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 [Rp dirigé] - Les portes

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Jeu 01 Aoû 2019, 20:45

Les portesChelae & Artemios

Pourquoi avaient-ils été si peu à choisir cette porte secrète ? Chelae croisa les bras, non pas par mécontentement mais simplement pour savoir quoi en faire. Elle n’était pas franchement à l’aise ici, et elle l’était encore moins maintenant qu’ils étaient tous plantés là, au beau milieu de cette vaste plaine : ils étaient bien plus que ce qu’elle avait imaginé. Pourquoi devaient-ils être autant de ces supposés Elus des Portes ? Si elle pouvait comprendre la volonté du ou des instigateurs de cette histoire de choisir des êtres venus de divers horizons, désigner des enfants, des bébés ainsi que des animaux lui échappait complètement. Chelae pensait qu’une élection était systématiquement précédée d’une réflexion quant à la légitimité des prétendants. Ici, soit ce n’était pas le cas, soit les critères choisis étaient entièrement différents de ceux qu’elle avait en tête.

L’Alfar n’aurait pas cru se retrouver dans ce genre de foule d’étrangers de sitôt. Elle regrettait profondément que Satso ne l’accompagna pas. Comme par hasard, elle l’avait congédiée une heure auparavant, estimant que pour une visite de si courte durée chez Jadélynka, elle pouvait bien se passer de son Mur. Grave erreur qu’elle se promettait de ne plus jamais commettre. D’ailleurs, sa protectrice devait être morte d’inquiétude. Chelae aurait dû être rentrée depuis un bon moment maintenant, et elle n’était pas souvent en retard, pour ne pas dire jamais. Sa contrariété était d’autant plus visible qu’elle n’aimait certainement pas le discours que venait de leur faire la Voix. Elle n’avait que faire des affaires des Anges et des Démons. A vrai dire, les querelles entre ces deux peuples l’ennuyaient. Il était évident que les deux races n’avaient rien à faire ensemble et que les Démons avaient été parfaitement idiots de laisser un autre peuple empiéter sur leur territoire. Entre l’incivilité des Démons et l’aura écœurante des Anges, elle n’avait aucune envie de choisir. Elle était tout aussi sceptique sur le fait qu’un artefact, même imprégné d’une magie divine, puisse rétablir la paix. Cela lui semblait voué à l’échec. Et elle n’aimait pas l’échec. Elle était fortement tentée à l’idée de ne rien faire, si ce n’était de faire machine arrière et de choisir une autre porte, comme l’avait proposé cette enfant qui ne faisait preuve d’aucune retenue. Néanmoins, la chose ne semblait pas faire partie des choix qu’on leur proposait. La porte rouge, quant à elle, était un choix regrettable, et elle le savait. Chelae observait la foule. Plusieurs personnes avaient déjà exprimé leur point de vue, tentant de rassembler un maximum de personnes autour de leur cause. On n’hésitait pas à user de magie, et Chelae se sentit plusieurs fois aspirée par des préceptes qui n’étaient pas les siens. Elle battit des paupières pour remettre son esprit au clair. Il y avait aussi les propos de cette femme brune, qui s’approchait au mieux de ce qu’elle pouvait concevoir. Elle vînt donc auprès d’elle, lançant au passage un regard froid à tous les autres protagonistes qui s’étaient rassemblés autour de gâteaux. Quelle idée de s’empiffrer dans une telle situation ! Comme ils la rendaient encore plus mal à l’aise, elle détourna le regard. Ses yeux croisèrent ceux de Jämiel. Elle lui sourit.

-Nous ferions mieux de rester ensemble. Admit-elle à voix basse. Il aurait été dommage qu’on l’entende. Je n’aime vraiment pas cet endroit, et… ces gens.

Et pourtant, la Voix avait mis l’accent sur le fait d’agir ensemble. C’était rebutant. Ce devait être le prix à payer pour la gloire. L’Alfar soupira. Elle était assez indécise, nerveuse à l’idée de devoir faire un choix et trop fière pour ne pas pouvoir s’exprimer. Elle inspira, puis déploya sa magie. Elle ne serait pas la première à avoir recours à l’hypnose, donc tant qu’à faire…

-C’est vrai. Cette guerre ne nous concerne certainement pas. Nous ne devrions pas prendre parti pour l’un ou l’autre. Solution temporaire ou pas, nous devrions aller chercher ce masque…

Elle hésita à continuer d’alimenter son propos. A vrai dire, ses yeux s’étaient levés vers le dernier homme qui avait pris la parole, dont l’influence était sans douter plus imposante que la sienne. Il avait proposé de se battre avec les Démons, ce à quoi elle ne protesta pas. Il la faisait douter. Après tout, était-ce une si bonne idée que de ne pas vouloir prendre parti ? La vie était faite de choix parfois plus déchirants encore que celui qu’elle s’apprêtait de faire. Nerveuse, Chelae baissa les yeux. Elle détestait ces gens.

***

Le troupeau. Rester dans le troupeau. La volatilisation de la grande salle sombre l’avait fait paniquer, et bien que le nouveau décor qui venait de se planter sous ses yeux avait pour effet de l’oppresser un peu moins, il n’en restait pas moins terrifié. Il ne cessait de se répéter qu’ils étaient nombreux – bien plus que son vrai troupeau – et que dans cette optique, il ne pouvait rien lui arriver. Cependant, c’était bien plus facile à dire qu’à faire. Surtout quand il y avait cette grosse voix, qui ne lui inspirait pas du tout confiance, qui leur racontait des histoires de conflits entre deux peuples. Il leur mettait une responsabilité sur les épaules, quelque chose où il ne voyait pas en quoi lui avait à faire ce choix, lui. Il n’était certainement pas légitime. Il connaissait à peine les différentes races qui peuplaient ce monde, et encore moins le langage commun – il n’en avait que quelques notions, et son accent était terrible.

Néanmoins Artemios ne réfléchit pas longtemps : il voulait la paix. Le problème entre les Anges et les Démons ne l’intéressait pas outre mesure : tout ce qu’il voulait, c’était éviter de se retrouver au beau milieu d’un champ de bataille et de finir en steak. Il voulait vivre et rentrer chez lui. L’autre problème, c’était qu’il n’avait pas confiance en cette porte rouge. Elle lui faisait peur, et il ne voulait pas s’y aventurer tout seul. Qui savait où est-ce qu’elle le mènerait exactement ? Si ça se trouvait, elle le perdrait encore plus. L’Eversha inspira profondément. Et il ne pouvait vraiment pas continuer sous cette forme. Ça n’avait pas de sens. Peut-être que ses bois ne dérangeraient personne, au final. Il y avait bien un mini poulpe qui parlait, là-bas, et personne ne semblait trop traumatisé. Allez. Ça n’était pas si terrible. Peut-être même qu’on penserait qu’il était un Démon. A la une… à la deux… à la trois !



~1071 mots~





Résumé:

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

~ Réprouvé ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2030
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Ven 02 Aoû 2019, 07:29


À la maison, on répétait souvent à l’Ange que son visage était pire qu’un livre ouvert –ce qui n’était pas un véritable compliment lorsque l’on connaissait le peu d’attrait que les Réprouvés de Lumnaar'Yuvon portaient pour les bouquins. Bien souvent, cette remarque agaçait la blonde qui protestait, ne rendant l’adage que plus approprié pour elle. Cet instant était sans doute l’un de ceux où son grand frère lui aurait lancé cette pique tant ses émotions pouvaient se lire sur toute sa physionomie. A la vue du trio, ses yeux s’étaient agrandis à cause de la surprise : que faisaient-ils ici aussi ? Puis le soulagement de voir des visages familiers avaient détendus ses traits et elle avait esquissé quelques pas timides dans la direction des plus grands avant de se stopper, traversée par de nouvelles émotions : la rancœur et la colère envers celle qui l’avait abandonné en quittant leur terre lui fit froncer les sourcils, se mordre la lèvre inférieure et serrer les poings. Pourtant, elle ne protesta pas lorsque l’Ange la prit dans ses bras. Elle se contenta de se laisser enlacer, ses yeux allant se poser sur le corps à demi nu de celle qu’elle avait prise pour sa souveraine puis sur le brun. Lui aussi était un traitre. Lui aussi les avait abandonné pour rejoindre les ailes blanches. Ça avait surpris beaucoup de monde au village. Du moins, ça avait surpris la petite. Sa gorge se noua lorsqu’elle entendit les mots de son ancienne amie. Elle lui avait manqué ? Vraiment ? Eh bien, la seule à blâmer c’était elle, Laëth : elle n’avait qu’à pas partir. Ses yeux bleus d’habitude rieurs et brillants d’excitation étaient en cet instant aussi froids que la glace. Pour toute réponse, la blonde parvint à murmurer un timide « Fod elhen ? » Elle voulait absolument trouver cette porte rouge pour pouvoir rentrer à Lumnaar'Yuvon.

Malheureusement, le décor évolua jusqu’à laisser place à un paysage campagnard, qui rappela vaguement sa terre natale à la petite ange. La voix raisonna de nouveau pour fournir des explications puis, presque aussitôt, certains individus se mirent à parler, sans doute pour essayer de convaincre la foule de se joindre à leur volonté. Sól, elle, était tout bonnement incapable de comprendre ce qu’il se disait et n’avait aucun avis sur la question. Elle se contentait donc d’écouter ces inconnus prendre la parole un à un, hochant la tête lorsque des individus particulièrement charismatiques s’exprimaient, sans qu’elle n’ait la moindre idée de ce à quoi elle adhérait. Après avoir fait la girouette plusieurs fois, se pliant à l’avis de l’un puis de l’autre, la blonde se figea en entendant sa camarade prendre la parole et poser une main sur ses épaules. Si elle en voulait toujours à la traitresse de les avoir quitté, ce simple geste lui apporta un certain réconfort et elle n’eut pas le courage d’esquisser un mouvement d’épaule pour se libérer. En fait, elle en profita même pour se blottir davantage contre sa protectrice. Tout ceci était bien trop complexe pour elle, et une part d’elle aurait simplement voulu que le trio se mette d’accord sur la marche à suivre : elle se serait alors docilement plié à leur décision.


Máni, à quelques mètres de là, s’amusait à écraser des fleurs à l’aide de son épée en bois. Il ne comprenait rien à ce que racontaient ces adultes et s’était vite désintéressé de la conversation. En fait, il repensait à ce que lui avait dit cette jolie rouquine. Était-elle sérieuse ? Voulait-elle vraiment coucher avec lui ? Le garçon en tout cas n’aurait pas dit non à l’idée : une femme aussi bien formée pour sa première expérience, ça lui permettrait de se vanter auprès de ses amis pendant au moins plusieurs lunes ! Le problème, c’est qu’il n’avait pas été assez rapide : les murs du labyrinthe avaient laissé place à un paysage découvert. Le brun n’était pas particulièrement pudique, mais il ne tenait pas à se montrer publiquement devant toute cette populace pour ses premiers essais.  Il devrait sans doute essayer de trouver un buisson où faire leurs affaires à l’abri des regards curieux. Oui, il allait faire ça, et ensuite, il irait rechercher cette fille pour conclure ! Le diablotin releva la tête et aperçu le puritain qui avait gâché le plaisir de ses yeux en recouvrant la poitrine de sa conquête. Un sourire satisfait étira ses lèvres en réalisant que, finalement, il avait eu raison : la bonnasse n’était pas une grande amatrice de sceptres magiques. Soudain revigoré par sa nouvelle tâche, le garçon se mit en marche, contournant le groupe pour trouver un endroit adéquat. Il finit par apercevoir un homme allongé par terre. « Dreell ! Wo sil dreh ?! » s’exclama-t-il en s’accroupissant devant le drôle de bonhomme. Il avait l’air totalement déconnecté de la réalité et, pour essayer d’attirer son attention, le brun le tâta du bout de son épée, appuyant légèrement au niveau de ses côtes. « Sil dir ? » demanda-t-il idiotement. Le Vil aurait bien continué à s’amuser avec cet inconnu, mais des voix familières lui firent lever la tête. Il aperçut aussitôt sa sœur et le trio qui l’entourait. Il ignora superbement ce que l’imitation de la Dovahkiin racontait, se focalisant sur la main posée sur l’épaule de l’Ange. Instantanément, le démon sentit la colère monter en lui et il se leva prestement –manquant au passage de perdre l’équilibre et de tomber sur les fesses- pour rejoindre les deux ailes blanches. « Sil ! Ansjos yu haal kom io sis ! » ordonna-t-il tout en attrapant les vêtements de Sól pour la tirer à lui, un regard farouche sur le visage comme pour défier l’adulte de protester.

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Ven 02 Aoû 2019, 12:39

[Rp dirigé] - Les portes - Page 9 3vg3
Les Portes



Vous savez ce qu’il y a d’à la fois agaçant et attendrissant chez les individus ? Leur faculté à croire que ce qu’ils voient est la vérité. Donnez-leur une porte décorée de scarabées et ils partiront du principe que, derrière, un élevage de scarabées les attend. C’est naïf. Il y a pourtant des nuances que peu peuvent toucher du doigt. Les plus instruits, bien entendu, les plus intelligents, aussi. Il faut observer minutieusement chaque chose pour se rendre compte de la supercherie. Ils accusent tous les Démons parce que ceux-ci sont visibles. Sont-ils la pire des menaces ? Certainement pas. Quoi de plus pervers qu’une race capable de se fondre dans la masse, de passer inaperçu dans n’importe quel milieu ? Le fait que, nous autres, Génies, soyons impossibles à dénombrer devrait mettre la puce à l’oreille. Quoi de plus terrible qu’un être capable de vous imposer un malus, à chacun de vos vœux ? Il n’y a pas de contrat. Quand la contrepartie est révélée, il est déjà trop tard pour faire marche arrière. Effrayant non ?

« Heureux les ignorants. Malheureux les sachants. » murmura Alba à l’adresse de la rouquine avant de changer d’apparence une nouvelle fois. C’était un clin d’œil, pour lui dire qu’elle ferait bien de se méfier des illusions. Le comprendrait-elle ? La Djinn n’en avait aucune idée. Elle tourna ensuite son regard vers celui qui avait parlé des Ætheri, le compagnon d’un adepte du jardinage, visiblement. Que dire ? Sans doute son point de vue sur la question était-il entouré d’une stupidité particulièrement exaspérante mais, sur cette problématique précise, elle laissait parler son instinct. Il était plus fort que tout. C’était diffus et latent, comme une certitude qui venait de nulle part et partout à la fois. La jeune femme sourit. « C’est vrai. » dit-elle en penchant doucement la tête sur le côté. « Puissent-ils nous guider. » ajouta-t-elle d’une voix qui sonnait étrangement à l’oreille. Se moquait-elle ? Elle n’aurait jamais osé, voyons. Il y avait peut-être un soupçon d’insurrection et de malice dans ses veines emplies de Magie Bleue.

L’entente des mots buissonichou d’amour provoqua un petit rire chez la jeune femme qu’elle était devenue. Elle s’imagina un instant trouver des surnoms à Lysium dans le même acabit pour parler de lui devant les étrangers. Ce serait toujours mieux que de parler au vide, comme cet étrange vieillard. Que pourrait-elle inventer au juste ? Elle n’eut pas le temps de s’étendre sur la question, emportée par le changement de décor.

Étaient-ils derrière la porte aux scarabées ? Rien n’indiquait le contraire et il semblait impossible de savoir quoi que ce soit. Avaient-ils vraiment le choix ? Encore une fois, elle restait sceptique. La voix les amenait peut-être où elle souhaitait. En attendant, il s’agissait d’Anges et de Démons. Elle grimaça et, sans demander son reste, retourna dans son habitacle.

Je marchais sur l’eau. L’océan était calme aujourd’hui. Je sentais pourtant un vrombissement, quelque chose qui faisait trembler sa surface lisse mais qui restait invisible pour les yeux. Mon habitacle, mon monde. Il y avait, pourtant, parfois, des événements incontrôlés, comme des réminiscences qui me revenaient de temps oubliés. Je m’arrêtai, fixant l’horizon. J’étais une enfant aux longs cheveux bleutés. Ça ne venait pas du ciel. J’eus un mouvement de recul, quelque chose de vif qui dépassa tout ce que j’étais capable de produire en dehors de cet espace. Un imposant dragon longiligne venait de sortir de l’océan, passant à quelques centimètres de mon corps illusoire. « Qu’est-ce que… ? » Mon regard suivit la forme qui décrivit un arc de cercle en hauteur avant de revenir vers moi. La gueule de l’animal s’arrêta à cinquante centimètres de mon visage. Pelage blanc, yeux bleus, il me rappelait vaguement quelque chose ; quelque chose ou quelqu’un car les choses n’étaient jamais si simples. Le vent souleva mes vêtements et fit virevolter mes cheveux. « L’ode… L’ode. » Je n’arrivais pas à formuler. Je l’avais sur le bout de la langue, pourtant. Une ode… une ode à quoi ? Eau de… Haut de… Je soupirai « Tu t’appelles Isis, n’est-ce pas ? » demandai-je. Pour toute réponse, le dragon fila. Était-il porteur d’un message que je ne comprenais pas ? Le reverrais-je seulement ? Avais-je quelque chose à interpréter sur le choix que je devais faire ? Anges ? Démons ? Relique ? Les autres devaient être en train de s’entretuer pour savoir qui avait raison. N’était-ce pas ce qui nous rendait particulièrement indispensables, cette quête permanente de la raison, du savoir ? La curiosité, quel vilain défaut.

Alba réapparut en beaucoup plus petite, assise sur l’épaule d’un homme qui sentait… Que sentait-il ? La sueur des nuits agitées ? C’était masculin et légèrement entêtant. Son habitacle était encore par terre et elle l’attira à elle pour éviter tout désagrément. Elle fit apparaître une pomme dans sa main et commença à jouer avec. « J’aimerais beaucoup rester sur votre épaule, si vous le permettez bien sûr. » dit-elle à l’ailé aux longs cheveux bruns. Où était Lysium ?

846 mots

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Ven 02 Aoû 2019, 18:15

Changement de décor. Le cri de Ragnar se perdit dans l’immensité de la plaine. Lilith le lâcha, son regard attiré par quelque chose d’autre. Elle sourit, méchamment, un vilain rictus courant sur sa lèvre supérieure. Le Gô-Roum se tenait non loin, accompagné d’un autre clone de Devaraj. Son ancien époux était décidemment partout. Dans son état cauchemardesque, elle se mit à réfléchir à ces apparitions. Les laisser en vie était un crachat envoyé tout droit dans le visage de l’Humanité entière. Ils étaient faibles, pour l’instant, oui, mais ensuite ? Elle avait du mal à imaginer une centaine de petits Devaraj marcher sur le monde avec la puissance de l’Original. Le Monde allait périr, moisir ou imploser. Elle ferait bien de les tuer, maintenant. Il y avait ce roux aussi, là-bas. Elle n’avait jamais couché avec le Hǫfðingi mais c’était comme s’il l’avait marqué à vie, qu’il avait trouvé une place en elle, qu’il avait laissé dans sa chair sa trace et son odeur nauséabondes ; un peu comme leur père, finalement. On ne se débarrasse jamais d’un Taiji. Cette marque invisible, présente, enivrante, agaçante, lui permettait de repérer tout ce qui avait un lien plus ou moins grand avec le Suprême de l’Au-Delà. Aussi, les yeux de la Chamane se fixèrent sur la tignasse de Dasäalm. Elle avait envie de l’enlever et de le plonger dans un enfer sans fin, le même qu’elle avait vécu durant les mauvaises périodes de Devaraj. Avec le recul, peut-être qu’elle se disait qu’elle aurait dû le tuer pendant qu’il en était encore temps, avant qu’il ne devienne un monstre incompréhensible. Elle ne l’avait pas fait, parce qu’elle l’aimait, à l’époque. Le ferait-elle aujourd’hui, si elle en avait l’occasion ? Elle en avait marre de crier son nom et de n’obtenir qu’un silence glacé. Elle espérait secrètement que l’enfant qu’elle portait créerait un cataclysme lorsqu’il sortirait de ses entrailles. Si seulement il pouvait maudire le Maître des Esprits, le mener à sa perte. Si seulement Jun avait programmé l’autodestruction de ses propres enfants…

Ragnar avait profité de l’étrange état de Lilith pour se défaire de son emprise. Il avait dû lutter, ses muscles n’ayant jamais autant travaillé. Elle avait de la poigne, une poigne qui lui paraissait presque surhumaine. En s’échappant, il faillit chuter en arrière. Enfin libre, il réussit difficilement à reprendre ses esprits. En réalité, à peine les avait-il recouvrés qu’il subit de plein fouet la magie de ceux qui en usaient sans ménagement. Malheureusement, il ne comprenait rien. Lorsqu’il était enfant, Lilith lui avait appris quelques mots du langage commun et il avait cru qu’il s’en sortait mais, à présent, et dans la panique, il était évident que son manque de pratique l’avait fait perdre ce qu’il avait acquis. Il se rappelait ce temps où il la regardait avec ses yeux d’enfant et où tout ce qu’elle disait était parole divine. « Lilith… » dit-il, comprenant que quelque chose se tramait dans l’esprit de la jeune femme. La façon dont elle fixait la scène n’avait rien de naturel. C’était effrayant. Elle ne l’entendait pas, le bruit battant de son cœur couvrant toute autre chose. Elle était forte parce que Devaraj l’avait forcée à l’être. Elle avait eu besoin de le devenir pour s’affranchir des chaînes de l’amour qu’elle lui portait, un amour stupide envers un homme violent et cruel. Elle était certaine qu’il ne l’avait jamais aimée. Il avait simplement eu besoin d’elle et l’avait utilisée. Elle envisageait, parfois, le fait qu'ils puissent s’entraider pour lutter contre les Divins mais elle savait qu’elle aurait trop envie de l’étrangler à la moindre occasion. Tenter le régicide chez les Chamans était comme tenter de s’attacher à un poteau et d’y mettre le feu. Personne ne devait toucher à la personne sacrée du Hǫfðingi. Elle le haïssait tellement, parfois. C’est sans doute, d’ailleurs, ce qui lui donna la force de se relever et de se diriger à grands pas maladroits mais fermes jusqu’à Dasäalm. Elle l’avait vu changer, au contact de cette femme. Elle avait capté la lueur folle dans ses yeux, ce sourire mauvais. La guerre entre les Anges et les Démons ? Elle n’en avait rien à faire. Sa main vint agripper le cou de l’Orisha avec violence. Son visage en sueur s'approcha rapidement de celui de l'homme qui venait d'avaler un gâteau. « Tu crois que si je te tue, ça le fera venir ? » dit-elle d’un ton mauvais. « Tu crois qu’il en ferait des cauchemars ? Tu crois que ça le tuerait aussi ? » Alors qu’elle allait continuer, elle prit conscience de quelque chose. Du liquide s’écoulait d'entre ses cuisses, légèrement blanchâtre. Elle perdait les eaux.

Ragnar, lui, avait couru après Lilith, lui criant dans un langage incompréhensible pour la plupart des individus de lâcher l’homme. Le Chaman se trouvait soit courageux, soit complétement fou de l’approcher encore. Tout ce qu’il ressentait près d’elle n’était pas naturel. Un désir morbide de la faire sienne, une terreur lourde et macabre, une aura indéchiffrable qui lui glaçait le sang. Elle lui faisait peur mais il ne pouvait pas désobéir à Jun. C’était au-dessus de ses forces. Il lui avait dit de veiller sur elle, de s’en occuper, et il le faisait, comme obsédé par la tâche. Les hommes les plus charismatiques du groupe ne pouvaient le détourner tout à fait de la volonté divine. C’était comme s’il n’y avait qu’elle, qu’il ne pouvait jamais vraiment se libérer de sa domination, juste quelques minutes, des minutes où il souffrait de ne pas faire ce qui était attendu de lui. Il se sentait mal, nauséeux, pris par des vents contraires, des appels paradoxaux, une magie divine et des magies mortelles mais puissantes. Il commençait à tourner de l’œil et dû s’asseoir à même le sol pour éviter de tomber.

957 mots

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Ven 02 Aoû 2019, 21:45


Image réalisée par Armando savoia
Les portes
[Karsath & Mæve]

Le Mur n’était plus simplement droit comme un I, il était véritablement tendu. Tous ses muscles étaient crispés dans un mélange étrange de stoïcisme et d’anticipation. Le Mur observait et se préparait mentalement pour réagir si quelqu’un s’en prenait à sa maîtresse. Il n’appréciait pas la compagnie qui s’accumulait autour de la porte secrète. Il n’aimait pas ces gens qui s’agglutinaient dans son environnement. Il était un homme de l’ombre. Il n’aimait pas la proximité d’inconnus. Il n’aimait pas leur contact. Il en avait même peur. Fort heureusement, l’Aerchise Song n’avait jamais eu pour projet de le propulser dans la lumière.

Pour l’antipathique, seule sa maîtresse comptait. Il ne vivait que pour elle. C’était pourquoi, quand une blonde à la folie plus qu’avérée vint lui parler, il restait muet. Ne pas engager la conversation était un fantastique moyen pour éviter toute approche. Il se tenait à cet adage. La communication n’était pas son fort. Son domaine de prédilection avait beau se situer dans l’intelligence, il ne comprenait pas vraiment les autres qui n’étaient pas la brune. Sa réflexion était froide et stratégique. Elle s’activait pour les casse-têtes et les objets inanimés. Pas pour les êtres.  Il n’était pas manipulateur. Pas encore. Il devait aider Aylivæ. Cependant, il devait aussi apprendre d’elle. Elle n’était pas la meilleure dans ce jeu de faux-semblants mais il la voyait. Il savait qu’elle vivait des émotions dévorantes. Il savait qu’elle se laissait hanter par des états d’âme différents. Elle vivait. Lui, semblait mort de l’intérieur. Alors il apprenait. Doucement. Discrètement. Surement. Le chemin était long mais il allait comprendre. Forcément. Il finirait par comprendre les sentiments. Il finirait par comprendre les autres. Il finirait par les manipuler pour obtenir ce qu’il voulait. Oui. Il obtiendrait tout pour aider les Song. En particulier, sa maîtresse.

Pour le moment, il devait rester sur ses gardes. Le décor autour d’eux venait de changer. Il refermait son étreinte sur les potions vertes qu’il avait dans chacune de ses mains. Il était prêt à les lancer sur le danger s’il apparaissait. Mais, peut-être n’était-ce pas judicieux. Il ne connaissait pas leur effet et, pour le moment, elles n’étaient qu’encombrement. Il ne pouvait pas reprendre sa canne épée en main s’il ne libérait pas une de celles-ci. Aussi, quand le décor se stabilisa, il mit une fiole dans la besace de sa maîtresse. L’objet léger déborda un peu du sac mais ne semblait pas prêt de tomber sur le sol. Karsath ne le quittait cependant pas des yeux. Pendant l'entièreté du monologue, son attention était centrée sur la fiole. Si elle tombait aux pieds de celle qu’il servait, il s’en voudrait. Cependant, elle semblait confortablement installée entre deux objets. Il s’autorisait donc un long regard vers la carte qu’il tenait. Son cerveau s’activait et s’orientait. Il n'en restait pas moins attentif au monde qui l’entourait. Chaque parole résonnait en lui. Certaines paroles virulentes déconcentrèrent quelque peu son esprit.  Il eut un léger sentiment de fierté quand sa maîtresse s’exprimait. Il trouvait son intervention passionnante. La magie qui lui encerclait l’esprit se mêlait à sa profonde dévotion. Pourtant quand un homme aux cheveux longs s’approchait, il fronça les sourcils et l’imita, se collant presque à Aylivæ.

Quand il était de garde, on ne touchait sa maîtresse qu’avec les yeux, sauf en cas de nécessité. Cet homme semblait imprévisible. Karsath ne savait pas comment interpréter cette lueur de folie qui brillait dans ses yeux. Mais elle ne lui plaisait vraiment pas. L’homme avait beau sembler sous le charme de l’Ondine, Karsath portait instinctivement sa main à la canne-épée qu’il avait encore, jusqu’alors, sous le bras. Il ne dégainait pas mais se tenait prêt. Il ne le quittait pas des yeux alors même qu’une rousse gravissait sur un Wëltpuff pour scander son opinion. Ses yeux ne se détournait pas plus lorsqu’il entendait la Folle de tout à l’heure chantonner. Le Mur, sur le qui-vive, jeta tout de même une œillade à l’Ange qui venait d’appuyer les dires de sa maîtresse. Celui-ci lui semblait sain d’esprit et ne s’approchait pas. Très bien. Il reporta son attention sur l’homme devant lui. Mais son attention fut accaparée bien vite. Un être à la voix tentatrice venait de s’exprimer. Une seule phrase.  Tout un esprit chamboulé. Il avait envie d’acquiescer. Et, si sa maîtresse allait dans une mauvaise direction ? Et, s’il fallait se battre en réalité pour les démons ? L’intervention puissante d’un autre homme le persuada encore plus. Il fallait qu’il fasse changer d’avis celle qui était tout pour lui. Il fallait qu’il lui dise oh combien elle avait tort. Il fallait qu’il… Karsath serrait les lèvres. Elles ne formaient à présent qu’un trait fin. Il ne pouvait pas contredire son Aerchise. Il la servait. Il la suivait. Il était son Mur. Il essayait donc de recentrer, avec peine, son Esprit sur l’homme aux longs cheveux. Ce dernier se retrouvait sous l’étreinte d’une femme énorme. Il regardait la scène se dérouler devant lui sans intervenir, impassible. Il n’en avait que faire tant que cela ne touchait pas celle qu’il servait. De toute façon, il était trop concentré à ne pas parler pour faire quoi que ce soit.

***

La Fae battait rapidement des paupières. Avait-elle manqué un chapitre dans son propre récit ? Cela faisait déjà deux fois qu’elle était emportée dans un nouvel environnement. Sous le choc, elle se contentait de serrer la fiole verte contre elle et d’écouter sagement les indications qui lui étaient transmises. L’histoire dans laquelle elle avait été embarquer lui faisait peur. Mais elle ne pouvait prendre la porte rouge. Toute histoire méritait une fin correcte. Elle ne pouvait pas abandonner dès le premier chapitre. Elle ne pouvait vraiment pas. Mais, pour cette page de l’histoire, elle ne se sentait pas vraiment de prendre la parole. Que pouvait-elle dire ? Elle ne connaissait pas bien les personnages. Pourtant, à ce qu’on lui avait raconté, les démons étaient forcément les méchants et le anges les héros. Mais les paroles de la statue lui faisaient penser l’inverse. Les anges semblaient être les envahisseurs venant tuer le peuple originaire pour le remplacer. C’était biscornu. Elle ne pouvait décemment pas prendre part au débat qui avait lieux devant elle. Elle n’aurait dit que des idioties de toute façon.

Sa tête bouclée se contentait donc de s’orienter vers les différents protagonistes qu’elle écoutait avec avidité. Son regard se posa sur trois créatures monstrueuses. Instinctivement, elle pensa qu’il s’agissait de son peuple. Elle leur souhaitait alors d’obtenir un baiser lors de cette aventure. Elle leur souhaitait sincèrement. Son regard se posait d’ailleurs sur la brune qui l’avait délivré. Son visage s’illuminait d’un grand sourire. Elle s’approchait d’elle avant d’entendre et de voir son attention accaparer vers d’autres individus. Elle était faible et naïve. Elle ne pouvait lutter contre l’attraction de leur magie. Ils étaient des Mages impitoyables. Elle hocha la tête pour approuver leurs dires. Les Démons étaient les gentils. Il fallait les aider à se délivrer de ces vilains anges !

Tandis qu’elle était convaincue, sa faible magie s’amenuisait. Maeve rapetissait de seconde en seconde sans s’en rendre compte.

Poste III | 1150 mots

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Sam 03 Aoû 2019, 00:11

J’examinai tour à tour les traits des nouveaux visages qui se présentaient au seuil de la porte. J’arquai quelques fois un sourire à ceux qui croisaient mon regard, sans leur adresser le moindre mot toutefois. Mon expression demeura complètement de marbre à l’arrivée d’une créature à l’apparence peu avenante, haussant tout de même un sourcil en notant la présence d’un cervidé, étonnement qui ne fit que se renforcer à la vue d’une femme nue, identique en tous points à l’Impératrice des Deux Rives sans la prestance ni la corpulence cela dit. Un clone. Cette dernière venait de bondir sur l’un des Anges – celui armé d’une fourche – exprimant sans gêne ses désirs charnels en Zul’dov alors que, un peu plus loin, une jeune Magicienne lâchait un hoquet de stupeur. Avait-elle compris les mots de la Réprouvée? Ou était-ce la nudité de celle-ci qui la choquait? Il était plus probable qu’il s’agisse de la seconde option. Cela étant, je me détournai vivement des ébats des deux concernés, ayant aucunement envie de violer leur intimité en continuant de les observer.

Le décor se métamorphosa peu de temps après, peignant ma vision d’une grande étendue de verdure que la lumière du jour imbibait. Je prêtai une oreille attentive aux propos de la statue, me renfrognant légèrement à la mention de la guerre. Les Anges contre les Démons. Était-ce si surprenant? Non, malheureusement. Ces deux peuples se livraient sans cesse des batailles et bien qu’au fond, j’admirais en quelque sorte l’initiative des Démons d’avoir tenté d’établir une forme de conciliation, les aversions naturelles des deux camps avaient fini par avoir raison de leurs efforts. Je soupirai. Des individus commençaient déjà prendre position en faveur d’un parti, usant de tous les stratagèmes possibles et inimaginables afin de rallier autrui à leur cause. Une femme à la chevelure brune me laissa par ailleurs une forte impression, mais la Magie restait de la Magie ; son opinion était sensée, mais je ne parvenais guère à m’y conformer entièrement. Aider les Anges de nos terres à se repeupler me paraissait plus judicieux que de partir en quête du masque, tant bien même que ces conflits ne nous concernaient en rien. Je parcourus brièvement la carte des yeux. Nous avions le choix, le pouvoir de placer un poids sur la balance : se refuser une telle opportunité était indubitablement une erreur. « J’irais combattre avec les Démons. » Avec un peu de chance, nous pourrions arriver à compromis afin d’éviter toute effusion de sang. Dans le cas contraire, j’étais prêt à parer toutes les éventualités.


Elyot soutint quelques instants le regard inquisiteur que l'Humaine avait posé sur lui. Un sourire s'était tracé sur la ligne de ses lèvres tandis que, intérieurement, il jubilait d'avoir émis la bonne hypothèse. « Elyot. » Se présenta-t-il à la dénommée Lexa en penchant le buste, par simple usage de politesse. Il ignorait tous des convenances de l'étiquette humaine néanmoins, il ne tenait guère à paraître malpoli devant son interlocutrice. Le jeune sylvestre connaissait si peu de choses sur le peuple du Désert en vérité, à l'exception des bases de leur langue et leur Ma'Ahid évidemment. Il se souvenait pourtant d'avoir vaguement survolé une partie de l'histoire de ces êtres dépourvus de magie en compagnie de sa professeure. Cela dit, ces réminiscences lui paraissaient si lointaines qu'il ne pouvait qu'en éprouver de la curiosité désormais. La théorie était un élément qu'il jugeait essentiel afin d'acquérir le savoir, mais le vécu, en contrepartie, lui apparaissait tout aussi enrichissant, quoique légèrement intimidant. Alors que son attention revenait sur les gravures de la porte, le garçon réfléchissait. C'était la troisième fois qu'il mettait les pieds hors de Melohorë ; la troisième fois qu'il se volatilisait sans laisser de traces au nez et à la barbe de ceux étant censés assurer sa sécurité. Il n'avait rien à faire ici. Il en avait parfaitement conscience et bien qu'il se sentît injuste vis-à-vis de ses gardes, il n'avait nullement l'intention de partir. Pas maintenant. Seulement, l'envie de rebrousser chemin et traverser le seuil de la Porte rouge était tentante, mais son désir incontestablement naïf d'aventure et d'inconnu l'était tout autant. Que faire? Il ne pouvait, en toute bonne conscience, mettre sa vie en danger alors qu'une échappatoire lui était offerte. Il se savait faible, peu prompt à survivre si les événements venaient à déraper. Qui serait là pour le protéger? Personne. Il n'était qu'un inconnu mouvant parmi une masse d'inconnus. Rien de plus, rien de moins. Nerveux, le sylvestre se mordit la lèvre inférieure. L'hésitation peignait l'intégralité de son faciès. Il n'arrivait pas à prendre une décision. Mitigé, il ressentit subitement une caresse lui effleurer la paume, le tirant brusquement de ses pensées anxiogènes. Déconcerté, il fixa d'un air ahuri les lignes de sa main. Le stimulus n'avait duré que l'espace d'un instant, mais, aussi bizarre soit-il, l'enfant ne niait pas avoir trouvé le contact apaisant – assez pour brièvement interrompre les murmures de ses doutes.

Laissant un filet d'air franchir la barrière de ses lèvres, Elyot se retourna. Il effectua aussitôt un geste de recul, surpris de tomber nez à nez devant un visage qu'il ne reconnaissait pas. Penchée au-dessus de lui, une femme aux boucles ambrées lui adressa sans détour une demande qui le laissa pantois. L'Ygdraë n'avait retenu que le baiser en guise de monnaie d'échange. Comme toujours, il ne sut exactement comment réagir. Un baiser? Comme ceux que son père et sa mère s'échangeaient tout le temps? Il grimaça, la panique transparaissant au fond de son regard. « Un baiser? Non. Hors de question. Beurk. » S'exclama-t-il spontanément, les joues écarlates. Pourquoi une adulte lui proposait-il un tel marché? C'était effrayant et en plus, il ne l'aimait pas. Pour lui, seuls les gens amoureux pouvaient s'échanger un baiser afin de prouver leur sentiment à l'autre : c'était ce que ses parents lui avaient dit lorsqu'il leur avait posés la question. Son faciès s'empourpra davantage. « On dit que les Sirènes embrassent les hommes avant de les noyer. » Fit-il soudain en dévisageant son interlocutrice. « Êtes-vous une Sirène? » Elyot ne savait plus ce qu'il racontait : les mots traversaient la commissure de sa bouche sans qu'il puisse les contrôler, sous le joug de ses délires imaginatifs. C'était plus fort que lui. Une vague de gêne le percuta abruptement. Cela ne se faisait pas d'accuser une inconnue de vouloir le noyer alors qu'il n'y avait même pas d'eau dans les parages – à croire que c'était cela, le véritable problème. Il abaissa les yeux d'un air dépité. « Désolé. » S'excusa-t-il. « D'avoir insinué que vous cherchiez à me noyez. » Précisa-t-il ensuite. Elle avait sans doute voulu bien agir, en dépit de sa maladresse. Ignorait-elle comment se comporter auprès de lui car il était un enfant? Peut-être. Son regard s'illumina. Il venait d'avoir une idée. « Je vous donnerai bien une fiole si vous m'aider à trouver un Elfe. » Déclara-t-il d'un ton étrangement sérieux, sans fournir la moindre explication. Il n'en eut jamais l'occasion. Le décor s’était mis à changer.

Elyot battit des paupières tout en observant le nouveau paysage d’herbes fraîches et verdoyantes, s’habituant doucement à la luminosité alors que les dernières paroles de la statue vibraient encore au creux de ses oreilles. Dérouté par le changement d’environnement, il coula une œillade en direction de la blonde, murmurant un « Qu’est-ce que...? » imperceptible entre ses lèvres. Il sursauta lorsque l’être de pierre reprit le courant de son monologue et blêmit à vue d’œil en saisissant les enjeux auxquels la majorité venait de le confronter. Les arguments commencèrent peu à peu à fuser dans tous les sens et rapidement, le jeune sylvestre ne sut plus où donner de la tête, changeant d’opinion à chaque fois qu’une personne s’emparait du flambeau de la parole. Les arguments du Délaissé finirent néanmoins par le convaincre de se ranger du côté des Vils, bien que l’art de la guerre soit très loin de figurer dans ses cordes. Il ne songeait même plus à son statut en tant que Löth et les dangers qu’il encourrait à suivre cette initiative, inévitablement. Elyot reporta son regard vers la femme qui l’accompagnait. « Allons chercher un Elfe maintenant, d’accord? On ira se battre avec les Démons après. »

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Sam 03 Aoû 2019, 15:11

Inutile, honteux, incapable. Byzance se sentait ainsi, voire plus. L’astre du jour présent au sein du nouveau décor n’apporta aucune luminosité à son existence. Il se sentait juste… vide et douloureux, une bien étrange sensation. Ses yeux fixaient le paysage sans le regarder, éteints. Qu’avait-il fait ? Pourquoi ? Pourquoi les Ætheri l’avaient-ils gardé en vie après son acte ? Pourquoi avait-il à subir tout ça jour après jour, encore et encore ? Ça ne cesserait jamais. C’était comme si l’existence des autres était colorée, comme s’il existait un monde autour de lui, différent, brillant, plein de joie et d’espoirs, et qu’il ne le voyait pas. Il n’y arrivait pas parce que tout ce qu’il observait était terne, parce que tout ce qu’il touchait s’effritait à son contact, parce que tout ce qu’il goûtait semblait être de la cendre. Il n’avait pas le choix. Il avait déjà choisi, choisi de tout abandonner, de s’extraire de ce monde où il ne voulait pas être ce qu’il était. Ça n’avait pas marché et, maintenant, il était coincé. Pourquoi est-ce que personne ne l’avait prévenu ? Pourquoi est-ce que personne ne racontait aux enfants, dès leur plus jeune âge, qu’il ne fallait pas attenter à ses jours, jamais ô grand jamais ? Ezechyel gardait jalousement le secret. Ce n’était pas juste. Il se sentait puni d’un acte qu’il avait ignoré être prohibé au jour de sa commission. Non, ce n’était pas juste, vraiment pas. Byzance avait envie de pleurer. Il entendait la voix dans sa tête, qui résonnait toujours et qui sanglotait pour lui, à chaque seconde. Il fallait au moins une éternité de pleurs pour être à la hauteur du désespoir qui le tiraillait. Pourtant, à un moment, il remarqua quelque chose, une chose qu’il n’avait jamais observé par le passé. Là où les êtres qui se trouvaient à ses cotés étaient obnubilés par certains autres, magiquement ou non, lui, ne ressentait rien. L’hypnose, la prestance, la voix, peu importe, tout ceci lui paraissait sans éclat. Ceux qui s’étaient mis en tête de convaincre n’avaient aucun poids à ses yeux. Il était simplement dénué de toute contrainte si ce n’était celle que ses Dieux avait posé sur lui. C’était déjà énorme. Alors que la voix autoritaire allait commencer à parler, il souffla sèchement entre ses dents : « La ferme. » Elle fut convaincue. L’Ombre aux cheveux roux se mit à contempler les différents protagonistes d’un regard nouveau. Il souffrait, il avait mal, mais il n’était pas manipulable. Il se demandait pourquoi, au juste. Parce que ça aurait été trop dangereux ? Parce que les Dieux étaient égoïstes et voulaient être les seuls à les faire souffrir, lui et ceux de son espèce ? Il sentait battre en lui un rythme étrange, lourd. Ce n’était pas sa guerre, rien dans ce monde n’était fait pour lui, rien ne le concernait, si ce n’était la mission que les Divins lui avaient confiée. Il demeura donc pleinement silencieux, imperméable aux jeux de dupe, comme extérieur à la scène, même lorsque Lilith agrippa la gorge de Dasäalm. Ce n’était pas son heure, de toute façon. La magie de l’Ombre le lui indiquait clairement. Son Clepsydra n’allait pas arriver à son terme tout de suite.

_____________

Vräska voyait un grand château. Habillée en blanc, les cheveux bien plus longs que ceux qu’elle avait actuellement, elle avançait, perchée sur des talons hauts. Les portes s’ouvrirent devant elle et les domestiques inclinèrent la tête. Arrivée en haut d’un escalier, elle attrapa les tissus de sa robe et en descendit les marches. Les danseurs s’immobilisèrent lorsqu’ils la virent. Elle avait une drôle d’impression, une impression de puissance et de… Elle n’aurait su le décrire. C’était comme si elle s’était évertuée, siècle après siècle, à être partout et nulle part à la fois, qu’elle maîtrisait ses gammes et ses arpèges. Un homme apparut alors, brun. Il lui tendit la main, pour danser. Son visage étrangement familier fut remplacé par celui d’un inconnu. Vräska grimaça sous la douleur qui lui revenait. Elle était encore un peu sonnée, ne comprenant pas. Un instant, elle se crut encore à Megido, cherchant des yeux son amie. Elle voulut bouger mais son corps ne lui obéit pas. Elle observa le visage qui la dominait. Cet homme aussi était brun mais bien plus jeune. Il devait avoir le même âge qu’elle mais lui sembla très différent. Il y avait ces étranges marques sur sa peau… et puis il avait l’air plus vieux, d’une certaine manière. L’Orisha se posait des questions. « Aärk… » Je commença-t-elle en Arshalà avant de se dire qu’il ne devait sans doute pas appartenir à son peuple. « Därka ourläa Arshalà ? » Parles-tu Arshalà ? demanda-t-elle comme pour vérifier. Elle avait la tête qui tournait. « Vräska. » fit-elle en bougeant sa main vers sa poitrine. Elle ne parlait pas le commun. Elle s’évanouit de nouveau.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Sam 03 Aoû 2019, 21:14

Kahel passa une main dans ses cheveux. C’était un peu décevant. Il se gratta l’arrière de la tête face à l’indifférence générale. Il ne devait pas se décourager mais…

Ses yeux pétillèrent soudain lorsqu’une jeune femme à la peau foncée s’adressa directement à lui. Il aurait aimé l’enlacer pour lui montrer sa gratitude, même si ce qu’elle lui dit ne fit que constater son échec. Au moins, ses paroles étaient réconfortantes. Il ne se sentit d’ailleurs absolument pas gêné par sa proximité, n’étant pas encore familier avec la magie. Cette dernière lui semblait être un concept abstrait. Il avait déjà vu ses parents faire mais, à vrai dire, lui-même n’avait jamais été capable d’utiliser un quelconque pouvoir. « J’espère que nous nous reverrons… » dit-il tout bas, bien après qu’elle soit partie. Il avait envie de rencontrer des gens et sans doute était-il un peu trop avenant, naturellement, pour son propre bien. Un peu revigoré, l’Orisha continua son manège, essayant d’ameuter des gens. Ça ne marcha pas davantage. Certains le regardaient mais avaient tôt fait de partir en rejoindre d’autres vers une des différentes portes proposées. Une autre personne à la peau foncée, un homme cette fois, s’approcha de lui pour lui souffler que son idée était bonne. Le fils d’Aria se questionna… Peut-être que les gens à la peau halée étaient plus ouverts au débat ? Peut-être que c’était culturel ? Il soupira et se tordit les lèvres. Ses pensées n’avaient aucun sens. « J’aimerais bien mais… personne semble vouloir le faire, malheureusement. » fit-il. « Mais merci de vous être arrêté, ça me fait vraiment plaisir. » ajouta-t-il avec un sourire sincère. Ça aurait été sans doute bien de voter. Bien sûr, il comprenait que la statue avait donné un temps défini alors ils n’auraient pas pu débattre longtemps mais…

Kahel leva les yeux vers un homme aux cheveux roux qui venait tout juste d’arriver. Il acquiesça à sa réplique, en se disant que lui aurait pu être bien plus percutant. Bon… Il devait s’avouer vaincu pour cette fois. Tant pis, il retenterait plus tard si l’occasion se présentait.

« Ah je vois ! » s’exclama Hans. « Votre petite fille… » Le Magicien avait un rapport à sa famille compliqué. Le Monarque Démoniaque était son père mais il ne lui avait parlé qu’une fois. Il avait pensé qu’Edwina était sa mère mais ses récentes aventures tendaient à lui prouver le contraire. Pourtant, il restait accroché à cette idée. Il ne voulait pas que l’histoire parfaite qu’il s’était inventée se brise comme ça. « Oh vous ne devriez pas. Elle peut vous donner du bon lait et vous permettre de faire du fromage. J’aime beaucoup le fromage de chèvre personnellement. » Hans faisait la conversation pour essayer d’oublier ses sentiments un peu contraires. Anya l’avait quand même poussé dans le halo. Il n’était pas rassuré d’être ici. Pourquoi n’était-elle pas venue avec lui ?

Anya observa la tête de l’enfant. « Oh… » Il ressentait ce qu’elle lui faisait. À quel point pouvait-il éprouver ce genre de choses ? La jeune fille se questionna longuement sur les possibilités qui s’offraient à elle. Et si elle le frappait ? Et si elle essayait de lui caresser les cheveux ? Est-ce que ça ne marchait que sur la peau ? À quel point pouvait-elle influencer le cours de son existence ? Pouvait-elle le faire chuter ? Pouvait-elle lui parler ? Pouvait-elle le guider ? Le Conte du Sapin lui semblait plein de potentiel mais elle n’arrivait pas à en cerner les limites. Elle n’avait pas trouvé beaucoup d’informations sur cet artefact, juste quelques articles de journaux qui relataient des événements similaires sans plus d’explications.

Le décor changea pour revêtir une lueur plus chaleureuse. Le soleil brillait sur une plaine. Pourtant, les lieux étaient le théâtre d’une guerre. Kahel passa une main dans ses cheveux, Hans fit de même. L’Orisha se déplaça et rejoint le Magicien sans vraiment s’en apercevoir. Côte à côte, ils subirent exactement les mêmes influences. Ils ne purent s’empêcher de chiper un gâteau chez la vieille dame au regard bienveillant et se firent balader par les convictions de chacun. Certaines femmes étaient impressionnantes, soit parce qu’elles dégageaient quelque chose de particulier, soit parce qu’elles criaient beaucoup. Certains hommes l’étaient tout autant, soit par leur verve, soit par leur présence. Tous étaient différents, les avis n’étaient pas semblables et c’était bien ce qui rendait les événements complexes. Kahel sentit sa main. À force de la passer dans sa chevelure, elle sentait une drôle d’odeur. Ce n’était pas désagréable, simplement… différent. Hans, lui, se mordit la lèvre inférieure dans une moue perplexe. « Oui… allons combattre les Démons… Euh… non, ce n’est pas ça ? Je… » Hans ne savait plus vraiment. Il se sentait confus. Le garçon réfléchit un instant. Son père était le roi des Démons. Ceux-ci avaient fait sécession et étaient donc des traitres à la couronne, par conséquent. D’un autre côté, lui, Hans, ne savait pas se battre. Là-dessus, il s’accordait avec Kahel. L’Orisha n’avait pas non plus les moyens de guerroyer. Lui aussi avait un parent Démon. Pourtant, en vue des dernières interventions, ni l’un ni l’autre ne pouvaient vraiment lutter. « Combattre avec les Démons. » souffla Kahel. « Oui… » répondit Hans en le regardant. Tous les deux ne se sentaient pas bien.

891 mots

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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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Siruu Belhades
Sam 03 Aoû 2019, 22:02


Ils parlaient, cherchaient à délibérer. Un homme proposait de la nourriture, argumentant en faveur d’un combat au côté des démons. Une ange le suivit. Une femme les contredisit. Une autre, surexcitée, exprima son désaccord et rejoignit ceux qui, de leur côté, souhaitaient bouter les anges hors de l’île. D’autres continuaient de favoriser la recherche du masque, ou appuyaient encore l’idée de soutenir les démons. Il y avait une Vile, dans le lot. Impolie, rude et ridicule. Lysium eut une mine de dégoût, tandis qu’elle parlait. C’était exactement le genre de personne qui étaient retenus par la sécurité de sa demeure.

L’opinion du sorcier changeait à chaque réplique, et les effets magiques s’annulaient entre eux, à tel point qu’il ne remarqua même pas que l’on cherchait à l’influencer. Son avis finit par pencher du côté de ceux qui souhaitaient repousser les Vertueux mais, au fond, il n’était pas convaincu. Les raisonnements n’étaient pas mauvais. En plus de cela, d’un point de vue sorcier, plus d’anges équivaut à moins de puissance chez les démons et, par conséquent, moins de concurrence dans le commerce des esclaves. Pourtant, quelque chose repoussait Lysium. Il aurait beau être persuadé que ce choix serait le meilleur pour lui, il ne le ferait pas par peur d’y laisser la peau. On lui avait promis de lui offirir gloire et richesse, pas de multiplier ses chances de se faire égorger par une troupe de démons — ou, pire encore, d’anges —. Ne vous méprenez pas : il adorait la guerre. Elle multipliait les possibilités d’investissements dans les forges, elle donnait un ennemi commun à tous, elle offrait à une nation sa dignité et son honneur. Il n’y a rien de mieux qu’un conflit armé, pour une civilisation digne de ce nom. Cela ne donnait pourtant pas envie à Lysium de se mettre sur-le-champ de bataille. Lâche, il l’était sans doute, mais ça ne le dérangeait pas.

Ses réflexions ne cessaient pas. Prendre d’assaut la ville des anges… est-ce que les Élus des Portes y arriveraient seulement ? Ils n’étaient pas un millier au total. En considérant que tout le monde se mette d’accord… feraient-ils vraiment la différence face à un million d’ailés, quel que soit le camp choisi ? Et quand bien même battraient-ils les adversaires, est-ce que l’accord mentionné par la statue allait tenir ? Est-ce que les perdants n’allaient pas tout simplement se faire massacrer ? C’était dur à dire. Les Vils n’étaient pas reconnus pour leur honnêteté, et il était naïf de penser qu’ils iraient construire de jolis bateaux pour que leurs ennemis de longue date s’en aillent paisiblement avec une lettre de recommandation et des confiseries. De l’autre côté de la frontière, les Vertueux semblaient particulièrement virulents, et n’hésiteraient pas à réduire le mal en bouillie. Sans doute s’étaient-ils isolés de la royauté pour leurs opinions extrémistes. Dans tous les cas, les Élus des Portes n’avaient aucune certitude, si ce n’est qu’il fallait choisir un camp, ou chercher le masque.

Lysium prit un biscuit, pensif. Plusieurs anges avaient soutenu le camp opposé, aussi contre-intuitif cela puisse paraître. C’était intéressant — instructif, même —. Les emplumés faisaient semblant d’être des figures morales, mais ils étaient prêts à décapiter les leurs pour une chance d’augmenter les chiffres de leur rang. Le mage noir n’avait jamais eu affaire à cette race-là, mais ce comportement en disait long, et paraissait aussi surprenant que familier. L’aristocratie sorcière fonctionnait de la même manière — ils étudiaient souvent des cas concrets en classe —. Lorsque tout va bien, les nobles affichent un sourire et se complaisent, faisant semblant d’être des figures de sagesse. Mais dès lors qu’ils commencent à se sentir en difficulté, ils se transforment en hyène assoiffées de pouvoir, prêtes à tout pour retrouver leurs privilèges. Cette comparaison était si efficace que c’en était déconcertant. Le Yin et le Yang, c’était donc ça ? L’espace d’un instant, Lysium se sentit écœuré à l’idée d’être associé à une race aussi inférieure que celle des anges.

Le sorcier concentrait sa magie pour améliorer l’impression qu’il donnait aux autres. Ce n’était pas tant qu’il cherchait à convaincre, en réalité. Il voulait juste éviter de se retrouver insulté. Il savait que son propos serait blessant. « Je ne sais pas pour vous, mais ma vie est beaucoup trop précieuse et intéressante pour que je la gâche ici. Donc… cherchez le masque, faites ce que vous voulez. Moi, je vais allez chercher refuge. Et, éventuellement, je travaillerais à améliorer la diplomatie, puisque certains y tiennent. » Certes, mais où aller ? Les anges d’Omi'Ake n’avaient pas été présentés comme très hospitaliers, tandis que les démons étaient des brutes de notoriété publique. Dans les deux cas, il avait des chances de finir écartelé. « Bon… au final c’est une mauvaise idée, je vais juste suivre ceux qui vont chercher le masque. Par contre, je vous préviens : dès que vous trouvez un coin sûr, vous m’y laissez et je vous attendrais là-bas. Et si on n’en trouve pas, on fabrique une petite cabane en chemin et vous irez chasser pour nous nourrir. Je rappelle que nous n’avons signé aucun contrat, et que nous sommes actuellement portés disparus : si ce soir vous finissez empalé sur une broche, vos familles et vos amis n’en sauront rien. Je suis pas venu ici pour mourir. » Peut-être était-ce la peur qui parlait, mais le sorcier trouvait que tout le monde prenait cette histoire trop à la légère. Il ne s’agissait pas de faire un pique-nique champêtre, mais de prendre parti après s’être fait enlever par une entité potentiellement démoniaque, et de rester uniquement pour l’appât du gain — alors même que tout ceci pourrait être un piège —.





Datura peinait à tenir le rythme. Elle essayait d’influencer l’enfant pour qu’il ne prenne pas la porte rouge depuis plusieurs minutes déjà, mais cela ne fonctionnait pas comme prévu. Oh, il hésitait, mais sa volonté était trop forte. Tout ceci était ridicule. Elle, une marionnette de premier rang, une des plus belles, se faisait battre par un marmot ! La statuette devait avoir changé quelque chose, c’était la seule solution. Ou alors cet enfant était très fort pour son âge.

Il se rapprochait de la porte rouge, la tenant toujours comme s’il s’agissait de son butin. « Non, mais oh, pour qui il me prend ? Je ne suis pas un objet qu’on peut balancer comme ça ! Enfin techniquement si, mais normalement je peux me venger ! » Datura parlait, sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche. Elle n’avait pas de magie à user dans ça et, de toute façon, il valait mieux qu’elle ne se révèle pas.

La marionnette, dans un accès de rage, envoya une suggestion par le Fil d’Ophélia. Comme une décharge de pensée, plus forte que toutes les autres. Elle était censée convaincre le garçon de la lâcher, mais au lieu de cela, il se jeta au sol. Très vite, Datura remarqua qu’il pleurait. Oui, de vraies larmes. Elle en voyait souvent chez les Fortas-Petraliphas — principalement de la part des domestiques —. Cela étant, elle n’avait pas eu l’occasion d’observer ces choses-là de la part d’un enfant depuis longtemps. Une part de son esprit détraqué avait toujours envie de frapper ce morveux, mais au fond, elle ne pouvait s’empêcher de le trouver attachant. Puis, il la serra encore plus fort.

« J’allais presque compatir, et toi tu gâches la magie de l’instant avec tes sales pattes ! Dégage ! » Encore une fois, le garçon ne l’entendait pas. « Je veux pas être ici. Tante Bérénice allait nous rendre visite, je suis censé lui parler, mais… »« J’en ai rien à faire de tes histoires ! »« … mais elle sera déçue si elle sait que j’ai laissé tomber une grande opportunité ! Et je veux pas que mes amis pensent que je suis nul, mais j’ai peur ! S’il te plaît, la poupée, aide-moi ! » L’enfant sanglotait, tandis que Datura se calmait. « Je suis une marionnette, imbécile. » « J’ai toujours pensé que les jouets étaient vivants… ils ne me croient pas, mais moi j’y crois. Je sais que tu peux m’aider si j’ai assez la foi. Dis-moi juste quoi faire ! » Le garçon implorait du regard Datura, perdu et exténué. « S’il te plaît, aide-moi, je t’en conjure ! » La marionnette était touchée par ces paroles, quoique toujours passablement en colère. Dans tous les cas, elle ne saurait pas quoi faire. Et puis… offrir du soutien à autrui, même moral, n’avait jamais été un domaine dans lequel elle excellait. Pourtant, comme prise par une envie subite, elle décida de faire prendre à cet enfant la porte rouge.

La marionnette cessa d’essayer d’influencer l’esprit du garçon, et prit la décision de bouger son bras articulé. Elle savait qu’il verrait, c’était le but. Son doigt pointait vers la porte rouge. L’enfant fut pris d’un sursaut de joie. « Tu es sûre ? » Si Datura avait pu soupirer, elle l’aurait fait. C’était déjà bien gentil de sa part d’essayer de sauver la vie d’un gamin en se révélant temporairement à lui, elle n’allait pas non plus défendre son choix !

Quelques secondes plus tard, l’enfant se mit à courir vers la porte rouge. Il n’emporta pas la marionnette avec lui — pour le plus grand plaisir de cette dernière — mais lui lança un dernier regard, empli de reconnaissance. « Est-ce que j’ai été… gentille ? Sans aucune raison ? De surcroît à quelqu’un qui me traitait avec la délicatesse d’un réprouvé ? » L’espace d’un instant, Datura se sentit comme une sainte : mieux encore, comme l’aether de la Charité en personne. Cependant, il ne fallait pas s’y tromper : elle ne comptait pas prendre ce genre d’habitudes.

« Donc je suis seule, sans aucun esclave pour me porter, et dans une zone de guerre… je n’aurais vraiment pas dû l’aider. Enfin bon, ce n’est pas grave. Je vais juste trouver un remplaçant. » Sa magie était épuisée, elle ne pourrait que compter sur le bon sens de celui qui passerait par ici.
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[Rp dirigé] - Les portes - Page 9 3v8q
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Dim 04 Aoû 2019, 06:03


Lara attendait de connaître la porte qui serait désigné tandis qu'elle faisait connaissance avec Lexa, l'avantage d'être du même peuple et de pouvoir se comprendre. Ce qui n'était pas le cas avec tout ces dialectes différents qui nous attaque les oreilles. Comment tout ce monde allait faire pour se comprendre si autant de langages étaient utilisés ? «Je ne l'ai pas nommé en fait, il a sauté avec moi dans la lumière alors que j'étais dans les bois.» Ce fut la réponse de Lara à Lexa avant de se pencher pour caresser l'animal et lui murmurer à l'oreille «Aemon ?» Celui-ci émit un petit hurlement qui semblait approbateur, ce qui venait de régler cette lacune. Pour ce qui est de la porte, le destin en avait décidé autrement tandis que nombre plus élevés d'élus avaient choisis la porte des anges et démon. «Mais pourquoi encore ceux là..» grognait Lara alors que la révélation était faite et que les murs fade disparaissaient pour laisser place à la verdure d'un grand espace. La voix résonnait et expliquait le nouveau choix à faire, ce qui n'avait rien pour plaire à l'humaine. «Sérieux ? Même sur une île qui est inconnue il faut se taper cette confrontation sans fin entre ces deux là ? Qu'ils se battent à mort des deux côtés et que l'on en parle plus ! » Le seul aspect qui avait de l'intérêt pour l'humaine était le masque, cet artéfact au potentiel immense. Son goût de l'aventure et la recherche de reliques ne pouvait qu'être piqué au vif, un espoir d'une présence de bien d'autres objets intéressants. Lara attrapait Lexa par le bras pour se diriger vers le groupe des chercheurs de masque. «Tu viens avec moi.» Elle ne donnait pas vraiment le choix à sa compatriote, lui lâchant le bras une fois rendu. «Prête pour l'aventure ?» Puis se tourner vers les autres. «Offrons leurs la solution à la paix par le masque, si ça fonctionne tant mieux, si c'est le bordel après, tant pis. On a pas à mourir au combat pour eux mais chacun ses choix, chaque groupe par de son côté et venez pas vous plaindre si on se retrouve à vous essayer de vous tuer parce que vous avez pris la décision de vous battre.» Lara se mit assise en tailleurs sur le sol, le louveteau sur les genoux à se faire dorloter. Elle ne savait pas à quel point ses paroles avaient pu être comprises mais l'important pour elle, c'était la recherche.

J'observais les autres et parlait peu, mieux valait connaître ceux avec qui allait falloir collaborer tôt ou tard lorsque l'une des portes allait s'ouvrir pour commencer cette aventure. Il y avait ce gamin qui semblait très insistant d'amener Jil à l'écart, je ne pouvais me fier qu'à ces mouvements et réactions, sans oublier cette étincelle dans ses yeux lorsqu'il parcourait le corps de celle-ci. Certes la tenue de Jil était légère mais ce n'était pas une raison puis je songeais à la phrase qu'elle lui avait dit. «Vous êtes sûre de ce que vous lui avez raconté dans sa langue ? J'ai l'impression que votre professeur sur le sujet à trouver une excellente façon de faire rire de vous. » Alors que je lui parlais, j'y allais d'une petite dose de magie pour faire du tissus qu'elle portait de façon légère, une tenue plus adéquate à calmer les envies déplacées. Pantalon léger et chemisier sans manche venait maintenant épouser les courbes de Jil sans pour autant être restrictif. «J'espère que ça vous plaira. Au moins les vautours vont aller tourner plus loin. » Peu après, les murs n'étaient plus là et faisais place à l'île d'Omi'Ake où règne un conflit Ange contre Démon, décidément peu importe où ils sont, c'est la guerre entre ces deux là. Tel était l'explication reçu par la voix de la statue. «Espérons que les autres portes seront pour plus tard...» La déception était visible sur mon visage, je n'avais que faire de ce conflit. Les Anges ont choisi ce lieu pour énerver les Démons au lieu de prendre une autre île pour eux et voilà le résultat. Je hochais la tête en signe de découragement, les Yinois n'avaient donc pas eu assez du génocide des anges dans les histoires du monde qu'il fallait aussi se mêler de cette peuplade qui a fait sécession. «Jil, vous avez dit de trouver un partenaire pour l'aventure, vous m'accompagnez pour trouver le masque ? Bien plus amusant que la guerre et qui sait ce que nous pourrons trouver d'autres !» J'étais optimiste de trouve d'autres trésors, après tout les secrets ne viennent jamais seul.

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Dim 04 Aoû 2019, 12:41

    Adam : « Ça vous arrive souvent, à vous, de vous faire catapulter dans un endroit qui ressemble à une prison ? »

    J’avais répondu un peu brusquement à la voix qui s’était immiscée entre Jil et moi. Je n’étais pas méchant, je ne l’avais jamais été d’ailleurs, mais la peur me rendait irritable. J’avais simplement envie de partir sur une île déserte et ensoleillée avec la Lyrienne et d’oublier tout ça. Je savais qu’il y avait la porte rouge mais celle-ci ne me rassurait pas plus. Et si c’était un piège ? C’était difficile de savoir ce qui pouvait se tramer dans un esprit sadique.

    Adam : « Non c’est moi. Désolé. Je suis nerveux. »

    Ça se voyait à ma mine pâle. Je me sentais moite. Mes mains l’étaient plus que les autres parties de mon corps.

    Lorsque Jil prit la parole, je ne pus m’empêcher de me dire qu’elle était bien plus douée que moi pour rassurer les gens. Son ton était enjoué, comme toujours, ce qui donnait à ses propos une dimension apaisante malgré leur signification. Je ne savais pas exactement ce qu’elle avait vécu comme aventure précédemment mais son petit côté positif ne m’aidait pas à le deviner. La Lyrienne était comme ça : elle voyait le bon en toute chose. J’étais différent. Je faisais ma vie sans m’inquiéter tant que le quotidien était monotone. Là ce n’était pas le cas. Je n’avais pas envie de rencontrer le monstre de la porte.

    Heureusement, Jil géra bien mieux que moi l’inconnue. Dans la panique, fait rare, je n’avais pas remarqué sa tenue. Pour une Luxurieux, c’était étrange. Je me détachais de mon péché, de plus en plus. Ça se sentait. Je le sentais. Ça m’effrayait parfois. Quelques années auparavant, danger ou non, je lui aurais sauté dessus en la voyant si dénudée. Quand la Lyrienne attira mon attention sur le corps de cette femme aux cheveux bruns, mes yeux la désirèrent un moment, longeant les formes mises en valeur par l'habit. Les chaînes, les perles, c’était un vêtement – pouvait-on appeler cela ainsi ? – ouvragé et complexe. Il rappelait ceux portés parfois par les Sirènes. Fixer mon attention sur quelque chose me détendit.

    Ma main fila retrouver celle de Jil un instant. J’allais rester avec elle. Je ne serais certainement pas l’homme de la situation et ma virilité en prendrait sans doute un coup, mais je voulais être là pour elle. Elle se détacha de moi, cependant, à la vue d’une créature qui me rendit perplexe.

    Adam : « Attends c’est peut-être dangereux… »

    Je l’avais murmuré dans un souffle mais Jil ne m’entendit pas, s’approchant de l’étrange animal, plus motivée que jamais. Au son de sa voix, il ne paraissait pas spécialement monstrueux mais il n’avait pas tort : les gravures de la porte lui ressemblaient. Peut-être était-il le fils de cette sorte de poulpe géant ? Peut-être que ce poulpe géant viendrait chercher son enfant et dévorerait tous ceux qui se trouveraient dans les parages sans chercher à comprendre ? Je redevins moite des pieds à la tête à cette idée. Est-ce qu’une créature comme celle-ci s’embêtait avec la diplomatie ? Je n’en étais pas sûr, surtout s’il s’agissait d’un enfant. Les mères avaient souvent des réactions virulentes quand il s’agissait de leur progéniture. Je n’étais pas certain de rester calme moi-même si quelqu’un essayait de faire du mal à Ikar. À cet instant, un hurlement me glaça le sang.

    Je fus ébloui durant quelques secondes lorsque nous nous retrouvâmes dans un endroit bien plus clair que celui dans lequel nous étions précédemment. Je préférais ce genre de paysage, même si ce que dit la voix ne me rassura pas. Au fur et à mesure, je sentais mes jambes se dérober sous moi. Je n’étais pas fait pour faire la guerre. J’étais enseignant pas guerrier ! Tout ce que je savais tenir dans mes mains ne me servirait à rien. Je n’avais pas une magie offensive ou si j’en avais, je n’avais jamais appris à m’en servir. Ma magie me servait principalement à combler mes partenaires et à m’aider dans la vie de tous les jours, pas à me battre contre des Démons ou des Anges. Ça n’avait pas de sens.

    Instinctivement, mon corps se rapprocha un peu de celui de Jil. C’était une sorte d’effet mouton. Elle était occupée à parler avec Dragonifer mais ce n’était pas grave. Je préférais rester près d’elle dans tous les cas, surtout que les discussions commençaient à partir en vrille. Certains proposaient des gâteaux et la paix, d’autres haussaient la voix et traitaient les quidams aux alentours d’idiots. Étonnement calme face à ça, je me rendis compte que la situation créait des tensions. La peur mêlée à l’anxiété, à l’inconnu, à un possible combat à venir, déchainait les passions. Certains ici avaient l’habitude de tenir une épée, d’autres avaient sans doute l’habitude de tuer. Le groupe paraissait hétéroclite tant ceux qui le composaient semblaient avoir des âges et des races distinctes.

    Mon regard se porta sur une Ange qui semblait descendue du ciel. Ses paroles avaient une couleur divine. Elle me surprit. C’était beau, lumineux. Elle me rappelait la femme pour laquelle j’étais devenu professeur à Basphel. J’avais quitté ma vie dans les bordels en croisant son regard. Je m’étais senti indigne, j’avais eu envie de m’améliorer, en espérant la revoir et la conquérir. Je ne l’avais jamais revue. Cette aventure serait pleine de surprises à cet égard. Mes yeux se tournèrent ensuite vers une jeune femme brune, aux longs cheveux. Elle avait un côté hautain qui me rappela la Dame des Abysses. Mes sens étaient toujours décuplés lorsqu’il s’agissait de femmes. Je sentais un petit air marin sur sa peau, une odeur particulière que Lhyæræ possédait également. L’accent chantant des femmes des océans ne trompait jamais. Leurs mots étaient envoûtants, même lorsqu’elles disaient des choses simples comme Passes-moi l’eau. Ses arguments me firent réfléchir.

    D’un point de vue personnel, je n’avais rien de particulier ni contre les Démons, ni contre les Anges. Le problème actuel par rapport aux derniers était ce manque de loyauté envers des préceptes millénaires. Ils bloquaient les déchéances et j’étais certain que ceux qui ne pouvaient pas voir leurs ailes se teindre de noir devaient souffrir le martyr. Devoir être ce qu’ils n’étaient plus et se conformer à des règles trop strictes à présent s’apparentait à de la torture. Je ne savais pas ce qu’il advenait d’eux mais je trouvais le procédé cruel. Les Démons, depuis le génocide, n’avaient plus fait parler d’eux. Ils gardaient des Anges captifs, butin de guerre, mais n’avaient pas envahi d’autres contrées ni entrepris quoi que ce soit de particulier. C’était comme s’ils s’étaient sentis pousser des ailes à un moment et que, depuis, le roi s’était replié sur lui-même. Je blêmis cependant en pensant à Zane. J’avais fait de nombreux cauchemars après l’avoir éjecté de Basphel. Je pensais qu’il viendrait me tuer pour l’affront. Ça ne s’était pas produit mais l’évoquer me retournait l’estomac. J’avais agi pour les enfants. Il n’y avait rien de personnel mais c’était un peu comme le monstre de la porte, le comprenait-il ?

    Cette femme n’avait pas tort mais je me questionnais. Mes interrogations revinrent ensuite, entrecoupées par l’intervention d’une brune un peu vulgaire. Je les aimais bien comme ça aussi. Elle semblait défendre son camp. Il n’y avait pas beaucoup de peuples à avoir un langage si… particulier. Les Réprouvés en faisaient partie, peut-être parce qu’ils avaient hérité du caractère des Démons. Beaucoup de femmes s’exprimaient. Ça me plaisait. Ce fut une blonde qui alimenta mes pensées. Je n’étais pas d’accord avec elle mais le fait qu’elle ne voulut pas s’en mêler me fit prendre conscience que si nous étions ici, nous Élus des Portes, c’était pour une raison. Je ne savais pas qui était la voix en provenance de la statue mais rien ne me semblait fait au hasard. Si nous ne devions pas nous inquiéter des affaires concernant cette guerre, nous n’aurions sans doute jamais atterri ici. Par conséquent, nous avions un choix à faire et un rôle à endosser. Nous devions régler ce conflit qui durait depuis longtemps. Y avait-il une bonne solution ? Peut-être pas. Il y avait simplement la solution que nous essaierons d’apporter. Y arriverons-nous ? Rien n’était sûr.

    Mon attention revint ensuite sur Jil. J’essayais d’analyser tout ce qu’il se disait mais je perdais parfois le fil. Seuls les individus les plus percutants et ceux que je connaissais me restaient en tête. Pour les autres, j’hochais la tête. Généralement, ils se ralliaient à l’une des causes déjà évoquées. La Lyrienne fit de même. Je l’écoutai avec attention. J’aurais beaucoup aimé avoir un petit carnet avec moi afin de noter les arguments et d’en faire la synthèse à la fin. Il y avait ceux qui relevaient de la logique et ceux qui étaient plutôt le fruit de la subjectivité de chacun. Je n’étais pas insensible à l’idée de trouver le masque mais certains intervenants avaient raison : on n’était pas sûr que l’effet dur pour toujours. Je voyais quelques problèmes liés directement à celui-ci, comme savoir où il se trouvait exactement ou qui en aurait la charge si on réussissait à mettre la main dessus.

    J’aimais vraiment les Wëltpuffs. C’était mon cœur de Déchu qui parlait. En voir me rappelait Avalon et les pâturages. Lorsque j’étais enfant, c’était bien l’une des seules choses à pouvoir me tirer de la contemplation de mon pénis. L’évocation de Lhyæræ me tira un peu de mes pensées. Mes yeux s’étaient posés sur une drôle de femme qui parlait à l’animal. Je savais que certains avaient un don pour ça, qu’ils pouvaient vraiment comprendre ce que pensaient les bêtes. Je trouvais ça intéressant, comme les cheveux de la Déchue. Elle m’attirait avec son air un peu fanatique. Mes mires cherchèrent la Sirène que j’aperçus. Elle tenait un enfant dans les bras et j’étais prêt à parier qu’il n’était pas à elle. L’avait-elle volé ? Je soupirai, décidant de suivre l’un des conseils des bains et de l’ignorer. Je devais arrêter de lui courir après.

    Les conversations continuaient. Certains individus restaient entre eux et semblaient auto-alimenter leur propre débat sans vouloir faire partager leur opinion à la majorité. Ça se comprenait. Nous étions vraiment nombreux et il était difficile de s’exprimer globalement dans ces conditions, à moins d’avoir une voix qui portait. Peut-être que la timidité en restreignait d’autres. Lorsque j’avais débuté en tant que professeur, je n’avais pas été fier. C’était un exercice difficile que de parler devant toute une classe. Plusieurs personnes se disputaient, n’ayant pas les mêmes idées. Je ne savais pas moi-même comment me positionner encore. J’allais sans doute suivre Jil. Je ne voulais pas être séparé d’elle, même si me battre n’était pas forcément ce que je souhaitais. J’oubliai un instant ce détail lorsque l’homme qui se tenait à nos côtés précédemment près de la porte monta sur le Wëltuff et prit la parole. Je l’observai, buvant ses paroles comme mon café du matin. Il était attirant, plus que les chants des Sirènes. Il était effrayant sans que je ne sois capable de dire pourquoi. Son visage encapuchonné lui donnait une allure de prophète et quand il dit que nous allions nous battre avec les Démons, je fus entièrement convaincu. Pendant de longues minutes, je l’aurais suivi au bout du monde.

    Un autre homme prit ensuite la parole, quelqu’un de connu. C’était un Ange, la Bûche Sauvage, une réputation qui lui valait d’ailleurs sans doute la jalousie de tous les Déchus de la Luxure de la capitale.  Il dégageait quelque chose de fort mais ça n’avait rien à voir. Juste avant, j’avais eu l’impression de ne pas avoir le choix, que l’idée avait été gravée dans ma tête. Maintenant, c’était une opinion donnée par quelqu’un d’influent qu’on avait envie de suivre. Les deux hommes étaient d’ailleurs d’accords.

    La question du masque fut de nouveau évoquée par certains. Était-ce une Alfar ? Je n’avais pas l’occasion d’en voir beaucoup, même à Basphel. Un nombre incalculable de rumeurs circulaient sur eux, dont certaines, comme leur consanguinité ou leur agoraphobie, tenaient plus de la mauvaise foi qu’autre chose. On les disait captifs à Drosera parfois. On les évoquait comme contrôlant le monde en secret d’autres fois. Je ne savais pas. Je n’étais même pas sûr que cette femme en soit une.

    Adam : « Je vais rester avec toi, Jil, et combattre avec les Démons. »

    J’avais pris ma décision. Elle correspondait à l’avis de ceux qui avaient le plus marqué mon esprit, en plus de répondre à mon souhait de rester aux côtés de la Lyrienne. Nous serions plus forts, ensemble. Avec Raeden Liddell, Brethil Lemingway, Ezechyel Valärunkar et l’inconnu à capuche avec nous, nous avions une petite chance de survie. J’espérais vraiment que le groupe resterait soudé.

    Une silhouette attira ensuite mon attention. Ça me fit l’effet d’un grand silence. J’eus l’impression d’halluciner. La situation actuelle me parut passer en second plan. Jusqu’ici, j’avais encore peur. Écouter les autres m’avait occupé et détendu, même si des pics de stress s’étaient imposés de temps en temps. À présent, il n’y avait plus qu’elle. Étais-je devenu fou ? L’imaginais-je ? Elle n’était plus la même mais c’était elle. Je restai immobile jusqu’à ce qu’elle essaye d’étrangler un homme. Je me mis à courir dans sa direction et attrapai son bras fermement.

    Adam : « Arrêtez ! Qu’est-ce que vous faites ? »

    Il y avait mieux comme entrée en matière mais j’étais médusé. Cette femme m’avait tiré de ma vie insignifiante par sa pureté et la voir essayer de tuer quelqu’un avait un arrière-goût désagréable. Ses cheveux ressemblaient à un champ de blé après une tempête. Elle n’était plus aussi lisse et lumineuse. Elle était ténébreuse. Ça me transperça le cœur. Que lui était-il arrivé ?

    Adam : « Mais… »

    En la contemplant, dans des vêtements qui semblaient plus fait pour dormir que pour combattre, je m’étais rendu compte qu’elle était mouillée. La sueur n’aurait pas pu être si volumineuse. Son ventre était proéminent et une pointe de jalousie craquela mon caractère habituel. Je ne l’étais jamais en temps normal.

    Adam : « Par Kinath ! Cette femme va accoucher ! »

    Je n’y connaissais rien. Pour moi, perte des eaux signifiait urgence. Que fallait-il faire ? Je n’avais jamais vécu la situation. Je me mis à paniquer, mes mains courant partout sur son corps sans être en mesure de savoir quoi en faire. Il fallait la mettre à quatre pattes ? L’allonger ? Est-ce qu’elle allait mourir ? Qui était le connard qui l’avait mise enceinte ? Où était-il ? Je déraillais complètement. J’avais envie de frapper cet abruti. Était-ce lui, là ? Un instant, je regardai Dasäalm avec une haine farouche. C’était con. J’étais con.

    Adam : « Qu’est-ce que je dois faire ? Dîtes-le moi d’accord ? »

    Je ne savais même pas comment elle s’appelait.

    Adam : « Je veux vous aider. »

    Mes yeux se posèrent sur l’homme qui se tenait à côté d’elle, qui l’avait suivi jusqu’ici, comme je l’avais fait.

    Adam : « Vous la connaissez ? Où est le père ? Dîtes-le moi ! »

    Je n’avais probablement jamais agressé personne mais si je continuais sur ma lancée, ça n’allait pas tarder. Plus le blond avait l’air de perdre conscience, plus ça m’énervait.

    Adam : « Qu’est-ce qu’il vous est arrivé ? »

    Ça me brisait le cœur de la voir comme ça. Qui était responsable de ça ? Quand je l’avais rencontrée, elle était si resplendissante que ça en avait changé ma vie. C’était comme si quelqu’un avait pris une colombe et s’était amusé à lui arracher les plumes avant de la peindre en noir et de la torturer. J’étais tellement égaré que je n’écoutais que d’une oreille distraite les débats. Je voulais qu’elle me parle. J’en aurais pleuré.

    2651 mots

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Dim 04 Aoû 2019, 13:42

Neah était amusé devant son compagnon et cet étranger qui semblaient être perdus. Dans un sens, ils l'étaient tous. Aucun d'entre eux ne savait où ils étaient, les véritables raisons de leur venue. Ce serait l'un des mystères à découvrir, si on leur donnait l'opportunité. Avant toute chose, l'Ange veillerait sur son ami, ce dernier l'ayant suivi avec confiance, la moindre des choses serait de le ramener en vie chez eux. Asclépios réfléchissait à la réponse à fournir, mais le temps était écoulé, ainsi avait parler la Voix. Et leur décision collective semblait les conduire vers une île nommée Omi'Ake. Neah fronçait les sourcils, car jamais il n'avait entendu parler de cet endroit. Ils n'eurent pas le loisir de se questionner plus longtemps puisqu'ils se retrouvèrent au milieu d'une campagne ensoleillé. Dans les instants qui suivaient, malgré son aveuglement, il eut la confirmation de ne pas être dans un endroit connu de leurs cartes. L'Anjonù ne pu s'empêcher d'avoir un rictus méprisant. Des Démons qui essayaient de vivre avec un semblait de civilisation ? Balivernes. C'était un moyen de les endormir pour mieux les poignarder dans le dos. Ses frères et soeurs l'avaient bien compris pour ainsi vouloir exterminer le Mal quelques temps plus tard. Cependant, la Voix était claire : les perdants repartiraient vers le monde qu'ils connaissaient tous. Cette remarque eut un impact non négligeable sur sa conscience. Seul Aslcépios pouvait ainsi voir sa réaction, ce déchirement intérieur.

S'ils s'alliaient aux Anges et qui l'emportaient ici, ce serait les Démons qui auraient une nouvelle force de frappe et cette victoire éclatante pouvait devenir un nouveau fléau à l'autre bout du monde. Mais alors...Est-ce que cela signifiait qu'ils devaient s'allier aux Démons ? Rien que l'idée lui retournait l'estomac, mais d'un autre côté, retrouver une nouvelle aide de la part de ses semblables ne serait en rien négligeable. Des médecins, des charpentiers, des éleveurs et certainement des guerriers. Neah était tellement focalisé sur sa décision qu'il n'écoutait les autres que d'une oreille distraite. Les considérations et les avis des autres peuples que le sien ne l'intéressait guère. Il devait faire preuve de calme et de retenue en présence des Déchus et des Démons, mais il n'était pas certain de résister tout du long. Il n'y parvient d'ailleurs pas.

La Sirène qui nous demande de l'écouter après que son immonde Souveraine ait ravagée nos terres et tuer des milliers d'habitants de ces dernières, il y a presque quinze ans de cela. Vos paroles sont nobles, mais tellement puériles. Vous juger ainsi les Anges, mais les vôtres ne valent guère mieux. Les Démons ont massacrer notre peuple et avant nous, celui des Humains. L'Histoire nous a fait comprendre qu'ils étaient mauvais et que rien ne changerait cela. Tout le monde sait que c'est inscrit dans leurs tripes ! Qui sera la prochaine à être victime de leur soif inassouvie de sang et de décadence ? La vôtre, peut-être ?

Cette dernière phrase n'était adressée à personne en particulier. L'Anjonù s'était mit à marcher entre les attroupements, se rapprochant de la cible qui avait exacerbée ce qu'il était au plus profond de lui. Sans doute oubliait-il lui-même que les Anges avaient attaquer les Déchus à une époque lointaine et sans doute se garderait-il de dire ce qu'il advenait à ceux qui embrassait la déchéances sur leurs terres...Mais à la différence qu'ils en avaient tirer des leçons et ne reproduisaient pas les erreurs du passé, ils ne visaient pas à la domination ou la destruction pure et simple !

On se passe de vos avis sur notre conflit, alors que vous vous êtes cacher comme des pleutres ou avez courber l'échine devant les Démons à chaque fois qu'ils partaient en vadrouille pour exterminer vos peuples. Lors de la dernière guerre, seuls les Magiciens, les Déchus et quelques courageux issus de différentes races ont combattus sur l'Edelweiss Enneigée pour protéger les Elfes, eux-mêmes ne sont pas déplacés pour défendre leur précieux territoire d'alors. Les Réprouvés ont combattus les deux camps et, malgré la stupidité de cette décision, ils méritent bien leur titre de guerriers...

Celui qui coûtait de l'admettre. Neah avait été à Stenfek durant cette bataille apocalyptique, prémisse de ce qui les attendaient sur la Terre Blanche dans les années suivantes, mais il avait eu le loisir d'en tuer quelques uns. Quelques engeances en moins. Sans parler que son Humaine qui avait été à l'encontre de la décision de son Souverain de rester neutre dans ce conflit et s'était aventurer devant des troupes gigantesques pour les contenir dans les cols enneigés.

Si vous n'avez pas été capable de prendre position à cette époque, prenez la décision qui vous semble juste actuellement, mais évitez de faire une conversation philosophique sur le devenir de notre peuple. Et si cette situation vous accable encore plus, n'hésitez pas, la Porte Rouge semble toute indiquer pour ceux aimant la fuite en avant. Dire qu'une honorable dame à moins peur de partir à l'aventure...

L'Ange était proche de celle qui avait suggérer la première de découvrir l'Artefact mystérieux, qu'il gratifia d'un sourire charmant, mais inquiétant à sa manière. Neah était sans doute le moins imposant de cette belle équipe, mais il n'en demeurait pas moins l'un des meilleurs combattants de son peuple. Le provoquer en riant du massacre des siens, c'était signer l'éclatement d'un conflit à venir. Si l'inconsciente était une Démone qui disait que le mieux c'était qu'ils disparaissent, c'était signer son arrêt de mort. L'Anjonù vint se placer devant cette provocatrice, puis, d'un geste rapide, la saisit par la gorge, pour l'attirer à lui. Yeux dans les yeux.

Quant à toi, la Démone, j'estime que ta vie est aussi encombrante qu'un déchet. Je vais donc me débarrasser de toi, qu'en dis-tu ?

L'Ange ne faisait que reprendre les paroles de cette dernière, mais en leur donnant vie. Il refermait son emprise, comme prêt à l'étrangler. Il eu un sourire atroce en direction de sa victime, un avertissement et relâcha son emprise pour la libérer, n'en ayant cure des regards outrés devant cette scène qui avait duré moins de quelques secondes.

Il est tellement plus simple de parler sans assumer les conséquences, hum, ricana-t-il. Tu nous accuses, mais tu n'as rien fait pour améliorer ton état. Tu es devenue une Démone de toi-même, sans doute que la Grâce d'Ahena a préféré se détourner de toi pour nous préserver de ta stupidité.

Neah alla ensuite se mettre du côté de Raeden, se rangeant ainsi à son avis, sans avoir envie de l'émettre lui-même, n'hésitant pas à lancer un regard défiant à quiconque voudrait défendre ce déchet. Qu'elle s'estime heureuse qu'il se soit contenter de la remettre à sa place, il aurait été si aisé de la tuer.

J'espère que vous savez ce que vous faites, Raeden. Parce que je vous assure que certains de ce groupe ne repartiront pas d'ici en vie...

A commencer par la chose dérangeante qui était venue se poser sur lui.

Asclépios, lui, était troublé par ce qu'il venait d'entendre, écoutant les uns et les autres énumérés au groupe ce qu'il conviendrait de faire. Une mamie avait suggérer de partir à la recherche de l'Artefact pour permettre à ces deux peuples de vivre en harmonie, mais est-ce que cela était possible ? On ne pouvait le garantir sur le long terme, Messire Liddell avait raison. Il écoutait ensuite un homme avec une remarque pertinente. Les Anges s'étaient imposés et leur défaite signerait un retour à la maison. Cela voulait donc dire être contre son propre peuple pour espérer en récupérer une large partie de sa population. Raaah, tous ces avis différents et contraires, il ne savait pas où donner de la tête ! Surtout que l'intervention de Neah avait mit un voile glacé sur la conversation. Mais enfin, quelle mouche l'avait piqué ?! D'accord, elle n'était qu'une sale engeance, mais tout de même, il y aurait eu une autre manière de remettre cette imbécile à sa place, non ? Ce voile fût certainement brisé par l'intervention d'un homme qui fit mention de l'état avancé d'une grossesse non loin de lui. Asclépios se mit doucement à paniquer. Non, il ne devait pas, sinon cette pauvre femme n'en serait que plus agité, ce serait dangereux pour son bébé. Que faire ?!

Heu...Il y a un médecin ou quelqu'un avec des notions de médecine ici ? Parce que...Heu...Ce serait utile !

Neah, de son côté, relâchait la pression en le voyant faire. Un Déchu avec une conscience, qui l'eut cru ! L'Okan, lui, se mit à parler un peu plus fort, plus serein.

Il va falloir prendre votre décision maintenant ! Elle ne va pas accoucher au milieu de nulle part sur vos indécisions et petites querelles ! Il va bien falloir rallier la ville la plus proche pour qu'elle puisse bénéficier du matériel adéquat, alors...Il faut se décider !

Neah le vit faire, amusé, sans intervenir directement, Asclépios vint ensuite près d'Adam, sortant un mouchoir en tissu de sa poche pour éponger son front.

Vous...Vous savez où elle souhaitait aller ? Dans quelle ville, je veux dire...J'aimerai respecter son choix pour qu'elle soit le plus à l'aise possible...

Il ne faudrait pas la perdre en couches, ce serait dramatique.

Post III | 1535 mots

Résumé:


[Rp dirigé] - Les portes - Page 9 Chriss10
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Dim 04 Aoû 2019, 14:44

« Hum… » Edelwyn se redressa légèrement. Les enfants étaient des créatures bien complexes. La réaction de celui-ci l’avait blessée… si virulente. Elle fit mine de n’en avoir rien à faire, détournant les yeux un instant en prenant des airs de grande dame. Elle feinta de n’être que très peu intéressée par son cas, finalement. Elle avait remarqué ses joues en feu. Elle l’avait mis mal à l’aise et, dans son idée vengeresse, ce constat contribua à l’apaiser. L’émeraude de ses yeux rejoignit pourtant l’enfant lorsqu’il lui parla de Sirène. Elle aurait aimé confirmer ses dires et lui faire peur pour qu’il la craigne, à l’avenir. Pourtant, dans ses gestes et paroles maladroits, l’enfant avait un côté tout à fait charmant, mignon même. Elle détestait l’admettre mais il éveillait en elle un certain protectionnisme. Elle le trouvait attachant avec ses oreilles en pointe et sa frimousse rosée d’émotion et de vie. Aussi, elle replaça doucement les mèches de ses cheveux, attendant la suite avec une patience non feinte. Comment allait-il se tirer de ses accusations ? « Je te pardonne. » murmura-t-elle comme si seul le gamin était en tort. Elle savait qu’elle n’avait pas agi correctement mais n’avait pas l’intention de l’admettre. Elle avait bien d’autres problèmes et, surtout, faisait tout pour refouler les émotions trop vives qui la tenaillaient. Paraître détachée ou hautaine était une solution comme une autre. Sans doute aurait-elle dû jouer les gentilles petites Magiciennes pour ne pas risquer de s’attirer les foudres de qui que ce soit. C’était ce qu’elle avait fait, elle, d’après Jun. Longtemps elle avait fait illusion, paraissant gentille pour mieux manipuler ses interlocuteurs. Ça lui paraissait une bonne idée, même si elle n’était pas elle, pas vraiment.

« Un Elfe ? » La surprise pouvait se lire sur les traits de la Sorcière. Elle replaça une mèche rebelle derrière son oreille, réfléchissant à ce que ceci signifiait avant que le décor ne change. Cela fit une drôle d’impression à la blonde. Elle se sentit étourdie un temps, avant de réussir à se stabiliser. Ce n’était pas facile de changer d’endroit du tout au tout, pas facile non plus d’entendre les tenants et les aboutissants de cette aventure. Une bataille entre Anges et Démons ? « Hum. » fit-elle pour tout commentaire, préférant reporter son attention sur l’enfant. S’il pouvait lui donner l’une de ses fioles, elle serait d’autant plus rassurée. Seulement, les choses ne se passèrent pas exactement comme elle l’espérait et elle subit, elle aussi, tout comme le sylvestre, l’étendue des arguments et des pouvoirs d’autrui. L’esprit incapable de tout suivre, elle se sentit défaillir, au bord de l’implosion, totalement dépassée. Elle détestait cette émotion. Elle détestait ne pas contrôler. Elle se mit à haïr Jun de toutes ses forces. Pourquoi lui faisait-il subir ça ? Il devait savoir qu’elle n’était pas prête, qu’elle devait encore étudier, rencontrer des individus un à un pour apprendre à reconnaître leur façon d’agir, pour les étudier. Là, il y avait bien trop de monde. Elle ne savait plus où donner de la tête et le calme ne pouvait plus la définir, dès lors. Elle sentait sa respiration s’affoler, ses muscles se tendre, son cerveau se noyer sous le flux des paroles et des disputes. Elle avait envie de hurler. Elle faillit se boucher les oreilles et fermer les yeux, arrêtée dans sa lancée par la voix de l’enfant qui paraissait plus calme qu’elle. C’en était encore plus honteux.

Elle réfléchit quelques secondes puis finit par sortir un mouchoir en tissu de sa poche. Elle fit apparaître une lame et coupa la chose en quatre avec difficulté. « Mets ça dans tes oreilles. » dit-elle en lui en tendant deux. « On va chercher ton Elfe. » C’était le seul moyen de ne plus être gênés par les stupides créatures qui s’affolaient à droite et à gauche. Si elle ne pouvait lutter par des moyens offensifs, elle devait mettre en œuvre une stratégie défensive. Aussi, elle plaça le tissu dans ses oreilles après l’avoir un peu plié, l’enfonçant bien à l’intérieur de ses cavités pour couper le moindre son qui aurait eu l’idée de s’y introduire sans son consentement. Ensuite, elle baissa la tête, ne faisant que donner des coups d’œil qu’elle voulait précis aux individus ; à leurs oreilles plus particulièrement. Edelwyn avait attrapé Elyot par la main et elle le guida ainsi jusqu’à tomber sur des Ygdraë. Il y avait une femme et une petite fille, accompagnées de deux individus. L’un paraissait bien plus jovial que l’autre mais la Sorcière ne faisait confiance à personne. Jun semblait être un Ange et, pourtant, il était de la pire engeance. « Nous allons nous battre avec les Démons ! » dit-elle d’une voix bien trop forte pour être naturelle. Comme elle n’entendait rien, elle ne s’entendait pas elle-même non plus. Elle tendit sa main libre en direction d’Elyot, comme pour lui rappeler qu’il devait lui donner l’une de ses fioles.

825 mots

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Dim 04 Aoû 2019, 16:24


« Non. Vous marquez un point… » fut tout ce qu’elle put dire. L’homme paraissait paniqué. Elle l’observait, dubitative. La plupart des Élus des Portes n’étaient pas aussi anxieux que lui. Pourtant, son comportement était normal. Les autres, atrocement calmes ou légers, représentaient une majorité étrange. Aria gardait son sang-froid, car les chamans avaient fini par s’accoutumer aux caprices divins, mais quelles étaient les raisons de la tranquillité des autres ? Avaient ils été sélectionnés sur ces critères ? Est-ce qu’ils ne s’étaient pas encore rendu compte de ce que pourrait impliquer cette histoire ? Tandis qu’elle se posait ces questions, le décor changeait.

La Nyam’Wa se demandait ce que voulait la statue. Pourquoi les avoir choisis eux, pourquoi les avoir emmenés ici, pourquoi vouloir les faire influencer le monde… si elle l’avait pu, elle lui aurait fait subir une avalanche d’interrogations. Néanmoins, les voies des aetheri étaient impénétrables. Fort heureusement, ce n’étaient pas les seuls interlocuteurs capables de la renseigner.

La chamane s’isola rapidement du groupe. Ces histoires ne l’intéressaient pas. Cependant, elle notait dans un coin de sa tête la vigueur avec laquelle ces gens – parfois des enfants – étaient prêts à partir en croisade contre des personne qu’ils n’avaient jamais rencontré. La guerre était si imprégnée dans les moeurs, chez les autres peuples ? Ce n’était pas surprenant, quand on y réfléchit. Et cela devait expliquer pourquoi les chamans étaient plus proches du divin qu’eux. Imperturbables et isolés, ils ne s’amusaient pas à lancer l’assaut sur une population. Loin d’être non-violents, leurs coutumes avaient une part non négligeable de cruauté. Cependant, il ne s’agissait pas de sadisme à proprement parler. Il s’agissait plus d’une fermeté implacable, voyant la souffrance comme un moteur. ils évitaient tout de même de s’ajouter plus de problèmes sur le dos. Ils en avaient déjà bien assez. Pourtant, ils savaient ce qui arriverait, après la mort.

« Je te vois, tu sais. » Aria souriait à un homme. Un esprit, en fait. Elle s’était suffisamment éloignée du groupe pour qu’on ne la voie pas parler dans le vide. « Qui es-tu ? Et eux, comment ont-ils atterri ici ? » Il n’arrivait pas à détacher son regard de la foule. Omi’Ake n’avait pas dû accueillir de visiteurs depuis longtemps. « Je suis chamane. On a été transportés par un dieu, je pense. » Aria s’efforçait de gommer son accent. L’on ne pouvait pas savoir d’où elle venait exactement, mais sa manière de parler paraissait assez peu naturelle.

« Tu n’es pas natif de l’île ? » La Nyam’Wa questionnait l’esprit, tout en se rapprochant de lui. « C’est parce que j’ai pas d’ailes, que tu dis ça ? » « Oui. C’est un territoire d’anges et de démons, non ? » L’homme ricana. « Plus ou moins. J’étais orisha et marin, de mon vivant. Je pense avoir découvert cette île en premier. C’était il y a très longtemps. J’avais envie de posséder ma propre terre, de m’éloigner des conventions raciales, d’être libre. Vous voyez le tableau. » Aria remarqua qu’il ne possédait pas de pierre, sur le front. Comment appelaient-ils ça, déjà ? Le Troisième Œil. Quoi qu’il en soit, cela confirmait les dires de l’esprit : il était ancien. « Vous êtes morts ici ? »« Oui. Des grains contaminés. Ça arrive. » Constatant que l’homme ne semblait pas souhaiter donner plus de détails, la chamane jugea bon d’arrêter cet interrogatoire. Tous les trépassés ne voulaient pas raconter leur histoire.

« On a le choix entre combattre aux côtés des anges, des démons ou chercher une relique ancienne. » L’ancien orisha soupira. « Des choix ? C'est ridicule. Je te conseille de quitter l’île si tu le peux. »« C’est aussi une possibilité. Et toi, pourquoi tu restes ici ? Il ne doit pas y avoir grand monde à qui parler. »« Tu serais surprise. Il n’y a aucun chaman, bien entendu, mais je croise des nouveaux esprits anges ou démons par centaine. Ils ne sont juste pas très doués avec la discussion. La plupart est traumatisée, et inconsciente de sa propre mort. J’essaye de les guider vers votre race, mais… c’est compliqué. » Aria hocha la tête. « Tu aurais sûrement de meilleures conversations avec l’un des nôtres. »« Tu sais, il m’arrive de rejoindre les Terres principales. Je préfère juste le panorama de cette île. De mon île. »

L’esprit regardait les débats se faire, plus loin. « Votre groupe est hétéroclite. »« Oui. On ne se connaît pas, on a été enlevés par je ne sais trop quoi. »« Ils semblent bien s’acclimater. J’en ai vu parler de rapatrier le peuple perdant sur les Terres. Est-ce qu’ils savent au moins à quelle distance se situe Omi’Ake… » L’ancien orisha eut un rictus grinçant. Il ne devait pas aimer ce nom. « …des Terres principales ? » Aria se retourna un instant, pour regarder les autres Élus des Portes. « Non. Tu pourrais me le dire, et je leur donnerais l’information. »« Je ne préfère pas. En m’approchant d’eux j’ai cru voir… quelqu’un avec une réputation assez épineuse. » Il pensait à Devaraj, mais n’osait pas prononcer son nom devant la chamane. Il ne savait pas si les rumeurs étaient vraies, mais si elles l’étaient, il valait mieux ne pas prendre de risque. Cet homme lui ressemblait trop pour qu’il n’y ait pas de danger.

Aria n'avait pas présenté son opinion à l'esprit, mais s'était décidée durant leur conversation. Elle comptait partir à la poursuite du masque non pas pour se l'accaparer, mais pour l'observer. Il devait exister, sinon la statue ne l'aurait pas mentionné. La chamane connaissait les drames que pouvaient engendrer un objet divin du même type. Leur souverain l'avait subi. Le masque serait en de meilleures mains chez les médiateurs des morts que chez un peuple incapable de décrypter le divin. Nyam ou le Suprême de l'Au-Delà sauraient sûrement quoi faire d'une telle relique.

Puis, Aria fut alertée. Au-delà du brouhaha de la foule qu'elle entendait au loin, un cri de panique s'élevait. Une femme accouchait ? La chamane n'était pas experte en la matière, mais elle avait été témoin de plusieurs événements du genre. Il devait lui rester du temps, mais dans tous les cas, il s'agissait d'une bonne nouvelle en de mauvaises circonstances. La Nyam'Wa se précipitait près de la future mère, après avoir remercié d'un geste l'esprit.
857 mots.


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Dim 04 Aoû 2019, 16:25

Les yeux bleus de Circë s’attardèrent un instant sur le faciès de l’homme qu’elle avait bousculé. Il regardait Aryæ d’une drôle de manière. Elle fronça légèrement les sourcils avant que son expression faciale ne mute vers la surprise. Une petite exclamation surgit d’entre ses lèvres lorsqu’ils se retrouvèrent dans une plaine éclatante. L’Ygdraë regarda autour d’elle dans un mouvement délicat. Le temps avait dû s’écouler et une porte avait été choisie, celle de la majorité. Pour autant, elle n’avait pas oublié l’homme, un homme qui essayait de cacher son visage derrière ses mains. Avait-il peur ? Elle ne comprenait pas ce mouvement et lui-même sembla stupéfait de ne pas subir de conséquences néfastes. Qui était-il ? Elle ferma les yeux un instant. Ici, il y avait quelques Esprits. Elle les voyait déambuler, n’ayant que faire du monde des Vivants, traversant les corps et les paysages. Certains observaient ce qu’il se passait autour d’eux, écoutant les discussions qui commençaient à fleurir un peu partout. D’autres semblaient totalement perdus, à la dérive, inconscients d'eux-mêmes. L’Ygdraë avait rapidement compris que ni les puissants ni les rois ne pouvaient les contraindre. Les Chamans, oui, peut-être. Elle n’était pas sûre. Elle ne s’y connaissait pas assez. En tout cas, l’histoire contée par la voix semblait attiser les passions, que cela soit du côté des Vivants ou du côté des Morts. Peut-être que la plupart des fantômes qui hantaient ces terres étaient d’ailleurs d’anciens combattants. Quant à savoir ce que l’Elfe désirait, c’était plutôt complexe. Elle ne voulait pas combattre avec les Démons, jamais. Elle savait de quoi ils étaient capables et les pensait aptes à éliminer purement et simplement les Anges avec une aide efficace. À l’image de la femme aux cheveux bruns, elle n’était pas certaine que ce serait une solution. Elle n’avait pas non plus envie de combattre avec les Anges, étant donné ce qu’il se produirait si jamais ces derniers gagnaient. Restait la relique.

Ses yeux rencontrèrent de nouveaux ceux de l’homme qui lui fit une proposition allant dans le sens de son idée première. Elle ne résista pas, le trouvant étonnement attirant. « Oui, je suis d’accord. » murmura-t-elle d'une voix claire. Aussi, elle le laissa approcher d’Aryæ, tout en se promettant intérieurement de la protéger si jamais il tentait quoi que ce soit ; mais il ne tenterait rien, n’est-ce pas ? La petite fille, elle, pencha la tête sur le côté, ses grands yeux pétillants rencontrant le regard de l’étranger. Elle était un peu naïve et ne sentit pas la supercherie. « Voui, avec plaisir ! » dit-elle d’une voix aussi douce que lui. Elle aurait surement accepté de rendre service naturellement, même si Mircella lui avait déjà dit qu’elle ne devait pas parler aux inconnus. Cela étant, elle ne se doutait pas encore de l’étendue du service en question. Pour s’occuper, la petite fille commença à caresser le matou, jetant de petits coups d’œil à l’homme de temps en temps.

Un autre individu arriva, se présentant sous le nom de Théorald Vaughan. Les Vaughan étaient tellement nombreux qu’il était impossible de vérifier ses dires, même pour quelqu’un appartenant à ladite famille. Il devait exister un Théorald quelque part, c’était certain. Aryæ se fraya un chemin jusqu’à l’homme à l’allure joviale et prit du chocolat tout en le gratifiant d'un énorme merci avant de continuer sur sa lancée. « Ah non, c’est vrai ! Mon chat il mange pas du chocolat, lui ! Je crois… Ma maman elle a pas encore dit oui pour que je le garde. J’espère qu’elle voudra bien… Sinon… » Elle baissa le ton de sa voix. « Je le cacherai sous mon lit. » Elle se mit à rire, un peu coquine sur les bords.

Circë, elle, avait repris un peu ses esprits avec l’intervention de l’homme aux chocolats. « Non. » répondit-elle, lorsqu’il lui demanda si l’enfant était sa sœur. Elle se sentait légèrement en danger. Ce n’était pas tant Théorald ou l’inconnu. Cet endroit ne lui disait rien qui vaille et elle devait trouver une solution pour se rendre, elle-même et Aryæ, totalement intouchables. L’Elfe se mit cependant à rougir lorsque leur nouvel interlocuteur émit l’idée qu’elle puisse être en couple avec le brun. « Non, pas du tout. » dit-elle dans un rire un peu gêné, en niant également avec ses mains dans un mouvement aérien. « Je suis Circë et elle s’appelle Aryæ. » ajouta-t-elle en désignant l’enfant. « C’est ce que nous pensons, aussi. » C’est à ce moment qu’elle eut l’idée qui pourrait les sauver. « Il semble en plus s’agir d’un objet divin, ou qui porte le nom d’un Dieu du moins, et hum… » Elle hésita, se pinçant les lèvres doucement. « Je ne sais pas si vous connaissez les Chamans mais ces derniers sont très liés aux Dieux et à leur culte, bien plus que la plupart des autres race connues. Il s'avère que je suis l’épouse de leur Roi. Aryæ est sa fille. Je pense qu’il serait heureux si nous lui rapportions cet artefact. » Elle essayait de ne pas trembler, de se concentrer. Devaraj lui faisait peur. Elle n’osait imaginer ce qu’il pourrait lui faire s’il prenait connaissance de ses mensonges. Avec un peu de chance, ces interlocuteurs ne sauraient pas trop de quoi elle parlait. Seule la mention d’un roi serait retenue. « Je possède le rang de Dasäha'lha' o Raanu chez ce peuple. Je me demande d’ailleurs si le Hǫfðingi viendra nous chercher mais il est difficile de le savoir. Les Ætheri seuls savent et, s’ils nous ont envoyé afin de récupérer le masque, mon époux ne devrait pas s’en mêler. » À y réfléchir davantage, il était très peu probable qu’ils sachent. Les Chamans restaient sur l’Île Maudite la plupart du temps et tenaient plus du mythe que de la réalité pour la majorité.

Pendant que Circë parlait, Aryæ était partie jouer avec le chat un peu plus loin. Quand elle revint, elle tenait dans ses bras une poupée et le matou marchait tranquillement à côté d’elle. Ce fut à ce moment précis qu’un autre Ygdraë fit son entrée, tenu par la main par une jeune femme à la longue chevelure blonde. Circë leva les sourcils. C’était elle… elle mais en différente… Elle n’aurait su l’expliquer mais… « … » Cette femme, blonde, aux yeux verts, elle était venue la chercher à Melohorë pour la délivrer du territoire elfique. Aryæ, elle, pencha la tête sur le côté, demandant alors : « Dærion ? »

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