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 Les Revenantes (Lucius & Lucillia)

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Lun 10 Oct 2022, 20:24


Image par Mushk Rizvi
 Les Revenantes
Pv Lucius


"Le crépuscule est là. Il faut y aller !" La voix maternelle était pressante. "Lulu, on attend plus que toi !" Ça s'était Aville, le grand frère. Toute la petite famille attendait Lucillia avec impatience. "Une seconde ! J'arrive !" s'écriait le jeune fille, à l'étage de la maisonnette. Dans sa chambre, ses yeux se posaient sur Maurice, son carlin. "Hum... Juste, un peu plus vers la droite et.... Hum... Voilà ! C'est parfait !" Un sourire illuminait son visage. Maurice semblait aussi l'imiter, mais il était simplement content de voir sa maîtresse heureuse. "Tu es parfait, mon pépère !" reprit-elle alors qu'elle regardait sa création avec fierté. Grâce à de petites ficelles, un petit chapeau pointu trônait sur la tête du chien et une jolie cape couvrait son dos. "Allez, viens mon Momo !" Elle frappa deux petites fois sa cuisse, pour signifier à son chien de la suivre. Ensuite, elle descendit l'étage pour rejoindre sa famille. Il y avait sa mère, l'un de ses grand-frères et sa petite sœur. Tous les quatre - ou plutôt tous les cinq, en comptant le chien - avaient des tenues assorties. Ils avaient de grands chapeaux coniques d'un blanc immaculé, ainsi qu'une immense cape, de la même couleur, qui dissimulait leur silhouette.

"Ouah, on dirait un fantôme, avec tes cheveux blancs." La petite pique de Lucillia était adressée à sa soeur, Naïs. Celle-ci levait les yeux au ciel, et se contenta de soupirer. Malgré l'âge, elle avait toujours été plus mature que sa grande soeur. "Roooh, je rigole." se défendit Lucillia devant la réaction de sa cadette. Elle se baissa pour attraper Maurice et l'imposa dans les bras de Naïs. Elle savait qu'elle aimait le chien autant qu'elle. Aussi, c'était une manière discrète de se faire pardonner sans vraiment s'excuser. "Bon ! Allons-y !" s'exclama guillerette la jeune magicienne, comme si finalement c'était elle qui avait attendu que tout le monde soit prêt. Des protestations s'élevèrent à cette idée mais l'adolescente avait déjà pris la tête de la marche. Bientôt, les Ward quittèrent leur maisonnette pour rejoindre les festivités qui avaient lieu dans leur village.

Sur la grande place, des silhouettes parfois sombres et difformes s'agglutinaient autour d'un énorme feu. "Des talismans pour vous protéger des Revenantes ?" Un homme grand et filiforme avait stoppé les Ward dans leur avancée. Son visage était caché derrière un masque fait en plumes de corbeaux. Dans un grand geste, il ouvrit sa cape pour dévoiler ses trésors. Des petites babioles y étaient ficelées et accrochées. "Oh ! Philidius, je ne t'avais pas reconnu ! Tu nous as fait peur." disait la mère de la famille. Les épaules du dénommé Philidius bougèrent dans un rire silencieux. Il souleva légèrement son masque sombre pour que la matriarche puisse aisément le reconnaître cette fois. Il était moins terrible sans cet apparat et ressemblait à tout homme. "C'est le club de sculpteurs de ma femme qui a fait ces talismans. Ils sont beaux, n'est ce pas ?" "Du peuplier ?" Naïs s'était approchée. Philidius hochait la tête, confirmant la supposition. "Pour préserver l'intégrité de son propriétaire." "Oh, il y en a un en forme chien !" s'exclama Lucillia. Elle regardait sa mère, la suppliant du regard. "Je vais vous en prendre quatre. Un chien, un chat, un Suris et... hum... (elle hésitait) Celui-là, en forme de pentagramme ! Combien pour tout cela ?" "Normalement, je fais le talisman à deux pièces l'unité mais pour toi ce sera deux pièces le tout." "Oh, c'est bien charmant. Voilà pour toi. (Elle donna les deux piécettes.) Voilà pour toi, Naïs. (Elle lui donna le pentagramme.) Voici pour toi, Lulu. (Le talisman en forme de chien) Et Avi-." Elle s'interrompit. "Par la barbe de Merlin. Où est passé votre frère ?" Les deux jeunes filles haussèrent les épaules, communément. La matriarche soupirait. Elle donnait le talisman en forme de Suris à Lucillia. "Et bien, si tu le trouves, tu le lui donneras." Elle réajustait son grand chapeau tout en continuant de regarder ses enfants restants. "Allez, filez vous amuser ! Retrouvons-nous pour la Bénédiction et faites attention à ne pas vous faire attraper. Les Revenantes sont parmi nous, ce soir." finit-elle plus lugubre. Naïs levait les yeux au ciel. Lucillia, elle, était déjà partie sans demander son reste.

Les Revenantes... C'était le nom de cette soirée spéciale. Elles marquaient les débuts de la saison des feuilles colorées. Pour une fois, chez les Magiciens, point de bal ou de raffinement particulier. La fête était bon enfant. Mais, bien loin de ne contenter que les humanoïdes de bas âge, les plus grands y trouvaient un certain plaisir.

Ce soir marquait la fin d'une période, et le commencement d'une autre. Il fallait célébrer. D'autant plus que l'on racontait que c'était ce même soir, alors que le soleil s'était endormi, que le voile entre les royaumes d'Edel et d'Ezechyel était le plus fin. On racontait même que les Morts pouvaient se lever durant cette soirée, pour enlever quelques vivants. Enfin... On racontait beaucoup de choses. Mais c'étaient de simples histoires pour effrayer les enfants. La vérité des Revenantes était autre. Si les festivités portaient ce nom, c'était avant tout car c'était une soirée spéciale où petits et grands se contaient leur histoire et leurs souvenirs. On y commémorait même des légendes folkloriques. Les fantômes du passé pouvaient donc ressurgir, mais il ne s'agissait là que de simples mots. Certaines histoires avaient le talent de faire frissonner. Et on avait l'habitude de choisir celles-ci. On aimait faire peur et faire défaillir les âmes les plus sensibles.

De plus, les magiciens portaient, pour la majorité, un costume. Certains étaient déguisés en Sorciers, ou plutôt en cliché du sorcier : dévoré par le Mal, la peau verte et les verrues poilues en accessoire. Il y avait aussi certaines femmes qui avaient un voile noir devant le visage. C'était vrai que le costume de l'Ultimage était effrayant. Peut-être, d'ailleurs, allaient-elle gagner au concours costumé ? Ou peut-être se contenteraient-elles d'observer les autres activités de la fête villageoise, tout en profitant du buffet, majoritairement sucré.

Quant aux autres activités, il fallait en parler. Il y avait un théâtre qui représentait des contes horrifiques. Ceux-ci se terminaient toujours bien - il y avait des enfants après tout. Il y avait aussi, plus loin, des magiciens s'occupant de maquiller les enfants pour en faire de véritable petits monstres - s'ils ne l'étaient pas déjà. Aussi, des musiciens inondaient la place avec des notes lugubres, mais enchanteresses. Et, il ne fallait pas oublier le grand feu, en plein milieu des festivités. C'était là qu'était attroupée la majorité de la populace, pour se réchauffer alors que les températures commençaient à chuter en cette saison. (On avait tout de même pris soin de protéger le feu par des barrières pour éviter des accidents.) C'était aussi, autour de ce grand feu, que la Bénédiction allait être donnée plus tard. Le représentant de la fête, souvent un prêtre de Suris, allait joindre sa voix à celle du peuple dans un chant ; une prière. C'était un moment assez merveilleux qui chassait les terreurs de cette nuit. On y remerciait Suris de sa protection et la terre pour ses rendements. On y souhaitait le repos de cette dernière et de ceux qui nous avait quitté. Enfin, on y espérer la pérennité de la paix et le bonheur de tous, pour tous. Chacun était aussi libre de faire un autre vœu, tant que ce n'était pas la mort du voisin. Et puis, il y avait aussi plein d'autres activités, comme des ateliers de sculptures de citrouilles (les récoltes étaient toujours abondantes à cette période) ou une sorte de petit pâturage éducatif, par exemple.

C'était vers cette minuscule ferme que s'était dirigée Lucillia. Maurice était sur ses talons. Comme à son habitude, il n'avait pas de laisse. Quand elle arriva à destination, elle s'accouda à la barrière de l'enclos, faite en bois. A l'intérieur de celui-ci, il y avait plusieurs animaux mais c'était les chèvres que la blonde regardait. Quelques enfants avaient été acceptés dans l'enclos pour nourrir les différents animaux. Elle les observait rire, ou être effrayés. Ça la faisait sourire. Il y avait notamment un petit garçon qui pleurait devant une chèvre qui lui avait mangé trop violemment la carotte dans ses mains. Son maquillage de squelette était à présent tout barbouillé de larmes.

Lucillia tourna ses yeux de la scène pour observer les autres spectateurs. C'est là qu'elle déglutit en voyant l'adolescent juste à côté d'elle. Elle détourna rapidement les yeux. Maurice, comme s'il avait senti la soudaine gêne, ou méfiance de sa maîtresse, se mit à aboyer sur l'étranger. Lucillia rougit alors que les regards se tournaient vers elle. "Momo, chut. C'est rien." Elle se baissa pour le prendre dans ses bras, tel un petit bébé. Quand elle se redressa, elle fut obligée de regarder l'inconnu. "Excusez-le. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris." Elle berça son chien. Celui-ci avait un regard heureux, mais légèrement vide d'intelligence. "C'est une petite merveille." Elle sourit mais elle était un peu crispée. C'était assez étrange puisque l'adolescent était plutôt mignon. Mais son visage ne lui inspirait pas confiance. Il lui faisait penser à Frollo, dans le conte des Trois Royaumes. Etait-il, lui aussi, un fou, misogyne et pyromane ? Elle l'imaginait déjà lancer une torche dans la paille de l'enclos, tout en ricanant machiavéliquement, alors que les bêtes hurlaient à l'agonie dans le feu et le sang.

Un frisson lui parcourut l'échine. Maurice haletait gaiement. "Joyeuses Revenantes à vous." dit-elle un peu prestement. Elle s’apprêtait à détourner le regard mais s'arrêta. Et s'il voulait vraiment tout bruler ? N'était-il pas de son devoir de l'arrêter ? Après tout, elle devait protéger sa famille qui était ici. Ce n'était pas un vilain de conte qui allait l'arrêter. Si ? "Je ne crois pas vous avoir déjà vu au village." Son regard se tournait de nouveau vers l'enclos. On avait fait sortir le gamin en pleurs. "Vous êtes un visiteur ?" Elle était prête à se ratatiner sur place.
   
1756 mots
J'ai fait trop long T.T
Courage pour la lecture

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Dim 16 Oct 2022, 13:21



Les Revenantes


Je déglutis, en observant mon reflet dans la glace. Pour la première fois depuis des mois, je n’avais pas reconduit la teinture de mes cheveux. De bleus, ils étaient redevenus noirs. Ce simple fait me mettait mal à l’aise, à cause d’Érasme. Lorsque je me fixais, c’était lui que je voyais. Il n’y avait que le vert de mes yeux et quelques détails qui nous différenciaient. Il était plus grand et plus maigre, une haute silhouette rachitique à l’air éternellement mécontente. Souvent, j’avais l’impression que nous étions jumeaux. Nous avions le même âge. Nous nous ressemblions beaucoup, même si son visage était plus émacié que le mien. J’étais plus musclé, plus vigoureux. Je soupirai. Je n’avais pas encore osé demander à mon père. L’adoption n’était pas un sujet qui courait les rues chez les Sorciers. Elias Salvatore ne devait pas se vanter d’avoir adopté Érasme, si bien que ce fait devait être devenu tabou ou avoir été oublié. Kaahl, quant à lui, n’avait aucun enfant naturel et le fait qu’il en eût adopté une dizaine passait pour une qualité indéniable. Néanmoins, mes lèvres ne demandaient qu’à questionner. Elles me brûlaient d’une vérité qui pourrait s’avérer compliquée à gérer. Je ressemblais à Kaahl et… c’était plus que ça. Je sentais quelque chose entre nous, un lien particulier que je craignais d’inventer. Je ressentais la même chose envers Érasme, en plus d’une répulsion immense. Je devais interroger mon père. Était-il réellement mon père ? Était-il aussi le père d’Érasme ? Et, si oui, comment cela se faisait-il que le Sorcier appartînt à la Royauté de l’autre camp ? Et pourquoi avoir menti sur mon adoption ? Étais-je un enfant né d’une union douteuse ? Et qui était ma mère ? Peut-être que Laëth savait. Peut-être qu’il lui avait dit des vérités que j’ignorais.

À Laëth Belegad,

J’espère que cette lettre arrivera jusqu’à toi.  

J’aimerais te voir. Dis-moi où tu te trouves, je ferai le voyage.

Lucius.

Après plusieurs essais, j’avais opté pour le modèle court. J’allais l’envoyer par la magie de la poste magicienne. Je paierais un service particulier, afin d’être certain que le courrier lui parvînt. Quant à mon premier essai, une lettre bien trop longue, je le glissai dans mon secrétaire, aussi incapable de l’envoyer que de le jeter. Le reste rejoignit le recyclage.

Je revins ensuite à ce qui m’occupait précédemment, à savoir mon déguisement. J’avais décidé de me servir de la haine que je ressentais pour Érasme et, surtout, au-delà du reste, de voir si je pouvais réellement me faire passer pour lui. Je bus donc la potion que j’avais commandée afin de changer la couleur de mes yeux et enfilai un pantalon et une chemise noirs. J’avais préalablement déchiré celle-ci et couvert mon torse et mes avant-bras d’un liquide qui imitait le sang à la perfection. Je me regardai, mes iris à présent bleus. J’émis un rire aussi désabusé qu’agacé. Si Kaahl osait me dire qu’Érasme et moi n’étions pas frères, j’allais… Je soupirai. Je savais que je n’allais rien faire et juste me taire. Quant à jouer le Sorcier, ce ne serait pas difficile : il me suffirait de tirer la tronche du matin au soir.

_____________

Je tournai la tête lorsque j’entendis des aboiements juste à côté de moi. Les animaux, généralement, m’adoraient. Néanmoins, étant donné que je passais le plus clair de mon temps avec des dragons, je pouvais aussi comprendre que certaines bêtes à l’odorat particulièrement fin pussent se méfier. En tant que Lucius, j’aurais volontiers souri. Cependant, étant donné que j’étais en pleine expérience, il me fallut retenir l’écartement de mes lèvres. Jouer les ténébreux n’était pas si aisé, surtout que j’avais toujours tendance à parler aux autres et à vouloir en apprendre plus sur eux de façon naturelle. Érasme, lui, était le genre de connard à rester dans son coin et à aspirer la bonne humeur alentour. Cela étant, il me semblait impossible de me fondre pleinement dans le personnage sans passer la soirée entièrement seul. Ma mauvaise foi me poussait à croire que seuls ses domestiques et ses esclaves pouvaient accepter de passer du temps avec lui. « Ce n’est rien. » lui répondis-je. Érasme était peut-être un peu moins orgueilleux qu’Eméliana mais il m’était impossible de penser qu’il aurait répondu ça. Il l’aurait toisée et aurait ordonné la mort du chien et de la maîtresse, probablement.

Mes yeux se fixèrent sur le chien. Il était plutôt mignon mais l’ancien Prince Noir n’aurait jamais avoué une telle chose. « J’ai un chat. » dis-je. Je savais qu’il en avait un. « Merci. » répondis-je, lorsqu’elle me souhaita de joyeuses Revenantes. La règle d’or d’un bon Sorcier : ne jamais renvoyer les questions. Je m’appuyai sur la barrière et regardai un instant les animaux. « Vous êtes du genre bavarde vous, non ? » la questionnai-je, quand elle m’adressa de nouveau la parole, sans la regarder. Finalement, je tournai mon visage vers elle. « Mais pour vous répondre, non, je ne viens pas souvent ici. Les fêtes magiciennes et les villages comme celui-ci ne sont pas franchement mon lot quotidien. Je suis plus habitué à… autre chose, disons. » Je la regardai, en ayant l’impression vague de l’effrayer. Effrayer les autres… Je souris, une lueur volontairement macabre dans le regard, et m’approchai vivement. « Dîtes-moi, c’est moi ou je vous fais peur ? » J’avançai mon visage. « Vous m’avez reconnu, c’est ça ? » l’interrogeai-je, plus par jeu que par réelle volonté de la terroriser. J'y allais peut-être un peu fort néanmoins.

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Lun 31 Oct 2022, 22:51


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 Les Revenantes
Pv Lucius


Lucillia émit un petit gémissement, ou plutôt glapissement, quand le jeune homme approcha son visage d'elle. Automatiquement, comme s'ils étaient deux forces qui se repoussaient, elle cambra son dos en arrière. Si elle était naturellement pâle, elle était maintenant blême. Dans l'effroi, le sang avait l'air d'avoir quitté son visage. Elle en était presque bleue. "Pardon ?!" dit-elle dans une voix un peu trop aigüe. "Me faire peur ?! P-Pas du tout !" Il était clair qu'elle mentait. "Vous... Vous envahissez simplement mon espace personnel, gringalet !" La loi de la nature était simple : en situation de danger il fallait choisir entre la fuite ou l'affrontement. La blonde avait choisi, bien que sa peau se soit teintée de frissons. Ses joues reprenaient des couleurs.

Elle essayait de remettre de l'ordre dans ses pensées, mais elle était figée par la peur. Elle n'avait plus cligné des yeux depuis qu'il s'était approché. Il ne fallait pas quitter la menace du regard. Aussi, elle affrontait ses mires céruléennes, avec ce que l'on aurait pu croire de l’intrépidité. Ce n'était que de la peur. Un peu plus et, elle pouvait perdre le contrôle de sa vessie, dans un trop grand émoi. Elle devait donc réfléchir, se calmer, éloigner la menace... S'il avait été sa sœur, elle lui aurait crêpé le chignon en arrière pour éloigner son haleine d'elle. S'il avait été son frère, elle lui aurait simplement envoyé un poing parfait sur son front. Mais il n'était ni l'un, ni l'autre. Alors, elle opta pour un entre-deux ; tandis qu'elle tenait son chien d'une main, elle posa l'autre au milieu du torse de l'adversaire - Oh ! Il était agréable à toucher ! - et appuya de toutes ses forces pour l'écarter d'elle. Cependant, contrairement à ce que ses plans avaient prédit, l'adolescent resta tel un pilier stable, tandis qu'elle, déjà cambrée en arrière, se fit happer par la gravité.

La chute fut rapide et inévitable. La blonde crispa néanmoins sa main sur la chemise sur laquelle elle était posée. Elle broya le tissu, le fit sortir du pantalon, arracha quelques boutons dans son étreinte. Mais cela ne suffit pas à empêcher sa propriétaire de se retrouver les fesses sur le sol, deux boutons de chemise dans la main. Lucillia en resta une seconde sonnée, relâchant son carlin par terre après s'être assurée qu'il n'était en rien blessé. Après un instant, elle relevait ses yeux bleus vers le malfaiteur. "Bien sûr que je vous ai reconnu." Elle pointa un index accusateur sur lui, bien loin de s'inquiéter des regards curieux autour d'eux. "Vous êtes Frollo. Le prêtre des Trois Royaumes." précisa-t-elle. "Un vilain venu nous hanter en ce jour des Revenantes !" Elle plissa les yeux. "Quand vous disiez être habitué à autres choses, vous vouliez simplement dire que vos activités sont plus sinistres !" Elle baissa son vilain doigt pour reposer sa main sur le sol, où elle était désormais assise. "Vous feriez mieux d'avouer, ou sinon..." Elle se tut un instant et le toisa.

Papillonnant soudain des yeux, elle déglutit. Que ce soit la posture dans laquelle ils étaient, leurs silhouettes ou même l'aura qu'ils dégageaient, tout indiquait que Lucillia ne faisait clairement pas le poids. C'était d'ailleurs un miracle qu'elle soit encore de ce monde. Elle devait se féliciter d'avoir prié tous les jours Suris pour être dans ses bons papiers... Ou alors l'individu qui lui faisait face s'amusait simplement de la voir, telle une petite souris, gesticuler dans tous les sens, pour distraire le chat. D'ailleurs, en parlant de chat, elle avait dû oublier que Frollo en avait un. Elle ne s'en souvenait tout simplement pas.

C'était alors, peut-être à cause de la frustration de ne pas se rappeler, de sa chute, ou, plus plausible, de la peur qui l'habitait, qu'elle commençait à avoir les yeux troublés par des larmes. Elle rompit le contact visuel entre son bourreau et elle pour baisser ses mires. Les mains pleines de terre, elle tentait d'essuyer ses paupières avant que l'eau ne coule sur ses pommettes adolescentes. Malgré sa cape, qui n'était plus si blanche maintenant,  elle frissonnait. Toute sa témérité avait disparu pour ne laisser qu'un tableau pitoyable. "Monsieur le prêtre, s'il vous plait, ne me mettez pas sur le bucher." finit-elle par articuler difficilement. Les gens autour, qui s'étaient intéressés à eux, devaient penser qu'ils ne s'agissait que d'une mise en scène. Aucun ne venait à la rescousse de la demoiselle éplorée. "Si vous êtes là pour la soirée des Revenantes, je peux vous faire l'offrande de tous mes bonbons (c'était ce que l'on s'offrait régulièrement durant cette fête), si vous le voulez." C'était un vœu un peu futile mais qu'avait-elle à offrir de plus. Ce n'était pas comme si elle pouvait aller chercher, dans le conte, la tête du roi Adam ou le corps de Pocahontas.

864 mots
Bon Halloween !! Les Revenantes (Lucius & Lucillia) 1628

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Kaahl Paiberym
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Ven 24 Fév 2023, 21:44



Les Revenantes


Je ressentis une forme de plaisir à constater la peur sur son visage, un instant seulement. Dès que je m’en rendis compte, quelque chose en moi réfréna la pulsion malsaine. Je pris d’ailleurs conscience que jouer Érasme n’était peut-être pas une si bonne idée. La facilité avec laquelle je plaçais sur mon corps les habits du méchant était effrayante. J’eus même l’impression vague de pouvoir le devenir, qu’il n’y avait qu’un pas entre le gouffre et moi. Pris dans une forme de tourmente, je ne m'aperçus pas tout de suite que la jeune fille n’était plus très stable sur ses appuis. Je sentis sa main sur mon torse se resserrer. J’aurais pu la rattraper mais ne bougeai pas, étonné. Ma chemise partit rejoindre le royaume des morts et je fus, malgré moi, entrainé vers l’avant. Je ne tombai pas de justesse. Mon regard se posa sur elle, à présent au sol. Érasme aurait aimé l’avoir ainsi devant lui, j’en étais certain. Ou peut-être était-ce une partie de moi qui appréciait cette nouvelle configuration ? Je préférai ne pas y songer. « Quoi ? » lui demandai-je, particulièrement étonné par cette révélation sur mon identité. Frollo ? Les Trois Royaumes ? Je ne connaissais ni de Frollo ni de Trois Royaumes. Que me chantait-elle là ? Je serrai mes lèvres afin de m’empêcher de rire tout en jugeant que la plaisanterie avait assez duré. J’avais pensé jusqu’ici qu’elle me prenait pour Érasme mais j’étais très loin du compte. Je n’aurais jamais non plus envisagé qu’elle se mît à pleurer. Lorsque je me rendis compte de son état réel, je me sentis bien con.

« Je ne vais pas vous mettre sur un bûcher… » lui dis-je doucement, avant de m’accroupir pour me retrouver à sa hauteur. Je m’avançai un peu vers elle, presqu’à quatre pattes. « Vous pleurez ? » continuai-je, en tendant mon bras pour passer mes doigts sur ses joues. « Je suis désolé, ce n’était pas mon intention. » Je préférais le préciser. Néanmoins, j’aurais dû m’en douter. Jouer les méchants ne pouvait amener que le chaos et la désolation. Ce n’était agréable pour personne, hormis le petit côté grisant à se sentir supérieur. Je ne l’étais pourtant pas, ni supérieur ni méchant. Si mon père m’avait vu faire, j’aurais probablement eu le droit à un sermon dont je me serais rappelé pendant encore dix années. Heureusement, il n’était pas dans les parages. « Je ne suis pas Frollo. » la rassurai-je, avant de me laisser glisser à côté d’elle, à-même la terre. Je jetai un coup d’œil à ma chemise et à la position des boutons qui avaient sautés. Ils étaient par terre et bien visibles. Je les récupérerais tout à l’heure, lorsqu’elle serait de nouveau sur pied. « Je m’appelle Lucius Paiberym. Je suis le fils du Baron Kaahl Paiberym, je ne sais pas si vous le connaissez. » Généralement, les gens le connaissaient mais j’avais l’espoir fou que certaines personnes l’eussent oublié. Ça évitait que les qualités de mon paternel ne fussent clamées en ma présence. Je trouvais ça désagréable, surtout que j’avais toujours du ressentiment vis-à-vis de lui. J’aurais préféré qu’on le critiquât devant moi mais ça n’avait jamais été le cas. Sa réputation n’était plus à faire. Il n’y avait que ces rumeurs sur sa relation supposée avec Adam Pendragon alors même qu’il était encore en couple avec Laëth Belegad qui assombrissait légèrement l’Honorable. Mais ils n’étaient plus en couple à présent et certaines Magiciennes raffolaient du fait qu’il pût se taper un autre homme. « Je m’amusais à imiter Érasme Salvatore… » Pareil, j’ignorais si elle le connaissait. « Enfin bref, c’était nul de ma part. Je ne pensais pas vous effrayer autant. » Avec mon nombre de frères et sœurs, j’étais passé maître dans l’art de sécher les pleurs et de consoler les plus jeunes. Je n’avais pourtant pas spécialement la main avec les adolescents ou les jeunes adultes. Je lui souris, en penchant la tête pour mieux la voir et établir ainsi le contact. « Néanmoins, je ne suis pas contre le fait que vous partagiez vos bonbons avec moi. » Je lui fis un clin d’œil. « Et si vous vous sentez encore triste, je peux vous faire un câlin. » proposai-je soudain, en tendant les bras. « D’ailleurs… Vous vous y connaissez en couture ? Parce que… » Je baissai les yeux vers mon torse. « … ma chemise. » dis-je simplement. Elle comprendrait en suivant mon regard.

744 mots

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