Le Dîner de l'Apocalypse

Thème.

Relevés par une touche de piment et accompagnés d’une sauce qui confit ton palais, les légumes dans ton assiette déclinent à vue d’œil. Délicieuse, la nourriture ravit ton cœur et tes papilles. Les explications de la jeune femme, cependant, te plongent dans une intense réflexion, et entre deux bouchées, tu lui fais part de tes pensées. « Les miens utilisent la magie tous les jours. Je me demande comment ils réagiraient s’ils se retrouvaient en votre présence. Certains se débrouillent par d’autres moyens, parce qu’ils n’ont pas le choix. Mais ça n’a pas l’air d’être un problème pour vous. Vous devez être forte. » L’admiration habille tes paroles. Ne pas recourir à tes pouvoirs est une honte que tu dissimules ; que quelqu’un puisse ne puisse jamais s’en servir et ait aussi fière allure éveille inéluctablement ton estime. C’est une femme, pourtant. La curiosité étouffe la méfiance dans l’œuf. « Je me demande… Comment faites-vous pour soigner les blessés lors d’un accident ? Et pour les maladies ? Et comment construisez-vous vos bâtiments ? Est-ce que vous avez seulement des villes ? » Tes neurones s’entrechoquent à une vitesse que ton intellect ne peut suivre. Mille interrogations brûlent sur tes lèvres. Devant l’émerveillement qui anime le visage de ta voisine, tu tournes la tête pour apercevoir une drôle de créature. Soudain, ton enthousiasme te semble affreusement déplacé. « Oh ! Pardonnez mon empressement. Vous voudriez bien me parler de votre peuple, Mancinia ? J’aime apprendre. » Rien n’est plus vrai.

Désaltérante, la boisson que l’on t’a servi coule dans ta gorge. Jamais tu n’as bu un liquide pareil : d’une couleur orangée, des perles viennent régulièrement en éclater la surface. À mesure que les estomacs se remplissent, la chaleur gagne la tablée, du moins l’imagines-tu. L’invitation de ton voisin n’est sans doute pas étrangère au bien-être qui t’envahit. Tu aimes qu’il te porte autant d’attention. Qu’il désigne un autre ne te dérange pas ; dans les chambres de l’Orchidée, tu as découvert que le nombre n’exclut ni l’amusement, ni l’intimité. « S’il ne veut pas vous tenir compagnie, je le ferais pour deux. » Lorsque ses doigts s’aventurent en terre inconnue, le rose empourpre tes joues. Ce n’est pas le seul afflux de sang que son contact provoque. Qu’un homme tel que lui consente à poser ses mains sur ton corps te coupe le souffle. Son avertissement, en revanche, t’étonne. « Vous savez, je ne suis personne. Jamais je ne serai invité à la table d’un roi ou dieu. Merci de votre prévenance. » Les mots peinent à sortir de ta bouche ; c'est à un usage plus profond que tu aimerais la destiner. Sans que tu ne les remarques, des têtes s'affaissent. En dépit de ses conseils, tu ne retournes pas à ton assiette. Tes prunelles ardemment scrutent son visage, et sans que tu t’en aperçoives, suivent le moindre de ses gestes. La joie vibre en lui. Se pourrait-il que cette aventure ne soit qu’un rêve ? « Je pense que j’ai dû m’évanouir en allant à mon rendez-vous, et que tout ceci n’est qu’une hallucination, mais… Je n’ai pas envie que vous soyez une illusion. » Vaillamment, tes phalanges viennent s’égarer sur la joue de Léto. Sa peau est douce.

498 mots:

Le Dîner de l'Apocalypse

Observant la Démone avec un sourire aussi glacé que ses yeux, elle ne lui répondit rien, par politesse, avant de répondre à son voisin.

— Je suis née ainsi, c'est aussi naturel pour moi qu'aux vôtres de se servir de la magie.

Quant au reste ...

— C'est très compliqué, admit-elle. Nous ne pouvons recourir à la médecine des autres races, en temps normal. Je tâche d'étudier pour permettre au miens de s'ouvrir à de nouveaux horizons, à l'image de nos Cités. Être curieux est toujours une bonne chose ...

Un sourire illuminait ses traits, avant d'accoster la Peintre sur un autre sujet, qui lui tenait à coeur.

— Si vous avez besoin de bijoux symbolisant votre union, n'hésitez pas à venir me voir. Je vous montrerais mon talent à mon tour.

