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 | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition |

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 3849
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◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Sam 25 Fév 2023, 09:51



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Freyja


Rôle :


UCroyait-elle encore aux contes de fées, aux fins heureuses qui scandaient « ils eurent beaucoup d’enfants et vécurent heureux pour toujours » ? Non. Elle avait cessé d’y croire dès que sa mère avait expulsé de ses entrailles à la fois Placide et sa propre vie. Son père et elle n’avaient pas vécu « heureux pour toujours ». La mort de son épouse avait détruit Montarville. Les années suivantes n’avaient été qu’une lente agonie ponctuée par quelques moments de félicité, que Coline s’évertuait parfois à mettre en œuvre. Elle avait aimé son père comme jamais elle n’avait aimé qui que ce fût : elle lui avait porté de l’estime, elle l’avait respecté et elle avait apprécié les instants qu’ils avaient partagés. Même dans la mort, ses sentiments filiaux ne tarissaient pas. Même avec Judas entre les cuisses, même avec sa semence dans l’entrejambe. Elle ferma les yeux, ne se retourna pas quand il sortit. Après le sexe, il y avait toujours un instant de suspension durant lequel son cœur balançait entre la honte et le contentement. Depuis l’assassinat du Roi, c’était pire. S’apitoyer n’arrangeait rien. Elle ne s’attardait jamais, plus maintenant.

Coline inspira et se leva. Comme elle en avait l’habitude, elle se rendit dans la salle de bains et s’y nettoya, à l’extérieur comme à l’intérieur. Elle n’avait jamais été particulièrement fleur bleue. Sa première fois, elle l’avait faite avec un inconnu, mais elle aurait aussi pu la faire avec Gustave de Tuorp, qu’elle désirait – parce qu’il était l’objet de convoitise de bien des femmes. Pour son mariage, elle envisageait Ludoric de Tuorp – un autre homme au succès ravageur –, avant de comprendre qu’il se tapait Placide – encore et toujours Placide, tout était de sa faute et il aurait mieux valût qu’il crevât au fond du trou à rats qu’il méritait de fréquenter. Elle avait piégé Lambert en attrapant sa main pour la poser entre ses cuisses – une réussite qui n’avait, désormais, plus d’utilité. Elle voyait clair depuis longtemps dans le jeu de sa tante, malgré sa douceur apparente et ses airs aimables en présence de Montarville. Elle avait plus ou moins accepté d’être enlevée par un Roi étranger, et n’avait pas attendu qu’il lui demandât de l’épouser pour le chevaucher – elle aurait pu attendre très longtemps. Il ne l’avait pas épargnée, et elle avait tout enduré, elle n’avait pas cherché à fuir, elle avait affronté. En vérité, ce n’était pas qu’une question de fin heureuse ; il n’y avait tout simplement pas d’histoires heureuses. Aucune vie ne pouvait être un récit idyllique. Judas avait raison : il y avait ceux qui obéissaient et subissaient, et ceux qui choisissaient et commandaient. Elle avait toujours choisi et commandé ; elle avait bien l’intention de continuer à le faire.

En se redressant pour poser sa serviette sur un meuble, la jeune femme aperçut, par la fenêtre, la silhouette nue du souverain, sous la pluie battante. Il faisait face à la demeure voisine, celle de sa tante. Garance ne s’y trouvait pas, c’était une certitude – elle était loin d’être idiote. En revanche, on pouvait souvent voir de la lumière aux fenêtres, des ombres se dessiner, des chandelles être soufflées. Parfois, quelqu’un sortait, ou quelqu’un arrivait. Ils avaient l’air de domestiques, mais pas seulement. Coline avait passé du temps à observer, lorsque Judas vaquait à ses occupations. Il y avait un homme, derrière ces fenêtres, un homme qui n’était pas un serviteur, mais que l’on servait. Elle ne le distinguait pas suffisamment pour s’en faire une idée précise. Elle s’était demandé s’il s’agissait d’un amant de Garance – mais pourquoi l’aurait-elle caché ici ? Un allié d’un pays voisin ? Quelqu’un pour l’aider ici ? Ou l’aider à fuir ? Il semblait être là depuis longtemps. Parfois, il avait même l’air de prendre des cours. Un fils ? Cette pensée-là, bien qu’improbable et surprenante, ne cessait de tourner en boucle dans sa tête. Elle n’avait rien demandé à Judas. Elle voulait en savoir plus par elle-même. Quand il était parti au château – assassiner Montarville –, elle avait écrit une lettre qu’elle avait glissée dans la rainure d’un box, aux écuries. Elle ignorait si le mystérieux inconnu l’avait trouvée, ou si quelqu’un l’avait remarquée à sa place.

La Princesse retourna dans la chambre et entreprit de se rhabiller. Elle avait appris à le faire seule, parce qu’ici, il n’y avait aucune domestique pour s’en charger – elle avait d’abord trouvé cela outrageant, à la limite de l’inadmissible, puis avait fini par s’adapter. Quand la voix de Judas résonna, elle pivota pour lui faire face. « Je viens avec toi. » répondit-elle, sans hésitation. « Je veux récupérer mon royaume et je le ferai, mais pour ça, je dois apprendre. » Elle adorait son père, cependant, ce qui l’avait tué risquait aussi de la condamner. La blanche ignorait comment se défendre et comment défendre un territoire. Sa formation n’était pas achevée, et comme elle n’avait pas été l’héritière pressentie durant la majeure partie de sa vie, on lui avait peu enseigné l’art de la guerre, de la politique, de la stratégie. « Je vais apprendre à me battre. » Ici, ce serait impossible. Elle n’avait plus rien. Et personne n’accepterait de lui apprendre – elle avait vaguement songé à la Princesse Zébella, mais elle lui trouverait sans doute plus d’intérêt morte que vivante. « Et je serai une tempête. » Elle s’avança jusqu’au Roi et se planta devant lui. « Quant au reste, je n’ai jamais cru aux fins heureuses. C’est une invention dédiée aux imbéciles. »



Message III – 919 mots

Nostra, j'ai pas écrit le contenu de la lettre mais je te le fais si tu veux qu'Alembert la trouve/l'ait trouvée nastae




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Invité
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Sam 25 Fév 2023, 10:30

Chelae
Le Conte
-Mademoiselle ?

Elle aperçut Diane, par l'intermédiaire du miroir. Elle poussa un soupir, long. Que faisait-elle encore ici ?

-Qu'y-a-t-il ?

Elle était lasse et la lassitude la rendait agacée. Clémentine ressentait le besoin d'être seule quelques minutes, de ne pas avoir à parler et de ne pas sentir de regard posé sur sa nuque. Elle ignorait si cette pluie battante y était pour quelque chose, mais elle étouffait. D'ailleurs, comment allait le jardin ? Cela faisait plusieurs jours qu'elle ne s'y était pas rendue. Il devait dépérir et le mauvais temps s'accentuant finirait de l'achever.

-Sir Placide est à la porte.

Une sorte de décharge traversa son corps et elle lança un regard noir à la domestique. Clémentine n'était pas prête, pas du tout. Le dîner n'était pas prêt non-plus.

-... D'accord.

-Dois-je lui dire de repasser ?

-Non. Non, je... allez en cuisine et assurez-vous que le tout soit prêt dès que possible.

Il était rare, plus que rare de connaître la d'Ukok aussi sèche qu'un vieil abricot flétri. Elle prouvait, comme si cela n'était pas déjà une évidence, que l'heure était grave, car il y avait des moments où l’optimisme n’était plus une solution de replis. Tandis que Diane s'éclipsait pour de bon, Clémentine quittait sa chaise et passait ses mains dans ses cheveux afin d'y remettre un peu d'ordre.

-Messire. Bonsoir.

Elle effectua la courbette et remit un sourire sur son visage. Il était trop rayonnant pour la situation, mais elle désirait faire bonne figure. C'était Placide, tout de même.

-Non, c'est très bien, ne vous inquiétez pas.

Tout en elle et autour d'elle témoignait du contraire. Mais c'était Placide. Elle ne parvenait pas à le contredire, tout comme elle ne parvenait pas à le quitter des yeux. Elle lui adressa une nouvelle révérence.

-C'est tout naturel. Il n'était pas question de vous laisser dehors, après tout ce que vous avez enduré. Ce serait inhumain.

Elle songea à ce qu'elle allait encore lui faire endurer et eut un pincement au cœur. Et dire qu'il ne suffirait que d'une soirée, cette soirée dont elle avait tant rêvé, qu'elle avait tant fantasmé, pour se retrouver dans cette position délicate où elle horrifierait davantage un homme en deuil, le tout en bonne et due conscience. Son dîner aux chandelles le plus mémorable, vraiment...

-Merci à vous d'avoir accepté mon invitation. Cela signifie beaucoup pour moi.

En fait, son cœur battait tellement fort qu'elle soupçonnait le Prince de pouvoir l'entendre autant qu'elle l'entendait. C'était affreux.

-Eh bien, ne restons pas là. C'était subtil, mais elle bredouillait.

Cet homme la rendait toute chose. Elle avait tant rêvé de lui et à présent il était là, sous son toit, à remercier son hospitalité et à partager un repas avec elle. Pourtant, sa vie n'avait jamais été pire.

Clémentine engendra un pas mal assuré pour guider son invité d'honneur jusqu'à leur table. Malgré la tempête, le château était bien calme se soir. Elle ignorait où se trouvait Childéric et à son plus grand soulagement, ils ne croisèrent pas Garance.

-Mangeons d'abord. J'aimerais que nous profitions de ce repas avant de discuter.

Tandis que les plats se succédaient, Clémentine parla de choses et d'autres. Les fleurs, le chant des oiseaux, les prouesses de la Haute Couture, cette drôle habitude dans certains royaumes étrangers de secouer la tête de droite à gauche pour acquiescer, et de haut en bas pour dire non. Des éléments positifs de sa vie, de leur vie à feu Lieugro. C'était nostalgique. Cela lui faisait du bien d’évoquer tous ces beaux moments sans parler de la mort ou de la guerre. Elle espérait que cela soulageait aussi son invité. Le silence retomba quand vînt l'heure du dessert.

-J'espère que le repas était à votre convenance. Elle laissa planer un silence. Comme je vous l'ai dit, j'avais à vous parler en priver. Mais il ne s'agit pas là de réjouissances...

Son regard s'éteint, échoué sur son assiette. Tout ce qu'elle était sur le point de dire, elle ne l'avait jamais dit à personne. Elle ne l'avait pas même prononcé à haute voix. Tout ce qu'elle allait lui dire, elle le lui transmettait.

-D'avance, je m'excuse pour ce que je vais vous dire. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop, mais je comprendrais si cela venait à être le cas. J'ai juste... besoin que vous sachiez.

Elle retardait à lui annoncer.

-Concernant notre réunion plus tôt, j'ignore encore s'ils accepteront de me laisser ici. Aucun d'entre vous ne mérite de subir le joug des Uobmab. Je ne pense pas être très forte, mais je sais qu'on me dit naïve. C'est sûrement vrai, ça m'est égal. Alors je ne crois pas que les nouveaux Régents se méfieraient de moi.

Elle sourit.

-Cela va vous sembler stupide, mais j'ai répondu sans réfléchir. J'ai pensé à mon frère et j'ai pensé à vous. J'ai pensé que c'était à mon tour de faire quelque chose pour vous sauver. Je n'ai pas l'intention de revenir sur ma réflexion.

Des larmes coulèrent sur ses joues.

-Vous allez me prendre pour une folle et une égoïste. Je vous dis cela alors que votre père, le Roi, vient de perdre la vie et que le malheur s'abat sur vous. Vous allez me trouver vulgaire et indécente. Je sais que ce n'est pas possible entre nous et que vous avez trouvé votre bonheur ailleurs. Mais je voulais que vous sachiez que je vous aime. Je n'attends rien de vous. Je ressentais seulement le besoin de l'exprimer, enfin.

Elle se pencha en avant, avec l'irrésistible envie de s'approprier sa main, mais elle ne le fit pas. Sa hantise était qu'il fuit alors qu'elle n'avait pas terminé.

-Allez avec votre amant, partez loin d'ici, mettez-vous en sécurité et soyez heureux, c'est tout ce que je vous demande.

Elle essuya délicatement ses yeux à l'aide de sa paume. Comme une idiote, elle n'avait pas pris de mouchoir avec elle. Grave erreur.

-Et je vous en prie, éloignez vous de votre tante Garance dès que vous en aurez l'occasion. Je ne prétends pas la connaître, loin s'en faut. Seulement, je l'ai vue tuer. De sang froid.

Elle lui raconta tout : comment Garance avait fait rouler son carrosse sur ce pauvre homme ivre sans aucune forme de procès, comment elle avait considéré le cadavre, puis comment l'affaire avait été évincée. Clémentine ignorait tout de l'identité de la victime, elle était uniquement sûre qu'il s'agissait d'un homme. Et probablement pas d'un paysan.

Soudain, la porte s'ouvrit à la volée. C'était le majordome. Clémentine se redressa et sécha tant bien que mal son visage, mal le mal était fait. Elle ressemblait à une serpillère tachée de maquillage humide. Elle avait pourtant insisté pour qu'ils ne soient pas dérangés.

-Mademoiselle d'Ukok, Messire de Lieugro, pardonnez mon irruption, mais il semblerait que nous ayons une invitée de dernière minute.

Le temps se suspendit jusqu'à ce que l'employé ne pivote vers Placide.

-Il s'agirait de votre sœur Adolestine. Elle a affronté la tempête pour se rendre jusqu'ici.


~931 mots~
Objectif secret : Obtenir un rendez-vous en tête à tête avec le Prince Placide
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Sam 25 Fév 2023, 11:26




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Yngvild


Rôle :


« Non, ce que je veux dire, c’est que… Nous ne sommes personne, alors que si ce sont les Lieugro qui renversent les enfants de Judas, ce sera plus facile de défendre le territoire… » Ses mots semblèrent se perdre, quelque part entre la détermination des garçons à s’infiltrer au palais et leur frilosité à la voir faire de même. Elle pivota vers Natanaël. « Comme si vous ne risquiez rien non plus ! Ton oncle est le chef des armées. Ils pourraient très bien t’emprisonner aussi pour faire pression sur lui. » La jeune fille sentait une forme de colère monter en elle. Il y avait une pointe de culpabilité, aussi, qui motivait d’autant plus son ire. Si, avec Clémentin, ils n’avaient pas pris le temps de se découvrir, le soir du bal… Il aurait pu tuer Merlin. Leur situation n’aurait rien eu à voir avec celle-ci. « Mon père va revenir et il va se battre pour Lieugro. Mon devoir, c’est de l’y aider, et ce n’est pas en restant ici, à gérer les domestiques, que je vais y arriver. D’autant plus que si les Uobmab veulent la tête d’un d’Eruxul, rester ici, c’est me mettre une énorme cible dans le dos. » Un volet claqua ; elle pivota vivement vers la fenêtre, dont Clémentin s’approchait. La bourrasque fit danser sa robe et ses longues mèches rousses. Elle en retint quelques-unes à l’aide de sa main. Dehors, ce n’était plus seulement la pluie et quelques nuages qui brouillaient le temps ; une tempête semblait s’être déclarée. « Oui ! » cria-t-elle pour couvrir le fracas extérieur, et la chute de quelques bibelots : elle en retint quelques-uns in extremis. Les oiseaux, normalement, ne risquaient rien. En cas de tempête, les domestiques avaient pour ordre de les rapatrier dans la partie de la volière qui se trouvait la plus proche des murs de la bâtisse et de leur fermer l’accès aux autres. Elle était la mieux protégée des assauts du vent et de la pluie, car elle se situait légèrement en retrait et que son toit était couvert. De nombreux nichoirs leur permettaient de s’abriter.

Quand la fenêtre fut close, Clémentin s’y adossa. Natanaël reprit la parole ; Rosette le regarda. Il avait indéniablement raison. Avec ce temps, impossible de quitter la maisonnée. C’était trop dangereux. Elle jeta une œillade au brun, avant d’accorder son attention au blond. Une lettre à Yvonelle… Son cœur se serra. Elle ne put s’empêcher de penser qu’il avait changé. Autrefois, il aurait remué ciel et terre pour parler en personne à sa fiancée, même si c’était pour lui annoncer une mauvaise nouvelle. Ou l’avait-elle trop idéalisé, tout ce temps ? « Je ferai en sorte qu’elle lui parvienne. » Elle la confierait à un domestique. Sans rien ajouter, elle le suivit des yeux. Elle détesta sa manière d’agir, comme si elle n’était pas présente, comme si la chose était résolue et qu’il était certain qu’elle ne viendrait pas avec eux. Néanmoins, elle ne dit rien. Elle le laissa lui prendre la main et sortir. Quand il referma la porte, son cœur battait encore fortement sous l’effet de l’agacement.

La rousse pivota vers Clémentin. Un éclair zébra son regard. Elle serra les dents et se tourna vers un meuble sur lequel des bibelots avaient été malmenés. Avec précaution, mais les mains tremblantes, elle replaça ceux qui s’y trouvaient encore, avant de s’accroupir pour ramasser ceux qui gisaient sur le sol, parfois en morceaux. La jeune fille se mordit la langue. Elle ne voulait pas qu’il partît. Pas sans elle. Elle avait envie de le lui dire, mais ça lui semblait être inapproprié. Trop audacieux, trop déplacé. Comme tout le reste. Elle avait bien vu le jugement qui perçait dans le regard de Natanaël. Ils n’étaient pas de rang égal. Ils n’avaient rien à faire ensemble. Il devait considérer le palefrenier comme une nouvelle lubie de la rêveuse qu’elle était, un passe-temps qui aurait tôt fait de mourir dans l’oubli le plus empressé ou, au pire, un interdit que son père se hâterait de lui rappeler. Il avait peut-être raison. Mais pour le moment, ce n’était ni ce qu’elle ressentait, ni ce qu’elle voulait. Elle déglutit, et, l’avant-bras calé contre l’un des tiroirs du secrétaire, elle posa son front dessus. Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres, puis elle tourna la tête vers Clémentin. Son regard vert le détailla silencieusement. Elle avait sans doute déjà franchi trop de limites. Ce départ serait peut-être le moyen de mettre un terme à cette énorme bêtise qu’ils commettaient tous les deux. Sa part la plus raisonnable avait presque envie d’y croire ; pourtant, elle s’entendit prononcer clairement : « Je n’ai pas envie que tu partes. » Elle ferma les paupières. « Je sais que je ne peux pas te retenir ici, alors… » Elle laissa sa phrase en suspens. Ça aurait été tellement plus simple. Ici, il était en sécurité. Son père tolérait sa présence. Il l’avait acceptée dès qu’elle lui avait expliqué sa situation, le palpitant tremblotant à l’idée qu’il pût deviner la nature de ses relations avec le brun. En fait… Ses yeux se rouvrirent, écarquillés. L’adolescente se releva, et en quelques pas, elle fut devant Clémentin. « Pourquoi mon père a-t-il accepté de t’héberger ? » Il avait à peine hésité. À peine posé de questions. Elle avait mis cela sur le compte de la lassitude, de la fatigue, de la crainte, mais désormais, elle réalisait que quelque chose lui échappait. Mille scénarios se dessinèrent dans son esprit. Depuis quand se connaissaient-ils ? Qui était Clémentin, pour lui ? Travaillait-il sous ses ordres ? « Ne me mens pas. »



Message III – 945 mots




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Dorian Lang
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Dorian Lang
Sam 25 Fév 2023, 20:20

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De l'importance d'avoir des drogues efficaces
Ezidor




Rôle:

TW : C'est toujours un vilain bonhomme

Une main sur sa taille, l'autre était occupée à fouiller l'intimité d'Irène. Le mot d'ordre était l'efficacité et le processus pratiqué suffisamment souvent pour qu'il laisse ses pensées dériver en se préparant un chemin. L'apprentissage du plaisir d'une femme lui était inconnu car peu pertinent. Il n'y voyait pas l'intérêt. Ses partenaires étaient généralement endormis et d'autres sujets occupaient son esprit davantage que le jeu du coït auquel tous s'adonnaient dès que possible comme des lapins en rut. Ezidor était plus pragmatique. S'il était soumis aux pulsions de son bas-ventre, il dissociait ces besoins de ses desseins plus profonds. Sa profession n'était pas qu'une mascarade destinée à tromper son monde pour montrer patte blanche. Il n'avait pas menti à Adénaïs lorsqu'ils avaient dansé ensemble. La médecine était une discipline qui lui avait sourit dès son plus jeune âge. Réparer les corps, les ouvrir et les réassembler, voir le miracle opérer quand cela fonctionnait. Sauver le patient était secondaire à côté du sentiment de puissance qu'il retirait de sa pratique. Il y avait quelque chose de divin à savoir que de ses mains, il pouvait décider du sort de ceux qui s'en remettaient à lui. Il voulait cependant aller plus loin que recoudre une coupure faite avec un couteau à beurre, trouver un but plus pur, plus grand que tout ça, inaccessible aux esprits les plus étroits. Il était maître de la vie et de la mort mais à quoi bon s'il devait mourir lui-même demain ? Alors il avait modifié légèrement l'orientation de son compas. Il avait voyagé dans l'espoir d'amasser plus de connaissances, plus vite, dans une course contre ces rides qui s'installaient et ces cheveux qui se clairsemaient sur ses tempes. Les recherches prenaient du temps, les résultats étaient peu concluants malgré les horreurs pratiquées dans d'autres pays. Il s'était familiarisé avec l'ésotérisme, avait dépecé il ignorait combien de cadavres pour fouiller dans leurs intestins grisâtres qui se décomposaient, avait pratiqué sur des prisonniers qu'il endormait avant de fouiller à l'intérieur pour y chercher le secret de la vie éternelle.

Ezidor prêta à peine attention à la blanche alors qu'elle se repositionnait dans son alignement. L'orifice n'était pas important. Se prenant en main, il s'enfonça en elle brusquement et adopta un rythme régulier. Il était davantage intéressé par ce qu'elle faisait subir à sa domestique. Son sexe n'était qu'un réceptacle à l'excitation éprouvée à la voir multiplier d'inventivité pour abuser de la droguée. Elle s'agitait beaucoup, le gênant parfois mais il la remettait alors en place sèchement en immobilisant ses hanches de ses mains. Sa peau était douce et moelleuse quand ses doigts s'y enfonçaient. Il exécrait cette jeunesse exhibée sans pudeur. Son front se plissa alors que ses va-et-vient s'intensifiaient et il s'immobilisa profondément en elle, exhalant un soupir de relâchement. Après un instant de flottement, il se laissa glisser hors d'elle et réajusta ses vêtements en lui jetant une œillade curieuse. Maintenant que ses désirs étaient assouvis, il considérait la blanche avec suspicion. Rien ne semblait la troubler, sinon le mot de Childéric. Avait-elle prévu depuis le début de l'attirer entre ses cuisses ? Ce ne serait pas la première femme à user de lubricité pour arriver à ses fins, la question étant : que voulait-elle de lui ?

En silence, le docteur se rapprocha et assista au dernier souffle de vie s'échappant des lèvres de la domestique. Il dénoua la ceinture et déposa deux doigts sur le cou violacé à la recherche d'une trace infime de pouls. Son teint pâle présageait de la rigidité qui allait s'installer dans son corps. L'horreur de ses derniers instants n'inspirait nul sentiment à Ezidor. Ni empathie, ni satisfaction. Selon lui, une victime qui se débattait était un obstacle qui ralentissait le coït et il n'aimait pas vraiment s'attarder sur la besogne plus que nécessaire. Il leva les yeux sur Irène. « Tu as aimé ? » Il ne parlait pas de sa propre performance. Il était indifférent d'apprendre l'avoir amenée à l'orgasme ou pas. « Si tu veux recommencer, il faudra améliorer tes drogues. Je pourrais t'aider, t'apprendre. En échange, il me sera utile d'avoir une paire de bras à disposition. J'ai divers projets où tu pourrais m'aider. » Sa richesse pouvait aussi se révéler utile. Pensif, il pesait le pour et le contre de ce partenariat. Cette démonstration lui en avait appris beaucoup. Elle serait une assistante bien différente de Childéric. Ses motifs restaient néanmoins nébuleux. Il ne se satisferait pas de sa folie comme explication. Il repoussa la tête de Martine pour s'asseoir à demi sur le bureau. Une idée se dessinait dans son esprit. « Si tu veux que nous continuions ensemble et que je t'apprenne ce que je sais, il va falloir procéder à quelques ajustements pénibles, mais nécessaires. » Habiter chez une jouvencelle non mariée choquerait, or il n'aimait pas attirer l'attention. Un plan prenait forme, en filigrane de sa proposition. Il serait facile de prétendre avoir pris Irène sous son aile pour tenter de la faire revenir à la raison. Il dirait ensuite s'être pris d'affection pour elle. Elle n'avait encore rien pris, peut-être venait-il de l'engrosser, une nouvelle raison si besoin de lui mettre la bague au doigt. Ensuite, il jouirait de sa demeure, de sa richesse et mènerait tranquillement ses expériences sans être inquiété. Elle était la couverture parfaite. « Tu n'es pas fiancée ? » Il y avait longtemps qu'il n'avait pas planifié d'assassinat.

Message III | 969 mots

Un tonnerre d'applaudissements pour la première relation consentie d'Ezidor. *cache Martine sous le tapis*


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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Adriæn Kælaria
Sam 25 Fév 2023, 22:04

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Image par Kelogsloops
Les Portes - Chapitre V



Rôle:

Lambert serra les dents lorsque Garance appuya sur la mort de Montarville. Il savait. Par les Dieux, il le savait. Comme il savait que Coline était une enfant capricieuse, qu’elle manipulait autrui et n’avait pas la prestance nécessaire, actuellement, pour être Reine. Pourtant, il voulait croire que le jugement de son ami décédé était bon. Coline était encore jeune mais si elle était correctement guidée, alors elle pourrait devenir une grande Souveraine. Il n’avait pas le droit d’en douter. Il plissa les yeux au « pourquoi pas » de Garance. Elle le prenait vraiment pour un idiot. C’était un « pourquoi pas » qui signifiait « jamais ». Il expira, en essayant de ne pas lui laisser le plaisir de constater l’état dans lequel elle le mettait. Ils auraient pu coopérer, aller dans le même sens. Il l’aurait souhaité, vraiment. Il aurait aimé pouvoir lui faire confiance comme il l’avait fait jadis, pouvoir lui tourner le dos sans avoir à surveiller ses arrières. Néanmoins, il lui apparaissait clairement que sitôt qu’elle n’aurait plus besoin de son soutien, elle se détournerait de lui ou, pire, ferait en sorte de le faire taire d’une manière ou d’une autre. « Bien sûr. Je te connais bien. » murmura-t-il, d’une voix qu’il voulut calme. Intérieurement, une vague de colère faisait battre son cœur. Elle cherchait encore à le manipuler, tout comme elle avait pu le faire par le passé. Instinctivement, il le sentait. Elle ne l’aimait pas. Elle ne l’aimait plus. Et il doutait qu’elle l’eût un jour aimé, autrement que comme un outil, un fairevaloir ou un tremplin qui lui permettrait d’atteindre ses objectifs. Cependant, il n’était pas comme Childéric, à se faire avoir par de belles paroles et par des perspectives de grandeur ou de position. Il n’était plus tout jeune. Il avait fait une grande partie de son chemin et, s’il tenait encore debout, c’était surtout parce qu’il devait venger la mémoire de Montarville et faire en sorte que les dernières volontés du Roi fussent respectées. S’il tenait encore debout, c’était pour sa fille, pour qu’elle pût avoir un avenir radieux avant qu’il ne s’écartât de toute la scène politique. Il voulait prendre sa retraite. Au fond de lui, tout au fond de lui, malgré le sursaut de ces derniers jours, malgré la douleur des courbatures des muscles qu’il avait fait renaître, il n’aspirait qu’à une paix durable qui lui permettrait de déposer les armes de la stratégie et des conseils. Alors qu’elle se permît de lui proposer un poste à ses côtés avait quelque chose de risible. Ne comprenait-elle donc pas qu’à un moment, elle devait simplement s’arrêter ? Arrêter d’espérer devenir Reine ? Arrêter de le prendre pour une poire ? Il laissa un silence grave s’étirer et plaça finalement une main sur son cœur. « Je serais honoré de servir le Royaume à tes côtés. » mentit-il.

Lorsqu’elle évoqua Madeline, il se tendit légèrement. Il se sentait étrange. « Peut-être. » admit-il. Sa femme et lui s’étaient disputés violemment ces derniers temps, au point qu’il était à présent sûr de ne plus l’aimer. Il s’inquiétait pour elle mais ressentait de la rancœur envers elle et le comportement qui avait été le sien. Il ne l’avait pas comprise. Il comprenait bien mieux Garance. « Que cherches-tu à dire ? » lui demanda-t-il. Peut-être qu’il pourrait aller sur ce chemin, s’y diriger lentement mais surement. Elle cherchait à le manipuler mais il pouvait faire pareil. Ce n’était pas lui. Ce n’était pas ce qu’il aimait faire. Pourtant, il ne pourrait pas gagner en étant honnête. Ça ne marcherait pas face à elle, parce qu’en déposant les armes à ses pieds, elle s’en servirait pour l’abattre ; mentalement ou physiquement.

Il leva les yeux vers elle lorsqu’elle parla de son fils. « Quoi ? » laissa-t-il échapper, surpris. Il ne lui connaissait personne mais… elle avait des amants. C’était une certitude. Quant à ce fils, il n’y avait que deux possibilités… soit elle mentait pour une raison qu’il ne comprenait pas, pour le déstabiliser peut-être, soit elle disait la vérité. Il n’avait jamais entendu parler du garçon. Jamais. Si Montarville en avait eu connaissance, il lui aurait confié le secret ; il en était convaincu. Garance avait donc dû dissimuler l’enfant, parce que le père était parti, qu’il était marié ou parce qu’il était de trop basse extraction. « Je ne savais pas… » murmura-t-il, à mille lieux de s’interroger sur leur couple. C’était trop loin pour lui. Lorsqu’elle parlait d’un fils, il s’imaginait un enfant de moins d’une dizaine d’années, un petit garçon qui ressemblait à sa mère. Ses doigts se serrèrent légèrement contre ses paumes et il se décida. « Garance… Je vais divorcer. Madeline et moi ne nous aimons plus et… Je ne sais pas où elle se trouve mais une fois que les choses rentreront dans l’ordre, je divorcerai. » Il la fixa. Il voulait que le bleu de ses yeux reflétât la sincérité. Il ne mentait jamais mais il savait le faire. « Si tu as un fils, il a besoin d’un père. Et tu n’es pas mariée, je le sais. Pour le bien du Royaume et pour sa stabilité, si nous réussissons à reprendre Lieugro, je pense qu’unir nos deux familles serait une bonne chose. » Il lui prit la main. « Nous pourrons prendre Coline en charge, le temps qu’elle grandisse… Et si nous ne la jugeons pas apte alors ton fils pourra hériter. » Il se rappelait de la façon dont il la regardait jadis, avec toute la tendresse du monde. S’en souvenir et recommencer n’était pas si dur. Il déglutit et se détourna. « Je crois que l’adversité me fait reconsidérer certaines choses. Peut-être que… Je ne sais pas. Peut-être que tu as raison depuis longtemps et que je n’ai pas voulu voir que le chagrin de Montarville le rendait inapte. Je voulais vraiment qu’il redevienne celui qu’il avait été jadis… J’ai peut-être été trop dur avec toi, par vengeance pour la fin de notre histoire… »

997 mots



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Sam 25 Fév 2023, 22:37




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Lana


Rôle :


Elle l’avait voulu. Elle avait œuvré pour que Gustave reconnût Elzibert. Pourtant, quand le de Tuorp annonça sa décision de signer les papiers d’adoption le soir-même, son cœur s’emballa. Ce n’était pas seulement dû aux possibilités qui s’offraient enfin à eux, à la perspective de la liberté qu’on leur tendait ; c’était plus insidieux, c’était du doute, de l’appréhension. Elle avait perdu son père, Matthias. Elle et Déodatus, il les avait éduqués, aimés, choyés, et il en aurait sans doute fait de même avec Elzibert ; mais il avait disparu du jour au lendemain pour ne laisser derrière lui qu’un vide béant. Yvonelle savait combien sa mère l’avait admiré – et il avait laissé cette image dans nombre d’esprits. Mais Gustave… Elle n’était pas certaine qu’il pût être pris pour modèle en tant que père. Malgré son âge, il restait bel homme ; son physique provoquait davantage l’émoi que l’indifférence. C’était indéniable. Pouvait-il être, dans d’autres domaines, une personne inspirante comme l’avait été Matthias ? Son regard fila vers Hermilius et, à ses côtés, la prostituée qu’il avait ramenée pour son fils. L’odeur caractéristique du sexe flottait encore dans l’air. Elle rougit violemment et baissa les yeux. Tout le royaume savait qu’il trompait sa femme sans relâche. Elzibert en était la preuve vivante. Prendrait-il exemple sur lui ? Son palpitant se serra. Elle avait eu Natanaël, mais c’était différent. C’était lui qu’elle trompait, et sa relation avec le brun n’avait rien d’officiel. Elle inspira. Elle se faisait des idées. Il l’aimait, il l’aimait plus que tout.

Elle prit l’une de ses mains dans les siennes et la serra doucement, avant de la lâcher. Parler à leur mère, dans son état, paraissait compliqué. Yvonelle avait conscience que la nouvelle ne ravirait pas Adénaïs, et néanmoins, elle était bien déterminée à mener ce projet jusqu’au bout. Elle aimait Elzibert et cet amour ne souffrirait d’aucune barrière, quelle qu’elle fût. Un espoir sincère l’étreignait : pourvu que sa mère acceptât la situation et continuât à les aimer comme elle l’avait toujours fait. Elle ne voulait pas devoir la quitter. Les mots d’Elzibert interrompirent ses pensées. La blanche leva les yeux vers lui, choquée. Elle avait bien compris que quelque chose clochait entre Adénaïs et lui, mais de là à vouloir l’abandonner pour vivre sous le toit d’un inconnu ? Sans eux, elle n’aurait plus personne. La jeune fille secoua la tête, les sourcils froncés et les lèvres entrouvertes. Si elle n’avait pas été si fatiguée, si amorphe, elle aurait sans doute déversé un flot de protestations ; mais seul le souffle du silence gratta ses cordes vocales, et les signes de son mécontentement s’évanouirent dans la sidération la plus lisse.

L’intervention du domestique leur permit de s’écarter. La blanche scruta le regard de son promis, d’abord sans pouvoir rien articuler. « Je sais. » finit-elle par chuchoter, en baissant les yeux. Il allait falloir choisir. Partir ou rester – et avec qui. Elle comprit que l’argent de Gustave l’attirait. Elle ne pouvait pas s’y prétendre indifférente non plus. Depuis la mort de leur père, leur niveau de vie avait drastiquement baissé ; l’étalage de richesses qu’elle avait vu chez les De Tuorp lui avait rappelé les plaisirs d’une époque révolue. Mais leur mère… Yvonelle déglutit et détourna le regard. « Non, aucune. » Elle inspira. « J’aimerais bien aller les voir, mais avec cette tempête… » Elle déglutit. « Je me demande ce qu’ils vont faire, eux. » Son pouce caressa distraitement le dos de la main du brun. Elle jeta un coup d’œil vers Gustave, avant de reporter son attention sur son frère. « Je n’ai pas envie d’abandonner mère. » souffla-t-elle, tout bas. « Si on vient vivre ici, elle sera toute seule. Elle n’aura plus personne. » Sa tête bougea tout doucement de gauche à droite. Quelques mèches blanches glissèrent devant ses épaules. « Et je n’ai pas envie de vivre avec des inconnus. » Son regard fila sur le côté, avant de revenir sur lui. « J’ai peur que… » La phrase resta coincée dans sa gorge. Elle s’humecta les lèvres. « Je ne suis pas sûre qu’on serait très bien, ici. Peut-être que… Peut-être qu’on pourrait rester avec mère et travailler un peu, pour l’aider et mettre de côté pour s’établir ? Ce serait juste temporaire. » Ils étaient d’extraction noble, et il n’était pas question de trimer toute leur vie. « Je pourrais donner des cours de musique, et toi… » Elle ne termina pas. Elle pensait aux livres, à tous ces livres auxquels il ne voulait plus penser, et qu’il avait pourtant tant aimés – qu’il aimait sans doute encore. « On pourrait peut-être même demander un peu d’argent à ton père. Une pension pour toutes les années qu’il n’a pas passées avec toi… » Ses iris voguèrent jusqu’à la lettre que tenait Gustave. Il avait visiblement de quoi s’occuper. Quant à Hermilius et à la prostituée, elle n’osait plus regarder dans leur direction. « On pourrait aller dans ma chambre, maintenant, non ? »



Message III – 836 mots


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Adriæn Kælaria
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Dim 26 Fév 2023, 00:07

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Les Portes - Chapitre V


Musique
Ca va mieux mais bon, la bridage des bonnes mœurs n'approuve toujours pas !

Rôle:

Hemilius grimaça. Le fait que Gustave voulût en parler avec Éléontine ne lui plaisait pas. Néanmoins, il comprenait que le mari fût encore entiché de son épouse. C’était dommage pour lui. Il le regretterait probablement mais il se voyait mal, en l’état actuel des choses, tenter de lui faire comprendre quoi que ce fût. Il était au courant de ses infidélités et de ses mensonges. Quelque part, il devait être masochiste. Et puis… restait qu’il avait payé plusieurs personnes au cours de son existence pour s’en prendre à Gustave. L’homme efféminé, pour qu’il se trompât et se retrouvât à la dernière minute face à un service trois pièces. Cette histoire tenait plus de la mauvaise blague. Néanmoins, il y avait eu des instants où sa jalousie avait frôlé l’indécence. Il avait pensé le faire tuer et avait contacté Ezidor dans cet objectif. Il ne regrettait pas mais voyait simplement les choses différemment aujourd’hui. L’amour aveugle qu’il avait porté à sa cousine l’avait fait se rouler dans la fange. Aussi, peut-être que malgré sa violence nouvelle envers son épouse, Gustave était toujours attaché par les menottes d’un amour qui finirait par l'assassiner. Le brun y pensa, tout en regardant son interlocuteur s’avancer. Il avait envie qu’il jouât avec lui, qu’ils se découvrissent une nouvelle intimité. Néanmoins, pour ça, il devait prendre cette pute. Partager une femme, ensemble, tisserait entre eux de nouveaux liens. Il s’imaginait bien séduire en compagnie de Gustave. Il pourrait récupérer les femmes abandonnées et les tirer dans son lit. Il laisserait la gloire et le soleil au mari d’Éléontine. Il agirait dans l’ombre.

« Sauvé par le loup. » souffla-t-il, en direction du chef de famille, avec une pointe d’espièglerie dans le regard. Il parlait du fait qu’ainsi, il n’aurait pas à baisser son pantalon devant lui. Il aurait bien aimé, parce qu’imaginer la prostituée subir les assauts de Gustave lui plaisait bien. Et puis, la femme ainsi positionnée sur le bureau, il aurait pu sans problème contourner le meuble pour s’offrir à sa bouche. Ça aurait été magique et nouveau pour lui. Dommage.

Hermilius croisa les bras sur son torse, en faisant signe à la catin de se rhabiller lorsqu’il vit qu’Elzibert n’était pas tout seul. Il vit le regard du garçon et ça le fit sourire. Peut-être pourrait-il toucher deux mots à Gustave ensuite, afin de le convaincre qu’offrir les services de quelques professionnelles à son fils lui ferait peut-être du bien. Un homme expérimenté était plus à-même de satisfaire sa future épouse. C’était là le discours qu’Éléontine et lui avaient longtemps tenu aux jeunes gens. Elle s'occupait des puceaux et lui s’occupait des vierges, en leur assurant que leurs écarts ne se verraient pas le moins du monde et que, au fond, ce que les hommes désiraient était une épouse coquine, avide de sexe et déjà pleinement formée. Il leur promettait qu’ainsi, lors de la nuit de noce, elles s’attireraient l’amour et les faveurs de leur mari à jamais. Ce n’était pas tout à fait faux pour certains spécimens. Il sortit de ses pensées pour écouter l’échange et les volontés des plus jeunes. Il capta le regard d’Yvonelle. Oh elle n’avait pas l’air si heureuse que ça de la nouvelle admiration d’Elzibert pour son père. Il eut une idée. L’adolescent semblant aveugle, il pourrait profiter de la situation.

Lorsque la domestique entra, il la regarda, surpris. Il prit le mot des mains de Gustave et le déchiffra comme il put. « Hum… Par ce temps, il me semble que sortir serait une mauvaise idée. Je te propose d’attendre demain et de prendre la décision à ce moment-là. Profitons de la soirée pour célébrer l’adoption à venir et le futur mariage de ton fils et d’Yvonelle. » Il tapota l’épaule de Gustave et envoya une œillade vers la prostituée avant de se tourner vers la jeune fille. « J’aimerais vous parler, c’est au sujet des fiançailles. » dit-il, en souriant à la concernée, avant de regarder Elzibert. « Je voudrais vous faire une surprise alors cette conversation doit être privée. »

Seul avec la blanche, il la guida vers un petit salon. Il ferma la porte derrière lui. « J’ai cru comprendre, en vous observant, que les liens nouveaux entre Elzibert et Gustave ne vous plaisaient pas. Malheureusement, vu votre situation et les temps plus que troublés que connait le Royaume, il sera difficile d’en faire abstraction… sauf si… quelqu’un vous fournissait l’argent nécessaire à votre indépendance. » Il lui sourit. Normalement, si elle n’était pas trop stupide, elle devait avoir compris où il voulait en venir. Il pouvait lui prêter, à condition qu’elle fît quelques concessions en sa faveur. Il estima ne pas avoir besoin de formuler. Il voulait les aider mais rien ne s’obtenait gratuitement. Si elle ne comprenait pas, il se ferait peut-être plus explicite.

769 mots



| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 5 4p2e
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Min Shào
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Min Shào
Dim 26 Fév 2023, 12:35


Les Portes - Chapitre V


Rôle:

En entrant dans le salon, mon expression trahit un choc quand je compris que Childéric était nu. Malgré mon année passée au service des De Lieugro, je n'y avais jamais été exposée. Seuls les garçons habillaient Montarville et Placide. De plus, les départements des domestiques étaient entièrement séparés, même si beaucoup trouvaient le moyen de se glisser dans le lit des hommes. Heureusement, j'étais encore dissimulée par l'obscurité. « Je vous remercie de votre sollicitude. C'est très noble de votre part », dis-je d'une voix la plus neutre possible en m'approchant de lui.

« Vous avez raison. Sire D'Uobmab m'a reconnue. Au Bal, je... je devais protéger la Princesse Adolestine. Mais j'étais également occupée par Sire de Xyno et elle s'est enfuie...  » Ce n'était, techniquement, pas faux. J'omettais simplement quelques détails, dont le fait d'avoir facilité moi-même sa fuite. Je m'approchai de lui et m'affairai à étaler ma serviette sur le dossier d'une autre chaise. Mon regard papillonna sur un membre que je n'avais jamais vu avant. *Alors c'est ça, ce dont les domestiques font tout un plat ? ... c'est flasque et moche*, songeai-je distraitement. Je tentais de garder une expression neutre, espérant que mes joues ne me trahiraient pas. « J'ignore si elle a fini dans les griffes des enfants de Judas... » Enfin, je plongeai mes iris dans les siens, l'air inquisiteur. Adolestine était la seule personne à connaître mon secret avec Ernelle. Et maintenant, les deux étaient perdues dans la nature. Ma couverture était fragilisée.

« Très bien, je dormirai ici. Je ne vous dérangerai pas », répondis-je en désignant le tapis près de l'âtre. Son corps bougeait alors qu'il parlait, me déconcentrant. J'étais sensible aux muscles saillants de son torse, je ne pouvais le nier. Si mon visage trahissait ma gêne, peut-être penserait-il que j'étais simplement émoustillée. Je me souvenais encore des domestiques qui passaient des soirées à parler de son postérieur, ou de ces moments où elles l'avaient aperçu torse-nu en l'épiant. Nul doute qu'il avait déjà eu affaire à des roturières qui avaient tenté de le séduire, d'une façon ou d'une autre. J'espérais ne pas avoir à jouer sur ce terrain.

Childéric me permis enfin de trouver un prétexte pour m'en éloigner. Ce n'était pas trop tôt. « Tout de suite, Messire. » Je rassemblai des légumes et empoignai un couteau pour les éplucher. Childéric n'était pas idiot. Pour avoir servi les De Lieugro aussi longtemps, il fallait être plus qu'une montagne de muscles. J'étais obligée de lui avouer la vérité. Du moins, une partie. « En ces temps troubles, je prends mes précautions. De plus, je voulais... préserver l'intimité de votre sœur. Pardonnez-moi, Messire. C'est très clair. » Je me demandai à qui faisait-il référence en mentionnant la famille royale. Allait-il servir les D'Uobmab pour se racheter ? Je l'imaginais mal changer de camp comme de chemise.

Je tranchai les légumes, le couteau s'abattant violemment sur le bois. Mes mains délicates s'étaient transformées au cours de mon année de service. Ma peau s'était enhardie. Mes ongles ne survivaient pas aux journées de labeur. J'avais changé, mais je gardais d'anciens réflexes de la Cour. J'inspirai un grand coup, préparée à mentir. « J'ai servi Dame Ernelle au cours de l'un de ses voyages, il y a longtemps. » Je serrai le manche du couteau et l'abattit sur le bois. Ma tâche m'aidait à me concentrer, à maîtriser parfaitement les inflexions de ma voix pour être crédible. « Nous nous sommes revues un peu avant le Bal... »

Je m'obligeai à me tourner vers lui et à le regarder droit dans les yeux. Ses yeux méfiants luisaient devant l'âtre. « Elle m'a offert une robe et nous avons dansé ensemble. Nous sommes... intimes. Autant qu'une domestique et une noble puissent l'être. » Mon cœur se serra et je baissai les yeux. Je n'avais pas besoin de cacher mon émotion. « J'attendais son retour ici. Le temps qu'elle puisse m'introduire au service de votre famille. » Je me tournai et versai de l'eau dans une marmite, puis y ajoutai les légumes coupés en dés et de la viande séchée. J'allai l'introduire dans les flammes, un torchon humide entre les mains. Le pantalon d'Ernelle glissait sur mes hanches, trop large pour moi. Je me relevai et tirai le tissu pour le nouer contre ma taille. « Elle voulait juste me protéger. » Je m'aventurais sur une pente glissante, mais j'étais certaine de choisir le moindre mal. Childéric me semblait droit et loyal. Néanmoins, il était en mauvaise posture depuis le fiasco du Bal, j'en étais parfaitement consciente. Les hommes étaient capables du pire pour payer le prix de la rédemption.

Je sortis une bouteille de vin et la montrai à Childéric. « Je peux aller chercher de l'eau de pluie si le vin ne vous sied pas », lui suggérai-je. Il n'y avait pas d'eau potable dans la dépendance, mais ce n'était pas ce qui manquait dehors. J'allai servir le ragoût et réfléchis à la suite en même temps. Je posai son assiette sur l'établi près de sa chaise et poursuivis, me retournant vers lui, les mains solidement appuyées contre mon pantalon : « Je ne vous ferai pas l'affront de vous demander quels sont vos projets. » Je lui fis signe qu'il pouvait commencer son souper. Je mangerais plus tard, comme il était d'usage chez les domestiques. Je lui tournai le dos et étudiai le linge sur la chaise : « Vos vêtements me paraissent secs. » Je voulus retourner prestement vers la cuisine de fortune dans le coin de la pièce, pour m'épargner la vue de sa virilité, mais je me retins et inspirai un grand coup.

« Si vous me l'autorisez, je pourrais servir votre famille le temps que Dame Ernelle soit localisée. Vous, votre sœur ou votre neveu. En son absence, ma promesse vaut pour ceux qui lui sont chers... » Je serrai mon pantalon pour ne pas trembler. Sa réponse pouvait changer mon destin. En m'enfuyant, c'était le risque que j'avais accepté de prendre. Ma vie était tributaire de la bonne volonté des puissants. Je frissonnai en repensant à mon fiancé. C'était toujours mieux que de vivre dans la servitude d'un fou et de porter sa progéniture. « J'espère de tout cœur que vous la retrouverez. » Sans Ernelle, j'étais en danger où que je sois. Je n'avais plus de famille pour me protéger. Sans elle, je n'avais plus personne.

Mots: +1100
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Ikar Pendragon
Dim 26 Fév 2023, 14:46



| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 5 Js9b

Les Portes V


Rôle :

« Vous n’êtes pas obligée… »

Je l’avais dit doucement, en constatant qu’elle me prêtait bien trop d’égards. J’y étais habitué mais je n’avais jamais aimé ça. C’était aussi la raison pour laquelle j’aimais la nature. Les animaux et les plantes se fichaient pertinemment du statut des humains. Ils respectaient même parfois bien plus les paysans. Ceux-ci avaient une connaissance de la faune et de la flore que je leur enviais. Il m’était arrivé de me déguiser pour pouvoir profiter des conseils d’un homme ou d’une femme des champs ou des forêts. Au creux de la nature, tout était plus beau, comme lorsque Ludoric était avec moi. En discuter avec la jeune femme me fit légèrement oublier le reste. Il n’y avait qu’une personne que je n’oubliais pas. Le roux me manquait.

« Je vous écoute. »

Elle me rendait anxieux. Quelque chose de grave s’était-il produit en plus du reste ?

« Je ne crois pas que je pourrais vous en vouloir… »

Je n’en étais pas sûr. Si elle m’avouait avoir été mêlée directement ou indirectement dans l’assassinat de mon père, peut-être lui en voudrais-je. Néanmoins, Clémentine me paraissait être une bonne personne. Nous ne nous connaissions pas beaucoup mais j’avais entendu beaucoup de bien sur elle et le peu de fois où nous nous étions parlés s’étaient bien passées. Quelqu’un qui aime la nature ne peut pas être un tyran.

Je me mis donc à l’écouter, en intervenant peu. Certaines choses n’entraient pas dans mes attributions. Quelque part, je préférais laisser les adultes décider sur ce genre de point. Mon cœur balançait entre mon devoir et mon amour. Les deux me paraissaient non conciliables.

« À moi ? »

Je ne la suivais pas. Peu de nobles me portaient un réel crédit. Qu’elle puise me soutenir me paraissait étrange. Gentil mais étrange, inhabituel plutôt. Elle était étrange. Pourquoi s’affublait-elle à l’avance de tous ces maux et qualificatifs ? Elle n’avait jusqu’ici rien dit de criminel. Je compris néanmoins lorsqu’elle avoua m’aimer. Mon corps entier s’immobilisa. Personne ne me l’avait encore dit, hormis Ludoric. L’effet n’avait cependant pas été le même. Je fus si surpris que je ne sus pas quoi dire. Elle enchaina, ce qui me permit de ne pas bredouiller je ne sais quoi.

Ses vœux me surprirent. Comment savait-elle qu’elle m’aimait ? Nous nous connaissions à peine. Pourtant, je savais que l’amour avait besoin de peu. Comment pouvait-elle m’aimer et me souhaiter tout le bonheur du monde avec quelqu’un d’autre ? J’en fus ému. C’était terrible. M’imaginer à sa place me donna envie de pleurer. Il me suffisait d’envisager que je puisse dire ça à Ludoric pour comprendre la douleur qui pouvait être la sienne actuellement. Je ne pouvais pas lui rendre son amour et je ne pourrais pas non plus le faire cesser. J’étais impuissant face à ses sentiments et à la peine qu’ils avaient dû lui infliger. Je n’avais rien pour sécher ses larmes.

Quand elle parla de Garance, ma tristesse fut remplacée par de l’incompréhension. Je ne l’avais jamais aimée mais de là à croire qu’elle pourrait tuer quelqu’un… Pourtant, Clémentine m’avait l’air honnête. Elle n’était pas le genre de personne à agir avec des arrières pensées et à proférer des accusations mensongères. Dans mon ventre, un malaise grandit. J’envisageai même que ma tante aurait pu aider Judas à assassiner mon père. Certaines rumeurs disaient qu’elle voulait le trône depuis longtemps.

J’allais prendre la parole mais le majordome ne m’en laissa pas le temps.

« Adolestine ? Dîtes-lui que nous arrivons. »

Mon cœur s’était mis à battre plus vite lorsqu’il avait prononcé son nom. Néanmoins, je ne voulais pas laisser Clémentine comme ça. Je me levai et m’approchai d’elle. Ma main vint chercher la sienne.

« Je vous remercie pour m’avoir confié tout ça. Je me doute que ça n’a pas dû être évident pour vous et j’espère que vous trouverez le bonheur avec un homme qui vous méritera. »

Je lui souris timidement.

« Je… Je m’en veux de vous demander ça mais pourriez-vous me rendre un nouveau service ? »

J’enchaînai.

« Je vais aller chercher Ludoric. Je sais que ma sœur est en bas… Je pense qu’elle a bien plus de valeur que moi. Elle ferait une Souveraine exceptionnelle. Moi je… je ne pense qu’à lui. Je vais donc y aller, maintenant. »

Je me fichais que le vent se déchaîne, que la foudre s’abatte ou que la pluie déferle. Je voulais le revoir, même si ça supposait risquer de me prendre un tronc d’arbre sur la tête.

« J’aimerais que vous me couvriez au maximum auprès des adultes. Dîtes que… je suis malade, je ne sais pas. Et, s’il vous plaît, informez ma sœur sur ce que vous m’avez dit. Elle saura quoi faire. Dîtes lui aussi que je l’aime et que je reviendrai dès que j’aurai trouvé Ludoric. »

Mes doigts se resserrèrent sur sa main avant que je ne la lâche.

« S’il vous plaît. »

**

Je passai par l’arrière de la maison après avoir enfilé une cape. La pluie ne tarda pas à s’infiltrer dans mes vêtements. Ce n’était pas grave. Il n’y avait que lui qui comptait. Si je longeais des zones peu découvertes, je pourrais avancer plus vite. Le vent faisait voleter ma cape dangereusement. Il devait encore être chez son père. Je me l'imaginai, afin de me donner du courage. Je l'aimais tellement fort que la tempête ne me fit plus peur. Si c'était pour lui, alors je braverais tout.

886 mots

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Dim 26 Fév 2023, 15:53


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Les portes - Chapitre V
Stanislav

Rôle - Alembert De Lieugro:
Alembert essuya le filet de sueur perlant sur sa tempe. « Prenons quelques minutes de pause. » déclara le professeur d'escrime, abaissant sa lame et reprenant une posture plus naturelle. Le fils de Garance, lui, maintint sa position, prenant la proposition pour un aveux de sa faiblesse. Il ne pouvait tolérer un tel affront. « Je ne suis pas fatigué. » protesta-t-il, s'approchant de sa cible d'un léger pas menaçant. L'adulte esquissa un rictus amusé devant la fureur qu'il perçut dans le regard de son disciple. « Peut-être, mais j'ai tout de même besoin d'une pause. Allez donc boire un verre d'eau. » Le pichet avait été vidé durant leur séance d'entraînement. Le brun fit claquer sa langue contre son palais, agacé. « Ne peut-on pas demander à un domestique de s'en occuper ? Nous devons continuer à - » « Chaque chose en son temps, mon brave Alembert. » L'interpelé fronça les sourcils. Il détestait la légèreté avec laquelle cet homme prononçait son prénom, comme si aucun respect ne lui était dû. « Votre statut ne vous exempt pas de devoir. Votre mère ne nous emploie pas pour faire de vous un empoté. Il y a des choses simples qu'il s'agit de faire soi-même : nous ne voulons pas faire de vous quelqu'un d'aussi oisif que feu votre oncle. Aller chercher de l'eau en cuisine en fait partie. Disons qu'il s'agit de votre leçon du jour. » Quel crétin, pesta intérieurement l'élève en soupirant. Pourtant, il se redressa et déposa son arme, s'emparant à la place de la cruche. D'un pas vif, il se dirigea vers les cuisines. Plus vite il s'acquitterait de sa besogne, plus vite il pourrait reprendre son apprentissage. L'escrime était une discipline cruciale. Il devait parfaire cet art, devenir un combattant hors paire. De cette façon, il pourrait libérer la prisonnière de Judas... Mais surtout, il désirait délivrer Marie-Jane des brigands qui l'avaient enlevé. Malgré les années passées, il n'avait jamais oublié la femme de ses rêves - celle qui avait donné naissance à tant de ses poupées.

« ... » Alembert venait de s'arrêter devant la haute fenêtre du couloir. La baie vitrée donnait vue sur la demeure voisine. Mais ce n'était pas l'imposante architecture qui attira l'attention du Lieugro. Non : c'était la silhouette qu'il cru discerner dehors, à travers la pluie, qui le déstabilisa. Ou plutôt, ce que l'homme avait jeté. Pendant un court instant, il avait cru voir une tête. L'idée était si dérangeante -plus encore que la nudité du voisin, passée au second plan face à cette vue - qu'un rire silencieux mais empli de nervosité secoua les épaules de l'adolescent. Puis sa raison barra cette possibilité de son esprit. Malgré toutes les mises en garde, c'était trop horrible pour que le garçon put y croire réellement. Non, ça n'avait sans doute été qu'un sac, ou une balle, ou quelque chose d'autre. Garance avait voulut faire de lui un homme fort, mais plongé dans sa bulle, la réalité lui était parfois inconnue... Le brun se mordit les lèvres. Il ne pouvait être sûr de rien, avec cette pluie diluvienne. Et puis surtout, une tête, quelle drôle d'idée... Qui se baladerait avec ça dans la main ? Un tyran sanguinaire. Pris d'un doute, le garçon tourna les talons.

Le futur roi se savait déraisonnable. S'il rapportait de nouveau cette histoire sur le tapis, ses enseignants se montreraient sans doute plus sévère avec lui... Mais en même temps, il ne pouvait taire ce mauvais sentiment qui lui serrait les entrailles. Il retourna dans sa chambre et s'approcha de son bureau, y cherchant la missive qu'il avait abandonné là quelques jours plus tôt. Il l'attrapa, la déplia et la relut. Oui. Il n'y avait pas de doute, n'est ce pas ? Les éléments se rassemblaient peu à peu dans l'esprit fertile du neveux du roi. Des conclusions hâtives s'y formaient également, des théories hallucinantes peut-être - mais ne lui avait-on pas toujours dit qu'avec le monarque d'Uobmab, il fallait se tenir prêt à tout, et surtout au pire ? Décidé, l'adolescent retourna à la salle qu'il avait quitté précédemment. « Nous devons retourner chez le roi Judas. » déclara-t-il avant de tendre la lettre, ne laissant pas le temps à son précepteur de prendre la parole.. « Il en va de la survie de la princesse Coline. » insista-t-il avec détermination.
764 mots.



Merci Kyky  nastae
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Min Shào
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Min Shào
Dim 26 Fév 2023, 16:37


Les Portes - V

TW : Projets machiavéliques

Sans surprise, sa sœur s'évertua à s'élever contre ses idées. Avec le temps, il avait fini par déduire qu'elle faisait cela pour le provoquer. Depuis, il avait cessé de l'écouter. C'était devenu une question de principe. Ainsi, il campa sur ses positions : après la tempête, il se rendrait chez les De Tuorp. Ensuite, il donnerait à Eléontine ce qu'il n'avait pu lui prodiguer la première fois. Enfin, il étendrait un peu plus son influence.

Gustave et Hermilius ne lui semblaient pas parfaits pour assumer des rôles d'importance majeure à la Cour, mais rien ne l'empêchait de les évincer plus tard s'ils se révélaient incompétents. Même lui savait pertinemment qu'il ne pourrait faire la fine bouche le temps d'asseoir son pouvoir. Merlin ne tiqua même pas quand Zébella lui révéla la proposition de son père. Ce n'était pas illogique. Et de toute façon, il savait qu'à choisir entre lui et son père, elle le choisirait lui. D'abord car elle pensait, à tort, le contrôler plus facilement.

« Continue à rire. Mais sans mariage, tu n'es rien, ma chère sœur. Ce que j'ai entre les jambes, comme tu dis, me donnera toujours plus de pouvoir que les efforts vains d'une femelle comme toi. » Merlin se tourna vers elle et la toisa de toute sa hauteur. « Tes muscles n'y changeront rien. Tu devrais t'y faire et profiter du peu de jeunesse qui te reste avant de devenir une vieille peau sans valeur. » Le pouvoir échapperait toujours à Zébella, sauf si elle se mariait à lui. Comment ne pouvait-elle pas en être consciente ? Les choses étaient bien faites.

Leur entretien fut écourté. Sa sœur s'en alla soudainement, comme une furie. Sa domestique la suivit, ne lui laissant pas l'opportunité de connaître l'émetteur de la maudite lettre. Le Roi s'enquit de ses ordres auprès d'une domestique et comprit qu'elle allait quitter le château. Merlin se hâta de trouver son majordome et convoqua l'un de ses espions. « Suis ma sœur et rapporte-moi tous ses gestes. Maintenant », ajouta-t-il, coupant court à toute contestation. Il enverrait tous ses soldats à la mort, s'il le fallait. Zébella lui cachait encore des choses et ce ne serait pas impuni. *Cela m'y fait penser...* Merlin se rendit dans les appartements des domestiques et alla y chercher la plus jeune et influençable du lot. Il allait la charger de découvrir où Zébella cachait ses couteaux.

Leur mariage était enfin à l'horizon, mais les préparatifs allaient prendre du temps. Il était plus sûr pour lui de mettre toutes ses chances de son côté et engendrer sa descendance avant. Zébella était forte, mais Merlin savait contourner sa vigilance. Maintenant, il savait comment faire. Si Déodatus avait su la violer, ça ne devait pas être si compliqué. Il suffisait qu'elle soit immobilisée un court instant. « Ah, mon cher Déo, si tu pouvais me voir... » souffla-t-il, songeur. « Tu serais fier de me voir suivre ton exemple. » Il ne pouvait orchestrer un piège où il la droguerait ; un satané domestique vendrait la mèche. Non, Merlin allait opérer avec les rares qui avaient sa confiance. Ils la tiendraient en place pendant qu'il l'obligerait à son devoir marital. Il avait assez attendu.

Pendant ce temps, Merlin alla s'assurer que tous les préparatifs étaient en ordre pour accueillir la Cour d'Uobmab dans quelques jours. Il convoqua le majordome  une nouvelle fois et l'aida à ajuster ses plans. Tout devait être parfait. Convaincre leur père de leur légitimité était une chose ; survivre à la Cour en était une autre. Les D'Uobmab généraient de nombreuses convoitises. Certains se feraient certainement aveugler par l'éclat de leur couronne, réveillant des ambitions que Merlin devrait souffler.

Une fois que ce fut fait, le brun s'isola dans la bibliothèque et prépara son entretien avec les De Tuorp. Il avait hâte de négocier dans une posture d'ascendance. Le brun voulait tous les faire plier. Il était là pour dominer. Ce dernier se perdit dans ses lectures sur le Royaume qu'ils venaient d'annexer, ponctuées par des folles rêveries. De toute façon, il n'y avait pas grand chose d'autre à faire, par ce temps. Heureusement que quelques domestiques étaient encore là pour le divertir après ses tâches.


Mots: 730

Rôle:

Quant à l'espion:
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Mitsu
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Mitsu
Dim 26 Fév 2023, 22:28


Image par Joelin Tan

Explications


Allez hop ! Dernier tour de la transition BWAHAHAHAHA 8D

Je redis exactement ce que j'ai dit :
Au fur et à mesure de la journée, la pluie s'intensifie et le vent souffle de plus en plus. Le soir, une violente tempête éclate. À vous de voir en fonction de votre chronologie mais plus on se rapproche de la nuit, plus sortir dehors devient dangereux +++. La tempête durera jusqu'à la fin de la transition. Les points d'eau vont déborder et il y aura de la casse (les arbres, les toitures, tout ça tout ça). Bienvenue en ENFFEEERRR BWAHAHAHAHAAH *sort*

Si vous voulez finir votre soirée + jouer un peu le lendemain en initiant ce que votre personnage va faire, vous pouvez 8D

Rps importants
- Le Royaume de Lieugro - Partie I
- La mort de Montarville et la prise de Lieugro

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en oeuvre pour le réaliser. À partir de la prochaine partie du RD, je modifierai vos objectifs secrets (ou j'en rajouterai un à votre personnage ^^)

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement. Idem, À partir de la prochaine partie du RD, je vous rajouterai des secrets. Bon en fait je ne les fais pas maintenant parce que je crois que ça sert à rien /sbaf

Voilà !  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 5 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | - Page 5 1628

Participants


La liste des participants est >> ICI << avec les rôles associés.

- Babelda (Montarville) : XI (dead)
- Hélène (Garance) : IV
- Kiara (Coline) : IV
- Kyra (Adolestine) : III
- Ikar (Placide) : XVI
- Stanislav (Alembert) : III
- Faust (Gustave) : IV
- Lucillia (Eléontine) : XIII
- Laen (Hermilius) : IV
- Dastan (Ludoric) : IV
- Latone (Madeline) : 0
- Adriaen (Lambert) : IV
- Yngvild (Rosette) : IV
- Chelae (Clémentine) : XVI
- Léto (Ernelle) : II
- Tekoa (Childéric) : V
- Min (Natanaël) : XIII
- Eibhlin (Adénaïs) : III
- Lucius (Elzibert) : IV
- Stanislav (Déodatus) : IX (dead)
- Lana (Yvonnelle) : IV
- Thessalia (Irène) : VII
- Chuan (Lénora) : V
- Dorian (Ezidor) : IX
- Gyzyl (Judas) : V
- Wao (Merlin) : XIII
- Susannah (Zébella) : IV
- Erasme (Clémentin) : IV

Deadline Tour n°4


Dimanche 5 mars à 18H

Gain Tour n°4


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Un compagnon humanoïde. Il aura entre 11 et 13 ans pour les personnages de conte "jeunes" et entre 15 et 17 ans pour les personnages de conte "adultes". Concrètement, ces compagnons n'ont pas le background/l'histoire des personnages de conte mais sont une transposition de ces derniers dans la réalité, en plus jeunes (et ils ne savent pas qu'ils sont tirés d'un conte). Ils ont les mêmes goûts, les mêmes déviances, les mêmes propensions à aimer/détester autrui, le même caractère et un physique similaire. Aussi, ils auront un lien particulier avec le personnage de l'IRL du forum qui jouait le personnage en question. Ce lien se traduira par une admiration sans bornes pour lui. Enfin, les points de spécialité du RD pourront lui être donnés à lui au lieu du personnage qui joue le rôle à la base.
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Kitoe
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Kitoe
Lun 27 Fév 2023, 21:39

Faust
Les Portes V
TW : mentions de procédures administratives


Gustave acquiesça, en accord avec Hermilius. La Royauté attendrait la fin de cette tempête pour les accueillir. Le de Tuorp était curieux, mais les affaires trop importantes auxquelles il était soumis en ce moment précis lui permirent de penser rapidement à autre chose. Sans un mot, il laissa Hermilius entrainer Yvonelle à l'écart. Il fixa la porte un long moment après que celle-ci fut de nouveau fermée.

-Bien. Où en étions-nous ? Ah ! Oui.

Il contourna son bureau, repoussa la prostituée et pointa du doigt un coin afin qu'elle s'y rendît. Elle le gênait plus qu'autre chose, à trainer dans ses pattes. Gustave fouilla dans la pile de papiers placée au bord du plan de travail. Celle-ci avait été quelque peu dérangée par les ébats d'Hermilius. Il souleva les feuillets uns à uns. Le père avait déjà confectionné une trame de lettre à la suite du bal. Il ne l'avait pas terminée, pris d'un doute quand il avait eu l'idée de mettre la sexualité de Ludoric à l'épreuve. Mais maintenant, son cœur était net. Gustave relut le papier et le compléta :

"Je soussigné, Gustave Paul-Pierre-Jacques Enzo Tanguy Gustave Claude Henri Bernard Jean-Kevin Gustave de Tuorp,

Reconnais la paternité d'Elzibert d'Etamot, renommé Elzibert de Tuorp à partir de ce jour.

Rédigé et signé le vingt-septième jour de la deuxième lune de l'an vingt-trois, au Royaume anciennement de Lieugro.
"


Gustave griffonna sa signature, tendit le parchemin à Elzibert, puis effectua la même gestuelle avec les duplicatas. Sur les papiers pliés, il apposa le sceau des de Tuorp : un étalon blanc, couronné d’une branche de laurier.

-Très bien. Voici un exemplaire pour toi et un pour moi. Je porterai moi-même le troisième au palais demain. Il leva les yeux vers le brun. Il n'avait pas répondu à ses précédents aveux et il était temps. Tu ne devrais pas tarder à parler de la situation à Adénaïs. J'ignore quelle relation tu entretiens avec elle et les problématiques que vous avez rencontrés, mais elle reste ta mère.

Il se redressa. Gustave était détendu. Il était heureux d'avoir réglé cette histoire réglementaire, comme si la substitution de son fils allait tout faire rentrer dans l’ordre.

-Tu as ma bénédiction pour rester sous ce toit aussi longtemps que tu le jugeras nécessaire. Je me doute que toi et Yvonelle avez besoin d'argent si vous souhaitez vous établir à deux.

Il s'assit sur sa chaise de bureau et passa ses doigts sur son menton, emprunt à une grande réflexion.

-Tu auras déjà bien à faire avec les moyens avec lesquels j'entretiens Ludoric.

La destitution allait être foudroyante. De toute façon, il supposait que le roux n'en avait plus rien à foutre, puisqu'il était trop aveuglé par son amour dément. Gustave réalisait que s'il essayait encore de refourguer une pute à son fils légitime, cela relèverait officiellement de l'acharnement thérapeutique et de sadisme pur et dur. Le de Tuorp n'était donc pas inquiet, quand il s'agissait d'entretenir les fiancés. Ce serait peut-être un peu modeste pour deux – en comparaison à la somptueuse maison que lui et Éléontine possédaient – mais cela suffirait pour un début. Il verrait. Ce qui alimentait davantage sa réflexion, c'était Adénaïs. Même si l'infidèle n'avait jamais rien vu d’autre en elle qu’un moyen séduisant de se vider les couilles, il ne la trouvait pas moins douce et sympathique. La pauvre mère vivait depuis trop longtemps dans la misère, l'incertitude et la solitude, et Gustave n'y était pas insensible. Lui-même devait le reconnaitre : elle méritait mieux. En l'enrichissant, pourrait-il faire d'elle son exclusive putain ?

-Pour en revenir à tes interrogations, je pense que tu sais très bien comment ta mère et moi… Il fit un moulinet avec sa main pour laisser son imagination et son bon sens finir le travail. Elle a longtemps insisté pour que je te reconnaisse, au début. Au vu de ma situation, je refusais. Ludoric était encore jeune, tu comprends. Navré si l'attente a été longue.

Il n'était pas vraiment désolé. Cela l'indifférait. Ce qu'il avait fait était fait et aujourd'hui était une époque bien différente pour Gustave comme pour Elzibert.

-En revanche, j'en viens à me questionner également. Comment toi et Yvonelle... Il reprit son moulinage avec un sourire moqueur. Comment êtes-vous passé outre cet interdit ? Yvonelle trompait Natanaël depuis longtemps ?

Les deux blonds avaient formé un beau couple. Un duo de rêveurs, doux, qui avait longtemps fait jaser. Le fils d'Ukok devait être fou de s'être fait rouler par le brun. Yvonelle avait l'air tout de même sacrément bonne, légitime héritière de sa génitrice. Gustave prit un air plus sérieux, mais pas moins détaché.

-J'espère par ailleurs que tu es conscient qu'Hermilius est probablement en train de faire des avances à ta fiancée en ce moment-même.

Il était peut-être déjà passé à l'étape suivante, mais il garda le commentaire pour lui. Gustave ne connaissait pas Elzibert, mais du peu qu'il avait vu, il avait reconnu un homme impulsif, qui se laissait davantage guider par ses sentiments que par sa raison. Il lui suffisait de se souvenir de la manière dont le garçon s'était adressé à lui au bal, puis comment il avait reçu sa gifle rudement méritée. Le père désigna la catin d'un coup de menton sur le côté.

-Ludoric n'en voulait pas. Tu peux te la faire, si tu veux. Ça ne sortira pas de cette salle.

894 mots



Bijin
nastae:
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Min Shào
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Min Shào
Mar 28 Fév 2023, 15:55


Les Portes - Chapitre V


Rôle:

 Natanaël se pencha sur son secrétaire et resta immobile devant une feuille blanche. Il ne savait pas quoi dire à Yvonelle, en réalité. Il avait mentionné une lettre pour distraire Rosette. Maintenant qu'il s'était engagé, le blond réalisa qu'il n'était pas prêt. Néanmoins, il s'agissait peut-être de son ultime occasion. Il n'était pas certain de revenir après son passage au palais. Il y avait trop de variables.

Ce dernier soupira et s'avachit dans sa chaise. Il fixa le plafond à la recherche de réponses. Le D'Ukok avait l'impression de plonger dans un océan sans fond. Il était facile d'avancer vers l'eau et de prendre son élan. Sauter était une autre affaire. Le moment venu, aurait-il le courage de plonger ? Ou s'arrêterait-il au bord du vide ? S'il était emporté dans son élan, Natanaël tomberait quand même. Seulement, il ne contrôlerait plus sa chute.

Le blond n'avait plus le choix. Tous les décisions qu'il avait prises après le Bal auraient des conséquences. Les choses seraient différentes aujourd'hui s'il était resté chez lui. Mais il avait fui. Désormais, il opérait seul. S'il voulait avoir le courage de plonger, il lui suffisait de ne pas trop regarder en bas. Natanaël secoua la tête et se frotta les paupières alourdies par ses malheurs. Il trempa sa plume et décida d'écrire phrase par phrase, sans rien n'effacer.

Ma tendre fiancée,

Que notre fête de fiançailles me semble lointaine aujourd'hui. Autrefois, je croyais que l'amour que je te portais suffisait à mon bonheur. Je pensais qu'il transcendait tout. Les derniers événements ont brisé cet espoir. Je me suis distancé de toi au moment où tu avais le plus besoin de mon étreinte et je m'en excuse. J'ai été égoïste, aveuglé par ma peine sans réaliser la tienne. J'aimerais te dire que nous redeviendrons comme avant, mais ce serait mentir.

Natanaël se mordit la lèvre. Il gardait son lot de secrets à sa fiancée. Rosette lui avouerait-elle ses écarts après son départ ? S'il s'engageait dans la marine des D'Uobmab, cela ne le surprendrait pas. A chaque phrase écrite, le blond était de moins en moins convaincu d'avoir encore un avenir avec Yvonelle.

Nous ne pourrons récupérer notre passé. Alors maintenant, je me tourne vers l'avenir. Tu te doutes que si tu reçois une lettre de ma part, c'est que tu ne me reverras pas tout de suite.

J'ignore où je serai quand tu liras ces mots. Je t'informe que j'ai pour ambition de m'enrôler dans la marine aussi vite que possible. Nous sommes jeunes et nous devons penser à tout ce qu'il nous reste à accomplir. C'est ce que je compte faire. J'espère que tu en feras autant.

Notre mariage est encore possible. Même à distance, je t'enverrai une pension. En fonction d'où j'officierai, elle pourra te suffire amplement et aider ta mère. Comme tu le sais, je serai absent les premières années car j'irai de port en port sans avoir mon mot à dire. Néanmoins, tu seras toujours ma priorité et je m'adapterai à tes désirs une fois que mon statut me le permettra. Je pourrai offrir un bel avenir à notre foyer. De mon côté, le mariage reste d'actualité aujourd'hui, malgré les obstacles qui se dressent sur notre chemin.

Prends soin d'Adénaïs.
Je t'embrasse, Natanaël

*Je t'aime.* Le blond fut incapable d'écrire ces derniers mots tant ils sonnaient faux dans son esprit. Un ravin les séparait, désormais. Quand il l'avait demandée en mariage, Natanaël s'était figuré vivre avec Yvonelle jusqu'à la fin de ses jours, entouré par des enfants aux cheveux solaires et sélénites. Il avait une profonde affection pour sa fiancée, mais était devenu incapable de ressentir une quelconque passion, ni pour elle, ni pour Rosette. Natanaël aurait tout donné pour revenir dans le passé, mais il n'était plus un enfant. Il ne pouvait se permettre ce genre de rêves... pourtant, cet espoir luisait encore au fond de son cœur.

En outre, il n'avait pas mentionné Ernelle au cas où la lettre tombe entre de mauvaises mains. Son fils unique poussa un long soupir. La pluie continuait à s'abattre sur eux comme une malédiction. Il avait encore le temps... assez pour écrire une autre lettre. S'il ne retrouvait pas Ernelle au domaine Royal, il ne reviendrait plus chez lui. Et si c'était le cas, il ne pouvait partir sans donner d'explications à sa famille.

À Childéric et Clémentine,

Si vous recevez cette lettre, c'est que je suis parti pour un autre territoire. Je déplore ne pas avoir pu vous dire au revoir en personne, mais la situation exige de prendre des décisions rapides.

Natanaël ignorait quels étaient les projets de son oncle, mais il n'était pas prêt à payer pour ses actions. Montrer son sens de l'initiative aux D'Uobmab était sa seule arme pour ne pas subir sa situation. Un frisson lui parcourut l'échine quand il repensa à Merlin. Le blond voulait fuir à mille lieues du fou, mais le fantôme de Déodatus le suivrait où qu'il aille. Ce dernier serra les dents et poursuivit.

Je pars m'enrôler dans la marine. Seul avec vous, je ne serai rien de plus qu'un poids. Je dois prendre mes responsabilités et me faire une place qui m'est propre, aujourd'hui. J'enverrai quelqu'un pour récupérer le reste de mes affaires dès que possible.

J'ignore encore si Yvonelle et moi sommes encore fiancés. Quelle que soit sa décision, j'espère que cela n'affectera pas votre relation avec les D'Etamot.

Je vous envoie toute mon affection,
Votre neveu

Natanaël ne dévoilait pas grand chose dans cette lettre. Néanmoins, on ne pourrait pas lui reprocher d'être parti sans un mot. Le blond plia les deux lettres et inscrivit leur destinataire dans leurs enveloppes respectives. *Devrais-je en envoyer d'autres ? A Elzibert, peut-être ?* Le blond réfléchit un moment. Ils avaient beau être amis depuis toujours, l'adolescence les avait progressivement éloignés l'un de l'autre. Natanaël ne lui avait pas adressé la parole depuis le Bal. En plus, lui et Yvonelle s'étaient vus en privé au cours de la soirée et ce dernier n'avait pas daigné lui donner la moindre explication, même par lettre. Il lui cachait quelque chose. *Non, tant pis. J'attendrai ses excuses*, se décida-t-il enfin.

Ses affaires étaient déjà empaquetées. Avec ou sans Clémentin, il se rendrait au palais le lendemain. Il enverrait une missive à Rosette s'il parvenait à obtenir des informations sur Madeline. Son cœur se serra à l'idée de revoir sa mère ou Madeline blessées par la nouvelle famille au pouvoir. Il n'y avait plus que la mort et le sang qui l'attendaient dans ce Royaume. *Je ne trahis personne*, se répétait-il mentalement. *J'ai un avenir. On me pardonnera.* Le blond enfouit sa tête entre les mains. L'océan lui apparaissait, gigantesque et sombre comme la nuit, prêt à l'engloutir.

Il se leva d'un coup, décidé. Ce dernier quitta sa chambre et chargea son domestique personnel, le seul qui l'avait accompagné à sa venue, de donner les deux lettres à Rosette le lendemain. « Dites à ce Clémentin que je partirai une heure avant l'aube, si la météo nous le permet. Ne le dites pas à Rosette. » Si elle se mettait en tête de partir avec eux, elle trouverait leurs lits vides. Clémentin semblait tenir à elle, et si c'était le cas, il ne la laisserait pas courir à la mort. « Et amenez moi une bouteille de rhum. » Natanaël buvait chaque soir. C'était le seul remède qu'il avait trouvé contre l'insomnie. Aujourd'hui, il s'autoriserait à vider la bouteille.

Mots: +1300

Bilan:
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Mar 28 Fév 2023, 21:35



Les Portes


Je posai les yeux sur Coline. Les choses commençaient à rentrer. Elle devrait néanmoins faire bien plus qu’annoncer ses intentions, une fois dans mon Royaume. Les piètres professeurs se payaient, certes, mais les plus brillants d’entre eux n’avaient plus de besoins financiers depuis longtemps. Il fallait les convaincre. Si elle voulait apprendre à se battre, elle devrait en baver avant d’obtenir ne serait-ce que le plus infime conseil. Elle serait mise à l’épreuve et le fait que je l’eusse eu dans mon lit ne la favoriserait pas par rapport à d’autres. Elle devrait oublier sa beauté fragile, oublier son élégance, oublier sa fierté. Un guerrier, qu’il soit homme ou femme, ne peut être opérationnel sans jamais avoir connu la moindre blessure. Elle apprendrait qu’une femme peut être belle sans porter de robes à corset ou de coiffure élaborée. Elle apprendrait que la puissance n’a besoin d’aucun artifice. Je finis par sourire. Sa détermination m’amusait autant qu’elle m’excitait. Elle ne ressemblait pas à son père. Même dans sa jeunesse, Montarville n’avait jamais eu autant de fougue et d’assurance à proférer l’impossible. Pourtant, je savais que Déliséa avait été fidèle à son mari. Nous étions les deux seuls hommes à l’avoir saillie. Mes doigts remontèrent vers son visage et prirent possession de son menton. « Uobmab n’est pas Lieugro. Il y a beaucoup de tempêtes là-bas et elles rêveront toutes de t’écraser. » Je la lâchai et parcourus la pièce pour me rhabiller. J’enfilai un pantalon et une chemise en coton. « Une fois chez moi, je prendrai une nouvelle épouse. » lui dis-je simplement. Elle comprendrait ce qu’elle voudrait bien comprendre. Je ne comptais pas l’épouser elle, parce qu’elle ne le méritait pas. Néanmoins, si elle apprenait vite, elle apprendrait aussi que le meurtre était courant et pouvait permettre de s’élever en s’y prenant bien. « L’un de mes enfants n’est pas de mon sang. Il a assassiné son prédécesseur. Ça l’a rendu digne de le remplacer à mes yeux. » lui confiai-je avant de sortir de la pièce sans préavis. Le temps que je lui accordais de façon quotidienne venait d’expirer. D’autres occupations m’attendaient.

_____________

Je passai la porte de la chambre de l’ancienne Princesse. La tempête avait fait trembler les murs de la bâtisse toute la nuit. Des arbres s’étaient effondrés non loin. Les craquements du bois torturé n’étaient pas parvenus jusqu’à nous, du fait du vent, mais leur masse s’abattant au sol avait fait sursauter les ténèbres. Mon regard se posa sur le corps de la jeune femme endormie. Je m’approchai et retirai mes vêtements tranquillement. Doucement, je tirai sur la couverture pour accéder à ce que je cherchais. Je regardai un instant ses seins avant de descendre les yeux sur sa vulve. Un sourire despotique déforma mon visage. Mes doigts caressèrent son entre-jambe et, puisqu’elle ne s’éveillait toujours pas, s’introduisirent en elle. Quand elle remua, je ne lui laissai pas le temps de réagir. J’agrippai ses cuisses, les écartai et fondis sur elle pour la pénétrer violemment. Mes va-et-vient se firent rapidement profonds. Je me fichais qu’elle eût mal. Je faisais ça pour une raison et, cette raison, je lui exposerais ensuite.

Lorsque j’eus fini, tout en restant en elle, je me mis à la fixer, un sourire carnassier sur le visage. Elle devait comprendre que si elle désirait réellement me suivre, le futur serait pire que tout ce qu’elle avait connu jusqu’ici. Il serait pire, jusqu’à ce qu’elle s’élevât. Si elle devait s’élever, j’entendais qu’elle le fît rapidement. « Quand on sera dans mon Royaume, je viendrai parfois dans ta chambre le matin. Le marché est le suivant : si j’arrive à te prendre par surprise comme je viens de le faire, je te tatouerai l’une des lettres de mon prénom sur la peau. S’il s’avère que j’arrive à inscrire les cinq lettres, je t’attacherai et ferai profiter de ton corps à tous mes conseillers. Ils te prendront à tour de rôle ou en même temps, selon ce qu’ils préfèreront. » J’approchai mes lèvres de son oreille. « Pour information, trois d’entre eux ont tendance à aimer prendre ensemble. Néanmoins ça reste relativement surmontable. Thaddée, lui, partage toujours ses conquêtes avec ses chiens. » Je lui mordis le lobe avant de continuer. « En revanche, si tu arrives à me repousser plus de dix minutes, j’arrêterai de te violer et je t’offrirai trois de mes meilleurs généraux ainsi qu’un millier de soldats. » Je décalai mes lèvres, sortis ma langue et lui léchai la joue en prenant mon temps. « Sois heureuse que je ne fasse que te lécher. » J’avais déjà découpé plusieurs fois cette partie du corps. « Si tu veux toujours partir avec moi, tu as une heure pour te préparer. » Je la lâchai et me relevai.

793 mots
Judas (Kaahl):

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