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 [Concours/Jeu] Inktober

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Lun 07 Oct 2019, 11:18


Jack Skellington with Zero par Ula Kosenko
Oui j'ai piqué l'image du concours de chant 8D

Inktober


Coucou les loulous !

Comme vous les savez sûrement, Octobre signifie l'arrivée d'Halloween mais également celle du défis Inktober ! :D Pour ceux qui ne connaissent pas, le principe est simple : Une liste de mot/thème a été publiée et le but est de dessiner un nouveau dessin par jour en rapport avec le thème dudit jour. Mais, puisque l'on est sur un forum rpg, le but va être ici d'écrire un petit texte sur le thème ! Plus de détails

Les règles
- Poster à la suite un petit texte en lien avec le thème du jour, selon la liste choisie. Le but est de poster chaque jour mais, bien entendu, rien ne vous y force : c'est un rythme vachement soutenu et puisqu'il y a plein d'autres trucs à faire à côté, il ne faut pas que ça vous prenne trop de temps, c'est juste pour s'amuser;
- Le texte devra faire minimum 720 mots et maximum 2000 mots;
- Puisque l'on commence le défi en retard, il y aura des mots qui n'auront pas été faits. Du coup, je vous laisse la chance d'échanger de thème avec l'un des jours déjà passé. exemple : le 23, c'est le thème de la patate, sauf que moi, les patates m'inspirent pas trop, alors je prends le thème du 4ème jour, qui était les fraises. Les thèmes de rechange sont donc ceux du 1er au 6ème jour, vous avez donc le même nombre de chances pour échanger. S'il y a des courageux qui veulent faire tous les thèmes, même ceux étant déjà passés, ils peuvent !
- Le texte doit pouvoir se passer dans le monde de Y&Y. Ca peut être votre personnage, un PNJ inventé, celui d'un autre... Ce sera également à vous de décider si cela se passe réellement ou non.
- Il y a deux listes à votre disposition : la liste officielle, et une seconde liste spécialement faite pour le forum et halloween  [Concours/Jeu] Inktober 1628 A vous de choisir si vous voulez mélanger les deux, faire les deux, vous concentrer sur une seule... C'est un peu service à la carte. ^^

Les listes
Liste officielle:
Liste du Forum:

Les Gains
- Vous obtiendrez un gain en fonction du jour où vous posterez ! ^^  C'est la surprise, postez et vous saurez 8D
- Pour les courageux qui postent tous les jours, vous aurez un gain supplémentaire !

Allez, éclatez vous !

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Lun 07 Oct 2019, 19:59



Inktober - Jour 7


Au large de la Mer de Cristal, se trouve un ensemble d’îles. Ces îles changent souvent d’aspect selon les désirs de celui qui les a créée. Aujourd’hui, il s’amuse à créer un paysage hors du commun sur l’une des îles. Il commence tout d’abord par la plage. Sur celle-ci, il ne veut pas voir encore de ce même sable fin qu'il avait l'habitude de créer … Non, aujourd'hui, il avait envie d’autre chose. Comme par exemple des galets ! Oui, pleins de galets. Mais pas des galets ordinaires. Non ceux-là seraient particuliers. D’un claquement de doigts, il leur donne vie et le don du chant. D’abord légers, une douce mélodie se fait entendre. Elle est composée de milliers et de milliers de voix qui chantent en harmonie. C’est absolument délicieux. Avec le son des vagues qui s’avançent doucement sur les galets, l’ensemble donne un effet enchanteur. Magnifique.

Il décide de border cette plage de verdure. Il souhaite que les galets ne soient pas les seuls à chanter. Alors, d’un geste, de l’herbe croît rapidement, passant de jeune pousse à herbe bien verte et grasse. Une fois mûre, celle-ci commence à chantonner afin d’accompagner les galets. Seulement, il trouve que cela ne va pas. Non, il manque quelque chose. Cependant, il n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Agacé, il abat le poing dans l’air et un vent puissant balaie l’herbe qui se met alors à pousser un léger sifflement. C’est cela qu’il manque ! Du vent ! Il souffle doucement et une brise fouette avec agilité et douceur l’air. Elle passe au travers des brins d’herbe et ensemble, ils se mettent d’accord pour orchestrer le plus doux des sons, accompagnant à merveille les voix des galets de la plage.

Contemplant son travail, il se dit qu’il manque à ce paysage un sentier pour que ses habitants puissent se rendre sur cette plage enchantée. Alors, il crée ce sentier. Il le fait en terre brune. Cela contraste mieux avec l’herbe sifflante. Il le fait sinueux. Il ne veut pas que l’on trouve sa plage magique aussi facilement. Il fait même des montées et des descentes. Il y ajoute quelques minuscules cailloux et leur donne le don de la farce. Cela pourrait être amusant de les voir sautiller sur place pour rentrer dans les chaussures des passants afin de leur faire un peu mal aux pieds. Il place à quelques endroits du sentier, quelques vieilles racines d’arbres. Il leur donne le don du mouvement. Celles-ci se meuvent alors les unes par rapport aux autres. Elles jouent à cache-cache. Certaines sortent légèrement de terre et il se dit que les plus maladroits et les plus étourdis auraient vite fait de se prendre les pieds dedans. Bien.

Il continue de construire ce sentier, puis, d’un coup, il s’arrête. Il le trouve trop long. Peut-être qu’il faudrait rajouter ici, un petit village. Pas trop grand. Un petit village joli. Plein de couleurs, aux habitants guillerets. Ou alors un petit village un peu effrayant. Très sombre, aux habitants austères. Et s’il faisait les deux ? Il pose son pouce sur un des bords du sentier et l’élève. Il se forme en dessous quelques petites maisons aux teintes toutes plus chatoyantes les unes que les autres. Il y ajoute également quelques habitants bedonnants, aux éclats de rire tonitruants et communicatifs. Puis, il met son pouce de l’autre côté du sentier et répète la manœuvre. Cette fois, ce sont des grandes et hautes maisons aux toits pointus qui s’élèvent. Leur revêtement est très sombre et il leur manque quelques tuiles. Là aussi, il y met quelques habitants. Ceux-là ont un langage cassant et des vêtements noirs et étriqués.

Il regarde ses habitants quelques secondes. Ces derniers vivent tranquillement leur vie, chacun de leur côté. Cela ne va pas. Pas du tout. Il manque aussi quelque chose ici. Un petit rebondissement. Quelques petits évènements croustillants qui rendraient ce village unique. Il se met à réfléchir et pendant qu’il fait cela, ses yeux se posent sur une jeune fille portant une robe d’un bleu criard. Elle chante aux abords du sentier. Il fait alors éclore quelques fleurs et la jeune fille chante de plus belle. Cela se fait se retourner sur elle, un des jeunes hommes en costume noir et la mine fermée. D’un coup de vent, il amène le jeune homme devant la jeune fille et signe-là le premier amour interdit du village. Il sait que cela fera jaser dans le village. Alors pour donner un peu de grains à moudre aux cancans, il décide de faire ragoter les devantures des maisons les unes les autres. Certaines, plus aventureuses que d’autres se mettent à enjoliver les racontars des uns et c’est comme cela que la première légende du village prend vie.

Cette légende se nomme : « L’amour maudit de Ronaldo et Jeannette. » Elle conte comment les deux amoureux se sont rencontrés. Ces derniers proviennent de deux familles concurrentes, chacune travaillant dans le métier des fleurs. Dans cette légende, on raconte aussi comment, après plusieurs tentatives pour faire réconcilier leurs familles, les deux amoureux se sont faits tués, empoisonnés par l’ingestion de fleurs toxiques. Leur meurtrier serait toujours en vie.

Il laisse là, le village et ses commérages, et continue le sentier. Au bout de celui-ci, il construit une immense forêt. Il décide qu’elle sera enchantée. Elle est constituée de très hauts arbres murmurant de sombres secrets à qui voudrait bien les écouter. Parmi ces secrets, il y a celui d’un ancien château caché au fond de cette forêt. Il avait prit soin de le construire au plus profond du bois sombre. Il fallait être perdu pour le trouver. Mais pour celui qui arriverait devant lui, il trouverait de hautes portes en fer forgé, rongé par les années et les ronces. Si cette personne décidait d’ouvrir ces portes. Elle trouverait un grand jardin laissé à l’abandon. Ce jardin serait perçu comme étrange. Aucun bruit ne serait entendu. Pas même celui des pas de notre prétendu aventurier. Alors, ce dernier monterait quelques marches au marbre écaillé et recouverts de feuilles mortes. Il tomberait ensuite sur la porte d’entrée du château. Cette porte est particulière, car elle sent votre présence et s’ouvre à vous dès que vous la frôlez. Lorsqu’elle le fait, vous pouvez rentrer dans un hall immense. L’odeur de moisissure vous prendra au nez. Vous saurez alors que c’était une bien mauvaise idée que vous avez eu de rentrer dans ce château. Et alors même que cette pensée vous traversera l’esprit, la porte d’entrée se fermera sur vous.

A jamais.  


1100 mots.
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Lun 07 Oct 2019, 23:33


Thème Premier : Ange

Syrianne se réveilla. Un peu groggy, elle ne savait plus où elle était. Ses draps étaient étrangement frais et son matelas, un peu trop dur pour être son lit habituel en plume… Elle commença à bouger un peu, les yeux toujours fermés et l’esprit encore embué des restes de sommeil profond. C’était étrange, en fait. Elle avait l’impression de sortir d’un coma, comme si chacun de ses muscles se réveillaient d’un sommeil qui avait été aussi long qu’éternel.
 Elle se tourna, le ventre face à la surface rigide qui était sous elle. Petit à petit, son esprit se mettait en alerte. Quelque chose clochait. La lumière qui filtrait ses paupières était trop vive pour être naturelle.
Des bruits, cliquetis métalliques, finirent de l’inquiéter. Elle ouvrit les yeux subitement et se leva en repoussant son corps vers le haut, les mains posées à plat.

Elle n’eut pas de mot pour décrire la scène devant elle. Elle regretta, immédiatement, d’avoir été curieuse. Elle aurait préféré ne pas savoir, tout compte fait. 
L’endroit dans lequel elle se trouvait, lui donnait des frissons. Sans doute en partie à cause de la température, anormalement fraiche, sans être réellement froide. Tout y était blanc ou en acier, donnant un air aseptisé à la grande pièce. Ce qu’elle avait pris pour un lit s’approchait plus d’une table chirurgicale. Et l’odeur… L’odeur prenait à la gorge. Comme si tout avait été désinfecté, avec un produit si fort que l’on avait l’impression d’avoir bu de la Javel à la bouteille.

Et… Il y avait cet homme. Cet homme, dos à Syrianne, qui apparemment, été trop occupé à ranger une petite table de travail face à lui pour avoir remarqué que sa prisonnière était debout. Il sifflotait, gaiement, en essuyant un long couteau effilé. Ça, ce n'était pas normal.

L'instinct de survie de la Magicienne la poussa à rester discrète. Elle tenta de faire le moins de bruits possibles, diminuant même au minimum sa respiration. Doucement, elle tourna sur elle-même, laissant ses jambes nues dans le vide. Encore une chose qu'elle n'avait pas remarquée et qu'elle aurait mieux fait de vérifier… Elle ne portait aucun vêtement. Cela aurait pourtant dû lui sauter aux yeux… Elle glissa ensuite de son lit de fortune, faisant doucement crisser le tissu. C'est là, que l'individu se retourna.

- Tiens, la Magicienne nous fait l'honneur de sa présence…
- Qu-qui êtes-vous ?

À présent piégée, Syrianne cherchait tout de même du regard toute option qui lui permettrait une sortie rapide de cet endroit sordide. Sa sécurité lui semblait grandement compromise et son coeur s'accélérait un peu plus à chaque instant, autant que l'angoisse qui grandissant dans son ventre pour la prendre aux tripes.

- Tu n'as pas de questions à poser. Installe-toi, je te prie.

Et sans plus de cérémonie, il s'en retourna à son activité précédente. Le visage recouvert par un masque, les cheveux coincés dans une charlotte de protection, elle n'avait pu voir de son geôlier que les yeux. Rien qui ne lui permette de reconnaître quelqu'un. Mais elle n'avait qu'une chose en tête : trouvait une porte. Elle profita de la distraction de l'homme pour courir à travers la pièce, haletante, à la recherche de n'importe quelle ouverture sur l'extérieur.

- Si j'étais toi, je ne me fatiguerais pas.

En effet, l'adolescente fit plusieurs fois le tour et rien. Absolument rien du tout, la surface entière du carré était lisse, pas même un joint à gratter, ou une fissure dans le matériau… Elle tomba alors à genoux et fondit en larmes.

- Tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenu. Bien. Sujet n°12. Il s'agit d'une Magicienne, sans particularité apparente. Je teste cette fois, la greffe n°3. Espérons qu'elle prenne et que le sujet, cette fois, y résiste.

Par Magie sans doute, un stylo écrivait seul ce que le scientifique dictait. Il attrapa une paire de gants bleus et les enfila. Il prenait son temps sur chacune de ses actions, sans doute pour tout faire avec rigueur. Il s'approcha ensuite de la jeune femme, toujours en larmes et l'attrapa sous les aisselles. Dès qu'elle sentit le contact, Syrianne se débattit de toutes ses forces, en désespoir de cause. Elle ne savait même pas pourquoi elle le faisait, c'était comme un grand cri de son subconscient, qui lui disait de ne pas se laissait faire.

Malheureusement pour elle, son corps était trop frêle par rapport à celui de son assaillant. Il la souleva, non sans mal, pas à cause de son poids, mais plutôt à cause de ses mouvements désorganisés et violents et la posa à nouveau sur la table qu'elle avait quittée peu de temps auparavant. Cette fois-ci, il la força à s'allonger sur le ventre et accrocha autour de ses mains et pieds, des lanières de cuirs qui étaient elles, attachées à la table par de lourdes chaînes. Il en passa de plus longues et renforcées autour de son cou, ainsi que de sa taille. De cette manière, même si elle gigotait ou tentait de se défaire de ses liens, le scientifique ne serait nullement gêné dans ce qu'il avait à faire.

Satisfait, l'homme alla chercher sa petite table de travail, comportant tous ces outils, tous plus coupants ou effrayants les uns que les autres. Mais ce n'était pas là le plus horrible. Il alla cette fois encore, chercher une autre table, recouvert par un autre drap blanc. Il le souleva et… Syrianne hurla. C'était son premier cri, mais sans doute pas le dernier… Là, se trouvait deux ailes, deux ailes au plumage blanc immaculé. Deux ailes, arrachées à l'être qui les avaient jadis portées. Syrianne ne pouvait pas lâcher cette vision d'horreur des yeux. Comment avait-il pu faire cela à un être aussi pur qu'un ange ? Qu'était-il arrivé à cette personne ? Que comptait-il en faire… ? La vue dérangeait par les larmes, la Magicienne ne vit pas le scientifique approché dans son dos, un scalpel à la main. En revanche, elle sentit la première entaille qui lui arracha cette fois, un hurlement de douleur.

- Voyons voir, ma douce, si tu deviendras un Ange…

Et Syrianne se réveilla à nouveau, en nage et le souffle court, dans son vrai lit cette fois-ci.

HS:

Codage par Libella sur Graphiorum
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 07 Oct 2019, 23:49


Enchanted, par moi huhu

Enchanted
Enchanté, charmé, sous le charme

Musique, maestro !
Le Chant des Sirènes. C'était un commerce florissant. Ils étaient tous assis, les yeux émerveillés et la mâchoire flasque. Ses employés n'avaient qu'à passer entre les rangs et fouiller les poches et les sacoches, pour récupérer la richesse tant convoitée. Ce n'était ni l'alcool qu'on leur avait servi ni la drogue qu'on leur avait fait passer, qui les maintenait dans cet état d'extase épanouie. C'était elle. Sa voix suave créait une ambiance où se mêlaient impétueusement la sensualité, le mystère et l'apaisement. Il ne l'entendait pas, mais il le savait. Chaque fois qu'elle entrait en représentation, il coupait son ouïe. Il ne l'avait pas entendue chanter depuis des décennies. Parfois, ses accents tendres et envoûtants lui manquaient ; d'autres fois, il se rappelait leur pouvoir dévastateur, dont il avait été l'une des victimes, et répugnait à la laisser ne serait-ce que parler. Il lui était déjà arrivé que, poussé à une certaine extrémité, il la privât momentanément de l'usage de ses cordes vocales. Elle le haïssait, pour cela et pour tout le reste. Elle était sa prisonnière et le resterait. Elle pouvait bien prier Aylidis et Phoebe : ses déesses ne pouvaient rien pour elle. Il l'avait récupérée alors qu'elle était toute jeune, à sa sortie de l'Océan, pour ainsi dire. Elle s'était laissée avoir, bêtement, et en payait désormais les conséquences. Il était bien plus puissant qu'elle. Il aurait pu la tuer. Parfois, elle se demandait si cela n'aurait pas mieux valu pour elle ; cependant, elle se trouvait étreinte de cette lâcheté qu'on appelait la volonté de survivre, et la mort l'effrayait. Alors, la Sirène chantait et enchantait.

C'étaient ses plus grands moments. Elle les goûtait avec délectation, malgré elle. Les avoir sous son joug la rendait euphorique, quoiqu'ils ne fussent que de sombres imbéciles de bipèdes. Le pouvoir qui coulait dans ses veines durant ces instants lyriques offraient à son âme l'éclat d'une gloire illusoire, dont elle chérissait toujours plus les charmes. Il s'agissait aussi des rares temps où il lui accordait le droit de retrouver sa queue. D'ordinaire, il la forçait à vivre sur deux jambes et lui refusait toute occasion de sentir la danse de l'eau contre ses écailles ; mais, durant ses prestations, elle pouvait se mouvoir dans ce bocal de verre. Ce n'était qu'un substitut, et un bien piètre. Honteux, même. L'onde marine ne pouvait pas être enfermée entre quatre murs transparents ; libre, sauvage, tumultueuse, elle ne connaissait aucun maître. Au début, elle avait refusé, toutefois, la tentation avait fini par être plus grande que l'opprobre. Les profondeurs salées lui manquaient. Ses pairs lui manquaient. Plus ce manque se faisait sentir, plus elle exécrait les gens de la terre. Elle voulait les voir se faire éclater contre les falaises et les rochers couverts d'huîtres, être aspirés par la gueule du Kraken de sa souveraine, se noyer dans la robe sombre de la mer. Elle voulait leur sang, leurs gémissements, leurs cris et leur agonie. Lorsqu'il était de bonne humeur, il la laissait en achever un.

Les paupières fermées, elle se laissait elle-même bercer par son chant et les images de délivrance qui valsaient dans son esprit malade. Les deux bras croisés sur le rebord de l'aquarium, elle se déhanchait. Sa queue se mouvait élégamment. Ses mouvements créaient de fines bulles d'air qui remontaient à la surface pour disparaître. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle le vit, souriant, adossé contre un poteau. Il se tenait à l'écart, dans l'ombre. Il l'observait, avide et ravi. Les lumières rouges de la salle projetaient dans ses iris des lueurs sibyllines. Elle savait qu'il ne pouvait apprécier aucune de ses notes. Pour cela, elle le méprisait et le détestait. Si seulement il avait failli, rien qu'une fois... elle aurait pu lui échapper. Elle aurait pu s'enfuir, rentrer chez elle, reprendre sa vie, s'approcher des navires, envoûter des humains, penser à lui, lui envoyer des lettres, se féliciter de son absence, réclamer sa présence, vouloir le frapper, désirer l'embrasser, le maudire, le louer, le haïr, l'aimer. Le cœur déchiré, la créature enchanteresse détourna le regard. La vérité se terrait ici, dans le creux de son vibrato. La fille des mers et des océans était tombée pour son bourreau. Elle demeurait sous son charme comme ses auditeurs se plongeaient sous le sien. Pour cela, elle se dégoûtait. Les dernières paroles de la chanson moururent sur ses lèvres. La magie, comme un voile de brume, se leva, et peu à peu, les clients arnaqués recouvrèrent leur lucidité volée par l'enchantement.

792 mots
Merci, c'est trop chouette comme idée nastae

Dessin complet:





[Concours/Jeu] Inktober 1628 :


[Concours/Jeu] Inktober 2289842337 :
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Lun 07 Oct 2019, 23:52


Image réalisée par Shellz - art

La princesse aux grenouilles
[Inktober - Jour 7]

« Asseyez-vous mes enfants. Il est temps de vous conter l’histoire du soir. Êtes-vous correctement installés dans vos petits lits douillets ? Êtes-vous bien au chaud ? Parfait. Nous pouvons commencer. Laissez-moi donc vous parler de la jolie Fantine : la princesse aux grenouilles…

Fantine vivait dans des terres très très lointaines et aujourd’hui oubliées de tous. Du haut de ses seize ans, on racontait déjà qu’elle serait la plus belle femme que le monde ait portée. De plus, elle était une merveilleuse chanteuse. Elle avait déjà composé une musique dont l’air était aussi beau qu’enchanteur. Tous connaissaient son nom. Après tout, il ne pouvait en être autrement : Fantine était la princesse de ses contrées. Cependant, si beaucoup la respectaient pour son titre, ils étaient plus nombreux encore à la détester. La magnifique princesse était aussi jolie à l’extérieur qu’elle était hideuse à l’intérieur. C’était une enfant narcissique, colérique, orgueilleuse et capricieuse. Elle voulait tout mais elle n’aimait rien. Tous redoutaient sa prise de pouvoir lorsque le temps serait venu. Et s’ils avaient espéré qu’elle s’assagirait avec le temps, il n’en fut rien.

Tous les jours, elle demandait un nouveau cheval, un nouveau manoir ou encore trente serviteurs supplémentaires. Si, au départ, ses parents lui offraient tout, on leur conseilla de ne pas céder à tous les caprices de la belle. Le bien du pays en dépendait, voyez-vous. Comme la princesse n’arrivait pas à calmer ses envies, on allait le lui forcer. Ce fut donc difficilement mais surement qu’on lui interdit de clamer un nouveau tigre de compagnie ou bien une paire de souliers aussi élégants qu’onéreux. Cependant, lorsqu’elle demanda un nouveau et joli chapeau et qu’on le lui refusa, la belle enragea et quitta le palais, prête à obtenir l’objet de ses envies à n’importe quel prix.

Elle fonça alors droit dans l’antre de d’Hilda, la vieille magicienne dont la mentalité était aussi bancale qu’un fauteuil à deux pieds. Mais quand elle entra, Hilda n’était pas encore là. Non. Il n’y avait personne. Il n’y avait qu’un beau chapeau qui l’attendait sur le bureau en bois. Fantine n’hésita pas. Après tout, elle était la princesse. Elle était partout chez elle et, ce qu’elle voulait, elle l’obtiendrait ! Elle s’empara donc de la coiffe et la souleva. Cependant, sous celle-ci, une petite grenouille était dissimulée. « Quelle horrible créature ! » s’exclama l’enfant avec une moue de dégout pur. Elle laissait tomber le chapeau au sol. Cependant, dès que celui-ci toucha le parquet, la vieille Hilda fit son apparition. « Petit chenapan ! Comment oses-tu prendre ce qui n’est pas à toi ?! Je vais te donner une bonne leçon. Groseille, émeraude et nénufar : subit cette transformation et ne revient pas avant d’en avoir tiré une leçon ! » En trois tours de main, un tourbillon d’étincelles entoura la fillette pour répondre à l’enchantement de la vieille magicienne. La peau de Fantine devint aussi verte que l’herbe à la saison des Orages et aussi visqueuse qu’une gelée préparée pendant une matinée pluvieuse. Puis tout son corps muta pour ressembler en tout point à la créature qu’elle détestait le plus. « Coââ ! » coassa Fantine. La jeune fille était à présent devenue une grenouille et, prenant conscience du mauvais sort qu’on lui avait jeté, fila retrouver papa maman.

Cependant, lorsqu’elle arriva à s’infiltrer dans les couloirs de son palais, elle tomba rapidement sur un de ses trop nombreux serviteurs. Celui-ci, conscient de la haine qu’éprouvait la princesse à l’égard de cette créature déplaisante, chassa au plus vite la malheureuse Fantine à coup de balai. Éjectée de sa propre demeure, trahie involontairement par ses domestiques et aussi moche qu’un caillou tout gris, la jeune fille alla se réfugier sur le rebord de la fenêtre de ses parents. Elle n’avait plus rien et plus personne. Ses yeux aussi ronds qu’un ballon s’humidifiaient de larmes invisibles. Quel terrible enchantement pour celle qui pensait tout posséder ! « Ça ne va pas ? » Ses pleurs cessèrent alors qu’elle regardait la créature qui l’appelait plus bas, sur la terre humide. « Une grenouille ! » cria-t-elle, encore dégoutée par l’espèce. Pourtant, l’autre ne s’en offusqua pas et ria. « Tu es drôlement étrange, toi ! » L’autre grenouille avait une voix de petit garçon. « Allez, suis-moi. Nous allons manquer l’envol des lucioles ! » disait-il d’un ton enjoué avant de disparaître entre des tiges de marguerite. Pour une fois, Fantine hésita longtemps mais, quand elle vit ses parents rentrer en pleurs dans leur chambre, son cœur se brisa. Tout était sa faute. Si seulement elle n’avait pas pris ce chapeau. Si seulement elle avait été plus raisonnable… Le cœur lourd, elle sauta donc du rebord pour suivre les traces de l’autre grenouille.

Elle arriva finalement devant une petite rigole. La nuit commençait à tomber et l’air à se rafraichir. Pourtant, elle ne s’en inquiéta pas et regarda les nombreuses autres grenouilles qui entouraient la rigole remplie d’eau. Celle-ci se jetait dans un petit étang dont elle avait ordonné un nettoyage régulier afin qu’il ne soit pas envahi par les grenouilles. « C’était notre maison, il y a bien longtemps. » affirma son compagnon. « Mais il est devenu dangereux de rester ici trop longtemps. » Elle savait pourquoi. « Pourtant, nous revenons de temps en temps pour célébrer ensemble. » A ce moment-là, un chant magnifique s’éleva dans les airs. Les grenouilles faisaient frémir leurs cordes vocales. Des millions de lueurs vertes dansaient dans le ciel désormais noir. Le spectacle était magnifique. Mais, ce n’était pas le plus impressionnant. Non, Fantine était émerveillée par le lien qui unissait chaque être. La nature était belle. Bien plus belle qu’elle. Il n’y avait pas de beauté plus grande que celle du cœur. Toutes ses créatures… Elles avaient été dépossédées de leur maison mais elles restaient liées, bienveillantes. Leur cœur chantait à l’unisson. C’était enchanteur. Comment avait-elle pu avoir si peur de ces merveilleuses grenouilles ? Comment avait-elle pu leur enlever leur habitat par simple caprice ? Comment avait-elle pu être aussi hideuse à l’intérieur de son être ?

Rapidement, elle quitta la fête pour essayer de s’infiltrer de nouveau dans son palais, un objectif bien précis en tête. Cette fois-ci, ce fut avec succès qu’elle pénétra dans la chambre de ses parents. Ils ne l’avaient pas encore vu lorsqu’elle sauta sur la coiffeuse. « Coââ-Coââ ! » Ses parents crièrent. Aussitôt, elle commençait à coasser la mélodie d’une chanson qui lui était chère. Son père et sa mère s’adoucirent aussitôt. « Fantine ? » La grenouille bondit sur place. « Coââââââ ! » approuva-t-elle. Ses parents, émus, allaient se précipiter vers elle quand un garde pénétra dans la pièce, alerté par les précédents cris. « Une grenouille ?! Laissez-moi vous en débarrasser ! » disait-il avec sa voix puissante. « Non !!! La chasse aux grenouilles, c’est terminé ! » s’interposèrent le roi et la reine. La grenouille sur la coiffeuse eut l’air de sourire, fière d’avoir accompli ce pour quoi elle était venue.

Et son acte de générosité et de sa charité fut récompensé. Fantine reprit aussitôt sa forme humaine. Cependant, en plus de cette jolie leçon que lui avait enseignée la magicienne, celle-ci lui avait laissé un dernier présent avant de se volatiliser vers une contrée inconnue. Ainsi, Fantine reçut la capacité de se transformer à volonté en grenouille. Son animal désormais fétiche.

Le lendemain, son peuple fut surpris de voir à quel point l’enfant avait changé. Fantine devint une enfant agréable et aimable. Elle servit son peuple avec bienveillance et s’assura que toutes les créatures de Phoebe soient à l’abri dans sa contrée. Son amour pour les grenouilles devint connu de tous et la créature devint l’emblème de ses terres. L’animal qu’elle détestait l’avait changé à jamais. Finalement ce terrible sort avait enchanté de nombreuses vies.

Au lit, maintenant. Faites de beaux rêves, les enfants ! »

1258 mots.
Jour 7 - Enchanted
Merci  nastae
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mar 08 Oct 2019, 09:37


Fae & Monde des Contes
[Jour 8]


La Fae laissa échapper un petit soupire. « C'est tellement cruel. » murmura-t-elle en regardant la créature qui était au pied de l'arbre sur lequel elle s'était installée. « Elle a l'air si triste... » continua-t-elle en se tournant vers l'écureuil assis à ses côtés. Le petit animal agita ses moustaches comme pour montrer son approbation. « Nous devons faire quelque chose... Mais quoi ? » Twinkle secoua légèrement ses ailes, un tic qu'elle avait développé lorsqu'elle se mettait à réfléchir intensément. « Ce qui lui ferait du bien, c'est de pouvoir retrouver sa véritable apparence, n'est ce pas ? » Il n'y eut aucune réponse mais la Lorona n'en avait pas besoin : elle savait, tout comme toutes les Fae, ce à quoi aspirait réellement les Sylkel : recevoir le baiser qui les délivrerait de leur malédiction. Malheureusement, elle était incapable de transformer la Kirottu en Anteeksi : seuls ceux extérieurs à la connaissance de ce secret seraient capable de donner un baiser capable de libérer les malchanceuses. Il lui semblait impossible de trouver une solution. « Parfois, j'aimerais pouvoir devenir grande et balayer tous les gros soucis qui pèsent sur ses frêles épaules... » Un nouveau soupire. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle ne se redresse subitement. « Je sais ! » cria-t-elle de sa petite voix aiguë. Son ami l'écureuil sursauta, surpris, et fit quelques bonds en arrière. « J'ai trouvé comment lui remonter le moral ! » Le petit être ailé s'activa. Elle alla chercher quelques feuilles sur les branches de son perchoir, attrapa un fil araignée puis s'arma de son aiguille à coudre. En quelques mouvements habiles, elle cousu les feuilles ensemble et en fit un libre de fortune. Une fois fait, elle retourna son outil pour se mettre à graver directement à travers les nervures de son support. « Il était... une fois... » commença-t-elle à voix haute.

Il était une fois, un village caché au cœur d'une dense forêt. Les arbres y étaient tous très feuillus, et les fruits délicieux. Les petits animaux ne manquaient de rien, et il en allait de même pour les hommes et les femmes vivant dans cette bourgade. La vie là bas y était simple et personne n'était malheureux. La joie et le partage régissait le quotidien des habitants, et tous ceux qui parvenaient à se frayer un chemin à travers la forêt étaient les bienvenus, car ils étaient jugés bons et dignes de vivre à leurs côtés. Ainsi, chaque nouvel étranger se voyaient accueillis à bras ouverts : Maya, la tavernière, lui servait un bon hydromel ou un chocolat chaud fumant, selon la préférence, ainsi qu'une chaude couverture; Thomas le boulanger lui donnait volontiers du bon pain fumant, ainsi que les viennoiseries qu'il avait préparé le matin même; Amélie la couturière apportait son tissu le plus confortable pour lui confectionner un vêtement sur mesure. Les enfants du village s'attroupaient autour de ce nouvel arrivant et bavardaient avec lui,lui proposaient de jouer avec eux et lui faisaient de gros câlins ainsi que des gros bisous pour lui remonter le moral. Ainsi, l'étranger se sentait immédiatement à son aise.

La petite Fae relut son oeuvre et, fière d'elle, elle insuffla de sa magie pour permettre à celui qui lirait ces lignes de prendre la place de l'étranger.  « Qu'en penses-tu Noisette ? » demanda-t-elle à son ami au pelage roux. L'animal pencha légèrement la tête en effectuant un petit bruit. « Oui je suis d'accord, ce n'est pas très long mais au moins, cela lui permettra d'être entourée de personnes bienveillantes le temps de quelques minutes. Cela lui remontera peut-être le moral. Ca l'éloignera de ces gens cruels qui la repoussent sans cesse ! » Satisfaite, l'Anteeksi replia son livre de fortune  puis s'envola, les bras chargés. Elle virevolta jusqu'à la silhouette avachie du monstre, s'approcha de lui puis, après s'être assuré que le rejeté l'eu vu, elle déposa à ses pieds la conte qu'elle avait confectionné spécialement pour lui. Elle hésita un instant mais se décida finalement à aller enlacer l'étrange protubérance qui servait sans doute de nez à la chose. Puis, aussi vite qu'elle s'était approchée, elle rebattit des ailes pour repartir vers le couvert des arbres afin d'observer son protéger utiliser son présent.
732 mots



Merci Kyky  nastae
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Mar 08 Oct 2019, 16:28



Enchanté
Inktober - Jour 7


Adossé contre le tronc millénaire, le Chevalier ferma ses paupières, avide de goûter à un repos tant désiré. Sa main frôla  les violettes dont le tapis s'étendait sous le large feuillage du chêne protecteur. Ses lèvres s'entrouvrirent dans un soupir de félicité, faible. Fatal.


Le blond poursuivit avec rage sa course dans les ronciers indéfinissables qui régnaient sur ces collines infranchissables. Maudites, increvables, détestables ronces. "Tout pique ici c'est pas possible ! Putain putain putain !" grogna-t-il dans sa barbe sous les morsures et lacérations dont souffraient chaque morceau nu de sa peau, sous la chaleur brûlante et humide qui montait de la terre rouge. De jungle pareille, il n'avait jamais encore vu. Tout semblait faux sur la carte qu'on leur avait confié, sans même parler des indications incohérentes et illogiques que les locaux avaient bien voulu partager. "Comanche ?! Je crois que le sentier que nous avons perdu se trouve sur la droite..." Le Chevalier tendit l'oreille, surpris de ne pas entendre de réponse. "Comanche ?" Il se retourna vers son coéquipier, mais fût surpris de ne distinguer qu'une muraille végétale menaçante, à travers il était possible de distinguer ni le ciel, ni la terre, ni ce qui se trouvait au delà. Itak était d'ailleurs bien incapable de retrouver la direction qu'il avait prise pour venir jusqu'ici en rampant : en tournant sur lui-même, tous les angles de vues se ressemblaient. Il jura et s'assit rageusement par terre après avoir arraché les branches qui le gênaient. Lui, perdu ?! En voilà bien une belle blague. Non, décidément, ce n'était pas possible ! Piqué dans son orgueil, l'Eversha se releva brutalement et se métamorphosa dans une forme qui convenait bien mieux aux escapades forestières : le Lynx, son totem.

L'animal renifla, surpris par les arômes nombreux qui parvenaient à ses narines sensibles. Ils étaient enivrants, doucereux. Le félin reprit sa marche, bien plus à l'aise. Il pouvait évoluer dans un silence relatif -car il était impossible de ne pas faire de bruit pour éviter ces fichues merdes piquantes- sans déranger le reste de la faune. Aucun signe de Comanche... à priori ce dernier avait dû tomber dans un ravin et mourir. Il se fera manger par un sanglier, comme cela était fréquent par ici. Le Lynx tendit le museau. Il lui semblait enfin distinguer quelque chose comme un sentier, vague piste de terre bordée de pierres recouvertes de mousses. Tu parles d'un sentier ! Bref. Il remarqua après quelques pas que l'ambiance avait brusquement changé. La lumière chaleureuse du soleil ne se glissait plus entre les arbres du maquis, l'herbe ne poussait plus, les écureuils n'apparaissaient pas dans les grands châtaigniers, les oiseaux s'étaient tût tout comme la brise et avec eux : le temps. Les pattes du Lynx se mouvaient lentement pour le faire progresser dans cet univers intemporel où tout semblait s'être arrêté à un moment donné comme dans un claquement de doigt. Il dépassa plusieurs cadavres d'arbres millénaires, énormes, dont les carcasses s'étaient déformées sous la foudre impitoyable des orages ; envahis de lierre et de mousse. Ici et là, des branches d'arbres bas retombaient en filet jusqu'au sol comme si les végétaux s'étaient pris d'une soudaine envie de pleurer un passé révolu. Sur la gauche, un petit tas de bouches sèches, abandonnées, témoins éternels d'histoire rocambolesques de meurtres et de vengeances. Ici, la nature parlait, racontait. L'animal s'arrêta brusquement.

Majestueux, le chêne millénaire dominait le haut du chemin comme le plus terrible des rois. Il semblait être sa finalité, son but, son maître. Qui avait donc tracé cette route ? Immobile, les branches tentaculaires s'étendaient à l'infini. Se tordre le cou pour en contempler l’entièreté était vain. Le regard se perdait en suivant les embranchements noueux, qui formaient autant de monstres et de chimères par leurs formes biscornues, que l'imagination voudrait bien en trouver. L'imagination ? Pas seulement, se dit-il, mût par un instinct, une appréhension face à la vue de ce mastodonte de bois. L'atmosphère était trop lourde pour être respirable ; trop malsaine pour que ce soit irréel. Qu'en était-il de ce casque abandonné nonchalamment au pied des racines, qui portait encore l'écusson bien trop reconnaissable pour lui, de l'Ordre d'Hébé ?


723 mots.
C'est une histoire qui vient de Corse tout comme la photo ! :3
Vos textes sont géniaux !  nastae
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Mar 08 Oct 2019, 19:12



Inktober - Jour 8


« Brigade Enlèvement Magique ! Je suis l’inspecteur H. Poireau. Et voici l’inspecteur R.Rex. Que pouvez-vous nous dire sur l’enlèvement ? » demanda un bel homme, la trentaine et au regard perçant. Il était accompagné de son acolyte de toujours, un eversha chien qui reniflait la scène de crime. Poireau sortit son calepin de sa poche et écrivit ce que le témoin avait à lui dire. « Ma fae - Capucine - rentre tous les soirs dans mon jardin pour y butiner mes fleurs … Mais cela fait deux jours qu’elle n’est pas venue ! Je suis inquiète ! » répondit une vieille magicienne, le dos courbée sur une canne fait en bois de peuplier. « Pouvez-vous nous la décrire ? » demanda l’inspecteur de la BEM. « Et bien, elle est plutôt grande pour une fée. A peu près de cette taille-là. » fit-elle en montrant un écartement entre ses deux doigts. « Elle a des ailes roses et elle adore porter un nénuphar sur la tête. Elle trouve que c’est d’un goût exquis. Ce sont ses mots. Mais c’est vrai que c’est délicieux. Elle a les cheveux bleus et elle adore mon gâteau aux prunes. Je lui en laisse toujours un peu, une fois par semaine pour la remercier. Dîtes, vous croyez qu’il lui ait arrivé quelque chose de grave ? » « Il ne faut pas faire de conclusion hâtive, Madame. Mon partenaire et moi-même allons mener l’enquête et soyez assurée que nous ferons tout notre possible pour retrouver votre Fae … Capucine ! » finit-il après un rapide coup d’œil sur son calepin, noir de notes. « Merci pour votre coopération. Nous reviendrons vers vous, si nous avons besoin de plus de renseignements. »

La magicienne partit d’un pas claudiquant, pendant que, de son côté, Poireau se tournait vers Rex. « As-tu trouvé quelque chose ? » lui demanda-t-il. L’eversha posa aux pieds de Poireau un filet à papillon. « Encore lui, n’est-ce pas ? » Rex opina du museau. Ce filet était la signature d’un chasseur de fées en série, prénommé « Le Lépidoptériste ». Il sévissait depuis plusieurs années, en ciblant les jardins les plus beaux et prolifiques, tout en s’attaquant aux plus faibles des fées protégeant ces vergers. « Cette fois-ci, donc, il semblerait que notre cher Lépidoptériste ait choisi les Terres Magiciennes pour terrain de chasse ! » Les deux compères savaient qu’il y avait très peu de chance de retrouver Capucine en vie.

« Inspecteurs ! » cria un des soldats posté devant le jardin. « Vous avez reçu une lettre à votre Bureau. La voici ! » Poireau fit mine grise en attrapant le bout de papier. Il savait ce qu’il allait découvrit à l’intérieur. Il s’assit sur un petit banc placé dans le jardin et Rex posa sa tête sur un de ses genoux pendant qu’il ouvrait l’enveloppe. Il en sortit une feuille pliée en deux qu’il entrouvrit pour y découvrir, punaisées, deux ailes roses. Des ailes de Fée. Celles de Capucine à n’en pas douter. « Il faut le trouver Rex ! » L’eversha couina et Poireau lut les quelques lettres, tracées en rouge – Poireau ne put s’empêcher de penser qu’il s’agissait sûrement du sang de la jeune fae disparue.

Je me suis amusé comme un fou avec celle-ci.
Au plaisir d’entendre de vos nouvelles.
A très vite.
L.L


Sentant la colère agripper son cœur, Poireau se releva vivement, faisant sursauter Rex. « Soldat ! » appela-t-il. « Emmenez ça chez le calligraphe. Voyez s’il peut nous en déduire sur Le Lépidoptériste ! Je veux tout savoir ! Je veux un rapport complet d’ici deux heures ! Dîtes bien au calligraphe que je veux qu’il m’étudie tout ça, lettre par lettre. Je veux savoir pourquoi il fait ses « i » comme ça ; pourquoi il trace ses accents de cette façon … Est-ce que c’est, parce qu’il a peur du noir ? Parce qu’il a eu une enfance difficile ? Est-ce que Le Lépidoptériste est perfectionniste ? Curieux ? Colérique ? Est-ce qu'il aime les gâteau au chocolat ? … Bref, je veux que l’analyse soit le plus poussée possible, vous m’entendez ? Ah ! Et voyez si vous pouvez trouver de chez quelle boutique provient ce papier ! Avec un peu de chance, il l’a acheté dans le coin. … Qu’est-ce que vous attendez ? Allez Hop, hop hop ! » Rex appuya cette dernière recommandation par des aboiements agressifs.

Aujourd’hui encore, Poireau et Rex n’attraperait pas Le Lépidoptériste. Mais ce n’était que partie remise. Les deux enquêteurs savaient que le vent pouvait tourner rapidement. Il fallait simplement être là au bon moment !

737 mots.
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Mar 08 Oct 2019, 20:08


Image réalisée par KIM YOUNGJU

Le maladroit du village
[Inktober - Jour 8]

« Le soleil s’est couché ! Il est donc temps de l’imiter. Vous êtes-vous brossé les dents, les enfants ? Très bien ! Maintenant, zou ! Au lit ! Notre nouvelle histoire va débuter. Ne tardez pas si vous ne voulez pas manquer le récit de Théodorus, le maladroit du village ! Oh ! Parfait ! Vous voilà correctement installé. Nous allons pouvoir commencer…

Théodorus était donc un jeune garçon qui vivait seul, sans père ni mère. Pourquoi me demanderiez-vous ? Eh bien c’était un mystère pour tous ! Certains racontaient que ses parents s’étaient perdus en mer, d’autres qu’une vieille sorcière nommée Hilda les avait transformés en dragées ! Mais qu’importe ! Ces racontars n’étaient guère importants. Ce qui l’était, c’était que le petit Théodorus devait trouver du travail pour vivre, et cela malgré son jeune âge. Il commença donc à aider le boulanger de son petit village, en Terres d’Émeraude. Cependant, il n’arrêtait pas de tomber avec le sac de farine dans les mains ! Si, au départ, ce fait irritait simplement le gros boulanger, le jour où Théodorus aspergea par mégarde le visage de la riche Yolanda avec la poudre blanche, il se fit virer d’un bon coup de pied aux fesses. Sans décourager pour autant, Théodorus chercha de nouveau du travail et se fit engager par un jardinier. Dès son premier jour, tandis qu’il taillait la haie d’un grand jardin, sa cisaille s’égara sur le beau rosier d’à côté. Une nouvelle fois, il se voyait dans l’obligation de quitter son nouveau métier. Et le sort s’acharna. Il devint très rapidement charpentier, mineur ou même berger. Bien vite, tout le village se mit à le nommer « Théodorus, le maladroit du village ». Et, il fallait dire qu’avec un titre pareil, plus personne n’osait l’engager.

Si la situation l’obligeait à faire la manche, le jeune garçon ne désespéra pas. Il était déterminé et courageux ! Son cœur était celui d’un véritable lion et sa bravoure n’avait pas de limite. Ainsi donc, il toqua à chaque porte du village afin de trouver l’âme charitable qui verrait en lui bien plus qu’un maladroit. Tout le monde le refusa jusqu’à ce qu’enfin il rentre chez l’antiquaire. Dès qu’il pénétra dans la bâtisse, ses yeux tombèrent sur un magnifique vase. Connaissant, sa maladresse légendaire, il eut l’idée d’enfouir ses deux mains gauches dans les poches de son pantalon trop grand. Ensuite, il s’approcha pour admirer davantage l’objet fragile. « On ne touche qu’avec les yeux ! » cria l’antiquaire en revenant de son arrière-boutique. En voyant que le jeune garçon avait les deux mains bien rangées, il plissa les yeux, cachant son contentement sous un air rabougri. « C’est pour ? » demanda-t-il avec sa vieille voix usée par les Ères. « Pour travailler ! » répondit avec entrain le jeune garçon. Cette vivacité plu à l’antiquaire mais il n’en montra rien. « Tu es Théodorus, n’est-ce pas ? Tu penses pouvoir trouver ta place, ici, au milieu de toutes ses choses fragiles et précieuses ? » Toujours les mains dans les poches, Théodorus ne se laissa pas déstabiliser et répondit : « Je ne casserais rien ! Je vous le promets ! » « Hum. » dit simplement le vieil homme en s’enfonçant de nouveau dans l’arrière-boutique. « Eh bien alors, que fais-tu ? Nous avons du rangement à faire ! » Théodorus sourit et fonça rejoindre l’homme. « Et fais attention où tu mets les pieds. Il ne faudrait pas te prendre les orteils dans les tapis. » Heureusement qu’il avait entendu l’avertissement car un pas de plus et la catastrophe serait arrivée. Il fallait vraiment qu’il fasse plus attention s’il voulait garder son nouvel emploi.

D’ailleurs, celui-ci fit jaser tous les citoyens du village. On rigolait dans le dos de l’antiquaire : qu'il était stupide d’avoir engagé le maladroit du village. Pourtant, au bout de trois jours, on constata que ce dernier n’avait toujours pas été renvoyé à la rue. N’avait-il rien brisé ? N’avait-il rien abimé ? Comment tout cela était-il possible ? Les questions commençaient à fuser et la curiosité à s’accentuer. Bien vite, tout le monde se précipita dans la boutique et fut émerveillé. Tout était si bien rangé ! Tout était si bien dépoussiéré ! Et rien ne semblait être cassé ! « C’est grâce au petiot tout ça ! » finit par dire l'antiquaire à tous ces visages estomaqués. « Ce que je faisais en une semaine, il le fait en une journée  Il est tellement déterminé qu'il enchaîne toutes ses tâches rapidement. C’est vrai qu’il est maladroit. Je ne vous l’ai pas dit mais, dès le premier jour, il a cassé un vase, taché un tapis et troué un tableau ! Mais, vous savez, la solution n’était de l’éloigner à chaque bêtise. Il fallait lui apprendre à se canaliser. Nous apprenons de nos erreurs ! Mais encore faut-il nous laisser en faire ! Si nous lui refusons toute activité comment voulez-vous qu’il s’améliore ? Et puis, comment avez-vous pu le surnommer « le maladroit » ? Voulez-vous qu’on vous appelle « Madame X, la méchante », « Monsieur Y, le benêt » ou encore « Mademoiselle Z, la gourmande » ? C’est odieux d’affilier le nom d’une personne à son pire défaut. Comment voulez-vous ensuite que cette personne se détache de cette identité qui lui colle à la peau ? C’est vous les maladroits. C’est vous qui cassez l’avenir d’un jeune homme plein de ressources. C’est vous qui brisez peu à peu ses espoirs. Oui. Je suis heureux que ce jeune homme m’ait rejoint car, à bien des égards, il est la chose la plus précieuse qui m’ait été donnée de voir et je protègerais sa fragile enfance de vos mots blessants. »

Et c'est sur ces mots que notre histoire se termine. Théodorus fut le meilleur employé du village et quand le vieil antiquaire vint à partir pour rejoindre les dieux, le jeune devenu homme reprit la boutique en main. Il la dirigea pendant une longue période avant de s'envoler lui-même vers les cieux. Jamais, au grand jamais, il n’eut de périodes aussi prospères pour cette boutique aux antiquités aussi précieuses que fragiles. Oh ! Mais il est temps que je me taise ! Je vois vos petites paupières se fermer. Dormez bien, mes petits sucres. »


1006 mots.
Jour 8 - Fragile
Encore merci  nastae
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Mar 08 Oct 2019, 23:12


Thème Huit : Fae

C’était un matin tranquille, dans un village paisible et banale, sans histoire, où chacun vaquait à ses occupations quotidiennes. Les volets se faisaient poussés pour faire entrer la lumière dans les petites maisons de briques, les hommes partaient aux champs, certains enfants à l’école, les mères s’occupaient des nourrissons… Rien ne sortait de l’ordinaire. 
Jusqu’à ce qu’un cri aigu retentisse jusqu’à la dernière rue pavée du bourg. Une femme venait de découvrir un cadavre. Le cordonnier s’était fait assassiné dans la nuit et un trou béant traversait sa poitrine. Fait important : son coeur manquait à l’appel…

La nouvelle fit rapidement le tour de la contrée. Comment un crime aussi violent avait pu avoir lieu dans un endroit si reculé ? Surtout, qui avait pu commettre pareille atrocités ? Chacun y allait de sa petite remarque, lançant des rumeurs sur le dos de ceux qui lui paraissaient suspects. Il paraissait que l’homme tué avait-eu une maitresse. Pouvait-on tué par jalousie et passion ? L’Histoire avait plus d’une fois prouvé que oui. Et cette violente altercation avec le berger, qui réclamait réparation sur la marchandise qu’il avait acheté, à prix fort, et dont la qualité ne l’avait pas satisfait ? Pouvait-on tué pour de l’argent ? Une fois encore, c’était fort probable. 



Une autre rumeur, plus effrayante encore, fit surface parmi les habitants. Il paraissait qu’une créature monstrueuse avait été aperçu, peu de temps avant la mort du cordonnier, dans les forêts avoisinantes. La chose était décrite comme énorme, sans forme à proprement parlé. L’on ne saurait même pas lui trouvé de bouche ou d’yeux, selon le témoin de la scène. Malgré tout, personne n’y crut réellement, bien que cela aurait collé : une créature de ce genre aurait très bien pu se nourrir du coeur du malheureux.

Finalement, aucun coupable ne fut arrêté, on oublia le cordonnier, et la vie reprit son cours dans la village. Pendant quelques temps seulement, puisqu’un autre meurtre eut lieu. Cette fois-ci, on retrouva en pleine rue, le corps du Lumen, déchargé de son organe cardiaque. Cette précision ne pouvait plus être le fruit du hasard d’autant qu’on ne trouva aucun point commun entre les deux victimes. Alors au village, une coalition de personnes en colères, soucieuses de leur sécurité à tous, commença à se former. Armés de fourches, de torches et de tout ce qui pouvait servir d’armes, un petit groupe de volontaires remontés partit en forêt. 



Là-bas, dans une plaine, une Fae ou plutôt une Kirottu, petite être enchanteur enfermée dans une carapace monstrueuse et maudite, se prélassait au soleil. Elle ne se doutait pas qu’aujourd’hui serait le dernier de sa vie, courte vie, dont elle n’aurait jamais pu profité parmi les membres de sa race. 



En effet, le groupuscule la retrouva rapidement, et sans chercher à la comprendre ou à l’interroger, tous foncèrent vers la malheureuse. Apeurée et dans l’urgence, la Fae tenta de se défendre comme elle le pouvait. Sur le passage de ses énormes bras, dont elle n’avait le contrôle ni sur la force, ni sur les mouvements, plusieurs hommes périrent. Mais le nombre eut raison d’elle : La Fae, rendue coupable des meurtres au village, fut tuée. On ramena son corps et il fut exhibé sur la place public, montrant à chacun que la menace avait été éradiquée.



Et chacun reprit sa vie, serein. 



Mais les crimes reprirent de plus belle. De plus en plus fréquemment, un malheureux était retrouvé, un organe en moins. Chaque fois, il était tué durant la nuit et personne n’était épargné : femmes, hommes, et même enfants… La peur s’empara du village, qui en plus de perdre les leurs dans d’horribles conditions, avait le sang d’une Fae en-devenir innocente sur les mains. 



Mais alors, qui donc était l’auteur de ce massacre ? 






Rosie était une petite Fae fragile en apparence, que tous pensait faible et naïve. L’un de ses seules activités était de s’occuper d’un jardin, d’un jardins de rosiers. Ce que ses semblables ne savaient pas, c’est qu’elle était prête à tout, absolument tout pour que ces fleurs soient les plus belles, les plus fortes et les plus piquantes de toutes… 

La Fae, aux allures albinos, avait la peau aussi pâle et blanche que ses longs cheveux. Et ses yeux étaient d’un rouge aussi vif que celui de ses ailes et des fleurs qu’elle chérissait tant. 
À travers la forêt, elle volait, péniblement, ralenti par une charge sans doute un peu lourde pour sa petite taille. 



Entre ses mains, un coeur humain encore chaud. 



Arrivée à son jardin, elle le déposa sur le sol, parmi les ronces créaient par ses rosiers. Les fleurs, mut de leur propre volonté, approchèrent leurs épines de la chair et déchiquetèrent le morceaux de viande que leur maitresse venait d’amener. Éparpillé au sol, les tissus mous et rougeâtres furent rapidement absorbés dans le sol, entraînés vers les racines de la plante.
La Fae, ravie de sa dernière prise et que ses petites protégées soient nourris, s’allongea parmi les pétales rouges. 



- La prochaine fois, est-ce que vous préféreriez la fille du boulanger, ou bien le dernier-né de l’horloger ?


HS :

Codage par Libella sur Graphiorum
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3853
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mar 08 Oct 2019, 23:33


Frail, par moi huhu

Frail
Frêle, fragile, chétif, délicat

Musique, maestro !
Czírnúma. Le monde que nous connaissions n'est plus. C'est une époque révolue, et des cendres éparpillées, il ne peut naître qu'une nouvelle ère. Nous ne retournerons jamais aux temps anciens. Il n'y a plus de place pour la tolérance et la sérénité ; la peur et le risque ont ravi leurs trônes. Les corps s'amoncellent, déchirés et défigurés ; les vivants croulent sous les morts. Nous avons perdu nos pères, nos mères, nos frères, nos sœurs, nos fils, nos filles, nos amis, nos amants. Nous les avons perdus à cause de notre oisiveté soutenue par notre fragilité militaire. Nous sommes tous fautifs. Nous aurions dû rester sur nos gardes. Nous aurions dû savoir mieux que quiconque, nous, étendards du Bien, que le Mal ne connaît aucun repos. Par notre faute, l'équilibre n'est plus.

Nous sommes fragiles. Ce constat me désole et il m'est douloureux de l'admettre, mais c'est là que réside notre vérité. Nous avons perdu notre force, notre puissance et notre prestance. Il ne reste de nous qu'un amas de plumes qui frémissent et grouillent comme des insectes sous le vent ; inutilement. Nous devons nous organiser. Nous devons nous armer. Et nous devons lutter. Pour notre survie en tant que race, pour défendre les intérêts du Bien et pour garantir l'équilibre du monde. Nous devons redevenir ces funambules et acrobates qui, d'une danse délicate, maintiennent les Vils hors d'état de nuire. Il n'y a plus de place pour la faiblesse. Ceux qui tomberont sous la coupe du vice devront expier leurs péchés et revenir parmi nous, plus forts et plus déterminés. Ceux qui tomberont au combat seront célébrés comme le méritent tous les héros. Ceux qui prieront et aideront seront les piliers de notre société et la lumière de leur Foi et de leur Espérance nous guidera à travers les ténèbres.

Notre vulnérabilité a souvent logé dans notre cœur, habité de sentiments trop tendres. Je vous demande, peuple angélique, de l'endurcir. N'ayez pas de pitié pour ceux qui ne la méritent pas. N'ayez pas de compassion pour les larmes manipulées. N'ayez pas d'amour pour ceux qui réclament votre haine. Ne renoncez à aucune extrémité pour rétablir l'équilibre dont ces terres ont besoin pour fleurir. Ne ployez devant aucun sacrifice, et chaque fois que vous sentirez votre courage céder - car il cédera face aux difficultés de cette entreprise -, rappelez-vous du prix de la fragilité. Rappelez-vous des millions d'âmes arrachées par les Démons. N'oubliez jamais que chaque faille que vous exposerez apparaîtra comme une entrée pour les racines du malin. Résistez. Combattez. Vainquez.


Les mains tremblantes, Laëth reposa le parchemin. Des larmes bordaient sa cornée, frêles et sensibles. Le texte l'avait percutée. C'étaient les mémoires d'un Ailé. Il avait écourté sa vie pour aider à la pérennité du Bien ; il en racontait une grande partie dans ce livre qu'elle avait trouvé dans une petite librairie. Son regard avait été attiré par la couverture malmenée et les pages jaunies. Maintenant qu'elle le considérait, elle notait l'amusante ressemblance entre l'ouvrage et la situation des Anges. L'extérieur abîmé et attristant, l'intérieur vigoureux et poignant. La page détachée qu'elle avait tenue dans ses mains en était l'un des extraits les plus saisissants. Ce n'était pas le plus larmoyant, toutefois, il s'en dégageait quelque chose de puissant. Un souffle saccadé, difficilement contrôlé, lui échappa, et elle renifla en essuyant ses larmes traîtresses d'un revers de main. « Laëth ? » La jeune femme se redressa, pivota sur sa chaise et fit face à son frère. Il tenait Picasso dans ses bras, qui ronronnait en se frottant contre son cou. Rutabaga, à ses pieds, dardait le chat de regards mauvais, envieuse. Voyant ses traits, Priam s'inquiéta : « Houla, ça va ? T'as une sale gueule. » La brune, désireuse de recouvrer ses esprits, secoua la tête. « Oui oui, ça va. » - « Hum. Je vais sortir Rutabaga, et j'imagine que Picasso va nous suivre. Tu veux venir ? » Elle esquissa un sourire. « Oui. J'arrive. » - « Parfait, je t'attends en bas. » Comme il allait s'en aller, il arrêta son mouvement et pivota pour se trouver à nouveau face à elle. « Tu sais que si ça va pas, on peut en parler, hein ? Ou même juste se taper dessus dans la boue, ou descendre trois fût de bièr- oui bon non ce n'est pas l'idée du siècle, ça, là, mais enfin, je maintiens pour le combat, ça défoule. » - « Oui je sais, mais ne t'en fais pas, tout va bien. » Il acquiesça doucement, fit une moue, puis quitta le palier de la chambre de sa cadette. Laëth se tourna vers le livre. Elle le referma doucement, sa main glissant en une caresse sur la couverture de cuir. Elle ferait les efforts nécessaires. Sa fragilité résidait dans ses émotions incontrôlées. Elle en avait conscience. Elle souderait toutes ses failles.

834 mots

Dessin complet:





[Concours/Jeu] Inktober 1628 :


[Concours/Jeu] Inktober 2289842337 :
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Mer 09 Oct 2019, 14:42



Le Monde des Contes
Inktober - Jour 8


"Bastêt ? Que fais-tu éveillée à une heure aussi tardive ?" L'Apothicaire venait d'entrer dans la distillerie déserte, ou presque, interpellé par la vive lumière qui sortait par les fenêtres. Tout le monde dormait excepté cette femme aux allures androgynes, qui était source de moult rumeurs toutes plus tirées par les cheveux les unes que les autres, et pour cause : Bastêt Taïjym, en plus d'être adepte de potions aux résultats chaotiques et plantes douteuses, avait le corps recouvert de tatouages aux traits fins et harmonieux, qui semblaient vivre avec elle et ses iris flamboyants. "J'ai lu un livre pour endormir les enfants du village, qui parlait d'un élixir de vie fabuleux, oh ! Et aussi d'une pierre philosophale !" Elle ouvrit ronds ses grands yeux verts et se mit à sourire, ce qui n'avait rien de rassurant. "Qui transforme tout en or ! Peut-être que je pourrais en faire une qui transforme tout en fleurs ! Qu'en dis-tu ?! Ooooooh ! Je pourrais l'offrir à Devaraj, pour le remercier du baiser qui m'a délivré. Hum, hum !" Le masque que portait le gestionnaire du Domaine des Digitales ne laissait filtrer aucune réaction émotionnelle, et pourtant, derrière se cachait un visage hilare devant une telle déclaration. Mais certains secrets devaient rester tels quels. Quoiqu'il en soit, l'Apothicaire portait une attention particulière à la petite Fae, depuis sa récente arrivée. C'était d'ailleurs lui qui l'avait introduite parmi le personnel, certain qu'elle trouverait son bonheur sur ces terres. Il répondit donc avec une patience et une bienveillance à toute épreuve. "Et que disait donc cette légende ? Fais moi voir, je pourrais sûrement t'aider." L'Expert herboriste n'avait jamais entendu parler d'une telle chose, mais ses connaissances resteraient toujours imparfaites malgré son haut niveau de savoir. "Oh, merci ! Bien voilà..."

Il était une fois une elfe à la peau grise et aux cheveux ténébreux, qui, scandalisée par la laideur suprême de son fils unique, décida de lui faire boire de force un breuvage qui le rendrait beau, lisserait sa peau et ses traits et ferait luire sa chevelure, lui donnerait des muscles et allongerait ses oreilles pas assez pointues à son goût...  Elle prépara donc une marmite dans laquelle elle ajoutait chaque semaine de nouvelles herbes médicinales ainsi que des minéraux comme de l'ambre réduite en poudre, ou encore du précieux mercure, et pourquoi pas aussi, de l'arsenic ! Un jour, hum... Comment ça se passe déjà ? Oui ! Un jour sa tante se fit assassiner -c'est si courant chez les Alfars- et elle dût faire le déplacement pour se rendre près de sa famille, pas pour l'enterrement ni les condoléances bien sûr, mais pour régler un problème de succession concernant l'avenir du chat dénommé Tartiflette, qui était désormais orphelin et la maison hantée qui était le reste de l'héritage, partagée entre quarante-trois cousins. Le chat aussi était donc partagé entre quarante-trois cousins, mais enfin, je passe les détails. Avant de partir en voyage à la capitale, elle confia donc la marmite à son jardinier et gardien des crocodiles, qui devait touiller et surveiller toutes les trente-trois minutes et quatre secondes ! Mais le vilain préféra tout boire d'un seul coup car sa curiosité était insatiable et, parce-que. Saperlipopette, il gagna alors le pouvoir fabuleux de tout transformer en or et de devenir éternel ! Il devient un roi grâce à sa richesse et fit mettre l'elfe en prison, parce-que. Mais un esprit malveillant connaissait l'histoire et alla la raconter aux royaumes voisins, qui, jaloux d'une fortune aussi facilement gagnée, envoyèrent chaque année de leur règne cinq cent vierges guerrières attaquer le fameux Crésus. Cependant leurs cadavres seulement revenaient, mutilés et pourris. Le roi ne céda jamais son secret et il l'emporta dans la Mort ! AH ! Désormais la légende seule demeure et malgré les efforts de nombreux alchimistes, personne encore ne trouva le moyen de fabriquer cet élixir magique.

"C'est un conte pour enfant, tu disais ?" reprit l'Apothicaire, désormais assit dans un grand fauteuil de velours rouge. Un rictus invisible déformait son visage, quant il pensait à la santé mentale des fameux enfants qui s'en allaient dans le monde des Songes avec cette histoire dans la tête. "Oui, oui, j'ai trouvé ce bouquin au marché : Vingt contes macabres et illogiques pour enfants pas encore traumatisés, c'est sympa, pas vrai ? Je suis sûre que Devaraj adorerait... Bon et alors, cette potion magique ?!"


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Mer 09 Oct 2019, 17:09



Anges
Inktober - Jour 9


"Qu'as-tu donc à me regarder ainsi ?" L'ange fronça les sourcils, un certain air de défi dans le regard. "Tu as changé." répliqua calmement le concerné. "L'Histoire de notre peuple a changé. Je m'adapte." Il sourit de toutes ses dents, mais personne ne pouvait être dupe. Rien que ses yeux transpiraient la démence, sans parler de la couleur de ses ailes et de son être éthéré tout entier, qui étaient aussi malaisant que son sourire ; tout comme l'aura déplaisante et anormale qui rayonnait autour de lui. "Tu n'as plus rien d'un Ange, Gideon. Évite donc de parler au nom de ces derniers." La remarque fusa et remua directement le couteau dans la plaie. Celui qui était critiqué ne sembla pas bien le prendre, son sourire se cristalisa et il ne répondit rien, laissant un silence pesant s'installer dans cette pièce : un salon sobre dans une des innombrables demeures de l'Au-Delà. Les deux Esprits se jaugeaient mutuellement, tournant l'un autour de l'autre comme deux proies songeant à s'attaquer, mais avant tout à tâter le terrain de l'ennemi. Leurs pas résonnaient tranquillement sur le parquet en bois, soulevant la poussière endormie depuis longtemps. Les longues tuniques ceinturées qui leur couvraient le corps volaient dans la brise qui s'insinuait par le carreau cassé de la fenêtre sale. Les couleurs de cette endroit étaient pâles, comme si la scène n'était que le détail d'une grande aquarelle délavée. En effet, ces deux créatures étaient les résidus d'une époque que tout le monde avait maintenant oublié, ou presque. Les Ères avaient défilées sous leurs pas inlassables, sans que l'un ou l'autre n'en soit affecté, tout deux protégés par l'emprise de la Mort, éternelle et d'une stabilité à toute épreuve. Puisqu'ils étaient morts il y a des millénaires de cela, ils n'avaient plus rien à craindre ; vraiment ? Qu'en était-il des maux psychologiques, qui eux, sévissaient même parmi les Esprits de l'Au-Delà ? La Mort ne délivrait que des souffrances corporelles et ils savaient bien que le reste de leurs afflictions étaient un fardeau lui aussi, éternel.  

"Tu serais encore vivant que la Déchéance aurait depuis longtemps terni tes plumes..." continua-t-il d'un ton triste, presque avide d'enfoncer le clou, dans une simple volonté d'être clair et franc. L'atmosphère était tendue, électrique. Leurs puissances respectives feraient blanchir plus d'un visage. "Nous sommes morts. Tout ceci n'a plus d'importance. Ce que je fais va me rendre utile et apporter une réponse aux milliers de nos congénères qui rejoignent l'Au-Delà dans un concert chaotique d'incompréhension et de souffrances." Un voile contrarié obscurcit les yeux de son interlocuteur. Ses lèvres se pincèrent mais il retint sa réponse quelques instants, le temps de réfléchir à ses mots. "Tu exagères. Comme toujours ! Regarde où cela te mène de servir les extrêmes. Tu n'as pas encore compris, même après avoir servi sous les ordres de cet odieux personnage, que l’œuvre de Delix n'a aucun intérêt ? Vous avez failli détruire le monde ! Le génocide actuel est le résultats de politiques décadentes, je te l'accorde, ce n'est pas une raison pour sombrer, ni une excuse pour te lancer dans la folie..." L'Histoire forme des cycles, quoiqu'il arrive. Si l'équilibre n'était jamais brisé, il n'aurait pas besoin d'être maintenu, n'est-ce-pas ? Quelque part, ce genre de débordements, dans un sens comme dans l'autre, étaient une fatalité. Servir Raanu lui avait apprit à s'éloigner des considérations à sens unique de son ancienne race angélique, pour regarder le Bien et le Mal comme égaux sur la balance du monde. Il était traversé d'une neutralité imposante, parfois ébranlée par des résidus de bienveillance et une certaine volonté d'accomplir des actes bénéfiques. Les idées malveillantes et la soif de vengeance de Gideon ne lui plaisaient pas pour la simple raison qu'ils trouvaient source dans un océan de démence, lui-même abreuvé par toutes les souffrances que le serviteur de Delix avait traversé au cours de son existence. L'homme avait changé, d'Ange extrémiste, il était passé à Esprit, d'Esprit, il devenait Parasite. Il se dirigeait tout droit et consciemment vers ces nuisances maudites et rampantes qui se réfugiaient dans la folie pour distribuer le Chaos parmi les vivants et accomplir leurs dernières volontés égoïstes dans le bas-monde. Plus rien ne pourrait l'arrêter, cela se voyait dans la lueur effrayante qui brillait dans ses yeux. Après avoir considéré cette vision avec pitié, l'homme se détourna de Gideon en murmurant ces quelques mots. "Adieu, mon frère." Puis, incapable de supporter cette discussion stérile plus longtemps, il franchit le seuil et disparut.


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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 915
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Mer 09 Oct 2019, 19:47



Citrouilles
Inktober - Jour 9



« Voilà, j'ai fini ! » scanda triomphalement la petite fille en observant avec satisfaction son oeuvre. « Fais voir ! Oh, comment tu lui as fait cette bouche toute dentée ? Moi j'y arrive pas... » confia avec une moue boudeuse sa sœur. Orlane avait toujours aimé les travaux manuels, bien plus que son aînée. « Il faut découper des triangles dans un sens puis dans l'autre. » expliqua succinctement la magicienne avant de se tourner vers la vieille dame qui s'était rapprochée. Elle portait une épaisse robe de coton et de lin d'un bleu lavande délavé, par dessous un châle de laine rose. Ses cheveux avaient été attachés en un chignon serré et son visage était caché derrière l'épaisse monture de ses lunettes. « Alors Mamie, qu'est ce que t'en penses ? » « Montre moi ça ma chérie. » Bellada s'empara de la citrouille posée sur la table du jardin et la fit pivoter vers elle. « Oh oui, cette figure fait vraiment peur ! Bravo ma chérie ! » « Et moi mamie ? » « Oh la tienne est terrifiante ! Aucun doute qu'avec vos citrouilles autour de la maison, les enfants d'A'Zar resteront loin de nous ! » se réjouit la mage blanche. Les fillettes sourirent toutes les deux, heureuses de recevoir les compliments de la vieille dame sur leurs créations.

« Dis Mamie aux cheveux gris, pourquoi on doit leur faire des têtes qui font peur, à nos citrouilles ? » Bellada posa ses gants de jardinage puis s'assit sur le petit banc face à ses petites-filles. « Et bien c'est très simple, ma puce. A'Zar est le maître des Cauchemars et si nous ne faisons rien pour lui rendre honneur, il enverra ses visions d'horreur pour nous pourchasser et nous entraîner avec eux dans le néant, condamnés à vivre et revivre en boucle nos plus grandes craintes ! » La grand-mère avait adopté une voix grave et un air mystérieux, comme si elle récitait une prophétie capable de se réaliser. Elle n'était sans doute pas aussi loin de la vérité que ce qu'elle s'imaginait. Face à elle, les deux écolières frémirent, se rapprochant l'une de l'autre pour se rassurer. Orlane glissa un regard circulaire autour d'elle, comme pour vérifier qu'aucune des créatures d'A'Zar n'ait été envoyé après elle pour l'enlever dans les ténèbres. « Et donc, pour nous protéger, nous devons nous montrer encore plus terrifiants que ses cauchemars ! » « Plus terrifiants que des cauchemars ? » « Oui ! C'est pour cela que nous creusons nos citrouilles et leur donnons ces visages effrayants. Parce que les citrouilles, ça éloigne les cauchemars, c'est bien connu ! Rien de mieux qu'une soupe ou une tarte à la citrouille et une bonne tisane à la camomille pour passer une bonne nuit sans trouble ! » dit la magicienne. « Oh oui, de la tarte à la citrouille ! Tu en as préparé ? » « Oui, on pourra en manger pour le dessert ! » « Miam ! » Orlane, bien loin de penser à son estomac, avait gardé les yeux rivés sur le légume. « Dis mamie, tu as dit qu'on mettrait des bougies dans nos citrouilles le soir... Elles serviront à quoi, les bougies ? » « Ca, mon Loustique, c'est pour les pauvres âmes qui n'auront pas été suffisamment prudents et qui n'auront pas réussi à repousser les cauchemars ! » « Les Malheureux ! » s'épouvanta la plus grande des enfants Ward. « Ces lanternes seront là pour les guider jusqu'à nous. Il est dit que s'ils parviennent à trouver une maison suffisamment éclairée, alors les cauchemars les laisseront prendre un peu de répit, et ils pourront passer la soirée avec nous si nous les y invitons. En fait, ils seront protégés de leur maléfice le temps que la bougie brûlera. Mais dès que la flamme s'éteindra, les Ombres des cauchemars s'empareront à nouveau d'eux et les condamneront à une autre longue année d'errance, jusqu'aux prochaines célébrations. » « Mmh... Mais... Est ce que ça veut dire que ce seront des fantômes ? » demanda, encore plus inquiète, l'aînée. « Oh non... Enfin, je ne sais pas vraiment, ma puce. Peut-être le sont-ils. Mais il n'y a pas de peur à avoir. S'ils se montrent trop désagréable, tu n'auras qu'à souffler sur la bougie pour éteindre ta citrouille ! » Cette pensée sembla rassurer légèrement la peureuse, tandis que la plus jeune enlaça sa création puis la porta jusqu'aux frontières du jardin-potager de Bellada, où elle posa la citrouille à côtés de toutes celles qui avaient déjà été creusées. « Protégez nous bien, petites citrouilles ! » leur implora-t-elle avant de retourner vers sa grand-maman.

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[Concours/Jeu] Inktober 2exr
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Mer 09 Oct 2019, 21:14



Inktober - Jour 9


Potion concentrée de pustules purulentes et odorantes

Issue « Des Recettes à essayer … ou pas » d’une Sorcière farceuse inconnue.


Application : Verser deux gouttes dans la préparation d’un gâteau à la citrouille. Après cuisson, offrir le gâteau. Laisser la personne manger le gâteau. Deux jours plus tard, la personne sera recouverte de pustules oranges, purulentes et odorantes.


Description de la potion : La potion terminée doit être de la couleur d’une jeune citrouille de dix centimètres de circonférence (à noter que celles de quinze centimètres sont plus orangers et celle de cinq sont presque vertes. Elles n'auront pas le même effet !).


Description des pustules obtenues : Papules de deux centimètres de diamètre. Contiennent un liquide oranger à la texture pâteuse et filamenteuse (un peu comme les citrouilles d’ailleurs !). Le liquide est très odorant. Odeur de citrouille pourrie et de moisissures.


Ingrédients :

- deux cuillers de Citrouille germée
- trois cuillers de Citrouille pourrie
- six feuilles de pousses de citrouilles
- une pincée de cumin
- trois écailles de poisson pas très frais (de préférence de dorade, mais la queue de sirène fonctionne également)
- sept grands verres de jus de citrouille, récoltée un jour de pleine lune en poussant un rire machiavélique
- une brindille d’un vieux balai
- du sang de chat noir borgne (au moins trois chats entiers)
- du sang de poulet jaune (au moins un poulet entier)
- du sang de vieille chouette (au moins sept entières)
- un verre d’eau issue d’un marécage. Le verre aura été préalablement laissé au soleil pendant au moins six jours.
- une poignée d’œufs de crapaud-citrouille (minimum treize)
- un crachat
- une groseille
- une pincée de sel sucré


Préparation :

Étape numéro une : Dans un chaudron en fer rouillé, faire cuire pendant treize minutes la citrouille germée avec le verre d’eau, tout en mélangeant vivement d’est en ouest. A la douzième minute, inverser le sens du mélange : passer d’ouest en est ; et les deux dernières secondes : un coup de cuillère vers le nord, puis un autre vers le sud. Laissez reposer le temps de dire à voix haute à sept reprises : « Potion concentrée de pustules purulentes et odorantes ».

Étape numéro deux : Verser le jus de citrouille au goutte à goutte. A la fin de chaque verre, s’arrêter et sauter à cloche-pied sur soi-même pendant un minute.

Étape numéro trois : Ajouter la groseille, et mélanger avec la brindille avant de laisser infuser cette dernière dans le jus pendant trois heures.

Étape numéro quatre : Retirer la brindille. La garder précieusement. Verser le sang de chat noir, en chantant : « Prends ça, satané bestiole ! Ça t’apprendra à venir me chiper mes rossignols ! ». Mélanger jusqu’à rendre la mixture homogène.

Étape numéro cinq : Ajouter le cumin. Mélanger pendant cent quarante-huit secondes. Le liquide doit être vert. Réserver la préparation.

Étape numéro six : Rouler la brindille dans les feuilles de pousses de citrouille et verser dessus le sang de poulet. Faire la rune du désespoir par dessus. Attendre deux minutes puis plonger la brindille entourée des pousses dans la préparation. Celle-ci doit devenir rouge.

Étape numéro sept : Un à un, verser les œufs. Attendre qu’ils se dissolvent d’eux-mêmes. Cela peut prendre plusieurs minutes selon leur qualité, provenance et fraîcheur. Mélanger entre chaque. Laisser ensuite reposer pendant sept heures. Évidemment, ne pas mettre les doigts dans la mixture pendant les processus, au risque de perdre des doigts !

Étape numéro huit : Pendant le repos de la préparation, faire le ménage, les courses et récolter au moins trois commérages sur la voisine. Ne surtout pas aller dormir ! Risque de paralysie du sommeil permanent !

Étape numéro neuf : Ajouter le sang de vieille chouette en chantant : « Prends ça, satané voisine ! Ça t’apprendra à venir me chiper mes aubergines ! ». Mélanger et répéter le chant jusqu’à ce que la préparation devienne jaune.

Étape numéro dix : Ajouter le sel en le jetant par-dessus votre épaule et en criant « Hop-là ! » avec votre plus grosse voix.

Étape numéro onze : Ajouter les écailles. S’il s’agit de poisson : tournez-vous vers l’emplacement du puits le plus proche et chantez « Ô toi ! Mon beau poisson ! » ; S’il s’agit d’une écaille de sirène : cachez-vous dans un placard et chuchotez : « C'est pour toi, Épice des îles ! » (Petit conseil : Assurez-vous qu’il n’y ait pas de tsunami avant de sortir du placard). Mélanger doucement en vous balançant d’un pied sur l’autre.

Étape numéro douze : Ajouter le sang de poulet et mélanger énergiquement pendant dix minutes. Puis ajouter la citrouille pourrie en mélangeant près d’un feu de cheminée. Le liquide doit devenir bleu.

Étape numéro treize : Ajouter le crachat. Ne pas mélanger. Le liquide doit devenir orange et sentir mauvais. La potion est terminée.


Ne sera pas tenue responsable pour tout accident imprévu tel que : des maladies liées au chaudron en fer rouillé ou à l’eau du marécage ; aux morsures de langue survenues lors des chansons ; aux glissades lors du cloche-pied ; au tournis lors du cloche-pied sur vous-même ; à la vengeance de Rita Paiberym quand elle saura que vous avait tué trois de ses chats ; aux maladies liées à la coupure pour la rune ; aux membres perdus par dissolution ; aux lumbagos provoqués par le ménage, le port des courses et les postures pour écouter aux portes des voisines ; aux paralysie du sommeil permanents ; à la vengeance des sept familles des vieilles chouettes que vous avait tués ; aux blocages articulaires pendant le jet de sel par-dessus l'épaule ; aux laryngites aiguës ; à la traversée dans un autre monde magique parce que vous avez choisi le mauvais placard ; au châtiment de Vanille, si jamais elle vous entend chuchoter dans le placard ; aux crampes de l’avant-bras ; aux brûlures ; aux incendies domestiques et à toutes autres mésaventures non citées.
Liste non exhaustive.

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