L'Humaine se souvenait encore de la beauté de l'oeuvre du Fessetival, où elle avait sublimé son couple ... Alors la Sertisseuse n'allait pas ternir sa réputation, même si elle prenait quelques libertés présentement.

— C'est amusant de tester des nouvelles choses.

Sans doute qu'Adam Pendragon serait surprit de son virage, à l'époque où elle l'avait connu, elle était d'une froideur envers les hommes. Mauvais souvenirs. Elle observait les Sorciers présents. Ce n'était pas eux qui respectaient celles des Humains.

— Compliqué ? demanda-t-elle en observant ensuite Maximilien. ... Je suis loin d'être une séductrice, mais connaître nos coutumes vous aiderait sûrement à le convaincre.

Ce n'était pas comme si les siens étaient soucieux des liens amoureux et, vu comment ses voisins agissaient, ce devait être des personnes libres. Cette idée la choquait moins qu'avant. Lorsqu'on mentionnât les Dieux, Mancinia se crispait tout en glissant un regard vers Reine. Cet acte lui permit de voir la Réprouvée s'écrouler. Clignant de yeux, ne voyant pas d'armes apparentes, elle s'interrogeât sur son état. Il y eu d'autres atteints, mais il l'intéressaient moins. Se redressant, parcourant la table tout du long, la Fille du Soleil mit deux doigts contre sa gorge. Rien.

— Elle est ...

Ce n'était pas la peine de le dire, surtout qu'un Ange de subit le même sort. La nourriture était-elle empoisonnée ? Non. Ce serait une action simpliste. Elle se décalait dans sa direction, répétant le même geste. Un pouls. Elle inclinait la tête.

— Il est seulement évanoui.

Probablement le choc, ce qui écartait l'accident cardiaque. Son assise ne remuant pas, il ne lui était pas possible de l'allonger, alors l'Humaine entreprit de déboutonner le haut de sa chemise, ainsi que la boucle de sa ceinture. Qui était responsable ? Certainement un malade, pensa-t-elle. Posant un genou au sol, ses couleurs ne revenaient pas assez vite à son goût, elle entreprit de délacer ses chaussures, avant de soulever ses jambes, chacune reposant sur ses épaules, basculant la chaise en arrière doucement pour permettre un meilleur apport en oxygène.

— Ça va aller dans quelques instants.

Mancinia était perplexe devant le pull, atroce, du Baron, mais rien de bien moins contraignant que sa position. Si on lui avait dit que sa première véritable rencontre avec lui serait dans ses conditions ...

Post VII - 500 mots

Mancinia est assise entre Neah et Aphos. Elle répond à Aphos et veut secrètement l'épouser, comme quoi le charisme ne fait pas tout ! Avant de proposer à Léto de faire ses alliances et se redresse ensuite pour constater l'état de Za et aider Priam.

Le Dîner de l'Apocalypse

Écoutant une partie de la conversation à sa gauche, l'Ange observait le Déchu du coin de l'oeil. Visiblement, c'était suffisant. S'il se savait au sommet de l'intérêt charnel de Mancinia, il n'était pas question qu'elle nourrisse une attirance envers une Aile Noire.

— Mancinia, vraiment ?

Sa demande avait été ponctuée avec un haussement de sourcil et un sourire de sa part. Vraiment, oui. Ce qu'elle était narquoise. Ce n'était pas la peine d'espérer du sérieux sur ce sujet, sa Protégée avait perdu son désintérêt à ce propos. Dans un sens, il le regrettait, même si les choses la rendaient sage en ce moment. Ses iris reportèrent son attention sur la Démone, envers laquelle il ne pouvait contenir son mépris. Étrangement, il ressentait comme une certaine dissemblance en ce qui la concerne, comparé à il y a quelques instants. Elle avait l'air aussi furieuse que victime des choses horribles dont la Canine Blanche était à l'origine. Pourtant, cela n'engendrait pas vraiment de la pitié chez lui, seulement l'envie d'être le plus désagréable possible, d'autant plus devant l'image de Mademoiselle Sulys, complètement déboussolée. Qu'allait-elle faire de ces corps ... Ah. Il avait compris et un rictus dégoûté apparu sur son visage. Ces Saletés, vraiment. Puis, tout n'était qu'un enchaînement brutal de disparitions, au point de se demander si tout ceci n'était pas une blague, un complot, une tentative de tous les éliminer. Heureusement, il n'avait pas touché la nourriture, mais ... Son Humaine s'était redressée en déposant le Sansai sur la table, qui s'était permis de venir près de lui, pour embêter Dwayne d'un coup de tête, pour attirer son attention, lui de son côté, essayait de se concentrer sur sa consoeur en mauvaise posture. Visiblement, cet endroit ne lui rappelait pas de bons souvenirs, mais qui s'en doutait ?

— Shh. Tout va bien.

Peut-être était-ce bien trop risqué d'exciter l'autre malade. Il aurait sans doute pu s'en débarrasser, mais ... Quelque chose n'allait pas, alors, il se contentait de simplement cesser son intervention discrète, recentrant sa Magie sur Helsinki.

— Concentrez-vous sur ma voix.

Les morts avaient disparus, comme s'ils s'étaient désagrégés, tel de la poussière. Dans ce cas, ils ne le furent pas vraiment en ces lieux. S'était-il endormi à son bureau sous la pression d'une magie plus puissante que la sienne ? Ce qui voulait dire que pour s'en aller d'ici avant la conclusion du repas, il suffisait simplement de se tuer. Il imaginait aisément la réaction de Mancinia s'il osait. Quand elle avait lu le Conte des Trois Royaumes, elle avait été indignée de sa mort.

— Respirez.

Il lui sourit, le plus chaleureusement possible.

— Tout va bien. Vous voyez ? Et puis, ma partenaire est douée dans son domaine, ne vous inquiétez pas.

Il n'était pas assez sot pour se croire, du moins, pas assez pour relâcher sa vigilance sur sa fiancée. Et la présence de Reine ne l'aidait pas vraiment. Il s'en méfiait.

Post VII - 485 mots

Neah est assis à côté de Mancinia et de Lexa, devant Helsinki. Kitoe est encore victime du Contrôle des Sons [Post III/III] et l'Ange l'observe délirer, avant de la libérer et de se concentrer sur Helsinki, pour la rassurer. Il observe ensuite Mancinia du coin de l'oeil. Comme il ne peut pas bouger, il refuse que quoi que ce soit lui arrive. Sur Helsinki, Neah utilise Audition [peut insuffler des émotions grâce à sa voix en fonction de son charisme, ce don est très efficace pour les manipulateurs, qui peuvent alors inspirer l'amour ou la crainte en fonction de leur choix] pour la rassurer et qu'elle se concentre sur lui.

Le Dîner de l'Apocalypse

Se penchant vers l'enfant, ce dernier tendait la main dans sa direction, pour lui saisir les doigts. Adorable. Cela dit, la tension croisait chez son interlocuteur et Reine eu d'abord l'impression que le Père n'était pas d'accord de son entreprise, suspendant son geste. C'était normal, elle était une étrangère, mais son attention était réservé vers cette créature siégeant aux côtés de l'Ange. C'était certain que cette chose ... comment se nommait cette race ? Les Béluas ? Bon, celle qui lui rappelait Hotaru. Du moins dans l'aspect, tant la classe et la rigueur avaient disparus. L'éducation également, passage. Ces sentiments explosifs qui, subitement avaient ... disparus. L'Aether clignait des yeux, avant de remettre de l'ordre dans ses auras confuses aux alentours. Il y avait eu quelques changements d'essence, dans les environs. Pourquoi donnerait-elle un avertissement à une race au bord de l'extinction, on se le demandait en voyant l'état du chaos ambiant. Ouvrant la bouche pour répondre, les événements s'enchaînaient assez rapidement à son goût.

— Ah ! C'est un Dîner de l'Apocalypse ... Je m'en souviendrais.

Levant sa main, laissant la magie léché sa peau, elle activait avec délicatesse, l'ensemble de cette dernière. Tous les actes violents, ou à connotation sexuels, voire la nudité, seraient ainsi dissimulés aux regards des plus délicats. Il y avait des enfants ici, autant les préserver de l'absurdité de la situation. Son regard se portait ensuite sur Mancinia, songeuse de la sécurité de son patient. Un sourire, un regard dur et amer au souvenir du passé. Perdue dans ses cheminements un bref instant, dévisageant autant l'enfant que l'Humaine, l'Aether se volatilisait de son siège pour réapparaître à la gauche de la Dame qui ne cessait de la dévisager en coin. Debout, elle se penchait un peu pour que ses paroles soient audibles sans investir son espace privé.

— Si vous voulez en savoir plus sur moi pour vous positionner à mon encontre, vous pouvez m'invoquer quand vous voulez ... Je viendrais vous voir. Ou c'est vous qui venez chez moi, c'est vous qui voyez.

Un sourire qui se voulait amical plus tard, elle disparu à nouveau, laissant le couple à leur intimité, avant de réapparaître, debout à nouveau, derrière Isiode Yüerell, tout en s'appuyant sur son siège, lasse.

— Je disais ...

Son regard parcourait l'assemblée. Elle s'attendait à autre chose, autant dire qu'elle était passablement déçue.

— Gardez les yeux ouverts, comme toujours.

Ses iris croisaient celles du Capitaine.

— Dans mon cas, quelqu'un s'en charge à votre place.

Depuis ses intrusions dans ses songes, il avait irrémédiablement changé. Quelque chose avait apposé sa marque dans l'esprit des Écuyers de l'Aurore. Quelque chose de très puissant. S'il était respectueux à son encontre, les souvenirs de Mancinia était un spectre et sa loyauté envers les siens n'en était que décuplé.

— Je n'arrive pas à croire qu'il soutienne encore mon regard, ce petit malin.

La Folie se passait de Raison, souvent.

— Je vous sors d'ici, si vous voulez, dit-elle en baissant les yeux vers son interlocuteur, anticipant ensuite son interrogation en se penchant pour lui souffler la vraie raison. Je sature autant que vous.

Si l'Ange, un peu plus loin, avait compris, lui n'aurait aucun mal non plus.

— Si vous ne voulez pas, provoquez quelqu'un et périssez dignement.

Elle s'était ensuite retournée, comme si de rien n'était, pour traduire la question de Jun, avec un sourire et une voix plus élevée.

— Il vous demande si vous voulez devenir sa petite amie.

Si son but était d'obtenir les faveurs de ce dernier, espérons pour cette guerrière qu'elle dise non. Jun était animé par un désir de conquête. Il préfère une femme qu'il peut conquérir, plutôt qu'une femme tendre et attentionné. Plus elle le fuirait, plus il la poursuivrait. Dans le cas inverse, une victoire trop vite acquise anéantirait sa saveur très rapidement. Reine se redressait convenablement, souriante, engageant son départ.

— Merci de m'avoir aimablement accordée une place, Filou ! dit-elle en croisant ses bras derrière son dos. Tu sais où me trouver maintenant si tu veux discuter un peu. Je te montrerais qu'un monde de Paix est intéressant ... Je t'assure que c'est plus amusant que de regarder des marionnettes essayer de respirer pour te faire croire qu'elles sont en vie.

L'Aether balayait ensuite la table du regard et contemplait quelques visages, même si elle ne connaissait pas leurs noms à tous, seulement ce petit surnom attribué au cours de la soirée, avant que quelque chose ne la rappelle à l'ordre, tirant sur le bas de sa veste. Invisible.

— Oui, oui ... J'arrive.

Post IV - 750 mots

Reine est entre ??? et Kaahl. Elle lance un sortilège sur les personnes qui risquent d'être traumatisées par les morts suite à l'évanouissement de Priam, pour qu'elles aient l'impression que ces dernières ont simplement disparues et effacent les scènes un peu érotiques ou de nudité également [donc, pour les enfants, ou ceux qui en ont besoin]. Elle se téléporte et va voir Léto, avant de revenir près d'Isiode et de lui proposer de quitter cet endroit avec elle. Reine s'en va après avoir remercié Filou. Merci pour le RP <3

Le Dîner de l'Apocalypse

Thème

Sans que la Sorcière ne parvint à en suivre le fil, les évènements s’enchaînaient à une allure désarçonnante. Que l’animosité de Dorian ne fut plus seulement tournée contre elle la réjouissait ; elle aimait voir la contrariété embraser son regard, et le désir de meurtre s’y épanouir. Lorsqu’un homme s’étendit de tout son long sur la table, elle voulut d’abord crier au scandale. Néanmoins, la réaction d’un hurluberlu au sujet de son intrusion la dissuada de faire un commentaire. Dégoûtée, elle se désintéressa de la nourriture. Seuls les barbares mangeaient avec un cadavre sous le nez. Inexplicablement, la silhouette du blond disparut, et, soulagée, elle se sentit d’humeur à terminer son assiette. Les propos de son voisin la plongèrent ensuite dans une intense réflexion. À en juger par l’étendue de ses pouvoirs, elle ne doutait pas qu’il eut été un personnage de premier ordre _ et qu’à première vue, il le fut encore. Mettre un nom sur son visage lui était toutefois impossible, comme si, face à l’évidence, ses neurones rejetaient la réalité. À mille lieues de soupçonner son identité, elle effleura pensivement le pendentif. « Merci. J’en prendrais grand soin. » Malgré une familiarité qu’elle n’appréciait guère, les présents éveillaient en elle une envie à laquelle elle cédait chaque soir. Le besoin de prier gonflait dans ses veines. Un peu déçue qu’il la quitte déjà, ses mots fusèrent plus vite que ses pensées. « J'espère que nous nous reverrons bientôt. » Surprise d’avoir parlé à voix haute, elle s’abîma dans la contemplation de son verre de vin.

Le départ de l’inconnu lui révéla ce à quoi elle n’avait jusque-là pas prêté la moindre attention. Croyant d’abord que sa vision était troublée par un quelconque maléfice, elle crut apercevoir des femmes dénudées autour du Vampire. Un voile cachait leur indécence aux prunelles indiscrètes. « Vous voilà bien entouré. Dommage que vous ne puissiez plus jouir d’une compagnie féminine et que vous soyez réduit à jouer les chevaliers servants. » Sous la table, leurs chaussures se touchèrent ; elle avait envie de le taquiner. Le joyeux luron à ses côtés accapara soudain son attention : il adressait de grands gestes à un deuxième illuminé. Devant son incompréhensible jargon, la vérité la frappa. « Mais bon sang, mais c’est bien sûr ! Vous êtes un fidèle de Nidalu, n’est-ce pas ? » Comment avait-elle pu ne pas l’envisager plus tôt ? Ses élucubrations prenaient nécessairement leur origine dans les hommages qu’il réservait à l’Aether, et à chaque non-sens, il le glorifiait davantage. Admirative, elle joignit les mains. « Ce doit être grandiose, d’être ainsi touché par la grâce ! Est-ce qu’il se penche quelquefois à votre oreille pour vous murmurer ses desseins ? » L’enthousiasme allumait une lueur dans ses pupilles. Dérogeant quelque peu aux convenances, elle baissa sensiblement le volume de sa voix. « Vous accepteriez de me voir seul à seule ? J’aimerais que vous m’appreniez tout ce que vous savez. » Malgré ce que disaient les textes, elle avait l’audace d’imaginer que Nidalu servait à sa manière Ethelba. Apportant le dessert, un serveur rompit sa proximité avec le Vampire.

Post VI - 503 mots:

IMPORTANT:

Le Dîner de l'Apocalypse

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L’agitation règne dans ton esprit. Les explications de la jeune femme ne te suffisent pas, ; tu brûles d’en connaître davantage. Que peut-elle bien entendre par de nouveaux horizons ? À quoi ressemblent leurs cités ? S’agit-ils de ces petites villes de bois et de pierre, perchées au hasard sur des collines, que les tiens dépeignent dédaigneusement ? Comme une casserole trop longtemps restée sur le feu, ta cervelle est en ébullition, et, pressé par le tumulte de tes neurones, tu lui fais une proposition. « Dites-moi, Mancinia… Vous accepteriez que nous nous écrivions, lorsque nous serons rentrés chez nous ? J'ai des obligations, mais votre peuple m’intrigue. » Entretenir une correspondance te semble le meilleur moyen d’étancher ta curiosité ; et accessoirement, d’exercer l’écriture du langage commun, que tu ne maîtrises qu’à grand-peine. À cette perspective, nombre de tes semblables auraient le visage rouge de colère ; ta famille la première. Un rictus flotte sur tes lèvres. Ce n’est pas pour leur déplaire que tu prends cette initiative : c’est néanmoins une heureuse conséquence. Tes pensées dérivent vers celui dont tu suis les pas. Phoebus ne t’encourage-t-il pas à te mêler aux barbares de la surface pour comprendre leur essence ? Soudain, l’évidence te frappe. Est-il seulement possible pour une créature sans magie de recevoir du courrier ? Avant que de poser la question, tu remarques que l’Humaine a disparu. Tes prunelles la retrouvent quelques sièges plus loin, à prendre soin d’un invité évanoui, fidèle à ses paroles.

Songeur devant la déclaration de ton voisin, tu t’abîmes dans le silence. C'est à ton protecteur que tu veux faire honneur. Qu’il se dise, finalement, après toutes ces années, que te prendre sous sa nageoire fut le bon choix. Toutefois, à observer Léto, un sentiment étrange te prend. N’as-tu pas envie, au fond, que lui aussi pose les yeux sur toi avec admiration ? Sinon lointaine, la chose te semble impossible. Une veste atterrit sur tes cuisses. Un toucher délicat effleure ta chair. Ton corps répond de lui-même. Prenant une inspiration, tu bénis le contrôle que l’Orchidée t’a enseigné ; faute de quoi un incident aurait eu lieu. « Non, pas une illusion. Un rêve, peut-être. » Tes doigts se crispent sur le bois. Un serveur dépose devant toi une tartelette au citron. Sagement, tes cheveux viennent couvrir ton visage ; le plaisir enfle en toi comme une déferlante. Par malheur, ta chaise conserve son emprise. Tu aurais volontiers renversé ton voisin sur la table pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Tes phalanges auraient glissé vers sa gorge, et, d’une caresse, l’auraient privé un instant d’oxygène. Troublé par la vision qui s’imprime sur tes rétines, tu sursautes. Ton genou heurte bruyamment la table. Le souffle court, tu entames ton assiette. Le sucre fond dans ta bouche. « C’est excellent. Vous voulez goûter ? Je crois comprendre que vous êtes gourmand. » Espiègle, tu présentes la cuillère à ton voisin. Tes yeux ne quittent pas ses lèvres, impatients de les voir en action.

500 mots tout ronds:

Le Dîner de l'Apocalypse

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La tête entre les mains, la Sorcière écoutait attentivement les divagations du Vampire. A présent que la vérité lui était apparue, le monde autour d’elle perdait ses couleurs. Avide de connaissance, elle voulait apprendre tout ce que le buveur de sang savait, et débusquer au détour de la conversation la raison qui avait poussé Nidalu à le choisir. Bien qu’elle ne souhaitât pas être choisie à son tour, elle supposait qu’une étude attentive du personnage lui permettrait de se rapprocher, ne fut-ce que d’un millimètre, des volontés célestes. Rien ne comptait davantage à ses yeux que les servir, fallut-il décortiquer le quotidien d’un illuminé. « Des huîtres ? Il y a une cabane de pêcheur, non loin de chez moi, mais ses filets ne remontent que des crabes. Parfois, ils gigotent encore entre les mailles. Vous croyez qu’ils les prennent pour un ennemi à abattre ? » Une migraine menaçait de déferler sur ses cellules cérébrales. Suivre le fil des pensées de son interlocuteur, génie à sa manière, lui posait de sérieuses difficultés. De temps en temps, elle inclinait le menton pour signifier son intérêt : il lui était cependant impossible de raisonner convenablement tout en décryptant son message. Sans doute, dans la grâce qui l’animait, maîtrisait-il des subtilités de langage et des voluptés mentales qui lui demeuraient inaccessibles. Honorer les Aetheri ne faisait rien d’elle, sinon une croyante à la ferveur démonstrative. Cela lui convenait.

Plongée en pleine réflexion, la brune tâchait de se remémorer les histoires qu’Adénosyne lui avait racontées, à propos de ses voyages. Ignorante des alliances et des défiance qui façonnaient les autres peuples, elle songea à des créatures capables de métamorphoses hors du commun. La magie donnait naissance à des miracles. « J’ai entendu parler d’individus ayant le pouvoir de se changer en animaux ou en objets. Peut-être pourrions-nous partir à la recherche et leur demander de nous prodiguer leur enseignement ? Ainsi, votre curiosité serait satisfaite. » Ce serait d’ailleurs l’occasion de découvrir des coutumes dont elle ne soupçonnait rien, et surtout, de mettre un nom sur leurs divinités. Avant que d’avoir eu la possibilité de l’interroger à nouveau, Isahya eut l’impression fort désagréable de basculer en arrière. Devant ses yeux ébahis, tout se mit à tourner dans la pièce. Tables et chaises s’arrangèrent d’une manière inédite. Abasourdie par la situation, elle garda la tête baissée pour chasser un vertige. En face d'elle, elle apercevait de la porcelaine sur laquelle régnait un dessert qu'elle n'avait encore jamais vu. Ses manières prirent le dessus. « Bonjour. J'espère que vous avez bien mangé. Ce dîner est un peu... renversant. » Murmure plus que parole, ce dernier mot s’éteignit comme une chandelle soufflée. Ayant relevé les yeux vers l'inconnu, un froid glacial pesait désormais sur elle. Piteusement, elle reporta son attention sur la meringue dans son assiette. Cet homme suscitait en elle la même crainte que les Chanceliers.

Post VI - 494 mots: