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 ☯ Le Conseil des Chefs ☯

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Jeu 21 Jan 2016, 20:11


Affichant sans complexe sa morosité et son amertume, l’Empereur Noir gratifia la Reine Blanche d’un regard sombre et d’un sourire froid et pincé, loin de s’intéresser aux grands crus qu’elle sortait de sa besace d’un air triomphant et satisfait. Il la dévisagea de longues secondes, avant de murmurer tout bas : « Toujours aussi sotte et joyeuse. Bien heureux les simples d’esprit. » Pourtant, il se méfiait de la Magicienne et ne la considérait pas comme une idiote. C’était un jeu entre les deux Souverains, un jeu dangereux et malsain entre des personnes opposées dans leur âme et leurs idéaux, un jeu sans règle ni fin dont ils ne se lassaient pas. D’un geste lent et étriqué des doigts, il façonna - il semblait plutôt les tirer d'un anneau magique - en quelques instants un verre à pied qu’il posa face à lui, puis un autre. « Voyons un peu la seule chose qui mérite intérêt chez les vôtres. » railla-t-il d’une voix morne, évoquant le vin. Il voulut ajouter une allusion brumeuse à la dernière comédie à laquelle ils se livraient dans le plus grand des secrets, coupé dans son élan par l’apparition chimérique de la Prophétesse. L’oiseau de mauvaise augure, contrairement à ses autres interventions, ne débuta pas son discours par le blâme des Reines et des Rois présents, préférant reprocher la négligence et la suffisance des têtes couronnées d’antan. Lord se releva sensiblement de sa chaise, intrigué par les mots de la Clairvoyante. Il avait déjà entendu parlé des Castes, surtout de l’une d’entre elles. Le Temple de Rhéa Latia était né de la traitrise d’un membre de son peuple. Les yeux glacés, il observa les arrivées des différents dirigeants, mais le seul qui l’intéressait un tant soit peu était le Maître. Sous les traits d’une enfant impertinente, il était là, à sourire avec dédain. Lord réfléchit longuement à cette jeune fille, dont les traits lui paraissaient familiers. Nul ne savait qui était le Maître, s’il était un homme ou une femme et quel était sa véritable apparence. Il ne choisissait pas son allure au hasard. Que voulait dire celle-ci ? Il était certain qu’un message se dissimulait, pour au moins une personne autour de la table. Les Souverains des Castes. Lentement, il se renfonça dans sa chaise. Il n’appréciait guère l’idée de ses forces opposées, ses insoumis d’autres races qui se regroupaient en des puissances différentes. Il savait ne rien pouvoir faire contre ses Ordres, dont l’existence lointaine les rendait aussi fort que les races. Néanmoins, ils n’approuvaient pas leur réalité pour autant. Il choisit toutefois de mettre de côté ses rancunes, le temps du Conseil au moins. Il avait d’autres préoccupations.

Agacé par la prétention des Souverains qui – de façon tout à fait niaise et naïve – discutaient dans leur propre langue sans comprendre qu’ils ne s’assuraient pas une grande discrétion. Que croyaient-ils ? Ils étaient à une table de Rois. La plupart parlait les langues des autres, par politesse ou stratégie. Pour sa part, Lord avait appris la langue des Elementals dans sa jeunesse, à la douce époque où il était dans les Armées, chargé des interrogatoires de ses créatures déplorables. Dans un soupir, il tourna la tête vers l’Impératrice du Tout, pour articuler sans sourciller, en Erek : « Non, vous n’avez rien à faire là. Vous avez démontré votre incompétence par votre intervention aussi inutile que risible. » Se croyait-elle réellement dans une taverne à discuter de politique comme un ivrogne ? La jeune Reine avait un très long chemin à faire. « Votre … peuple » Le mot presque craché. « est à la hauteur de sa réputation. Vous et votre caniche avez dit votre position. Retournez jouer avec vos éléments et laissez les grandes personnes discuter du sort de ce monde. » Les relations entre la race des Sorciers et celle des Elementals n’avaient jamais été au beau fixe. De toute évidence, cela n’était pas voué à changer aujourd’hui. « Je ne tiens guère à ce que cette réunion se finisse en Conseil d’Aeden. » ajouta-t-il, référence à l’expression devenue célèbre suite aux échecs du gouvernement concerné. Sans ménagement, il se désintéressa de ces créatures. Elles méritaient à peine de partager l’air des Souverains. Le Dædalus prit ensuite la parole, de manière plus poussée et construite que les orateurs précédents. Lord réfléchit. Il était loin d’être en accord avec son discours mais certaines pistes l’intéressaient. Il connaissait l’Ordre de Rhéa Latia. Le Maître était capable de cela. Pourtant, il peinait à croire en son alliance avec la Khæleesi. Ils se ressemblaient trop pour s’entendre. Surtout, personne ne semblait être au courant, mis à part Eerah, de l’implication du Maître. Pourquoi ? C’était étrange. « Sur quelles preuves vous permettez-vous ses accusations ? » Il ne remettait pas – encore – en cause son argumentaire. Seulement, il lui fallait plus qu’un brin d’éloquence pour croire aux allégations d’un Roi tel qu’Eerah, même s'il aurait adoré pouvoir s'en prendre au Maître. « Quelles sont vos sources ? Vous devez avoir plus que de mots pour vous afficher si fier et sûr, pour affirmer votre position avec véhémence et force. » Surtout, il ne partageait pas ses convictions quant au camp choisi.

Quelqu’un se mit à applaudir. Le frappement des mains, lent et mesuré, résonnait dans la taverne. « Bravo. Quel discours ! » Le Marid. Il venait de surgir de la pénombre, posant un instant ses mains sur les épaules d’Astrid, avant de s’asseoir non loin. Etait-il sarcastique ? Parlait-il d'Eerah ? De Lord ? Des deux ? D'autres ? C’était difficile à dire avec un personnage pareil. Lord le regarda un instant avant de reprendre à l’attention du Roi Déchu : « Je m’interroge sur les frontières de cette purge que vous exigez avec tant de facilité. Les abominations, les erreurs … Ces concepts, au-delà de grands noms qui font l’unanimité, sont propres à chacun. » Il jeta un regard lourd aux Elementals. « Vous-même, n’êtes-vous pas une décadente créature aux yeux de notre bienveillant Kahel ? Ne suis-je pas une erreur pour ma charmante voisine ? N’était-elle pas une aversion pour moi ? Ne vous méprenez pas, j’admire cette conviction et cette volonté de vivre dans un monde pur et blanc, mais les délimitations de cette liste à éradiquer m’intéressent. Delix et Orion ne sont plus. Beaucoup ne sont plus une menace, d’une manière ou d’une autre. Si vous choisissez votre camp dans un conflit d’ampleur pour la mort de deux personnes - ou un nombre infime - vous êtes au mieux un inconscient, au pire un imbécile. Comme je vous estime dans le haut du panier, j’aurai tendance à penser que le ménage que vous espérez serait plus vaste. Dites-nous donc qui mérite de vivre, qui mérite de mourir. Allez-vous participer à l’établissement du massacre en proposant des noms ? Vous reposerez-vous sur le choix de ces Immortels qui se jouent de nous, selon vos propres mots, en priant pour que leurs choix vous épargne la potence ou pariez-vous sur la bonté de votre âme pour votre survie personnelle et celle des vôtres ? » Il fit une brève pause. « Je comprends bien que vous visez les grands noms, les personnages éclatants de l’humanité qui ont brillé de massacres globaux. Je comprends votre agacement quant au … traitement inexistant accordé à la Khæleesi … J’ai cru entendre dire qu’il n’était qu’apparent et que certains …  » Il jeta un coup d’œil à Astrid. « ..… cherchent à l’appréhender en ce moment même pour la juger. Sans chercher à excuser cette passivité, je préfère les actions coordonnées aux volontés d’un Dieu, sans considération de camp. Delta n’est que la bouche de Sympan. Seulement, la confiance est difficile à accorder, qu’elle soit pour les Hommes, pour les Dieux – qu’ils s’appellent Sympan ou non – ou pour un illustre étranger dont nous ne connaissons rien. J’ai conscience du fatalisme de mes propres idées mais dans ce bain de bonnes intentions, je m’interroge. » Lui-même, faisait-il parti des êtres à éradiquer ? Les Souveraines maléfiques ? « Avez-vous aussi confiance en lui, pour croire en son jugement sans rechigner ? »

Dans un soupir, il releva les yeux vers le Sin Luxinreïs. « Lui sait. Pourquoi n’éclairez-vous pas nos lanternes ? Pourquoi ne dites-vous rien ? » Il haussa les épaules. « Pourquoi ne le ferions-nous pas parler un peu ? » - « Ca va pas dans votre tête ! » s’emporta la Déesse Totem. « Ça fait toc-toc là-haut, vous avez vraiment un grain ma parole ! L’araignée crevée qu’il y a dans votre petit esprit d’ivrogne attardé, il serait tant de la ressusciter ! » La voix de Melinda était rauque, animale. Le Totem avait pris le pas sur la femme ; représentation parfaite de l’instabilité des Béluas. Même le regard doux de la Vénus ne l’apaisa pas.
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Ven 22 Jan 2016, 00:46


Le manque de réaction des Souverains raciaux n’étonna guère les Rois et Reines des puissances alternatives, habituées à l’indifférence présomptueuse des Grands et à leur égocentrisme vaniteux frôlant un narcissisme aussi démesuré que simple par l’esprit. Dans l’ombre, ils avaient suffisamment observé ces têtes couronnées, contemplé leur façon de faire, pour savoir à quoi s’attendre, sans même que les principaux intéressés se doutent de vivre à côté d’existences rebelles, d’un contre-pouvoir immense et impertinent. L’avantage était considérable dans les jeux de stratégie, de diplomatie et de politique ; un atout que les plus avisés utiliseront au moment opportun, comme la carte forte tirée de la manche. Observateur, le Maître des Dragonniers contemplait les premières heures de la débâcle d’un regard perçant, jaugeant chacun à la mesure de son intervention, attendant le moment propice pour débuter la sienne. Astrid ; incarnation de la patience, de la mesure et d’une sagesse calme et tranquille ; avait attendu l’arrivée du Marid, un allié de poids à ses côtés pour la lutte acharnée de ses convictions. Rembrunie et contrariée par le geste qu’eut le Génie pour la Duchesse, dans la considération des sous-entendus que cela impliquaient, Rhenis afficha une moue pincée, préférant détourner les yeux et écouter les premiers échanges du Conseil – tout du moins ceux qui avaient une once d’intérêt car elle peinait à déceler une once de valeur dans les propos de l’Impératrice du Tout et de son accompagnatrice, encore moins dans les quelques phrases articulées comme des banalités par l’Elfe Eternel qui, par-delà sa réputation de femme de science, ne brillait ni de jugeote ni de réflexion, sombrant dans une affligeante simplicité aux allures de fanatisme religieux mal présenté. Le Maître, quant à lui, souriait. D’une impassibilité remarquable, l’adolescente n’avait ni cillé ni vacillé. Parée de l’innocence des justes, elle contemplait le Dædalus. « Je vois. » murmura-t-elle de sa jolie voix claire et douce. « Je ne suis qu’à moitié surprise de ces accusations outrancières, livrées comme des vérités absolues par un Roi certain de la véracité de ses allégations, de ce qu’il a vu, de ce qu’il a entendu. Je serai intéressée, à l’instar de l’Empereur Noir, par vos sources. Elles doivent être aussi nombreuses qu’assurées pour salir ainsi un étranger à sa première rencontre, un étranger venu en paix de surcroit. Toutefois, je suis encore moins étonnée d’être la cible de ces calomnies – moi, plutôt que l’un des autres nouveaux Souverains - car je vous sais renseigné un minimum sur mon Temple et vous pense contrarié par son âme. En ses temps brumeux, chacun a besoin d’un Monstre. Vous créez les vôtres. » Doucement, elle tourna la tête vers la Duchesse d’Arcadia. « Le Grand Palais de Justice est-il apparu pour moi, Dame d’Hébé ? » Astrid dévisagea le Maître un instant. « Non, il est seulement là pour la Khæleesi. » Elle ne mentait pas. C'était évident. La rouquine acquiesça, avant d’ajouter : « Que vos troupes recherchent d’ailleurs, comme le suggérait Lord avec une pointe d’interrogation dans la voix. » Face à des regards appuyés, Astrid entreprit d’expliquer : « Mon Ordre a accès à une Cour, au nom de la Déesse de la Justice, qui n’apparaît que lorsqu’un crime abominable a été commis, comme le glas annonçant la recherche du coupable. Mes meilleurs Paladins sont sur les traces de la Dévoreuse, afin de la mener à la Justice des Hommes. » Elle fit une petite pause. « La Cour a été aperçue plusieurs fois. » ajouta-t-elle dans un sourire. « Il a été particulièrement remarqué après le fléau d’Orion Shidori. Toutefois, dans l’ignorance de notre existence et de par notre discrétion, nul ne savait réellement ce qu’elle était, même si je le déplore puisque, sans l’assurance d’un tel édifice, des alternatives ont été prises. » Elle évoquait le sort du Sorcier, retrouvé mort sur le pavé. A l’époque, elle n’était qu’un écuyer mais elle se souvenait du discours du Duc, qui avait déploré d’être arrivé une minute trop tard. Un joli sourire aux lèvres, Astrid ajouta : « Nous avons beaucoup à apprendre, les uns sur les autres. Malheureusement, les temps ne sont guère propices à de plus amples présentations. » Le Maître réfléchissait, songeur. « Je vous plains, Dædalus. Vous vous laissez aisément berner. Continuez de croire que je suis le fruit gâté d’une belle corbeille de fruits bien mûrs et juteux. Pour ma part, ma vision m’incite à croire que nous sommes tous des pommes colorées, dont certaines parties sont à jeter. » Elle sourit. « Je ne vous blâmerai pas de croire en des chimères. Elles sont rassurantes, face à la menace palpable qui flotte dans l’air. Rassurez-vous dans vos choix, grâce aux bêtes que vous forgez vous-même. C’est une belle histoire, que vous racontez là. »

