Résumé:

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Les armes avaient toujours intéressé la belle Blanche. Et pour cause, elle en utilisait de toutes sortes. Qu'il s'agisse des chaînes qu'elle faisait apparaître par magie, des dagues qu'elle piquait à sa maîtresse de manière presque trop régulière pour que cela soit normal et que personne ne réagisse, de sa faux elfique qu'elle s'amusait à maltraiter et qui se retournait contre elle le plus souvent ou encore du cimeterre indestructible qu'elle utilisait à toutes les fins possibles et imaginables, l'on ne pouvait nier le lien puissant qui l'unissait à ses outils. Se tenant devant le bout de parchemin qui venait d'arriver entre ses mains, elle ne put cependant retenir un froncement de sourcil. Elle n'était pas là pour se faire des amis, encore moins pour traîner dans une réception qui ne l'intéressait nullement. Et surtout, elle croisait les doigts pour ne pas avoir droit à encore un autre discours pompant sur l'importance des armes. Elle se souvenait avec amertume de la visite à la forge de Takias, l'ancienne souveraine des Elementals qui, depuis le temps, devait être morte, où quelque chose dans le genre. La Dullahan ne s'en préoccupait que trop peu, et ne voulait pas en savoir plus sur son état. C'était véritablement le cadet de ses soucis. Mais la seule idée de devoir supporter la niaiserie selon laquelle un lien établi avec une arme ne peut être détruit et que l'on en vient à s'y attacher.. lui donnait envie de vomir.

Certes, elle accordait une valeur matérielle à ces dernières mais ne les considérait pas comme plus que des outils à tuer. Ils ne faisaient que l'aider lorsque la magie ne lui suffisait plus, où lorsqu'elle désirait faire quelques valses avec son Autre. Un frisson parcourut son corps froid, complètement gelé d'avoir trop traîné dans les rues glacées d'Avalon, et elle leva les yeux vers le ciel. Le soleil allait se lever dans quelques instants, et elle devait se décider. Soit elle restait à ne rien faire dans cet endroit sordide et finirait encore sa route dans un bar quelconque, soit elle se lançait dans quelque chose de productif. Un rire mesquin fit vibrer ses cordes vocales, avant qu'elle n'étire ses grandes ailes de chauve-souris dans son dos. Qui sait, peut-être trouverait-elle un souffre-douleur en ces lieux complètement nouveaux. Et puis une forge, ça ne pouvait pas être si horrible que ça..

Attrapant une fourrure qui se trouvait à l'intérieur de la pièce, elle l'enfila rapidement avant de plier les genoux pour s'élever dans les cieux. Le trajet ne serait pas des plus ardus, et elle sentait que le vent irait en sa faveur et la guiderait à travers les dédales, le labyrinthe qui menait à la montagne de l'Edelweiss enneigée. Cet endroit lui rappelait un bon nombre de souvenirs, et faisait s'entrechoquer des sentiments assez contraires. Il représentait autant le couronnement de Mircella que la dernière fois où elle avait rencontré Kohei, cet alfar qui ne lui inspirait rien. Oh si, il lui inspirait bien quelque chose, si elle y réfléchissait. De l'amusement. Elle riait chaque fois qu'elle croisait son chemin, de voir sa malédiction évoluer. Et elle croisait les doigts pour qu'elle s'étende sur des générations et des générations, afin qu'elle ne pourrisse pas qu'une seule vie. Un sourire vint de nouveau arquer ses lèvres, alors qu'elle se dirigeait dans les courants d'airs. L'Elfe Eternelle ignorait tout de cela, ne connaissait pas même l'étendue de ses pouvoirs, et c'était tant mieux. Elle la voyait déjà de loin, avec ses leçons de morale. Quoique.

Maintenant, plus personne n'arrêtait la morte vivante, bien qu'elle aurait tué pour revoir une expression de joie sur le visage de l'Elfe. Elle craqua ses poignets. Elle n'avait plus besoin d'elle, mais elle resterait là. C'était ridicule. Mais c'était comme ça. Arrivant sur les lieux, la jeune fille rétracta ses grandes ailes noires d'un geste élégant, retirant la neige qui s'était déposée sur sa fourrure. Elle leva le regard vers la demeure qui se trouvait devant ses yeux, avant de s'y engouffrer, l'air presque ennuyée. Au final, cela ne l'impressionnait pas plus que cela. Elle repartirait peut-être aussi vite qu'elle était arrivée, mais la voix rauque du propriétaire des lieux vint secouer ses oreilles. Sa voix portait loin, peut-être trop loin. Qui pouvait bien parler aussi fort ? Ce qu'il avait à dire était-il si important ? Le fait est que pour une fois, Julia daigna accorder de l'attention aux paroles de quelqu'un. Un concours.. c'était intéressant. Un rictus déforma son visage, tandis qu'elle tendait un pied vers l'avant, faisant trébucher la tête la première la jeune femme qui se tenait non loin. Autant se débarrasser de la concurrence maintenant.

842mots

Résumé:

Après une ascension difficile, la forge Liddell se trouvait enfin devant nous. Il nous avait fallu plus de temps que je ne le pensais, et la petite Castiella était frigorifiée. Elle tentait de se réchauffer le plus possible en s’emmitouflant dans le col de mon manteau. « Nous sommes arrivés Cassie. » La fae blanche écarta mes cheveux pour regarder devant elle. « C’est très jolie avec toute cette neige. » Ses yeux pétillaient. Ce n’était pas la première fois de ma vie que je voyais un paysage recouvert d’un voile blanc, mais le spectacle était toujours aussi prenant.

Je me sentais fatiguée. Pour accéder à cet endroit il avait fallu marcher et la montée n’avait pas été de tout repos. Même si à présent mes jambes me soutenaient mieux, celle-ci étaient encore faible et cet effort les avaient épuisées. Voyant que mes membres tremblaient, Castiella commençait à s’inquiéter. « Tout va bien Nixy ? Tes jambes ont l’air étrange. » Je lui caressais doucement la tête. « Ne t’inquiète pas ce n’est rien, ça va passer. »

Tout en marchant et en avançant dans la cour de la forge, je commençais à regretter d’être venue. Je me trouvais ici car la petite fae suspendue à mon cou avait entendu parler de l’inauguration de la forge Liddell, et elle tenait absolument à venir pour voir cela. Je m’étais laisser convaincre car ni elle ni moi n’étions jamais venu dans cet endroit. Mais quand je voyais l’état de mes jambes, j’espérais que tous ces efforts ne seraient pas vint.

Quelques instants plus tard, le chef des lieux, Raeden Liddell, fit son discours et nous expliqua le déroulement de la journée. A vrai dire je ne me sentais pas d’humeur à aller crapahuter dans la montagne à la recherche de minerai. Je préférais rester ici, me trouver un endroit calme où me reposer en attendant la suite des festivités.

Mais alors que je cherchais un banc ou un siège pour m’assoir, mes pieds se dérobèrent sans que je ne puisse rien n’y faire et une seconde plus tard je me retrouvais à terre, la tête dans la neige. Castiella n’échappa pas au sort et tomba de mon cou pour se retrouver ensevelit sous le manteau blanc. Sortant rapidement de son piège, elle se dirigea vers moi. « Nixy ! Tu ne t’es pas fait mal j’espère ? » Je sortis la tête de la poudreuse en me tenant le nez, qui était douloureux, puis je lançais un regard noir à la personne derrière moi. Il s’agissait d’une jeune fille portant un manteau, à la chevelure aussi blanche que Castiella et aux yeux rouges sang. Cette demoiselle m’avait fait un croche-pied, j’en aurais mis ma main à couper. « Pourquoi avez-vous fait ça ? J’aurais pu me blesser gravement, de même que mon amie ! » La rage commençait à bouillir en moi. Je ne connaissais pas cette jeune personne, elle n’avait aucune raison de me faire un tel coup. « Vous ne regardiez pas où vous marcher, c’est pour cela que vous avez fait tomber Nixy, n’est-ce pas ? Je suis sûr que ce n’était pas intensionnel. » Cette fae était décidément trop gentille.

Je me relevais doucement, car mes jambes tremblaient encore plus qu’auparavant. Comme si cela ne me suffisait pas d’avoir fait l’ascension de ma vie, il fallait en plus que l’on me fasse tomber lamentablement devant tout le monde.

Je remarquais que Castiella se dirigeais vers la jeune fille blanche. Sans la ménager, je pris la petite fae dans ma main et l’entrainer de plus loin possible de cette peste. Je décidais finalement de partir à la recherche des minéraux. Car même si mes membres étaient faibles, je refusais de rester dans le même environnement que cette fille. Je me rendais donc à la Serre, ma petite fae à nouveau accrochée à mon cou, prenais les instruments dont j’avais besoin et me dirigeais vers le site de fouille. Tous cela en jetant un nouveau regard noir à la jeune fille blanche en passant devant elle.

Résumé:

lalala:

Le fait d'avoir ainsi piégé l'inconnue ne provoquait pas plus de ressentiments en la morte vivante. Elle se tenait tout simplement là, en tant que tortionnaire, mais c'était trop peu pour la faire réagir, pour la faire ne serait-ce que sourire. Sans compter que si son interlocutrice s'était lamentablement ramassée dans la neige, elle s'était relevée aussi vite avec une mine renfrognée qui, contrairement à ce que l'on pouvait penser, ne faisait peur à personne, où tout du moins pas à la Dullahan. Croisant les mains dans un geste faussement coupable, elle ne put cependant s'empêcher de comparer la petite Fae à Shi. Elle lui rappelait sa présence, sa manière de virevolter dans les airs en laissant sa petite lumière bleue en une jolie traînée dans son dos. L'observant pendant quelques secondes, elle plissa les yeux. Mis à part sa nature, elle ne lui ressemblait pas plus que cela. Sa candeur peut-être, son innocence, sa manie de voir les choses du bon côté alors que rien ne l'y poussait.. Il était relativement évident que la Blanche avait volontairement poussé la brune dans la neige et pourtant la petite s'obstinait, et lui demandait même si elle ne s'était pas blessée dans sa démarche. Des sentiments contraires se bousculaient dans l'esprit de la morte. Elle appréciait la présence de cette chose, mais en même temps la trouvait parfaitement exécrable. Mais un sourire finit par venir arquer ses lèvres. Elle ferait un parfait pantin, le temps d'une soirée.

« Vous exagérez. Je ne vous ai pas enfoncé un poignard dans le coeur, mademoiselle. Il s'agit d'un faux pas, voilà tout. ». Faisant mine de se sentir coupable d'avoir ainsi agi, elle amena une de ses mains vers son visage, le soutenant d'un air angélique. Cependant, elle ne ferait aucune excuse. Ce n'est pas parce qu'elle mentait qu'elle irait jusqu'à renier son propre honneur. C'était tout bonnement hors de question. Elle reporta ensuite son attention sur la Fae. « Merci de t'inquiéter de mon état ma jolie. ». Cette fois-ci, elle ne mentait pas. L'on pouvait sentir son dégoût profond pour cette dernière dans le ton qu'elle employait, mais également une pointe de sincérité qu'elle ne parvenait point à masquer. Tout vient à point qui sait attendre. Rapidement, le duo s'éloigna d'elle. De loin, Julia regardait les jambes de la jeune femme trembler, se secouer dans tous les sens, peiner à soutenir son faible poids. Visiblement, elle avait fait mouche en accentuant un handicap déjà présent. Ce n'en était que plus drôle. Poursuivant son chemin, plongeant ses mains dans les larges poches de sa cape noire de jais, elle entreprit de les suivre. Ils n'allaient pas pouvoir se débarrasser d'elle si facilement, oh non. C'était trop facile.

Sondant l'esprit de l'inconnue, elle perçut la haine qu'elle lui portait, et sentit l'adrénaline parcourir ses veines. Elle adorait, elle priait pour qu'on la voit ainsi, et rien ne pouvait la rendre plus heureuse qu'être crainte et détestée. Laisser une femme si naïve s'échapper ne lui ressemblait pas. Faisant de grands pas dans la neige, elle se décida à chercher quelques minéraux, avant d'entendre une voix venir déranger sa proie. Une autre Fae. Si ce n'est pas mignon. Les bestioles misérables avaient-elles décidé de se réunir en ces lieux ? Elle haussa les épaules. La nouvelle Edelweiss était une guerrière, alors ce n'était pas si étonnant que les autres cherchent à l'imiter en essayant d'obtenir des armes. Certes, c'était parfaitement risible et cela ne leur servirait à rien, mais telles étaient les choses. La magie offensive ne semblait pas dans leurs cordes après tout. Il faut bien faire avec ce que l'on a. Le sourire carnassier de la Dullahan s'étira, déformant son visage, alors qu'elle s'approchait de nouveau, quelques minéraux dans les mains, qu'elle plaça dans sa sacoche. Elle s'incrusta. « Julia Zurel. Ravie de faire votre connaissance. Excusez-nous deux secondes. ».

Prenant le bras de sa victime, elle l'éloigna rapidement. Puis, plongeant son regard dans celui de l'inconnue, elle ressentit encore son animosité, et en frissonna. C'était si grisant.. « J'espère que vous ne m'en voulez pas trop pour tout à l'heure. Ce n'est pas dans mes habitudes de garder des vieilles rancunes.. ». Généralement, elles ne survivaient pas plus d'une heure. Elle se fit plus persuasive, fronçant légèrement les sourcils, se mettant en position de force dont on ne pouvait manifestement douter. « Je n'aimerais pas que nous en restions là. Que diriez-vous.. ». Elle sourit encore une fois, retenant quelques tremblements, son regard incandescent dans celui de la Sirène. « De chercher ensemble ? ». Et elle reporta son attention sur la Fae. Si la jeune inconnue refusait de se prêter au jeu, alors la petite accepterait. Elle était bien trop ingénue pour comprendre ce qui lui arrivait. Et si les choses tournaient au vinaigre, alors les pouvoirs de la Morte se manifesteraient. Honnêtement, elle le souhaitait de toutes ses forces, mais se doutait bel et bien que si elle voulait que la panique s'installe, elle aurait à mettre la main à la pâte…

941mots

Résumé:

Castiella et moi n’avions pas fait trois pas qu’un golem apparut devant nous, suivis rapidement par une fae masculine. C’était la première fois que j’en voyais une, où plutôt un… Leur apparition m’avait tellement surpris que je me retrouvais une nouvelle fois à terre, mais sur le derrière et non sur la tête. Castiella avait réussi à ne pas tomber en s’accrochant à mes cheveux. « C’est vraiment notre journée aujourd’hui. » Elle riait aux éclats mais pas moi. Furieuse de me retrouvais une nouvelle fois dans la neige, je contractais le poing pour me retenir de dire de vilains noms d’oiseaux. Levant les yeux vers les nouveaux arrivants, je remarquais que le fae avait changé de taille, mais il paraissait encore minuscule face à son golem. Celui-ci ne m’inspirait pas confiance et me faisais un peu peur.

Essayant de rester digne, je me relevais le plus souplement possible et époussetais la neige de mon derrière. Je tentais de me calmer et de me dire que contrairement à la jeune fille blanche, le dénommé Nix, n’avait pas eu l’intention de me faire chavirer. « Moi c’est Nixy Mélodiam, et voici Castiella. » « Bonjour, je suis ravie de rencontrer un de mes frères... Hey c’est drôle, vos noms se ressemblent beaucoup. » « Nos prénoms tu veux dire. Oui ce n’est pas faux. »

Personnellement je me sentais mal à l’aise en présence du golem de compagnie de Nix, mais Castiella semblait être dans son élément. Je ne voulais pas gâcher son bonheur, mais intérieurement je fis une prière pour que quelque chose ou quelqu’un m’éloigne de cette créature. C’est alors, comme si elle avait entendu mes pensées, la jeune fille de tout à l’heure réapparue, et avant que je ne puisse donner mon accord, m’entraina avec elle, loin du fae. « Je suis désolé. » Il me semblait naturel de m’excuser tandis que je m’éloignais, même si au fond de moi j’étais soulagée. Une partie infime de mon âme remercia la blanche pour son intervention, mais je la chasser immédiatement. Je n’allais quand même pas remercier quelqu’un qui s’était amusé à me faire tourner en ridicule devant tout le monde. Une fois assez éloigné, la jeune fille présenta des excuses, ou du moins c’était ce que je comprenais, et demanda d’aller chercher des minéraux ensemble. Excitée comme une puce, Castiella grimpa de mon épaule jusqu’au sommet de ma tête, oubliant pendant un instant le froid qui régnait. « Oui oui, ce serais vraiment très sympathique, n’est-ce pas Nixy ? » Mais ma petite fae ne me laissa même pas le temps de répondre qu’elle continua. « Au fait nous ne nous sommes pas présentés devant vous. Je me nomme Castiella, et voici Nixy Mélodiam. » « Enfanté… » Ma voix sonnée faux. « Puis-je me permettre de vous faire un compliment Mademoiselle ? Je trouve vos yeux absolument magnifiques. Ils me rappellent les roses rouges que j’aime tant. » Pour ma part je trouvais qu’ils ressemblaient plus à une rivière de sang, mais chacun son point de vue. Par ailleurs, je ne me voyais pas formuler cette phrase à voix haute.

Quelque chose me dérangeais chez cette fille. Je ne saurais dire s’il s’agissait de ses yeux ou autre, mais je ne voulais pas plus rester avec qu’elle qu’avec le golem. « C’est très gentil de votre par de nous proposer de travailler ensemble, mais nous préférons rester entre nous, désolé. » « Mais… Nixy… » Avant que ma fae ne puisse dire un mot de trop je partie sans me retourner.

Résumé:

La Blanche n'était pas surprise. Pour tout vous dire, cela l'aurait plus étonné que la jeune femme se laisse berner et accepte de passer son temps à ses côtés. Dans un sens, elle n'avait absolument pas tort de se méfier. Toutefois, une folle envie de vengeance naquit dans le regard de la jeune femme, qui n'appréciait pas véritablement qu'on essaye de lui résister de la sorte. Julia était capricieuse, et détestait perdre face à l'adversité. Elle le paierait, et plus vite qu'elle le pensait, plus vite qu'elle n'aurait jamais pu le croire, car si la jeune femme n'allait pas lui courir éternellement après, elle la laisserait avec un doux souvenir de sa personne qui ne la laisserait pas de marbre. Observant la petite Fae qui, pendant quelques brièves secondes, avait tenté d'acquiescer à sa demande avant de se faire reprendre par celle qu'elle accompagnait, une pointe d'animosité la gagna. La morte vivante appréciait ce peuple minuscule de par l'amitié qu'elle entretenait avec l'une d'entre elles et le fait qu'elle doive les fréquenter à cause de la nature de sa compagne de vie. Et en voir une se faire ainsi rembarrer, envoyer balader sans vergogne, sans même une note d'excuse.. Oh, non. Ce n'était pas un vif besoin de justice qui animait la Dullahan, mais bel et bien un ennui qu'elle justifierait de la sorte si on lui demandait de rendre des comptes. Un sourire déforma ses traits, devenus beaucoup plus malsains. Une morte n'a de comptes à rendre à personne.

Elle lui emboîta le pas extrêmement rapidement et, lui attrapant le bras avant de s'y appuyer, elle passa devant elle, plongeant son regard dans le sien. « Le choix n'appartenait qu'à vous. C'est si dommage... ». Et il ne lui fallut que quelques secondes pour mettre son plan à exécution. Son regard flamboyant et incandescent se planta dans le sien, lui transmettant des images ignobles, terribles, celles de sa mort, du moment où elle quitterait le monde des vivants pour rejoindre le sien. « Peut-être traiterez-vous vos amis avec plus de respect, la prochaine fois. ». Alors qu'elle voyait son pouvoir se transmettre à la jeune femme à la longue chevelure brune, la jeune fille ne put retenir un rire. Elle s'amusait toujours autant de voir les mortels réagir à ses capacités maléfiques, et sentait son coeur s'emballer de plus belle en décelant une peur intense dans tous les pores de leurs épidermes. Cependant, pour cette fois, elle n'en profiterait pas pleinement. Il était tout bonnement hors de question qu'elle s'attarde sur le sort de la sirène, pour la simple et bonne raison qu'une compétition était en cours et qu'elle ne pouvait pas perdre de temps où risquer de se faire sermonner par le maître des lieux. L'idée était de rester discrète, d'agir dans l'ombre, et si elle excellait dans ce domaine, il lui arrivait de s'en écarter pour profiter pleinement de l'étendue de ses pouvoirs, de torturer les âmes qui, au plus profond d'elles-mêmes, le lui demandaient. Époussetant sa cape dans un geste charismatique et élégant, elle fit volte face et disparut dans la pénombre.

Maintenant qu'elle s'était débarrassée d'une concurrente potentielle – quoique, vu la manière qu'elle avait de se tenir sur ses jambes, elle serait tombée sans même que Julia ait à faire quoi que ce soit -, il fallait continuer sur cette lancée. Il était hors de question que la morte vivante s'arrête dans sa tâche. Cependant, quelque chose la stoppa dans son élan et elle haussa un sourcil. Après l'annonce, bon nombre de personnes s'étaient hâtées pour retrouver des minerais, mais l'un d'entre eux était particulièrement sorti du lot. Il était retourné se balader dans la montagne, l'air vaguement perdu, les yeux rieurs. Il en aurait presque fait peur. Et le pire du pire, semblait être à la Dullahan qu'elle l'avait entendu parler alors que personne ne se trouvait à ses côtés. Elle s'approcha presque prudemment du jeune homme, surgissant dans son dos comme un fantôme dans la montagne, une ombre qui pesait sur ses épaules, et sa voix s'échappa de sa gorge. « Vous êtes perdus peut-être, où vous avez juste décidé que vous n'étiez pas assez téméraire pour participer à la compétition ? ». Elle l'imaginait bien abandonner, pour tout vous dire. Il n'avait pas le visage d'un vainqueur. Croisant les bras sur sa poitrine, elle le toisa, de haut en bas. Il n'avait ni la carrure d'un guerrier ni l'agilité d'un voleur. Elle plissa les yeux. Qu'est-ce qu'il était, alors ?

810 mots

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