-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Concours/Jeu] Inktober

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Dim 20 Oct 2019, 12:36


Inktober 19 | Bague


"Voulez-vous m'épouser ?" C'était la question incongrue que lui posait une Esprit depuis quelques jours. Une Esprit rousse, habillée en belle mariée, l'air naïve et amoureuse, qui tenait toujours son bouquet de fleurs dans les mains. Problème : il ne connaissait absolument pas cette femme et sa démarche dépassait tout harcèlement possible. Elle était toujours là. Dans les couloirs. Dans la salle du trône. Aux toilettes. Aux bains. Dans la cuisine. Devaraj avait bien essayé de la dévorer, mais elle s'échappait de ses crocs avec une agilité à toute épreuve, en rigolant. Son sourire lui devenait insupportable. Ses nerfs commençaient sérieusement à craquer. "Comme c'est trop mignon, vous voulez jouer au chat et à la souris ! Je suis sûre que nous nous amuseront beaucoup, une fois unis pour l'éternité !" Sa voix gracieuse lui donnait des envies de meurtre. Parfois, elle abandonnait sa perpétuelle demande pour dire des phrases idiotes comme celle-ci. Néanmoins toute tentative de discussion censée échouait automatiquement. Bien sûr, elle ne voulait pas partir. Elle n'obéissait à personne, pas même à la Reine des Esprits. "Oui, unissez-vous à moi... C'est votre Destin. Vous n'avez qu'un seul et unique mot à prononcer."

Par tous les Aetheri. Heureusement qu'il était seul dans la salle du trône. Les Draugrs n'étaient pas encore arrivés. Qu'allaient-il penser de ça ? Ils étaient certes habitués aux bizarreries du Suprême de l'Au-Delà mais enfin, Devaraj ne tenait pas à être ridiculisé en public. "C'est grotesque ! Sortez-d'ici !" fulmina le Chaman, à bout de patience. Enfin... il n'avait jamais eut de patience. Ce qui le retenait d'assassiner cette stupide femme depuis le début était l'étrangeté de son apparition et son insistance pratiquement démoniaque à le suivre partout pour lui demander sa main. Une moue choquée traversa le visage de la mariée. Tout d'un coup elle plongea la main dans un pli de sa robe blanche. Elle se mit alors à crier fort d'une voix en pleine détresse. "Passez-moi la bague au doigt ! Où je me tue !" Hystérique, elle tenait un poignard effilé dans sa main, fortement pointé sur sa propre poitrine, de laquelle coulait déjà un filet de sang. Depuis quand les Esprits pouvaient-il saigner ? Était-elle une autre sorte de créature ? "Mais ! Allez-y espèce de folle ! Vous me faîtes chier !" Bon débarras ! Le suicide le débarrasserait de- Une forte lumière jaillit de la jeune femme, aveuglante. Il s'en dégagea une créature divine aux quatre ailes immaculées et à la robe d'une pureté inimaginable, dont la longue traine dévoilait une nuit d'étoiles scintillantes. Elle était immense et flottait majestueusement dans les airs. Écrasé par cette soudaine vision, le Chaman avait lamentablement trébuché sur la marche qu'il s'apprêtait à franchir pour regagner son trône. Il essayait vainement de se protéger les yeux avec ses mains. "Ne me manque pas de respect, Devaraj !" hurla une voix sourdre et menaçante. "M-mais..." Puis tout disparut, la déesse, la lumière. Pas la mariée, qui reprit avec un sourire innocent qui avait désormais un fond d'horreur. "Voulez-vous m'épouser, Devaraj ?"

L'aura de puissance écrasante avait disparût mais le Chaman avait bien compris le message. Elle avait un beau sourire, il s'imagina très vite une grimace terrifiante en sortir. Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres. "Je-j'ai besoin de me reposer. Voyez-vous... ah..ah." balbutia-t-il en attendant la réaction de son interlocutrice avec anxiété. "La nuit porte conseil..." susurra-t-elle du bout des lèvres. Ah, ah... Non ! Elle n'allait pas le suivre dans le monde des songes ! Le Roi gagna sa chambre en toute hâte, non sans remarquer qu'elle le suivit jusqu'à l'entrée. Il verrouilla la porte sous son nez en grommelant un bonne nuit, puis alla s'allonger dans son lit. Son souffle n'était pas tout à fait rétabli. Il craignait désormais de revoir l'Aether bizarre dans ses rêves. Ses yeux se posèrent sur les deux petits boitiers que deux étrangers étaient venus lui offrir récemment. Des boules quies... Pour avoir une nuit paisible ? Qu'est-ce-que cela allait changer aux terribles cauchemars qui l'attendaient probablement ? D'un air malheureux, il ouvrit les deux boites et mis les boules de mousse dans ses oreilles.

Mots : 730
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 20 Oct 2019, 15:25


Image réalisée par panjoool

Le petit elfe et l'ermite
[Inktober - Jour 18]

« Ah ! Voilà la maison ! Rentrons donc nous mettre au ch… Eh bien ! Si vous voyiez vos mines effrayées ! C’est ma précédente histoire qui vous a mis dans cet état ? C’est vrai qu’elle était plutôt sinistre. Je n’aurais peut-être pas dû vous la raconter alors que la nuit commence à tomber. Surtout que, toi, tu n’aimes pas les créatures marines. Pourquoi déjà ? Ah oui ! Parce qu’elles sont sans bras. Haha. C’est un argument comme un autre ! Au moins, tu t’es défendu et ça c’est bien mon petiot ! Pour me pardonner, je vous propose de vous mettre au coin du feu. Je vais vous raconter une autre histoire beaucoup plus mignonne et beaucoup plus terrestre. Cette histoire va nous parler d’un petit elfe et d’une mystérieuse femme ermite.

Tout commence durant l’Ère précédent celle de la Conciliation. Nous avons alors rendez-vous avec un petit elfe de cinq ans à peine. Il se nommait Iryaël et il était la mignonnerie incarnée. L’elfe possédait une petite bouille de Wëltpuff. Son sourire était charmant et son rire aurait pu faire fondre les cœurs les plus vils. Et puis ses grands yeux étaient constamment ronds comme des soucoupes puisque le jeune garçon s’émerveillait d’un tout ou d’un rien. De plus, le petit avait le contact facile. Comme il était encore très jeune, il n’avait pas cours toute la journée et partait donc en vadrouille dans son petit village. Tout le monde le connaissait et l’appréciait. Il égayait la vie tranquille de ses voisins avec bonté et gentillesse.

Iryaël avait un petit parcours précis. D’abord, à la sortie de l’école, il allait voir sa maîtresse. Ensuite, il avait rendez-vous avec la famille d’en face qui lui donnait des petits gâteaux. Après, il accompagnait son ami, Yanolia, jusque chez elle. Les parents de cette dernière lui donnaient aussi toujours des petits légumes pour ses propres parents. Enfin, le petit disparaissait du village pendant une petite heure avant de revenir le sourire aux lèvres et les bras vides. Si ce rituel avait interpellé ses parents, il l’avait simplement expliqué en disant qu’il faisait des offrandes à la forêt mais qu’il ne s’éloignait pas très loin. Ses parents le laissaient donc disparaître sans trop s’inquiéter, tant que son absence ne s’éternisait pas.

Cependant, le petit avait menti. Il n’allait pas donner ses présents à l’esprit de la forêt mais à une personne très particulière. C’était une elfe aux cheveux d’argent et à la beauté délicate et fragile. Ils s’étaient rencontrés d’une manière un peu fortuite. En effet, le petit elfe s’était un jour réellement égarée dans cette forêt et il n’était pas parvenu à retrouver son chemin. C’est alors qu’il entendit une petite mélodie. Cette mélodie n’était pas parfaite et parfois discordante mais elle l’intriguait et l’appelait. Alors, il alla dans la direction du son et pénétra dans la cabane d’où ce dernier provenait. Là, il découvrit l’elfe qui y habitait. Quand elle le vit, elle s’arrêta de jouer et, comme un petit animal effrayé, essaya de se cacher derrière son piano, seul objet qui ne semblait ne pas avoir été construit à partir des matériaux offerts par la forêt. Mais Iryaël, loin de se laisser déstabiliser par cette réaction, lui tendit l’un de ses petits gâteaux. Voyant dans son regard l’intérêt que la friandise avait provoqué, il décida de lui laisser toute sa nourriture et partit. Miraculeusement, il croisa un habitant de son village en rebroussant chemin et, avec son aide, il parvint à retourner chez lui.

Le lendemain, et aussi ceux qui suivirent, il s’égara volontairement dans la forêt et, guidé par la mélodie répétitive et mal jouée, il revenait chez l’elfe solitaire pour lui offrir ses denrées alimentaires. Finalement, l’elfe à la chevelure argentée finit par ne plus avoir peur d’Iryaël et tous les deux devinrent amis. Ils jouaient souvent ensemble à la dinette ou aux poupées en se servant de bouts de bois ou de feuilles mortes. Il aimait passer du temps avec elle, même si elle éprouvait de grandes difficultés à s’exprimer. Elle bégayait, n’arrivait pas à tenir un discours sur le long terme et était très timide. Mais Iryaël ne la forçait jamais et quand il sentait qu’elle avait besoin de se recueillir dans sa solitude, prenait la poudre d’escampette.

Bien sûr, il n’avait jamais révélé à quiconque ce qu’il faisait dans la forêt. Il mentait pour protéger son amie secrète. Parce que, le petit elfe avait déjà entendu des histoires à son propos. Il savait qui elle était avant même de la rencontrer. Et personne ne disait du bien de celle que l’on disait maudite. Nalëi, tel était le nom que ses parents lui avaient donné autrefois. L’elfe avait grandi pendant quelques années dans le village avant que l’on pense qu’elle était atteinte d’une malédiction et que sa présence était un affront envers les dieux et la sagesse de leur peuple. Elle avait donc été exclue du village quelques années auparavant. Pourquoi me diriez-vous ? Pourquoi des elfes, une race pourtant réputée comme bénéfique, auraient chassé l’une des leurs ? Elle avait dû faire une terrible erreur pour qu’on la pense maudite et qu’on la repousse loin, non ? Eh bien, la vérité est assez différente. Il y a des nourrissons qui se développent différemment et qui ont des difficultés dans l’apprentissage, comme nous l’entendons, et dans le contact social. C’est un trouble médical que beaucoup appellent malédiction. Je connais peu de choses sur ce trouble mais je sais que ceux qui en sont atteints vivent exclus car incompris et seul. Finalement, je pense que c’est le sort qu’on leur réserve qui est une malédiction. C’est terrible et cruel de regarder et de traiter une personne comme si elle n’était plus qu’un trouble, qu’une malédiction… Et ce que fait Iryaël dans ce conte n’est pas seulement beau. Cela devrait être normal, les enfants ! J’espère que lorsque vous rencontrez une personne différente de vous, que ce soit parce qu’elle n’appartient pas à notre race, qu’elle a des difficultés de motricité ou des difficultés comportementales ou que sais-je, vous la traiterez comme un individu et non comme un être qu’il faut rejeter. Vous avez compris les enfants ? Soyez des petits Iryaël pour votre papa fatigué ! Une personne n’est jamais inadaptée, c’est la société qui l’est.


1041 mots.
Jour 18 - Marginale
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 20 Oct 2019, 18:43


Inktober 20 | Le Temple de Rhéa Latia
A’Zar au Temple de Rhéa Latia

Jour 1

Des cachettes sordides comme celles-ci pullulaient afin de dissimuler soigneusement l’existence de leur ordre aux yeux du commun. Évidemment, seuls les membres les plus jeunes venaient y trouver refuge. Ceux comme Emaude, Prédicateur, qui oeuvraient depuis de longues années au sein de Rhéa Latia et qui avaient par de multiples occasions prouvé leur allégeance ne fréquentaient ces lieux que pour garder un oeil sur les nouvelles recrues. Eux autres entretenaient des lieux de réunion bien plus secrets et emblématiques, voir tout à fait communs et aux yeux de tous. Ils étaient passés maître dans l’art de dissimuler le visible au grand jour, et de donner aux spectres invisibles des nuits des forces insoupçonnables qui ne pouvaient être ignorées. Alors certains s’interrogeaient nettement sur la célébration d’A’Zar qui s’installaient goutte à goutte dans toutes les régions. Si Emaude faisait ses comptes tranquillement, ce n’était pas le cas de tous et ses quelques initiés trouvaient apparemment la pensée particulièrement irritante.

Maigre comme un clou, les yeux maigres enfoncés dans son visage, la stature voûtée de l’homme assis sur un tonneau renversé devant une imposante table de pierre ne donnait pas matière à discuter des recrus parfois douteuses que l’ordre accepté. Mais il fallait de la chair pour tout. « Tu as vu comme ils se pressent tous en ville pour trouver quelle décoration sera la plus effrayante. Tss… y en a qui ne savent vraiment rien de l’horreur. » En cela, Emaude se disait qu’il n’avait pas entièrement tort. Son compagnon en face de lui, presque chauve au vu des petits grains qui tapissaient son crâne, ne tarda pas à renchérir. « Ouais, c’est pas moi qui me bougerait en tout cas. Pas besoin de faire semblant quand il me suffit d’aller égorger un soulard pour horrifier tous ces imbéciles. » Oui, décidément, le Temple de Rhéa Latia ne recrutait pas toujours les membres les plus discrets mais s’il se faisait prendre, rien ne pourrait jamais franchir ses lèvres qu’un odieux gargouillis sanglant. L’ordre n’était en aucun cas responsable de toute manière, la discrétion d’une lame qui frappe sans prévenir était son meilleur atout de terreur.

La discussion ne semblait néanmoins pas terminée. « Comme si on allait obéir aux moindres commandements, celui-là a vraiment cru qu’on avait tous du temps à perdre. » Bien, Emaude n’était pas certain que les commandements de l’Aether des cauchemars devaient être ainsi interprétés mais l’arrogance était une chose commune chez les esprits les plus inférieurs. « Les cauchemars c’est bon pour les gamins. » - « Ouais, j’ai pas rejoint l’Ordre pour me prendre la tête avec ce genre de choses. La misère qu’on distribue elle, elle est réelle, et pas qu’un stupide cauchemar qui te prend à peine la tête. » - « On s’en souvient à peine au réveil. » Rires gras. Dans son petit carnet, pendant qu’Emaude prenait un certain nombre de notes sur les propositions qu’il soumettrait bientôt à sa prochaine réunion avec d’autres membres gradés de Rhéa Latia, il ne pouvait s’empêcher de se dire que le commun des mortels avait vraiment, vraiment, l’esprit étriqué. Même pour des sacrifices, ne devrait-on au moins employer des gens qui le valait un minimum ? Mais ce n’était pas son rôle de douter, seulement de leur donner leurs missions et de s’assurer toutes traces couvertes.

Jour 3

Bien, un nouveau coup d’oeil sur ses recrus s’imposaient. Quelle étrange surprise pour Emaude que de trouver le premier complètement affalé sur son siège, incapable de boire la bouteille d’alcool qu’il avait avec lui apporté. « Je sais pas ce que j’ai, j’ai du avaler un truc qui passe pas depuis l’autre jour. » Son compagnon d’en face semblait à peine mieux loti. «  Probablement un truc à la taverne. » - « Ouais… » Hm… Emaude ne voulait pas trop s’avancer mais une intoxication alimentaire ne se présentait pas avec ce qui semblait être des douleurs musculaires assez importantes. Une idée germa sensiblement dans son esprit mais il ne comptait absolument pas la dire à haute voix. Etonnement, la jugeote du compagnon ne semblait pas tout à fait à la ramasse.

« Tu crois que c’est à cause d’A’Zar ? » - « Pff n’importe quoi… » Pourtant les préparations des célébrations allaient bon train en ce moment, de plus en plus d’idées germées aux seins des populations. Emaude lui-même y réfléchissait activement mais bien d’autres choses requéraient des actions prioritaires de sa part. « Aether de fils de chien, qu’est-ce que tu crois qu’il pourrait faire si on ne lui obéissait pas. C’est fini ce temps-là. » Il était pourtant bien en peine de dire correctement toutes ses choses et Emaude se demanda avec un peu plus d’incidence si cela était bien dû à A’Zar et jusqu’où comptait-il aller pour se faire respecter. Leurs râlements ne cessèrent que lorsqu'enfin leurs douleurs eut raison de leur bouche.

Jour 7

Une nouvelle soirée, une réunion proche. Emaude était comme à son habitude, concis, plongé dans ses notes importantes quand il remarqua l’absence depuis deux jours des recrus qu’ils retrouvaient normalement ici. Etonnant, non ? Quelque chose lui dit qu’il n’était pas près de les revoir. Dans un claquement, son carnet se referma entre ses doigts élancés. Les cauchemars ou la mort. Bien. Peut-être allait-il discuter prioritairement des célébrations que l’ordre de Rhéa Latia pouvait accorder à l’Aether des cauchemars. Cela semblait être définitivement un bon programme. Brusquement, son esprit fusait de bonnes idées. Des déguisements en l’honneur de leurs invocations monstrueuses peut-être ? La stupidité de la chose avait nettement chuté dans son esprit depuis qu’il lui était apparu à quel point cela serait mauvais pour eux de se penser dispenser d’honorer l’Aether des cauchemars, quand bien même c’était eux qui déversaient dans l’ombre les cauchemars sur ce monde. En fait, à tout bien y réfléchir, peut-être le Temple de Rhéa Latia devrait envisager une célébration continuelle de cet Aether ? Ce n’était pas une mauvaise idée. Finalement, engager ces demeurés n’avait peut-être pas été si inutile, tout le monde finissait par servir à quelque chose. Un fin sourire narquois glissa sur ses lèvres osseuses. Les voix du Temple étaient décidément impénétrables.

1005 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 21 Oct 2019, 17:00


Image réalisée par › exellero

La fronde d'Illapa
[Inktober - Jour 19]

« Mes enfants, ne croyez-vous pas qu’il est temps de dîner ensemble ? Quoi, une nouvelle histoire ? Vous voulez donc m’épuiser aujourd’hui. Oh ! Cessez de faire vos petites bouilles de Wëltpuff meurtri ! Je vais vous en raconter une nouvelle pendant que vous mettez la table. Hum… Laissez-moi juste le temps que je trouve de quoi sustenter vos esprits voraces… Hum… Mais bien sûr ! Je ne vous ai jamais parlé de la légendaire fronde d’Illapa ? Haha ! J’en étais certain ! Allons, allons ! Les couteaux et les fourchettes sur la table, et que ça saute ! Voici venir mon histoire : un mythe d’antan.

Ma légende est née il y a bien longtemps, lorsque certains Aetheri existaient avant que leur culte ne s’éteigne par oubli ou sous le joug d’autres Aetheri plus puissants. A cette époque, Illapa était une déesse aussi vénérée que crainte. Elle était à l’origine de la pluie, de l’orage et de la foudre. Ses colères étaient aussi craintes que puissantes. Cependant, sans pluie les cultures s’asséchaient et le tonnerre était aussi merveilleux qu’intrépide. Cette déesse est aujourd’hui oubliée et remplacée par des Aetheri plus spécifiques comme Phoebe, Lyë ou d’autres mais à l’époque, elle était puissante, priée par les agriculteurs ou par les marins.

On raconte qu’avant de devenir Aether, elle n’était qu’une Orine aussi belle que rebelle. Oh, elle restait une créature délicate et raffinée mais le lien qu’elle entretenait avec son maître la rendait aussi ambitieuse que colérique. Son promis était en effet un Ondin traité comme un moins que rien dû à sa place dans la société et, surtout, dû à son sexe. Et Illapa ne supportait pas que son maître soit ainsi rabaissé et humilié dans cette société matriarcale et élitiste. Alors, elle essaya par tous les moyens de le faire briller en société en sa compagnie. Mais, si aujourd’hui les Ondins peuvent commencer à partager et à entretenir des liens avec les peuples terrestres, à l’époque ce n’était pas du tout le cas. Les gens de là-haut étaient extrêmement mal perçus et rejetés, s’ils n’étaient pas tout simplement expulsés ou dévorés sur place. Ce fait ne les aida pas à se hisser dans la société. Illapa sombra donc dans la colère et jura à son maître d’anéantir ceux qui pensaient être plus puissants que lui alors qu’ils n’étaient rien. Son maître ne l’en empêchait pas. Après tout, c’était ce qu’il voulait.  Il voulait qu’ils paient pour ce traitement infâme qu’il avait subi depuis bien trop longtemps. Alors, ensemble, ils fomentèrent un plan. Ils voulaient les tuer mais devaient rester discrets pour ne pas se faire discréditer et punir. L’arme blanche et l’attaque au corps-à-corps étaient donc proscrites. L’empoisonnement ? Il fallait pour cela réussir à s’approcher de la cible ou de sa demeure ou bien de soudoyer quelques domestiques pour accomplir le méfait. Cependant, ni Illapa, ni son maître ne possédait les moyens pour cela. Les éliminer par la magie ? C’était une idée mais la magie était personnelle et unique. Sans doute les aurait-on retrouvés peu de temps après le crime. Pouvaient-ils alors avoir recours à l’archerie ? Non : se promener avec un arc était beaucoup trop visible. Alors les couteaux à lancer ? Non plus : une lame était toujours reliée à son fabricant qui, lui, possédait les noms de ses clients. Il fallait une arme qui ne permettait pas d’être relié au crime. Il fallait une arme invisible mais puissante. Une arme qui ne manquait jamais sa cible.

Une telle arme existait-elle ? Illapa en douta et se réfugia dans la prière. Pendant plusieurs lunes, elle en appela l’aide des Dieux. Beaucoup firent la sourde oreille. Après tout, pourquoi s’intéresseraient-ils à une querelle entre des mortels ? Mais enfin, un Aether l’écouta. Il lui offrit alors une fronde enchantée. Avec elle, jamais Illapa ne manquerait sa cible qu’elle tuera à coup sûr. Avec elle, Illapa pouvait lancer son projectile d’aussi loin qu’elle le souhaitait. C’était une arme redoutable qui n’en avait pas vraiment l’apparence. Mais ce présent n’était pas gratuit et le dieu l’en averti. Il lui dit qu’elle ne pourrait s’en servir qu’une fois parce que, quand elle le fera, elle devra quitter le monde des mortels pour le rejoindre.

L’arme en main, elle avertit son maître de cet avertissement. Il l’écouta et, ensemble, ils prirent la décision suivante : Illapa se sacrifiera pour combler les envies meurtrières et vengeresses de son maître. Ils choisirent une cible et le destin de la belle fut scellé. Lorsqu’elle fit tournoyer sa fronde dans l’air, elle savait que tout était terminé. Le bruit de l’arme produisait le son du tonnerre et quand elle libéra le projectile, un caillou aussi fin que pointu, un éclair jaillit du ciel pour enlever le corps de l’Orine. La cible de l’Illapa fut touchée en pleine tête et mourut sur le coup. Sur la terre natale de l’Orine, une pluie douce et fertile s’abattit. Ainsi, la belle s’était évanouie. Si son maître la pensa morte, il en était autrement.

La belle avait rejoint les dieux. Si elle récompensait ceux qui aidaient et apaisaient par une pluie utile aux récoltes, elle punissait ceux qui opprimaient par de violents orages. Elle voulait donner la force aux faibles. Et cela ne plut pas du tout aux Aetheri en place depuis bien longtemps. Ils s’unirent pour défaire ce qui avait été fait et anéantirent la belle et celui qui lui avait permis de s’élever. Le culte d’Illapa fut aussi court que puissant. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une légende qu’on peine à croire. Pourtant, il est raconté qu’aux confins de l’océan, une fronde enchantée attend de servir à nouveau pour combattre le plus fort ainsi que le pouvoir qui a été établit par des droits de sang. Il est même dit qu’Illapa n’a pas été anéanti mais qu’elle a caché son âme dans la fronde. Bien sûr, ce ne sont que des légendes et jamais, enfin pas à ma connaissance, on n'a retrouvé de fronde miraculeuse ! »


989 mots.
Jour 19 - Fronde
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 21 Oct 2019, 23:54


Thème Vingt-et-un : Trésor

Cette année était la seconde organisation de l’Initiation d’A’Zar. Après la fois dernière, un peu fouillis à cause de l’aspect « dernière minute » de l’hommage à l’Æther, il y avait eu de l’amélioration. Les décorations étaient beaucoup plus recherché, jusqu’à changer la forme des arbres et des arbustes du Jardin en branches effrayantes sous la lueur pâle de la lune. Il y avait des dessins, des masques et des peintures pour visage, de vieux vêtements déchirés et retravaillé pour l’occasion… Tout avait été pensé et prévu à l’avance. Lorsque le moment été arrivé, chacun savait ce qu’il avait eut affaire. D’ailleurs, une petite activité pour les enfants avait été organisé, à la nuit tombé. Des petits groupes de quatre avaient été formés, et voici donc nos petits protagonistes du jour.

Amayelle et Annaëlle avaient 12 ans et se ressemblait comme deux gouttes d’eau, jumelles parfaites et presque reflet l’une de l’autre. Elles étaient blondes platines et possédaient des yeux verts à sous-tons grisâtres. Elle avait été désigné chef de groupe pour l’activité de la soirée. Sous leur responsabilité se trouvait Maya, dix ans et fille d’une femme de chambre, ainsi qu’Hyppolite, 5 ans, un autre Hydrangea et petit frère des jumelles. Tout aussi blond que ses soeurs, bien que la couleur de ses cheveux tirent un peu plus vers la couleur des blés, il avait 2 grandes prunelles vertes. Maya quant à elle, avait les cheveux châtain et les yeux noir, très intense. Ensemble, ils partirent à l’aventure au sein même des Galeries du Comté. Là-bas, tout était fait pour provoquer la peur et l’effroi…

Armé d’un plan désignant l’endroit où se trouvait leur premier indice, la petite bande avança gaiement. L’excitation du jeu et de la récompense affluait encore dans leur cerveau, bientôt remplacé par l’adrénaline des expériences terrifiantes concoctées par leurs parents. Enfin, rien de traumatisant non plus, ce sont des enfants, et nous sommes chez les Magiciens… Rapidement et surtout grâce à l’aide des deux grandes, la troupe arriva à l’endroit indiqué. Une vieille cabane à outils ré-aménager pour l’occasion. Les vitres avaient été recouvert et les bougies retirées. Aucune forme de lumière ne pouvait y entre une fois la porte fermée… Sur la porte, à l’intérieur, un écriteau disait :

« Si tu veux pouvoir continuer, la clé il va falloir trouver. Mais dans le noir complet il faudra chercher… »



Et plus loin était indiqué une mention spéciale, avec le nom des enfants qui devaient réaliser cette épreuve en particulier. Chacune était basé sur la peur la plus terrible de chacun, qu’il devrait affronter pour gagner. Tous se tournèrent donc vers Maya, qui n’avait pas l’air au mieux de sa forme. Elle fixait l’obscurité de la pièce exiguë et son imagination s’emballait déjà sur les possibles monstres que l’obscurité pouvait cacher. Les jambes un peu tremblantes, elle avança tout de même, par petit pas hésitant. Finalement, elle entra dans l’abri et se tourna vers les autres. Amayelle hésita à refermer la porte sur elle, inquiète.

« Maya… Tu es sûre ? » 



L’intéressée ne lui répondit que d’un hochement de tête. Sa mine laissait à penser que son angoisse était au maximum et ses yeux, plongés dans le vide, exprimait la terreur profonde qui s’emparait d’elle, au creux de son estomac. Pendant de longues minutes, elle resta enfermée, seule dans le noir. Elle se retint de respirer un moment, avant de soupirer longuement. Il fallait qu’elle élimine ses pensées négatives. C’était une peur d’enfant, de voir des monstres sous son lit et dans le noir ! Elle se trouva stupide et prit son courage à deux mains. À l’aveugle, elle trouva un rouleau de parchemin et alla toquer à la porte, rassurant tous les autres membres de son équipe qui ne tardèrent pas à lui ouvrir. Elle brandit l’objet, l’air victorieuse. Elle avait gagné une fois contre sa peur.



Sur le rouleau, une simple phrase. Pour donner un peu plus de dimensions horrifiques au jeu, les adultes avait utilisé de la peinture rouge et avait fait des coulures le long des lettres écrites en cursive, pour donner l’impression de sang sur le papier. 



« Rendez-vous juste derrière… À vos risques et périls. » 



C’est sans hésiter, leur joie ravivée par la première épreuve réussie qu’ils firent quelques pas pour se retrouver derrière la cabane à outils. Cette fois il n’y avait rien qu’une table et 6 bocaux posées dessus. Ils étaient refermés soigneusement, et on ne pouvait pas voir ce qui s’y trouvait.  Là encore un écriteau indiquer la marche à suivre, et à qui était destiné l’exercice. 



«  De petits êtres grouillants vous attendent là-dedans. Vous ne pourrez pas y échapper pour autant. Plonger la main à l’intérieur, et sortez-en souriant. »

Amayelle et Annaëlle se lancèrent un regard. Exactement en même temps, on les entendit déglutirent bruyamment… Elles savaient bien ce qui les attendaient à l’intérieur des récipients. Très souvent, on leur avait dit que leur peur était ridicule, surtout pour des jeunes filles qui vivaient entourées de Nature, et dont la famille était composé en grande partie de jardinier renommé. Les insectes. Toutes formes : vers de terre, mouches, abeilles et même les papillons les dégoûtait. Annaëlle, un peu plus entreprenante que sa soeur, s’avança vers la table et ouvrit le premier bocal. Elle plongea sa main dans l’insouciance totale et en eut un grand frisson. 



« Quelle horreur ! Des larves ! »

Pas du tout rassurée par ses paroles, Amayelle fit un pas en arrière. Elle aurait aimé s’enfuir plutôt que de vivre ça… Pourtant, sa soeur jumelle sorti la main du pot et entama le suivant, sans rechigner, bien qu’extrêmement gêné par les sensations que sa main lui procurait. Cette fois, elle avait trouvé quelque chose… Sa main était gluante et poisseuse, mais elle avait trouvé quelque chose. C’était un petit médaillon en métal où il était gravé un surnom « Loulou ». Malheureusement, sans la deuxième partie de l’indice, il ne pourrait pas terminer l’activité. Amayelle fut entraîné par ses coéquipiers, et même son petit frère lui fit un câlin pour la motiver. Plus difficilement qu’Annaëlle, elle dévissa tout de même le couvercle du premier pot. Là-dedans se trouver sans doute des cafards… Elle eut un mouvement de recul et un haut-le-coeur, mais résista. Heureusement pour elle, l’indice était dans ce pot, le premier. Elle le montra aux autres, un petit sourire pas vraiment serein sur les lèvres et se mit soudain à hurler. Il restait un insecte sur le collier vraisemblablement fait pour chien, qu’elle avait jeté par terre en voyant la bestiole remontait vers sa main. Annaëlle l’écrasa sans pitié. 



Loulou. Loulou était en effet, un des gros chiens que possédaient le Comté. Il était toujours attaché au même endroit, proche des écuries. Ils dormaient là-bas et surveillait les chevaux durant la nuit. Cette fois, c’est Hyppolite qui ne fut pas vraiment enchanté par l’idée. Le petite garçon avait peur des loups ; et ce chien était énorme. Il avait le poil noir et long, le museau allongé et des crocs acérés. Pour un garçonnet de cinq ans, il y avait de quoi trouvait cela impressionnant et de confondre l’image avec un loup sauvage et terrifiant. Tous les quatre arrivèrent à l’écurie et se rendirent compte que le chien était bien à sa place, attachée. Il avait autour du coup, à la place de son collier habituel, un ruban de tissu duquel pendant une clé argentée.



Hyppolite avança le premier. Il n’avait pas besoin de consigne pour savoir quoi faire et puis de toute façon, il ne savait pas encore lire. Il gonfla ses petits poumons, bomba le torse comme il le pouvait, avec sa petite stature, et fit un premier pas. Le chien, allongé jusqu’alors, se releva pour s’assoir. Le petit blond hésita à faire un second pas vers l’animal, et après quelques secondes de réflexions, se lança en avant. Il termina en avance rapide, tira sur la clé le plus fort possible. Le noeuds se détacha d’un seul coup et Hyppolite resta ainsi face au chien, les yeux fermés, à attendre de se faire dévorer. Pourtant, face à l’enfant ne se trouvait qu’un gentil compagnon, la langue pendante, qui aurait bien envie d’une caresse. Un peu plus à l’aise, Hyppolite lui tapota le haut du crâne, du bout des doigts, avant de s’enfuir vers sa soeur aînée. 
Il lui fallut tout de même une bonne dizaine de minutes pour se remettre de ses émotions, le temps d’une petite crise de larmes où toute l’attention et l’affection se tournèrent vers lui, le temps de la consolation.

Et maintenant, il fallait en revenir à la carte du départ. Le trésor y était indiqué par une grosse croix rouge. C’était en plein milieu des jardins, sombres et inquiétants à cause des transformations et des décorations ajoutés au lieu pour l’occasion. Mais ce n’était pas ça qui les arrêterait, si proche du but ! Tous ensemble, ils se mirent à chercher sous les buissons, au sol, en haut des branches hautes… Et finalement, c’est Maya qui le découvrit la première. Un coffre ! Un coffre énorme sous un Hortensia en hibernation ! Ils se jetèrent presque tous dessus pour l’amener vers eux. Au centre des quatre compères, le coffre n’attendait plus que sa clé pour dévoiler son contenu tant attendu. 



Ce fut Amayelle qui se chargea de la mettre dans la serrure et de la tournait, doucement. Ils profitèrent des cliquetis de dévérouillement, et enfin, leur trésor leur apparut. Il y avait là-dedans, des tas et des tas de pièces dorées ! Un peu déçu par ce cadeau empoisonné, lui qui s’attendait à des jouets, Hyppolite attrapa l’une des pièces dans la main. Qu’elle ne fut pas sa surprise, bonne surprise, de découvrir qu’elles étaient toutes en chocolat !


1617 mots

HS :

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 22 Oct 2019, 11:30


Thème Vingt-deux : Bonbons

Après leur victoire contre leur peur et la découverte du merveilleux et délicieux trésors, Hyppolite courut rejoindre sa mère, les mains pleines de pièces et de chocolat fondu pour lui montrer son exploit. Il resta contre elle un bon moment pour leur raconter tous leurs exploits, sans s’arrêter de grignoter ce qu’il avait entre les mains. La mère l’écouta avec bienveillance jusqu’au bout et fière de lui. Il grandissait si vite… Finalement, Hyppolite reparti s’amusait et quitta les genoux maternels, après un bisou baveux et chocolatés sur la joue de la femme qui lui avait donné la vie.

Le petit garçon, tout juste assez grand, sur la pointe des pieds, pour accéder aux tables et aux différentes friandises présentes en guise de dîner, ne se fit pas prier pour en manger une énorme quantité. Il ingurgita tellement de sucre dans la soirée que ses mains, en plus d’être tâché de cacao, était totalement collante. Il en avait tout le tour de la bouche, et de petits grains de sucres se détachait clairement de la couleur noir de ses vêtements. 

Seulement et sans qu’il ne s’en rende compte, Hyppolite était surveillé de près. Grand Papy, du même prénom que lui, ne l’avait pas lâché des yeux depuis qu’il avait vu son arrière petit-fils attraper une grosse poignée de pâtes de fruits pour les enfoncer dans sa bouche, pleine à craquer. Il avait alors dû mâcher le tout pendant une bonne dizaine de minutes, tant ils en avaient mit… La consistance de la matière finale n’avait rien de ragoûtant, en plus de ça. Grand Papy le savait, puisque Hyppolite avait tout recraché, incapable de l’avaler sans s’étouffer. Le vieil homme s’approcha alors du petit. Ce dernier s’apprêtait, une fois de plus, à tendre la main vers un autre bol de gourmandises sucrées. Mais il fut intercepté par de grands bras musclés qui le tirèrent dans une autre direction. Il protesta mais arrêta bien vite de râler quand il s’aperçut de l’identité de son kidnappeur. 



« Hyppolite. Combien de bonbons as-tu déjà mangé ? » L’intéressé se mit à compter sur ses doigts. Bien sûr, il feignait le décompte. Comment aurait-il pu le savoir en en prenant de grosses poignées à chaque fois ?

« Tu ne crois pas que ça suffit, maintenant ? » Les yeux tous tristes, il tenta de supplier son aïeux. 



« Même pas encore un tout p’tit peu ? » demanda-t-il de sa voix fluette et encore aigu d’enfant. 



Grand Papy soupira. Il lui fit comprendre que non, que c’était terminé pour ce soir. Hyppolite ne fut pas content et croisa les bras de frustration. Pendant ce temps, le vieil homme se dirigeait vers un fauteuil à bascule qu’il affectionnait beaucoup pour soulager les maux que son corps subissaient fréquemment à cause de la vieillesse. Il posa Hyppolite sur ses genoux et fit en sorte de capter son attention.

« Est-ce que tu connais l’Histoire de René L’Affamé ? Non ? Bien. Laisse moi te raconter… »


« Il était une fois un petit garçon qui se prénommait René. Ce dernier adorait manger, surtout tout ce qui était très sucré. Il raffolait des pâtisseries et des sucreries et ne se privait jamais pour prendre et reprendre des portions, bien plus qu’il ne fallait. Un jour, alors qu’il se promenait, René sentit une odeur alléchante chatouiller son nez. Il suivit la piste de sa gourmandise et tomba sur une délicieuse tarte à la mélisse, en train de refroidir sur le rebord d’une fenêtre voisine. Obéissant à l’appel de son estomac, René vola la tarte et l’englouti tout entière, ne laissant dans le fond du plat que quelques miettes de pâte. Il s’enfuit rapidement après son méfait, et sa cacha le reste de la journée. Le lendemain, curieux, il retourna au même endroit. Cette fois-ci, il avait un bol tout entier de bonbon au maïs ! Incapable de résister, René se jeta dessus et en une minute, termina l’entièreté du contenu. Une fois encore, il s’enfuit loin de la maison qu’il avait volé. Seulement, René avait changé. La propriétaire de la tarte à la mélisse se trouvait être une Sorcière, qui avait laissé dans les bonbons une potion maudite qui punirait René. Ce dernier se mit alors à avoir faim, terriblement faim, constamment. Il avait besoin de manger, manger et manger… Il engloutissait tout ce qu’il pouvait. Petit à petit, René l’Affamé se mit à grossir, avec tout ce qu’il ingurgitait. Jusqu’à ce que son corps se mettent à se métamorphosé… Peu à peu, René l’Affamé ne fut plus un enfant. Il se changea en monstre géant, à la bouche béante, qui avalait tout ce qu’il y avait à sa portée. Il paraît d’ailleurs qu’il apprécie grandement manger les enfants qui, comme lui, n’arrive pas à contrôler leur gourmandise. Il les avale tout cru et s’en va, ne laissant derrière lui qu’une traîné de bonbons sucrés. »


Hyppolite, qui avait trouvé l’histoire forte intéressante lorsque Grand Papy avait mentionné la tarte et les bonbons de maïs, était maintenant terrifié. De la soirée, il ne fut plus tenté une seule fois de plonger la main dans un des bols de sucreries… Mais cela ne l’empêcha pas de tomber malade le lendemain, à cause de tout ce qu’il avait déjà manger !

869 mots

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 22 Oct 2019, 18:17


Inktober 20 | Construire


Une voix tonitruante retentit dans le couloir sombre, uniquement illuminé par des bougies en forme de chauve-souris. "Monsieur Holmèz ! Bienvenue chez Ce n'est pas une arnaque ! Je suis votre conseillier immobilier, Monsieur Dracoulous." L'homme haut en couleurs rouges apparût de nul part, sorti tout droit de l'ombre. Il flotta jusqu'à lui -en effet, son corps se déplaçait sans qu'il n'ait besoin de bouger ses jambes- et lui serra la main tout en lui offrant un sourire pour le moins... dentu. "Bonjour Monsieur Dracoulous ! Vous avez de très belles dents !" Le détective en herbe semblait d'un enthousiasme à toute épreuve. Ils entrèrent dans un bureau carmin tout en velours et en soie. "Venez donc, je vais vous présenter plusieurs appartements correspondants à vos critères, ce n'est pas loin de l'agence. Vous avez manifesté le souhait de louer dans les quartiers les plus moches et dangereux de Sceptelinost, n'est-ce-pas ? C'est parfait ! Vous n'auriez pas pu choisir meilleure agence ! Ohohoh !" Le Sorcier fit un grand geste et manqua de peu de casser le mini-cercueil  en porcelaine peinte qui trônait sur le bureau de Dracoulous.  "Eh oui ! J'ai tout de suite été attiré par votre nom. On dirait un gros mensonge placardé en lettres majuscules." Parfois, il avait de terribles intentions ! C'était, il en était sûr, ce que fera de lui et de Watsiam les meilleurs détectives au monde. "Tout à fait ! Mais à vous, nous ne vous mentons pas, Monsieurs Holmez, puisque, comme le nom l'indique, ce n'est pas une arnaque ! Vous êtes célibataire, Monsieur ? Quel est votre situation maritale et professionnelle, si ce n'est pas trop indiscret ?" Le détective parût réfléchir, puis il sourit. "Oui, d'accord, faisons comme cela." répondit-il, d'un ton assuré, en hochant la tête, alors qu'ils sortaient du bâtiment et prenaient tout deux la direction des bas quartiers. Maître Dracoulous ne répondit rien, ahurit par la stupidité de son client.

La porte grinça dans un terrible hurlement et dégagea un nuage de poussière particulièrement toxique. L'appartement venait d'être déconstruit, tout sauf du neuf, tout sauf du salubre, tout sauf du confortable et du pratique. Il se constituait d'une salle de bain qui faisait aussi cuisine et d'un placard-lit. Aucune fenêtre et beaucoup de bruits venant d'un restaurant très louche au rez-de chaussée, qui semblait aussi faire maison de passe et dealer. Quinze mètres carrés en tout. "Je n'ai pas bien compris quelle était votre situation pendant notre discussion sur le chemin, Monsieur Holmez ?" Sherlokaj fit semblant de ne rien entendre. Il fouina son nez sur le placard-lit. "Je suis sûr qu'il y a eu un meurtre ici !" s'écria-t-il en désignant une importante tâche de sang étalée sur le matelas. "Ou un cambriolage, cela doit plutôt être cela. Sang et cadavres, ce sont les symptômes pour les cambriolages." C'était écrit dans son livre préféré : Comment résoudre des crimes pour les nuls. Il rit, satisfait de son début d'enquête. Il en aurait du travail, pour retrouver tous les coupables qui avaient commis leurs méfaits en ce petit lieu. Il ne regrettait pas d'avoir fait appel à cette agence pour trouver un appartement "à crimes". Il fallait absolument qu'il prenne les clés et montre ceci à Watsiam ! Il toucha le sang séché et porta son sang à sa bouche. Hum, bizarre, cela avait un goût de sauce tomate ! Qui avait osé s'en prendre à des légumes !? Comme c'était terrible. Maitre Dracoulous, qui avait d'abord semblé peu enclin à laisser son client toucher à tout, s'était vite repris pour garder son flegme habituel. "Bien évidemment. Tous les crimes ont eu lieu dans nos appartements puisque c'est notre spécialité et nous ne sommes pas une arnaque. Mais dîtes-moi, quelle est la votre de spécialité ? Meurtres, vols, destructions, contrebande, esclavage... Enfin, votre situation..." Maitre Dracoulous gardait toujours son sourire pointu et charmeur. Mais cet imbécile commençait à lui donner des envies de meurtre. En plus, il avait l'air jeune et tendre. "Vous êtes intéressé ?" répliqua Sherlokaj en haussant les sourcils de façon exagérée. "Euh. C'est à moi de poser cette question." Maitre Dracoulous claqua ses dents pendant que le Sorcier reprenait. "Par mon célibat." d'un air particulièrement naïf. "Quel est votre groupe sanguin ?"


Mots : 739
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 22 Oct 2019, 18:34


Inktober 21 | Eversha


"C'est un Eversha-sha-sha ; Chat qui pue, chat qui pue, chat qui pue-pue-pue ; Purée la confiture brûle, purée la confiture brûle, purée la confiture brûle-brûle-brûle ; Carnage va mourir s'il en mange, Carnage va mourir s'il en mange, Carnage va mourir s'il en mange-mange-mange, hum, la-la-la, la-la-la, la-la-la-la-la !"

L'Eversha chantait mal et faux, tout seul -heureusement- dans sa nouvelle cuisine toute neuve. Par chance, aucun voisin ne devait subir la chose qu'il appelait "siffloter et chantonner pour la bonne humeur". Il venait de terminer la construction et l’aménagement de sa cabane personnelle, une petite bicoque en bois clair dans la forêt qui bordait Arcadia et qui était suffisamment proche de la Capitale de l'Ordre d'Hébé pour ne pas être totalement invivable. L'eau lui parvenait d'un ruisseau qui allait se jeter dans le fleuve Talvra qui coulait à un kilomètre de là. Derrière la cabane, plus au Nord, se trouvaient les hautes murailles qui délimitait les frontières du Royaume et la civilisation de la jungle. Il était trop près de ces dernières pour avoir des voisins. Les fermiers n'habitaient pas dans les bois et les autres préféraient se rapprocher de la ville et donc, de la sécurité.

Itak avait donc construit une petite cabane. Il y avait une pièce à vivre avec une cheminée, un lit en banquette, une table et quatre chaises ; puis une cuisine plus petite séparée du reste par un mur et un rideau. Dans le jardin se trouvaient un box pour sa monture, un abri à bois pour sa réserve -bien remplie- et des toilettes sèches au fond. La propriété était bordée d'une barrière elle aussi rudimentaire. A l'étage, un grenier servait à entasser toutes sortes de choses inutiles et encombrantes, dont il ne se débarrassera jamais puisqu'il était stupide. Il y avait aussi une pièce spéciale, en hauteur, avec deux ouvertures sur le toit, pour les quatre chats : Carnage, Mortadelle, Guerra, Faminea et Murène. Le tout n'était pas d'un confort excessif mais la cabane était assez bien isolée par un toit de chaume et disposait de tout le nécessaire à vivre.

Itak faisait en sorte de ne pas mettre le feu à sa nouvelle maison tout en préparant le repas du soir, qui s'avérait être très important pour lui. D'habitude il ne mangeait que du pain, du fromage et du saucisson, régime Réprouvé. Autant dire qu'il n'avait pas les facultés mentales ni la concentration et la mémoire suffisante pour réussir une quelconque recette de cuisine, même la plus basique d'entre elles. Il ne s'y était donc jamais intéressé... Mais là, c'était différent. Son honneur était en jeu ! Il avait invité quelques amis de sa compagnie militaire pour fêter son aménagement. Une sorte de crémaillère, en soit... L'air de rien, cela faisait plusieurs années qu'il avait débuté la construction de cette cabane, après qu'un vieil ami lui ait cédé ce terrain de forêt dont personne ne voulait. Le rendre constructible avait demandé beaucoup d'efforts et les habitants avaient peur des possibles bêtes sauvages qui pouvaient les attaquer ici, alors personne ne venait ni louer ni acheter. Lui, non, il n'avait pas peur. Il avait déjà un horrible monstre et quatre futurs horribles monstres, chez lui directement. Autant dire que Carnage était bien plus efficace qu'un chien de garde, et c'était peut-être sa seule qualité.

Itak fronça les sourcils en allumant son four. Des rumeurs disaient que Comanche allait passer Chevalier et que sa place de Grand-Ecuyer auprès de Gracia se libérait donc. Pour couronner le tout, le Chevalier paraissait avoir envie de nommer Itak comme remplaçant. L'Eversha ne croyait pas du tout à ces dires sans preuves qui courraient les rues et avait choisi de les ignorer. C'était grotesque et idiot. Pourquoi lui ? Il n'avait aucune envie d'avoir des responsabilité. Il avait trop peur de ne pas se montrer à la hauteur. Mais pouvait-il au moins refuser l'offre ? Gracia risquerait de ne plus avoir d'estime pour lui... Comme c'était compliqué ! Pour le moment il ne pouvait pas encombrer sa petite tête avec ça... Elle déjà bien remplie par toutes les préparations nécessaires à la soirée, et à l'accueil de ses invités... Il avait prévu une tartiflette et avait bien l'intention de produire un résultat mangeable ! Si seulement, il savait...

Mots : 759 - Je crois que je suis obsédée par ma recherche de logement. xD
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 23 Oct 2019, 08:52


Thème Vingt-trois : Ancien

L’échoppe, situé tout au fond d’une rue miteuse, ne donnait pas vraiment envie d’entrer. Elle faisait tout autant pitié que le quartier dans laquelle elle se trouvait… Une longue fissure lézardait le mur de façade, et l’écriteau de bois, suspendu au dessus de la porte, ne tenait plus qu’à moitié. Le morceau de métal qui devait tenir l’autre côté s’était brisé, rongé par la rouille et l’humidité. Pourtant, un petit panneau sur la porte indiquait « Ouvert », ce soir là. Et si nous allions nous y promener ? 



Bienvenue chez Curiosités Morbides ! Premier choix en matière d’antiquités mortels et malédictions en tout genre. Que voulez vous voir en premier ? Cette boite à bijoux ? Oh, vous savez, rien de bien impressionnant, ni intéressant. Elle a simplement appartenue à trois familles prestigieuses, toutes trois décimées, sans qu’on sache réellement l’expliquer. Et si vous jetiez plutôt un oeil à ce pendentif ? Il est en argent massif, et il porte une cornaline de la meilleure des qualités. Mais faites attention à vous ; la dernière qui la portait a subitement changé. Petit à petit, alors qu’elle portait le collier, son comportement s’est fait plus agressif et par la suite, plus violent. Un beau jour, prise d’une rage sans nom, elle a tué mari et enfant, avant de se donner la mort. Qui sait quel rôle le collier à jouer ?

Je vois que vous êtes intrigués par des pièces de qualité ! Ce placard est très spécial, et résistant. Rien ne peut l’ouvrir, en dehors de sa clé. On dit que l’homme qui l’avait par le passé s’en servait pour mettre en sécurité ses femmes. Ou plutôt ce qu’il en restait… Et ce miroir juste à côté ? Bonne question ! On raconte qu’un Esprit s’y est retrouvé prisonnier, à force de passer par son intermédiaire pour espionner la fille qu’il avait, toute sa vie durant, harceler. On peut le voir par dessus son propre reflet, parfois, et il peut même vous parlez. Mais attention ! Ce qui se passe ensuite n’est pas de mon ressort. Évidemment, aucun objet qui sort de ma boutique n’est garanti, et encore moins remboursé. Vous pouvez toujours le ramené, si vous en avez encore la capacité. 



Et si vous veniez un peu par ici ? J’ai ce joli assortiment de flacons. Ils peuvent contenir du parfum ou tout autre eau de toilette et produit de beauté. Attention, en revanche ! Quelque soit le contenu de ces merveilles, l’odeur se transforme pour devenir putride et dégoûtante, à vous en donner la nausée. Il se peut aussi qu’il y ait d’autres effets, et que la peau soit brûlée en contact avec un des produits qui aurait été à l’intérieur de ce verre maudit… Dans la même gamme de taille, je peux vous proposez ceci. Une jolie bourse en cuir, parfaite pour contenir la monnaie. Elle a une petite particularité qui pourrez bien vous plaire… Chaque fois que le propriétaire de cette bourse tue quelqu’un, une pièce d’or s’ajoute à la bourse. Pratique, non ? Il parait même que la première victime de celui qui l’a confectionné l’aurait fait avec la peau du malheureux.

Venez, approchez ! Nous avons même un rayon enfant, merveilleux, non ? Par exemple, ce beau landeau. La mère qui l’avait a perdu son bébé. Une morte subite, qui arrive parfois au nouveau-né. Mais cette dernière, anéanti, n’a jamais voulu accepté la vérité. Dans un déni total et profond, elle a continué à prendre soin du cadavre de l’enfant, alors qu’il pourrissait. Ce n’est pas votre genre ? Hm, et si je vous proposez cet ours en peluche ? Il est très grand, plus de soixante centimètres de hauteur ! Les enfants l’adore, du moins au premier coup d’oeil. Mais lorsqu’ils ne sont pas sages, la peluche s’éveille en pleine nuit. Elle tente alors de punir, à sa manière, le mauvais bambin, avec un oreiller pour l’empêcher de respirer. 



Vous trouvez cela grotesque, de vendre pareil horreurs, vraiment ? Je suis désolé, mais vous ne pouvez pas sortir. Vous pouvez toujours essayer, mais la porte est verrouillée. Et vous pouvez crier, personne ne vous entendra, et même si c’était le cas, il n’oserait pas se frottait à moi. Pardonnez-moi, mais si vous ne consommez pas, je vais devoir vous faire taire. Malgré tout, je vous laisse choisir. Préférez-vous une morte lente ou bien rapide ? Un empoisonnement ? L’immolation est toujours amusante à regarder. Ou la pendaison ? J’ai aussi tout un assortiment d’épée et d’armes contondantes…

733 mots

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 23 Oct 2019, 14:05



Inktober - Jour 21


Trésor était un petit poney de couleur bai. Il avait un grand frère et une petite sœur avec qui il vivait dans une petite écurie depuis qu’il était tout petit. Sa maîtresse était très gentille. Trésor l’aimait beaucoup parce qu’elle prenait soin de lui. Elle avait toujours un petit mot gentil pour chacun de la fratrie. Ce qui n’était pas vraiment le cas de son maître et du petit maître qui avaient toujours eu l’habitude de l’embêter dès qu’ils le voyaient. Alors pour se protéger, Trésor, dès qu’il entendait des pas sur le sol qui se rapprochaient de son box, se préparait à taper la personne arrivante, avec ses postérieurs. Mais sa maîtresse s’en fichait. Car elle l’aimait et qu’elle savait que Trésor ne vivrait pas chez elle toute sa vie. Elle avait prévu de grande chose pour les deux frères et la sœur. La sœur, parce qu’elle était très jolie et qu’elle ferait de beaux bébés ; le frère, parce qu’il avait un corps d’athlète et qu’il savait très bien sauter les obstacles … et Trésor, qui, bien qu’il ne soit ni très beau, ni très sportif, ferait, elle en était sûre, un bon poney.

Un jour, Trésor eut un nouveau maître. C’était une jeune fille qui s’occupait de lui à présent. Le problème, c’était que Trésor se sentait incompris. La jeune fille n’était pas comme sa première maîtresse et bien qu’elle essayait de se faire aimer par Trésor, ce dernier trouvait que la jeune fille était très incohérente avec lui, comme la fois où elle lui avait fait une caresse en entrant dans son box et que le jour d’après elle était rentrée dedans en colère et qu’elle ne lui avait pas fait de caresses … Alors des fois, Trésor en voulant lui faire comprendre qu’elle était fluctuante, se mis à l’éjecter du box gentiment. … Sauf que le papa de la jeune fille, ayant peur pour sa sécurité décida de se débarrasser de Trésor en le vendant à une autre écurie.

Dans cette écurie, Trésor était le plus malheureux. Il l’était tellement qu’il se mis à boiter fortement. Il avait l’impression que personne ne l’aimait vraiment. Tous les jours, une nouvel enfant montait sur son dos, lui donnait des coups de talons dans le ventre, lui tirait sur sa bouche … Trésor détestait tellement sa vie … Et il entendait les adultes dirent qu’il n’était pas très vaillant, que c’était une peste, un mauvais poney … un méchant. Trésor se sentait si seul.

Et puis, une après-midi, une fillette pas plus haute que lui, s’approcha de lui et se fut le véritable coup de foudre entre ces deux-là. La petite ne voulant pas le laisser dans cette écurie, demanda à ses parents si elle pouvait le ramener chez eux. Les parents étaient inquiets. Ils avaient entendu parler de ce poney qui donnait des coups dès que certains enfants entraient dans son box. Ils se demandaient si c’était vraiment une bonne idée d’acheter ce genre de poney. Mais la fillette se montra tellement passionnée, persuasive et convaincante que ses parents, voyant bien que leur enfant s’était liée avec Trésor, ne purent pas refuser.

Ce fut une toute nouvelle vie pour Trésor qui, non seulement arrêta de boiter, mais se mit également à être le meilleur des poneys. La complicité qu’ils entretenaient, lui et la fillette, était telle qu’elle leur permis de faire de nombreuses activités ensemble. Ils commencèrent par de nombreuses balades et quelques courses pour s’amuser. Au fil des années, les deux grandirent ensemble et Trésor devint un poney bien entretenu et musclé.

Un jour, la fillette, qui n’était plus si fillette que ça, se dit qu’il était temps pour eux deux de montrer aux yeux du monde ce qu’ils pouvaient faire. Après réflexion, elle les inscrit, elle et Trésor, à une course de chevaux sur Avalon. Tout le monde les disaient perdants. Après tout, ils n’avaient aucune formation et les courses qu’ils faisaient ensemble n’étaient autre que des aller-retour à côté du ruisseau au fond du pré de Trésor. Pourtant, Trésor et elle, se sentaient invincibles ensemble. Leur force c’était d’être à deux. Ils étaient sur la même longueur d’onde. Trésor se serait tué pour faire plaisir à sa maîtresse et elle aurait sûrement fait de même pour son poney.

Lorsqu’ils s’élancèrent sur la piste, les spectateurs n’y croyaient pas leur yeux. Est-ce que ce petit poney volait ? Comment faisait-il pour dépasser tous les autres ? Où trouvait-il cette énergie ?

Il n’eurent évidemment pas la première place mais leur exploit resta tout de même gravé dans les mémoires. Trésor le petit poney de couleur baie qui par amour pour sa cavalière avait fait des miracles.

Tous les deux continuèrent de faire des courses jusqu’à ce que Trésor, trop vieux, dû prendre sa retraite. Il resta alors toujours dans le pré près de sa maîtresse adorée qui venait le voir tous les jours et qui aimait le promener près du ruisseau au fond du pré.
 
836 mots.
Merci
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 23 Oct 2019, 16:17



Inktober - Jour 22


Il en existe pour tous les goûts. Vraiment ! Pour celui qui n’aime que le chocolat. Ou la fraise. Pour ceux, aussi, qui adorent mélanger les goûts… Tous le monde les aime. Vraiment !

Ils sont de toutes les formes. J’en ai vu des ronds, vraiment ronds, qui font des cercles parfaits. Il y a des gros ronds et des petits ronds. Les gros ronds sont rigolos parce qu’on essaie de les mettre entièrement dans la bouche et ce n’est pas facile. Des fois même, on arrive à en mettre deux ! Un dans chaque joue … mais pas sûr qu’on arrive à les avaler ! Les petits ronds sont souvent mis par poignet dans la bouche, car c’est tellement plus marrant.
Il y en a aussi des longs. Des vraiment très longs, comme des ficelles que l’on aime grignoter petit bout par petit bout. Et des moins longs, voire des encore moins longs que certains appelle « médicaments ».
Puis il y a des carrés, ou encore ceux qui ont des formes vraiment bizarres. On essaie de deviner ce qu’ils représentent et ce n’est pas toujours facile en raison de certain imprévu dans leur fabrication.

Ils sont aussi de toutes les couleurs. Certains n’en ont qu’une et on s’imagine le goût qu’il ont. D’autres en ont deux, trois … Et il y en a qui sont multicolores. C’est toujours agréable d’avoir un bol remplis de ces douceurs de toutes les couleurs : cela ravive les sens !

Certains sont durs ou mous … ou un peu des deux. Ces différentes textures fait qu’ils sont pour tout le monde. Même pour ceux qui n’ont plus de dents ! D’ailleurs, combien d’entre nous n’ont-ils pas perdu de dent (de lait ou autre) en mangeant un caramel mou et collant ? … Ça m’est arrivé au moins plusieurs fois … et quand ça m'arrive, j’ai l’impression d’avoir mes gencives qui vont se décoller d'elles-mêmes ! Mais en même, c’est tellement bon … et rigolo que je ne peux m’empêcher de me les coller sur les dents …
Les durs, c’est une autre histoire. Personnellement, je préfère les laisser  fondre sur ma langue … si bien que j’ai souvent la langue de la couleur de la sucrerie … mais ça aussi c’est marrant ! J’adore la tirer après, surtout lorsqu’elle est bleue !

D’autres sont acides ou pétillants ! Ceux-là, je réfléchis avant de les prendre. Car même s’ils sont bons, je souffre les premières secondes lorsque je les mets dans la bouche. Alors, je souris et souvent, ça me pique sur mes muscles zygomatiques près de ma mâchoire. Une torture … mais qu’elle est douce ! Et quand on est plusieurs à en manger en même temps, on souffre et on rit ensemble !

Moi, je les aime ! Et j’aime encore plus en manger avec des gens que j’apprécie … Je ne sais pas trop pourquoi, mais je trouve que c’est d’autant plus plaisant d’en déguster à plusieurs. Je pourrais en manger beaucoup … et ou juste un seul. Ça dépend du moment … Mais je connais des gens qui peuvent en manger jusqu’à ne plus en en pouvoir. C’est drôle. Avec eux, il ne faut pas en laisser traîner … parce qu’ils ne traînent pas longtemps ! Il y en a d’autres qui prétendre de ne pas y avoir goûté alors qu’en fait, il en ont déjà mangé une bonne partie. Il y en a qui aime compter et partager le même nombre pour lui, pour elle etc. Ça aussi c’est rigolo. Les gens, on peut mieux les comprendre lorsqu’ils mangent ce genre de friandises. Pas de doute là-dessus. On voit les généreux, les gourmands, les autoritaires, les peureux, les avides, les avares, … Je pense que si j’étais psychologue je ferais manger des sucreries à mes clients pour en apprendre un peu plus sur eux ! Et j’en mangerais sûrement avec eux … parce que bon … moi aussi, j’en voudrais !

De mon côté, j’aime beaucoup ceux au chocolat et au caramel. Parce que c’est sucré et que ça fond sur la langue. Du coup, je peux les garder longtemps et c’est trop bon ! J’aime aussi ceux qui sont mous. Je trouve cette texture plus agréable en bouche. Et ceux avec la couleur bleue sont mes préférés ! Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais strictement rien ! C’est comme ça. Du coup, si vous voulez me faire plaisir, offrez-moi un paquet de bonbons au chocolat et caramel mous et bleus !

Parce que les bonbons, je pense qu'on en conviendra : c’est trop bon !
 
756 mots.
Merci
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 23 Oct 2019, 18:57


Inktober 22 | Bonbon


"Alors moi c'est Alex, je suis addict aux bonbons." Le petit homme rougit et baissa les yeux sur ses pieds, très honteux. "D'accord Alex, voudrais-tu nous partager plus en détail ton addiction ?" Le chef, celui qui dirigeait la séance, dégageait une aura très reposante et rassurante. "Eh bien j'ai tout le temps envie de manger des bonbons, mais pas que. Je me baigne dans des piscines de bonbons, je bois des bonbons fondus, je m'habille avec des motifs en bonbons, j'en fais même des rêves, c'est plus fort que moi !" Au fur et à mesure, l'homme semblait de plus en plus confiant.

Chacun racontait ses problèmes afin de s'alléger le cœur, et tout le monde écoutait en silence. Une fois par mois, les séances se tenaient dans un salon feutré et confortable d'une ville connue dont on taira le nom par discrétion. Ces réunions secrètes n'étaient en effet, réservées qu'aux malades mentaux ou aux personnes perturbées dans leur quotidien. "Je vois Alex, peut-être que vous devriez essayer le salé pour oublier votre amour débordant pour le sucre... " Le chef donnait à chaque fois des conseils comme celui-ci. "Bien. Nous avons déjà entendu l'histoire de Devaraj qui veut tuer ses parents et d'Edwina qui est addict aux oreilles pointues. Quelqu'un d'autre ? Oui ? Allez-y Monsieur le vampire." On faisait le tour des invités mais chacun décidait de parler quant il le souhaitait.

"Bonjourrrr. Eh bien voilà je suis Maître DRrrrracoulous, agent immobilier. Je ne peux pas m'empêcher de dévorrrer mes clients pendant les visites. Vous comprenez bien mon embarras..." Et chacun racontait encore et encore, il y en avait de toutes les couleurs et chacun était assuré d'avoir une oreille attentive, un fardeau en moins et surtout, le jugement des autres était strictement interdit. C'était la règle numéro un ! Zane s'était donc fait bannir trois fois de suite pour ne pas l'avoir respectée, ainsi qu'Erza, qui avait au passage cassé la table en voulant simplement reposer sa choppe de bière. "D'accord, Maître. Apportez votre gourde de sang avec vous à la prochaine visite. Suivant ! Ah non pas vous Caleb ! Nous connaissons déjà tous les détails de votre amour pour le cavin. Oui ! Vous me pourrez pas reprendre la parole tant que vous ne vous serez pas amélioré ! Vous ne faîtes aucun effort ! Jun ! On ne se moque pas de ses camarades ! AU COIN !" Parfois la situation dégénérait comme ici, mais le chef savait parfaitement remettre tous ces gens, rois comme inconnus, au pied de la lettre. Personne ne pouvait lui tenir tête.

"Alors moi c'est Léto, on arrête pas de brûler mes tableaux" annonça une petite voix, qui fût néanmoins tout de suite interrompue. "J'ai pas fais exprès ! Je te l'ai déjà dis mille fois !" Seulement, il était aussi interdit d'interrompre les autres. "Devaraj ! Silence ! On dit pardon à la madame." Puis le calme revenait, toujours. Et les témoignages défilaient. "Isiode. J'aimerais savoir comment supprimer mes sentiments ? Je les trouve inutiles." Ce problème avait déjà été abordé lors des précédentes séances. "Ah ! Devaraj devrait vous aider, n'est-ce-pas ? Vous devriez perdre la mémoire, comme lui." Les séances permettaient aussi de faire de nouvelles rencontres ou de réconcilier des gens. "Je suis Kaahl, j'ai peur des chats et je possède dix-huit personalités différentes. Qui suis-je ?" Celle-ci différait légèrement des autres. "C'est une belle énigme, vous avez quatre heures." Parfois, les invités devaient débattre entre eux pour améliorer leurs capacités mentales et connaissances.

"Je supporte pas les rousses, d'ailleurs j'en vois une sur le siège à gauche, oui vous ! Brûleeeeeeeeeeez ! Aïe !" Lord alla lui aussi, au coin des bannis. Il était de même interdit de se montrer violent envers les autres invités. Le règlement était despotique mais nécessaire et efficace. "Bon bon, il ne reste qu'une seule personne et nous aurons fait le tour pour ce jour-ci. Monsieur ?" Une voix sortit de l'ombre où un grand homme était ratatiné sur un espèce de trône. "Alors moi c'est Räk et euh, je vais mourir." Blanc. "AH ! C'est incongru. Faîtes votre testament dans ce cas." Néanmoins le chef trouvait toujours à répondre. "D'accord, merci monsieur le Psychologue."

Fin de la séance


Mots : 759
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 24 Oct 2019, 11:39


Image réalisée par Maciej Kuciara

La Marche de la Vie
[Inktober - Jour 20]

« Oh ! Mais vous avez fini de mettre les couverts depuis tout ce temps ! Bien, laissez-moi mettre cette bonne petite soupe sur la table et dînons ! J’entends ici vos petits estomacs gargouiller ! Ne tardons pas plus longtemps. À table, les enfants ! D’ailleurs, pendant que nous soupons, je viens de penser à une nouvelle histoire et… Quoi, vous voulez de nouveau une histoire qui fait peur ? Mais la dernière fois, cela vous a mis dans tous vos états ! Hum… Eh bien, si vous insistez, j’en ai une. Oh, ce n’est pas à proprement parler une histoire d’horreur mais je pense qu’elle vous fera frissonner. Mon récit parle d’un combat bien plus terrifiant que celui qui oppose deux guerriers. Mon combat oppose un être vulnérable à une créature affamé. Mon combat parle d’une lutte psychologique. Mon combat parle de deux choses primaires : l’instinct de survie et l’instinct maternel. Cassez vos croutons pour les tremper dans votre soupe bien chaude et tendez l’oreille. Entendez-vous ? Entendez-vous le loup ? L’entendez-vous hurler au loin ? Bien sûr que oui… Voici arriver votre nouveau conte, les enfants.

C’est dans la neige la plus glacée que s’enfonçaient les pas de la belle Daphnée, une magicienne enceinte jusqu’aux yeux. Ou était-elle ? Que faisait-elle ? Pourquoi marchait-elle dans une forêt glacée alors qu’elle arrivait à terme de sa grossesse ? Pourquoi était-elle habillée de haillons et de peau de bête ? Pourquoi sa peau était-elle striée de petites coupures bénignes ? Oh, les enfants…  Notre héroïne était actuellement en train de vivre un terrible cauchemar. Elle se trouvait sur un territoire mystérieux, dont seuls quelques rares élus en connaissent la position, se nommant : l’Ile Maudite. C’était un territoire chamanique. Vous vous souvenez des chamans, n’est-ce pas ? Je vous en ai parlé dans le conte d’Orzark et du renard. Bien ! Je n’aurais donc pas besoin de me répéter. Daphnée était donc sur ce territoire car elle avait épousé un membre du peuple sauvage. Il y a bien longtemps, les chamans étaient bien plus connus qu’aujourd’hui et la belle s’était épris de l’un des leurs. Elle était tombée enceinte bien peu de temps après leur mariage et avait rejoint la tribu de son mari. Bien entendu, les parents de la belle avaient fortement interdit cette union car, Daphnée n’était pas simplement une petite magicienne, elle faisait partie de la petite noblesse. Ils ne voulaient donc pas qu’elle épouse un paysan, moins que rien et un sauvage. Mais elle était une jeune fille entêtée et son esprit était libre. Elle partit donc loin de la maison familiale sans leur consentement. Cela lui brisa cependant le cœur. Elle les aimait malgré tout mais elle savait que c’était la dernière fois qu’elle les verrait. Elle ne pourrait plus revenir après son départ. Elle avait choisi un nouveau chemin, une nouvelle vie. Et elle allait l’assumer de son plein gré tandis que son ventre s’arrondissait au fil des lunes.

Bientôt, la petite tribu qui l’avait accueillie, prépara sa hutte pour l’accouchement. Celui-ci n’allait plus tarder. On lui avait annoncé que dans trois jours, un nouveau chaman sera offert par les Aetheri. On l’avait rêvé. Il ne pouvait en être autrement. Mais durant la soirée suivant cette annonce, le feu jaillit des entrailles d’un tipi. Il prit rapidement malgré la neige et le froid. Le feu était cruel et s’étendit si vite que les cris des chamans endormis déchiraient la nuit alors qu’il était trop tard. Ils étaient piégés dans leurs petites habitations faites en peau de bête.

Certains avaient pu sortir avant d’être engloutis par les flammes et s’étaient précipités dans la hutte prénatale. Daphnée avait été sauvée des flammes et déposeé dans la neige tandis que ses sauveurs s’étaient sacrifiés pour en sauver d’autres. Parmi eux, il y avait son mari. Jamais, ils ne revinrent. Cette nuit, elle fut la seule survivante de cette petite tribu, maintenant disparue. Une contraction la prit alors. Elles étaient de plus en plus fréquentes à mesure que l’accouchement se rapprochait. Comment allait-elle faire maintenant ? C’était sa première grossesse et on lui avait dit que son bébé se présentait par le siège. Elle savait qu’elle ne pouvait accoucher sans aide. Mais la seule compagnie qu’elle avait à présent était celle de son bébé vulnérable et celle de l’odeur de corps brulé qui l’enveloppait.

Assise dans la neige, elle quitta son immobilisme et se leva difficilement. Son corps était devenu lourd à porter. De plus, elle avait passé ses derniers jours alités. Mais elle savait une chose : plus elle restait là, plus elle mettait la vie et celle de son bébé à naître en danger. Un léger deuil lui enserrait la poitrine. Mais si elle n’était pas encore devenue chamane – elle était censée le devenir après son accouchement - son mari lui avait toujours répété que les morts ne quittaient pas cette terre et que les esprits restaient avec les vivants pour les accompagner. Son mari était-il à ses côtés en ce moment ? Sa tribu lui hurlait-elle de partir, de quitter les morts, de se sauver ? Elle voulait y croire. Alors elle se mit en marche après avoir trouvé un tapis – seul rescapé des flammes lui aussi – et se l’être mis sur le dos.

Elle marchait et marchait. La nuit laissa peu à peu place à la lumière du jour. De temps en temps, elle s’arrêtait pour reprendre son souffle ou pour calmer une de ses nombreuses contractions. Cependant, jamais elle ne s’arrêtait trop longtemps. Elle ne savait pas où elle allait exactement. Elle ne s’était jamais aventurée en dehors de sa tribu. Daphnée ne connaissait pas les environs. Mais elle devait marcher pour survivre. Elle sentait que la Mort la suivait et qu’elle se rapprochait. Elle sentait le froid engourdir ses pieds et brûler ses orteils. Elle sentait qu’elle était en danger, qu’elle était vulnérable, qu’elle était seule et que, même si elle n’était pas blessée, elle était de plus en plus mourante. Chaque seconde passée dans le froid, la rapprochait de la fin.  Aussi, elle continua à marcher, emmitouflée dans son tapis. Elle caressait son ventre rond comme la lune et lui chuchotait des mots rassurants. Elle ne savait pas vraiment si elle parlait à son bébé ou si elle tenait à faire la conversation à son for intérieur. La solitude, mes enfants, entraîne parfois la folie car celle-ci est une belle compagnie. Mais chez Daphnée, cette folie n’était que passagère et légère. Ce n’était qu’un moyen de se garder éveillée et de continuer à marcher.

La journée suivant le drame qui s’était produit chez elle s’acheva. Cléophée revint étendre son voile sombre sur le monde. La fraîcheur s’accentua avec la disparition de Jeriel. Daphnée ne se parlait plus à elle-même. Elle n’en avait plus la force. Elle était si frigorifiée. Elle marchait depuis si longtemps… Et puis elle craignait qu’au bout de son chemin, il n’y ait rien. Et si elle finissait sa marche en découvrant les falaises escarpées de l’île ? Et si elle ne rencontrait jamais personne pour l’aider ? Oh… Elle se sentit si lasse et si épuisée. Une nouvelle contraction la terrassa. Elle s’appuya contre l’écorce d’un arbre avant de se laisser glisser pour se reposer sur le sol enneigé. Tremblante, elle s’emmitoufla dans l’immense tapis si bien qu’aucune peau n’était visible. Puis, elle s’endormit, terrassée par la fatigue et le froid.

Ce fut sous un ciel aussi noir que l’ébène qu’un son la tira du sommeil. Non loin d’elle un loup solitaire hurlait. Elle avait appris avec son mari que l’animal n’était jamais seul. Ce hurlement était un chant d’accouplement ou… un chant de chasse. Elle se leva rapidement. Elle ne devait pas rester là. Elle se sentait vulnérable. Elle se sentait chassée. Daphnée posa une main sur son ventre arrondi et repris sa marche. Elle fuit aussi vite que possible. Mais un deuxième hurlement retentit. Était-il plus près ? Était-il plus loin ? Elle ne le savait. Elle se sentait en danger. Mais que pouvait-elle faire ? Crier pour appeler de l’aide ? Et si elle attirait l’attention du loup solitaire sur elle ? Alors pouvait-elle courir pour s’éloigner plus vite ? Sa grossesse trop avancée l’en empêchait et elle savait que si le loup la regardait, sa course serait perçue comme le début de la chasse. Elle leva les yeux. Pouvait-elle grimper dans cet arbre ? En avait-elle la capacité ? Son ventre était si lourd à porter alors le hisser sur les branches… et si elle tombait ? Ne risquait-elle pas de mettre en danger son bébé à naître ? Elle était en mauvaise posture. Mais quand elle vit au loin un mouvement, elle se décida et attrapa une branche pour grimper. Un pied après l’autre, elle se parvint à se hisser au sommet et à disparaître dans les hauteurs. C’est là qu’elle le vit arriver : un gigantesque loup noir. Il s’arrêta à son arbre, renifla l’air et leva la tête. Leur regard se croisa. Le loup sauta pour essayer d’atteindre Daphnée mais elle était trop haute perchée. Mais il retenta encore une fois, puis encore une. À chaque essai, elle avait l’impression qu’il se rapprochait. Elle devait agir. Aussi, elle réfléchit un court instant avant d’arracher à l’arbre quelques branches. Elle les lança l’une après l’autre sur le prédateur affamé. Si au départ cela n’affectait en rien le canidé, un branchage vint transpercer son pelage. Le loup glapit et partit plus loin. La bataille avait été gagnée, la guerre était toujours en cours. Daphnée savait qu’un loup affamé revenait toujours là où proie il y avait. Et actuellement, elle était une proie de choix : seule, lente, affaiblie, sans croc ni griffe. Elle ne pouvait pas rester là. Elle devait continuer. Alors elle descendit de l’arbre et reprit son chemin, une branche plutôt pointue en main.

Le hurlement du loup la suivait et la suivait de loin. Elle marchait sans s’arrêter et malheureusement, finit par arriver devant une rivière à l’eau gelée. Le loup s’approcha de la proie acculée. Elle serra sa branche et pointa sa pointe vers le prédateur tout en reculant progressivement dans l’eau. Le froid la mordait mais elle savait que la mort et celle de son enfant l’attendait si elle ne s’enfonçait pas dans l’eau glacée. L’instinct maternel était fort. Mais le loup était affamé. L’instinct de survie était puissant. Tous les deux s’avancèrent dans l’eau. Daphnée cria et donna des coups de bâton dans l’air pour effrayer le loup. Il ne recula pas cette fois et tenta des percées. Elle se défendait et le tenait à distance. Elle savait que s’il arrivait à la mordre, s’en était fini d’elle. Mais bientôt, devant ses yeux apeurés, d’autres loups sortirent de leur cachette et s’approchèrent à leur tour. Un loup n’était jamais solitaire. Daphnée savait qu’elle ne pourrait pas lutter contre tous. Elle hurla de nouveau pour paraître davantage menaçante mais les loups n’étaient pas dupes.

Cependant, alerté par les cris, un autre groupe de mammifères arriva sur la rive que tentait de rejoindre la belle : des humains. Armé d’arcs, de haches et de lances, ils parvinrent à faire fuir les prédateurs. La belle avait été sauvée. Elle toucha son ventre arrondi et marcha vers ses sauveurs qui l’accueillirent. Durant la soirée, elle donna naissance à un petit garçon qu’elle nomma Croc Noir, en langage commun. »

1887 mots.
Jour 20 - Marcher
Heureusement qu'on a une limite de mots, hein XD
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 24 Oct 2019, 13:27


Thème Vingt-quatre : Ombre


« Cher lecteur,

Qui que tu sois, sache qu’aujourd’hui, en écrivant cette lettre, je suis déterminé. Comme je ne l’ai pas été depuis bien longtemps… En vérité, c’est la seule chose à laquelle je me raccroche ces derniers temps. Cette idée d’une chose à accomplir, une chose que je pourrais enfin réussir. J’y ait longuement pensé, sur la manière de procéder, notamment. Et il m’a parut évident que l’eau serait la meilleure solution pour moi. Ce ne sera pas sans difficultés ni douleurs, mais je sais que j’y arriverai. Et ce sera définitif, je serais enfin soulager. 



Je quitte cette vie sans un regret, en espérant qu’il n’y en ait jamais de suivante. J’aurais aimé ne jamais naître, ne jamais exister. Tout ce que je souhaite, c’est disparaître, dans le néant. Personne ne se souviendra de moi dans ce monde, de toute manière. Personne ne pleurera sur mon corps, si jamais la mer recrache un jour ma dépouille. Peut-être que même les poissons et autres créatures marines ne voudront pas me dévorer, une fois noyé. Et si la Mort elle-même ne voulait pas de moi ? Non, personne ne lui échappe, jamais. Elle finit toujours pas nous rattraper, nous, simples mortels, et par arracher ceux que nous avons de plus précieux. Pourquoi d’ailleurs, prend-t-elle les meilleurs en premier ? Pourquoi ne vient-elle pas me chercher spontanément, moi qui ne souhaite que sa venue ? Peu importe, je n’ai qu’à la provoquer. Elle sera bientôt à ma porte.

Qui que tu sois, n’essaie pas de me retrouver. Je ne compte pas signer cette lettre, et il sera sans doute trop tard. Je ne souhaite pas être sauvé. J’avais juste envie d’écrire, de poser mes dernières pensées sur le papier et de le jeter à la mer. Quelqu’un lira ces mots un jour, et au final, j’aurais quand même exister, un tout petit peu. Sans nom, sans visage, sans tous mes tourments. Quelqu’un pensera à moi. Quelqu’un imaginera celui que j’étais. À quoi je ressemblais. Et ce que j’ai bien pu vivre pour en arriver là… Je te le confie, à toi, qui lis cette lettre. Je n’ai rien vécu. La vie est bien trop pesante pour que je puisse la trouver épanouissante. Elle est vaine. Tout cela est inutile. On se retrouvera, un jour, au même endroit toi et moi.



Adieu. »

Encore et encore, je relis cette lettre. Si j’avais su… Je me souviens de la sensation sur ma peau de l’eau glacée. Elle m’a arraché plus d’un frisson, et une sensation de brûlure intense au plus je m’enfonçais dans les vagues sombres. Je ne me suis pas arrêté pour autant, le poids que j’avais attaché à mon poignet entre les bras. Comme si je portais physiquement toute la peine qui m’avait pesé toute ma vie durant. Et ensuite, la suffocation. Suivi de ce besoin, impossible à empêcher, de respirer. Les poumons qui se remplissent d’eau, insatisfait, en manque d’oxygène. Je me suis débattu, aux portes de la mort. Mais c’était trop tard. Mon corps voulait de l’air, moi je ne voulais que mourir. Et c’est ce qui est arrivé. 



Malheureusement, aucune souffrance ne m’a quitté. Tous les souvenirs, toutes ces choses que je souhaitais oubliées, chacune de mes blessures, tout, tout est encore là, présent. J’ai découvert qu’on ne pouvait pas mourir de sa propre main. Pas vraiment. Je suis devenue une Ombre, la Mort personnifiée, celui qui fait passé l’Esprit d’un Monde à l’autre. Je les vois, tristes de quitter les leurs, heureux de retrouvés ce qu’ils avaient perdus. Moi je continue de vivre, d’une autre façon. De la pire des façons. Et je n’ai pas le choix. Tout ce qu’il me reste de mes espoirs vains se trouve dans cette lettre. Je l’ai cherché, longtemps. Et je l’ai retrouvé, intact. Personne ne l’avait ouverte, personne ne l’avait lu. Cette bouteille jeté à la mère n’a pas trouvé de lecteur. Ma mort a été inutile. Mon suicide, un geste inutile. Les jours passent, mais le Temps n’existe plus vraiment. Ma seule occupation est de faire passer les Esprits, de rendre les Âmes vident et de recommencer.

Le quotidien n’en est pas vraiment un, c’est plutôt une rengaine, lourde, insupportable. Parfois, entre deux passage, je me relis. Et  à ce moment précis, je regrette. La vie était plus douce avant. On arrive à l’apprécier un peu plus, une fois qu’on passe de ce côté, une fois qu’on porte le lourd secret du Cycle. Tout est terminé, et en même temps, rien ne s’est arrêté. Que puis-je faire ? Rien de plus qu’accomplir mon devoir. Les espoirs ne sont plus permis, à présent.

Disclaimer :
773 mots

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 24 Oct 2019, 18:35



Inktober - Jour 23


Ceci est une histoire qui remonte à longtemps. Mais Pocahontos, bien qu’il ait la mémoire vieillissante, s’en souvient.
Pocahontos, c’est l’ancien du village. Les petits chamans adorent lui faire des farces. Mais surtout, ils adorent écouter ces histoires. Une de leur préférée n’est autre que celle que je vais vous conter aujourd’hui.

Pocahontos, dans son plus jeune âge, était un chaman intrépide. Il avait une allure redoutable. D’ailleurs qui aurait pensé qu’il avait été un jour grand et musclé lorsqu’on le voyait à présent, tout recroquevillé sur son tapis de fourrure avec la peau toute parcheminée.

Pocahontos aimait se balader dans la forêt y rencontrer ses amis, les esprits. Car plusieurs le suivaient partout où il se rendait. Le premier, et le plus sage était un esprit vieux de plusieurs millénaires qui avait été témoin de la naissance du monde : il se faisait appeler Grand-père Feuillage, allez savoir pourquoi ! Bien que sage, Grand-père Feuillage était aussi un gros farceur. Il aimait donner de faux conseils à Pocahontos : comme celui de chanter sur la rivière ou encore croire que les nuages étaient annonciateurs de la venue d’étrangers. Bref, avec Grand-Père Feuillage dans les parages, il était difficile pour Pocahontos de ne pas se ridiculiser … et de fil en aiguille, il lui était également difficile de trouver une femme digne de ce nom. Il en avait plusieurs qui lui tournait autour, bien évidemment, mais lui, voulait copuler avec la plus belle et la plus intelligente ! Il n’en voulait qu’une ! Et c’était Johanna Smiss.

Johanna avait suivi le même cursus que Pocahontos, c’est pourquoi ils se connaissaient très bien tous les deux. Mais Johanna ne voyait en lui plus un frère qu’un amant potentiel. Alors Pocahontos, bien qu’intrépide, grand et musclé ne faisait pas le poids.

Pleurant sur son sort, Pocahontos cherchait diverses idées qui pourrait ravir le cœur de sa belle. Grand-père Feuillage lui avait conseillé de lui offrir des fleurs, mais la belle n’en avait que faire, si elle ne pouvait pas les fumer ou s’en servir comme colorant pour peinture corporelle. Alors, Grand-père Feuillage lui avait dit de sauter d’une falaise et Pocahontos s’était empressé de le faire, s’étalant de tout son long sur la surface du lac, ce qui lui valu une énorme plaque rouge sur tout le torse – ainsi qu’une douleur vive comme on peut aisément l’imaginer.

Pocahontas, en eut marre des conseils nullissimes de Grand-père Feuillage. Alors, il partit à l’aventure, chercher d’autres esprits, plus fins en terme de conseils matrimoniaux. Il s’enfonça plus loin dans la forêt et tomba nez-à-nez (façon de parler) avec un esprit raton-laveur du nom de Meeka. Elle avait été une belle femelle durant son vivant. Et bien que Pocahontos ne sache parler le raton-laveur, réussit à déchiffrer les dires de l’esprit : « Manger Biscuit ! ». Pocahontos avait alors hausser les épaules et était allé offrir quelques gâteaux secs à sa belle, qui les dévora sur le champ, sans donner de suite favorable aux avances de Pocahontos.

Déçu, le beau chaman était retourné dans la forêt. Encore plus profondément. Là, il trouva un esprit pivert qui répondait au nom de Flic. Lui, c’était un véritable dictateur. Pocahontos décida de ne prendre aucune attention à ce qu’il lui racontait de peur de faire quelque chose de travers et contre ses idéaux. Alors, il alla encore plus loin dans la forêt et tomba sur un esprit chien. Il s’appelait Percil et était tout mignon tout plein. Là aussi, il eut du mal à comprendre ce que Percil lui disait. Mais après plusieurs heures d’effort, il comprit enfin : « Manger Biscuit ! ». Pocahontos, alors se retrouva complètement indéci. Que voulez donc dire tous ces esprits avec ces biscuits ?

Cette fois-ci, lorsqu’il retourna au village, il décida d’aller acheter des biscuits pour les manger lui-même afin de prendre de façon totalement littérale les propos des esprits. Il alla alors sous la tente où l’on fabriquait les biscuits et en demanda à la chaman tenancière des biscuits. Il eut alors un coup au cœur lorsque celle-ci se retourna, tout sourire pour lui donner ces biscuits. Pocahontos avait trouvé sa belle ! Mais il ne s’agissait aucunement de Johanna ! La chaman tenancière s’appelait Ratcliffa et portait toujours sur la tête un grand chapeau noir. Là aussi, ne me demandez pas pourquoi !

Les deux amoureux commencèrent leur vie à deux, et chaque jour Pocahontos remercia les esprits qui l’avaient aidé à trouver sa perle. Pour se montrer leur amour, les deux chamans s’offraient régulièrement des cadeaux. Un jour Ratcliffa lui chanta une chanson qui l’émeut profondément : c’était la chanson qui relatait de la valeur de l’or de Virginie. Pocahontos ne connaissait pas cette Virginie mais il aimait bien le fait qu’une femme connaisse la valeur des outils de jardinage !

Un jour, il arriva ce qu’il arriva et Ratcliffa donna la vie à un petit chaman qui nommèrent Kocou-Homme. Kocou-Homme était comme son père, vaillant et intrépide. Et la chose la plus importante, c’était que Kocou-Homme aimait par-dessus tout manger des biscuits !

Je sais bien que vous vous attendiez à une chute beaucoup plus fracassante … mais Pocahontos était comme ça, il aimait se moquer des gens … et il aimait l’enseigner aux petits chamans du village : faîtes des blagues, faîtes des histoires sans chute car la vie est bien trop courte ! Ça il l’avait appris de Grand-père Feuillage !
908 mots.
[Concours/Jeu] Inktober - Page 5 36
Dur dur ^^
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Concours/Jeu] Inktober

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 5 sur 7Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivant

 Sujets similaires

-
» | Inktober - Liste du Forum |
» | Inktober - Listes & participation |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Communauté :: Détente :: Concours, défis et jeux :: Archives-