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 [Concours/Jeu] Inktober

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Jeu 17 Oct 2019, 00:07


Image réalisée par Shin jong hun

Le grand gamin
[Inktober - Jour 14]

« Alors, ces deux jours de repos vous ont permis de vous rétablir ? Faites voir vos bandages ! Hum… Il va encore falloir vous ménager… MAIS ! Exceptionnellement, je vous autorise à veiller ce soir. J’ai pu voir à vos bouilles déconfites que vous coucher à l’heure des poules n’était pas pour vous plaire. Haha ! Allons, allons… Et si je vous racontais une nouvelle histoire au coin du feu cette fois ? Ou alors… J’ai encore mieux ! Vous savez que, ce soir, il y a une pluie d’étoiles filantes ? Et si nous en profitons pour écouter un beau conte qui commence, lui aussi, par cette pluie de lumières divines ? Je prends vos sourires comme un « oui » ! Ne trainons pas ! Enveloppons-nous dans des draps bien chauds et sortons ! Je vais vous raconter l’histoire de Robin, le grand gamin !

Qui était-il me diriez-vous ? Eh bien, Robin était un jeune magicien – si on peut dire d’un trentenaire qu’il est encore jeune – au revenu modeste. Il n’était ni pauvre ni riche mais, surtout, vivait encore au domicile familial, avec père et mère, sans avoir ni femme, ni épouse. Ce qui, je vous l’accorde, est basiquement la même chose mais ne jouons pas avec les mots, voulez-vous. De plus, il n’avait pas de métier et vivait – on peut le dire – d’amour et d’eau fraiche. Oh ! Il avait bien une passion pour le tir à l’arc mais il n’était pas un chasseur pour autant. Il faut dire que les races bénéfiques n’adhèrent pas trop – voire pas du tout – à tuer un animal que ce soit pour le sport ou pour l’alimentation et… Oh oui ! Je m’égare ce soir ! Et si nous commençons véritablement notre histoire ? Regardez bien le ciel car c’est ce que notre ami avait fait un beau soir.

Des étoiles plein les yeux, il avait contemplé le voile scintillant.  Une étoile glissa à toute allure dans le ciel aussi noir que les abysses de l’océan. Couché sur l’herbe humide de son jardin, il avait alors fermé ses mires avec force. « Je ne veux jamais grandir. » avait-il crié au monde par la suite. Étrange, pour un homme de trente ans, non ? Une bizarrerie que tous les voisins de son village connaissaient. Partout dans son dos, on murmurait et rigolait. Robin était surnommé le grand gamin. Cependant, contrairement à l’histoire de « Théodorus, le maladroit du village », Robin n’avait que faire de ce titre. Il trouvait même cela jouissif. Être considéré comme un être juvénile lui plaisait ardemment. Il aimait être ce grand gamin qui décontenançait les individus de son âge.

« Grandis un peu, Robin ! » Lui répétait-on tous les jours. Grandir ? Ah ça non ! S’il se savait dans le corps d’un adulte, il ne voulait pas en avoir la mentalité. Grandir et ne plus s’émerveiller de rien ? Grandir et abandonner ses rêves pour une réalité morose et fade ? Non ! Il ne voulait pas voir à travers une vision d’adulte. Il voulait que chaque jour, que chaque minute, que chaque seconde, soit une aventure intrépide et dangereuse, pleine de péripéties et de combats ! Enfin… tant que les épées restaient en bois et que les potions magiques n’étaient qu’un liquide composé de terre, d’herbes, de fleurs ou que sais-je. Il n’allait pas réellement mettre sa vie en jeu ! Être un grand gamin ne voulait pas dire risquer de mourir à tout bout de chemin. Il était après tout doté d’un esprit critique et son intelligence lui était propre. Mais qu’importe... Il vivait dans un monde bien à lui. Son imagination était débordante et son sourire constant. Il était l’hurluberlu du village mais l’ami de tous les enfants ! Finalement, à bien y réfléchir, il n’y avait qu’eux pour le comprendre. Les adultes étaient si… dépassés.

Était-il dans le déni de son âge avançant ? Pensait-il réellement que grandir signifiait l’abandon de ses rêves ? Finalement, au lieu d’être enfantin, n’était-il pas immature ? Et puis, quelle est la morale que ce personnage nous véhicule ? Hum… Peut-être faut-il que chacun en déduise ses propres réponses ? Un adulte ne peut-il pas, au final, être un grand enfant ? Doit-il forcément abandonner ses rêves ? Tant de questions ! Mais j’en ai une pour vous les enfants : Vous, que voulez-vous devenir en grandissant ? Voulez-vous rester éternellement un bambin ? Voulez-vous rencontrer le grand amour ? Devenir riche ? Je… Quoi ? Tu souhaites devenir pâtissier ? Haha, c’est un beau rêve ! Et toi ? Toi, tu souhaites être le plus grand explorateur que le monde est porté ? Oh ! Je vois ! Et donc, pensez-vous que… Oh !! Regardez ! Une étoile filante !!! Faites un vœu, vite ! … Quoi ? Non ! Cette pratique n’est pas du tout immature ! Allons donc ! Vous croyez au moins à la Fée des Cheveux, non ? »


790 mots.
Jour 14 - Immature
Je suis à la bourre !
J'aurais pas du faire l'acheteuse compulsive ces derniers jours !
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Jeu 17 Oct 2019, 08:07


Thème Dix-Sept : Esprit

Cela devait faire une semaine, ou peut-être deux, que Beryl était mort. Il ne s’en était pas rendu compte tout de suite. Lorsqu’il avait ouvert les yeux, il s’était alors retrouvé dans un endroit au couleur comme un peu passé, un endroit inconnu et qui n’avait aucune cohérence, le temps et les différents types de terrains se succédant sans qu’il n’y ai de limite ou de sensation désagréable de chaud ou de froid. Tout était neutre. Beryl avait alors errait un moment, regardant un peu partout autour de lui, l’air un peu perdu. Ce fut une bonne âme qui l’avait remarqué, qui lui avait expliqué sa situation. D’abord, l’incompréhension l’avait saisi, mais rapidement, tout ce qu’il avait vu ici s’expliquait. Il était dans l’Au Delà, et tout ceux qui était au même endroit était, comme lui, mort. C’était… Effrayant. Mais une fois tout cela bien assimilé, Beryl fut dévasté. Il passa beaucoup de temps seul, à simplement pleurer. Il se sentait si seul ici, sans l’amour de sa vie… `

Ce n’est qu’au bout de quelques jours, qu’il laissa les autres Esprits s’approchaient de lui. La tristesse ne l’avait pas quitté, pour autant les larmes avaient cessées de couler. Alors il apprit qu’il pouvait retourner sur les Terres qui l’avait vu naître et aussi mourir, les Terres qu’il avait foulé et sur lesquels il avait vécu. C’était là-bas qu’Amalia vivait encore, qu’elle devait sûrement pleurer sa mort… Beryl décida sur le champs d’y retourner, pour voir comment elle se portait. 
Amalia et Beryl s’était fiancé, ils étaient heureux et préparé leur mariage prochain, sous l’oeil aimant et attentif de leurs parents. Ils étaient jeunes, tout juste vingt ans, et ils avait la vie devant eux, des projets d’avenir en tête, des futurs enfants à naître, ils devaient vieillir ensemble et voir leur descendance fonder une famille à leur tour… Mais tous ces plans s’était vu avorté, par un malheureux accidents. Beryl avait glissé un jour de pluie, et c’était brisé le cou, d’un coup sec. Depuis, il n’avait plus bougé.

La route fut longue de l’Au Delà jusqu’au Royaume de Haute-Terre. La cérémonie funéraire était depuis longtemps passé lorsqu’il arriva dans la petite maison qu’il avait construite avec son futur beau-père. Le soleil était encore haut dans le ciel, et pourtant, les volets étaient fermés. Beryl passa au travers de la porte d’entrée, un pincement au coeur. Il ne passera plus jamais vraiment cette porte… L’obscurité à l’intérieur de la bâtisse était presque total, à l’exception de la lueur d’une bougie en fin de vie, posait tout au fond de la maison, dans la pièce qui devait être la chambre des mariés. Amalia, toute de noire vêtue, était couchée, en pleine journée. Elle s’était endormie, les yeux encore rougis et les joues toujours humides, sans doute d’avoir trop pleuré. Beryl en eut le souffle coupé. Non pas qu’il ait besoin de respirer, mais… Voir l’être aimé dans cet état de détresse, sans être capable de se glisser dans les draps, à ces côtés pour la réconforter, était insupportable. Un sentiment bref de colère s’empara de Beryl, qui détestait sa situation, et qui trouva fort injuste d’être mort si bêtement, laissant derrière lui une si grande plaie dans le coeur de son aimée. 

De nouveau prit d’une vague de tristesse incontrôlable, Beryl se remit à pleurer. Il était incapable de bouger, de quitter des yeux le visage endormi et fatigué d’Amalia. Il décida de ne plus la quitter, même s’il n’était plus physiquement présent, il ne pouvait pas l’abandonner.

La jeune femme se réveilla, lorsque la lueur du jour commença à s’éteindre lentement dans le ciel. Elle soupira longuement, lissa de la main sa longue robe, qu’elle n’avait pas quitté depuis la cérémonie et se leva. Pendant une seconde, elle eut la sensation que le sol tournait sous ses pieds, et l’équilibre de ses jambes toutes frêles vacilla. Beryl, en réflexe, accourut vers elle pour la supporter, mais ne sentit rien d’autre que son corps traversant celui d’Amalia. Il avait même perdu le privilège de la toucher… La jeune femme ne se rendit compte de rien. Elle se mit en marche jusqu’à la fenêtre, qu’elle ouvrit lentement. Les rues se calmaient à cette heure, et les gens rentraient chez eux, pour passer une soirée en famille, retrouvaient leur époux adoré. Encore une fois, Amalia soupira. Sa vie ne se résumait plus qu’à ça, désormais. Pleurer, tomber de fatigue, et regarder les autres vivre. Elle, n’en avait plus aucune envie. 

Une fois de plus, les larmes se mirent à couler seule le long de son visage, appuyé sur le rebords de la fenêtre. Beryl, anéanti, enroula son bras autour de l’épaule d’Amalia. Il n’y avait aucun contact entre eux, mais finalement, ils étaient tout de même ensemble, ce soir-là. Qui sait, peut-être qu’Amalia rejoindrait bientôt son fiancé ?

810 mots


Codage par Libella sur Graphiorum
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Jeu 17 Oct 2019, 13:12


Image réalisée par Wlop

La légende de la reine Guenièvre
[Inktober - Jour 15]

« Les enfants ! Réveillez-vous ! J’ai quelque chose à vous montrer. Vite, venez et voyez ! Regardez comme notre maisonnette est éclairée par un voile oranger. Voyez le cadeau d’or que nous fait Jeriel, le soleil, l’astre-roi. On raconte qu’on ne peut être pauvre tant que ce cadeau continue d’inonder son habitation. Cela me fait penser à une histoire que… Oui, c’est cela ! Rassemblons-nous autour d’un beau repas. Je vais vous conter l’histoire de la légendaire Reine Guenièvre, une reine qui n’a jamais existé selon les récits historiques mais qui, pourtant, est citée dans d’innombrables contes. Alors, personnage imaginaire ou oublié ? C’est à vous d’en décider. En attendant laissez-moi vous décrire sa légende.

