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 [Event] - Invasion

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Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

~ Rehla ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 757
◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
Daé Miirafae
Lun 08 Mar 2021, 14:54


Source inconnue


Invasion



Les quelques Rehlas rencontrés sur le chemin de Daé ce matin semblaient touxtes assez formel·le·x·s sur les évènements de la journée et Lua Eyael était en ébullition. Une nouvelle Sin Luxinreis avait été nommée par les Aetheri et ses visions avaient très vite provoqué de l’agitation dans la capitale des étoiles. Ainsi la majeure partie des Destaty était déjà partie, les Eloqui n’avaient pas été aperçu·e·x·s dans la capitale depuis plusieurs jours et les quelques Caeli pressentis pour rejoindre bientôt les rangs supérieurs de la race avait été missionné de rassembler les adelphes disponibles pour ensuite se rendre aux cercles de téléportations prévus à cet effet dans les Tours de Zéphyr. Cette ébullition excitait le Martyr de la Lune, car cela faisait un moment qu’il ne l’avait pas ressentie avec une telle intensité. Il n’avait pas encore eu totalement le temps d’investiguer toutes ses visions, mais elles étaient plus ou moins évidentes sur certains points. Tout convergeait vers Port Diraella, la ville était menacée, il y avait une infinité de choses à faire pour évacuer la ville le plus vite possible. Certaines constellations semblaient donner des ordres de manière plus précise depuis le milieu de la nuit, il reconnut la voix de Geralt de Luhcil lui parler directement via le groupement d’étoiles auquel il était lié, un pouvoir puissant sûrement propre aux Eloqui. Ses mots étaient des mots d’encouragement et des précisions sur la situation actuelle.

Le Destaty en devenir était donc devant les Tours de Zéphyr, il avait donné rendez-vous à plusieurs de ses adelphes pour se rendre le plus rapidement dans la ville, il était chargé d’être pédagogue et d’expliquer, aux gens de son peuple qui avait encore été sur peu de missions, comment les choses allaient se passer. Le tout en ayant quelques tâches plus ou moins claires à accomplir sur place. Il répondait directement à l’Eloqui de Luhcil et pour rien dans l’univers n’aurait voulu être à sa place aujourd’hui.

Au bout d’un moment, les Rehlas qui devaient être présent·e·x·s l’étaient et le Martyr de la Lune prit la parole. Il n’était pas connu pour être spécialement charismatique et n’avait pas pour habitude d’avoir autorité sur un groupe, or cette fois le Destin lui l’avait conférée et il tenta donc d’en faire quelque chose. “Tout d’abord merci d’avoir répondu si vite à l’appel. Je ne sais pas ce que vous savez et je vous dirais beaucoup de choses en cours de route. Je m’appelle Daé, j’utilise le pronom il et les accords d’adjectif au masculin. Le Destin nous a appelé aujourd’hui pour nous rendre à Port Diraella qui court un grave danger. Le problème, vous l’aurez peut-être deviné, c’est que le danger n’arrivera que dans quelques jours, je ne sais pas exactement combien. Notre mission : Faire évacuer la ville. Ce sera compliqué, mais chaque personne sortie de la ville est une personne sauvée et que Phoebe voulait protéger. Je ne sais pas si certain·e·x·s d’entre vous ont l’habitude de ce genre de mission, mais je préfère le rappeler pour éviter un problème : Sous aucun prétexte vous ne pouvez révéler à qui que ce soit qui nous sommes ou comment nous savons ce que nous savons ! Est-ce que vous avez des questions ?”

Il y répondit rapidement et se dirigea en direction du cercle de téléportation qui avait été tracé dans une pièce discrète accessible depuis le hall des Tours. Etant donné que ce lieu n’était pas uniquement un lieu destiné aux Rehlas, il avait fallu trouver un moyen de faire cela de la manière la plus rapide et la plus sûre possible pour garder le secret du peuple du jeune homme. Il fit passer tout le monde dans le cercle, fit un geste de la tête à lae Rehla qui attendait son assentiment et tout le monde disparut.

---

Port Diraella était sous le soleil, depuis quelques jours au vu de l’ambiance sèche qui se dégageait des rues et du fait que personne ne semblait surpris par ce temps. L’atmosphère était calme et paisible. La ville, derrière ses hautes digues qui la protégeait de l’océan environnant, était magnifique et imposante.

Le groupe arriva dans une échoppe d’épice, des Rehlas étaient en train de répartir les personnes qui arrivaient dans différents coins de la ville et les choses semblaient terriblement efficaces.

Au Nord de la ville, deux êtres aux cheveux blancs tentaient de convaincre une famille d’une splendide opportunité de vacances loin de la ville. Un peu plus à l’est, c’était une dizaine d’enfants de la lune qui avertissaient les habitant.e.x.s qu’une catastrophe allait arriver, sans leur expliquer pourquoi. A côté d’elleux, une Rehla, seule, expliquait à la garde qu’elle était prête à mettre sa vie en jeu s’iels l’aidaient à faire partir les gens au plus vite. Même si certain.e.x.s se la jouaient prophètes de mauvais augure et que d’autres y allaient par des moyens détournés, touxtes avaient conscience de l’importance de leur mission. Parfois, ici ou là, d’un air plus discret, des êtres encapuchonnés semblaient accomplir la même tâche que les disciples du Destin. Au fur et à mesure, se créait dans la ville une douce ébullition. Serait-elle remplacée par un raz-de-marée ? Cette fois, même le Destin l’ignorait.

973 mots ~


Explications


Bienvenue dans cet évent (c’est le premier que je fais et ça me met tout chose !) !
Cet évent se déroule après l’accession au pouvoir de la nouvelle Sin Luxinreis et est une des premières missions sur laquelle elle envoie la race des Rehlas, le but étant de protéger Port Diraella ! Je vous cite les explication de Mitsu ici

Mitsu a écrit:

Deuxième mission : Celle-ci est beaucoup plus dans l'action et dans l'intervention effective des Rehlas. En gros, Nelys a vu une attaque de Zihaags dans les prochains jours sur le territoire de Port Dirælla. Cette attaque, si elle se produit effectivement, fera énormément de morts parmi les habitants de la cité. L'idée est donc de provoquer l'évacuation de celle-ci avant l'arrivée des Zihaags, afin qu'ils n'attaquent pas (parce que s'ils attaquent, c'est pour manger les gens). Donc là, il faut arriver à faire bouger les choses et provoquer l'évacuation (par rapport à un mal qui n'est pas encore arrivé). C'est beaucoup plus délicat en soi. Pareil, étant donné que la plupart des Rehlas ne sont pas d'un haut niveau, vous pouvez jouer l'intervention d'un Rehla niveau IV par exemple, afin de guider votre Rehla dans ce qu'il doit faire (consciemment ou non).
Pour les Rehlas : Réussir l'évacuation de la ville avant l'arrivée des Zihaags.
Pour les habitants de Port Dirælla et personnes qui s'y trouveraient : Subir l'évacuation (vous n'êtes pas forcément d'accord hein mais vous devez vous barrer).
Pour les autres : En fonction de ce que votre personnage fait, les Rehlas peuvent essayer d'influer sur vous afin de vous faire prendre position dans l'évacuation. Exemple : Si vous êtes soldat, le Destin peut conduire vos pas à Port Dirælla afin que vous soyez sur place pour aider l'évacuation. Si vous êtes diplomate, pareillement. Si vous êtes Souverain, idem. En fait, tout est dans votre traitement logique de la chose.

A vous de voir ce que vous voulez faire, vous pouvez aussi juste être là et buguer sur pourquoi des inconnu.e.x.s sont chelou.e.x.s haha !

Pour les Rehlas de plus bas lvl, mon perso a pris une petite escouade et je vais régulièrement répondre ici, donc ça peut vous donner une raison d’être là.

Petite particularité : Etant donné que c’est une vision colorée, on ne sait pas le résultat de cette mission (huhu), ce qui veut dire que selon les participations, Port Diraella va plus ou moins être mangé par des Zihaags ! Et ce, selon le barème suivant :

  • De 0 à 5 interventions en faveur de l’évacuation : La ville se fera bouffer
  • De 5 à 10 interventions : Une partie de la ville survivra, l’autre nom
  • Au-delà de 10 interventions : La ville pourra être évacuée


(Une intervention = Une participation)

Deadline : 30 juin 2021 à minuit


Gains



Pour les non-Rehlas :
Un message unique de 900 mots : Un point de spécialité OU le pouvoir suivant :
“Bénédiction de Phoebe : Lorsque votre personnage risque quelque chose, une sorte de sixième sens se réveille en lui et l’informe, sans savoir précisément, que le danger rôde autour de lui. (Plus votre magie est puissante, plus ce sens sera précis)"

Pour 450 mots de plus soit 1350 mots : Un point de spécialité supplémentaire.


Un message unique de 1350 mots : Le pouvoir suivant :
“Le regard en arrière : Lorsque vous vous faites blesser, plus ou moins violemment, vous pouvez revenir trois secondes en arrière dans le temps et ainsi tenter d’éviter la blessure.”

Pour celleux qui souhaitent faire ça en quête, le barème des quêtes s’appliquent et vous pouvez, en plus, déclarer le gain suivant !
“L’amulette de la Lune : Petite Amulette en forme de cercle d’argent avec des reflets azurs qui apparaîtra autour de votre cou une fois l’île sauvée ou attaquée, elle vous fait parfois sentir l’importance de faire une action qui peut vous paraître incohérente, mais qui est essentielle et que vous ne pouvez pas vous empêcher de faire. (HRP : Des actions qui aideront très légèrement à remettre le Destin sur la bonne voie)”


Pour les Rehlas :
Un message unique de 900 mots : Un point de spécialité OU le pouvoir suivant :
“L’Appel de la Lune Blanche : Lorsque le Destin a besoin de vous et que vous êtes seul.e.x.s face à une situation, penser à cette situation fera tilter les Rehlas alentours qui pourront peut-être venir vous aider rapidement, cet appel se manifestant dans une de leurs visions fugaces (Plus votre magie est puissante, plus cet appel le sera)

Pour 450 mots de plus soit 1350 mots : Un point de spécialité supplémentaire.


Pour un message unique de 1350 mots : le pouvoir suivant : “Le regard en arrière : Lorsque vous vous faites blesser, plus ou moins violemment, vous pouvez revenir trois secondes en arrière dans le temps et ainsi tenter d’éviter la blessure.”

Pour celleux qui souhaitent faire ça en quête, le barème des quêtes s’appliquent et vous pouvez, en plus, déclarer le gain suivant !
“Le bracelet de la Lune : Petite bracelet en forme de cercles d’argents attachés les uns aux autres avec des reflets azurs qui apparaîtra autour de votre poignet une fois l’île sauvée ou attaquée, il vous permet de parfois faire sentir l’importance de faire une action à quelqu’un qui peut lui paraître incohérente, mais qui est essentielle et qu’iel aura du mal à se retenir de faire. (HRP : Des actions qui aideront très légèrement à remettre le Destin sur la bonne voie et ce dépendant de votre magie et de la force de la cible)”

J'espère que l'évent vous plaît et si vous avez des questions ou si vous voulez que je mette un truc précis dans un de mes posts de ce sujet, hésitez pas à venir me voir en MP ou sur Discord !

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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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Adriæn Kælaria
Lun 08 Mar 2021, 18:01

[Event] - Invasion 4yi9
Image par Inconnu
Invasion



Les nuits d’Adriæn étaient particulièrement mouvementées ces derniers temps. Ses rêves, ne répondant ni à ses volontés ni à aucune logique, lui laissaient un arrière-goût dans la bouche et une érection entre les draps. Étendu dans son lit, son bras droit était positionné en arc de cercle au-dessus de sa tête. Le crâne enfoui dans l’oreiller, il fixait le plafond, le tissu blanc qui le couvrait normalement descendu jusqu’à son bassin. Il aurait laissé à n’importe qui l’occasion de poser les yeux sur le torse de l’adolescent. Il ne le cachait pas, aussi parce que personne ne possédait un attrait particulier pour ce dernier. Sa peau était jeune. Aucune guerre n’était encore venue en entacher la texture. Il ne possédait pourtant aucune insouciance. Adriæn savait qu’en s’exerçant davantage et en laissant le temps faire son œuvre, il pourrait faire de son corps une arme. Il avait compris rapidement - sans doute parce qu’on lui avait, à de nombreuses reprises, fait remarquer - que la séduction revêtait de nombreux avantages pour celui sachant en faire preuve. En tant que mâle, sa naissance ne lui avait donné aucune prérogative. C’était les femelles qui décidaient chez les Ondins, elles qui harcelaient, elles qui ordonnaient. Lui ne valait rien. Il n’était qu’une chair à canon de plus, parmi tant d’autres. Il n’était fait que pour servir et relayer aux basses besognes. Pourtant, et malgré une force mentale très peu développée, la rage d’Adriæn le conduisait vers des pensées qui ne pouvaient se satisfaire de son statut actuel. Son autre main posée sur la peau de son ventre, l’Ondin tapotait son nombril lentement et doucement, pensif. Ces dernières nuits l’essoufflaient à bien des égards. Il se réveillait toujours en sursaut, transpirant d’une matière emplie de culpabilité et de confusion. Puis, la culpabilité s’envolait, parce qu’il n’était pas un être y étant particulièrement soumis. Ses songes de domination éveillaient en lui l’éclat de la conquête. Dans ces moments, où il était seul, il avait tendance à se penser bien plus capable que la majorité de ceux qu’il voyait défiler devant lui chaque jour. Il sentait une force enfouie, comme s’il avait été un berger et les autres des moutons, comme s’il avait, au fond de lui, la puissance de les gouverner tous, comme si son aura aurait suffi à les hypnotiser. Les flammes qui brûlaient à l’intérieur de son ventre étaient brûlantes et déterminées. Il voulait soumettre le monde, tel était son dessein, celui qu’il gardait caché au plus profond de lui. S’il avait fait part de ses désirs de royauté à sa famille, les femmes lui auraient ri au nez. Les hommes se seraient contentés de la fermer ; ils le faisaient si bien en temps normal. Adriæn ne voulait pas se contenter de ce qu’il avait, et dire qu’il n’avait peu n’aurait pas été mentir. Il ne se contenterait jamais de ce qu’il aurait, parce qu’il était ambitieux et que son ambition était un puits sans fond. Cependant, cette impression de puissance se heurtait bien trop souvent à son goût à la réalité. Sa prestance disparaissait, écrasée sous celle de beaucoup d’autres. Ce n’était pas acceptable. Ça ne pouvait durer éternellement. Peu importait son jeune âge : il voulait le pouvoir et il le voulait vite.

