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 [Événement|Rp de groupe|CDN Magicienne] - Le bal des douze Cycles Lunaires

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 12 Déc 2019, 17:46



Je la regardais en m’habillant. Mes doigts s’activaient sur les boutons du costume, lentement. Mon esprit se perdait vaguement dans ce que j’aurais pu exiger d’elle, dans ce que je pouvais encore exiger. Elle n’avait vu que le côté horrible de ce visage ci, un côté parfaitement bestial. Je ne me contrôlais pas autant que je l’aurais souhaité.  L’appel du sang était plus fort que tout mais je sentais naître en moi cette volonté de lui plaire, un peu plus à chaque instant. Maintenant que j’étais rassasié, j’avais envie de lui murmurer mes désirs et de la voir, telle une marionnette, obéir à ces derniers. Je voulais qu’elle attende mes visites et je l’imaginais sans mal assise à une coiffeuse, vidée de toute motivation, désespérée de mon absence. Je voulais qu’elle se languisse et qu’elle perde goût à toutes les choses qui ne m’incluraient pas dans l’équation. J’avais envie de la surprendre dans la nuit, de faire glisser mes doigts sur sa peau, puis mes lèvres, jusqu’à son cou. Je n’avais aucune pulsion sexuelle, juste ce souhait de la posséder. Je pouvais lui faire plaisir, j’en étais certain. Je voulais la boire, encore. « Hum. » Je devais me sortir de mes rêveries, avant de regretter. Je ne pouvais pas me montrer trop entreprenant ni même espérer grand-chose. Nos chemins ne se recroiseraient peut-être pas. Il valait mieux pour elle, même si je doutais très sincèrement de pouvoir me retenir, la prochaine fois que je poserais la Couronne sur ma tête. Son parfum était enivrant. Cette femme sentait la luxure, quelque chose de sucré mais d’entêtant. Un petit sourire germa sur mes lèvres. Je n’arrivais pas à détacher mon regard d’elle, de sa gorge et de son décolleté. Tout me semblait plus sensible. J’avais l’impression d’entendre son cœur battre et se débattre contre le corset qui maintenait sa cage thoracique serrée. J’avais envie de la débarrasser de sa prison de tissu pour mieux l’enfermer dans une prison que j’aurais fabriqué spécialement pour elle. Mes lèvres s’entrouvrirent quelques secondes avant que je ne me fasse offense. Il fallait que je cesse et que je retourne dans la salle de bal. « Ne tardez pas trop à rejoindre les danses. Je ne voudrais pas que quelqu’un remarque quoi que ce soit. »

Lorsque je sortis de la pièce, les effluves me heurtèrent. J’attachai mes boutons de manchette tout en considérant les choses d’une manière différente. J’avais l’impression d’être un chasseur au milieu de proies. Certaines me semblaient plus désirables que d’autres. Mon regard chercha celui du Déchu. Je souris en rejoignant les hommes. Je me demandais quel goût son sang pouvait bien avoir. Je n’étais pas certain qu’il souhaite jouer à ce genre de jeu avec moi. J’en crevais d’envie, pourtant. Il devrait bien s’y faire et céder. Je pouvais toujours l’exiger. Serait-il assez fort pour me résister ? J’étais sûr qu’il aimerait me sentir me coller à son dos. Mes lèvres chercheraient l’angle idéal alors que mes mains le caresseraient pour le détendre. J’étais sûr que le plus douloureux était la morsure, le temps de la pénétration des canines. Ensuite…

Mon sourire s’agrandit lorsque je découvris ma partenaire. « Vous aimez le risque ? » lui demandai-je tout en plaçant l’une de mes mains sur sa taille. Le ballet incessant des danses m’ennuyait. Je voulais créer un petit événement, quelque chose qui bouleverserait la vie de cette jeune femme, si pure. Elle ne le savait pas mais le sang d’Oriane lui avait sans doute sauvé la vie. J’avais capté les regards insistants d’un homme sur elle. J’aurais pu le rendre jaloux, vraiment très jaloux. J’étais certain que je pouvais aliéner l’esprit de cette Magicienne au point qu’elle fasse tout ce que je voulais. J’aurais pu la pousser à m’embrasser, à me murmurer des paroles emplies d’un amour factice. Ma condition vampirique portait à son paroxysme ma dangerosité. Je glissais inéluctablement dans la perversion la plus absolue. Je voyais le monde d’une façon nouvelle. Des proies et des marionnettes. Je désirais contrôler et obtenir tout ce que je désirais sans aucune concession. « Écoutez-moi, Syrianne. » lui murmurai-je d’une voix basse et envoutante. « Nous allons jouer à un jeu. » Décidément, c’était de famille. « Vous allez quitter mes bras pour vous diriger vers Aleran… » Les identités n’avaient aucun secret pour moi. « Une fois devant lui, vous déchirerez votre robe et lui clamerez votre amour et votre désir. » Sous hypnose, j’espérais qu’elle m’obéirait et créerait un spectacle digne de ce nom.

Mes yeux rejoignirent brièvement le faciès du Déchu qui dansait plus loin avec la jeune servante. J’avais envie qu’il ne regarde que moi et s’il continuait à s’intéresser à elle, j’allais vraiment être obligé de l’enfermer quelque part. Mon moi Vampire était terriblement jaloux et possessif.

796 mots
Kaahl a l'apparence de l'avatar. C'est un Vampire à l'identité inconnue. Il est avec Oriane au début qu'il a très envie de croquer encore. Il rejoint les danseurs et hypnotise Syrianne pour qu'elle fasse ce qu'il a envie. Il observe Adam. Musique dans le titre.
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Jeu 19 Déc 2019, 20:27




Le Chaman regardait la bille rouge qui roulait entre ses doigts fins. Est-ce-qu'il était joueur ? Qu'est-ce-que c'était, cette question débile. Ses yeux verts fixaient d'un air un peu trop brillant l'artéfact, qui changeait de teinte selon la lumière. Qui était ce fou furieux pour venir lui donner un objet pareil ? Il ressemblait à Jun, légèrement, en plus moqueur peut-être... En plus insupportable, quoi. Devaraj gardait encore en travers de la gorge l'épisode des Souterrains. Cet homme devait avoir une magie bien supérieure à la sienne pour se permettre de tels jeux. Non seulement cet individu se permettait d'être encore plus déroutant que lui, mais en plus sa puissance semblait être d'un autre niveau. Devaraj était définitivement jaloux et un peu excité par une telle ascendance, il se surprit à suivre l'homme du regard avec un sourire malsain collé au visage. Bon, bon, c'était le mari de la Dame Rouge et il n'avait pas l'air intéressé par les hommes. Que nenni, blessé dans son orgueil de Fou, il se dit qu'il allait se débrouiller pour utiliser cet objet afin d'être encore plus imprévisible que l'imprévisible. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas que son premier souhait avait été exhaussé : il ne s'ennuyait plus du tout.

Cependant le Chaman ne souhaitait pas précipiter les choses. Il ne savait pas exactement comment utiliser l'artéfact. C'était bien gentil de lui donner des objets destructeurs sans la notice d'utilisation, pourquoi venir se plaindre ensuite du Chaos qu'il avait malencontreusement provoqué ? Il se dirigea vers le buffet et prit un autre verre de ce liquide à bulle absolument insipide, qui ne ressemblait à rien jusqu'à ce qu'on s'aperçoive qu'on en avait trop bu. Son regard suivait les aventures de Gideon à travers la foule des invités. Il n'en fera qu'une bouchée, dans tous les sens du terme, si Caleb ne débarquait pas pour se plaindre d'un vol d'identité et de dégradations contre sa personne publique. L'idée le fit sourire comme un enfant démoniaque qui aurait fait une belle connerie. Sa main serrait toujours fort la petite bille et cette dernière ne quittait pas un coin de son esprit. Probablement personne ne remarqua qu'il s'était mit à trembler comme s'il était atteint d'une maladie nerveuse. Lui-même mit un certain temps à remarquer que la présence d'un outil de l'apocalypse entre ses doigts n'était qu'une petite partie du problème. Angoissé, il bu à la file plusieurs autres des verres proposés en se fichant bien de ce qu'il pouvait y avoir dedans. A la peur dans ses yeux, on aurait pu penser qu'il était en manque. C'était presque le cas. Il fallait qu'il soit bourré et vite, avant que le pire ne se déclenche.

Au fils des années,  un Chaman développe toujours les mêmes habitudes. Habitudes aux cataclysmes chaotiques, habitudes aux fantômes, habitudes au picotement dans la peau lorsqu'un Dieu vient s'emparer de son messager pour communiquer avec lui, le pont entre les Mortels et les Aetheri. Devaraj avait un très mauvais passif avec le Lien Divin, pour ne pas citer une tentative de génocide, plusieurs centaines de morts et des semaines dans un coma cauchemardesque. Son corps vacilla légèrement. Les témoins pouvaient attribuer ça à de l'alcool mais ce n'était pas le cas. Il n'avait pas réussi à tuer sa résistance en aussi peu de temps et regardait le buffet d'un air affolé. Avec de la bière Réprouvée, sa technique de fuite aurait fonctionné ! Tout était donc de la faute des Magiciens ! Le Chaman envisagea un instant de se jeter dans les bras de Mancinia pour couper court au Lien Divin qui commençait à lui brûler les doigts, mais cette stupide Humaine était trop loin de lui. Et puis, il préférait finalement faire face à un Dieu devant toute une nation plutôt que de perdre toute sa magie. De toute façon, c'était trop tard. Sa main s'accrocha à la nappe blanche qui recouvrait la grande table alors que son corps basculait dangereusement vers le sol. Dans son champs de vision désormais flou, il crût apercevoir Jezekael et se dit que l'Esprit de la Mort devait être venant en avance pour assister au massacre. Il se rattrapa de justesse au buffet et s'affala à genoux par terre, prenant sa tête entre ses mains dans un gémissement. La bille rouge lui échappa des doigts et roula sur le sol. Ses rebonds produisirent quatre chocs sinistres, à chacun d'entre eux, l'artéfact s'activait en roue libre.  

Un. La salle se transforma pour découvrir l'antichambre immense d'un temple antique aux colonnades gravées et aux lumières bleuâtres.
Deux. Au fond, une lampe projetait un symbole inconnu et étrange sur le mur.
Trois. Leurs habits ridicules avaient été échangé pour des tuniques plus amples, fines, en soie, dentelle ou lin, transparente ou légère, qui voletaient dans une brume invisible. Un tracé noir emprisonnait le contour de leurs yeux et lèvres.
Quatre. Une voix brisa le silence.

Je suis le noir, le sombre, collé à toi, ton ombre
Je suis l'aboutissement de ta vie, la fin, le trou de ta tombe
Je suis ton pire ennemi, le cauchemar de ta vie
Le temps qui passe et qui sourit devant ton agonie
En fait, le but de ma quête est de créer des tempêtes
Dans les profondeurs de ton être, je suis ton maître, le seul prophète
Viens lire dans mes tablettes
Tu seras mon adepte, alors accepte, et devant moi baisse ta tête
Je suis un dieu qui dort dans les catacombes


Son corps se métamorphosa pour prendre une forme qui siégeait mieux au Fou des Dieux, avec ses peintures en sang et or, ses amulettes, ses totems, sa couronne d'épines maudites, des roses empoisonnées dans ses cheveux longs. Il ne comprenait pas un traître mot des paroles graves qu'il venait de prononcer avec une voix de tonnerre, ce n'était qu'un petit problème et détail face au reste. Le Chaman se releva avec une agilité surprenante. Son regard se porta directement sur Lilith. L'homme, visiblement possédé traversa toute l'ancienne salle de bal en ligne droite jusqu'à arriver devant elle. Sa métamorphose n'était pas terminé et de son apparence de Chaman habituelle, il bascula pour une forme plus sombre alors que sa peau se noyait dans une aura violette. Il était vêtu d'une tunique bleu, or et noire qui laissait son torse nu, ainsi que d'une cape ample dont les plis froissait l'air. Sur son sillage il ne laissa que des paillettes de la lueur étrange qui l'entourait et de l'apparition surréaliste qu'il était devenu. La bille rouge elle, avait disparu sous les pieds d'une des statues qui jonchaient les colonnes. Le Chaman prit la main de la jeune femme. "Puis-je danser avec l'Impératrice du Léviathan ?" railla-t-il en s'étouffant dans son sarcasme. Sa voix était différente, un peu plus étouffée et basse. Que Räk vienne donc la récupérer et on verra ! Incroyable, même possédé, il arrivait à faire de l'humour noir. Devaraj se pencha dans le cou de la Chamane pour lui murmurer à l'oreille suave. "A mon tour de faire des rituels divins..." Il ferma les yeux et les notes commencèrent à s'élever vers le ciel.

Leurs pieds chaussés de patins argentés glissaient sur le sol lisse sans qu'une seule imperfection ne vienne déranger leur élan. Devaraj fut finalement heureux que cet événement arrive près du Lac Bleu. Qu'auraient pensé les siens en voyant leur roi danser une sorte de tango acrobatique à la fois lent et endiablée avec son ex-femme ? Probablement tout sauf l'essentiel. Ils étaient en train de faire honneur à un Aether dont il ne connaissait ni le nom, ni la forme, ni l'existence. Seulement, il était impossible de confondre magie humaine et divine. Même s'il ne semblait pas être aussi puissant que Raanu, Devaraj se sentait autant acculé qu'écrasé par la main qui le tenait comme une marionnette. Il s'était prit au jeu. Son instinct lui soufflait d'étranges mouvements en parfait duo avec sa compagne, sur le rythme d'une mélodie lente, mélancolique, qui laissait un goût amer dans la gorge et le cœur. Comme si l'on avait oublié un fait important de l'ancien temps et qu'il ne restait plus que ces notes pour en témoigner... Ce n'était pas désagréable pour lui. Leur vitesse grandissante lui donnait la cher de poule. Il apercevait d'autres invités se mettre eux aussi à danser en périphérie en prenant exemple, tous mus par une forte volonté qu'ils ne contrôlaient pas. Mais son attention finit par se reporter uniquement sur Lilith, sur ce moment qu'ils étaient en train de dévorer ensemble.

1537 mots, post 4
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Dim 22 Déc 2019, 11:36



Mon approche semble passer inaperçue. Du moins, je préfère me dire que c’est la raison de son mutisme. Je vois l’Humaine passer devant pour rejoindre un autre cavalier. Mmmff. Est-ce que je dois le prendre mal ? Suis-je si invisible ? Peut-être n’avais-je pas parlé assez fort ? Ou alors … je suis trop insignifiante ! Je sens le rouge qui me monte aux joues. Evidemment, je n’ai pas besoin qu’on me reconnaisse partout où je me rends : je ne suis pas comme Lord ou le Prince Noir certes … mais j’apprécie qu’on me réponde quand je parle. Je suis déçue. Vraiment. Et j’ai honte aussi. Et je déteste avoir honte ! Alors oui, je sais bien que les humains sont … humains. Mais depuis ma rencontre avec Lyod, j’avais découvert un autre aspect de cette race. J’aime les humains. Ce qui est carrément un comble pour une sorcière ! Alors, j’ai peut-être était trop sotte en m’approchant de la Marquise. En même temps, qu’allais-je réellement lui apporter ? Mais tout de même ? Est-ce que toutes les humaines sont ainsi ? Hautaines et sans savoir-vivre ? Même chez les sorciers, on ne fait pas cela ! Lorsque l’on n’a pas envie de discuter, un regard noir agrémenté d’un petit croche-pied suffit (En tout cas, Mertle ne se gène pas pour répondre de la sorte avec les autres sorciers à qui elle n’a pas envie de discuter.) … Mais alors, là … Aucun regard, aucun croche-pied … Rien.

Je finis par hausser les épaules. Après tout, ai-je vraiment besoin de parler à cette humaine précisément ? Pas vraiment ! Oui, elle et célèbre, tout ça, tout ça … mais si elle ne voit pas quel atout je pourrais être pour sa cause : tant pis.

Je détourne la tête de Mancinia et son nouveau cavalier et décide d’aller me festoyer vers le buffet. Mon ventre a toujours envie d’un ou de deux petits-fours gratinés. Bizarrement ceux que je porte à ma bouche ont un petit goût amer … Est-ce le contre-coups de ma pseudo-rencontre avec Mancinia ? Le retour de ma magie me rend-t-elle aussi nauséeuse ? Soudainement, je pense à la magicienne de tout à l’heure qui pleurait dans son coin … Je la cherche du regard, mais elle semble s’être évaporée. A-elle trouvé un cavalier ? Est-elle partie ? Qu’importe finalement, même si intérieurement, secrètement, j’espère que mes conseils avisés lui ont donné suffisamment de courage pour tenir tête à ses amies pestes. Au final, ne suis-je pas comme elle ? A me languir de faire partie de quelque chose ? A vouloir trouver des gens de confiance sur lesquelles me reposer ? Plus jeune, n’aurai-je pas fini par pleurer, comme cette petite magicienne, après le manque de considération de la Marquise ? Ou alors, j’aurais piqué une crise tellement énorme que j’aurais fait toute une scène et qu’on m’aurait sortie de la pièce en me tirant les oreilles ?

Je souhaite simplement trouver des pairs … des personnes avec le même sens de la justice que la mienne. Je veux être appréciée pour mes idéaux et mes actes. Je veux qu’on se rend compte de qui je suis réellement … Je ne suis pas qu’une simple sorcière ! Pourquoi personne donc ne le voyait ? Suis-je si insipide ? Transparente ? Moi qui pensais que j’avais trouver mon but, ma voie … voilà que je doute complètement.

Perdue dans mes pensées sombres, je ne me rends pas compte de mon changement d’habits, ni du changement de décor. Je vois seulement que la luminosité est plus faible, mais celle-ci se concorde très bien avec mes états d’âmes, et cela me va tout à fait. La musique change de nouveau. Je trouve un cavalier. « Allons-y. » lui lançais-je d’une voix morne. Nous glissons sur le sol. C’est apaisant … et tellement mélancolique. Je sens mon cœur lourd qui appuie sur mon estomac. J’ai l’impression d’avoir perdu quelque chose de précieux. Quelque chose que je ne retrouverais plus jamais. Je sens ma lèvre inférieure trembler. Je me dégoûte moi-même. Je suis si faible finalement ! Pour cacher mes larmes, j’attrape les larges épaules de mon cavalier et l’enserre fermement en mettant ma tête dans son cou. « Ne vous en faîtes pas pour moi. J’ai juste besoin de quelques instants ... » Je suis vraiment nulle. « Que feriez-vous à ma place ? Avez-vous déjà manquer de compagnie ? Avez-vous déjà été sans objectifs, sans but ? »


Post II - 740 mots:
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Pulsar Verhoeven
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 746
◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ
◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Pulsar Verhoeven
Lun 23 Déc 2019, 22:57



Le Magicien ne pouvait qu'être de l'avis de sa partenaire de danse lorsqu'elle évoquait quelques passe-temps devenus des vocations. Il aimait étonnamment organiser des choses depuis que son Père lui avait confié une de leur soirée et ce, malgré l'immense pression que cela pouvait représenter pour un nouveau membre de l'aristocratie. Dame Waterford lui demandait si une nouvelle reconnaissance avec cette dernière vocation ne l'enchantait pas, surtout si cela mettait le nom des siens sur toutes les lèvres.

Ce serait ... non négligeable. Sans être en désaccord avec mes idées pour l'avenir de ma Famille.

Surtout en ayant entendu la proposition de l'Ultimage sur l'éventualité d'être soutenu par la Royauté. Pulsar se demandait si d'ici quelques années, ce ne serait pas lui qui organiserait le Bal des Douze Cycles Lunaires. Qui sait, ce n'était pas une ambition si démesurée. Elle arrivait seulement trop tôt dans son esprit pour se permettre d'en avoir la prétention. Il lui restait tant de choses à apprendre.

Que les Aetheri soient loués, ma chère. Je ne me suis jamais rendu en terres Sorcières. Cela m'évite d'être incommodé par leur détestable présence...

Il ne les aimait pas et il ne s'en cacherait pas. Et Pulsar ne le pouvait pas de toute manière. Côtoyer les Hautbourg signifiait partager quelques-unes de leurs idées sur la longueur. Il n'irait pas jusqu’à prôner leur extermination pure et simple, mais après tout ... Ce n'étaient que des paroles. Son interlocutrice racontait ensuite ses aventures, c'était une baroudeuse dans l'âme, dans un sens, cela était très plaisant de bénéficier de la confiance de sa Famille pour parcourir le monde. Ça laissait rêveur, même si l'homme était lui-même chanceux là-dessus. Elle dérivait ensuite la conversation sur ses fiançailles.

Mes félicitations.

Sa remarque était sincère, mais Pulsar émit quelques réserves quant à l'identité de l'individu. Un Deslyce. Il avait beau venir d'une Dynastie prestigieuse, cela ne les empêchait pas d'être assez mal vu un peu partout, même si personne ne clamerait ouvertement son aversion envers elle en présence de la Souveraine des Sirènes. Se lier avec un nom pareil avait de quoi laisser rêveur, mais c'était également l'équivalent de faire un Pacte avec le Diable. Fort heureusement, cet être affreux était absent ce soir. Pour l'instant. S'il y pensait trop, cela l'invoquerait peut-être et il préférait éviter de gâcher cette délicieuse soirée. Celle-ci sourit devant son absence d'alliance. Pulsar le lui rendit.

Je n'en porte pas encore.

Cela lui signifiait qu'il l'avait bel et bien rencontrée. Seulement, attendaient-ils réellement la conclusion de leurs études ? Pour leur deux Familles, ce serait l'évidence même et c'était la raison de son attende. Mais depuis quelques semaines, le Magicien doutait. Était-il réellement digne de June ? Il demeurait silencieux sur la question. Il l'aimait vraiment. C'était son rayon de soleil, mais d'un autre côté ... Il l'avait trompée. Avec une inconnue. Ce n'était pas grand-chose compte tenu de ce qu'il avait appris après, mais sans doute devrait-il lui dire la vérité. Il ne craignait pas de scandale, mais il refusait qu'elle l'apprenne de quelqu'un d'autre et ne voulait pas lui imposer un mariage ... Juste comme ça. Peut-être n'aurait-elle plus envie d'être avec lui après, ce serait compréhensible. Ça lui briserait le coeur, mais c'était mieux qu'une vie malheureuse et de non-dits. Comment aimer quelqu'un si on ne lui disait pas la vérité ? Une ombre passait sur son visage, mais l'homme se reprit. Dame Waterford dansait vraiment bien et il ne devait pas salir sa soirée avec ses états d'âme.

Il n'y a pas que les études qui nous en empêche, admit-il. Nous venons de deux Familles assez exigeantes et d'autres contraintes nous recommandent la patience et la prudence. Vous avez raison quant au fait que la vie peut nous être arrachée promptement ... Les Anges l'ont bien vécu.

Son regard dérivait vers le Capitaine Katzuta. Lui pouvait affirmer haut et fort en faire partie, même si sa renommée s'amusait de le dénoncer, ayant les capacités de résister à bon nombre d'adversaire. Ce n'était pas le cas de tout le monde. Aimée n'avait aucun entraînement militaire et lui non plus. Il savait manier une épée, mais si un conflit éclatait demain, il serait probablement dans les premiers à mourir. Un monde abyssal séparait le maniement des armes et son utilisation contre des adversaires.

Je serais intrigué de connaître les arts que vous pratiquez.

L'Aelya en faisait partie. Pulsar connaissait les bases, mais ne le pratiquait pas aussi assidûment que son cadet.

Effectivement, c'est un sport d'une complexité certaine. Quant à moi ... Je suis un adepte du Ziaelys, même si ce sport est particulier et se base bien plus sur l'intelligence et la maîtrise des pentacles. Je pratique aussi le Myel.

Vraiment, c'était un moment agréable avec une étrangère, qui lui permettait de ne pas penser à des choses désagréables, mais en un instant, tout vola en éclat. Ce qu'il faisait ? Le Magicien écarquillait les yeux devant son changement d'attitude. Rien. Il ne faisait aucun geste déplacé et c'est ce qu'elle vit rapidement. Elle semblait relativement troublée et cette excuse de beuverie ne le trompait guère. Est-ce que quelqu'un lui faisait une mauvaise plaisanterie ? Il y avait beaucoup d'ennemis des Deslyce ici et un sort magique avait tôt fait de se répandre si on était éloigné des Humains. Est-ce qu'il devait l'entraîner près de la Marquise pour le briser ? Pulsar la cherchait du regard, alors qu'Aimée, de plus en plus troublée, lui demandait poliment de cesser leur danse.

Vous avez raison, répondit-il, lui offrant cette échappatoire. Arrêtons-nous là.

Elle était étrange, ébranlée. Tellement qu'elle se laissait aller aux confessions. Ils s'écartèrent et essayèrent d'être loin des oreilles indiscrètes.

Évidemment, ma Dame.

Que craignait-elle ? D'être amoureuse d'un autre que celui qu'on lui destinait.

Oh.

Des épousailles arrangées. Il n'aimait pas ces méthodes, même s'il les comprenait aisément. C'était souvent gage d'une alliance entre deux puissantes Familles. Visiblement, les Waterford étaient connus pour avoir attiré le regard des Deslyce. À moins que son fiancé ne soit réellement amoureux ? Elle finit par lui admettre que l'homme qui l'intéressait était un Sorcier. Rien que cette confession lui fit comprendre l'horreur de la chose. Sans compter qu'il était marié avec une belle femme, certainement cruelle au vu la race. Et mieux encore ... Coureur de jupons. Ils avaient la débauche à tous les étages chez les Mages Noirs. Oh, ils n'étaient guère mieux de leur côté. Il avait seulement la décence d'être plus honnête.

Vous aime-t-il ?

La question avait de quoi la décontenancée.

S'il vous aime sincèrement, qu'il est prêt à cesser cette comédie à courir avec la gueuse et à arrêter de salir son épouse en s'acoquinant avec d'autres femmes au gré de ses envies, je vous dirais de rompre vos fiançailles et d'aller avec lui. Vous ne serez jamais heureuse autrement.

Il semblait songeur.

De mémoire, les Sorciers peuvent avoir plusieurs épouses selon leur rang. Peut-être vous veut-il en second choix, troisième ou ... peu importe.

Le Magicien prit une légère inspiration.

Toutefois, si vous voulez ma réelle pensée, ma Dame, c'est qu'entre un Deslyce et un Sorcier, c'est comme choisir entre le Vakuum et le Kurbus. Vous pouvez l'aimer de tout votre coeur, mais êtes-vous certaine que vous souhaitez passée votre vie à ses côtés, tout en sachant qu'il a une épouse ? Elle sera toujours sa favorite. Surtout que vous le dites vous-mêmes, il la trompe et vous trompera aussi au gré de ses envies. Je sais que certaines moeurs sont plus libérées, ailleurs et que ce genre de choses est incluse dans les contrats de mariage. C'est des êtres fait ainsi ... Les hommes doivent tous l'être sur les bords. Je ne suis cependant pas vous et vous avez certainement vos raisons. Gardez bien en tête que plus vous résister, plus il vous voudra. Vous êtes le trophée final sur un long chemin de séduction. Si vous cédez à ses avances, il passera peut-être rapidement à autre chose. Ou dites-le à votre fiancé. On ne sait jamais, il pourrait régler la question lui-même.
J'en suis ravie.

June souriait. Son cavalier semblait très courtois en plus d'être un bon danseur, mais visiblement mal à l'aise pour converser avec une inconnue. Ce n'était pas un exercice facile et elle le comprenait aisément. La Magicienne ne pouvait qu'admettre que l'orchestre jouait avec une maîtrise exquise.

Une amie de longue date, effectivement. Et vous ?

Elle échangea son sourire, avant que son regard ne dérive vers sa main suite à sa question. Une bague au doigt. Ça la démangeait presque.

Je ne le suis pas encore, sourit-elle.

Une certaine hâte habitait son coeur en attendant l'officialisation, mais avant cela, un long chemin restait à parcourir. L'homme était tellement observateur qu'il voyait ses mains usées. Cela la surprit.

J'essaie, admit-elle. Je suis cependant meilleure lectrice qu'auteur, mais c'est un domaine qui me plaît. J'envisage d'y travailler à l'avenir.

Et être directrice de sa maison d'édition était un métier qui lui plairait assez. Elle apprenait actuellement en compagnie de Christian, un ami de longue date de son père.

Êtes-vous écrivain vous-même ? Je serais assez curieuse de voir ce qu'il en retourne si c'est le cas !

Post III | 1530 mots

Post III:


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
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Jeu 26 Déc 2019, 16:18





« Monsieur. » Ignatius s'était incliné pour saluer le nouvel arrivant dans leur petit groupe de conversation, ne pouvant alors s'empêcher d'être légèrement jaloux à la mention de la Marquise. « Quel genre d'ami, si ce n'est pas indiscret ? » répliqua le Comte avec un sourire mielleux tout à fait hypocrite. Oh, si, c'était totalement indiscret et il n'en avait aucune honte. Il était, tout comme sa chère grand-mère, une véritable commère de fabrication magicienne; avide de potins croustillants. Mais là n'était pas la seule raison de sa curiosité... Aylivæ Song lui avait fait une forte première impression lors de leur rencontre à la précédente fête sur les berges glacées du Lac Bleu, avant la disparition de l'Impératrice Blanche. Forte était un piètre mot, la jeune femme hantait parfois ses nuits sans qu'il ne puisse se la sortir de la tête, et ce malgré la ribambelle d'autres jeunes prétendantes qui tournoyaient sans cesse autour de sa personne. Qui était ce monsieur, pour se présenter comme un ami et venir l'accompagner au Bal des Douze Cycles Lunaires ?! Conrad Waterford. Pourquoi n'avait-il jamais entendu parler de lui ! Le Magicien ne se départit pas de son sourire hypocrite. L'arrivée de la Reine coupa court à toute discussion, peut-être était-ce mieux ainsi...

Ignatius ne pût décrire le sentiment qu'il ressentit en voyant Edwina accompagnée par Elias. Un soulagement de toute évidence, de voir que leur souveraine allait finalement parfaitement bien -contrairement à toutes les rumeurs sottes et effrayantes que les Magiciens avaient adorés raconter à son sujet pendant de longs mois. Quant à sa danse avec ce Sorcier... Il ne portât aucun jugement là-dessus. Ses avis concernant les Mages Noirs étaient très modérés, et en plus, il aimait bien leur champagne. Les mains croisées derrière le dos, le Comte se positionna en face de sa première cavalière. Le Destin l'arrangea suffisamment, car il ne tomba pas sur la Comtesse Marianne Ambre lors des échanges de partenaires successifs... Il ne tomba pas non plus sur la Marquise Song, ce qui mitigea le résultat des tirages. Le Magicien s'autorisa une pause pour aller se désaltérer au buffet. Ses connaissances s'étaient évanouies dans la foule des invités. Il commençait à craindre de ne rencontrer personne d'intéressant. Ce serait un véritable drama pour un coureur de jupons comme lui. Hypolite allait réapparaitre avec deux ou trois femmes à ses bras et lui, rien ?! Non, non, ce n'était pas réalisable. Que lui manquait-il pour attirer l'attention ? Il avait de beaux traits, des manières polies et convenables, de l'argent... Mais surtout, oui, il était beau, n'est-ce-pas ? Ses yeux fixèrent son visage qui se reflétait dans une glace derrière le buffet. Des doutes horribles commençaient à occuper la totalité de son esprit fragile.

Alors qu'il fixait son verre de vin d'un air soudainement vide, le mage frissonna de la tête aux pieds. Il avait entendu quelque chose rebondir sur le sol d'un air sinistre, l'Impératrice avait disparut et un homme aussi effrayant que beau traversait la foule. Il reconnut le roi des Chamans, qui brillait en disant des mots qu'Ignatius ne comprit pas. Hypnotisé par la scène, le Magicien ne remarqua pas que ses habits avaient changé. Une telle beauté se dégageait du couple dansant qu'il brûla d'envie de faire tout comme eux. Prit dans un élan incontrôlable, il s'avança de nouveau vers la piste de danse et se retrouva nez à nez avec une jeune fille blonde dont il attrapa les mains délicatement avant de glisser ses doigts contre les hanches de sa cavalière pour engager leur glissade. Charmante, mais le Comte ne pût s'empêcher de ressentir une certaine empathie envers la tristesse qui se dégageait de ses yeux.  

« Pour tout vous avouer, j'étais dans le même état que vous, quelques minutes en arrière. »
dit-il simplement en respirant l'odeur enivrante qui se dégageait de ses cheveux. Voilà qu'il avait trouvé mieux que la Marquise Song ! Enfin... Il ne savait pas trop. Qui était-elle, d'abord ? Une Sorcière ? On lui avait toujours dit que les Sorcières étaient moches et méchantes. Enfin... les histoires de Bellada n'étaient pas toujours très représentatives de la réalité. « A votre place, je ferais un sourire dévastateur dont je suis certain que vous avez le secret. Cela en fera tomber quelques uns à vos pieds. » Dont lui, mais ce n'était qu'un détail. « Ensuite, je cesserais de me comparer aux autres. Nous sommes tous uniques, pourquoi ne pas trouver votre propre moyen d'accéder à ce qui vous est cher ? Enfin, je choisirais la première chose qui me passe par la tête et qui me ferais plaisir, comme but immédiat. Un objectif pour la journée, et je verrais la suite pour le jour d'après, n'est-ce-pas ? » souffla-t-il doucement.  

« L'on peut être seul en étant très entouré, croyez-moi. Si cela se trouve, tout ceux à qui vous vous comparez sont encore plus malheureux que vous... Tout n'est question que d'apparence. »
Il était bien placé pour le savoir, même s'il n'avait lui-même pas conscience de focaliser toute son attention sur des choses futiles comme l'argent, la gloire et le succès populaire. Étrangement, sa clairvoyance était réservée aux autres et non à ses propres introspections. « En plus, j'adore votre robe. » dit-il, un peu stupide. Leurs pieds chaussés de patins glissaient lentement sur le sol pour former des arabesques beaucoup moins complexes que celles du couple royal ; mais néanmoins, sentir l'air glisser sur sa peau nue le détendait. Cela lui rappelait ses nombreuses séances de patinages sur le Lac Bleu, et sa maîtrise de ce sport national lui permettait d'être assez à l'aise dans ses mouvements. Il guettait la réaction de sa cavalière, avide de savoir s'il avait réussi à lui redonner un minimum de confiance et de joie. « Au fait, je m'appelle Ignatius Diomède Worth, je suis Comte sur le Duché d'Eliassen. »


1026 mots, post 4
Ignatius répond à Karsath (désolé du retard XD). Puis il danse avec des PNJ, et finit avec Toupinou après l'intervention de Devaraj.

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Tenue d'Ignatius:

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Mar 07 Jan 2020, 14:17


Attack on Titan - Apple Seed - Hiroyuki Sawano

Je dansais avec une autre femme… Encore et encore. J’avais ma tête qui tournait dans tous les sens. Peut-être que je n’aurais pas dû boire autant de verres au buffet pour calmer ma colère et mon désir de rejoindre Syrianne et tout lui dire. Enfin bref, je n’avais pas le droit de la priver de quoi que ce soit. C’était sa vie, non la mienne. Je continuais de danser avec ma partenaire, qui ne semblait pas très loquace. Il était normal lorsque nous ne connaissions pas. De plus, j’étais assez timide pour commencer la conversation. Par Suris ! Vraiment, j’avais l’impression que j’étais un petit garçon, qui ne savait rien faire. Cette situation commença à m’angoisser sérieusement. J’avais besoin d’air, mais je devais attendre que la musique se termine afin d’aller sur un des balcons. Une fois que l’orchestre avait terminé leur partition, je saluais la jeune femme avant de la quitter avec des pas impatients. L’air frais me fit du bien. Mon visage était bien rouge, à cause de la chaleur immense dans la salle du bal.

Je restais quelques minutes dehors, seul avant de me dire qu’il faudrait bien que je retourne à l’intérieur pour retrouver Syrianne, et lui dire ce que je pensais d’elle…Vraiment… J’étais prêt à prendre mon courage à deux mains pour lui avouer mes sentiments. Mais était-ce vraiment le bon moment de faire cela ? Nous étions fortement entourées, avec des personnalités importantes et des rois et reines. Bon, il fallait que je règle mes sentiments avant que je n’explose devant tout le monde. Et ça ! Ce n’était pas une bonne idée, surtout que ma grand-mère, Bellada, était présente dans la salle. Je retournais alors dans la grande pièce pour continuer à danser. Ce n’était pas vraiment bien que je disparaisse ainsi de la salle, sans prévenir. A mon tour, je remarquais que la salle avait bien changé. La décoration avait totalement été modifiée en quelques minutes à peine.

C’était vraiment incroyable. La pièce était passée d’une décoration raffinée, belle et agréable, à quelque chose de plus exotique, plus chaud. J’avais l’impression que j’étais parti dans le désert. Même les personnes avaient changé de tenue, y compris moi-même. Je portais une tenue courte, avec une grande cape d’or et rouge dans le dos. Mes chaussures avaient des bouts pointus et je portais d’innombrables bijoux sur mes poignets et autour de mon cou. Je n’avais pas vraiment l’habitude, mais je me sentais bien à ce moment précis. Je m’avançais vers ma grand-mère, Bellada en lui tendant la main, encore une fois : « Grand-mère, reviens danser avec moi encore une fois ! Nous n’avons pas réellement parlé tout à l’heure. En plus, cela fait quelque temps que nous nous ne sommes pas vus. Alors, j’aimerais bien que nous nous en profitions de cette soirée, pour nous parler un peu. » Je lui souris tendrement afin qu’elle veuille bien rejoindre la piste de danse ensemble. Je l’attirais avec les autres danseurs, avant que la musique reprenne. C’était vraiment bizarre cette ambiance chaude, et non-conventionnelle. Je n’avais qu’une envie, c’était de m’amuser, mais aussi de profiter de mes proches.

« Alors, qu’est que nous étions en train de dire tout à l’heure ? Je ne sais plus à force, ma chère grand-mère. Je voulais m’excuser que j’ai pris autant de temps pour t’envoyer des lettres, ainsi que de venir de temps en temps dans les Hautes-Terres. Mes études et mon nouveau métier me prennent pratiquement tout mon temps… J’aimais ce que je fais… Mais je voudrais te faire part, que j’aimerais partir dans une autre université… Cependant, elle se trouve assez loin de tout… J’aimerais aller aux Tours de Zéphyr… Là-bas, je pourrais apprendre la médecine, principalement… Car, j’ai l’impression que j’ai quelque chose qui n’est pas nette au niveau de mon cœur… Mais je ne voudrais pas trop d’alarmer sur mon état de santé. Je vais bien pour l’instant… Allons dansons, maintenant. » Il était vrai que depuis quelque temps, mon cœur se serra fortement et j’avais dû mal à respirer lorsque je pensais à une certaine personne ou même lorsque je lui parlais tout simplement. Il fallait que j’apprenne à connaître leur corps humain, afin de mieux le comprendre et de parer à certaines réactions de ce dernier. De plus, j’avais une grande envie de voyager et découvrir de nouveaux lieux et de nouveaux enseignements.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 07 Jan 2020, 16:05



Message de Coupe des Nations


Je suis ton pire ennemi, le cauchemar de ta vie. répétai-je mentalement. Ça me disait quelque chose. Je ne savais pas quoi. Peut-être était-ce un poème que j’avais lu à Basphel. Peut-être n’était-ce rien. « Mais maintenant j’arrive et le monde dérive. Tu ne pourras pas survivre car de sang je m’enivre. La terreur maintenant t’escorte. Le royaume de la peur qui ouvre ses portes. » Ça n’avait probablement rien à voir. Je lisais beaucoup depuis quelques temps, de tout. J’avais besoin de décompresser et de me purger de mes obsessions malsaines. Les livres me permettaient de vider en partie mon esprit de ce qui l’occupait, l’engorgeait et menaçait de le noyer. Ce n’était déjà pas évident de maintenir un double-jeu alors ma situation actuelle était encore bien plus périlleuse. Aussi, parfois, lorsqu’un événement se profilait, des éléments des textes que je lisais me revenaient. Je n’avais pas d’effort d’apprentissage particulier à faire. Ma mémoire n’avait pas grand-chose à envier à celle des autres. C’était une question de survie, même s’il m’arrivait d’oublier aussi, sans doute à cause de mes insomnies. Et alors que le décor venait de changer et que mes habits avaient été remplacés par d’autres, beaucoup plus légers et confortables, voilà ce qui avait germé dans ma tête : des paroles rimées qui devaient provenir d’un livre de poésies que j’avais dévoré une nuit où je ne trouvais pas le sommeil. Comme j’enchaînais les lectures, les titres allaient et venaient dans ma tête. Ça devait être un recueil pour que je ne me rappelle plus de l’auteur exact ni du titre. L’ambiance ne me donnait plus envie de jouer les trouble-fêtes. L’odeur du sang continuait de me titiller mais je venais de me nourrir. La Couronne seule me sauvait de mon statut angélique et tout ce que je craignais actuellement était ses effets secondaires. La probabilité qu’ils surviennent fut néanmoins mise de côté. Les changements étaient trop importants pour que je ne les trouve pas étranges. Beth me l’aurait indiqué si elle avait prévu un spectacle. Ces vêtements n’étaient, de toute façon, pas typés Magiciens. Quelque chose d’inattendue venait de se produire. Pour avoir vécu la Guerre des Dieux et bien d’autres événements, mon instinct avait été renforcé. Je ne bougeais plus depuis le début de la transformation de la salle. Seules mes lèvres s’étaient activées à réciter la poésie. J’attendais la suite. J’attendais de pouvoir analyser chaque détail pour savoir si oui ou non je me trouvais actuellement en danger.

Le corps d’un homme, que j’ignorais encore être mon frère, attira mon attention. Il aurait été difficile de l’ignorer, à l’instar de la Matasif ou de Lord. Pourtant, il ne s’agissait pas là que d’une simple aura envoûtante ou d’un danger imminent, c’était quelque chose de hautement magique et qui dépassait de loin ce qu’un invité normal aurait été capable et autorisé à faire dans ce genre d’événement. Je l’observai se mouvoir vers une femme. J’avais retenu son rang parce qu’il m’avait d’abord semblé factice. Le Léviathan rengorgeait de mystères et je ne me rappelais pas avoir déjà aperçu son Empereur où que ce fût. Forcément, sa femme m’avait rendu curieux. Finalement, elle semblait avoir un comportement débridé, à moins qu’elle ne fût ici pour l’épreuve, elle-aussi. Son sang n’était pas celui d’une vierge mais il n’y avait pas besoin d’être un Vampire pour comprendre qu’elle ne l’était plus. Il y avait quelque chose de malaisant chez elle mais je me pris à admirer l’épaisseur de sa chevelure d’ébène quelques secondes avant de reporter mon attention sur celui qui allait mener le jeu. Il était plus puissant, plus magnétique. C’en était presque déconcertant. Je les observai danser, constatant qu’il y avait un lien entre eux. Il ne l’avait probablement pas choisie par hasard. Il aurait pu prendre n’importe qui d’autre. Les théories influaient dans ma tête. Était-il l’Empereur du Léviathan ? Non. Qui était-il ? J’avais la réponse en réalité. Il n’avait pas caché son identité et il me suffisait de lire dans les pensées de certains convives, comme je l’avais fait pour Djoulhya, pour savoir ce qu’il s’était annoncé pendant que je me trouvais encore en compagnie de Beth. Le Suprême de l’Au-Delà. J’avais envie de m’approcher et si je venais de me nourrir, son sang m’apparaissait attirant tellement il semblât que son propriétaire baignait dans une magie que je souhaitais posséder. Je me plus à envisager la possibilité que les Vampires puissent également voler la magie de leur victime. Cette magie me rendait désireux et jaloux. Je ne l’étais pas concernant la beauté de leur danse puisque je vivais chez les Magiciens depuis bien longtemps. Je savais patiner et vu mon attrait pour la perfection, je m’étais entraîné des heures et des heures. La musique, par contre, éveillait chez moi une sensibilité que je préférais habituellement garder pour les instants où je jouais du piano, totalement seul, sans le moindre spectateur. Il y avait des traits de caractère que je possédais qu’il me valait mieux dissimuler ou canaliser. Ils n’étaient en rien compatibles avec ce que je désirais accomplir.

J’eus envie de les rejoindre. Sans doute aurais-je préféré rester spectateur de ce couple maudit en d’autres circonstances mais il me sembla, dans un élan de lucidité, que je n’avais pas le choix. Il y avait des forces en jeu qui me dépassaient totalement. Puisque je ne pouvais pas lutter, autant leur obéir. Je m’avançai donc sur la glace pour rejoindre la cavalière qui me semblait destinée. Cette femme, qui m’avait surpris plus tôt en compagnie d’Oriane. La pression sur mes jambes était légèrement relâchée. Maintenir un corps raide sur la glace était le meilleur moyen de tomber. Il fallait être agile et sentir le contact de la lame sur la glace. Elle pouvait être porteuse comme s’avérer être un frein. Il fallait savoir comment placer ses pieds pour exécuter les mouvements adéquats. Je ne me posais plus ces questions depuis longtemps. Mes déplacements étaient naturels. Seul le défi des figures demeurait. Quand le contrôle était total, quand tous les muscles de mon corps s’harmonisaient pour donner exactement ce que je souhaitais, alors le sentiment qui en résultait était saisissant. La satisfaction se mêlait au frisson. Avec la musique, en plus, la beauté ne pouvait qu’en ressortir, comme celle qui se dégageait du Suprême de l’Au-Delà et de l’épouse du Léviathan. Je n’avais presque jamais patiné en duo et ma partenaire me paraissait comporter un certain nombre de failles que j’aurais du mal à combler si je la laissais trop libre de ses mouvements. C’était comme en danse, je devais guider et, heureusement, la fermeté qui me caractérisait lorsqu’elle était nécessaire faisait des miracles. « Laissez-moi faire. » dis-je en initiant des mouvements qui me semblaient dicter par des forces supérieures. Je ne pouvais empêcher mon cerveau de réfléchir au lien qui unissait les deux danseurs originaux. Les Chamans et le Léviathan partageaient-ils leurs secrets ? Pourquoi l’avoir choisie elle ? Les mystères que je n’arrivais pas à percer me rendaient fou et irritable. J’avais envie de danser avec l’un comme avec l’autre. J’étais certain, sans en comprendre les fondements, que notre union provoquerait un chaos merveilleux. Pris dans mes pensées, j’avais du mal à envisager de discuter avec celle qui glissait sous mes doigts. Je me contentais de la fixer intensément, le regard empli de visions que me livrait mon imagination. Je la caressais pour la positionner, abusais de son corps pour la faire tournoyer ou la porter. Le tout me semblait instinctif. Mes mains alternaient les moments de douceur et de solidité. J’essayais de faire en sorte que nous ne fassions plus qu’un pour que nos corps s’harmonisent parfaitement. Lorsque je m’avançais vers elle, je me faisais conquérant. Lorsque je reculais, je l’invitais à me suivre. Lorsque je la portais je tissais la confiance. Lorsque je la manipulais, je la faisais mienne.


« Hum. » fis-je simplement, alors que le silence régnait dans la pièce depuis quelques minutes. Elle aurait sans doute pu exiger que je passe aux aveux plus rapidement mais elle devait savoir qu’il n’était jamais aisé de dénoncer des hommes et des femmes hautement utiles à sa cause. En réalité, je n’hésitais pas. Je n’avais pas à hésiter puisqu’elle finirait par le savoir, si elle ne le savait pas déjà. Toute montée hiérarchique supposait un passage obligatoire en ce lieu. Je me demandais à quel point elle savait. Elle était bien plus que le Reflet de la Reine. Elle était aussi la Chancelière Eorane, en charge de l’espionnage. Notre alliance n’était que factice. Elle tenait puisque nous avions des intérêts communs mais je savais parfaitement que nous n’attendions que le bon moment pour fomenter la déchéance de l’autre. Elle avait un net avantage. Il fallait que je comble mes lacunes si je voulais espérer l’éliminer. Il ne s’agirait pas forcément de la tuer. Je devais encore y réfléchir. Si elle pouvait devenir une réelle alliée, les choses m’arrangeraient mais elle semblait ne pas entrevoir cette possibilité. Était-ce seulement judicieux de penser qu’elle pourrait devenir mon propre Reflet ? Je n’étais pas Edwina. Elle m’avait expliqué que la Souveraine lui cachait des informations et que c’était ce qui avait déclenché les hostilités. Je n’avais aucun moyen d’être certain qu’elle ne m’avait pas menti et mes connaissances sur son espèce n’étaient que partielles. Si je lui donnais la possibilité de ne faire qu’un avec moi, si je lui ouvrais mon esprit en totalité, accepterait-elle de changer de modèle ? Il était bien trop tôt pour le dire, trop tôt aussi pour le lui proposer. Je n’étais pas sûr de moi et ce serait ouvrir une brèche profonde. Si elle avait pu se rebeller contre Edwina, cela voulait dire qu’elle pourrait faire de même avec moi. J’avais du mal à définir ce qu’elle désirait. Elle trahissait ouvertement les Magiciens en me sachant Sorcier sans me dénoncer.

Je finis par me lever de l’assise sur laquelle j’avais trouvé appui pour me diriger vers une porte fenêtre. Je n’avais toujours rien dit de ce qui l’intéressait. J’avais besoin de prendre l’air. J’ouvris la porte et sortis sur le balcon tout en lui faisant signe de me rejoindre. La vue était magnifique depuis le château de Cael. Sans doute quelques Magiciens pouvaient-ils nous distinguer de notre hauteur, la Reine Blanche accompagnée de l’un des Princes Noirs. Le bal n’avait fait que mettre en lumière la communication toujours maintenue entre nos deux peuples. C’était mieux. Je commençais à me dire qu’un équilibre pouvait être trouvé mais ce n’était qu’une idée passagère. Mes mains se calèrent sur la pierre qui me séparait du vide. Je n’avais plus peur des hauteurs. À présent, je maîtrisais mes ailes. Cael était une ville paisible et animée. Elle était en paix. Ses habitants étaient en sécurité. L’environnement ne se rebellait pas contre les constructions que l’homme lui avait imposées. Le tout était harmonieux et tellement différent de ce qu’il était possible de trouver chez les Sorciers. « Le temps passe si vite. » murmurai-je en constatant que cela faisait très longtemps que je vivais ici. J’avais vraiment envie de me débarrasser d’elle en réalité mais je ne pouvais ignorer les avantages qu’elle pourrait m’offrir si je réussissais à la convaincre de m’incarner. Nous pourrions faire un excellent tandem. Je n’aurais rien à lui expliquer puisqu’elle serait entièrement moi. Elle saurait et agirait comme je l'aurais fait. Si les Reflets fonctionnaient réellement comme je le pensais, alors cela voulait dire qu’Edwina avait agi d’une façon irréfléchie en lui interdisant des informations. Pourquoi ? Que préférais-je croire ? Que la véritable Reine avait fait un excès de zèle qui s’était avéré dangereux ou que Beth avait la trahison dans le sang et pouvait se détacher de son modèle à son bon vouloir pour agir contre lui ? Avant de proposer quoi que ce soit, il fallait déjà que je devienne plus important. C’était la première chose. La deuxième avait la saveur du renseignement exact. Dans ce cas très précis, je ne devais pas me contenter d’hypothèses incertaines. Soit sa trahison était totalement exclue si je me montrais coopératif et je le lui proposerais. Soit il y avait une part de risque et je l’éliminerais.

« Je vais vous confier l’identité d’un traître haut placé dans la hiérarchie. » J’avais choisi la cible parce qu’elle ne pourrait pas rester secrète bien longtemps mais aussi parce que l’Eorane n’avait aucun intérêt à la déloger de son poste. Elle n’était pas une vraie Magicienne et le Temple de Lyre était un endroit sacré qui ne laissait aucune place au doute. Il n’existait pas lorsqu’elle avait grimpé la hiérarchie. Elle était bien trop vieille et le Cœur Bleu avait été découvert plus récemment. Seulement, il n’était pas exclu qu’une vérification de son alignement lui soit demandée un jour. Dans mon cas, ma présence au sein du Temple conduirait la magie autour de ma silhouette à se positionner entre le rouge des Sorciers et le bleu des Magiciens, de façon plus ou moins flagrante. Certains Magiciens avait une aura bleue plutôt fade, signe qu’ils étaient proches de la frontière entre les deux peuples. D’autres devaient être baignés dans un bleu étincelant. Dans son cas, il n’y aurait rien, parce qu’elle n’appartenait à aucun des deux peuples, contrairement aux apparences. Cela voulait dire que si un Magicien se trouvait réellement à la tête du Temple, il la dénoncerait immédiatement. Un Sorcier, en revanche, pouvait y trouver un intérêt.

Je quittai le balcon pour entrer de nouveau dans la pièce. Je ne prononcerais rien de vive voix. Il fallait que je lui laisse un accès à mon esprit pour qu’elle puisse aller y puiser les informations que je désirais qu’elle s’approprie. « Lisez mes pensées. » Je savais qu’elle pouvait le faire. Ça aurait été impensable pour une créature de son statut de ne pas réussir à y parvenir. Je lui livrai donc le Chancelier Ashiril sur un plateau. Maintenant ou lorsque je me hisserais davantage dans la hiérarchie, ça n’avait aucune importance. Sa qualité de Sorcier ne pourrait pas être ignorée dans tous les cas. Je donnais ce qu’elle aurait possédé de toute façon. C'était habile.

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Kaahl danse avec Nymeria sur la glace. Mitsu et Dev, si vous avez un souci avec ce que j'ai écrit, dîtes le moi. La deuxième partie du message c'est quand il fait son compte rendu à Beth.
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Jeu 09 Jan 2020, 17:40

Ambiance

Je marchais entre les convies de cette lumineuse réception. Je n'avais eu qu'à entendre ce qu'il s'était dit en privé pour comprendre la raison de mon Épreuve et m'y consacrer. Dénoncer les traîtres de la Couronne Magicienne. Rien n'aurait été plus aisé pour moi que de les pointer du doigt dans l'instant. Je les voyais tous. Seulement, ce n'était pas pour autant que l'heure de chacun d'entre eux était venue. Le Cycle était ce qu'il devait être. Je me baserais sur leur Clepsydra ... Ils étaient d'ores et déjà perdus avant même que cette chasse ne commence. Je devais sans doute être l'une des créatures les plus discrètes présentes à ce Bal. Peut-être pas tout à fait. Je vis une de mes consoeurs au milieu de son travail. Heureusement que l'attende au pied de notre cadavre nous avait appris la patience pour mieux nous occuper de ceux qui devaient venir à nous. Devenir de nouvelles Ombres. Mes adversaires devaient avoir pas mal de forfaitures à réalisés tandis que je me contentais d'attendre, être ainsi dissimulée aux regards des autres m'empêchait de devoir utiliser l'Illusion d'Edel pour avoir des sentiments factices et douloureux, de devoir me soucier des codes vestimentaires ou encore des danses qui me semblaient assez ennuyantes. Sans parler du manque de goût de mes interlocuteurs. Je ne pouvais pas faire grand-chose dans tous les cas. Je devais seulement attendre le bon moment pour intervenir et obtenir une preuve, l'entendre comme un murmure. Je savais qui suivre en priorité, mais ce dernier était en train de danser avec une Déchue. Il ne dirait rien d'intéressant à une étrangère...

Depuis mon suicide, je prenais ce genre de travail comme une récompense. Cela changeait un peu des habitudes. J'étais sortie de la Terre d'Edel au prix de mille et une souffrances dont mon corps intangible se souvenait, alors que ma perception de la douleur avait pourtant été renvoyée au néant dès mon retour. Cela m'avait rappelée à quel point ma vie était vide. Dans cet endroit, il y avait eu des rencontres plus ou moins intéressantes. J'y avais beaucoup aimé mon passage, de mémoire. J'avais assisté à des événements spectaculaires, comme la mise au monde d'un enfant par une Ombre. Était-ce normal ? Je ne savais pas vraiment, sûrement pas au regard d'Ezechyel. Mais est-ce que tout ceci n'était pas un beau gâchis ? Est-ce que le cadeau d'Edel n'avait pas été un poison pour nous ? Est-ce que se sentir exalté pour tout reperdre la seconde d'après était une chose maligne ? Non, certainement pas. J'avais gâchée ma vie, terrorisée d'être enceinte d'un monstre, rejetée par mon époux et par toute la communauté dans laquelle je vivais ... pour une faute qui n'était pas la mienne. J'aurais simplement pu fuir et me débarrasser de l'enfant. Avoir une autre vie. Je n'avais pas réussi. Je ne m'en sentais pas la force. C'était trop horrible. Je devais enlever ça de mon esprit. Et de mon corps. Enlever cette plaie qui, heureusement depuis, ne grandissait plus en moi. Être une créature sans sentiments avait des avantages. Je ne m'étais pas mise à genoux en pleurant et hurlant dans l'instant en y repensant. Je pouvais taire cela, comme mon envie de revanche à l'encontre du responsable...

Je m'étais rapprochée de ma proie, alors qu'il valsait à nouveau. Je me demandais s'il se rendait compte que ses pas de danse étaient probablement ces derniers. Je tournais ma tête vers la droite en entendant un rire volontairement appuyé. Cette femme Sorcière était intrigante, les Magiciennes autour d'elles semblaient mal à l'aise et ne souriaient que par politesse, mais je savais intérieurement qui elle était et ce qu'elle faisait. Elle était en mission. Elle travaillait pour l'Ultimage. Elle cherchait des Mages Noirs parmi les Mages Blancs. Ce ne devait pas être facile de se faire détester du peuple que l'on protégeait dans l'ombre. Quel cadre déprimant. Une cible de choix si on voulait l'attirer. A d'autres utilités. Je me détournais d'elle rapidement pour suivre ma cible. Il avait cessé de convier de belles femmes à son bras dans des élans presque macabres à mes yeux, ne lui servant que pour se rapprocher de son interlocuteur véritable sous effet d'une rencontre fortuite. Il conversait avec cet autre homme, venu avec la délégation Sorcière, discutant donc stratégie militaire avec un Sorcier, mais il était au courant d'informations qu'un Magicien n'aurait pas dû connaître. Visiblement, il avait écrit un rapport sous forme de longue missive, laissée en sécurité dans un coffre au sein de sa demeure pour appuyer ses propos. J'eu un rictus méprisant. Plus illusoire que sincère, même si je ne doutais pas qu'il l'aurait été. J'avais ainsi la preuve qu'il me fallait. Il suffirait de la chercher, ou de dénoncer son emplacement si je ne parvenais pas à la saisir.

Cette dernière semblait contenir les informations sur une sorte de variante à une maladie qui se rependait assez rapidement, l'ayant rendu plus néfaste. En cas de mauvaises mesures sanitaires, cette dernière n'aurait pas vraiment de barrière et ferait de nombreux morts. Ainsi, il y avait son nom, celui de ses collaborateurs et la recette de cette dernière. Il promettait de la lui remettre bientôt. Ce serait trop tard. Je devais sans doute accepter que pour certain mortels, la Mort était plaisir. Ce n'était pas seulement une dispute réglée dans le fer, d'une fatalité ou d'un mauvais coup de l'existence. Celui-ci puait le sang à plein nez. Soit il s'agissait de son Destin de le dénoncer, soit les forces Magiciennes finiraient par lui tomber dessus. C'était inévitable et son projet ne serait pas mené à bien. Éthéré et invisible, je voyais cet homme s'approcher de cette demoiselle malgré l'ingurgitation d'alcool qui le diminuait lui susurrant d'un ton mielleux des promesses pour mieux l'endormir. Lassée par avance d'une conversation qui ne m'intéressait guère et qui ne me concernait pas, je cherchais discrètement le regard de la Reine, mais cette dernière n'était plus présente dans la salle. Peu importait. Je la croiserais bientôt. Je détournais mon regard en direction de ma descendante. Ma seule héritière du côté de Daniel. J'aurais pu être très fière de ce qu'elle était devenue. Elle aurait été l'achèvement d'une belle vie et une gloire personnelle. J'aurais pu me transformer normalement, l'observer comme une statue de pierre depuis un coin de la salle ou même ... aller lui adresser mes salutations. Mais était-ce intéressant ? Est-ce que cela aurait changé quoi que ce soit ? Je ne pouvais pas lui dire qui j'étais et elle n'était qu'une curiosité de plus.

Mancinia avait vécu sa vie sans ma présence et elle pouvait très bien la continuer seule. Cela m'épargnerait des souffrances inutiles. Elle était bien plus forte que moi et résisterait bien mieux à ce monde cruel. Combien de fois avais-je pu voir ceux qui avaient tout pour réussir gâché leur vie, alors que des miséreux que cette même existence n'avait pas épargné se frayer un chemin vers la gloire et l'honneur ? Sa petite-fille était de ces derniers. Et visiblement, son ascension n'était pas prête de s'arrêter. J'en sourirais presque. D'un pas las, je m'en allais de la réception sans y jeter un regard. J'avais fait mon devoir pour ce soir. Cet endroit m'étouffait à sa manière. J'expirais lentement par la bouche, tentant par ce geste d'y puiser une once de bien-être. En vain. Je sentais que quelque chose n'allait pas dans les environs, sans en déterminer l'origine...

***

La matinée arrivait très vite et il me fallait prendre une forme plus acceptable pour un entretien officiel. J'avais été Humaine dans ma vie précédente et c'est sous l'Illusion d'Edel que mes traits redevinrent physiques le temps de finalisé ce travail. Je m'étais inclinée devant celle qui masquait ses traits, dans un boudoir certainement insonorisé magiquement. Je lui offris les trois noms. Ainsi que la missive regroupant les traces de leurs méfaits, subtilisée dans la nuit sans que personne ne le sache. Le réveil ne serait pas facile pour tout le monde. La Reine y accorda un regard avant de me renvoyer à mes occupations. Comme s'il n'était pas nécessaire de savoir comment je l'avais obtenue. Peut-être le savait-elle déjà. Je n'allais pas m'en plaindre. Le travail ne manquait pas.

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Jeu 09 Jan 2020, 22:38

Ramin Djawadi - Game of Thrones Season 06 Episode 10 Soundtrack - Light of the Seven

Anak glissa une nouvelle fois deux doigts au niveau de son cou. Le tissu de son col l'irritait et il n'arrivait pas vraiment à respirer avec cette cravate – ils avaient appelé ça autrement quand ils l'avaient habillé mais il n'avait pas pris la peine de retenir le nom – serrée à n'en plus bouger. Même le pantalon ne lui convenait pas. Trop lisse, trop doux. Il avait toujours été habitué aux vêtements rêches, qui supportaient des conditions rudes et ne se déchiraient pas au moindre accroc. Alors qu'avec ceux-ci, c'était à peine s'il osait bouger. Pourtant il le fallait bien. Son regard balaya une nouvelle fois la salle. Il y avait du beau monde. Il avait  même eu la surprise de voir sa reine. Pou pouvoir participer à cette épreuve il avait été formé pendant plusieurs jours à l'étiquette magicienne ainsi qu'aux danses de salon. Cela avait été drôle de voir la tête de son professeur quand il l'avait vu pour la première fois rentrer dans la pièce. Mais maintenant qu'il était là, il regrettait de ne pas avoir eu plus de temps pour se préparer même s'il n'était pas certain que cela aurait changé grand chose. Il n'était pas fait pour ce genre de réception. Il était un soldat … Un ex soldat plus apte à manier l'épée ou la hache qu'à danser la valse.

Posté près de l'une des tables où étaient posés les verres d'alcool, cocktails et autres apéritifs, le Réprouvé observait les gens autour de lui. Comment reconnaître un traître à la couronne ? Depuis que le sujet de l'épreuve lui avait été présenté, il ne pouvait s'empêcher de se poser la question. Surtout que d'après lui, cela changeait d'une couronne à l'autre, d'un peuple à l'autre. Il était loin d'être un expert en ce qui concernait les Magiciens. Alors qu'il soupirait et reprenait une coupe de ce liquide insipide qu'ils osaient appeler alcool, son regard accrocha le mouvement de bras d'un noble présent un peu plus loin, à la même table que lui. Il le regardait fixement, essayant de comprendre qu'il était en train de faire. Il avait sorti une petite fiole de sa poche et était en train de verser une ou deux gouttes de son contenu dans l'un des verres posés devant lui. Quand il eut finit, il reglissa la fiole dans son vêtement, attrapa deux verres en plus de celui dont il venait de s'occuper et partit rejoindre deux hommes en train de discuter un peu plus loin à qui il tendit les verres, dont celui qu'il avait arrangé à sa sauce.

N'ayant pas vraiment d'autres idées en tête et trouvant quand même cette façon d'agir un peu louche, il décida de suivre l'homme durant tout le bal. Il n'était peut être pas très discret pour espionner, voir pas du tout, mais il passait aussi généralement inaperçu au milieu d'une foule, vite oublié. Il était loin de marquer les esprits comme pouvait le faire bon nombre de personnes présentes en cette journée. Il devait toutefois faire attention à ne pas se faire embarquer dans une danse même s'il y avait vraiment peu de chance que cela arrive. Une femme lui avait demandé qu'il l'invite à aller sur la piste, mais elle s'était rapidement rendu compte de sa méprise et avait vite fait demi-tour lorsqu'elle s'était rendue compte qu'elle s'était adressée à un borgne – c'était ce qui l'avait attiré en premier – mais malheureusement manchot. Il pouvait la comprendre même si en réalité, ça lui était passé au dessus de la tête. Il paniqua un instant quand il se rendit compte qu'il avait perdu de vue son bonhomme. Les hommes avec qui ils parlaient un peu plus tôt étaient chacun en train d'accompagner une femme sur la piste de danse. Il se mit à tourner sur lui même pour le chercher. Par les Zaachins, où était-il passé ? !

Son coeur arrêta de battre la chamade quand il le repéra enfin. Il était de nouveau près d'une table servant de l'alcool. Anak ne pouvait pas exactement voir ce qu'il était en train de faire depuis sa position, mais il trouvait cela un peu long juste pour prendre des verres. Il supposa qu'il recommençait la même chose. Sauf que lorsqu'il eut finit, il rejoignit d'autres personnes. A chaque danse le manège semblait repartir de zéro et toujours avec des gens différents. Le borgne tenta bien de subtiliser la fiole pour pouvoir l'apporter comme preuve à la reine lors de leur entretien mais l'agilité et la subtilité n'étant pas son fort, tout ce qu'il réussit à faire, ce fut de renverser du vin du l'homme – et sur d'autres aux alentours avec les éclaboussures – et de tâcher sa veste. AU moins ne le jetons pas dehors. Il espérait juste qu'on ne viendrait pas le voir à la fin pour lui dire qu'il devrait dédommager toutes les personnes victimes de sa maladresse.


**********


Le Réprouvé dansait d'un pied sur l'autre. S'il avait eu deux mains, il aurait certainement été en train de se le tordre à cet instant présent. Il allait être reçu par la reine et cela lui foutait une angoisse de tous les diables. Franchement, il aurait préféré faire son rapport à l'un des gardes ou même un serviteur. Malheureusement, ce n'était pas ce qui était prévu. On l'introduit enfin dans la pièce. Il trébucha à moitié, s’emmêlant les pieds, en voulant saluer l'Impératrice Blanche. Lorsqu'il se fut enfin assis, il lui fallut plusieurs secondes pour se souvenir qu'il avait une langue et encore plusieurs pour se rappeler comment s'en servir. Et là encore, ce ne fut pas totalement chose aisée. Entre deux baffouillements, il réussit toutefois à relater ce qu'il avait pu observer. Malheureusement, c'était très maigre comme information. Un homme, noble au vu de ses vêtements, qui versait un liquide louche dans les verres d'autres invités. Elle le remercia avant de le congédier et il ne demanda pas son reste.


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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Jeu 09 Jan 2020, 23:09




Le bal des douze Cycles Lunaires


« C’est exact. », répondais-tu. Malgré tout, ce qui semblait une évidence pour elle était un fait auquel tu avais du mal à te faire. Cette nouvelle notoriété ne s’était pas encore ancrée dans ton esprit et c’était chaque fois avec une légère surprise que tu réagissais à cette reconnaissance.  « En quelque sorte... », ajoutais-tu à sa remarque, plus faiblement. Une tare. Voyaient-ils Shiva de cette façon ? Tu savais qu'elle n'aurait jamais été capable de tels actes de cruautés et qu'elle ne l'aurait jamais permis. Non, elle n’en était pas une contrairement à cette Sorcière qui s’était emparée d’elle. Un véritable poison. Tu fis tourner la Magicienne sur elle-même, ce geste agissant comme un coup de balai sur ces pensées. Tu comprenais ce qu’elle voulait dire en parlant de l'ancien Nylmord. Tu avais été présent à ses funérailles et avais pu constater à quel point les Mages Blancs respectaient cet homme. « Une femme admirable, n’est-ce pas ? ». Elle avait beau être la Protégée du Capitaine Katzuta, tu ne connaissais la Matasif que de réputation. Une réputation qu’elle s’était forgée à la force de ses bras et envers et contre tous ceux qui se permettaient de la critiquer et la juger. Alors oui, tu ne pouvais qu'admettre que cette Humaine forçait l'admiration de par sa volonté et ses exploits. « Ceux qui lui seront assurément le plus fidèle, c’est certain. », continua-tu comme elle évoquait les domestiques ayant continué à suivre l'Enfant du Soleil et il suffisait d’écouter la jeune Hautbourg en train de parler de la Marquise pour voir qu’elle faisait partie de ces personnes sur qui cette dernière pouvait compter sans douter. « Régulièrement les Hérauts nous donne des nouvelles des expéditions. Ils sont encore loin d’être arrivés semble-t-il. Mais l'Océan se montre charitable pour l'instant en ne leur faisant pas subir ses caprices. Il n’y a plus qu’à espérer que le reste du voyage se passe aussi bien qu’il n’a commencé. ». Puis la mélodie prit fin. « Ce fut un plaisir Mademoiselle Hautbourg. », conclus-tu avec un baisemain.

Tu jetais un regard sur l'assemblée de danseurs avant de t’en éloigner. Ce ne serai pas avec ces danses aléatoires que tu trouverai celui où celle ayant possiblement infiltré la société Magicienne. Probablement serait-il d’ailleurs plus simple de les prendre sur le fait accompli. Il avait eu l’occasion de voir que certains avaient la possibilité de se fondre dans la population d’une façon incroyablement subtile. Trop même. Devait-il soupçonner les trois Magiciens avec qui il avait discuté précédemment ? Peut-être. Il n’était plus sûr de rien quand à l'alignement d’un Magicien. Tu sortais un instant, prendre l'air mais pas seulement. Il t'étais venu une idée à laquelle tu n'avais pas songé plus tôt car tu n’aimais pa particulièrement ce pouvoir. Il berçait d’illusion, éveillait les rêves rappelait aux souvenirs avant de replonger dans le présent et son atroce vérité. L’air frais de la saison des Neiges caressa ta peau, t'arrachant un frisson dans tous le corps et balayant tes cheveux. Puis, tu commençais à prononcer à mi-voix la mélopée mortuaire en y ajoutant une touche de magie. Au fil des mots, tu ne pus cacher l’émotion qui t'étreignais car tu savais ce qu'il se  passerai une fois que tu aura prononcé les dernières paroles de l'Amēlia. Alors une figure de matérialisa à tes côtés. Une figure que tu avais déjà aperçu depuis son décès lors du Génocide. « Bonsoir père. ». Un sourire fendit le visage de l'Ange décédé. « Tu es bien formel. C’est à cause de cette soirée ? ». Tu l'observais un instant. C’était irréel. « Peut-être… ». Puis tu gardais le silence suite à cette brève réponse. Enfin tu ouvrais de nouveau la bouche. Tu avais besoin de savoir. « Pourquoi… ». Et tu t’arrêtais une nouvelle fois. La dernière fois il n'avait pu répondre à toutes ces questions qu’il avait soulevé car il s’était évaporé dès que tu avais obtenu la réponse à ta première question. Tu ignorais s’il était réellement limité à une question, mais tu ne souhaitais pas faire l’expérience actuellement. « Pourquoi quoi ? », te fis-t-il. Tu le fixa droit dans les yeux. « Non, ce n’est pas "pourquoi'. Je cherche un traître parmi les Magiciens. Un infiltré. Quelqu’un qui n’a rien à faire parmi eux en bref. » - « Je vois où tu veux en venir… ».

Tu retournai dans la salle de bal pour te retrouver dans une ambiance totalement différente de celle que tu avais abandonné. Des colonnes monumentales de pierres blanches s’étaient érigées hors-sol et le carrelage avait laissé sa place à une inaltérable plaque de glace comme les nombreuses couches de vêtements disparurent au profit de tenues plus fines, légère voir dénudée. Du regard tu cherchais celle qui t'avais été indiqué par ton père avant qu’il ne te quitte de nouveau et la volait à son cavalier pour la guider sur la glace. Tu voulais savoir à quoi ressemblait cette espionne avant qu’elle finisse entre les mains de l'Ultimage.



Tu pris une profonde inspiration avant de te présenter à la Reine Blanche. Cette discussion en huis clos avait de quoi intimider, d’autant que tu ignorais même si tu pouvais vraiment faire confiance à cette apparition. Néanmoins, pour la seule raison qu’il était ton père tu n’arrivais pas à jeter le discrédit sur ses paroles. « Votre Majesté. », fis-tu avec une révérence en te retrouvant face à elle. « La femme que vous recherchez porte le nom de Shani Lottàn. Elle se fait passer pour une étudiante pour pardonner ses tares concernant les mœurs de votre peuple. Elle ne doit pas être arrivée depuis longtemps je suppose. ». Tu marquais un temps de pause. Ce peuple si retiré, tu n’aurais jamais songé qu’elle en soit. « Je ne peux cacher quelques doutes quant à sa race d'appartenance, même si certaines choses chez elle me laisse imaginer qu’elle provient du peuple Alfar. ». Mais tu ne connaissais malheureusement que trop peu ces mystérieux Elfes à la peau sombre pour en être certain.
Le problème avec le mensonge c'est qu'il ne sera jamais vrai. Le problème avec la vérité c'est qu'elle ne sera fausse.

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[spoiler = Post Coupe des Nations | Mots | 1017] Nefraïm discute avec Monika puis sort quelques minutes avant de revenir retrouver le PNJ espion. Puis ellipse avec Beth.[/spoiler]
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Ven 10 Jan 2020, 17:29



« C’est un monstre et ceux des contes horrifiques, s’ils existaient, feraient bien d’avoir peur de lui. » souffla-t-elle à l’Humain avant que leurs chemins ne se séparent.

Lilith changea de partenaire. L’homme avait l’air perturbé, ce qu’il ne tarda pas à confirmer. Elle l’était sans doute aussi. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas foulé le continent. Elle lui sourit, comme pour lui faire signe qu’elle comprenait tout à fait. Les valses se succédaient et, pour avoir été une habituée de ce genre de réceptions, elle savait qu’il y avait bien plus que de simples mouvements et conversations banales qui se jouaient. Elle sourit à sa question. Elle aurait pu répondre qu’elle s’amusait à faire tomber les espions de son époux et que, pour ça, il risquait de la tuer, mais elle s’abstint. Si elle parlait encore de lui, peut-être que Räk serait attiré ici. Il ne valait mieux pas l’invoquer. Il viendrait pour elle, de toute façon, si elle ne faisait pas le déplacement jusqu’aux Terres Oubliées. « Je fuis mon frère. » dit-elle alors. « Ça ne marche pas. » compléta-t-elle avec un sourire. « Depuis qu’il m’a mise enceinte, vous savez… » Elle s’interrompit. Son sourire s’agrandit. Elle devait avoir un goût certain pour briser l’ambiance des conversations. On ne pouvait pas vivre sur une île prétendument maudite et rester très sain d’esprit. Elle s’en fichait. Sans doute ne reverrait-elle jamais cet homme. Il n’était pas Chaman. Elle n’était même pas censée sortir de l’Île Maudite. Ça aussi, ça lui posait problème. Sa vie entière lui posait problème. Que pouvait-elle faire ? Rien. Voilà. Devaraj la rendait défiante. Il était fou et elle avait beau l’aimer, c’était comme marcher sur un fil, tendu à des kilomètres du sol, sans ailes. Elle savait qu’il pouvait se montrer doux mais… eh bien, il pouvait aussi dérailler. Il faisait ressortir ses mauvais côtés et, contrairement à son partenaire – qui ressemblait plus à un Réprouvé qu’autre chose – elle n’était plus un Ange. Des comportements qu’elle pardonnait jadis étaient devenus problématiques à présent. Elle n’avait plus cette patience espiègle qui la caractérisait avant. Elle était comme une ombre, faite de terreur, de blessures et de tourments. Elle le haïssait pour ses silences, ses maladresses et ses mouvements frénétiques qui lui faisait penser qu’il n’était rien de plus qu’une girouette. Elle n’arrivait pas à le comprendre, comprendre la joie qu’il semblait ressentir à l’annonce de sa grossesse, comprendre son cynisme et l’ironie qu’il incorporait dans ses dires. Elle était jalouse d’absolument tous ceux qui s’approchaient de lui et qui obtenaient bien plus d’égards qu’elle n’en avait jamais eu. Peut-être exagérait-elle. Elle était juste profondément blessée. « Enfin, j’imagine que nos mœurs sont différentes des vôtres, de toute façon. » Elle n’arrivait pas à le fuir. Elle n’en avait même pas envie. Elle ne savait pas ce dont elle avait envie. Le chaos était maître de leur relation et elle ne faisait qu’exister. Parfois, elle avait l’impression de se sacrifier pour lui, de n’avoir aucune existence en dehors de lui. Ça l’agaçait. « J’étais une Ange avant, voyez. Passer de l’abstinence aux orgies, c’est déroutant. » C’était d’ailleurs pour ça qu’elle n’en avait toujours pas réalisé vraiment. La dernière correspondait à cette fois-là, où ils avaient fini par consommer leur mariage. Visiblement, les Ætheri n’étaient pas contents. « Je hais les Dieux. » dit-elle, sans lien logique avec ce qu’elle venait d’avancer. Elle s’en foutait bien. Si l’un d’eux n’était pas content, il n’aurait qu’à la foudroyer sur place. Tout lui semblait profondément injuste et fade. Même tenter cette espèce d’espion derrière le rideau était d’un pathétique sans nom. Oui, elle avait des facilités à séduire mais est-ce que ça l’avançait à quelque chose ? Non. Plus que Priam, elle contemplait les Esprits qui virevoltaient dans la salle. Elle avait envie de fusionner avec un Parasite et de disparaître. « Et vous, que faites-vous là ? Vous avez l’air ridicule dans cette salle de bal, sans vouloir vous blesser. C’est comme si vous cherchiez à refouler votre façon d’être au profit d’une qui ne vous va pas du tout. »

« Hum. » fit-elle devant le changement de décor et de tenues. « Je sais, c’est impressionnant. » souffla-t-elle, prise entre l’admiration et un ras-le-bol palpable. Alors que les paroles émises retentissaient, elle entendit un murmure au creux de son oreille. Elle répéta, tout bas. « Maintenant ne perds plus ton temps. Va, mon enfant. Du pouvoir des Ombres rejoins les rangs. » Encore à côté de Priam, elle croisa néanmoins le regard d’un homme. Jezekael sourit. Instinctivement, elle le foudroya du regard. En réalité, il la faisait trembler. Elle pouvait ressentir sa puissance, une puissance semblable à celle de Devaraj. Elle en avait marre de tous ces hommes autour d’elle, puissants et importants. Elle en avait marre de subir leurs lubies. Elle voulait tellement plus. Pour l’instant, néanmoins, elle était comme piégée. Elle tenait toujours la main de l’Ange qu’elle serrait. Elle devait sans doute lui faire mal. « Il arrive, mon frère. » murmura-t-elle à l’attention de Priam lorsqu’elle comprit que le Suprême de l’Au-Delà venait pour elle. Elle ne savait jamais ce qu’il s’apprêtait à faire. Elle ne savait jamais si elle pouvait se détendre en sa présence. Se détendre restait dangereux. Aussi, la brune leva un peu le menton, soutenant le regard de son ancien époux avec un air hautain et fermé. Elle se protégeait, peut-être. Il n’était plus aussi violent qu’avant mais il était fou et ce simple constat n’écartait aucun possible. La raison n’avait pas vraiment sa place dans leur relation et, comme elle n’était pas encore tout à fait folle, elle devait en souffrir bien plus que lui. Elle ne répondit pas, les traits de son cou se contractant simplement. Il lui semblait ne pas avoir le choix, de toute façon. Rituel divin, autrement dit : ferme ta gueule.

Elle finit néanmoins par lâcher l’Ange au profit du Chaman. Elle n’y pouvait rien. Elle avait beau vouloir le fuir, les Ætheri, toujours, les ramenaient l’un vers l’autre. Plus elle songeait à partir, moins ils la laissaient faire. Plus elle s’éloignait du blond, plus sa chance fanait. Elle était tellement attachée à lui qu’une séparation définitive l’aurait achevée. C’était tellement triste d’être entichée d’un fou. C’était tellement triste d’être entichée de son Roi. Les mœurs chamaniques étaient comme une épée qu’on ne cessait de lui planter dans le cœur, encore et encore. Oh elle n’avait jamais voulu une relation normale par le passé, elle était même plutôt libérée ; avant lui. Maintenant, elle avait juste envie de mordre ceux qui le touchaient, de déchiqueter leur chair à coups de dents jusqu’à ce qu’ils périssent dans leur sang. Un instant, elle croisa le regard d’un autre homme. Il lui sembla qu’il s’agissait de Jun. Quand le tour que Devaraj et elle accomplissaient lui permit de l’admirer de nouveau, elle se rendit compte qu’il ne lui ressemblait pas le moins du monde. Un Alfar ? Alors pourquoi est-ce qu’elle avait eu cette impression ? Elle fronça les sourcils, happée de nouveau par la prestance de son partenaire de danse. Elle sentait qu’il était un peu différent, mu par une volonté qui le dépassait. Leurs mouvements étaient trop parfaits et fluides pour que tout ceci provienne d’eux. Ils n’étaient pas comme ça. Ils étaient frénétiques et enragés. Ils alternaient le calme et la tempête à la même vitesse qu’un Réprouvé changeait de caractère. Ils ne pouvaient pas être ce qu’ils donnaient au Monde en spectacle. Pourtant, elle aurait voulu. Là, dans ses bras, elle sentait une harmonie jamais atteinte. Elle pouvait presque deviner ses mouvements futurs, elle pouvait presque le sentir prendre possession de son corps et de son esprit. Forcément, elle pensa à l’acte charnel. Elle ne pouvait faire autrement, alors que lui ne devait pas y songer. Il avait sans doute atteint un état qui rendait ces choses-là annexes. Lorsque l’on était capable de fusionner avec les Esprits, les plaisirs du corps pouvaient paraître relatifs. Elle ne savait pas ce qu’il pensait, parce qu’il pensait les choses de manière toujours nouvelle. Il était fou. Il était fou et elle l’aimait. Honorer ce Dieu dont elle ignorait tout avec lui le lui rappelait d’une façon déchirante. Elle se croyait maudite, elle se sentait comme telle. Elle ne désirait pas rompre le silence. Elle frissonnait à cause de la musique et de leur proximité. Chaque frôlement la perdait. Chaque accélération faisait battre son cœur un peu plus vite. C’était comme si la magie de l’homme l’enserrait, l’englobait toute entière. Les autres n’existaient pas. Ils étaient insignifiants. Elle se noyait dans son regard. C’était comme une transe. Elle se sentait hors d’elle, hors du Monde. Sa conscience lui appartenait. Elle voulait que ça s’arrête à jamais ou que ça continue pour toujours.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Mer 15 Jan 2020, 02:18



Jun sourit à sa cavalière, sans répondre à la plupart de ses questions. « Ça ne me dérange pas. » dit-il à sa dernière interrogation. « Absolument inconnu. » Il rit en la fixant d’un air mystérieux et taquin. Elle pouvait à présent savoir qu’il lui cachait des informations mais, après tout, c’était elle qui était en tort de ne pas le connaître. Quelque part, ça l’amusait. Il aurait pu en profiter pour lui donner rendez-vous plus tard. Il ne le fit pas. Il pressentait que quelque chose allait se produire, bientôt. Il avait vu, du coin de l’œil, son frère parler à l’un de ses fils. Le premier était incorrigible. Le deuxième n’était pas mieux. Les deux ensemble annonçait une catastrophe à venir. Il sentait néanmoins autre chose se profiler à l’horizon. « C’est agaçant lorsqu’une soirée est hantée par plusieurs trouble-fêtes. » fit-il remarquer sans réellement préciser sa pensée. Il écoutait la conversation entre Aylivæ et Pulsar d’une oreille distraite. Il était heureux d’être comparé au Kurbus. Finalement, c’était un peu ce qu’il était : une illusion. Il ne brûlait que ceux qui voulaient bien croire qu’il brûlait. Il était l’un des méchants de l’Histoire dans l’esprit de ceux qui s’en convainquaient. Quant à Aylivæ, il n’était pour rien dans son état. Elle seule pensait à lui. Elle se hantait elle-même. Il n’utilisait aucune magie pour la posséder. Les hésitations de la Sirène avait le chic de l’exaspérer. Les Mortels avaient un don inné pour compliquer les choses. Tant pis. Il attendrait. Il l’avait déjà épousée dans trois lignes temporelles différentes, lui avait fait un enfant dans deux et, oh eh bien, ils avaient fait l’amour un nombre incalculable de fois. Cela dit, la Véritable Ligne du Temps avait une saveur particulière, bien plus réelle que ses cousines qui disparaissaient dans le néant. Ce qu’il savait pour avoir observé et participé à d’autre réalités alternatives ne jouait pas vraiment. C’était, cependant, particulièrement éprouvant. Heureusement qu’il était divin. Il aurait pu confondre les Lignes entre elles. Jun avait néanmoins de l’expérience en la matière avant de s’élever, une aubaine puisque le Temps restait complexe lorsque l’on n’était pas habitué à ses rouages.

Quand tout commença, il lâcha sa partenaire et croisa les bras sur son torse. Forcément. Il plongea ses yeux dans ceux de Jezekael. Forcément. Ce « Forcément » lui restait néanmoins coincé au fond de la gorge. Il le savait. C’était obligatoire. Ses agissements privaient le Monde des Âmes et, forcément – encore, il fallait que la balance s’équilibre, au risque que la Création de Sympan ne se tarisse à jamais. Il allait forcément être puni pour ses actes ou, du moins, on essaierait de le punir. Il possédait des cartes qu’un jeu normal ne comportait pas. Au moins six jokers plutôt puissants et convaincants. La disparition de Hans n’avait toujours pas été résolue et l’élévation d’Edel était hors la Loi. Il attendait que les Esprits du Temple le convoquent avec une certaine impatience. Cette impatience, ils devaient la sentir puisque, pour le moment, ils n’avaient toujours pas bougé. Delta restait silencieux. Il faisait bien. Ceux qu’il était censé surveiller étaient à présent ses alliés et il savait très bien que les Esprits du Temple, jamais, ne risqueraient une deuxième guerre divine. Les Mortels ne suivraient plus. Ils avaient trop perdu lors de la dernière. Ils plieraient, s’il demandait gentiment. Et plus le temps passait, plus ses Domaines se multipliaient et plus il devenait puissant. Il était gourmand, une particularité qu’il partageait avec la plupart de ses enfants. Il connaîtrait des déboires parce qu’il en fallait toujours mais il ferait en sorte de les minimiser. Cet Æther, qui s’illustrait par le Lien Divin du Suprême de l’Au-Delà, en était un. S’il renaissait avant qu’il n’ait pu obtenir ce qu’il voulait, tout ce qu’il avait fait jusqu’ici ne servirait à rien. Il avait de l’avance, une avance relative car tout l’était toujours pour les Dieux. Il ne connaissait pas la pensée de celui qui avait disparu des millénaires plus tôt. Il espérait qu’il ne viendrait pas lui mettre des bâtons dans les roues et, surtout, qu’il ne modifierait pas le Temps.

Lorsqu’il était enfant, il y avait de nombreux triptyques représentant les trois Divinités. Le Dieu des Âmes était toujours au centre, accompagné de la Vie, à gauche, et de la Mort, à droite. Il les séparait ou les liait, selon les versions. Énormément de constructions avaient été inspirées de son culte, bien que tous l’aient oublié aujourd’hui. Plus pour longtemps. Il avait prévu son retour. Il l’avait même facilité, par l’intermédiaire des Momies notamment. Il désirait néanmoins que se fût lent, d’où sa légère irritabilité actuelle. Quant à Jezekael, il savait parfaitement qu’il en était l’un des rares adeptes restants, professant la parole du Divin via les thanatopracteurs qu’il avait formé durant des siècles et des siècles et qu’il formait toujours en secret. L’Esprit de la Mort n’avait jamais été la victime d’une vie malheureuse. Comme Edelwyn, il s’était suicidé en connaissance de cause, pour atteindre ses objectifs. « Hum. » Les choses allaient commencer, une course contre la montre. Il laissa sa peau frissonner. C’était excitant. Le chaos qu’il avait engendré et qui s’accentuerait légèrement bientôt devrait rentrer dans l’ordre. Il voulait simplement qu’Edel disparaisse de l’équation. Simple. Beaucoup de maux pour pas grand-chose.


Il admira ses enfants se rejoindre avec un léger sourire sur les lèvres. Puis, ses yeux parcoururent l’assistance pour se poser sur une gamine blonde qui avait l’air émerveillée par le changement de décor et par les protagonistes de l’histoire. Il s'en détourna pour revenir à Devaraj et Djoulhya. S’il s’était agit d’un conte, sans doute aurait-on pu facilement les confondre avec le Prince et la Princesse de ce dernier. Son autre fils était tout aussi élégant sur la glace. Son sourire s’agrandit. Peut-être qu’eux aussi seraient représentés en triptyque un jour. Peut-être qu’elle les séparerait. Peut-être qu’elle les lierait davantage. La musique le plongea dans la mélancolie. Edelwyn adorait patiner lorsqu’elle vivait encore chez les Magiciens. Elle était gauche à l’époque mais avait fini par se perfectionner lorsque son cœur s’était noirci. Comme il partageait son Âme à l’époque, il se rappelait de ses sensations, des sensations volées. Ses enfants la lui remémoraient. Lui n’avait jamais aimé ça. Il n’était pas assez réceptif pour être amoureux de la glace. Il ne pouvait pas se soumettre à ses caprices. Il n’aimait pas laisser ses émotions le submerger. Il savait aimer. Il savait être tendre. Néanmoins, il lui semblait trop dangereux de se plonger dans l’inconnu. Il se savait incomplet et ce vide à l’intérieur de lui avait un pouvoir dévastateur. À présent qu’il était le seul à décider de subir ou non ses états d’âme, il savait que s’il se perdait, il s’égarerait bien trop loin.

Un petit sourire en coin apparut sur ses lèvres et il se mit en mouvement pour rejoindre la fameuse Aimée Waterford. « Bonsoir. » souffla-t-il. « Je crains que nous n’ayons pas encore été présentés. C’est dommage. Jun Taiji. Et vous ? » Il lui prit la main et posa ses doigts sur sa taille. « J’espère que vous êtes meilleure que moi en patinage. » Le fait est qu’en tant que Dieu, il était par définition doué dans absolument toutes les activités qu’il pouvait bien entreprendre. Curieusement, il décida qu’il ne serait pas spécialement habile dans la tâche, pas plus qu’un homme qui aurait reçu une dizaine de leçons, ce qu’il avait sans doute dû avoir dans sa longue existence. Il n’avait pas envie de voler la vedette à ses enfants qui, eux, semblaient mus par un instinct quasi-divin. Il l’attira un peu à lui. « Si vous êtes une Magicienne, comme je le suppose, vous devriez vous en sortir. Brisons les codes et guidez-moi. » Il attendait surement le moment où elle lui parlerait de ce qu’il venait de se passer entre eux, lorsqu’elle dansait encore avec Pulsar. Il attendait peut-être qu’elle s’énerve puisqu’elle savait parfaitement qu’il était au courant de son déguisement. Peut-être.

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Mar 21 Jan 2020, 21:51




Beaucoup d'invités se mirent à les suivre dans leur valse circulaire. Des visages sérieux, angoissés, concentrés ou rieurs défilaient sous ses yeux fous, des robes en soies, en dentelles, des tuniques colorées dévoilant des hanches, des cuisses, des bijoux dorés posées sur les torses, des tatouages sinueux... Mais dès qu'il vit la peau mate, au caramel si spécifique, il sût que c'était lui. Devaraj leva les yeux plus haut et dévisagea sans surprise Jezekael en lui rendant sa fureur. Cet homme avait l'air toujours heureux à cause des pâtes d'oie noires de khol qui coulaient aux coins de ses yeux, ce qui lui donnait un air de biche et ne collait absolument pas avec le restant de sa carrure, encore moins avec l'être noir qu'il était. Cependant il était facile de discerner la fatigue de ses traits tirés ainsi que sa mâchoire anormalement serrée. Devaraj lui sourit d'un air insolent. Il devrait essayer de vendre de l'herbe à pipe aux Ombres, un jour, histoire de ne plus avoir des portes de prison sans aucun humour en alliées. Vu la situation des Ombres cela dit, il ne pouvait pas se plaindre à son homologue de tirer la tronche. D'ailleurs, c'était surprenant qu'il soit encore sain d'esprit avec la charge qui courbait ses épaules. Étonnant, oui... Le Chaman voulut lui tirer la langue pour l'embêter mais au lieu de cela sa raison se roula en boule repoussée par sa magie et il lui fit un clin d’œil en disant « Approche... Écoute ton maître. Un mauvais dieu dort dans les catacombes... Encore une heure ou deux pour pouvoir posséder le monde.» C'était un chuchotement sulfureux, malsain, qui résonnait sur les parois de pierre. Jun entra aussi dans son champ de vision, ce qui fit fortement espérer au Chaman que cette scène le contrariait de toutes les façons possibles et imaginables. Baignant dans son doux rêve constitué d'antiques légendes maudites, Devaraj suivait les picotements le long de ses membres, les mains invisibles qui le poussaient sur la glace dans une harmonie qu'il n'aurait pas égalé seul. Il se sentait s'enfoncer des millénaires en arrière dans le temps, alors que le poids de l'histoire l'étourdissait lentement. Il avait dormi, longtemps, dans l’obscurité d'un tombeau perdu, dans un silence si lourd tout autour de lui dans l'air poussiéreux que son corps s'en était disloqué, alors qu'il tendait l'oreille pour écouter les dernières prières, si rares... Une longue agonie source d'un grand courroux. Un flot de milliards et milliards de mots tournillait dans ses pensées multiples, un véritable ouragan de tout ce qu'il avait tût pendant des ères entières. Ses cheveux violets flottaient comme les tentacules de méduses affolées alors que sa peau mutait pour se fissurer et laisser filtrer une lueur empoisonnée destinée à brûler les mortels. Il fallait absolument qu'il parle, mais il y avait tellement de choses à dire que son cerveau ne supporta pas la quantité et se déconnecta peu à peu.  

Finalement, l'Æther se détacha de lui, ne laissant que la destruction d'un ouragan derrière lui dans l'Esprit du Chaman. Son Ombre planait toujours au dessus d'eux dans la salle alors qu'il jugeait la danse. Pour se rassurer, ou se raccrocher à quelque chose qu'il savait réel ou du moins familier, Devaraj se concentra sur le corps de Lilith dont il connaissait déjà les courbes, raffermissant sa prise sur elle, aggravant leur vitesse, faisant de chaque figure une nouvelle forme encore plus dangereuse que la précédente, quitte à en perdre tout son souffle. Plus aucun mot ne sortait de sa bouche pourtant bavarde d'habitude, car l'empreinte du dieu brillait encore sur son être entier et il ne pouvait pas être certain de s'appartenir encore à lui, il ne pouvait pas certifier que ces mots qu'il pensait étaient les siens, ni que sa volonté était la sienne. C'était une sensation étrange que de ne plus savoir exactement qui il était, qu'est-ce-qu'il était. Le Chaman aurait préféré ne pas partager les sentiments qu'un Æther enfermé depuis dix-mille ans avait accumulé dans sa prison. C'était bien violent et infini pour un mortel limité, si bien qu'en imaginer toute l'ampleur dépassait déjà ses propres capacités cognitives. Heureusement, il était fou et n'accordait qu'une importance relative à ce genre de réflexions. La danse se termina sur une dernière volée dans les airs alors qu'il glissait pour rattraper ce corps si léger dans ses bras, tout juste au moment où son corps approchait dangereusement de ses limites physiques. Assommé de fatigue, le Chaman ne fit plus que se maintenir en équilibre avec Lilith dans ses bras, un sourire idiot collé au visage. C'était la fin. Il nicha avec une délicatesse qu'on ne lui connaissait pas sa tête contre le cou de la jeune femme, respirant sa présence près de lui. Ils auraient eu le temps de se disputer mille fois et de s'entre-tuer tout autant pendant ces quelques minutes, mais non, ils avaient dansé l'un pour l'autre dans le silence le plus absolu comme pour mieux écouter l'autre et le comprendre. Le dieu était encore là, mais il avait terminé sa partie à lui et c'est sans aucun regret qu'il envisagea la pensée qu'enfin on allait lui rendre son corps, sa magie et son esprit. Il ne voulait visiblement plus bouger et resta là un temps indéfini, pendant que son cerveau finissait de se remettre en marche lentement, avec quelques cellules en moins, toujours moins.

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Lun 27 Jan 2020, 09:39



Fuir. Il avait déjà fui sa sœur, ses colères, ses amertumes, ses attaques, et même ses peines, ses tristesses, ses détresses, quand il n’avait pas le courage de les affronter avec elle, quand il n’avait pas les épaules pour les porter, quand il préférait se voiler la face plutôt que d’enlacer la crudité de ses émotions. Il n’y avait pas que pour elle qu’elles se révélaient difficiles à gérer. « Quoi ? » En revanche, mettre Laëth enceinte, ça le… ça le… Priam cligna des yeux, plusieurs fois, vivement. Écœurait ? Dégoûtait ? Lui donnait envie de rendre ses tripes ? Il n’aurait jamais eu l’idée de la toucher de cette façon. Un long frémissement poisseux colla à sa peau, particulièrement là où les mains de la femme reposaient. Le tissu ne paraissait plus suffisant pour le préserver de ses déviances. « Effectivement, je crois que personne ne saute sa sœur ou son frère chez les Anges… » parvint-il à articuler d’une voix blanche. Que racontait-elle ? Des mœurs ? Existait-il des peuples chez qui se reproduire avec les membres de sa famille ne posait aucun souci ? Chez qui c’était peut-être encouragé, même ? Il passa en revue toutes les races dont il avait plus ou moins connaissance. Les Sorciers, peut-être ? Il fallait bien une raison logique à leurs esprits tordus, après tout. Cela dit, il ne les voyait pas du tout pratiquer des orgies. Les paroles de la danseuse le laissaient muet tant il avait du mal à relier les choses et à les poser dans un cadre rationnel. Elle dégageait quelque chose de trop sombre pour qu’il osât faire des remarques ou poser des questions, aussi. « Moi ? » Son regard glissa des yeux de la femme au sol puis aux murs. « Vous n’êtes pas la première à me dire ça, ce soir. » se contenta-t-il de répondre.

