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 [Concours d'écriture] Surprenantes bibliothèques...

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Mer 04 Sep 2019, 14:17



Concours d'écriture


Hello  [Concours d'écriture] Surprenantes bibliothèques...  1628

Le thème
Les livres 8D

Les règles
On se place dans une sorte d'univers parallèle identique au notre, où plusieurs personnages sont devenus écrivains célèbres. Vos personnages ont la même vie, le même nom et leurs livres reposent sur des événements qui se sont vraiment passés sur le forum. Vous avez le choix entre plusieurs choses :
- Soit votre personnage est un des écrivains en train de rédiger son prochain best-seller ou bien de signer des dédicaces. 8D
- Soit votre personnage découvre et tombe sur un ou plusieurs livres de ces écrivains. Pour le type de livres, ça peut être n'importe quoi. Par exemple : l'Art du camouflage par Kaahl Payberym et Elias Salvatore ; Comment engloutir un continent by Vanille ; Psychologie du traumatisme, Devaraj ; la collection intégrale des aventures de Jun et Mitsuko ; Le cavin ou l'invention du siècle par Caleb Suellan, etc...
- Comme tous les livres seront donnés en gain à la fin : si vous parlez d'un livre qui n'est pas écrit par votre personnage et/ou qui parle de quelqu'un d'autre, demandez évidement la permission au PJ dont il est question avant. xD Genre là je vous ai donné des exemples de livres qui sont sortis d'un délire sur la chatbox pour vous donner un ordre d'idée seulement. C'est à titre indicatif uniquement, si vous voulez les reprendre, demandez au PJ dont il est question avant. ^^ Je suis pas sûr que Kaahl accepte avec joie qu'on le dénonce dans un livre par exemple /sbaf
- Vous avez jusqu'au 01 novembre 2019

Les Gains
Le premier : +1 point de spé, 5 points de rp, le métier d'écrivain, et le pouvoir de retenir par cœur tout ce que vous lisez, sans effort.
Le deuxième :  +1 point de spé, 5 points de rp et le métier d'écrivain
Le troisième :  +1 point de spé, 5 points de rp et une plume qui s'anime toute seule pour écrire ce que vous lui dictez automatiquement et un encrier qui ne se désemplit jamais et qui prendra la couleur de votre choix.

Tous les participants obtiendront une copie de tous les livres cités dans ce concours, qui apparaîtront comme par magie dans leur bibliothèque. ^^ Je vous donnerai la liste des livres à la fin du concours !

Allez, faites moi rêver !  [Concours d'écriture] Surprenantes bibliothèques...  210272884

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Invité
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Mer 16 Oct 2019, 14:40





Le vide-grenier
Conte de Fae



Syrianne
Lucrècia
Elrode
Le Bouquiniste
La Fae Lila



2784 mots

Les vides-greniers, marché aux puces ou brocantes sont très fréquents et populaires, à la fin de l'été. Durant tout le mois de Septembre, alors que les jours se raccourcissent, que les matins sont froids et les après-midi encore très douces, des gens se rassemblent dans les rues, vendant à même le sol des objets de seconde vie, tandis que les autres se promènent entre les différents étalages de fortunes, à la recherche d'une pièce rare pour les collectionneurs, ou simplement d'une chose qui attire l'oeil pour les amateurs. C'est lors de l'un de ses évènements, dans un petit village quand lequel elles vivent, que Syrianne et sa mère, Lucrècia, décident de se rendre, un matin où la fraîcheur de l'automne se fait particulièrement ressentir.

Toutes deux grandes lectrices, friandes d'univers fantasy et fantastique, elles déambulent dans les allées, à la recherche d'un bouquiniste. Au bout de quelques rues, après avoir déjà trouvé plusieurs livres plutôt récents à des prix raisonnables, elles tombent sur un vieil homme, dont l'âge paraît inestimable. Sa calvitie est cachée par un vieux béret vert à motifs quadrillés, il porte une veste en velours côtelés et fourré ainsi que de vieux sabots en bois. C'est comme s'il venait tout droit de la campagne des années 50… Assis sur une rocking-chair, il semble triste et esseulé. Lucrècia s'approche, la main de sa fille dans la sienne et offre à ce vieillard, le plus beau des sourires qu'elle puisse arborer. Peut-être qu'un peu de compagnie lui redonneront un peu de joie de vivre…

«  Bonjour ! » s’écrit-elle. « Qu’est-ce que vous vendez là, mon bon monsieur ? »

Syrianne, plus timide, sourit à son tour et fait un signe de tête poli.

« Bonjour, mesdemoiselles. » Un sourire fatigué s’étire sur ses lèvres. « Oh, ça, vous savez, c’est tout ce que ma femme gardait dans le grenier. Elle était libraire, une vraie folle de livres anciens et particuliers. Cela fait maintenant des années que j’essaie de vendre ses bricoles mais… De nos jours, peu de gens sont intéressés par des reliures abîmés. D’ailleurs, les jeunes ne lisent presque plus… »

«  Je suis bien d’accord. Mais heureusement, j’ai pu transmettre à ma fille, l’amour des livres. Et je pense que nous sommes en mesure de vous décharger de certains trésors que vous possédez là… »

« Bah, des trésors ! Vous êtes trop aimable, ma p’tite dame. C’est plus un bric à brac, à mes yeux… »

Lucrècia ne répond pas et se met à farfouiller dans les livres que propose cet homme. Syrianne, un peu en retrait, prend plus de temps pour se détacher de sa mère et faire ses propres recherches. Rapidement, ses yeux pétillent de joie et d’émerveillement. Il y a là des tas de contes dont elle ne connait même pas l’existence ! Elle en sélectionne deux qui ont l’air prometteur, lorsqu’elle tombe sur ce coffre. Il s’agissait là d’un petit format, pouvant à peine contenir un seul livre. Alors pourquoi s’encombrer d’un coffre, pour un unique bouquin ? Intriguée, Syrianne l’attrape et le regarde sous toutes les coutures. Ses armatures en métal sont dorées, mais la peinture s’écaille à certains endroits. Le bois en revanche, tient le choc des années passées et est toujours aussi résistant qu’au tout premier jour. Une serrure scelle le tout, impossible à ouvrir. Le vieillard s’approche alors d’elle, pour satisfaire sa curiosité.

«  Je l’ai retrouvé tout au fond celui-là. Je n’ai pas la clé malheureusement… Je me demande pourquoi ma femme l’a enfermé là-dedans. Il doit certainement avoir de la valeur, ou alors, c’était simplement sentimental. Je n’en sais rien du tout, elle ne m’en a jamais parlé… Et pourtant, crois moi, elle me racontait sans cesse ce qu’elle lisait. »

« Et à combien l’estimez-vous, ce coffre ? » 



Lucrècia a, elle aussi, remarquer l'intérêt de sa fille pour cet étrange et mystérieux objet. Cela lui donnera de quoi s'occuper un moment et fera sans doute marcher son imaginaire à toute vitesse concernant le contenu du coffre. C'est un stimulus qu'elle trouve intéressant pour une adolescente. Lucrècia tient à ce que Syrianne développe son imagination toujours plus et garde cet esprit d'enfant au fond d'elle, même en grandissant.

« Je ne sais pas trop… Si vous prenez ces livres avec, je vous fais un prix. Trente euros, ça vous convient ? » 



En plus du coffre, Syrianne garde dans ses mains les deux contes qu'elle a repérés et sa mère en a deux autres, des bouquins plus conséquents dont un traité Historique et un second sur des recettes qui semblent très anciennes. Lucrècia regarde le tout, jauge la valeur de ce qu'elles ont entre les mains et accepte le marché du vieil homme. Ils procèdent à l'échange commercial et tous deux heureux, se souhaitent chaleureusement une bonne journée. La femme ajoute même un « Bon courage ! » pour la suite de la vente. Elle est heureuse d'avoir pu enchanter ne serait-ce qu'un peu la vie d'une personne mise à l'écart de ses semblables…
Les deux femmes continuent leur chemin dans le vide-grenier durant un petit moment. Mais Lucrècia remarque que l'esprit de Syrianne est déjà loin, dans un autre monde, totalement créé par ses soins. Elles décident donc de rentrer et alors qu'elles ont tout juste passé le seuil de la porte, l'adolescente se jette sur son père.


« Papa, tu dois m’aider ! S’il-te-plait ~ » ajoute-t-elle avec un petit air innocent, les bras croisés dans son dos.

« Bien-sûr, mais pour quoi ? » demande-t-il, essuyant ses mains sales à cause des tomates qu’il est en train de couper.

«  Pour ceci ! » et c’est Lucrècia qui pose le coffre sur la table de la cuisine.



«  D’accord… Mais vous n’étiez pas parties chercher des livres ? » 


«  C’est un vieux bouquiniste qui l’avait ! Je suis certaine qu’à l’intérieur, il y a un livre. Et s’il est dans un coffre, c’est qu’il est spécial ! Il faut absolument l’ouvrir, s’il-te-plaiiit ! » supplie-t-elle, les mains jointes.

«  Oui, oui, je vais t’aider ! Un peu de patience, jeune demoiselle. Je vais chercher mes outils… »

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À pleine le cliquetis de la serrure perçu, Syrianne avait récupéré la boîte, l’arrachant presque des mains de son père, pour l’emmener dans son lieu d’intimité. Sa chambre, située dans les combles de la maison, avait un certain charme aux yeux de la jeune fille. Les poutres étaient apparentes et on pouvait voir les pentes du toit descendre doucement vers le bas. Il n’y avait qu’un simple lit au centre, une table de chevet disparaissant sous ses dernières lectures et quelques plantes en pots. Tout au fond, son bureau était rangé, signe qu’elle n’avait pas encore ouvert un seul cahier du week-end. Mais peu importe, elle avait cet après-midi d’autres priorités.
Avec son coffre, elle s’assit sur le rebord du lit, le coeur palpitant, comme si elle s’apprêtait à faire la découverte d’une vie. Elle s’imaginait presque qu’en ouvrant, les reliures d’or du prestigieux bouquins refléterait assez la lumière pour l’aveuglait, comme un pirate qui regarde pour la première fois le trésor qu’il vient d’acquérir. Syrianne se sentait réellement comme dans une aventure, et elle était toute impatiente, la main un peu tremblante, à l’idée de voir enfin le contenu de ce coffre en bois.

Et Syrianne ne fut pas déçue. Elle ne se serait jamais imaginé une telle chose, mais c’était mieux que du simple cuir recouvert de dorure. Le livre qu’elle avait sous les yeux était bien plus intéressant et intriguant que ça ! Il était fait de telle sorte, qu’on aurait pu croire qu’il avait était travaillé à même des feuilles d’arbres, reliés avec un fil soyeux, à l’ancienne. Sur la couverture, un peu plus rigide que les autres pages, le titre était gravé à même l’épiderme, en relief, et on avait comme passé une sorte d’encre transparente et pailletée, réagissant à la lumière pour aider à la lecture. Du bout des doigts, l’adolescente toucha la matière. Elle avait l’impression que cette feuille venait d’un arbre gigantesque et qu’elle avait été cueilli la vieille, tant elle semblait fraîche. Mais c’était impossible ! En tout cas, l’illusion était extrêmement bien faite. Elle ignorait de quand daté cette petite merveille, mais celui qui en avait eu l’idée et l’avait conçu était un véritable génie ! Cela donnait une dimension magique et « faerique » à l’oeuvre, en plus de son contenu.

« Syrianne, à table ! » 



Dommage. Elle crevait d’envie de lire chacune des lignes que contenait l’ouvrage et elle allait sans doute le dévorer en une seule nuit, quitte à sacrifier son sommeil. Mais ce serait pour un peu plus tard… 



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Après le repas en famille, Syrianne avait soupiré quand sa mère avait demandé de l’aide pour débarrasser. C’était bien normal qu’elle participe aux tâches, mais elle ne rêvait que de remonter dans son antre pour se plonger au coeur de la nouvelle histoire qui l’attendait. Elle eut droit à une remontrance rapide, mais puisqu’elle donner tout de même de son temps pour la vaisselle, l’incident passa rapidement à la trappe. Et à nouveau, elle courut jusqu’à sa chambre, montant les marches quatre à quatre. Elle ne prit d’ailleurs même pas le temps de réaliser sa routine du soir avant de prendre le livre, son brossage de dent et son pyjama attendrait la fin de sa lecture, tant attendu. Elle sauta directement sur le matelas, attrapa l’objet de ses désirs et s’allongea sur le ventre, les jambes croisés et en l’air, position idéale pour quelques heures d’excellente lecture. 

Les yeux pétillants, en attente d’une aventure pleine de magie et de créature fantastiques, Syrianne ouvrit le livre à la première page. Sur cette dernière, on voyait d’ordinaire une dédicace à un membre de la famille ou quelqu’un qui nous inspire. Ici, c’était bien différent. Il y avait une mise en garde… Pourquoi un conte en aurait besoin exactement ?

À tous ceux qui liront ces lignes : nous ne seront pas responsable de ce qui arrivera.

« Et qu’est-ce qui pourrait arriver, au juste ? » demanda Syrianne tout haut, pour elle-même.



«  Il arrive que certains lecteurs soit choisi pour faire parti de l’histoire. Parfois, ils sont traumatisé de ce qui leur arrive. » 



La jeune fille releva la tête de son bouquin. Quoi ? Elle avait entendu une voix ? Une petite voix fluette qui insinuait qu’on pouvait entrer DANS l’histoire ? Syrianne secoua la tête. Elle était peut-être trop fatigué pour lire en fin de compte, son esprit lui jouait des tours. 



« Eeeh, tu m’entends ? Tu es sourde ? » 



Elle était folle, c’était certain. Aucune idée de comment s’était arrivé, un coup sur la tête, une insolation… Mais elle était folle. Sous ses yeux, un petit être aux ailes couleurs lilas volait sur place, répandait sur le lit de la poussière brillantes. Syrianne resta abasourdie, incapable de parler, de réagir… Elle resta ainsi, bloqué en position de poisson rouge - bouche ouverte et yeux globuleux - pendant plusieurs secondes. La Fae s’approcha alors de son oreille.

« TU AS UN PROBLÈME D’AUDITION ? »

Là-dessus, elle sursauta. On venait de lui crier dans les oreilles, elle en était certaine ! Prise de panique, Syrianne referma brutalement le livre, et ainsi, la petite femme ailée disparut. Qu’est-ce qu’il y avait dans ce livre ? Une sorte de drogue de contact avec les pages ? C’en était assez pour ce soir… Syrianne rangea le livre sur sa table de chevet et parti se préparer pour le coucher. 



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Syrianne s’éveilla lentement, naturellement, par les rayons du soleil qui filtrait à travers sa fenêtre de toit. Elle s’étira et resta un moment entre le monde réel et celui des rêves, au chaud et en sécurité sous sa couverture duveteuse. En parlant de rêve… Elle en avait fait un bien étrange hier. Elle avait rêvé de fée ! Décidément, ce livre lui montait à la tête. Elle ouvrit les yeux, et se tourna en direction de l’endroit où elle l’avait posé. Il avait disparu ! Qu’est-ce qui était en train de se passer ? Est-ce qu’elle avait tout imaginer, jusqu’au coffre et au vide-grenier ? Elle voulut regarder le plafond, à la recherche d’une explication logique lorsque la petite fée de ses rêves apparut devant ses yeux. 



« Aaah ! » 

Elle se cacha la tête derrière la couverture, surprise. Mais qu’est-ce qui se passait ici, à la fin ?



«  Quelle malpolie ! Me refermer la porte de mon livre au nez, comme ça ! Et maintenant, tu m’accueille en hurlant ? Est-ce que je suis si laide que ça ? » 



Syrianne baissa un peu sa protection de fortune, pour observer la scène. La minuscule dame ailée semblait en colère, et avait les poings serrés contre ses hanches. 



« Je ne comprends… Ce n’est pas possible… » murmura l’adolescente, pour elle-même une fois de plus. 



« Comment ça pas possible ? Enfin, tu vois bien que je suis là ! Touche, tu verras ! » 



Remonté, la Fae attrapa un des doigts de Syrianne qui dépassait de la couverture, et le tira avec difficulté vers elle, pour qu’il touche son abdomen.



« J’existe ! Tu vois ? Et puis comment un conte de Fae existerait sans moi ? C’est moi qui l’ai crée, qu’est-ce que tu imagine ? » 



Syrianne était toujours un peu méfiante. Elle devait certainement être encore en train de rêver, c’était l’explication la plus plausible pour le moment. Et si c’était le cas, alors elle pouvait faire ce qu’elle voulait, même discuter avec une Fae. 



« D’accord, je te crois ! Et qu’est-ce qu’il raconte, ton conte ? »

« Tiens, tu entends finalement ! Et bien mon conte, et le plus beau de tous. »

«  Ça ne me dit pas de quoi il parle… »



« Silence ! Ahem. Il raconte l’Histoire des Terres du Yin et du Yang. Ce qu’il y est écrit change en fonction de ce que je veux transmettre aux lecteurs. Parfois même, je les envoie directement à l’intérieur, parce que le vivre, c’est toujours plus amusant ! » 



« Les Terres de… Quoi ? Je ne connais pas du tout… » Syrianne ne préféra pas s’attarder sur la partie "entrer à l’intérieur du conte" puisque même en rêve, elle n’y croyait pas vraiment. 



«  D’où est-ce que tu sors toi ? Ce sont les Terres créaient par Sympan lui-même ! Il y a des Anges, des Démons, des Magiciens et des Sorciers, des Eversha, des Faes comme moi, des Sirènes… D’ailleurs, de quelle race es-tu ? »

« Euh, moi ? Je suis une humaine… Mais, Eversha ? C’est le seul mot qui ne me dit rien. » 



« Drôle d’humaine que tu es… » dit-elle en la regardant de haut en bas, les bras croisés.

« Enfin bref. Des Eversha, ce sont des Hommes-Animaux, pour faire simple. » 



« Et… Il y a aussi des elfes ? » Syrianne s’amusait bien à faire parler cette drôle de fée.

« Bien-sûr que oui ! Les Ygdraë et les Alfars, bien entendu. Si tu veux, ce sont les gentils et les méchants. Je ne tenterais pas une explication plus aboutie et compliquée avec toi… » 



« Dis que je suis stupide, pendant que tu y es ! » 



« Puisque tu insiste… Tu m’as tout l’air d’être une idiote ignorante. »

« Hey ! » 


« Quoi ? C’est toi qui l’a demandé ! »

« Ce n’est pas une raison pour m’insulter ! »

« Il faudrait savoir… » bougonna la Fae.



Un silence pincé s’installa entre les deux protagonistes, toutes deux vexées. Ce qui donna une idée à la petite femme ailée… Pour mettre un peu de plomb dans la cervelle de cette humaine, il suffisait de la faire vivre dans ce monde. Et puis qui sait, peut-être qu’elle développerait une histoire digne de ce nom ?

« Syrianne ? Tu veux bien poser le livre sur tes genoux, ouvert première page, celle juste après la recommandation ? »

« D’aacoord… Si tu me dis où tu l’as caché. » 



« Ah, oui, c’est vrai. Je te l’avais confisqué, pour que tu ne me referme plus le livre sur la tête. J’ai failli être assommée, figure-toi ! »

Syrianne leva les yeux au ciel, ce qui n’échappa pas à cette chipie de Fae. De toute façon, elle se vengerait bien assez tôt. Elle vola ensuite jusqu’à une commode basse, tira sur le deuxième tiroir, fouilla parmi les paires de chaussettes qu’elle ne se gêna pas à envoyer par terre dans tous les sens, et revint vers l’adolescente avec le livre en main. 



« Vas-y, maintenant. »

« Si ça peut te faire plaisir… Voilà. Qu’est-ce que je fais ? »



« Eh bien tu lis, pardi ! »



« Il était une fois, dans les Terres du Yin et du Yang, une jeune Magicienne du nom de Syrianne… Mais c’est moi ! »

À peine eut-elle le temps de faire sa dernière remarque, que Syrianne passa de l’autre côté. Elle subit une renaissance… Dans un autre monde. Encore à moitié consciente qu’elle venait d’ailleurs, les souvenirs de sa vie passée en tant qu’humaine, dans un autre monde, s’effacèrent au fur et à mesure de sa toute nouvelle vie, pour ne plus être que des flashbacks de plus en plus rares, et enfin disparaître tout bonnement. Syrianne était devenue Magicienne.

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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

~ Sorcier ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 06/12/2015
Siruu Belhades
Jeu 31 Oct 2019, 23:49



Siruu tapa trois fois dans ses mains. « Allons, allons… toutes les bonnes choses ont une fin. Je fais encore… disons cinq dédicaces, le reste de la file devra revenir demain matin pour la prochaine séance. Merci beaucoup pour votre patience et votre engouement, mes amis. » Ses oreilles n’en pouvaient plus, de tout ce bruit. Enfin, au moins on le payait à l’heure et son dévouement apparent donnait l’impression qu’il était une personne tout à fait charmante. C’était on ne peut plus loin de la réalité, ces temps-ci. L’auteur contenait ses envies de mettre quelques claques à chaque personne qu’il voyait. Tous l’agaçaient, chez les vivants. Les morts, eux… il y avait du bon dans certains d’entre eux.

La salle se vidait. Il restait encore du personnel, que le sorcier se hâta de congédier. Il poussa la porte sans vérifier si elle se fermerait, fatigué. Il avait besoin d’être seul, pour lui parler. À ce propos, son interlocutrice venait d’apparaître. « J’ai eu une nouvelle idée ! Ce serait la suite de l’Incroyable Elias Salvatore. J’appellerais ça… l’Incoercible Elias Salvatore. » L’enthousiasme de Zäm’Elre’Io n’avait pas de limites. Elle aimait l’art, mais vibrait surtout grâce à l’envie d’amasser les foules. Dans sa foi personnelle, cela la rapprochait des aetheri, qui étaient écoutés par tous. Il suffisait ensuite de laisser quelques signes et voilà, tous les lecteurs absorbent sans s’en rendre compte une part de religion. C’était une manière de prier unique en son genre, mais l’ancienne chamane n’en avait pas grand-chose à faire. C’était ça, l’avantage d’être mort. Sans limite de temps, elle n’était pas pressée. Fort heureusement, tous les esprits n’avaient pas autant de zèle religieux qu’elle. Après tout, les divins semblaient plus se préoccuper des vivants.

« Je suis encore en train de promouvoir le deuxième livre, on ne peut pas faire ça tout de suite. » L’esprit de la chamane était imaginatif, mais illettré, et n’avait donc aucune idée du temps que prenait l’écriture d’un roman. Elle venait juste voir Siruu quand elle avait des idées. En vérité, elle ne comprenait pas pourquoi se limiter à ce Elias qu'elle ne connaissait pas mais, puisque c'était apparemment un homme influent, il payait pour diffuser ces livres de propagande à propos de sa personne. « Trouve-toi un nouveau… comment vous appelez ça, déjà, en langage commun ? Ah, oui, un “écrivain fantôme” ! Enfin… un prête-plume, quoi. Le dernier est mort de la Narcirra, non ? Il a juste eu le temps finir l'Inquiétant Elias Salvatore...  » Siruu acquiesça brièvement avant de s’étirer, fatigué d’avoir passé tant d’heures assis. Toutefois, il écoutait toujours attentivement l’esprit. « Très bien, tu peux me raconter ton idée. »

Zäm’Elre’Io décrivit avec force détails sa vision du dernier opus. L’Incoercible Elias Salvatore serait immense et mouvementé, plus grand et vif que les deux tomes précédents. Certains des mystères évoqués dans L’Inquiétant Elias Salvatore trouveraient enfin leur réponse, comme le pourquoi du comment Elias avait dérobé le violon de Ludwig Macaria, ou encore la déchéance d’Adam Taiji. Puisqu’un bon récit est riche en conflits, le terrible Prince Noir devrait faire face à deux ennemis à sa taille : Labertice Vetrabiel, une magicienne très puissante, ainsi Parah d’Ox, rival sorcier revenu d’entre les morts et préparant un attentat. La course contre la montre serait palpitante, mais déboucherait sur un bouquet final délicieux. Le Prince Noir maintenait captif différent souverain, certain étant officiellement morts : il s’agissait de Düst, Lynn Dae, Ninon, Kevne et enfin Lison. Le lavage de cerveau qu’Elias avait essayé de leur faire subir dans le tome précédent n’avait marché qu’à moitié. Parah d’Ox, quant à lui, était intouchable puisqu’il buvait une potion réduisant à l’état de légume ceux qui l’attaquaient. Le Prince Noir décide alors de lier ces deux éléments ensemble : il utilise un rituel visant à ce que son rival lui ressemble trait pour trait. Ensuite, il désactive les chaînes des six souverains prisonniers et téléporte Parah d’Ox dans leur cage : ce dernier meurt sous les coups. Les captifs subissent donc l’effet de la potion, et sont à la merci d’Elias qui peut enfin compléter son lavage de cerveau. Un tiers des éléments de ces romans étaient basés sur des faits réels. Et ce tiers-là se trouvait souvent déformé au profit de l'intrigue. Il y avait peu de chances que le Prince Noir soit né à l'époque de Ludwig. Cela dit, c'était plus croustillant ainsi.

« Ensuite, pour se débarrasser de Labertice, il doit… »« Attends un instant… je ne crois pas qu’il existe de potion capable de transformer ceux qui t’attaquent en légume. »« C’est qu’un détail ! Donc, je disais : Labertice a été introduite dans le premier roman comme étant une ennemie de taille. Je n’avais pas prévu que ce soit vraiment dur de la battre, mais maintenant que j’y pense il est un peu tard pour trouver une solution. C'est peut-être pour ça qu'ils disent de "prévoir l'histoire avant". Bref, je me suis dit qu’il pourrait la faire tomber amoureuse et la trahir, mais elle a été décrite comme étant un cœur de pierre donc c’est compliqué de changer ça en un seul bouquin… donc je propose qu'Ethelba en personne apparaisse pour venir la tuer, tout simplement. » Le journaliste sentait ses dents grincer, à l’évocation d’une telle fin. Il n’avait jamais été époustouflé par la qualité des intrigues que Zäm’Elre’Io lui proposait, mais cette idée-là sortait vraiment du lot tant elle était mauvaise et blasphématoire. Enfin, les gens achèteraient quand même.

Un jeune garçon qui cherchait à faire signer son livre s’était faufilé à travers la porte négligemment fermée. Sans domicile, il avait pour lui une discrétion qui lui permettait d’aller où il voulait, ainsi que de voler des livres. Le petit observait depuis une vingtaine de secondes Siruu parler dans le vide, sans comprendre au juste avec qui pouvait-il discuter. On lui avait dit que les auteurs étaient pour la plupart de vieux fous, mais il n’avait pas cru que ce serait le cas de celui qui écrivait sa trilogie préférée. Est-ce que lui demander une dédicace serait impoli ?

« Je… bonjour. La porte était ouverte, et ce serait pour signer mon roman et… » Le sorcier parut plus surpris qu’il ne voulut le faire croire. C’était embarrassant. Depuis combien de temps cette vermine d'espion était là ? Siruu déglutit à l'idée d'avoir potentiellement révélé le Cycle à travers. La réponse était probablement non, mais ça ne l'empêchait pas de s’inquiéter. Et puis quel imbécile de parent éduquerait son marmot d’une telle manière ? Une porte presque fermée n’est pas ouverte, bon sang ! Le regard qu’il fit à l’enfant était révélateur de ses intentions. C’était une crise de colère stupide, mais le peu de stabilité mentale qui lui restait ne lui en tiendrait pas compte.





« Bon sang, Sirh Juuka. Pourquoi est-ce que tu… » L’ancienne chamane semblait mécontente. C'était gratuit, stupide et... non, ces deux adjectifs suffisaient. Comment quelqu'un pouvait oser faire ça juste à cause d'une mauvaise journée ? C'était typique des sorciers, d'être aussi affreux ? « Tu sais, ce chapitre du premier tome qu’on a décidé d’enlever de la version finale ? Celui où Elias arrête un réseau de sorciers qui tuent des enfants pour les donner à des restaurants gastronomiques de démons. Au lieu de se faire manger, ils deviennent esclaves sur ses terres. » Siruu essayait de se nettoyer ses mains, mais la bassine était déjà souillée. « Je m’en souviens… sauf que tu ne l’as pas libéré d’un réseau, là. » Le duo observait la charogne du garçon. « Tu marques un point. En plus il est maigre, donc je doute que des démons trouvent de quoi grignoter sur ça. » Si la milice remontait jusqu'à lui, le blond pouvait dire adieu à la liberté. Les sorciers ne sont pas défenseurs de la veuve et de l'orphelin, mais aiment exercer leur autorité. Autrement dit : il fallait écrire et publier le troisième livre aussi tôt que possible, empocher l'argent, puis s'enfuir sur sa parcelle au sein de l'Archipel de la Méduse. Siruu regrettait ce meurtre inutile, symptôme de son agacement constant. Ce fut comme une réalisation : il était ridicule, dans ce rôle d'auteur. Si seulement il pouvait remonter le temps, et ne jamais commencer ces fichus bouquins...



1300 mots et des poussières. Ne faites pas de Siruu un écrivain, c'est dangereux :D. Merci pour le concours, et merci à Kaahl pour la permission !
Livres metionnés:


[Concours d'écriture] Surprenantes bibliothèques...  3v8q
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Ven 01 Nov 2019, 10:28


« En tant que membre de l’ADP*, tu as le droit d’avoir un exemplaire de notre LDLVP ! Notre Livre de la Vie Pandoristique ! N’était-ce pas merveilleux ? Tiens, le voici. Prend s’en bien soin ! Je compte sur toi ! » déclara Enora d’un air solennel. Caleb attrapa le livre qu’elle lui tendait. C’était un livre qui semblait fait-main. En effet, les couvertures étaient dépareillées l’une de l’autre et on avait cousu de façon malhabile avec du fil grossier des pages de tailles et de formes différentes. Sur la première de couverture, les initiales LDLVP avaient été collées dans du papier journal. Caleb pouvait même voir que certaines lettres manquaient de se détacher. En dessous du titre, il y avait un dessin informe de couleur jaune et violet. « C’est Pandore ! »  fit Enora, émerveillée en pointant le gribouillis du doigt. Caleb ne savait pas s’il arriverait à se retenir de rire aux éclats devant tant de dévotion pour un dessin d’un gamin de trois ans et demi ! Pourtant, il donna le change. Il ouvrit alors la première page et lut les premières lignes écrites à la main :

« Cher membre de l’ADP, dans ces quelques pages, tu trouveras tout ce que tu veux savoir sur la magnifique et magnanime Pandore Taiji Von Dreth !


Tables des matières :

Chapitre Un : Comment être comme Pandore : parfaite ! - page quatre

Chapitre Deux : Comment avoir une vie comme Pandore : parfaite ! - page cinquante-huit

Chapitre Trois : Comment avoir des anecdotes Pandorisique parfaites ! - page cent soixante

Chapitre Quatre : Comment être drôle comme Pandore de façon parfaite ! - page cent quatre-vingt-deux

Chapitre Cinq : … »


Et cela continuait sur presque une centaine de chapitres … Tout y était détaillé : de la façon que Pandore aimait s’habiller, aux légendes évoquant comment elle aurait trouvé sa pierre violette, en passant par ses amourettes de jeunesses … C’était dément. Caleb n’en croyait pas ses yeux. Comment un livre sur Pandore avait pu voir le jour ? Jamais il n'aurait pensé qu’un groupe (de fous) comme cela existait … et pourtant, si !

Par curiosité, il feuilleta le premier chapitre dont le contenu contenait plusieurs écritures différentes.

« Pour être comme Pandore, c’est-à-dire parfaite, il faut s’habiller comme Pandore !

La première des étapes consiste donc à aller dans une boutique de vêtements d’occasion. Nous avons constaté que Pandore aimait l’ancien et rendre une seconde vie aux vêtements ! Oui, Pandore est exceptionnelle ! Elle est tellement joyeuse ! Alors, choisissez les vêtements les plus colorés. Nous avons constaté que Pandore aimait la couleur. Et assemblez-les ! Nous avons constaté que Pandore aimait quand il y avait de la couleur partout !

La seconde étape consiste à aller acheter du papier cartonné et de la peinture jaune et violette … sauf si vous avez beaucoup de sous, alors dans ce cas, on vous conseille d’acheter directement une couronne et une pierre précieuse violette. Pour les moins riches d’entre nous, achetez donc du papier cartonné et de la peinture, on vous a dit ! Puis, découpez dans une première feuille une couronne (vous trouverez ci-joint un patron pour réaliser votre couronne) et peignez-la en jaune. Avec le reste du papier cartonné, amusez-vous et roulez tout en boule. Ensuite, peignez la boule de papier en violet : vous avez maintenant la même pierre précieuse violette que Pandore !

Enfin, la troisième étape est pour les membres de l’ADP qui n’ont pas les cheveux blonds. Vous avez ici plusieurs solutions : soit vous êtes un déchu, alors utilisez vos dons pour transformer vos cheveux ; soit vous allez chez un coiffeur et demandez qu’ils vous teigne les cheveux en blond (vous pouvez aussi le faire vous même, mais les résultats sont moins ... garantis dirons-nous …) ; soit vous vous achetez une perruque blonde ; soit pour les plus économes d’entre nous, vous pouvez vous créer votre propre perruque avec une simple pelote de laine jaune ! (vous trouverez ci-joint un modèle pour dérouler le pelote afin de créer votre perruque de rêve !)

Une fois toute ces étapes remplies, nous vous avons créé un lexique grammatical pour vous apprendre à parler comme Pandore !

Vous devrez donc ... »


Caleb avait des yeux ronds comme des billes. C’était vraiment n’importe quoi !

Il sauta quelques pages et s’arrêta devant des croquis de Pandore. Il y en avait un qui montrait comment il fallait faire pour marcher comme Pandore. Un autre montrait comment s’asseoir comme Pandore. Un troisième, comme il fallait se baisser pour ressembler à Pandore. Et un autre dessin expliquait comment se mettre la main dans les cheveux comme Pandore etc.

Pour rire, Caleb décida d'aller jeter un coup d'oeil à la page cent soixante, dans le chapitre qui evoquait les anecdotes de sa mentor. Il y lut quelques passages :

« L’année de sa naissance n’est pas connue du grand public, mais il s’avérerait que la magnifique et magnanime Pandore soit née durant l’Ère de la Renaissance du Dieu Roi … c’est-à-dire, il y a très longtemps ! Nous voyons encore ici la supériorité de notre magnifique et magnanime Pandore qui ne fait pas son âge, elle, qui est si belle ! »

« Il paraîtrait que Pandore ait déjà sauvé six bébés phoques, trois langoustines des mers et vingt-quatre Wëltpuffs d’une mort certaine … et tout ça le même jour ! Pandore est tellement forte et si généreuse !»

« Pandore serait de lignée royale, même s’il n’a toujours pas été trouvé, à ce jour, quelle était cette soi-disante lignée. Mais, pour nous, membres de l'ADP, nous n'avons pas besoin de preuve : Pandore est notre Reine !»


Caleb referma le livre avec un air consterné. Il s’était rendu compte d’une chose effroyable : en devenant sa mentor, Pandore et sa folie le poursuivraient toute sa vie ...
946 mots
Pandore For Ever  nastae
Merci Mitsu, pour ton accord, j'espère que ça t'ira :D

Traduction et Infos:
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Ven 01 Nov 2019, 18:43


| La Page blanche |


Les Faes se trouvaient particulièrement douées pour écrire des contes, des histoires qui devaient inspirer les gens de ce monde. Des histoires qui bien souvent provenaient de leur imagination, mais aussi de leur reflet de ce monde et de ce qu’elles voulaient lui apporter. Les contes pouvaient être connus à l’oral, mais ils étaient également bien souvent écrits. Et l’écriture n’était pas une donnée inhérente à chaque Fae naissante. Dans la bibliothèque de leur cité d’Ynys Sailanen, Aura se trouvait souvent à y songer. Qu’est-ce qui pourrait davantage apporter aux contes qu’elles créaient ? Une Fae se devait-elle d’être talentueuse dans le domaine de l’écriture ? Les mots lui venaient-ils suffisamment naturellement lorsqu’il s’agissait de l’écriture d’un conte ? Devaient-elles dépasser cela ? essayer autre  chose ? Toutes ces questions auraient son esprit tandis qu’elle arpentait les rayons éclairés à la douce lumière de quelques bougies ensorcelées. L’atmosphère y était apaisante, sobre mais aussi tintée de poussières de magie. Un environnement propice à la réflexion.

Cette fois, posée contre le rebord de l’un des nombreux bureaux éparpillés parmi le dédale des étagères sur lesquelles chaque livre se trouvait parfaitement ordonné, Aura souhaitait écrire autre chose. Mais quoi ? « Quelque chose qui relate le monde dans lequel nous vivons serait un certain changement. » Allégua Mysmérie, l’une des bibliothécaires des lieux, avec qui Aura discutait de temps en temps. Cette dernière profitait du calme de la soirée naissante pour trier les ouvrages de la journée qui avaient été déplacés avant de les raccompagner à leur place due. Aujourd’hui, Aura lui avait fait part de son désir et Mysmérie avait été bien gracieuse de continuer à en discuter avec elle. « Nous avons déjà des ouvrages qui retracent l’histoire Fae mais les temps présents sont tels qu’il ne pourrait pas être mauvais de garder des traces de ce qu’il advient de notre peuple. » Avant qu’il ne disparaisse ? Etait-ce sûrement cet qu’elle sous-entendait. Oui, évidemment, cela était une possibilité. Aurora ne pouvait nier y avoir déjà songé, parmi le méandre des idées qui lui était déjà venu mais, la vérité était qu’elle ne voulait pas se borner à ce genre de limites. Pas maintenant. « Je crois que ce serait une merveilleuse idée. » Oui, cela n’en demeurait pas moins. Son amour pour les siens était sincère et participer à leur survie, pas moins. Cependant… « Mais, c’est lorsque l’on cesse de faire des actions assurant la survie d’un peuple, que l’on peut dire qu’il est hors de danger. » Ce n’était pas le cas, mais pourquoi devraient-elles néanmoins nier cela ? « J’aimerais écrire quelque chose qui montre que nous ne sommes pas que nous-mêmes. » Aurait-elle voulu dire : ”que nous ne sommes pas que concentrées que sur nous-mêmes”, mais c’était trop dur, et inexact.

Mysmérie commença à s’engager à ranger les livres qui appartenaient aux étagères les plus proches de leur table, afin de ne pas couper court à leur discussion. Au contraire, elle se faisait une joie de l’y aider. C’était également le rôle des bibliothécaires. « Peut-être pourriez-vous parler d’un évènement ou de quelqu’un alors ? » Les évènements étaient le plus souvent déjà retracés par de grands historiens dont cela était le travail. Et la vérité était qu’Aura n’était pas certaine de s’y connaître suffisamment. Et puis, qu’est-ce que ce travail apporterait ? Une personne, par contre… La pensée fit faillir moult étincelles titillant quelques recoins de son cerveau. Sa mémoire s’accéléra, tournant sur elle-même, comme des brides resurgissaient presque naturellement. Elle savait de qui elle pourrait parler, sans que cela soit rattaché aux Faes. Parmi le Leviathan, il était une figure qu’elle n’avait pas pu ignorer : la Dovahkiin Erza Taiji Stark. Ce n’était pas tant que la Fae avait été en contact avec elle mais il y avait Zen, un Zik’i qu’elle connaissait bien lui parlait particulièrement souvent d’elle. Il était d’origine Réprouvé mais était né au sein du Léviathan, et cela ne l’empêchait pas d’éprouver une incroyablement admirable pour la cheffe de son clan d’origine. Volontaire, abrupte, directe, forte comme peu d’hommes. Une meneuse. Peut-être était-ce son admiration pour elle qui interpelait Aura davantage qu’autre chose, mais les gens qui menaient leur histoire étaient en particuliers ces chefs de race. Et à la façon dont Zen lui en parlait, la Fae comprenait que la Dovahkiin avait su rendre une image proche de son peuple. D’où venait-elle ? et comment en était-elle arrivée là ? Ce qui l’intéressait vraiment, enfin de compte, c’était cette image publique, ses actions, qu’elle montrait au quotidien et qui se mêlait à cet être qu’en d’autres circonstances Zen aurait pu suivre. L’idée était des plus intéressantes… Et grignotait de plus en plus son envie. « Que penses-tu de… la Dovahkiin Erza Taiji Stark ? » Mysmérie parut surprise un instant, mais se ravisa vite en se mettant à lister ce dont l’écrivaine pourrait avoir besoin. « Dans ce cas tu auras besoin de te documenter sur l’histoires des Réprouvés. Je peux te trouver les ouvrages dont nous disposons qui pourraient t’aider. » « Cela semble bien. » C’était parfait, ce début semblait parfait. Et alors que Mysmérie s’éloignait pour déjà commencer à s’occuper avec la diligence qui était la sienne de cette tâche, Aura se retrouva à rejoindre la place à laquelle elle s’asseyait toujours quand elle venait étudier ici. Et… plus rien. Un vide impressionnant s’empara brusquement de sa tête, ne permettant plus de d’entendre les pulsations de son coeur. Angoissant.

Devrait-elle… obtenir un rendez-vous pour parler de sa vie avec la Dovahkiin ? Rien que l’idée ne lui semblait pas du tout idéal. Son temps n’était pas à sa disposition et elle ne pensait pas que cela l’intéressa. Alors… en définitif… même si l’idée y était… qu’allait-elle bien pouvoir écrire à son propos ? Et si… cela ne lui plaisait pas? Avait-elle seulement le droit d’écrire sur une personnalité si reconnue ? Bien sûr qu’elle le savait, à moins de relever des données confidentielles ou d’essayer de faire passer des mensonges pour la vérité, cela irait. Alors… pourquoi cette impression de vide grandissante ? Comme si elle ne savait déjà plus comment s’y prendre alors que cela venait à peine de commencer. Ce n’était même pas encore commencé. La situation agaçait déjà la Fae : était-ce de vouloir écrire autre chose qu’un conte ? y avait-il tellement de choses à prendre en question qu’elle ne savait même plus ce qu’elle pouvait écrire ? L’anxiété gagnait du terrain au même rythme qu’Aura la refusait reculer en attrapant le premier parchemin pour commencer à lister les célèbres évènements auxquels la Dovahkiin Erza avait été liée, comme quelques repères chronologiques. Créer une image de justesse de cette femme sans s’en approcher… Cela s’annonçait périlleux, mais également un ravissant défi. Comment devrait-elle nommer ce livre d’ailleurs ? Mais…

Ne devrait-elle songer au titre qu’à la fin de l’écriture de son livre ? Probablement, ce n’était pas lui qui ferait le contenu de son livre. Pourtant, déjà cette donnée s’imposait dans son esprit. Après tout, un titre n’était-il pas là pour clamer l’essence du livre ? pour en quelques mots révéler à ses futurs lecteurs ce dont il parlerait avec justesse ? Si. Et cette simple première constatation sembla faire reculer l’avancée d’Aura de presque autant de pas qu’elle n’en avait avancé pour choisir ce sur quoi elle écrirait. Quel titre pouvait le mieux convenir à une telle femme ? Devait-elle privilégier un titre qui corresponde à son caractère ? à son statut de chef ? Dans l’esprit de la Fae, la Dovahkiin s’imposait telle le grondement d’une montagne après un séisme : le séisme était effrayant ? la montagne la ressentit aussi ? hé bien c’est toujours son éboulement que vous devriez craindre. Un titre imposant lui venait : ”La force de frappe d’Erza Taiji Stark”, c’était intimidant mais, cela ne lui plaisait pas. Ce n’était pas ce à quoi elle voulait réduire cette cheffe de race. Et puis, l’utilisation de son nom montraient de l’intérêt pour la personne complète alors qu’Aura ne souhaitait pas écrire une biographie intime mais plutôt se concentrer sur son image publique. Quelque chose de plus classique, peut-être, comme : ”Erza Taiji Stark, sur terre et sur mer”. Bien qu’elle reprenne encore une fois son nom, l’implication terrestre et maritime mettait en avant son parcours des Réprouvés au Léviathan. Ce n’était pas si mal mais ce titre ne reflétait absolument pas l’image que la Fae souhaitait renvoyer de la Dovahkiin, une personnalité qui en imposait, qui faisait sa route dans le monde avec instinct sans se laisser retarder par les autres ou les obstacles. Enfin de compte, toute personne était d’une grande complexité mais aujourd’hui c’était à elle que Aura s’intéressait et c’était elle qui lui semblait faite d’autant de saveurs que… les bières pouvaient en porter. Amère, forte, épicée, étourdissante, colorée. Douce ? Ce dernier adjectif ne venait que de quelques rumeurs entendues. Mais, une idée avait lentement commencé à germer entre les pensées fouillies d’Aura qui s’était mécaniquement levée de sa chaise pour rejoindre les rangs de l’une des étagères de la bibliothèque. Pourquoi pas, ”L’irréductible Dovahkiin Erza Taiji” ? Simplifier son nom pouvait être envisager, même si elle n’en était pas encore sûre. A cet instant, c’était bien autre chose que l’écrivaine souhaitait vérifier. Avant d’employer un mot pour un titre, il valait mieux vérifier avec certitude ce qu’il signifiait. Lentement, la pulpe de ses doigts parcourut les premiers ouvrages, sentant la rugosité de leur âge passer en-dessous, jusqu’à s’arrêter à celui que son regard concentré recherchait : un dictionnaire. Rapidement, l’ouvrage se retrouva ouvert au creux de la palme de l’une de ses mains, faisant fi du poids tout de même non négligeable. Son autre main tourna souplement les quelques pages pour atteindre le mot voulu. Irréductible : Que l’on ne peut pas réduire mais aussi qui ne transige pas ou qu’on ne peut faire cesser. Les sens qui s’accumulaient semblaient pratiquement tous convenir au caractère brûlant de la Dovahkiin, au grand contentement d’Aura qui pétillait dans son esprit. Alors pourquoi, par tous les Aetheri, était-elle encore en train de douter ? Etait-ce si compliqué de mettre les mots sur quelqu’un ? Oui, certainement. Surtout quand cette personne avait une telle réputation. Le dictionnaire claqua finalement lorsque les deux pans de l’épaisse couverture furent brutalement réunis. Peut-être devrait-elle revenir à ce point plus tard.

En pleine acharnement mental, la jeune femme retourna pensivement s’asseoir devant son matériel d’écriture, son interminable chevelure fuchsia se répandant autour de l’assise. Ses doigts pianotèrent quelques instants, faisant résonner sous eux les bruits sourds du bois dense du plateau de la table. Des ouvrages sur les Réprouvés, leur culture, leur histoire, et certains évoquant déjà la Dovahkiin Erza avaient commencé à s’entasser autour d’elle, éloquent résultat du travail de Mysmérie. Machinalement, Aura ouvrit le plus proche pour tâter un début de lecture, ses phalanges souples accompagnant la lecture minutieuse dans laquelle ses yeux avançaient. Les informations s’engrangeaient, lentement, avec prudence, et parcimonie, car chacune était traitée avec cette désormais importante question : cela pouvait-il rentrer en considération avec la Dovahkiin ? Deux oui s’y mêlaient : oui, cela était directement lié à son parcours et oui, cela concernait le contexte dans lequel elle vit. Beaucoup de considérations allaient être à démêler, et de grossières erreurs à éviter si elle souhaitait que son livre puisse être pris au sérieux. Conter des contes et conter la vérité n’était pas tout à fait la même chose. A cela s’ajoutant le fait que son point de vue resterait subjectif, même en s’attachant aux faits et actions publics. Peut-être pourrait-elle commencer par faire quelques brouillons évoquant ce qu’elle savait de ses mouvements sur les Terres Oubliées, parmi le Léviathan. Une cheffe proche de son peuple, voilà ce qui l’avait le plus marqué lorsqu’elle l’avait découverte, et dans la façon dont Zen lui avait tant parlé d’elle. Aussi voulait-elle commencer par écrire quelque chose là-dessus car, pour elle, c’était autant une partie intégrante qu’une déclaration officielle. Bien… La plume délicate glissée entre ses doigts croisés, sa pointe resta suspendue quelques secondes au-dessus d’un parchemin qu’Aura venait d’attraper. Comment commencer… ”Erza…“ Non, commencer par un prénom ou quelques pronoms personnels ne donnait pas un rendu suffisamment travaillé. ”La Dovahkiin…” Bien essayé, mais non. Aaaaah… Un intense sentiment qui ressemblait fortement à de l’inquiétude déguisée en quelque découragement lui arracha un soupir à peine dissimulé. Mais, il valait mieux le contenir car se laisser abattre n’avait jamais aidé personne.

Le son de pas feutrés la ramena finalement vers la judicieuse bibliothécaire qui ramenait semble-t-il des ouvrages supplémentaires entre ses bras. Le miel de sa chevelure qui courait jusque sur les poils de ses sourcils et de ses cils pétillait avec ardeur. « Quelque chose vous retient ? » La question assez vague n’en était que plus pertinente car aucune réponse précise n’aurait pu y convenir. Aussi se contenta-t-elle de formuler ce qui pourrait peut-être faire sens. « La page blanche. » Ce n’était pas exactement ça mais disons le clairement : écrire un livre n’était pas chose aisée, en fait, écrire n’était tout simplement pas chose aisée. Ce n’était pas tant qu’elle ne savait pas ce qu’elle devait écrire que le fait qu’elle ne savait pas comment l’écrire. Toutes les formulations qui lui venaient en tête ne lui convenaient pas pour une raison ou une autre. « Vous devriez simplement vous lancer, ce ne sont que des brouillons de toute manière. » Oui, Mysmérie n’avait bien sûr pas tort. L’élégante plume blanche qu’Aura tenait frotta un instant ses doux contours contre les reliefs de l’un des ouvrages. « Parfois écrire simplement la première phrase peut aider. Même si elle ne vous convient pas tout à fait, elle vous aidera à écrire les suivantes qui seront certainement mieux car dépourvues du poids de la première ligne. » Cela faisait sens, c’est sûr. Mais, entendre parler la Fae de façon si détachée avait simplement apaisé Aura, davantage que le contenu de ses paroles. « Et si ça ne marche pas, hé bien, vous pourrez au moins vous dire que votre page n’est plus blanche ! » Cette fois, un sourire amusé courba la pulpe rosée des lèvres d’Aura. Prendre du recul n’était jamais inutile pour réussir à écrire, que cela soit simplement pour revenir à l’essentiel de ce que l’on faisait.

Ce ne serait pas parfait du premier coup, c’était certain, mais cela serait ce qu’elle souhaitait écrire sur Erza Taiji Stark. Et ce dont elle avait envie, là tout de suite, c’était d’une mise en contexte. Aussi, essaya-t-elle de se remémorer une description que Zen lui avait fait d’une soirée dans une taverne avec la Dovahkiin. Puis, son expérience personnelle lui dégagea un peu les lieux. Et enfin, les mots, les adjectifs, les adverbes, les liaisons se firent dans son esprit. Et avec certitude, la scène se dessina sous ses yeux et sa plume s’en empara.

2465 mots
Notes : J'ai envoyé le MP à Erza en même temps que je poste pour vérifier si c'était ok mais je ne parle que de l'écriture d'un livre et pas spécialement de sa publication, il n'y a même pas de titre défini. Donc j'espère que ça ira, merci  nastae

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Ven 01 Nov 2019, 23:58




Comment devenir (et rester)
oune grandé détectiveuh
par Watsiam Dox

Préface

Il est deux choses essentielles dans la vie : le goût de l'aventure et les tartelettes à la fraise de ma grand-mère. Elles sont divinement bien faites. Les fraises sont rouges et juteuses. La crème est légère et fondante. La pâte croquante et croustillante. Le tout explose dans la bouche. C'est un feu d'artifice de mille saveurs ! Je me rappelle que quand j'étais petit, je m'asseyais sur une des chaises beaucoup trop hautes de la grande table et je la regardais cuisiner pendant des heures. Elle me disait que j'avais l'air idiot, à la fixer comme ça, mais je crois surtout que j'étais fasciné par ses talents. Elle aurait pu être une pâtissière renommée si elle l'avait voulu, c'est sûr. Mais bon, elle préférait récupérer les cadavres des gens, les nettoyer et les préparer pour les cérémonies. Comme vous pouvez le deviner, cela n'a pas joué un moindre rôle dans ma volonté de devenir détective, ça, non. Un de mes grands plaisirs étaient de l'assister dans son travail. Elle ne me laissait jamais toucher aux corps - vous voyez, elle prenait soin de moi, comme elle le fait encore maintenant - mais j'avais le droit de regarder, et c'est comme ceci que j'ai appris les bases du métier : l'observation et la discrétion. Rapidement, j'étais capable de dire s'il s'agissait d'une mort naturelle ou d'un meurtre - sauf en cas d'empoisonnement ou de quelques sorts pernicieux ne laissant aucune trace, enfin, comprenez, sans sang, sans pustule, sans plaie, il est extrêmement compliqué de ne pas se tromper sur le diagnostic. Ah ! J'allais oublier. Sur le dessus des tartelettes, ça brille toujours, comme si un troll avait éternué juste-là et saupoudré le tout de sa morve - sauf que c'est appétissant et bon ! C'est un secret que les moins aventureux, justement, ne sauront pas. Car ce sont les plus audacieux qui font les plus belles découvertes ! Ce qui m'amène au cœur de mon propos : un bon détective est un détective mort. Hahaha. Je vous ai bien eus, hein ! Comment pourrais-je faire ce livre si j'étais mort, pardi ? Non, un bon détective, c'est un détective qui ose.


La préface se poursuivait ainsi. Le lecteur devait s'accrocher à un fil directeur qui se contorsionnait sous la force d'anecdotes mal placées et serpentait entre des blagues faites d'un humour discutable. En vérité, tout le livre répondait à cette forme étrange. Le contenu en était tout aussi éclectique et farfelu. Pourtant, il avait attiré nombre de curieux. Les exemplaires avaient dû êtres imprimés à une vitesse folle. L'écrivain en herbe avait voulu introduire de nouvelles enquêtes, reformuler des chapitres entiers, ajouter plus d'images, au point que l'éditeur avait fait un burn out et s'était suicidé. Watsiam y avait vu un signe et avait clamé qu'il découvrirait qui était l'assassin afin de faire honneur à la mémoire de son partenaire de travail. Il en avait profité pour éditer la fin de son ouvrage en ouvrant sur cette investigation. Il promettait un livre riche en rebondissements et l'imaginait plutôt sous la forme d'un roman - sa folie des grandeurs ne connaissait d'autres limites que son intellect restreint. « Monsieur Dox ! Monsieur Dox ! » Attablé devant un bureau sur lequel était fixée une banderole évocatrice - Watsiam Dox, Grand Détective et Écrivain, Partenaire de Sherlokaj -, l'intéressé leva le nez de sa préface, qu'il lisait avec des yeux émerveillés et un sourire jubilatoire. « Tiens, tiens, qui voilà ! Salut les pitchouns ! AHOU ! » Un groupe d'enfants se pressait autour de lui. Chacun tenait un exemplaire de son œuvre. « Ils sont pas là, Potigron et Tiroflan ? » - « Si, si, bien sûr ! Eh, je les emméné partout-euh aveceuh moi, hé peuchère ! » Le jeune homme se dressa en un bond loufoque, qui fit se renverser sa chaise. Les enfants rigolèrent : Potigron, jusqu'alors couché dans un panier et observant d'un œil mauvais tout ce qui se tramait, feula, tandis que Tiroflan disparaissait sous une bibliothèque en poussant un miaulement offusqué. « Haha, sacrés minous ! C'est si facile de te flanquer la trousse, Tiroflan ! » fit-il en attrapant la petite besace qui contenait une ribambelle de stylos colorés. Les gamins sourirent, en s'échangeant des messes basses. « Et Sherlokaj, il est pas avec vous ? » - « Ah, Sherlokaj ! Un vrai fada, hé ! Mais non, non, il est en pleine enquête. » Devant les regards avides des jeunes, il hésita. Un dixième de seconde. Ou un centième. « Vous voyez, les jeunes femmes disparues ces dernières semaines ? » Comme ils hochaient la tête, il poursuivit : « Il enquête là-dessus... apparemment, le coupable serait un piche qu'on connaît déjà, hé. Mais malin, le gars, malin, il m'a espanté plus d'une fois ! Heureusement, mon acolyte n'est pas ensuqué pour deux poux ! AHOU ! » L'une des filles avaient fait apparaître des coussins afin que ses camarades y prennent place. « C'est qui le coupable ? » - « Aha ! Si je té lé disais, tu pourrais lui dire, alors il vaut mieux ne pas té lé dire ! » Quoi que perplexes, les enfants continuèrent à interroger le fameux détective, pendant de longues minutes. « Dites m'sieur, vous pouvez signer nos livres ? » - « Bien sûr ! » Ainsi, Watsiam passa le reste de son après-midi à signer des livres en racontant ses histoires toutes plus grandiloquentes et improbables les unes que les autres. De quoi remplir bien des bibliothèques...

918 mots
Merci pour ce concours nastae Vos participations étaient hyper chouettes à lire ! Je m'y prendrai moins tard/gérerai mieux ma journée la prochaine fois huhu mais j'étais obligée parce que Watsiam xD nastae





[Concours d'écriture] Surprenantes bibliothèques...  1628 :


[Concours d'écriture] Surprenantes bibliothèques...  2289842337 :
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Sam 09 Nov 2019, 10:01


Merci pour votre participation ! [Concours d'écriture] Surprenantes bibliothèques...  009

Je laisse dix jours pour déterminer les gagnants !

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Sam 30 Nov 2019, 10:50

Merci à tous pour avoir voté et participé  ! ^^

1 - Toupinette
2 - Priam & Aura
3 - Siruu


Gain de participation :
Une copie des ouvrages suivants : Contes pour enfants universels ; Recettes antiques ; Faeries [un livre qui fait entrer ses lecteurs dans le monde de l'histoire racontée, pour faire parti des protagonistes] ; l’Incroyable Elias Salvatore ; l’Incoercible Elias Salvatore ;  Livre de la Vie Pandoristique ; le roman d'Erza ; Comment devenir (et rester) oune grandé détectiveuh
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[Concours d'écriture] Surprenantes bibliothèques...

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