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 [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Ven 15 Oct 2021, 19:12

[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 17 Ebtl
Les Portes III
Pièces une & dix



Lentement, Astriid porta une main à sa tête. Chaque son l'assourdissait, chaque couleur vibrait sur ses rétines sensibles. La sensation était similaire à celle qu'elle éprouvait lorsque enfant, elle s'amusait à retenir son souffle le plus longtemps sous l'eau. Elle sentit vaguement qu'on la redressait et elle reconnut le jeune Magicien en levant les yeux vers lui. Son souffle resta bloqué dans sa poitrine, oppressé par le soulagement qui déferla en elle en le trouvant sain et sauf. Ses paupières papillonnèrent et elle s'appuya sur son bras autant pour s'assurer qu'il n'était pas une cruelle hallucination de son esprit que pour chasser son étourdissement. Enfin, un sourire ravi germa sur ses lèvres. Elle ne constatait aucune blessure immédiate et elle le rassura. «Mais oui, je vais bien. C'est plutôt à moi de vous poser la question. Vous êtes tombés et j'ai cru que... J'ai eu peur que...» Se fourvoyait-elle ? Étaient-ils morts ? Les mots restèrent agglutinés dans sa gorge. Comme un cauchemar qui se répétait, la scène se rejouait en boucle dans sa tête. Elle revit l'expression vide de leurs visages, elle les revit s'effondrer soudainement sous ses yeux horrifiés. Une peur panique lui avait tordu les boyaux jusqu'à ce que ses propres jambes ne cèdent sous elle, son coeur rigidifié par un grand froid qui l'avait engloutie et elle avait abandonné son équilibre au sol et son esprit dans une inconscience bienvenue. Sur son visage encore pâle, ses tâches de rousseur étaient à peine visibles mais l'Elfe se sentait redevenir peu à peu elle-même. «Vous êtes là alors n'en parlons plus.» Elle se tourna vers Dastan. «Tu as grandi.» Observa-t-elle. Mais il n'y avait pas que ça. Il était comme le gâteau qu'elle préparait avant d'être téléportée ici, et sa fragrance lui donnait envie de céder à nouveau à la gourmandise. Perplexe face à ses propres envies et à son imagination qui s'emballait, elle resta figée jusqu'à ce que le dernier prenne la parole. Il ressemblait trait pour trait à Lucius, à la différence de la couleur de ses yeux et du sang qui tâchait ses vêtements. Son regard s'attarda dessus. Il semblait exempt de blessure et Astriid en conclut que ce n'était pas le sien, sans savoir si c'était une bonne chose ou non. «Des énigmes ?» Releva-t-elle, ses prunelles brillant avec intérêt. Il avait l'air de savoir ce qu'ils devaient faire et elle se laissa entraîner vers la porte. «Oui, ça va mieux, merci.» Elle réalisait qu'elle ne connaissait pas son nom. «Vous avez dû l'entendre déjà mais je m'appelle Astriid. Et vous ? Vous êtes le frère de Lucius, non ?»
La Sylvestre écouta ses explications en promenant un regard curieux sur la salle dans laquelle ils venaient de pénétrer. Vaste mais chaleureuse, elle exposait ses richesses dorées à ses yeux émerveillés. Chacun des murs étaient décoré de fresques sauf un qui formait un escalier encadré par deux cascades. C'est vers le bassin en son centre qu'ils se dirigèrent. «D'accord.» Répondit-elle simplement. Elle ne cherchait plus à comprendre et il en savait plus qu'elle de toute façon, elle n'était pas à même de pouvoir le contester. Il ne lui plaisait pas particulièrement de se mettre nue devant eux mais elle se baignait souvent avec les autres Elfes lors de son voyage et avait appris à composer avec sa pudeur. Son regard se tourna vers Érasme qui s'était déjà mis à exécution en allant dans le bassin avec une expression qui donnait l'impression qu'on allait le mettre à mort, puis vers les deux autres. «Ne faites pas cette tête, vous rendez ça bizarre.» Les morigéna-t-elle en riant avant de se tortiller pour faire passer sa robe par dessus sa tête. Cette pièce était un havre de paix et de bien-être qui était plus que bienvenu et dont ils devaient profiter tant qu'ils pouvaient car la suite serait nettement moins plaisante. La gêne et la pudeur lui paraissaient futiles quand elle songeait aux suppliciés au sort peu enviable qui se trouvaient derrière la porte à quelques pas seulement d'eux, ils n'avaient pas le loisir d'être timides. Leurs lamentations sourdaient encore à ses oreilles et elles les chassa d'un mouvement de la tête. Elle n'y pouvait rien pour le moment, si ce n'était d'exécuter le rituel. Et pourquoi se priver de le faire dans la bonne humeur et entourée d'amis ?
«Attention, j'arriiiiiive !» Son vêtement avait à peine rejoint le sol que, les fesses à l'air, l'Ygdraë s'élançait vers le bassin en courant. D'une ultime poussée, elle se projeta en avant, les bras écartés comme un oiseau avant de se recroqueviller sur elle pour atterrir dans une gerbe d'éclaboussures. Lorsqu'elle émergea après avoir barbotté joyeusement dans l'eau chaude, ses cheveux humides étaient plaqués sur elle et ne dissimulaient plus de leur masse ses longues oreilles. Elle fit un clin d'oeil espiègle à Érasme qui s'était prit de plein fouet l'attentat aquatique. «Il y a pire comme situation, non ? Tiens, Lucius, tu n'as qu'à te mettre dos à moi le temps que je te lave et ensuite, on échangera.» Le vouvoiement était tombé naturellement, ils étaient trop proches en âge et la situation trop étrange pour y ajouter du formalisme. Elle riva son regard aux deux autres. La tension était tangible entre eux et elle fronça les sourcils. «Si vous vous chamaillez, je vais...» Qu'allait-elle faire exactement ? Les éclabousser ? Tous les deux plus grands qu'elle, elle n'était pas exactement de taille à être réellement menaçante. «Vous ne voulez pas savoir ce que je ferai !» La Sylvestre s'efforça de conserver un air menaçant qui ne faisait que lui crisper étrangement les traits du visage, comme si ces muscles faciaux n'étaient pas habitués à être utilisés à ce dessein. Elle s'empara d'un savon et le frotta entre ses mains pour générer de la mousse.
Peu de temps après, elle frictionnait le dos du Mage avec énergie. Elle l'avait prié de s'agenouiller pour avoir accès à ses épaules. Ses rougeurs l'amusaient mais elle se retint de le taquiner pour ne pas le gêner davantage, elle-même feignait d'être plus à l'aise qu'elle ne l'était réellement et son regard évitait avec soin de tomber sur certaines parties de l'anatomie de ses compagnons. «Si je comprends bien, on est des aventuriers et on doit résoudre des énigmes pour pouvoir changer de pièce ?» La perspective aurait été excitante si elle n'avait pas eu un aperçu de leur prochaine épreuve. «Penche la tête en arrière.» Intima-t-elle à Lucius avant de masser son cuir chevelu. L'Ygdraë en profita pour lui murmurer à l'oreille. «Je ne sais pas si c'était une bonne idée de les laisser ensemble.» Ou peut-être que si. Ils seraient forcés de coopérer, qu'ils se tolèrent était indispensable et le plus vite serait le mieux. «S'il faut les séparer, je me charge de Dastan, il craint les chatouilles.» Et c'était aussi celui qu'elle connaissait mieux entre les deux autres. C'est en tout cas l'excuse qu'elle s'autorisa. Elle se décala sur le profil du Magicien et, après une courte hésitation, elle lui savonna le torse. «C'est rassurant que tu sois là.» Avoua-t-elle. «Tiens, à ton tour.» Elle lui tourna le dos et ramena ses cheveux sur le côté tout en jetant un coup d'oeil à où en étaient les autres. Elle ne put s'empêcher de lâcher un petit commentaire malicieux. «C'est l'eau chaude qui te fait tant rougir, Rouky De ce qu'elle avait constaté, il réagissait toujours aussi vertement aux provocations que lorsqu'il était un bambin aux joues potelées et elle comptait dessus pour détendre l'atmosphère en plaisantant, quitte à se prendre un savon en pleine tête pour son audace. C'était aussi un moyen comme un autre de penser à autre chose qu'aux mains de Lucius sur elle.

Message II | 1391 mots

Spoiler:



[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 17 Aoyv
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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Sam 16 Oct 2021, 20:57



[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 17 Fenu

Les Portes III


Je respirai l’odeur d’Aimé, satisfait du câlin, même si j’aurais voulu plus. Lorsque je vivais la Mue, j’étais toujours dans un état d’hypersensibilité. Je voulais le serrer contre moi, l’entendre me dire qu’il m’aimait et rester avec lui longtemps après l’amour, entre les draps, juste pour le plaisir d’y être. Mon comportement n’avait donc rien à voir avec celui que j’adoptais en temps normal. Je voulais plus, plus de liens, plus de contacts, plus de sentiments. Je voulais qu’on me murmure que l’on m’aimait et, ce, sans que je n’ai besoin de le demander. Et si on ne le faisait pas, je me vexais.

« Oui… »

J’avais répondu sans en être totalement convaincu. La Mue me rendait têtu aussi, colérique même parfois. Je n’avais pas envie que le monde tourne autour de moi. Ils n’avaient qu’à tous se débrouiller. D’un autre côté, si plus personne n’avait besoin de moi, je trouverais quand même le moyen de bouder. Je me sentais dans l’instabilité la plus complète, même après le passage de la magie d’Aimé.

Je jetai un coup d’œil au-dessus de la porte. Pourquoi est-ce qu’on était ici ? Je voulais boire du chocolat chaud et m’étaler dans mon lit, dans une couverture molletonnée et avec lui de préférence. Je désirais poser mon oreille contre sa poitrine pour entendre son cœur y battre, m’endormir là et y rester pour toujours, loin du reste du monde et de ses préoccupations.

« Le sauvetage conduit à la mort de celui qui a osé outrager les Dieux. »

On s’en foutait, non ? Je voulais faire la sieste et puis, les Dieux, s’ils n’étaient pas contents, ils n’avaient qu’à pas être des Dieux.

Je soupirai, bien conscient que mon intellect ne volait actuellement pas très haut. Je me faisais l’effet d’un enfant buté. Je m’en rendais compte, ce qui accentuait d’ailleurs la détestation de moi-même que je ressentais, mais j’étais incapable de m’en détacher. J’avais envie de rester par terre, comme une loque.

Aimé fut remplacé par un autre homme. Je le regardai avec une petite moue de flemme. Il était musclé, et grand. J’étais au sol, ce qui accentuait l’impression. Néanmoins, je me dis qu’il ferait un bon coussin. Entre Kaahl et lui, je serais bien. Avec Laëth également. Non… Si.

Ma surprise me laissa pantois un certain temps après qu’il ait commencé à me porter. J’étais comme une mariée. J’aimais bien. J’entourai son cou de mes bras et portai mon nez contre sa peau. Le reste n’importait plus vraiment et je commençai à lui déposer de petits baisers là, juste en dessous de l’oreille.

« Si je viens étudier la porte, est-ce qu’on pourra aller boire un chocolat chaud avec Aimé après ? Dans mon lit ? »

J’étais peut-être insupportable, absolument pas concerné. La Mue me rendait presque ivre, ivre de bêtise.

« Dessus, je vois : le sauvetage conduit à la mort de celui qui a osé outrager les Dieux. »

Je l’embrassai encore. J’aimais bien cette partie de l’anatomie. Elle était généralement douce. C’était aussi ici que certains mettaient du parfum.

« Tu crois que j’outrage les Dieux si je te fais des bisous ? Tu peux m’en faire aussi si tu veux. D’ailleurs… T’es qui ? »

Je n’étais pas bien farouche. Je me rapprochai encore ou, du moins, en eus l’impression. Dans les faits, j’étais on ne peut plus proche.

« Moi j’appartiens à Aimé ! Mais j’aimerais bien connaître Âmsès. »

Je n’arrivais pas à me reprendre. Je n’en avais pas envie. Heureusement, je n’avais plus ni mal au ventre, ni mal à la tête. J’étais simplement en plein changement. C’était presque la fin mais je n’étais plus vraiment le même. La Mue effaçait ce qui avait existé.

« Tu connais Laëth Belegad ? C’est mon Ange Gardienne. J’aimerais bien qu’elle soit ici parce que je fais preuve de charité et elle serait fière ! »

Un sourire amusé, enfin, se dessina sur mon visage. Ma charité consistait à lui donner de l’amour et des bisous.

« Promis, je n’ai pas bu. »

Je l’avais dit en riant. L’impression d’avoir bu avait supplanté ma mauvaise humeur et je me sentais aussi euphorique que désinhibé à présent. En d’autres termes : pas du tout dans l’ambiance qui m’entourait. Les cris, les odeurs, l’énigme, tout ceci me paraissait secondaire par rapport à mon envie de rester dans son cou pour toujours et d’aller fouiner dans ceux d’Aimé et de Laëth.

« J’aime beaucoup Laëth mais, en même temps, je la déteste. »

755 mots:



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Latone
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Latone
Sam 16 Oct 2021, 22:40




Pour une raison qui lui échappait encore, le trépas du délinquant avait fait disparaître deux autres garçons. S'il avait su, il aurait peut-être été un peu plus délicat. Et si Léto avait pu être aussi plus attentif, il aurait également fait attention à l'éclipse d'une nouvelle arrivante, qu'il connaissait par ailleurs. Mais ceci, nous y reviendrons sans doute plus tard. Pour le moment, c'était les dires de l'homme dans ses bras qui l'interloquaient. Initialement concentré sur le listing des fameuses phrases de la porte, un toucher, doublé d'un souffle chaud, dans son cou l'extirpa de son focus. Le Hǫfðingi posa ses pupilles vaironnes sur le Déchu, qui réitérait le cycle des tentatives de charmes et d'assauts sur sa peau. Au grand dam de beaucoup, dont sa femme, sa chère Milesette, Léto pouvait se montrer assez insensible lorsqu'il n'était pas d'humeur pour les caresses. Non pas que les baisers du Pendragon ne lui prodiguaient aucun effet, mais dans une tout autre situation, peut-être aurait-il cédé. En tout cas, les vaines tentatives d'Adam le firent sourire, à croire qu'il n'était pas le seul détaché dans cette pièce.

" Cela ne me dérangerait pas de boire du chocolat avec vous, qu'importe où. Il chercha le bleuté du regard. On lui demandera après s'il est intéressé. " Il le serait sans doute, ils avaient l'air de se connaître ; malgré tous leurs changements.

Grâce à la coopération du Prince de la Pureté, le Sùlfr commençait à y voir un peu plus clair dans le traquenard de ces enchaînés. Les libérer serait trop facile… tout comme les libérer. Cette pièce, quelle qu'elle soit, testait la moralité de chacun. Aux yeux du Roi, ce n'était pas une question de lucidité qui l'animait – contrairement au Magicien à l'écrasante aura – mais plutôt une méfiance due à l'emprise des Ætheri sur cet endroit ; et plus précisément, la marque du dénommé Âmsès. Léto regrettait beaucoup trop l'absence de Jezekael, son encyclopédie et masseur favoris. Il aurait pu presque soupirer d'embarras si Adam n'avait pas continué de l'interpeller ; mais bon, c'était lui qui le maintenant dans ses bras, aussi.

" Moi ? Il rit, presque candide. Voyons Pendragon, je suis Léto ! Cela se voyait quand même, non ? Quant aux bisous, je pense que vous seriez déjà mort si cela dérangeait qui que ce soit. Après réflexion, le Souverain pourrait tourner cette situation à son avantage. Tu veux que je t'embrasse, Adam ? Murmura-t-il en le fixant droit dans les yeux, le choix du tutoiement loin d'être anodin. En tant que membre du harem, ton devoir est de me satisfaire. Aide-nous à sortir d'ici, d'accord ? " Léto lui faisait confiance, il était efficace.

Le Dasäha'lhm'Melerdi se raccrochait tant à son cou que le Souriant n'arrivait pas à se faire à l'idée de le lâcher. Cela ne le dérangeait pas de toute façon ; si on avait besoin de sa force, il userait tout bonnement de ses pieds. Tout à l'heure, il leur avait prouvé être capable d'annihiler une existence d'une main, même si sa victime se montra bien plus fol à lier que dangereux pour lui.

Une nouvelle fois, son koala attitré l'étonna à la mention d'un nom bien familier. Laëth… Il aurait voulu la revoir. Ils s'étaient tous les deux égarés dans ces dunes à perte de vue, ils avaient vécu ensemble dans cette tribu Humaine. Ils avaient tant partagé. Son départ l'avait attristé, même s'il pouvait la comprendre.

" Moi aussi, j'aime beaucoup Laëth. Laissa-t-il échapper malgré lui. Pourquoi tu la détestes ? À cause de son caractère bougon ? Elle l'amusait tellement, une Ange incroyable. Comment l'as-tu connue ? " Il n'en avait jamais eu mention à Zaowa.

Par les Ætheri, ce Déchu le détournait trop de leurs obligations. Le Hǫfðingi ne pouvait pas se plonger dans le même état, malheureusement. Quoi qu'il en soit, un à un, les éléments commençaient à s'imbriquer au sein du groupe d'aventuriers d'infortune.

" Aimé a raison. Il semblerait qu'il y a plusieurs phrases à regrouper pour comprendre cette énigme. Il leva les yeux au niveau de la porte. Si je récapitule… dans l'ordre comme c'est marqué… Les Âmes de ces prisonniers appartiennent à Âmsès. Nul ne peut les détacher sans en payer le prix. Le sauvetage conduit à la mort de celui qui a osé outrager les Dieux. Une Âme arrachée est une Âme sauvegardée parmi les Vivants. Les tuer il faut, afin que les Âmes puissent reprendre leur voyage. À chaque Âme ancrée, un cadavre à transporter. Il demeura silencieux une bonne poignée de secondes. … Il manque cette phrase. La dernière, nul ne l'avait citée. Nous pourrions deviner sans, bien que le risque persiste. Personne n'arrive à la lire ? " Demanda-t-il en se retournant, les bras toujours chargés.

Aussi vindicatif qu'un juge, l'ocre et l'écarlate s'abattirent un à un sur autrui. Chacun avait participé à l'effort, parfois même deux fois pour une même pièce du puzzle. Sauf une. Son regard vogua de Tekoa jusqu'à celle qui l'accompagnait, celle qui avait ignoré leurs avertissements en dépit du danger avéré. Mais comment lui en vouloir, alors même que le Dieu de la Mort restait pantois face à elle ?

" Circë. Souffla-t-il suffisamment fort pour se faire entendre de l'Ygdraë. Lorsque leurs iris se croisèrent, il fit apparaître ce sourire caractéristique, le sien. Vous avez changé. Pour le meilleur ou pour le pire, il le découvrira bien assez tôt. Votre voyage ne vous a pas fait oublier votre Sùlfr favori, j'ose espérer. Les derniers événements d'Awaku No Hi n'aidaient pas ; de toute façon, comme elle le faisait bien comprendre, elle ne répondait qu'à Raanu. Léto en faisait de même. Je vous en prie, Princesse, sauriez-vous nous lire cette dernière phrase ? " Afin de se rapprocher de la clé.


966 mots (sans les mots de la porte) ~
Léto discute avec Adam et récapitule les éléments qu'ils ont en main. Il invite Circë à lire sa phrase.

Spécialités :
- Agilité : 32
- Force : 67
- Charisme : 50
- Intelligence : 27
- Magie : 35



By Jil ♪
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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Dim 17 Oct 2021, 10:13

Helsinki
Les Portes III
Difficile à dire s'il s'agissait du chaos ou du néant. Dans les deux cas, on pouvait admettre que c'était relativement problématique. Le silence d'Helsinki était autant physique que mental. L'effondrement du Sorcier l'avait laissée bouche bée. En d’autres circonstances, elle se serait révoltée, comme elle venait de le faire avec celui qui venait de trépasser sous ses yeux. Elle aurait crié encore plus fort jusqu’à s’en arracher la gorge et les poumons pour que ce massacre ridicule ne cesse, alors que d’autres autour d’eux tombaient aussi, sans plus d’explications. Mais la voix grave et imposante du Titan l'avait plongée dans cet état d'immobilisme, qui n'était outragé que par les tremblements liés à sa confrontation aux morts. Même son souffle était devenu inaudible alors qu’elle prenait de grandes bouffées d’air pour calmer son cerveau paniqué. Ses yeux étaient remontés jusqu'à ceux de Léto. L’Ange avait adopté un regard défiant, révulsée par ce qu’il venait de faire, en partie indignée par ce qu’il disait – comment pouvait-il lui faire la morale de cette manière ? – mais de qui elle était pourtant incapable de se soustraire. Malgré l’indignation, elle devait admettre qu’il avait raison. Elle avait agi sans réfléchir, un comportement qui s’était montré dangereux jusqu’ici, alors qu’elle se souvenait de la couleur qu’avait pris l’eau du bassin un peu plus tôt. Mais elle avait du mal à avaler la pilule, à accepter le fait que sa morale n’était pas la bonne. Sa gorge nouée plus qu'elle ne l'aurait voulu, Helsinki prit une nouvelle inspiration avant de reculer. Elle reprit une place près de Juvelian.

-J'arrive à lire la même phrase que... lui.

Elle avait désigné le blond du menton. Il la dégoûtait pour tout ce qu'il venait de dire. L'Ange ne l'avait écouté que d'une oreille, mais c'était largement suffisant pour décréter qu'il était monstrueux. Un criminel. Pourtant, il n’en avait pas les airs, ce qui la perturbait assez. La mâchoire crispée comme pour se retenir d’exprimer sa façon de penser, Helsinki se mit à regarder fixement dans une direction, prenant soin d’éviter les contacts avec d’autres personnes, et surtout pas les prisonniers. Son attitude détonait toujours pas mal avec ce qu'on avait pris pour une habitude. On aurait dit qu'à la moindre perturbation, elle allait éclater à nouveau. Qu'elle aurait pu déchoir de Colère. En réalité la pression retombait, mais très doucement. Elle avait besoin d'assimiler. Les mots, les morts, les nouvelles personnes et la nature de leur mission. Chaque expiration lui permettait de décompresser un peu plus.

-Pardon. Elle glissa sa main dans celle que l'Alfar, l'éloigna sensiblement de l'Ygdraë. Cet endroit est en train de nous rendre fous.

Pendant ce temps, le Titan regroupait les phrases que chacun avait pu déchiffrer. Le sens lui faisait froid dans le dos, au point qu'elle doutait de l'avoir véritablement compris. Ce n’était pas possible. Ils ne pouvaient pas les tuer, la dernière phrase devait vouloir dire autre chose, leur donner une piste pour éviter un massacre aussi horrible. Helsinki ne comprenait pas bien cette histoire d'Âmes, mais elle s'en fichait. Ce qu'elle voyait, ce qu'ils avaient devant eux, c'était des êtres humains.

-Je ne peux pas.

L'Ange ne comprenait pas les comportements des autres. Comment pouvaient-ils rester calmes, ou au contraire aussi irrationnels, alors que l'on parlait de prendre des vies ? Le Déchus dans les bras de Léto l'agaçait particulièrement. Était-il si immoral qu’il n’était même pas foutu de considérer cela sérieusement ? Pour se faire masser et succomber aux étreintes, il y avait du monde, mais dès que ça se corsait, on ne pouvait plus compter sur eux ? C’était écœurant. Evidemment, Helsinki ne portait pas ce peuple dans son cœur, mais cet individu les faisait plonger dans son estime. Il était après tout sa première et unique confrontation avec cette race. L’Immaculée s'écarta jusqu'à atteindre un mur, au plus loin des prisonniers, comme pour s’éloigner du supplice qui l’attendait. Elle ne pouvait pas les tuer. Et puis... transporter ? Ses yeux se posèrent sur le corps déjà inanimé de l'un d'entre eux. Frisson. Non.

-Nous ne pouvons pas tuer ces gens. Je me fiche de savoir qui ils sont, on ne peut pas.

Elle parlait tout haut malgré sa fébrilité et son ton était catégorique. Helsinki refusait de croire qu'il s'agissait de la seule issue pour s'en sortir. Elle était dans un état étrange, où elle pleurait en s'en rendant à peine compte. Elle se sentait démunie.

737 mots
Helsinki hait la vie

Stats:



Bijin
nastae:
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Adriæn Kælaria
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◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
Adriæn Kælaria
Dim 17 Oct 2021, 10:32

[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 17 5l2x
Image par Minhua Fang
Dix-septième pièce



« Oh je vois. » fit-il, en opinant de la tête plusieurs fois. Il n’avait rien pour écrire mais il aurait beaucoup aimé prendre des notes et, ce, malgré les horreurs qu’il avait sous les yeux. Le traumatisme était bien réel mais le comportement de Sympan ne le laissait pas paraître. Il se rattachait juste à ce qu’il savait faire : jouer les scientifiques. « Intéressant. » La suite le fit sourire. « C’est gentil de t’intéresser à moi pour ta première fois mais je vais devoir décliner l’offre. Je tiens trop à la vie. » Il rit. « En plus, si je devais mourir, je préférerais choisir qui me tuerait. Je demanderais à mes amis de le faire. » Comme ça, ils culpabiliseraient tout le reste de leur vie. En parlant de mort…

L’Ygdraë tourna les talons lorsque l’Ange vint chercher l’Alfare, pour partir à la recherche des cadavres desdits amis. Il ne vit pas le corps du Prince Noir. « C’est elle ? Elle l’as fait disparaître ? C’est une magicienne ? » se demanda-t-il à lui-même, en parlant de l’Ange qui se tenait là plus tôt, soudain extrêmement concentré. La mort n’était rien. C’était comme… une fin de quelque chose. Puis les cadavres n’étaient rien d’autres que des morceaux de chair. Ce n’était rien. Non non. Rien du tout. Son cerveau essayait surtout de s’en convaincre. Il n’était pas armé pour faire face. S’ancrer à la logique était le mieux à faire actuellement. Sinon, il allait éclater en sanglots et se jeter sur la porte d’où ils venaient tous en tambourinant avec ses poings et en suppliant les Ætheri de le laisser ressortir. « C’est bizarre… Parce que lui, là, il est mort et il y a son corps… Et eux… Ils sont morts mais il n’y a plus rien… Comme s’ils n’avaient jamais existé… » Il regarda par terre, pris dans un dialogue interne avec lui-même qu’il répercutait à voix haute. « Pourquoi ? C’est étrange quand même… » continua-t-il, sur sa lancée.  

L’Enfant de Yanna n’avait pas assez de connexions neuronales pour comprendre les tenants et les aboutissants de leur situation. Néanmoins, il avait en partie raison sur ses conclusions. Hormis dans les cas de disparition pure et simple, toute mort supposait un cadavre. Or, il n’y en avait pas. Et il n’y en eut pas non plus lorsqu’une autre protagoniste libéra un prisonnier. Ce qu’il fallait déduire c’était que, même si le texte donnait un semblant de choix, ils n’en avaient aucun. Ils devaient tuer les prisonniers. La libération conduisait à la mort d’un participant, mais celui-ci ne mourait pas réellement…. Ce qui signifiait que le prisonnier libéré n’était qu’en sursis. C’était la mort des prisonniers qui primait. Ils mourraient, tous, à moins qu’un aventurier ne disparût pour de bon. Ne sachant pas tout ça, il haussa les épaules et s’approcha de la porte, pour l’étudier avec les autres. Il obéissait simplement à Léto, inconsciemment. Sa voix était la plus forte et sauvait l’Elfe de la folie.

Ses yeux se levèrent pour observer les phrases qui étaient écrites là. Il avait déjà donné sa réponse. En écoutant les autres, il se dit qu’il n’avait pas envie de transporter un cadavre. Surtout, pour aller où ? Pour faire quoi ? Parce que c’était bien beau d’avoir des prisonniers et de devoir les tuer, encore fallait-il avoir la force, tant physique que psychique, de se trimballer le corps. Il n’était juste pas prêt pour ce qui allait arriver ensuite. Comme il avait quitté l’Ange et l’Alfare pour vaquer à ses occupations, il décida de les rejoindre de nouveau, surtout pour parler à Helsinki. Il ne se rappelait que trop bien de son arrivée. Elle était entourée des trois autres garçons. C’était comme ça qu’ils avaient fait connaissance. « Je voulais te dire… » l’aborda-t-il, toujours dans un déni parfaitement établi quant au fait qu’ils étaient tous empêtrés dans une situation de laquelle ils ne sortiraient peut-être jamais. « Enfin… Je te remercie d’avoir été là. Grâce à toi, j’ai pu rencontrer Érasme, Tekoa et Dastan. » Il lui sourit. « Même si je ne sais pas ce qu’ils te voulaient… T’as peur de nous ? Si tu veux un conseil, tu devrais surtout te méfier d’Érasme. Nous, on est gentil. » Oui et non. « Je sais ! Tu as qu’à me demander un service. Je pourrais t’aider pour ce que tu veux ! » lui proposa-t-il, soudainement inspiré. Cela dit, Dastan n’avait toujours pas réalisé son gage et ça commençait à le faire tiquer. S’il remettait la main sur le Réprouvé, il lui dirait le fond de sa pensée ! Des gages se perdaient au fur et à mesure qu’il n’exécutait pas le sien. Honteux ! Il jeta une œillade à l’Alfare et revint sur l’Ange. « Tu ne devrais pas rester avec elle non plus si tu as peur de nous. Elle m’a dit qu’elle allait devoir tuer pour s’élever et que, chez elle, on arrachait les ongles, les dents et qu’on coupait la langue des gens. Enfin… Je dis ça, je ne dis rien. »

770 mots
Sym est avec Helsinki et Juvelian dans son déni ^o^



[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 17 4p2e
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 17 Oct 2021, 12:10



Pièce dix


Je sentis, en moi, des changements s’opérer. J’entrai en dissonance, profondément en dissonance. La tactique du Magicien ne suffisait plus, plus maintenant. Le comportement d’Adam brisait les barrières de l’inconscience. Mon irritation grandissante s’infiltrait dans mon cœur et la Magie Bleue s’affolait. Celui que j’étais, avec la Couronne, ne pouvait supporter cette situation. Il ne pouvait pas voir l’inéluctable. Il avait été créé pour être heureux et non pour se rouler dans la misère, dans le meurtre et dans le sang. Il devait être léger, parce que le sérieux ne lui allait pas. Il n’allait qu’à moi. Le bruit du crâne d’Érasme sur le sol fut la première vraie note discordante. Elle me vrilla les oreilles, les lui vrilla. Comme l’impression de flotter dans un monde merveilleux qui se dérobait sous ses pieds, le Mage Blanc tangua. Ce qu’il voyait, s’étendre sous lui, devenait de plus en plus ténébreux. Comme l’Ange que je pouvais devenir avait la possibilité de finir Déchu, le Magicien n’était pas infaillible. La mort supposée de mes enfants me sortit de ma torpeur. Là où Aimé s’affolait de tout trépas, ce n’était pas mon cas. Je me fichais totalement que des innocents mourussent si cela pouvait servir ma cause d’une manière ou d’une autre. La fêlure se transforma en brisure. Je n’avais aucune envie de revenir, aucune envie de faire face de nouveau au monde qui m’entourait. L’emprise d’Ârès sur moi, la crucifixion à venir, ma vie sens dessus dessous, je voulais oublier chaque chose, chaque être, m’oublier moi-même. Mais je savais qu’Aimé ne pourrait supporter cette situation. L’horreur s’imprimerait sur sa cornée et ne disparaîtrait plus. Il n’était pas prêt. Il ne savait pas comment faire. Alors je réfléchis, vite. Il était impensable que mes fils fussent morts. J’avais déjà expérimenté une première fois cet endroit, au sein de la bibliothèque. Je réunis chaque réaction, chaque parole prononcée depuis le début, pour conclure que la mort ne pouvait saisir aucun d’entre nous. Nous étions les pions d’un jeu organisé par les Divins. Si nous étions présents, il y avait une raison et nous n’avions pas été choisis au hasard. Quant à ce que nous devions faire de ces prisonniers, depuis le prononcé de chaque phrase, il me paraissait évident que la mort était la seule réponse. Néanmoins, entre cet endroit et mes enfants, mon choix était sans appel.

Mes yeux rejoignirent Adam, qui embrassait le cou de Léto. Aimé ne voyait en lui qu’un ami, bien que mes propres sentiments fussent amenés à ressortir. La jalousie ne devait pas être une option. Elle n’était pas viable. Le mélange entre le Magicien et moi-même créait chez moi une douleur à voir le Déchu ainsi. Je la refoulai, préférant de loin l’agacement que son comportement allumait chez moi. Pourtant, je savais. J’avais connu la Mue et il me faudrait la connaître de nouveau, pour le jour où je serais cloué sur une croix par mon propre peuple. Alors, les Ténèbres, petit à petit, s’immiscèrent dans l’esprit du Magicien. Il était comme à l’arrêt, comme plongé dans une contemplation éternelle. Je le protégeais, en reprenant le contrôle sur mon existence. Je me blessais d’un même temps. « Je vous le confie. » dis-je, en direction de Léto, avant de m’avancer vers le mur. Je choisis une arme quelconque et usai de télékinésie pour la retourner contre moi afin de me trancher la tête. Net et précis. Dans le cas où j’avais tort, je savais ce qui m’attendait : la torture éternelle en tant qu’Ombre. Mais je n’avais pas tort. La seule chose que j’avais omise de considérer était Ezechyel.

J’apparus dans la première pièce. « Je mets fin à mon règne. » murmurai-je. Je sentis ma magie se propager, se libérer. Son souffle mécontent fit disparaître plusieurs objets dans un gouffre d’inexistence. Je commençais à mieux comprendre cet endroit. Je changeai légèrement d’apparence, tout en essayant d’ignorer les murmures de Lux in Tenebris à mes oreilles. La lumière dans les ténèbres me traitait de lâche, d’incapable. Elle m’exhortait à répandre le Chaos et le Mal sans plus attendre. « La ferme. » chuchotai-je, en me mettant en route immédiatement, marchant sur le même chemin que mes enfants.

Une fois que j’arrivai dans la pièce des bains, je sentis une bouffée de soulagement me gagner. Ils étaient là. Comme j’étais très loin de passer inaperçu, j’utilisai soumission. Ma voix résonna dans l’endroit et dans leur esprit, implacable. « Oubliez que je suis ici. » Ils feraient ce que j’avais décidé, comme beaucoup. Maintenant, je pouvais réfléchir à mes fils. Mon absence les avait, semblait-il, rapprochés. Ils se connaissaient et ça se voyait. Ce n’était pas ce que j’avais souhaité. Ils étaient ennemis, du simple fait de leur naissance. Je n'avais pas oublier la fille, Astriid. J’avais planté mes crocs en elle. Cette simple pensée fit rejaillir les souvenirs de son sang, délicieux. Qui était-elle pour eux ? Et Dastan Belegad… Ce qu’avait vu Aimé m’appartenait également. Je n’étais pas certain de désirer laisser les choses se faire entre eux tous mais, pour le moment, j’avais décidé d’observer. J’entendis néanmoins un bruit extérieur, dans le couloir. Je m’y déplaçai et interceptai Ezechyel. Je le plaquai contre le mur et posai une main sur sa bouche. Mon père. En femme. Mortel. « Qu’est-ce que tu fais là ? » lui demandai-je, tout bas, absolument inconscient du lien qui nous unissait. Je lui fis signe de se taire et relâchai progressivement mon emprise sur ses lèvres. Je me sentais étrange, en sa compagnie, bien plus que lors de toutes nos rencontres précédentes. Les émotions d’Aimé affluèrent. Elles m’appartenaient aussi. Près de lui, j’avais ce sentiment d’être complet et j'aimais par-dessus tout contempler les marques de Lux in Tenebris sur son visage, sentir ma magie le parcourir et le tester.

945 mots
Dadnapping pour torturer Léto ( [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 17 943930617 ) et retour de Kaahl dans la pièce 1 puis 10. Ses souvenir s'arrêtent avant le Bal de Lagherta.
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Dim 17 Oct 2021, 13:39



Pièce dix-sept


« Euh… » Je n’avais pas pu la rattraper et, surtout, je n’en avais pas eu l’envie. Elle était une Dasäha'lha'Melerdi et, surtout, la Dasäha'lha'o'Raanu. À mes yeux, tout ce qu’elle faisait été juste et dicté par les Ætheri. Je ne lui portais pas le même respect aveugle qu’à la Reine mais jamais il me serait venu à l’idée de contredire une parole ou un geste de Circë. J’étais encore jeune et insouciant, incapable de penser que les plus grands pouvaient commettre des erreurs ou même se tromper de chemin. « Oui je… » Je me sentis rougir face à sa phrase. Elle était petite et j’étais plus grand qu’elle, vu de près. « Je vais rester avec toi. » dis-je, en m’approchant un peu plus d’elle, tout en observant les alentours. Lorsque la fille de plus tôt s’emporta, je la fusillai du regard. « Tais-toi, hérétique ! » lui lançai-je. J’aurais aimé pouvoir la frapper mais je devais rester à ma place, avec l’Ygdraë. Ma nouvelle fonction me rendait assez fier, même si elle m’empêchait de rejoindre Sympan pour m’enquérir de ce que son enquête lui avait permis de trouver. La disparition des autres me préoccupait, surtout parce que je ne voyais pas les Esprits en ce lieu. S’ils étaient vraiment morts alors je les retrouverais une fois sorti d’ici. Nos jeux ne s’arrêteraient donc pas. Ce serait simplement embêtant pour les gages, puisque nos réalités seraient différentes. Néanmoins, je pourrais fusionner avec eux. Une lueur de génie éclaira soudainement mon visage à cette pensée. Et si je les prenais en Hozro ? Au moins l’un d’eux pour commencer ? Puis, lorsque je serais plus puissant, je pourrais tous les prendre. La scène qui se créa dans ma tête me fit oublier un instant les problèmes de la pièce. Je m’imaginai ce qu’était la sensation de la fusion. Je ne l’avais encore jamais vécue. Si je ne faisais qu’un avec Dastan, comment serais-je ? Et s’il était vraiment mort, je pourrais aussi lui prouver que ses croyances étaient fausses et inutiles. C’était une belle perspective. Quant au Sorcier, j’étais tout aussi curieux. Il aurait besoin de moi et arrêterait de se comporter comme un Prince. Dans l’Au-Delà, j’étais sûr qu’il y avait des milliers de Princes. S’il ne finissait pas en parasite… « Hum… » Je n’avais pas très envie que ce fût le cas. Je voulais qu’il fût mon Hozro. Morts ou pas, cette idée qui venait de germer allait me tenir durant de longs mois, voire de longues années. Je devais les préparer pour qu’ils fussent mes Esprits, mes Compagnons de tous les instants. Cette amitié était un investissement sur l’avenir. Je souris. Il fallait qu'ils mourussent.

Mes sourcils se froncèrent de nouveau lorsque le blond en femme nous rejoignit. S’il continuait à parler comme ça à la Princesse, j’allais le… le… Bon, je ne savais pas trop ce que j’allais faire mais je le ferais ! Je croisai les bras sur mon torse lorsque la situation prit une tournure inattendue. Je sentis la colère s’immiscer dans mon cœur. Que disait cet hérétique ? Comment osait-il ? C’était un outrage de se dire descendant d’un divin sans l’être réellement ! « Raanu ne peut pas être ta mère ! » criai-je, hors de moi. J’étais entouré de fous et j’espérai que la Déesse de la Connaissance et de la Mémoire punirait la blonde pour ses mots, en le rendant amnésique, par exemple.

Je me détournai en sentant la prestance de la Reine, devenue Roi, et d’Adam. Les voir me fit rougir de plus belle. Le Déchu embrassait le cou du Souverain qui semblait insensible mais qui, pourtant, gardait l’homme contre lui. Je poussai un soupir, ne comprenant rien aux adultes. Qu’importe. Je resterais avec Circë, même si la pièce se mettait à trembler et qu’une armée de Goleds apparaissaient. Plus personne ne me détacherait d’elle tant qu’elle voudrait de moi. Je lui repris la main, tout en observant le manège du Magicien. « Qu’est-ce que… » Mon regard se posa sur la tête qui roula sur le sol. Elle n’y resta pas longtemps. « Mais… » Cet homme venait-il de se suicider ? Les Ombres et les Chamans étaient proches, assez pour que le Cycle ne nous fût pas inconnu, ni le châtiment qui attendait les suicidaires. Je n’étais cependant pas un expert en la matière, mes centres de préoccupation étant bien plus tournés vers la chasse. Mes nourrices commençaient d’ailleurs à s’exaspérer concernant le fait que je n’eusse pas encore fusionné. Je soufflai par le nez et tentai de reporter mon attention sur Léto, ce qui se voua en un échec puisqu’il me sembla que le blond féminin ne se sentait pas très bien. Je souris, en pensant que Raanu était en train de le punir. Bien fait, sale menteur !

789 mots
Tekoa reste avec Circë.

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 17 Oct 2021, 18:17


Image par Eva Sophie

Les Portes III - Pièce dix-sept



Les mots du Chaman firent sourire Circë. Son regard, princier et impérieux, se déplaça pourtant vers la moins que rien qui venait de lui adresser la parole. Les Alfars n’étaient pas connus pour leur bienveillance et celle que l’Ygdraë portait en elle ne faisait pas exception. Plus qu’un manque total d’estime pour autrui, c’était toute la société de Drosera qu’elle abhorrait. Elle savait parfaitement quel combat devait mener les membres de la Cité pour espérer un jour gravir les échelons. Elle s’y était pliée, avant de découvrir la signification du verbe aimer. Un amour vrai, bien que destructeur, un amour qui avait le pouvoir de rendre ridicules ces petites guéguerres fratricides. Alors qu’une jeune femme sans aura se permît de lui parler ainsi, elle qui non seulement avait la puissance nécessaire pour lui arracher la tête sans sommation mais, en plus, possédait un statut aussi particulier qu’important au sein de plusieurs peuples, eut le don de la faire rire. « La seule ici qui a besoin de réfléchir, c’est vous. Vous devriez faire attention à qui vous vous adressez quand vous haussez le ton. Vos mots pourraient rapidement vous être préjudiciables. » Elle ne se risqua pas à préciser que Léto se ferait sans aucun doute une joie de lui arracher les membres et de la sacrifier à Raanu. À vrai dire, elle n’en savait rien. Il était préférable de ne pas s’avancer pour autrui. « Mais je suppose que la peur a parlé pour vous, surtout qu’aucune logique ne vous permet d’affirmer que mon acte est la cause de la disparition de cette fille. » Les garçons avaient disparu sans qu’aucun prisonnier ne fût libéré, après tout. « Je l’espère, du moins. » Elle lui donnait l’occasion de se rattraper.

Elle tourna les yeux de nouveau vers Ezechyel, afin d’essayer de comprendre ce qui se tramait. Le jeune Chaman n’avait pas attendu sa réponse pour protester quant à son lien de parenté avec Raanu. La jeune femme la troublait, sans qu’elle ne fût capable de dire pourquoi. Aussi, elle posa une main apaisante sur l’épaule de Tekoa. Sur son visage, il y avait les traits de la jeunesse mais, en le touchant et en l’observant, elle décela les marques de l’homme qu'il serait un jour. Il était faible mais peut-être pourrait-il lui servir. « Je ne suis pas certaine que nous parlons de la même personne, même si je ne remets pas en doute le fait que votre mère se prénomme bel et bien Raanu. Je parle d’une Déesse. » murmura-t-elle, alors que Léto arrivait, portant dans ses bras un Adam qui geignait comme un enfant. Il lui paraissait beaucoup moins impressionnant, tout à coup, ainsi positionné. Oui. Peut-être pourrait-elle lui demander de l’aider à détruire, une bonne fois pour toute, les traumatismes que le Monarque Démoniaque avait distillés en elle. Le sexe, après tout, n’avait rien à voir avec l’amour. Et peut-être était-elle trop vieille - ou trop blessée - pour aimer. Elle l’ignorait. Les deux parts en elle avaient une vision différente des choses. Ce qui était certain c’est qu’elle devait se reprendre, pour devenir plus forte, moins touchable. La présence des souvenirs flous de Svana était un atout, au même titre que celle des ouvrages de stratégie. Son caractère changeait. Elle aurait été seule, elle n’aurait jamais répondu à Juvelian. Elle aurait simplement laissé couler. Mais ce temps là était révolu. Elle ne voulait plus se contenter de fantasmer sur le mari d’une autre ou du second choix. Elle avait une mission à accomplir et, elle aurait beau le nier autant que sa lâcheté le voudrait, elle n'en demeurerait pas moins une personne importante.

Son regard finit par s’ancrer dans celui de Léto. Bien sûr que non, elle ne l’avait pas oubliée, malgré la douleur de la perte de Devaraj. La peintre était renommée et elle avait été longtemps Souw avant de devenir Reine. Elle avait toujours souhaité se perfectionner à ses côtés. Malheureusement, eu égard à la situation, ce ne serait sans doute plus possible. Surtout, la force de la Titanide risquait de la brusquer. L’Alfare en elle reconnaissant sa puissance et s’y pliait. La voir en homme était une expérience intéressante. L’ouverture d’esprit de Circë, mise bout à bout avec le goût prononcé de Svana pour les beaux hommes, créa un sentiment de désir chez la jeune femme, un désir fantasmé qui la ferait paniquer si quoi que ce fût venait à se profiler dans la réalité. Adam lui paraissait plus doux, bien qu’elle pût se tromper. Surtout, il lui avait dit la désirer, ce qui faisait une différence très nette. « Jamais je n'aurais pu vous oublier. » articula-t-elle, enfin, avant de dévoiler ce qu’elle pouvait lire. « L'équilibre des Morts et des Vivants seul ouvre la porte. » Elle réfléchit. « Si je comprends bien, la moitié doit être morte et l’autre vivante. » Elle balaya la pièce des yeux pour compter le nombre de prisonniers et leur nombre, à eux. « Il y a autant de personnes attachées, si l’on ne compte pas celle que j’ai libérée… » Et qui était allée se réfugier dans un coin, comme pour se faire oublier. « … que de personnes détachées. » Ce qui voulait dire que, malgré les désirs de l'Ange du groupe, tout le monde ne pourrait pas sortir d'ici vivant.

Elle ne cria pas quand le bleu se suicida. Elle resta immobile, une tension se créant néanmoins dans sa poitrine. Ce n’était pas agréable. « … ! » Elle tourna les yeux vers la blonde. « Vous allez bien ? » demanda-t-elle, en la voyant porter rapidement sa main entre ses deux seins. Elle était blanche comme la mort. Circë devina une respiration inexistante. Son corps bascula, heurta le sol et disparut. L’Ygdraë inspira. « Cette pièce n’a aucune logique… » articula-t-elle, de plus en plus tendue. Personne n’avait touché à un quelconque prisonnier depuis elle. Alors pourquoi ? Avait-ce un rapport avec le suicide ? Pourtant, elle avait bien vu le regard d’Aimé. Ce n’était pas un regard de désespoir. C’était un regard qui montrait plutôt une forme de détermination. Alors quoi ? Ceux qui étaient morts ne l’étaient pas réellement ? « Je ne sais pas ce que vous en pensez, Léto, mais… Il se pourrait peut-être que nous ne puissions pas mourir… et qu’ils doivent mourir ? » dit-elle, en jetant un coup d’œil aux prisonniers. La Reine n’était peut-être pas en état de l’écouter.




Ezechyel passa une main sur son front. Son crâne était douloureux. Il regarda autour de lui, ne sachant pas qu’il se situait dans la première pièce. Il n’y avait jamais mis les pieds dans cette configuration. Elle lui disait vaguement quelque chose mais les décors du passé étaient tout autres. Aimé était déjà parti mais quelque chose d’étrange se manifesta : une sorte de halo blanc. Par instinct, il alla se cacher dans un couloir attenant. Un homme venait d’apparaître. Celui-ci ne lui disait rien qui valût. Il semblait ténébreux et mécontent.

Le Rehla ne resta pas là et prit le chemin qui se présentait à lui. L’autre lui faisait peur. Pourtant, il avait vu plusieurs individus depuis qu’il était là. Celui-ci, il ne le sentait simplement pas. Et alors qu’il réfléchissait, toujours sous des traits féminins, il sentit la poigne de quelqu’un le pousser contre le mur. Il faillit lâcher un cri et, à vrai dire, il l’aurait fait si une main n’était pas à présent placée sur ses lèvres. Il sentit son cœur battre à tout rompre et ses yeux verts rencontrèrent un regard plus sombre. Il sut pourtant. Cet homme c’était… Aimé ? Il déglutit, en se rendant compte qu’il ne se sentait pas bien et que ses veines ressortaient en d’étranges marques noirâtres. La souffrance monta doucement. Son corps avait l’air de succomber à un étrange mal, comme s’il tombait malade petit à petit. Il se sentit fébrile, bien qu’il fût heureux de le voir. Il se demanda néanmoins si ses organes n’étaient pas actuellement en train de pourrir de l’intérieur. Cette pensée, sans fondement, l’effraya et dès qu’il fut libre de parler, il en profita pour se dégager du brun. Il n’était pas dépourvu de force mais résister à l’effet de sa magie était difficile. Lorsque son corps ne fut plus soumis à ses caprices, ce furent ses pensées qui commencèrent à se noircir. Il dut faire beaucoup d’efforts pour rester lui-même. « Je… Je suis… tombé ? » dit-il, en y réfléchissant d’un même temps. Ou était-il mort ? « Et je ne suis pas seul… » chuchota-t-il, après avoir jeté un œil dans la pièce des bains et constaté que les adolescents s’y trouvaient. « Il y a un autre homme, ténébreux lui-aussi, qui est apparu dans la pièce… » Parce qu’il ne faisait aucun doute que celui qu’il avait en face de lui n’était pas un enfant de chœur. Pourtant, il l’attirait beaucoup. S’il n’y avait pas cette magie qui l’entourait et qui lui créait des maux d’estomacs et des pensées horrifiques, nul ne sait ce qu’il aurait fait. Il aurait peut-être, surement, très probablement en fait, voulu s’approcher et le toucher, comme pour s’assurer de son existence.

1496 mots

Circë fait pas grand chose. Elle répond à Juvelian, à Tekoa et à Léto (en plus de parler à Ezechyel)
Ezechyel bah... C'est toujours une femme. Il meurt en même temps qu'Aimé et réapparaît dans la pièce 1. Il voit Ârès apparaître mais, visiblement, Ârès ne le suit pas, pour l'instant. Il rejoint Kaahl.


Explications


HOP TOUR 19 ! =D

Eh bien, écoutez, on continue sur notre petite lancée. Les prisonniers, les corps, la vie, la mort, toussa toussa 8D

Pour ceux qui ne sont plus dans la pièce 17, vous avez encore un tour dans la pièce 10 et au tour prochain faudra rentrer au bercail ^^
Pour rappel : Il y a donc Astriid, Dastan, Erasme, Lucius, Kaahl, Ârès et Ezechyel dans la pièce 10 (enfin, Ârès n'est pas dans la pièce 10 mais il est là, quelque part, en tout cas xD).

Gains du tour 19


- 1 point de spécialité

Deadline tour n°19


Le dimanche 24 octobre o/

Participants PJ


- Erasme : XVIII
- Tekoa : XVII
- Dastan : XVI
- Helsinki : XVIII
- Adam : XVIII
- Juvelian : XVI
- Léto : XIII
- Sympan : IX
- Aimé/Lucis : VI
- Astriid : II

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Lun 18 Oct 2021, 18:47



Musique
(merci Astriid ♪)

Ce n'était pas l'œuvre du Silence. Quelque chose venait comme de se briser, une fissure qui lui arracha un instant de son existence. Ce n'était pas la Mort ; ça, il ne la connaissait que trop bien pour avoir déjà été bercé par elle. Il était bien vivant. Et sous un certain angle, c'était bien ça le problème. Léto ignorait les mots doux et les caresses d'Adam. Il ne porta point plus d'attention aux suggestions de Circë, pas même à sa présence. Les autres, c'était encore pire. Tout ce qu'il comptait à ses yeux, ce furent les chutes successives qui venaient de s'opérer. Si son intérêt pour Aimé s'était décuplé suite aux fausses révélations de Jezekael, celle pour le jeune Ezechyel n'avait jamais cessé. Ainsi, lorsque le premier opéra cette erreur monumentale sous sa vigilance, le sacrifice du second ne fit que provoquer l'Ouragan que baptisât son prédécesseur.

Le Titan relâcha Adam ; heureusement pour ce dernier qu'il s'était fermement raccroché au cou de son protecteur, il aurait fini les fesses par terre et plutôt violemment. Silencieux, sinistre, le Chaman se dégagea de l'étreinte du Déchu, l'attention encore focalisée où reposait initialement le corps du Rehla. Léto serra autant les dents que les poings, il maugréa une longue liste dans un dialecte inconnu pour les hérétiques. Tous ces jurons portés au Magicien qui lui avait arraché l'avatar de la Mort. À défaut de jouer à la balle avec sa tête ! D'ailleurs, avec un peu de chance, elle aurait rebondi sur l'Alfar. Mais le Hǫfðingi connaissait sa puissance : sous sa vindicative colère, sa figure décapitée aurait tout bonnement été pulvérisée. Il tremblait sur place et aurait aimé pouvoir provoquer un éboulement par sa simple volonté. Il releva le regard sur ceux encore présents, son aura de plus en plus étouffante et… froide. S'il paraissait Orisha d'ordinaire, l'ocre, pourtant, semblait se dissiper sous la véhémence de l'écarlate.

" Je commence à… " Il se tut.

Une information très importante venait de lui apparaître. Il balaya les aventuriers encore présents et confirma ce fait : la plupart des étrangers ne faisaient plus parti d'eux. Cela signifiait… qu'ils étaient majoritaires. C'était parfait, même si cela n'enlevait en rien son intention initiale. Ce sera tout bonnement plus facile.

" L'équilibre des Morts et des Vivants seul ouvre la porte. " Répéta-t-il, visiblement encore bien remonté par sa perte.

Soit. Le Chaman se précipita sur l'une des armes entreposées et se rapprocha bien vite des enchaînés. À vue d'œil, cette lame était suffisamment bien aiguisée.

" Personne ne bouge. " Lança-t-il au passage en pointant la lame vers les hérétiques qui l'accompagnaient depuis trop longtemps.

Léto n'en avait pas fini avec les menaces, loin de là. Pour l'heure, il reporta toute son énergie sur les prisonniers et les élimina un à un, de la manière la plus rapide et violente possible. Un coup suffisait généralement, même s'il parvint à en décapiter deux d'un coup dans le lot. Le massacre s'éternisa sobrement jusqu'à qu'il se redressa, couvert de sang, et porta l'épée en direction de Helsinki, Sympan, Juvelian et du prisonnier sauvé par la Princesse.

" Vous allez m'obéir ou je vous réserve un sort pire que la mort. J'en ai plus qu'assez de vous voir gindre tels les païens ignares que vous êtes. Il posa le fil de la lame au cou de l'Alfar, la dominant de tout son saoul, les iris meurtrières. La langue est une arme à double tranchant. Adresse-lui ne serait-ce qu'encore une fois la parole et je te brise les jambes pour que tu lui baises les pieds. Pour la suite, tu te traîneras à la force de tes bras, si je ne te les arrache pas entretemps. Il releva le regard sur les trois autres. Vous êtes en présence de forces qui vous dépassent. Mais vous avez de la chance : vous m'avez encore dans votre camp. Il retira la lame de la gorge ; en réalité, il s'était permis d'un peu appuyer pour lui soutirer quelques gouttes de sang. Une marque, un avertissement. Prenez un cadavre et amenez-le à la porte. Je ne veux rien entendre : les règles sont ainsi. Dans le cas contraire, il aurait probablement épargné l'Ange d'une telle besogne. Il n'y a aucune autre issue alors ne traînez pas. D'ailleurs, je vous déconseille de faire comme le Magicien… Toujours d'une main armée, le Roi usa de son autre bras pour jeter un corps par-dessus son épaule. Contrairement à lui, la Mort ne vous accordera pas d'échappatoire. Moi non plus. "

Et encore, qui sait ce que le Hǫfðingi réservait au blasphémateur pour son affront. Toujours énervé, le Sùlfr fit en sorte d'offrir une œillade moins sévère à l'attention des bénis de Blanche et de Tekoa. Depuis le début, ce trio représentait ses seuls vrais alliés et le resteront. Leurs présences conjointes démontraient une volonté des Ætheri de les tester. Leur Foi sera récompensée par la seule force de leur détermination. En tant que leur souverain, Léto les entraînera sur son sillage.

" Je vous invite à me suivre. " Se fit-il plus doux mais pas moins strict envers les hommes. Pour Circë, il ne rajouta rien de plus : il attendait simplement de la voir à l'œuvre, de la voir briller.


923 mots ~
Léto en a un petit peu marre ♪

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- Charisme : 50
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By Jil ♪
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Lun 18 Oct 2021, 20:56



Unknown

Les Portes ; Pièce dix-sept

En groupe | Dastan



Le fait que Lucius s’interposât entre Érasme et Dastan rompit – presque – totalement la hargne du Réprouvé. Il baissa les yeux sur sa silhouette accrochée à celle de la rousse. Comment était-elle arrivée là, elle ? Devait-on aussi blâmer le Sorcier ? Le meurtre de l’un des leurs entraînait-il automatiquement la « mort » de quatre autres ? Si tel était le cas, les autres avaient dû comprendre et n’allaient sans doute pas les rejoindre. Il fronça le nez. Il n’aimait pas les suppositions. Il préférait les réponses. Malheureusement, aucun d’entre eux n’en possédait. Ses yeux bruns détaillèrent Astriid. En dépit de la situation, soulignée par ses hésitations, il était content de la revoir. « Et toi, t’as vieilli. » renvoya-t-il aussitôt. C’était vrai. Elle avait moins l’air d’une enfant que dans son souvenir. S’il se voyait dans un miroir, elle lui paraîtrait aussi moins âgée que lui : sa croissance fulgurante avait presque annihilé les années qui les séparaient. « Ouais, résoudre les énigmes… » Il fusilla le Sorcier du regard – c’était plus fort que lui. S’il n’était pas aussi occupé à offenser… Léto ? Les Zaahin ? Ses saloperies d’Ætheri ? Peu importait. Tout le monde, en bref. S’il n’était pas aussi occupé à offenser tout le monde, ils n’en seraient certainement pas là. Ils seraient encore vivants – mais ils étaient toujours vivants, non ? Dastan ne comprenait rien, et moins il comprenait, plus il s’énervait. « On n’a qu’à faire ça, ouais. » Peu enclin à se laisser dicter sa conduite par le Mage Noir, il passa devant lui pour mener la marche.

« Ouais ouais, on sait, c’est bon. » ronchonna-t-il pendant qu’Érasme expliquait à Astriid et Lucius la procédure. Il n’y avait que lui qui savait, mais il s’en fichait. Les deux autres n’avaient qu’à regarder les dessins, comme ils l’avaient fait plus tôt. La situation l’agaçait. La présence de l’Ygdraë ne le perturbait pas outre mesure. En revanche, celle de Lucius, oui. Il avait encore au fond du cœur l’effet que lui avaient fait ses yeux verts nimbés de prières. Il évitait de le regarder, si bien qu’il conservait ses iris rivés sur la rousse. Et puis, il n’avait pas l’intention d’obéir à Érasme. Il ne prit même pas la peine de lui répondre. La jeune fille sembla percevoir la gêne qui flottait autour d’eux, bien qu’elle l’attribuât à tout autre chose. Le Réprouvé haussa les épaules et, sans attendre, se déshabilla. Il n’avait pas grand-chose à retirer : juste ce pantalon trop étriqué pour son immense corps d’adolescent. Surpris, il regarda Rox passer en courant pour sauter à l’eau. « On dirait une Réprouvée ! » s’exclama-t-il, étonné. Il s’était attendu à la voir se tortiller sur place en essayant de se cacher, comme l’avait fait d’autres filles, plus tôt. Mais non. Elle avait bondi hors de ses vêtements avec un naturel saisissant. Un sourire éclaira le visage du rouquin, qui s’effaça dès qu’Érasme reprit la parole. « Le pervers ? Pfff. Tu joues les preux chevaliers, maintenant ? » railla-t-il. Il s’approcha du bord du bassin et toisa l’engeance de toute sa hauteur. « Ou alors… T’as peut-être plus peur que ton peuple te crame pour homosexualité. » Il ricana, avant de sauter dans l’eau.

Il refit surface à côté du Sorcier, juste à temps pour entendre Astriid les menacer. Il la regarda, plus dubitatif que convaincu. Toutefois, il n’osa pas répondre quoi que ce fût. Il jeta un coup d’œil à Érasme et attrapa un savon qui traînait sur le rebord. C’était bizarre. La pièce paraissait n’avoir jamais accueilli qui que ce fût avant eux. « Je vais commencer. » dit-il, avant de s’approcher pour répandre de la mousse sur les épaules du brun. Le toucher lui répugnait toujours autant. Pourtant, à mesure qu’il savonnait le concerné, il sentit s’insinuer en lui une impression incompréhensible. Le parfum du savon, exhaussé par la fragrance de sa peau, ronflait dans ses poumons comme un feu dans un âtre. La sensation, similaire à celle qui l’avait prise dans la première pièce, ne cessa de s’intensifier. Pourtant, il luttait. Mais il avait envie de se rapprocher du Sorcier. Il avait envie de toucher sa peau. Il avait envie de sentir son corps contre le sien. Et il se vit exécuter chacun de ses gestes. Déposer ses lèvres à la base de sa mâchoire et les laisser glisser dans son cou, dans une traînée de baisers extatiques. Caresser son dos et serrer sa peau entre ses doigts, parfois jusqu’à lui arracher des grognements de douleur. Les murs du bain s’étaient parés de faïence, et il en connaissait chaque décor par cœur. Ils les avaient construits ensemble.

La main du Bipolaire s’arracha brutalement à la peau du Mage, comme s’il l’avait brûlé. « Arrête ça, putain ! » Il recula. Il n’avait pas entendu le commentaire d’Astriid. Il n’avait rien entendu de tout ce qu’ils avaient dit avant qu’il ne revînt à lui-même, le visage rougi et le bassin enflammé. À dire vrai, les deux autres n’existaient plus vraiment. Même son érection ne le préoccupait pas, dans la mesure où elle était nécessairement le fruit de la magie du Prince Noir. « Je te jure que si tu continues, je vais te tuer, connard de Sorcier ! » Sa figure exprimait la colère, mais aussi le désarroi. « Ça me fait pas marrer du tout ! » gronda-t-il. Il était évident que ce type d’arguments n’aurait jamais arrêté un Mage des Ténèbres, mais son trouble l’emportait sur sa raison. « Je vais te buter, merde ! » Et une fois de plus, il se jeta sur Érasme.



Message XIX – 939 mots

Résumé : Dastan est avec Lucius, Astriid et Erasme. Ce personnage est beaucoup trop sanguin /sbaf

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 18 Oct 2021, 23:13



Pièce dix


Depuis le bassin, je vis Lucius détourner les yeux de l’Ygdraë lorsqu’elle se déshabilla. Un sourire satisfait apparut sur mes lèvres. Je n’étais pas le seul, ici, à tenir à ma pudeur. Malheureusement, je savais que le rituel était obligatoire. Plus vite il serait exécuté et plus vite nous rejoindrions les autres. J’avais hâte de retrouver les futurs cadavres. En attendant, mon regard parcourut les formes de la rousse. Je ne m’en cachai pas, curieux. Lorsqu’elle m’avait demandé mon nom, je m’étais contenté d’esquisser un sourire équivoque et n’avais pas répondu. Le mystère ne demeurerait pas longtemps mais je voulais à tout prix le conserver pour le moment. Au surplus, elle ne méritait pas de savoir, à supposer que Lucius pût être mon frère. Je la regardai jusqu’à ce qu’elle sautât dans l’eau. Les éclaboussures m’obligèrent à détourner les yeux. Quand elle émergea, je la questionnai néanmoins. « Au fait, tu ne serais pas la sœur de Dastan, par hasard ? » Mon ton était celui de l’individu qui cherche à piquer l’autre. Néanmoins, comme elle ne savait pas à quel point il m’était désagréable d’être perçu comme étant lié à Lucius, elle ne comprendrait sans doute pas le sens caché de ma question. Ils se ressemblaient autant que le Magicien et moi.

Lorsque le Réprouvé s’approcha du bassin, nu, je grimaçai et pris soin de ne pas poser les yeux là où ils n’avaient aucune envie d’aller. Je lui lançai un regard noir mais ne dis rien. Il ne m’en laissa pas l’occasion. Tant mieux, parce que je n’étais pas certain de ma répartie, sur l’instant. Qu’aurais-je pu rétorquer ? Que le jour où mon peuple penserait que lui et moi avions une relation, je préférerais mettre fin à mes jours de moi-même, sans attendre un quelconque châtiment ? Mon visage se tourna vers ma lapine. « Et si on a envie de savoir ? » Parce que j’avais envie de savoir. Que ferait-elle, cette naïve petite chose qui ne reconnaissait pas le mal en moi ? Essaierait-elle de nous frapper ? Nous gronderait-elle ? Si elle s’approchait, j’allais la croquer et, curieusement, j’étais à peu près certain que le Bipolaire ferait de même. Nous la dévorerions à deux. J’avais envie de jouer avec lui, de voir à quel point son côté démoniaque pouvait ressortir en ma présence, à quel point il pouvait devenir ma chose, mon instrument du chaos. J’avais envie de le haïr, fermement et irrévocablement, mais plus je me répétais ces mots, moins ils me paraissaient justes. Je le laissai donc me laver, une expression de pur ennui figée sur le visage. Je regardai ailleurs, gêné. Je tentai de penser à autre chose, de réfléchir à ce que je ferais en rentrant à Amestris et à quelle excuse j’inventerais pour fuir Val’Aimé. Tout était bon pour oublier cette situation et cela fonctionna plus ou moins bien, jusqu’au commentaire de la rousse. Là, mes yeux rejoignirent brutalement le visage du Réprouvé, pour trouver celui-ci rougi. La surprise me gagna en même temps que le trouble. Je fronçai les sourcils. « Que j’arrête quoi ? » Je n’étais pas sûr de ce qu’il ressentait actuellement mais je ne cherchai pas à comprendre et lui lançai la première chose qui me vint à l’esprit. « Va te faire foutre, sale pédé ! » eussè-je juste le temps d’articuler avant sa charge. « Lâche-moi, putain ! » criai-je, en essayant de me débattre malgré l’eau qui limitait notre vitesse, aussi vulgaire qu'un Bipolaire. « Dégage ! » Parce qu’il était près, trop près. Mes doigts cherchèrent son visage pour essayer de le pousser loin de moi en se plaquant entre ses narines ou dans ses yeux, quelque part où j’aurais une prise. Finalement, je pris ses cheveux dans ma paume et tirai dessus, pour lui faire face, fort de tout le mépris que je possédais. Je me voyais déjà lui envoyer un regard glacial qui le calmerait sur le coup mais ça ne se passa pas exactement comme je l’avais pensé. En effet, cette proximité me parut presque naturelle et des souvenirs qui ne m’appartenaient pas, j’en étais sûr, ressurgirent. Je déglutis, pris entre plusieurs envies totalement opposées.


Mes joues devinrent rosées, devant l’absence de pudeur générale. Voir Érasme ou Dastan nu ne me dérangeait pas vraiment mais Astriid, c’était… « Hum. » Le plafond me sembla la meilleure chose à regarder, jusqu’à ce qu’elle disparût dans le bassin. J’attendis d’être le dernier et m’avançai prudemment. En silence, comme si je cherchais à me faire oublier, j’enlevai mes vêtements et me plongeai dans l’eau. L’excitation n’avait pas sa place. J’étais surtout extrêmement gêné, surtout depuis que le Sorcier avait formé les groupes. J’inspirai et rejoignis l’Ygdraë, qui semblait aussi détendue que les biches qui parcouraient les prairies sans se soucier des chasseurs aux alentours. Je me tournai, obéissant. J’avais envie de me racler la gorge mais n’en fis rien, décidant dans un éclair de lucidité que le bruit paraitrait suspect. Si caractéristique du trouble. Mes prunelles tombèrent sur l’eau et y restèrent un certain temps. J’acquiesçai à sa première question, sans connaître la réponse, et continuai de m’exécuter à ses mots. Elle réussit à me faire esquisser un sourire. « J’ai du mal à l’imaginer rire sous les chatouilles… » Ce n’était pas tout à fait vrai. En réalité, il me bouleversait. J’avais l’impression de déjà le connaître par cœur et, plus je le regardais, plus ce sentiment se renforçait. « Peut-être que nous n’aurions pas dû les laisser ensemble… » répétai-je, pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec leur inimitié. J’aimais voir qu’ils ne s’entendaient pas.

Lorsqu’elle me fit face, je cessai de penser à Dastan et au Sorcier. Je la regardai et paniquai légèrement. Nous avions déjà dormi ensemble, elle contre moi, mais ça me paraissait ancien. Depuis, j’avais pris en maturité. Le fait que je l’eusse attirée ainsi me paraissait tout de suite plus gênant, comme notre proximité soudaine, comme ses mots à mon attention. Nous étions nus, l’un en face de l’autre. Ses cheveux ondulaient sur sa peau, mouillés, et je fus heureux qu’elle se retournât. La chaleur que je ressentais se mêlait à la tension qui se propageait peu à peu dans mon corps entier. Si l’on m’avait demandé, j’aurais volontiers accepté de m’enfuir sans demander mon reste. Mais j’avais un savon dans la main et un dos à nettoyer. Ma langue passa sur mes lèvres et je tentai de me concentrer. Je trempai mes doigts dans l’eau, les frottai contre le savon et les approchai de la peau de l’Elfe. Doucement, je posai ma paume contre elle, éprouvant la douceur de son épiderme. Je pris conscience, petit à petit, que je serais incapable de la laver en entier. J’avais l’impression étrange d’être le pervers qu’Érasme avait nommé plus tôt en désignant le Bipolaire. « Astriid… Je ne crois pas que ce soit une bonne… » Ma voix était tellement basse qu’elle se brisa sur le commentaire de l’Ygdraë. Mon regard rejoignit les deux autres et ma bouche s’entrouvrit. Le rouquin était rouge, troublé, bien plus que ce que j’étais moi-même. Là où ma gêne étouffait mon désir, il semblait que son désir étouffait sa gêne, pour la muer en colère. Ma prise sur Astriid se fit plus ferme malgré moi, sous une impulsion que je ne compris pas. Je savais juste que je n’aimais pas la façon dont la situation évoluait. Quand les deux se jetèrent l’un sur l’autre, mon agacement monta en flèche et je me dirigeai vers eux pour les séparer. « Arrêtez ! » criai-je, une main sur l’épaule de chacun. J’espérais que l’Ygdraë viendrait m’aider. C’était le moment de lancer sa fameuse attaque de chatouilles, même si je n’étais pas sûr qu’elle serait très efficace. Je réussis à grand peine à me glisser entre ses deux débiles, dos à Dastan, face à Érasme. J’avais totalement oublié la présence de l’homme qui se tenait à l’embrasure de la porte, plus tôt. « Arrêtez. » répétai-je.

1317 mots
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Élise Iranor
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Élise Iranor
Mar 19 Oct 2021, 16:43


Illustration - Brandon Hix
Les Portes
Troisième Partie

Ah ! Les grands airs de ces Ygdraë, exactement comme ses parents le lui avait dit. Juvelian croisait les bras, piquée. Ce n'était pas comme si elle-même pouvait dire le contraire, non plus. Il n'y avait seulement pas de preuves en dehors des phrases gravées, sonnant comme des avertissements. Au moins, dans le tas, ils avaient réussis à se débarrasser de quelques éléments perturbateurs, mais pourquoi devait-elle écouter une personne venue de nulle part incapable de se présenter ? Elle n'était personne en ce qui la concerne. Être traitée d'hérétique ne la touchait pas particulièrement non plus. Pour elle, comme son peuple, seule comptait Dothasi. Pourtant, l'Alfar ne dit rien de plus. Helsinki venait de glisser sa main dans la sienne et ce geste eu pour effet de l'apaisée. Elle ne pouvait tuer personne, mais Juvelian, en cet instant, ne se sentait pas capable de le faire non plus.

Helsinki. J'ai lu quelque part que la conscience prenait une forme de triangle. À penser et à agir mal, ce triangle de conscience vrille et nous blesse. Passé un temps, les coins finissent par s'user pour prendre la forme d'un cercle. Ce dernier a beau vriller, il ne blesse plus. Je crois qu'on est encore sous forme de triangle et que ce n'est pas plus mal.

Elle repensait au Prince Noir, qui lui, n'avait aucune conscience. Peut-être deviendrait-elle comme lui, mais elle éviterait de le crier sur tous les toits.

Si on a un problème, il faut le régler au lieu de l'éviter, tu ne crois pas ? On ne peut pas éviter cet endroit, alors on doit avancer ... cela implique sûrement de devoir causer du tort à ces gens.

Elle ne les connaissait pas, elle s'en moquait assez tant qu'elle pouvait sortir d'ici, mais rien n'y faisait, l'Ange n'était pas faite pour prendre une vie. À cause de sa race ? Juvelian ne devrait pas se soucier de ses sentiments à elle, mais curieusement, elle s'y était attachée. Ensuite, l'autre garçon revinrent près d'elles, parlant un peu avec l'Ange.

Un service ? demanda-t-elle en haussant un sourcil. Elle va devoir t'en devoir un après, n'est-ce pas ?

L'Alfar connaissait cette combine, elle l'avait déjà faite plusieurs fois, du coup, un léger sourire narquois illuminait ses traits.

Évidemment, c'est ainsi que cela se passe chez nous, tuer ou être tué déclara-t-elle sans se cacher. Par contre, je n'ai encore tué personne par impulsion.

Elle ne visait personne, évidemment.

Je ne vous tuerais pas tout les deux, ça te va ?

À cet instant précis, elle avait relevé les yeux vers l'un des hommes qui s'était avancé vers les armes. Quoi, encore ? Ils feraient mieux de ne pas les toucher avant de ... Avant de ... Elle n'eu pas l'occasion de comprendre que tête venait de voler dans les airs. Juvelian portait ses mains contre son visage, choquée. Des réminiscences de ce qu'il s'était produit dans la bibliothèque, quand ce type avait assassinée une femme. Et lui, il ... s'était suicidé. Comme ça. Ce geste soudain la laissait sonné, créant un vide dans son esprit, ne reprenant conscience de son environnement qu'en sentant quelque chose de glacé sur sa peau, contrastant avec la chaleur ambiante et qui lui faisait l'effet d'un choc électrique. Il y avait une lame sous sa gorge, mais curieusement, ce n'était pas la Mort qui lui faisait peur en cet instant. Non, il aurait clairement mieux valu mourir que de rester ici, en fait. Lorsque la menace s'éloignait de quelques pas, elle mit sa main contre sa gorge, une fois la lame retirée, d'où s'écoulait du sang. Ça lui donnait une drôle de sensation. Non, pas de voir du sang couler, ou que ce soit le sien, c'était une certaine fascination pour la chose, puisqu'en tant qu'Alfar, il était normal de côtoyer le danger. Quelque chose d'assez morbide, mais bien réel.

Juvelian était consciente des imprévus qui croiserait sa route si elle suivait le destin des siens, mais elle était encore une adolescente qui ne savait rien, si ce n'est une chose. Quelque chose de clair, un mouvement de révolte qui aurait dû être englouti, mais qui ne l'était pas à cause de la colère qui grondait malgré sa terreur et qui la maintenait encore consciente des choses. Oh, ça, non. Jamais. Jamais elle ne baisserait les pieds de cette salope. Elle devrait lui écraser sa chaussure dans la bouche et encore, elle userait de ses dernières forces pour la mordre. Soit. Suiveuse, muette, elle continuerait cette aventure, parce que c'était dans ses gènes. Sortir d'ici et trouver un moyen de se venger aussi. Avant d'écouter gentiment, elle arrachait un morceau du bas de son vêtement, le nouant autour de son cou. Cela calmerait le saignement. Puis, elle prit une légère inspiration, expirant calmement pour reprendre contenance, même si toutes les couleurs de son visage avait disparu et que ses membres tremblaient. Doucement, elle allait vers le corps, le jugeait du regard et essayait de se dire que ce n'était pas une personne, avant de se plier, de tendre les bras et de le traîner par ses deux poignets.

C'était décidément trop lourd pour elle.

Post XVII - 860 mots
Joker - 02 | 10

Résumé:


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
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Kitoe
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Kitoe
Mar 19 Oct 2021, 19:36

Helsinki
Les Portes III
Swallowing Emotions - Rad Horror


-...

Lorsqu'il était revenu, Helsinki s'était décalée d'un pas pour s'éloigner encore de lui. Pourquoi tenait-il à lui parler ? De son côté, elle n'avait pas vraiment envie de lui adresser la parole. Ni même d'interagir tout court. Instinctivement, elle avait détourné la tête, afin de ne pas lui faire directement face.

-Je n'ai rien fait.

Qu'il la remercie n'avait pas de sens en soi, car il n'avait fait qu'apparaitre devant elle, indépendamment de toute volonté. De plus, elle doutait que la rencontre entre les quatre garçons fut une bonne chose, même si au moins, ils lui avaient foutus la paix. Quelque part, cela répondait à son autre question : oui, elle avait peur d'eux. Parce que s'ils étaient déjà étranges et intimidants à l'échelle individuelle, ils formaient ensemble un groupe incohérent, instable, et de ce fait imprévisible. Soit exactement ce qui la rendait vulnérable. Mais elle n'avait pas l'intention de lui dire. De toute manière, il ne lui en avait pas laissé le temps.

-Je sais.

Qu'Erasme était un fou. Ils en avaient eu la preuve deux minutes plus tôt, cinq minutes avant cela, et encore avant. C’était d’ailleurs une raison de plus pour ne pas fréquenter l’Ygdraë : il trainait avec lui et ça ne semblait pas le déranger plus que ça.

-Non merci.

Elle n'avait besoin d'aucun de ses services et Juvelian avait raison. Soudain, Helsinki ancra ses pupilles dans celles de cette dernière. Derrières ses quelques larmes, l'Ange était devenue glacée. Alors elle aussi avait fini par céder à des propos immondes… Ce n'était pas très étonnant. Mais quand-même, ça lui faisait du mal... La blonde brisa tout contact avec elle. Soudain, elle s'étouffa.

-Non !

Elle avait hurlé. Aimé. Sa tête séparée de son corps et... plus rien. Comme en écho, son trépas avait emporté quelqu'un d'autre. Helsinki s'était laissée glisser contre le mur. Elle cacha son visage entre ses mains et éclata en sanglots. Ils tombaient tous comme des mouches. Ils allaient tous mourir.

Prise dans la spirale de ses lamentations, elle aurait pu gémir de désespoir. Mais elle se tut. Le Titan avait glacé l'atmosphère encore plus que nécessaire en pointant son arme vers eux. Que personne ne bouge. Elle ne bougea plus. Et ce fut horrible. Parce qu'elle se sentait mal. Parce qu'elle avait arrêté de respirer. Parce que Léto découpait ces prisonniers les uns après les autres sans le moindre état d'âme. Puis qu'il menaça de s'en prendre à l'Alfar. Et qu'elle, elle ne pouvait rien faire. Juste assister et écouter. Elle était à la fois terrifiée et bouillonnante. Au fur et à mesure qu'elle se remettait du choc, ses muscles se crispaient plus qu'ils ne l'étaient déjà. Un sentiment d'injustice profond emballait ses sens et sa mâchoire était si serrée qu'elle aurait pu crisser des dents. Elle se sentait plus que jamais prise au piège. Trahie. A côté, l'incendie de la bibliothèque n'était rien. Elle avait la réelle envie de tout arrêter, de tout faire exploser et de hurler, mais elle ne pouvait pas sous peine d'essuyer une mort certaine. Et elle ne voulait pas mourir. Ah moins que... ? Elle aurait pu faire comme le Magicien pour s'épargner la suite des événements. Malheureusement, elle n'en avait pas le courage. Autant qu'elle n'avait pas le courage de tuer Léto.

Les consignes délivrées, Helsinki se redressa et s'avança machinalement jusqu'aux cadavres. Sa tête était baissée, ses yeux exorbités, ses narines dilatées, ses poings fermés. La boule dans son ventre lui donnait la nausée mais elle n'avait plus rien à régurgiter. Sa démarche n'avait rien de naturel, mais elle se pliait à l'ordre. La mare de sang arrivée à ses pieds la fit hésiter quelques secondes, mais l'Ange finit par s'y aventurer. Ça la dégoûtait. Elle craignait de glisser et de se trouver recouverte du liquide rouge et visqueux. Elle savait que c'était inévitable, mais cherchait à retarder ce moment le plus possible.

C'était un homme. Barbu, probablement musclé par le passé, mais qui avait fondu avec la captivité. Les yeux et la bouche grand ouverts, son cou était marqué d'une large fente d'où coulait tout son fluide vital. Il était encore chaud. Sans le toucher, elle pouvait déjà le sentir. Une grimace d'écœurement déforma son visage. Elle prit une inspiration, se baissa, passa ses mains sous les bras du mort pour tenter de le soulever. Il était monstrueusement lourd, et elle retînt un râle qui aurait trahi qu'elle pleurait toujours. L'Ange ferma les yeux, se concentra. Elle allait devoir le trainer. Ses pupilles se reposèrent sur Léto. Colère. Puis crainte. Elle allait le trainer.