« Putain de bordel de merde ! T’es sourde ou quoi ? Je te dis que je suis attendu, grognasse ! » « Ne me parlez pas sur ce ton, jeune homme. » « Raaa mais faut que je te le dise comment ? Adriæn c’est mon pote ! Il m’a donné rendez-vous ici ! Faut que je t’enfonce mon doigt dans l’oreille pour que ça se connecte là-dedans ou bien ? Déjà que j’ai vomi tout le trajet alors merde hein ! » Un sourire triomphant marqua les lèvres de celui qui était toujours dans son lit. Tel un empereur attendant son sous-fifre, il ne prit même pas la peine de se redresser lorsque Læn finit par rugir pour de vrai et se frayer un chemin jusqu’à sa chambre. Son bras avait été positionné en équerre et ses doigts caressaient doucement ses cheveux lorsque leurs yeux se rencontrèrent. « Oh ! T’aurais pu te lever pour m’accueillir ! J’ai failli la frapper, moi, ta boniche. » La concernée était présente et fusillait le fougueux du regard. Le Magicien n’était pas toujours ainsi. Néanmoins, lorsqu’il avait peur ou se sentait mal à l’aise, il devenait bien plus vulgaire et violent qu’en temps normal. « C’est bon, il est avec moi. » La Sirène le fixa. « Oui, je vois ça. Sachez bien que votre mère sera informée de vos relations. En attendant, c’est bien ce que nous disions la dernière fois : qui se ressemble s’assemble. Les charognards ne côtoient que les charognards. » Et sans révérence ni rien, elle sortit de la pièce. Elle n’était pas dénuée de force et de puissance, mais jamais elle ne se serait attendue à autant d’indocilité de la part d’un mâle. Ça aurait été un Ondin, elle aurait sans doute pu demander un châtiment corporel pour ce comportement inapproprié. À croire que les Mages Blancs étaient des êtres aussi primaires que stupides. Elle n’avait pas idée de la véritable nature de celui qui pensait aussi être un détenteur de Magie Bleue. « Tu aurais pu être plus discret, Johannês. » Car c’était ainsi que tous le connaissaient et qu’il s’identifiait lui-même. Il n’avait aucune idée de son appartenance aux Loukinæ, ni même au peuple des Sirènes. Le sort qui scellait sa queue de poisson - queue qui n’en était d’ailleurs par réellement une - le préservait de la vérité. Pourtant, lui aussi faisait des rêves depuis quelques jours, des rêves dans lesquels il possédait des tentacules à la place des jambes. « J’ai demandé gentiment au début. Elle n’a rien voulu entendre. » Il jeta un coup d’œil à son ami. « Tu es nu sous ce drap ? » questionna-t-il. « Oui. Et ? » « Rien. C’est dégueu. » « Je vais remédier à ça. » Pour prouver ses paroles, Adriæn se leva. Le drap coula sur ses hanches et il se retrouva de face, devant le clone de Jun qui resta figé un instant avant de détourner le regard. Ça contenta l’autre qui se décala vers sa penderie pour chercher des vêtements. Læn ramena ses iris vers Adriæn et regarda son corps à la dérobée. Il n’avait pas énormément de pudeur non plus mais la situation lui paraissait trop étrange actuellement. Il remarqua que ses fesses allaient dans l’exact prolongement de son dos. Il se racla la gorge, gêné, mais pas au point de se mettre en colère. Au contraire.

« On va aller faire un tour. Je vais te montrer Port Dirælla. » précisa Adriæn, en bon décisionnaire, tout en enfilant son pantalon. « Mouais. Ça a l’air de ressembler à n’importe quelle cité. » fit l’autre, en croisant les bras. L’adolescent aux cheveux blancs attrapa sa chemise et s’approcha de son ami. « Sauf que j’y vis. Ça devrait te suffire. » « Bof. C’est super loin et si je dois me déplacer à chaque fois pour te voir à poil, crois-moi que je vais avoir tôt fait de rester chez moi. » « Quand on était petit, tu ne faisais pas tant de chichi pour un sexe à l’air. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu me trouves attirant ? » Læn grimaça. « Quoi ? Non mais t’es taré ou quoi ? » Adriæn se mit à rire. « D’accord. J’éviterai de me mettre nu devant toi à l’avenir, chochotte. » « Répète ! » grinça le concerné entre ses dents. « Je dis juste que t’es une chochotte qui a un souci avec la nudité. C’est pas grave. Chacun ses problèmes. » « J’ai pas de souci avec la nudité ! » « Oui oui. Si tu le dis. » « Putain mais tu me crois pas ! Tu sais quoi ? » Læn enleva son haut, puis son pantalon et son caleçon. « Tiens ! Voilà ! Tu vois ! Espèce de bouffon ! » Si Adriæn s’apprêta à décocher son plus beau sourire de victoire, ce fut aussi le moment que choisit la servante pour revenir dans la chambre de l’Ondin. Elle ouvrit la porte sans frapper, regarda les deux hommes avec un regard empli de jugement et sortit sans rien dire.

Plus tard, Adriæn et Læn se promenaient dans les rues de Port Dirælla. « Tu penses que tu vas avoir des problèmes ? » demanda celui qui avait les cheveux les plus longs à l’autre. « Je suis trop insignifiant pour en avoir. Au pire on me réprimandera mais rien de trop sérieux. Je ne suis pas responsable de mon existence auprès des Magiciens, ni des liens que j’ai tissés jusqu’ici. Ces liens, en plus, sont importants pour le commerce. » Il le savait, parce qu’on lui en avait longuement parlé. Les Bipèdes étaient des êtres inférieurs mais on ne pouvait se passer d’ententes avec eux pour les besoins de l’économie. Finalement, c’était légèrement paradoxal car une race soi-disant aussi puissante que l’était la race des Ondins n’aurait pas dû avoir besoin d’aide extérieure. « Tu reviendras quand ? » « Je te manque ? » « Quand je m’emmerde, un peu. Puis ma sœur me fait chier. »

Alors qu’ils étaient en train de parler, une femme les interpella. « Bonjour ! Que diriez-vous d’une visite touristique de Lyscenni ? Nous avons déjà tout organisé afin de vous dépayser ! » Læn la regarda un instant, avant de tourner les yeux vers Adriæn. « T’en dis quoi ? Ça pourrait être bien plus excitant que de rester là comme deux glandus ? Surtout que tes congénères sont aussi aimables que l’Archimage Iten. » Il ne l’avait jamais rencontrée mais les rumeurs à son sujet étaient nombreuses. C’était une femme stricte qu’il n’avait pas envie de croiser. « Mes congénères ne nous estiment pas car nous sommes des hommes. » « Ouais bah tes congénères sont toutes des connes. » Cette réflexion, plus forte que les autres, fit tourner la tête à quelques Ondines. « Tais-toi Læn, bordel. » murmura-t-il tout bas. « Quoi ? Faut bien que quelqu’un leur dise la vérité, à ces grognass… » « On vous suit. » décida le Kælaria subitement. Il redoutait les conséquences des paroles de son ami. Ils n’étaient pas sur les Terres du Lac Bleu ici. Personne n’aurait d’état d’âme à les remettre correctement à leur place, quitte à leur briser quelques côtes. Ils étaient des hommes, après tout. « Parfait ! Lyscenni est un endroit dangereux mais ne vous inquiétez pas. Vous serez en sécurité tout le long du voyage. » « J’espère bien ! Puis c’est combien ton truc ? » demanda le brun. « C’est gratuit. Venez avec moi. Je vais vous faire rejoindre le groupe d’exploration. » « Allez. » le poussa Adriæn. « C’est toi qui nous as mis dans la merde, assume. » « J’ai rien fait oh ! Je trouve ça juste plus épique que de rester là entre les thons et les sardines. » « Mais ferme-la ! » le pressa le futur commerçant, en captant des regards désapprobateurs. Il allait finir couvert d’opprobre si les choses continuaient ainsi.

1882 mots


[Event] - Invasion 4p2e
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Mar 09 Mar 2021, 11:16

[Event] - Invasion 8l0a
Image par Re°
Invasion



Sam avait les yeux fixés sur son père. Il semblait réfléchir, le regard tourné vers la fenêtre de la maison qu’il avait légué à son fils. Le Rehla n’osait pas l’interrompre dans sa méditation, tant il avait l’impression qu’il s’agissait de bien plus qu’une simple concentration sur sa respiration et l’instant présent. Il observa ses yeux noisette. Parfois, il avait l’impression que l’émeraude venait remplacer la couleur originale. D’autres fois, il y avait quelque chose de bleuté qui en ressortait. Et, durant des secondes au goût d’infinité, il y décelait un doré incompréhensible. Les cheveux de Jun se perdaient derrière ses épaules dénudées. Seule une mèche rebelle ondulait sur son torse, entre les multiples tatouages dont il avait hérité avec le Temps. Sa vie était une valse constante avec ce dernier. Elle n’avait peut-être pas commencé là où tous pensaient. Néanmoins, dans les méandres du labyrinthe temporel, ils étaient peu à pouvoir y voir clair. Il y avait néanmoins un problème de taille. Les Ætheri, s’il commençait à les attaquer frontalement, chercheraient tous les moyens possibles pour mettre un terme à son manège, quitte à s’attaquer à la base, à ses clones ou aux divisions de son Âme. Ce serait vain en terme stratégique mais ça le blesserait. Peut-être.

« Hum. » finit-il par émettre, en tournant les yeux vers Sam. Le Rehla sursauta. Il avait mal aux jambes. Assis en tailleur depuis de longues minutes, son absence de souplesse le contraignait à souffrir le martyr. Amusant, si l’on prenait en compte qu’il rencontrerait bientôt le Martyr de la Lune. Ce serait la seconde fois, en réalité, même si la première n’avait été le fruit que de la fiction des rêves. Sam était jeune mais ce face à face futur ne serait pas dénué de sensations. Son corps réagirait à celui de Daé, car telle était la volonté du Monde des Songes. « Je vais te téléporter devant les Tours de Zéphyr. Le Destin requiert ta présence au sein de Port Dirælla ensuite et c’est par ce biais que tu t’y rendras. » « Ah oui ? » L’Enfant des Étoiles ne voyait rien. Il avait à peine commencé à s’intéresser aux prédictions. Il était encore neuf, jeune, malgré ses dix-sept années physiques et mentales. « Oui. » Il devait étudier et il le ferait. Jun lui laissait cependant un peu de répit. Bientôt, sa formation aux Tours de Zéphyr commencerait et il n’en aurait plus aucun. Le Destin se dévoilerait, petit à petit, tel un poison menant à la dépression de l’âme et à la déperdition du corps. « Cela te permettra de rencontrer quelqu’un d’important. » À l’avenir, sans doute. Les paroles d’un Æther ne visaient pas toujours le présent. Jun savait que Sam avait déjà eu l’occasion de le voir. Il était l’initiateur de la seconde salve de Rêves. Il les avait mis en présence l’un de l’autre.

C’est de cette façon que Sam se retrouva devant Daé. La téléportation s’était faite avec une réelle douceur, si bien qu’il n’en ressentit aucun effet secondaire. Il était simplement là, au milieu d’un groupe composé de ses congénères, des individus qu’il ne connaissait pas, à l’exception de celui qui était en train de parler. Il se mordit la lèvre inférieure, cherchant où est-ce qu’il l’avait vu. Le Rêve lui reviendrait sans doute plus tard, lorsque son esprit n’aurait plus à écouter les instructions. Son attraction pour le Caeli fut néanmoins pleine et entière. Comme subjugué, il en oublia de calmer la pression de ses dents sur ses lippes et finit par en ressentir une certaine douleur. Effacé, Sam doutait que l’orateur l’eût perçu. Il n’était pas visible, ou si peu. La pâleur de sa peau, associée à ses vêtements pastel et à son charisme inexistant, rendait son existence presque transparente. Au fur et à mesure du discours, les poils du Rehla se hissèrent au-dessus de son épiderme. Le terme « danger » créa en lui une sorte de panique latente, une confusion inexplicable. La peur commença doucement à couler dans ses veines, bientôt rejointe par le poids des responsabilités. Son père désirait qu’il se rendît à Port Dirælla afin de sauver la population, certes, mais en était-il capable ?

Ce fut tel un zombie qu’il suivit le groupe, incapable de comprendre pourquoi une mission d’une telle importance avait été confiée à une personne comme lui. Et s’il faisait échouer celle-ci ? L’angoisse serra son ventre et il se sentit mal. Comment allait-il s’y prendre ? Que devait-il faire ?

750 mots
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Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

~ Rehla ~ Niveau IV ~
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◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
Daé Miirafae
Lun 22 Mar 2021, 12:15


Source inconnue


Invasion




“Phoebe s’occupera d’appeler ses allié.e.x.s.” Geralt de Luhcil se leva, il avait, chose rare chez lui, de grosses cernes qui lui soulignaient les yeux, l’impression étrange qu’il n’avait pas dormi depuis plusieurs centaines d’années. Il inspira, calmement et expira, en tentant de faire de sa respiration quelque chose d’aussi calme que sa réputation. L’Eloqui n’était pas connu pour ses colères, bien au contraire. Il était le tempéré du groupe et avait la sensation que les choses allaient se dérouler calmement, en tous temps, même les plus troublés. L’annonce de la nouvelle Sin Luxinreis l’avait ébranlé, car il avait toujours eu une forme de mépris pour Caleb Suellan, mais il s’était habitué à son caractère peu supportable et à ses manies. Or là, la personne que Phoebe avait choisie comme guide de son peuple semblait tempérée et juste, un déséquilibre de ses habitudes que Geralt n’était pas prêt à maîtriser. Ainsi, son expiration trahit très rapidement le manque de contrôle qui le gagnait et sa voix, qui semblait au bord de se rompre de désespoir et de colère, tremblait sur chaque syllabe. “Destaty. Tu vas aller trouver le peuple des Evershas du rocher au clair de lune et leur faire croire que l’éclair qui tombera dans moins d’une heure sur un arbre est un appel de l’Aether. Tu vas ensuite te rendre en bordure de la ville, pour discuter avec lae magicien.ne.x lae plus gradé.e.x que tu trouves et lui faire comprendre que les Lunes ont besoin d’elleux.” Il resta tendu. Son regard entre le vide et la porte de l’auberge de fortune de Port Diraella dans lequel s’était installé un des décisionnaires de l’opération en cours. Jamais Elsa ne l’avait vu dans cet état et elle se rendit compte à ce moment-là que la hiérarchie, aussi peu utile était-elle chez les Rehlas, avait parfois force de raison. Elle se leva, prit son écharpe grise qu’elle enroula autour de ses épaules et sortit sans un mot.

~~~

Le Rocher au Clair de Lune n’était pas si loin que ça, mais le temps pressait. Ainsi, Elsa, qui n’avait pas reçu d’ordre depuis bien longtemps, habituée à en donner à ses pupilles, se dépêcha, l’air bougon et réfléchit à un plan d’action. Comme si les étoiles répondaient aux souhaits de l’Eloqui, lorsqu’elle était sortie, ses visions des événements où elle devait intervenir étaient devenues limpides. La réalité était plus complexe, les visions que voyaient tous les enfants de Phoebe actuellement étaient souples, fluides et lorsqu’une décision était prise, les destins du monde entier se ré-écrivaient, le tout suivant les souhaits des Eloqui et plus précisément, les ordres de la Sin Luxinreis, qui incarnait, elle, les ordres de Phoebe. Difficile dans ses conditions de s’opposer à cela. La nuit n’était pas encore tombée, mais s’annonçait belle. Phoebe avait déployé tous ses pouvoirs afin de bénir ses enfants, même si elle n’avait pas réussi à s’afficher pleine dans la Voûte Céleste. Elle faisait peut-être trop confiance à celleux qui la suivaient. Elle n’avait plus l’habitude de parler à d’autres gens qu’à des Magicien.ne.x.s ou à des Rehlas, elle sortit donc le traditionnel scénario de la pythie à moitié démente sur le bord de la route, d’un claquement de doigts ses habits devinrent haillons et elle entra dans une sorte de camp d’Evershas, en se dirigeant vers la tente qui semblait la mieux décorée. L’éclair frapperait dans quelques minutes, son temps était compté. Elle entra à la volée, les yeux révulsés et dit d’un air souffreteux : “Vous ! Enfant de l’Aether ! Dans un instant, peut-être mille, Phoebe nous parlera ! Elle nous dira ! Elle nous dira que Port Diraella a besoin de ses enfants et qu’elle en a besoin avec la subtilité de la beauté de la Lune Blanche. Pas d’effusion, pas de panique, mais des actions claires et décidées !” A peine eût-elle fini sa dyatribe qu’elle entendit un éclair au-dehors et des cris, elle sourit à peine, peut-être que certain.e.x.s avaient vus ce sourire, mais cela était égal, le travail semblait être fait. Le temps de la panique et du questionnement, elle disparut.

~~~

“Mais personne ne vous a jamais vu, je suis sincèrement désolée Vicomtesse Lon, je ne peux rien faire pour vous.” “C’est à vous de voir, soit vous contactez vos supérieurs pour les informer d’une demande expresse de la hiérarchie les intime d’aller voir ce qui se passe à Port Diraella et de, dans la plus grande discrétion, retarder l’arrivée des Zihaags, soit vous ne le faites pas. Et peut-être que vous entendrez parler de moi. Peut-être pas.” Son visage était stoïque. A l’intérieur des rangs magiciens, même si elle n’avait aucun pouvoir militaire, elle bénéficiait du rang de Vicomtesse et la soldate qui était en train d’attendre devant le camp magicien de Lyscenni semblait douter de toute la chaîne de commandement qu’on lui avait inculquée pendant sa formation. Sans savoir pourquoi, elle sut qu’il lui restait un coup à jouer, elle sortit du papier de la manche de sa robe et grifonna un mot rapide avec un morceau de charbon qui était sur le sol. Elle ne savait pas pour qui était ce mot, mais elle savait qu’il trouverait saon destinataire. Elle le plia, à l’abri du regard de la sentinelle et le laissa au sol. Quiconque le trouverait pourrait y lire : “Le Destin est ravi de te retrouver.”

990 mots ~


Explications

Un premier post PNJ pour permettre aux Evershas d’intervenir et à l’armée magicienne aussi à la demande de Kaahl ! Kaahl, d’ailleurs, le mot est fait pour que tu le trouves toi huhu <3

Les deux PNJ sont décrits dans mes PNJ’s si jamais, c’est Geralt de Luhcil et Elsa Miirafae ! Si vous voulez une intervention PNJ ou que vous avez des questions, hit me up ! <3

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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Lun 22 Mar 2021, 12:18


Source inconnue



Invasion


Les Rehlas présents avaient comme touxtes une émotion différente, ce qui était assez étrange à contempler. La peur, l’appréhension, la joie, le stress, la réjouissance, le bonheur, la terreur, le sens du danger, l’angoisse. Et même s’iels n’étaient pas aussi nombreux, ces émotions s’interchangeaient toutes, une par une, sur les visages et dans les esprits. Son petit discours terminé, tout le monde se dirigea vers le cercle de téléportation et une fois dans l’échoppe d’épice, Daé pointa deux d’entre elleux et leur dit d’un air assuré : “Avec moi.” Il était évident que les escouades ne pouvaient pas être trop grandes, de peur d’alerter la ville de ce qui était en train de se passer. En sortant, il vit Elsa, sa mentore, partir d’une taverne l’air décidé et bougon, il l’avait rarement vu ainsi et décida de ne pas lui parler, pour n’attirer aucun soupçon. Lorsqu’il se retourna pour parler à ses deux camarades de la journée, il fut littéralement bousculé sur place et tituba. Il ne s’attendait pas à ça et, en une fulgurance, maudit touxtes les Aetheri, particulièrement Jun, par habitude qu’il vienne le taquiner et Phoebe, par agacement qu’elle lui fasse en permanence ce type de propositions de destin. D’un côté il y avait un jeune Rehla qu’il avait vu en rêve, et qu’il avait même plus que vu et pour lequel il ressentait une attirance comme irrépressible, in soutenable. Il était évident qu’ils ne pourraient pas y céder ici, mais cela allait devoir être une chose avec laquelle composer. Et de l’autre côté, un autre Rehla, qu’il avait également vu en rêve, mais avec qui le rêve s’était...comment dire...moins bien passé, étant donné que le Caeli s’était réveillé après avoir entendu quelque chose comme “sale suceur de bite”, du moins selon ce que sa mémoire lui rappelait. La présence d’Ahdriäan, ce deuxième Rehla, le fit sourire, était donné qu’il exécrait les discriminations fondées sur la sexualité des gens, il avait l’impression que le Destin proposait à tout ce beau monde une petite revanche sur le monde des rêves. Les visions n’étaient que peu claires, Daé ne savait pas s’ils allaient être rejoints par d’autres Rehlas, mais leur première action, elle, était claire. “Je propose qu’aucun de nous trois ne commente ce que nous savons sûrement. Notre but est de rejoindre les jardins de Kovialle et de les vider, pour le moment, pas d’autres Rehlas sur place, mais je me doute bien qu’iels vont arriver.” Il ne laissa pas le temps pour les questions, ayant eu le malheur de croiser le regard de Sam et de devenir instantanément terriblement rouge du bout des oreilles.

Les jardins étaient splendides et doux, la complexité de la mission apparaissait maintenant comme évidente aux yeux de Daé. Personne ici n’avait ni de raison, ni d’envie de partir. C’était un lieu de repos et de détente, et iels avaient un temps très court pour en faire un lieu vide, afin d’éviter qu’il devienne un cimetière. “Je propose un repérage et on se revoit ici dès qu’on a fini, ça vous va ?” Son commandement était plus que bancal, déjà là où cette discipline n’avait jamais été son point fort, face à ces deux rescapés de ses rêveries, cela l’était encore moins. Et toute sa confiance en lui commençait à fondre.

Il serra fort son collier dans sa main quelques secondes, puis l’enleva. Ses visions, contenues par la magie du collier, revinrent bien plus puissantes que d’habitude, c’était là qu’il allait en avoir le plus besoin. Il secoua la tête et ses bras devinrent ailes, sa peau, plume et sa bouche, bec. Là où se tenait Daé précédemment se tenait maintenant une corneille, parfaitement noire, avec, pour les personnes qui avaient le sens de l’observation, une petite marque en forme de demi-lune comme gravée sur le bec. Il battit des ailes et s’envola pour commencer à repérer ce qu’il était possible de faire dans ce parc. Il avait laissé ses deux camarades à elleux-mêmes et espéra, très rapidement, qu’ils ne parleraient pas de lui. *Même si c’est le cas, ta mission Daé. Ta mission, ta mission, ta mission.*
730 mots
Spoiler:
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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Lun 22 Mar 2021, 13:53



Introduction

De retour du Désert après une visite diplomatique réussite auprès des Humains, Typhon et son groupe d’ambassadeurs evershas avaient à peine posé pied sur le rivage du Rocher au Clair de Lune que déjà la délégation devait repartir. Sécuriser l’appui des Humains au détriment des Vampires ne donnait pas de réel avantage aux Evershas dans la guerre à venir. Ça ne faisait que prévenir l’ennemi d’une arme qui aurait été dévastatrice contre les changeurs de forme. À l’inverse, la visite diplomatique prévue à Port Dirælla, une cité sous la régence des Sirènes, pouvait changer le cours de la guerre.

Fort heureusement pour le groupe d’ambassadeurs, il n’y avait plus le problème d’anti-magie, alors le voyage se ferait par téléportation. Fort malheureusement pour les ambassadeurs, la guerre ne leur offrait pas le luxe de se remettre de leur précédent voyage. Ils furent donc téléporter sur le champ au continent de Tælora dans un camp de fortune préparé par des espions au service de la haute hiérarchie eversha. Son emplacement hors des limites du port permettrait aux Evershas de se reposer tout en se préparant à une visite officielle sans craindre d’offenser le peuple de la mer par inadvertance.

Bien qu’Evershas et Sirènes soient toutes deux des races issues de Phœbe, la déesse de la lune et de la nature, il y a bien peu de points communs entre le peuple animal et le peuple des mers. Les premiers sont sauvages, chaotiques et primitifs, alors que les seconds sont civilisés, ordonnés et raffinés. En clair, ces deux peuples s’opposent sur presque tous les fronts. Ce faisant, l’on n’attendait pas grand-chose du groupe d’ambassadeur. C’est pourquoi les Evershas avaient établi leur camp hors de la ville, en dépit de la menace des bêtes monstrueuses de la région. Dû à leurs affinités sur la faune, les ambassadeurs étaient forts probablement plus en sécurité en dehors de la ville portuaire qu’en dedans.

Il y avait un fort contraste entre les ambassadeurs du Rocher au Clair de Lune et des espions qui surveillaient cette région du monde. Les espions étaient chétifs, faibles et discrets, alors que les ambassadeurs étaient grands, forts et intimidants. Il faut dire que le titre « ambassadeur » avait été créé pour répondre à un besoin propre à la guerre, celui de se faire des alliés. Étant très peu présent, pour ne pas dire absent, de la scène géopolitique, les Evershas n’avaient aucun expert pour qui se tourner. Du coup, un groupe composé d’influents chefs de meute et de puissants vagabonds avaient été assemblés à la hâte.

Les attentes étaient basses quant aux capacités du groupe de mener à bien des discussions diplomatiques, mais la surprenante réussite envers les Humains avait enhardi la haute hiérarchie du Rocher au Clair de Lune…

Le signe

Typhon, dans sa forme de tigre géant, et Wojtek, dans sa forme d’ours polaire, s’affrontaient sauvagement un peu à l’écart du camp. Les deux mastodontes ravageaient la végétation autour d’eux, combinant près d’une tonne de chair, de muscles et d’os. L’ambassadeur en chef et le sous-chef attendaient se moment depuis quelques instants après leur rencontre initiale et ce n’était que maintenant, plusieurs semaines plus tard, qu’enfin plus aucun obstacle ne se dressait entre leur affrontement.

Ni l’un ni l’autre des deux Evershas n’arrivaient à avoir le dessus sur l’autre. Le bruit attira inévitablement quelques bêtes carnassières, mais elles ne firent pas long feu en s’interposant entre les deux forces de la nature. Les autres ambassadeurs observaient le duel, las du comportement des deux meneurs. Typhon avait le soutien direct d’un Grand Totem, alors sa position de chef de groupe lui était acquise de facto. Wojtek avait réclamé la position de sous-chef et personne n’avait jugé bon s’interposer.

Le combat aurait vraisemblablement duré encore un long moment, si une intervention divine n’avait pas détourné l’attention des enfants de Phœbe. Un éclair venait de foudroyer un arbre aux abords de la clairière engendrée par les superprédateurs. Ce coup de foudre en plein jour sous un ciel à peine nuageux était on ne peut plus révélateur, tout comme le feu qui ne tarda pas à se propager dans l’arbre. Dès lors, un oiseau brava les flammes pour aller secourir sa progéniture.

Sous le choc, pas un Eversha ne bougea, hypnotisé par les flammes dansantes et le noircissement de la végétation environnante. L’environnement était trop humide pour la propagation d’un feu de forêt, alors l’incendie s’éteint de lui-même. Les nuages passagers furent balayés au loin et le ciel retrouva un bleu d’azur immaculé. Un tel phénomène ne pouvait être qu’un signe de Phœbe dédié à l’attention des changeurs de forme, alors son interprétation prenait dès lors préséance sur tout le reste.

« Je n’en reviens pas, déclara l’aîné du groupe. Jamais, de toute ma vie, je n’ai été témoin d’un signe aussi clair et aussi urgent. C’est comme l’intrus a dit, Phœbe nous implore de sauver les habitants de Port Dirælla.
— Je suis d’accord, annonça à son tour l’aîné parmi les femelles du groupe. L’arbre foudroyé, le nid d’oiseau et le sauvetage… une catastrophe imminente va s’abattre sur cette cité. Je ne comprends juste pas pourquoi Phœbe nous implore de sauver ces citadins.
Nous sommes peut-être différents, répondit Typhon, mais les Sirènes sont tout autant les enfants de Phœbe que le sont les Evershas.
— Mon interprétation des signes de Phœbe n’est plus ce qu’elle était avec tout le temps que j’ai passé en dehors du Rocher, dévoila le vagabond le plus influent du groupe. Par contre, je trouve suspect qu’une soi-disant prophétesse se pointe dans notre camp et disparais au moment du signe…
Je n’ai pas ressenti de magie à l’œuvre. Le signe est légitime. L’ancien, tu peux répéter les mots de la prophétesse ?
— Pas d’effusion, pas de panique, mais des actions claires et décidées.
Ce n’est pas une prophétie, c’est un avertissement. De puissants devins sont à l’œuvre pour sauver les habitants de cette cité. Nous aurions été à l’encontre de leurs plans si nous avions répondu librement à l’appel de Phœbe.
— Rah ! S’exclama Wojtek, on ne va quand même pas se soumettre ! C’est à nous que le signe a été envoyé, c’est à nous de répondre à l’appel ! Moi, je dis, on l’évacue par la force cette ville. C’est la seule façon de faire entendre raison à une Sirène !
Tu as tort, Wojtek, mais tu as aussi raison. Les Sirènes sont trop déconnectées de la voie de la lune et de la nature pour comprendre les signes de Phœbe. C’est peut-être évident pour nous, mais un arbre foudroyé ne convaincra pas les dirigeants de la ville. Préparez-vous au combat. Nous ne pouvons pas faire évacuer pacifiquement Port Dirælla, mais nous pouvons donner un peu de temps à ceux qui le peuvent.  »

La déclaration de Typhon souleva un mélange de surprise et de colère, mais un seul Eversha avait reçu l’autorité de ses pairs de défier le l’ambassadeur en chef. En tant que sous-chef, Wojtek avait pour but d’empêcher le meneur de causer la perte du groupe ou d’infliger un tort irréparable envers Phœbe. Ce droit de défier l’autorité du meneur n’était pas à prendre à la légère, puisque si le chef persistait en dépit du défi de son sous-chef, l’affrontement devrait résulter de la mort d’un ou de l’autre.

L’espoir que Wojtek devienne la voix de la raison s’évapora brutalement quand le rival de Typhon se rangea à ses côtés pour la première fois depuis leur rencontre. Selon l’ours, cette déclaration était la « première chose de sensée et raisonnable » qui sortit de la bouche du jeune chef. Ils étaient quelques-uns dans le groupe à avoir la force et l’influence nécessaires pour faire obstacle à un tel plan, mais ces changeurs de forme se soumirent également à la décision de Typhon.

Les désirs de Phœbe prenaient préséance sur la diplomatie. Tous les augures du groupe s’étaient mis d’accord sur la signification du signe, alors le temps était à l’acte. Puisque le chef et le sous-chef du groupe étaient sur la même longueur d’onde, il était du devoir du groupe d’accomplir les désirs de leur meneur au mieux de leurs capacités. Les chefs de meute se rangèrent donc à la tradition en dépit de leurs opinions personnelles, ne laissant que les vagabonds pour contester Typhon, mais la pression de leurs pairs eut tôt fait de faire taire les oppositions.

Entre monstres

Une fois que les plus puissants Evershas du groupe se rangèrent à ses côtés, le reste du groupe adhéra sans plus de réserve au plan de Typhon, aussi insensé fût-il. Il était impossible pour les changeurs de forme de procéder à une évacuation rapide et sécuritaire d’une ville sirène, alors les Evershas optèrent pour œuvrer à la défense de celle-ci. Pour retarder une attaque d’ampleur contre la ville portuaire, il fallait trouver le moyen de créer l’impression d’une première ligne de défense insurmontable, avec seulement une trentaine d’Evershas. Évidemment, il aurait été beaucoup plus efficace de coordonner ces efforts directement auprès des autorités portuaires, mais le signe de la déesse était trop pressant pour permettre une telle approche. Il n’y avait pas assez de temps pour convaincre les Sirènes du danger.

Typhon passa en revue les forces à sa disposition. Il y avait une quinzaine d’Enfants de Phœbe, une dizaine de Gardiens de Phœbe et cinq Augures. C’était une très grande concentration de puissance brute qui valait très certainement une meute d’envergure, mais ce n’était toujours pas suffisant. La faune entourant le Port Dirælla avait une hostilité générationnelle envers les Sirènes qui peuplaient aujourd’hui leur ancienne contrée sauvage. Il fut aisé pour le peuple animal de rediriger cette hostilité vers l’envahisseur et d’allier l’intelligence eversha à la puissance primaire de ces bêtes sanguinaires.

Plusieurs voix s’élevèrent pour convaincre Typhon de laisser les animaux sauvages faire tout le travail et ainsi éviter d’exposer la présence des Evershas, mais l’ambassadeur en chef refusa. Une grande proximité était nécessaire pour contrôler les ardeurs des bêtes sanguinaires. L’objectif était la protection de la ville portuaire, pas son anéantissement. L’instinct de ces animaux les poussait à attaquer ceux qu’ils devaient défendre. Il fallait donc une constante influence eversha pour aller à l’encontre de cet instinct. Avec le nombre d’animaux nécessaire pour faire une différence, les ambassadeurs n’avaient d’autres choix que de s’exposer.

Pendant les deux jours précédant la bataille, la plupart des Evershas du groupe se dispersèrent pour rassembler autant de bêtes carnassières que possible en vue de l’invasion imminente. Les augures restèrent à l’affut de nouveaux signes de Phœbe, ce qui permit à Typhon de prophétiser le meilleur moment pour prendre part au combat. Si l’ambassadeur en chef lançait l’assaut trop tôt, les Sirènes risquaient d’attaquer les bêtes carnassières et les Evershas se retrouveraient pris entre deux feux. Ils ne pourraient plus prendre la fuite sans combattre également les Sirènes qu’ils tentaient de protéger. Inversement, si Typhon lançait l’assaut trop tard, alors l’effet serait moindre.

C’est en attaquant pile au bon moment que la horde de bêtes féroces pourrait briser la première vague de l’envahisseur, gagnant un peu de temps pour poursuivre l’évacuation et donnant aux soldats un aperçu des capacités de son véritable ennemi. Cette information pourrait alors servir à renforcer leurs défenses, donnant encore plus de temps à l’évacuation, ou leur donnerait l’incitatif nécessaire pour fuir, sauvant les vies de ces soldats assignés à la sauvegarde de la cité. En d’autres mots, Typhon n’avait pas droit à l’erreur. La débandade d’une horde d’animaux imposants couperait à coup sûr les ardeurs d’une offensive, mais c’était une stratégie à usage unique, après quoi, les animaux ne représenteraient guère de menace.


Dommage collatéral


Les Evershas furent un peu trop ambitieux dans leur quête de répondre à l’appel de Phœbe. La horde d’animaux sanguinaires rassemblée atteignait les limites des capacités des changeurs de forme pour contenir leurs ardeurs. De ce fait, et étant donné la nécessité de maintenir une proximité avec Port Dirælla, les Sirènes se rendirent compte du risque que représentait les animaux pour leur cité. Ils envoyèrent donc des troupes pour disperser les bêtes.

Pris au dépourvu alors de l’imminence de l’invasion, les Evershas durent confronter les Sirènes. Les discussions échouèrent, il y eut des blessés et la nouvelle se répandit de la présence de changeurs de forme hostiles aux frontières du territoire des Sirènes. Techniquement, les Evershas avaient élu domicile dans des terres sauvages du continent de Tælora. Ils n’étaient donc pas en violation des frontières établies autour de Port Dirælla. Cela dit, cette escarmouche aurait des répercussions entre les deux peuples.

C’est par chance, ou par malchance que les Zihaags arrivèrent peu après cette altercation. Les Evershas se lancèrent corps et âme dans la bataille, au moment prophétisé par Typhon, guidant par le fait même la horde d’animaux sauvages la plus impressionnante jamais vue par les habitants de la cité portuaire. Aussi nombreux fussent-ils, toutefois, ce n’était pas suffisant pour faire guère plus que ralentir l’envahisseur. Il en résultat d’une boucherie qui teinta de rouge les eaux côtières.

C’est au cœur de ce chaos que les Evershas s’éclipsèrent du champ de bataille afin que le groupe d’ambassadeurs puisse être téléporté au Rocher au Clair de Lune. Seuls les espions evershas restèrent en Tælora, afin de connaître le fin mot de l’histoire…

Résumé:
2204 mots
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Mer 24 Mar 2021, 22:26

[Event] - Invasion 8l0a
Image par Re°
Invasion



Lorsque Sam regarda davantage Daé, la douceur de son visage devint une douceur rosée. Il était gêné parce que cet homme lui plaisait vraiment. Une chaleur se propagea dans son bas ventre sans aucune autorisation préalable. Le Rehla n’était pas le genre d’individus à envisager l’attirance physique sans attirance psychologique. Il ne se rappelait pas du Rêve, ce qui rendait sa position d’autant plus délicate. Comment faire ? Devait-il avouer ? Et si l’autre le savait déjà ? Il eut presque honte, pas d’être attiré par un homme parce que toute notion d’homophobie lui était totalement étrangère, mais simplement de ressentir un désir sans raison apparente. C’était la première fois, étant donné son existence très récente. Personne ne l’avait prévenu que les choses pouvaient arriver ainsi. Son père ne lui avait rien dit, à l’exception du fait qu’il devrait rencontrer, à Port Dirælla, quelqu’un d’important. Était-ce lui ? Cette personne qui aurait, pour lui, une importance significative ? Peut-être. Il se mordit la lèvre une nouvelle fois, en proie à des doutes de plus en plus grands. Surtout, ce n’était ni le lieu ni le moment. Il culpabilisa rapidement, de penser à ça alors qu’il avait vraisemblablement une mission. Il espérait que les Étoiles ne lui en voudraient pas. Le plus troublant, ce fut le léger changement qu’il remarqua chez celui qui accaparait toutes ses pensées. Avait-il rougi, lui aussi, ou n’était-ce là que le fruit de l’imagination du fils d’Edelwyn ? Il préféra se dire que c’était impossible. Généralement, il passait totalement inaperçu. Puis, il n’était pas seul avec lui.

Lentement, dans un geste plein de douceur, Sam hocha la tête. Il ressentit une forme de tristesse à voir la corneille s’envoler, après l’étonnement que produisit chez lui la transformation de l’homme en animal. C’était un sentiment inexplicable, comme une nostalgie incompréhensible. La mélancolie le prit et il se mit à rêver de scènes d’amour et d’harmonie. C’était comme si ces épisodes sublimes auraient pu arriver mais que le départ de Daé avait condamné la voie. Sam ressentait du manque par rapport à des choses qu’il n’avait jamais vécues. Il les imaginait et la simple constatation de leur inexistence suffisait à lui broyer le cœur. Il essaya de se sortir de cette dépression soudaine, en tournant la tête vers l’autre Rehla. Il ne le connaissait pas non plus ou, du moins, il ne lui disait rien. Le problème c’est qu’il avait également un sentiment étrange à son propos. Heureusement, la peur et l’urgence venaient équilibrer sa tristesse et son incompréhension. « Est-ce que tu veux qu’on reste ensemble pour faire le repérage ? » demanda-t-il à son semblable. Depuis sa naissance, Sam n’avait que très rarement quitté la maison de son père - sa maison en réalité, puisqu’il la lui avait léguée. Il devait faire des études comme tous ceux de son peuple mais Jun ne semblait pas pressé de le laisser recevoir son éducation. C’était comme si l’ancien Rehla redoutait ou attendait quelque chose. « Je ne suis jamais venu ici. » dit-il, d’une voix qui se perdait presque dans le lointain. Ses vêtements pastel n’avaient rien pour le démarquer du reste de l’environnement. On l’aurait placé entre des cerisiers en fleurs qu’il aurait pu s’y fondre et s’y confondre. « Tu… Tu le connais ? » Il avait beaucoup plus hésité pour cette question là. Il ne précisa pas ce qu’il entendait par « le », jugeant qu’il comprendrait sans doute. En plus, il avait la désagréable impression qu’en prononçant le prénom de Daé à haute voix, il perdrait de son charme. C’était bien aussi, de taire ses sentiments. Il n’aurait pu expliquer ce qu’il ressentait pour lui à la perfection. Les sensations qui se trouvaient au fond de son ventre, et qui venaient même réchauffer voire serrer sa poitrine, lui paraissaient inexplicables. Ça ne le dérangeait pas de se taire et de laisser le silence envelopper cette forme d’attachement. Les Rehlas avaient l’habitude de se taire, ne serait-ce que pour préserver le secret de leur condition. « Je m’appelle Sam. » finit-il par avouer. Il savait pouvoir révéler son prénom, qui plus est à quelqu’un comme lui. « C’est ma première mission. » Il ne se sentait pas excité à cette idée tant il était angoissé à celle de ne pas être à la hauteur. Et s’il ratait ? Et si le Destin ne désirait pas sa présence ici ? « Et toi ? »

738 mots
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Babelda
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Babelda
Dim 18 Avr 2021, 11:35


Image par Karmen Loh
Invasion
Babelda


« Il faut trouver une solution pour les convaincre. » pesta Scintya, la rehla à la tête de leur groupe. « Mais comment ? Nous avons déjà essayé de les mettre en garde d'un danger imminent, cela n'a pas fonctionné. » « Evidemment. Après avoir riposté à l'attaque des Eversha, les gardes ont supposés qu'il s'agissait de la menace que nous leur avons reporté. » « Ils ont pourtant essayé de leur faire entendre raison... » soupira une jeune Caeli. « Qu'espéraient-ils ? Attaquer et parlementer ensuite ? C'était voué à l'échec. » siffla la première. La fausse déchue semblait parfois emprunte du pêché d'orgueil qu'elle simulait posséder pour se fondre dans son peuple d'accueil. Aussi, elle dénigrait toujours les tentatives qui se heurtaient à un échec, protestant qu'elle aurait fait mieux que ces incapables, comme elle le faisait actuellement. « Les autorités n'ont pas cru un traître mot de ce qu'ils leur ont raconté. Sans doute ont-ils prit cela pour une simple tentative de justifier leurs actes et ainsi éviter l'accident diplomatique. Tss, des idiots. » « Au moins, ils ont essayé quelque chose. Ça a presque fonctionné, d'ailleurs. J'ai entendu dire qu'une partie de la population avait été délocalisée. » « Oui. A l'intérieur de la cité. Les Zihaags n'en feront qu'une bouchée, de la même manière. Leur tentative a été veine, et n'a fait que nous mettre des bâtons dans les roues. » rétorqua la pécheresse. Ses subordonnés gardèrent le silence, mais tous pensèrent à la même chose : peut-être était-ce eux qui, en réalité, avaient compromis l'efficacité de la mission des hommes-bêtes. Peut-être avaient-ils eu tort de prévenir la garde d'une attaque extérieure : ils s'étaient ainsi tenus plus vigilants. Rien ne garantissait que leur inaction aurait pu permettre le fonctionnement du plan des changeurs de forme, mais le doute persistait au travers des rangs des Caeli.

Babelda s'arrêta un instant, pour admirer la vue. Son regard se posa sur la flore sauvage qui s'étendait jusqu'à l'horizon. C'était un spectacle d'une beauté époustouflante. Si leur mission n'avait pas été aussi urgente, elle aurait volontiers passé quelques minutes à contempler la forêt. Le paysage paraissait calme, paisible. Elle savait qu'il ne s'agissait là que d'une impression : sous la canopée, des monstres terrifiants gardaient les populations soigneusement enfermées dans leurs cités. Ce leurre volerait bientôt en éclat : lorsque les mangeurs de chaire débarqueraient sur la cité des ondins, la tranquillité et la paix sereine qui émanait des lieux serait remplacée par la peur et les horreurs. A moins qu'ils ne puissent empêcher ce carnage. La Tilluiel sonda les alentours. De là où ils se trouvaient - ils avançaient le long de la Galerie des Dames - elle avait une vue dégagée. Elle ne voyait pas, cependant, la moindre silhouette pouvant indiquer la présence de ces monstres qui sèmeraient bientôt le chaos. Difficile de croire que l'attaque était imminente.

« Babelda ! Qu'est ce que tu fous ! Dépêche toi ! » appela Andreï. La concernée rattrapa son groupe en quelques enjambées, essayant d'ignorer les quelques regards désapprobateurs qui s'étaient abattus sur elle. « Port Dirælla n'est pas loin d'Arcadia, ni même d'Alaitihad. » souligna-t-elle. Sa remarque arracha une grimace agacée à la Déchue qui montra son mécontentement par un claquement de langue impatient. « Oui, et alors ? » voulut-elle savoir, ne voyant pas le lien avec leur mission actuelle. « Nous n'avons pas reçu de directive pour faire évacuer les cités voisines... Pourtant, les Zihaags sont attirés par les fortes concentrations d'humains. Une fois qu'ils s'en seront pris à la cité des Ondins, ils se dirigeront sans doute vers l'une de ces deux cités... » « Cela nous importe peu. Notre mission consiste à évacuer Port Dirælla, point. » « Nous rencontrons déjà suffisamment de difficultés pour sauver cette cité, il ne sert à rien de se préoccuper des autres pour l'instant. » Babelda garda le silence. Même si elle était d'accord avec eux - leur priorité devait rester la cité - elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour la suite. N'avaient-ils reçu aucun ordre concernant les deux cités voisines car leur sort était déjà scellé ? Ou bien prévoyait-on d'arrêter définitivement la menace avant qu'elle ne s'en prenne à d'autres victimes ? La jeune femme se mordit la lèvre. « Peut-être que l'intervention des Eversha peut se retourner en notre faveur. » intervint-elle finalement. Sa remarque provoqua quelques haussements de sourcils intrigués. « Si les gardes ont vraiment pris leur attaque pour notre avertissement, peut-être seront-ils plus enclins à nous croire si nous leur annonçons qu'une menace plus périlleuse encore les guette. »
797 mots
Babelda et son groupe réagissent à la stratégie des Eversha.


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Dim 18 Avr 2021, 15:07


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Invasion
Babelda

« Nous organisons donc un concours du meilleur architecte. La compétition sera rude et vous opposera, en plus de vos concurrents habituels à la capitale, à d'autres talentueux artisans qui se démarquent par leur talent et leur savoir-faire. » La mise en garde arracha une moue dédaigneuse à l'ondine : elle n'avait pas besoin d'ouvrir la bouche pour laisser comprendre ce qu'elle pensait de cette soit-disant concurrence. Il était évident que, pour elle, aucun Gælyan ne serait jamais une menace face à elle. Elle ne coupa cependant pas son interlocuteur qui continuait à ajouter des précisions. « En plus du prestige apporté par cette compétition, le vainqueur aura l'honneur de participer à la construction de notre prochain vaisseau, et au temple qui ira avec. » « Un temple en l'honneur de Yanna. » demanda l'architecte. « C'est exact. » confirma l'homme en esquissant un sourire ravi. « Le concept est original. » Créer un nouveau navire pour la flotte de Tinloeha, qui se révélerait être un temple itinérant pour la divinité protectrice des Enfants de Yanna. Cela correspondait davantage à la pensée de l'Aether du voyage qu'un simple monument figé à une localisation prédéfinie, aussi majestueux puisse-t-il être. « Merci. » fit l'organisateur avec un sourire satisfait. Elle mordait enfin à l'hameçon. « Vous et vos collaborateurs devez vous présenter à l'Iterra d'ici deux jours, au plus tard, faute de quoi, vous ne pourrez pas participer à l'épreuve. » « Je ne sais pas encore avec qui je travaillerai. » souligna la sirène d'un ton entendu. « Dans ce cas, il vous faudra vous décider rapidement. Il s'agit d'un travail d'équipe, une qualité que chérit le nouveau capitaine. » informa Andreï sur le même ton que son interlocutrice. « L'adaptabilité à ces délais n'est qu'une épreuve préliminaire. » Les yeux se tournèrent vers la silhouette qui venait d'ouvrir la bouche. Elle avait été si silencieuse, si discrète jusqu'à présent, qu'on l'avait presque oublié. Elle cilla légèrement devant ce surplus d'attention qui la mis mal à l'aise, avant de se racler la gorge et de continuer. « Vous devez montrer des qualités de meneuse pour fédérer une équipe compétente. Vous pouvez miser sur des collaborateurs qui vous sont familiers ou bien tenter votre chance avec de nouveaux alliés. La prise de risque est une qualité estimée, pour notre Capitaine. Si le résultat est concluant, il ne saura que vous féliciter davantage. Si c'est un échec, rien ne dit qu'il ne fera pas appel à vous pour ses prochains projets. » Babelda déglutit nerveusement. Elle avait l'impression que cette femme résistait à l'envie pressante de la noyer. « Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de limite quant au nombre de collaborateurs que vous pouvez emmener avec vous. Dans le doute, je vous conseille d'emmener la plus grande équipe possible. » reprit le Caeli, ramenant l'attention sur lui, au grand soulagement de la plus timide qui soupira discrètement. La Sirène sembla réfléchir un instant. « En ce qui concerne la rémunération... » « Le prix de base est celui-ci. » l'homme fit glisser un morceau de parchemin vers son hôte, qui esquissa un sourire. « De quoi vous dédommager des chantiers que vous mettriez en pause et de payer vos employés. Le matériel sera à notre charge également, pour ne pas brider votre esprit créatif. » précisa-t-il. « Puisque cette question est réglée, je ferais mieux de rassembler mon équipe, n'est ce pas ? » L'homme acquiesça. « Nous vous attendons avec impatience. » conclut-il en tendant une main. L'architecte lorgna dessus, comme s'il s'était agit d'un détritus particulièrement malodorant. A contre cœur, elle échangea une poignée de main.



« C'était une bonne idée. » complimenta Andreï, une fois qu'ils eurent quitté le manoir de l'architecte. C'était la Mousse qui l'avait proposé, plus tôt, lorsqu'ils étaient encore sur la Galerie des Dames. Scintya avait approuvé sa proposition et avait envoyé le duo pour inviter le plus de participants possible. « Avec de la chance, ils emmèneront le plus d'artisans possible. Cette ville en regorge. » Babelda acquiesça en silence. Un froncement de sourcils témoignait de son mécontentement. « Qu'est ce qu'il y a ? » s'inquiéta le Caeli. « Même si les artistes rejoignent le point de rendez-vous, ils n'emmèneront pas leurs domestiques avec eux. Ces gens-là ne méritent pas plus la mort que leurs employeurs. » « Nous trouverons une autre alternative une fois que leurs maîtres seront partis - des vacances ou bien des missions pour aller préparer des maisons secondaires. On se débrouillera. » « Aura-t-on le temps ? » Andreï retint un soupire et secoua la tête. « En tout cas, il y en a un qui va être sacrément heureux. Toute une flotte, presque gratuitement ! » changea-t-il de sujet. La jeune femme lâcha un grognement lamentable en repensant à ce détail. « Je ne sais toujours pas comment je vais réussir à financer ce concours. » se plaint-elle.
840 mots
Babelda et Andreï essayent de convaincre une architecte de participer à un concours pour la création d'une nouvelle flotte de Yanna.


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Daé Miirafae
Mar 25 Mai 2021, 22:30



Source inconnue


Invasion





Le bassin d’eau foncé frémit lorsque les trois Destaty baissèrent leurs regards et leur pouvoir en sa direction. L’eau sembla d’un coup se figer puis refléter ce qui n’était pas au-dessus d’elle, comme le renvoi d’une image qui venait d’en dessous. Tout le monde se concentra et regarda ce qui allait se passer.

La pièce n’en était pas réellement une, dans le palai de la Cël’ess qui occupait la place de Sin Luxinreis il existait plusieurs salles qui étaient directement ouvertes sur la Voûte avec les étoiles pour seul plafond. C’était une de celles-ci. Deux constellations semblaient se disputer plus loin dans les méandres de l’espace, mais personne n’en faisait réellement cas. Autour de chaque Destaty plusieurs personnes semblaient prêtes à intervenir en cas de problème ou à relayer des informations. Au vu de leur manque d’initiative, sûrement des personnes impressionnées qui ne savaient pas comment se comporter. Si l’on regardait plus précisément, même les trois personnes qui menaient la danse n’étaient pas à leur affaire. Cela pouvait aisément se comprendre. Depuis des décennies la Voûte n’était pas aussi directement intervenue dans les affaires des Terres de Sympan et cette action, quoi que commanditée par l’ensemble des Rehlas et de leurs têtes pensantes, avait des airs de nouveauté. Et qui disait nouveauté disait stress, même chez des êtres capables de savoir de quoi la fin du monde serait faite s’iels en avaient besoin. Au bout d’un certain temps, l’image se fit plus nette, la magie n’était plus présente dans la pièce, mais à l’intérieur de ce grand bassin qui donnait sur l’univers. Si on l’observait bien, les vagues semblaient dessiner, pour celleux qui savaient le voir, une cité humaine et son palais. La vision sembla se rapprocher des bordures de la ville, mais soudainement tout disparut et tout le monde releva la tête.

“Vous êtes sûr.e.x.s que..” Unx jeune Rehla avait pris la parole dans ce temple du silence et le regard de toute l’assemblée le convainquit de se taire aussi rapidement qu’il n’avait parlé. Les trois Destaty se regardèrent à nouveau et accordèrent leur respiration. Leur peau était presque translucide, à tel point qu’on y voyait les veines apparaître. Les trois portaient de longues robes qui étaient grises nuit, de la même couleur que leur cerne et que leurs cheveux qui même s’ils étaient fin et peu nombreux tombaient dans une sorte d’élégance sur leurs épaules. Les trois auraient pu être adelphes. Touxtes d’ailleurs portaient la même broche en forme de vaguelette pour accrocher leur cape par-dessus leurs épaules. La transpiration perlait sur leur visage, mais iels se remirent à l’emploi.

Même vision, même lieu, mais autre stratégie. Les trois attendirent, faisant comme tourbilloner la vision tout autour de la ville puis à un instant l’unx des trois trouva ce qu’iel cherchait. Un peu en périphérie de la ville, une soldate était affalée contre un arbre, son chapeau sur son visage pour se protéger du soleil et du vent. Le vent s’amplifia soudain et son chapeau s’envola. A la vitesse parfaite pour la guider vers la ville. Au même moment, les deux autres comprirent et c’est ainsi que passant par l’extérieur de la ville afin de passer de magie à vent, les trois adelphes tentèrent de diriger des membres de l’armée à l’intérieur des lieux de décision. Iels ne pouvaient plus rien y voir, la puissance des humain.e.x.s étant trop forte dans leurs places fortes, mais iels espéraient que le destin aurait fait le reste de son oeuvre.

“Il faut qu’on passe à la suite.” La voix venait de la Destaty qui avait lancé cette première offensive, iels sentaient bien que tout le monde était fatigué.e.x.s, mais le choix ne leur était pas laissé. “Tout le monde est déjà sur le front d’une manière ou d’une autre, il faut que les nain.e.x.s entrent en jeu si on veut avoir une chance.”

Au même moment, les trois soldates se retrouvèrent dans une salle des cartes. Sans comprendre comment elles étaient arrivées ici, une figurine était renversée là où se situait le Port qui allait bientôt être le champ de bataille. Si tout se passait comme prévu, cela devait suffire à alerter leur attention et à leur faire se demander ce qu’il se passait là-bas.

A la Voûte, les Destaty s’étaient remis au travail et ce travail ressemblait dès lors à une partie de plaisir. En effet, sans les abilités insupportables pour le peuple des étoiles des humain.e.x.s, les choses étaient plus simples. C’est au milieu d’une discussion stratégique qu’il se produit la même chose que chez les humain.e.x.s ou presque. Un morceau de la roche du plafond se détacha et alla transpercer la table à l’endroit même où se trouvait le lieu de l’attaque.

Les trois Destaty soupirèrent. On les assit rapidement et tout le monde sembla s’occuper d’elleux. “Merci beaucoup.” “C’est étrange de retourner si loin avec la vox Stellae.”

890 mots ~


Explications



Alors post reprise et teasing suite à des demandes ! Cette scène se passe dans la Voûte Céleste, un lieu qui arriver avec la réforme des Rehlas, mais dont j’avais envie de vous donner déjà un petit aperçu vu que l’ambiance sera pas la même que sur les terres de Sympan hehehe !

Ici, les humain.e.x.s et les nain.e.x.s sont appelé.e.x.s pour participer gaiement à l’effort de guerre.

Sinon, j’ai changé la deadline à fin juin suite à ma longue absence qui devrait tranquillement prendre fin, merci à touxtes de m’avoir attendu et pour votre compréhension hihi !
Comme d’hab : MP ou Discord en cas de question !

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Mer 26 Mai 2021, 06:59


Image par Karmen Loh
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« Alors ? » demanda la fausse Déchue en voyant ses subordonnés revenir au point de rendez-vous qu'ils s'étaient donnés. Elle avait sur le visage, une mine soucieuse qui trahissait son angoisse : leur plan avait-il fonctionné ? Avaient-ils convaincus d'autres ondins à évacuer la cité, ou s'étaient-ils heurtés à de froides indifférences face à leurs appels désespérés ? Cette mission était différente de toutes celles que Scinthya avait eu jusqu'à présent. Lors de ses quêtes passées, le Destin lui avait toujours dicté la marche à suivre. Elle avait déjà eu l'opportunité d'agir sur la Ligne du Temps grâce aux visions colorées, qui la libéraient de toute obligation. Cependant, ces actions n'avaient jamais décidé du sort de toute une population, elles conduisaient rarement à une sentence de mort si elle se trompait - quoi qu'il eut été difficile de dire que son choix soit le mauvais : le destin n'étant pas décidé dans ces cas là, il n'y avait pas de bonne ou de mauvaise voie ; il n'y avait que des opportunités différentes. Cette mission-ci, cependant, avait le goût anxiogène d'une apocalypse. S'ils ne trouvaient pas les bon mots, les bons arguments, alors la vie de milliers de personne basculerait. Les conséquences étaient loin d'être dérisoires, et si elle échouait, sa conscience ne le lui pardonnerait pas. « Qu'est-ce qu'ils ont dit ?! » s'impatienta la cheffe, voyant que son subordonné ne lui répondait pas immédiatement - l'attente la rongeait avec davantage d'appréhension. « C'est bon. » répondit celui qui se faisait passer pour un sorcier. « Les artistes sont simples à convaincre. » déclara-t-il tout en retirant sa cape de voyage, qu'il pendit sur le porte-manteau qui s'était dirigé jusque lui - la magie de Babelda avait enchanté tout le mobilier de la petite salle qu'ils occupaient ; ici et là, on pouvait trouver un livre en train de tourner ses pages tout seul, comme s'il se faisait la lecture, ou bien une couverture qui s'étendait puis se repliait paresseusement. L'homme regagna la chaise à côté de l'animiste et y prit place. Il avait l'air éreinté, comme tous les membres de leur équipe. « Les chanteurs d'opéra et les musiciens seront renvoyés vers Ciel-Ouvert pour des contrats imaginaires, les peintres et les sculpteurs pourront exhiber leurs œuvres dans les expositions d'Hébény, et les auteurs rejoindront des cités pour des rencontres avec leurs lecteurs étrangers... » Andreï fronça les sourcils à cette idée. « Étrangement, c'est eux qui ont été les plus difficiles à persuader. Je crois qu'ils se moquent de savoir si le reste du monde apprécie leurs littératures : j'imagine qu'à force d'insulter les Gælyan, ils ont dû se heurter à beaucoup de réponses acerbes de leur part. Ils doivent se douter qu'il n'y aura pas foule dans ces librairies... » Un rictus moqueur se dessina sur les lèvres du bavard. « Pourtant, c'est aussi eux, orgueilleux et outrés, qui seront en train de s'offusquer lorsqu'ils réaliseront que personne n'attend pour les aduler. Fort heureusement, je serai déjà loin lorsqu'ils s'en rendront compte - et eux, ils seront en sécurité, n 'importe où ailleurs qu'ici. » conclut le mage tout en passant ses mains derrière sa tête. L'Ailée Noire acquiesça silencieusement puis recommença à tourner en rond, attendant le cœur battant que les autres Rehlas lui fassent son rapport.

Le brun glissa un regard curieux sur sa voisine tandis que Candice relatait son entrevue avec des commerçants. Babelda était voûtée par dessus un morceau de parchemin et maniait sa plume avec une précaution presque sacrée. « Et toi, comment t'en sors-tu ? » demanda-t-il en se penchant par dessus l'épaule de la scribe. La concernée releva enfin la tête, le regard perdu, comme si elle venait de réaliser sa présence. Elle le toisa en silence quelques secondes puis prit la parole : « C'est complexe. » fit-elle avant de retourner à sa tâche. « Ah ça... Falsifier des documents, ce n'est jamais simple. » fit son interlocuteur avant de ricaner. « Je ne veux pas être dans les parages lorsque mes artistes reviendront dans cette cité, mais toi, tu as intérêt à ne jamais remettre les pieds ici... Lorsqu'on réalisera la fraude, on voudra ta peau. » La Caeli rédigeait de faux testaments et autres documents pour faire croire à la mort de proches. Elle espérait ainsi forcer les destinataires de ces tristes nouvelles à regagner le chevet de leurs familles mourantes ou d'assister aux funérailles. Bien sûr, personne n'était mort - sauf un, mais la nouvelle de son décès ne se ferait pas savoir avant des jours : cette nouvelle risquait de bouleverser une autre Ligne du Temps, et la Rehla avait été forcée de changer de cible. La jeune femme haussa vaguement les épaules face à la mise en garde de son pair. Elle n'appréciait pas particulièrement la cité. Ou plutôt, elle n'appréciait pas la compagnie de ses habitants. La perspective de ne pas revenir ici ne l'affectait guère. « Ce n'est pas moi qui distribue les courriers. Ils ne connaissent pas mon visage. » souligna-t-elle néanmoins, se concentrant pour imiter la signature.
864 mots
Le groupe de Babelda convainc des artistes à rejoindre des conventions hors de la cité. Ils distribuent également de faux documents pour convaincre les habitants de rejoindre des membres mourant de leurs familles.


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Mer 26 Mai 2021, 08:11


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Babelda

« Tu as trouvé quelque chose d'intéressant ? » demanda Andreï en rentrant dans la pièce exiguë. « Babelda ? » appela-t-il, son regard sondant la cabine dans laquelle ils essayaient de travailler. La concernée leva le bras, émergeant derrière une pile de livres plus haute qu'elle. La pièce s'était transformée en chaos de parchemins et de grimoires, de manuels de magie et de calendriers lunaires. « J'ai peut-être quelque chose. » fit-elle d'une voix si peu enjouée qu'il était difficile de deviner qu'elle avait peut-être trouvé une solution à leur situation. La fille aux cheveux châtains essaya de se déplacer pour regagner la petite table qui leur servait de bureau, là où s'était installé le prétendu mage noir ; cependant, en essayant de tourner sur elle-même, son coude poussa l'une des hautes piles de livres : comme si son cœur dégringolait en même temps que les ouvrages, la lectrice observa impuissante les encyclopédies arcaniques tomber. L'homme retint un soupire. Sous ses yeux, d'épaisses cernes s'étaient creusés, témoin de la dépravation de sommeil auquel il s'était lui-même soumis. Avec la fatigue, sa patience avait diminué et son irascibilité augmenté. « Laisse. On s'en occupera plus tard. » ordonna-t-il en voyant que sa camarade se baissait pour ranger leurs affaires. « Qu'est ce que tu penses avoir trouvé ? » demanda-t-il de nouveau. « Ça. » fit la Voyageuse en déposant un ouvrage particulièrement ancien, qui semblait menacer de s'effriter à chaque fois que l'on tournait une page. « Un sortilège d'endormissement ? » La jeune femme acquiesça. « On pourrait plonger la population dans leur sommeil et ouvrir un portail au dessus de la ville. Ensuite, on aurait plus qu'à les envoyer ailleurs, le temps que l'attaque passe. Une fois que les Zihaags seront passés, on pourra de nouveau les renvoyer chez eux. » expliqua la jeune femme. « Sauf qu'une fois que ces monstres seront passés, il n'y aura plus de chez eux. La ville sera saccagée. Tu imagines le choc que ce sera, au réveil ? Ils ne comprendront pas ce qu'il se sera passé. Tout ira bien, ils seront chacun occupés à leur activité, et la seconde suivante, ils se réveilleront au milieu d'un champ de ruine. » L'homme secoua légèrement la tête. « Ce sera toujours mieux que de mourir, non ? » questionna la Caeli. Son partenaire soupira longuement tout en passant ses mains sur ses paupières. « Certes, mais ce n'est pas une solution optimale. » Y avait-il seulement une telle solution ? Si c'était le cas, ils l'auraient sans doute déjà trouvé. « Et puis, les préparatifs pour une telle mission demanderait plusieurs semaines, même en réquisitionnant tout le monde. Il ne nous reste plus que quelques jours. » souligna le sorcier. Babelda le toisa sans rien dire, sa mine placide le mettant mal à l'aise. Il ne parvenait pas à deviner ce à quoi elle pensait - parfois, il se disait même qu'elle devait avoir la tête vide et qu'elle se contentait de l'observer sans penser à rien - il aurait payé cher pour en être capable, en cet instant. Mais non. Il savait que derrière ce regard vague, sous cette masse de boucles difformes, les méninges s'agitaient pour trouver une réponse à leur problématique.

La Tilluiel referma le livre et le posa sur une pile sur sa droite - la pile des pistes qui ne débouchaient sur rien de concluant. « Peut-être pourrions-nous demander aux Faes de créer un conte où enfermer les habitants ? » proposa-t-elle sans grande conviction. « Ils pourront rester éveillés, dans le conte, et les Faes seront capable de simuler une attaque, tout en préservant la vie des personnages, et donc des citoyens. De cette façon, ils pourront comprendre ce qu'il est arrivé à leur ville et ils ne seront pas choqués en retournant dans la réalité. » exposa-t-elle calmement. « Tu réalises la charge de travail que ça leur demanderait ? A commencer par imaginer qu'elles acceptent. » fit-il remarquer. « On s'y prend bien trop tard. » « Les Maîtres du Temps ne pourraient pas intervenir et nous faire revenir en arrière ? » demanda-t-elle en prenant place sur la chaise bancale face à Andreï. « S'ils avaient pu ou voulu intervenir, ils se seraient déjà manifestés. » remarqua l'Oracle. « Peut-être qu'on peut demander à Candice d'hypnotiser toute la population. » proposa vainement la jeune femme, qui commençait à se lasser de ne pas trouver d'idée. « J'ai toujours trouvé qu'elle avait de grands yeux, et que ceux-ci étaient un peu envoûtants. » Andreï fronça les sourcils. Il n'arrivait pas à déterminer si elle était sérieuse ou si elle s'essayait à l'humour. Si c'était le dernier cas, elle n'était vraiment pas douée dans le domaine.

Babelda soupira puis ouvrit un autre livre qu'elle commença à feuilleter. Plutôt que de continuer à essayer de convaincre les résidents de Port Diraella, le duo avait été réquisitionné pour essayer de trouver une solution à plus grande échelle plutôt que d'agir individuellement. Ils avaient essayé de trouver une solution pour détourner l'attaque mais la manœuvre semblait délicate. « Tiens, aide-moi plutôt avec ça. » fit l'homme en étalant un plan de la ville. « Il faut trouver où ouvrir des portail pour que la population puissent évacuer pendant l'attaque. Une fois qu'ils verront le danger, ils se montreront moins réticent à partir. » pesta le brun. « Une solution de dernier recours ? » L'homme acquiesça à la question de sa camarade. « Les Zihaags arriveront par-là. » Le stratège marqua la carte d'un cercle rouge à l'endroit indiqué. « La population devrait donc naturellement se diriger vers ces zones-ci. Il faut trouver des zones qui ne s'engorgeront pas trop rapidement. » A deux, les rehlas commencèrent à cribler la carte de croix pour signifier la présence d'un portail.
997 mots
Babelda et Andreï essayent de trouver une solution à plus grande échelle.
Finalement, ils essayent de trouver des endroit où faire apparaître des portails durant l'invasion.


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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4025
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Sam 29 Mai 2021, 10:51



Invasion


« Je savais que nous pourrions devenir amis, toi et moi. » La créature ne me répondit pas. Elle était totalement stupide. Pour rire, je lui avais soufflé à l’oreille : « Je serais toi, je changerais de destination. Les Sorciers ont un goût bien plus original que les Ondins. Tu devrais attaquer Amestris. » Obéissance ne fonctionnait qu’avec les êtres dotés d’un minimum d’intelligence et capables de me comprendre, d’où la nécessité pour moi de parler un nombre considérable de langages. Ainsi, il me suffirait d’ordonner pour que tous s’exécutassent. « Enfin, ce n’était pas exactement ce que j’attendais de toi. » Pas du tout, même.

Je ne savais pas ce que je faisais encore là. Mon comportement inconsidéré avait perdu son objectif à la seconde même où l’énorme créature avait décidé de me laisser m’asseoir sur son épaule. Je voulais qu’elle m’éliminât, purement et simplement. Je voyais là une occasion parfaite, loin de tous, d’en terminer avec mes dilemmes. J’avais conscience de l’acte suicidaire, de la menace sous-jacente. Je savais ce qui m’attendait mais le statut d’Ombre me paraissait préférable à mon statut actuel. Qu’avais-je à faire de la torture éternelle puisque j’étais déjà en Enfer ? Au moins, en tant qu’Exécutant du Cycle, je saurais pourquoi je souffrirais. La clarté qui enrobait parfois mon esprit disparaissait bien trop vite pour que je pusse en tenir compte. Je voulais mourir et, comme le Destin ne semblait pas spécialement enclin à m’exhausser sans que ce ne fût de mon fait, j’avais fini par envisager la possibilité que la réponse se trouvât ailleurs : dans le suicide. J’avais eu tort et comprenais maintenant la stupidité de mon raisonnement. La dépression ne faisait pas honneur à mon intellect. Elle était d’autant plus terrible que j’arrivais à la déceler. Je n’étais pas dans le déni. J’étais conscient des tourments qui m’entouraient. Les autres m’agaçaient : leur présence, leur aide infructueuse, leur existence même. J’avais envie d’être seul et de ne plus penser à rien. Pourtant, dans ma tête, les pensées se bousculaient toujours, les unes à la suite des autres, les unes chevauchant parfois les autres, les unes se multipliant pour devenir des autres. Ça ne s’arrêtait jamais. Quand bien même j’avais compris l’origine de mon mal, cette compréhension ne suffisait pas à le faire disparaître. J’avais tenté de me soigner, d’inverser la malédiction : c’était resté sans effet. J’étais ridicule. Je voulais mourir mais j’avais peur de la mort. Je voulais mourir mais j’étais incapable de laisser qui que ce fût en finir avec moi. J’aurais pu permettre à ce stupide Zihaag de m’éliminer. Il avait la force nécessaire. Pourtant, mon corps n’était pas d’accord. Mon esprit se rebellait. Les autres, en moi, hurlaient. Ma magie prenait le relai. J’avais une volonté de mourir et une volonté de vivre à la fois. Le paradoxe m’acculait. Finalement, le monstre avait cessé de chercher à me dévorer. Il y avait une source de nourriture bien plus conséquente ailleurs. Je n’étais pas un danger immédiat et son instinct avait dû le sentir. Il avait raison, puisque depuis que j’étais assis sur son épaule, je n’avais absolument pas cherché à l’éliminer. En réalité, je voulais qu’il bouffât les Ondins.

Mon enfance et mon adolescence avaient été marquées par les rivalités entre Sorciers et Sirènes. La traîtrise des dernières avait marqué ma génération. L’homme qui était officiellement mon père avait été assassiné lors d’une mission diplomatique à la Cité Engloutie, dans l’objectif, justement, de trouver un moyen de concilier les parties. Il ne fallait néanmoins pas se leurrer : une conciliation entre Mages Noirs et Ondins n’était pas la même chose qu’une conciliation entre Anges et Ygdraë. Personne n’avait en tête d’arriver à une amitié profonde et durable. Le mariage prévu devait néanmoins assurer une certaine stabilité aux relations de toute sorte. Encore une fois, les actions inconsidérées de la Reine des Abysses et de l’Empereur Noir avaient détruit le semblant d’alliance et condamné les civils. De stupides histoires de coucheries et d’égo froissés étaient à l’origine de massacres sans précédent. À moins que ce ne fût qu’une excuse ? Qu’une raison d’agir ? Qu’une justification à la guerre à fournir au peuple pour le convaincre de son bien-fondé ? Honnêtement, je ne croyais pas à une manipulation de cette ampleur. La raison de Niklaus avait fini nécrosée. Il avait perdu à cause de ses sentiments, ces mêmes sentiments qui l’avaient mené à la folie. Alors, oui, si les Zihaags pouvaient détruire Port Dirælla et tuer ses habitants, ce ne serait pas moi qui m’y opposerais. Je n’irais pas déclarer la guerre aux Sirènes mais si un autre que moi pouvait se charger de les faire disparaître, il recevrait mon soutien officieux. Une chose était sûre : je ne ferais pas la guerre. J’éliminerais simplement. Je ne déclarerais rien, j’attaquerais directement et, ce, seulement si les probabilités m’étaient plus que favorables. Puisque les vies de sept millions d’individus reposaient sur mes épaules, je n’avais pas le temps de faire dans la politesse.

Ma réflexion me poussait au-delà de mon état physique. Pourtant, mon corps était lacéré de part et d’autre. Je ne m’étais pas soigné, espérant peut-être mourir d’une hémorragie, tout en sachant parfaitement que ce ne serait pas le cas. Ma joue était ouverte. Des hématomes, dus à deux rencontres avec les mains du Zihaag et à un vol plané qui m’avait valu de percuter les vagues, parcouraient ma peau. J’avais également saigné du nez, ce qui donnait à mon visage un aspect ensanglanté, étant donné que je n’avais pas cherché à m’essuyer. Le mal de crâne qui me tenait était vif et acéré. Je soupirai, pensant au mot que j’avais reçu plus tôt, avant que l’armée magicienne ne rejoignît Port Dirælla pour procéder à une évacuation discrète de la population. Je m’étais soustrait aux ordres une fois sur place et j’allais sans doute recevoir un blâme pour ça. Je m’en fichais. Je me fichais de beaucoup de choses, ces derniers temps. Je n’étais pas fait pour être soumis aux volontés d’autrui. Je l’avais été trop longtemps et je me rendais compte que si j’étais discipliné, je ne répondais qu’à ma propre discipline. Ma pensée était libre et ne désirait pas être contrainte par une autre personne que moi-même.

« Ou peut-être devrais-tu marcher sur Lua Eyael ? » murmurai-je au beau milieu de ma réflexion. La façon dont les Rehlas avaient de me narguer me rendait mauvais. J’avais refusé la Couronne une première fois et, depuis, mes tentatives pour la récupérer s’étaient avérées infructueuses. En attendant, Ârès devenait de plus en plus puissant et performant. Je ne comprenais pas la logique derrière ce silence. Si le Destin était ravi de me retrouver, qu’il me le prouvât, en me donnant les armes nécessaires pour combattre mon double. Devais-je ordonner aux Momies d’aller secouer le Continent Mystérieux pour que l’on m’entendît enfin ? Je ne voyais pas ce fameux Destin. À partir de là, comment savoir quoi entreprendre ? Comment être capable de rivaliser avec un homme doté de la faculté de voyager dans le temps ? Ârès se fichait des lois. Il se fichait des risques. Il ne pensait pas en terme de probabilités. Le Chaos qui l’habitait était total. Il n’avait aucune autre méthodologie que celle de son instinct ou des desseins que lui soufflaient les Ætheri maléfiques. Il était pervers et narcissique. Il aimait les défis. Il aimait me provoquer, me prouver qu’il était meilleur que moi. Peut-être l’était-il. Il ne pouvait que l’être actuellement, du fait de l’avantage qu’il possédait. Je savais parfaitement qu’il pouvait apparaître n’importe quand, n’importe où. Il ne le faisait pas mais jouait simplement avec mes nerfs. Il m’était impossible de me reposer, de baisser ma garde. Je devais être toujours en alerte. Lorsqu’il ne hantait pas mes jours, il hantait mes nuits. Dans le Monde des Rêves, je perdais à chaque fois. D’autres questionnements me percutaient. Devais-je réveiller les Momies ? En écoutant ma raison, la réponse était négative. Gustine était âgée. Elle avait eu une vie remplie et heureuse. Si je la tirais de son sommeil, un sacrifice équivalent devrait être fait. Il était hors de question que l’un de mes enfants fût touché. La vieille femme ne l’aurait pas voulu non plus. Je savais qu’elle aurait préféré se sacrifier à la place de n’importe lequel d’entre eux. Quant à ma crucifixion, c’était une autre histoire. La question était surtout celle-ci : avant ou après le bal ? Avant ou après ma rencontre officielle avec Adam ? Le problème demandait une solution à la fois pratique et stratégique.  

Mes yeux se levèrent vers le ciel, comme si j’espérais en voir tomber la Couronne qui me permettrait de rivaliser avec Ârès. Rien. Le silence. Comme le mot que j’avais reçu avait fini dans l’océan, il me semblait de plus en plus lointain. J’étais convaincu que l’artefact me reviendrait, oui, mais quand ? Quand il serait trop tard ? Le Destin était-il rancunier des refus qu’on lui opposait ? Je n’espérais pas. Sur l’épaule du Zihaag, alors que les Magiciens s’activaient encore loin de ma position, j’eus l’impression d’être bien plus que l’Empereur Noir dans les grands rouages du temps. Quelque chose m’échappait. Parfois, j’avais le désir d’être comme le géant : presque inconscient. La seule ressemblance entre nous était celle-ci : nous étions deux monstres. Il n'y avait aucune possibilité de salut pour nous.

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J'aimerais bien reposter lorsque le verdict sera tombé sur l'attaque [Event] - Invasion 943930617

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mer 02 Juin 2021, 22:52


Invasion

D'habitude les Sages qui s'exilaient dans le Temple d'Estella y restaient pour l'éternité et plus encore. C'est ainsi que les murmures s'étaient levés lorsque l'un d'eux s'était présenté à l'Élu de la déesse avec ces étranges paroles. Pour un jour, être Guerrier d'Estella aux côtés des soldats du monde. Faire chanter le fer pour les filles et les fils des Océans. Semer l'Estak et répandre le Dnoûde pour se protéger des géants. Des mots qui faisaient débat. Pour les Ondins, alors que leur Souveraine ne s'était pas privée de couler tout un continent sans aucune considération pour ses habitants ? Une Souveraine que l'on disait aussi cruelle que le Diable. « Le peuple n'est pas responsable des actions de celui qui le gouverne. On peut considérer certaines populations comme catégoriquement bonnes ou mauvaises car leur essence les soumettent à des actions plus qu'à d'autres. Mais si un jour le Dovahkiin devait commettre les pires atrocités, comparable à ce qu'il se conte sur le l'Élu de la Lune Noire, devrait-on considérer le reste du peuple Réprouvé comme démoniaque alors que leurs ailes sont teintées également des couleurs des Vertus. ». Ce fut l'un des principaux arguments soulevés qui fit pencher la balance en faveur d'un soutien aux Enfants d'Eoda. Le second étant qu'on ne contestait pas les paroles de la déesse. Pour qu'un Sage retrouve la Terre de Feu pour partager les mots de l'Æther, c'est que ce devait être bien plus important que tout ce qu'ils pouvaient imaginer. Les géants, entre autres. « Il existe bien des hommes et des femmes de très grandes tailles, que certains qualifient donc de géant. Mais je n'imagine pas la déesse nous demander de lever les armes contre quiconque, aussi grand soit-il. » commenta Nýi. La Naine, encore jeune malgré son aventure qui l'avait ramenée grandit, avait été conviée à rester sur le territoire Nain en compagnie de Norðri plutôt que rejoindre le groupe d'ambassadeur, notamment pour aider le conseil dans ce genre de situation. Elle réfléchit longuement. « On a rencontré des conteurs une fois. En échangeant nos histoires, l'un d'eux nous a parlé de monstruosités apparues l'ère précédente. Des sortes d'humanoïdes hauts de trois fois un homme au moins — à peu près six à sept fois un Nain du coup je dirais — et qui ne se nourrit que de chair humaine. ». L'effroi et le dégoût parcouru l'assemblée. « Je dois admettre que je comprends difficilement la décision de la Déesse. » - « "Se protéger". "Pour". Je ne suis pas persuadée qu'elle nous envoie nous battre mais plutôt aider un peuple en détresse. ».

On ne trouvait pas l'Estak comme on trouvait le diamant. C'était au mérite que l'on gagnait sa pépite. Ce serait la première fois qu'ils fabriqueraient autant d'armes en si peu de temps. Ils ne pouvaient se permettre d'en gâcher un gramme pour des populations auxquelles rien n'étaient promis. Le choix fut fait et un compromis avait été trouvé. Aux races magique seraient réservées des armes insufflées de la magie du Dnoûde uniquement, leur offrant une main leste et une initiative avantageuse. Aux Humains, le Dnoûde étant inefficace entre leurs mains, profiteraient l'Estak, leur offrant la souplesse du fer et la force des épreuves traversés. Sitôt la décision prise, la totalité des forges s'éveillèrent et s'embrasèrent dans un concert de feu, d'air, d'eau, et de métal, tonnant à travers l'entièreté de la Terre de Feu. Le chant métallique du bruit des marteaux frappant le fer sur les enclumes, le râle brûlant des lames plongeant dans leur bains ou le soupir intense des soufflets maintenant les flammes toujours vives créaient une véritable cacophonie sous terre, si bien que certains en venait à se demander ce qu'il en était Là-Haut. Est-ce qu'ils entendaient le remue ménage des Forgerons dans les entrailles de l'Edelweiss Enneigée ? Ces derniers suaient du travail acharnés qu'ils abattaient. À peine une lame était-elle forgée que le foyer accueillait déjà la nouvelle pièce métallique à chauffer pour être travaillée. C'était un travail à la chaîne, et chacun se relayait dans la tâche, accordant un temps de repos entre deux créations. Ils ignoraient combien il y aurait d'hommes et de femmes sur place. Le fait étant qu'ils seraient de toute façon trop nombreux par rapport à ce qu'ils savaient produire. Tout le monde n'aurait pas le droit de porter une de leurs œuvres. Les plus méritants seraient ainsi les seuls servis. Probablement était-ce mieux ainsi.




Après avoir traversé les dunes arides et les nuits glacées du Désert de Näw pour rejoindre Utopia, la missive était parvenue entre les mains d'Alþjófr et ses confrères. Tous s'étaient enfermés dans un long mutisme après avoir pris connaissance du message. On leur avait laissé le choix. Toutefois c'était une transcription des mots la Déesse en personne. Il était difficile d'ignorer telle chose. « On sait si les Humains vont agir ? On entend des bruits mais entre ce qu'il se dit dans la rue et ce qu'il se décide entre les murs... ». Alþjófr ne répondit pas, toujours plongé dans une profonde réflexion. Ils étaient sensés se charger d'ouvrir la discussion avec les Humains. S'ils agissaient d'une façon qui ne convenait pas aux Enfants de l'Unique avant même tout début d'échange, il leur serait difficile de parler conciliation. « Ce serait étrange qu'ils n'interviennent pas quand même. De ce que j'ai entendu les Sirènes sont les principales mécènes des Humains. ». Nouveau silence. C'était évident que, s'il y avait un problème chez les Enfants d'Eoda, le peuple du Désert irait les trouver. N'importe qui dans cette situation, avec un semblant de morale, agirait ainsi. « Les jeunes, vous restez ici. Aurvangr et moi on ira à Port Dirælla. » - « Et pourquoi vous ? » s'indigna le moins barbus, soit, le moins âgé. « Parce qu'on y va pas pour visiter. Si ces géants sont bien des Zihaags, crois-moi tu seras mieux ici. » expliqua Alþjófr avec trop de sérieux pour qu'un autre ne songe à s'opposer à lui.




Mótsognir quitta le groupe pour trouver l'une des milices présente. Il lui suffisait de suivre l'Esprit du Forgeron qui le guidait jusqu'à la présence d'un grand nombre de métal qu'il devinait travaillé et comprit facilement être des armes de guerre. Alors il traversa le camp militaire, un soldat sur ses talons le surveillant et l'accompagnant jusqu'à la tente de leur chef armée. Ça ne tiendrait qu'à lui, il aurait renvoyé l'intru sur le champ, l'air renfrogné du Forgeron n'aidant pas à porter sympathie. Il faut dire que voir tout ces gens en cuirasse et armes au poing avait de quoi lui foutre la gerbe. Voilà pourquoi il ne pouvait pas blerrer la Surface. Ils avaient la dégaine bien trop aisée et ne connaissait pas le scrupule de prendre une vie. Mais voilà, le pauvre soldat ne pouvait décemment pas réexpédier le semi-homme d'où il venait. Pas après ce qu'il lui avait annoncé. Comment était-il au courant de la raison de leurs présence sur Tælora ? « Bah ouais mon gars, c'est une chose que te pavaner avec ton épée et ton armure rutilante, forcément après on se retrouve con quand un nabot deux fois moins grand mais capable de l'ouvrir autant en sait plus que toi sur ta mission. ». Il faut dire que Mótsognir n'était pas très objectif non plus. Détailler une arme de maître et en entendre le tintement du métal finement travaillé était une chose. Voir des armes de séries et subir le choc violent et froid du fer claquant, c'en était une autre. Ces trucs là étaient sans âmes. Vides de toutes matières. Ce n'était que des instruments de morts, sans aucune autre utilité que de créer des veuves et des orphelins. Ceux qui forgeaient ces choses ne le faisaient que par passion de la mort et non par plaisir de l'ouvrage. Sa main effleura sa sacoche. Un puit sans fond dans lequel se cachait quelques uns de ces ouvrages qu'il aimait tant. Il ne comprenait pas que l'on puisse donner ainsi de si beaux objets à des populations si barbares et incapables de reconnaitre la valeur de tels bijoux de forgeage. Mais c'était ainsi. On ne défiait pas des géants bouffeurs d'humains comme on défiait des humains tout court.

Pour avoir déjà été en contact avec le peuple du Désert, ce fut Alþjófr et Aurvangr qui rejoignirent leur base. Þorinn leur avait écrit un rapide message sur le départ des Humains pour Alaitihad. Ils ne seraient que peu parmi eux à en posséder. Le Dnoûde est inscrit dans leur gène. L'Estak est une matière précieuse après laquelle il leurs faut courir. Elles ne seraient pas magiques. Mais elles seraient exceptionnelles. Dans les baraquements envahis de la ville, tout n'était qu'agitation. Mais tous arrivaient à s'en sortir à bon compte, faisant fi des critiques en ville. Pour être directement confrontés aux Ondins, les membres de cette cité semblaient avoir une opinion bien plus tranchée — et négative — vis-à-vis du peuple des Océans. Pourtant, au milieu de ce mouvement général s'invitèrent les Nains. Dans la tente de commandement, le duo déposa leur don à même la table avant de s'expliquer, sous l'œil interloqué du Capitaine et ses Caporaux. « Notre peuple a forgé ces lames pour vos chefs de guerre dans votre action auprès des Enfants de la Mer. ». Alþjófr fut interrompu par un éclaireur qui s'invita, paniqué, dans la tente de ses supérieurs sans invitations. Oui, il y avait danger. Non, ce n'était pas une armée. Alors il s'agissait réellement de Zihaags. Les deux Nains se jetèrent un regard inquiet avant de reprendre. « Vous ne partez peut-être pas au front, mais je vous demanderez d'accepter ces armes malgré tout. Surtout en ayant connaissance de votre ennemi. Qui plus est, ces armes ont été forgées spécialement pour votre peuple. » - « Et quelle est la différence avec nos armes ? Qu'est-ce qui fera que l'on aura plus de chance avec vos épées que les nôtres ? » - « L'Estak. ».

Les Nains regroupés dans la ville, tous insistaient pour forcer à l'évacuation. Pourquoi ? Parce que. Donner la raison serait la pire des choses à faire. Le meilleur moyen de créer un vent de panique et créer des morts évitables. Alþjófr tourna son visage en entendant accourir derrière lui. Le dernier livreur. Pourtant il semblait contrarié. « Il y a eu un problème ? » - « Il existe des races qui n'ont pas d'armées ? ». Alþjófr fit de grands yeux. Des races pacifiques ? Non, sûrement pas. Ils devaient bien être les seuls à connaître l'art du combat sans pour autant avoir d'armée. Les races peu organisée peut-être ? Il n'en était pas certain. Si tant est qu'elles existent même. « Pourquoi ? » - « Je ne donnerai pas ça à ces hommes. » reprit-il en désignant la sacoche renfermant les armes. « Pas pour que ça finisse en cure-dents ou en machette pour quelques guérilla. ». Alþjófr ne dit rien, opinant seulement du chef. Il comprenait. Il garda cependant pour lui son cheminement de pensée. Car un jour leurs armes ôteront des vies, c'était une certitude quasiment inévitable. Si ce n'était aujourd'hui, ce serait demain. Le retour à la Surface et le contact avec le monde était encore nouveau pour la plupart des siens. Quand ils avaient grandit dans la tranquillité, le monde avait évolué dans le tumulte des guerres et des querelles inter et intra-raciales. Il continuera à évoluer ainsi. On ne changeait pas des ères de construction en quelques décennies. Eux ne s'en rendaient pas encore compte. Mais c'était évident. Pour que la guerre cesse, il faudrait que les rancœurs disparaissent. Effacer les vieilles histoires — la vieille Histoire — et voir l'ancien monde s'évanouir — les porteurs de mémoires mourir. Une terrible utopie qu'il préférait encore ne jamais voir se réaliser tant elle était macabre. Car au final, de la jeunesse naîtrait probablement de nouvelles querelles pour un nouveau cercle de haine infini.
©gotheim pour epicode


Mots 1998 | post unique | Daé si ce que je mets dessous pose problème, hésite pas à dire o/

Pour les Ondins, les Magiciens et les Humains sous condition d'avoir un certain rang hiérarchique/militaire/notoriété - bref, d'être reconnu par les siens - ou de leur voler vous sentez capable èwé (/mur), vous pouvez obtenir en format quête en plus (ouai on est gentil) :

> Pour les Magiciens et les Ondins : Une épée forgée par les Nains. Elle est unique et imprégnée de la magie du Dnoûde, donnant à son propriétaire une forme de prescience lorsqu'il l'utilise.
Note à propos du Dnoûde:
> Pour les Humains : Une épée forgée par les Nains. Elle est unique et à la particularité de contenir de l'Estak, un minerai spécial et rare, rendant l'arme à la fois souple et extrêmement résistante.
Note à propos de l'Estak:
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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Jeu 03 Juin 2021, 23:15


Invasion

Il y eut d'abord les murmures. Des ragots contés entre deux brèves de comptoir. Plus ou moins pris au sérieux. Parfois les faits étaient tant exagérés qu'ils paraissaient insensés. Sans en faire grand cas, ils furent tout de même entendus. Néanmoins, ce ne fut pas eux qui furent à l'origine de la décision finale des têtes dirigeantes. Un événement bien moins connu, bien plus subtil se déroula entre quatre murs. Le signe aurait pu être considéré comme tout à fait hasardeux et vide de sens. Sa signification était cependant d'une clarté limpide lorsqu'on le mettait en évidence à côté du bruit qui avait gagné les rues de Qaixopia.



Dans les rangs, Maximilien se tenait au garde à vous, à l'écoute de chacune des consignes données par son supérieur, lui-même porte-parole de leurs chefs desquels il détenait ses instructions. Comme les temps étaient partis, il ne s'attendait pas à ce qu'on fasse appel à eux en ce moment. Il s'était prit à l'espérer tout du moins. Cela faisait tellement longtemps que les différentes branches de l'Āramī nin Hashri était stationnée en ville. La seule qui était réellement et pleinement occupée était l'Al Gāraḍa. Toutefois on était loin des grands assauts auxquels l'on pouvait assister en temps de guerre. Car leur mobilisation n'était basée que sur des suppositions. Fortes. Mais rien de fondé. Ainsi les ordres étaient concis. D'abord, on effectuerait un état des lieux. Puis un bataillon des branches armées mobile rejoindrait Port Dirælla. Inutile d'être trop. Leur objectif est d'apporter un soutien aux Sirènes. Pas de leur nuire. Toutefois, en fonction de l'avancée des choses, peut-être seraient-ils amenés à devoir en appeler quelques autres en renfort. Ainsi se baseraient-ils à Alaitihad pour agir plus efficacement et plus rapidement, les Simurghs aidant. Dans tout les cas, qu'importe la situation, des Recrues seraient présentes pour évacuer les civils. Mieux valait prévenir que guérir. Au final, si l'on devait résumer la stratégie adoptée, on était plus proche d'une ligne défensive qu'offensive pour l'instant. Sans connaissance de l'ennemi potentiel, ce n'était pas si étonnant. « Rompez ! » clama le Kaptan une fois le discours terminé, dispersant les rangs tandis que chacun parti se préparer. « T'as un problème avec la mission ? T'as l'air bien contrarié. » interrogea Amir aux côtés du rouquin. « D'un côté, je comprends. Ça fait quand même chier d'intervenir pour ses sangsues. » grogna-t-il doucement. « Ce serait incorrect de ne pas intervenir non plus. Je te rappelle qu'elles se sont pour ainsi dire ruinée pour que tu te défendes pas avec une épée en bois. » exagéra Maximilien avec un rictus en attrapant son bouclier. « En parlant de ça, un jour faudra que tu prennes le temps de raconter comment tu t'y ais pris pour qu'elles raquent comme ça. » répliqua son camarade en faisant de même. « Tu serai déçu, crois-moi. ». Ou à moitié au moins. Car il était évident que s'il devait arrêtait le récit aux enchères, il lui demanderait le fin mot de l'histoire. Puis, s'installant sur un banc, il reprit. « Enfin, ce n'est pas de les soutenir qui m'ennuie. C'est plutôt d'y aller. » - « Comment ça ? » l'interrogea son camarade sans comprendre où il voulait en venir. « Disons que tant que nous sommes inutiles, c'est qu'on vit dans une certaine forme de paix. Toute relative, je l'accorde, mais une paix néanmoins. Nous n'avons subit l'attaque de personne. Nous ne sommes entré en conflit avec personne. Au contraire, ce sont les négociations avec le monde qui sont au programme. » - « Pourquoi tu as choisi l'Al Palānaikasa si tu voulais pas quitter Utopia ? » le questionna à nouveau son ami, perplexe devant ses paroles. Un mince sourire amusé étira les lèvres du Kaaiji. C'est vrai que ses propos portaient à confusion. « Ce n'est pas que je ne veux pas quitter la ville. Si j'ai rejoint l' Al Palānaikasa, ce sont pour des jours comme aujourd'hui. Il faut être naïf pour croire la paix éternelle. ». Amir le fixa longuement. C'était donc ainsi qu'on finissait Saraprasata dā Mārūthala.

Se passant une serviette dans les cheveux humides, Maximilien s'arrêta un instant devant le miroir tandis que ses ailes paraissaient, large et encombrante, derrière lui. La dernière fois qu'il s'était trouvé arme et bouclier au poing sur un champ de bataille, il y était mort. Sa main passa sur la cicatrice invisible sur son torse. Il y en avait d'autres absentes. Une différence les distinguait. Celle-ci avait été mortelle. Il exhala un souffle, puis se détacha de son reflet. Ne tenait qu'à lui qu'une telle chose ne se reproduise pas. Ne serait-ce que pour Antonija. Elle avait ressentie sa "mort" jusqu'aux Jardins de Jhēn. Une coupure dans leur Lien, infime, mais des plus abominable selon elle. Le vide qui vous happe. Il n'avait pas eu besoin de se l'imaginer. Il le connaissait.



À peine arrivée, la nouvelle s'était répandue. Leur adversaire avait revêtu un tout nouveau visage, bien plus effrayant. Naveen fit rassembler son unité. Celle à laquelle appartenait l'Obstiné. De nouveaux ordres avaient été donnés suite à cette nouveauté. Un bataillon accompagnerait les Recrues à l'intérieur de la ville. Chaque Soldat serait en charge d'un groupe de ces Recrues pour une meilleure circulation des ordres. Pendant ce temps, un autre bataillon resterait en périphérie de la cité, à ses entrées et alentours. L'objectif n'était plus de défendre Port Dirælla, mais de protéger les citoyens qui fuiraient leurs maisons. Il était de première nécessité que plus personne ne se trouve au sein de la ville à la seconde où la silhouette de ces monstres se dessinerait dans l'horizon. « Me suis-je bien fait comprendre ? » insista le Sarīraka, un écho affirmatif lui répondant. « Alors tenez-vous prêt au départ ! » clama-t-il en sciant les rangs qui rejoignirent chacun un Simurgh. « Sainika Eraël ! » interpella le Sarīraka. Le concerné rejoint son supérieur. « Mon Sarīraka. » répondit-il face à lui. « Un cadeau des Nains. Faîtes en un bon usage. Et surtout montrez ce dont vous êtes capable. ». Maximilien dévisagea son supérieur aussi étonné qu'il était intrigué par ses mots. « Retournez à votre place maintenant, il est temps de partir. » - « Oui mon Sarīraka. ». Sur ces mots, le Kaaiji fit demi-tour, attachant l'arme à sa hanche au côté de celle déjà présente. Il avait entendu parlé des Nains. Certains s'étaient installés sur Utopia récemment. Prêt à chevaucher Haurvatât, il s'arrêta un instant, ôtant la lame de son fourreau. Il n'en avait encore jamais vu de telle. C'était comme si le gris de la lame se faisait dévorer par des flammes noires métallisées. Dans un son tout aussi métallique, il rengaina l'épée avec une question qu'il n'avait eu le temps de poser. Pourquoi ces Nains leurs avaient-ils offert ces armes ? Dans quel but exact ?

Au sein de la ville, Maximilien pu remarquer qu'ils n'étaient pas les seuls à s'affairer à faire évacuer les lieux. La nouvelle s'était répandue à travers l'ensemble des races semblait-il. « Vérifiez qu'il ne reste personne dans les maisons. Commencez par les inviter doucement à partir. S'ils persistent à vouloir rester, n'hésitez pas à leur dire ce qui les attend s'ils lambinent ici. De même, certains individus s'essayent également à les faire sortir de façon modérée. Tous n'écoutent pas. Trouvez ceux-là et expliquez leur la situation également. » - « Vous êtes certain Sainika Eraël ? ». L'Obstiné se tourna vers la Recrue. « Une personne ne réagira jamais autant que s'il sait sa propre vie menacée, qu'importe la menace. ». Il existait des cas particuliers, certes. Ils ne faisaient pas la majorité de la population. Aussi ce ne serait vraiment pas de chance si un de ces militaires tombait sur l'un de ces êtres tenaces. C'est ainsi que, sur ces mots, les Recrues se dispersèrent après un signe de tête. Maximilien les suivis un instant des yeux avant de lui-même s'avancer à travers la cité dans la zone qui leur avait été assigné, lui et ses subordonnés. Pour l'instant il se contenta veiller à ce que les habitants se dirigent bien, et surtout sans encombres, vers les sorties.

Après quelques minutes à balayer du regard les lieux, cherchant une potentielle réaction hostile des habitants, Maximilien s'enfonça dans les artères de la ville pour s'assurer du bon déroulement de la mission. Il y retrouva l'une des Recrues en proie à une Ondine réticente à écouter "un mâle gælyan comme lui" surtout venant "d'une race inférieure comme la sienne". Si le rouquin n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être un gælyan, il se doutait au ton qu'avait employé la Sirène que ce n'avait rien d'une louange. « Recrue ! Où en est l'évacuation ? » l'interpella-t-il en s'approchant. « Elle avance lentement. » répondit le garçon, ravie de voir son aîné débarquer. « Je prends la suite, allez aider les autres. ». Le garçon opina vivement du chef avant de fuir en vitesse sans trop se faire prier. Loin d'ici plutôt qu'avec cette harpie. Maximilien le suivit des yeux avant de se tourner vers l'Ondine qui le défiait du regard, le port de tête droit et les bras croisés avec fierté sur la poitrine. Le pauvre n'aurait jamais réussi à la faire bouger d'un iota. Lui-même aurait bien du mal à la convaincre d'abandonner son toit. « J'imagine que vous m'avez entendu. Ce qui est valable pour votre égal l'est tout autant pour vous. » siffla-t-elle, arrogante. La remarque confirma son hypothèse. Aussi décida-t-il d'opter pour la franchise sans se soucier de partir sur un débat long de trois heures. Il n'avait de toute façon pas ce temps et préférai l'appliquer pour des personnes à l'écoute et coopératives. « Hum, oui, j'ai vaguement entendu une affaire de fumerie mais je n'en suis pas tout à fait certain. » répondit-il avec une nonchalance insolente, révoltant la Sirène. Oui, ancrant profondément ses iris dans ceux de l'Ondine, il reprit avec plus de virulence « J'ai cependant surtout entendu que vous n'étiez pas des plus agréables avec ce gosse. Laissez-moi l'être autant avec vous. Cette "race inférieure" comme vous aimez à traiter mes pairs ont traversés les Océans et quittés le confort de leurs chaumes pour vous aider. Certains effectuent leurs missions avec exactement la même réticence que vous avez à accepter notre présence sans dire mot cependant alors que vous coulez encore nos navires, car ils sont redevables à votre peuple. Maintenant ne tienne qu'à vous de rester ici. Nous ne forçons personnes, nous leurs recommandons seulement fortement de se barrer. Seulement, qu'importe que vous soyez simple citoyenne ou Comtesse en ces murs, ne croyez pas que je serai celui qui ordonnera votre sauvetage si vous criez à l'aide lorsque ces monstres marcherons sur la ville. L'hypocrisie est une chose que je tolère difficilement. ». Il commença à lui tourner le dos avant de finalement conclure avec un rictus moqueur « Et puis de toute façon, qu'est-ce que des êtres inférieurs pourraient faire pour vous aider ? ». Enfin il s'éloigna, délaissant la fille des Océans où il l'avait trouvé. À plusieurs reprises elle avait tentée de lui reprendre la parole. Il ne lui en avait jamais laissé l'occasion, l'abandonnant sur un silence frustrant.

Dans l'une des artères principales, Maximilien avait le regard rivé vers l'extérieur. Ça allait trop lentement à son goût. Si l'évacuation n'allait pas plus vite, ils se retrouveraient coincés dans la ville entre la mer et les Zihaags. Ce ne fut cependant pas les titans qui firent les premiers dégâts. Ce furent d'animaux que la ville se retrouva assiégé tandis qu'une tempête d'éléments se déchaînait dans la grande avenue. Il lui fallut du temps pour reconnaître celui caché derrière l'événement. « Max ! Qu'est-ce que c'est ?! Je croyais que c'était contre des Zihaags qu'on devait se retrouver ? » - « Si. Je ne suis pas persuadé qu'eux soient dangereux en vérité. » répondit l'Obstiné en emmenant la Recrue dans une rue perpendiculaire pour être à l'abri du déchénement des Evershas. « Tiens, garde le pour te protéger du groupe, toi et ceux cherchant à atteindre la sortie. » fit-il en se défaisant de son bouclier pour le tendre à son cadet. « Et toi ? » - « On va tester la résistance de ces machins. » rétorqua-t-il avec une œillade derrière lui tandis qu'il effectua un mouvement de ses ailes.
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