Le Dîner de l'Apocalypse

Clignant des yeux devant les propos de son voisin, l'Humaine croyait un instant qu'il se moquât d'elle volontairement, désirant insulter sa race et leur aura caractéristique, mais il n'y avait aucune malice ni méchanceté dans ses propos. Il ne savait pas, tout simplement. Où avait-il vécu pour ne pas avoir conscience de cette indéniable différence ?

— C'est une maladie pour les utilisateurs de magie, sourit-elle. Nous, Humains, avons la possibilité de la faire taire dans le coeur des autres races. Certains ... en ont une plus puissante que d'autres.

Elle était pleinement consciente que la sienne causait des ravages chez ceux ayant une affinité avec les magies peuplant ce monde, mais là où on la regardait avec mépris auparavant, il y avait désormais de la crainte. Sans doute était-ce lié à ses changements de statuts et à sa puissance grandissante.

— Fiancés, corrigea-t-elle. C'est une chance que d'avoir un partenaire aussi ...

Mancinia ne terminait pas sa phrase, laissant libre court à l'imagination, tandis que ses yeux se baissait. Sans doute donnait-elle l'impression de repenser à des éclats de bonheur, mais c'était surtout l'attrait de ce qui était apparu sur son vêtement qui l'intriguait.

— Je suis la Fille du Soleil. Visiblement, notre hôte est conscient que j'ai eu un coup de foudre pour ces animaux et m'a même accordée une homologue ... Oh, que tu es mignonne, toi !

Ça y est, c'était terminé. Le Sansai qui s'était risqué auprès de sa personne venait de se faire adopté d'un seul regard. Mancinia tendait la main en direction de sa tête, l'arrêtant à quelques centimètres, avant que le petit être ne vienne lécher sa paume et réclamer la caresse de lui-même. S'écartant ensuite pour qu'on enlève ses plats sales, venant mettre devant elle une sorte d'ornement gustatif composé de deux pains brioché de forme ronde, garni de deux tranches de steak haché, certainement de boeuf, des lamelles de bacon, des crudités et une sauce épicée, le tout accompagné de croquettes au fromage. Tandis qu'elle humait le plat, ce n'était encore rien comparé à ce qui allait suivre. Peu importait les avertissements de l'Anjonù Yüerell, par des paroles, puis par des actes, on laissait libre court à l'absurdité d'un hâbleur au détriment de tous. Toutes ses tentatives d'ignorer cet énième Azmog à la langue pendue se soldait pas son envie d'imiter son compagnon, de saisir un couteau et de le lui coller dans son artère fémorale, alors qu'il se perdait dans ses élucubrations. Mancinia avait pris conscience de ne plus être soumise au sort d'assise, mais c'était une carte qu'elle n'avait pas envie de mettre en avant, pas comme cet imbécile qui ne cessait d'être une cible et de s'attirer l'animosité de tous avec des propos mal placés, un ego surdimensionné et un couvert lui ayant miraculeusement cloué le bec. Elle eut un hoquet de rire méprisant.

— Les Azmog ont plus de style lorsqu'ils sont morts.

Et c'était là le seul sort qu'ils méritaient.

— Bon appétit !

Post VI - 494 mots

Mancinia est assise entre Neah et Aphos. Elle discute avec eux et réagit aux Sansai et à la mort de Deccio.

Le Dîner de l'Apocalypse

La Canine Blanche se sentait irrité, mais la tension était redescendue avec les interventions aléatoires de Mancinia et de Mademoiselle Sulys, bien plus que la magie dont il sentait les agissements. Son regard, pour autant, ne quittait pas la Démone, qui ne pouvait pas vraiment réagir à son encontre, seulement subir son enchantement. Rien ne valait la discrétion qui visait à la laisser délirer dans son coin. Il eut un sourire lorsque la Vile mentionnait l'Amour. On voyait son inexpérience et, certainement, toute la perversion qui en découlait. Comment pouvait-elle savoir ce que cela voulait dire ? Ce n'était pas comme si elle était capable d'aimer. Non, vraiment. C'était amusant de la voir perdre la raison plus rapidement que prévu, agressant son voisin de table, tandis que celui-ci ne semblait rien assumer. Quelque chose, néanmoins parvenait à décrocher de son aversion envers ces êtres déplorables, se retournant vers la douce voix ayant eu commentaire envers le Shang.

— C'était vraiment un rôle pour moi, ironisa-t-il un peu.

Il avait préféré mettre un terme à son existence que de poursuivre dans ce monde absurde et incohérent. Un instant, l'Ange repensait aux propos tenus par Reine concernant ses ambitions. Avait-elle su ce qui allait s'abattre sur les épaules des Écuyers de l'Aurore, à ce moment-là ? Jetant un regard sombre en sa direction, il voyait son intérêt orienté vers le Soldat Yüerell. Cette femme était une énigme faite d'ombres et de dangers, mais en même temps ... Qu'est-ce qu'elle allait leur faire ? C'est sûrement ce qu'ils désiraient commettre ici. Déstabiliser tout le monde. Le Sansai devant l'Ange, un peu bougon de ne pas obtenir de l'attention ... sauta littéralement sur ses genoux.

— Dis donc, Dwayne ...

Sa main se posait sur le doux sommet du crâne de l'animal tandis que son autre main était grignotée par ses petites dents en signe d'affection. Et puis ... au milieu de cette séance câline, l'Ange pris conscience à quel point sa race était douée d'une patience redoutable. Ce Dîner avait des allures d'absurdité de plus en plus grotesque. S'il n'avait pas vraiment eu le temps de réagir pour éviter à la Peintre Sùlfr d'être blessée, mais elle s'avérait ne pas ressentir plus de douleur qu'une piqûre d'insecte. L'Asmodée semblait accorder sa protection à ce clown, mais ... Lui, il se moquait de ses désirs. Fronçant les sourcils, invoquant l'Imaginaery discrètement, prête à fondre sur lui ... seulement, les Anges n'étaient pas les seuls à en avoir assez. C'est ironique ? Il meurt assassiné stupidement après avoir eu la chance insolente de survivre aux plus virulents de cette table. Il y avait donc des limites à la bonté des Aetheri. Désactivant son invocation, Neah allait extraire cet individu de sa mémoire et se contenter d'accueillir sa mort en haussant les épaules.

— Non, répondit-il à sa voisine d'en face. Quand on est en bonne compagnie, cela ne peut que passer vite. Avec ce déchet en moins dans le paysage, nous devrions respirer et avoir des conversations plus intéressantes.

Post VI - 500 mots

Neah est assis à côté de Mancinia et de Lexa, devant Helsinki. Kitoe est encore victime du Contrôle des Sons [Post II/III]. Il réagit à Louisa, prend un Sansai qu'il baptise Dwayne, manque de tuer Deccio, mais se le fait souffler, puis réponds à Helsinki.

Neah => Petit Bouchon

SURNOMS:

Le Dîner de l'Apocalypse

— Et le meilleur moyen de les dissimulées est donc de les écrire devant une assemblée ... Hum.

Tapotant son ongle sur la table, Reine eu l'air déconcertée devant une telle logique. Ne vivaient-ils pas dans un monde baignant d'utilisateurs de magie ? Pensait-il qu'un morceau de papier dissimulerait ce qu'il écrivait à certains d'entre eux, qui étaient d'une puissance obscène ? Pourquoi pas, après tout. Haussant les épaules, elle reportait son attention ailleurs. « À vous, nous n'avons rien à prouver. » Peut-être bien que si. Peut-être bien que non. Concentrée sur l'observation de cette Luxure emballé entre les mains de l'Ange, Reine sourit. Comment pouvait-elle être sérieuse en étant consciente que l'action de ce produit aurait noirci la Pureté elle-même ? Pourtant, en ayant eu accès aux souvenirs des Écuyers de l'Aurore, elle avait vu leur volonté de ne pas trahir ce en quoi ils croyaient. Cela ne changeait rien à la réalité des Ailes Blanches et, dans de tels moments, personne n'était à l'abri de rien.

— Sans véritable discipline, il n'y a aucune stabilité et comme un serpent cherchant la brèche, ils se dissimulent.

Un traître, un espion, des esprits instables prêts à vriller. Tout et son contraire. Les choses pouvaient être sereines, un hypocrite pensait toujours à la trahison, même si on lui donnait tout. Le Mal rongeait son corps au point de se soumettre à sa propre Avidité en pensant que c'était Juste. Elle parlait par expérience, après tout. Cette erreur, elle-même l'avait commise.

— On est toujours surprit, à la dernière seconde ...

Surprit d'être à moitié mort, oui. Surprit de se retrouver du côté des peuples au bord de l'extinction, tant les Divins se chargeaient plus de leur Guerre que de celles secouant les Mortels. Estimant sa chance, Reine était consciente que moins de Dieux, c'était moins de problèmes. Glissant un regard vers Jun, elle se demandait si son comportement avait été similaire lors de la disparition de sa fille ... Ce qui n'enlevait rien à son air désolé et compatissant. Chassant ses pensées chargées de souvenirs piquants, ses mires se collèrent dans celles de Neah. Loin d'être intimidée, pour l'avoir vu trembler devant elle, cela ne changeait rien à ses airs d'avertissement. Ce contact se rompit lorsqu'elle relevât les yeux en l'air devant la prise de parole, puissante et non-désirée, du Vil. Que soit béni celui qui parvint à lui octroyer le silence éternel avec une mort pitoyable, cela manquât même de lui arracher un violent éclat de rire, heureusement que son corps était habitué à la retenue. Ce trépas était quelque chose à son image, probablement. Balayant du regard ce qui se trouvait en face en se repositionnant sur son siège, l'Aether reprit la parole.

— Bien, voilà une bruyance en moins. Nous allons pouvoir discuter.

Reine tourna très légèrement la tête vers Filou, l'air glacé, malgré le sourire sur son visage.

— Je suis venue voir mes Sēnaṭīnēla.

Retournant la tête vers son voisin, elle baissait le regard vers son fils.

— Le futur de la race des Humains.

Post III - 496 mots - sans les paroles de Petit Blanchon

Reine est entre ??? et Kaahl. Reine répond à Ezechyel, puis à Isiode, réagit à Jun et observe les événements, avant de parler des Humains et d'observer Sjar. Parlons des choses intéressantes !

Sēnaṭīnēla = Sentinelles, en Alikir.

Le dîner de l'Apocalypse

Gloria Regali de Tommee Profitt

« Le Génie de la lampe ? » Lhéasse n’osait pas imaginer ce dont il était question. Il espérait sincèrement qu’un hurluberlu n’avait pas emprunté ses traits pour façonner quelques histoires farfelues. « Je n’espère pas pour cette personne. Certains sont susceptibles. » Lui moins que d’autres. Son regard se tourna vers Cyrius. Cet homme le mettait mal à l’aise et ce n’était pas dû qu’à sa bizarrerie. Il y avait plus d’un Archimage à être totalement décalé, comme si le talent dans un domaine en particulier les avait totalement handicapés dans d’autres. Ce qu’il dit le fit serrer les dents. Il tourna le visage vers le principal concerné. Val’Aimé et lui avaient longtemps été amis. Ils partageaient un certain nombre de points communs et avaient grandi ensemble. Pourtant, ce qu’il voyait alors comme une amitié profonde avait été perçu différemment par l’autre Mage Noir. Le quiproquo n’en avait été que plus compliqué à gérer. Depuis, un froid glacial les séparait, malgré les tentatives de Lhéasse de reprendre contact et d’améliorer la situation. Val’Aimé lui en voulait. L’Isekel tourna la tête vers le concerné. « Je comprends mais je vous assure qu’il me sera possible de me déplacer sans aucun problème. La Comtesse Vaughan me suivra à Amestris. C’est d’ailleurs là-bas qu’elle devrait demeurer, près de son mari, l’Empereur noir, qui m’a chargé très spécialement de sa protection. » Lhéasse savait que le chef de l’armée avait déjà connaissance de la situation mais il voulait lui faire une piqûre de rappel ; à Cyrius également. Les deux avaient cela de commun qu’ils semblaient nourrir quelques idées assassines à l’encontre de la jeune femme. « Quant à vous, Cyrius, je vous saurai gré de ne plus adresser la parole à ma protégée. Je crains fort qu’elle n’apprécie pas votre compagnie et c’est une future Dame Noire, ne l’oubliez pas. » Ses yeux détaillèrent Aliénor. Elle était blême depuis l’intervention du Sorcier. Heureusement, Jil s’adressa à elle, lui faisant oublier une partie de l’angoisse qui s’était installée en elle. De toute façon, Lhéasse n’eut guère plus le temps de se préoccuper des émotions de la Comtesse. Son hôtesse, visiblement, n’aimait pas qu’on lui répondît par la négative. Il se prit un produit au visage. L’effet fut immédiat. Son pantalon le serra et ses désirs se renforcèrent instantanément. Au même instant, un individu apparut à côté de lui. Il ne dit rien. Au lieu de quoi, il desserra un peu sa chemise, essayant de lutter contre le produit démoniaque. Ses yeux se posèrent de nouveau sur la Comtesse. C’était terrible. Il les tourna vers l’homme puis vers l’Asmodée et déglutit. Son cerveau cherchait une solution, qu’il finit par trouver. C’était l’odeur. Il amena son pouce et son index à ses narines et les serra. L’effet s’estompa. « Qui êtes-vous ? » demanda-t-il à l’étrange homme qui était à présent entre l’Asmodée et lui. Il fixa la Démone. « Vous pourriez reporter votre proposition alléchante sur votre nouveau voisin. » Il n’en avait pourtant pas fini avec elle. Elle et lui devraient avoir une petite conversation. Il allait finir par lui enfoncer quelque chose dans le corps mais ce ne serait pas ce qu’elle espérait.

Après l’intervention de Cyrius, et celle de Laëth pour essayer de la sortir de sa position, Aliénor trouva en Jil une véritable sauveuse. Elle s’intéressa à ce que la Lyrienne dit avec la force du désespoir. « Les orgies… » Forcément, il fallait bien que ça coince quelque part. « Un livreur à mon… goût ? » Autant dire un livreur mort. Elle y pensait parfois, à avoir un comportement tellement en opposition avec ce que l’on attendait d’elle que l’Empereur Noir lui rendrait sa liberté, afin de s’éviter la honte. Pourtant, ce qui pouvait éventuellement marcher avec les Magiciens ne fonctionnait pas avec les Sorciers. Quant à savoir ce qu’était qu’un livreur à son goût… Elle regarda les hommes présents autour de la table et imagina instantanément Priam nu, sous un tablier, sans savoir d’où sortait cette idée. On parlait de livraison, pas de cuisine. Son esprit se recentra et elle l’imagina frapper à sa porte et la plaquer contre le mur le plus proche après seulement quelques mots. Il passerait ses mains sous sa robe et… Elle vira au rouge pivoine et chercha le regard de l’Ange, comme pour vérifier qu’il n’était pas en train de l’observer. Savait-il ? Elle serra les poings, un sentiment étrange la prenant soudain. Elle tourna la tête vers Laëth. « Dîtes… Est-ce que vous pourriez me dire si Priam va bien ? » Elle se mit à manger après avoir entendu les paroles d’un homme.

Dagobert, lui, tourna les yeux vers Eìbhlin. Il était, précédemment, plongé dans des explications à n’en plus finir sur ses cartes, le rôle de chacune et ce qu’il aimait bien dans les dessins. Comme il était particulièrement inspiré sur la question, il n’avait même pas remarqué que les gens ne l’écoutaient plus. Il était dans sa bulle, à parler tout seul. « Euh… » Il n’en savait rien mais prit la première personne à lui venir à l'esprit. « Le monsieur là-bas. » Il avait désigné Isiode. « On peut parier… Alors si jamais vous avez raison, je vous donnerai une carte que j’aime bien. Si vous avez tort, vous devrez m’acheter un paquet tout neuf ! Et si aucun de nous deux n’a raison il ne se passera rien. D’accord ? » La conversation fut néanmoins interrompue par l’arrivée de celui dont ils étaient en train de parler. Dagobert en profita pour baisser les yeux sur ses cartes, absolument pas conscient que ce petit pari aurait pu être très mal interprété. Lui se contentait de répondre, un peu naïf. Surtout, il ne voulait pas blesser la jeune femme aux longues oreilles, ce qui ne sembla pas être son cas. Alors qu’un Sansai se dirigeait vers lui, Dagobert constata que des ronces étaient en train de sortir du sol.

988 mots

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