763 mots
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Astriid
Mer 20 Oct 2021, 09:55

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Les Portes III
Pièce dix



«Je suis Rox et il est Rouky.» Fit Astriid en haussant les épaules comme si ça répondait à la question. L'idée n'était pas déplaisante. Avec un frère comme lui, on ne devait pas souvent s'ennuyer et elle se souvenait avec tendresse de ses réactions adorables lorsqu'elle l'avait taquiné au Dîner.
Son attention fut attirée par une nouvelle silhouette qui venait de pénétrer dans la pièce mais avant que la surprise ne se forme dans son esprit, elle détourna distraitement le regard pour revenir à un problème plus pressant. L'altercation qui avait suivi son commentaire provoquait des remous dans le bassin et elle resta figée de stupeur jusqu'à ce que Lucius se dresse pour tenter de les séparer. «Mais c'est pas possible ! Arrêtez !» Catastrophée, elle suivit le Magicien pour lui prêter main forte. Voyant qu'il avait réussi à s'interposer entre eux, elle voulut faire lâcher prise Dastan en s'accrochant à son bras comme un singe à sa branche. Assez rapidement, il lui fallut admettre l'évidence qu'elle ne réussirait pas à le repousser par la seule force de ses bras menus. Maintenant qu'elle se tenait près de lui, son idée initiale ne lui parut plus si pertinente. Pourquoi était-il si grand ? Pourquoi étaient-ils tous si grands ? Si cela n'avait pas posé de problème lors du Dîner car il était alors plus petit, elle craignit de se prendre un coup accidentel - ou pas, on ne savait jamais avec les Réprouvés - en chatouillant ses flancs. Qu'à cela ne tienne, l'Elfe changea de tactique et opta pour l'effet de surprise en se dressant sur ses orteils pour pincer solidement le nez du rouquin entre deux doigts. Elle profita de son appui pour lui basculer la tête en arrière et entraîner le reste de son corps loin du Sorcier.
«Idiots !» Siffla-t-elle alors comme une poule en colère. Les narines frémissantes, elle se pencha pour récupérer un savon qu'elle brandit sous leur nez comme une arme mousseuse. «Je vais vous le faire manger si je vous entends encore une fois vous insulter !» Proféra l'Ygdraë avant de se tourner vers Dastan. D'un ton qui ne souffrait aucune discussion, elle lui indiqua le bord du bassin. «Toi, tu vas t'allonger là-bas et tu ne bouges plus. Non, attends, il ne t'a même pas lavé.» Elle leva les yeux au ciel et chargea une œillade mécontente vers celui qui ressemblait à Lucius. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait l'adulte de la situation. Avec une clarté soudaine, elle comprit ce que Raïm endurait depuis le début de leur périple et elle se promit d'être plus conciliante avec lui à l'avenir. La bouche pincée, elle se mit à frotter le roux sans douceur. «Vous ne pouvez pas vous retenir plus de cinq minutes ? On est tous coincés ici, on n'a pas d'autre choix que de coopérer. Ce n'est quand même pas si difficile.» L'air réprobateur, elle marmottait entre ses dents sans même attendre de réponse quand elle cessa brusquement tout mouvement avec une moue troublée sur le visage. Intriguée, elle renifla le savon dans sa main avant de soulever le bras de Dastan pour faire de même. La confusion tournoyait dans ses iris quand elle leva le visage vers lui. «Où étais-tu avant d'arriver ici ? Tu as une odeur étrange. Ce n'est pas désagréable, c'est juste...» À croquer ? À lui donner envie de se coller contre lui en nichant son nez dans son cou ? Se sentant rougir, L'Ygdraë jugea préférable de se taire et se mit à lui frotter l'épiderme avec une énergie renouvelée comme si cela pouvait dompter les anneaux de désir qui se déroulaient langoureusement dans son ventre. Ça n'avait aucun sens et elle songea avec inquiétude qu'elle devenait folle de nourrir de telles pensées. Il devait y avoir quelque chose dans les vapeurs odorantes du bassin qui lui montaient à la tête ou son corps ne faisait sûrement que réagir à la magie qui dominait les lieux, il n'y avait pas d'autre explication plausible.
«Va t'étendre là-bas, s'il te plaît.» Le souffle court d'essayer de retenir sa respiration, elle se passa un bras sur son front mouillé de sueur. Elle avait d'abord songé que l'énigme de cette pièce n'était pas si difficile une fois qu'on ne se préoccupait plus à la nudité de chacun mais il y avait de toute évidence des forces à l'œuvre qui testaient leur capacité de résistance de la façon la plus indécente qui soit. Le comprendre était une chose, le subir en était une autre. À contrecœur, l'Ygdraë prit appui sur le rebord pour s'asseoir aux côtés du corps allongé de l'adolescent et s'empara d'un flacon d'huile qu'elle réchauffa entre ses doigts. Prenant une grande inspiration pour se donner du courage, Astriid jeta son dévolu sur le dos du roux. Elle ne  craignait rien avec cette partie de son anatomie. Ce n'est qu'un dos, se répéta-t-elle silencieusement. Pas encore aussi puissamment bâti que ses congénères, des muscles avaient toutefois commencé à modeler le haut de son corps et elle pouvait les sentir rouler sous la pulpe de ses doigts. Hypnotisée par les mouvements circulaires qu'elle imprimait sur ses omoplates, l'Elfe se penchait inconsciemment en avant, son odeur délicieuse l'attirant inexorablement. Elle souhaitait que sa langue poursuive ce que ses mains avaient commencé, que ses dents éprouvent la fermeté de son épiderme jusqu'à lui arracher des râles de plaisir. La bouche entrouverte, les yeux mi-clos, sa raison se fragmentait lentement mais sûrement. Sa poitrine effleura alors le dos du Bipolaire et comme si elle s'était faite piquer, le corps de la Sylvestre fit une embardée si violente qu'elle manqua basculer dans le bassin. Dans l'espoir de clarifier son esprit embrumé par des pensées dont elle était la première choquée, elle s'assena une gifle qui résonna dans la pièce. «Pardon !» S'exclama la rousse comme si c'était le Réprouvé qu'elle avait frappé. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Comment pouvait-elle se laisser aller dans un moment pareil ? Elle se pinça l'arrête du nez en murmurant pour elle-même. «Reprends-toi Astriid, reprends-toi. Ce n'est pas toi.» Non sans hésitation, elle reprit son massage, les joues marbrées de rouge. Pour un peu, elle en aurait pleuré de frustration.
De la chute de ses reins, ses doigts descendirent jusqu'à ses jambes et elle se mit à invoquer tous les Ætheri que son peuple vénérait dans une prière désespérée pour faire face à ce supplice sans faillir. Ses paupières se fermèrent. C'était une erreur. Son esprit fut assailli d'images de ces mêmes cuisses frottant entre les siennes dans un va-et-vient étourdissant. Un gémissement à peine audible la trahit et ses ongles s'enfoncèrent dans la peau de rouquin. Inquiète, Astriid lui jeta un coup d'oeil. Elle n'allait pas y arriver. Cette situation était purement ridicule. Tourmentée, au comble de la gêne, l'Elfe s'entoura de ses bras et couina d'une toute petite voix. «Je pense que ça suffit. À mon tour maintenant.» Et elle détesta le frisson de plaisir anticipé qui lui parcouru l'échine. Incapable de croiser son regard, elle s'allongea sur le ventre et dissimula son visage dans l'abri de ses bras. D'une voix étouffée d'où filtrait une supplique, elle ajouta : «Dépêches-toi, je n'aime pas les massages.» Plus vite ce serait terminé et plus rapidement elle pourrait s'éloigner de lui pour reprendre ses esprits.

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Kaahl Paiberym
Dim 24 Oct 2021, 14:41



Pièce dix


« Un autre homme ? » demandai-je. Un autre homme ténébreux. Je pensai automatiquement à Ârès, sans même avoir de preuves. La terreur s’insinua en moi quelques secondes, avant que je ne la fisse fuir. C’était hors de question. « Il ressemble à quoi ? » demandai-je, en m’approchant de nouveau de la femme qu’était devenu mon père. Il y avait autre chose, autre chose de terriblement tentant : lui. Je déglutis, incertain. Il fallait que je susse. L’idée avait un côté particulièrement répugnant mais je devais aller au bout de ma théorie. Ce que je ressentais à son égard était ambigu. Mes doigts se refermèrent sur sa gorge et j’approchai mon visage du sien, appréciant la brûlure de Lux in Tenebris sur sa peau. Je ne le laissai pas partir et continuai, jusqu’à poser mes lèvres sur les siennes. Je restai ainsi un instant, avant de me reculer. Ce n’était pas ça. Ce n’était pas ce genre de désir que je ressentais à son égard. Pourtant, l’envie de le toucher était bien présente. C’était plus une idée de ne faire qu’un mais pas d’une façon charnelle. Sinon, le baiser aurait embrasé mon corps. « Excuse-moi. » chuchotai-je. Je ne parlais pas de ce qu’il venait de se passer entre lui et moi mais de l’ascendance de ma magie sur la sienne. Étais-je vraiment désolé ? Non. En réalité, j’aimais assez me savoir capable d’en faire ce que je désirais et, malgré mon combat interne, l’idée même de le forcer à m’obéir sonnait à mon oreille comme quelque chose d’excitant. Le mal, petit à petit, reprenait une place prépondérante dans mon esprit. Notre Lien seul arrêtait la cruauté à laquelle j'aurais dû me livrer sur sa personne. La Magie des Ténèbres ne l’aimait pas. Elle me soufflait qu’il était un traitre. Je voulais qu’elle se tût parce que si le baiser n’avait pas provoqué en moi une quelconque forme d’érection, d’autres images, plus crues et violentes, l’auraient peut-être fait advenir. L’inceste me donnait envie de vomir en temps normal. Mon esprit noirci ne cessait pourtant de repousser ma morale. Je savais qu'à son époque à lui, il n’était pas encore mon père. Avait-ce seulement de l’importance ? Les rapports entre Jun et moi étaient très flous. Il ne m’avait jamais élevé, n’avait jamais compté comme une figure paternelle. Je l’avais su tard. Je le connaissais très mal. Au début, j’avais considéré comme un honneur d’avoir un ancien Empereur Noir comme père. À l’époque, j’étais stupide. Je ne ressentais plus rien de tel à présent. Pire, en l’embrassant, j’avais eu l’impression de m’embrasser moi-même, ce qui revêtait un aspect à la fois plaisant et déplaisant, une forme d’auto-masturbation jouissive mais honteuse. Adam m’aurait dit que les liens du sang n’avaient aucune importance en dehors d’un cadre familial bien établi. En vérité, je n’étais pas sûr qu’un quelconque cadre familial stable aurait arrêté le Déchu. Je le savais capable de baiser mes enfants dès qu’ils auraient atteint un âge plus avancé. Finalement, il n’y avait rien d’assez malsain pour un Sorcier et mes pensées, gonflées par ma magie, me le confirmaient de plus en plus. Je n’étais plus sûr, à l’heure actuelle, d’être incapable de violer. Je n'étais plus sûr de trouver, comme à l'époque, mon coït avec l'Oracle du Chaos répugnant.

Je me détournai, de plus en plus désireux de faire mal à quelqu’un. Une partie, en moi, se battait contre le voile sombre qui commençait à recouvrir le peu de clarté qui vivait encore là. Il valait mieux que j’utilisasse de nouveau un artefact. Je ne pourrais pas passer inaperçu ainsi. Surtout, je risquais de tous les tuer. La Couronne du Milieu calmerait ma magie. Je la fis apparaître et la posai sur le sommet de mon crâne. Le changement physique intervint presqu’immédiatement. J’étais plus grand, plus large. Mes muscles étaient plus imposants, roulant sous ma peau avec insolence. Je ne changeai pourtant pas ma physionomie habituelle. J’étais semblable à Kaahl, en plus sauvage et carnassier. La testostérone m’habitait et habitait mes pensées. La pensée que je serais capable de violer mon père ainsi me traversa l’esprit. Je refoulais l’envie avec une grimace que ne fut pas discrète. « Allez viens, on va essayer de trouver le type que t’as vu. » Mon langage, malgré moi, était bien plus direct et franc. Les préoccupations du Réprouvé avaient quelque chose de bien plus terre à terre aussi. J’avais du mal à me contenir : le sang, la chair, le sexe, le combat, la nourriture et l’alcool. Ces idées s’imprégnaient en moi comme la liqueur imprégnait un alcoolique. Mes yeux s’arrêtaient sur des choses qui ne m’arrêtaient jamais normalement : la poitrine de la blonde, son cul. Cela dit, ma magie s’était calmée. J’étais à moitié réfractaire, en tant que Bipolaire, à l’utiliser, comme si la donnée était inscrite dans mes gènes. « Le temps qu’ils finissent le rituel de toute façon… » Vu de l’extérieur, leur numéro ressemblait à un début d’orgie. La nourriture sur l’autel m’attirait mais je voulais d’abord vérifier si oui ou non il faudrait craindre la présence de ce fumier d’Ârès à un moment ou à un autre. En tant que Réprouvé, une part de mon psychisme abhorrait les Mages Noirs. C’était déroutant mais bien réel, surtout si on partait du principe que j’avais voulu me servir de la Couronne pour aider la scission entre Keizaal et Lumnaar’Yuvon. « Tu viens, ou tu veux que je t’aide ? » Un sourire en coin barra le bas de mon visage. Ça avait beau être mon père, il était plutôt bonne en femme.

900 mots
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