Les visions des Zihaags déferlant sur les côtes et des habitant.e.x.s massacré.e.x.s se bousculaient avec celles de la ville paisible. Enlever ce collier n’avait peut-être pas été la meilleure idée qu’avait pu avoir Daé, mais c’était chose faite. Il survola rapidement le parc et en fit plusieurs tours. Clairement la tâche n’allait pas être facile, mais il se rendit compte qu’un levier allait être utilisable s’il jouait bien son jeu. Celui du divertissement. Les masses étaient très clairement ici pour passer du bon temps, se détendre, mais ne rechignaient jamais à une partie de cartes, à une discussion, à une promenade, bref, iels avaient un grand besoin de divertissement. Il suffisait de leur faire miroiter quelque chose qui les intéresserait et le tour devrait être joué.
Le Rehla se rendit à son point de rendez-vous et se sentit trembler et suer à l’idée d’être à nouveau confronté à cette si étrange configuration de corps en présence. Celui d’Adriän et celui de Sam. Ces corps dont il avait rêvé. Il les regarda en train d’accomplir leur tour de reconnaissance et, tout en espérant qu’ils ne s’en rendent pas compte, décida de leur laisser un mot et de commencer à laisser traîner la rumeur imminente d’un événement en dehors de la ville.
Un papier griffonné avec ce qu’il comptait faire, pas d’explications et une prière pour que ces trois ne se recroisent pas trop vite et Daé partit discrètement dans la partie la plus éloignée du parc.
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“Si si ! J’insiste ! Vous verrez, en plus le feu d’artifice représentera toute la ville et il y aura une grande tombola ! Je vous assure ! Après….si vous ne voulez pas, vous pouvez rester là hein...c’est juste que comme c’est une fois par siècle.”
La famille du peuple de la mer hésita en voyant le Rehla partir et aller l’annoncer à un autre groupe et les premiers mouvements commencèrent à se créer. Non pas grâce à la présence du Rehla, mais bien grâce à sa magie et à ce sentiment de joie avec lequel il avait réussi à faussement se reconnecter l’espace d’un instant. Faussement, car depuis quelques temps ce n’était plus le sentiment le plus présent de sa vie, mais c’était devenu...un outil de travail bien pratique. Le Rehla ne prit même pas le temps de regarder ce que faisaient ses deux acolytes. “Daé !” La voix de Geralt venait de résonner dans sa tête, il se retourna pour le chercher puis comprit avant même que ce dernier ne continue. “L’attaque va arriver plus vite que prévu. On n’a pas vraiment compris pourquoi, mais tant pis. On a deux personnes qui sont en train de réaliser un plan d’urgence, rejoins les.” “Mais...je suis pas plus utile sur le terrain qu’à coordonner ?” “Crois-moi, dans quelques années, tu seras content de savoir comment coordonner des opérations.” Il rit à moitié et le lien se rompit.
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Quelques minutes plus tard, à courir à travers une ville qui ne comprenait pas ce qui le rendait si pressé et il était devant une carte aux croix rouges déroulée sur une table. Deux personnes qu’il avait déjà rencontrée sans pour autant savoir mettre un nom sur leur visage étaient à ses côtés et d’autres Rehlas étaient en train d’affluer. Essentiellement des Destaty, quelques Caeli. Geralt de Luhcil entra dans la pièce quelques minutes après tout ce monde : “Adelphes, l’attaque est finalement prévue pour dans quelques heures. Plusieurs peuples nous ont rejoint, même certaines combinaisons diplomatiques...étranges. Enfin, veillez à ne pas attaquer ou faire attaquer les Evershas. Nous allons faire en sorte que le peuple Nain, Humain et Magicien se préparent avec elleux à les accueillir. Que vos troupes accélèrent et on met à exécution ce plan.” Il pointa la carte. Les Rehlas habituellement si aérien.ne.x.s et libres se tendirent soudain et régnait une ambiance presque militaire dans la pièce, une ambiance que Daé n’avait encore que peu vu de sa vie parmi son peuple. “Rompez.” De Luhcil et trois Rehlas disparurent immédiatement, Daé envoya Mobile porter le message d’accélérer à Sam et à Adriäan et se tourna vers celui qui semblait avoir tracé les lieux stratégiques sur la carte. “En quoi je peux vous être utile ?”
Encore quelques visions. Il ne souriait plus.
HRP
Le moment de l'attaque se précipite, tout le monde est gaiement prié d'accélérer par plus ou moins qui vous voulez d'une manière ou d'une autre ! Daé rejoint Babelda et Andreï et envoie un message à Sam et Adriäan. Les armées et soldat.e.x.s d'autres peuples sont aiguillés vers les lieux où les Zihaags vont arriver et la population commence à s'évacuer !
Le 30 juin je posterai ce qui se passera en fonction de où vous vous êtes posés, de ce qui a été évacué et tout et après vous pourrez réagir à l'attaque si vous voulez hors du barème des gains hihi !
742 mots
Invité Invité
Mar 29 Juin 2021, 23:38
Invasion
Mais qu’est ce que je fous là ? C’était la question que je me posai depuis que l’énergumène aux cheveux d’argent avait réclamé ma présence à ses côtés.
Tout avait commencé plusieurs semaines auparavant à Megido. Je rentrais d’une longue et ennuyeuse conférence abordant des principes politiques et économiques à se tailler les veines ; une obligation à laquelle m’avait contraint le vieux croulant qui s’occupait de mon éducation - un homme plus ridé qu’un chou-fleur et bien plus odorant qu’un poisson en plein soleil. Il avait fait preuve de bien plus d’ingéniosité que d’habitude, car je n’avais pas réussi à lui fausser compagnie avant l’interminable session de questions et réponses. Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque je revins chez moi, la tête polluée par cet interminable discours à propos de la monnaie et du trésor publique. Je m’imaginais déjà au coin du feu, à feuilleter le chapitre sur les civilisations antiques de mon encyclopédie - un domaine qui me passionnait bien davantage que la Chose Publique. Mais les événements prirent une tournure bien différence de celle à laquelle je m’attendais.
Lorsque je poussai la porte de la maison, j’aperçus ma mère plongée dans une discussion avec l’homme qui répondait au nom de Daé. Je crus d’abord qu’il s’agissait d’une nouvelle conquête visant à remplacer mon père - ce qui aurait été un choix très discutable - mais il n’en était rien. J’ignore comment ils étaient entrés en contrat, j’ignore encore davantage ce qu’ils s’étaient dits, mais lorsque ma génitrice m’adressa la parole, ce fût pour m’inviter à faire mes bagages : je devais partir sur le champs, afin de poursuivre ma scolarité au sein de l’Université de Lua Eyael - une ville dont je n’avais jamais entendu parlé. Je montrai toute la mauvaise grâce du monde face à cette nouvelle même si, il fallait l’avouer, je rechignai davantage à partir par principe que par réelle volonté de rester. Je leur reprochai d’avoir décidé pour moi sans même prendre le temps de me consulter auparavant ; c’était quand même une décision capitale qui façonnerait la suite de mon avenir, et j’estimais avoir mon mot à dire. En vérité, pourtant, je ne leur en voulais pas le moins du monde. J’étais réellement impatient de quitter cette ville que je connaissais par coeur et de découvrir tout une nouvelle cité ainsi que son histoire, ses habitants, son architecture et ses coutumes. Mais ce qui me faisait trépigner de curiosité, c’était de parcourir cette université, et de m’approprier le savoir qu’elle aurait à m’offrir - la partie qui m’intéressait, bien évidemment.
Mon enthousiasme était masqué derrière une moue boudeuse tandis que je suivis mon nouveau tuteur à l’extérieur de la maison. Je traînais les pieds à sa suite dans le dédale des rues de Megido, jusqu’à ce que nous passions les portes de la ville - et que je fus convaincu que ma mère n’apprendrait jamais au combien j’étais surexcité. Mais mon engouement face à ce nouveau départ disparut bien vite. Mon chaperon était un type bizarre, à la limite du dérangé, - et un homosexuel par-dessus le marché. Je n’appréciai pas trop ses manières et encore moins de me retrouver seul à seul avec lui - de peur qu’il me fasse des choses. Aussi, avais-je pris la résolution de le castrer au moindre geste suspect ; comme le dit l’adage : mieux vaut prévenir que guérir.
