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 | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition |

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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Adriæn Kælaria
Dim 19 Fév 2023, 13:26

| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 Zwbn
Image par Kelogsloops
Les Portes - Chapitre V



Rôle:

Une fois dans la chambre, Lambert détailla les lieux sans réellement les voir. Il notait la présence de tel ou tel bibelot mais l’oubliait d’un même temps, trop préoccupé par la situation. Il se demandait ce que comptait faire Garance. Ils allaient partir, certes, mais pour aller où et, surtout, pourraient-ils revenir ? N’était-ce pas plus préférable d’attaquer le palais maintenant ? Il soupira. Pourquoi diable est-ce que Montarville avait-il invité Judas ? Pourquoi ne lui avait-il pas demandé de revenir et de l’assister ? À deux, ils auraient peut-être pu limiter les dégâts. Peut-être que le d’Uobmab n’aurait pas osé ? Il ferma les yeux, résigné à subir les assauts de ses pensées. Et si… Et si… Dans son esprit, les hypothèses s’enchaînaient. Il refaisait le passé et tentait de façonner un futur. Il le faisait en vain, parce que le passé n’était pas modifiable et que le présent était bien trop instable pour qu’il pût savoir de quoi demain serait fait. Tant qu’ils ne passaient pas la frontière, tant qu’ils n’étaient pas accueillis par un autre Monarque, ils ne seraient pas en sécurité. Et, même ainsi, ils ne seraient jamais chez eux. Combien de temps leur offrirait-on l’hospitalité ? Combien de temps les protégerait-on de Judas ? Car il ne s’agissait pas que des enfants de ce dernier, il ne s’agissait pas que de Lieugro. Il s’agissait de tous les autres Royaumes, ceux qui pouvaient tomber sous le joug d’une espèce de psychopathe qui n’avait jamais reculé et ne reculerait jamais devant rien pour étendre son territoire. Le premier combat serait contre Zébella et Merlin. Néanmoins, même dans l’hypothèse où Garance triompherait, l’ombre de Judas planerait toujours sur eux. Tant que le père ne trépasserait pas, personne ne serait à l’abri. Lambert s’en voulait d’avoir imaginé pouvoir parlementer avec ce dernier, d’avoir été favorable à la venue de ses enfants. Il avait réellement cru que quelque chose serait possible, que si les deux peuples apprenaient à se connaître et à s’apprécier, alors les choses évolueraient favorablement. Maintenant, Montarville était mort.

Il releva la tête vers Garance, quand elle parla de la danse. Il aurait aimé trouver ça drôle mais le sourire qu’il lui envoya fut dénué d’amusement. Peut-être pourrait-il réussir à faire ça, lui aussi, à se réfugier dans les bras rassurants de l’humour ? « Je vais être direct. » lui dit-il, en observant la silhouette de son ancienne amante se détacher de la fenêtre. Dehors, la pluie semblait s’être intensifiée. « Nous nous connaissons depuis longtemps, toi et moi. Je sais que tu es intéressée par le pouvoir… à juste titre sans aucun doute. Tu es une femme intelligente, forte en stratégie et tu sais jouer de tes charmes pour abuser les cœurs et tromper les esprits. » Parfois, il se demandait si ça avait été le cas, avec lui. Il l’avait aimée sincèrement, si bien que c’était encore dur de se tenir ainsi devant elle, si bien que c’était dur de se méfier d’elle et, parfois, de la haïr. Il l’avait détestée plus d’une fois, parce qu’il avait toujours tenté d’agir pour le bien de Montarville et que ça n’avait pas toujours été le cas de Garance. Il trouvait son ambition dévorante et ses façons de faire douteuses. Pourtant, il ne pouvait pas s’empêcher d’être admiratif. Parfois, de très rares fois, il avait envie de se laisser berner et attendrir. Il voulait lui donner raison et abonder dans son sens. Mais il était trop loyal pour ça. Il avait donc préféré se tenir loin d’elle, fonder une famille, aimer sa famille… Il avait peut-être échoué quelque part. Sa femme n’était plus avec lui et il n’avait aucune idée du sort qui avait été le sien, et sa fille… il devrait aller la chercher, elle et Clémentin. Pour le moment, il préférait laisser Garance dans l’ignorance de sa présence chez lui. Il voulait que les choses fussent claires dans un premier temps. Il savait, au fond, qu’il ne pourrait jamais lui faire pleinement confiance mais il devait avoir des garanties. « Et, surtout, tu as toujours désiré le trône. Peut-être que… » Prononcer ces paroles lui coûtait mais il le fit quand même. « Peut-être que tu aurais fait une meilleure Reine que Montarville mais les choses se sont passées autrement et, aujourd’hui, si nous reprenons Lieugro, la Royauté devra revenir à Coline, selon les volontés du Roi. » Il savait qu’elle savait. « Sauras-tu t’écarter, lorsqu’il le faudra ? » demanda-t-il, en s’avançant vers elle. Il aurait peut-être préféré danser. Il y songeait, comme une échappatoire. Ce serait peut-être leur dernière danse. « Il y a quatre héritiers potentiels. Ils sont jeunes et pourront fonder une famille et avoir des enfants. Toi tu… Tu es seule. » Ce qu’il voulait dire c’est qu’elle n’était ni mariée ni mère ni plus toute jeune. Le peuple douterait dans tous les cas. Il ne voulait pas qu’elle se lançât dans l’impossible. « Quel avenir pourras-tu garantir au peuple de Lieugro si tu devenais Reine ? »

835 mots



| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 4p2e
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Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Dim 19 Fév 2023, 16:06

| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 Yg7e
Les Portes V - Le Conte II
Zébella




Rôle:

Zébella promena son regard sur la salle. Impavide, il glissa sur le trône sans que ce dernier ne lui inspire un quelconque sentiment. Ce n'était pas chez elle ici et les derniers évènements n'avaient pas contribué à lui donner envie de s'y établir, encore moins avec Merlin dont la tête allait certainement exploser tant il l'enfumait de rêves qu'il était incapable de mettre en œuvre. Les siens étaient faits de sueur, de courses éperdues, de dépassements de limites ; mais certainement pas de s'asseoir à longueur de journée dans un fauteuil pour gérer la bêtise humaine.

« Mmh. » Fit-elle, peu intéressée par les projets esthétiques de son frère. En vérité, la situation la préoccupait plus qu'escompté. Elle ne craignait pas que l'ancienne famille royale cherche à leur nuire, elle se demandait seulement si c'était le bon choix, si elle avait véritablement envie d'engager des efforts pour quelque chose dont elle ne voulait pas. Tâcher ses mains de sang ne la rebutait pas mais tous ces meurtres pour conserver le pouvoir lui paraissait vain. Son énergie n'était-elle pas gâchée à essayer de nourrir les attentes d'un père et les espoirs d'un frère ? Elle ne se retrouvait pas dans leur tableau.

« Oui. Je me souviens. » Lentement, elle se dirigea vers le trône et s'y installa. Ses doigts glissèrent le long des accoudoirs veloutés pour se familiariser avec ce nouveau contact, à la recherche d'une étincelle d'envie de l'occuper. Plongée dans ses réflexions nées des suggestions de Merlin, elle ne répondit pas tout de suite, pesant le pour et le contre, examinant les autres possibilités. Elle le rejoignait sur la purification. C'était nécessaire mais elle n'y prendrait aucun plaisir.

« Tu ne devrais pas être celui qui te déplace. » Objecta-t-elle. « Tu es le roi. C'est à tes sujets de venir à toi. Convoquons De Tuorp. Le cousin de sa femme aussi. » L'énergumène l'horripilait mais elle n'avait pas oublié ce qu'il lui avait dit auparavant. Malgré la conclusion aigre de leur entrevue, son instinct lui soufflait qu'Hermilius se rangerait là où son intérêt était, à l'inverse de Lambert qui mourrait probablement par loyauté. Zébella leva les yeux au ciel en l'entendant mentionner à nouveau le mariage. « Épouse plutôt Père puisque tu tiens tant au mariage. Tu savais qu'il m'a proposé de remplacer Mère ? Plus j'y songe et plus je me dis que tu serais parfait pour le rôle. Tu lui lèches déjà les couilles alors il ne te manque plus grand chose pour remplir ses critères. Je ne crois pas qu'il sera dérangé par ce qu'il y a entre tes jambes, ce n'est pas assez conséquent pour être dérangeant. Et puis, tu seras très belle dans une de mes robes. » Elle riait encore quand un domestique s'approcha du trône avec une lettre. « Merci. Restez ici, j'ai besoin que vous envoyez une lettre à Childéric. » Une fois qu'on lui eut fourni un papier et une plume, elle y inscrivit très brièvement :

Votre poste demeure vacant. Si vous souhaitez le récupérer, ne revenez pas les mains vides.

U.

« Remettez-lui ceci discrètement, en main propre et à l'abri des regards. » Elle se tourna vers Merlin. « Il est préférable de garder nos soldats postés au château. Mettons Childéric à l'épreuve. S'il réussit, nous aurons obtenu un allié et la tête de nos ennemis sans même lever le petit doigt. » Et s'il échouait à nouveau, ils aviseraient.

Zébella s'empara ensuite de la lettre. Ses yeux s'arrondirent et elle se raidit sur le trône à mesure que les mots se gravaient dans son esprit au fer rouge. Un rire sidéré lui échappa enfin. « Mais il est fou. » Le parchemin se froissa dans son poing. Une flamme venait de naître dans ses prunelles éteintes. Son sang bouillonnait. Elle se leva et envoya la lettre dans les flammes de l'âtre. « J'ai besoin de prendre l'air. Je te laisse t'occuper du choix de couleur des rideaux. » Se moqua-t-elle. Trop heureuse de quitter la salle trop vaste et étrangère, la souveraine s'échappa sans un regard de plus pour Merlin.

Une bourrasque s'engouffra dans ses cheveux quand elle sortit, avant de les lui rabattre violemment sur le visage. Elle les repoussa et les noua rapidement, ignorant le hurlement de la tempête dans ses oreilles. Le chemin jusqu'aux écuries fut plus difficile qu'à leur retour plus tôt mais elle s'en rendit à peine compte. L'adrénaline était une drogue dont elle avait trop été privée dernièrement et y replonger était salvateur pour oublier toutes les manigances pour dompter Lieugro. « Sellez mon étalon. » Exigea-t-elle, refusant d'user du nom que Merlin avait donné à l'équidé. Elle s'occuperait plus tard de lui donner un nom plus approprié. « Par ce temps, votre Majesté ? » Elle foudroya le domestique du regard. « Les palefreniers se sont donnés le mot pour m'irriter, on dirait. Dépêchez-vous. »

Message II | 853 mots

Pour résumer :
- Gustave et Hermilius sont convoqués au château 8D
- Il est proposé à Childéric d'intégrer l'équipe adverse à la condition qu'il démontre ses capacités et sa motivation
- Elle sort ensuite à cheval dans la tempête pour aller chasser du Clémentin


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Merci Jil  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 009 :
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Dim 19 Fév 2023, 16:46


Images par Irina Mayorova & Akin A..
Les portes - Chapitre V
Stanislav

Rôle - Alembert De Lieugro:
« Alembert, vous m'écoutez ? » L'élève détourna le regard de la fenêtre qu'il avait fixé depuis les dernières minutes, son esprit vagabondant vers l'extérieur de la salle de cours. « Oui, excusez-moi. » prétendit-il, essayant de ne pas laisser transparaître les idées qui lui avaient traversé l'esprit. Son tuteur soupira, las. Il avait pratiquement élevé ce fils, qui n'était pas le sien. Il lui avait enseigné sa matière, mais également d'autres choses, de celles qu'un parent transmet habituellement à sa descendance. La présence de Garance n'était guère plus qu'une ombre et l'identité du père était incertaine - il avait bien ses suspicions mais ne s'était pas amusé à questionner son employeuse sur le sujet. Malgré tout, il en était venu à penser qu'il connaissait davantage l'adolescent que sa génitrice. Il le connaissait, comme s'il l'avait fait. « Vous pensez encore à Judas, c'est bien ça ? » Le De Lieugro se renfrogna légèrement, son regard fuyant en pressentant le sermon qu'il était sur le point de recevoir. Le professeur s'approcha jusqu'à prendre appuis sur le bureau de son élève. « Vous réalisez à quel point votre hypothèse est infondée, n'est ce pas ? Surtout, vous avez conscience que, même s'il détient bel et bien votre cousine, il n'y a rien que vous puissiez faire ? » « Comment le saurais-je, si je n'essaye pas ? » rétorqua l'impudent. « N'avez-vous rien retenu de mes leçons ? Le souverain d'Uobmab est, contrairement à feu votre oncle, une menace. Il n'a pas besoin de ses gardes pour s'en prendre à vous. S'il désire vous ôter la vie, il s'occupera de cette basse besogne lui-même. » L'homme marqua une légère pause, comme pour laisser l'information s'ancrer dans la psyché de son destinataire. « Pour l'instant, ce tyran ne semble pas vous avoir porté d'intérêt. Votre orgueil s'en trouvera peut-être froissé mais comprenez bien l'avantage de votre situation. S'il ne porte pas son viseur sur vous, cela vous laissera une marge de manœuvre plus grande pour la suite. Ses enfants n'ont pas conscience de votre présence non plus, et il s'agit d'un atout de taille : ils ne verront pas votre lame lorsque vous viendrez venger votre famille. Mais que se passerait-il si vous débarquiez à l'improviste chez lui maintenant, sans y avoir été invité ? Nous n'avons pas cultivé votre anonymat durant toutes ces années pour tout gâcher sur un coup de tête. » L'adulte darda son regard sur la silhouette de l'effronté. Sa posture était celle d'un adolescent rebelle : s'il ne pipait mot, son mentor devinait sans peine que son esprit était en pleine ébullition et qu'il ripostait à chaque argument avancé. Le plus sage retint un soupir agacé. Il lui restait une ultime carte à abattre : une qu'il n'avait jamais osé défié jusqu'à présent, mais pour combien de temps encore le tiendrait-il en place ? « Si vous ne désirez pas m'écouter, soit. Dans ce cas, fiez-vous à la demande de votre mère : n'agissez pas de manière inconsidérée. Restez discret, et n'attirez pas l'attention sur vous. »

Alembert vacilla légèrement. Il se mordit la lèvre, avant de glisser un regard vers la fenêtre. Le rideau de la pluie martelait les carreaux, jouant une mélodie apaisante. Le fils caché avait toujours aimé ce temps maussade et mélancolique, il y avait eu quelque chose de poétique à l'observer, à lire tout en étant bercé par son chant. Cette fois, cependant, elle l'empêchait de continuer à observer son ennemi, lui brouillant la vue. Il avait essayé de se convaincre, de chercher des preuves pour que ses encadrants cèdent et le laissent aller secourir sa cousine. Il en était persuadé : la princesse Coline était aux griffes de ce fou. Bien évidement, aucun des adultes ne l'avaient pris au sérieux. Tous lui avaient assuré qu'il s'agissait sans doute de sa compagne, que l'on avait aperçu au bal, ou d'une simple prostituée. Lui n'avait pas assez d'élément pour assurer qu'il s'agissait bel et bien de celle qu'il prétendait - rien de plus que quelques mots sur une lettre de sa mère, qui restait trop vague pour confirmer ses soupçons.

L'adolescent désirait changer la donne. Il voulait redorer le nom des De Lieugro, après que ce scélérat l'eut entaché. Il voulait rendre sa mère fière de lui. Il imaginait son regard empli d'orgueil, après l'avoir vu défaire l'homme - il avait pris des cours d'escrime et ne se défendait pas si mal. Le brun soupira. S'il s'élançait dans ses idées inconsidérées, ce serait un tout autre visage que la blonde lui offrirait. « Bien, reprenons là où nous en étions. »
820mots.



Merci Kyky  nastae
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36409
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 19 Fév 2023, 21:45


Image par Joelin Tan

Explications


ZEBAARTTIII pour la suite !!  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 002  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 002

Je redis exactement ce que j'ai dit :
Au fur et à mesure de la journée, la pluie s'intensifie et le vent souffle de plus en plus. Le soir, une violente tempête éclate. À vous de voir en fonction de votre chronologie mais plus on se rapproche de la nuit, plus sortir dehors devient dangereux +++. La tempête durera jusqu'à la fin de la transition. Les points d'eau vont déborder et il y aura de la casse (les arbres, les toitures, tout ça tout ça). Bienvenue en ENFFEEERRR BWAHAHAHAHAAH *sort*

Rps importants
- Le Royaume de Lieugro - Partie I
- La mort de Montarville et la prise de Lieugro

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en oeuvre pour le réaliser. À partir de la prochaine partie du RD, je modifierai vos objectifs secrets (ou j'en rajouterai un à votre personnage ^^)

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement. Idem, À partir de la prochaine partie du RD, je vous rajouterai des secrets. Bon en fait je ne les fais pas maintenant parce que je crois que ça sert à rien /sbaf

Voilà !  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 1628

Participants


La liste des participants est >> ICI << avec les rôles associés.

- Babelda (Montarville) : XI (dead)
- Hélène (Garance) : III
- Kiara (Coline) : III
- Kyra (Adolestine) : II
- Ikar (Placide) : XV
- Stanislav (Alembert) : II
- Faust (Gustave) : III
- Lucillia (Eléontine) : XIII
- Laen (Hermilius) : III
- Dastan (Ludoric) : III
- Latone (Madeline) : 0
- Adriaen (Lambert) : III
- Yngvild (Rosette) : III
- Chelae (Clémentine) : XV
- Léto (Ernelle) : II
- Tekoa (Childéric) : IV
- Min (Natanaël) : XII
- Eibhlin (Adénaïs) : III
- Lucius (Elzibert) : III
- Stanislav (Déodatus) : IX (dead)
- Lana (Yvonnelle) : III
- Thessalia (Irène) : VI
- Chuan (Lénora) : IV
- Dorian (Ezidor) : XIII
- Gyzyl (Judas) : IV
- Wao (Merlin) : XII
- Susannah (Zébella) : III
- Erasme (Clémentin) : III

Deadline Tour n°3


Dimanche 26 février à 18H

Gain Tour n°3


- 1 point de spécialité au choix
ET
- [Paroles à trouver dans vos rps]* : Lorsque votre personnage dit ces mots, plusieurs livres de contes dans lesquels il a incarné un personnage tombent du ciel ou du plafond.

* Pour former le titre du pouvoir, vous devez prendre des paroles issues d'un dialogue percutant de votre personnage.

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3851
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mar 21 Fév 2023, 07:24




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


« Ah ? » fit Garance, un sourcil levé, le regard fixé sur l’extérieur et la pluie tapageuse. Lambert allait être direct. Un mince sourire s’effilocha sur ses lèvres, entre l’amusement et le mépris. Elle avait véritablement aimé cet homme – peut-être avait-ce été le seul, d’ailleurs. Depuis des années, il ne restait de cet amour que des ruines qu’ils piétinaient chaque jour. Les lieux avaient été saccagés bien longtemps auparavant, quand chacun avait compris que l’autre ne le suivrait pas dans la voie qu’il empruntait. Garance ne pouvait pas souffrir les grandes valeurs de Lambert, sa droiture d’esprit qui n’admettait aucun écart de conduite, son indéfectible loyauté à son frère – ce frère qui ne s’était pas contenté de lui voler sa couronne, son titre et ses sujets, mais était visiblement allé jusqu’à faire en sorte que son amant se détournât d’elle. Elle avait mille raisons de détester Montarville. Dans sa haine, elle l’avait aimé, un petit peu, comme on finit par accepter la présence de cet affreux tableau offert par une tante éloignée, et qu’on laisse accroché en se disant qu’il serait temps de le retirer parce qu’à chaque fois que l’on passe devant, on a envie de planter un énorme pinceau imbibé de rouge en plein milieu et de le barbouiller de peinture criarde. Elle inspira. Avec Lambert, c’était différent. Parfois, les ruines étaient balayées d’une brise ou s’éveillaient sous le chant timide d’une créature nocturne. Il la connaissait mieux que quiconque : en cela, il représentait un incommensurable danger. Au fil du temps, elle avait fini par se demander si elle n’y demeurait pas attachée comme on peut l’être d’un vieux chien souffrant que l’on ferait mieux d’achever d’un bon coup de pelle. Généralement, elle écartait toutes ces pensées parasites. Elle n’avait pas le loisir de songer à lui ou à eux. Ils appartenaient au passé ; elle voulait se tourner vers l’avenir et se défaire des liens qui la maintenaient malgré elle.