C’est par les premiers pleurs d’un nourrisson que commence notre histoire. Sur les terres elfiques – que l’on appelle aujourd’hui ygdraënne, il me semble – une jeune fille était née. Tout comme aujourd’hui, l’humble demeure qui l’accueillit fut baignée des premiers rayons solaires. Un rayon encore plus doré se posa sur l’enfant. La peau de la jeune fille avait alors scintillé comme recouverte par un million de diamants avant de reprendre sa teinte de lait. Il est dit que ce fait prouva que la jeune Guenièvre avait été bénie par Jeriel et que, toute sa vie, elle vivrait sous sa protection.

Et cette rumeur s’accentua au fil du temps, tandis qu’elle apprenait et grandissait. Elle était éblouissante de talent, de spiritualité et de beauté. Là où elle allait, les gens ne pouvaient que la regarder, émerveillés et respectueux. Sa blondeur était comparable à l’or. Partout, on murmurait qu’elle était une élue de Jeriel et qu’elle allait apporter la lueur de l’espoir dans leur contrée. Car, oui, à l’époque, avant leur repli sur eux-mêmes, les elfes – enfin les Ygdraë – vivaient à Earudien, une cité d’une splendeur aussi impressionnante que le nombre de fois où elle a été détruite. Les Ygdraë avaient la sensation que les dieux les avaient oubliés et qu’ils devaient affronter seuls les misères du monde. Si toujours ils s’en sortaient, toujours ils devaient rebâtir et reprendre depuis le début.

Mais, avec Guenièvre, la promesse d’un changement avait retenti. Jeriel parlait et agissait à travers elle. Les Aetheri ne les avaient finalement pas oubliés et reniés. Avec Guenièvre, ils pouvaient avancer plus sereinement et combattre les vils qui s’en prenaient à leur peuple. Les ténèbres qui voulaient les engloutir peu à peu devaient cesser. Alors, on rapprocha Guenièvre du trône sans l’y loger. Elle devait conseiller le roi en place lors de l’Ère du Chaos du Cristal : le roi Enaldus Vairë. On raconte qu’elle fut sa conseillère, son amie et sa championne. Lorsque le combat pour défendre la Cité et le peuple avait sonné, elle arrivait sur le champ de bataille, accompagné d’un halo de lumière. De nombreux récits racontent qu’elle était munie d’une épée offerte et créée par le soleil lui-même. Avec cette épée, on la disait invincible. On racontait aussi qu’elle possédait des ailes faites uniquement de lumière dorée. Oui… On disait bien des choses sur son compte. Elle était surnommée la gardienne de lumière. Le mal fuyait devant elle. Dans le cas contraire, s’il était assez stupide pour l’affronter, elle pourfendait ses ténèbres de son épée divine.

Son nom et son histoire devinrent légendaires. L’élue fut consacrée comme étant la princesse de Jeriel. Le peuple réclama au roi de la prendre pour épouse. Certains récits divergent alors sur ce point. Dans la moitié des livres, on raconte qu’ils se marièrent. Dans l’autre, il est dit qu’ils ne cédèrent pas à cette réclamation et, bons amis, continuèrent à travailler ensemble. Quoi qu’il en soit, que l’une ou l’autre des versions soit vraie, la belle se fit appeler par : Reine Guenièvre. Un titre donné pour récompenser ses exploits ou pour signifier son union à la royauté, je ne saurais dire. Mais là n’est pas l’important.

L’important, c’est que partout où allait la Reine Guenièvre, le mal disparaissait et l’espoir renaissait. Quand Earudien fut reconstruite et que le Roi Enaldus laissa sa place à la belle Mircella Rumblee, la Reine Guenièvre disparut aussi. On dit que la gardienne de lumière accompagna Enaldus dans l’Au-Delà. On dit aussi que les deux êtres se retirèrent dans le secret pour vivre une vie paisible en tant que mari et femme. On raconte aussi que la Reine Guenièvre rejoignit Jeriel, celui qu’elle avait véritablement servi toute sa vie, et qu’elle gardait un œil protecteur sur le peuple elfique.

Quoi qu’on en dise, son corps disparut sans laisser de traces, si bien que les récits historiques n’en font plus mention. Pourtant, dans tous les contes, il est dit qu’elle laissa au monde un dernier présent et, qu’au cœur d'un arbre millénaire, son épée de lumière attend un nouveau porteur, un nouveau roi. La Reine était partie mais sa légende continuera à traverser les Ères. »

807 mots.
Jour 15 - Légende
*Cours pour rattraper son retard*
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Jeu 17 Oct 2019, 16:33


Image réalisée par Even Amundsen

Orzark et le renard
[Inktober - Jour 16]

« Bien ! Avez-vous terminé votre petit déjeuner ? Que diriez-vous que nous sortions nous promener ? Mais je vous rappelle qu’il a récemment neigé, alors mettez bien vos bonnets et vos pulls tricotés. Nous allons nous promener dans la forêt d’à côté. Si vous ne voulez pas manquer les renards, il ne faut pas y aller trop tard. Et… Oui, oui ! J’arrête mes satanées rimes. Allons-y maintenant ! Et je vais profiter de notre petit voyage pour vous raconter une histoire que votre grand-père m’a un jour conté alors que j’avais fugué. Cette histoire s’intitule : « Orzark et le renard. »

Orzark était une jeune chamane d’à peine quinze ans et… Oh ? Vous ignorez ce qu’est un chaman, les enfants ? C’est vrai – et en même temps étrange – que ce peuple devient de moins en moins connu… Eh bien, un Chaman est un homme ou alors une femme qui est un serviteur des Aetheri. Oh, oui ! Nous aussi nous servons les dieux mais un Chaman est un véritable adorateur. Leur culture est basé sur la religion et il est dit qu’ils communiquent avec les Aetheri via leur rêve ou via des visions hallucinogènes. Je ne pourrais vous dire si cela est vrai : je n’en ai jamais rencontré un mais c’est ainsi que l’on m’a présenté le peuple et c’est ainsi que je vous le présente à mon tour. Mais reprenons, voulez-vous ?

Je disais donc qu’Orzark était une jeune fille, du peuple chamanique, et qu’elle avait quinze ans tout juste. Cette jeune fille avait un tempérament aussi brut que sauvage. Tous les jours, elle s’enfuyait loin de sa hutte pour rejoindre une forêt encore plus majestueuse et vierge que la nôtre. Là-bas, elle se sentait aussi libre que le vent, loin de son mentor ou de tout concept se rapprochant d’une quelconque autorité. Elle n’aimait pas apprendre. Elle n’aimait pas les autres enfants de son âge. Elle ne voulait pas leur parler. Elle était même réputée comme étant taciturne. Toute sa tribu la comparait aux esprits les plus sauvages. Elle ressemblait à une Eversha Ours ou alors à une Eversha guépard au vu de sa rapidité et facilité à fuir son mentor dès qu’il avait le dos tourné.

Quoi que l’on puisse en dire, elle s’échappa une nouvelle fois pour se terrer dans sa forêt aux arbres déplumés. Il fallait dire que la fillette était située une zone où le temps était froid et sec et où il neigeait souvent. Si on peut penser que de telles conditions étaient difficiles à vivre, cela n’était pas totalement vrai. La neige facilitait bien des choses. Le gibier était bien plus repérable sans la végétation dense et avec une neige traçant le chemin qu’il avait emprunté. La chasse était l’une des activités favorites de la fillette à la chevelure de feu. C’était aussi un fantastique moyen de se faire pardonner quand elle rentrait au sein de sa tribu, le gibier dans les mains. Elle trouva donc rapidement la piste d’un petit animal à griffe. Un renard sans nul doute. Le sourire aux lèvres, elle entama sa chasse et les yeux rivés au sol, elle se mit à courir en suivant ses pas. Mais il y a des jours où il n’est pas bon de chasser. Ce jour en était un. Sous la neige, une épaisse couche de glace aussi glissante que traitre était apparu, conséquence de la froide nuit qui avait précédé cette journée. La jeune fille ignorait le piège qui se refermait sur elle à chaque pas. Elle continuait de courir avec énergie, les yeux toujours obnubilés par les traces dans la neige.

Ce qui devait arriver arriva. Son pied s’enfonça plus profondément dans la poudreuse et glissa sur la glace dissimulée. Elle chuta et fut entraînée plus loin, à cause de l’énergie qu’elle avait précédemment mise dans sa course. Cependant, devant elle, à quelques petits mètres, se situait un ravin qu’elle n’avait pas vu. Elle continua à glisser et tomba dans le précipice. Sa tête heurta la terre gelée et elle sombra dans l’inconscience. Au sein de sa tribu, on l’appelait. Elle n’était jamais partie aussi longtemps et le soleil disparaissait, emportant avec lui sa douce température pour laisser place à la froideur d’une nuit enneigée… Pour eux, la jeune Orzark était perdue. Il allait retrouver son petit corps gelé au matin. Ainsi, sa sauvagerie avait eu raison d’elle. Les appels cessèrent et tous rentrèrent se mettre au chaud dans leur hutte. On ne la chercha pas plus. Si Ezechyel avait appelé la fillette à lui alors ils ne pouvaient rien faire. Le cours de la vie était ainsi.

Pourtant, Orzark avait survécu à sa chute. Le corps tremblant, elle s’était réveillée, peu alerte au début avant de retrouver le sens de la réalité. Elle avait mal partout. Du sang séché avait emprisonné sa chevelure rousse contre son front et ses joues. Sa jambe avait un angle étrange et son épaule gauche était complètement déboitée. Pourtant, elle savait que ce n’était pas ses blessures qui allaient avoir raison d’elle. C’était le froid mordant. Le soleil avait disparu et la neige semblait devenir de plus en plus froide. Elle ne pouvait pas rentrer aux villages avec ses os fracturés. Elle ne pouvait pas sortir de ce ravin qui avait voulu la tuer. Elle ne pouvait rien faire d’autre que se laisser lentement mourir… Alors elle ferma les yeux et s’abandonna à la fatigue provoquée par le froid.

Un glapissement la réveilla douloureusement. Le renard qu’elle avait chassé était devant elle. Il la regardait, assis sur la neige. « Quoi ?! » dit-elle en claquant des dents. « Tout ça, c’est ta faute ! » maugréa-t-elle. Elle était en colère contre lui. Si ces pas ne l’avaient pas amené ici alors serait-elle rentrée à l’heure qui l’est. De nouveau le renard glapit et se leva pour s’approcher prudemment. « Tu veux me manger maintenant ? Je ne te laisserais pas faire vermine. » cria-t-elle en agissant son petit couteau de sa main valide. Le renard décampa et Orzark soupira en se rendormant. Cette fois-ci, c’était terminé. Elle le savait. Une larme gelée coula sur sa joue. Non… Ce n’était pas de la faute de ce pauvre renard. Si seulement, elle n’avait pas été aussi sauvage… Si seulement, elle n’avait pas cette manie de fuir tout le monde, sans arrêt… Maintenant, c’était fini. Elle laissa la place aux ténèbres.

Mais les ténèbres laissèrent place à la lumière. Orzark ouvrit les yeux. Le soleil l’éblouit un instant. Était-elle morte ? Non, elle sentait une petite boule chaude contre elle. Réveillé par le mouvement, le renard se déroula pour regarder la jeune fille. Ils échangèrent un long regard tous les deux. « Tu m’as sauvé du froid, petit renard ? » demanda-t-elle, plus douce. Le renard ne répondit pas et s’enfuit aussitôt.

Plus tard, Orzark entendit les voix d’autres chamans. « Là, regardez ! Le renard s’est arrêté ! Oh ! Orzark ! La voilà ! » Elle avait été retrouvée. Son renard était revenu pour amener les autres chamans à elle. Il l’avait sauvé. Il l’avait protégé. Et maintenant, il disparaissait pour de bon dans les fourrés. Après tout, un renard n’est pas un animal à domestiquer. Ce qui n’est pas le cas de notre chère petite chamane qui, rétablie, semblait avoir des ardeurs plus tempérées. La sauvagerie devait laisser place à la sagesse à présent. »


1227 mots.
Jour 16 - Sauvage
Et je cours, je me raccroche à la vie ♫
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Jeu 17 Oct 2019, 19:10



Inktober - Jour 17


Un Jour Parmi Les Esprits

Personnages :
Esprit Un
Esprit Deux
Esprit Trois
Chaman


ACTE UN – SCÈNE UNE
Esprit Un ; Esprit Deux

Deux formes mouvantes entrent sur la scène.

Esprit Un : en regardant les spectateurs. A ton avis, ils peuvent nous voir ?

Esprit Deux : Quoi ? regarde autour de lui. Plisse les yeux et mets ses mains en visière. Pff. Non. Qu’est-ce que tu racontes. On est mort, personne ne nous voit.

Esprit Un : Ah.


ACTE UN – SCÈNE DEUX
Esprit Un ; Esprit Deux

Deux formes mouvantes arrivent au-dessus d’une tente.

Esprit Un : C’est sympathique par ici, tu ne trouves pas ?

Esprit Deux : Hausse les épaules en regardant autour de lui. Mouais. J’ai vu mieux.

Esprit Un : Ah bon ? Tu viens d’où ?

Esprit Deux : hargneux. De quelque part … T’as toujours été aussi curieux ?

Esprit Un : tourné vers les spectateurs et fait une grimace. Gnagnagna ! Et toi, tu as toujours été aussi grincheux ?

Esprit Deux : Qu’est-ce que tu as dit ?

Esprit Un : Hein ? Moi ? Rien !

ACTE UN – SCÈNE TROIS
Esprit Un ; Esprit Deux

D’autres formes mouvantes s’approchent de la tente.

Esprit Un : Hey ! Tu as vu ? Je savais pas qu’il y avait une réunion ! Tu savais, toi ?

Esprit Deux : Pff qu’est-ce que t’es bête !

Esprit Un : choqué. Quoi ?! Parce que toi, tu savais ? Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? Je serais pas venu les mains vides !

Esprit Deux : Et tu aurais emmené quoi ? Je te rappelle que t’es mort bêta !

Esprit Un attend que Esprit Deux lui tourne le dos avant de lui tirer la langue.

Esprit Deux : Tiens, il y a Esprit Trois ! Hey ! Esprit Trois ! Coucou ! Tu viens !

Esprit Un : Esprit Trois ? Pour lui-même, se tournant vers les spectateurs Roh, je l’aime pas celui-là ! Toujours à faire son intéressant !

ACTE DEUX– SCÈNE UNE
Esprit Un ; Esprit Deux ; Esprit Trois

Esprit Trois s’approche de Esprit Un et Esprit Deux.

Esprit Trois : Jovial. Tiens ! Salut Esprit Deux ! Attitude fermée. Esprit Un.

Esprit Un : marmonne. Bonjour.

Esprit Trois : Jovial. Vous aussi, vous êtes là ? Regarde Esprit Un de haut en bas. Je ne pensais que seuls les plus puissants esprits étaient appelés.

Esprit Un : indigné. Ça veut dire quoi ça ?

Esprit Deux : à Esprit Un. On se calme. A tout le monde Nous sommes venus dès que nous avons entendu l’appel. As-tu fais bonne route ?

Esprit Trois : Oh, tu sais. Couci-couça. Il y a de plus en plus d’esprits dans le coin, j’ai l’impression. C’est difficile de pouvoir circuler tranquillement. Il y en a toujours un ou deux qui m’interpellent sur la route. Qu’est-ce que ça peut être embêtant, vous ne trouvez pas ?

Esprit Un : regarde Esprit Deux, puis regarde Esprit Trois, énervé. T’es pas obligé de t’arrêter !

Esprit Trois : Oh non. Ça serait impoli ! Non, non. Tant pis. Je dois accepter mon sort. Et vous, vous avez croisé beaucoup de monde ?

Esprit Deux : Pas vraiment. Tu sais, on est pas si puissant que toi.

Esprit Un : pour les spectateurs. Si c'est pour être comme lui : heureusement !

Esprit Trois : Oui, je sais. Bon et bien, on se retrouve sous la tente alors !

ACTE DEUX – SCÈNE DEUX
Esprit Un ; Esprit Deux ; Esprit Trois ; Chaman

Dans la tente, un chaman médite entouré de plusieurs formes mouvantes.

Chaman : Awooooooooonnnnnnnnnnnnmm !

Esprit Un : chuchote à Esprit Deux. Il est bizarre celui-là, non ?

Esprit Trois : lève les yeux au ciel. CHUUUUT !

Esprit Un : lui fait une grimace. Chut toi-même !

Chaman : Awooooooooonnnnnnnnnnnnmm !

Esprit Un : chuchote à Esprit Deux. Tu crois qu’il va y arriver ?

Esprit Deux : Je sais pas.

Esprit Un : Parce qu’il en fait du bruit.

Esprit Trois : CHUUUUUT !!

Chaman : Awooooooooonnnnnnnnnnnnmm !

Esprit Un forme des mots obscènes avec sa bouche à l’intention de Esprit Trois.

Chaman : Awooooooooonnnnnnnnnnnnmm !

Esprit Trois : à Esprit Deux. Calme ton copain, sinon je le bouffe !

Chaman : BOUUUUUUFFFFFFFFEEEEE !

ACTE DEUX – SCÈNE TROIS
Esprit Un ; Esprit Deux ; Esprit Trois ; Chaman

Toutes les formes mouvantes regardent le chaman d’un air interdit.

Chaman : Awooooooooonnnnnnnnnnnnmm !

Esprit Un : à Esprit Deux. T’as vu ?

Esprit Deux : Oui, j’ai vu !

Esprit Un : C’était fou !

Chaman : Awooooooooonnnnnnnnnnnnmm !

Esprit Trois : CHUUTTT !

Esprit Un : pour lui-même. Roh, il me saoule celui-là ! À Esprit Deux Tu crois que je peux essayer ?

Esprit Deux : Attends !

Esprit Un : BANANE !

Chaman : Awooooooooonnnnnnnnnnnnmm !

Esprit Un : ABRICOT !

Esprit Deux agrippe Esprit Un et le secoue vivement.

Esprit Trois : Fais-le taire !

Esprit Deux : Qu’est-ce que tu crois que j’essaie de faire ?

Chaman : Awooooooooonnnnnnnnnnnnmm !

Esprit Un : Se débat. Mais, arrêtez ! Arrive à s’arracher de Esprit Deux. CHOCOLAT ! BONBON ! GÂTEAU !

Esprit Trois : CHUUUT ! Mais tais-toi !

Esprit s’approche encore plus du Chaman.

Chaman : Awooooooooonnnnnnnnnnnnmm !

Esprit Un : AWOM ! AWOM ! DENTELLE ! CHAISE ! POUTRE !

Esprit Trois, agacé, s’approche également et alors qu’il essaie d’attraper Esprit Un, ce dernier trébuche et tombe sur le Chaman.

CHAMAN : GAMELLE ! VEINE ! ETERNEL ! CACAHUETE !

Tous les esprits : médusés. Par les Aetheri !

FIN
 

814 mots.
Merci
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Invité
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Jeu 17 Oct 2019, 22:06


Inktober 17 | Esprit



L'homme toqua doucement à la porte. Aucune réponse. Peu perturbé, il laissa couler quelques secondes. Dehors, la rue se vidait de ses habitants et la nuit s'apprêtait à recouvrir de son voile de jade la petite ville endormie. Qu'ils étaient sages, tout ces gens : marche - boulot - dodo ; Sa vie de Chamane était bien plus rebondissante, colorée et folklorique. Il retoqua, plus fort cette fois-ci. A l'intérieur, quelqu'un se leva et s'approcha de la porte. "Qui êtes vous ?" dit la voix sans ouvrir néanmoins. "Je suis envoyé par votre fiancé, Beryl, pour prendre soin de vous." La porte s'ouvrit brusquement pour dévoiler une femme habillée tout en noir -bien trop au goût du Chaman-, au visage triste et fatigué. "C-comment ? Mais Beryl..." Sans se départir de son calme olympien, le Chaman reprit. "Oui. Je sais. Toutes mes condoléances Madame, je suis un ami très fidèle à Beryl. Il m'a confié le besoin de vous protéger au cas où il lui arriverait malheur." Son visage était cependant inexpressif. Le Chaman récitait une recette apprise depuis longtemps, avec l'expérience dans ses tâches successives. Son travail était de réaliser les vœux des Morts ayant été acceptés au Tribunal de Souw et jugés comme dignes de profiter de l'aide généreuse des Chamans. Or aller veiller aux besoins des êtres aimés était la requête la plus demandée par les habitants de l'Au-Delà, par les gentils mais aussi, surprenamment, les méchants. L'homme avait donc l'habitude de devoir se rendre auprès des veufs et veuves, orphelins, amis et familles endeuillés et de se présenter comme un grand ami de la victime. "Je... Je suis confuse. Entrez-vite, ne restez pas de le froid !" Et toc, accepté sous le toit de la personne visée, en moins de dix minutes. Le Chaman était plutôt fier de ses capacités.

Son visage stoïque jusqu'alors s'embellit d'un sourire chaleureux. "Merci." Il n'était pas très bavard, non plus. C'était le meilleur moyen de se trahir. Cependant il devait quand même parler pour donner confiance. "Je n'ai jamais entendu parler de vous..." Heureusement, l'Esprit commanditaire lui expliquait sa vie précédente et quelle identité il pouvait prendre pour rester crédible. "Je suis un ami d'école. Il ne vous a pas parlé de moi car j'ai déménagé ailleurs et nous nous voyons plus que rarement. Cependant notre amitié est restée sincère. J'ai été bouleversé d'apprendre sa disparition aussi soudaine, je-..." Il fit une pause. Son visage s'était décomposé en grimace larmoyante. Ce n'était qu'un masque qu'il portait très bien. Il avait aussi beaucoup d'autres masques dans sa poche, au cas où. Il continua de raconter sa vie et la relation avec Beryl, en expliquant que n'ayant pu se rendre au village, il avait apprit par lettre les fiançailles. Blahblahblah... Il était plutôt bon en parlotte, à vrai dire. Pourtant il était une véritable tombe. Amalia, la veuve, finit par raccrocher les morceaux de son histoire et par les intégrer à ses propres souvenirs. Il était véritablement devenu Gaspard, ami de feu Beryl. Elle lui proposa de rester loger chez elle quelques jours, tout en précisant qu'elle n'avait besoin de rien et que c'était gentil d'avoir fait tout ce déplacement. Aussi, ils pourront aller se recueillir sur la tombe le lendemain. Le Chaman sourit et acquiesça. Il était venu avec une somme d'argent considérable pour renflouer les caisses d'Amalia et lui permettre de surmonter le drame. "Je vous en prie d'accepter, ce sera pour le moyen de rendre hommage à Beryl..."

Ils mangèrent un bol de soupe chaude, du pain et du fromage, puis elle lui offrit une liqueur. Les mets étaient pauvres mais bons. Elle lui cuisinait probablement le meilleur de ce qui lui restait. Le Chaman se resservit néanmoins, à la limite de l'impolitesse dans une telle situation de pauvreté. Il descendit la bouteille de liqueur, sans remords. Finalement, l'heure devint tardive et son hôtesse prit congé après lui avoir installé une maigre couchette près de la cheminée. "Bonne nuit, Amalia..." murmura-t-il, l'esprit embrumé par l'ivresse naissante. Lorsqu'il se retrouva seul dans le salon, il éteignit la lumière et se plaça devant la cheminée pour profiter de la chaleur émanant de la dernière buche. Puis, en silence, il sortit un sabre aiguisé de son sac et se dirigea vers la chambre. Amalia n'avait plus besoin ni de sa liqueur, ni de sa nourriture, ni de son argent, puisqu'elle allait mourir dans quelques minutes. Telle était la demande de Beryl : que sa femme la rejoigne.

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Ven 18 Oct 2019, 11:56


Inktober 17 | Alfar & Ygdraë



Whouaaaaaaaaaaaaaaaa ! Par tous les Aetheri ! Le capitaine Alfar Dothasim Itlithmaë -putain c'est dur à prononcer- vient de reprendre la balle dans une action magnifique après avoir fait trébucher son propre coéquipier, fatigué d'attendre la passe de ce dernier. Il s'élance comme un guépard intrépide vers la ligne de but, la défense Ygdraënne est bouleversée, inoffensive, enfantine, inutiiiiile  eeeeeeeeeeeeeeeet remporte la victoire et la gloire pour lui seul ! Bouh les elfes feraient mieux d'arrêter de bouffer des graines, parce-qu'en face, c'est du lion cru qu'ils mangent ! avec des petites araignées croustillantes, j'ai lu ceci dans mon guide de vacances.

C'est un match exceptionnel que vous avez là mesdames et messieurs les spectateurs ! Nous en sommes à la quarante-deuxième minutes et le score penche sans surprise pour les elfes noirs, les méchants, les vicieux, les All Blacks comme on dit dans notre jargon ! 1-0 ! A tout de suite après la mi-temps pendant laquelle vous pourrez bénéficier d'une séance de massage par nos serviteurs ainsi que de l'accès au catalogue de nos partenaires économiques avec des ristournes spéciales. Bisous bisous !


Pfiouuu... Je n'aurais pas dû boire tout ce café. Je suis surexcité, je tremble, j'ai envie de hurler et de rigoler en même temps, ma voix est aigüe et hystérique ! Je ne vais jamais tenir jusqu'à la fin du spectacle si cela continue ! C'est terrible ! Je devrais aller me chercher un petit kawa pour me calmer. Oui, voilà, un petit kawa avec du lait ! Hum, hum, hum, tout ira mieux après.

Me voici de retour mes amis ! Le match va recommencer d'une minute à l'auuuutre ! Voici le coup d'envoi et mais ! Que s'est-il passé pendant la pause ? Trois Alfars ne se représentent pas sur la pelouse, on me dit qu'ils se sont assassinés entre eux dans les vestiaires et qu'ils vont être remplacés par les meurtriers en questiooooon, bien sûr, c'est une coutume bien connue chez eux et- Oh ! Qui a dit que les Ygdraë étaient des petites créatures innocentes et sans défense ! Voici Boromir Ingvar qui, formidablement aidé de ses fidèles compagnons de lutte, s'avance dans le camp ennemi. C'est la force de frappe de cette équipe ! A force de pratiquer l'Eähl et le Vyviæl, deux sports nationaux elfiques, monsieur est pourvu d'une agilité et d'une vitesse épouvantable, c'est une véritable flèche et en plus ses coups de poings font très mal. Un physique à toute épreuve je vous dis ! Je le voudrais bien dans mon lit ! Mais il ne faut pas oublier que les elfes sont des stratèges solidaires, EUX ! Ils se mouvent comme s'ils formaient un seul et unique corps, c'est terrifiant ! Le tracé d'Haziel semble faire des dégâts chez leurs ennemis jurés qui peinent à repousser la chaaaaaaaarge MAIS la Coalition des Ombres est bien présente ! C'est un véritablechampsdebataillesqui - oh, je parle trop vite. C'est un véritable champ de bataille qui se déroule sous nos yeux mes chers amiiiiiiiiiis ! L'arbitre vient de se faire manger par une araignée géante, incroyable ! Inattendu ! Cette coupe du monde est un véritable délice mes amis !

Cependant ! Rien ne semble arrêter nos amoureux des arbres, qui justement, contrôlent la pelouse du stade pour aller plus vite et plus loin ! Ça y est, Boromir est presque arriv- Oh ! PAR ISEMLI ! Un coéquipier elfique vient de poignarder notre attaquant dans le dos ! C'est un Alfar, un traître, un espion dissimulé dans l'équipe adverse grâce aux dons des Ailes de Dothasi ! C'est terrible ! C'est magnifique ! Mais que se passe-t-il ? La nature se déchaîne sur le stade, des arbres géants apparaissent pour abattre leurs racines sur les Alfars pendant que des ronces étranglent les Elfes ! Pour le moment le score penche toujours en faveur des Alfars mais- Oh ! Les arbres s'en prennent aussi au public, c'est formidable, une véritable apocalypse mes amis, quelle vue historique ! L'issue de ce match reste incertaine au vue de la force soudaine des Elfes qui- Comment ? Il faut évacuer ? D'accord d'accord, mes amis je vous enjoins à quitter votre place et vous diriger calmement vers les sorties de secours, sans courir et SANS CRIER J'AI DIT ! Nous nous revoyons -houp ! Une ronce me court après ahaha ! Mais tout va bien, essayez donc de me faire du maaaaaaaaaaaal à moi, le fidèle commentateur de sport des Terres du Yin et du Yang ! A plus tard pour un récapitulatif de ce match et à demain pour le prochain match, Démon-Ange, j'ai hâte ! Bisous !


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Ven 18 Oct 2019, 12:16


Thème Dix-Huit : Marionnette

Tic, tac. Tic, tac. La Grande Horloge dans la salle de jeux annonçait presque dix-neuf heures. C’était l’heure du dîner pour les enfants, qui quitterait l’endroit, laissant libre cours à une autre forme de vie, plus secrète… Les septs coups sonnèrent et à peine quelques secondes plus tard, un servante ouvrit la porte, pour signaler aux deux petites demoiselles en robe soyeuses de bien vouloir se rendre à table. La porte se referma. Il était temps. 

Violette s’éveilla doucement, secouant sa tête de porcelaine. Ses yeux clignèrent, comme trop longtemps ouvert, bien qu’elle n’ait pas réellement besoin de les fermer régulièrement comme les autres êtres vivants. Perchée tout en haut d’une armoire, pour que les petites ne puissent pas avoir accès à elle, elle commença à descendre, s’aidant parfois de ses fils pour ne pas tomber au sol. La Marionnette  s’approcha ensuite des autres jouets, ceux qu’utilisaient les enfants de la maison. 



«  Bonjour Teddy. Comment te sens-tu, ce soir ? »

« Barbouillé. Damoiselle Eleanor était triste, et elle m’a serré comme si elle voulait m'étouffer. »

« Oui, j’ai assisté à cela… » 



Si Eleanor et sa soeur Melody ne pouvait pas s’approcher de la Marionnette, c’était pour une bonne raison. En tant que Noble, à la robe précieuse, tissée par moment d’or et possédent une véritable pierre précieuse autour du coup, sa véritable Maîtresse, la Comtesse, l’estimait beaucoup trop pour prendre le risque que ces filles la martyrise. Et pour cela, Violette était reconnaissante. Chaque jour, alors qu’elle était immobile en haut de son armoire, elle voyait ce que les enfants infligeaient parfois à certains jouets. 

Peu à peu, à force que la poupée se promenait parmi eux, les jouets s’animèrent, chacun à leur tour. Certains s’étiraient, comme sorti d’un long sommeil, d’autres ramassés leur pièces éparpillés par les jeux des jeunes filles, et une autre poupée, râla en cherchant ses vêtements, qu’on lui avait retirer. Ah, la curiosité des jeunes enfants sur l’anatomie… Melody était dans une phase où elle apprenait les différences entre filles et garçons, et elle déshabillait tout ce qu’elle trouvait et qui se laissait faire, parfois même des petits garçons en visite un peu trop crédule. Bien sûr, sa mère la grondait chaque fois, mais sa curiosité, quoi qu’un peu déplacé, était trop grande. Et puis la petite était légèrement capricieuse, ne supportant pas vraiment la frustration. 

Violette choisit ensuite de grimper en haut d’une chaise. Elle se plaça ainsi, en tout que “Reine” auto-proclamée de ce petit monde sur lequel elle faisait sa loi. Et ces derniers temps, elle s’ennuyait. Alors elle avait décidait d’organiser, chaque soir, un combat  jusqu’à dégradation puisque les jouets ne pouvaient pas vraiment mourir. 

« Ce soir, loyaux serviteurs, un autre Combat aura lieux. Et j’ai choisi… Lydiæ et Rosie ! » 



Les jouets en question, n’était pas forcément ravi. Ses combats n’était là que pour amusé la Marionnette, qui les contrôlaient tous. Ils n’avaient donc pas le choix… Lydiæ, une sorte de poupée Sirène, qui pouvait retirer sa queue comme un vêtement et marcher sur deux jambes, avait déjà assisté au cassage de l’une de ses soeurs, Adeliæ. Cette dernière avait eu la queue déchiré tout du long et avait une de ses jambes arrachés. Depuis, elle était enfermée dans le coffre des jouets cassés, et n’en était pas ressorti. Rosie quand à elle, était une petite pégase, comme son nom l’indiquait, Rose. Un peu peureuse, elle s’était mise à trembler à l’entente de son nom. 

Tous les jouet se mirent en cercle, un cercle assez bien organisé. Devant, il y avait les plus bas, ceux qui ne pourraient pas voir la scène s’ils étaient placé derrière une grosse peluche ou un voiture magique. Dans un silence de plomb, les deux jouets désignées s’avancèrent, se faisant face. Armée de sa queue, Lydiæ comptait bien venger sa soeur, bien que cette pauvre Pégase n’y soit pour rien. Et Rosie, déploya timidement ses ailes. 

Maintenant, tous attendait le signal de départ de leur Souveraine. Et Violette adorait faire durer le suspens. Ainsi, chacun retenait son souffle, attendait la sentence, le combat, parfois violent, parfois cruel qui allait se dérouler. Assise sur le rebord de la chaise, les jambes balançant dans le vide, Violette tenait un mouchoir. Elle le lâcha, et dès qu’il toucha terre, les deux adversaires devaient s’élancer.



Lydiæ n’hésita pas, elle fonça tête baissée, sa queue levait vers le ciel, et l’abattit de toute sa force de jouet sur la tête de Rosie. Surprise, cette dernière hennit et se cabra, donnant sans le faire exprès, un coup de sabot dans le soutien-gorge en coquillage de la poupée. L’un des deux coquillages roses se fissura sous le choc. Enragé, Lydiæ reprit ses attaques de plus bel, avec plus de force et d’agressivité. Elle enchaina les coups, sur la tête, dans les ailes et sur le dos du pauvre cheval ailés. Finalement, cette colère et cet instinct de survie vinrent à bout de ce combat. Rosie, une aile tordu, s’écroula sur le côté. 



Et Violette, satisfaite, grandement divertis, applaudit, debout sur sa chaise.

«  Bravo ! Bravo Lydiaæ ! »  



Les autres jouets imitèrent leur Reine, tapant dans leur mains ou tout autre appendice dont ils disposaient. Certains partagés son amusement à voir souffrir les autres jouets, d’autres ne voyaient là que du sadisme et n’étaient pas franchement conquis par le concept, plutôt effrayés que le lendemain soit leur tour. 



Le lendemain matin, la Comtesse entra dans la pièce avec ses deux filles par la main. Elle voulait passait un peu de temps avec les jeunes enfants, et voir comment leur esprit et leur force de l’imaginaire évoluait. Elle tomba alors, nez-à-nez avec le pégase à l’aile cassé.



« Oh non, encore ? Eleanor, Melody, laquelle d’entre vous à fait ça ? Ce ne sera la faute de personne, une fois de plus, je présume ? »

Les deux petites, qui n’étaient au courant de rien et totalement innocente, se dénoncèrent respectivement. La Comtesse soupira, et ramassa le jouet, qu’elle rangea dans le coffre. Rosie regarda ce dernier se refermait sur-elle, horrifiée de ce qui lui arrivait.

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Codage par Libella sur Graphiorum
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Ven 18 Oct 2019, 14:47



Inktober - Jour 18


« Chers téléspectateurs, Bonjour !
Bienvenus !
Je suis content de vous retrouver aujourd’hui pour une nouvelle émission haute en divertissement ! Allez Jingle ! »




« Bienvenus pour un nouveau « Mon choix à Moi » !
Aujourd’hui nous allons accueillir plusieurs invités qui nous parleront de leur choix, pour le moins improbable …
Celui de se laisser pousser la moustache !

Mais avant de faire venir notre premier invité, j’aimerais faire un petit tour dans le public. Bonjour public ! Comme ça va aujourd’hui ? Que vous êtes beaux aujourd’hui !

Allez, vous, par exemple. Que pensez-vous par rapport au choix qu’ont fait nos invités ? »


« Je pense que c’est totalement ridicule ! »

« Et vous, madame ? »

« Et bien, je dois dire que les moustaches m’ont toujours fait un petit quelque chose huhu »

« Ah ! Dans ce cas, n’attendons pas plus longtemps ! Accueillons ensemble Frédérique, notre première invitée ! Bonjour Frédérique ! Allez vous asseoir Frédérique ! »

« Bonjour Thomas. »

« Merci d’avoir accepté de venir parler de votre choix qui ne doit pas être facile à assumer tous les jours ... »

« Ah ça non ! Les moustaches, c’est très compliqué à assumer ... »

« Vous avez des réflexions à propos de votre moustache ? Qui est - soi-disant passant - très bien fournie ! »

« Merci Thomas ! J’en prends vraiment très soin ! C’est une chance vous savez, d’avoir une moustache ! Tout le monde n’y arrive pas ! C’est un véritable art ! »

« L’art de la moustache, c’est ça ? »

« Ha ! Ha ! Ha ! Thomas qu’est-ce que vous êtes drôle ! J’aimerais rencontrer des gens comme vous tous les jours ! Il n’y a pas beaucoup de monde qui nous fait des compliments à nous, les moustachu(e)s ! »

« Je veux bien le croire, Frédérique. Et si nous demandions l’avis du public à propos de votre moustache … Vous, monsieur : qu’en pensez-vous ? »

« Elle est bien trop longue pour moi ! Je trouve ça très sale, je vois d’ici les miettes de pain et lait du chocolat chaud du matin ! Eurk ! »

« Vous ne pensez pas que cela vous irait ? »

« Vous m’avez bien regardé ? Plutôt mourir étranglé par un Alfar ;) que de devoir me laisser pousser la moustache ! »

« Et bien c’est votre choix Monsieur. Et vous Madame ? Que pensez-vous de la moustache de Frédérique ? »

« Et bien, c’est compliqué de donner véritablement son avis. »

« Ah bon ? Et pourquoi ça ? »

« Et bien … parce que c’est une femme … Ygdraë certes (double ;) ) mais une femme quand même … avec une barbe !! Je comprends que c’est son choix … mais ce n’est pas très séduisant, quoi ! »

« Frédérique, que répondez-vous à ça ? Vous ne vous trouvez pas séduisante ? »

« Je ne vois pas pourquoi ça dérange … J’ai le droit de me laisser pousser la moustache ! Et c’est très utile lorsqu’on chasse lors des temps froids, je vous le dis ! »

« Il est temps, à présent de recevoir, notre prochain invité ! Voici Pascale ! Bonjour Pascale ! Venez nous rejoindre ! 
Alors dîtes-nous Pascale, quand avez-vous décidé de vous laisser pousser la moustache ? »


« Et bien je crois que c’était pendant l’adolescence. Je ne sais pas vous Frédérique, mais moi, j’avais besoin d’avoir chaud et mon pauvre nez était toujours tout rouge ! Alors, j’ai décidé que j’allais essayer la moustache. Au début, je fabriquais des petits bonnets en laine que j’enroulais autour de ma tête et qui avaient juste la taille qu’il fallait pour que ça tienne entre mes lèvres et mes narines. Ah ! Ça a été la révélation ! Après, je faisais tout ce que je pouvais pour accélérer la pousse de la moustache ! »

« Ah ? Et quels étaient vos petits secrets de beauté alors ? »

« L’huile de ricin c’est vraiment ce qu’il y a de mieux … non seulement c’est très naturel et pour une Fae comme moi, c’était indispensable, mais en plus le poil est plus doux ! Vraiment j’adore ! Ensuite, il ne faut pas hésiter au début à raser très souvent les poils avec un couperet à barbe ou un autre outil coupant ! En fait, j’ai remarqué que cela stimulait la pousse … un peu comme c’est le cas pour l’herbe lorsque vous la tondait régulièrement, vous voyez ce que je veux dire ? … et puis du coup, elle pousse plus rapidement et le poil est vraiment résistant ! »

« Merci pour tout ces bons conseils Pascale ! Peut-être que certains de nos téléspectateurs, un peu marginaux comme vous, s’essaieront à se laisser pousser la moustache ! »

« D’ailleurs, j’ai ouvert un site internet dans lequel vous trouverez tous les conseils de pousse, les recommandations pour le dates de coupe à réaliser selon l’emplacement de votre lune … C’est vraiment une mine d’informations ! L’adresse c’est Toutsurlamoustachevoussaureztoutsurlamoustache.com ! N’hésitez pas à partager, hein ! »

« Et bien, je pense que nous allons conclure cette émission pour le moins … moustachue huhu … et je vous dis à demain pour un nouveau « Mon choix à moi ! » Merci Frédérique et Pascale de nous avoir parler de votre moustache ! Merci public !  Passez une bonne journée et à très vite !
 
803 mots.
Merci
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Sam 19 Oct 2019, 12:30


Image réalisée par Wildweasel339

Anita et le poisson-tigre
[Inktober - Jour 17]

« Ah ! Nous sommes arrivés à la fin de ce sentier ! Regardez la rivière qui s’étend devant nous. Il s’agit de la Rivière Éternité. Saviez-vous qu’elle traversait une grande partie du Continent Naturel ? C’est même l’une des plus grandes rivières de ce monde. Enfin… Je pense… J’avoue ne pas être très bon en géographie. Ce n’était pas ma matière favorite quand j’étais encore sur les bancs de l’école… Je n’étais pas très doué et j’avais toujours des résultats monstrueux… Et… Quoi ? Cette histoire ne vous intéresse pas ? Vous n’en avez pas assez des contes et des légendes ? Non ? Vous en voulez toujours plus ? Vous n’avez donc pas encore fait une indigestion d’histoires moralisatrices contées par votre vieux père ? Ah bon ? Eh bien… Je n’avais pas prévu de vous raconter une nouvelle histoire pour aujourd’hui mais… Il va bien falloir que je contente votre appétit insatiable de conte. Alors… Laissez-moi réfléchir pendant que nous rentrons. Il faut que nous soyons à la maison avant que le soleil ne décroisse.  Je ne voudrais pas que vous attrapiez froid ! D’ailleurs, j’ai trouvé ! Pour vous réchauffer, je vais vous conter une histoire qui se passe sur cette même rivière, lors de la Saison de Jeriel en Terres d’Émeraude. C’est l’histoire d’une jeune femme batelière, Anita.

Femme indépendante, elle possédait son propre bateau et faisait du profit grâce au fret fluvial. C’était son père qui lui avait appris le métier. Sa mère, elle, était inconnue au bataillon, si l’on peut dire. Anita ne l’avait jamais connu et son père n’avait jamais parlé d’elle. Son cœur semblait être douloureux avec cette thématique alors Anita n’avait pas cherché à en savoir plus. Mais Anita n’était maintenant plus une orpheline de mère, elle était une orpheline tout court. Son père était mort en péchant. Un poisson l’avait tué, mordu à la gorge et éjecté par-dessus bord. Oui, oui ! Vous avez bien entendu ! Le maître pécheur avait finalement péri à cause de l’une de ses proies. Mais… Ce n’était pas un poisson ordinaire qui avait eu sa peau. Après tout, quel poisson mord un homme à mort ? Ce poisson était surnommé le monstre des rivières. C’était un prédateur qui vivait dans les eaux troubles. Son corps était si grand qu’il pouvait engloutir un enfant de onze ans. Son régime alimentaire était purement carnivore et ses dents étaient taillées pour sectionner. Il était dangereux et puissant. Il était fort. Il pouvait affronter les rapides avec facilité mais se plaisait dans les eaux plus calmes. Dans certains folklores, le poisson était un esprit malin, une incarnation. Cependant, pour Anita, il n’était rien de plus qu’un poisson qu’il fallait extraire de l’eau et manger. L’humaine allait venger son père et se régaler d’un vrai festin.

Voilà maintenant six ans qu’elle écumait le fleuve et qu’elle péchait avec la même détermination vengeresse qu’au début. L’Humaine avait un caractère bien trempé et rien ne pouvait la détourner de sa quête. Mais voilà aussi six années que ce poisson l’avait nargué. Oh oui ! Il avait de nombreuses fois mordu à son appât mais, toujours, il avait rusé et s’était enfui, engloutissant par la même occasion le petit poisson qui était accroché à la ligne. Anita n’abandonna pourtant pas. Elle chercha à améliorer son piège. Au départ, elle prit conscience que sa ligne en corde était trop fragile pour résister aux dents du monstre, alors elle demanda à un Lyrienn de Métal de lui façonner un long fil d’acier. Ensuite, elle avait renoncé à ses minuscules petits vers pour des poissons de plus en plus gros, avec des écailles rutilantes. Maintenant, elle savait qu’elle avait perfectionné son piège et qu’elle devait patienter. Il ne lui manquait plus rien, excepté un peu de chance.

Et la chance avait peut-être sonné un après-midi ensoleillé. Sur sa petite embarcation, elle avait jeté sa ligne dans l’eau agitée. Puis, Anita avait attendu. Et attendu. Le doigt légèrement appuyé contre le fil de métal, elle ressentait toutes les variations de courant. Le bouchon s’agitait sur la surface de l’eau. Tout semblait plus ou moins tranquille. Jusqu’à ce que le bouchon plonge et que la ligne se tende. Là, le temps sembla s’accélérait. Le poisson avait mordu à l’appât. Anita le laissa tirer sur la ligne et regarda le cordage s’enfoncer plus profondément dans l’eau. Puis, enfin, elle stoppa la course de la ligne et émit une résistance à la course de celle-ci. Pendant, un temps épique, un combat s’effectua entre l’Humaine et le poisson-tigre. « Ne lâche pas. Ne lâche pas. » maugréa-t-elle. Le moment où venait la lutte était critique. Tout pouvait basculer d’une seconde à l’autre. Anita pouvait parvenir à sortir le monstre de l’eau ou bien celui-ci pouvait s’échapper de l’hameçon et s’enfuir en grignotant l’appât.  Tout se jouait à ce moment précis.

Mais, enfin, la chance semblait lui sourire. Le poisson se fatigua et Anita parvenait à le rapprocher de la surface. Finalement, ses écailles transpercèrent les eaux troubles. Anita continua d’user de sa force magistrale pour le hisser hors de l’eau. Enfin ! Elle l’avait ! Ses yeux étaient emplis de colère mais aussi de fierté. Elle avait fait preuve de tant de patience mais ses nombreux appâts avaient fait effet. Si seulement elle savait que le tueur rodait encore… Si seulement elle savait qu’il n’avait fait que l’appâter pour la manger. Si Anita se penchait au-dessus de son garde-corps, s’en était fini d’elle. Son bateau tanguait déjà… Il suffisait à la véritable créature de bondir hors de l’eau et de saisir l’humaine pour l’entrainer à sa suite. Heureusement pour elle, le poisson qu’elle avait attrapé finit par se libérer et repartit dans les profondeurs, entraînant avec lui un morceau de l’appât.

790 mots.
Jour 17 - Appat
Je suis à la bourre,
Comme toujours ! ♫
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Sam 19 Oct 2019, 16:06



Inktober - Jour 19


Cela faisait déjà deux jours que j’avais été admise ici. A l’hôpital.
Je ne sais pas dans quelle ville je suis. Peut-être Avalon. Je ne m’en rappelle plus. Tout ce que je vois par la fenêtre n’est autre qu’une cours pavée encerclée par des petits arbres.
On m’a dit que j’avais été emmenée après que je sois tombée. Les médecins m’ont appris que j'avais reçu un choc à la tête et que cela expliquait ma blessure au crâne et mon bras cassé.
Depuis, je porte une écharpe qui me sert à maintenir mon bras endolori et un bandeau serré autour de ma caboche.
Depuis, je ne sais plus qui je suis.
Tout ce que je sais sur moi, je le vois dans le miroir de ma salle de bain.
Je suis plutôt grande. Blonde avec des yeux bleu. Je porte des ailes. Noires. Grandes aussi. J’ai l’impression qu’elles ne m’appartiennent pas … Je ne sais pas pourquoi je pense ça. Les médecins disent que je suis sûrement une Déchue. Mais ils n’ont pas encore déterminés pour péché. Intérieurement, je pense que je suis une Ange. Ou alors, je l’étais. Je ne sais plus.
Cela me déprime un peu. De ne pas savoir.
Et en même temps, qu’est-ce que j’y peux… Pas grand-chose.
Je n’ai toujours pas l’autorisation de sortir de l’hôpital. Simplement celui de me promener dans le parc derrière. Ils espèrent que quelqu’un se manifeste pour me retrouver. Et ils attendent de voir si mon état se dégrade. Pour l’instant, il est stationnaire. Je ne sais pas si c’est vraiment bon signe.
Je n’aime pas de ne pas savoir qui je suis … Alors si mon état stagne toute ma vie … Déprimant.
Les infirmières qui viennent dans ma chambre pour m’amener à manger, essaient de me redonner le sourire. Mais je n’y arrive pas vraiment. Si jamais les commissures de mes lèvres s'étirent, mon sourire reste éteint. Sans vie. J’ai l’impression de ne plus avoir de futur … puisque je n’ai plus de passé.
Comment étais-je avant ? Etais-je drôle ? Avenante ? Amicale ? Ou bien étais-je déjà comme cela ? Morne ? Froide ? Mélancolique ?
Enfant, est-ce que je jouais à la poupée ? Est-ce que j’avais des amis ? Chez qui j’allais dormir les soirs ? Avec qui je m’imaginais toutes sortes histoires fabuleuses ? Ou étais-je cette enfant, moquée et toujours seule ?
Je sais que je ne devrais pas penser à ça. Que je devrais garder le moral. Rester confiante.
Pourtant, c’est plus fort que moi. Je ne peux pas m’en empêcher.
Et si je restais comme cela tout le long du reste de ma vie ?
Je ne … Je ne sais pas si je pourrais m’y faire … Pourtant, je ne vois pas la solution. Je suis sûrement destinée à errer jusqu’à la fin de mes jours. Sans passé. Sans but.
A quoi bon ? A quoi bon continuer ? A quoi bon être confiante pour la suite, si je n’ai aucun souvenir ? Quelle mère pourrais-je devenir, si je ne me souviens d’aucune figure parentale ? Quelle amante pourrais-je être si je ne sais pas si je suis déjà mariée ou non ? Quelle genre de personne suis-je ? Réellement !
Je me sens si fatiguée.
Démoralisée.
Comment faire pour me remettre sur pieds ? Comment faire pour reprendre goût à la vie ?
Etait-ce seulement possible ? Je me sens si faible. Impuissante.
Je ne vois pas comment. C’est trop difficile. Je n’y arriverai sûrement jamais.
J’ai l’impression d’être complètement décalée. Par rapport à tout … Par rapport à ma vie. Par rapport aux autres autour de moi. Comment arrivent-ils à rire ? Comment arrivent-ils à continuer de vivre ? Qu’est-ce qui les garde en vie ? Cela paraît pourtant si facile à les regarder … Alors que pour moi …
Tout est difficile.
Je veux mourir. Pour ne plus avoir à gérer cette vie inutile.
Je veux mourir. Pour ne plus avoir mal.
Je veux mourir. Pour ne plus me sentir aussi fatiguée.
Je veux mourir. Pour être enfin rassurée.
Ce sera bientôt fini.
Mon bras est douloureux. Lourd. Mon écharpe me scie la peau.
Je n’en peux plus.
Je veux que cela se termine.
Je retire mon écharpe en la passant doucement au-dessus de ma tête. Elle est rouge. Peut-être faite en laine. Mais je n’en suis pas sûre.
J’en ai marre de ne pas savoir !
En tout cas, la matière à l’air d’être résistante. Je pense que c’est une bonne chose.
Elle va m’aider.
Parce que tout cela doit s’arrêter. C’est bien trop compliqué de vivre …
Je monte sur la petite chaise près de la fenêtre donnant sur la cours. Je lève mes bras. Mon bras cassé me semble soudain plus léger. Je fais passer l’écharpe au-dessus d’une des poutres de ma petite chambre.
Voilà. C’en est presque beau !
À l’autre bout, je fais un nœud et j’y insère ma tête.
Ce n’est plus qu’une question de temps, maintenant.
D’un mouvement léger, je vais basculer la chaise qui tombe au sol. Puis vient la douleur.
Je n’ai pas peur.
J’attends …
Enfin, le néant.
Réconfortant.

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Sam 19 Oct 2019, 19:44


Thème Dix-Neuf : Squelette

« Je te confie cette clé, puisque je dois m'absenter. Mais en aucun cas, tu ne devras l’utiliser. » 

Cornelius était un grand sorcier. Commerçant renommé dans la branche du charbon, il possédait plusieurs mines et de nombreux esclaves y travaillaient. Cependant, cette fois, une explosion avait décimé une part de sa main d'oeuvre, et il allait falloir déblayer les décombres. Il lui faudrait donc se déplaçait directement pour aller acheter d'autres esclaves et remplaçaient les précédents. C'était fâcheux, cela arrivait à un moment inopportun, et Cornelius était grandement agacé, on le sentait dans le ton de sa voix. Il allait devoir, une fois de plus, être intransigeant sur le choix de ses esclaves. On essayait toujours de lui refourguer des malades ou des vieillards, mais il avait besoin de gros bras. Il y avait une tonne de pierre a retiré de l'entrée, et en plus de ça, pour résister sous terre et ne pas devoir les nourrir trop souvent, il lui fallait des hommes résistants. Sa production allait être ralenti et le chiffre d'affaires en prendrait un coup… Il allait encore falloir diminuer les rations d'ailleurs. Ou bien leur donner les cadavres de ceux morts dans l'explosion à manger. Il nota cette idée dans sa tête et embrassa la joue de sa femme avant d'ajuster sa veste. 

« Je te fais confiance. »

« Bien-sûr… Sois prudent surtout. » 

Blanche était la toute jeune et dernière épouse de Cornelius. Leur voeux avaient été échangé il y avait à peine six mois et pour le moment, leur relation se basait surtout sur la passion. Blanche savait que son mari était un homme très courtisé, de part sa richesse et son pouvoir commercial à travers le royaume, mais également pour son charisme envoûtant. Il n'en était d'ailleurs pas à son premier mariage, mais jamais il n'avait évoqué les précédentes Madame Cornelius, ni le pourquoi du comment de leur rupture. Cornelius était très discret, il préférait parler des autres que de lui. La plupart de ses sujets de discussions avec Blanche était porté sur son travail, et avec ses amis proches, sur les femmes et ses nombreuses aventures. 

La clé en main serrait entre sa poitrine à demie dénudée dans un décolleté plongeant, Blanche resserra son châle sur ses épaules et accompagna son mari jusqu'à la porte. C'était la première fois qu'il partait de la maison si longtemps. La première fois aussi qu'elle le voyait retirer cette clé, noire comme la nuit et travaillée toute en acier forgé, surmonté d'une petite obsidienne, qu'il avait tout le temps autour du cou d'ordinaire. L'homme était déjà mystérieux de nature, mais ce petit outil ouvrant un coffre au fond de leur chambre à coucher faisait peser encore un peu plus les secrets sur le couple. Elle avait appris, au fil du temps, à arrêter de poser des questions à son mari. Il ne lui répondait tout simplement pas quand il estimait ne pas avoir à le faire, ou bien il lui faisait savoir que ce n’était pas ses affaires. Blanche ne s’en souciait pas vraiment, à vrai dire. Elle était maintenant à un niveau dans la société qui était plus que ce qu’elle avait toujours connu, uniquement grâce à son mariage. Elle n’avait besoin de rien, avait un énorme manoir et tout ce qu’elle désirait, dès qu’elle le réclamait. Elle estimait avoir réussi, grâce à sa beauté. Elle avait aussi su se démarquer des autres concurrentes par des atouts plus sexuels qu’autre chose, mais cela avait suffit à Cornelius. Elle n’en demandait pas plus, et ils étaient heureux. 



Les jours passèrent, et Blanche s’occupait de lecture, de réunions entre amies autour d’un thé, autour desquels on se racontait les dernières rumeurs, on critiquait les absentes et on se manquait de plus démuni que soit. Pourtant… La clé, que Blanche portait autour de son cou tout comme le faisait son mari, jour et nuit, commençait à l’intriguer. Le fait de l’avoir sur elle devait jouer, mais sa curiosité grandissait chaque seconde un peu plus. Et puis une belle après-midi, seule et ennuyée de l’absence de son époux, elle se décida à l’utiliser. Après tout, ce n’était qu’un coup d’oeil, pas vrai ? Comment le saurait-il, si elle ne touchait à rien ? Il y gardait peut-être de l’argent, des bijoux de famille, des documents importants, d’anciennes lettres d’amour ? Peu importe, elle entra la clé dans la serrure et le coffre s’ouvrit, lentement, comme si les charnières avaient depuis trop longtemps était délaissé.

Blanche fut prise d’effroi. Ce coffre, qui avait la hauteur d’un homme, contenait justement des squelettes d’êtres humanoïdes, parfaitement conservé. Le plus horrifiant était que chacun d’entre eux, au nombres de cinq, portait des robes magnifiques, comme celle que Cornelius avait offerte à sa femme quelques temps plus tôt. Tout doucement, les pensées firent leur chemin dans l’esprit de la Sorcière, qui recula, une main plaquait contre sa bouche. C’était donc ici, que ces anciennes femmes étaient ? C’était ça, qu’elles étaient devenues ? Pourquoi, pourquoi les avait-il tuée ? Ce n’était pas tant le fait qu’elles soient mortes qui la dérangeait, tant pis pour elles. Mais… Et s’il avait prévu la même chose, pour elle ? Si elle finissait dans ce coffre, habillait de sa plus jolie robe, comme les autres ? Mortifiée à cette idée, Blanche referma la porte à la hâte. 



Un problème apparut sans qu’elle ne s’en rende compte ; la pierre d’obsidienne qui ornait la clé, venait de passer du noir de jais au rouge sang. Lorsque Cornelius rentra enfin, et qu’il réclama son bien, il la fixa pendant quelques secondes, son regard fixé sur ce détail, qui n’avait pas percuté Blanche. Inquiète, elle commença à paniquer. Mais comment pourrait-il être au courant ?



« Blanche, sois honnête. As-tu ouvert le coffre, oui ou non ? » 



« Je… Non, je te l’avais promis ! »

« Je vois que tu es une menteuse éhontée, en plus d’être une sacrée fouineuse… Je me suis trompé à ton sujet, Blanche. »

Étrangement, quelques mois plus tard, Cornelius annonça son célibat retrouvait. Toutes les femmes qui le convoitaient se remirent à lui tourner autour, et lui à en profiter. Personne n’avait plus entendu parler de Blanche, hormis les rumeurs. On disait qu’elle aurait fauté et trompé le Sorcier, ce qui lui aurait valu de tomber en disgrâce par rapport à ce dernier, et il l’aurait chassé. Si seulement il savait… Désormais, Blanche était gardait dans un coffre, parait de son plus bel accoutrement. Avec les autres, c’est là que son corps reposerait.

1076 mots


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Sam 19 Oct 2019, 23:58


Image réalisée par Suzanne Helmigh

Le domaine du seigneur


Je suis Léon, chef cuisiner et goûteur officiel de Sa Majesté depuis, hmm… cela doit faire quelques siècles déjà. Eh bien, tout ceci ne me rajeunit pas. Donc : notre maître est un homme réservé aux goûts atypiques, mais nous faisons de notre mieux pour satisfaire le moindre de ses besoins. Certes, je l’admets : parfois il arrive quelques légers imprévus et, dans ces cas-là, Son Éminence n’hésite pas à donner l’un d’entre nous au chien — Krulgrarg —. Mais honnêtement, ce n’est pas si grave que ça en a l’air. Le corniaud n’est pas bien méchant, si on exclut les deux autres têtes. Les cerbères sont incompris : on les décrit comme des espèces de monstres sauvages et cruels. Un bon maître saura toujours bien dresser son cerbère, et l’empêcher de devenir assoiffé de sang. Avec un peu d’entraînement, ces chiens trois en un peuvent même accomplir de nombreuses tâches différentes !

Enfin… je dois vous avouer quelque chose : je ne sais pas si Sa Seigneurerie est un dresseur de talent. C’est que Krulgrarg — en plus d’avoir un nom ressemblant à ce que dirait un paysan s’étouffant sur son pain — peut parfois être violent. Cela dit, et j’insiste sur ce point : jamais il ne s’est montré sanguinaire. Bon, en même temps, aucun serviteur n’a de sang dans les veines. Tout bien réfléchi, ils ne sont que deux ou trois à encore avoir des veines, d’ailleurs…

Donc, je disais : Krulgrarg mâchouillera notre moelle. Ce n’est pas très agréable pour un homme aussi élégant que moi, mais, à part un sale quart d’heure, je ne risque pas grand-chose. Mes vieux os résistent à beaucoup de choses, et se recomposent assez bien. D’ailleurs… quoi ? Oh, non, ne dites rien. Je vais deviner. « Mais quelle est cette sorcellerie ? Des suppôts sans circulation de sang ? Au bûcher ! » Tout d’abord : bravo pour l’allitération. Je n’aurais jamais réussi à la prononcer avec autant d’aisance que vous. C’est que j’ai un cheveu sur la langue, vous voyez… enfin, je n’ai plus de langue, mais vous comprenez. Donc, reprenons : oui, je suis un squelette. La plupart des servants de Son Excellence se trouvent dans le même cas que moi, en fait. Et, pour votre gouverne : oui, je peux cuisiner sans papilles gustatives. Vous le constaterez bientôt.

Reprenons, puisque je vois que vous êtes un petit peu perdus. Oui, notre maître de maison est un peu particulier. J’ai un jour entendu quelqu’un dire qu’il avait « banni la Mort de chez lui ». C’est tout à fait stupide, franchement. Non, en vérité, il a plus empêché la Vie de sortir. La différence paraît légère, mais c’est un détail crucial. Une fraction d’Edel a été capturée entre les meubles grinçants, et brisée par les barrières entourant la propriété. Ce tesson d’énergie nous anime. Alors, même si la Mort continue de nous poursuivre, nous vivons. Ezechyel est indomptable, mais il ne semble pas encore enclin à éteindre la flamme de vie qui habite nos os.

Qui est Son Altesse ? Je ne sais pas vraiment. Il est doté d’un raffinement sans égal. En le voyant, on tombe tous un peu plus amoureux de lui. Je ne parle pas là d’une affection charnelle, ou de quoi que ce soit qui se rapprocherait de ce que l’on peut ressentir pour un autre être vivant. Non, le lien qu’on subit est bien plus fort que cela. Son regard nous prend, nous secoue, et nous jette dans un état de servitude volontaire. On ne peut pas lui résister. Parfois, je me demande s’il est un aether. Le mot « limite » semble avoir été inventé pour définir ce que nous, les personnes n’étant pas Son Éminence, ne pouvons pas faire. Toutes ses erreurs — comme la manière dont le chien a été dressé — semblent être intentionnelles.

C'est un homme insaisissable. Quelquefois, il ne mange pas pendant des mois. Il lui arrive même de ne pas respirer, alors même que ses poumons sont encore fonctionnels. Il peut disparaître pendant des jours, ou rester des années sans mentionner l’extérieur une seule fois. Son territoire est comme un antre de réconfort, que je ne voudrais jamais quitter. En vérité, même si je le désirais, le pourrais-je seulement ? Est-ce que la vie quitterait mes os, le cas échéant ? Sans doute que… non, il faut que j’arrête de penser à ça. Si je me déconcentre, il va me punir. Sois un gentil squelette, Léon, et présente le domaine à l’étranger !

Donc, que disions-nous ? Ah, oui : je suis le cuisinier et goûteur officiel de Sa Majesté depuis… quelques siècles ? Quelques décennies ? Que le temps passe vite quand on s’amuse. Je suis chargé de créer les meilleurs repas, afin de nourrir notre maître, les serviteurs, mais aussi Krulgrarg notre cerbère de compagnie. Je vais directement vous montrer les cuisines. C’est un peu mon monde parfait, il y a de tout : des épices, des viandes, des légumes, des racines, des agrumes… vous allez voir, c’est merveilleux !

Quoi ? Comment sommes-nous approvisionnés en viandes ? Ah, oui, je vois où vous voulez en venir. C’est vrai que, même si on a un potager pour récupérer nos végétaux, ce n’est pas comme s’il y avait quoi que ce soit à chasser sur le domaine de Sa Seigneurerie. Je vous rassure : même en vivant en autarcie, on trouve toujours un moyen d’être fournis. Regardez : vous êtes là, vous. Oh, non, ne me faites pas ce regard surpris ! Vous comptiez travailler ici, sinon vous ne serez pas rentrés. En pénétrant Son territoire, vous faites un engagement. Et sous aucune circonstance je n’accepterais que vous refusiez.

Non, n’essayez pas de fuir ou de hurler. Nous ne sommes pas des tueurs maniaques, calmez-vous. Vous ne mourrez pas. Vous fournissez juste de la viande. Voyez ça comme une sorte de premier service, avant le début de votre travail. Oh, ça vous semblera affreux au début, et je dois avouer que se faire désosser et vider de ses entrailles n’était pas un moment très glorieux pour moi non plus. Mais un jour, votre regard croisera celui du maître des lieux. Là, vous verrez et vous comprendrez que ce sacrifice n’est qu’un petit détail. Oh, oui, vous me prenez sûrement pour un fou. Comme je l’ai dit, une fraction d’Edel est emprisonnée ici. Vous aurez l’éternité pour réfléchir sur votre nouvelle vie. Je vous fais ce don et, avec le temps, vous me serez reconnaissant. Maintenant, si vous m'excusez : je dois préparer votre cœur pour le dîner de ce soir.

1069 mots - Jour 19 (Squelette).
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Dim 20 Oct 2019, 08:42



Inktober - Jour 20


Dans ma tête, tout se bouscule.
Allons marcher. Peut-être que j’y verrais plus clair.

Il fait bon dehors. Les oiseaux chantent. Il y a juste ce petit vent frais agréable. Les  feuilles commencent à tomber. Quel magnifique paysage.

Je n’aurais jamais penser que cela m’arriverait un jour. Tomber amoureuse. Aussi facilement. D’un simple coup d’œil. Il est entré dans la salle. Nos regards se sont croisés et … voilà. Je l’ai ressenti tout au fond de moi. Ce petit frisson.
Qu’est-ce que j’ai été bête. Peut-être que j’aurai dû lui sourire à ce moment-là. Lui montrer qu’il me plaisait. Mais ce sentiment était si inattendu. Je n’étais pas venue pour ça. Et puis, sur le moment, j’étais plus mal-à-l’aise qu’autre chose. Je ne sais pas faire ces choses-là. Pour mes amies, c’est si facile d’aller charmer les garçons … mais pour moi … Je ne sais pas comment faire. J’ai peur d’être mal interprétée, de passer pour un Weltpuff anesthésié … Pourquoi faut-il que ce soit si compliqué ?

Lors de notre regard échangé, pourtant, si je n’avais pas été apeurée par ce qu’il se passait en moi, peut-être que cela se serait passer facilement aussi ? Je n’avais qu’à aller vers lui, le frôler pour lui faire comprendre. Mais non ! J’ai baisser les yeux ! Idiote !

Tiens, il y des traces de pas dans la terre meuble. Quel animal est ? Un lapin ? Non, on dirait que c’est plus gros …

Oh, et puis, quelle idée de l’avoir esquivé pratiquement toute la soirée ! Qu’est-ce que tu peux être peureuse, va ! Ton chemin ne faisait que croiser le sien ! C’était un signe bêtasse ! Et toi ? Non, on ne va pas y aller, au cas où ! Mais au cas où quoi ? Quel manque de cran ! Quel temps perdu !

Heureusement, il s’est assis à ma table de jeu. Mon cœur s’est envolé de nouveau. Les mains moites et la tête vide, je l’ai regardé mélanger les cartes. Il nous expliquait les nouvelles règles du jeu. Mes yeux étaient fixés à ses lèvres fines. Par les Aetheri ! Je ne savais pas quoi dire ! J’ai mis plus de temps que les autres à comprendre, et lorsque la partie a commencé, j’étais tellement nulle … Tout s’effondrait !

Puis, sans que je m’y attende vraiment, mon esprit de compétition a pris le dessus. Je voulais gagner moi aussi ! J’ai raflé la mise. Un fois. J’ai croisé son regard de nouveau dans mon allégresse. Et de nouveau ce puits sans fond. Cependant, cette fois-ci, j’étais plus préparée alors, je n’ai pas dévié le regard. Il a ri. Moi aussi. Nous avons continué les parties, essayant de se battre l’un l’autre. Se lançant des piques par moment et en y répondant sur le même ton guilleret. Il était comme moi … et pourtant si différent de moi. C’était une sensation vraiment très étrange. Je me sentais reliée à lui. Je le comprenais. Il me comprenait. A quelques moments du jeu, nous n’avions pas besoin de parler car nous savions l’un l’autre ce à quoi l’autre pensait. C’était très déroutant. C’était comme si nous nous étions reconnus. Retrouvés.

Je me sentais si légère. Je ne voulais pas que cette soirée s’arrête. Je voulais rester là. A jouer pendant des heures. A ne pas penser au lendemain.

Je dois m’asseoir. J’ai la tête qui tourne.

Comme cela devait arrivait. La fin de la soirée est arrivée. Nous avons dû nous séparer. Pas un moment,  durant cette soirée, nous avions parlé de nos sentiments respectifs. C’était si évident. Et pourtant, maintenant que j’y repense … Et si j’avais tout imaginé. Cru à une complicité qui n’existait pas vraiment ?

Nous nous sommes dit au revoir. Mon cœur était lourd. Je ne savais pas quoi lui dire. Je ne voulais simplement pas qu’il parte.

Alors, je n’ai rien dit. Banane ! Débile ! Pourquoi tu n’as rien dit ? Il suffisait simplement de lui dire que tu avais passé une très belle soirée. Que tu aurais aimé en refaire une … Mais non ! Il a fallu que tu ais la frousse ! De nouveau.

Il m’a souri toutefois. Puis s’est retourné et s’est en allé. J’ai fait de même de mon côté.

Depuis, je ne cesse d’y réfléchir. J’ai l’impression d’être passé à côté de quelque chose. Mais que dois-je faire ?

Je veux le revoir, évidemment ! Mais comment ?

Je ne connais même pas son nom.
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Dim 20 Oct 2019, 09:38


Thème Vingt : Le Temple


de Rhéa Latia


Il était temps. C’était le grand jour pour Aharon, honoré d’organiser la prochaine Grande Prière à Rhéa Latia, leur Déesse à tous, la seule et l’unique, celle que le monde entier devrait reconnaître et adorer. Il avait enfilé sa robe de prière, entièrement sombre et sans aucune fioriture, tous les regards et l’attention devant être tourné vers Rhéa Latia. Il se préparait, psychologiquement, et magiquement à ce qu’il allait accomplir.



Aharon faisait partie de la dynastie Aldsha et avait recruté lui-même chacun des sacrifiés pour le rituel de cette nuit. D’ailleurs, s’il avait l’immense chance de pouvoir officier ce sacrifice, c’était grâce à ses excellents résultats de l’année passée. En tant qu’Andreasor, l’homme répandait le culte de l’Aether qu’il adulait, partout où il le pouvait. Il avait réussi à endiguer toute une famille en passant par l’un des fils pour lequel il jouait le rôle de professeur, le mois dernier. La plupart avait d’ailleurs été poussé au suicide pour la grâce de l’Aether, jugeait inutile. Mais c’était toujours ça de prit, et dans le lot, un adolescent c’était révélé avoir un potentiel intéressant. C’était à suivre, mais il possédait la noirceur qu’il fallait, et la magie sans doute suffisante pour accomplir les desseins du Temple. Il allait falloir qu’il fasse ses preuves à présent, s’il voulait évoluer. 



Plongé dans les souvenirs de ses réussites, Aharon fut interrompu par des petits coups à la porte. On le prévenait que tout était prêt, et que c’était à lui de jouer. Il prit une énorme inspiration et se leva. Il rejoignit la cours, où de nombreux adeptes étaient déjà présents, dans la même tenue que lui. Ils étaient tous venus assistés au Sacrifice, et prier Rhéa Latia. Le spectacle qui devait avoir lieu, tenu par Aharon, mettait tout le monde en haleine. Les sacrifices, eux aussi été présent. Encore bien vivant, nu et les yeux fermés, il priait déjà. Ils avaient tous été volontaires, après les avoir manipulés quelque temps. Ça avait été si simple… Ils étaient les élus, choisi pour rejoindre le monde des Morts par l’Aether. S’il savait qu’il n’était que de la chair à canon, jugé inutile par le Temple… 



Enfin, la cérémonie commença. Aharon fit appelle à la toute puissance de l’Étoile Froide pour son Invocation. Il psalmodia un moment des paroles inintelligibles pour quiconque n’étant pas à quelques centimètres de son visage, comme s’il chuchotait à Rhéa Latia directement, qu’il l’implorait de lui prêter son pouvoir divin, afin d’invoquer les bêtes monstrueuses pour accomplir des meurtres sanguinaires en son nom.

Petit à petit, un cercle d’une noirceur terrifiante se forma sous ses pieds, grandissants au fur et à mesure qu’il récitait ses incantations. Les bras ouverts à l’horizontal de chaque côté de son corps, la tête relevé vers un point presque invisible dans le ciel, il appelait à lui son Monstre favoris. Il ne lui avait pas réellement donné de nom, mais la chose était assez puissante pour qu’il la tienne en respect. Un peu plus grosse qu’un loup, la bête sorti des abîmes. Ses pattes se terminaient directement sur de longues griffes, aiguisait et d’une taille phénoménal. Son corps était maigre, et ses côtes passaient au travers de sa peau pour la recouvrir. Son abdomen avait un trou béant, laissant voir les boyaux à moitié pourris qu’il gardait à  l’intérieur de sa carcasse dégoutante. Mais le pire restait sa gueule. La mâchoire apparente, surmonté de crocs énormes, il avait à la place des yeux des braises chauffés à blanc, qui donnait l’impression de brûler le peu de chair qu’il restait autour à tout instant. Et l’odeur… L’odeur était un mélange de cendre, comme après un bûcher, de corps en décomposition et de déjections. 



Un des Sacrifiés, sentant l’heure approché, se mit à pleurer. De peur ? Non, il avait été tellement endoctriné qu’il était heureux, heureux de mourir pour la cause que défendait le Temple. Heureux de mourir pour le bon plaisir d’une Déesse qu’il n’avait jamais vu et ne verrait jamais. Aharon le trouva tellement idiot et pathétique, de s’être fait avoir si facilement… D’autant que le Temple le considérait comme un incapable. Alors, mettre fin à ces jours en était encore plus jouissif pour lui.

D’un mouvement du bras lent, il désigna celui-là à la bête. Elle commença par grogner d’abord envers son invocateur, qui s’inclina devant elle pour lui montrer son respect. Satisfaite, elle décida tout de même d’obéir, pour son bon vouloir. Et après tout, tant qu’elle pouvait tuer… Elle se jeta sur le Sacrifié qui avait les joues pleins de larmes, et le arracha la tête d’un coup de mâchoires. Les autres eurent le même sort, les uns après les autres. L’un, le coeur arraché par les pattes de la bête, d’autres le visage lacéraient à mort, un autre avait eu la colonne sectionnait au niveau du coup… Leurs morts avaient été à tous, spectaculaires. Et c’est exactement ce que les membres du Temple était venus voir. La bête, repu de ses crimes, retourna de là d’où elle était venu, et le cercle d’obscurité disparu. Rhéa Latia avait été servie.

849 mots

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