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 Le Bal d'Encens [RP Spécial - NC-16]

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Mar 08 Mar 2016, 15:46

L'originalité est maître dans la vie d'un bon espion. Celui qui veut, à l'instar d'un traqueur de l'ombre, récolter informations, contacts et savoir positionner ses pions aux quatre coins du monde doit savoir rythmer sa vie pour s'infiltrer dans les événements les plus improbables. Bien médiocre est celui qui pense qu'il faille écouter avec discrétion une réunion de Dirigeants du monde, la conversation délicate de deux divinité ou bien partir à la chasse aux documents confidentiels. Bien plus incroyable est celui qui, présent aux yeux de tous, se glissera un jour dans une réunion mondaine pour rire franchement autour de bonnes bières avec quelques paysans le lendemain tout en s'organisant la tenue d'un stand au beau milieu d'une foire d'empoigne ! Alors seulement l'espion peut se libérer de sa propre subjectivité qui guidait jusqu'alors ses destinations pour se laisser porter par la providence et découvrir ce qu'aucun pensait accessible, comme s'il s'était laissé chuchoté les informations par un esprit farceur aux yeux baladeurs…



- Et bien mon neveu, vous avez l'air de bien bonne humeur aujourd'hui !


Tandis que je m'affairais à choisir vêtements et allure devant un ample miroir, Nathanaël cherchant pour moi ce que mon œil malavisé en matière d'art ne savait repérer, Alistair venait d'entrer dans la pièce, venant entre autre chercher un outils qu'il avait oublié sur la table de chevet derrière moi.


- Oui ! répondis-je avec un large sourire.


J'étais surpris de constater qu'en présence de mon grand-oncle, j'étais également en mesure de réaliser un sourire qui traduisait véritablement mon sentiment. Il était la troisième personne qui permettait un tel miracle alors que j'en étais moi-même incapable seul… Curieux phénomène…


- Dites-m'en plus ? demanda-t-il alors qu'il venait à peine de se saisir d'un paire de ciseaux argentés qu'il cherchait probablement depuis quelques temps déjà. Que nous vaut une telle satisfaction ? Auriez-vous trouvé le moyen de vous débarrasser définitivement de Bagaya ?


De nouveau, je souris. Mon sentiment de bien-être mêlé à la douce pensée suggéré par Alistair, teinté d'un comique d'absurdité, ne pouvaient que m'engloutir d'autant plus dans le confort et le plaisir de l'instant.


- Non ! Pas encore ! Chaque chose en son temps !


- Et bien… Je ne vois pas !


Tandis que mon majordome ajustait une cravate à mon col, je me saisis d'une missive ouverte qui traînait sur un meuble à mon côté et la tendis à mon aïeul.


- Constatez par vous-même !


Alistair ouvrit ostensiblement le papier plié en deux et lu avec théâtralité un passage.


- "J'ai pensée que vous auriez été intrigué d'apprendre qu'un grand bal visant à réunir des célibataires dans l'espoir de les aider à trouver l'amour allait bientôt avoir lieu en Utopia !"


Il retourna le morceau de parchemin tandis que je reprenais une position plus adaptée au travail de mon apparence par Nathanaël.


- Lau ? J'avoue ne pas comprendre. Vous perdez la tête, Romulus… Auriez-vous décidé de vous marier ? Je croyais que c'était pour vous une occupation bien futile voire nocfi à votre évolution spirituelle et au jeu de la vie ?


- Et c'est toujours mon avis ! lancai-je toujours concentré sur le large miroir qui me renvoyait un sorcier à l'allure encore incertaine mais en constant changement vers une perfection pourtant inaccessible véritablement. Mais il s'agit d'une occasion incroyable. J'ai envie de m'amuser, de me divertir, de rencontrer et observer. Vous savez, Alistair, mes pairs dans le monde de la science croient dur comme fer en la mécanique des éléments. L'étude de la magie, de la physique, de la biologie… Moi, je crois en la chimie changeante et instable de la sensation et de l'émotion. Voir les hommes se débattre dans leur milieu sans en comprendre les tenants et les aboutissants ; les voir s'étendre, se tordre et se distordre pour trouver ce point d'équilibre qu'il cherchent tous et ne parviennent pourtant jamais a atteindre…


Le vampire centenaire jeta négligeament la missive sur le meuble où il l'avait trouvé avant de me tourner le dos et croiser les bras. Bien qu'il avait l'allure d'un adulte mature et sûr de lui, on reconnaissait facilement dans pareil comportement celui d'un enfant contrarié.


- Je suis navré, Romulus, mais toutes vos affabulations n'expliquent absolument rien ! Vous n'avez montré autant d'intérêt pour pareille futilité !


Le majordome se releva. Il venait d'achever un travail de plusieurs heures… Je vins poser ma main sur l'épaule de mon aïeul, serrant comme si je tentais de lui transmettre mon enthousiasme.


- Le temps est au changement, Alistair. Il suffit toutes ces menace que profère l'univers à mon égard. Ecem me guide et il me voit depuis trop longtemps stagner bêtement. Je veux évoluer et pour cela j'ai besoin d'inspiration. J'ai besoin de comprendre l'autre. Je ne me débarrasserai pas facilement de mon aversion pour le monde et peut-être n'est-ce pas la le bouleversement qui m'est réservé, mais je dois commencer à accepter le passé. Bientôt viendra l'heure de réunir les Eternam pour centrer ma famille, celle que je m'apprête à reprendre et relever, du moins est-ce mon aspiration. Je vais avoir besoin de force, d'intelligence et d'une pointe de charisme. Pour cela, j'ai besoin d'apprendre et de m'enrichir. Alors il me faut me lancer dans les aventures les plus improbable et en tirer ce qu'il y a de mieux ! Ne vous leurrez pas ! Ce n'est pas de l'optimisme que vous voyez sur mon visage, c'est de l'assurance !


Le vampire se tourna vers moi. Il sourit avec ce visage qui a lui seul valait la réputation d'excentrique au gérant officiel du Manoir Eternam avant de lâcher :


- Méfiez-vous, Romulus. Avant que vous soyez en mesure de déployer une assurance efficace, il va vous falloir un certain temps. Profitez de ce moment d'allégresse et élancez-vous vers des expériences si diverses et exceptionnelles, c'est là tout ce que je vous souhaite !


Pour la troisième fois en l'espace de quelques dizaines de minutes, j'offris un sourire sincère au seul Eternam en qui je plaçais instinctivement toute ma confiance. Il me dévisagea de haut en bas avant de s'exclamer :


- Du bleu ? Vous vous faites passer pour un magicien ?


- Précisément. Du bleu, mais du bleu nuit. Mieux vaut ne pas inspirer trop le calme et l'altruisme ou bien je risque de décevoir mes interlocuteurs en quelques phrases. Il ne s'agit pas pour moi de trop jouer au-delà de mon véritable caractère ou bien je semblerai i faux que personne n'osera parler à celui qui ne veut rien dire et ne se contente que de broder autour d'une vérité bien dissimulée…


- C'est bien vrai !


Il jeta un dernier coup d'œil à mon accoutrement. J'étais d'un habillement pourtant modeste mais que Nathanaël avait arrangé avec élégance pour lui donner une allure plus noble qu'il ne l'était, à mon image…


- Tête découverte ?


- Et menton droit !





Yshäel et moi-même trouvâmes Utopia la veille de la fameuse célébration pour laquelle j'avais fais l'effort de me déplacer. Surtout considérant l'infecte anti-magie. Quelle ironie. Jamais un sorcier n'aurait trouvé meilleure façon de se faire croire magicien qu'en plein milieu du terrain neutre : la cité des humains…


Je n'avais pas l'argent pour me payer un bon hôtel ou même une maison d'hôte… C'était dégoûtant mais j'étais bien obligé de dormir dans une taverne… C'était plein de ces rats d'humains que l'on ne pouvait qu'apprécier. C'était bien l'une des deux races susceptible au mieux de remplir un jour ou l'autre les rangs sorciers…


Comme je l'avais prévu, un de ces misérable tenta bien de me voler, ayant remarqué mon habit chic. Dans un lieu aussi misérable qu'une taverne en bordure de la cité, ce n'était pas bien suprenant… Mais c'était sans compter sur Slydr que j'avais fais entrer dans ma chambre par la fenêtre. Le grand oiseau de proie ne semblait pas apprécier de perdre son don d'empathie et de ne plus pouvoir ressentir les émotions des êtres alentours. Cela le rendait exécrable et je dus presque batailler contre lui lorsqu'il s'en prit au voleur que je plaignais presque…


Non… En fait je trouvais que c'était parfaitement mérité comme traitement. J'en riais encore tant j'étais satisfais de la punition qu'il avait reçu ! Curieux comme le plaisir me revenait ces derniers temps…


Le lendemain fut calme. Je le consacrais à lire quelques ouvrages de sorcellerie que j'avais emporté avec moi, considérant le fait de visiter Utopia comme une activité dénué de tout intérêt…


Puis vint l'heure de me présenter pour le grand bal dit d'encens.


- Monsieur ?


J'offris un léger sourire n'offrant aucune ouverture mais laissant supposer une certaine bienveillance…


- Samuel… Samuel Madley. Magicien de mon état. Je suis célibataire.


Je manquais d'imagination, c'était certain. Mais je ne pouvais en aucun cas donner le nom d'une famille de sorciers. Il eut suffit qu'un seul des convives ait un jour entendu parlé du Manoir Eternam pour que je fus jeté dehors ou pire… En prison... Et je ne pouvais décemment pas donner mon nom professionnel ! Alors emprunter le nom tout à fait commun de mon élève et le coupler au nom de ma mère m'avait encore semblé l'idée la plus brillante…


Introduit dans ce qui semblait être le panier de lots masculins pour femelles en chaleur, de mon point de vue tout du moins, je fus un peu frustré d'être ainsi mis en attente et préférai de loin prendre le temps de penser à autre chose pour soulager ma pensée que de tenter d'adresser la parole à un autre des célibataires regroupés dans la pièce, au risque de lui parler d'une façon fort désagréable…



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Mar 08 Mar 2016, 17:54

« Mon dieu … Pourquoi me suis-je inscrite dans ce bal au juste ? » - « Pour t’amuser un peu, je pense que cela te fera beaucoup de bien, tu sais, Anwen… » Je me retournais vers la jeune femme qui venait de me parler. Atheria, la fille d’Alyska et de Kain, tous les deux des esprits élémentaires du feu et de la foudre. J’avais accepté de les prendre sous mon aile pour qu’ils soient aptes à se défendre correctement et à utiliser leur pouvoir sans soucis de blesser une personne. De plus, j’avais aussi son frère, Dragon, un très bon bretteur, mais pas à la hauteur de son père, Kain. « Atheria, je t’en prie, je ne dis pas des choses aussi compliquées pour une personne aussi simple qu’elle… » - «  Je t’en remercie, Dragon… » Dragon était vraiment le fils de Kain, et je détestais Kain de toute mon âme… Kain était pour moi, mon contraire absolu. Il ne fallait pas que je voie sinon, je pourrais le tuer devant tout le monde. Même s’il y avait son épouse, Alyska, que je considérais comme une très bonne amie pour le coup.

Atheria décida de prendre les choses en main pour me préparer une tenue des plus sensuelles pour aller à ce bal. Je n’avais pas l’habitude des robes ou des vêtements somptueux, j’aimais vraiment les armures, et rien de plus. Enfin, Atheria opta pour une belle robe bleue océan et blanche et qui mettait bien ma poitrine en valeur ainsi que mon dos, avec ma belle cicatrice que Kain m’avait fait avec son élément du feu. Une fois qu’elle m’avait bien habille et bien mis en valeur avec de la poudre sur mon visage, je me découvris autrement. Je n’avais pas l’habitude de m’habiller comme cela et de sortir comme cela de plus. Cela me surprenait beaucoup et je me sentais bien dans ma peau pour la première fois et depuis longtemps même. « Je t’en remercie, Atheria… » Je lui souris tendrement avant de partir au bal d’encens. J’avais bien une lettre à mon nom et je devais aller à Utopia. Grrr… Je n’aimais pas Utopia à cause de leur barrière anti-magique, mais c’était comme cela. Je me téléportais rapidement jusqu’à Utopia avant de finir à pied.

Une fois arrivée, j’étais impressionnée par l’installation et l’organisation de ce bal, je ne pensais pas ce que ce serait aussi beau que cela. Je souris et je m’avançais devant les hôtesses à l’accueil de la soirée.  J’essayais de me faire petite, mais à mon avis, personne ne me reconnaitrait et personne ne me connaissait. J’avais bien disparu du conseil des élémentals depuis quelques années maintenant et j’en étais bien contente aujourd’hui. « Bonjour Madame, je suis Anwen Worthington, une bélua, je suis venue pour le bal d’aujourd’hui. » - «  Ah, vous êtes bien sur la liste des célibataires ! Je vous en prie, venez avec moi, je vais vous conduire dans le salon. » Ah, je n’aimais pas qu’on me parle de célibat. Mon mari, mon amant, avait disparu depuis que j’avais mis au monde Naelina, ma fille, une petite Orisha. Et je devais l’éduquer toute seule. Naelina était le portrait crachée de son père, Arizar… Ses pensées disparurent soudainement car l’envie de penser à lui me faisait mal au ventre. La page devait se tourner, elle devait se tourner, sinon je ne pourrais plus avancer dans ma vie et avec les autres.

La jeune hôtesse m’emmena dans le salon, où je pus retrouver beaucoup de jeunes femmes comme Aaliah que j’avais rencontré quelques mois avant. Je devais quand même la saluer pour être polie. Je m’approchais de la jeune femme doucement avant de prendre la parole avec une voix douce : «  Bonjour Aaliah, cela faisait bien longtemps que nous nous ne sommes pas revu depuis les terres arides. J’espère que vous allez bien depuis ce temps… Je ne vous dérange pas au moins ? » Je lui souris tendrement avant de regarder autour de moi, pour reconnaître des têtes. Cela faisait combien de temps que je n’étais pas mélangée avec d’autres personnes. Trop longtemps … Je pense que cela me ferait du bien de parler à de nouvelles personnes et faire connaissance.

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Mar 08 Mar 2016, 22:06

Un Bal à la cité des Humains, Utopia ? Vous êtes sûr?

Absolument certain. Les gens n'arrêtent pas d'en parler. C'est un truc tout ce qu'il y a de plus officiel en plus.

Hum … Cela veut dire qu'il y aura forcément des souverains. Et donc Violette, la Reine des Humains …

Euh … Vous savez, Violette n'est plus reine …

Hein ? Comment ça, Violette n'est plus reine ? Qu'est ce qui s'est passé?

C'est un homme maintenant qui est à la tête de ce peuple. Un dénommé Mikaïl. Et je ne peux pas vous répondre pour les événements qui ont entouré cette passation de pouvoir. En tout cas, je peux vous dire que normalement, lui sera présent.

D'accord … Merci beaucoup pour ses informations. Si un jour j'peux vous aider … Qu'vous voulez de nouveau ressentir une sensation ou un truc du genre, n'hésitez pas à venir me voir !

Bon, il n'y a pas à tergiverser longtemps là-dessus. Il faut que je me rende à Utopia avant que cela ne commence. Même si Violette n'est plus souveraine, le nouveau roi doit bien savoir ce qu'elle est devenue et où je peux la trouver. Et même si je n'arrive pas à lui parler à lui, les habitants doivent certainement pouvoir me répondre. Il faut que je lui pose des questions, à Violette. J'aurai du le faire la première fois que je l'ai rencontré, mais tant pis. Mieux vaut tard que jamais. Après tout, c'est quand même elle qui m'a transformée en chaman. Elle doit donc quand même s'y connaître sur ma race. J'aurai pu voir mes supérieurs ou essayé d'parler directement avec Seth mais euh … j'me vois quand même mal me ramener et leur dire d'but en blanc « euh dites, j'comprends pas ça … Et ça, et ça, ça, ça et encore ça …. » Déjà qu'j'suis pas sur qu'ils soient très fiers d'm'avoir dans leur rang, alors si en plus j'leur montre que j'suis quasiment totalement nul dans le domaine qui devrait quand même être le mien. Parce qu'on peut dire que c'est vraiment pas malin et intelligent de quasiment rien connaître sur sa race. J'vais être privé de magie et tout pendant mon séjour là-bas, mais tant pis. C'est important que je m'y rende. Bon … Aller, faut que j'me mette en route si j'veux arriver à temps.