S’il avait voulu ajouter quelque chose, il n’en aurait pas eu le temps. Tout se métamorphosa. La salle de bal s’évanouit au profit d’une vaste pièce épurée. De larges colonnes ouvragées soutenaient le plafond. Des lueurs bleutées éclairaient les lieux et renvoyaient des reflets sur les nouvelles tenues des invités et leurs visages étonnés. Lui-même avait perdu son costume à la mode magicienne – des drapés bleus et or l’habillaient. Une voix s’éleva et récita des lignes incompréhensibles, qui parlaient d’un Dieu. Un Æther ? Encore des inepties. Le cœur de Priam pulsait, emporté dans une danse instinctive. L’appréhension donnait le tempo. La main de sa partenaire était crispée autour de la sienne, au point de lui faire mal. Ce fut peut-être ce qui permit à sa peur de se calmer : la douleur prenait le dessus. Il grimaça et, se moquant bien de ce qu’elle murmurait, lui indiqua : « Vous me faites mal. » Impossible de dégager ses doigts de sa propre initiative. Entre elle et Erza, il allait repartir avec plus d’os que prévu. Son frère ? L’Ange se tourna. Il n’aurait pas pu le manquer. Il l’avait déjà vu, en fait. Il était l’un de ces grands hommes que le monde accueillait, pour le meilleur ou pour le pire. Etait-il à l’origine de ces changements ? Il n’en aurait pas été surpris. En digne fils de Réprouvés de Lumnaar’Yuvon, la magie restait quelque chose d’assez trouble à ses yeux pour qu’il n’en imaginât pas toutes les limites et n’envisageât pas qu’un sort divin était à l’œuvre. En outre, la puissance de cet être transpirait si bien par tous ses pores, dans une aura violacée, que l’Ange avait presque du mal à respirer. Cela ne l’empêchait pas de demeurer alerte. Lorsque le couple s’éloigna, le soulagement coula sur lui comme de l’eau fraîche. Il ne s’en était pas vraiment rendu compte sur le moment, mais elle l’avait mis terriblement mal à l’aise. L’arrivée de son frère avait sonné à la fois comme un coup de grâce et comme le glas de sa libération.

Pour un temps. Les mouvements entamés par le couple lui donnèrent une envie irrépressible d’agir de la même façon. Une étincelle de lucidité lui permit de comprendre que ce désir n’émanait pas réellement de lui, cependant, elle disparut aussi vite qu’elle s’était allumée. L’Ailé se retrouva, encore, face à Erza. La foule de sentiments qu’elle avait provoqués plus tôt lui revint en pleine figure. Malgré lui, il replaça ses mains sur elle et débuta les pas d’une nouvelle danse. Les Déchus, Ahena, Asriel. Cette fois, il ne s’embarrassa de rien ; il retrouva la nature de ses pairs et demanda, franchement et avec impatience : « Pourquoi tu as tué Asriel ? »

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Lun 27 Jan 2020, 23:26


Le bal des douze Cycles Lunaires
[Aylivæ & Karsath]

Vous aime-t-il ? … La question la laissa blême. Sa respiration, déjà limitée par son corset, se stoppa un court instant. Elle baissa les yeux. L’amour ? Non. Bien sûr que non. Un simple attachement éphémère. Rien de plus. Certainement. Sans aucun doute... Et elle ? Maintenant que la question avait été posée, elle ne pouvait s’empêcher de se demander si elle l’aimait. Elle ne l’avait jamais vraiment dit. Elle s’était contentée de phrases qui le laissaient penser sans l’énoncer ouvertement. Son cœur se serra tandis qu’elle réalisa que le simple désir avait entretenu une flamme de sentiments plus purs et fragiles. Ce genre de flamme ne laissait jamais indemne quand on l’éteignait. Elle releva ses yeux bleus pour écouter les paroles du Magicien. Tout semblait si simple à l’entendre parler. Si seulement elle pouvait tout lui dire… Si seulement il prenait connaissance de tous les protagonistes… alors son discours serait-il identique ? Pouvait-on imaginer un seul instant que le détestable Jun Taiji pouvait s’éprendre d’une simple Sirène ? Pouvait-on l’imaginer quitter Dame Araé, la plus belle femme que ses Terres n’eurent jamais portée ? Pouvait-on s’imaginer rompre des fiançailles royales, même si elles étaient les siennes ?

Elle replaça la mèche blonde qui lui était tombée devant le visage. Le Comte Verhoeven lui arracha un sourire discret quand il compara son fiancé et le Sorcier aux pires maladies de ce monde. Avait-il tort de penser cela ? Peut-être pas. L’amour n’était-il pas un poison qui rongeait le cœur ? Cela dépendait surement des personnes. Le Magicien et sa Promise ne devait pas éprouver les mêmes tourments qu’elle. C’était évident. Ils devaient avoir confiance l’un en l’autre. Il devait avoir confiance en eux-même… La Sirène, elle, n’était pas du genre à partager les personnes qu’elle aimait. Comment être sûre que ces dernières ne trouveraient alors pas quelqu’un de mieux ? Elle était toxique avec son entourage et avec elle-même. La Sirène pouvait tout aussi bien être comparée à une maladie. Tout comme son fiancé. Tout comme son Sorcier…

« Je ne pense pas être un trophée. » Entendre sa voix lui parut étrange après avoir écouté si attentivement le Comte. Si elle l’était, alors elle savait qu’il l’avait déjà remporté. Elle se mordait la lèvre inférieure. Ses mains s’unirent délicatement devant son buste. De plus, elle ne lui résistait pas vraiment. C’était plutôt ses propres sentiments qu’elle combattait. Elle ne semblait d’ailleurs pas remporter la bataille. « Et mon fiancé ? … » reprit-elle en se redressant, prenant une posture bien plus droite. « Il a beau être un Deslyce, je ne pense pas qu’il puisse y faire quoi que ce soit. » De plus, en tant qu’homme chez les Sirènes, il n’avait pas vraiment son mot à dire. « Je crains que je ne sois la seule à pouvoir régler ma situation. » Elle eut un sourire plus franc et semblait reprendre contenance. Ce n’était qu’une façade. Elle était tout aussi perdue. « Vos conseils ne sont cependant pas tombés dans l’oreille d’une sourde. Le Vakuum et le Kurbus, hein ? » Son sourire s’accentua, révélant sa dentition parfaite. « Difficile de prendre parti. » Doucement, elle sépara ses mains pour placer l’une d’elles sur l’avant-bras du Mage. « Merci. » Sa voix était sincère. La Sirène appréciait sa compagnie. Si elle n’avait pas été déboussolée pendant leur danse, sans doute auraient-ils discuté de sujets plus légers. Cependant, l’orchestre commençait à se taire, annonçant le début d’une nouvelle danse. « Je suis heureuse du temps que nous avons partagé. Si vous le souhaitez, nous pourrions nous écrire ? Je serais enchantée de pouvoir vous revoir. » Elle lâcha son bras. « Et n’hésitez pas si vous avez besoin d’aide avec vos soirées. Mon nom n’est peut-être pas très connu mais j’ai quelques relations. Vous n’avez pas encore percé tous mes secrets, je le crains. » Elle effectua une révérence gracieuse sans le quitter des yeux. « Ce fut un plaisir, Messire Verhoeven. » Elle se redressa avant de partir à la recherche d’un nouveau partenaire.


« Je suis venu accompagné de ma sœur. » Il chercha Aimée des yeux mais celle-ci semblait avoir quitté la piste de danse. « Je n’ai pas beaucoup d’amis ici. » Ni ailleurs. Seule sa Sirène lui importait. « Vous êtes donc éprise de quelqu'un ? » Il se concentra un instant sur ses pas pour rester en rythme. « À moins qu'il ne s'agisse d'un mariage arrangé ? » Il plissa ses yeux sans se départir de son sourire factice. « L’un n'empêchant, cependant, pas l’autre. ». Son regard tomba sur le Comte Worth. Il repensait à leur brève présentation. Quand il lui avait demandé quel genre d’amitié il partageait avec la Marquise Song, il n’avait qu’eut le temps de lui adresser un sourire énigmatique avant que la Reine n’arrive. Peut-être devait-il retourner le voir pour préciser la situation ? Cependant, son attention se recentra sur sa partenaire de danse. « Les bons lecteurs font souvent les meilleurs auteurs. Ils savent déjà ce qui plaît ou ne plaît pas et ce qui se fait. Je ne pourrais pas en dire autant sur les mauvais lecteurs. L’amour des mots se fait dans un sens, comme dans l’autre. » La musique devenait plus lente, ce qui l’aidait. « Si vous voulez en faire votre métier, à l’avenir, je suis certain que le destin vous sourira. » Il écouta sa question. « Je ne suis pas écrivain, même si j’écris beaucoup. » De la paperasse parfois, des histoires sombres aussi. « C’est un hobby plus qu’une profession. Non, je suis plutôt au service d’une grande famille. » Il était plus fier de cela que de son écriture. « La famille Song, vous connaissez ? » Bien sur qu’elle devait connaître. L’héritière de celle-ci avait remporté l’épreuve angélique de la coupe des nations. « Oh. » Quand le plancher muta en glace, il fut le premier à tomber.


Aimée avait prestement tourné la tête en entendant un objet rebondir sur le sol. Avec tous les invités présents dans la salle, elle ne put voir ledit objet en question. Simplement, aux sons des rebonds, tout se métamorphosa. La salle de bal n’était plus. Un symbole attisa sa curiosité. Les vêtements s’affinèrent. Ses cheveux se libérèrent de son chignon. Les oreilles écoutaient. Elle était absorbée par cette mutation étrange. Son cœur battait, réclamant une chose sans prix : la connaissance. Pourquoi ? Qu’était-ce ? Elle voulait savoir. Des frissons vinrent teinter sa peau révélée par ces bouts de tissus fins.

Aimée pensa à Conrad et baissa ses yeux du symbole mystérieux pour chercher son faux frère. Allait-il bi… Hein ? Son cerveau cessa de fonctionner pendant une minuscule seconde. Puis, il se fit envahir par un flot de pensées incompréhensibles qui la laissa paralysée. L’homme qui s’approchait d’elle éclipsait totalement la danse magnifique, presque divine, qui avait lieu dans la salle. Il arriva à elle si rapidement qu’elle ne put faire le moindre mouvement de fuite, comme elle l’avait fait en début de soirée. De toute façon, il lui avait fait comprendre qu’il n’aimait pas cela. Elle l’aurait donc affronté. Mais que devait-elle dire à présent ? Comment devait-elle réagir alors qu’elle se souvenait de tout ce qu’il lui avait dit ? Comm… Elle plissa légèrement les yeux. Ses deux mires azurées détaillèrent les ténèbres que possédaient ceux de son partenaire. « Bonsoir. » souffla-t-elle aussi. Elle le laissa se présenter. À quoi jouait-il exactement ? « Aimée Waterford… » Elle savait qu’il savait. Ses yeux s’égarèrent un instant sur ses lèvres. La Sirène repensait aux mots qu’elles lui avaient susurrés. Des frissons teintèrent sa nuque quand il la toucha. Ce n’était plus une illusion. Il était vraiment là. Elle laissa sa main enlacer la sienne. Son autre main glissa sur son épaule, près de son cou. « Meilleure que vous ? » Pouvait-il être aussi terrible alors qu’il avait vécu plusieurs vies ? Elle en doutait. « Si j’étais Magicienne, je ne devrais pas patiner avec vous. » asséna-t-elle. L’homme avait fait des choses si atroces qu’il était difficile, même pour les peuples les plus bénéfiques, de lui pardonner. « Je crois cependant aux secondes chances. » Il avait déjà dû recevoir un milliard de secondes chances… « Suivez-moi. Je tâcherais de ne pas vous fuir. »

La blonde décida de quitter leur position formelle. Sa main glissa doucement sur le bras du Taiji jusqu’à se placer sur la main qui était posée sur sa taille. Elle entrelaça rapidement leurs doigts pour l’écarter de ses hanches. Puis, elle commença à s’éloigner, l’attirant à sa suite, ne le quittant pas des yeux. Tout en patinant en arrière, elle prenait de la vitesse. Ses pas suivaient la rapidité intense de la musique. « Me faites-vous confiance ? » demanda-t-elle soudainement avant d’exercer une légère traction sur sa main pour l’attirer complètement à elle. Ils étaient alors côte à côte, l’un contre l’autre. « Laissez-vous faire. » murmura la blonde. Son cœur battait vite. Trop. Elle se demandait s’il le sentait. Elle plaça leurs mains enlacées dans le creux de son dos tandis que sa main libre se posait doucement sur la mâchoire du Sorcier. La Sirène se plongeait dans ses yeux. Ils patinèrent quelques instants comme cela. Sans perdre de vitesse. Puis, elle se pencha sur le côté, entrainant l’homme avec elle dans cette figure luttant presque contre la gravité. Seules les lames de ses patins et leur vitesse lui évitaient la chute. A quelques centimètres du sol, alors que tous étaient trop concentrés sur leur propre danse, elle s’abandonna dans ce moment hors du temps. La blondeur de ses cheveux se fit envahir par un noir intense. Son noir abyssal. Elle ne voulait plus jouer à ce jeu étrange. Elle ne voulait pas être une autre avec lui. Elle redevenait Aylivæ. « Je vous fais confiance. Ne jouez pas avec moi. » Avec sa tenue, le maquillage qu’elle avait sur le visage et ses cheveux défaits, elle ressemblait à une chamane. Pourtant, dans son regard, il y avait la même fragilité qui ne trompait pas. « Je ne rêve plus de vous. » La douceur de sa présence chimérique avait été remplacée par des monstres sans visage. « Vous me manquez aussi... Mon Kurbus... » Donner à quelqu’un le nom d’une maladie si terrible n’aurait jamais dû être aussi affectueux. Rester à savoir si, comme l'affection, il allait l'entraîner vers la Mort. Sentant que la gravité était en train de la rattraper, elle commença à utiliser ses maigres forces pour ramener leur deux corps à la verticale. Rien ne durait.

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