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 [Concours/Jeu] Inktober

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Dim 13 Oct 2019, 11:53


Image réalisée par Swang .


« Vos bandages ne sont pas trop serrés mes petits ? Quelle idée aussi de jouer aux dragons ? Les branches des arbres ne sont faites pour grimper ! D’autant plus quand celui-ci est mort depuis longtemps. C’est un miracle que vous n’ayez pas eu l’idée folle de grimper plus haut ! Vraiment : ne recommencez plus ou… ou je me fâche et… et euh… et ce sera moi le dragon de la maison ! Enfin bon… Je vois que cet incident vous a servi de leçon. Maintenant, vous avez interdiction de sortir de la maison ! Voulez-vous une petite histoire pour faire passer le temps ? Haha. Je m’en doutais ! Comme vous avez l’air d’apprécier les majestueuses créatures célestes, je vais vous raconter une légende très ancienne : celle de Ragmar, le roi dragon !

Cette histoire débute il y a bien longtemps, lorsque le monde vécut ses premières ères. Il était alors bien différent du nôtre. Certaines terres existaient à l’époque, d’autres non. Certains peuples vivaient, d’autres n’avaient pas encore été créés ou disparurent par la suite. Le monde était-il plus dangereux pour autant ? Non. Je ne le pense pas. Il était différent… Peut-être plus mystérieux et plus sauvage. Mais qu’importe… À cette période, les dragons existaient déjà. Ils étaient tout aussi légendaires qu’aujourd’hui et n’avaient rien de commun mais ils étaient… plus libres ! Les dragonniers, à l’époque, n’existaient pas encore. En réalité, je ne sais pas vraiment quand l’ordre fut créé mais cela n’a pas d’importance dans notre histoire. Ce qu’il faut retirer de cette information, c’est que les dragons n’étaient montés par quiconque. Ils n’avaient aucun humain pour maître, aucune attache. Ils n’étaient liés qu’à leur liberté ! Quoique… Ce n’était pas non plus si vrai. En effet, à l’époque, vivait un roi aussi majestueux qu’imposant. Ce roi dragon s’appelait : Ragmar. Il était aussi respecté que craint. On disait que ses ailes provoquaient les tempêtes les plus violentes, que sa gueule pouvait avaler les plus gros navires et que son souffle ardent pouvait bruler à jamais le monde. Certains disaient même qu’il était Sympan mais ce fait a été réfuté rapidement pour préférer un mythe plus léger. On racontait alors que Sympan avait créé ce dragon pour qu’il fasse régner la justice et qu’il veille sur le monde.

Je ne pourrais vous dire si tous ces faits étaient véridiques. Après tout, cette histoire remonte presque à la création du monde. Si nombreux sont ceux qui l’ont oublié, ceux qui continuent à la transmettre la transforment souvent à la racontant. L’histoire originelle était peut-être bien différente de celle que je vous conte aujourd’hui mais qu’importe… Ce qui ne faisait pas de doute c’est que Ragmar était le dragon le plus grand que cette terre ait porté. On racontait même qu’avec ses ailes déployées, son ombre recouvrait dans l’entièreté les cités les plus importantes. Si les dragons sont encore aujourd’hui considérés comme étant divins, Ragmar était bien plus que cela. Il était tout. Il était invincible. Il était le roi des rois.

Dans son ombre, les autres dragons vivaient. Ils étaient tous sous ses ordres. Il aurait pu annihiler tous les hommes. Il aurait pu annihiler la vie. Mais il était l’équilibre. Il ne tuait pas sous le coup de la colère. Il n’interférait pas dans l’évolution du monde. Il n’était pas là pour cela. Et pourtant, dans la folie qui secoue régulièrement notre monde, certains humains voulurent l’asservir. Bien sûr, jamais quiconque ne pu le monter ou même attenter réellement à sa vie. C’était couru d’avance : il est impossible de maîtriser une force de la nature et Ragmar en était une. Il était même celle qui faisait avancer le monde aussi tranquillement que possible vers l’Ère du Yin et du Yang.

C’est d’ailleurs au début de cette Ère qu’il se retira. Certains dirent que l’éternel n’avait pu mourir de vieillesse, d’autres racontaient qu’il était parti vers des contrées encore inconnues et d’autres disaient que son ombre avait mené le monde là où il le devait et, qu’en accomplissant sa tâche, il était retourné au côté de Sympan, son créateur qui aurait été son unique maître.

Oh, vous savez les enfants, cette histoire a bien des versions. Si vous l’entendez de la bouche d’un autre alors sans doute n’entendriez-vous pas le même récit. Pourtant, en voici ma version, et elle est terminée. L’avez-vous appréciée ? »

721 mots.
Jour 12 - Dragon
Encore merci  nastae
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Dim 13 Oct 2019, 20:02


Image à gauche de Cris Ortega - Image à droite de Michael Olszak

Inktober - Jour 13


Comment séduire un Vampire en trois leçons !

de DraK Houlà
issue du magasine « Addictions sanglantes et dents longues »,
Edition Spéciale.

Vous êtes tombé amoureuse d’un Vampire ? Vous ne savez pas comment faire pour le séduire ? Vous vous sentez démuni(e) ? Vous ne savez pas par quoi commencer, pour qu’il vous remarque ? Vous vous dîtes que c’est sans espoir ? Que vous n’aurez jamais sa préférence ? Vous ne savez plus quoi faire ? Vous avez tout tenté ? Vous vous êtes même fait posé des fausses dents pointues ? Vous êtes au bord de la dépression ? Du suicide ?

Oubliez tous vos tracas !

Car le magasine « Addictions sanglante et dents longues » est là pour vous aider.
Cette édition spéciale est pour vous !

N’oubliez pas notre quiz « Quelle est votre destinée amoureuse ? » à faire à la fin de notre article.


Il est toujours difficile de se faire aimer par un Vampire. Pourquoi ? Et bien, parce qu’il est mort évidemment !
Mais essuyez vos larmes ! Parce, moi, DraK, je vais vous aider à vous démarquer. Je suis l’expert en amour vampirique et je vais vous laisser ici quelques pistes qui vous permettrons de séduire ce vampire, si cher à votre cœur !

Oubliez tous vos préjugés, c’est ici, que votre véritable histoire d’amour commence !

Leçon numéro une : Connaître l’existence des Vampires !

En effet, ce n’est pas toujours évident de se dire que l’être aimé peut être un Vampire !
Soyez réaliste ! Ils existent ! Peut-être même qu’il s’agit de votre boulanger ! De votre père ! De votre enfant !
Ouvrez les yeux !


Leçon numéro deux : Montrez-lui vos qualités !

Que ce soit la chasse (ou le fait que vous sachiez détaler comme un lapin), la torture, les dialogues séducteurs, votre physique étrange, votre côté cannibaliste, votre connaissance de la nature, ou celle des sciences : déballez tout ! Vous arriverez sûrement à obtenir un petit coup d’œil à un moment donné.
Évidemment si l’odeur de votre sang est alléchant, vous serez plus vite repéré !


Leçon numéro trois : Préparez-vous pour votre baiser !

Une fois que vous avez reçu un peu de son attention, s’il vous demande, si vous êtes d’accord pour un Baiser : dîtes-oui !
Ne réfléchissez-pas voyons ! Ça fait brouillon !
Et s’il ne vous le demande pas … bah, préparez-vous quand même. Le Baiser peut prendre plusieurs formes ...


Voilà, vous avez, maintenant, tous les éléments pour construire votre nouvelle vie avec votre Vampire adoré !
A présent, retroussez-vous les manches et …
Bonne chance !

Ne sera pas tenu pour responsable si vous vous faîtes recaler par le Vampire en question, si vous perdez quelques litres de sang, ou si vous perdez la vie.
Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre à Terbanrian.



****


Quiz : Quelle est votre destinée amoureuse ?

A la suite du quiz, comptez le nombre de ♥ ,de ♦ et de ♠, puis référez-vous aux résultats à la fin de votre magasine pour connaître votre profil.

Question Une : En amour, vous êtes plutôt :

♥ - Sang chaud
♠ - Sang froid
♦ - Un peu des deux

Question Deux : Les relations intimes, pour vous, c’est :

♥ - Wahouuuu !
♠ - Hein ?
♦ - Wahou-ou !

Question Trois : Si votre moitié vous demande de faire la vaisselle, comment réagissez-vous ?

♥ - T’as qu’à la faire toi-même, ta put*** de vaisselle !
♦ - Oui, à vos ordres !
♠ - Oui, Père !

Question Quatre : Votre moitié se coupe le doigt, quelle est votre réaction ?

♥ - Ah du sang ! *s’évanouit*
♠ - Ah du sang ! *miam*
♦ - Ah du sang ! *lui tend un pansement*

Question Cinq : Le sommeil, pour vous, c’est :

♦ - Déprimant
♠ - Vivifiant
♥ - Peut-on vraiment dormir, quand on est deux dans un lit ?


****


Résultats du Quiz : Quelle est votre destinée amoureuse ?

Si vous avez plus de ♥ :
Vous êtes sûre que vous voulez aimer un Vampire ? Parce que bon … C’est pour vous, hein. Vous risquez de mourir et tout … Bon bah, voilà quoi. Votre vie amoureuse semble mal partie quand même. A bientôt !

Si vous avez plus de ♦ :
Vous êtes sur la bonne voie. Travaillez un peu les trois points évoqués dans l’article « Comment séduire un Vampire en trois leçons ! » et vous y serez ! Vous allez mourir évidemment, mais vous serez content(e), je vous assure ! Votre destinée amoureuse va bientôt être réduite à néant. Vous pouvez vous en réjouir !

