Les Portes
Troisième Partie

Est-ce que son idée avait sincèrement marchée ? Mancinia clignait des yeux devant l'ouverture de la Porte, presque soulagée de ne pas y avoir eu des contraintes supplémentaires, ou une envolée de traits en leur direction. Sans Maximilien, elle n'y serait probablement pas arrivée ... Ou alors, cela lui aurait demandé bien plus de temps.

— Ça, c'est du travail d'équipe ! dit-elle en lui donnant une tape sur l'épaule.

Elle en vint à se demander si les autres équipes étaient parvenues à ouvrir leurs passages. Et vers où. Peut-être vers la Mort, alors mieux valait ne pas trop y songer. En pénétrant dans cette nouvelle cavité, l'Humaine pris conscience que l'endroit avait quelques degrés supplémentaires, ce qui ne lui déplaisait pas. Elle-même et ses compagnons s'observèrent les uns les autres du regard et, d'un hochement de la tête, s'engagèrent à l'intérieur après quelques vérifications d'usage. Mancinia observait les alentours, distraite, comptant les secondes, puis les minutes, avant de s'arrêter et de se détendre un peu.

— Je pense que le mécanisme est verrouillé sur l'ouverture. L'or a dû se refroidir en créant un contrepoids. Nous pourrons y avoir accès sans le moindre problème.

C'était sans doute une bonne nouvelle, certaines portes, dans certains labyrinthes, se refermaient après le passage des individus. Cela enlevait un poids en moins, s'ils désiraient revenir en arrière. Déchargée, Mancinia pouvait appréciée cette architecture vraiment riche et décorée, à l'image de ce que construisait les Enfants de Sympan. Il y avait peut-être des finitions qui relevaient de la Magie ... un lieu construit avec de la magie angélique ou bien, peut-être, quelque chose de plus puissant ? Elle était la mieux placée pour savoir que c'était possible, surtout devant cette impression d'abandon s'étendant sur des siècles, mais avec l'absence de poussière ou d'air putride, ainsi que la présence d'aliments ou la fraicheur de l'eau. Quoique. Ce n'était peut-être qu'une illusion efficace.

— Je le pense aussi. En général, ce genre d'endroits sont ... ils sont compliqués.

Un soupir s'échappait de ses lèvres. Entre les pièges, les créatures, les imprévus. Ils ne savaient même pas pourquoi ils étaient en ces lieux. Passant une main sur son visage, elle prit place près d'une des cascades et tandis ses mains unies. Elle était celle qui avait le moins de risque de mourir à cause d'un empoisonnement, alors elle but. Cette froideur qui descendait le long de sa gorge lui fit du bien.

— Eau potable. Au moins une chose de rassurante.

Sans eau, avec une température élevée dans des sous-sols qu'ils ne pouvaient creuser, cela se serait avéré problématique. Là-dessus, ils avaient au moins de quoi rebondir. Nina était bien plus sérieuse et soucieuse que la Fille du Soleil envers les autres participants involontaires, ceci dit.

— Je pense que nous devrions prévenir nos compagnons de cette ouverture et de notre aptitude à boire de l'eau.
— Les hauts niveaux de magie en produisent en tendant la main, répliqua-t-elle. Notre présence ne fait que les déranger.

On pouvait y ressentir une pointe mélangeant le dédain et la désolation. Elle avait bien vu les regards méprisants et dégoûtés dans sa direction et il n'était pas question qu'elle soit adorable envers des larves dépendantes de leur Magie, complètement démunis en son absence et qui avaient l'audace de les mépriser. Pour mettre fin à cette potentielle hostilité entre les deux femmes, Maximilien attirait son attention avec humour sur un mur composé de somptueuses créations d'or et de pierres fines.

— Je prends, dit-elle en retrouvant le sourire, tout en se rapprochant, avant de pencher son visage et d'observer de plus près. C'est vraiment très fin comme travail.

Ça lui donnait des idées de conception. C'était terrible comme elle avait envie de se mettre là et créer des choses.

— Combien d'Anges pourraient-on aider avec cela ? Combien d'Humains pourraient avoir un niveau de vie plus décent ? Combien de villes érigerions-nous rien qu'avec ce que contient cette pièce ?

Pourquoi perdre son temps à enterrer cela ? En tendant le bras, l'Humaine essayait d'en décrocher un. Sa tentative solitaire fût un échec. Peut-être y avait-il un mécanisme, un rythme ou une énigme précise pour les enlever ? De son côté, l'Obstiné était en pleine conversation avec la Prêtresse sur les étranges fresques au mur, ainsi que les nombreuses figurations divines.

— En effet, nota-t-elle. Cet endroit doit avoir un rapport avec la Vie et la Mort. L'entre deux, certainement. Quant à la dernière figure ...

Elle secouait la tête, marchant dans les brumes de l'ignorance.

— Je l'ignore. Il y a eu des Chutes et des Élévations suivants la Guerre des Dieux. Nous sommes les premiers à savoir que Drejtësi n'est plus et que Väaramar est né.

Mancinia avait beau comprendre, elle refusait d'abandonner le dogme de l'Aether de la Justice au profit de son frère, mari ou qui soit-il vis-à-vis d'Elle. Drejtësi est et resterait sa figure divine, qu'elle soit encore Présente ou non. Mais cela voulait aussi dire une chose, à ses oreilles ... Une chose peut-être folle. Celle qu'un Dieu pouvait disparaître. Les Dieux tout puissant auxquels Mancinia croyait s'avéraient faillibles. Sans doute son esprit allait-il trop loin. En observant les peintures dans un ordre précis, il était évident qu'un rituel servirait à ouvrir l'une et l'autre des ouvertures. Ses compagnons l'avaient aussi compris. La question étant : laquelle tenteraient-ils ? Devant un long silence, la Prêtresse reprit la parole pour mettre des mots sur leurs appréhensions.

— Je doute que nous ayons les capacités nécessaires à la reproduction d'une peinture. Nous pouvons demander à quelqu'un d'autre, ceci dit ... Toutefois, si vous optez pour réaliser le rituel, il vaut mieux s'assurer que personne n'entre et que personne ne sorte, sinon, cela pourrait conduire à son échec ... Quelqu'un doit donc rester dehors et faire le guet pendant que d'autres le réalise.

Elle sourit, amusée.

— Un volontaire ?
— Et si nous essayons d'abord de décrocher ce fichu scarabée ? demanda Mancinia en soupirant.
— Ça vous semble important, là, tout de suite ?
— Chaque détail compte. C'est peut-être une clé dont nous aurons besoin plus loin ...

Nina relâchait un soupir.

— Soit ! Je vais prévenir les autres que nous avons un lieu d'exploration supplémentaire et voir si d'autres volontaires se joignent à nous.

Mancinia acquiesçait et retournait près du mur ouvragé, réfléchissant. Seule, cela n'avait pas marché.

— Et si nous essayons à deux ? Peut-être même faut-il être trois, comme sur les figurations ... Hum, commençons à nous deux ! Nous demanderons de l'aide à Nina si vraiment ça ne marche pas !

Post IV - 1084 mots

Résumé:

Les Portes
Troisième Partie

— En effet, déclara-t-elle en observant la moitié de scarabée dans sa main. Dans le pire des cas, nous n'avons qu'à toutes les déloger et les prendre avec nous.

Son ton avait été terriblement sérieux, tout en appréciant des yeux le travail précis du Joaillier ayant conçu ces merveilles. Des contours bien trop nets pour être naturels, certainement des conceptions magiques, ce qui ne manquât pas de la faire tiquer. Tricheur. Nina eu un léger rire dans leur dos, discret, ayant apposé sa main contre la moitié basse de son visage.

— Je plaisante, dit-elle avec un clin d'oeil. J'espère seulement que ceux ayant emprunter les autres chemins n'en auront pas besoin ...

Ce serait relativement problématique, en ce qui les concerne. Dans le pire des cas, ils se retrouveraient devant la Mort, mais certains visages ne lui donnaient guère envie de les savoir trépassés.

— C'est peut-être à nous de veiller à en prendre pour ne pas dépérir un peu plus loin.

L'Humaine devinait aisément que chacune des salles étaient agencées de manière à progresser plus en avant, en laissant toutes les chances aux concurrents. Jusqu'où ? Combien de temps durerait cette épreuve ? Sa toute dernière n'avait pas été équivalente à une semaine, mais ... des mois pouvaient tout aussi bien passer. Pas question. Mancinia vint en aide à la Prêtresse pour l'aider à avoir sa propre part, laissant une moitié de scarabée libre sur une des tables, près de la nourriture. Peut-être qu'il y avait une moitié par participant ? Elle n'avait pas compté la totalité, vu les arrivées aléatoires. Autant ne pas prendre les possibilités de survie d'autrui. Son être n'était pas encore méprisable à ce point. Observant les ornements sur les murs, suivant le regard de son compatriote lorsqu'il émis l'avis que les Portes ne pouvaient que se déverrouiller avec l'implication de plusieurs personnes. Comment ne pas avoir conscience de ô combien les Dieux appréciaient qu'ils soient nombreux les aimer ? Elle avait sombrée dix années durant, ils l'embarquait certainement dans ces endroits étranges de temps en temps, car seule leur puissance pouvait attirée une Humaine avec son Ma'Ahid aussi loin, de manière si imprévisible. Qu'est-ce qu'ils voulaient ? Ces trois représentations, celle inconnue ... Elle mémorisait chacune d'entre elles dans sa rétine.

— Nombreux sont les Aetheri disparus, nombreux sont ceux à revenir ...
— C'est un mouvement perpétuel, admit Nina. Je comprends bien que vous avez choisi de réaliser le rituel. Je n'y prendrais pas part, mais je veillerais sur la sortie.
— Sûre ? demanda Mancinia.
— Je suis dans une période où il ne serait pas bon pour moi de me baigner avec vous, dit-elle en souriant, essayant de faire comprendre son message.
— Très bien. Dans ce cas ...

Jetant un regard à Maximilien, elle aurait juré qu'il avait blêmi, plus de surprise qu'autre chose.

— Ne soyez pas mal à l'aise, ce n'est pas comme si on vous demandais de me laver avec la langue.

Elle se baissait, prenant un peu d'eau dans sa main.

— Et puis, l'eau est opaque ... on ne voit rien.
— Et vous savez ce qu'il en coûterait de toucher une Consacrée dans un Temple souterrain en présence d'une Prêtresse.

Ce n'était même pas son statut d'épousée à venir qui la préserverait, n'est-ce pas ? Sa langue claquait contre son palais, amusée. Mancinia saisi une des tenues proche de l'une des portes scellées, qu'elle avait vu précédemment, atterrée avant de voir une nouvelle se matérialisée. Il y avait clairement de la magie en ce lieu ... Ce n'était sans doute pas nécessaire de la mettre, aussi l'entreposât-elle non loin de sa personne. Nina en avait saisi une pour recouvrir l'ouverture d'entrée, ne laissant personne troubler quoi que ce soit. La Prêtresse avait tourné les talons, tandis qu'ils prenaient soin de reproduire le début du rituel. C'était barbant. L'Humaine s'était néanmoins retournée, bien que ses craintes envers la nudité soit brisées, elle avait tout de même une certaine appréhension de se montrer à un autre. Quelqu'un qui n'était pas Neah. Elle ne désirait seulement rien montrer qui soit superflus, puis, elle se laissait glisser dans l'eau.

— Elle est un peu glacée, mais c'est agréable, en l'état.

Cet endroit était expressément chaud, même si les Humains en avaient l'habitude, mais un endroit frais était toujours appréciable.

— J'ai envie de sortir d'ici et de retourner à ma soirée, de retrouver mon compagnon et mes enfants ...

Ils n'étaient pas présents sur Boraür avec eux, mais cet endroit était comme une prison à ses yeux. Il y eu un léger silence.

— Vous avez également reprit à charge une Enfant des Cieux, dernièrement, j'ai entendu dire ... Sharihzad, c'est ça ? Je n'ai jamais entendu un prénom aussi mignon.

C'était un moyen de détendre l'atmosphère, le temps nécessaire à cette baignade imposée. Puis son regard se tournait vers le rire émanant d'à ses côtés.

— Et vous, vous êtes ?

Nina était retournée brièvement dans la Pièce centrale, dans le but d'avertir les autres membres de leur découverte, ainsi que leur réussite, conduisant vers une salle sûre, avec des vivres et de nouvelles énigmes. Sur place, elle prenait conscience qu'ils étaient nombreux à être partit dans d'autres pièces, mais que de nombreuses cloisons s'étaient ensuite closes à leur passage. Cela n'était pas de bon augure, s'ils ne pouvaient revenir en arrière ... Elle adressait une prière à tous, espérant qu'un chacun soit Juste dans ses choix et, sans plus de cérémonie, retournait dans le long couloir pour exercer la marche inverse. Ils avaient choisis de réaliser le rituel. Avant de s'en aller, elle avait saisi une des capes et avait cloisonné l'entrée à son passage, se positionnant désormais devant, silencieuse et patiente. Ce serait problématique si l'on venait interrompre ce qui devait être réalisé dans un but précis, mieux valait éviter toute offense aux Aetheri. Bien entendu, ce n'était pas les moyens de dissuasion qui lui manquaient, si quelqu'un tentait de passer outre ...

Post V - 980 mots

Résumé:

Les Portes
Troisième Partie

— Votre filleule ? demanda-t-elle en clignant des yeux, puis en portant deux doigts contre son menton. ... C'est possible, oui. J'ai été assez active dans l'attribution des Familles au niveau des Magiciens, alors il est probable que mon esprit me joue des tours.

S'était-elle réellement emmêlée ? Mancinia avait le souvenir de l'assassinat d'une Humaine, à Utopia, un crime sur lequel il avait été très impliqué et où il avait reprit les héritiers de la disparue. Peut-être que cela n'avait rien à voir, après tout. Autant éludé la situation, sans doute ne voudrait-il pas parlé de ce problème avec elle ...

— Nous avons eu de la chance que de nombreuse Familles aient acceptées. Au moins, elle aura un Phādere qui sera comme elle.

Au détail près. Ayant vécu la Guerre du Pardon, Neah n'avait pas voulu conserver cette part sombre, celle qui caractérisait les Démons. C'était au-dessus de sa tolérance et ses Vertus ne pouvait que combattre le Mal. Sans doute regarderait-il Maximilien avec des sourcils froncés, parce qu'il méprisait les Bipolaires au même titre que les Déchus. Deux races qui incarnaient des déviances absurdes à ses yeux, mais le temps aidant, ce serait certainement une bonne chose. Surtout si un Humain était en mesure d'apprendre aux autres Humains comment voler. Le savait-il d'ailleurs ? Ça lui semblait tellement compliqué, mais d'autres interrogations accaparaient son esprit. Qui était cet individu à leurs côtés ? Elle ne l'avait même pas ressenti avant de l'entendre rire. Encore une plaisanterie de cet endroit ? Ou un plaisantin qui s'était glissé en leur compagnie pour accomplir le rituel ? Mancinia se penchait vers Maximilien, de sorte que leurs épaules se touchaient presque.

— Vous croyez que c'est un esprit de l'endroit qui essaie de nous dire qu'on est sur la bonne voie ?

Est-ce que les Esprits existaient réellement d'ailleurs ? Elle y croyait, mais cela ne voulait pas dire qu'il s'agissait là d'une vérité. Dans l'immédiat, l'Humaine ne s'inquiétait pas vraiment. Tout était entre les mains de l'hurluberlu qui les avaient conduits en ces lieux, comme toutes les fois où elle y avait été confronté, ou comme Neah l'avait été, comme les autres également. Si s'agissait d'un Jeu, l'organisateur devait être puissant ... On entraînait pas l'Empereur Noir sans une puissance équivalente à la sienne, ou pire, à son Ma'Ahid. S'il s'agissait du même personnage, autant dire qu'elle aimerait bien lui dire deux mots. S'il s'agissait des Aetheri, eh bien, comment auraient-ils pu lutter ? À moins que la guerre ne se poursuivisse dans l'ombre. Cet endroit était tellement centré sur le Sacré ... Chaque recoin semblait suinter de Leur Présence, alors ce n'était pas à exclure. Quelle horreur. Chassant les sombres souvenirs d'un passé qui lui semblait si proche, son regard se glissait vers son homologue, malgré la morosité de ses traits.

— Bien, vu qu'on doit se laver mutuellement pour ce rituel ... Tournez-vous.

Autant en terminer au plus vite. Il y eu cet instant d'observation curieux où Maximilien devait la considérée d'une amusante manière, tandis qu'elle prenait une éponge, la trempant dans l'eau, avant qu'il ne s'exécute. Le regard de l'Humaine se portait vers ses ailes, mais elle avait prit l'habitude de nettoyer correctement un dos portant ses protubérances, grâce à ses enfants.

— Ce n'est pas trop difficile de les avoir au quotidien ? demanda-t-elle. C'est encombrant quand on ne sait pas les rétracter et qu'on ne s'en sert pas ... Mon fils sait marcher avec, mais pas ma fille. Ils auront l'habitude de vivre avec leurs ailes, mais ça vous ait tombé dessus de manière aléatoire, comme mon fiancé.

Mancinia s'arrêtait brièvement dans ses gestes en repensant à cet instant. Elle se souvenait très distinctement être en train de travailler alors que tout son corps s'était crispé à l'extrême, sa respiration suspendue, avec la sensation que du verre brisée se baladait sous sa peau. Brisée. Son Lien s'était disloquée si soudainement, avant de se renouer. Désormais, l'Humaine était consciente de ce qui l'attendait si son Ange disparaissait. Ce serait innommable. Parviendrait-elle à vivre ? Elle l'ignorait. Elle essaierait. Sans doute était-ce mieux de ne pas y penser. Sans doute était-ce mieux de se dire qu'ils seraient ensemble, à jamais. Elle se reprit et poursuivit.

— Vous arrivez à voler avec, ou ce n'est pas possible ?

Au moins, avec l'arrivée des Enfants des Cieux, on le regarderait de moins en moins de travers. Ce serait sans doute une vision normale au sein de la race dans quelques années. En se retournant ensuite à son tour, elle essayait de se détendre et d'être moins tendue. Neah lui en voudrait sûrement de laisser un autre homme la toucher, mais pour sortir d'ici, elle n'avait pas d'autre choix que de limiter la casse. Heureusement, ses cheveux étaient rehaussés, ce serait bien plus simple pour Maximilien de se charger de sa personne, mais son visage se tordait en un rire, presque diabolique, en regardant l'adolescent qui se trouvait devant elle.

— Bien, c'est à vous ! s'amusa-t-elle en lui attrapant le bras, puis une seconde éponge qui traînait près du bassin. Ça fait partie de ce que nous devons réaliser pour réussir, pas question que vous vous rinciez l'oeil !

Sans doute savait-il, ou pas du tout, dans tous les cas, ils étaient à la queue leu leu. Ce qui devrait être suffisant pour le rituel, du moins, l'espérait-elle.

— Ce doit être assez, déclara-t-elle au bout de quelques minutes, tout en observant les fresques pour voir la suite des événements. Nous devons nous masser avec les huiles ensuite.

Post VI - 922 mots

Résumé:

Les Portes
Troisième Partie

Écoutant précieusement les propos tenus de l'Obstiné, Mancinia n'avait aucun mal à se mettre à la place d'une personne ailée. Oh, elle savait bien, en vérité, toutes les sensations, les douleurs et les endroits sensibles, prise dans les méandres des souvenirs de Neah, imprégnés en elle, se remémorant tous ses essais, tous ses échecs et toutes ses réussites avec ces dernières, mais tout cela n'était pas elle. C'était comme visionner quelque chose, de savoir que ce n'était pas nous et de ressentir. Mais être un Ange n'était pas être Humain, cela n'avait rien à voir. Pour autant, depuis lors, elle aurait aimée avoir des ailes. Encore que ... son compagnon n'aurait pas souhaité qu'elles soient du même genre que les Réprouvés, vu comment avait terminé la partie démoniaque, sciée de sa main. Un frisson la parcouru, qui n'avait rien à voir avec le changement de température entre l'eau et la salle.

— J'imagine ..., souffla-t-elle. Ça ferait un bon entraînement ...

Elle était assurément sérieuse dans sa pensée à voix haute. Au cours de ses entraînements, il lui arrivait de porter des poids aux chevilles et aux poignets pour améliorer sa vitesse et son maniement, s'en mettre progressivement aux épaules en envisageant un meilleur maintien n'était pas si idiot, puisqu'ils portaient des armures ... Évidemment, ce n'était pas à la portée de tous, elle entretenait sa condition de combattante et restait la compagne d'un Capitaine. Et puis, les efforts de Maximilien restaient invisibles, dans la mesure où aucun Humain, jamais, n'avait été habitué à cela. Sans doute était-ce pour cette raison qu'elle appréhendait les hauteurs, ou le vide, une chute et c'était la mort assurée.

— On m'a expliqué qu'il était normal qu'un enfant ne veuille pas marcher durant quelques années, même si d'autres y parviennent. Cela ne devient problématique qu'après l'âge de cinq ans, pour son évolution personnelle. Il est nécessaire de regarder s'ils bougent bien leurs jambes, même en étant assis ou dans nos bras, c'est ce qui indique s'il y a une blessure handicapante.

Sa main se portait contre son crâne, soupesant sa tête de deux doigts, en pleine réflexion.

— J'imagine que leurs corps sont naturellement apte à gérer leurs ailes, dans la mesure où ils sont nés avec et ...

Et zut.

— Ah ... Excusez-moi. Si on discute de médecine, c'est terminé pour vous, j'en parle durant des heures ... Et je stresse pour mon examen à la Soranos !

Sa dernière remarque s'accompagnait d'un rire. C'était un moyen de détendre l'atmosphère, mais ce n'était pas une réussite dans la mesure où ils étaient tendus, les sens en alerte, une véritable habitude. Pour l'instant, Maximilien n'était pas en mesure de voler et s'encombrait de leur présence. Assurément, vu son métier de Soldat, ça ne devait pas être évident au quotidien, mais ils étaient d'accord en ce qui concerne l'apprentissage.

— Vous avez pensé à demander aux Anges de vous aider ? J'ai conscience que ce n'est pas courant, mais ce ne doit pas être plus compliqué pour eux lorsqu'ils apprennent à leurs enfants à voler.

Elle s'était interrompue.

— Apprenaient.

Ses sourcils trahissaient sa colère. Quand est-ce que leurs Malédictions cesseraient-elles ? Surtout dans des cas aussi extrêmes que de priver autrui de leur natalité ? Les Anges ne méritaient pas cela, comparativement aux Démons. Ils avaient commis des erreurs, mais rien ces derniers siècles qui devaient les condamner à l'extinction de cette manière. Les Vils avaient exterminés les leurs et s'en étaient décidément bien sortit. Tous les Dieux n'étaient pas Bénéfiques ... La dernière Guerre l'avait bien prouvée. L'Humaine se reprit.

— ... Dans tous les cas, si vous êtes en mesure de voler, alors il est évident que nos Enfants des Cieux en sont également capables. Sans en être sûre, nous avions prévus de demander de l'aide à la Compagnie de Yüerell concernant leur instruction militaire.

Ce ne serait que dans quelques années, mais ils devaient prévoir les choses dès à présent. La Couronne était stricte, elle ne manquerait pas d'exiger quelques petites choses des dits Instructeurs. Mancinia relâchait, définitivement, un soupir lorsqu'il mentionna Hel'dra.

— Oui ... J'aimerais comprendre. Surtout qu'ils ont été parmi les Enfants des Cieux a être tombés malades à leur arrivées à Qaixopia.

Si elle n'avait pas possédé son Don, alors quoi ? Seraient-ils morts ? S'en serait-elle seulement souciée, en dehors d'être désolée ? Est-ce que cela aussi était dans leurs plans ? Est-ce que peu importait ceux qu'elle adoptait, ces derniers auraient été des Élus ? Est-ce qu'on cherchait ... à la punir ? Honnêtement, l'Imprévisible se posait la question.

— Je viens d'être nommée Prophétesse d'Ësse'Aellun. Je crois que les Aetheri m'adorent, ou me détestent, eux seuls le savent.

Son regard se posait ensuite sur lui.

— Vous êtes un Élu, vous aussi.

Ce n'était pas une question.

— Au moins, ils prennent des personnes de tout âge pour s'entraider mutuellement.

Avoir un ... Partenaire comme lui dans cette mission à l'avenir rassurait son âme de mère quelque peu, même si pour l'instant, ses Jumeaux n'iraient nulle part avant d'avoir la cinquantaine. Oui. Elle les aimait, mais que diable en serait-il lorsqu'elle aurait ses héritiers ? En repensant à leur albinisme, elle s'interrogeait soudainement, où était l'autre ? Ce curieux Esprit semblait avoir disparu, échangeant un regard convenu avec Maximilien, comme il l'avait dit, ce dernier semblait s'être perdu durant quelques instants parmi eux, peut-être à cause de cet endroit plus que déroutant ? Une douce odeur d'argan se répandit et mis un terme à ses interrogations intérieures.

— Volontiers, sourit-elle. Je ne m'inquiète pas. Je sais que vous êtes respectueux !

Elle se retint de rajouter qu'il serait mort, autrement, peut-être pas de ses mains, mais son Gardien savait être très effrayant. Tandis qu'on lui massait le dos, Mancinia se remémorait ses anciennes interventions dans d'autres lieux, dans d'autres aventures ...

— ... C'est vraiment différent des autres fois. Je sais ne pas être la seule à être malmenée par la volonté des autres ... Neah ... Vous aussi, avec la Guerre du Pardon. Et des visages que l'on y croise, qui peuvent être connus et puissants. L'Empereur Noir, vous l'avez vu, en est un exemple. J'y ai déjà croisé d'autres Souverains. Cette personne, cet Aether ou quoi que ce soit, n'a pas l'air d'être un plaisantin.

Et c'est ce qui lui faisait craindre la suite.

Post VII - 1050 mots

Résumé:

Les Portes
Troisième Partie

Pauvre Maximilien. Mancinia se sentait désormais embarrassée d'en avoir tant dit. Elle n'avait pas souvent l'opportunité d'être en tête à tête avec quelqu'un qui avait les mêmes problèmes. Alors, certes, son Ange Gardien était un soutien de chaque instant, mais cette sensation de ne former qu'un seul être ne voulait pas dire qu'il était désagréable d'avoir une autre oreille à l'écoute, même distraitement.

— Les Dieux sont cruels.

Aucun des deux ne dirait le contraire. Si elle n'était pas certaine de l'intégralité du parcours de son interlocuteur, il était similaire au sien, dans les grandes lignes. Et s'ils avaient conscience qu'ils ne l'étaient pas tous, cela n'enlevait rien aux horreurs subies depuis des années, si ce n'est des siècles ... Sans doute était-ce à cause de ses mauvaises croyances qu'elle avait été tant punie et, maintenant, que l'inverse se produisait. Un sourire moqueur était né sur ses traits. Son Mal Sacré, on l'avait avertie lors de son diagnostic que quelque chose avait déplu au Aetheri. Aujourd'hui, elle était pleinement consciente qu'il s'agissait d'une maladie, aucunement d'une oeuvre de quelqu'un de vexé. Entre son statut de Prophétesse, tout récent de cet après-midi et le Don de Sympan dans sa main, elle doutât sincèrement que ce type de symptômes soient des conséquences divines. Pour le bien de tous, surtout du sien, sa bouche resterait muette là-dessus. Ce n'était pas vraiment le moment de blasphémer. Enfin, pas totalement.

— Je présume que lorsqu'on ne guerroie pas les uns les autres, ils doivent trouver d'autres occupations.

Veillaient-ils seulement sur les Mortels ? Est-ce que les Aetheri ennemis des siens se mêlaient de tout pour leur mettre des bâtons dans les roues à leur détriment ? Il s'agissait de questions légitimes, mais elle n'en détenait pas les réponses. Entre ceux qui avaient disparus, les nouveaux arrivants et les mutations incertaines ici-bas, autant dire que les races des Terres de Sympan n'étaient pas seules à courir partout.

— Comme nous ne sommes pas pleinement pardonner, peut-être est-ce Sympan qui se rit de nous ?

Un rire ironique s'échappait d'entre ses lèvres. Ça restait une possibilité. Au moins, cela lui avait permis de découvrir les talents de masseur de Maximilien, qui venait de lui prendre délicatement la main.

— Ça fait du bien, admit-elle dans un soupir en chassant les Dieux loin d'elle. J'use de mes mains continuellement pour le travail, mais c'est vrai que je n'en prends guère soin.

Ne disait-on pas que le cordonnier était le plus mal chaussé ? La Sertisseuse et Fille du Soleil l'était par des métiers très manuels, ce n'était pas étonnant que ses membres étaient malmenés.

— Anto, sourit-elle, amusée. Antonija, c'est cela ? ... Ne soyez pas surpris. Je connais les Gardiens qui vivent chez les Humains. Un peu comme tout le monde connait le mien.

Ce n'était pas uniquement parce que Neah était le Gardien de l'Iskandar. Il avait taillé sa propre notoriété au fil des ans et, de ce qu'elle avait vu ces derniers temps, ce dernier désirait s'investir au sein des Humains, pour elle, pour ses ambitions, mais aussi pour leurs enfants. Comme si un nouveau but avait germé dans son coeur, comme une volonté de ne pas stagner et de s'ouvrir les possibles.

— Ils ont une aura apaisante, n'est-ce pas ? J'ai l'impression d'être devant une cascade en compagnie de Neah. Une puissance relaxante ... Enfin ! C'est dur à dire, mais je comprends, enfin, en partie.

Elle relevait son bras libre pour masser sa nuque. Sa réflexion ayant été trop loin. Maximilien n'allait pas se marier avec sa Gardienne, lui. Enfin ... Peut-être plus tard, qui sait ?

— Neah me voit comme, hum ... Je ne sais pas vraiment.

En vérité, elle le voyait très bien, mais n'oserait certainement pas le dire à voix haute, marquant une pause dans l'échange, son impression devenant morose en se remémorant la douleur qu'avait été ces dernières années.

— ... Je suis énormément en dehors de Qaixopia en ce moment. Je travaille en compagnie des Anges sur Haute-Terre à la demande de la Reine Varey. J'ai l'impression de m'éloigner de mes racines, à raison, sans doute. Trop de boulot.

Elle poussait un sourire, mélange entre le contentement d'être masser et l'usure d'une situation qui avait mis ses nerfs à rude épreuve.

— Mais nous avions perdus notre Lien avec les Anges. Neah et moi essayons de notre mieux pour rétablir un équilibre, pour montrer que l'on peut y arriver. J'essaie de profiter de ma position dans la hiérarchie pour remettre en ordre la situation après les tragédies et les non-dits qui ont secoué nos deux races. Je crois que nous sommes l'une des rares anciennes paires à ne pas avoir disparu avec la précédente guerre et, surtout, nous ...

Un sourire tendre germait à nouveau.

— Notre Lien ne tient d'aucune cérémonie. Il s'est créer ainsi.

L'on disait de ces Liens qu'ils étaient purs, conduisant inévitablement à l'Amour. Ils étaient rares, précieux, marquant des liens unissant les Enfants de Sympan aux Ailes Blanches depuis des millénaires.

— J'ai bien l'intention de gravir les échelons et de réparer les torts causés, déclara-t-elle en relevant les yeux vers lui. Et vous ?

Post IX - 935 mots

Résumé:

Les Portes
Troisième Partie

— Vraiment ? Combien mesure votre Gardienne ?

Un sourire malicieux se dessinait sur son visage, l'Humaine ayant bien compris de quoi s'amusait Maximilien, mais il était amusant de voir comment les autres considéraient Neah. Elle était bien consciente que sa taille avait été l'oeuvre de nombreux préjugés, y compris au sein de la Nith-Haiah, notamment sur ses capacités. Comme souvent dans ces cas-là, un revers de la main de l'Ange remettait les idées à l'endroit ; il n'était pas à sa place sans raison. Quand il évoquât l'idée d'être suivi, son regard taquin ne trompait pas. En vérité, tout ce qui avait trait aux étoiles montantes chez les Humains n'avait aucun secret pour elle. Si ce n'était pas de l'espionnage ou une surveillance douteuse, il s'agissait surtout des rumeurs et des histoires circulant dans les rues, ou sur les territoires concernés. Ce qui relevait des Enfants des Cieux avait été une majeure partie de son travail et Neah, lui, avait une bonne connaissance des Gardiens. Ils n'étaient pas aussi nombreux qu'on pouvait le croire.

— Peut-être, s'amusa-t-elle. Pourquoi ? Vous auriez peur ?

Sa Gardienne le voyait comme un enfant ? Ah. C'est un peu comme tous les Gardiens, avait-elle l'impression. C'était sans doute ce qui avait creusé les dissensions, puisqu'ils étaient bien peu à avoir un Lien aussi puissant que les Écuyers de l'Aurore entretenaient, l'Amour qu'ils se portaient n'expliquant en rien tous leurs succès.

— Un enfant turbulent qui courre partout à l'appel de l'aventure ? sourit-elle, pensive. J'étais ainsi, il y a quelques années, quoique ...

Maximilien n'avait nulle ambition, avant que plusieurs situations ne lui tombent dessus, imprévisibles. À bien des égards, ils se ressemblaient. Tandis que les mains de l'Humain parcouraient sa peau, elle se mis à repenser au passé, avec nostalgie. De son adolescence chaotique demeurait tous les emplois accumulés dans les rues d'Utopia, son but était de se trouver un emploi stable au sein de la Joaillerie de Darren, d'y réaliser une merveilleuse carrière. Peut-être parviendrait-elle à s'acheter des ouvrages ? À devenir enseignante ? ... Ah ! La Guerre avait chambardé ses plans. Neah avait chamboulé son existence, comme la sienne avait chamboulé sa vie. Et les choses s'enchaînaient à une telle vitesse que l'on était rapidement perdu, ne sachant comment réagir. Matasif et Chevalière d'Arkas, rêvant soudainement de devenir une image positive des Humains à l'étranger, avant d'être fauchée en pleine ascension. À peine revenue, à peine en mesure de mettre des mots sur ses sentiments envers son Gardien, elle est ainsi nommée Marquise de Nylmord. Organisatrice d'une Épreuve de la Coupe des Nations, avant de parcourir les eaux vers Taelora. Vers Alaitihad. Son Lien avec Neah, leur Amour, sa volonté de prendre ​Mithra et Rakhsan sous son aile. Ihsan et Idril arrivant dans sa vie, leurs fiançailles ... Emelyn. Sif. Et, maintenant, Prophètes d'Ësse'Aellun. Quel chambardement ! Comment arrivait-elle à suivre ? Elle se le demandait, parfois.

— Mince, me voici démasquée ...

La remarque de Maximilien l'avait sortie de sa torpeur en même temps que l'arrêt de son massage, mais Mancinia devait admettre qu'elle avait passé plus de temps que nécessaire à cette activité. Encore un peu et il l'aurait probablement retrouvée endormie, totalement détendue sous ses doigts de Faes. Ce n'était pas ce qui aurait arrangé leurs affaires.

— Je n'avais pas été masser ainsi depuis un moment, admit-elle en se redressant.

En général, Neah s'occupait de prendre soin de son corps, comme elle s'assurait du bien-être de son Gardien. À force d'entrainements, de tracas et de paperasses, ils accumulaient des tensions dans les muscles. Et elle, pas mal de frustration de ne pas pouvoir aller plus loin sur un plan plus intime. Elle lui faisait payer, d'une certaine manière, même si le temps et la communication l'avaient apaisée sur ce point.

— Prenez votre temps, la solution viendra à vous le moment venu.

Si on y consacrait un moment, tout pouvait avoir une résolution. Même une dispute pouvait paraître futile trois ans plus tard, n'est-ce pas ? En échangeant sa place avec son partenaire improvisé, Mancinia se disait qu'ils devraient sans doute accélérer le mouvement, ne serais-ce que pour Nina et ceux qui patientaient, potentiellement, derrière le rideau improvisé de la Prêtresse. La jeune femme gloussa.

— Juste avant d'arrivé ici, on m'a nommée Prophétesse du Dieu Ësse'Aellun.

C'était une excuse toute trouvée. Personne ne lui tiendrait rigueur de rendre le temps que Maximilien lui avait accordé, ni qu'elle lui accorderait en retour. C'était pour les Aetheri, après tout.

— Je n'étais pas au courant ... Je l'ai appris pendant la cérémonie.

Un moyen de dire que les surprises arrivaient au moment où on s'y attendait le moins.

— Allez, hop ! À mon tour de vous détendre tous ses petits muscles tendus !

Mancinia ponctuait sa phrase en levant ses mains et en mouvant uniquement ses doigts, enduis d'une huile parfumée. Heureusement qu'elle s'était entraînée sur la musculature de son Ange, certes, Maximilien avait moins de muscles, mais il n'avait certainement pas à rougir de tout le travail accompli et qui se ressentait sur ses bras. Ils discutèrent encore un moment, avant qu'elle n'estime que le temps passé soit équivalent à ce qu'il lui avait accordé.

— Je pense ne pas avoir démérité. Donc, ensuite ... Les vêtements ... Ne bougez pas, je vous les ramène.

Ils étaient pliés dans un endroit prévu à cet effet. Blancs, comme des vêtements cérémoniels devaient l'être. Elle les mit, mais ne délaissait pas les siens pour autant, avant d'en apporter à son compagnon d'infortune.

— Je crois qu'on doit faire encore du soin l'un à l'autre. Je vous épargne l'idée de perlé l'intégralité de ma chevelure de cette manière. Faites-moi deux mèches et j'en ferais de même pour vous.

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Résumé: