Résumé:

Entendre rire les gens, d'un vrai rire de joie, pas d'un rire malsain, ça fait toujours du bien. J'sais pas pourquoi, en plus, ça donne toujours envie aux autres, à nous de rire aussi. Dommage que la bonne humeur ne donne pas assez de force pour soulever cette enclume. Tant pis, on va faire comme Lindsey a dit. On préviendra les gens, comme ça, ils pourront venir la récupérer. C'est quand même balot que l'seul objet qu'on trouve, on soit pas capable d'le transporter. Y'a vraiment des situations idiotes des fois. Bon, d'toute façon, c'est pas grave, c'est qu'un jeu, c'pas comme si notre vie en dépendait … mais c'est quand même un peu gênant. Tant pis. Puis y'a l'monsieur qui siffle là. Ca doit d'voir dire qu'on passe au reste. L'concours en lui même, la création et tout ça et tout ça … Faut y aller donc.

Oui … C'est quand même un peu triste qu'on puisse pas la ramener là-bas … Mais c'est pas grave. On y va sinon tu vas être en retard pour participer. D'ailleurs au fait, tu sais ce que tu vas faire ? J'veux dire, t'as une idée ? T'as déjà travaillé l'métal toi ? Tu sais comment qu'il faut faire ? Heureusement d'ailleurs que t'vas avoir une aide d'un forgeron ! Ca doit t'rassurer!

Et tant mieux que moi, j'sais faire plusieurs choses en même temps, comme par exemple parler en marchant parce qu'ça s'voit qu'elle est impatiente de commencer, l'Ange. En même temps, j'peux la comprendre. Ca doit être super chouette de s'dire qu'on va créer sa propre arme, qu'à partir d'simplement d'métaux tirés d'la montagne, on va tout transformer et qu'à la fin, on aura un vrai objet entre les mains, quelque chose qu'on aura fait et façonné soit même. Notre propre création … J'aurai p't'être du tenter d'y participer, moi aussi, au final … Bon, j'suis pas sur que c'que j'aurai fais aurait donné grand chose … Ou alors, c'est l'pauvre monsieur ou la pauvre dame forgeron qui aurait tout fait à ma place et du coup, ça n'aurait pas vraiment été mon objet, mon travail. 'fin … C'est pas grave au final … J'fais quand même partie du jury après tout, j'vais quand même faire quelque chose, servir à quelque chose, participer et tout ça. C'déjà pas trop mal après tout.

Hey ! Chewie ! T'es revenu pile au bon moment ! Lindsey, elle va avoir besoin de nous pour l'encourager et la soutenir dans son épreuve, d'accord ? Puis sinon, après, si tu veux, on pourra aller faire un tour aussi vers les autres p'tites forges, pour voir, ou plutôt entendre c'qui s'y passe et comme ça, j'pourrai aussi poser des questions aux participants pour savoir c'qu'ils comptent faire. T'en penses quoi, hein ? Ah moins que t'es une autre idée … T'sais, j'suis toute ouïe moi ! Puis Lindsey, elle nous a mis ensemble, c'est sûrement parce qu'elle veut qu'on veille l'un sur l'autre.

Humpf ? Grumpf ! Humpf !

Raaaah, mince, c'est vrai … j'peux pas comprendre c'qu'il dit. J'devrais p't'être un jour apprendre à parler langage des animaux moi, on sait jamais, ça pourrait être chouette et utile …

Courage Lindsey ! J'suis sur qu'tu vas y arriver puis qu'en plus, l'monsieur qui va t'aider, il va être gentil avec toi ! Ca t'dérange pas si après, on fait un tour avec Chewie?

résumé:

Edwina sourit simplement au commentaire de l'homme. Elle ne connaissait toujours pas son prénom mais, puisqu'elle avait menti sur le sien, elle se dit que ce n'était pas très grave. Quant à ses mots, ils étaient très justes mais... sans doute inapplicables dans son cas. Elle n'était pas seule, elle avait toute une nation derrière elle et ses conseillers avaient parfois bien plus raison qu'elle. La jeune femme avait beaucoup de progrès à faire même si elle était déjà bien plus performante que par le passé. Elle suivit donc le sieur Liddell tout en admirant encore le tissu du manteau qu'elle portait. Dehors, des individus s'affairaient à la tâche et elle s'en voulut un tantinet de leur arracher le maître des lieux. Elle se demandait d'ailleurs pourquoi il restait avec elle au juste. Pour lui, elle n'était que Marie, une parfaite inconnue et une femme somme toute banale. Edwina se mordilla la lèvre inférieure avant de coller ses lèvres entre elles. Peut-être qu'il pensait qu'elle était encore sous le choc de la morsure ou de... ça. « Ça » désignait le torse de l'homme. Il était beaucoup plus facile pour elle de ne pas nommer la chose, ça lui évitait d'en rougir. Finalement, ne pas se poser de questions, c'était une solution comme une autre. Elle arrêta donc d'y penser, se disant qu'il aurait fait la même chose avec quelqu'un d'autre.

La jeune femme entra dans la forge telle une enfant qui découvrirait un autre monde. Chez les Magiciens, il n'y avait pas réellement besoin de tout cet attirail. Il suffisait d'un peu de magie pour transformer n'importe quel bout de ferraille en arme. Les métiers artisanaux étaient, de ce fait, très peu développés. Curieuse, elle s'avança, posant son regard sur à peu près tout ce qui l'entourait. Quand l'homme parla, elle répondit un petit « Oh oui... » un peu distrait avant de comprendre ce qu'il souhaitait réellement qu'elle fasse. Elle le regarda quelques seconde puis, un peu gênée, elle finit par se retourner. Il y avait tellement d'objets qui pouvaient refléter ce qui se trouvait derrière elle qu'elle finit par fermer les yeux. Une seconde passa avant qu'elle en ouvre un. On ne voyait pas grand chose, juste les mouvements de l'homme. Elle inspira et bloqua sa respiration, comme si elle pouvait se faire prendre à tout moment. Puis, elle se rendit compte qu'elle se comportait comme une voyeuse. Elle ne voyait rien pourtant, ou presque. Elle baissa les yeux, comme si une petite voix venait de lui dire qu'elle se comportait très mal et que ce n'était pas parce qu'il ne la voyait pas faire qu'elle devait en profiter. Bougeant nerveusement ses pieds, elle sursauta quand il reprit la parole, se retournant brusquement comme si elle s'était faite prendre en train de piquer des sucreries chez un marchand. « Ah euh oui... oui... NON... Je ne connais pas. ». Quelle était idiote. Appendre à embrasser en compagnie de Mitsuko lui avait fait moins d'effets que la situation présente. Elle avait vraiment le chic pour se mettre dans des états impossibles quand ce n'était pas le moment. Plus elle l'observait, plus elle avait chaud. « Ah oui... je vais enlever le manteau. Effectivement... ». Elle était écarlate. Elle allait d'ailleurs avancer qu'il faisait une température élevée dans une forge mais elle se retint, se disant qu'elle allait s'enfoncer plus qu'autre chose. Et puis, comme l'homme était occupé, il y avait de grandes chances pour qu'il ne remarque rien. Elle retira donc le vêtement, le posant délicatement dans un endroit où il ne risquerait rien avant de s'avancer un peu. « Et je veux bien un tablier aussi même si je ne suis pas sûre de savoir comment bien le mettre... Ah et je vous préviens, je ne suis pas très adroite... je risque même de mettre le feu, de vous brûler... ou pire. ». Edwina la catastrophe aurait été un titre parfait pour elle. Elle avait déjà embroché quelqu'un sans le vouloir alors... sans parler des Sorciers qu'elle avait transformé en robes. Il suffisait d'une petite émotion et pouf, sa magie faisait n'importe quoi. « J'imagine qu'apprendre a été difficile... ». Elle regardait le métal qui changeait au contact du feu. La jeune femme attrapa ses cheveux afin de les maintenir et se pencha un peu plus, s'arrêtant quand la chaleur s'avéra trop élevée. « En réalité je suis couturière. ». Elle évitait de révéler qu'elle avait appris la couture en compagnie d'Orion, le Magicien qui, emporté par la folie, avait viré Sorcier avant d'envahir le monde avec une armée de mort-vivants. « Mes premières années ont été très dures. Et puis, à un moment j'ai senti que je ne faisais plus qu'un avec mon ouvrage. C'était comme une extension de moi-même, comme s'il existait une certaine harmonie. Je maîtrisais parfaitement mes mouvements et travailler me rendait heureuse. ». Elle s'interrompit. « Enfin, je ne couds plus beaucoup à présent. Peu importe. ». Elle sourit. « Si vous réussissez à m'apprendre quelque chose, je vous discernerai une médaille en tout cas ! »

830 mots

Spoiler:

Il ne savait pas pourquoi, mais il aimait bien faire rougir Marie. C'était idiot, mais c'était comme ça. Il avait toujours trouvé que ça donnait du charme. Par contre, dès l'instant où il commençait à envisager tout ce que cela pouvait impliquer, il se trouvait légèrement mal à l'aise. Il préférait donc occulter tout ça de ses pensées, pour le moment. C'était préférable à son avis. De toute façon, il fallait qu'il se concentre sur son travail. Certains gestes étaient comme une seconde nature à présent, mais il fallait quand même un minimum de réflexion interne. Il fallait s'immerger dans ce que l'on prévoyait de faire, visualiser mentalement l'objet final. Iic, ce n'était pas encore trop grave, vu qu'il avait l'intention de faire des armes simples, ne demandant pas tant que ça de concentration et d'études préalables. La preuve, il n'avait même pas beosin de faire un dessin avant de commencer.

Les saïs, pour reprendre les mots d'Alice, ça « ressemble à des piques à broche ». Quand aux dacras … C'est une étoile avec trois branches creuses et qui peuvent se replier les unes sur les autres pour n'en former qu'une.

Attrapant un tablier en cuir presque aussi élimé que celui que portait Raeden, celui-ci se glissa derrière la femme et entreprit de l'habiller. Il lui fit d'abord passer le cou, avant de doucement mais fermement refermer les battants et de les serrer par des lanières, dans son dos. Il était tellement proche d'elle qu'il pouvait sentir sa chaleur filtrer à travers ses vêtements.

Vous voilà enfin prête.

Son souffle se perdit dans la chevelure de Marie, à hauteur de son cou, avant qu'il ne vienne se replacer devant elle. Il lui sourit, vérifia la température et l'état du métal, sortit quelques objets qu'il plaça sur l'établi et à porté de main avant de la regarder de nouveau.

Pour les brûlures, ne vous en faites pas. Cela fait bien longtemps que j'aai été vacciné. Quand on débute, on ne peut faire autrement. Heureusement, quand on appartient à une famille d'aange, on a tout le emps quelqu'un à proximié pour nous soigner si c'eest vraiment trop grave.

Comme s'il avait percu un signal que lui seul avait entendu, vu ou senti, il se tourna, pour extraire le métal liquide du foyer, à l'aide de fortes pinces pour attraper le bol. Sur le plan de travail, il avait disposé au préalable un moule formant une sorte de feuille d'une dizaine de centimètre de long. Précautieusement, il le remplit.

Les début sont toujours les plus durs. Mais quand on aime, on ne compte pas, et surtout, on surmonte toutes les difficultés.

Il prit le moule, toujours à l'aide de pinces et de tige et le plongea dans un grand baquet d'eau, avant de le ressortir presque immédiatement. Il extraya le métal légèrement refroidit mais encore malléable et le posa sur l'enclume.

Venez là.

Se glissant une nouvelle fois derrière elle, l'entourant de ses bras puissants et nus, il lui mit un marteau dans la main, avant de l'aider à tenir celui-ci et de guider sa main pour venir frapper le métal et le modeler, tenant l'objet de son autre main libre. Il était doux mais ferme dans ses directives, tenant sa poigne, rajoutant et modérant la force qu'il fallait mettre, dosant chacun de ses gestes, par le biais des mains de la femme.

Relevons donc le défi de vous apprendre quelque chose.

résumé:

Kaahl se sentait bien, détendu. Il venait d'être accepté comme jury et il n'avait plus qu'à retrouver Constantine pour que la journée s'annonce de nouveau intéressante. Sauf que, il y eut ce son, qui sortit de nulle part mais qui changea tout.

« Maaooowwww ! »

Le Sorcier se figea un instant, sentant son cœur se remettre à battre frénétiquement dans sa poitrine. Ce n'était pas possible, vraiment pas. Il tenta de faire quelques pas sans regarder la chose, comme si elle n'existait pas, mais quand il sentit le contact du poil soyeux contre son pantalon et les ronronnements qui s'en suivirent, il ne put faire autrement que de la confronter. C'était ce chat... cet horrible chat ! Crispé, l'adolescent chercha un échappatoire, quelque part où ce monstre qui voulait sa peau ne pourrait pas le suivre ! Il aurait été attaqué par deux ou trois Démons, ça aurait donné la même chose. Il se focalisait sur le principal, le reste devenant totalement flou, étranger, sans importance.

Le regard du jeune homme finit par rencontrer deux battants ouverts sur une pièce qui semblait assez sombre. C'était ça ! Il se mit à courir aussi vite qu'il le put, entrant dans l'antre du forgeron en refermant les battants avec une vitesse dont il ne se serait jamais cru capable. Puis, comme s'il ne suffisait pas que les portes soient fermées, il s'appuya dessus, collant son dos contre le bois, respirant bruyamment. Il était sauvé...

Après quelques secondes où il calma quelque peu sa respiration, le Sorcier se rendit compte qu'il n'était pas seul. Il fixa les deux individus dont les silhouettes étaient éclairées par la lumière du feu. Ils semblaient occupés. Il pensa directement à  un couple en train de s'enlacer mais en y regardant de plus près, il se rendit compte qu'ils étaient en plein travail. Il devait être le professeur, elle l'élève. Sauf que ça aurait été trop simple. En s'acclimatant un peu plus il reconnut...

« Vous ? »

Il se détacha de la porte, regardant la reine du peuple antagoniste au sien. Il ne l'aimait pas beaucoup, aussi parce qu'elle savait sans doute qu'il était un Sorcier. Pour quelqu'un qui voulait paraître bon, ce n'était jamais une bonne chose de garder dans son entourage des personnes qui savaient la vérité. Il ne la connaissait pas tant que ça mais la dernière fois qu'il l'avait vu, elle était totalement ivre et avait finis par embrasser Lord avant de le gifler comme si c'était de sa faute. Kaahl n'y comprenait rien et préférait ne pas chercher à comprendre. Si cela se trouvait, l'empereur noir avait exercé une pression sur sa rivale, quelque chose d'invisible.

Le Sorcier regarda alors l'homme qui était derrière Edwina. Il était grand et semblait avoir plus de force que ses deux frères et lui-même réunis. L'adolescent n'avait pas trop suivi la présentation et n'avait aucun moyen de savoir qu'il s'agissait du maître des lieux. Il ne connaissait que le nom de celui qui gérait l'endroit. Était-il son amant ? Il se mit à sourire à cette idée. Kaahl savait depuis qu'il avait cinq ans que si l'on voulait faire du mal à quelqu'un, il fallait s'attaquer à ses proches. Il aurait pu prendre un plaisir fou à faire de petites remarques cinglantes sur la situation mais un miaulement derrière la porte lui rappela ce qu'il fuyait au juste. Il fit un mouvement involontairement rapide pour venir se placer à l'exact opposé des battants.

« Ne laissez pas entrer ce truc... sinon je... je dis à tout le monde ce que vous faites ! »

Kaahl n'avait réellement plus rien à perdre et il était prêt à dire n'importe quoi pour s'assurer que le chat ne rentrerait pas dans la forge. Il aurait très bien pu les menacer de les tuer si ça lui était passé par la tête. La phobie était plus forte que tout.

► Pendant ce temps, Constantine parlait avec Itak. Devant le conseil avisé de l'homme, elle acquiesça, lui répondant en souriant tout en soufflant dans ses mains afin que l'air chaud produit la réchauffe un peu. Elle trouvait cette journée vraiment enrichissante même si elle aurait préféré que Kaahl ne s'éloigne pas trop d'elle. Ils auraient pu faire la chasse aux trésors ensembles par exemple, ça lui aurait plu.

« Vous avez sans doute raison. Il fait vraiment froid ici. »

L'Ange prit l'aimant et commença à chercher à son tour ici et là. Elle était assez mélancolique, se demandant ce qu'elle avait pu bien faire pour que le Sorcier lui en veuille. Était-ce au moins de sa faute ? Ne se faisait-elle pas des idées ? Perdue dans ses pensées, elle se redressa à son tour en voyant Itak le faire. Il allait y avoir le concours de création ! Elle ne participerait pas mais elle voulait à tout prix encourager les participants ! Elle suivit donc l'homme avec qui elle avait un peu discuté. Dans la foule, elle l'observa, jetant un petit coup d’œil de temps en temps sur les autres participants. Puis, à un moment, elle positionna ses mains de chaque côté de sa bouche pour crier :

« Allez Itak ! Vous êtes le meilleur ! »

Si elle pouvait l'encourager, ça ne lui ferait pas de mal dans tous les cas. En attendant, elle ne dirait pas non à une boisson chaude.

Spoiler:

Edwina sourit en entendant l'explication. Des piques à broche, ce n'était pas banal comme comparaison. Cependant, ça l'aida à visualiser assez bien la chose. A vrai dire, l'Ultimage n'était pas une adepte des armes. Enfin, disons qu'elle avait beaucoup de mal à les reconnaître. Une dague et un couteau étaient la même chose pour elle, une épée et un sabre également. En réalité, elle ne s'était que très peu battue dans son existence. Les seules fois où elle avait été en réel danger, Naram était venu la sauver ou sa magie avait agit dans son intérêt. Elle n'avait pour ainsi dire jamais été blessée, hormis récemment, au Rocher au Clair de Lune, lorsque les Alfars avaient attaqué le peuple Bélua et qu'elle avait juste voulu défendre tout le monde, attaquants comme attaqués. Ça avait été une mauvaise idée.

« Ah mais... ». Elle avait protesté si faiblement qu'elle n'était même pas sûre elle-même que ces mots avaient franchi ses lèvres. Elle se figea, laissant l'homme lui passer le tablier. Elle se sentit réellement étrange et les bandes dont elle se servait pour maintenir sa poitrine de façon à ce qu'elle soit la plus plate possible lui parurent vite trop serrées. Elle s'était déjà évanouie plusieurs fois à cause d'elles mais elle n'en démordait pas : sa poitrine était trop grosse à son goût et personne ne devait s'en apercevoir. La sensation lui fit légèrement tourné la tête. Elle n'arrivait plus à respirer mais, encore une fois, elle préférait essayer de le cacher. Il suffirait qu'elle essaye d'inspirer et d'expirer calmement malgré l'émotion pour que tout rentre dans l'ordre. C'était étrange, c'était juste... Ses mains ne la touchaient pas, parfois elles l'effleuraient mais c'était comme amplifié. Tout ceci était uniquement de la faute de la tenue du maître des lieux précédemment. Si elle ne l'avait pas vu torse nu, elle était convaincue qu'elle n'aurait pas ressenti tout ça, c'était sûr et certain. Elle ferma les yeux, laissant s'écouler le frisson qui la parcourut quand il parla dans son cou. Que lui avait dit l'Archimage Nylmord la dernière fois qu'ils s'étaient vus déjà ? Elle essayait de changer de pensée mais, heureusement, elle n'eut pas à le faire longtemps, Sieur Liddell repassant devant elle.

« Des Anges ? » demanda-t-elle, étonnée. « Vous me semblez bien loin de... ». Elle s'interrompit. Elle pensait encore à des choses qu'il valait mieux ignorer. « Enfin, je veux dire, comme vous êtes un Bélua et Yulenka une Vampire, je trouvais juste cela curieux... ». Elle le regardait faire, se laissant distraire de sa gêne ambiante par les mouvements de l'homme. C'était assez impressionnant de savoir qu'un morceau de métal à l'apparence peu engageante pourrait devenir une arme redoutable. Par les Ætheri, c'était le père de l'Impératrice de la Nuit... « Je euh... ». Elle l'observa un moment, non plus ses mains mais lui, dans son ensemble. Elle se rappelait avoir croisé la Reine des Vampires il y avait vraiment longtemps, quand elle revêtait encore une apparence plutôt enfantine. Quel âge avait-il ? Son commentaire la sortie de ses questionnements. « Oui, c'est ce que je me suis toujours dit à propos de la couture. ». Elle rit avant de manquer avaler de travers lorsqu'il lui fit signe. Ah non non... elle n'allait pas venir là. Elle dut pourtant se rendre à l'évidence : elle ne contrôlait absolument pas la situation. L'homme dans son dos, elle sentit de nouveau une petite boule se former au niveau de sa poitrine. Elle le laissa faire mais se recroquevilla légèrement sur elle-même. Elle regardait ses bras, de chaque côté de son corps et sa main qui guidait la sienne. Le problème c'est qu'elle était de plus en plus tendue. « Je dois vous avouer que... ».

Un grand bruit la coupa en pleine phrase, la faisant sursauter. Elle tourna le visage vers la porte, à présent fermée. Il y avait un adolescent appuyé contre elle qui semblait aussi surpris de les voir qu'elle. Il lui semblait qu'elle l'avait déjà vu mais elle était incapable de dire où. Il faut dire que l'alcool faisait des ravages quand il était consommé par la Reine, tant sur son comportement que sur son esprit. Un petit miaulement sortit de derrière la porte et la réaction du jeune homme fit rire Edwina. Avait-il peur des... chats ? Elle eut juste le temps de se détendre quelques secondes avant qu'il ne prononce une phrases qui la troubla profondément, ses joues prenant une jolie teinte pivoine. Elle rétorqua : « Nous... nous ne faisons rien ! Monsieur Liddell était juste en train de me... ». Elle avait voulu se tourner pour être plus ou moins en face de l'adolescent mais elle se retrouva plutôt en face du forgeron. « Me... m'apprendre à tenir so... un marteau ! Pour euh... faire des choses ! Une chose ! ». Elle n'y arrivait plus, vraiment et quelques secondes après avoir dit ceci, elle se retrouva au beau milieu de nulle part, dans la montagne, en tablier de cuir, tenant un unique marteau dans la main. Autour d'elle, et dans la forge, il y avait à présent plusieurs pétales de roses et des petits cœurs en papier scintillant. Ce don était une véritable plaie.

Edwina regarda autour d'elle. Elle ne devait pas être très loin du domaine mais quelle direction prendre au juste ? En robe, elle croisa les bras afin de garder un peu de chaleur. Après quelques minutes de marche, elle dut se rendre à l'évidence : elle était complètement perdue. « Ohé ? ».

903 mots

Spoiler:

Les quelques questions et remarques qu'Edwina lui fit à propos de la phrase qu'il avait laissé échappé sur sa vie d'ange firent s'émerger des interrogations dans l'esprit du Forgeron. Lui-même n'était pas gêné plus que cela par le fait que les gens puissent savoir qu'il avait été un Immaculé autrefois mais qu'en était-il de Yulenka ? Apparemment, ce n'était pas un fait connu, en tout cas, pas de tout le monde. Venait-il de compromettre quelque chose ? Il faudrait qu'il en parle avec sa fille dès qu'ils auraient un moment seuls tous les deux. Il fallait donc pour le moment qu'il prenne ses précautions et évite de continuer à aborder ce sujet. Plus tard, il verrait. De toute façon, il y avait bien d'autres choses sur lesquelles lui et Marie pouvaient discuter. Comme par exemple son métier, celui qu'il était justement en train de lui montrer et de lui apprendre quelques bases. Tandis qu'il l'aidait à manier le marteau, il sentait cependant qu'elle était quelque peu mal à l'aise, comme si sa présence rapprochée l'inquiétait ou quelque chose comme cela. Cependant, elle ne dit rien, ne chercha pas à s'éloigner de lui. Les gestes de l'homme étaient doux, sans contrainte, juste pour la guider.

Plus les secondes passées et plus l'homme-ours sentait la femme tendue. Elle allait dire quelque chose, lorsque la porte de la forge claqua. Instantanément, les muscles du Bélua se tendirent tandis qu'il se tournait légèrement pour fixer l'extérieur … invisible maintenant que les portes étaient fermées. Un jeune homme se tenait adossé aux battants, paraissant paniqué, essoufflé. Apparemment, au vu de la façon dont il réagit en voyant la femme, il connaissait Marie. Et ça ne semblait pas l'enchanter qu'elle soit là. Raeden fronça quelques peu les sourcils. Pour le moment, il ne faisait rien, restant immobile, Marie toujours dans ses bras. Il ne savait pas ce que voulait exactement le jeune homme. Quoiqu'il en soit, il restait quand même aux aguets, prêt à attraper une arme si les choses venaient à s'envenimer. Un miaulement de chat se fit entendre derrière la porte close et le jeune homme se retrouva soudain à l'autre bout de la pièce. Apparemment … c'était ça qu'il fuyait et qui le mettait dans cet état là. Un chat ! Une boule de poil rendait visiblement malade de peur un humanoïde.

Un sourire était en train de fleurir sur les lèvres de l'Enfant de Phoebe quand l'invité surprise sortie une phrase qui fit tout de suite grogner l'homme d'un son résonnant dans sa poitrine et dans l'air, comme celui d'un ours. Marie se mit à bafouiller, apparemment gênée des propos tenus, désireuse de se justifier … un peu maladroitement. Avant que quoique ce soit ne puisse être rajouté, d'ailleurs, la jeune femme s'était volatilisée … en laissant à sa place des petits cœurs et des pétales de rose. Raeden regarda autour de lui, par acquis de conscience, mais il pensait savoir ce qui s'était passé. Marie avait été téléportée, sous la pression qu'elle ressentait … Un peu comme quand elle avait atterri ici avec Amadaus. Il se tourna vers le Sorcier en le foudroyant du regard :

Bravo ! Vraiment!

Avant de se diriger à grand pas vers la porte de la forge qu'il ouvrit en grand. Il choppa par la peau du coup Carnage, sans faire attention à ses possibles coups de patte et de crocs, pour le porter devant son visage et lui grogner férocement dessus, à la mode ours ! Il le reposa ensuite par terre, et d'un coup de pouce de son contrôle animal, le fit déguerpir à vitesse grand V en direction de la Serre.

Sortez de là, maintenant!

Sans faire plus attention au jeune homme après ses mots, il porta ses doigts à ses lèvres et siffla. Dans de grands battements d'ailes, un dragon à deux têtes surgit des nuages et vint se déposer devant la forge. Le Bélua vint chercher le manteau laissé par Marie, dans la forge, avant de revenir au dragon.

Orthos ! On doit retrouver la femme qui portait ce manteau il y a peu. Je ne sais pas si son odeur peut t'aider, mais avec un peu de chance, elle ne doit pas être loin. Il faut se dépêcher.

Il fit renifler le manteau au dragon et grimpa ensuite sur son dos. Tous deux s'envolèrent. La vision du saurien était beaucoup plus nette et pointue que celle du Bélua. Il serait facile de repérer une femme à la chevelure noire dans cette blancheur, en espérant qu'elle se soit téléporter dans le coin et pas à l'autre bout du continent. Si c'était le cas, bah … L'homme ne pourrait rien n'y faire malheureusement. Il n'avait pas la capacité de retrouver la femme partout où elle allait et puis surtout, il n'allait pas non plus la poursuivre.  Par télépathie, le dragon fit savoir à l'Enfant de Phoebe qu'il avait repéré quelque chose en dessous d'eux, mais que malheureusement, il ne pouvait pas se poser à cause du terrain accidenté. Avant de faire quoi que ce soit, il fallait prévenir la jeune femme de ne pas s'inquiéter.

Marie ! C'est Raeden Liddell! Je viens vous chercher.

Puis sans rien ajouter de plus, il se laissa simplement tomber du dos du dragon … avant se faire s'étendre brusquement ses ailes rouges pour attérir avec puissance et souplesse , un genou à terre, devant la magicienne. Il se redressa enfin, lentement, en lui tendant le manteau qu'il avait gardé dans les mains.

Tenez avant que vous n'attrapiez froid. Vous allez bien?

résumé:

Résumé: