Musique

" Jun ! "

À mi-chemin entre l’agacement d’une vaincue et l’enthousiasme d’une admiratrice trop collante, Latone ne contrôla pas ce cri du cœur en apercevant la tignasse – plutôt banale étant donné les invités de ce soir – du Taiji. L’accident du flacon n’était plus qu’un mirage, tandis que ce surnom qui ornait son haut ne lui posait plus aucune préoccupation. De sa Vie, la nouvelle du moins, Jun Taiji en était le départ. Quoi de plus normal de réagir de manière aussi exagérée ? Elle fit des signes de bras, quitte à heurter ses voisins, afin qu’il la vît.

" Tu sais chanter ?! Sa Voix était divine. Ramène-toi ici, je sais que t’en es capable ! " Bien au fait de sa véritable nature, elle espérait bien qu’il aille aimanter son postérieur autre part que dans ce coin de table. En plus, la Bleue avait un tas de trucs à lui conter, de sa propre Voix.

L’effet hypnotisant des Sansai fonctionna à merveilles sur elle. En même temps, la malheureuse Orisha ne se rendait pas compte des sortilèges qui distillaient sa flamme habituelle. Quelque chose clochait au fond, mais depuis le début de ce dîner de son point de vue. L’une de ces bestioles s’agita devant elle et, le rythme entraînant, la jeune femme ne pût résister à la tentation de balancer la tête de gauche à droite, de droite à gauche. À quoi bon se chamailler finalement ?

" Votre nom me reviendra après avoir bien grailler. " Assura-t-elle à cette personne qui ressemblait curieusement à Jun, maintenant qu’elle y pensait.

Et effectivement, la suite du manger arriva sous son nez. Magrets de canard aux patates douces et cacao. Tout en mangeant, Latone se plongea dans les mires de Doudou en face. Elle esquissa un sourire entre deux mastications. Bouton d’Or, cela ne lui évoquait pas grand-chose. Par contre, le fait qu’ils se retrouvaient enfin, cela lui rappelait Miles. Est-ce que ces deux là aussi ont un passif de bisous non consentis ? Puisque ce n’était pas ses affaires, elle se focalisa de nouveau sur Canaillou et fut décontenancée par son soudain comportement. Puis un fracas la fit revenir sur Tigrou.

" Morte. " Sec. Elle connaissait que trop bien cet état pour le comprendre.

Sourcils froncés, Latone lança un regard en direction de Fripouille. C’était quoi ce bordel, ainsi était le message qu’elle tentait de lui transmettre. En constatant l’apparition de plusieurs chairs nus dans son champ de vision, la Marcheuse se détourna aussitôt vers son assiette. Tout ce capharnaüm brisa ces chaînes qui la restreignaient. Son empathie revint au galop et assista à la détresse de l’Ange ayant perdu sa compagne. Elle s’adossa amplement à son siège, l’occasion filer une conversation décente semblait compromise.

" Qui est assez taré pour faire ça ? " Difficile à dire si elle rassemblait les morts ou les débauchés.

491 mots ~
Latone fait sa fangirl hèle Jun et lui demande de venir. Elle interagit avec Kaahl et Priam, et réagit aux morts et aux nus. Cyrius la tuera pas parce que "taré" est un compliment ♪

Surnoms:

Le dîner de l'apocalypse

Musique : Chammak Challo

Si la présence de sa fille l’avait ravi, l’expression de son visage changea lorsque celle-ci se retrouva dénudée et loin de son enveloppe corporelle. Il n’avait rien contre la « mort », ni contre l’échange de corps, mais tout de même, il y avait des limites. Que de parfaits étrangers pussent voir la poitrine de sa gamine aurait pu passer, si elle avait été consentante. Il n’avait pas envie de traumatiser ses petits de Boraür. Ses autres enfants étaient déjà assez atteints comme ça. Il suffisait de regarder le Vampire en face de lui pour comprendre l’ampleur du problème. Oh peut-être était-il légèrement mauvaise langue. Néanmoins, objectivement, Kaahl était déjà un cas qui aurait intéressé tous les spécialistes de la psychologie et de la psychiatrie. Devaraj, quant à lui, les aurait tous fait devenir complètement fous. Quant à Haruki, sa frustration dépassait tous les standards. Aimer une femme en sachant qu’il ne pourrait pas être avec avant quelques décennies avait de quoi tourmenter. Oui. Tous ses enfants avaient des soucis. Il ne comprenait pas pourquoi.

Avant les différents événements, il avait tout de même pris la peine de répondre à sa voisine. Il avait toujours trouvé les Sorciers déplaisants mais il aimait s’amuser avec. Quand il était Empereur Noir, il avait souvent fait tourner ses seconds en bourrique, dans la limite du raisonnable. Il devait se montrer cruel et, à vrai dire, faire des plaisanteries n’était pas franchement une action recommandée pour donner une image déplaisante. « Peut-être que j’en ai pris un mais, ce que je sais, c’est que vous ne connaissez pas vos cours d’Histoire, jeune fille. » Il sourit, sans rien lui préciser. Si elle était curieuse, elle chercherait. Il devait bien y avoir quelques portraits de lui dans ses livres de cours. Il avait brûlé Lumnaar’Yuvon, fait exploser plusieurs villes en accusant d’autres peuples et avait failli détruire le Monde. Ça faisait longtemps, certes. La jeune génération avait bien d’autres préoccupations. Les temps n’étaient pas faciles. Entre temps, il y avait eu quelques génocides et une Guerre Divine. « Hé hé. » répondit-il. Il était flatté de ne pas ressembler à un Sorcier mais n’en dit rien. Le noir lui allait plutôt bien et prendre un air ténébreux, tourmenté et malsain était parfois gage de succès auprès des femmes mais, sincèrement, il préférait boire du thé dans son kimono en entretenant son arbuste d’intérieur. Il sourit lorsqu’elle toucha son bijou et s’approcha d’elle. « Je ne vais pas vous le dire aujourd’hui. J’ai envie qu’on se revoie à l’avenir. Prenez-le, en attendant. » Avec un peu de chance, cela ferait bouder Ethelba. Il le détacha de sur lui et lui passa le bijou autour du cou. « Et n’oubliez pas de chercher qui je suis. » Il regarda le Vampire. « La plupart de mes enfants ne le font pas, je vous rassure. Je ne le prends pas mal. » Il sourit, au point de découvrir une partie de ses dents. Ça l’amusait grandement.

« Latone ! » s’exclama-t-il, en réponse, en se levant de sa chaise. Il fit un petit tour de table tranquillement. « Ne vous inquiétez pas, ils ne sont pas vraiment morts. » précisa-t-il. La mort entraînait le bannissement d’Asgösth. Ils étaient donc retournés chez eux. Il passa derrière Oriane et se baissa pour lui faire un petit bisou sur la joue. « Bisou magique. J’espère que vous ne m’en voulez plus. » Pour le Fessetival. Il se redressa et se dirigea vers Latone. Il décala la chaise à côté d’elle légèrement et appuya ses fesses sur la table. « Alors ? Tu veux une fessée ? Ou juste parler ? Chaahana aaq hona mere chammak challow ? » Elle ne comprendrait rien à la dernière phrase. En plus, malgré sa longue existence passée, elle n'était qu'une nouvelle née. Ça l'amusait, c'est tout. Peut-être qu'un jour, elle apprendrait l'Alikir et se souviendrait de ses paroles ? Il en doutait mais ce serait amusant si ça arrivait. Il avait la curieuse envie de la faire danser mais ne lui partagea pas sa lubie du moment. Elle préférait lui taper dessus, de toute façon.

Val’Aimé fixa un instant Lhéasse. Son visage ne laissait paraître qu’une expression glacée. Un rictus, parfois, venait troubler l’ensemble, lui donnant un air d’autant plus mauvais. « Bien. » déclara-t-il simplement, mécontent. Moins il voyait le Taiji, mieux il se portait. Plus tard, ses yeux se fixèrent sur les silhouettes des deux Paiberym, morts. Il avait clairement identifié l’origine du mal. Cyrius était redoutable. La question demeurait : pourquoi ? Qu’avaient bien pu dire ces hommes pour s’attirer les foudres du Chef d’Orchestre ? Le maître de l’armée le détestait. Il était un insecte à écraser. Aussi nuisible et envahissant que les cafards. « Certes. » commenta-t-il, face à l’événement mortel. Il ne semblait ni chagriné ni choqué. Au lieu de quoi, il continua son repas sans rien dire. De toute façon, face à cette bande de dégénérés et d’abrutis, il n’y avait qu’une chose à faire : attendre le dessert pour pouvoir être libéré de l’entrave et de leur compagnie nuisible.

790 mots

Résumé:

Surnoms: