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 [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Ven 17 Sep 2021, 22:23



Dixième pièce


Je n’en avais jamais réellement pris conscience auparavant mais je découvris que j’aimais que l’on me touchât les cheveux. Chaque mouvement de mon coiffeur improvisé créait un frisson délicieux au niveau des racines de la zone qu’il manipulait. Les légères tensions provoquées par le peigne me chatouillaient et me détendaient. Il ne tirait jamais fort. L’ensemble me semblait harmonieux et réalisé à sa juste mesure. Plus que me coiffer, j’aurais aimé qu’il me massât le cuir chevelu, qu’il passât ses doigts entre les mèches et s’occupât de mes tempes et mes oreilles. Je l’imaginais sans mal jouer avec ses ongles sur la base de ma nuque et remonter plus haut. Je ne le voyais pas mais je n’en avais pas besoin. Le bien-être s’insinua en moi et me réduisit au silence presque total. Les mouvements appelaient les chuchotements. Je me sentais d’autant plus intime avec l’inconnu mais, malgré moi, j’aurais préféré que ce fût Ezechyel ou Adam qui s’occupât de moi. Je me pris à imaginer les mains de Priam. Il en avait des particulières. J’aimais leur texture. Il élevait des bêtes. Le sang des Réprouvés coulait dans ses veines. Il avait connu les champs et le travail manuel. Je me mis à sourire comme un abruti, conscient d’être encore à moitié épris de mon ancien mari. C’était terrible. J’avais beau me promettre que mes sentiments amoureux avaient fini par disparaître, je n’arrivais pas à oublier les années que nous avions passées ensemble, ni la forme de son corps nu dans la demi-pénombre, lorsque je me réveillais avant lui et que le drap n’était plus vraiment posé sur sa peau. Dans ces instants-là, j’étais toujours partagé entre l’envie de le caresser et celle de le laisser se reposer.

« D’accord alors. » dis-je, tout bas, à Helsinki, attendant tranquillement qu’elle se positionnât. Je l’écoutai. Elle était bien plus bavarde que le chauve, plus accessible aussi. Je lui souris et continuai sur la même tonalité. « Je n’ai jamais douté du fait que nous avions tous de la chance de l’avoir avec nous. » Je le pensais vraiment. La force de Léto et la flamme qui brûlait dans ses yeux étaient, sans contestation possible, de véritables atouts. Elle avait également l’air d’en savoir bien plus que la plupart d’entre nous. « Mais je pense que nous avons de la chance de vous avoir également. » Plus je songeais à cet endroit, plus j’affinais mes hypothèses. Chacun d’entre nous devait avoir une fonction bien particulière, être une ressource précieuse pour une tâche particulière. J’étais apparu dans le couloir, juste avant de pénétrer dans cette pièce. Un rapide tour des différents protagonistes m’avait permis de comprendre qu’il y avait plusieurs salles comme celle-ci et qu’elles n’étaient pas toutes semblables. J’y réfléchis encore, en laissant mes doigts glisser dans ses cheveux pour séparer les mèches. L’exercice me fit l’effet d’une moquette épaisse et douce sous mes phalanges. J’imaginai ensuite le pelage d’un félin ronronnant. Je trouvais tout autant agréable le fait de toucher l’autre que d’être touché. Enfiler chaque perle sans instrument extérieur demandait une certaine dextérité. Je souriais à chaque fois que j’y parvenais. Ce n’était pas tant dur mais je me contentais d’un rien pour être heureux. « Oui, merci. » lui répondis-je. Elle n’avait pas l’air très à l’aise avec les autres alors le fait qu’elle me demandât me ravit. « Il n’y a pas vraiment de questions bêtes. Certaines sont le fruit d’un manque d’attention mais la vôtre n’en fait pas partie. » Je lui souris. « Pour le moment, je ne vois pas pourquoi est-ce que je devrais m’inquiéter. Nous sommes dans une salle particulièrement intéressante et sans danger et je n’ai pas connu le désert dont vous parlez. Je préfère écarter l’anxiété et agir lorsque les événements se présentent, au fur et à mesure. Je trouve ça plus sain. » Ce qui était drôle, étant donné que l’homme qui portait actuellement la Couronne qui permettait mon existence ne fonctionnait pas du tout comme moi. Mais ses angoisses étaient un frein, ses peurs le poussaient parfois à l’inaction et à une attente qui s’avérait bien plus mortifère que bénéfique. « Je pense simplement que, malgré toutes les hypothèses que l’on peut faire, on finira toujours par être surpris. C’est comme ces Rois qui surveillent leurs ennemis par peur de mourir de leurs mains et qui, un jour, meurent d’une mauvaise chute. Je ne dis pas qu’il faut sauter à pieds joints dans un ravin, juste que personne ne contrôle réellement son existence et que l’angoisse peut tuer autant qu’une lame. » Je souris. « Je préfère donc me contenter d’avancer dans l’instant présent en faisant de mon mieux. Là, actuellement, je suis en bonne compagnie alors je n’ai pas de raison de m’inquiéter. »

Lorsqu’elle eut fini, je l’observai un instant, avant de répondre. « C’est parfait. Merci beaucoup pour le temps que vous m’avez accordé. » Mon regard la suivit quelques secondes avant que je ne tournasse les yeux vers Jezekael. « Laissez-moi deviner… Vous, vous êtes plutôt le genre d’individu à tout prévoir, non ? » J’avais un étrange pressentiment le concernant. « Que voyez-vous, lorsque vous me regardez ? » Parce que, moi, quand j’étais à ses côtés, j’avais l’impression d’être devant le trésor le plus protégé du monde. Cet homme était tel un coffre-fort à la combinaison indéchiffrable. J’avais pourtant envie de découvrir ce qu’il cachait. Les fragments de Devaraj en moi étaient silencieux mais, inconsciemment, je le connaissais, lui et ses secrets. Je lui souris et me dirigeai vers le buffet. J’attrapai de la nourriture et la portai à ses lèvres, afin de le faire manger. C’était étrangement hypnotisant. Sa peau était d’une couleur si plaisante à contempler. Sa puissance m’attirait. Il semblait fait pour être le modèle des artistes. Si l’on m’avait proposé une sculpture à son effigie, je l’aurais acceptée et exposée avec grand plaisir. J’avais envie de le peindre, de percer les mystères de la pigmentation de son épiderme et des ombres qui donnaient à ses yeux un semblant d’humanité. Son corps était une œuvre d’art. « Il n’y aura plus qu’à se prosterner. » lui susurrai-je. « Après que vous m’ayez fait manger et boire. »

1027 mots
Aimé parle à Helsinki et à Jezekael

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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

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Adam Pendragon
Sam 18 Sep 2021, 22:17



[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 Gu56

Les Portes III


L’intervention de Léto me plongea dans un silence fasciné. Un sourire concupiscent apparut lentement sur mon visage. Cette femme était vraiment très excitante lorsqu’elle se mettait en colère. Je n’avais aucun mal à imaginer les vibrations de sa poitrine sous l’effet de sa voix. Peut-être étais-je légèrement tordu mais tout dans le sexe, ou presque tout, m’attirait. Après avoir connu les dérives violentes de Kaahl et réalisé les nombreux fantasmes hautement pervers ou douteux de mes partenaires, je savais qu’il en fallait beaucoup pour réussir à me dégoûter. J’avais envie qu’elle me gronde maintenant. Néanmoins, il valait mieux laisser ça dans le domaine de l’imaginaire. Si je commençais à bafouer les Dieux, aucun sexe ne serait possible entre elle et moi.

« Vous vous êtes battus hein ? »

Je tournai les yeux vers le petit roux, un sourire en coin attaché à mes lèvres.

« Je ne savais pas que ça s’appelait comme ça chez toi. Pourtant je me suis souvent battu avec des Réprouvés. Mais d’accord… La prochaine fois que je monterai nu sur un type tout aussi nu que moi, je saurai quoi dire si on me pose des questions. »

Je le charriais parce que la relation entre les deux me faisait marrer. Je connaissais néanmoins leurs deux profils. Érasme Salvatore était le fils de Kaahl et Dastan Belegad le frère de Laëth. S’ils finissaient par vraiment se « battre », ça risquait de devenir problématique. Pas pour moi, parce que j’avais une notion de la famille qui incluait pleinement le sexe. Ce n’était néanmoins pas le cas de tout le monde. Enfin, vu comment ça se profilait, ils finiraient probablement plus par s’arracher les tripes que par partir à la découverte des effets de la stimulation prostatique à l’ombre d’un chêne.

« Il pourrait peut-être mais j’ai pas envie de le lui demander. Si vous faites la paix, peut-être qu’il voudra bien. Mais il lui faudra probablement des preuves solides de votre amitié naissante. »

Je souris, conscient que la situation devait être horrible pour eux. Horrible pour eux, marrante pour moi. J’avais toujours été un peu égoïste sur les bords et je n’avais pas envie de les aider. Mettre une condition impossible à atteindre, comme la paix, me semblait le meilleur moyen de les laisser dans leur merde. Surtout, à mon avis, Aimé ne pourrait rien faire. Je n’avais aucune idée de qui était responsable de ce lien qui les attachait l’un à l’autre mais si c’était une punition divine, un simple mortel ne pourrait rien y faire, même si le Magicien était divin d’une toute autre manière.

« Qu’est-ce que t’as, face de pet ? »

J’avais tourné mon regard vers le Sorcier qui avait l’air de sombrer doucement mais surement dans la folie.

« C’est toi qui es dégueulasse. »

Si je ne m’entendais pas avec les enfants, c’était peut-être aussi parce que j’en étais un moi-même sur certains aspects. Je n’étais responsable de rien et il m’arrivait d’avoir une répartie très réduite. Ça dépendait des instants. Là, j’avais décidé de ne faire aucun effort.

Comment Kaahl avait-il pu engendrer ce petit merdeux ? L’envie de lui décrire mes parties de jambes en l’air avec son père me chatouilla la langue, lorsque son expression se tordait de plaisir sous mes coups de reins et les mouvements frénétiques de ma main. Les Mages Noirs étaient tous totalement fêlés. Ils voyaient les rapports en un processus de domination et de soumission. Je l’avais expérimenté avec Kaahl, au début. Si je n’aimais pas les défis et que des sentiments plus profonds ne s’étaient pas installés, j’aurais sans doute coupé court à nos relations sexuelles juste après les premières fois. Il était alors complètement tordu et ravagé dans ses idées. Ce qui était certain c'est qu'il savait parfaitement frapper et étrangler avec une ceinture, en plus d'utiliser son corps pour faire souffrir l'autre.

« Surtout que tu ne peux pas savoir avant d’avoir essayé. T’as essayé ? »

Je changeai de position pour leur mettre des perles dans les cheveux avec autant de délicatesse qu’un Réprouvé partant en guerre. Ça m’agaçait de faire ça. C’était long et chiant. J’aimais enfiler des perles mais pas autour de mèches de cheveux.

« Bon, parlons de sujets sérieux. Vous en êtes où avec les filles ? Toi t’es un peu petit, c’est sûr. Va peut-être falloir attendre encore quelques années avant que ta libido te travaille mais t’as bien eu une amoureuse ou un amoureux jusqu’ici, nan ? »

Je regardai Érasme.

« Et toi ? T’as des vues sur quelqu’un ? »

Je lançai un regard vers le reste de la pièce.

« Parmi toutes les personnes présentes, vous préféreriez sortir avec qui ? Si vous deviez embrasser une personne, ce serait qui ? »

Je souris. Il ne fallait pas me laisser des gamins entre les mains sans aucun cadre institutionnel.

780 mots:



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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Adriæn Kælaria
Dim 19 Sep 2021, 10:52

[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 5l2x
Image par Minhua Fang
Dixième pièce


« De mes journées ? » demanda-t-il. « Tout dépend. En ce moment j’essaye d’élever des bambous mais, pour être honnête, c’est plus devenu un élevage de champignons. Parfois, je sors dehors pour prélever des échantillons pour mes expériences. J’ai beaucoup de livres aussi. J’aime bien les dictionnaires, ça permet d’apprendre pleins de mots. Je mange et je me lave, j’écoute certains individus parler de leurs trouvailles en me plaçant dans des endroits stratégiques. Je voyage puis… En fait je fais tout un tas de trucs. » C’était difficile pour lui de quantifier. « Une journée type c’est… des jeux de société, de la lecture, de la musique, des langues, des expérimentations, un tour de ma chambre pour être sûr de n’avoir rien oublié, une promenade dehors si j’ai le temps, beaucoup de notes et de la lecture. Je rêve aussi et imagine ce que je vais bien pouvoir faire ensuite. » Il perdait d’ailleurs beaucoup de temps à penser dans le vide. Il n’avait pas réellement d’amis, parce qu’il avait un tempérament complexe. Il n’avait pas un sens de l’éthique développé - il n’en avait aucun - et, surtout, ne comprenait pas le problème. Ça lui paraissait naturel de prendre des cobayes pour tester ses théories. Plus tard, il ne changerait d’ailleurs pas d’idée. Il trouverait toujours que la science ne pouvait s’accompagner de morale, sous peine de stagner. « Et toi ? » Parce qu’il était toujours important de renvoyer la question. Ça l’intéressait, comme absolument tout ce qui faisait le monde.

« Je suis une sorte d’Ygdraë, je dirais. Je n’ai jamais grandi parmi eux. Je ne connais pas vraiment leurs us et coutumes, à part celles que j’ai lu dans les livres. Mes parents sont assez discrets là-dessus. J’ai été élevé chez les Enfants de Yanna. Puis j’ai les oreilles rondes alors… » En fait, il n’était pas obligé de dire qu’il était un Elfe. Il pouvait passer inaperçu sans problème. Vu son comportement, personne ne ferait le rapprochement. Il ne savait pas vraiment s’il avait toujours eu ces oreilles là ou si ses parents avaient préféré les lui transformer. Le début de l’Ère de la Conciliation avait été une période difficile et l’appel de tous les Ygdraë à Melohorë à cause des Yggdrasil avait provoqué un exode. Ses géniteurs n’avaient pas voulu suivre le mouvement, même s’ils avaient passé les tests. « Bref, voilà, je suis un Ygdraë. Et toi ? »

« Je ne pensais pas vraiment à de la bagarre… » Il se décala en même temps que Tekoa, afin d’écouter ce que disaient les autres. « Enfin… On pourrait. L’objectif serait de construire un plan de relation. Il y a pleins de relations tordues entre les gens. Il suffit d’ouvrir un livre pour comprendre que le monde aime les drames et les histoires d’amour ou d’amitié brisée. Si tout va bien, sans qu’il n’y ait jamais d’obstacles, ce n’est pas intéressant. Le projet serait de construire une relation tu-mu-l-tu-eu-se entre toi et moi. En plus, t’as l’air de pas aimer les filles alors… On pourrait faire semblant d’être ensemble. Comme ça, les filles ne t’approcheraient plus. On serait tranquille. Mes parents arrêteraient de me demander si je me suis trouvé une copine et de désespérer sur leurs futurs petits-enfants et toi… j’imagine que toi, tu pourrais en tirer un avantage. Et, si on s’ennuie à un moment, on pourra inventer des péripéties. Peut-être que des écrivains s’inspireront de nous pour leurs romans et des dramaturges pour leurs pièces de théâtre. » Il sourit. « Et on aura trompé tout le monde. Sauf les Dieux, bien sûr. » Il ajouta, pas du tout innocemment : « Puis ça embêtera les deux autres, surtout le Sorcier. »

Plus tard, Sympan attrapa de la nourriture, afin de la donner à Tekoa. « Fais aaaaahhhh ! » lui dit-il, avec un sourire. « Je me demande à quel point je pourrais te fourrer des trucs dans la bouche. On devrait faire un concours de nourriture un jour, juste pour savoir lequel de nous quatre peut manger le plus. » Ce ne serait probablement pas lui. Il avait un appétit de moineau, sauf dans de rares cas où il dévorait absolument tout ce qui était à sa portée, tel un monstre marin mangeur de pêcheurs. Sa mère le regardait toujours avec admiration dans ces moments-là, décrétant qu’il était en pleine croissance et qu’il ne fallait pas le priver. Souvent, ça se produisait après qu’il eût fumer des herbes ou fait des expériences pas très nettes avec de la fumée et de la poudre. « En tout cas, Dastan n’a pas l’air décidé à réaliser son gage. » lâcha-t-il tout haut, avant de regarder l’intéressé. « Si tu ne fais pas ton gage, tu me dois un service ! » cria-t-il.

803 mots

Sym donne à manger à Tekoa après lui avoir mis des perles dans les cheveux. Il lui propose des choses et lui parle de lui 8D



[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 4p2e
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
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Latone
Dim 19 Sep 2021, 15:01




Était-ce un affront ? Léto n'en savait rien. En soi, si son Æther ne tolérait pas une telle interaction, il n'aurait pas laissé son Élue indemne très longtemps. Il y aurait eu un signe, n'importe quoi pour la rappeler à l'ordre ou la réprimander ; même si, elle le savait pertinemment, les Dieux pouvaient être cruels et étaler leurs maléfices sur le Temps et l'Espace. Ces notions, pour eux, s'avéraient si abstraites, moins alarmantes que pour les Mortels. Deux faits poussaient Léto à poursuivre son audace : la première étant que les Ætheri se mêlaient parfois aux Mortels, qu'une telle promiscuité était alors tout sauf anodine, la seconde étant qu'une telle occasion ne se repointera pas de sitôt : se rapprocher du divin, n'était-ce pas là un fantasme chamanique ? Être autorisée à toucher du doigt son Seigneur lui permettrait d'encore mieux le comprendre, de se rapprocher de lui. Elle aurait pu se faire violence pour ne pas empiéter sur la Ligne d'Ezechyel, une époque où son existence lui apparaissait si lointaine, mais les affirmations de Jezekael à son sujet lui firent relativiser sur le caractère blasphémateur de la situation. À l'instar d'elle, il n'était encore qu'un Mortel, le détail comique des rapports de force inversés se présentant comme un bonus.

Entre ses doigts ne se frottaient que des cheveux, rien de plus fantasmagorique que cela. Malgré tout, Ezechyel faisait preuve d'une prestance surnaturelle. Jezekael l'avait qualifiée de Rehla ; Léto n'avait qu'entendu ce mot par moments diffus, sans jamais pouvoir se l'illustrer entièrement. Bien évidemment, elle avait connu la relation unissant Devaraj à Caleb Suellan, sans plus, les deux Rois se contentant de soirées amicales démunies de formalités. Voilà un nouveau sujet obsessionnel pour son Œil, le Regard à travers les yeux spectraux. Ses réflexions prirent un tout autre virage à l'évocation d'un détail intime chez le futur Dieu. La sœur d'Ezechyel. De nombreuses légendes contées parmi les Chamans berçaient leur enfance, une histoire qui s'étirait le long de leur existence, bien au-delà des portes de la Mort. Léto ne pouvait que penser à Edel, son amoureuse, son ennemie… sa sœur. Et si cette dénommée Edelwyn serait la prochaine Edel ? Au nom de tout le Panthéon, Jezekael risquait d'être empêtré par une Hǫfðingi assoiffée de connaissances durant les prochaines lunes. Elle rit tout bas à l'anecdote de l'orage.

" J'avais un ami qui nommât un ouragan en mon nom. Il parait que c'est plutôt commun dans certaines contrées de baptiser les catastrophes naturelles avec des noms de femmes. Le Taiji s'était bombé de fierté en lui contant ce périple avec l'Ur'Welluff. Faites attention à Léto : elle balaye tout sur son passage. Elle sourit, mais en soi ce n'était pas seulement une plaisanterie. J'aime à croire que les orages protègent les Cieux et le domaine des Ætheri, contre les parjures qui oseront s'élever dans l'unique but de bafouer leur chance. Elle marqua une pause, toujours occupée avec les perles ; elle voulait tant rester une bonne éternité avec lui. Est-ce que votre sœur serait une tempête… ou plus encore ? "

Son attention vogua en direction d'Aimé. L'Esprit de la Mort lui avait promis d'être moins chiche en confessions une autre fois. Dans le même temps, la Sùlfr pourrait très bien glaner ce qu'elle traquait en se rapprochant de l'homme en question. Ce ne serait pas aussi aisé, mais n'était-elle par la Titanide, celle qui faisait fi des obstacles ? La Souriante venait tout juste de finir de coiffer Ezechyel, mais sa main posée sur son épaule les fit rester dans ce coin de la pièce, juste encore un peu.

" Peut-être bien. Peut-être bien qu'elle fût vraiment une Reine, peut-être bien qu'il en fût l'instigateur. Il ne le saura finalement qu'au décompte des résultats, en quelque sorte. Mon rôle n'est pas facile. Chaque jour est pire que le précédent. "

Contrairement à ses homologues couronnés, sa proximité avec le divin lui assénait bien plus de responsabilités et de contraintes, bien que son cas ne pût être en rien comparable à celui de l'Esprit de la Mort. Ils étaient en quelque sorte liés dans une spirale infernale, à l'instar d'Edel et d'Ezechyel justement. Peut-être que les Dieux avaient trouvé judicieux ou cocasse de faire un parallèle de leur symbiose sur les Terres des Mortels.

" Ce que je comprends néanmoins avec ces épreuves, c'est qu'il n'y a besoin ni de Rois, ni de chefs, juste de courage et de foi. " Qu'elle fût Reine ou non, son rôle au sein du groupe serait resté le même.

Sa main glissa de l'enveloppe de l'avatar de la Mort, prête à poursuivre le rituel en sa compagnie. En l'accompagnant jusqu'à l'une des tables prévues à cet effet, l'ocre et l'écarlate observèrent, fugaces, les autres groupes. Tout semblait rentrer dans l'ordre et s'imbriquer à merveilles. Ils étaient si proches de l'ultime honneur fait aux trois Ætheri. La Hǫfðingi prit place en face d'Ezechyel, toute souriante, aimable, une vraie demoiselle envoûtée. Contrairement à ce que la politesse pouvait lui inculquer, la Sùlfr décida de se laisser guidée par son instinct quant aux saveurs auxquelles le blond souhaiterait se laisser ravir. Elle était son Élue, elle était capable de suivre les signes minimes pour le satisfaire. Toutes sortes de mets les attendaient : des mangues aux dattes, du houmous accompagné de pains, en passant par des plats plus sophistiqués que la Chamane reconnaissait – malgré elle – pour avoir côtoyer les Humains du Désert Éternel.

" Je suis honorée de vous rencontrer. Confessa-t-elle après avoir reçu son aval pour la première bouchée. Par expérience… les contacts en lieux atypiques sont les plus mémorables. Le père de mon tout premier enfant m'a rencontrée alors que j'étais sans un sou et avec une lame à quelques millimètres de mon cœur. Mon mari m'a conquise alors que nous n'étions censés être que des collègues de travail et ne plus nous revoir. Au moins était-elle bavarde pour masquer les bruits de mastications sur le lit du silence. On peut penser que le Destin se joue parfois de nous, alors qu'avec du recul il embellit notre route. Son regard s'égara un instant sur l'ensemble de la pièce. La Vie serait si morose sans ces aventures. "

La blonde cendrée se tut dans ses palabres lorsque vint son tour d'être nourrie. De la main d'Ezechyel, en personne. À sa place, son prédécesseur aurait peut-être tenté de l'étrangler ou ne se serait pas prêté au rituel, mais le lien qu'entretenait Léto avec lui la faisait agir différemment. Ezechyel n'était pas son père, et ils avaient justement perdus tous les deux un être cher ce jour-là. Elle ne saurait combler ce vide qu'avait instillé le Néant dans son cœur – si les Ætheri en avaient un – cependant, elle se démènerait pour être toute aussi digne de son rang.

" Si vous restez avec moi, je vous ferai sortir d'ici avec Aimé. Vous me donnez de la force. Au sens littéral avec leur déjeuner improvisé qu'au sens le plus symbolique qu'il soit. De l'autre côté, je ferai en sorte de vous revoir. " Cela n'arrivera jamais et elle en avait bien conscience.

Alors qu'Ezechyel porta la boisson aux lèvres de Léto, cette dernière ferma les yeux et ses doigts jouèrent de sa magie, des flux colorés prirent formes et vinrent s'apposer sur le dos de la main droite du blond. Un Cardinal rouge se dessinait sur l'épiderme du Rehla, à l'instar d'une peinture chamanique. Lui sera plus tard son Corbeau, sa moitié sa Colombe, ainsi sera-t-elle son moineau vermeil, au moins pour un temps.


1341 mots ~
Léto termine de coiffer Ezechyel et ils se donnent à manger et à boire (avec une petite peinture corporelle en bonus ♪)


Spécialités :
- Agilité : 32
- Force : 66
- Charisme : 50
- Intelligence : 27
- Magie : 35



By Jil ♪
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Lyz'Sahale'Erz
~ Chaman ~ Niveau I ~

~ Chaman ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 19/12/2019
Lyz'Sahale'Erz
Dim 19 Sep 2021, 22:37



Dixième pièce


Mes doigts se perdirent dans les cheveux de Sympan. Je n’avais pas envie d’avouer aimer l’exercice. Je ne voulais pas que l’on me comparât à un Raya. J’étais un chasseur. Je n’étais pas un tisseur, ni un danseur. Néanmoins, enfiler des perles me détendait. Il n’était pas rare que les Chamans plaçassent des décorations dans leurs cheveux, en plus des nombreux tatouages et peintures qui trônaient fièrement sur leurs corps. J’aimais ces parties là des rituels, lorsque nous devions nous préparer et que nous revêtissions nos plus belles tenues. Je me sentais toujours fier de me parer avant de communier avec les Ætheri par les danses et la prière. D’une oreille attentive, j’écoutais l’Ygdraë parler de sa vie. Elle me semblait étrange. La prière, jamais n’y apparut. Lorsque je dus répondre, ce fut par elle que je commençai. « Je prie les Dieux, ce qui représente une grosse partie de ma journée car je pense beaucoup à eux pour chacune de mes actions quotidiennes. J’apprends à tanner la peau et j’aide pour les différentes tâches. Quand j’ai du temps libre, j’essaye de m’évader proche de mon camp afin d’apprendre à chasser. Parfois, j’observe juste les animaux, en me demandant si l’un ou l’autre ne serait pas un Æther sous une autre forme. » Il y avait des bêtes qui revêtaient une telle majesté qu’elles en semblaient divines. Je n’essayais jamais de les abattre. Pour l’instant, de toute façon, j’étais un très mauvais chasseur, même si je ne l’aurais jamais avoué. Néanmoins, ce que j’avais parfaitement intégré était le prix de la nourriture. En enlevant une vie, j’accédais à une offrande faite par les Dieux. Une vie avait de la valeur. C’était pour cette raison que nous veillions à ne rien gâcher. Tout était soigneusement récupéré.

« Les Enfants de Yanna… » Je n’en avais jamais entendu parler. Ma connaissance du monde extérieur à Awaku No Hi se limitait à mes maigres voyages, aux histoires des Chamans les plus anciens et aux bribes de conversations entre Esprits que je pouvais parfois surprendre. « Moi euh… Je suis une sorte de… » Je n’avais pas le droit de parler de mon peuple. « Disons que je suis un peu comme un Réprouvé. » En moins hérétique, forcément. « Je connais très mal mes parents. Je sais qui est ma mère mais elle ne s’occupe pas de moi. Mon père est plus incertain. » Les orgies n’étaient pas pratiques pour savoir de qui étaient les enfants. Edel bénissait le ventre des femmes. « Chez nous, c’est un système de nourrice la plupart du temps. J’ai été élevé par quelques femmes, comme d’autres enfants. » Des femmes très enquiquinantes. Je savais que ma mère et mon père supposé faisaient partie des Corvus Æris. Je désirais les rejoindre mais j’étais encore rattaché à l’île. Du moins, c’était ce qui avait cours sous le règne de Devaraj. Pourtant, les Dieux m’avaient permis de sortir plus qu’à l’accoutumer jusqu’ici. Je n’avais même pas encore fusionné.  

Je réfléchis à l’offre de l’Ygdraë, incertain. Si je ne voulais pas que les filles m’embrassassent, je n’avais qu’à dire non. Quant à savoir si j’avais envie de lui faire des bisous, je n’en savais rien. Néanmoins, j’avais déjà décidé précédemment d’accepter. Encore une fois, pour la cause des Ætheri, j’étais capable de faire beaucoup. Pour embêter le Sorcier aussi. « Tant qu’on ne va pas à l’encontre des volontés des Dieux, je suis d’accord. En plus des autres conditions. » Chez les miens, l’amour n’avait rien à voir avec le sexe, ou si peu. Il s’agissait de notions distinctes ou, du moins, c’était ce que l’on m’avait toujours dit. L’union des corps honorait des Dieux particuliers et servait à la reproduction. Je n’avais aucun modèle de couple exclusif en tête puisque je ne savais même pas que ça existait. La Reine était mariée mais elle devait, comme l’ancien Roi, avoir un harem et se plier aux orgies des chefs de tribus. La vie était communautaire. Je ne connaissais et ne connaîtrais donc sans doute jamais la jalousie. Pour le moment, je n’étais habitué qu’à une sorte de rejet de tout ce qui était amoureux et charnel, surtout avec les filles. Aucun garçon n’avait essayé de m’embrasser à ce jour mais sans doute réagirais-je exactement de la même façon si le phénomène venait à se produire.

« Aaaah ! » imitai-je, tout en trouvant ça débile. Ça me fit rire et je manquai de recracher ce qu’il m’avait mis dans la bouche. J’avalai. « Je ne gâche jamais la nourriture. C’est trop précieux. » Je devais lui paraître bien sérieux mais je voyais ce qui entrait dans mon corps comme un cadeau des Dieux. Je n’étais pas de ceux à faire des excès. J’avais été éduqué dans le respect de la faune et de la flore. Je jetai un coup d’œil au rouquin avant de reporter mon attention sur l’Ygdraë pour lui donner à boire. J’avais pris un liquide rouge qui sentait fort. Je ne connaissais pas le vin. Ça m’avait surtout plu parce que ça ressemblait un peu à du sang. « Tiens. » dis-je, d’un ton cérémonial. Mes mouvements essayaient d’être fluides. Je savais que c’était important, au-delà de nos jeux. « T’as une idée de par quoi commencer pour notre fausse relation ? »  

883 mots
Tekoa discute avec Sympan en mangeant et en buvant.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Mar 21 Sep 2021, 00:01


Image par Eva Sophie

Les Portes III - Pièce dix



Jezekael resta silencieux durant l’échange entre Aimé et Helsinki. Ses yeux étaient occupés à admirer la chevelure bleue du Magicien. Il ne pouvait néanmoins pas s’empêcher de réfléchir à son cas. Cet homme était complexe, ce qui, dans la bouche de l’Esprit de la Mort était un compliment. Il observait les Âmes et les Esprits depuis tellement longtemps qu’il connaissait chaque cas. Tel un collectionneur devant une pièce rare, il détaillait chaque fragment, sans parler. S’il venait à en discuter avec la Maîtresse des Esprits, il devrait réfléchir à son angle d’approche. Ce ne serait pas facile. Par quoi devrait-il commencer ? L’Âme composée de trois morceaux distincts ? Les souvenirs inconscients de chaque Esprit qui y avait un jour habité ? Ezechyel avait été multiple et il avait du mal à visualiser qui avait séjourné dans l’Âme de Kaahl avant qu’il ne naquît. Ces vies passées avaient forcément impacté l’un et l’autre, d’une manière ou d’une autre. Et sans inclure le lien qui les unissait, la base de l’Âme d’Ârès était doublée. Il y en avait un deuxième qui portait cette Âme, en tout point identique avant sa transformation. Cet autre, venu du futur, faisait partie des nombreuses anomalies de l’Ère du Chaos du Cristal. Quant à l’Esprit d’Ârès en lui-même, il avait été façonné par le mensonge, ce qui donnait un fourmillement nébuleux d’avis et de sentiments divergents. Là où Aimé aimait Priam, là où Alya le désirait, l’original ressentait quelque chose d’autre, à des degrés différents selon qui il jouait. Si un jour la mort venait le saisir, il plaignait le Chaman qui tenterait la Fusion. Néanmoins, il n’était pas le seul dans cette pièce à avoir connu la division de son Âme. Le doré était anormalement présent. La Maîtresse des Esprits semblait avoir vécu le même phénomène, tout comme les deux garçons ennemis. Un événement qui lui échappait avait eu lieu, ailleurs que dans sa juridiction. Il n’y avait pas mille possibilités, bien que les Mondes Divins fussent multiples. On ne liait pas les Âmes sans l’aval de certaines Divinités. Devait-il entretenir Léto sur sa propre particularité ? Il ignorait ce qu’il devait lui confier ou non. Peut-être devait-il attendre un signe des Ætheri ? Il était certain que s’il commençait à articuler l’interdit, sa voix s’éteindrait. La punition serait alors terrible. « Plutôt, oui. » répondit-il, d’une voix neutre. Il était néanmoins d’accord avec les propos tenus plus tôt. Comment aurait-il pu prédire la venue des Dies Irae, la suppression des Âmes et la guerre entre Ezechyel et Edel ? Il avait beau prévoir, l’imprévu arrivait toujours. Cependant, eu égard à son rang, il ne pouvait pas se permettre de laisser les choses se dérouler seules. En matière d’Ombres, la présence des Ætheri était trop affirmée pour qu’il crût à l’hégémonie du Destin. Son Dieu principal était bien trop insolent, d’autant plus maintenant qu’il était seul. « Je vois du bleu. » Bien sûr. Il n’allait pas lui avouer ce qu’il voyait réellement. Le Roi des Ombres nourrit le Magicien avec un calme qui lui était propre. Il se sentait appelé ailleurs et il sut que dès que la porte serait ouverte, il disparaîtrait de cet endroit pour un temps. D’un geste lent, il se déplaça pour se positionner correctement, s’agenouilla et se prosterna devant les imposantes statues. Finalement, il n’aurait pas à se questionner sur ce qu’il convenait de révéler à Léto ou non. Il savait pourtant que ce ne serait que partie remise.

~

« Vous allez me balayer ? » demanda-t-il, amusé par l’anecdote. Il se tut ensuite, en écoutant ses croyances. Il les trouva jolies. Lui, avait une position complexe vis-à-vis des Ætheri. Les Maîtres du Temps étaient les créations de Sympan, pour le protéger de ceux qui s’étaient érigés au-dessus du Créateur. De nombreuses guerres avaient eu lieu et les divergences entre les camps étaient difficiles à comprendre. Il y avait un nombre incalculable de choses qui le dépassaient, même s’il les avait vécues. Sa mémoire n’était pas intacte. Chaque fois qu’il mourait, il renaissait. Parfois, le prix à payer était conséquent. Pour le moment, Edelwyn était toujours sa sœur. Elle n’avait pas choisi de se réincarner ailleurs, de renaître entre les cuisses d’une autre femme. Seul lui changeait et se perdait dans le Temps. Il réapprenait à chaque fois et, à chaque fois, il commettait des erreurs fatales. Le rapport aux Dieux variait selon les époques. On disait que dans certaines, ceux-ci avaient cessé d’apparaître parmi les Mortels. L’oubli des Divins devait survenir, ou était déjà arrivé, il ne savait pas où il était actuellement. Il le savait et eux aussi. Il ne comprenait pas ce qui pouvait bien pousser les Ætheri à se laisser oublier. Il ne comprenait déjà rien au Temps alors comment aurait-il pu comprendre les Dieux ? Vu les dires de son interlocutrice, les Ætheri étaient particulièrement présents ici. Le Temple avait pourtant l’air abandonné. « Ma sœur est plus… comme le calme avant la tempête. » Parce qu’elle avait l’air adorable. Elle cachait simplement très bien la lame qu’elle tenait dans son dos. « Plus le temps passe, plus le monde la blesse. Et plus le monde la blesse, plus elle se protège, d’une manière discutable. » Il sourit. « J’aimerais ne pas l’aimer. » lâcha-t-il, sur le ton de la conversation.

Il releva les yeux vers elle lorsqu’elle avoua son fardeau. « J’en suis désolé. » murmura-t-il. Il comprenait, parce qu’il était un Rehla et un Maître du Temps. Plus il deviendrait puissant, plus les Étoiles et les Lunes guideraient sa route vers des chemins desquels il ne pourrait pas s’écarter. Un jour ou l’autre, il devrait garder l’Au-Delà à la place d’Edelwyn ; il l’avait déjà fait si on partait du principe que cet événement s’était produit dans le passé. Elle lui en voudrait pour ça, pour lui avoir piqué son rôle. Pourtant, ce que le Destin voulait, le Destin obtenait. Il commençait à entrevoir de nouveau des choses mais rien n’était clair. Ses missions se croisaient et se croisaient encore. Le tout était illogique, compliqué. Peut-être regrettait-il sa première vie, lorsqu’il était un enfant encore insouciant de toutes ces notions, loin du Temps. Alors, son regard sur Léto était compréhensif. « J’aimerais, moi aussi, parfois, être différent et ne pas être attaché à mon devoir. Néanmoins, si j’étais libre, je pense que je passerais ma vie dans des vêtements amples à manger des gâteaux à la pâte de riz. Mon régime alimentaire remercie ma servitude. » Il sourit.

« Honorée ? » Il trouva le terme peut-être un peu trop fort. Il se sentit rougir légèrement. Il aurait préféré qu’elle employât le terme « enchantée ». Pourquoi était-elle honorée ? Il n’avait rien fait de particulier… À moins qu’elle ne le connût autrement ? Dans une version de lui postérieure ? Il valait mieux ne pas y penser. Le Lien qu’il sentait avec Aimé le travaillait déjà suffisamment. Il ne ressentait rien de tel avec Léto ou, du moins, il n’en avait pas l’impression. Rien ne s’imposait à lui. Il aimait simplement sa compagnie, sans la connaître plus que ça. Elle ne ressemblait à rien de ce qu’il connaissait, aussi parce que les Chamans n’existaient pas à l’époque à laquelle il vivait. Edel les avait créés bien plus tard. Il mangea pour se changer les idées, ses yeux verts cherchant à retrouver leur calme. Sa main passa dans ses cheveux et s’arrêta sur les perles. Il sourit. « J’aimerais penser comme vous. » Parce que le Destin ne faisait que lui gâcher la vie. « Mais c’est vrai que certaines aventures sont plaisantes, surtout lorsque je ne sais pas comment elles finissent. » C’était le cas actuellement. Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait ici. Il n’avait aucun but à atteindre. Il n’avait aucune vision sur la finalité des événements et comment les provoquer. « Ce que je préfère, ce sont les surprises. » En vieillissant, il serait de plus en plus difficile de lui en faire. Il devrait prendre un air étonné, jouer la comédie. En fait, plus la puissance le gagnerait et plus tout deviendrait fade et mensonger.

Il prépara de la nourriture afin de nourrir la Titanide. « Vous êtes une belle surprise, très grande en plus. » lui dit-il, aussi amusé que gêné. Il ne savait pas comment le formuler autrement. Il se sentait proche d’elle parce qu’elle semblait contrainte également, parfois. « Je vous … ? » Il la regarda, des yeux ronds comme des soucoupes. « Pourtant, vous n’avez pas l’air d’en manquer. » Il se fit la réflexion qu’elle pourrait sans doute l’attraper et le porter sur une seule de ses épaules sans s’en sentir exténuée. Il faisait plutôt partie de la catégorie des poids plumes. Il n’était pas non plus squelettique mais ce n’était pas les muscles qui l’étouffaient. « J’aimerais vous revoir aussi. Je ne sais pas si j’y serai autorisé… Peut-être. » Ses lèvres s'étirèrent, un éclair insolent zébrant son regard. « Si je désobéis aux règles, nous pourrions nous rencontrer de nouveau. » Il espérait qu’aucun de ses supérieurs hiérarchiques ne l’entendraient. Les Bannis du Temps étaient une calamité, tellement que dès qu’il voulait en savoir plus, il était rapidement éconduit. Peut-être craignaient-ils tous qu’il en devînt un ? En ne disant rien, cependant, ils ne faisaient qu’attiser sa curiosité.

« Oh… » fit-il, lorsqu’il prit conscience du dessin. « C’est beau. » Une lueur presque enfantine passa dans son regard, juste avant qu’il ne le posât sur elle. « Venez ! » dit-il, en la prenant par la main afin qu’ils allassent s’agenouiller ensemble. Il rit. « Je ne sais pas ce qu’il va se passer une fois que la porte sera ouverte… Vous allez sans doute me haïr mais je n’honore pas beaucoup les Dieux en temps normal. Enfin, pas en ce moment du moins. Ça m’est arrivé de passer mes jours à prier. J’ai même été prêtre à un moment il me semble. Je me perds souvent et les Dieux ne sont pas toujours présent là où je vais. » Il s’arrêta. « Vous pourriez me dire quels grands événements ont eu lieu récemment ? » Parce qu’il était décidemment trop curieux. Il laissa son torse choir vers le sol après s’être agenouillé, inconscient du fait qu’il courbait l’échine devant deux représentations de lui-même.

1718 mots

Explications


Et voici venir le tour 16 YEAH  [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 002  [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 002

Je vous laisse poster une dernière fois pour finir le rituel (donc jusqu'à la prosternation ^^) dans les deux semaines à venir. On reprendra le rp le lundi 4 octobre avec la prochaine pièce que je posterai ici même. Profitez de la détente pendant que vous le pouvez encore BWHAHAHAHAHA /sbaf

Mur donnant vers la pièce n°17 : Le mur qui se situe en bas (sur le plan), donne sur une porte fermée. Voici un >> visuel << à peu près. La porte est grande et mise en évidence par un escalier. Sur les côtés, il y a deux statues. Ce ne sont pas celles de l'image. À droite, il s'agit d'une femme blonde tenant dans ses mains quelque chose qui ressemble à un semblant de silhouette. À gauche, il y a un homme, qui tient dans ses mains un crâne. La porte est surmontée d'un autre homme. Celui-ci tient dans ses mains une sphère. [En gros, ce sont des représentations d'Edel, d'Ezechyel et d'Amsès]. Des cascades dévalent de chaque côté de la porte et, juste à côté de ces dernières, les pierres montrent des individus procédant à un rituel particulier. Il y a plusieurs scènes :
- Sur la première, les personnes se dévêtissent entièrement.
- Sur la deuxième, elles vont se baigner dans le bassin. Chacune lave quelqu'un d'autre.
- Sur la troisième, elles se massent mutuellement, toujours complètement nues, avec de l'huile contenues dans des flacons près du bassin.
- Sur la quatrième, elles se dirigent vers un coin de la salle où se trouve une penderie. Dedans, il y a des vêtements blancs.
- Sur la cinquième, elles s'assoient dans un autre coin de la pièce. Il y a, ici, le nécessaire à la coiffure : des peignes mais également des perles dans lesquelles il est nécessaire de faire passer des mèches de cheveux (voire toute la chevelure). Ces perles sont dorées et bleues majoritairement. Chacune doit s'occuper d'une autre personne.
- Sur la sixième, elles se donnent mutuellement à manger.
- Sur la septième, elles se donnent mutuellement à boire.
- Sur la huitième, enfin, elles se placent à genoux devant les statues et se prosternent.

Gains de tour 16


- Ceci est mon Sang : Le personnage peut faire en sorte que son sang soit aussi nutritif que désaltérant. Ainsi, quelques gouttes peuvent suffire à rassasier pour une journée entière. Ce phénomène a, cependant, deux conséquences dans la vie de tous les jours, sans que le pouvoir ne soit utilisé. Tout d'abord, les Vampires sont naturellement attirés par lui. S'ils goûtent le sang du personnage, il agira comme une drogue sur eux et ils en voudront encore. Ensuite, le sang en question donne au personnage une odeur particulièrement attirante pour [Insérer le nom d'un personnage].

Deadline tour n°16


Le dimanche 3 octobre ^^

Participants PJ


- Llewel : VI
- Erasme : XV
- Tekoa : XIV
- Za : VII
- Dastan : XIII
- Babelda : VI
- Helsinki : XV
- Sam : VII
- Sol : V
- Adam : XV
- Juvelian : XIII
- Léto : X
- Sympan : VI

Jokers utilisés


- Dastan : II
- Juvelian : II
- Sol : IX
- Babelda : VIII
- Llewel : IX
- Tekoa : I
- Sam : VIII

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Élise Iranor
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Élise Iranor
Mar 21 Sep 2021, 00:45


Illustration - Brandon Hix
Les Portes
Troisième Partie

Juvelian essayait de détourner le regard, tout en essayant de le soutenir en observant les yeux d'autrui. Certains étaient encore nus et ne se privaient pas pour générer un certain malaise envers ceux qui n'y était pas habitué, question de moeurs, même si l'individu en question s'était avéré être un Démon combattant un Sorcier. Avec ces deux individus attachés l'un à l'autre, sans doute que le reste du groupe aurait un moment de répit. Du moins, elle l'espérait assez, tandis qu'elle observait l'amas grouillant et sombre qu'était devenu le bassin. C'était répugnant, vraiment. Dire qu'ils s'étaient baigné là-dedans. Si les Alfars étaient des épines sur des roses, blessant sans discernement ceux qui étaient des incapables, au moins, le spectacle qu'ils offraient était bien plus Beau. Helsinki s'était quelque peu éloignée, pour voir ce qu'il en était en premier, avant de regarder dans sa direction. La demoiselle l'encourageait à aider l'individu qui ne cessait de captiver son regard, lui et quelques autres, d'ailleurs. Cette réflexion lui arrachait un soupir bruyant. Elle maitrisait assez bien ses hormones, habituellement, alors pourquoi ces hommes étaient aussi attirants ? Parce que c'était des étrangers ? Un frisson de dégoût parcouru son échine. Oh que non ! Elle se marierait à un Elfe Noire et préserverait la pureté de sa lignée, c'était sûr et certain. S'écartant quelque peu, elle demeurait seule et rangeait ses affaires, de sorte à ne pas les laisser traîner.

L'Ange était si serviable qu'elle s'occupait des autres, en plus de l'Alfar, alors que Juvelian ne se souciait que de sa propre survie et ne manquerait pas d'abandonner les autres derrière si cela lui permettait de rentrer à Drosera et, au vu des événements, ce n'était pas la seule. Relâchant un énième soupir, perdue dans ses pensées, avant d'ouvrir les yeux et de repenser à ... Merde, son carnet ! Est-ce qu'elle l'avait toujours en sa possession ? Normalement oui, il n'y avait pas de raison pour ... Oui, il était là. Elle parcourait encore quelques lignes négligemment recopiées à la va-vite dans une langue inconnue.

Hum.

Son regard se relevait vers la personne qui s'approchait vers sa gauche, un sourire illuminant ses traits en découvrant le retour d'Helsinki.

Tu as terminé ? demanda-t-elle. Je t'attendais pour qu'on poursuive tranquillement.

Maintenant, l'idée de la nourriture avait creuser son estomac.

Ça va ?

Ce n'était pas vraiment qu'elle s'en souciait, mais cela l'ennuierait si son interlocutrice devait défaillir.

Tu veux boire un peu de vin, que l'on rende hommage aux Dieux ?

C'était dit sur le ton de la plaisanterie. Elle n'avait pas l'intention de se saouler, ni de rendre ivre Helsinki, doutant que cela soit judicieux, mais quelques gorgées n'allaient certainement pas leur causer du tort, en plus de les détendre. Elles en avaient bien besoin, toutes les deux.

J'ai cru comprendre que cela se pratiquait dans certaines religions. Je t'avoue ne rien connaître aux moeurs des autres peuples, en dehors de nos territoires. Je ne sais pas trop non plus ... Qui sont les Aetheri que vous honorer.

Un moyen comme un autre d'engager la conversation. Ce serait bien qu'elle retourne chez elle avec quelques connaissances sur les Anges, surtout pour impressionner les autres lorsqu'ils parleraient des Immaculés en repensant au fait que ce soit un membre de cette race qui eusse remporter leur Épreuve.

C'est chouette qu'il y ai du pain et de la charcuterie ... J'adore ça ! Tu as des préférences ? Tu es végétarienne ?

Elles remplissaient un peu leur assiette pour se les échanger ensuite, vu que l'un devait nourrir l'autre, pareillement pour le boisson, ce qui serait bien plus simple pour le rituel. C'était d'ailleurs très étrange de nourrir quelqu'un d'autre que soit, ce geste machinal devenait plus ardu pour ne pas salir la tenue de l'autre ou gaspiller quoi que ce soit.

Tu penses que l'on devrait prendre des réserves ? Pour les autres pièces, je veux dire. Au moins de l'eau, ce serait judicieux, c'est la base des bases quand on explore quelque chose !

Il ne leur restait qu'une seule étape, après cette suggestion, sans doute une qui en aurait humilier plus d'un, mais c'était sans doute le moyen de sortir d'ici, ou tout du moins, de progresser, si cet idiot de Prince Noir n'avait rien gâcher en détruisant le bassin. Lorsqu'ils furent tous plus ou moins au même stade, ils obéirent, plus ou moins, mais même les réfractaires cédèrent et ils accomplirent le rituel, jusqu'à ce qu'un frémissement se fasse entendre.

Post XIV - 815 mots
Joker - 02 | 10

Résumé:


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 22 Sep 2021, 21:54




Les Portes ; Pièce dix

En groupe | Dastan



« Des preuves solides de… » Dastan fronça les sourcils. « Plutôt crever. » Tant pis. Il garderait cette menotte autant de temps qu’il le faudrait. Il préférait mourir plutôt que de prouver qu’une entente entre lui et le brun était possible, et d’autant plus depuis qu’Adam avait suggéré qu’ils couchaient ensemble. Ça lui donnait envie de vomir. Prêt à ajouter quelque chose, il fut interrompu par Érasme et pivota vivement vers lui, dans l’optique de lui dire de se taire. Constatant que c’était à lui qu’il parlait, il prit un air aussi surpris qu’énervé. « Quel frère ? » Il n’était même pas au courant que le brun en avait. Ou plutôt : il avait appris que l’Empereur Noir répandait sa semence un peu partout pour créer d’affreuses engeances comme ce troufion faiblard, mais de là à savoir quel Roi souillait quelle femme et à quelle lignée appartenait chacune des horreurs qui en résultaient… « Et puis je fais ce que je veux ! Personne a le droit de m’interdire quoi que ce soit, et surtout pas toi ! Si je veux lui parler, je lui parlerai. » Et il le ferait. Un jour. Depuis leur tendre enfance, les trois garçons étaient liés par un monde qui les dépassait. Leur participation à la Coupe des Nations Génie semblait avoir tissé des fils entre eux, comme cette chaîne agrippée à leurs poignets. L’onirisme avait orchestré leurs rencontres et il le ferait encore. « T’es bizarre, putain… » Il se détourna, avant de ricaner lorsque le Déchu apostropha le Sorcier de manière insultante. C’était tout ce qu’il méritait. Toutefois, le Réprouvé perdit immédiatement son sourire lorsque le Mage attaqua les roux. « T’es jaloux parce que tes cheveux ont la couleur de la merde de cerfeuil. » lâcha-t-il, cinglant. « Adam a raison, tu devrais essayer le sexe avec un homme, ou le sexe tout court, c’est sûr que ça te détendrait le trou du cul, et tu devrais te teindre les cheveux en roux, tu ressemblerais moins à une merde. » Il glissa une dernière perle dans les cheveux de l’adulte, puis se tourna – opération particulièrement embêtante lorsque l’on est attaché à quelqu’un par le poignet – afin qu’il pût décorer ses boucles rousses.

Le Déchu ne faisait preuve d’aucune délicatesse. Il grimaça mais ne protesta pas. Un vrai guerrier ne se plaignait pas parce qu’on tirait un peu sur ses mèches. Il devait être prêt à affronter des douleurs bien plus terribles que celles-ci. À Gona’Halv, personne ne chercherait à l’épargner. Ses maîtres d’armes et ses compagnons lui mèneraient la vie aussi dure qu’il le faudrait pour faire de lui une terreur des champs de bataille. Il était convaincu qu’il réussirait à surmonter chacune des difficultés qu’on lui imposerait. Il ne voulait pas décevoir les Zaahin, et il voulait devenir Dovahkiin. À cet instant, ses préoccupations se situaient bien loin de celles d’Adam. Le rouquin tourna légèrement la tête vers lui, afin de pouvoir l’observer du coin de l’œil. L’agacement peignit ses traits. « Je suis pas petit. » ronchonna-t-il en même temps que l’homme parlait. « Et non, ça sert à rien pour devenir Dovahkiin. » Pourtant, il pensa à Sól et Boyeo. C’était débile, mais dans son rêve, il lui semblait bien qu’il les avait épousées. Jusque-là, il n’y avait jamais vraiment repensé. Maintenant qu’il le faisait, ça lui paraissait très bizarre et, le temps d’un instant, il se surprit à éprouver un malaise à l’idée de les croiser. Il secoua la tête pour mieux se concentrer sur la seconde question de l’Aile Noire. Il n’avait pas envie de détailler plus longuement la première. Il n’avait jamais embrassé de filles – enfin, si, mais il était à l’époque si petit que ça ne comptait pas vraiment –, ni mêmes de garçons. À son âge, certains Bipolaires l’avaient déjà fait. Mais il n’avait pas leur âge à proprement parler. C’était un peu plus compliqué que ça. Il n’aimait pas beaucoup ce qui était compliqué.

Son regard brun parcourut la pièce. Il fronça le nez, avant de déplacer sa bouche de gauche à droite, en proie à une intense réflexion. En réalité, à ses yeux, il n’y avait pas beaucoup d’individus intéressants. Tous ceux qui n’étaient pas des guerriers ne méritaient pas son attention. Impossible de s’accoupler avec ces gens-là, parce que voir naître des faibles auraient été sa plus grande honte. Il y avait aussi des races avec lesquelles il ne pouvait pas souiller son sang, ni même sa salive ou sa peau : les Sorciers – pour des raisons évidents –, les Magiciens – parce que Freyja et pour des raisons évidentes –, les Alfars et les Ygdraës – pour des raisons évidentes –, les Anges – pour des raisons évidentes –, et tout un tas d’autres trucs plus ou moins ragoûtants – pour des raisons évidentes. Il ne restait donc qu’Adam – les Déchus étaient tolérables, voire même recommandés –, Léto et Tekoa – dont il n’était plus certain du peuple, mais c’était qu’il devait être acceptable. En revanche, le Pécheur n’avait rien d’un combattant. « Léto. Je crois qu’elle vient d’un peuple tolérable et surtout, c’est une guerrière. Elle doit faire des enfants forts et courageux. Et puis, on pourrait aller faire la guerre ensemble. » Il scrutait la femme, admiratif. Sous sa peau, ses muscles roulaient avec souplesse. Il décocha une œillade à Érasme, et un sourire narquois apparut sur ses traits. « Et à la limite, Tekoa. C’est pas tout à fait un guerrier et on pourrait pas avoir d’enfants, mais je crois que je pourrais au moins l’embrasser sans me sentir sale. Mais bon, je me contenterais peut-être de Léto, je voudrais pas te choquer, Princesse… » Il s’interrompit, avant d’avoir une idée lumineuse. Son sourire s’élargit. « Et puis ton frère. Je me taperais bien ton frère. »



Message XVI – 968 mots

Résumé : Dastan est avec Erasme et Adam. Il est blessé et a du sang sur lui. Il... il est lui-même 8D

Spécialités :
- Agilité : 12
- Force : 13
- Charisme : 7
- Intelligence : 11
- Magie : 8




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[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 2289842337 :
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Kitoe
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Kitoe
Jeu 23 Sep 2021, 23:02

Helsinki
Les Portes III
-Oui, merci de m'avoir attendue.

C'était gentil de sa part. Juvelian aurait pu croire que l'Ange l'avait abandonnée et trouver une autre personne pour continuer sans elle.

-Oui ça va, merci. Elle était vraiment très gentille, et ce malgré le léger malaise qui persistait. D'accord.

Elle n'avait pas remarqué son ton amusé et ne voulait pas boire de vin. Mais c'était pour les Aetheri, elle tâchait de s'en rappeler. Le bout de femme qu'elle était ne fit donc pas d'histoire. De par sa petite taille, sa faible force et l'inhabitude, Helsinki ne tenait pas l'alcool. Cependant, de ça, elle n'était pas au courant puisque c'était une limite qu'elle n'avait jamais explorée volontairement. De ses souvenirs, Asborn n'avait essayé qu'une fois, tout comme la drogue. Mais depuis qu’un de ses médecins avait émis l'hypothèse qu'elle avait peut-être tout oublié, pour justifier son mutisme sur cette période sombre, elle ne refoulait pas l'idée d'avoir perdu quelques fragments. Comme une fenêtre brisée qui aurait perdu des tessons. Lorsqu'elle avait été trop maigre pour enregistrer, ou ces "jours" où elle n'avait cessé de dormir à cause de l'épuisement. C'était d'autant plus plausible que les personnes trop ivres pouvaient aussi perdre la mémoire. En bref, la consommation d'alcool avait une connotation assez négative. Il lui arrivait d'en goûter parfois, parce qu'on lui proposait, mais elle ne prenait pas plaisir à terminer son fond de verre. Les doses n'étaient jamais assez fortes pour la détendre et pour être honnête, elle avait peur d'essayer. De perdre le contrôle, ses moyens. Helsinki n'avait pas la moindre idée du comportement qu'elle pouvait adopter sous l'emprise d'une telle substance. Elle avait du mal à s'imaginer rire, comme ce que relataient la plupart des gens. Elle n’était pas faite pour rire, au point où elle soupçonnait sa tutrice de compter ces moments d’éclats, voire de les consigner précieusement dans un carnet. Elle le pensait parce que cette dernière était capable de lui relater avec exactitude ces rares moments.

-Je n'y connais pas grand-chose non-plus.

Elle avait longtemps perdu la foi, parce qu'elle avait été seule, livrée à elle-même et à un monstre. Les Aetheri faisaient partie de sa vie depuis peu et elle n'était pas la meilleure pratiquante. D'abord, elle se concentrait sur ceux que vénéraient les Anges et les Magiciens. Les autres entités étaient encore des notions relativement floues. D'ailleurs, elle ignorait à qui se vouaient les Alfars.

-Je prie Ahena principalement, et Ava. Il y a aussi Délix. Je sais que les Magiciens ont Suris et Yaveäth

Il lui arrivait d'accompagner Méryl. Ça rendait sa tutrice heureuse.

-Et vous, qui priez-vous ?

Les Alfars étaient l'un des peuples les plus mystérieux qu'elle connaissait. Entre autres, elle avait cru que ceux-ci étaient végétariens, mais ce n’était visiblement pas le cas.

-Non, pas particulièrement...

Helsinki mangeait de tout, en théorie. Elle mangeait peu, aussi. À son arrivée aux Jardins, elle se souvenait avoir cédé à plusieurs pulsions insatiables lorsqu'on lui avait présenté les premiers mets. Pas des restes. Pas une bouillie fade, froide et indéfinissable. Pas une nourriture rance dont des mouches avaient déjà commencé la décomposition. Un vrai plat, frais, copieux et beau. De ces crises d'hyperphagie avaient résulté des vomissements dus à l'ingurgitation trop rapide et conséquente pour son estomac de moineau. D'autres fois, elle avait refusé de s'alimenter plusieurs jours d'affilée afin de compenser ce trop-plein, trop soudain – et aussi par habitude.

Ici, le choix était infini. Entre le pain, les galettes de maïs, les baies, les fruits, les légumes, le miel, la viande, et d'autres aliments qu'elle ne connaissait pas, chacun était susceptible de trouver son bonheur. Helsinki avait déjà le ventre plein rien qu'à regarder tout ça. Elle ouvrit toutefois la bouche lorsque Juvelian lui servit ses bouchées. De son côté, elle imitait ses gestes. L'action était assez plaisante, presque amusante. Bienveillante.

-Oui, c'est une bonne idée. Appuya-t-elle.

Mais elle n'avait rien pour transporter l'eau. Par une sangle ou une ceinture pour accrocher quelques bouteilles. Au final, la réflexion tomba à l'eau – sans mauvais jeu de mot – et Helsinki accompagna l'Alfar jusqu'à la porte où ils devaient se prosterner. A genoux, la jeune femme examina plus attentivement les statues, détailla leurs visages. Elle était assez époustouflée par ce travail de sculpture, ainsi que par le rituel qu'elle venait d'effectuer sans même comprendre les enjeux réels. C'était étrange. Ça lui échappait, et soudain, elle se souvint qu'elle avait peur. Lorsqu'ils furenttous placés, un noeud d'angoisse se formant dans la gorge, Helsinki posa ses mains sur le sol et courba l'échine.

753 mots
Helsinki finit le rituel avec Juju

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Ven 24 Sep 2021, 22:39



Dixième pièce


« J’ai pas de frère ! » grognai-je, quitte à passer pour un fou. Il n’y avait que des filles autour de moi, des sœurs qui finiraient mariées à des Sorciers qui les battraient dès qu’Elias aurait le dos tourné. Ils les esquinteraient parce qu’ils seraient frustrés de leur propre impuissance. Délilah ferait tourner la tête de son époux et de tous les hommes qui seraient conviés à sa table. Il la haïrait pour ça. Réta était tellement bizarre qu’aucun homme ne voudrait d’elle si ce n’est pour son rang. L’élu la détesterait pour ça. Quant à Eméliana… Un sourire mauvais apparut sur mes lèvres. Je tuerais tous ceux qui essaieraient de la posséder, à commencer par ce crétin de Magicien. Je serais le seul à la frapper. Cette pensée m’apaisa étrangement. M’imaginer la gifler à l’en faire tomber sur le sol et la prendre de force créa une certaine félicité en moi. Elle disparut pourtant lorsque le Déchu reprit la parole. Je grimaçai. Il paierait pour son affront. J’étais Prince et lui n’était qu’un moins que rien. Je n’avais actuellement pas les moyens de me prétentions mais, dès que je rentrerais à Amestris, je demanderais à la garde de le chercher et de le capturer. Ce n’était qu’une question de temps. Il serait bientôt gisant à mes pieds. Je lui rirais au nez et l’humilierais, jusqu’à me lasser et ordonner sa mort. Et le roux, avec son rire de goret, y passerait également, à la différence que j’allais peut-être m’occuper de son cas moi-même.

Je plissai les yeux à l’évocation de la merde de cerfeuil. Je ne savais pas ce que c’était. Sans doute une créature hideuse qui ne vivait que chez les Réprouvés, aussi faible et inutile qu’eux. « Et les tiens ont la couleur de l’urine d’un malade de l’Asatyte. » répliquai-je. C’était un champignon qui s’installait dans la vessie et donnait une couleur orangée à l’urine, en plus de faire pourrir l’individu de l’intérieur dans le cas où le patient n’était pas traité rapidement. « C’est ça. » laissai-je sortir de mes lèvres, d’un air macabre, avant qu’un sursaut ne m’atteignît. Ça me paraissait évident. Je souris. « Parce que c’est sûr que, toi, tu t’y connais en la matière, espèce de sale puceau ! » Des images revinrent hanter mon esprit. Je serrai les dents. Je l’avais traité de puceau tout en sachant qu’il pourrait parfaitement me retourner le compliment. Néanmoins, je paraissais déjà plus adulte que lui. « Puis si t’as envie d’être handicapé du cul et de te chier dessus toute ta vie, ça te regarde ! » Parce que j’étais rempli de préjugés sur les rapports entre hommes. Il n’y avait que les femmes qui devaient subir la pénétration, quelle qu’elle fût. Elles enduraient et, nous, nous prenions ce que nous désirions. « Ce sera toi le roux plein de merde quand on t’aura troué le cul ! » Je le détestais.

« Aïe ! Fais gaffe ! » La plainte était sortie toute seule. Je baissai les yeux, espérant malgré moi qu’il ne déciderait pas de me punir. J’avais encore, parfois, des réflexes d’enfant. Surtout, au-delà de cet aspect, je n’étais pas assez crétin pour ignorer la puissance qui se dégageait du Déchu. Pour me venger de mon impuissance, je bousculai légèrement le Réprouvé et me mis à rire. Il ne serait jamais Dovahkiin. Je croisai les bras, pour réfléchir à qui je choisirais. Je n’eus pas à y songer longtemps. La blondinette. C’était une évidence. Je la tiendrais et violerais ses lèvres en espérant qu’elle pleurerait et crierait. J’allais l’annoncer mais Dastan fut plus rapide. En écoutant ce sale roux parler, je commençai à me sentir agacé. « Pour pouvoir engrosser Léto, il te faudrait une échelle, sale nain. » dis-je, narquois, avant de prendre une mine dégoûtée quand il parla de Tekoa. Les imaginer ensemble me répugnait, comme d’entendre princesse sortir de sa bouche. Je sentis l’envie de le frapper monter de nouveau en moi, petit à petit, comme un serpent s’enroulant autour de ma jambe.

Mon regard, jusqu’ici posé sans objectif particulier, se précisa soudain sur son visage. Le mouvement de ma tête avait été rapide et mes yeux reflétaient ma surprise. Mes sourcils se froncèrent. « Qu’est-ce que t’as dit ? » demandai-je, l’air s’expirant de mes poumons vrillant au sein même de ma gorge. Ma voix était enrouée de colère. J’allais éviscérer ce connard. La fureur monta d’un seul coup et je me jetai sur lui dans l’intention de lui griffer le visage et de l’étrangler avec la chaîne qui nous liait. Au lieu de retomber lourdement sur les dalles, d’être retenus par le Déchu ou de nous retrouver le crâne éclaté par la seule force de Léto, nous atterrîmes au beau milieu d’un champ habités par des Weltpüffs.

782 mots
Dastan et Erasme disparaissent de la salle. On va faire l'événement de Léto, on revient ensuite  [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 943930617
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Ven 01 Oct 2021, 23:15



Dixième pièce


Un petit sourire flotta sur mon visage. Je souriais pour deux, puisque mon interlocuteur semblait incapable de le faire. « Du bleu ? » Je plissai doucement les yeux, faussement déçu. Mon intérêt pour lui venait de croître. Sa réponse n’avait rien de surprenant. Qu’il la formulât l’était, pourtant. J’étais un Magicien et tout en moi était céruléen. Néanmoins, lorsqu’il posait ses yeux dans les miens, j’avais cette impression diffuse qu’il pouvait lire mon âme, comme si mes secrets les plus intimes lui appartenaient et avaient toujours été sa propriété. Geste après geste, quelque chose s’agitait en moi, une malédiction depuis longtemps formulée. Elle ne m’appartenait pas vraiment. Elle appartenait à un autre, celui qui préférait me laisser la main, par plaisir, par déni ou par peur de l’avenir. L’homme que j’avais devant moi serait mon Roi. L’homme que j’avais devant moi m’accompagnerait à la frontière de la mort. L’Esprit de la Mort serait mon fantasme, parce qu’il était celui des souvenirs de mon frère qui vivaient en moi. Et peut-être que d’ici un millénaire, lorsque j’aurais atteint mes objectifs ou échoué lamentablement, j’arrivais à le faire sourire. Quoi qu’il fît, pour l’éternité, parce qu’il voyait les Esprits, je le hanterais. Toutes ces notions n’étaient qu’un sentiment diffus, aussi complexe que celui qui me liait à Ezechyel, aussi incompréhensible que les émotions qui se battaient en moi vis-à-vis d’Adam et de Léto. À l’intérieur de tout ce céruléen qui m’habitait, il y avait la lueur sombre des flammes noires qui vivaient à l’intérieur du cœur de cet autre. Je le préservais de sa réalité. De ça, mon interlocuteur ne devait pas être dupe. Il possédait sans doute la clairvoyance que je n’avais pas.

Une fois devant l’immense porte, je restai un instant immobile, à contempler les sculptures. Je ne connaissais que très peu cet endroit mais je commençais à penser que s’il appartenait à un seul et même individu, celui-ci devait être particulièrement riche ou admiré. Nous désirions aller de l’autre côté et il s’agissait d’une nécessité si nous voulions avancer. Pourtant, qu’y aurait-il au delà de ces murs ? Une pièce aussi merveilleuse que celle-ci ou bien un endroit froid et mortel ? Je m’agenouillai cependant et, ce, malgré mes nombreux doutes. Le sérieux ne m’allait pas mais, à côté de Jezekaël, il m’était difficile de ne pas adopter un air grave. Cette chose, en moi, prenait de l’ascendance. La chose en question n’avait rien d’amusant. Elle était sérieuse, réfléchi, stratège. La chose, lui, celui que les chuchotements dans l’ombre appelaient le Maître des Masques. À force de dissimuler son propre visage, il le perdrait. C’était ce que les voix murmuraient.

Alors que ma respiration s’était étrangement calmée, pour prendre le même rythme que la sienne, un mouvement vif et incontrôlé se présenta juste devant moi. J’eus tout juste le temps de reculer afin d’éviter la collision. Mes yeux bleus s’écarquillèrent sur un jeune homme qui semblait aussi étonné que moi.


« Trop gentil… ça veut dire quoi à ton avis ? » lui demandai-je, en soupirant. Mark me fixa d’un œil amusé. « Qu’est-ce que tu bois, actuellement, Lucius ? » Je grimaçai. Ça n’avait rien à voir avec le problème. Du moins, je le croyais. Ça avait tout à voir, en réalité. « Du lait au sirop de fraise ? » « Et moi ? » « Je ne sais pas. » « Goûte ? » proposa-t-il. J’approchai mon nez de la mixture et le retirai aussitôt. « Beurk ! Qu’est-ce que c’est ? » l’interrogeai-je, outré par l’odeur. « Ce que boivent les garçons qui ne sont pas trop gentils. » déclara-t-il avec un sourire malin. Il m’avait conduit précisément où il le désirait : à la constatation qu’en plus d’être un Magicien, je me comportais comme un enfant. Trop gentil, ça voulait dire : pas intéressant, bien en meilleur ami mais certainement pas en petit copain, trop bon trop con, étranger à l’amusement. Je soupirai de nouveau. Il entra dans la brèche. « Tu devrais boire ça. » « Non. Demain je dois m’entraîner avec Azur et je vais être malade si je bois ça. » « Oublie Azur cinq minutes. En plus d’être trop gentil, t’es beaucoup trop sérieux. Il faut te détendre. » Il m’entoura de son bras. Il était bien plus musclé que moi. Son corps était couvert de tatouages aux allures sauvages. Il avait du succès, ce qui n’était pas mon cas. Je ne comprenais pas réellement son intérêt pour moi mais ça m’était égal. J’aimais sa compagnie. Il était aussi passionné par les dragons que moi, à la différence qu’il connaissait la signification de « repos » et que, en plus d’avoir une classe naturelle, il était aussi doué d’une grande autodérision et d’un je-m’en-foutisme prodigieux. « On va boire ensemble ce soir. Je vais t’apprendre. » « Je ne crois pas que mon père approuverait. » « Putain, on s’en fout de ton daron. Il va pas venir ici. Il n’en saura rien. Et même s’il venait à le savoir, tu crois qu’il ne s’est jamais pris de murges ? » « Ben… » J’avais beau y songer, je voyais difficilement mon père enchaîner les pintes dans une taverne. « Bon mais on s’en fout je te dis. Bois. Je vais t’apprendre à arrêter d’être trop gentil. Même ta Sorcière mouillera sa culotte en te voyant. » « … C’est vulgaire. » « C’est ça, être un méchant garçon. » Il sourit, d’une façon carnassière, avant de hausser les épaules. « Mais si tu veux rester le trop gentil, libre à toi. » dit-il, l’air de rien. J’avais l’impression de faire quelque chose de mal. Pourtant, je finis par me laisser prendre au jeu. « Non c’est bon. Je vais faire la fête avec toi. » Forcément, après plusieurs verres, je fus plus qu’étonné de voir le décor changer. Je titubai et finis par tomber mollement sur les genoux, devant un type bleu. « Mark ? » demandai-je, hébété. Ce n’était pas Mark. Mark était loin, contrairement à mon état d’ébriété.

1006 mots
J'amène Lucius pour la prochaine porte [RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 943930617
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Dim 03 Oct 2021, 12:29

[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 5l2x
Image par Minhua Fang
Dixième pièce


« Comme un Réprouvé ? Vraiment ? » Sympan venait de passer son visage par-dessus l’épaule de Tekoa. Il le regardait d’un œil curieux. Il avait beau ne pas être le plus intelligent des Enfants de Yanna - et loin de là - il savait reconnaître un mystère dès qu’il en voyait un. Un large sourire un peu fou barra son visage. « Tu as des ailes ? » lui demanda-t-il. Parce que s’il était une sorte de Réprouvé, il n’en était pas un. La question était donc la suivante : qu’était-il ? Chasser, tanner la peau, prier les Ætheri… Toutes ces choses pouvaient, certes, se faire dans les villes mais assez difficilement. Il devait donc habiter plutôt à la campagne. Raaa, pensa-t-il, incapable de trouver. Il devait réunir les indices qui lui permettraient de dénicher la véritable nature du brun. Ou alors… Ou alors, il pourrait lui demander la révélation de son peuple en gage, lorsque Dastan aurait réalisé celui qu’il lui avait donné. Le problème c’est qu’il y était peut-être allé un peu fort. Le rouquin ne semblait pas décidé. Un petit rire étrange se fraya un chemin jusqu’aux lèvres de l’Ygdraë. La prochaine fois, il ménagerait ses nouveaux cobayes, sous peine de faire totalement échouer l’expérience. Il n’était, malheureusement, pas encore assez bon pour contrôler parfaitement ce qu’il essayait de faire. Il voulait une tragédie, un spectacle dramatique, empli de rebondissements divers et variés. Il voulait que leur petit groupe grandît et fût au centre des préoccupations mondiales. Il est possible de faire beaucoup de choses avec un Sorcier, un Réprouvé, un Ygdraë et un Machin. En se plaçant dans des postes à responsabilité, ils pourraient véritablement avoir un poids. Il leur faudrait d’autres garçons, dans des peuples différents. S’ils grandissaient ensemble, sur fond d’intrigues passionnantes, alors l’avenir serait forcément assuré pour eux. Ils s’amuseraient et ils formeraient la plus grande expérience que le monde ait connue, de quoi réjouir l’esprit de savant fou de Sym. L’atout de leur groupe, selon lui, restait le Prince Noir. Il devait avoir accès à de nombreux privilèges et, s’ils devenaient véritablement amis, il pourrait partager.

« Ah oui ? » Ce système d’éducation attira la curiosité de l’Ygdraë. C’étaient ses parents qui l’avaient élevé et ces derniers étaient bien trop présents dans son existence à son goût. Ils le choyaient, le protégeaient, alors que lui n’avait qu’une envie : prendre la poudre d’escampette et tracer son propre chemin. Il ne voyait pas les risques. Il ne voyait que des opportunités d’étancher sa soif infinie de connaissance. S’il devait perdre un bras dans le processus, ça ne le dérangeait pas. Ça repoussait parfois, à condition de connaître la bonne magie et d’avoir quelqu’un d’assez puissant dans son entourage pour la pratiquer.

Devant le buffet, Sympan mangea ce que Tekoa lui donna, et plus encore. Il voulait tout goûter, pour connaître la saveur de chaque chose et ne pas en rater une miette. Néanmoins, son estomac avait des limites et elles furent atteintes assez rapidement. C’était le prix à payer pour avoir un régime alimentaire en dents de scie. « Par quoi commencer ? » Il aimait bien répéter les questions. Un jour, un Enfant de Yanna lui avait dit que répéter la question permettait de gagner du temps pour réfléchir à la réponse. Depuis, il utilisait cette astuce quand il n’avait pas d’idée en particulier. Parfois, il le faisait même sans aucune raison. « Hum… Il ne faut pas faire les choses trop brusquement. Surtout que t’es petit. C’est un peu chiant. » Il voulut regarder Érasme et Dastan - parce qu’ils n’avaient pas le même âge non plus - mais s’aperçut qu’ils n’étaient plus là. « Bah… Ils sont passés où ? » demanda-t-il, tout en se dirigeant vers la porte encore fermée. « … C’est bizarre quand même. » Il n’avait pas vraiment peur - parce que la peur venait difficilement chez lui - mais il était curieux et intrigué. « Tu penses que, nous aussi, on va disparaître ? Ou bien ils ont disparu tous les deux à cause de leurs chaînes ? » Il soupira et s’assit, les os de ses genoux entrant en contact avec le sol. Il aurait été un peu plus enrobé, ça ne lui aurait pas fait si mal. « J’espère que la porte va s’ouvrir vite. » dit-il, tout en songeant d’un même temps à ce qu’ils pourraient faire pour rendre leur duo intéressant. Puisqu’aucune animosité naturelle n’existait entre Tekoa et lui, ils devraient tout inventer. À moins qu’il ne décidât de réellement devenir son ennemi ? Les Ætheri semblaient être un bon levier. Sym allait sans doute finir par se faire péter la gueule mais, à vrai dire, il n’y pensait pas. Tout ce qui comptait, pour lui, c’était sa petite expérience personnelle.

800 mots

Sym parle à Tekoa et s'agenouille devant la porte après avoir constaté la disparition d'Erasme et de Dastan.



[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 4p2e
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Dim 03 Oct 2021, 15:18




Belle et grande. Dans d'autres circonstances, Léto aurait gloussé comme une petite fille. Cela n'était pas tous les jours qu'un futur Æther complimentât son charme et sa puissance. Au fil de sa croissance, les hommes désiraient s'emparer de sa chair, la consumer jusqu'à satisfaction, et les femmes enviaient sa force, certaines l'auraient bien vu dans ses bras réconfortants et impénétrables. Elle était une curiosité qui s'affinait de jour en jour, telle une statue qu'un marbrier peaufinait après chaque coup d'œil attentif. Elle se souvint très bien de cette première fois, à Mégido, où elle leva les yeux au ciel pour admirer la représentation de l'Orishala. Cocoon Sforza fut une idole, un seuil que la Sùlfr pensait inatteignable, encore rêveuse et inexpérimentée. Les Orishas changèrent au fil des ères, sa propre connexion avec le peuple des Libérés s'amenuisant, sa Foi mise à rude épreuve. Une époque cruelle pour tous, où le nom de Sympan revêtait toutes les tonalités possibles. Ce furent de telles aventures qui forgeaient les Hommes de la veille. Pourtant, elle aussi se contenterait de complaisance et de gourmandise pour l'éternité, après toutes les épreuves subies. Qu'Ezechyel en personne lui confiait une telle rêverie lui faisait entrevoir l'univers des possibilités futures. Cela lui paraissait si incroyable…

" Sans autrui, la force seule n'est rien. L'acquérir à la sueur de la solitude ne représentait rien, ou ne durerait jamais. Instable, cette puissance s'effriterait au prix des émotions. Son attention se tourna vers les autres. Pour la plupart, ce ne sont que des inconnus pour moi. Pourtant, plus ils se rassemblent, plus je me sens forte. Elle haussa les épaules, lui souriant. J'imagine que c'est ce puissant sentiment qui anime les Souverains. " Sans le faire exprès, elle le narguait à nouveau sur son probable rang.

La Chamane termina de consommer pour les Ætheri. Au-delà de la symbolique cérémonielle, ce rituel leur apportait un bien-être fou, presque suspect. Étant donné l'état d'esprit – et physique – de certains infortunés du groupe, cette accalmie arrivait à point nommé. Ce qui les attendait en amont requérait très certainement une bonne dose de courage et de ressources. Touchée et nourrie par la grâce d'Ezechyel, la Hǫfðingi se sentait bien prête à braver monts et merveilles au sein de cet édifice sacré.

" Si vous décidez de venir me voir, sachez que notre secret sera bien gardé. " Ponctua-t-elle sur un clin d'œil complice en se levant.

Il serait tout-puissant, il écrira ses propres règles. Peut-être pas tout de suite, mais la Sùlfr saura se montrer patiente. Il fallait l'être sous le regard des Ætheri, d'autant plus vis-à-vis de leurs volontés, ou caprices, c'était selon tout un chacun. Elle connaissait le Dieu de la Mort comme une entité vagabonde. En méditant dans sa chambre ou au détour d'un totem, la Souriante ne devrait être même pas surprise de croiser cette forme juvénile d'Ezechyel. Elle se sentait si vieille à ses côtés qu'elle pourrait bien être sa mère.

Rejetant cette fantasmagorique possibilité, Léto suivit l'initiative du blond. Elle serra avec autant de fermeté – pour ainsi dire guère plus pour ne pas broyer quoi que ce soit – sa poigne. Elle chérirait ce contact durant très longtemps. Une telle rencontre était folle, alors que les Dieux animaient son quotidien. C'était juste différent de se retrouver comme sur le même piédestal. Ses confessions sur sa Foi la touchèrent, car il attaquait une part d'elle-même qu'elle avait désiré détruire, enfouir sous les couches brunes pour l'étouffer. Des erreurs de jugement, des erreurs du passé qui refaisaient surface. Alors même un avatar divin pouvait s'écarter du droit chemin ? De tous les mots d'Ezechyel, ceux-ci furent bien les plus importants pour la Sùlfr. Bon sang, les Chamans tomberaient des nues. Heureusement qu'il passa hâtivement à autre chose.

" Ce n'est peut-être pas une bonne idée. Elle pourrait trop en dire et en payer le prix par la suite. Même si rien de tout cela n'est une bonne idée, finalement. Elle joua avec une perle qui pendouillait à l'apex d'une mèche. Je peux vous dire que… Elle mûrit ses révélations. Une terre sacrée a été libérer, pour le meilleur comme pour le pire. Elle pouvait encore entendre les lamentations des Anges et des Démons trépassés. Des tambours ont sonné le glas d'une guerre semblant éternelle. Une bataille qui ne laissa aucune trace sur l'Au-Delà ; impensable. Une célébration éveilla nos pulsions les plus primaires au nom de la charité. Elle-même victime d'un trop plein d'entrain. Et… je vais devenir la femme la plus forte de ces Terres ! " Elle sourit de toutes ses dents, enfin en parfaite connexion avec son Soi d'antan.

Lorsque les derniers participants se réunirent face aux imposantes portes – malgré la disparition des plus problématiques – Léto suivit le mouvement d'Ezechyel et se prosterna. Dans le passé et dans le futur, elle continua de courber l'échine, car elle n'était qu'une mortelle. Mais une mortelle qui se tenait assez haute pour affronter les apostats, indifférents au véritable chant du panthéon. Ils n'étaient tous qu'ignorance, et pourtant ils s'agenouillaient tous face à la trinité divine. N'était-ce pas là une preuve de leur hégémonie ? Léto se sentait plus éveillée que jamais. Enfin.


917 mots ~
Léto est avec Ezechyel et finalise le rituel. Je le précise maintenant mais quand elle se relèvera, elle sera sous forme masculine (genre comme ça ♫)

- La vie alternative : pouvoir qui se déclenche aléatoirement et qui affecte l’utilisateur de deux façons. La première, en changeant le sexe de l’utilisateur, ce dernier devenant homme s’il est originellement une femme, et femme s’il est originellement un homme. Le deuxième effet se manifeste dans les souvenirs de l’utilisateur. Une fois le pouvoir actif, l’utilisateur voit alors ses souvenirs s’altérer légèrement, tout en s’inspirant des véritables moments de sa vie originelle. Comme une seconde existence, une vie alternative qui progresserait en parallèle, l’utilisateur n’a pas réellement conscience du changement qui s’opère en lui une fois le pouvoir activé, comme s’il avait toujours vécu dans cette vie alternative. La durée du pouvoir est, par ailleurs, elle aussi aléatoire.

Spécialités :
- Agilité : 32
- Force : 67
- Charisme : 50
- Intelligence : 27
- Magie : 35



By Jil ♪
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Dim 03 Oct 2021, 20:13



[RP Dirigé] - Les Portes III - Le Tombeau d'Amsès - Page 15 Gu56

Les Portes III


« Ça sert à rien ? Vraiment ? »

Un grand sourire apparut sur mes lèvres. Le Réprouvé était naïf. Bien sûr que ça servait. Au-delà du plaisir évident qu’une partie de jambes en l’air procurait, c’était aussi l’occasion de gagner en popularité et d’en savoir plus sur un certain nombre de sujets. Je n’allais pas parler de Kaahl aux enfants mais les informations qu’il égrainait par ci par là, l’air de rien, m’aidaient beaucoup. Il n’était pas le seul. Là où il le faisait consciemment, d’autres laissaient échapper des mots de trop sous l’effet du désir ou du plaisir. Me faire inviter dans la demeure d’un membre du gouvernement par son épouse en son absence avait un côté très ludique. Heureusement, je n’étais pas d’une nature opportuniste.

Mon regard se tourna vers Léto.

« T’as raison. C’est une femme de pouvoir, elle pourrait t’aider. Mais si t’as envie de la mettre dans ton lit, il va d’abord falloir que tu grandisses et que tu prennes des muscles. Tes bras ressemblent à des petites saucisses et je doute que tu l’intéresses. Elle s’ennuierait au lit avec toi. Dans cinquante ans, peut-être. »

Je souris, ravi de la tournure que prenait la situation. Les voir se battre s’avérait plus drôle que ce que j’aurais pu espérer. J’aurais pu les arrêter mais tant qu’ils n’en revenaient pas aux mains, je jugeais mon action suffisante. Surtout, je riais intérieurement sur les commentaires du Sorcier. Son père avait décidé de ne pas l’instruire sur l’homosexualité. Ça ne m’étonnait pas, même si j’imaginais sans mal Kaahl s’exaspérer lui-même du manque d’éducation qu’il pouvait fournir à ses enfants sorciers. Cela étant, je n’étais pas dupe non plus. Lui aussi avait été éduqué d’une certaine façon. Il lui avait fallu du temps avant de faire des choses avec un homme. Il avait dû refouler des décennies.

En attendant, ça me démangeait toujours de dire au Prince Noir que je défonçais régulièrement son paternel et que, jusqu’ici, il n’avait pas eu besoin de porter des couches. Quant à moi, vu mon régime, j’aurais été handicapé depuis longtemps.

« Tekoa, pas mal. Il est déjà plus accessible que Léto. Il pourrait te servir à t’entraîner. L’entraînement, y a que ça de vrai. »

Mes yeux se posèrent sur Érasme.

« Puis, si vous vous entraînez entre mecs, vous n’aurez pas le risque de voir une grossesse survenir. Pas la peine de le crier sur tous les toits. Je suis sûr que plein de Sorciers y prennent du plaisir sans le dire. »

Parce que la perspective d’imaginer le Prince Noir se faire surprendre avec un homme en plein acte réveillait l’esprit malin en moi. Le Réprouvé n’était pas soumis à ce genre de problématiques. Qu’il trempe sa nouille à droite ou à gauche n’était pas un problème. En plus, les Bipolaires étaient de bons amants. Un peu violents parfois mais, au moins, il y avait une ligne directrice claire. Le doute était plutôt rare et l’action au cœur de l’acte. C’était plaisant, surtout avec deux pintes dans le nez.

L’accalmie cessa lorsque Dastan rajouta qu’il se taperait bien le frère d’Érasme. J’avais beau savoir certaines choses, notamment que Lucius était véritablement le frère d’Érasme, celui-ci n’était normalement pas en mesure de le savoir. Ça m’intriguait et, naturellement, je pensai que je devrais peut-être en toucher un mot à Kaahl. Si ses enfants se voyaient sans qu’il ne le sache, il y avait un problème.

Alors que j’allais questionner le Sorcier sur l’existence de ce fameux frère, pour mener mon enquête, les choses dégénérèrent de nouveau. J’allais les séparer de force mais mes mains se refermèrent sur du vide. Mes yeux s’écarquillèrent sous la surprise. Je fis plusieurs mouvements, comme pour vérifier qu’ils n’avaient simplement pas été frappés d’invisibilité. Rien.

« Merde ! »

Je l’avais laissé s’échapper avec force.

« Putain. »

Je me voyais mal dire à Kaahl que j’étais avec son fils juste avant sa mort et que je n’avais pas su le retenir ou même le protéger. Je n’étais pas nourrice mais quand même.

Je n’eus néanmoins pas le loisir de trop réfléchir à la situation. La disparition soudaine des deux adolescents me toucha quelques minutes plus tard, lorsque je voulus me lever pour aller manger ce qui était à disposition.

Entre ma disparition de la pièce des bains et mon apparition dans la suivante, plusieurs semaines seraient passées, des semaines qui auraient changé considérablement ma vie.

741 mots:



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Dixième pièce


Je n’étais pas petit. J’avais même beaucoup grandi ces dernières années. Quand un membre de la tribu partait à l’extérieur d’Awaku No Hi et revenait, il s’exclamait toujours sur ma croissance. Je fis la moue, en oubliant soigneusement de prendre en considération mes nourrices qui se moquaient parfois de ma petite taille et de mes muscles d’enfant. « Tu veux chasser ? Tu es sûr ? Tu vas te faire dévorer tout cru ! » disaient-elles. Mes yeux se baissèrent jusqu’à mon bras droit. Je contractai, comme pour prouver la réalité de ma masse musculaire. J’avais des muscles et je serais le plus grand chasseur de l’univers ! Plus personne ne me dirait que je suis petit lorsque je serais grand ! « Il vaut mieux être petit et bien fait que grand et raté ! » dis-je, empli de la philosophie de la mauvaise foi. Sympan avait beau dire, il ressemblait à l’un de ces grands oiseaux à hautes pattes que j’avais déjà observé. J’étais sûr de pouvoir le balayer comme une quille. Surtout, ce n’était pas un Chaman. Il n’avait pas parlé de prières, ce qui signifiait que les Ætheri n’étaient pas à ses côtés. Si nous nous battions, je gagnerais. En plus, même si je n’avais jamais chassé pour de vrai, j’avais appris des techniques en glanant des informations ici et là. Si les Esprits n’étaient pas très bavards en ma présence, les adultes oubliaient souvent que j’étais là. Si je restais sans bouger, ils parlaient sans faire attention à moi. Certains évoquaient la meilleure façon de construire un piège, d’autres le meilleur moyen de tuer un cerf ou une palombe. Si l’Ygdraë avait été un animal, il aurait été facile à attraper.

Je tournai les yeux vers la position précédente de Dastan et d’Érasme. Je levai légèrement le menton. J’avais une théorie toute faite sur ce qu’il s’était passé pour eux. « Les Dieux ont dû les punir de leur insolence. » dis-je, d’une voix assurée. « C’est ce qui arrive aux hérétiques. Le Sorcier ne mérite que la mort par torture. » décrétai-je. « S’il était chez moi, il aurait servi aux sacrifices depuis bien longtemps. Profaner le sacré est un crime. On aurait ouvert son dos avant de tailler dans ses côtes. On les lui aurait sorties du dos pour former des ailes. » Je savais que certaines tribus pratiquaient cette punition. Je n’y avais jamais assisté mais les récits que j’avais entendus avaient suffi à me donner des frissons. Pour Alsea, ce n’était pas une punition mais un véritable honneur d’être choisi pour pratiquer le rituel. J’avais beau vénérer et honorer la Mort, jamais je n’aurais voulu faire partie de cette tribu. J’avais déjà fait de nombreux cauchemars sur cette pratique, dans lesquels j’avais senti mes os craquer sous les coups de hache et être arrachés sans ménagement, sortis et exposés à la foule. Durant toute la durée du rituel, le sang n’avait cessé de couler en de longues traces chaudes et gluantes le long de mon dos, avant de se répandre sur le sol et de détremper mes vêtements. Souvent, je me réveillais en nage après ça, incapable de me rendormir. Dans ces moments-là, même la Lune Blanche me paraissait hostile lorsque je regardais le ciel. « Ou peut-être qu’on l’aurait simplement suspendu par les pieds et égorgé. » J’inspirai, avant de soupirer. « Le Réprouvé est un hérétique aussi. » clamai-je. Néanmoins, il gardait ma préférence. Il me ressemblait davantage. Nous pourrions nous battre et nous entraîner ensemble. Sympan, lui, ressemblait plus à l’autre. Il était de ceux qui préfèrent la théorie à la pratique. Moi, la théorie, ça m’ennuyait. Je voulais toucher et essayer, quitte à rater cent fois.

Je le suivis et m’agenouillai devant la grande porte, toujours autant impressionné par les sculptures. Cependant, ce qui m’émerveilla le plus fut de voir Léto faire de même. C’était un véritable honneur d’observer la Reine prier. Je devais me concentrer davantage, pour être sûr de donner le meilleur de moi-même. Les trois figures qui surplombaient l’ouverture devaient être vénérées. Ce ne serait que par là que nous pourrions quitter cette pièce et avancer. « Tais-toi. » dis-je à Sympan. « Aucune plainte n’est tolérée pendant la prière. » ajoutai-je. Lorsque j’étais un peu plus jeune, je ne cessais de me plaindre, moi-aussi. En grandissant, j’avais appris à garder mes plaintes pour moi, même si mes pensées restaient le plus souvent incontrôlables. Si j’aimais me parer, danser et prier activement, je détestais lorsque les choses s’éternisaient et que je devais rester dans une position inconfortable. Pourtant, la foi s’accompagnait souvent de mal-être. L’épreuve était faite pour renforcer son corps et son esprit, j’en étais convaincu.

783 mots
Tekoa finit le rituel avec Sympan

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