Lentement, le Maître releva les yeux sur le Sin Luxinreïs. Cette créature était si fascinante, si compliquée. Inquiétante, à bien des égards. Une menace. Un atout. Une dualité délicieuse et intrigante, pour un Roi d’une race tout aussi curieuse. « Qu’avez-vous à dire, Majesté ? » demanda-t-elle, le sourire éclatant. « Votre condition ne doit pas empêcher la moindre parole. Vous n’auriez pris la peine de vous déplacer pour vous conduire en simple spectateur. Quel camp un homme comme vous, un homme de neutralité, va-t-il choisir ?» Loin de partager les idées de l’Empereur Noir à son sujet, le Maître nourrissait des intérêts plus personnels en ce qui concernait Caleb. Il ferait en sorte de le rencontrer, en privé. C’était évident. Il le devait. Ne serait-ce que pour savoir s’il connaissait la Vérité, à son sujet. De son côté, la Prophétesse n’avait pas réagi aux provocations du Déchu. Elle était au-delà de ses préoccupations. Ce n’était pas son rôle et n’avait rien à se reprocher, et ne comptait pas apaiser le Dædalus dans sa peur de ce qu’il ne comprenait pas, de ces monuments du Temps et de l’Espace. Avec une pointe de tendresse dans le regard, elle contempla le Sin Lunxinreïs. Les Rehlas n'étaient pas des oubliés pour rien.
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Ven 22 Jan 2016, 05:27

Edwina gardait le silence depuis un certain temps, se contentant d'observer. Aussi, elle émit un sourire compatissant à l'intention de l'Impératrice du Tout. Ce n'était guère simple de prendre la tête d'un peuple et d'être catapultée ainsi dans la cage aux lions. Elle-même avait pu faire certaines erreurs par le passé, comme changer le Suprême de l'Au Delà en statue de pierres sous le coup de l'émotion par exemple. Fort heureusement, il s'en était sorti indemne. Son sourire disparut quelques secondes après que la jeune femme l'ait perçu. Leurs races étaient ennemies, elle ne pouvait se permettre d'être trop aimable avec elle. La Reine Blanche avait aimé un ancien Empereur du Tout et la conséquence de cette affection était qu'elle ne haïssait pas les Elémentals, loin de là. Elle n'était cependant pas prête à mettre un terme à des siècles et des siècles de traditions sous l'influence de son seul avis. « Ce que j'aime chez vous, Lord, c'est votre constance. » se contenta de répondre la jeune femme, sans préciser dans quel domaine il était constant. Elle sourit, jouant avec le pied du verre que l'Empereur Noir lui avait donné, écoutant les différents discours. Rien ne servait de répondre trop vite. Elle souhaitait réfléchir. La présence de chefs de puissances jusqu'ici inconnues du grand public l'intriguait. Edwina ne savait rien d'eux mais elle ne manquerait pas de se renseigner. En attendant, son ignorance ne serait sans doute pas dommageable. Le Mârid l'étonna dans son intervention. Son demi-frère semblait... différent. Oh elle ne l'avait rencontré que quelques fois mais elle avait appris à le reconnaître. Il la regardait toujours de la même façon et lui prêtait beaucoup d'égards. Or, il n'avait eu pour elle nul intérêt pour le moment, pas plus qu'il n'en avait eu à Somnium d'ailleurs. Pinçant doucement ses lèvres, elle le regarda un moment avant de baisser les yeux, pensive. Lui et elle étaient liés, leur camp serait forcément le même de par la nature de leurs deux peuples. Pourtant, elle n'avait encore rien décidé à ce sujet. La réponse lui apparaissait clairement mais elle ne souhaitait se positionner trop tôt. Il existait beaucoup de zones d'ombre, dont une qui lui paraissait essentielle.

Elle finit par se lever, épargnant à Caleb la peine de répondre à l'Empereur Noir et au Maître. « Avant tout, je tiens à faire une déclaration à l'attention de mon très cher voisin de table. Vous êtes certes une ignominie de mon point de vue, et pas que puisque la plupart des personnes présentes doivent penser la même chose, et le passé à montrer ô combien les Empereurs Noirs ont pu être un fléau pour l'humanité, bien plus que leur peuple dans son ensemble, mais je dois avouer que je n'ai nulle intention de vous exterminer. Sans vous, je m'ennuierai sans doute. ». Elle marqua une courte pause. « Et puis, pour le moment, l'on  ne peut pas réellement dire que vous ayez été une menace. Les inclinations de votre cœur, aussi dur soit-il, vous ont surtout joué des tours, dirons nous. ». Elle lui sourit, faisant un léger petit signe de tête à son attention. C'était un jeu terriblement dangereux mais elle avait pris l'habitude de le côtoyer et, même si cela était terrible à dire, à ses côtés, elle apprenait la répartie, bien mieux qu'à ceux de ses conseillers. « Ensuite, je tiens à saluer les Chefs de Caste dans leur ensemble mais, surtout revenir sur la question de l'implication du Maître dans le soucis lié aux Masques d'Or. Je ne remettrais pas en doute les accusations du Dædalus, que je sais être un homme avisé et cultivé, sur la question. Il n'a rien à gagner en vous accusant à tort et je sais parfaitement que l'on ne peut guère tout prouver. Ce serait tellement plus simple si c'était le cas, n'est-ce pas ? Seulement, ceux qui complotent et trahissent ont souvent la particularité d'effacer les preuves. Cela dit, ne vous inquiétez pas, je n'ai pas l'intention d'essayer de vous exterminer non plus. Je n'ai aucune prétention sur ce point et puisque mon cher voisin lui-même s'est fait manipuler par l'ancienne Impératrice des Abysses, je pense qu'elle a dû faire de même avec vous, n'est-ce pas ? ». Prendre le Maître pour une victime était osée, mais l'Ultimage n'en avait que faire. « Pour les Démons, je dirai simplement que tant que mes Terres ne sont pas menacées par ces derniers, je ne me soucierai pas de leur cas. Qu'ils s'insurgent s'ils le souhaitent, ils ne représentent pas une menace de mon point de vue. ». Idiots et indisciplinés, voilà comment étaient dépeints les êtres démoniaques dans la plupart des livres. Ils s'extermineraient entre eux avant de gagner une quelconque guerre. « Cependant, si l'un d'entre vous, hormis les ennemis officiels de mon peuple, a besoin d'aide en ce qui les concerne, j'enverrai des volontaires pour répondre à votre appel. ».

Edwina rapprocha doucement le verre à vin d'elle, continuant de jouer avec son pied. « Concernant le plus gros problème qui nous occupe, je ne sais que vous dire. Les Djinns et les Magiciens sont depuis toujours les gardiens de la Magie Bleue, la magie créatrice, celle de Sympan. Suris a été sacrifié pour le retour de ce dernier ainsi qu'une élue de mon peuple.». Fort heureusement, l'un comme l'autre avaient connu une réincarnation. « Je pense que tout le monde ici est convaincu que le Créateur est revenu. Je doute que cette énergie si puissante que nous avons ressenti le jour où la magie est revenue puisse être le fruit d'une autre entité. Seulement personne ne l'a vu. J'aimerai donc attirer votre attention sur un point qui me semble essentiel. Bien entendu, mon peuple se joindra à la cause de Sympan, quoi qu'il en soit, mais là où un doute se profile dans mon esprit, c'est en ce qui concerne les intentions de ce Delta. Il parle d'exterminer ceux qui ont été les fléaux de ce monde mais je me demande s'il n'en est pas un lui même, profitant de la situation pour semer le doute et raviver l'espoir d'un monde meilleur chez les peuples. Il parle au nom de Sympan mais celui-ci reste silencieux. Pourquoi se tairait-il, lui qui a créé ce monde ? ». Suris était tout aussi silencieux, terré dans son œuf depuis le retour du Dieu-Roi. « De plus, nous ne savons rien des actes des Ætheri. Soyons honnêtes : ils nous dépassent. Comment pourrait-on affirmer qu'ils ne font rien pour nous alors que nous sommes incapables de les comprendre et de les détecter ? Peut-être servent-ils une cause supérieure qui nous est inaccessible après tout ? ». Elle sourit, faiblement. Elle était Reine, oui, mais elle avait des limites. « Je ne prétends pas détenir la vérité. Cela dit, si Delta est réellement ce qu'il prétend être, un messager de Sympan, alors mon peuple le suivra. Nous croyons en un certain nombre d'Ætheri mais le Créateur me semble être à la base de toute chose. De plus, je ne prétends pas non plus connaître le point de vue des divins sur la question mais peut-être que certains d'entre eux comptent le rejoindre également, comme l'a si bien suggéré le Dædalus. Je prierai les jours à venir en espérant obtenir des réponses mais ce qui est certain, c'est que ce qu'il se passe en ce moment mérite mieux qu'un avis tranché d'avance. Ce n'est pas une question à prendre à la légère. ». Elle se rassit, tournant son regard vers Caleb un instant avant de se servir un verre de vin, remplissant la coupe de son voisin également. Heureusement qu'elle ne devait être ainsi tous les jours, ce serait intenable.

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Ven 22 Jan 2016, 14:00







J'observe les nouveaux arrivants avec une pointe d’appréhension. Un illustre inconnu, que je sais être une Ombre sans même l'avoir demander et ce cher Abel. Lequel semble tant préoccuper qu'il semble ne pas m'avoir vu. Je suis pourtant un instant tenté de lui lancer une petite piquer sur le fait qu'il devrait saluer un membre de sa famille, même si en vérité la seule créature qui nous rapproche et sa cousine Rhéa, laquelle est aussi ma demi-sœur. Arrive ensuite une femme que j'identifie comme l'Impératrice de la Nuit et un Humain qui, s'il ne me dérange pas de sa présence, m'inquiète par l'anti-magie. Comment pourrai-je bien réussir à exploité la moindre once de magie s'il est là ? Néanmoins, je ne ressens rien d’inhabituelle, à ma grande surprise. Je remarque subitement Lumi, elle a tant changer que j'ai eu un peu de mal à la reconnaître. Mais je préfère reporté mon attention ailleurs. Je suis tellement tendu d'ailleurs que je réalise soudain que mes épaules seront bientôt douloureuse et j'inspire le plus calmement possible tout en écoutant les brèves conversations. A vrai dire, je ne me sens pas tout à fait à ma place ici, un peu trop fragile, trop douce pour l'animosité qui commence à poindre de ça et là. Mon malaise croit d'ailleurs avec l'arrivé du Titan dont la réputation n'est plus à faire. Mais il semble autant de bonne humeur que le Khejatàr à qui j'ai retiré des épines dans la gueules il y a trois jour de ça, manquant de me faire croquer un doigt. Alors que je commence à me faire à tout ses nouveaux arrivant, La Prophétesse surgit et je sursaute malgré moi. Il faut croire que je suis très loin de tout prévoir ce qui en sois, ne me déplais pas totalement. Je n'aimerai pas être Caleb, il semble si ... Mal. J'écoute, retenant mon souffle malgré moi. Je ne connais que très peu les nouveaux arrivants, en vérité, j'ai rarement entendu parler d'eux voir pas du tout à moins que ce ne soit ma mémoire qui se brouille. Ce qui est loin d'être impossible tellement j'aimerai disparaître, là, maintenant et ne surtout pas attirer l'attention.

La discussion commence et je suis soulagée de ne pas faire partie des puissants, au moins une part de mon vœu est elle exaucé. Mon regard répond à peine au Bélua et je me contente d'effleurer du bout des doigts le chapelet de pierre de lune entourant mon poignet en guise de réponse. A vrai dire, faire tourné les pierres dont les reflets change me calme. Le Daedalus tiens un discours pour le moins particulier mais c'est Lord qui me fige le plus. Son regard est rivé sur Caleb et non sur moi mes ses mots ressemble à du venin. Ce que nous savons doit rester secret et la réaction de la Déesse Totem me fait sursauter de nouveau. Cette femme est si ... Imprévisible que je fais aussitôt le lien avec ma demi-soeur qui n'est guère moins virulente. Je finis malgré moi par prononcé quelques mots. a vrai dire, c'est plus une réflexion personnel et je doute qu'on m'est entendu plus loin que le milieu de la table.

- Je ne pense pas qu'en se tirant ainsi dans les pattes, on arrivera a grand chose ... Cette réunion semble voué à l'échec ...

Je ferme les yeux un court instant. Du moment qu'on en est pas réduit à se protéger d'envol d'objets divers et variés, je suppose que tout va bien. Néanmoins, je ne suis pas mécontente que le Sin Luxinreïs soit là, à ses côtés, je me sens un peu plus tranquille. Si quoi que ce soit devait arriver, il le saurait. Ne dit on as qu'il sait Tout ? Il porte à mes yeux un fardeau bien plus lourd que la guerre qui se prépare.
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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Ven 22 Jan 2016, 15:30

Le Conseil des Chefs
« Régler le problème à la source »

Les Grands de ce monde continuaient d’entrer dans la taverne, allant tous et chacun de leur salutation personnelle, en compagnie ou non de leur accompagnateur. Je leur portais un regard attentif, cherchant à connaître, par leurs vêtements et leur allure, à quel peuple ils pouvaient bien appartenir et diriger les rênes. Ce qui me surprit grandement, ce fut l’arrivée d’une femme aux longs cheveux d’ébène, qui prit place aux côtés de l’Empereur Noir. Mon étonnement fut palpable, d’autant plus lorsque je reconnus l’Ultimage dans les traits de cette jeune femme. Comment la Reine des Magiciens pouvait sentir un type de cette espèce? Simplement savoir que le roi de ce peuple noir était présent me chauffait les nerfs. Depuis que j’avais connu le vrai visage d’Ardwick, je n’étais plus capable de sentir les Sorciers: leur présence m’hérissait le poil. J’avais une folle envie de le brûler sur place, mais j’étais suffisamment malin pour savoir que m’attaquer à ce Grand me causerait plus de tort que de bien. J’étais en colère, certes, et je nourrissais une haine insatiable à l’égard de ce peuple, mais ça ne me permettait pas de faire des c*nn*ries pour autant. Alors je pris une grande respiration, m’obligeant à prendre sur moi-même pour ne pas m’énerver davantage. C’est alors que l’apparition d’une femme me retira violemment de mes réflexions assassines, alors qu’elle introduisait l’arrivée des Chefs de caste. À ces noms, mes sourcils se froncèrent et je les dévisageais longuement, chacun d’entre eux. Je songeais, également, à ce qu’elle venait d’avancer à propos des Démons: maintenant, sans Reine, c’était certain, ça allait se terminer en anarchie totale. Mais après quelques secondes, mon attention se porta de nouveau sur l’étrange femme qui les avait présentés. Était-ce celle que l’on nommait la Grande Prophétesse?

Par la suite, ce fut les Dahlias qui m’interpellèrent. C’était les chefs des Alfars, ceux-là même qui avaient mis à feu et à sang le peuple des Béluas, le peuple d’Hakiel. D’ailleurs, l’un des frères porta son attention sur les béluas, provoquant une vive réaction chez l’accompagnateur de la Reine. Au moins, là-dessus, je n’étais pas le seul à les détester pour ce qu’ils avaient fait au peuple de celui que je considérais comme mon petit frère. Toutefois, ma colère tomba brièvement à la rencontre d’Evey. Au début, je ne la reconnus pas du tout, le temps passant et les gens changeant, mais lorsqu’elle me salua, j’esquissais un sourire, notant tout de même certaines similitudes au timbre de sa voix et de celle que j’avais rencontré, pour la première fois, à la Tour Inconnue.

« Bonsoir Evey! C’est vrai que tu as pas mal changé depuis la dernière fois. Tu es ici pour représenter les Magiciens, je présume. »

Mon regard, sans que je le veuille vraiment, coula de nouveau vers le duo que formaient l’Ultimage et l’Empereur Noir, alors que la jeune fille alla s’asseoir à sa place, non loin. Je ne les savais pas aussi proches tous les deux… Pensais-je quand un homme, celui tout à ma gauche, se leva pour annoncer le début du Conseil. Ce ne fut pas très long avant qu’une première personne prenne la parole, au nom des Elfes, et je reconnus, dès lors, l’Elfe Éternelle, cette belle femme aux longs cheveux clairs et au regard aussi pétillant que la Nature. De but en blanc, elle annonça à tous sa décision de rester dans le camp des Aetheri. Sa position fut vite rejoint par une autre femme, aux cheveux blancs comme la neige, qui se présenta sous le nom de Lysis Ventus, l’Esprit Élémentaire de l’Air – je ne savais pas trop à quoi pouvait correspondre ce titre, mais j’en toucherais certainement deux mots à Scott la prochaine fois que je le verrais.

Pour ces peuples, la décision semblait immuable et, d’un côté, j’étais tout de même d’accord sur ce point: même si je n’étais pas un fidèle pratiquant, je croyais tout de même avec ferveur à notre Déesse, l’indomptée et libertine Antarès. Lentement, je me tournais vers l’Orishala, persuadé qu’il ne laisserait pas tomber la Liberté aussi facilement, et qu’il allait porter un discours tout aussi clair et tranchant que ceux que nous venions d’entendre précédemment. Mais à cet instant précis, une tierce voix s’éleva et mon attention fut aussitôt portée en direction de la cheminée, là où l’interlocuteur, un homme au regard inébranlable, se tenait assis et serein. Je devinais ici l’homme qui avait salué l’Orishala avec sa chope de bière. Je soupirais pour moi-même. Il va vraiment falloir que je réussisse à mettre des noms à tout leur visage, songeais-je en écoutant attentivement le discours du Souverain.

Évidemment, Lord dût y mettre son grain de sel, et je ne pus m’empêcher de crisper ma mâchoire à ses mots. À mon avis, s’ils parlaient bien ici de laisser l’Originel s’occuper des vermines de son espèce, j’étais parfaitement en accord. Seulement – et cela me faisait mal de le dire – il avait raison sur une chose: pouvions-nous vraiment laisser notre confiance aux mains de cette entité, aussi puissante soit-elle? J’entortillais mes doigts, nerveux, ne sachant quoi penser de toutes ces hypothèses, de tous ces doutes que les Grands plantaient dans nos esprits au fur et à mesure que chacun prenait la parole. Qui devions-nous croire à la fin? D’où pourrait provenir cette menace que nous craignions tant et qui restait suspendue au-dessus de nos têtes, comme l’Épée de Damoclès? Des Aetheri? De Sympan? De Delta? Des Mortels, comme la grande Khælessi ou – selon les propos du Dædalus lui-même – Le Maître? J’avais l’impression de me casser la tête. Pour ce genre de jeux, où nos croyances se voyaient chamboulé par tout un vent d’incertitudes, je préférais suivre la décision de l’Orishala. Il prendrait sûrement le camp des Aetheri. J’veux dire, pourquoi irait-il du côté de Sympan, sachant qu’Antarès est et restera à tout jamais notre Déesse? Elle devait clairement veiller sur nous en ce moment même d’ailleurs.

Je me tournais vers mon Roi, m’impressionnant toujours de sa stature et de son aura ridiculement écrasante. Il allait faire le bon choix. Ouais, moi j’y croyais dur comme le fer. Comme ça, plus besoin de m’inquiéter, plus besoin de nourrir constamment ces doutes qui me martelaient la tête. Rassuré par mes propres pensées, je m’écrasais plus confortablement sur ma chaise, croisant les bras, exhalant un soupir de soulagement.


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Ven 22 Jan 2016, 23:39

De nouveaux arrivants, de nouveaux types de pouvoirs émergeant.... D'autres ennuis en prévisions ? Peut-être.... Mais cela était une autre histoire. Il fallait bien garder un peu de piquant pour les survivants de la guerre qui allait venir. Comme d'habitude la prophétesse n'avait pas manqué d'en faire des tonnes. Désire de marquer les esprits ou de se donner en spectacle, pour la vampiresse c'était bien difficile à dire. Néanmoins, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle gagnerait en crédibilité en modérant son approche pour un discours moins moralisateur et plus naturel. Car de toute manière, la pauvre aurait beau s'évertuer à marteler les crânes des personnes présentes, ceux qui avaient décidé de n'en faire qu'à leur tête et de ne pas écouter ses recommandations resteraient sourds. Demander à des souverains de mettre leur fierté de côté et de considérer des chefs de mouvements, qui pouvaient être dangereux pour leur propre règne.... C'était peut-être en demander trop à certains. De toute manière, cela allait bientôt se faire sentir. Le roi réprouvé ouvra le conseil, précisant toutefois qu'il n'en serait en rien l'arbitre. La jeune femme réprima un sourire en coin. Voila une preuve que cet homme là était avisé. Il avait pris le soin de se mettre dans ce qui serait peut-être la posture la plus indélicate de ce conseil !

Mais voila que la reine des elfes prit parole.... Et donna sa position. Ni plus ni moins. Yulenka resta un peu sur sa faim quant aux raisons de cette dernière. Un simple "on a toujours fait comme ça, alors pourquoi changer ?". L'Impératrice de la Nuit fit rouler son regard vers Yclipt. Lui qui lui avait dit que cette reine avait pour réputation d'être particulièrement intelligente.... Elle avait tout de même fait preuve d'une réflexion extrêmement simpliste en cet instant. Et pour un sujet aussi grave, c'était d'autant plus surprenant. Yclipt haussa discrètement les épaules, ne comprenant pas vraiment lui non plus. Lui aurait-on menti sur les qualités de cette reine ? Il y avait peut-être une autre explication qui viendrait ultérieurement. D'un geste de la main furtif, il indiqua à sa reine d'attendre la suite pour voir ce qu'il en serait vraiment. Vint ensuite au tour des élémentals de prendre paroles, mais alors que Yulenka observait Erine, ce fut Lysis qui répondit à sa place. Seconde surprise pour la demoiselle qui s'attendait à assister à la première prise de position officielle de cette nouvelle reine... Mais non. Mais finalement, la vampiresse ne s'en formalisa pas. Elle mit ça sur le compte du trac. Il n'était jamais simple de se présenter à son premier conseil des Chefs.

Néanmoins, là encore les attentes de la demoiselle furent déçues. Une prise de position aux tenants aussi légers que ceux des représentants des elfes. Yulenka en vint à se demander si certains monarques n'avaient pas tout simplement peur d'afficher leurs opinions vis à vis des Aethers. Comme s'ils craignaient d'être espionnés ou jugés. L'Impératrice de la Nuit réprima un soupir. S'ils allaient tous faire pareil, cela allait vite devenir monotone. Mais le monarque déchu vint la sauver de son angoisse, étant le premier à enfin défendre ses idées. Et le moins qu'on puisse dire, c'était qu'il commençait en fanfare ! Allez hop, le Maître dans son collimateur, et il n'y allait pas avec le dos de la cuillère. Le fait de voir un dirigeant sous l'apparence d'une jeune fille dans la fleur de l'âge, directement montré du doigt dès sa première apparition au conseil lui donna un épouvantable goût de déjà vu en bouche.... A croire que ce genre de procédé devait être un rituel traditionnel des conseils, qui lui aurait échappé.... Elle aurait presque pu compatir pour ce "Maître". Mais elle préférait attendre de voir un peu à qui elle avait à faire avant de se prononcer.

Néanmoins pour le reste de l'argumentaire d'Eerah, Yulenka avait plusieurs fois acquiescé. Ses arguments étaient juste, et elle pouvait tout à fait les comprendre. Son discours donnait du poids à ses idées, même si en son fort intérieur, Yuli estimait qu'elle ne pourrait jamais avoir la vérité sur toute cette affaire. Cela dit, l'idée de prendre position dès à présent pour savoir si oui ou non il fallait exterminer une peuplade quelle qu'elle soit ne lui convenait pas. Non pas qu'elle espérait une quelconque unité, très loin de là même. Mais au vu de ce qu'il les attendait, ce n'était pas le meilleur moment pour mener croisade contre Pierre, Paul, Jacques. Ils auraient tous le temps de se poser la question une fois le conflit des dieux finis.... S'ils étaient encore là pour en discuter. Mais voila que Lord rebondit sur le discours de son confrère. Interruption brève par l'arrivée du Marid, avant qu'un nouveau débat ne s'enchaine sur qui devait vivre ou mourir, et même le sort de Vanille revint sur le tapis. L'Impératrice de la Nuit ne disait rien, même si elle ne pouvait s'empêcher de songer qu'il aurait été préférable qu'on s'occupe d'abord du problème initial avant de partir en enquête. Le Maître se défendit bien entendu de ces accusations, tandis qu'on apprenait qu'un traitement visiblement spécial avait été préparé pour l'ex reine ondine.

Mais on tira la jeune femme de sa lassitude. Edwina venait de prendre parole à son tour. Et si les douces vacheries qu'elle et Lord s'échangeaient arrachaient quelque sourires à Yuli, son argumentation l'intéressa encore plus. C'était là un point de vue qu'elle trouvait très pertinent, il y avait là la réflexion qu'elle attendait, ou du moins espérait de ses confrères. Pour l'instant, le bilan en la matière était neutre. Sur ceux qui avaient pris position dans le conflit divin, deux avaient défendus leurs idées, là où deux autres les avaient simplement énoncées. Elle ne put s'empêcher de noter que ceux qui avait pris parti pour Sympan avait proposé une argumentation, et ceux en faveurs des Aetheri invoquaient simplement les traditions. Simple coïncidence ou un réel indicateur ? La suite lui dirait.... Pour l'heure, Edwina avait donné de quoi faire réfléchir la vampiresse sur sa propre position. Il allait être difficile de se prononcer sans paraphraser sa consœur. Cela dit, son opinion différait quelque peu sur certains points. Mais elle préférait attendre encore quelques personnes avant de prendre parole à son tour.
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Mar 26 Jan 2016, 17:06


Les retardataires arrivèrent les uns après les autres, saluant au tour à tour. Eerah arriva accompagné d'une femme assez jeune et plutôt mignonne. Le Titan ne s'attarda que quelques secondes sur chaque personne, reconnaissant certaines, alors que d'autres non. Puis la Prophétesse fit son entrée. Divine, comme à son habitude et pourtant terne et vide. Comme la dernière fois, elle annonça les têtes tombées. Ici, seule l'Impératrice Démoniaque avait chu et Kahel s'en frotta les mains. Mais l'arrivée de la nymphe signifiait bien plus. Des concurrents. De nouveaux dirigeants sortis de l'ombre, là pour rivaliser avec eux. Des gens tout aussi puissants, et ayant de vils dessins. S'il n'avait pas été un minimum sérieux, l'Orishala aurait prit cela comme un défi. Enfin quelque chose d'intéressant dans sa vie aussi livide que la peau de Yeul.
Et puis il vit entrer une femme assez hors du temps. A vrai dire, le dernier souvenir qu'il avait de la reine des Ombres était quelque chose de beaucoup moins... Mortel. Elle était presque majestueuse, et aussi tentatrice que morbide.

Autant Cocoon ne fit pas attention à l'arrivée de la reine des Magiciens, autant son acolyte se fit parfaitement remarquée par son manque évident d'intelligence. Sa façon de parler était aussi bancale qu'idiote. Sa pensée fut plus forte que les autres Pauvre Ultimage... A se trimballer un déchet pareil, tout droit issu de la plus miteuse des plèbes... Quelle honte... Mais après tout, ça ne le regardait pas.
Quelques discussions subsistaient encore quand Volen s'adressa enfin à l'assemblée. Bien qu'il énonça l'évidence, il était important de savoir quels étaient les faits, et quoi faire exactement. Comme l'avait signalé Delta, se positionner dans cette guerre serait capital. Pour cela, l'Elfe Eternelle n'attendit pas. En trois mots, elle avait déjà plié bagage. Sans discuter de rien, elle posa son franc parlé sur la table, et ne chercha même pas à savoir lequel des deux serait le meilleur choix.
Décidément... Quelle piètre reine. La médiocrité était dans la salle à ce jour.
A peine remis de son émotion, le bras droit des Elemental coupa la parole à tout le monde, et parla au nom d'Erine. A la place de sa reine. Dès la fin de sa phrase, Cocoon lança un regard à la fois amer et entendu à Miles, signifiant clairement quelque chose comme Tu me fais ça, j'envoi ta tête en orbite. Encore une fois, ils étaient en présence de gens mal élevés, éduqués pour labourer des champs plutôt que participer à un conseil des chefs. Ici encore pas de place pour la discussion. Le positionnement était clair, mais le pourquoi était discutable. Etait-il à ce point de mauvaise humeur ? Les reines étaient-elles réellement à leur place, ou était-ce lui qui voyait tout d'un oeil noir et mauvais ?

Le discours d'Eerah le détendit. Il écouta attentivement le bon et le mauvais. Sur ce, le débat fut lancé entre plusieurs. Lord ne rechigna pas quant à l'ouvrir à son tour. Le Maitre, Astrid... La conversation devenait en réalité passionnante. Ainsi, Vanille se faisait appeler la Dévoreuse ? Son titre était fort juste à ses yeux... Et il ne manquerait pas de le lui rappeler lors de sa prochaine visite.
Petit à petit tous parlèrent et il prit alors la parole après l'Ultimage « A mon sens, il y a plusieurs problèmes, et tous ne peuvent pas être résolus. » Il jeta un coup d'oeil à l'Aveugle, reportant alors l'attention sur lui « La question Vanille fait partit des problèmes qui ne peuvent pas l'être. Pendant le Chaos, nous aurions pu nous allier, faire la moitié, si ce n'est tout le chemin, ensemble et pourtant, nous nous sommes à nouveau déchirés. Les Alfars en ont profité pour conquérir les Béluas, les Elfes ont du se défendre corps et âmes contre leurs ennemis naturels, les Déchu se sont mis rapidement en sécurité au dessus de mes montagnes, les Sorciers essuyaient une défaite écrasante, et j'en passe. Nous n'étions certainement pas disponibles, alors que nous savions tous qui elle était, et même où elle était. Comme l'a évoqué notre chère Duchesse d'Arcadia, un temple l'attend sagement pour rendre justice. Et qui l'y portera ? Vous ? Lord ? Moi ? Je n'y crois pas, personne ne poursuivra Vanille, car au final, personne ne peut, et personne ne le désire. » Il croisa les bras « Pour reprendre vos mots : vous avez des bouches à nourrir et une économie à gérer. Poursuivre un fantasme ne serait qu'une dépense inutile d'argent, de temps et de ressources. » Marquant une légère pause il continua alors « Se concentrer sur Delta est bien plus fondamental à mon sens. Comme l'Ultimage le soulève, cette entité, quelle qu'elle soit, a bien plus à cacher qu'il ne le dit. Seulement... Et si derrière lui se dissimulait Sympan lui-même ? Sans m'étaler, mais dans mon peuple il n'est autre qu'une légende qui raconte qu'on refusa par trois fois le gite et le couvert à une vieille femme crasseuse, se fiant à son apparence. Et quand celle ci revint en belle jeune femme, alors toutes les portes lui étaient ouvertes. Derrière elle se distinguait une déesse, divine à souhait, cherchant à tester les plus purs. Sans aller jusque là, pourquoi Delta ne serait pas dans un schéma identique ? Je ne me targuerai pas de le comparer à une vieille histoire pour gamin, mais j'estime que le concept est intéressant. Si Delta serait l'Originel, il n'y aurait pas à douter de son identité. Il a éradiqué Hans. Qui d'autre en serait capable ? Qui d'autre oserait le faire après tout... ? » Décroisant les bras il posa ses mains sur ses cuisses « Dans mon peuple, plusieurs problèmes ont déjà été soulevés. Delta n'a pas tué qu'Hans. Antarès, notre déesse, a disparu. Nous avons des entités communiquant avec elle, et depuis l'apparition de la surpuissance, les communications ont été coupées et je doute qu'elle se soit prit des vacances. Pourtant, je rejoins votre point de vu : en tant qu'être Originel, créateur du Tout, il serait presque incohérent de ne pas croire en lui. Mais le doute plane encore, si ce créateur lui-même tue nos propres divins. » Les autres races pouvaient également se méfier. Celles priant frénétiquement certains Dieux pouvaient, à leur tour, se rendre dans des temples pour vérifier la disponibilité de leur propre Aether. Chez lui, les Oracles étaient formels : Antarès avait disparu.

Kahel écouta les souverains. Il accueillit Nithaël et l'invita à s'installer quelque part où il restait de la place. Lorsque Yeul annonça la déchéance de la reine démoniaque, un léger rire, presque mesquin, s'émana de ses lèvres. Les sourcils froncés, la mine sévère comme en permanence, il appréciait la défaite de celle qui voulait le faire tomber.
Lorsque les chefs de castes firent leur apparition, l'Elu n'accueillit pas la nouvelle de manière joyeuse, au contraire. Ils étaient clairement une menace qui planait sur le monde, comme les autres. Les présentations furent courtes mais la Prophétesse décrivit plutôt bien les intentions de chacun. Ils n'étaient pas là dans un but de paix, au contraire. Lorsque son opposé, le Dædalus, prit la parole, l'Ange acquiesça sur certaines paroles. A ses yeux, chaque chose qu'il évoqua, était un problème dont il fallait se débarrasser, par la justice d'une lame aiguisée « Vanille et ses complices doivent subir la même sentence. L'inaction générale à Somnium a été une aberration à ne pas reproduire. L'unité que nous aurions formées, aurait été la bienvenue. Cependant, les regrets appartiennent au passé et si nous n'avons pas Vanille, nous avons les Alfars. Qu'ils soient liés à elle, ou qu'ils aient profité du chaos pour sortir les armes m'est égal, la situation les rends coupables. Les Dahlias ont ordonné la destruction de mes terres, par le biais d'immondes statues dont nous avons eu peine à repousser. En survolant des territoires, j'ai vu de mes yeux le mal qu'ils engendraient, et la guerre qu'ils menaient aux Béluas et encore, les voici ici, se montrant sans pudeur. J'ose croire aux paroles du Dædalus, aussi noires soient-elles, lorsqu'il accuse le Maitre. Nous avons tous deux été témoins des affres qu'ont commis des gens ici présents, tout en préservant les nôtres de ce malheur. Si votre temple était aussi efficace que vous le dite chère Astrid, il n'attendrait pas que l'ancienne Dame des Abysses ! » Kahel n'était pas en colère, bien au contraire, il prononçait tout cela avec efficacité et fermeté. Faire réaliser qu'effectivement, s'ils n'avaient pas la Khalessi entre les mains, ils en avaient d'autres. Un problème pouvait être prit par n'importe quel bout, du moment qu'à la fin il soit résolu .



1 513 mots (Cocoon + Kahel)

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Mar 26 Jan 2016, 17:20


Songeur et un brin narquois, je réfléchissais aux comportements des Rois et des Reines qui m’entouraient. La plupart ne m’avait pas accordé le moindre regard, évitant soigneusement de donner une réalité à la créature de mythes et de légendes que j’évoquais. Toutefois, je ne pouvais leur tenir rigueur de cette attitude. Même parmi les Monstres de puissance et de savoir, j’étais la bête abominable que l’on ne comprenait pas, un statut qui me porterait préjudice dans les minutes à suivre, j’en étais déjà conscient. La mine pincée, je m’évertuais à oublier mon éternel mal de crâne, les cognements de mon esprit qui tambourinaient frénétiquement, sans rythme ni logique. Mon regard vagabond se mit à glisser sur les personnes présentes. Je m’attardais un instant sur la jeune femme aux boucles blondes qui était assise de l’autre côté de la table, en face de moi. Une Déchue prénommée Belle von Ez’Naremiel. Défiant mes propres règles de courtoisie, je la dévisageai un instant. Dans un soupir, je notai cette rencontre dans un coin de ma tête. Il fallait que je touche deux mots au Dædalus, une fois le bon moment arrivé. Il risquait de tarder car le Conseil des Chefs n’était jamais de tout repos. D’ailleurs, la Prophétesse fit une apparition, annonçant le retour de ceux qui n’auraient pas dû être oubliés. Loin d’être une surprise pour moi, je me permis de n’écouter que superficiellement, préférant contempler Yeul quelques secondes. Mes sentiments étaient mitigés à son égard, cause direct du conflit qui m’opposait à sa mère. Pourtant, je ressentais une once de fierté pour cette jeune femme au destin nébuleux. Je fus coupé dans mes rêveries par l’arrivée du second monstre de foire, l’Esprit de la Mort. Surpris, je l’observai un moment, torturé dans mon âme par ce que je voyais et surtout, par ce que je ne voyais pas. Néanmoins, la possibilité de me concentrer sur le néant de cette femme était une aubaine, un avantage qui pourrait me permettre de souffler. Je n’allais certainement pas m’en plaindre. Après tout, la Mort était secrète. Indiscrète aussi, de toute évidence. La question me troubla car je devais avouer que je ne m’attendais pas à ce qu’on me fasse la moindre référence sur mes penchants pour la Magicienne que je fréquentais de plus en plus. Les sourcils arqués, je me tournai légèrement vers mon interlocutrice, qui semblait se délecter de parler assez fort pour que la question parvienne à des oreilles précises. « Est-ce que l’on se connait ? » murmurais-je, soupçonneux. Finalement, j’adorais être un odieux voyeur qui savait tout. Je ne pouvais pas même déceler si cette femme se moquait de moi avec une phrase aléatoire ou si elle était détentrice de la moindre information. « Navré, je suis toujours célibataire. » Pour l’instant.

L’Impératrice du Tout et l’Elfe Eternelle firent une intervention éclatante de simplicité, pour ne pas dire d’inutilité. D’après certains, l’important était de participer mais dans des débats aussi délicats et de la part de Souverains, il était naturel de s’attendre à plus. Ils avaient la possibilité de dire tellement de choses, une capacité que je jalousais puisque, pour ma part, j’étais contraint de me taire. C’était désopilant. J’aurai pu tenir un discours plusieurs heures mais je devais me contenter de participer un minimum pour ne pas risquer de succomber pour trahison envers la Mère Lune. C’était un tel gâchis. A mieux y réfléchir, elles auraient perdu leur temps à développer un argumentaire sur plusieurs dizaines de minutes. Tout en massant mes tempes endoloris, je les plaignais, un peu. Avec plus d’intérêt, j’écoutai les pensées du Dædalus, suivie de près par la réponse de l’Empereur Noir. Avec une pointe d’appréhension, j’attendais le moment fatidique, celui où Lord se tournerait vers moi. Les Souverains Maléfiques et le Maître me voyaient comme un atout, une boule de voyance humaine à exploiter de quelques moyens que ce soit. J’étais une cible facile. La remarque fusa. J’entrouvris les lèvres, prêt à répliquer mais la Déesse Totem, dont je ne connaissais pas l’amitié qu’elle me portait, s’emporta. Pendant que la Bélua vociférait, je répondis tout bas à Elune : « Les sommets se sont toujours déroulés de la sorte. » Devais-je me défendre ? A vrai dire, je n’en avais pas vraiment envie. « Je suis navré pour vous, Lord. De toute évidence, vous êtes incapable de prendre une décision par vous-même, pour invoquer mes bons conseils à la première difficulté. Seulement, vous savez que je suis tenu au silence sur ce que je vois. Peu importe la position de mon peuple qui ne peut clamer sa neutralité dans les déboires des Dieux, elle ne trahira pas mes visions. » Je fis une brève pause. « Ecoutez plutôt l’Ultimage. Dans la brume d’une situation incomprise, il est de bon ton de ne pas crier des vérités intangibles dont les piliers sont pourtant vacillants. Mieux vaut garder l’esprit ouvert. » Je ne tenais guère à définir ma position dès à présent, préférant attendre la fin des attaques qui me visaient personnellement. Parler à des chiens enragés ne m’intéressait pas.

Tant de grands destins réunis entre les mêmes murs. Mes migraines ne faisaient que s’amplifier. Sensiblement, je me tournais vers l’Esprit de la Mort, dont la proximité avait quelque chose d’apaisant. Un comble de se sentir bien près de la Mort. J’espérais qu’il n’y avait là aucun message douteux sur une fin prématurée. Silencieux, j’accordai un léger regard à l’Orishala qui venait de prendre la parole. Je détournai bien vite les yeux. Je ne pouvais m’empêcher de voir et certaines choses ne me … regardaient pas.  ,

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Mar 26 Jan 2016, 19:22


Les yeux écarquillés de surprise et de trouble, l’Ange Déchu observait les différents protagonistes qui agissaient et réagissaient tout autour des grandes tables de la taverne. Chaque seconde était sujette à un étonnement nouveau. Certains semblaient s’entendre alors qu’ils ne le devraient pas, d’autres paraissaient en froid sans que des raisons ne viennent à l’esprit de la jeune femme. Pensive, elle songeait à tous ses jeux de politique et de stratégie, qu’elle était encore loin de comprendre. Elle eut le souffle coupé à l’arrivée de la Prophétesse, au-delà de la gêne que provoquait la venue d’un Souverain. Créature mythique et onirique, elle paraissait irréelle et sa voix douce venant d’un ailleurs. Elle parlait des temps d’autrefois, des erreurs du passé, des Rois négligents et de ceux qui avaient été oubliés, à tort. Doucement, elle remua les doigts, nerveuse à l’annonce des Couronnes adverses. En catimini, elle jeta un léger coup d’œil à Eerah, avisant sa réaction avec une pointe d’appréhension. Poussée par une curiosité affamée, elle releva les yeux pour observer l’arrivée de ses dirigeants de l’ombre, de ses maîtres des castes. Elle détourna rapidement le regard, le cœur battant d’émoi comme une adolescente à la simple vision du Pendragon. Elle aperçut à peine la Duchesse d’Arcadia et la Reine d’Opaleha, encore déstabilisée par le jeune homme. Le Maître la tira de ses douces rêveries, tant il dégageait quelque chose de froid, d’inquiétant. Elle frissonna. Pour se changer les idées, de façon aussi discrète que possible, elle dévisagea l’homme en face d’elle, le Rehla. Quelque chose en lui l’intriguait tout particulièrement. La tête vacillante, elle détourna la tête d’un geste empressé, gênée de l’avoir contemplé alors qu’il faisait de même. Bien heureusement, le temps des présentations et des salutations s’achevait. Les choses sérieuses pouvaient commencer. Longueurs des premiers instants, celles que Belle identifia comme étant l’Impératrice du Tout et l’Elfe Eternel signèrent une entrée en matière timide et légère, brève et concise. Stupéfaite, elle restera suspendue aux lèvres de son Roi qui fut le premier à se lancer dans une longue démonstration. Elle n’en attendait pas moins d’un homme comme lui, seulement elle ne l’avait jamais vraiment vu dans son rôle de souverain, de politicien, d’orateur. Il ne manquait pas d’éloquence et elle ressentait presque un sentiment de fierté d’appartenir à son peuple. Digne accompagnatrice, elle se contenta d’afficher un léger sourire convaincu, hochant sensiblement la tête de temps à autre pendant le discours au point les plus critiques. La Déchue se demandait vaguement comment il avait pu entrer en possession des différentes informations concernant le Maître mais, en ce qui la concernait, il ne faisait aucun doute qu’il disait la vérité.

Puis ce fut le commencement de la ruine. L’Empereur Noir rétorqua de manière cinglante, mettant en exergue ses doutes sur le bienfondé d’une extermination, qu’elle soit décidée par un groupuscule ou imposée par des figures dominantes. Il prit à partie le Sin Luxinreïs, éveillant la furie de la Lionne. Le Maître répondit à son tour, calme et serein. Belle se sentait terriblement impuissante et n’aurait pas su quoi dire, si jamais elle avait eu le courage de prendre la parole pour défendre la position de son Roi qui, de toute manière, n’aurait pas besoin de sa place pour cela. La Reine Blanche prit doucement la parole, véritable bouffée d’air dans une atmosphère qui ne faisait que se dégrader. Toujours aussi mal à l’aise, elle écouta le dénommer Cocoon dont la stature l’impressionnait tant. Elle osait à peine le regarder. Les paroles de l’Elu des Cieux surprirent la jeune femme, dont les résidus angéliques de sa vie d’antan lui faisait réprouver sa façon de s’exprimer. Elle préférait de loin la subtilité de son Dædalus. Le Roi des Rehlas se défendit de façon sobre, l’air las. Dans cette cohue et cette violence sous-jacente, la jeune femme ne se sentait pas à sa place. Toujours aussi silencieuse, elle observa les personnes à sa gauche. Il y avait Astrid, Rhénis, les Alfars … le Marid … Jarod. Cet homme-là éveillait en elle bien des interrogations et elle se mit à l’admirer, innocente et rêveuse. Elle se demandait à quoi pouvait bien ressembler la vie d’un homme comme lui, la Cité des Dragonniers. Si elle avait eu plus d’audace et de courage, et que la situation le permettrait, elle serait allée à sa rencontre, l’interroger sur son existence, sa ville, ses Dragons. Pour des raisons inavouables, subjectives et personnelles, il paraissait être le plus accessible des nouveaux Rois. Il possédait quelque chose d’attractif, d’impressionnant. Elle brûlait d’en savoir davantage.

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Mar 26 Jan 2016, 19:48

De nouveaux souverains prirent parole. Cocoon, Kahel, et enfin le Sin Luxinreïs. Ce dernier qui n'était ni plus ni moins que l'incarnation vivante de la frustration pour quiconque était un minimum curieux. Tant de réponses et de secrets étaient là, dans la tête de cet homme.... Si proche et pourtant si loin en même temps. Il l'avait rappelé, il était tenu au silence. La vampiresse en aurait bien soupiré. Mais après tout, cela ne l'étonnait pas, cela aurait été bien trop facile sinon. L'argumentaire de Cocoon vint prendre place dans l'esprit de l'impératrice pour y être décortiqué. Il avait au moins le mérite de régler le cas de Vanille, même si cette façon de voir les choses n'allait certainement pas convenir à tout le monde. Puis vint la partie traitant de Sympan et Delta. La notion de test même hypothétique revint.... Elle Yulenka remarqua que cette dernière avait le don particulier de l'irriter. Être testé par les dieux.... c'était là une chose probable qui l'agaçait. Et dont elle devait tenir compte malgré tout. Entre deux échanges d'idées et de pics, le silence revint. Yulenka échangea un regard avec Yclipt, et finalement, elle se décida à prendre parole à son tour.

-Les Aetheri... Delta.... Sympan.... S'il y a bien une chose à garder en tête, c'est qu'en ce monde, nous ne sommes que des pions. Chacun d'entre nous ici présent. Que nous soyons des souverains expérimentés, puissants etc. Ou des ressortissants de nouvelles puissances émergentes.

Son regard bleuté balayait la salle, parcourant aussi bien les souverains que les chefs de castes.

-Je doute vous apprendre quoique ce soit avec ces affirmations. Et d'ailleurs mon avis rejoint celui du Daealus et de l'Ultimage sur bien des points. Mais cela est important à mes yeux, dans le sens où il y a plusieurs manières de réagir une fois ce postulat émis. Certains se confortent dans cette vision, acceptant cette étiquette qu'on leur appose, en allant même jusqu'à se penser investis d'une mission sacrée, comme la préservation des traditions. D'autres essayeront de faire au mieux avec ce qu'ils ont pour limiter les dégâts. Je ne parle même pas de l'éventualité de se soulever contre les dieux, c'est actuellement impossible techniquement parlant et même juste impensable pour bon nombre d'entre vous. Comme l'a soulevé l'Orishala, nous n'avons déjà pas les moyens d'écrouer Vanille, alors s'affranchir de toute emprise divine.... Mais passons. Pour ceux qui ne se sentent pas plus incliner vers un camps ou un autre, cette guerre entre dieux est tout particulièrement irritante. Bien entendu, je parle ici au nom des miens. Contraints d'être impliqués dans un conflit où nous n'avons pas spécialement demandé à participer, et où nous n'avons rien à gagner mais beaucoup à perdre. Comme l'a fait remarquer notre cher Daedalus ici présent, nous avons chacun un peuple à gouverner et à faire prospérer. Chose qui n'est pas forcément évidente lorsqu'on fait le cumul de toutes les catastrophes qui ont frappé ces terres. Et encore, je ne parle là "que" pour celle que j'ai vécues. Mais ces malheurs sont justement intéressants dans notre équation....

Yulenka, marqua une courte pause pour se redresser avant d'enchainer.

-Force est de constater que ces terres ne sont pas vraiment gâtées. Entre les machinations et les complots des uns, et les catastrophes inexpliquées des autres, ceux qui payent le prix fort de ces aléas, jusqu'ici c'était nous, les peuplades. La question légitime que l'on peut alors se poser est, qu'on fait les Aetheri jusqu'ici ? Ces entités sont bel et bien là, ce ne sont pas des mythes et chacun d'entre nous ici le sait. Et pourtant.... A cette question, on pourrait contre argumenter avec l'idée tout à fait pertinente et juste de l'Ultimage. Que savons nous des volontés divines ? Rien.... Car nous ne sommes que leurs pions. Ont-ils tenté de nous l'expliquer ? C'est délicat comme question.... Mais je trouve quand même difficilement concevable que des entités possédant pareils pouvoirs et sagesse n'aient pu réussir à communiquer avec nous. Nous parlons d'Aetheri tout de même, comment des êtres aussi puissants pourraient échouer à nous faire entendre un message ? J'en viens à penser que soit, ils nous méprisent purement et simplement, en bon pions que nous sommes. Soit.... Ils ne peuvent pas le faire, pour une raison inconnue. Mais au final.... le résultat est le même.

Joignant ses mains, la jeune femme regarda rapidement l'assemblée avant de poursuivre son idée.

-Le fait est que les Aetheri sont incapables de pouvoir nous aider ou nous protéger. Que ce soit par négligence ou parce que quelque chose les en empêche. Pire encore, nous voila à présent impliqués dans leur déboire avec Sympan, du moins selon Delta. J'estime que la place d'Aether comprend un certain nombre de responsabilités. Le minimum étant d'être protecteur envers ses fidèles. Et ici... soit ils ont échoué, soit ils s'en moquent. Le doute persiste, j'en ai bien conscience. Mais.... Nous avons nous aussi nos propres responsabilités. Les nôtres compte sur nous, encore plus en ces heures sombres. J'en reviens à ce qu'à dis l'Ultimage quant au fait que nous ne savons pas la vérité. C'est tout à fait vrai. Mais ils nous revient de faire un choix, malgré notre ignorance. Avec le peu que nous savons et les déductions que nous faisons. La question est dure, et la réflexion complexe.... Enfin pour ceux qui se sont posés la question et qui y ont réfléchi, la foi et les croyances de certaines nations leur dispensent l'effort.

Cette dernière constatation avait fait penser à la jeune femme, que la vie était plus simple quand on était un croyant aveuglé par sa foi, qu'une personne à l'esprit critique. Mais on ne pouvait pas tout avoir ! Même si la tournure de son discours laissait présager de son choix, l'impératrice de la nuit enfonça le clou en concluant.

-Je n'ai absolument aucune confiance en Delta.... Je n'aime pas avoir affaire à des intermédiaires dans ce genre d'affaire, surtout quand ils fournissent si peu de garanties. Mais je ne me vois pas faire combattre mon peuple pour des Aetheri qui n'ont pas su éviter cette guerre, et tout le reste en fin de compte. Et ce malgré toute leur puissance et toute leur connaissance. Ils ont eu pendant des siècles l'occasion d'intervenir, de préparer ou de prévenir cette situation, d'agir. Et même s'ils l'ont fait, ils ont échoué. A partir de là, pourquoi devrions-nous verser notre sang pour des entités incapables de veiller sur nous ? Je ne ferai pas la bêtise de dire que Delta, ou Sympan, seront mieux, ça serait prétentieux de ma part. Je n'ai aucune certitude à ce sujet. Mais je ne peux décemment pas combattre pour des entités dont j'ai la certitude et la preuve qu'ils ne sont pas en mesure de pouvoir nous éviter des désastres. C'est un peu un choix par défaut je vous le concède. J'aurais aimé avoir la conviction de certains, mais je dois bien avouer que les dieux m'ont déçue. Les vampires lutteront pour le Créateur originel. Et qui sait.... peut-être que Sympan saura raviver ma foi ?

Elle avait ponctué sa dernière phrase avec un sourire moqueur. Elle ne croyait pas une seule seconde en l'espoir d'être de nouveau une fervente disciple d'un quelconque dieu. Trop déçue, trop lésée.... Il restait à voir ce que chacun allait décider. Elle s'était retrouvée dans les discours de Cocoon, d'Edwina et d'Eerah. Mais elle avait bien conscience que son avis n'était qu'un avis parmi d'autres. Tout ce cheminement.... Néanmoins c'était le sujet principale de la conversation. D'ici là à ce que le conseil finisse en prise de position plus poussée vis à vis des nouvelles puissances émergentes il n'y avait pas loin.
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mer 27 Jan 2016, 01:27

Le Conseil des Chefs
« Régler le problème à la source »

J’eus tout juste le temps de me réinstaller sur ma chaise, mes pensées partiellement apaisées, les tremblements qui me piquaient les doigts s’amenuisant doucement, que la voix grave de l’Orishala se fit entendre, remplaçant celle de l’Ultimage, beaucoup plus douce et fine que ce ton puissant. C’est limite si je n’avais pas sursauté sur ma chaise lorsque je perçus les notes de son timbre s’élever dans la salle. Aussitôt, je captais toute mon attention sur mon Roi, attentif aux moindres paroles qui sortaient de sa bouche.

Effectivement, le sujet de Vanille n’avait pas terminé de se faire entendre autour de cette table. Si l’Orishala plaçait cette question dans celles qui pouvaient très bien passer au second plan, pour ma part, je n’étais pas totalement de cet avis. C’est sûr, l’ouragan qu’elle avait jeté sur les Terres avait passé et une nouvelle menace planait au-dessus de nous; elle avait disparue je-ne-savais-trop-où dans ce monde et elle était sacrément puissante, mais cela ne l’excusait en rien pour toutes les atrocités dont elle avait été la principale instigatrice. Son crime, à mon avis, devait être puni, et même si cette fameuse Cour, mentionnée par la Duchesse d’Arcadia, était apparue pour la tête de l’ancienne Reine, je ne voyais pas comment cette nation émergeante pouvait la pourchasser et la traquer sans l’aide d’autres souverains, aux pouvoirs aussi grands et dévastateurs que la Khælessi elle-même! Il suffirait de former une alliance, ou je ne sais pas moi! Mais il pouvait – non, il devait – y avoir un moyen pour réduire sa puissance à néant et l’amener à la corde de son exécution… Tiens, on pourrait peut-être lui envoyer une horde d’Humains pour qu’ils puissent bouffer sa Magie, ça ne serait pas d’trop… Enfin, c’était surtout sur ce point que je n’étais pas en accord avec l’Orishala. Mais bien sûr, si personne ne réagissait, si personne ne joignait ses forces à l’Ordre de Dame Astrid, comment voulaient-ils que la Khælessi soit jugée – et aussitôt, le Titan aurait bien raison de dire que personne ne pouvait l’attraper. Cette situation était particulièrement frustrante, surtout pour des gens « ordinaires » comme moi ou mes compagnons: récemment, j’avais eu des nouvelles de Friedrick, qui me disait que son village, dans le Berceau cristallin, avait été complètement détruit par les tremblements de terre. Cet exemple n’en était qu’un parmi tant d’autres. Et qui nous disait que Vanille ne machinait pas un autre plan dans son coin, préparant une nouvelle apocalypse qui déclenchera, tôt ou tard, la destruction de notre monde? Elle devait être bien là où elle était, cette grognasse! Après tout ce qu’elle avait déclenché, ça m’irritait de savoir qu’elle s’en sortait de si bon compte! Mais je ne comprenais pas pourquoi certains Rois ne prêtaient que peu d’attention à ce danger ambulant: était-ce par paresse, par crainte de représailles ou ne voulaient-ils tout simplement pas s’allier, par fierté sûrement, à ces Empires émergeants? Après, l’esprit des Grands et leurs raisons m’échappaient complètement: ils pouvaient y en avoir une multitude, des vertes et des pas mûres, comme des fondées ou des hypocrites. Soupirant dans mon coin, je me remis à réfléchir, bien disposé à ne pas laisser mes pensées traverser la barrière de mes lèvres – et pour cause, après le regard particulièrement flippant que l’Orishala m’avait balancé plus tôt…

Du coup, j’écoutais la suite du discours de mon souverain qui, cette fois, abordait le sujet des Aetheri, de Sympan mais surtout, de Delta. Il avançait un point de vue plutôt intriguant, surtout après avoir entendu les paroles de l’Ultimage. Delta qui serait en fait Sympan? Ça me paraissait insensé… Pourquoi avoir orchestré une si grande mascarade? Cette entité devait sûrement savoir qu’il y aurait des défiants dès lors qu’il se présenterait à nous pour se sacrer « messager de Sympan » ou que sais-je encore! Pourquoi ne pas s’être tout simplement présenté: « Bonjour! C’est moi Sympan! Et je viens déclarer la guerre aux Aetheri! Alors? Qui est avec moi?! » … Ouais, bon, ok, je ridiculisais vraiment la chose, mais ça fonctionnait comme ça dans ma tête. Mais d’un autre côté, ce qu’il avança par la suite donnait beaucoup de notoriété à sa réflexion. Effectivement, qui d’autre, à part l’Originel lui-même, pouvait – et oserait – faire une telle chose? Une fois de plus, lorsque j'étais convaincu que mes pensées se démêlaient, je me surprenais à les savoir autant, voire plus, entortiller que je ne l’avais soupçonné.

Et là, vint l’annonce.
À cette nouvelle, je ne pus m’empêcher de me figer littéralement sur place, les yeux grands ouverts. Par…don? Qu’est-ce qu’il venait de DIRE?! Antarès aurait… Non, non, ça ne se pouvait pas! Enfin, c’était une Aether, sûrement très puissante grâce à notre peuple et à nos croyances et… et… elle n’a quand même pas pu se faire battre par ce Delta quand même! Ce chien… Et les Oracles n’ont… vraiment reçu aucun signe de la Déesse depuis? Sur mes cuisses, mes doigts se crispèrent en poing, que j’eus grand mal à desserrer tant la colère et la confusion bouillaient en moi, telle une tempête en plein déchaînement. Même quand le Roi des Anges et l’Impératrice de la Nuit prirent la parole, je ne leur prêtais qu’une vague attention, distrait dans mon esprit par les paroles du Titan, qui ne cessaient de tourner dans ma tête.

Quand l’Orishala disait qu’Antarès avait « disparu », voulait-il dire, implicitement, qu’elle était… morte?

Un frisson me prit et je déglutis, ma gorge soudainement sèche.
Quelle était donc la puissance de ce monstre qui venait d'être relâché?
Contre quelle créature, exactement, allions-nous lever les armes ou, au contraire, joindre nos forces?
Je baissais la tête, l’air sombre, mes poings se serrant et se desserrant, signe évident de ma nervosité et de ma frustration.


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Mer 27 Jan 2016, 07:57







Je souri faiblement à la réponse de Caleb, triste monde alors que le notre. Néanmoins, en cet instant plus que tout autre, je suis heureuse de ne pas être lui. De n'être qu'une illustre inconnue aux côtés de celui qui se fait prendre à parti quand bien même nous sommes, me semble il depuis toujours, lié au silence le plus profond. Ce Lord ne me fais qu'une seule et sale impression et si j'en avais les capacités, je m'assurerais que sa bouche e s'ouvre plus de tout le conseil. Sans doute cette pensée sombre vient elle aussi du fait que je n'apprécie guère qu'il agresse ainsi le Sin Luxinreïs, bien que ce ne soit que des mots ils sont à mon gout emplit d'une violence caché. Distraitement, j'en reviens à caresser les perle de lune qui miroite doucement à mon poignet. Je suis heureuse que la Lionne est pris le temps de répondre. Finalement, je me crispe un peu malgré moi, en attente des réponses que l'homme que j'accompagne pourra donner. Les deux premières phrase me font finalement sourire, Lord deviens soudainement à mes yeux guère plus qu'un très jeune enfant que l'on doit tenir par la main car il commence à peine à savoir marcher. Cela pourrait presque me faire sourire si je ne recevais pas par intermittence des images flou, trop brusque et incertaines pour que je parvienne à les comprendre. J'en connais un en revanche qui doit les voir parfaitement et malgré moi, mon empathie se libère du carcan que je m'impose habituellement. Ce que j'aimerai que l'humain est un réel effet mais je comprend subitement que pour une obscure, très obscure raison, sa capacité à détruire la magie est au point mort.

Il ne me faut pas bien longtemps pour comprendre que ce mal de tête lancinant viens directement de Caleb et je ferme les yeux, inspirant avec un hocket de surprise. Mes doigts se referme un peu plus fort sur les pierres à mon poignets alors que je cherche vainement à éloigner cette douleur qui n'est pas mienne. Subit il cela chaque jour ? En cela, je comprends son expression habituelle. Aussi soudainement qu'elle s'était libérer pourtant, mon empathie réduit et je porte mon regard sur l'Orishala. Quel bien mauvaise auditrice je suis, je n'ai clairement pas écouter le moindre de ses mots en dehors peut être des tout derniers qui finisse de flotter dans l'air. Le doute, Sympan, les Aetheri. En venant ici, j'escomptais peut-être assister à une discussion plus civilisé, sérieuses peut-être même. A vrai dire, je me rend tout à fait compte à présent que je suis face à un important groupe de Dragons dont chacun défend son nid avec autant de délicatesse qu'un éléphant en période de musth. Autant dire que sortir d'ici vivant relève sans nul doute du miracle. Finalement je ne suis pas mécontente d'être là. J'en apprend beaucoup sur des choses que j'ignorais totalement où parfois, que je souhaitais simplement ignorer, songe étrange auquel j'avais assisté malgré moi. Chacun défend sa position bec et ongles, grondant à qui veux l'entendre cette dernière, crachant allégrement sur les uns où les autres. Le plus surprenant est peut-être finalement le seul fait qu'aucune goutte de sang n'a encore était versé.

Très calmement à présent, j'observe les gens de ses fameuses Castes. Tous n'ont encore que très peu parler et finalement, je me demande s'il ne sont pas exactement pareil que l'Elfe Éternelle où l'Impératrice de la Nuit où n'importe quel souverain ici présent finalement. Plus prompt à rejeter les fautes sur d'autres, à planter des poignards dans des dos au lieu de faire un front commun, se donnant une ligne de conduite pour simplement la suivre. Je laisse la mes pensées éparses, portant finalement mon attention en moi-même. Phoebe et Drejtësi compte beaucoup pour moi, autant que Suris d'ailleurs mais si eux même se font la guerre, puis-je seulement persister à croire qu'il est possible de stopper la violence et de la dissoudre ? Finalement, cette fois, la migraine viens bel et bien de moi et je me crispe involontairement, espérant sans doute que cette réunion en finisse au plus vite. Pourtant bien consciente que mes désirs sont à dix milles lieux de la réalités.
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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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Eerah
Ven 29 Jan 2016, 00:22


C'est le sombre souverain des Sorciers qui lui répondit en premier. Sans surprise, on lui demanda de fournir des preuves de ce qu'il avançait. C'était bien là le problème, et toute l'ironie de la situation. Ce n'est pas en laissant des preuves derrière lui que le Maître était devenu le Maître. Eerah se pencha en avant, accoudé sur la table, le visage légèrement tourné vers Lord, ses yeux perdus quelques part sur la table. Des preuves, il en avait autant qu'on pouvait trouver de raisons de les réfuter. Il pouvait partager ses souvenirs, et on l'accuserait de les avoir trafiqués, il pouvait invoquer le nom du Patron, et l'on répliquerait que cet étrange personnage n'était pas digne de confiance, comme si quelqu'un qui s’autoproclame « Maïtre » l'était d'avantage. Le Dædalus décida de ne pas répondre immédiatement, et de laisser l'idée se propager autour de la table. Observer les réactions qu'auraient certains suite à cette accusation pouvait lui en apprendre plus que de répliquer coup sur coup à chaque agression – qui, sans aucun doute, ne manqueraient pas d'arriver. Et surtout, il attendait de voir ce que l'intéressé aurait à y répondre. Vanille aurait rit, acquiescé, et repris du saucisson en attendant de voir si quelqu'un oserait se lever de sa chaise. Mais l'ancienne reine des Ondins n'était pas vraiment un exemple d'humilité. Quelque part, un homme applaudit, que le Déchu identifia comme le Marid ; comme d'usage avec le peuple des Génies, il était impossible de savoir s'il était sincère ou simplement satyrique. Et c'était probablement le but recherché : il ignora donc l'intervention.

Quand le sorcier poursuivit, Eerah dû intervenir, pour éclairer et justifier son point de vue : « Vous vous méprenez. Je n'ai jamais taxé gratuitement les races que certains qualifient de maléfiques comme étant des aberrations. Il ne s'agit pas ici d'un énième conflit autour du « bien » et du « mal »; j'ose espérer que chacun ici a dépassé ce stade. Un monde blanc et pur ? Laissez-moi vous inviter à Avalon, vous entrapercevrez ma conception du blanc et du pur, elle devrait d'avantage vous plaire. Non, je vous parle de rétablir l'équilibre. Quoi qu'en disent nos amis Anges, et malgré les combats incessants de certains pour que chaque coquelicot vive en harmonie avec le grand Tout, l'équilibre c'est autant de décès que de naissances, autant de crimes que d'actes de charité, autant de massacres que de fêtes et de célébrations. Celui qui éradiquera la peur et la douleur de ce monde sera à mes yeux aussi monstrueux que celui qui décidera d'y répandre désolation et destruction. Chaque fois qu'un de ces êtres a heurté la surface de l'océan qu'est notre histoire, il s'en est ressenti un raz-de-marrée à tous ses points. Nous ne pouvons plus laisser certaines personnes acquérir tant de puissance. Et comme le remède au Mal est bien souvent le Mal, nous devons laisser Delta s'en occuper. Il n'est qu'un monstre de plus, mais tant qu'il servira nos intérêts, nous y gagnerons. ». Il sourit tristement en haussant les épaules. « Mais comme vous le dites si bien, Empereur Noir, comment ne pas céder au fatalisme ? Voilà des années, des siècles que ce genre de conseil a lieu, et bien rares sont les fois où l'issue d'une crise aura été évité autrement que par chance. ». Il se tassa de nouveau dans son siège, approuvant sans le dire le Sorcier lorsqu'il évoqua le silence du Sin Luxinreïs. S'il était un homme qui pouvait couper court à toute discussion, c'était bien lui. Enfin ; « Si bavard est l'arbre, le Rehla est de marbre. ».

Et le Maître pris la parole. De sa voix de petite fille, il réfuta en bloc les accusations du Déchu, le surprenant pour la première fois depuis le début du Conseil. Si cette chose était gavée de puissance, elle n'en était pas pour autant prétentieuse au point d'accepter l'accusation. C'est donc avec provocation et mépris qu'il fut remis à sa place par le chef de l'Ordre de l'Étoile Froide. Eerah encaissa. On ne parvenait pas là où il était parvenu sans apprendre à gérer l'humiliation comme elle devait être gérée : Avec patience. Il grava sur son visage une expression stoïque et porta sa chope à ses lèvres en reculant légèrement son tabouret. Qu'il se donne en spectacle, après tout. Chacun avait le droit à son tour de jouer de son charisme. Astrid parla, mais au cœur du débat, sa présentation faisait office d'interlude ; le Seigneur d'Avalon enregistra l'information, la stocka, et passa à autre chose. Il était encore agacé par le ton provoquant de la gamine rousse, et d'avantage encore par son incapacité à le pulvériser. Il se retira quelques secondes dans un espace clos de son esprit, où il s'imaginait calme, chez lui, les pieds dans l'eau. Lorsqu'il se sentit de nouveau d'attaque, il retourna sur le devant de la scène. Edwina avait commencé un discours. Elle appuyait bravement ses dires et il ne pouvait lui en être que reconnaissant. Elle au moins avait vu et compris toute l'absurdité de ce combat. C'était bien pour cette raison qu'ils étaient contraint d'avoir recours à l'aide de Delta. Ce fut ensuite au tour de Cocoon de s'exprimer, et celui-ci prit également le temps de revenir sur ce qu'il avait dit. Quand l'Orishala évoqua la vacuité qui se dégageait de son envie de mettre à bas Vanille au regard de ses préoccupation royales, Eerah ne put qu'acquiescer avec un sourire. Il avait entièrement raison, et si le Dædalus avait été moins prompt à se morfondre sur certains sujets qui le dépassait, il se serait certainement épargné beaucoup de souffrance. Cela il le savait, mais c'était toute l'ironie qui existait entre savoir et vouloir. Puis Kahel parla, avec peut-être plus d'ouverture d'esprit que ses prédécesseurs, mais en proposant une vision du monde trop tranchée pour que le Roi Déchu ne s'y retrouve. Il appuyait toutefois son argumentaire en accusant lui aussi le Maître, et l'aveugle eu un léger sourire.

Sans surprise, Caleb ne s'exprima que pour annoncer qu'il ne s'exprimerait pas, ce qui ne changeait pas des derniers conseils. Au moins cette fois-ci ne s'était-il pas fait dérober sa femme. Lorsque Yulenka prit la parole, le Déchu sentit tous ses muscles se contracter. Il s'attendait à chaque instant à l'entendre se moquer gratuitement des hôtes présents à la table, sans rien avancer en retour, sinon des insultes enfantines. Pourtant, l'Æther de l'Ironie était déchaîné ce soir-là, car même la représentante du peuple qu'il haïssait le plus parvint à lui montrer qu'il avait tort sur son compte. Par de nombreux points, elle rejoignait ce que lui même défendait, avançant même certains arguments qu'il n'avait pas su amener. Après avoir intégré le fait que son égo risquait de ressortir meurtri de cette réunion, il hocha la tête malgré lui. Elle termina, et le Dædalus profita de l'occasion pour reprendre la parole. « Mais je suis curieux d'avoir l'avis du Maître sur la question. Comme vous l'avez si bien dit, vous êtes venu en paix, et à moins que vous ne soyez là que pour sourire et faire de la figuration, vous devez avoir vous aussi votre point de vue sur la question ? Jusqu'à présent, je ne vous ai vu que vous défendre comme un enfant en répliquant avec mépris ; peut-être cette apparence n'est pas si trompeuse que ça en vérité, peut-être que je me trompe effectivement et que vous n'êtes qu'un pion. Peu importe. C'est perdre son temps que de s'intéresser à des phénomènes de foire. Je clos cette « discussion » sur un dernier point, avant que nous ne nous recentrions sur le sujet qui nous a mené ici... ». Il tourna la tête vers la Prophétesse. « Pouvez-vous partir ? ». Il laissa un blanc, avant de continuer. « Je suis sérieux. Partez. Jusqu'à preuve du contraire, votre présence n'est pas et n'a jamais été demandée. Vous n'avez aucune utilité ici, à part servir de faire-valoir pour les quatre personnes que vous avez amené avec vous. Concrètement, vous semblez savoir tout ce qu'il y a à savoir, mais vous ne parlez pas, vous ne réagissez pas, vous ne vous exprimez d'aucune façon si ce n'est pas cette attitude hautaine si particulière à ceux de votre engeance. En fait, notre tavernier ici présent s'est déjà rendu plus utile que vous en nous servant à boire. Dois-je vous faire apporter un tablier et un plateau ? ».


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Sam 30 Jan 2016, 21:10


Egarée dans le Temps, les yeux noyés dans son infini complexité, la Prophétesse n’écoutait que d’une oreille distraite les débats qui opposaient les différents Souverains, leurs idéaux et leurs convictions ; une légèreté qu’elle pouvait se permettre pour connaître par avance l’issue du débat – toutes les issues de tous les débats qui pourraient prendre place autour de cette table improvisée. Rêveuse et songeuse, elle n’accorda pas le moindre regard au Dædalus, même si la part humaine de son âme se navrait de cette attitude. La plupart des Reines et des Rois de cette pièce s’accordait à le dépeindre comme un homme de culture, de sagesse et de réflexion. La Reine Blanche l’érigeait en une altesse intouchable, dont les paroles avaient force de loi et elle paraissait prête à prendre position sur de simples propositions de sa part, car aussi justes soient-elles véritablement, elles manquaient de preuve. Elle était loin d’être la seule à tenir en haute estime le Déchu. Pourtant, il démontrait ses tares et ses colères, sa crainte des créatures monstrueuses à la puissance affolante dont il ne comprenait pas l’essence. Captif de ses sentiments, il se voilait les yeux et perdait en éclat. La Prophétesse l’aurait presque déploré. Lui aussi n’était qu’un enfant turbulent et acariâtre dont il avait si durement condamné le comportement, en ce qui concernaient les Dieux. Enfoncé dans son caprice, l’évidence lui avait échappé. Yeul n’était pas une maîtresse d’école qui veillait avec douceur sur les bambins qu’on lui avait confiés. Jamais elle ne s’attardait. Ses apparitions avaient toujours été brèves, succinctes, éphémères. Elle disait ce qu’elle avait à dire et s’en allait, ne cherchait qu’à guider, orienter. Cette fois-ci, elle était restée. Un Souverain avisé qui ne s’était pas mis d’œillères – ils en semblaient tous pourvus, à n’en pas douter – se serait inquiété ou tout du moins interrogé des raisons qui poussaient cette Dame du Temps si particulière à prolonger son séjour. Doucement, elle baissa la tête.

« Cela ne fonctionne pas ainsi. » murmura la Duchesse d’Arcadia à l’attention de l’Elu des Cieux. « La Grande Cour de Justice n’apparaît pas pour les crimes de guerre qui opposent deux peuples. Elle ne se montre que pour juger un être abominable et abjecte qui a commis des actes que nul ne peut ignorer, dont nous sommes tous les victimes. Une cause universelle, en somme. » Elle marqua une petite pause. « Elle est là pour Vanille caël Deslyce, et elle seule. » Son regard papillonna vers le Maître, glissa vers les Alfars. « Ce qui n’écarte pas pour autant les responsables d’autres atrocités, les instigateurs de l’ombre, mineurs. Seulement, elle est la proie de mes Chevaliers. Contrairement à ce qu’avance l’Orishala, mes troupes sont acharnées à la tâche et tant que le Palais de Justice sera présent, nous la poursuivrons. » La lâcheté n’était pas contagieuse et Astrid était une femme d’honneur et de conviction qui avait rejoint Delta avant même qu’il ne se soit présenté au monde. Elle garda le silence, préférant ajouter : « Ces explications ne sont là que pour éclairer le fonctionnement de mon royaume. Pour autant, je partage votre avis et suis surprise de l’accueil que l’on réserve à certains. » Les éclats de colère de la Déesse Totem devenaient plus faciles à comprendre. Elle devait avoir grande peine à supporter la présence des Dahlias.

« Il est temps. » souffla la Prophétesse d’une voix douce et basse, coupant la parole au Maître qui s’apprêtait à répondre à Eerah. Des éclats de voix parvinrent des extérieurs, incompréhensibles. Des rumeurs se propageaient. « Votre destin n’est pas de mourir. Pas aujourd’hui. » continua-t-elle, sans encore préciser à qui elle s’adressait et, encore légèrement courbée, son regard ne trahissait pas le moindre indice. « Les nouvelles se répandent, virulentes et sanglantes. Elles proviennent d’Aeden et d’Earudien. » Les ressortissants devaient sentir un immonde poids, peser sur leurs épaules. « Des révolutions très différentes viennent de s’achever. Elles auront pour point commun de vous chasser. » Elle releva la tête. « Erine White. » Elle se tourna vers l’intéressée. « Votre règne aura été bref et d’une douceur incomparable. Malheureusement, ce qui pour les uns est une qualité se révèle être le plus gros des défauts pour d’autres en des temps aussi troublés. » Elle tendit la main. « Venez avec moi. Je dois vous mener en sécurité. Venez aussi, Lysis Ventus. Les amis de celle qui vient d’être érigée comme un paria sont aussi des parias. » Les peaux s’effleurèrent, les Elementals disparurent. « Mircella Rumblee. En votre absence s’est déroulée une cérémonie religieuse d’une exceptionnelle rareté, celle de la désignation d’un nouveau Souverain. Vous avez été désavouée. » Un acte divin. Les plus férus d’Histoires elfiques le sauront. « Votre remplaçant a fait de vous une traitresse d’Earudien et votre tête est mise à prix. Considérée comme complice, vous êtes aussi visée, Lumi. » Elle s’approcha des deux Elfes pour poser une main sur leur épaule. « Puisse le sort vous être favorable à tous, animés par les bonnes décisions. » Elles disparurent à leur tour. « Les nouveaux Souverains de ses deux peuples ne vont pas tarder à arriver, désireux de prouver leur légitimité. » Comment avaient-ils été mis au courant de l’existence, de la date et du lieu du Conseil ? Yeul le savait mais ne pouvait le confier. En tout cas, ce n’était nullement de son fait et elle réservait le soin aux autres Rois de choisir la position à adopter face à ces individus qui approchaient. Deux Reines venaient à peine d’être mises au courant de leur déchéance et avaient dû partir en trombe pour sauver leur vie ; les remplaçants arrivaient déjà. Une attitude de rapace, de charognard. Les réactions pourraient être aussi vides que flamboyantes. Yeul reprit sa place. Elle devait les présenter, avant de pouvoir repartir.

Le Maître dévisagea la Prophétesse un instant, impassible. Elle jeta un coup d’œil à Eerah, l’air de souffler qu’elle ne faisait que reporter son intervention, car de nouveaux rebondissements s’ajoutaient à cet étrange Conseil.  

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Aaliah Z'Odra
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◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Dim 31 Jan 2016, 11:39



☯ Le Conseil des Chefs ☯ - Page 3 906466listepnj


Aaliah devait le reconnaître, Louisath était une espionne hors pair. Son infinité avec les oiseaux lui permettait de voir ce que d’autre ignorait, comme si le ciel possédait ses yeux, lui offrant une vue imprenable des faits et gestes de chacun sur ses Terres. L’Ombre était rassuré de l’avoir à ces côtés, moins de savoir que Zachariah pouvait à tout moment lui demander de l’espionner et qu’elle ne parvenait toujours pas à savoir si la Bélua la veillait ou non. Le Chaman se devait à tout moment la rassurer, mais l’Ombre ignorait s’il lui mentait ou non… Cependant, la confiance était de mise, elle acceptait ses dires sans arquer un sourcil sceptique.

La jeune femme regarda le bâtiment en face d’elle, étonnée avant de se retourner vers le Chaman, les sourcils froncer.
« Louisath est sûre d’elle, là ? lui murmura-t-elle alors. Il s’agit d’une taverne… Une réunion de chef de race… dans une minable taverne ?»

L’Ombre avait un jour assisté à un conseil des chefs, sous le règne de Shiro. Elle se souvenait très bien comment cela avait tourné, chacun se disputant entre eux, tels des enfants. La jeune femme avait même fini par s’éclipser à la fin du conseil, tant l’atmosphère devenait dangereuse et pesant. Les souverains savaient rarement discuter entre eux avec calme et bon sens. En même temps, cela n’avait rien d’étonnant. Réunir en un même lieu toutes les races, ennemies comme alliées, lors d’un début de chaos, ne pouvaient engendrer qu’un chaos plus pesant encore. L’Ombre n’avait aucune difficulté d’imaginer les rois et reines se jeter les uns contre les autres. Les murs d’une taverne pouvaient-ils vraiment contenir les forces et la puissance de ses chefs ? Le Chaman lui confirma que cette taverne était bien le lieu du rendez-vous le plus important pour le devenir des Terres Yinoises. La preuve, il pointa le gardien de la porte. Ou plutôt la Gardienne… Bière et saucisson à la main, hache planté à ses pieds. Elle n’avait pas l’air commode.

« Balèze,commenta Ludaulth, en détaillant la femme, étonné par peu de féminité. C’est quoi encore ton attention, ma fille ?
Entrer dans la taverne et voir ce qu’il se trame
Tu ne devais pas penser à bâtir un empire ? Chercher des futurs membres, trouver un territoire, et bien d’autre chose pour aider les animaux… enfin aider, tout est relatif
Chut grand-père !
J’avoue qu’il n’a pas tort, le défendit Zachariah. Tu t’éparpilles encore dans tes tâches
Qu’ai-je fais au destin pour avoir deux hommes pareils coller à mes pieds ! soupira l’Ombre. Je ne m’éparpille pas, je m’informe ! Il est important de savoir ce qu’il se trame pour mieux bâtir les défenses de mon empire. Si les chefs de rois sont pris dans leur querelles, cela me permettra de le bâtir en tout discrétion cet empire, mais si un chaos arrive bientôt, je risque de ne pas être assez prête pour défendre les animaux
Note que si un nouveau chaos s’abat sur les Terres du Yin et du Yang, cela peut être bénéfique pour toi. Suffit que tu apparaisses au gens en mode : aidons les animaux malmenés par ces chefs de races qui ne pensent qu’à eux… ça peut le faire, j’suis sûr que tu trouveras de nombreux fidèle à ta pensée, murmura le Chaman
Bien sûr ! répliqua aussitôt Ludaulth, éternel pessimiste. Vous croyez peut-être que si un chaos s’abat les survivants auront envie d’aider les animaux ? Dans ces moments-là, c’est chacun pour soi et c’est tout. Les animaux, tout le monde s’en moque.
Ce n’est pas possible ça ! Vous êtes pire qu’un conseil de chefs ! Grogna l’Ombre en se retournant vers les deux hommes. Je me fiche de vos opinions respectifs, j’irai là-bas et vous n’avez rien à redire là-dessus.
Tu ferais une chef de race tyrannique, tu le sais ça… répliqua les deux hommes, pour une fois d’accord sur un point.
Si je n’impose pas mes droits, personne ne m’écoutera et je ne veux pas d’anarchie autour de moi. Donc vous faites ce pourquoi vous êtes là et le reste, vous me laissez gérer, compris ! fit l’Ombre en fronçant les sourcils pour montrer qu’elle n’accepterait aucune opposition. Faites donc un peu comme Louisath, elle au moins se montre obéissante ! »

Les deux hommes hochèrent la tête, n’osant contre dire l’Ombre, réputé pour son caractère tempétueux. Louisath avait la chance d’avoir la mission de veiller sur le sécurité du haut du ciel. Elle était à l’abri de tout, attaque comme la colère de l’Ombre. Celle-ci mis son large capuchon sur sa tête et s’apprêta à sortir de sa cachette, lorsque le Chaman et son grand-père la rattrapèrent tous deux par un bras

« Soit prudente tout de même. Elle a une hache… lui fit remarquer Ludaulth
Grand-père, je suis une Ombre, sa hache ne me fera rien, pas plus que ses poings. Et je saurai être prudente
Dit, contrairement à vous deux, moi, je me sustente… Et il a l’air bon son saucisson… Si tu arrives à lui prendre, penses à moi, demanda le Chaman, un sourire amusé sur les lèvres.
Vous n’êtes pas possible ! »

Aaliah se dégage de la poigne de ses deux hommes et se dirigea vers la taverne lorsqu’Eldarius fit une brève apparition. Il savait que l’Ombre supportait encore mal sa vue, aussi, il ne restait pas longuement dans son champ de vision. C’était une manière pour lui, de lui signifier qu’il était prêt d’elle. En cas de soucis, elle pourrait également compter sur lui. Pour éviter de souffrir de cette courte apparition, l’Ombre recentra son regard sur la jeune femme à la hache et au saucisson entamé. Aaliah opta pour une entrée fortuite, l’air de rien, comme si elle était un membre convié retardataire. Sur un mal entendu, cela avait des chances de fonctionner. Pour le saucisson, elle verrait bien. Elle était persuadé que le Chaman n’avait pas faim, mais qu’il souhaitait la voir se bagarrer avec la réprouver pour une simple histoire de charcuterie. Sûr, il était assez fou pour faire des paris avec son grand-père. Elle regarda brièvement la jeune femme, puis reporta son attention sur la porte de la taverne, prête à poser la main sur la poignée pour l’ouvrir et pénétrer à l’intérieure de la bâtisse interdite…


Post 1 - défi (ouais, ça avait l'air cool, alors j'essaie^^)
Essayer d'entrer dans la taverne où se déroule le conseil des chefs.
Voler son saucisson à Erza (accessoirement XD)

1052 mots



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