sincère ou non. « Ce n’est pas une mauvaise idée, mais je préférerais un nom plus… » Elle haussa les épaules et termina, en entrant dans la boutique : « Je ne sais pas. Autre chose. » Son regard dériva sur les mochis dont les couleurs douces et variées ravissaient les pupilles des gourmands. « Vraiment ? Serais-tu malade ? » se moqua-t-elle, avant de lâcher sa main pour se diriger vers un étalage. Elle devait faire attention à sa ligne, mais un petit écart ne devrait pas trop lui coûter. D’ici à ce qu’elle ressemblât à Susannah ou, pire encore, à Muscarine…

Tout en inspectant les propositions du magasin, elle reprit : « J’ai pour projet de prendre la tête des Puff-Puff Gueurles. Il y a sans doute quelques filles intéressantes dans le lot, et les Puff-Puff pourraient servir de première étape de tri à une partie de notre recrutement. » Ses prunelles s’arrêtèrent sur une rangée de sucreries. « Je vais en prendre à la noix de coco et à la fraise, s’il te plaît. » Elle se redressa et se tourna vers la bleue. Le parfum de l’embrun fouetta ses poumons et, durant quelques secondes, elle ne sut quoi articuler. Ses esprits lui revinrent accompagnés d’une pointe de malice. « Je sais à qui nous devrions demander. Claer. » fit-elle, avec un sourire espiègle. Elle marqua une pause brève pour profiter pleinement de la réaction de Susannah. « En vérité, je me disais qu’avant de donner des noms, nous devrions établir une charte de recrutement. Quelques critères pour aiguiller nos choix, en fonction de nos besoins et des objectifs de notre groupe. » Elle s’approcha de la Dæloran et rajusta le col de son vêtement. « Il est évident que nous devons nous orienter vers des filles ayant de la valeur. Soit intrinsèque – mais ça ne nage pas les récifs –, soit grâce à leur famille ou à leurs connexions. Il est aussi essentiel qu’elles aient une certaine tenue. » Son index lissa un pli de l’habit. « Après Basphel, j’envisage d’aller à Dævaniel. Ensuite, puisque mes sœurs vont reprendre le commerce de mes parents, je pense me lancer en politique. » Ce qu’elle ne précisa pas, c’était que d’ici-là, elle prévoyait d’avoir éliminé ses aînées et de s’être octroyé l’héritage commercial. « J’aurai donc besoin d’un réseau fiable, sous l’océan comme à la surface. » Peut-être même deviendrait-elle Impératrice des Abysses ; mais évoquer ce songe devant son amie ne lui parut guère opportun. Surtout, c’était un avenir encore trop incertain pour qu’elle pût l’affirmer haut et fort sans faire preuve de certitudes qui pourraient se retourner contre elle. « Et toi ? » Son regard azur plongea dans le sien.



Message II – 893 mots


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Claer
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Claer
Sam 06 Jan 2024, 11:04


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A la découverte de Juvaniel
Zeryel & Marie-Jane

Messages de 400 mots avec Zeryel.
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Marie-Jane battit des paupières, décontenancées par le tumulte dans lequel elle avait été emportée malgré sa volonté. Elle était souvent ainsi : alors qu'elle pensait ne glisser qu'un orteil dans l'entrebâillement de la porte, le flot des évènements l'entraînait et l'engloutissait systématiquement, sans qu'elle ne puisse lutter contre la force du torrent. Sidérée, l'adolescente observa le duo de grands-mères s'éloigner. Puis elle releva le regard sur la silhouette de son ami. C'était contre elle que s'était acharnée la mégère, mais l'Ange était venu à sa rescousse et, contrairement à elle, était parvenu à défendre ses idéaux. Lorsque l'inconnue les avait traité de charlatans, il avait nié et contre-attaqué, là où elle avait perdu les mots. La honte pigmenta ses joues d'un rouge coupable. Elle se sentait idiote de ne pas même être capable de s'imposer pour protéger un projet qui lui tenait autant à cœur.  

« Oui, décalons-nous un peu... » approuva la fille de la Craie, se parant d'un nouveau sourire pour ne pas alerter Zeryel sur le pincement qui tiraillait son palpitant. « Oui, je suis curieuse aussi. J'ai entendu dire que c'était un vrai château. Mais ce doit être exagéré, comme les ragots à l'école. » Tout prenait toujours des proportions énormes, au travers d'yeux impressionnables. « Haha, c'est gentil, mais ce n'est pas nécessaire. Je ne m'y sentirais pas à ma place, s'il n'y a pas tous mes frères et sœurs avec moi... » Lorsqu'elle se retrouvait trop longuement éloignée d'eux, elle ressentait comme un vide, un manque. « Enfin, j'imagine que si tu n'est pas trop loin, tu m'aiderais à m'y sentir à l'aise. » lâcha-t-elle spontanément tout en se remettant en marche aux côtés de son camarade. « Peut-être que je demanderai une chambre lorsque je serai devenu une botaniste reconnue. » plaisanta-t-elle en repensant à la réponse qu'elle avait donné à l'Ange lorsqu'il lui avait retourné la question. Elle avait beau être perdue et ne pas savoir quelle voie suivre, si elle devait étudier une matière, ce serait indiscutablement en rapport avec la flore. Elle aspirait secrètement à devenir aussi douée que la professeure Jil, sans oser le dire à voix haute.

« En tout cas, j'espère qu'ils parviendront à trouver une solution pour cette barrière de sauge. Ce doit être très compliqué pour les ondins qui sont coupés de leur famille, restés sous les flots. Tu imagines, ne pas avoir de moyen de savoir si les êtres qui te sont chers sont encore en vie ? » Avec un peu de retard, elle réalisa que ça aurait pu être son cas si Stenfek avait décidé de prendre part à la bataille qui avait opposé les Manichéens au Mages Noirs. Marie-Jane n'était pas très douée en politique ou en diplomatie, mais elle éprouva une bouffée de gratitude envers le chef qui avait séparé la cité libre du reste des terres réprouvées.
508mots
Total des deux postes : 1034 mots
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Kitoe
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Kitoe
Sam 06 Jan 2024, 15:00

Claer & Blu
A la découverte de Juvaniel
Devon Cole - W.I.T.C.H.


A l’instar de Claer, Blu fit couler son regard glacé sur Susannah. Comme elle l’avait pressenti, cette colocation regorgerait des animaux de compagnie de la Lyrienne, mais aussi de véritables pestes. De toute évidence, la présence de certains seraient plus appréciée que d’autres. Heureusement, la patience de la Magicienne était pratiquement à son plus haut, alors qu’elle était plus intéressée par son nouvel environnement que par tout ce qui pouvait enlaidir celui-ci. Ce serait un problème pour plus tard qu’elle ne souhaitait pas régler – ou envenimer – aujourd’hui. Les énumérations abracadabrantes de Clear étaient des éléments d’une valeur inestimable en comparaison à l’existence de la Sirène, ou du moins c’était ce dont elle tâchait de se persuader. Blu ne connaissait les créatures que citait la zoomage que de nom, parfois visuellement lorsque celle-ci lui avait déjà montré des croquis dans leur dortoir à Basphel. Le fait était qu’il y avait bien trop d’espèces pour qu’elle put toutes les avoir retenues. Suite au bref échange, les deux adolescentes se rendirent dans les jardins. Ceux-ci se montrèrent fabuleux par leur taille et leur raffinement. Quand Blu voyait le temps que prenait sa tante à entretenir son propre extérieur, alors celui-ci devait nécessiter l’intervention de nombreux jardiniers quotidiennement.

-Je te suis.

En arrivant à Juvaniel, les deux étudiantes n’avaient pas eu le temps de visiter la cité et s’étaient directement dirigées vers leur point de rendez-vous. En plus, les rues étaient animées, ce qui rendait leur visite d’autant plus attrayante. La ville était vivante et cosmopolite. Elle était une sorte de continuité de Basphel, mais en plus… tout. Plus grand, plus riche, plus sophistiqué. En plus magicien aussi. La végétation n’était pas abondante dans les rues, sauf dans les espaces et parcs adaptés, où la flore commune rencontrait des plantes plus exotiques. C’était ici que les races s’alliaient pour le bien de la recherche et cette information stimulait beaucoup la Magicienne et son sens de la découverte.

-Hm… Qu’est-ce qu’elle a de particulière cette mue ?

Elle se figurait cette transformation comme molle et flasque. Certaines d’entre elles étaient-elles solides comme les cristaux qu’on étudiait ? Tout le monde était au courant des étranges phénomènes qui avaient été observés dans le ciel à travers le monde, mais personne n’en savait plus que ce que les rumeurs indiquaient, à savoir pas grand-chose de pertinent.

-Tu penses devenir scientifique et faire des recherches ici, toi aussi ?

Contrairement à elle, Claer avait la capacité de rester plusieurs heures assise à lire des revues de science. Un laboratoire ne devait pas lui faire peur. D’ailleurs, ce devait être ce grand bâtiment au sommet duquel s’élevait une coupole, qu’une partie des mystères de ce monde devaient se jouer. Blu la pointa du doigt à sa camarade. Leur destination était droit devant elles.

-Je suis contente de visiter Juvaniel avec toi. Ça n'aurait pas été aussi amusant autrement. Avoua Blu.

Encore moins avec Susannah dans les parages.

488 mots
1515 mots au total



Bijin
nastae:
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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Sam 06 Jan 2024, 23:11

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 4 Zwbn
Image par Kelogsloops
À la découverte de Juvaniel !



Adriæn fixa son regard sur le roux et sa plaisanterie douteuse. Il ne serait satisfait que lorsque le Réprouvé et son Sorcier seraient tous les deux démembrés. Il empilerait les morceaux les uns sur les autres. Un morceau de Dastan. Un morceau d’Érasme. Ainsi de suite. Il donnerait un nom à sa sculpture avait qu’elle ne pourrît, bien entendu. « C’est vrai que je devrais faire attention. » Il sourit, en songeant qu’il aurait pu parler de l’intérêt d’Érasme pour sa queue. Néanmoins, il avait assez étudié les livres de développement personnel et de psychologie pour savoir qu’une personne amoureuse, respectueuse ou désireuse n’afficherait jamais son partenaire devant autrui. Il n’y avait bien que les Réprouvés pour oser… et les femmes de son peuple dans certaines circonstances. Le Bipolaire devrait donc se contenter de peu. Surenchérir lui semblait de toute façon vain. Contre ce genre de personnalité, il valait mieux feindre la naïveté, l’incompréhension ou le sérieux. Il était préférable d’employer des moyens détournés pour le mettre à terre. Adriæn n’était pas fou. Il ne se risquerait jamais à une confrontation directe. L’Ondin changea d’interlocuteur et revint sur ce qu’il avait murmuré plus tôt à Moon. « Finalement, je préférerais y aller tout seul si ça ne te dérange pas. Je pourrai te le présenter une autre fois. » « Non, pas de souci. » Moon lui sourit. La jeune fille ne semblait pas à son aise depuis le début de la rencontre. Déjà, avant, la présence du blanc l’impressionnait. À présent, elle ne savait plus où se mettre, à l’image d’Aäron qui avait hâte de partir.

Lorsque les propos de Dastan fusèrent, Sympan émit un gloussement si peu discret qu’il se répercuta aux alentours. Adriæn resta un instant silencieux, le temps de calmer les pulsions assassines qui l’assaillaient. Il ne devait pas laisser la colère surgir. Il ne saurait pas la gérer ni contre qui la tourner. Moon, Aäron ou même le scientifique pourraient s’avérer des cibles de choix mais pas ici et pas maintenant. Pas Moon. Les Orines étaient intouchables. Il inspira et plaça ses mains derrière son dos pour les soustraire à la vue des autres. Elles tremblaient de frustration. Il expira. « Oui, elle me l’a dit. » mentit-il. « Je ne savais pas moi ! » clama l’Ygdraë, toujours proche d’Ikar. « Tu le savais, toi ? » demanda-t-il au fils d’Adam, comme s’il aurait pu être au courant. « D’ailleurs… tu devrais venir à Boraür avec nous puisque Dastan nous lâche. » Il avisa le brun. « Toi aussi. » Aäron ne répondit pas. Le Kælaria profita de ces instants où Sympan s’exprimait pour reprendre le contrôle. Un contrôle vain puisqu’il savait qu’il finirait par faire payer à quelqu’un les mots du rouquin. « Sur ce, j’y vais. » Il fit un signe de la main au groupe. Il avait cessé de trembler mais intérieurement il bouillonnait. Dans sa tête, il passait en revue tous les moyens possibles et imaginables pour se débarrasser des trois garçons : Dastan, Étrasme et Lucius. Il faudrait que Kiara comprît la leçon aussi. Il allait faire échouer ce mariage, d’une manière ou d’une autre. Ses yeux descendirent rapidement sur Yngvild avant qu’il ne tournât les talons. S’il ne pouvait pas éliminer le Réprouvé directement, il pourrait peut-être l’affaiblir autrement. Il n’avait pas envie de tordre le cou à la gamine mais, en jouant bien, il n’aurait pas à le faire. Lucius et Érasme se détestaient déjà. Il suffirait de mettre le feu aux poudres pour que les trois se blessassent mutuellement et plus encore.

Une fois Adriæn hors de portée, Sympan se détacha d’Ikar et avança vers Dastan. Il se baissa pour être à la hauteur d’Yngvild et sortit de sa poche – comme par magie – une sucette. « C’est moi qui l’ai fabriquée ! » expliqua-t-il. « Tu la veux ? » Elle avait fait preuve de beaucoup de détermination pour monter sur Adriæn plus tôt. Pour cette fougue, l’Ygdraë était admiratif. Néanmoins, mieux valait que l’enfant ne retentât pas l’expérience. Il se redressa, sans avoir donné la friandise. Il la tenait néanmoins mollement, de façon qu’elle pût la lui prendre. « Adriæn a une sœur jumelle. Elle s’appelle Lana. » lâcha-t-il, l’air de rien, avant de se tourner vers Aäron. Il passa sa main dans ses cheveux. « Allez ! On va à la colocation sinon on n’y arrivera jamais ! » lança-t-il. C’était rare qu’il devînt le chef d’un quelconque groupe. L’absence d’Adriæn avait libéré la voie du commandement. Une fois que Dastan ne serait plus en vue, il pourrait tenter une expérience sur les deux étudiants. « Prends soin de toi. On se voit à Boraür. » dit-il au Bipolaire. Il ricana de manière presque démentielle avant de se mettre en route. « Oh et… si ta sœur fait la sieste, c’est normal. Ne t’inquiètes pas. » Il lui fit un clin d’œil. Il avait fabriqué les sucettes pour les vendre à l’Ondin, lorsqu’il voudrait se débarrasser de Susannah. Ce jour arriverait forcément vu ce qu'il s'était passé dans leur chambre. Johannês avait piqué un truc qui lui appartenait et il ne fallait pas être devin pour deviner avec qui il l'avait utilisé.

852 + 897 + 807 = 2556 mots / 3000



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 4 4p2e
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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Dim 07 Jan 2024, 21:55



Unknown

À la découverte de Juvaniel !

En groupe | Alcide, Adriæn & Kiara



Allongée sur le lit, les mains sur son ventre, Kiara fixait le plafond. Devant Lana, elle avait mimé la joie. Elle ne savait pas trop pourquoi. Peut-être parce qu’elle ne voulait pas que son amie s’inquiétât pour elle ? Peut-être parce qu’à force d’imiter cette émotion, elle croyait pouvoir finir par la ressentir pleinement, continuellement ? L’euphorie qui avait fait suite à son entrevue avec Lucius en présence de leurs parents respectifs n’avait duré que quelques jours. Depuis, elle ressassait ce souvenir, et plus il tournait en boucle dans son esprit, plus il s’auréolait de vapeurs cauchemardesques. Plus les heures défilaient, plus le mariage approchait. Le Magicien l’avait-il vraiment souhaité ? Le désirait-il encore ou, comme elle, vacillait-il sur le fil de l’indécision ? Elle roula sur le côté et entoura ses genoux de ses bras. Elle se sentait mal. Il ne l’aimait même pas. Il ne l’avait pas dit. Et Adriæn… probablement pas non plus. Il aurait agi avant, sinon. Il aurait dit quelque chose. Il avait été éduqué chez les Gælyan, pas chez les Ondins. Il avait appris leurs codes, leurs us et coutumes. Quand une femme les intéressait, ils l’affichaient bien plus ouvertement que leurs homologues marins. Il n’avait rien fait du tout. Peut-être que son amitié avec sa jumelle le bloquait – longtemps, elle avait été source de réticences pour elle-même –, mais elle ne croyait plus vraiment à cette théorie. S’il l’avait aimée, il le lui aurait dit. Surtout considérant les rumeurs autour de Lucius et elle. Il n’avait rien exprimé, donc il ne l’aimait pas. La solitude qui lui enserrait la poitrine n’avait d’égale que la terreur qui grondait dans son bassin, là où reposait son secret. Elle l’avait confié à Lana, qui lui avait juré de ne pas le répéter. Si la Sirène pouvait parfois se montrer mesquine – quoi qu’elle se fût adoucie ces derniers temps –, Kiara était persuadée qu’elles entretenaient une relation privilégiée qui la protégeait des pires côtés de son amie. Ça n’avait pas toujours été le cas, mais depuis, elles avaient grandi. Ce lien ne parvenait pourtant pas à apaiser ses angoisses. Les larmes ruisselaient sur ses joues et elle reniflait par intermittence, assaillie par sa magie sans même s’en rendre compte.

La porte s’ouvrit à la volée. Elle hoqueta de surprise et se redressa d’un bond, le Spleen se rompant abruptement. La tête blonde d’Alcide Taiji affichait un sourire contrit. « Ah ! Pardon ! J’ai toqué mais ça ne répondait pas alors je croyais qu- pourquoi tu pleures ? » Du bout de l’index et du majeur, elle essuya le contour de ses yeux. « Je ne pleure pas. Ce n’est rien. » Le jeune Magicien demeura coi. Elle se détourna pour s’asseoir au bord du lit, le dos face à lui. Un soupir brûla ses lèvres. « En fait, je faisais le tour des chambres pour proposer à qui le souhaite de sortir. Elles étaient toutes vides, alors on serait tranquilles. Tu veux prendre l’air ? » Sa main vogua jusqu’à une boîte de mouchoirs. Elle en tira un et l’utilisa, avant de se lever pour le jeter dans une petite poubelle placée près du bureau. Elle hésita, avant de relever les yeux vers le Mage. « Oui, d’accord. On n’a qu’à aller se promener. » Il lui sourit.

L’architecture de Juvaniel, bien que propre à la cité, laissait transparaître en filigrane l’art des Magiciens et l’originalité des Enfants de Yanna. Observer les structures innovantes, l’azur vif des toitures et écouter la mélodie joyeuse des badauds tranquillisait Kiara. Son esprit se défaisait peu à peu de ses tourments. Elle se laissait guider par Alcide. Ils n’avaient jamais été proches. Après le devoir qu’ils avaient dû faire en commun, Lana avait eu envie de les réduire en pièces – lui et Hélène Paiberym. Ses griefs semblaient néanmoins avoir été réduits à l’état de souvenirs. Quant à la Rehla, elle se sentait d’humeur passive : elle le laissait parler, s’extasier de choses et d’autres et lui communiquer son intarissable bonne humeur. Il se révélait être d’une compagnie agréable. Il n’avait posé aucune question indiscrète et elle le soupçonnait même d’en faire plus que d’habitude pour lui arracher des sourires. Elle sentait la gratitude l’envahir peu à peu, et sans doute l’aurait-elle totalement conquise s’il ne s’était pas tout à coup exclamé : « Adriæn ! » Elle sentit une vague de chaleur l’irradier toute entière et mordre son cœur. « Adriæn ! Je savais que tu serais là ! Tu as vu les autres ? » s’enquit-il, après l’avoir rattrapé. Demeurée légèrement en retrait, Kiara se sentit obligée d’avancer quand le blond lui fit signe d’approcher. Fallait-il plonger ses yeux dans ceux de l’Ondin ? Éviter son regard à tout prix ? Lui, il ne ressentait peut-être rien à son égard, mais elle, c’était une toute autre affaire. Son palpitant tambourinait, et chaque coup frappé semblait lui fissurer la poitrine. « Salut. » Elle jeta un coup d’œil furtif à ses rétines et esquissa un petit sourire.



Message I – 837 mots


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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Dim 07 Jan 2024, 22:04



À la découverte de Juvaniel


Natasha Blume - Black Sea
Eméliana et Laëth

Elle était bien entourée. Mes prunelles se posèrent sur les vêtements de Dastan. Il y avait d’éminents individus autour de moi mais personne de confiance. Érasme me jetterait en pâture à la moindre occasion, s’il ne me tuait pas lui-même. Ârès jouait à un jeu qui me dépassait totalement. Je savais qu’il avait ses propres desseins et que je n’étais qu’un pion insignifiant à ses yeux. Peut-être même m’aiderait-il à m’emparer du trône pour mieux me le ravir ensuite. Elias s’apparentait le plus à un allié mais comment faire confiance à un tel homme ? Comment faisait-elle, elle, pour lui confier son cœur alors qu’il était au minima double ? Personne de sain d’esprit ne pouvait se hisser à deux positions si imminentes chez deux peuples que bien des éléments opposaient. Comment pouvait-il jouer à la fois chez les Sorciers et chez les Magiciens ? Réussir à construire deux identités, deux réalités, en étant personne était possible. Néanmoins, on parlait de celui qui dirigeait Cyrius Windsor dans l’ombre tout en étant Chancelier d’Ivoire dans la lumière. Jusqu’où désirait-il aller ? Réussirait-il seulement ? Je fixai Laëth. Je mourrais d’envie de lui poser des questions sur son mari. Comment faisait-il ? Payait-il des individus pour le remplacer dans certaines situations ? Pouvait-il se dédoubler ? Je ravalai pourtant mes interrogations, même celles concernant l’Ange. Comment faisait-elle ? N’avait-elle pas peur, dans ses bras ? Mentait-elle aux Anges éhontément depuis des années ? Depuis quand le savait-elle ? Arrivait-elle à concilier les Vertus avec cet amour ? Avait-elle l’impression de trahir les Réprouvés ? Et Dastan ? Pourquoi ne l’empêchait-elle pas d’accomplir des folies alors même qu’elle semblait parfaitement au courant ? N’importe qui pouvait l’être en observant cinq minutes les deux garçons. Érasme n’était pas comme à son habitude. Je l’avais remarqué sans peine. « Certes. » Mon frère le premier. Néanmoins, pour le moment, il n’avait pas mis ses menaces à exécution sur ma personne. Je souris. Me voyait-elle réellement tenir une arme ? Mon corps me semblait à la fois friable et hideux. Certains jours, je me rendais compte de sa maigreur. Ces jours-là étaient de plus en plus nombreux mais restaient rares. « Ce serait appréciable. Érasme a déjà violé notre sœur Réta, et beaucoup d’autres. » Il n’avait d’ailleurs pas fait que la forcer. Il l’avait tuée plusieurs fois. Le fait que la Sorcière revînt à chaque fois d’entre les morts en faisait une cible privilégiée. Personne n’avait l’air de la protéger, même pas Elias. À moins qu’il l’eût envoyée à Basphel à cette fin ? Comment savoir ? Je n’étais pas sûre de le cerner. Ses intentions me paraissaient floues.

Ma tête fit un petit mouvement vers l’arrière, comme si mon cou avait soudainement souhaité rejoindre ma nuque. Touchée. Je me râclai la gorge. « Je vois ça. » laissai-je filtrer entre mes lèvres. À sa décharge, l’étiquette chez les Mages était une véritable plaie. Les rapports entre les Magiciens et les Sorciers étaient toujours des expériences particulièrement éprouvantes, surtout pour les premiers. Hormis dans quelques familles particulièrement traditionnelles, il était courant d’avancer que la bienséance se perdait de plus en plus chez les Mages Blancs. Chez les Noirs, hormis parmi les gueux, l’étiquette était toujours particulièrement présente et parfaitement étouffante pour les femmes. Elle en avait conscience. C’était certain. Son procès avait dû être un véritable parcours du combattant, surtout lorsqu’elle avait compris que le silence lui serait imposé et que sa défense tout comme son avenir reposeraient entre les mains d’hommes vicieux et fourbes. « Ce serait dans mes capacités, oui. Maintenant que vous êtes mariée à l’Ashiril, il se peut que vous deviez apparaître aussi bien chez les Mages Blancs que chez les Mages Noirs, malgré votre situation peu recommandable… » Kaahl aurait-il l’audace d’amener sa femme à un bal sorcier au vu et au su de tous ? Il ne manquait pas d’humour. Celui-ci était simplement particulier. Ses frères décrivaient à qui voulait l’entendre à quel point leur Magicien d’aîné était un raté. Il avait laissé dire durant tout ce temps. C’était comique. « Elle le pourrait… » Je n’en étais pas certaine. Il fallait absolument que je lui fisse comprendre la situation, sans la lui énoncer clairement. Ârès n’était pas à prendre à la légère. Comment faire ? « Oui, je pense aussi. » Je levai les yeux vers le plafond, comme soudainement intéressée par l’architecture. Pouvais-je lui faire confiance ? Devais-je seulement l'envisager ? Ne devais-je pas plutôt lui cacher la présence du Sorcier derrière mon dos, à tirer les ficelles de la politique ? J'inspirai. « Ces maisons sont intéressantes. Elles sont jumelles, en quelque sorte, mais pas tout à fait. Elles me font penser à Érasme et à Lucius… Ils semblent si interchangeables… Cela pourrait d’ailleurs s’appliquer pour votre époux. » Je tripotai les morceaux de pomme et en plaçai deux côte à côte. Je pensai à Khaal et Kaalh et, bien sûr, à Ârès. Seul le dernier était visé. Elle ne comprendrait peut-être pas avec si peu d’indices. Elle penserait peut-être aux triplés. Peut-être voulais-je, finalement, qu'elle songeât aux triplés. « Enfin, nous en reparlerons. » Je me dirigeai vers la sortie. À quel point mes tentatives étaient-elles vaines ? Je n’avais aucune certitude.

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