Un sourire moqueur étira les lèvres de l’ancienne Princesse, et elle tourna la tête vers feu son amant. Peut-être que tu aurais fait une meilleure Reine que Montarville. Comme ça devait lui coûter, d’avouer cette vérité ! Pauvre Lambert. Elle le jaugea, toujours silencieuse. Coline ne valait pas mieux qu’elle, c’était une certitude. L’ex-conseiller du Roi ne la voulait sur le trône que parce qu’elle était la descendante directe de Montarville – c’était une erreur stratégique monumentale. Loin d’être stupide, la jeune fille se révélait néanmoins capricieuse, mesquine et manipulatrice. Garance avait déjà eu écho, et parfois avait même été témoin, des tourments qu’elle faisait subir aux domestiques. Elle exécrait à la fois son frère et sa sœur – jamais elle ne manquait une occasion de les faucher à coups de paroles acerbes, sauf quand son père était présent. Sa nièce n’avait pas l’étoffe d’une souveraine : elle n’était qu’une enfant pourrie-gâtée. Pourvu que Judas eût eu la bonne idée de la faire empaler au bout d’une pique. Malgré ses pensées menaçantes, le visage de la blonde demeurait impassible. Elle avait eu des années pour s’entraîner à ne pas éclater de rire ou à hurler de rage face aux bêtises que débitait son frère. Cet abruti lui avait au moins apporté cela.

Garance pivota tout à fait vers Lambert. Face à son audace, elle aurait pu lever les sourcils. Elle n’en fit rien, se contentant de le fixer jusqu’à ce qu’il eût terminé de l’interroger. Les bras croisés, elle laissa filer un soupir entre ses narines. Ses iris voletèrent vers l’extérieur. « Le Roi est mort. » se contenta-t-elle d’abord de répondre. Puis, ses yeux vinrent se reposer sur son ancien amant. « Je ne suis pas certaine que sa parole vale encore quelque chose. » Elle décroisa les bras. « Coline est une enfant capricieuse. Je crois que lui laisser le trône, en l’état, relèverait d’une idiotie sans commune mesure. Elle serait capable de se mettre tous les royaumes à dos pour la couleur d’une robe ou quel qu’autre détail futile. Mais si elle s’assagit, pourquoi pas. » prononça-t-elle, la voix calme, toujours maîtrisée. Plutôt crever. « Quant à moi… » Un sourire traversa son visage. « Je ne suis pas incapable, tu sais. Tu serais presque insultant. » Ses iris céruléens le scrutèrent. « Tu me connais bien. Tu es capable d’anticiper le moindre de mes mouvements. Peut-être que tu serais le plus à même de protéger ce royaume avec moi à sa tête. » Non. Elle trouverait un moyen de lui faire un coup en douce pour le déstabiliser. Mais il fallait tenter, même si elle ne le croyait pas assez bête pour sauter les deux pieds joints dans ce piège. La jeune femme s’humecta les lèvres. Elle aimait bien jouer avec lui. Il ressemblait presque à une petite souris effrayée, avec ses grands airs. « Et puis, je n’ai pas toujours été seule. » Elle laissa planer un silence. « Désormais, tu l’es peut-être toi aussi. Qui sait ce qui est arrivé à Madeline ? » Elle jeta un regard à la tempête qui soufflait dehors. « Cette femme avait parfois du mal à se taire quand elle l’aurait dû. » Souvent, elle se demandait comment il avait pu tomber amoureux d’elle. Quand elle les voyait, elle peinait à trouver ce qui les rassemblait – en dehors de leur fille, Rosette. « Si ce n’est que ma fertilité qui t’inquiète, sache que j’ai déjà un fils, Lambert. » Elle le regarda à nouveau. L’ombre d’un sourire ourla ses lèvres. Ça avait été trop tentant. Oups.



Message III – 921 mots




| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 1628 :


| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 4 2289842337 :
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4732
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mar 21 Fév 2023, 12:41


Les Portes

«
Votre Altesse, sauf votre respect, je me dois de m'opposer à votre suggestion. » - « Je comprends, Louisa, mais il le faut. » insistai-je sans hausser le ton ni même me montrer agressive, car je savais qu'elle avait raison. La pluie n'avait fait que s'intensifier à mesure que les heures s'écoulaient. Mais je ne pouvais pas attendre. D'après les dernières informations que nous avions pu glaner, ma famille avait trouvé refuge chez Childéric et ses sœurs. Et je devais aller les voir. Ne serait-ce que pour embrasser Placide. Qu'il voit que j'étais toujours en vie, que je me portais bien — autant que puisse se porter une fugitive — et que je pensais sans cesse à lui dans cette adversité. Je voulais savoir ce qu'eux allaient faire également. Partir, probablement. Ce que je pensais faire aussi. Nous avions des alliés. Ou, s'ils n'étaient pas alliés, étaient-ils ennemis de la couronne d'Uobmab. Ne disait-on pas que l'ennemi de mon ennemi est mon ami ? Je pariais là-dessus pour la suite des évènements. « Mais ! Mademoiselle, je vous en conjure. C'est du suicide de partir par ce temps. ». Je lui saisis les mains. « Je vous remercie de votre sollicitude, Louisa. Mais il s'agit de ma dernière chance pour être certaine de les voir. La tempête paralyse la moitié du royaume. Ils ne s'échapperont pas sous ce temps et je pourrais plus facilement emprunter les grands chemins sans craindre les soldats de Merlin ou Zebella. Nous ne sommes pas si loin de la demeure d'Ukok en plus, la route sera rapide. ». Je l'espérais et souris en constatant l'air abattu de ma confidente. « Restez à l'abri. Je reviens au plus vite. J'ai besoin de vous, Louisa. » conclus-je la conversion en me dirigeant vers la porte. Je dus cependant user du double de la force qu'il m'avait fallu pour l'ouvrir plus tôt, le courant d'air forçant celle-ci à claquer. Lorsque enfin je pus m'offrir un espace pour passer avec ma jument, l'épaisse porte s'ouvrit brutalement, balayant le foin et la paille entreposée, décoiffant nos cheveux et nous faisant vaciller. La puissance de la bourrasque me fit alors douter. Ce n'était absolument pas sage de sortir, oui. « Allons-y. » fis-je à mon destrier en la chevauchant, quoique ces paroles fussent plus destinées à me motiver.

Comme je l'avais supposé, je ne croisai personne sur le chemin boueux, jonché de flaque régulière venant détremper mes chausses à chaque fois qu'Alya plongeait ses sabots dedans. Et pour cause. Le vent hurlait à mes oreilles et les arbres gémissaient de souffrance à lutter difficilement contre cette force du ciel. Déjà des branches brisées parsemaient le sol, certaines trop épaisses pour que je n'appréhende pas la route sans angoisse. La pluie battante me fouettait le visage, tant que j'eus l'impression d'être plongée dans la rivière. Le déchaînement des éléments me rendait sourde et aveugle, et ma peau me brûlait de froid. Je ne décélérais pas le galop cependant. Plus vite je serais arrivée, plus vite je serais à l'abri de la tempête. Pas pour longtemps seulement. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais réfléchi les choses en stratège, hors les cours que l'on nous donnait. Ça ne m'intéressait pas. Je laissais ces choses à Coline — comment allait-elle ? Les choses étaient différentes maintenant. Mais je continuais de douter de mes idées, et j'espérais que Childéric ou Lambert puisse me conseiller sur la meilleure marche à suivre, outre quitter le pays. Il y avait cependant un point auquel j'avais songé et sur lequel je ne transigerais pas. Je ne ferais pas le voyage à leurs côtés. Nous ignorions quel était l'état de ma sœur. Et il était certain que Zebella et Merlin ne perdraient pas plus de temps pour éteindre la lignée de Lieugro. Peut-être cette décision était risquée pour ma personne, mais être séparé me paraissait un moyen plus sûr de sauver ne serait-ce que l'un d'entre nous. Il le fallait. Il fallait qu'au moins l'un de nous survive pour reprendre notre terre. D'y avoir seulement songé me terrifiait. Cela m'avait fait réellement prendre conscience la situation désespérée dans laquelle nous étions.

Un craquement sourd atteint mes oreilles. La seconde suivante, un jeune frêne s'effondra à un mètre à peine de notre position. Surprise, Alya se cabra brusquement dans un hennissement que je devinai d'effroi, mais mettant à mal mon équilibre. Moi-même prise de cours, je fus incapable de maîtriser la jument et rester sur son dos, m'écrasant au sol avec violence. « Non ! » hurlai-je en voyant ma monture fuir. Je demeurai alors là, pendant de longues secondes. Immobile et muette. Le visage et les habits noirs de la boue, je me relevai enfin, constatant par la même les dégâts de la chute. Le coccyx me faisait souffrir, ainsi que le bras avec lequel j'avais essayé de me réceptionner au sol. Chaque mouvement que j'effectuai me lançait affreusement, jusqu'à la naissance des larmes de douleur qui, pourtant, ne se virent pas sous la pluie. Je ne pouvais pas rester là pour autant. Après une profonde inspiration, je repris la route à la course. J'étais déterminé à rejoindre le domaine d'Ukok, et vite. Non plus pour m'abriter de la pluie, mais aussi pour échapper à la nature devenue trop dangereuse pour la traverser. Heureusement, je n'étais plus très loin. Il me fallut cependant pas moins d'une bonne demi-heure pour arriver sur place, le chemin à pied se faisant bien moins rapidement qu'à dos de cheval, sans compter le vent contre lequel il me fallait lutter. Sans frapper, je me précipitai à l'intérieur de la bâtisse, le claquement de la lourde porte derrière moi attirant un majordome. « Vous, là. Vous n'êtes pas autorisée à entrer ici. ». Je levai le visage, surprise de l'accueil, avant me rappeler ma situation. Je devais ressembler à une mendiante dans ma tenue actuelle. « Vous êtes dans la demeure du Seigneur Childéric d'Ukok et de ses sœurs, vous– » - « Je le sais. C'est bien pour cela que je suis ici. » le coupai-je avant me présenter. « Allez trouver quelqu'un dans cette maison. Mon oncle ou Childéric, qu'importe. Dites leurs qu'Adolestine est présente et souhaiterait leur parler. Et prévenez Placide de ma présence également. » ordonnai-je à bout de souffle. « Et... Pourrais-je emprunter une salle d'eau également ? » ajoutai-je après quelques secondes nécessaires au domestique pour me reconnaître dans ma tenue de voyage et ma figure lamentable.
©gotheim pour epicode


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Kitoe
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Kitoe
Mar 21 Fév 2023, 21:51

Faust
Les Portes V
TW : un pendu


Les paroles prononcées par son fils quelques minutes plus tôt revenaient par salves dans son esprit. Les pulsations ravivaient la colère en lui, mais il se maintenait fermement sur ses deux pieds, les bras croisées, le dos droit, fort, pour ne pas s'y laisser succomber. Un demi-sourire flottait sur son visage tandis qu'il écoutait Hermilius, sans le quitter une seule seconde des yeux. Il notait tous ses faits et gestes sans chercher à s'en cacher.

-Non. Répondit-il dans un rictus amusé.

Il voulait bien jouer le jeu, celui où ça ne le gênait pas, si c'était réciproque et entendu. Aussi loin que Gustave se souvenait, il n'avait jamais accordé autant d'intérêt à son homologue. Cette interaction était nouvelle et loin d'être désuète. En fait, même s'il savait qu'il ne pourrait jamais lui faire confiance, cette conversation lui plaisait.

-Hm.

Il passa un doigt sous son menton. Tuer Placide était effectivement une solution à son problème. De plus, la situation désastreuse du Royaume s'y prêtait bien : Gustave ne serait pas nécessairement mis en faute par Ludoric et il pourrait tourner la situation à son avantage. Placide était devenu un ennemi de la nation, une cible à éliminer.

-Je n'y ai pas pensé. Il n'en avait pas eu besoin ; il avait été un fils exemplaire. De plus l’empathie était pour les faibles. Mais j'imagine que oui.

Plus jeune, il aurait fait des folies pour Éléontine. Il n'avait heureusement jamais été confronté à cette problématique. La femme lui avait été donnée sur un plateau d'argent et ils s'étaient aimés comme des fous, attirant la jalousie de tout le voisinage. Gustave fixa les bassins des deux amants danser l’un contre l’autre. La prostituée gémissait et ça le stimulait.

-Je suis.

Il aimait bien ce nouveau jeu. Discuter avec Hermilius lui rappelait ces instants, après le sexe, où Garance et lui parlaient des incapacités de Montarville. Évidemment, c'était différent, puisque Gustave n'avait pas la moindre envie de s'acoquiner avec un homme, mais il y retrouvait des perspectives similaires. Ce n'était pas pour autant qu'il faisait confiance au cousin. Après tout, ce fils de pute avait baisé sa femme pendant des années sans jamais rien lui dire.

-J'y réfléchis encore. Nous devons en discuter avec Éléontine.

Il observa Hermilius, impassible, contempla le corps de la jeune femme qui lui offrait maintenant ses fesses. Il s'approcha. Sa main se posa à la cambrure de son dos, puis il apprécia ses hanches. Tuer Placide... Il allait devoir y réfléchir sérieusement. Gustave n'avait jamais tué personne et n'avait pas l'intention de se salir les mains. Devrait-il payer quelqu'un pour le faire à sa place ? Hermilius ne lui laissa pas le temps d'y songer davantage, détournant le sujet vers sa seconde préoccupation. Là, pour autant, il voyait les choses de manière plus limpide. Le de Tuorp entrouvrit la bouche, mais n'eut pas le temps de répondre, ni même de déboutonner son pantalon. On frappait à la porte. Il fit volte-face.

-Eh bien, quand on parle du loup.

Gustave cacha sa surprise derrière son habituel rideau de dents blanches. Il accorda à Yvonelle une courte révérence, puis abattit sa main sur l'épaule de son nouveau fils. Solide sur ses appuis ; incestueux mais hétérosexuel ; voilà ce qui avait l'air d'un fidèle membre de leur famille.

-Ton oncle me questionnait justement sur ton, ou plutôt votre devenir parmi les De Tuorp. Sachez que je comptais signer les papiers ce soir. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous vous avions conviés cet après-midi. Malheureusement, j'ai cru comprendre que l'ambiance était glaciale en bas. Cela me désole, mais cela s’arrangera avec le temps. Quoi qu’il en soit, j'ose espérer que vous n'en avez pas trop souffert.

Pendant ce temps, la prostituée s'était réfugiée derrière le bureau et se rhabillait. Gustave avait oublié son existence, mais ce n'était que temporaire. Il attendait beaucoup de son remboursement en nature.

-Racontez-nous donc quels sont vos projets ? Comptez-vous quitter le royaume pour fêter vos fiançailles, ou préférez-vous rester ?

Encore une fois, la conversation fut interrompue par un bruit à la porte. Une domestique entra.

-Messires de Tuorp. Un messager nous vient tout droit du palais royal, avec une missive pour vous.

Gustave s'assombrit. La royauté ? Cette histoire puait déjà la merde. Il regarda par la fenêtre.

-Par ce temps-ci ?

-Eh bien... oui. Bafouilla la femme en se pinçant les lèvres.

Le maitre de maison reposa ses fesses contre son bureau et tendit une main. Elle lui remit le parchemin détrempé.

-Donnez au messager des vêtements secs et de quoi se réchauffer. Il risquerait de se noyer s'il devait rentrer maintenant.

-Ce sera fait, messire. Elle appliqua la courbette et disparut.

Gustave déplia le papier. La fibre se déchira par endroits et l'encre avait bavé. Celui qui avait écrit ça en pensant être clair était vraiment un con – il eut évidemment une pensée pour Merlin et Zébella. Néanmoins, il parvint à déchiffrer quelques mots. Cela allait comme suit :

"S__ G__tave d_ T__rp 8 Si_ Her__lius d_ Tuo_p,

êt__ co_v__s __ palais _oy_l dè_ d__ain, à la pre_iè__ h__re.

M 8 Z d'Uob__b
"


-Hm.

C'était aussi clair que flou, mais il avait saisi l'idée. En revanche, il ne comprenait pas en quoi ils avaient pu susciter – de concert, lui et le cousin de sa femme – l'intérêt de leurs nouveaux Régents. Il passa le message à Hermilius afin qu'il se fît son propre avis.

902 mots



Bijin
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 21 Fév 2023, 22:04



Les Portes


Les commentaires amers du blond s’écrasèrent sur les murs de mon indifférence. Ce n’était pas le moment. Il pouvait trouver ma philosophie branlante ou mon esprit fou, ça m’était égal. Je cherchais un allié. Il n’y avait rien d’autre. De plus, puisque j’avais dû travailler toute ma vie et que personne n’avait rendu mon existence facile, j’étais également aux faits des petites perversions de la noblesse. Certains nobles étaient terribles. Ils exigeaient l’impossible de leurs domestiques ou des pauvres, comme si leur vie n’avait aucune valeur. Lorsque le fœtus sans vie d’Adénaïs avait glissé d’entre ses jambes, j’avais compris que nous n’étions pas tous égaux et que certains pouvaient disposer des autres. C’était ainsi. Qu’un Roi se rendît coupable d’inceste ou payât une femme pour abuser d’elle de longs mois n’avait aucune importance. Qu’un villageois le fît et il servait d’exutoire pour tous les nobles à l’esprit pervers du coin. En regardant Natanaël, je me demandai ce qu’il cachait. Était-il aussi noble de cœur que de titre ou avait-il des secrets honteux ? Je m’étais également posé la question pour Rosette mais l’amour avait le pouvoir de magnifier les défauts et de pardonner les écarts. « Vous comptez le servir ? » répétai-je, en une question rhétorique. C’était l’heure des choix et je le savais. Certains en avaient plus que d’autres. Je jetai un coup d’œil à Rosette. Et elle ? J’en doutais. Son père était important et connu pour être loyal. Les d’Uobmab ne la laisseraient peut-être pas prêter allégeance. Allégeance à qui ? À Merlin ? S’il était aussi dérangé que sa sœur le prétendait, il la violerait probablement. Je fronçai les sourcils et serrai les dents.

Je me mis en position défensive lorsque je vis Natanaël s’avancer vers moi. Je me méfiais de lui. « Je pense qu’on peut le tuer, oui. » répétai-je, fermement. Il me semblait étrangement instable. Était-ce uniquement la disparition de sa mère qui le mettait dans cet état ? La disparition de sa mère et la mort de leur ami, probablement. Le Roi était mort et… Je soupirai. J’avais la chance de ne pas avoir de famille sur le territoire de Lieugro ou, en tout cas, pas de famille proche. Restait Rosette, qui n’était pas de ma famille mais à laquelle je tenais de façon déraisonnable. « Oui. Zébella est forte. Si elle nous soutient, nous n’aurons aucun mal à venir à bout de Merlin à trois. » Restait qu’elle avait désiré que je le fisse, moi. Elle aurait probablement déjà pu tuer son frère alors… pourquoi ne le faisait-elle pas ? Avait-il une emprise sur elle ? L’aimait-elle, au-delà de ce qu’elle m’avait avancé ? Pourquoi ne pouvait-elle pas se salir les mains elle-même ? Par peur de son père ? Par peur de sa condition féminine ? Les coutumes me semblaient bien plus sauvages de là où elle venait.

La voix de la rouquine résonna soudainement. Je tournai les yeux vers elle. « Tout le monde s’expose aux représailles de Judas… » murmurai-je. Dans l’hypothèse où la famille royale arrivait à reprendre Lieugro, pourrait-elle garder le Royaume ? Judas verrait peut-être la reprise comme un affront ou un défi. Il pourrait venir raser les villages… Je fermai les yeux, soudainement fatigué. Je passai mes doigts sur mes paupières, jusqu’à les réunir sur l’arête de mon nez. « Le peuple… » susurrai-je, sans pour autant la couper. Le peuple ferait ce qui lui serait le plus profitable. Il n’y a pas, ou peu, de loyauté qui tienne lorsque la vie de ses enfants et de ses moyens de subsistance sont en jeu. « Quoi ? » fis-je, en me tournant pleinement vers elle. « Rosette… » Je serrai les dents. Je savais que je n’étais personne pour l’empêcher de faire ce qu’elle désirait mais… Mes doigts coururent sur le haut de mon crâne, tandis-que ma paume glissait sur mon front. « Rosette… si tu viens avec nous, j’aurais peur pour toi… On ne sait même pas si ton père est encore avec Garance et Childéric… On n’a aucune nouvelle… » Un volet claqua et me fit sursauter. « … ! » Je m’approchai de la fenêtre. Dehors la pluie battait plus fort et le vent semblait s'être levé et se déchainer. J’ouvris le carreau et tirai le bois pour l’accrocher correctement. Une bourrasque en profita pour s’infiltrer dans la maison, faisant voler les feuilles et les napperons. Quelques bibelots tanguèrent. « Tes oiseaux… » criai-je, pour couvrir le vent. « Tu crois que ça va aller pour eux ? » ajoutai-je, en constatant d’un même temps que si nous voulions nous rendre au palais, il faudrait attendre que le temps devînt plus clément. Je forçai et réussis à fermer la fenêtre. Je me retournai, pour m'adosser contre elle. Je ne savais plus quoi faire, à présent.

792 mots
Erasme (Clémentin)

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Mar 21 Fév 2023, 22:19



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


Les bras chargés de sa selle, de son filet et de tout ce dont il avait besoin pour préparer sa jument – Slovakia –, Ludoric s’approcha du box. Il jeta son sac contre un tas de paille, puis enjamba la corde qui retenait son cheval. L’animal le regarda, de ses grands yeux baignés de ténèbres. De sa main libre, l’adolescent lui caressa le chanfrein. Puis, il se déchargea du harnachement, et brossa sa monture. Lorsqu’elle fut débarrassée des brins d’or et d’une partie de la pellicule de poussière qui la recouvraient, il la sella, avant de la guider vers l’extérieur, en prenant son sac au passage. Les gouttes de pluie ricochaient sur le sol en milliers d’infimes gouttelettes, mais la tempête ne s’était pas encore véritablement déclarée. Le garçon regarda les nuages sombres qui noircissaient le ciel, et la terre avec. Tout en ayant conscience qu’il ne s’agissait probablement pas de sa décision la plus futée de la journée, il était convaincu, persuadé qu’il ne pouvait pas demeurer une seconde de plus sous le même toit que son père. Il regarda les fenêtres de la bâtisse, derrière lesquelles on avait allumé des lustres. Qui se soucierait de son départ, de toute manière ? Sa mère et Hermilius devaient être trop occupés à manigancer – quand celui-ci n’interrompait pas son père en plein milieu de ses leçons d’éducation sexuelle – pour se rendre compte qu’il avait disparu. Gustave s’en ficherait. Il l’avait vu dans ses yeux : il avait perdu le statut qu’il avait toujours eu, celui qui lui revenait par le sang. Et maintenant, il y avait Elzibert. La vérité demeurait là : il était substituable. Ludoric inspira profondément, puis cala son pied dans l’étrier et se hissa d’un geste souple sur le dos de sa jument. Une pression de jambes suffit pour la faire avancer sous les trombes d’eau. Il l’avait choisie pour ça : elle débordait de courage. À l’époque, il avait songé qu’elle ferait un parfait cheval de bataille. Depuis, les choses avaient bien changé ; mais il était heureux de l’avoir près de lui, de savoir qu’il pouvait compter sur sa bravoure. Sur son dos, il pourrait parcourir des kilomètres sans qu’elle ne bronchât, même sous la pluie battante. Le roux avait une idée de destination : une maison de campagne, par-delà les collines qui marquaient la ligne d’horizon depuis les fenêtres nord du domaine royal. On n’irait pas l’y chercher tout de suite. Pas par ce temps, en tout cas. Peut-être que de là-bas, il pourrait trouver un moyen de contacter Placide ? Il lui manquait terriblement.

Le cavalier et sa monture avancèrent vaillamment, d’abord à l’abri des arbres, puis à découvert lorsque des branches commencèrent à ployer sous les hurlements de la tempête. Malgré son habituelle témérité, Slovakia montrait de plus en plus sa nervosité. Son pas était vif, précipité ; Ludoric sentait ses hanches rouler avec agitation. Sa queue fouaillait l’air, et elle secouait régulièrement la tête, les naseaux ronflant et les oreilles en alerte. Plus il avançait, plus un constat sans appel s’imposait : il allait devoir s’arrêter. S’il ne s’était pas perdu, le lieu abrité le plus proche était le palais. S’y rendre n’avait probablement rien d’une bonne idée – mais rebrousser chemin lui prendrait encore plus de temps. Le cœur battant, il n’hésita pas : mieux valait se réfugier dans les écuries royales et attendre une accalmie, au risque de devoir se confronter aux nouveaux souverains, plutôt que de persévérer et de mettre en danger sa jument et sa propre personne. Une main tenant fermement les rênes, son bras libre devant lui pour se protéger de la pluie, Ludoric guida tant bien que mal son cheval dans la direction qu’il pensait être la bonne. Plusieurs fois, l’animal essaya de faire demi-tour. Il l’en empêcha, l’encourageant de la voix. Il était presque obligé de crier. Aucun son ne perçait à travers le grondement de la tempête ; on entendait que la colère du ciel, qui tonnait de tous les côtés et s’abattait parfois en éclairs furtifs, blancs et lumineux, presque aveuglants. Pourtant, à un moment, un bruit aigu leur parvint ; le roux crut halluciner, mais sa monture réagit aussitôt et l’embarqua vers le signal sonore. « Slovakia ! » Rien n’y fit ; le quadrupède galopa droit devant lui. Déséquilibré, le cavalier dut se pencher en avant et se cramponner à la crinière, les fesses au-dessus de la selle, pour suivre son rythme effréné. Brusquement, sa monture s’arrêta et releva la tête. Il manqua d’y perdre son nez mais, quand il fut redressé, il vit ce qui l’avait attirée là : un grand cheval noir et, sur son dos, la Princesse – la Reine – Zébella, aussi trempée que lui. « Pr-Votre Majesté ? » cria-t-il, dans l’espoir de se faire entendre. Que foutait-elle là, juchée sur son étalon, au milieu de la tempête ? Sans qu’il eut le temps de réagir, le mâle s’approcha de la croupe de sa jument ; ni une ni deux, elle lui envoya ses deux postérieurs dans le poitrail, avant de faire volte-face, prête à se battre pour garder ses fesses sauves de toute attaque indésirée.



Message III – 856 mots




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Mer 22 Fév 2023, 20:58



Les Portes



Je me reculai légèrement, lorsque nos deux corps s’entrechoquèrent. Mes yeux se fixèrent ensuite sur elle, dans l’attente d’une explication qui tarda à venir. J’entendais la pluie s’abattre et les bourrasques se déchainer contre les murs et la toiture. Quand bien même cette femme était-elle une mendiante ici dans la plus grande illégalité, je me fis la réflexion qu’il serait inhumain de la mettre à la porte par un temps pareil. Je n’allais pas quitter les lieux non plus. L’aller m’avait déjà été suffisamment pénible. De plus, rester ici me permettrait de réfléchir quant à mon avenir. Loyal et fidèle ou traître et infidèle ? « Ma sœur vous a permis de rester ici ? » répétai-je. Pas que j’en doutasse, je n’étais pas au fait de chacune des amitiés nourries par Ernelle, mais simplement qu’il me paraissait étrange que cette jeune femme fût là en l’absence de sa protectrice. Néanmoins, l’espoir qu’elle sût où se trouvait cette dernière apaisa mon étonnement, ainsi que le pressentiment que mon interlocutrice avait un comportement bien étrange. Peut-être que se trouver à moitié nue devant moi y était pour quelque chose. Je détournai donc les yeux, afin de lui laisser davantage d’intimité. Néanmoins, dans une partie de mon esprit, ses fesses continuaient de s’imposer à moi. J’imaginais sans mal Ezidor les pénétrer. Il avait raison de droguer ses victimes. La détente rendait l’acte plus facile. Une victime consciente serait bien trop contractée pour que quoi que ce fût pût entrer aisément. Il n’avait plus l’âge de forcer. Moi, en revanche… Non. Je n’étais pas comme lui. J’aidais les autres. Là était mon office. J’étais Chef des Armées. Je protégeais le Roi ainsi que le Royaume dans son ensemble. La tête était tombée mais il restait le reste. Les soldats me faisaient encore confiance. Ils savaient que tout n’était pas toujours prévisibles. Certains avaient été postés au bal. Ils avaient été témoins de la suite catastrophique des événements et de l’absence d’ordre émanant de Montarville. Il n’était pas de mon devoir de prendre des décisions à la place du monarque, surtout lorsque ces dernières concernaient les membres d'une autre famille royale.

Mon regard vint de nouveau se poser sur elle lorsqu’elle évoqua sa fuite et le Prince Placide. Je suivis ses prunelles en silence et remarquai son trouble. Je n’aurais pas reconnu la bague si elle n’avait pas mentionné le fait qu’elle appartînt à ma sœur. J’étais occupé et elle aussi. Nous vivions sous le même toit mais j’y étais rarement longtemps. Je fixai l’objet dans ma main avec un intérêt feint, avant de lui consacrer de nouveau ma pleine attention. Le fait qu’elle parlât, parlât et parlât encore me donnait envie de la bâillonner. Ne pouvait-elle pas se taire, afin que je pusse en placer une ? Que me jouait-elle là ? J’avais l’impression de me retrouver face à une comédie grotesque, avec une comédienne particulièrement mauvaise. Je la laissai filer, soupirai et posai la bague sur la table de nuit. Je quittai ensuite la pièce et marchai tranquillement dans le couloir qu’elle venait d’emprunter, suivant sa trace de façon inconsciente. Je vis le vêtement et me baissai pour le ramasser. Je l’accrochai à la poignée de la porte de la salle de bain et restai un moment-là, à me demander quoi faire. Entrer ou non. Je renonçai à l’idée et fis demi-tour pour regagner la chambre. Je retirai les draps du lit, récupérai le torchon qui m’avait servi à me sécher les cheveux et regagnai le salon afin de poser mon butin sur l’une des chaises. Avant de me sécher correctement, il me faudrait sécuriser la dépendance, notamment en fermant les volets, et allumer un feu pour nous tenir chaud. Je n’avais aucune idée de comment elle avait pu tenir seule ici dans son état mais, puisque nous allions rester ensemble un certain temps, autant être plus à l’aise.

Une fois les portes et les volets fermés et le feu allumé, je déplaçai les chaises afin de les positionner près de l’âtre. Je retirai ensuite mes affaires, jusqu’à être totalement nu, tout en les disposant sur les dossiers afin qu’elles séchassent. Je pris le drap et entrepris de me sécher rapidement, avant de le mettre également à sécher. Je regardai ensuite le feu, face aux flammes et le bas de mon corps à moitié dissimulé par les hauts dossiers des chaises. Lorsque je l’entendis revenir, je ne lui laissai pas le temps d’ouvrir la bouche. « Vous pourrez rester ici autant de temps qu’il vous sera nécessaire. Néanmoins, si vous étiez réellement au service du Prince Placide, il serait plus prudent pour vous de quitter le Royaume le plus vite possible. » lui conseillai-je. « Nous allons devoir cohabiter pour la nuit. Le temps ne se prête pas à une quelconque sortie. Puisque vous êtes une domestique, j’imagine que vous en avez vu d’autres et que mon accoutrement ne vous dérangera pas. Je ne compte pas rester nu plus que nécessaire. » Je continuai. « Vous allez vous occuper de nous faire à manger. Vous êtes à bout de forces et un repas chaud nous fera du bien à tous les deux. Pour le reste… je vous prie de bien vouloir me dire si vous savez où est ma sœur. De façon plus générale, je vous conseille de me dire la vérité et d’arrêter votre comédie. Ma patience a des limites. Je suis le Chef des Armées de ce Royaume. Mon rôle est de protéger les personnes se trouvant sur le territoire de Lieugro, à partir du moment où leurs intentions vis-à-vis de la famille royale ne sont pas belliqueuses. » Je me retournai. « Je n’ai pas l’impression que vous soyez dans le camp des d’Uobmab mais vos angoisses vis-à-vis de moi me semblent exagérées, surtout si vous connaissez ma sœur. J’attends donc une explication et elle a intérêt à être convaincante. Est-ce clair ? » Parce que si ses lèvres continuaient à se lier entre elles, elles ne seraient peut-être pas les seules à l’être.

970 mots
Tekoa - Childéric:

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Jeu 23 Fév 2023, 13:51

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Les Portes V - Le Conte II
Zébella




Rôle:

Les pans du manteau de Zébella claquaient dans son dos comme si le vent cherchait à le lui arracher à chaque foulée de galop. Alourdi par la pluie diluvienne, l'épais tissu se faisait camisole lourde et glaciale sur ses épaules et elle fut tentée de s'en débarrasser mais exposer le fin tissu de sa robe aux éléments n'était pas une idée plus reluisante. Ses yeux se plissèrent. La tempête mouchait la clarté diurne, rendant difficile une visibilité à plus de quelques mètres. Son poids bascula sur l'arrière pour faire prendre à sa monture un trot pour lui permettre d'examiner ses alentours. Sans réfléchir, elle avait jeté l'étalon sur les routes sans la moindre idée d'où aller. Mécontent d'être arraché de son abri confortable, il le lui faisait savoir en couchant régulièrement les oreilles ou en rechignant à répondre à ses demandes, ce qui ne manquait pas d'accroître l'irritation de sa cavalière. Une bourrasque plus forte que les autres les heurta sur le flanc et Zébella vit le moment où elle serait soulevée de sa selle. Elle se plaqua contre l'encolure et mena sa monture vers l'abord de la forêt, espérant trouver une retraite relative sous les frondaisons afin d'étudier sa position. Son inconscient lui soufflait depuis quelques minutes déjà la possibilité qu'elle soit perdue. Elle rejetait avec force cette éventualité. Le paysage était simplement modifié par cette petite parenthèse météorologique, rien qu'elle ne puisse surmonter en se montrant plus observatrice, rien qui ne ralentirait sa détermination.

Ils pénétrèrent le couvert des arbres et Zébella s'aperçut rapidement que son espoir était vain. La tempête écartait les branches comme s'ils étaient fétus de paille, envoyant de grandes gifles humides sur le visage de la souveraine au passage. Les gémissements des troncs malmenés conférait à la scène une ambiance lugubre mais pas un moment elle n'envisagea rebrousser chemin. Elle trouverait ce déserteur même si elle devait ratisser ce pays pendant des semaines, même si le ciel déchargeait sur elle ses légions. Un mouvement brusque de son cheval mit un terme à ses réflexions enflammées. Il s'arrêta, ses postérieurs écartés et la tête dressée haut. Les naseaux frissonnants, les oreilles pointées vers l'avant, il frémissait de toute sa stature. Avant que la bleue puisse s'interroger, un sifflement aigu jaillit de l'animal et perça le tumulte de la tempête. Zébella grimaça et envoya ses talons dans les flancs pour le contraindre à avancer en cessant ses appels. Il se contenta de tourner sur lui-même une fois avant de se figer de nouveau dans la même direction. « Evidemment. J'aurais dû m'en douter. Tous les cadeaux de ce crétin de Merlin sont empoisonnés. » Grommela sa cavalière en cherchant à persuader l'étalon à bouger à l'aide de ses jambes et de sa voix. Un mouvement dans la tourmente lui fit cesser ses tentatives.

Colorée, la silhouette grossit en se rapprochant. Méfiante, elle regarda le cavalier arriver en trombe. L'écarlate de ses cheveux s'était assombri sous la pluie mais elle se souvint l'avoir vaguement vu lors du bal. Elle plongea dans sa mémoire pour tenter d'y repêcher son identité quand l'encolure de son cheval s'enroula et sans prévenir ni tenir compte des mains de Zébella qui se refermaient sur les rênes, il contourna la jument en ronflant bruyamment. « C'est une plaisanterie ! » Eclata-t-elle, maintenant franchement agacée de son manège. Il se leva à demi et hennit en se prenant les sabots dans le poitrail. Il secoua la tête mais elle le maintint d'une bride serrée. « Qu'est-ce que vous faites dehors ? » Cria-t-elle pour se faire entendre. « Est-ce que vous avez vu un autre cavalier ? » Elle présumait que Clémentin aurait fuit à dos de cheval. Le parallèle avec leur première rencontre lui plaisait et le goût pour la poésie du garçon d'écurie lui laissait entendre qu'il prêtait attention à ces détails. C'était cependant un pauvre indice pour le retrouver, et un indice qui n'avait rien de certain. En somme, elle ne partait pas en favorite sur cette course, mais la difficulté ne la rebutait pas, au contraire. La victoire n'en serait que plus jouissive. « Je cherche quelqu'un. Un roturier. Il est brun et - » Un craquement inquiétant l'interrompit, très différent des éclairs ouvrant le ciel en deux. Elle leva la tête mais n'eut pas le temps de réagir en voyant un tronçon émaillé de branches dégringoler sur elle. Des étoiles noires zébrèrent sa vision, elle se ramollit sur sa selle et quand son étalon affolé fit une embardée de côté, elle se sentit tomber mais c'est un gouffre d'inconscience qui l'accueillit.

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Min Shào
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Min Shào
Jeu 23 Fév 2023, 23:05


Les Portes - Chapitre V


Rôle:

 Natanaël ne fut pas surpris de la première réaction de Rosette. Elle proposa une alternative plus rationnelle. Néanmoins, le blond n'était pas en état de raisonner. Il s'était déjà déterminé à se rendre au domaine royal. Ce qu'il ferait une fois sur place était la seule variable restante. Il n'allait pas s'engager dans une guerre contre le monde. Seulement contre sa vermine. « Tu viens d'invalider ta propre suggestion », commenta-t-il amèrement, les yeux rivés sur la pluie battante. Quoiqu'ils fassent, Judas garderait le contrôle d'une main d'acier. Il les écraserait un par un, avec ou sans ses enfants. Clémentin montra une réaction similaire à la sienne. Ce dernier s'en méfiait, mais il fut rassuré de constater qu'il ne profite pas de son influence sur la rousse pour servir ses propres intérêts. Pas en sa présence, du moins.

Le blond prit une grande inspiration et se retourna vers le couple. Rosette semblait désemparée. Elle n'allait pas lâcher le morceau. Son regard se baissa. Il serra les dents. Il les releva tout aussi vite quand elle mentionna l'idée folle de les suivre dans leur entreprise. Avec Rosette ajoutée dans l'équation, le risque devenait trop grand. Natanaël ne pouvait entendre ses arguments. Elle ne les accompagnerait sous aucun prétexte. Néanmoins, il connaissait Rosette par cœur. Quand une idée s'imprégnait solidement dans sa tête, il était difficile de lui faire changer d'avis. Il suffisait de remarquer le regard qu'elle lançait à Clémentin pour comprendre que c'était le cas ici. Le blond s'éloigna de la fenêtre pour se diriger vers le chandelier.

Il écouta le roturier la raisonner. Avec ou sans son père, elle semblait décidée à les accompagner... le blond retroussa les lèvres en signe de réflexion, puis tenta une autre approche. « Rosette. » Son regard se planta dans ses prunelles. « De nous trois, tu serais celle qui serait la plus en danger au palais. Un pas dans leur cour et tu te retrouveras aux cachots. » Il prit une nouvelle inspiration et ferma les paupières un instant. « Ton père est dans le viseur des D'Uobmab. S'ils veulent du sang, je doute que l'identité de la victime ait beaucoup d'importance, tant que c'est une D'Eruxul. » Il secoua la tête. « De plus, ta présence est essentielle ici. En l'absence de ta famille, leurs devoirs t'incombent. » Clémentin avait raison sur un point : ils ne savaient pas où était son père non plus et ils ne pouvaient supposer quoi que ce soit.

Soudain, leur discussion fut rompue par un violent coup de vent. Un volet claqua, menaçant de rompre le verre par la puissance de la bourrasque. Elle s'engouffra dans la pièce quand le roturier eut l'idée stupide de l'ouvrir pour replacer le volet. Considérant la force de la tempête, le volet n'allait pas tenir en place très longtemps. D'ailleurs, les domestiques étaient certainement en train de sécuriser les fenêtres au rez-de-chaussée. Natanaël resta impassible en observant la décoration de la pièce se retourner sous l'impulsion du courant d'air. Il se retint de faire tout commentaire, se contentant d'un jugement silencieux. Par la même occasion, un rideau de pluie s'était abattu sur le plancher et le tapis sous la fenêtre, le temps que Clémentin ne la referme avec peine.

Considérant la violence des bourrasques, la pluie ne se calmerait pas avant l'aube. Et si elle se poursuivait le lendemain, les trois malheureux resteraient certainement bloqués un moment dans le domaine. Maintenant que le blond s'était fixé un objectif, attendre ne le dérangeait plus. Il avait encore beaucoup de préparatifs à faire. Il avait emporté avec lui tous ses livres de navigation, et un dernier sur la marine des D'Uobmab. Il devait mettre toutes ses chances de son côté. Il leva les yeux au ciel quand Clémentin changea de sujet.

Rosette avait certainement prévu le coup ; ce n'était pas la première tempête qui s'abattait sur eux. *Quel hypocrite. Je suis sûr qu'il ne saurait différencier le corbeau de la corneille. Lui-même se prend pour une colombe.* Que comptait-il accomplir, en réalité ? La méfiance assombrissait sa lueur d'espoir, peu à peu. Puis, il se souvint que le brun avait dit être chargé d'une dette envers Zébella. Quelles que soient ses intentions, il courait plus de risques que lui à se rendre dans leur domaine. Si cette information était vraie, du moins... Rosette n'avait pas tiqué. Elle était au courant. Aurait-il été aussi capable de lui mentir ? C'était moins probable, mais pas impossible.

« Je préconise une période de réflexion, le temps que la météo nous permette de reprendre la route. » Il se redressa et se rapprocha de Rosette. « Je vais écrire une lettre à Yvonelle. Je te serais infiniment reconnaissant de la lui remettre après notre départ. » Car lui ne restait pas. Cela avait été acté bien avant cette conversation. Quant à la lettre... il ne savait pas encore quoi écrire, mais il espérait qu'une mission en plus la pousse à abandonner son idée folle de les accompagner. Enfin, il s'approcha de Clémentin. « Je ne te fais pas confiance. Je pense que c'est réciproque. Tu serais bien idiot, dans le cas contraire », lui dit-il en levant le menton. « Néanmoins, tes sentiments pour Rosette me paraissent véritables. » Il forçait le trait. « Si tu es toujours partant, je t'en dirai plus sur mes plans. J'ai une monnaie d'échange qui pourra nous aider. » Natanaël serra les dents. Le corps sans vie de Déodatus s'imposa à son esprit une nouvelle fois. Une boule familière obstrua son estomac.

Le blond ne passait plus une heure sans être en proie à ce dégoût qui remontait de ses tripes jusqu'à sa gorge. C'était insupportable. « Je souperai dans le salon », acheva-t-il. L'idée de manger le répugnait, mais il allait se forcer. Il ne prenait plus aucun plaisir à se sustenter. Peut-être que ces sensations finiraient par revenir, maintenant que l'espoir réchauffait son cœur. Peut-être. Natanaël s'inclina face à Clémentin comme s'il était de statut égal au sien. Il prit délicatement la main de Rosette et l'amena comme pour effectuer un baise-main, mais n'acheva pas son geste. Il semblait déplacé en présence de son amant. Enfin, il quitta la pièce et se rendit dans ses appartements.

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Jeu 23 Fév 2023, 23:14



Les Portes


Lorsque j’entrai dans la pièce, une odeur particulière me parvint. Je la connaissais. Elle m’avait fait ouvrir les fenêtres plus d’une fois après qu’Yvonelle et moi nous fussions aimés. Mon regard chercha une explication et tomba sur la jeune femme que j’avais vue plus tôt, la prostituée. Je m’interrogeai. Ludoric l’avait-il baisée ? Une once d’envie griffa mon cœur. Il me semblait même éprouver une pointe de jalousie. Il avait peut-être pu lui demander ce qu’il voulait. À moins qu’il eût refusé l’opportunité ? Rien ne se lisait sur le visage de mon père. À sa place, je n’aurais pas hésité. Je l’aurais fait. Peut-être aurais-je culpabilisé ensuite, parce que j’aimais Yvonelle. Pourtant, elle m’avait frustré plus d’une fois en couchant avec son fiancé. J’estimais qu’elle pourrait fermer les yeux, si j'en venais à m’adonner au sexe une fois avec une fille de petite vertu, juste pour réaliser des fantasmes bien trop violents pour lui être proposés et imposés. Je doutais qu’elle voulût que je l’attachasse. Avec une pute, les choses semblaient plus simples. Le refus était impossible, à condition de payer suffisamment. Je me demandai si Gustave avait recours à ce genre de services souvent. Je me doutais que ma conception était liée à ses activités avec ma mère. À moins qu’ils n’eussent simplement été amants ? Plusieurs questions méritaient d’obtenir des réponses. Je désirais interroger mon père à ce sujet.

Sa main sur mon épaule me fit un effet inattendu. C’était étrange. J’avais grandi sans père et, à présent, j’étais presque fier de ses attentions. Je jetai un coup d’œil à Hermilius, posé contre le bureau. Avait-il été là, lorsque Ludoric était encore dans le bureau ? « Ce soir ? » répétai-je. Tant mieux. Il fallait officialiser les choses, que je sortisse en partie de la famille du violeur. Je n’en avais que très peu parlé à ma sœur parce que je songeais qu’elle ne comprendrait pas mon aversion soudaine pour Déodatus. Je voulais l’oublier à jamais, oublier qu’il avait essayé de regarder la blanche alors qu’elle était dans la salle de bain, oublier le viol qu’il avait commis et oublier également sa relation avec notre mère. « Notre mère n’est pas encore au courant de mon intention d’épouser Yvonelle. » avouai-je. Je n’avais pas trouvé le courage de le lui dire. En plein deuil, déstabilisée, elle me faisait autant pitié qu’horreur. Je voulais vivre mon existence, sans avoir à dépendre d’elle et de son bon vouloir. Je préférais largement me confier à Gustave, qui était un homme et qui comprendrait mes besoins probablement bien mieux qu’elle. Néanmoins, le fait qu’il fût si prompt à me laisser une pleine liberté me déstabilisa légèrement. Peut-être en attendais-je un peu trop ? J’avais songé qu’il m’annoncerait ce qu’il comptait faire et me convainquît de le suivre. À présent, j’étais un peu perdu. Je regardai Yvonelle un instant. « Je… » Je réfléchis. Mes vœux n’étaient peut-être pas ceux de ma sœur. « Je ne veux plus vivre avec ma mère. » décrétai-je. « Je préférerais rester ici, avec vous… Ou partir si vous jugez préférable de quitter Lieugro. J’aimerais que l’on puisse parler et qu’on apprenne à se connaître. » lui dis-je. « Avec Yvonelle, on… » Je pivotai de nouveau vers elle. « … enfin, disons qu’il est certain qu’il nous faudra nous établir ensemble à un moment mais j’aimerais beaucoup apprendre de vous, pour réussir à avoir une bonne position. Je n’ai jamais eu de père, c’est tout nouveau pour moi… J’aimerais en profiter et que vous me racontiez comment ma mère et vous… » L’arrivée d’un domestique m’interrompit.

Je me plaçai sur le côté, en prenant la main d’Yvonelle pour qu’elle vînt avec moi. Tout bas, pendant l’échange, je lui demandai : « Qu’aimerais-tu faire ? » Ce n’était peut-être pas le lieu pour en parler à deux, ni le bon moment. De plus, malgré l’échange que j’avais eu avec Gustave, mes sens restaient émoustillés par la prostituée et l’odeur qui émanait de la pièce. C’était presque instinctif. Je posai les yeux sur mon amante, mes idées bien plus tournées vers d’autres préoccupations que les problèmes ambiants. Peut-être que ça nous ferait du bien, de nous retrouver ensemble, pour parler et faire l’amour ? « Je ne veux te forcer à rien, tu le sais bien. Néanmoins, il va falloir que nous prenions une décision… » continuai-je, tout bas. Notre mère ne pourrait probablement pas nous offrir un avenir glorieux en l’état et mes émotions étaient bien trop instables pour que je pusse lui témoigner le moindre amour. Je lui en voulais terriblement et rien n’arrivait à faire disparaître le ressentiment. « Il me paraît compliqué de partir ou de nous établir de notre côté, sans le soutien de personne et sans argent… » Je la fixai. « J’aimerais revenir à une autre époque. » soufflai-je, presque douloureusement. Une époque où nous n’avions pas à faire de choix, où l’amitié du groupe tenait encore. « Est-ce que tu as eu des nouvelles de Nat’ ou de Rosette ? »

842 mots
Elzibert (Lucius)

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Ven 24 Fév 2023, 01:02



Les Portes

Lady Gaga - Judas
Violence et sexe

Mes doigts vinrent saisir ses cheveux, afin de guider plus profondément ses mouvements de tête. Si elle voulait me sucer, d’accord, mais ce ne serait pas comme certaines nobles qui n’y mettaient que le bout de la langue. J’avais tendance à m’enfoncer dans toutes les cavités de la même manière. Je ne fus néanmoins pas trop insistant. La Princesse se serait étouffée. La perspective de la faire vomir ne m’arrachait pas le moindre dégoût mais, si nous baisions encore à l’avenir, j’aurais tout le temps de lui rappeler la rudesse de mes désirs. Je la pénétrerais jusqu’à la gorge. Ce n’était pas une question de soumission, parce que lorsque je léchais une chatte, j’y mettais aussi beaucoup d’intensité. C’était une question de sport et d’endurance. L’intensité faisait partie intégrante de mon mode de fonctionnement et là était ma plus grande force. Là où les crétins se contentaient d’une vie de travail mal fait et de flemme mal assumée, je n’avais le temps ni pour l’un ni pour l’autre. Quand la réflexion prenait l’essentiel du temps des individus, l’action occupait la même place de mon côté. Avec une organisation demanderesse et des efforts constants, j’avais réussi à conquérir bien plus de Royaumes que mes ancêtres avant moi. Cette partie du monde était mon objectif et il serait atteint, d’une manière ou d’une autre. Contrairement à des Rois comme Montarville, je n’organisais pas de bal pour le seul plaisir de me distraire. J’agissais pour des raisons précises et les sentiments n’étaient que secondaires dans ma vision de l’existence. J’aimais mes enfants mais ne me laissais pas bercer par des illusions sur leur compte. Ma plus belle preuve d’amour était de les rendre suffisamment résistants pour qu’ils pussent tout endurer et conquérir bien après ma mort. Mais j’étais aussi conscient que leur réussite ne dépendait pas de moi mais bien d’eux. Face à ce constat, j’étais impuissant. Mon but n’était pas de les protéger. Ils devaient le faire eux-mêmes, s’élever ou périr. Pendant que Coline me suçait, je pensai à Arthur et à sa position actuelle. Il avait fui mais il me faudrait savoir où afin de le finir une bonne fois pour toute.

Lorsque ma queue disparut de nouveau en elle, je plaçai mes mains sur le matelas derrière moi de façon à m’appuyer sur elles un moment. Sa proposition m’arracha un sourire. Montarville devait être en train de se retourner dans sa tombe, comme j’avais retourné sa fille. Je me laissai ensuite tomber en arrière sous son impulsion. Mes doigts rejoignirent ses hanches et j’appuyai dessus pour la pénétrer plus profondément. « Tu crois que tu es ma prisonnière actuellement ? » lui demandai-je. « Tu n’as aucune idée de ce qu’être ma prisonnière signifie. » Elle ne connaissait pas les cachots d’Uobmab, ça se voyait. Dans tous les cas, j’abhorrais le concept de prisonnier. Je préférais les morts. Les morts ne cherchaient pas à se venger. Les morts ne hurlaient pas. Les morts étaient une valeur sûre. Lorsque j’emprisonnais quelqu’un, c’est que je comptais m’en servir ou bien m’entraîner sur un être qui jouerait sa vie face à moi. Les entraîneurs professionnels avaient leurs limites. J’avais toujours préféré mettre ma vie en jeu dans mes entreprises. Je honnissais les Rois et les Reines qui se retranchaient derrière leurs soldats. Sur le champ de bataille, et j’y étais souvent, j’étais à chaque fois en première ligne. Certains disaient que j’avais une chance insolente mais je ne croyais pas en la chance. Je croyais en l’efficacité du travail correctement accompli. Avec des efforts, en sortant des sentiers battus et en faisant preuve de ténacité, il était possible d’arriver beaucoup plus loin que la plupart des gens. Dans tous les domaines, l’exigence avec soi-même faisait toute la différence. « Tu es plutôt mon invitée. » lui assurai-je, comme s’il s’était agi d’une évidence depuis le début. Elle avait toujours été libre de faire le choix de partir, bien avant que je ne l’y autorisasse expressément, mais ça ne signifiait pas que je l’aurais laissée faire. C’était un choix qui lui appartenait : rester ou tenter de mettre un pied dehors et s’exposer à une suite peu favorable. Elle s'était montrée relativement docile. Si ça n'avait pas été le cas, elle serait morte. « Arrête de me demander la permission. » lui lâchai-je, avant de rompre l’immobilité de nos deux bassins. Mes mains abattirent ses hanches sur mon entre-jambe. « Si tu veux venir avec moi, viens. De ton comportement dépendra ton statut. » Je ne pouvais rien lui promettre, rien lui garantir. À Uobmab, elle pourrait parfaitement mourir assassinée ou encore contracter une maladie quelconque. « Et si tu veux devenir une tempête, ta vie ne doit plus dépendre du bon vouloir des autres. Force-les à accepter tes commandements. » Mais pour ça, il lui faudrait devenir bien plus forte. Quand on est en-dessous, on dépend toujours de ceux qui sont au-dessus. Et quand on est au-dessus, il y a des plaisirs inégalés qui, en plus, sont à-même de détruire l’adversaire, comme le fait de violer la femme d’un autre Roi alors qu’elle est enceinte jusqu’aux yeux, comme le fait d’échanger son fils légitime avec un autre bambin, comme le fait de baiser sa fille allégrement. Imaginer la fureur de Montarville suffisait à faire gonfler mon sexe. Même si ces considérations étaient secondaires dans mon esprit, je ne les réfrénais pas. Je faisais ce que je voulais et, ce que je voulais actuellement, c'était pisser sur la mémoire d'un Roi et continuer à apprendre au Petit Orage que le monde était bien plus rude qu'elle ne l'avait envisagé jusqu'ici, protégée par les murs de son palais.

À un moment, je roulai sur le côté pour reprendre le dessus. Je tirai sur ses jambes et posai ses chevilles sur mes épaules. Là, je m’introduisis de nouveau en elle, plus fortement. Le rythme effréné ne s’arrêta que lorsque j’eus fini d’éjaculer. En me déversant, je pensai qu’il me faudrait jeter la tête de Montarville, avant qu’elle ne redevînt pleinement vivante. La moisissure et les champignons commençaient à sérieusement l’attaquer. Je me relevai et fixai le corps moite de Coline. « J’espère que tu comprends qu’il n’y aura aucune fin heureuse entre toi et moi. » lui indiquai-je, avant de sortir de la pièce. J’attrapai la tête par les cheveux et ouvris la porte. Malgré ma nudité et la pluie violente, je m’avançai de quelques pas dehors avant de balancer l’objet dans les buissons. La nature s’occuperait de faire disparaître la chair. Les os resteraient mais ça n’avait aucune importance. Montarville était mort. Je m’approchai de l’autre propriété, celle qui appartenait à Garance et fixai les fenêtres quelques instants, tout en laissant la pluie me rincer. Je finis par faire demi-tour. Elle viendrait probablement chercher celui qu’elle protégeait mais ça ne me regardait plus. Demain, je partirais, avec ou sans Coline, selon la décision qu’elle prendrait.

Je rentrai dans la maison et interrogeai l’intéressée à voix haute tout en essuyant le reste de semence sur ma queue et en me séchant des ravages de la pluie. « Alors ? Que comptes-tu faire ? »

1092 mots
Judas (Kaahl):

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Ven 24 Fév 2023, 20:35


Les portes - Chapitre V
Thessalia

Rôle:
La violente laissa son regard tomber sur l'objet que lui tendait son mentor. Un sourire malsain étira ses lèvres tandis qu'elle imaginait ce qui était attendu d'elle. Non pas que l'idée la réjouissait pour elle-même, mais parce qu'elle obtenait l'opportunité de satisfaire l'homme. « D'accord. » Avec l'avidité des enfants désireux d'impressionner les adultes, la blanche redescendit du perchoir où elle avait grimpé. Elle joua avec l'objet, ses prunelles suivant attentivement le moindre mouvement de son professeur. Elle n'en ratait pas une miette, désireuse de s'imprégner de ses connaissances. On percevait dans son savoir faire l'habitude d'une manœuvre exécutée à de nombreuses reprises. Etait-ce un rituel, ou une simple technique qu'il avait découverte avec le temps et qu'il souhaitait lui passer ? Jouait-il avec les sensations délicieuses que pouvaient apporter l'asphyxie - bourdonnements, vertiges, fourmillements, inconscience, détente des muscles - ? L'ivresse anoxique pouvait se révéler exaltante, lorsqu'elle était bien dosée et amenée correctement. La pauvre Martine, cependant, ne connaîtrait pas ce plaisir : dans son état de panique léthargique, cette torture s'ajouterait à toutes les autres qu'elle devrait subir sans pouvoir se défaire de la prise de sa maîtresse et de son invité.

Irène s'appliqua à suivre les ordres de son enseignant. D'habitude, c'était elle qui émettait les injonctions, mais s'adonner au jeu de la soumission, pour une fois, avait quelque chose d'amusant. C'était comme porter un masque, entrer dans la peau d'un personnage. Elle usa donc de ses hanches pour manipuler la partie basse du corps, puis de ses doigts pour guider le manche entre les lèvres de sa victime. Cette dernière, d'ailleurs, n'avait plus le statut d'être humain : elle était simplement devenue un outil pour satisfaire les désirs morbides du brun. La blanche ne pouvait s'empêcher de sourire, durant tout le processus : elle avait sentit la main du violeur se poser sur sa taille, et la maintenir avec une pression agréable. L'adolescente aurait aimé pouvoir s'en emparer et la guider vers les zones de son propre plaisir mais résista à la tentation. De toute manière, elle était trop occupée à essayer d'impressionner celui qui se tenait derrière elle. Ses mouvements étaient pragmatiques, rythmés par le besoin d'accomplir sa tâche. On pouvait y trouver une certaine froideur médicale voire chirurgicale. Ses allers et retours entre les cuisses de la domestique étaient dénués de passion, contrairement à la proximité qu'elle initiait avec l'homme. S'il ne se cachait pas de ses envies, la blanche ayant bien sentit son entre-jambe contre son bassin, elle-même ne masqua pas son désir de pouvoir en profiter, se pressant davantage contre lui.

Finalement, les prières de la violente furent entendues : lorsque l'ordre fusa, elle se pencha de manière à offrir son propre corps, en plus de celui qu'elle avait drogué. Un rire enfantin, qui n'avait rien à faire dans cette situation, sortit de la soumise. Lorsque les doigts s'introduisirent en elle, sans délicatesse et sans précaution, la jeune femme se crispa légèrement. Prenant de grandes inspirations, elle essaya de se détendre. « Attends. » fit-elle néanmoins lorsqu'elle sentit son membre s'approcher à son tour de ses fesses. Si elle n'était pas contre la pratique en elle-même, ce n'était pas à cet endroit que la d'Errazib en avait besoin. Aussi, elle se plaça de façon à accueillir son partenaire de crime dans son intimité. L'acte se déroula sans plus de tendresse que l'étape précédente. Chaque frustration, chaque contrariété était alors reportée sur le corps sous le sien : à coups d'ongles vifs, de morsures bestiales ou de claques rageuses, l'empoisonnée devenait l'exutoire de la blanche. Cette dernière, cependant, trouvait également une forme de satisfaction, dans les sensations nouvelles et dans le plaisir de sentir le contentement de l'homme. Son corps, s'habituant peu à peu à la présence de son visiteur, commença à lui faire éprouver du plaisir également. L'une de ses mains s'aventurait d'ailleurs par-delà son pubis, s'assurant de parvenir à l'apothéose. Essoufflée, les joues roses, Irène resta inerte quelques secondes, le temps que l'homme se retire d'elle.

Finalement, elle se redressa, la main toujours resserrée sur la laisse de la chienne. « Mmh... » fit-elle en observant la servante. « Que va-t-on pouvoir faire de toi, maintenant ? » minauda-t-elle. La réponse était toute trouvée. La blanche commença à tirer violement sur la ceinture, contemplant avec une curiosité malsaine l'effet de la suffocation sur le corps.
783 mots



Merci Kyky  nastae
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