Si vous avez plus de ♠ :
Vous allez mourir très très bientôt. Peut-être même l’êtes-vous déjà ! Votre destinée amoureuse est donc nulle. Profitez bien de cette nouvelle vie. A très vite ! 
754 mots.
Merci
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Dim 13 Oct 2019, 20:08


Image réalisée par L-E-N-T-E- S-C-U-R-A

La Poudre de Cheminette
[Inktober - Jour 13]

« Bon… Vos pansements n’ont pas bougé durant le reste de la journée ? Bien. Nous allons nous coucher tôt aujourd’hui. Ne faites pas cette tête ! Vous savez... Certains sont mis au lit toute la journée pour des bobos moins graves que les vôtres ! Il est essentiel de laisser votre corps se reposer. Ma mère, votre grand-mère donc, me disait toujours une chose : « C’est dans le repos que réside la guérison, mon bousier des îles ! » Hum-Hum… Et elle avait raison ! Quoi ? Mais qu’est-ce qui vous fait rire ? Mon surnom ? Haha ! C’est cela, moquez-vous ! En attendant, je vais vous raconter une nouvelle histoire ! Que diriez-vous d’un récit portant sur la liberté ? Que diriez-vous de vous évader de cette petite chambre avant de vous envoler vers le pays des rêves, où Harabella règne ? Haha. J’en étais sûr. Laissez-moi juste le temps de remettre du bois dans votre cheminée puis je vous conterais l’histoire d’Odette et de sa poudre de cheminette…

Cachée au cœur de la forêt la plus sombre, dans les bois les plus déserts et dans la végétation la plus terrifiante, une jeune femme pleurait, recroquevillée sur elle-même. Toutes les nouvelles lunes, ses larmes coulaient sur ses joues aussi blanches que le lait et aussi douces que le satin. L’eau qui perlait sur sa peau était aussi scintillante qu’une étoile mais aussi douloureuse que la solitude. Le visage de la créature enchanteresse était caché sous une chevelure d’ébène. Son corps, lui, semblait fragile, presque cassant. Une aura blanche se dégageait de son être entier. À ses pieds, des plumes aussi immaculées que celles d’un ange reposaient. D’autres trouaient encore l’ensemble de sa peau avant de chuter au sol. La scène était aussi belle que déchirante. Mais pourquoi vous racontais-je cela alors que je vous avais promis un conte empli de liberté ? La réponse est simple : il ne peut avoir de liberté, ou d’évasion, sans asservissement, sans captivité. C’est donc entravée par la magie divine que nous découvrons ensemble la belle Odette, une Eversha cygne aussi belle que gracieuse.

C’est d’ailleurs parce qu’elle était aussi merveilleuse qu’un divin tomba sous son charme. Cependant, la malheureuse ne partageait pas cet amour empoisonné. Elle subit donc le courroux du dieu jaloux et possessif et il l’enferma, loin de tout, dans une forêt aussi enchantée que maline. En effet, à chaque fois que la belle essayait de s’enfuir, la forêt semblait s’allonger et former un cercle parfait, si bien qu’Odette finit toujours par retomber sur ses pas. Mais là n’était pas sa seule punition. Les dieux n’avaient pas pour habitude de ne pas obtenir l’objet de leur désir. C’était même inconcevable. Pourtant Odette s’était refusée. Et aussi longtemps qu’elle ne changera pas d’avis, le dieu l’obligera à se transformer en son totem dans la douleur et de rester sous cette forme jusqu’à une nouvelle lune. Elle devra alors se rendre dans la seule bâtisse de la forêt et y attendre son ravisseur qui lui demandera alors de danser pour lui avant de lui demander si elle avait changé d’avis. Chose qui n’arrivait jamais. Le destin cruel d’Odette continuait toujours.

Cependant, attristée par son sort, une déesse apparut à la belle alors que celle-ci attendait son bourreau dans la bâtisse. À ses pieds, sur les meubles ou sur les tableaux, ce n’était pas de la poussière qui s’amassait mais de la cendre infertile et terne. À chaque lune, la poudre était plus dense et irrespirable. À chaque lune, elle était crachée par la cheminée de l’immense pièce. La déesse s’approcha donc de cette cheminée et chercha quelques secondes avant de prendre une poignée de cendres qui n’avaient jamais été recrachées. Elle s’approcha ensuite d’Odette et lui dit ces quelques phrases : « Odette… Ton calvaire a assez duré. Il est temps de t’envoler loin d’ici. Je sais que tu penses ceci impossible mais voilà pour toi. Vois-tu ? La cendre est blanche et brillante. Pourquoi d’après toi ? Ne réponds pas, nous n’avons pas le temps. Cependant, j'ai le devoir de t'expliquer... Il t’a enfermé bien plus que dans une simple forêt, Odette. Il t’a avalé ! Cette demeure représente ton tortionnaire. Cette cheminée représente son cœur. Un cœur qui ne souffle que la destruction, qui ne souffle que de la cendre. Mais cette cendre-là… C’est toi. Tu ne vois sans doute ici que de la poudre de cheminette mais c’est la clé de ta prison. Cache la bien. Il est trop tard pour cette nuit. Il va bientôt arriver. Mais, à la prochaine lune, il faudra que tu rentres dans cette cheminée et que tu jettes ces cendres à tes pieds en disant ces quelques mots… » La déesse s’était alors rapprochée de la belle pour lui murmurer à l’oreille. Puis, elle disparut à jamais, livrant Odette à son sort. La jeune femme était maintenant maîtresse de son destin. Elle se hâta de cacher rapidement la poudre de cheminette et, lorsque son ravisseur vint à elle, elle dansa pour lui. Elle refusa encore une fois de lui offrir son coeur et se retransforma en un cygne élégant, dans une douleur sans nom. Pourtant, cette nuit, elle s’envola le cœur plus léger.

Tous les jours et toutes les nuits, elle battit de ses ailes blanches, les yeux levés vers ce faux ciel. La lune vint à s’obscurcir et elle sut que le moment était venu. Cette fois, en redevenant humaine, elle ne pleura pas et courut vers la demeure qu’elle avait tant de fois voulu éviter. Elle se saisit alors de sa poudre de cheminette et s’enfonça dans l’immense cheminée. Elle ne regarda même pas derrière elle. Elle n’hésita même pas une seconde. Ses doigts jetèrent la cendre à ses pieds tandis que ses lèvres criaient : « Poudre de cheminette devient ma poudre d’escampette ! » Le vent balaya son corps et elle disparut à jamais sans laisser de trace.

La déesse qui lui avait permis de s’échapper la drapa dans une invisibilité que même un dieu ne pouvait transpercer. La belle s’était évanouie dans la nature et plus rien ne l’enchaînée. Elle était désormais libre de rêver…

Et… Oh… Vous dormez déjà… Je vais donc me retirer mes beaux enfants… Bonne nuit. »

1020 mots.
Jour 13 - Cendre
Encore merci  nastae
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Dim 13 Oct 2019, 20:51


Thème Treize : Vampires

Lucian


Lestat est la plus parfaite des créatures, et pour se faire, elle est évidemment une vampire. Une vampire magnifique, au teint de porcelaine, où chacun des détails du visage s’harmonisent. Le roux flamboyants de ses cheveux s’accorde lui aussi subtilement avec sa carnation, ses yeux aigue-marine scintillent comme une véritable pierre précieuse. Et son corps, ses formes généreuses placées aux endroits qui attirent irrémédiablement l’oeil, pourraient mener quiconque avide de chair fraîche à se damner pour la posséder, rien que le temps d’une nuit.  Comme si, un jour, un Aether s’était penché sur la création de cette femme magnifique, comme si on l’avait formé dans un moule de perfection infini. Même cette manière de se mouvoir, si gracile, douce, à tel point qu’on pourrait ressentir la caresse de sa peau juste en l’observant bouger. Quelque soit les expressions faciales qu’elle arbore, son visage porte toujours cette candeur, cette innocence et cette sorte de fragilité qui tranche avec les canines cachées sous ses lèvres rouges, désirables.

Oui, décidément, épousé Lestat est ma plus grande réussite, la meilleure décision que j’ai prise. Son physique est parfait, et ses capacités, grandement utile à servir mon intérêt. La toute jeune femme, à peine dix-huit années, est douée d’un charisme incroyable. Naturellement déjà, comme si sa simple présence dans une pièce irradie totalement l’assemblée. Mais au-delà de sa nature, Lestat est capable de Charmer. D’un regard, d’un battement de cil, elle peut hypnotiser une cible. La victime ne voit plus qu’elle, ne respire que pour elle, ne vie que par elle. Plus rien n’existe, plus rien n’a d’importance. Une fois, l’une de ses proies avait cru déceler en elle une aura divine, qu’elle ne possède évidemment pas. Cette situation m’avait fait bien rire, ce vieux fou, plein aux as, c’était ruiné dans l’idée d’accomplir la volonté d’un Aether. 



La faiblesse de certains hommes est si ridicule, si facilement manipulable… C’est pitoyable. Mais cela arrange bien mes affaires. J’ai alors modelé cette très chère Lestat, afin qu’elle s’améliore encore. Pour elle, il n’y a que le meilleur. Les plus belles parures, les plus beaux maquillages, les plus belles coiffures et bien-sûr, un Sang de la meilleure qualité qui soit. Il ne faudrait surtout pas entaché ce Don de la Nature… Grâce à elle, le Royaume a déjà retrouvé un peu de vigueur. Nous avons signés des alliances inattendue, simplement en l’utilisant, simplement en la posant là, au milieu des négociations. C’est si simple, que j’ai parfois l’impression de ne pas vraiment mériter ce qu’elle récolte… Mais ça ne dure pas plus d’une seconde. Elle a à moi, elle est ma chose. Elle ne m’échappera pas, elle sera à jamais, ma marionnette. C’est moi qui manie les fils délicats de ce pantin, sa vie est toute tracée.

Lestat


Je ne suis rien. Pourquoi exister, dans ce cas ? Je n’ai pas eu le choix. Chaque jour de ma vie n’est qu’une malédiction, qui reprends dès l’apparition du satellite lunaire dans le ciel. Ma seule fonction est de séduire. Est-ce qui qui que ce soit c’est un jour demandé ce à quoi je pensais ? Est-ce qu’un seul des hommes à imaginer une seule seconde le calvaire que j’endure, chaque fois qu’ils me déshabillent ? Non, évidemment. Aveuglé par un pouvoir qui est totalement hors de mon contrôle, il ne pense qu’à leur propre plaisir. Me toucher devient leur unique but. Un de mes anciens amants est venue un soir jusqu’à sous ma fenêtre, l’âme en peine. Jamais il ne s’était remis de me voir disparaître de sa vie ; pourtant son contrat était clair, et comme pour chacun d’entre eux. Il ne disposait que d’une nuit. Le malheureux avait préféré arracher son propre coeur, sous mes yeux, plutôt que de vivre sans moi. 



L’effet que je produis est dévastateur. Il détruit les consciences, brisent des coeurs, mets fin à des vies. Je ne supporte plus d’en user, pour le seul bon vouloir de mon mari. 



J’ai bien essayé, de résister. Une fois, une unique fois, j’ai réussi à bloquer mon soi-disant don. Le contrat n’a pas abouté comme Lucian le voulait et le soir même… Sa rage s’est déversé sur moi. J’étais la fautive, je n’avais qu’une chose à faire « remuer les hanches et me laisser faire », selon ses propres termes. Il m’a frappé, pour la première fois. Ce coup sur mon visage, allait laissé des traces, me défigurait pour des semaines au moins. Encore plus en colère, du fait que je sois « inutilisable », Lucian m’a roué de ses poings, de ses pieds. J’étais prostrée, sur le sol. Jamais je ne pourrais oublier cette douleur, physique, évidemment, c’était atroce, mais aussi psychique. Je ne suis rien d’autre qu’une poupée, qu’un leurre, un appât qu’on mets sous le nez des puissants pour en tirer ce qu’on attends. 

Je ne suis rien. Rien d’autre qu’un objet du désir, un désir dont je suis la cause, et aussi la victime.
823 mots


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Dim 13 Oct 2019, 21:36



La Fête des Cendres
Inktober - Jour 13

Fût un temps où le Chaman Devaraj Säalm était chargé de promener les enfants de la tribu Alséa lors de sorties scolaires diverses et variées...

"Plus vite ! Plus vite ! Satanas ! Tu as encore fais exprès de sauter dans le ruisseau d'acide ! Quoi ? Non, le pied ça ne repousse pas. Oui ta maman va te gronder très fort ! " L'île Maudite, le parfait endroit pour une colonie de vacances : sécuritaire mais pas assez pour que plus de dix pourcent des élèves survivent -cela assurait donc une parfaite sélection nature- euh, divine !-, beau temps de brouillard humide et inquiétant, plages de sable noir empoisonné aux méduses assassines, forêts de fleurs carnivores... Le rêve assuré ! "Allez les enfants ! Nous allons chasser le loup éthéré ce matin ! Il ne faudra pas revenir les mains vides, sinon vous ne mangerez plus pendant dix jours. Diabolo, ne touche pas cet arbre c'est- Ah, trop tard ! Tant pis pour toi. Je- non mais laissez le, il va mourir dans deux minutes. Nous mettrons son corps à côté de celui de Vipero qui a été mangé par une sirène cette nuit. Hum, hum ! Alors le loup éthéré..."

Chasse infructueuse excepté pour le fils à papa de Zawa'Kar qui revenait avec trois prises en se la pétant grave ; dix morts, deux blessés et une vingtaine de survivants désormais à la diète. Mais ce n'était pas grave ! Parce-qu'aujourd'hui beaucoup d'activités très amusantes étaient prévues : combat de haches -yen avait encore que pour les Zawa'Kar, mais enfin !- ; comment peinturlurer les murs du voisin de façon moche et insultante, avec en prime un pack de peinture pour les plus inventifs ; concours de cuisine empoisonnée et enfin, le meilleur pour la fin : l'incendie des Kazak, plus communément appelé : la Fête des Cendres.

La Fête des Cendres était un événement spécifique à la tribu des corsaires, mais comme toutes les autres réunions de cette dernière, elle était victime d'une grande popularité parmi tout le peuple des Chamans, qui étaient friands de voir leurs pirates se battre, faire la course sur leurs navires, et, pour ce soir, tenter le Diable. Au crépuscule, lorsque le soleil enflammait la Mer Maudite et son horizon, les drakkars sous leurs plus belles couleurs se plaçaient tout autour de l'île à une dizaine de kilomètres du rivage : l'un était bleu pétant et l'autre rouge sang, tour à tour. Les rouges étaient les pyromanes du soir : ils jetaient de l'huile dans l'océan et, au signal des tambours, enflammaient l'eau. Le but de l'équipe bleue était alors de franchir le chapelet de flammes et de le maîtriser à l'aide soit de magie, soit d'outillages pare-feu technologiques ; pendant que leurs adversaires continuaient leur œuvre destructrice. Il était déconvenue d'aborder un navire ennemi, mais cette règle n'était quasiment jamais respectée et d'ailleurs, il n'existait aucun arbitre pour la faire respecter. L'équipe qui avait le plus de navires survivants à la fin de la nuit avait gagnée... La Fête tenait son nom des cendres des navires brûlés qui, au matin, étaient repoussées sur le rivage. En plus des corsaires, certains Chamans ayant des différents entre eux s'embarquaient dans des bateaux adversaires afin de régler leurs comptes. Il s'agissait donc d'une véritable vendetta enflammée, en musique, haute en couleurs !

Quel beau spectacle pour les enfants, tout ces navires en feu et ces gens qui sautaient à l'eau pour échapper à la morsure de la flamme ! Et ces craquements du bois contre la roche pointue et meurtrière, que certains capitaines ne voyaient pas venir ! Et les vagues formes des monstres marins qui tournaient autour de la scène en attendant leur heure ! Bien sûr, ils n'assistaient pas à tout le spectacle car il fallait aller dormir après minuit, mais il était certain qu'ils repartaient tous avec de brillants souvenirs pour leurs rêves prochains ! S'ils n'arrivaient pas à s'endormir, sûr que c'était parce-qu'ils voulaient tous retourner voir les feux des Kazaks. Ils ne cesseront de repenser à ce moment merveilleux de leur voyage... Pour ceux qui reviendraient en vie chez eux. Devaraj était, après tout, le meilleur moniteur de vacances au monde, ce n'était pas de la poudre de perlinpinpin !

728mots.  nastae
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Lun 14 Oct 2019, 21:07


Thème Quatorze: Anneau

« Il est l’heure d’aller au lit ! »

«  Ow noon, déjà ? »



La jeune Syrianne, pas plus haute que trois pommes à l’époque, n’aimait pas vraiment devoir terminer une journée. Il y avait tant de choses à faire ! Elle n’était pourtant pas une enfant difficile en général, et montait se brosser les dents dès que sa mère le lui demandait. Lucrècia accompagnait ensuite sa fille jusqu’à sa chambre, tout en haut de la maisonnée des Hydrangea. Ce n’était pas l’idéal au départ, de devoir monter jusqu’aux combles pour une enfant si jeune, mais cela avait très vite amusé la Magicienne. Montée dans son lit et bordée comme il faut dans les couvertures par sa mère, Syrianne jeta sur elle son regard pétillants, pleines de questions en suspends, avide de connaissances.



«  Maman… Tu me fais voir encore une fois ? » 



«  Encore ? Mais Syrianne, je l’ai déjà fait plusieurs fois aujourd’hui… Bon, la dernière, et tu dors. C’est bien compris ? » 



La petite hocha la tête rapidement, bien trop contente qu’on accède à sa requête une énième fois. Il se mit dans une position un peu plus assise et ouvrit de grands yeux qu’elle pointa sur les mains de sa mère. Et la magie opéra. Entre les longs doigts fins de Lucrècia, un morceau de bois de modela, en tout premier. Elle le montra à la petite fille une seconde, sûre de capter son attention et reprit avec un autre sort. Cette fois-ci, elle décida de donner à cette écorce, la forme d’un anneau, un anneau assez grand pour qu’un adulte y passe la jambe jusqu’au genou. Une fois le charme opérait, Syrianne avec la bouche en O, Lucrècia laissa le présent qu’elle venait de construire au-dessus des draps. 


« Tu peux le garder, uniquement si tu me promets de dormir, maintenant. »



Un nouveau hochement de tête. La mère, satisfaite, quitta la chambre, trop étroite pour qu’elle s’y tienne debout. Il ne resta bientôt plus que la lueur d’une petite bougie, que Syrianne gardait le temps de s’endormir, l’anneau de bois et la formidable imagination d’une enfant en âge de créer l’extraordinaire dans sa tête.

~
 


Le petit anneau serrait dans ses petits bras, contre son coeur, la petite Magicienne ne tarda pas à tomber dans les bras de Morphée. Son cerveau commença alors à trier les informations du jour, celles qui étaient importantes, à stocker, retenir et réutiliser, et le reste, à jeter. 
Dans la matinée, l’Oncle de Syrianne lui avait expliquer, avec des mots qu’elle pourrait comprendre, que les planètes étaient toutes rondes, comme la boule de terre qu’il avait sculpté de ses mains pour illustrer ses propos. Il avait ensuite essayer de lui expliquer comment les astres se tournaient autour grâce à la.. gavition, gavatition ? Le mot s’était perdu dans le courant de la journée. L’après-midi, sa tante Lucille avait cuisiné des biscuits en pain d’épice, auquel elle avait donné la forme de petit bonhomme. Les enfants de la Résidence, émerveillé, avait tous joué avec leur petits personnages avant de les engloutir comme de petits ogres. 
Et dans la soirée… Cela avait était son moment préféré. Sa mère lui avait montré comment les grands faisait pour fabriquer de la nature. La petite ne l’avait pas réellement compris, mais Lucrècia avait également utiliser la Valse Créatrice sur ce qu’elle avait fait, pour transformer la forme de la matière créer. Syrianne en avait réclamer, encore et encore, fascinée par la magie et les dons qu’elle pourrait, elle aussi, utiliser à l’avenir. 

C’est sur cette base, que les images se formèrent petit à petit dans l’esprit endormie de l’enfant.

Syrianne était simple spectatrice d’un conte merveilleux dont elle ne garderait que des bribes de souvenirs flous au réveil. 


Son jeune cerveau avait imaginé pour elle une petite planète. Seule dans son univers, cette petite planète avait la forme d’un anneau, le même que sa mère avait sculpté de sa magie. À l’intérieur y vivait un petit bonhomme en pain d’épice, ayant pour oeil deux bonbons de couleurs différentes. Comme la planète à l’intérieur de laquelle il vivait, il était seul. Seul, triste et apeuré, mais aussi curieux du monde extérieur, des choses extraordinaire et nouvelles qu’ils pourraient y voir… Pourtant, il ne sortait pas de son anneau. Sa tête parfois, arrivait à atteindre le rebord pour jeter un oeil aux alentours. Jamais, au grand jamais, il n’était sorti de sa demeure sécurisante. Alors il tournait, il tournait, il tournait. Toute la journée et toute la nuit, il tournait en rond. Le petit bonhomme en pain d’épice rêvait de sortir et de se mettre au dessus de sa planète anneau et ainsi admirer la vue, l’horizon et tout ce qui serait à portée de ses drôles d’yeux vairons. 
Il rêvait, et l’idée le terrifiait. Et si sa planète se retournait subitement, et qu’il tombait dans le néant ? Si d’étranges et gigantesques monstres vivaient à l’extérieur, dans l’espace, et décidait de la happer au passage ? C’était bien trop dangereux. Alors le bonhomme tournait, tournait, tournait dans son anneau.

Thème du jour 1 : Ring

830 mots

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Mar 15 Oct 2019, 11:51


Thème Quinze : Légende

Il était une fois un petit garçon blond, insouciant, qui vivait quelques part sur les terres Magiciennes. Ilias, de son prénom, aimait par dessus tout restait éveillé la nuit, malgré les remontrances de sa maman, qui lui disait à quel point le sommeil était nécessaire pour devenir grand et fort. Pendant que les adultes dormait, Ilias se faufilait jusqu’au jardin de la petite demeure où il vivait, et qui donnait directement sur une grande forêt. Là, il se posait sur les quelques marches qui descendait vers la verdure, et observait. Ce qu’il voulait, c’était pouvoir assister à la vie calme et paisible, découvrir un nouvel animal dont il n’avait même pas idée, ou qui sait, croisé une Fae, toute colorée, qui volerait dans le ciel sous la lueur de la lune.
Alors, comme chaque soir, Ilias était assis au même endroit, ses petits coudes posés sur ses genoux, les mains en coupe portant sa tête lourde de sommeil. Tandis que ses yeux se fermait lentement, Ilias crut voir quelque chose. Et il n’avait pas rêvé, une luciole lui était passé sous le nez. L’esprit parfaitement éveillé par la curiosité, Ilias se mit à pourchasser le petit insecte lumineux, dans l’espoir de l’attraper entre ses mains potelées, et de pouvoir l’observer d’un peu plus près.


Sans s’en rendre compte, Ilias s’enfonça dans la forêt. Lorsque la luciole disparut derrière un rocher, le garçonnet regarda tout autour de lui, et enfin, il comprit. Il avait été trop loin, et à présent, il était perdu… Comment allait-il retrouver son chemin ? Anxieux à l’idée d’être à des lieux de chez lui, le bambin se mit à pleurer. Les larmes chaudes roulaient sur ses joues comme un torrent, essuyée par des petits poings qui venait se frottaient à ses yeux bruns.

Mais un bruit suspect, un craquement sinistre dans une forêt sombre, stoppa tout net les sanglots de l’enfant. Apeuré, il tourna sur lui-même, cherchant d’où venait la chose qui avait bougé près de lui. Pour ne pas le rassuré, des murmures s’élevèrent dans le calme de l’endroit. Et enfin Ilias l’aperçut. Il avait là une silhouette, recroquevillé, bossu et entouré dans une longue cape noire qui ne laissait rien apparaître du visage de l’étranger. Cette fois, en hurlant, Ilias se mit à courir au hasard. Ses jambes furent écorcher à de nombreuses reprises, mais sur le coup, il ne s’en soucia pas. Ses petits pieds nus étaient plein de terres, et des cailloux venaient s’enfoncer dans la chair tendre. Là encore, il s’en fichait. Tout ce qu’il voulait, c’était rentré, rentré chez lui le plus vite possible pour se blottir dans les bras de sa mère. Il arriva finalement à sa destination, toujours en criant à plein poumons, et referma derrière lui le battant de la porte qu’il coinça avec une des chaises de la cuisine. Interpelée, la mère ne tarda pas à pointer le bout de son nez et Ilias lui, reçut une correction bien méritée. 



Il retourna alors se coucher, après avoir fait la promesse de ne plus sortir seul ainsi la nuit. Il avait promit, incapable de remettre un pieds dans cette forêt, seul ou accompagné. Le petit grimpa dans son lit, épuisé de trop d’émotions sur la même soirée. Mais quelle ne fût pas sa surprise lorsqu’il trouva entre ses draps, 3 petits morceaux de charbons bien cachés… Ilias, qui avait entendu plus d’une fois la Légende du Marchand de Charbon, frissonna. On racontait que personne ne pouvait en réchapper. Mais alors, comment se faisait-il que lui, avait pu revenir chez lui ? Il jeta le charbon par la fenêtre, et s’allongea enfin. Mais le sommeil, tarda à venir. En effet, l’esprit du petit était bien trop préoccupé par cette silhouette sombre qu’il avait vu, là-bas, dans la forêt. Et s’il venait le rechercher ? Incapable de fermer l’oeil, le blond tourna, et tourna dans ses couvertures. Il ne pouvait cesser d’imaginer qu’on vienne le chercher, et à ces pensées, son petit corps tremblait. À un moment de la nuit, Ilias se tourna vers la fenêtre, à la recherche d’un peu de réconfort dans l’admiration des astres nocturnes. Mais à la place du ciel, l’horreur le saisit. Un visage, effrayant, plein de rides et de pustules, entourés de sa cape noir, le regardait. Ilias hurla de plus bel, mais il était trop tard ; le Marchand l’attrapa par la cheville, replaça du charbon dans le lit du petit, et disparut en un instant dans la sombre forêt. Plus jamais, on ne le reverrait.

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Codage par Libella sur Graphiorum
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Mar 15 Oct 2019, 15:08



Inktober - Jour 14


« Conseils en Jardinage »

de Pe’Ti Poi’Karot
Article issu du magasine « Ça pousse magiquement »

« Bonjour, Ça pousse magiquement !
Je ne sais plus quoi faire ! Non, vraiment plus !
En effet, tous les matins, lorsque j’ouvre ma fenêtre, j’ai l’horreur de voir mon jardin sens dessus dessous. J’ai l’impression que la nuit, toutes sortes de mauvaises herbes envahissent mon jardin. Je vous ai envoyé un échantillon des plantes que je m’évertue, chaque jour, à retirer. Que pouvez-vous me conseiller pour que j’en vienne à bout ! Je n’en peux plus !
Je vous remercie d’avance, vous et votre équipe pour vos précieux conseils ! Vous êtes mon magasine préféré, et je ne saurais pas ce que je ferais sans vous ! C’est grâce à vous que mon jardin est le plus beau de tout le village … bien que ce ne soit plus le cas à cause de ces satanés mauvaises herbes !
Signé : Bernadette, une magicienne à tête de chouette, qui aime les chouquettes et les pipelettes ! »


« Bonjour Bernadette,
Nous sommes désolés du retard de notre réponse. Nous avons dû faire face à une invasion de mauvaises herbes dans nos locaux. Il y a certains de nos membres qui sont encore portés disparus, mais n’ayez crainte Bernadette ! Nous allons remédier à ça !
Vous vous en doutez, l’échantillon que vous nous avez envoyé est quelque peu à l’origine de notre mésaventure jardinière … Nous n’avons donc pas vraiment tardé avant de procéder à des analyses complètes de ces mauvaises herbes.
Sachez, Madame Bernadette, qu’il s’agit vraisemblablement d’un mauvais coup d’un chenapan qui a sûrement lancé un sort sur quelques mauvaises plantes. Nous pensons à un sorcier, bien évidemment, mais il peut s’agir également d’un de vos voisins, jaloux de votre – anciennement – beau jardin.
Les plantes, ainsi modifiées, sont, en outre, d’une certaine rareté, et il ne nous étonnerait aucunement que ce malotru soit également un fervent jardinier à la main verte, lecteur de notre magasine, qui plus est !
Après que nous ayons pu libérer notre laboratoire, nous avons pu faire quelques recherches, dont voici les premiers résultats.
Tout d’abord, nous avons recruté quelques feuilles de Nonlaméhosapeek. Elles sont assez reconnaissables car elle ont une forme de pentacle de couleur rouge et à leur bout, quelques épines noires sont présentes. Si vous avez ce genre de prototype dans votre jardin, prenez un morceau de citron et frottez-le contre les feuilles. Il faudra sûrement recommencer cette étape, tous les jours, pendant une semaine entière avant de pouvoir vous débarrasser de cette plante, mais les résultats dans nos locaux ont été très concluants !
Ensuite, nous avons trouvé un plant de sumac Olalamékeskesaikestrukla vénéneux à pois rouge. Il est très facilement reconnaissable car ces bourgeons envoient du liquide pestilentiel dès qu’il se sent agressé. Ici, le seul moyen de vous en débarrasser est de courir nue dans votre jardin, le premier treize du mois en scandant : « Délivres-nous ! ».
Nous avons aussi récupéré des graines de Ilsapèlleukomanssetrukdéja. Attention, il s’agit de graines extrêmement toxiques … mais aussi, extrêmement invasives. Car si jamais, elles trouvent un peu d’eau, vous aurez vraiment, mais alors vraiment, du mal à vous en dépêtrer. Vous pourrez vous référer à l’article « Comment vous dépêtrer d’un Ilsapèlleukomanssetrukdéja de la façon la plus simple et rapide possible » à la page cent-quatre-quinze et demie de ce magazine. Vous devrez y trouver plusieurs pistes pour vous aider … et n’oubliez pas : NE LUI DONNER PAS D’EAU !!! Vous reconnaîtrez ces graines facilement, si vous les mettez dans l’eau.
Enfin, nous sommes tombés nez-à-nez avec une espèce très rare. Certains de nos employés étaient tellement heureux qu’ils se sont approchés de cette plante … peut-être trop près … Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une variété de rose carnivore, communément appelée Ilépasséoulemagnon. Elle a la particularité de porter des pétales en forme d’agneau et elle peut même émettre des bêlements pour attirer ses proies. Ainsi, si vous entendez des agneaux, ne suivez pas leur bêlements ! A part si vous souhaitez être dévorer par une fleur et de finir asphyxié par les sucs gastriques de la plante. C’est votre choix après tout.
J’espère, ma chère Bernadette, que ces quelques conseils vous permettrons de récupérer votre beau jardin et que vous trouverez quel est le petit farceur, un tantinet jaloux qui vous a fait cette horrible blague.
Nous continuerons à vous envoyer quelques conseils pratiques lorsque nous aurons identifier toutes les espèces florales qui ont établies leur domicile dans nos locaux. Peut-être arriverons-nous à retrouver notre mascotte Titi la grenouille. Toutefois, bonne chance et bon courage !

Ps : Vous devriez recevoir dans les jours à venir, la facture de dédommagement, que nous vous laisserons payer dans les plus brefs délais, ainsi qu’une convocation pour une audience au tribunal de votre ville suite à la disparitions de nos employés. »

 
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Mar 15 Oct 2019, 15:43



Envahi
Inktober - Jour 14


"Papa, papa ! C'est quoi un Ridere ?" Devaraj grogna. "Un morceau de caillou bleu. Retournes faire tes peintures, Thor."

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Il n'était qu'un ridicule Disciple d'Amuth lorsque, après avoir parcouru inlassablement les terres du Yin et du Yang, il s'était tour à tour instruit de l'existence d'êtres chaotiques, mauvais, violents ou encore extrêmistes. Il avait observé l'oeuvre de la Princesse des Monstres, le génocide perpétré par Zane Azmog, les machinations fratricides des Alfars, les Anges devenant fanatiques, puis, après tant de tournants, son chemin avait croisé celui de Devaraj Säalm Taiji. Bien sûr, il n'avait pas rencontré l'homme tel quel, il s'était d'abord contenté de le stalker pendant plusieurs mois, dans l'ombre. Ce qui est certain, c'est qu'il sût alors au plus profond de son coeur glacé, qu'il s'attacherait à cet homme précisement, jusqu'à la fin de sa vie. Peut-être serait ce l'initiateur de la Fin du Monde, peut-être pas. Mais ce Chaman, roi de surcroit, en avait les pleines capacités et il était du rôle des Ridere de se rapprocher de ces potentiels Destructeurs.

Comprendre les mécanismes complexes qui formaient l'imense horloge culturelle des Chamans fût le travail de plusieurs années, même s'il fût bien heureusement aidé des dons magiques de sa race. Les cristaux inscrits dans sa peau lui soufflaient le comportement à adapter, la signification de tel ou tel rituel, l'identité de telle ou telle personne. Ainsi, ces gens extrêmement violents, instables et racistes, oeuvraient eux-aussi, pour un équilibre. Ils se moquaient du Bien et du Mal, leur vision était plutôt centrée sur la Vie et la Mort. Leur dynastie royale était des plus chaotique : le Prince des Cauchemars, premier roi ; puis son fils, le Prince de la Démence, accompagné de sa soeur, qui, malgré ses apparences angéliques, semblait en bonne voie de devenir un monstre à son tour. Le Ridere ne s'était pas aventuré plus en profondeur dans cet arbre généalogique... Jun Taiji avait plusieurs fois failli déclencher la fin du monde par le passé, son fils semblait donc être un bon choix. Devaraj était d'ailleurs souvent accompagné par cette Léto, une autre folle, d'un autre genre, mais tout aussi dévastatrice. Ces personnes avaient suffisament de force et de pouvoir pour être les destructeurs des Terres du Yin et du Yang. Devenu Seigneur de l'Exorde, Azmüth était resté auprès de Devaraj, tout en oeuvrant discrètement ailleurs, de ses mains destructrices pour préserver l'équilibre entre le Mal et le Bien. Ses pupilles effrayantes continuaient de stalker le Chaman. Il hésitait : cet homme était soit d'une complexité sans égale, soit d'une simplicité si grande qu'elle ne pouvait être vue au premier abord. Sa folie le transformait tous les jours un peu plus, un peu moins, un peu plus... Il oscillait comme un pendule perdu dans le Néant.

Devaraj sera l'instrument parfait pour détruire le Monde ; et, même s'il se trompait dans son prognostique, si finalement le roi ne conviendra pas, ce sera forcèment un membre de ce peuple de fanatiques.

Azmüth devint l'Avatar de la Chute Astrale. Sa puissance s'était démesurement agrandie, mais il faisait en sorte de rester dans l'ombre de son outil : le Chaman, si bien que Devaraj ne s'était pas trop aperçu du changement de prestance et de carrure de son éternel observateur. Azmüth s'absentait d'ailleurs parfois de très longues durées, pendant lesquelles il continuait de chercher toujours plus de cristaux, afin d'assurer sa force et sa magie. Il attendait avec une patience infinie les signes et les ordres du Décisionnaire de l'Apocalypse, comme le faisaient tous les autres Ridere disséminés dans le monde. Le Ridere avait peu à peu gagné son droit d'habitation sur l'Île Maudite. Il était devenu une curiosité pour les enfants et un sujet de rumeurs, mais sa bouche restait cloche et son regard fixe, malgré les questions. Jamais il ne révèlerait le secret de sa mission. Il préférait largement passer pour un "caillou bleu", comme le disait si bien Devaraj. Ce soir-là, les trente cristaux plantés dans sa peau lui soufflèrent en coeur la même et unique phrase. Un sourire hideux déchira ses lèvres. Serait-ce le déclenchement ? La première action d'une longue suite de catastrophe ?

Azmüth se rendit dans les labyrinthes de l'Île Maudite. Les souterrains étaient littéralement envahis de Ridere. Il contempla les corps de ses cent-mille congénères. Alors, une voix caverneuse, rauque gronda et se réverbera dans l'écho qui déformait à peine les mots gutturaux de la langue Ridere, incompréhensible et inconnue. "Bonjour, mes frères."


728mots.  nastae
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Mar 15 Oct 2019, 19:47



Guide de bienséance Chamanique
Inktober - Jour 15


Règle numéro 1 : Le grand Manitou tu respectera. Parce-que.

Règle numéro 2 : L'hygiène, c'est la vie. Même si nous adorons les orgies, il faut absolument entretenir la santé du corps pour, justement, continuer de faire des orgies. Il faut toujours se laver dans un bain propre avant et après l'acte sexuel, puis s'enduire des nos seules et uniques huiles essentielles et végétales anti-mycoses et anti-inflammatoire, et puis en plus, elles sentent super bons donc c'est le pied. Il faut aussi aérer les pièces concernées et laver les draps. Aussi, les produits qui ne sont pas fabriqués sur l'île maudite ne fonctionnent pas, du coup, inutile d'acheter de la camelote ! Pour ceux qui veulent des enfants, il y a les potions de fertilité, et pour ceux qui n'en veulent pas, les potions d'infertilité ! Eh oui mon gars, c'est que nous, on aime faire les choses pratiques et ne pas se prendre la tête !

Règle numéro 3 : Comment éviter les incendies ? Nous fumons beaucoup, c'est clair. Les mégots doivent être éteints contre la pierre et rassemblés dans les pierres creuses, appelées cendriers. Impossible de les rater, ils sont tous en forme de dragon ou de crocodile, la gueule ouverte. Les cendres des feux et cheminées doivent êtres entourées de grilles lorsque nous allons dormir. Aussi, l'herbe, ça pue à force, du coup, c'est bien d'aérer ! Que faire en cas d’incendie ? Prier l'Aether du Feu, bien entendu. Protéger les totems sacrés avant votre vie et celles des autres, bien entendu. Ensuite et seulement ensuite, s'emparer des extincteurs et appuyer fortement sur la poignée rouge. Un extincteur est rempli de mousse magique anti-feu, c'est pour cela qu'il est important d'en avoir un chez soit.

Règle numéro 4 : Les vêtements sales sont nettoyés dans les lavoirs du Lac Rouge. Déjà, parce-que l'eau est rouge et qu'on préfère être originaux nous. Ensuite, parce-que l'eau du Lac Rouge possède des propriétés bienfaisantes, élimine toutes les bactéries et enlève les tâches. Attention, l'eau du Lac Rouge, ce n'est pas du sang. Vous ne pouvez donc pas la remplacer -comme certains lecteurs l'on essayé- par du sang.

Règle numéro 5 :
Pour assainir l'air de vos maisons, vous devez vous procurer une de nos nombreuses bougies et torches parfumées aux huiles essentielles, ainsi, vous y verrez clair, et en plus, ça sentira bon. Pour les habitants des berges, nous avons le parfait combo anti-moustiques géants ! Aussi, pour laver les sols, les bains et les éviers, nous avons le produit anti-tout, qui fait bien l'affaire, puisqu'il enlève, tout. Pour les toilettes sèches que tout le monde possède dans son jardin ou au fond de la maison, le mieux et de nettoyer la fosse à l'acide, puis de parfumer à la fleur d'oranger. Ou bien, de faire exploser les toilettes et de les reconstruire. Bon, chacun son truc, hein !

Règle numéro 6 : Toujours fermer portes et fenêtres pour prévenir de l'attaque d'animaux sauvages. Ne jamais dormir les deux yeux fermés, on ne sait jamais ce qu'il pourrait se passer : un dinosaure géant ? Une tornade ? Le volcan se réveille ?! Être Chaman, c'est vivre à fond. Et du coup, vivre à en mode extrême !

Règle numéro 7 :
Que faire en cas d'inondations ? Prier l'Aether de l'Eau et des Océans, bien entendu. Contrairement à la croyance populaire qui dit que hurler trois fois "Vanille" fera cesser le désastre, nous pensons qu'il est plus utile de vous transformer en Esprits et d'aller reconstruire votre maison ailleurs. C'est la vie, ça arrive.

Règle numéro 8 :
Que faire face à un étranger ? Le tuer et lui demander ensuite comment il s'appelle et pourquoi il est là.

Règle numéro 9 :
Que faire du cadavre ? Le brûler, bien entendu, à la température très exacte de cent-trois degrés.

Règle numéro 10 : Et si l'on est malade ? Ne plus faire d'acte sexuel tant que l'on est pas certain d'avoir affaire à quelque chose de sexuellement transmissible. Aller voir l'Oracle et obéir. Les maladies doivent rester minimes sur nos terres sacrées, du moins, celles qui sont contagieuses. Se baigner dans le Lac Rouge guérit de la plupart des maux habituels.

Règle numéro 11 : Faire ses prières tous les matins et puis normalement, ça passe.



730 mots.  nastae
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Mar 15 Oct 2019, 23:42



Inktober - Jour 15


Poème Légendaire


Voici,
Ici,
La légende d’un jeune homme
Qui s’appelait Légende Ome

Ce n’est pas commun
N’est ce pas ?
C’était son prénom, le même que son parrain
Et ce n’était pas un gars lambda.

Sa légende remonte à très loin
Plus loin que les Terres
C’était un homme dans le besoin
Bien qu’il ait eu très mauvais caractère.

Dans le besoin, vous dis-je
Parce qu’il aimait tout
Ce n’était pas un prodige
Et ce qu’il préférait, c’était les bijoux.

En cuivre, en argent ou en or
Il était fin connaisseur
Pour cela, il n’avait pas besoin de mentor
Ce n’était pas un amateur.

Grâce à son nez, il savait
Il savait reconnaître les meilleurs objets
Les bagues, les bracelets et les colliers, tout y passait
Mêmes les sculptures, les vases et le mobilier.

Dans sa maison, il positionnait ces nombreux accessoires
A côté du lit, de la baignoire et de la cheminée
De sa marmite aussi et de son lavoir
Il gardait tout près de lui, tout y était agglutiné.

Il avait tellement d’objets que tout débordait
De la porte, de la cheminée et des fenêtres
Dans le jardin, il y avait aussi des tas de choses éparpillées
Légende Ome, il ne voulait rien omettre.

Quand les gens passaient, tous se demandaient
Comment il faisait pour respirer
Comment il faisait pour se retrouver
Dans tout ce bazar que Légende aimait.

Pour lui, tous ces objets étaient importants
Chacun avait son histoire, sa vie
Ce n’était plus des accessoires, vraiment
Et Légende Ome était là pour leur faire réaliser leurs envies.

Il y avait le lampadaire qui voulait devenir diva
Pourtant, il avait failli y arriver
Quand une chanteuse d’opéra était venue dans ce magasin-là
Mais, elle était partie sans l’emmener.

Il y avait aussi la montre qui souhaitait de venir athlète
Elle, aussi, fut proche de réaliser son rêve
Quand un jeune fille à couettes
S’était approchée avant de repartir manger des fèves.

Puis, il y avait le tapis qui pensait à l’amour
Seulement, il était tellement élimé
Que personne ne le regardait quand il faisait jour
Et même la nuit, il était toujours caché.

Légende Ome, lui, ne supportant pas de voir ces misères
Se dit qu’il devait faire quelque chose pour les aider
Bien sûr, il ne voulait pas leur faire croire à des chimères
Mais il voulait simplement ne pas les laisser agoniser.

Alors, il s’évertuait à les amener chez lui
Parfois, on lui donnait des objets, ou il en récupérait
D’autres fois, il les volait sans un bruit
Mais il s’en fichait, du moment qu’il les détenait

Un soir, cependant, il tomba sur un os
Il faillit même rester enfermé
Mais il sauta dans une fosse
Et y resta abandonné.

Le lendemain matin, il se releva penaud
Il n’a pas réussi son coup
Heureusement, qu’il n’avait pas eu de bobo
Bien qu’il ait failli de rompre le cou.

Il rentra chez lui bredouille
Et eut une surprise de taille
Sa maison n’était que dépouille
Puisqu’il s’était fait voler par une canaille

Outré, d’avoir été pris à son propre jeu
Légende Ome se mit à rechercher la fripouille
Il partit alors sur la route, après avoir fait ses adieux
Mais sur la route il ne s’attendait pas à une autre trouvaille.

Cette trouvaille n’était autre qu’une femme
Belle, elle l’était assurément
Et Légende Ome fit la seule chose qu’il savait faire en attrapant la dame
Même si celle-ci se débattait évidemment.

Il la reposa alors sur le bas-côté
Et la dame lui demanda : « Etait-ce une façon
De demander la main de sa future fiancée ? »
Légende Ome, alors gêné, lui répondit : « Excusez-moi ma dame, je ne suis vraiment qu’un gros couillon. »

La jeune femme regarda alors Légende Ome
Elle le regarda pendant très longtemps
Puis, elle se décida : « Évidemment que vous êtes mon homme ! »
« Hourra » s’écria-t-il admirablement.

Plusieurs jours passèrent,
Légende Ome amena sa fiancée devant sa maison vide
Et ils se marièrent
Avec très peu d’argent dépensé, vu qu’ils étaient tout deux avides.

Plusieurs mois et années s’écoulèrent
Légende Ome et sa femme vivaient heureux
Ils eurent trois enfants, tous un peu bipolaires
Mais ils en étaient contents parce que cela était leur vœu.

Un jour, leur aîné ramena chez eux un robinet
Fier, il était, car c’était un robinet en or
Alors, les deux parents eurent du mal à renoncer à leur ancien attrait
Et demandèrent à l’aîné de retourner voler d’autres décors.

Malheureusement, l’aîné de revint jamais
Peinés de pas avoir eut leur butin,
Les deux parents envoyèrent leur cadet
Qui s’avérera être tout aussi bourrin.

Lui, non plus ne revint pas
Alors, les deux parents envoyèrent leur benjamin
Qui ne fit pas plus de blabla
Et les deux parents se retrouvèrent sans rien.

Ainsi, s’achève ce premier tome
De notre légende De Légende Ome.


 
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Mer 16 Oct 2019, 09:14



Inktober - Jour 16

Voici l’histoire de Minou.
Minou est un chat.
Châtain est son pelage doux.
Douleur pourtant il porte en lui.
Lui qui n’est pas gentil.
Gentil pour son maître, sa maîtresse et pour lui.
Lui qui en a marre d’être ici-bas.
Balivernes direz-vous en le voyant ainsi.
Ainsi, il n’aime pas vivre ici.
Ici, où il mange et dort à sa guise, sans gêne.
Gêné, pourtant il est dans cette maison.
Maison de plein-pied, sans chatière, sans jardin.
Jardin qu’il voit au travers de sa fenêtre, jardin appartenant au voisin.
Voisin qui le regarde d’un air mauvais et sadique.
Sadique avez-vous dit ? Parce que Minou est rancunier aussi.
Aussi un peu mégalomane dans ses rêves.
Rêves où il se voit seul au monde et grand.
Grand parce que comme ça, il peut tuer des gens.
Gens qu’il déteste et qu’il aimerait qu’ils ne soient pas là.
Las, il aimerait mettre fin à sa vie.
Vil on le dit, mais Minou ne veut que fuir.
Fuir cette maison, fuir d’ici, retourner dehors.
Dehors où il fait beau, où il pleut, où il neige, où il vente.
Vantard est le voisin machiavélique qu’il voit à travers la vitre.
Vitre qu’il aimerait exploser.
Exploser en mille morceaux.
Morceaux qui plongeraient dans sa chair.
Chair qu’il mangerait … ou pas.
Passionné, Minou l’est sans aucun doute.
Doutes, il en a aussi des fois.
Foie de canard, il aime sûrement.
Sûrement Minou se voit vivre dehors.
Dehors où la vie est dure.
Dur comme lui.
Lui qui a mauvais caractère.
Caractère de chien, ses maîtres et le voisin disent.
Disent à leur guise parce que Minou s’en fiche.
Fiche de leur mines, de leurs regards, de leurs caresses
Caresses, qu’ils ne font que lorsqu’ils ont envie.
Envie que Minou ne partage pas ou peu.
Peut-être alors que Minou sort ses griffes.
Griffes qu’il fait rentrer dans leur peau fine.
Fines sont ses griffures et pourtant du sang s’écoulent doucement.
Doucement, il rétracte ses griffes et regarde en souriant.
Souriant de ses moustaches, il voit ces gens crier.
Crier parce qu’ils ont mal.
Mal à leur égo d’avoir été floué par un chat.
Châtain qui plus est, alors qu’on ne lui faisait que des caresses.
Caresses pourtant non souhaitées, non demandées.
Demandé il aurait peut-être fallu, demandé à Minou.
Minou qui ne souhaite que vivre cette vie.
Vie morne, banale, sans intérêt, vie enfermée.
Enfermé dans cette maison, sans rien à faire à part jouer.
Jouer avec ses jouets et manger.
Manger cette nourriture infâme alors qu’avant il savait chasser.
Chasser toutes sortes de créatures.
Créatures de la nuit, Créatures du jour : par exemple, comme des souris.
Souris blanches, souris vertes, souris des champs.
Champ qu’il aurait aimer parcourir à volonté.
Volonté qu’il avait perdu sur le canapé.
Canapé confortable mais griffé.
Griffé, alors il se faisait souvent gronder.
Gronder parce qu’il n’était qu’un chat mal élevé.
Élevé pourtant par ses maîtres.
Maîtres qui ne comprennent rien à rien.
Rien dans la tête, ces deux-là … comme le voisin.
Voisin qu’il a aussi envie de griffer.
Griffer ? Mais derrière une vitre que peut-il faire vraiment ?
Vraiment, tout cette histoire est folle.
Folle parce que c’est sûrement contre-nature d’enfermer quelqu’un dedans.
Dedans sans distractions, à part celles,
Celles qu’on veut bien lui donner, quand on a le temps.
Le temps d’acheter des jouets, de lui donner à manger, des caresses et le temps de lui faire sa litière.
Litière qu’il n’aime pas du tout, parce qu’il la trouve toujours sale.
Sale, alors il est, en faisant pipi partout sur le mobilier.
Mobilier qu’il n’aime pas non plus, parce qu’il se fait toujours gronder.
Gronder parce qu’il le griffe ou que dessus il monte.
Monte parce qu’il aime voir de haut, voir ce qu’il se passe dans sa maison.
Maison où il n’a le droit de rien faire, à part dormir.
Dormir seulement dans son panier.
Panier qui est sol, alors que lui veut de la hauteur.
Hauteur pour voir ce satané voisin.
Voisin qui ne fait que le narguer sans arrêt !
Arrêté, il le lui imposerait lorsque enfin, il serait libéré
Libéré, parce que Minou avait un plan
Plan qu’il manigance depuis longtemps sur son canapé.
Canapé qu’il ne pouvait plus voir, lui qui voulait fuir.
Fuir de cette maison et de ces gens, pour aller enfin vivre.
Vivre sa vie de chat, de chat des rues, de chat sauvage.


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Mer 16 Oct 2019, 13:06


Thème Seize : Château hanté

Tout a commencé un soir, lors de la saison froide. J’étais ici même, assis à cette table que tu vois là-bas, et sirotais une bière, lorsque je vis entrer une ravissante jeune femme aux yeux de couleurs différentes d’un bleu purs, presque transparents. Son regard étrange et pénétrant balaya la pièce puis s’arrêta sur un homme d’une vingtaine d’années, un habitué de l’auberge. Sans hésiter, elle alla s’asseoir en face de lui. N’ayant rien d’autre à faire, je me suis alors mis à les observer, attentivement. La jeune femme portait une robe violette dont la couleur semblait passée par le temps. Ses gestes étaient doux et languissants, sa voix grave. Elle lançait à son compagnon des regards envoûtants avec des battements de cils qui lui donnaient des yeux de biche. J’enviais cet homme à qui était destiné ce numéro de charme. Pourtant, celui-ci semblait éviter le regard de la séductrice, et le rose lui montait aux joues. Malgré les bruits environnants, j’entendis distinctement la jeune femme prononcer ces mots : « ce manoir a été construit par l’un de mes parent, il y a très longtemps… ». Peu de temps après, le couple sortit de l’établissement.

Le lendemain soir, après une dure et longue journée d’ouvrage, je revins ici pour me détendre. Les mêmes clients étaient assis aux mêmes tables, à l’exception du jeune homme que j’avais observé la veille en compagnie de cette étrange demoiselle. Le barman fit remarquer avec étonnement au garçon de café l’absence inhabituelle de ce client régulier. Etait-il malade ? Avait-il eu un empêchement ? Tout à coup, le carillon de la porte retentit ; je tournai la tête : c’était elle ! Elle balaya à nouveau la salle du regard et s’approcha d’un autre homme. J’assistai à la même scène que la veille : mêmes gestes, mêmes regards, même allusion au manoir dont elle avait parlé. Tout comme la veille, les deux jeunes gens quittèrent la salle au bout d’un moment. Figure-toi que ce manège se reproduisit à l’identique les deux jours suivants ! A chaque fois, la demoiselle repartait avec un homme différent, celui de la veille n’étant pas revenu.

En fin de semaine, alors que la nuit était tombé depuis quelques heures, la femme se trouvait à nouveau sur le pas de la porte et cherchait des yeux une nouvelle proie. Je me désintéressai de cette femme maintenant que j’avais compris  son manège de séductrice. Je fus tout de même surpris de constater qu’elle me fixait tout en s’approchant de moi. Je me sentais de plus en plus mal à l’aise à chacun de ses pas. Lorsqu’elle s’assit  en face de moi, je pris peur : qu’allait-il se passer ? Elle n’avait pas changé de robe, et sa respiration difficile, comme entrecoupée, la rendait plus étrange encore ; mais son parfum léger m’envoûtait agréablement et endormait mes inquiétudes… Ce fut elle qui commença à parler.

« Bonsoir, je m’appelle Katrin. Quel est ton petit nom ? » me demanda-t-elle dans un murmure.

Je ne pus répondre, tant sa voix grave me laissait perplexe. Toutefois, je ne sais pourquoi, je la suivis lorsqu’elle me proposa de venir boire un cocktail dans son manoir. A la sortie de l’auberge, un fiacre nous attendait : deux chevaux noirs aux yeux phosphorescents renâclaient, un vieux cocher vêtu de noir tenait les rennes en attendant silencieusement les passagers. Katrin s’engouffra lestement dans la voiture. Quant à moi, j’hésitai un instant avant de me laisser convaincre par son regard hypnotique.

Après quelques minutes d‘un trajet chaotique, nous arrivâmes devant un sombre manoir sous une pluie torrentielle. Un éclair illumina le paysage et j’aperçus les quelques pierres tombales d’un cimetière voisin. Je crus même entrevoir la mort en personne, immobile et tenant sa Faux ; mais ce n’était qu’un vieil hêtre mort aux branches dénudées. Une fois à l’intérieur du manoir, Katrin me conduisit dans un grand salon et me laissa seul, le temps de se changer. J’observai alors la salle dans laquelle je me trouvais : les meubles en bois nobles étaient couverts de poussière ; les rideaux, vieillis par le temps, arrachés, étaient d’un rouge sale. Il régnait là une forte humidité qui me faisait frissonner. Quelques bougies diffusaient une faible lueur, ainsi qu’une cheminée où brûlaient les restes d’un feu mourant. Soudain, les flammes diminuèrent fortement : un vent glacial envahit la pièce. À ce moment précis, je crus voir l’ombre de la Mort glisser le long du mur qui faisait face à la fenêtre. J’en eus le souffle coupé et ne retrouvai ma respiration que lorsque je me rendis compte, en regardant par la fenêtre, que c’était en réalité le cocher qui passait, muni d’une lampe à huile et d’une pioche, devant le vieil arbre dont l’ombre projetée sur le mur du salon semblait se déplacer. Rassuré, mon regard tomba par hasard sur sept calices d’argent posés sur un guéridon et qui contenaient encore un peu de vin. Deux d’entre eux étaient renversés et quelques gouttes s’étaient répandues sur le tapis. Je me demandais à quoi avaient pu servir ces calices, lorsque mon hôte entra, revêtue d’une robe de mariée, à mon grand étonnement. Katrin passa  devant la cheminée. Les flammes se ravivèrent subitement sans dessiner l’ombre de la jeune femme derrière elle ! Puis celle-ci s’approcha de moi.
« Enfin, je t’ai retrouvé, traitre, pourquoi m’as-tu abandonnée ? Nous devions nous marier. Aurais-tu eu peur que je ne guérisse pas de cette maladie de poitrine ? »

Je la regardais, stupéfait, sans pouvoir sortir un seul mot. La pâleur de son visage était maintenant extrême, sa respiration difficile émettait un sifflement entre chaque mot prononcé ; son parfum, cette fois évaporé et altéré, laissait échapper une vague odeur de pourri. Katrin me tendit un calice rempli de vin qu’elle me pria de boire avec insistance. Je sentis ses doigts glacés sur la paume de ma main et lâchai le calice qui tomba bruyamment sur le sol… Armée d’un autre calice, Katrin m’obligea à en boire le contenu, muni d’une force qu’on ne lui aurait pas prêté en la regardant simplement. Sous peine de m’asphyxier, j’avalai le liquide rougeâtre, trop épais pour être du vin. Je me mis alors à tousser, à m’en crever les poumons. Mais qu’était-ce donc que cette chose, que je venais d’ingurgiter ? Peu à peu, je sentis mon corps faiblir, mes jambes flageolait sous mon poids. Je tombai dans un grand fracas, et rapidement, manquai d’air… Katrin me regarda de haut, un air vengeur et satisfait sur le visage, alors que mes paupières se fermait, à tout jamais.

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Mer 16 Oct 2019, 15:08



Château Hanté
Inktober - Jour 16


Type de bien : Château Hanté sur la quatrième avenue de l'Antre des Marais

Descriptif du bien :
En exclusivité !!!

Magnifique manoir hanté de trois mille mètres carrés, accompagné de son immense jardin et marais de six hectares ! Le château bénéficie d'une surface habitable de deux mille mètres carrés, qui se décompose en six étages et un sous-sol.

- Mille mètres carrés de granges, oubliettes et prisons s'y rajoutent, avec trois cabanes en bois abandonnées ainsi qu'une chapelle en pierre mousseuse, en ruine. Derrière cette église d'un délicieux gothique, se cache un cimetière d'une vingtaine de tombes très charmantes, qui sont visibles depuis les fenêtres du manoir.

- Cuisine d'été entièrement équipée, prestations haut de gamme, avec fours géants et chambres froides.

- Chambres: douze, avec pour chacune un fantôme différent au choix. Le Manoir Napoléous était autrefois habité par la famille d'un grand Empereur qui régnait sur le monde et, emmêlé dans sa soif de pouvoir et sa gloire, se conduisit lui et toute sa famille à sa propre perte. Plus de détails en discutant avec les fantômes en question.

- Salles de bains: une salle d'eau par chambre ainsi qu'une salle de bain en plus par étage.

- Piscine-mare pestiférée sécurisée pour les enfants, bains chauds et très belles prestations.

- Une vue splendide panoramique sur l'Antre des Marais, ou encore, l'Antre des Marais. Exposition: plein Nord, le vent s'engouffre parfaitement dans les interstices ouverts.

- Situation: sur la quatrième avenue de l'Antre des Marais, quinze kilomètres au Sud de la rue des crocodiles cannibales. Le superbe étant où se trouvent les espèces indigènes se trouve à environ sept cent mètres à vol d'oiseau. Arachnophobes, s'abstenir. Situé au milieu de rien, le calme et la tranquillité sont assurés afin de pouvoir comploter la fin du monde en paix et en toute discrétion !

- Climat d'hiver humide et froid constant toute l'année. Soleil inexistant et orages fréquents. Aucun risque de brûlures pour les Vampires, qui pourront donc sortir dans leur potager sans inquiétude.

Vous êtes sifflés par cette description alléchante ?! N'attendez plus, cédez à vos désirs de grandeur et de richesse. Sélection sur dossiers avec priorité accordée pour nos clients Alfars, Sorciers ou Vampires. Merci de vous présenter avec vos papiers d'identité, une preuve d'emploi stable avec haut salaire, une preuve d'appartenance à la noblesse de votre peuple, une attestation sur l'honneur de votre banquier assurant de la disponibilité de la somme du bien dans vos caisses financières.

Adresse : 666 - Manoir Napoléous - Quatrième Avenue - Antre des Marais
Accessible en transport aérien ou terrestre, via de petits sentiers de randonnées tout à fait charmants et sécurisés...

Prix : Trois millions de pièces d'or et dix-mille pièces d'argent. Ou bien : cent-cent mille esclaves et trois mille vierges. A négocier avec notre spécialiste en Manoir Hanté, Maître Dracoulous.

Charge énergétique : Sur une échelle de quatre à vingt-huit: quarante-deux.

Visites : Organisées toutes les pleines lunes.

Agence immobilière : L'agence immobilière Ce n'est pas une arnaque, grand nom international de ventes et locations de biens, est spécialisée dans les maisons adaptées aux besoins vampiriques, alfars et sorciers. Elle connait tous de vous, vos goûts, vos envies, vos rêves ! Ce n'est pas une arnaque vous trouve en moins de dix jours le logement qui fera toute votre vie et celle de vos descendants, avec garantie cinq ans et service après vente ! Ce n'est pas une arnaque, crée et dirigée par le célèbre Génie Alladou, puis rachetée en 56 de cette ère par la célèbre Dame Rouge, a déjà logé de grandes familles princières de mages noirs ainsi que des dynasties vampiriques dont on taira le nom, car Ce n'est pas une arnaque, c'est aussi la discrétion et le secret professionnel ! En effet, l'agence ne dévoilera jamais l'emplacement de vos maisons, ni les projets de destructions et de chaos que vous comptez réaliser dans ces dernières ! Besoin d'espaces de stockages d'esclaves ? Vous ne trouvez pas de laboratoire secret ? Vous pouvez vous confier à nos conseillers, anciens grands méchants de ce monde, en toute tranquillité et demander des logements adaptés à vos plans machiavéliques. Nous sommes méchants, nous vous comprenons. Pratique n'est-ce-pas ?! N'attendez plus et appelez Ce n'est pas une arnaque, via nos services télépathiques, au 666.666.666.123456789 !


730 mots.  nastae
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Mer 16 Oct 2019, 23:38


Image réalisée par akami777

Le château hanté


L’archiviste regarda cet enfant comme s’il s’agissait du plus sot des êtres. « Où sont tes parents, à cette heure de la nuit ? » Le garçon commença une protestation, que la dame interrompit d’un geste. « Il n’y a pas de “mais” qui tienne. Tu n’as jamais entendu les rumeurs ? Ici vit… quelque chose de dangereux. Si tu tiens à ta petite tête gonflée, reste loin des portes jusqu’à nouvel ordre. » Il y eut un léger silence. Le petit trouvait cette grande femme intimidante, mais il voulait tout de même rétorquer quelque chose. « Comment ça ? Vous en êtes la gardienne depuis des années et il n’y a jamais eu de soucis… »« Parce que je sais ce que je fais. »« C’est pas une réponse ! » L’archiviste soupira. « Très bien, si tu insistes pour avoir la version longue… » Elle fit asseoir l’enfant sur un banc de pierre. Au moins, il se tiendrait à carreau. Il ne fallait pas que le récit s’éternise, cela dit. Le temps était compté.

« C’était il y a longtemps. Celle qui hante les lieux… elle n’a pas d’identité. Elle est née Isilde Mafell, mais, légalement et historiquement, il est dur d’en être certain. En vérité, cette mage de la corruption a été au cœur de l’une des affaires juridiques les plus longues et éreintantes. Tu dois l’avoir vu mentionné au moins une fois dans ta vie : le cas Clérice Anonyme. Grâce à ses manigances, les changements d’identité sont aujourd’hui bien plus surveillés qu’à l’époque. Néanmoins, tu te poses peut-être une question : pourquoi Clérice ? Eh bien, tout simplement, car c’était le prénom qu’elle portait quand la vérité fut révélée. Pourquoi Anonyme, alors ? Car plusieurs familles pouvaient prétendre à la compter parmi les siens.

Son premier foyer était pauvre. Tout juste jolie, on ne la considérait pas comme magnifique. Mage médiocre et peu talentueuse dans les domaines manuels, personne ne la voyait s’élever dans la hiérarchie. Pourtant, Isilde avait deux des plus grands avantages : une ambition dévorante, et un intellect débridé de toute peur. Après de nombreux efforts, elle se trouva un mari : un ébéniste qui vivait à peu près de son artisanat. On lui passa la bague au doigt très vite et elle prit le nom de Herbig. Cette union donna naissance à un enfant, qui mourut dans ses premières années. Isilde devint distante, ce que beaucoup attribuèrent à ce drame. Il n’en était rien : en réalité, elle s’absentait pour aller en ville, et se trouver des opportunités de carrière plus efficaces. Le revenu que dégageait son époux ne suffirait pas à la projeter au sommet, et Isilde était prête à tout. Malheureusement, trouver du travail ne se révéla pas aussi simple que prévu. C’est après un énième rejet qu’elle trouva quelque chose de plus précieux que n’importe quelle profession : un nobliau qui tomba éperdument amoureux d’elle. Peu de temps après, la sorcière avait disparu de son village natal, emportant avec elle son argent et laissant une lettre d’adieu sous-entendant qu’elle était devenue magicienne et enverrait les fonds volés en donation à Liluviel.

Débarrassée de son premier mari, la dame put enfin vivre une idylle avec le nobliau. Elle finit même par sceller des épousailles qui durèrent plusieurs années, rejoignant alors la famille Setia. Il fallut faire preuve de subtilité pour que personne ne remarque son union précédente, mais la sorcière en était capable. Son homme n’y vit que du feu, se laissant distraire par les belles paroles d’Isilde. Cependant, quand il fit faillite, elle n’accepta pas de tomber avec lui. Son contrat de mariage était trop restrictif à cause de la différence sociale entre eux deux, et il était hors de question de payer les dettes du nobliau. C’est alors que lui vint l’idée de simuler sa mort durant une attaque de charrette. Le jour même, elle partit dehors et chargea une servante de reporter la triste nouvelle à son mari.

Consciente des risques qu’elle encourait à prendre plusieurs époux sans qu’aucun d’entre eux n’ait été au courant, elle changea alors d’identité et prit le nom de Brucinda Saing-Saëns — morte sans famille et dans l’oubli le plus total des années plus tôt —. Sous cette nouvelle appellation, la sorcière réussit à se faire passer une nouvelle fois la bague au doigt. Son mari d’alors mourut dès les premiers mois, mais, ne pouvant de nouveau sceller d’alliances, elle prit un prêt énorme avant de disparaître dans la nature, prenant soin de léguer toute sa fortune à sa tendre amie Elaïde Kaloras. Bien évidemment, cette dernière n’était qu’une nouvelle identité, la seconde d’une longue liste.

Isilde continua son jeu de tromperies pendant plus de cinquante ans, ayant pris au total plus de vingt noms différents et accumulant une fortune immense au fil des épousailles et autres alliances. Ses unions étaient brèves, puisqu’elle trouvait toujours moyen de disparaître à temps. Cependant, un jour, la vérité la rattrapa. Elle était alors connue sous l’identité de Clérice Bentiam. Un vieil ébéniste fut chargé de réaliser une commande pour un noble qui souhaitait offrir un sommier de lit à sa femme. Le seigneur autorisa l’artisan à voir cette dernière pour l’interroger et cerner ses goûts discrètement. Quelle ne fut pas la surprise de l’ébéniste, de voir que la dame n’était nulle autre que sa propre épouse, disparue depuis des décennies. Il n’hésita pas à poursuivre cette dernière en justice, pensant récupérer de l’argent facile en exigeant réparation.

Pourtant, l’affaire fut tout sauf simple. Rapidement médiatisé, le cas attira différents hommes – sorciers ou non – qui, eux aussi, affirmaient avoir épousé cette femme, à chaque fois sous un nom différent. La plupart étaient sincères, d’autres mentaient et cherchaient à obtenir une part du gâteau. Malheureusement pour ceux-là, Isilde ne fut pas facile à couper. Honnête et franche, elle s’assura néanmoins de ralentir les procédures en faisant valoir certains de ses droits. Les requêtes fusaient chez les maris, certains souhaitant réparation, d’autres une rupture du mariage. La situation exigea la présence d’une Mord’th, qui s’assura d’écarter les mensonges et de laisser les lois parler.

La fortune personnelle d’Isilde dut être partiellement gelée pour éviter toute mauvaise manigance, mais la sorcière put tout de même accepter à plusieurs milliers de pièces d’or issues de ses partenariats avec différentes entreprises. Elle utilisa cet argent non pas pour fuir une énième fois, mais pour aller voir le Chancelier Dorak de l’époque. Sans chercher à le séduire, elle le convainquit d’obtenir un poste d’assistante. Ensorcelé par l’audace d’Isilde, le politicien accepta et, avec son avantage récemment obtenu, elle fut en mesure de limiter ses pertes durant le procès.

De nombreux anciens maris durent garder en travers de la gorge ce qui leur paraissait être une injustice. Alors, certains d’entre eux se concertèrent pour engager des assassins. C’était comme une malédiction : Luftë les rendait âpres, ce qui les motiva d’autant plus à accomplir leur vengeance. En conséquence, les attentats à l’égard de la femme se multiplièrent. Elle avait beau rapidement être devenue la plus rationnelle des assistants du Chancelier, la paranoïa finit par la gagner. Puisque la mort pouvait l’atteindre à chaque coin de rue, elle travaillerait isolée de tous dans un château qu’elle aurait fait construire à son effigie. Un endroit à son image, fait d’illusions d’optiques et de miroirs. Un lieu où elle resterait jusqu’à la fin de ses jours, entourée de servants prêts à la protéger. Le stratagème aurait pu marcher, mais la sorcière succomba à une énième tentative d’assassinat avant que les travaux de sa future maison ne soient achevés. Elle n’avait pas été tuée d’un simple coup de couteau, non : on l’aurait aspergée d’acide et torturée durant des heures.

À partir de là, l’histoire retombe dans le flou. Certains racontent qu’avant de mourir, elle aurait maudit tous ceux dont elle avait été l’amante. Comment je l’ai dit, elle n’était pas une excellente mage initialement, donc cela semble surprenant. D’autres pensent alors que le sort a été lancé par un serviteur éconduit de la dame. Ce qui est certain, c’est que les décès étranges se succédèrent. Parmi ses anciens maris, on compta dès les premiers mois trois pendus, cinq disparus et six accidents se révélant fatals.

Le chantier s’arrêta, mais les locaux disaient voir, lorsque la nuit tombait, une figure féminine maigre et au visage défiguré. Très vite, on fit le lien entre ces rumeurs et la mort tragique d’Isilde, donc le faciès avait essuyé l’acide au point d’en être devenu méconnaissable. Certains supposèrent que c’est cet esprit qui jeta son ire sur ses anciens maris. Insensible aux racontars, le Chancelier Dorak ordonna à ce que la construction du château soit terminée, au moins pour le vendre une fois cela fait. Malheureusement pour lui, les ouvriers aussi firent face à des apparitions inquiétantes, notamment la nuit. Plusieurs d’entre eux décidèrent de fuir leur poste, et il fallut faire des offres alléchantes pour attirer de la nouvelle main-d’œuvre. Après plus de huit ans de travaux qui avançaient à un rythme extrêmement lent, le chantier fut abandonné. Il restait encore une aile à construire, ainsi que deux jardins. On décida tout de même d’utiliser les nombreuses pièces vides afin de stocker les documents d’archives de la région. Aussi… »


La dame termina son récit précipitamment, sans raison apparente. L'enfant devait partir maintenant. « Ce n’est pas important. Dans tous les cas, je ne veux plus te voir dans le coin à cette heure. Compris ? » Le garçon reculait pas à pas, terrorisé. « O-oui ! » Il finit par s’enfuir, balbutiant un remerciement. Les histoires d’horreur faisaient toujours leur effet, sur les petits êtres. L’étrange archiviste n’avait pas peur, elle. Et la raison était on ne peut plus simple.

Chaque jour, on voyait cette discrète dame vivre et rôder près des lieux, donnant l’impression de travailler sur des documents importants tandis qu’elle buvait dans sa gourde étrange. Chaque jour, elle se refaisait une beauté devant les imposants miroirs du château. Son visage était intact, malgré le poids des années. Pourtant, quand elle se regardait la nuit, sa peau ressemblait à un cuir déformé et brûlé de l’intérieur. C’est que les effets de la potion de métamorphose n’étaient pas illimités et, parfois, elle était obligée de retrouver cette apparence écœurante qu’on lui avait donnée. Les gens prennent peur, face à cette apparence. Ils croient voir un esprit vengeur, ou une mariée revenue d'entre les morts.

L’archiviste aimait sa situation, en réalité. Habitant une chaumière, elle rêvait d’un château. Châtelaine attaquée de toutes parts, elle désira la sérénité. Aujourd’hui, elle possédait les deux. Et ainsi, Isilde Mafell se retrouvait sous une nouvelle et dernière identité, à raconter l’ancienne histoire de sa propre chute avec force détails. Jeune, elle ne se serait pas doutée qu’une légende de fantôme se construirait autour de sa personne, mais finalement, c’était une manière élégante de clôturer son récit chaotique.

1790 mots et des poussières - Jour 16.
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