Cette nouvelle vie était un véritable enfer pour moi. L’homme me bassinait avec des histoires farfelues auxquelles je refusais de croire. Pis, je n’avais pas encore eu l’occasion de franchir les portes de l’Université qu’il m’avait promis que je me retrouvai embarqué dans une expédition débile. L’hurluberlu avait rêvé d’une attaque - il avait sans doute trop picolé la veille au soir avant de s’endormir - et il avait réussi à convaincre cette ville de cinglé de dépêcher des équipes de prévention sur les lieux de ce soi-disant futur massacre. C’est ainsi que j’avais été - au même titre que bien des citoyens de Lua Eyael - réquisitionné pour aider à l’évacuation de cette cité emprise à un pseudo danger. Je ne pouvais pas concevoir que l’on accordasse autant de pouvoir aux paroles d’un illuminé. Pour moi, personne n’était en mesure de connaître l’avenir. Rien n’était écrit et tout restait à tracer. C’était une certitude à laquelle j’avais adhéré depuis longtemps, un fondement sur lequel s’appuyait toute mes croyances. J’étais certain que rien n’y personne ne pourrait jamais le remettre en cause.
Si j’étais conscient que cette excursion n’était qu’une pure perte de temps, je constatai qu’elle serait pour moi l’occasion de voyager. Je me regroupai sous les ordres de ceux qui nous encadraient dans l’une des tours de Lua Eyael afin que nous nous fassions téléporter en plein coeur de Port Diraella. Nous débarquâmes en début d’après-midi par une belle journée. Au coeur du ciel azur, le soleil brillait de mille feux, reflétant son éclat dans l’immensité océanique, sous un tapis de joyaux étincelants. Ceux qui avaient été dépêchés dans la cité portuaire se dispersèrent rapidement dans les rues, et je me retrouvai bientôt à parader avec mon tuteur - un jeune garçon sur nos talons.
« Ouais, ouais. On va faire du repérage. » répondis-je de cet air détaché et insolent qui me caractérisait.
En réalité, j’allais me trouver un coin au bord de mer où feuilleter l’Encyclopédie d’Ayduin à la recherche des curiosités locales à visiter. Il pouvait toujours courir pour que je participasse à leur mission de sauvetage ridicule.
Notre chaperon venait à peine de nous abandonner que l’autre s’adresse à moi.
« Hein ? Euh… Ça dépend. »
Sa voix était tellement douce et empreinte d’innocence qu’on eût dit celle d’un enfant. Je l’observai un instant avec curiosité. Il paraissait trop sage pour être de ce monde - et il irradiait de lui une sorte de bienveillance naturelle.
« On peut faire un bout de chemin ensemble si tu veux… Mais je pense qu’à un moment donné il faudra se séparer pour… couvrir plus de terrain. » - Ou plutôt pour qu’il ne m’enquiquine pas pendant mes recherches.
« Ouais, moi aussi c’est la première fois que je viens ici… Ca à l’air sympa comme endroit, tu trouves pas ? Et par rapport à ton autre question… On va dire que je préférerai ne pas le connaître. Il est un peu bizarre si tu veux mon avis. Enfin, je le connais que depuis quelques jours, mais je suis plutôt bon pour cerner les gens - je suis un Orisha - et lui, je le sens pas. »
Je n’avais jamais remis en cause mes origines ou mon identité. A cette époque, il était inconcevable pour moi que je ne fus pas celui que je pensais être.
« Moi c’est Ahdriàan, poursuivis-je. On peut dire que c’est ma première mission aussi. Enfin, ça m’intéresse pas trop ce genre de chose tu sais. »
Le temps de la discussion, nous avions parcouru quelques centaines de mètres. Nous étions désormais dans le quartier des docks, non loin du port. J’avais repéré en contrebas, un peu plus loin, un endroit tranquille pour m’adonner à mes activités, à l’ombre d’un grand voilier.
« Je te propose que nous nous séparions ici. On n’a qu’à se retrouver ici dans deux heures ? Ça marche ? »
Je partis sans réellement attendre sa réponse ; s’il m’en avait donné une, je ne l’avais pas entendue. Il m’avait l’air un peu bizarre lui aussi. Je finissais pas croire que cette région était peuplée d’étrange énergumène. Mais lui, il avait l’air sympathique et manipulable. Dans le fond, je songeai que je pourrais peut-être en faire quelque chose.
Arrivé à destination, je m’installai confortablement au bord de l’eau, les pieds ballants dans le vite. La brise marine soufflait sur mon visage, draguant les odeurs du large, empreinte d’iode et de sel. Je constatais qu’il faisait bon vivre dans cet endroit. Sur le pont, des marins chantaient des chansons paillardes, tandis qu’ils récuraient le navire, sous les ordres de leur chef d’équipe. Ce n’était sans doute pas le lieu le plus propice à la lecture, mais j’avais appris à faire abstraction de ce qui m’entourait. Faisant fi de toute l’agitation qui régnait aux alentours - luttant contre ce fameux Destin dont Daé me rabâchait les oreilles - je me plongeai dans mes recherches, bien déterminé à découvrir tout ce que Port Diraella avait à m’offrir.
Post Unique - 1375 mots Merci pour l'Event !
Lana Kælaria ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 261 ◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021◈ Activité : En études
Lana serrait les dents. Les rires de Deana et Masha l’insupportaient. Elle avait envie de les étrangler. Dans l’impossibilité d’assouvir ses pulsions, elle imaginait les mille et une tortures qu’elle pourrait leur faire endurer. Leur arracher les écailles une à une, les ongles, les yeux ou les dents. Leur couper les tétons, les doigts, ou la langue. Leur nouer les cordes vocales. Jouer dessus à l’aide d’un archet. Les pincer avec un coquillage. Leur ouvrir le ventre et tricoter avec leurs entrailles. Peu importait : toutes les idées étaient bonnes à prendre tant qu’elles les feraient souffrir le martyr. Elle voulait les entendre hurler et la supplier de mettre fin à leurs tourments. Elle s’y emploierait, lorsqu’elle serait repue de leurs cris et de leurs jérémiades. Elle les ferait si bien disparaître que tout le monde oublierait qu’elles avaient un jour existé. D’elles, il ne demeurerait que leurs gémissements d’agonies ancrés dans sa mémoire. « Ça doit vraiment être terrible d’avoir partagé le ventre de mère avec un tel détraqué sexuel… » Avec une fausse compassion, Deana caressa sa mâchoire du bout de l’index. Si elle l’avait pu, sa cadette l’aurait mordue. Toutefois, il valait mieux ne pas trop la provoquer – leur mère ne tarissait pas d’éloges sur les jumelles, qu’elle désignait comme les meilleures combattantes de la famille. Elle comprenait, aussi, qu’il ne servait à rien de se précipiter dans la violence. Dans les contes qu’on lui lisait jadis, il était souvent écrit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Elle s’y emploierait. Elle attendrait, elle patienterait, elle se languirait. Le moment venu, elle frapperait, et les deux sœurs regretteraient de ne pas avoir été plus intelligentes. « Il paraît qu’on a entendu leurs gémissements de plaisir dans toute la maisonnée. » Le poing de la jeune Kælaria se crispa. Elle fit un effort pour le desserrer. Donner satisfaction à ses sœurs lui aurait trop coûté. Bien qu’elle sût pertinemment qu’elles exagéraient, leurs provocations remuaient chez elle des eaux colériques. « Je n’ai rien à voir avec ça. » finit-elle par lâcher, cinglante. Les deux échangèrent un regard chargé de connivence et sourirent. Bien qu’elles n’eussent aucune connaissance sur le cycle des âmes, elles savaient ce que la gémellité impliquait. La mort de l’un entraînait la mort de l’autre – comme s’ils n’étaient qu’une seule et même personne. « C’est ton jumeau. Tout ce qu’il fait te concerne. » Masha haussa les épaules avec dédain. « Il t’a déjà souillée dans le ventre de mère, mais si tu veux qu’il continue encore maintenant, libre à toi. » Lana fronça les sourcils. « Ce n’est pas de ma faute ! Vous êtes… vous êtes aussi viles que des murènes ! » s’exclama-t-elle. Ses deux aînées s’esclaffèrent. Elle sentit la honte colorer ses joues. « On voulait juste t’aider, mais si tu le prends comme ça… » D’un même mouvement, elles se détournèrent et, sans un regard en arrière, s’éloignèrent. Une nouvelle fois, l’adolescente se sentit sale et écœurée par elle-même.
La fébrilité faisait trembler Kiara. Un malaise la rongeait. Lorsqu’elle entra dans la salle à manger, un drôle de ressenti s’empara d’elle. Ses parents, face à face, parlaient à voix basse. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » demanda-t-elle aussitôt. « Viens. » lui intima sa mère. La Rehla s’approcha. Ici, ils jouaient tous un rôle. En public, son père s’effaçait au profit de son épouse. Chacun pensait qu’elle dirigeait la maisonnée d’une main de maître. Diplomate, elle rayonnait par son éloquence et son charisme. Dans l’intimité de leur foyer, la complicité de ses parents ressortait et ils se traitaient comme des égaux. Avant qu’ils ne lui fissent part de sa véritable nature, ils jouaient aussi un rôle devant elle. C’était presque déstabilisant de découvrir un pan de la vérité concernant leur relation. Ils avaient l’air de s’aimer et de se respecter profondément. Comme si les hommes et les femmes étaient égaux.
L’adolescente s’approcha et prit place à table. Tour à tour, elle regarda son père et sa mère. « Quelque chose va bientôt se passer. » Elle haussa des sourcils curieux. « La nouvelle Sin Luxinreis a eu une vision durant laquelle Port Diraella était ravagée par des Zihaags. » Kiara fronça les sourcils. « C’est quoi, des Zihaags ? » Son père posa sa main sur la sienne. « Ce sont des monstres humanoïdes qui dévorent les gens. Si la cité est habitée, ils viendront s’en prendre à la population. » Les yeux écarquillés, le cœur battant de peur, elle regarda chacun de ses parents. Les visages de Lana, d’Adriæn et de Læn, dont elle avait beaucoup rêvé ces derniers temps, s’imposèrent à elle. Elle ramena vers elle la main que tenait son paternel. « On ne peut pas laisser tout le monde mourir ! » - « Non. Et on va agir. Notre souveraine nous a investis de cette mission. » - « Mais comment on peut faire ? » - « Il faut inciter les habitants à quitter la ville. Ta mère et moi allons nous y employer, comme beaucoup d’autres membres de notre peuple. » - « Il y a d’autres Rehlas ici ? » - « Beaucoup vont venir. » Elle n’en connaissait pas d’autres que ses parents. Sa nation était pour elle un monde mystique et quasi inatteignable. Le fait qu’elle allait bientôt la côtoyer la plongeait dans un état d’excitation et d’angoisse mêlées. « Je dois prévenir Lana. » dit-elle. Aucune émotion particulière ne passa sur le visage de ses géniteurs. Pourtant, ils savaient. Ils avaient vu. Des possibilités et des réalités futures. Ils avaient toujours su que Lana Kælaria ferait partie de la vie de leur fille. « Tu ne peux pas lui dire. Si tu partages ce que tu sais… » Kiara secoua la tête. « Je sais. Les secrets doivent rester des secrets et il faut préserver la véritable ligne du Temps. » Un concept au demeurant particulièrement flou à ses yeux. « Mais il faut que je l’attire en dehors de la ville. » - « Je préférerais que tu t’en ailles dès maintenant. Ce serait plus sûr. » - « Je ne vais quand même pas partir comme une fugitive ! » - « D’autres se chargeront de prévenir tes amis. » - « Non ! Moi aussi je fais partie du peuple des Rehlas, moi aussi j’ai le droit de participer à la mission qu’on nous a confiée ! » Parfois, on ressent des choses contre lesquelles on ne peut aller, même en sachant comment tout doit se dérouler. Ses parents n’avaient pas envie de la mettre en danger. Mais l’un comme l’autre avait perçu que la probabilité la plus grande était qu’elle leur désobéît. Ils échangèrent un regard entendu. Puis, la mère se redressa et, bien que toujours assise, la fixa de toute sa hauteur. Son regard noisette la pénétra avec intensité. Si elle n’avait rien dit, cette simple force l’aurait sans doute fait changer d’avis en moins d’une seconde, au moins pour un temps. « Très bien. Mais prends ça. » Dans sa main, un compas de navire apparut. « Ça te permettra de te téléporter. Ne l’utilise qu’en dernier recours. » Normalement, elle ne devrait pas avoir à en user. « Merci. » L’adolescente se leva, attrapa l’objet, enlaça chacun de ses parents, et partit sans rien avoir avalé.
« On devrait faire un truc, pour te changer les idées. » - « Trouver mon frère et le castrer ? » Ce qu’il s’était passé lui était peut-être d’autant plus pénible qu’elle en avait rêvé. L’un de ses songes lui avaient fait voir les deux hommes qui s’embrassaient. Kiara y était aussi présente. « Ce n’est pas exactement à ça que je pensais… » - « Et à quoi, alors ? » Son ton exécrable aurait donné envie à plus d’une personne de la gifler, mais son amie, comme par miracle, le supportait. « On devrait partir. » - « Partir ? » - « Oui ! Prendre une destination au hasard, et s’en aller ! » Un sourire enthousiaste enjolivait la figure de la Rehla. En réalité, son estomac était perclus de crampes. « Tu veux aller dans le monde des Gaelyan ? » Le dégoût et l’horreur qu’elle lut sur le faciès de Lana lui firent peur. Elle allait dire non. Elle allait dire non, et à partir de là, son plan échouerait. Comment insister pour qu’elles s’en allassent sans paraître suspecte ? Lui proposer d’aller à la Cité Engloutie, peut-être ? Découvrir le monde était l’un de ses désirs personnels. Puis, elle vit la Kælaria plisser les yeux, et l’espoir lui revint. « D’accord. » - « C’est vrai ? » - « Oui. » Un sourire ourla les lèvres de l’Ondine. Pas besoin d’être une Rehla pour deviner qu’elle avait une idée derrière la tête, mais peu importait à la fille aux cheveux blancs. « Ce sera sans doute une bonne expérience. » - « Chouette ! Allons vite au port ! » Elle lui attrapa la main et l’entraîna derrière elle. Sauvées.
Message unique – 1516 mots
Note : Lana et Kiara s'en vont avant tout le bazar avec les Evershas, les Zihaags, etc. (parfois, je préserve mes personnages, sisi)
Merci beaucoup pour cet événement, Daé
Daé Miirafae ~ Rehla ~ Niveau IV ~ ◈ Parchemins usagés : 757 ◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
La phrase était venue de nulle part, mais avait arrêté toutes les conversations dans le proto-quartier général qui s’était créé dans une des maisons de la Ville. Personne ne dit rien, mais tout le monde disparut d’une façon ou d’une autre. Tout le monde sachant très bien ce qu’iels avaient à faire. Daé en fit partie, il sauta de la fenêtre et déploya ses ailes grises laissant voleter quelques plumes derrière lui. La magie qui l’entourait lui fit arborer des vêtement plus adaptés à ce qui l’attendait maintenant. Une tunique, bleu nuit, proche du corps, avec une ceinture argentée et nouée avec rigueur à hauteur de la taille. Il n’avait pas d’armes, si ce n’était ses visions. Les quelques dernier.ère.x.s habitant.e.x.s de Port Diraella purent observer plusieurs membres inconnus de leur ville foncer en direction du Port d’où l’on entendait les monstres de muscle arriver. Si les habitant.e.x.s regardaient bien, iels pouvaient voir que touxtes ces inconnu.e.x.s portaient quelque part un symbole de la Lune Blanche plus ou moins visibles. Mais les fuyards avaient d’autres chats à fouetter. La panique commençait à se faire sentir alors que l’évacuation n’était pas tout à fait terminée. Daé lança quelques ordres basés sur ses visions à son passage et aperçut au loin la menace invisible contre laquelle se battaient les peuples réunis depuis des jours maintenant. Ce n’étaient pas des géants, mais bien plus que ça. Des montagnes de terreur qui avançaient, calmement et qui s’apprêtaient à tout détruire sur leur passage. Les quelques personnes qui étaient restées au port ne criaient plus, tétanisées qu’elles étaient par les monstres. Les Zihaags. Une dizaine de Rehlas volaient au côté de Daé comprenant bien qu’il fallait absolument sauver le plus de monde possible. Il avait existé, dans l’histoire du Temps, des moments où les Rehlas devaient commettre des génocides, mais ce n’était pas un de ces moments-là, les gens ne voyaient pas qui iels étaient, si ce n’est peut-être d’anonymes héro.ïne.x.s. Les extérieurs de la Ville fuyaient encore plus loin, coordonnés par des forces inter-peuples qui semblaient être rodées. Tout en volant Daé eut une pensée furtive, la beauté et la puissance du Destin et de Phoebe, de la Sin Luxinreis, qui avait réussi à rassembler les peuples magiciens, humains, nains, sirènes, evershas et d’une certaine manière sorcier - même si la présence de celui qui occupait le rôle d’Empereur Noir n’était pas à proprement parler quelque chose d’excitant étant donné qu’il traînait dans tous les replis étranges de la Ligne du Temps depuis un moment.
Le Rehla fut sorti de ses pensées par une main immense, qui faisait peut-être trois mètres de large qui se dirigeait vers lui. Il tenta de l’éviter, mais trop tard. Une de ses ailes fut touchée, il ne réfléchit pas et en fit sortir une autre, cette fois entièrement noire et continua son chemin, une aile bringuebalant derrière lui. Il n’avait pas le temps de s’attaquer à ces monstres. Il nota d’ailleurs que d’autres, bien mieux armés, que ce soit de par ce que la nature leur avait donné ou de par leurs armes de fer étaient en train de s’occuper de la défense. Serpentant entre les Zihaags, il arriva enfin là où il savait qu’il devait être à ce moment. Autour de lui, le Port ressemblait plutôt à un enfer qu’à autre chose, les Zihaags étaient plus d’une dizaine, mais Daé savait qu’il ne mourrait pas aujourd’hui. Il ne l’avait pas vu en vision, mais n’en avait pas envie. Il évita un pied immense qui s’abattit sur ce qui était alors une auberge, heureusement vide et arriva devant celui qu’il cherchait. Un flash fugace, Sam était sauf. Parfait, il n’aurait pas besoin de s’occuper des deux. Face à lui, Ahdriàan était en train d’essayer de fuir. Passant au vol, Daé l’attrapa par le col et le serra contre lui avant de partir. Le même pied que celui qui avait tout à l’heure détruit l’auberge sembla essayer de les écraser, mais le corps de Daé se distordit épousant parfaitement son contour. Il lança Ahdriàan dans les airs un instant avant de le rattraper et de partir. Ils étaient les derniers de la côte. Le Rehla vola à tire d’aile en direction de l’extérieur alors que les forces réunies des peuples présents étaient en train de faire tomber les premiers Zihaags.
Au dehors de la ville, les évacuations avaient finalement été organisées. Daé se posa, quelqu’un lui proposa de soigner son aile blessée, mais il renvoya cette personne d’un geste de la main en se retournant vers Ahdriàan. “Abruti.” Il le regarda avec mépris. Il était rare que le Martyr de la Lune ressente de la colère, mais les actions de celui qui l’avait accompagnée avaient été bêtes du début à la fin. Il n’avait pas suivi les ordres, n’avait pas conscientisé sa place dans la Ligne du Temps, n’avait pas réalisé le rôle de son peuple, bref, n’avait rien compris, alors que touxtes ses adelphes avaient mis leur vie en jeu et s’étaient arrachés à la tâche pendant des jours. Il n’avait rien envie de lui dire de plus et se détourna.
Il entendit la voix de de Luhcil dans sa tête alors qu’il essayait de retrouver les siens. “Rehlas. Notre mission ici est terminée. Les autres peuples finiront le reste. Rentrez.” Sans un mot, la majorité des Rehlas présents se téléportèrent, se transformèrent ou disparurent. Ne laissant jamais savoir aux habitant.e.x.s de Port Diraella qui avait fait en sorte qu’iels vivent quelques instants de plus.
HRP
L'attaque est là et à pile 10 participations, toute la ville est évacuée ! Les Rehlas PNJ et Daé vérifient que ça évacue et se tirent comme des mal-propres laissant les peuples présents avec les Zihaags restants. Si vous voulez gaiement poutrer du Zihaag ou vous plaindre du destin, le sujet est à vous!
Merci d'avoir participé à mon premier évent huhu !
1000 mots
Babelda ~ Rehla ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 772 ◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
La sentence était finalement tombée. Ils étaient là. La fin approchait. Babelda sentit son corps se tendre, son ventre se tordre, sa gorge se serrer. Ses mains se fermèrent en poings et, instinctivement, elle releva le regard vers son partenaire. Le moment décisif était enfin arrivé. Le regard émeraude de la Rehla toisa les visages de ses compatriotes. Ce qu'elle y trouva la surpris légèrement. S'il y en avait qui, comme elle, laissaient leur inquiétude se peindre sur leurs traits, d'autres arboraient au contraire des mines fières, déterminées, soulagées. D'autres esquissaient même des sourires. La fausse magicienne fronça les sourcils. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce qui pouvait donner naissance à ces expressions : ils avaient essayé. Ils avaient fait de leur mieux pour préserver les vies. Il était rare de pouvoir intervenir sur des événements d'aussi grosse ampleur. L'opportunité leur avait été donnée et ils étaient fiers, tous, d'avoir pu prendre part à cette aventure. Peu importait, finalement, de la finalité de l'attaque. Chacun avait fait en sorte d'agir et, désormais, les cartes n'étaient plus entre leurs mains. Le Destin reprenait peu à peu son emprise sur chacun d'eux, et tous s'y soumettaient volontiers, se délectant par avance de la prochaine action qu'ils pourraient influencer aussi drastiquement. C'était un avant goût. Un appel qui résonnait en chaque âme. Une liberté éphémère sur les lois impitoyables du Destin.
« Il faut y aller. » La Caelli releva la tête vers Andreï. Il avait raison. Grâce à l'aide de Daé, le duo avait pu avancer et désigner les meilleurs lieux pour établir les portails. Ils les avaient préparé en amont : ne restait désormais plus qu'à les activer. La jeune femme acquiesça puis, tandis que les autres prenaient leur envol ou se répandaient dans les rues pour distribuer les dernières mises en garde. Babelda, elle, se dirigea vers une pièce de leur quartier général : derrière la porte, un miroir plein pied. Sans une once d'hésitation, la jeune femme femme s'y enfonça : elle déboucha dans une toute autre salle, à l'autre bout de la cité. La maison était abandonnée, ses propriétaires ayant été convaincus de quitter les lieux depuis plusieurs jours déjà. Sans s'attarder sur la beauté de l'endroit, la Rehla sortit à l'extérieur et utilisa plusieurs rues pour se diriger jusqu'au point de rendez-vous. Là, dissimulés, des cristaux ensorcelés. Fermant les yeux, la jeune femme se concentra et répandit sa magie pour activer le portail. Lorsqu'elle les rouvrit, le pan de mur entre les cristaux avait été remplacé par un étrange tourbillon de lumière bleue. Quelques passants l'observaient étrangement mais bien vite, leur attention fut détournée. Au loin, on apercevait les figures menaçantes des Zihaags. Quelques cris résonnèrent dans le lointain tandis que les monstres commençaient à attaquer la cité, répandant le chaos et la panique. « Vite ! » s'écria la Tilluiel. « Utilisez ce portail ! Il vous conduira en lieu sûr ! » Lua Eyael. De l'autre côté, des membres de leur peuple avaient été missionnés pour prendre en charge les rescapés déboussolés. Malheureusement, sa voix ne portait pas. Les gens étaient soit trop choqués, soit trop obnubilés par le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. La nomade serra les poings. Elle n'avait jamais été douée pour se faire entendre. Sans ménagement, elle attrapa le premier badaud et le força à se tourner vers elle. « Vous devez m'aider, tout le monde est en danger ! Ce portail : il vous conduira loin d'ici, en lieu sûr. Aider-moi à faire passer d'autres personnes ! » ordonna-t-elle, insufflant dans ses paroles une pointe d'appréhension, comme pour souligner l'urgence de la situation. L'homme acquiesça et se mit en mouvement. Babelda réitéra l'opération sur plusieurs passants.
Le cri singulier du Simurgh fit relever la tête à la secouriste. Son visage se fendit d'un sourire. « Saṭāra » héla-t-elle. L'oiseau divin l'aperçut et dessina un grand arc de cercle pour faire demi-tour, avant de se poser à ses côtés. Aussitôt, la brune se sentit submergée par de puissantes émotions de soulagement, mais également de nervosité. Avec un sourire désolé, elle flatta l'encolure de son compagnon. « Je sais ma belle... Moi aussi j'ai peur. Mais ne t'en fais pas. Nous serons loin avant que ces monstres arrivent jusqu'ici. » promit-elle tout en montant sur le dos de sa monture. Aussitôt, l'ailée pris son envol. Il restait d'autres portails à activer avant de pouvoir s'enfuir.
797 mots Babelda active les portails, en voyageant sur son Simurgh. Elle s'en ira avant que les Zihaags arrive jusqu'à elle. Les portails se désactiveront seuls par magie. Merci encore pour cet event. <3
![[Event] - Invasion - Page 2 3](/users/3014/30/04/80/smiles/3.gif)
Mais qu’est ce que je fous là ? C’était la question que je me posai depuis que l’énergumène aux cheveux d’argent avait réclamé ma présence à ses côtés. 
La fébrilité faisait trembler Kiara. Un malaise la rongeait. Lorsqu’elle entra dans la salle à manger, un drôle de ressenti s’empara d’elle. Ses parents, face à face, parlaient à voix basse. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » demanda-t-elle aussitôt. « Viens. » lui intima sa mère. La Rehla s’approcha. Ici, ils jouaient tous un rôle. En public, son père s’effaçait au profit de son épouse. Chacun pensait qu’elle dirigeait la maisonnée d’une main de maître. Diplomate, elle rayonnait par son éloquence et son charisme. Dans l’intimité de leur foyer, la complicité de ses parents ressortait et ils se traitaient comme des égaux. Avant qu’ils ne lui fissent part de sa véritable nature, ils jouaient aussi un rôle devant elle. C’était presque déstabilisant de découvrir un pan de la vérité concernant leur relation. Ils avaient l’air de s’aimer et de se respecter profondément. Comme si les hommes et les femmes étaient égaux.