Hey ! C'est le jour J. Bon … J'suis sûr que je ressemble pas à grand chose, comme d'habitude, mais au moins ma chemise et mon pantalon sont propres et pas troués … je crois. J'ai tenté d'mettre un peu d'ordre dans mes cheveux, mais sans grand succès je crois … Tant pis. Je l'emmène ou je l'emmène pas ? … Hum … Non … J'pense que je vais laisser mon masque ici. Tant pis si les gens voient mes orbites vides. Faut que j'arrête de vouloir les cacher. Après tout, maintenant, ils font partis de moi … Et si cela les effraie ou les dérange … Pas grave, j'ferai avec. J'espère qu'j'suis quand même assez présentable pour me ramener devant des souverains. Que j'ai au moins une petite chance de pouvoir les approcher, ou au moins celui qui représente le peuple des Sans-magie. J'veux pas l'importuner longtemps … Juste le temps pour moi de lui poser quelques questions et d'obtenir des réponses. Allez, hop, on va faire la queue et s'présenter. Et même si j'arrive pas à obtenir les informations que j'veux, ça peut toujours être cool de rencontrer des gens. Bon …. faire des rencontres de fille pour trouver une petite amie, j'suis pas sur que ça soit vraiment mon truc. Et on peut pas dire que j'sois un garçon super attirant … Enfin, tant pis, c'est pas la raison première de ma venue.


Bonjour ! J'suis Toble Rone … Un chaman et j'suis célibataire ! Merci

Raah mince … On peut pas tout de suite rejoindre les rois et reines .. Bon, tant pis, j'vais suivre leur consigne et me regrouper avec les autres garçons célibataires.

Bonjour tout le monde!

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Mar 08 Mar 2016, 23:34

Leur routine avait repris. Tous les jours, Venezio et Violette se côtoyaient, toutes les nuits ils dormaient ensembles mais à aucun moment ils ne se touchaient. La jeune femme commençait d'ailleurs à penser qu'ils étaient maudits. A chaque fois qu'ils avaient entrepris quelque chose, le Destin les avait interrompu. Que cela soit les Masques d'Or, des individus enragés ou Delta, il y avait toujours quelqu'un ou quelque chose pour se mettre en travers de leur chemin et les frustrer un peu plus. Du moins, c'était sa vision des choses. L'envie était terrible et l'attente interminable. Cependant, outre ses besoins qui n'arrivaient pas à être comblés, la situation du monde lui semblait virer au cauchemar... encore. Violette trouvait les choses complexes. Elle ne pouvait nier être attirée par Sympan d'une certaine manière puisque les Humains étaient considérés comme ses enfants mais... elle ne pouvait pas tourner le dos aux Ætheri qui avaient aidé son peuple à vivre mieux et avaient rendu possible la construction d'Utopia. L'originel n'avait, en plus de cela, été aperçu par personne et elle avait beaucoup de mal à baser la moindre de ses décisions sur de l'abstrait. Il lui paraissait plus sage de ne pas répondre aux appels de Delta, quand bien même son intervention lui avait fait peur. S'il existait une puissance en ce monde capable d'annihiler purement et simplement un Dieu, il était certain qu'il fallait la prendre au sérieux. Quoi qu'il en soit, depuis la Coupe des Nations, les terres du Yin et du Yang semblaient bien agitées. Comme Venezio et elle voyageaient un peu partout, ils entendaient souvent des nouvelles et elles étaient rarement bonne. L'on parlait de la chute de Gaïa et de l'anarchie démoniaque, l'on évoquait la grossesse de telle Reine et, en somme, même si beaucoup d'informations circulaient, la moitié était sans doute fausse. Comment démêler la vérité dans tout ce qui se disait ? Violette essayait de réfléchir, pariant sur quelques hypothèses mais, pour le moment, elle devait avouer que son plus gros problème – sans parler de Delta – était surtout la proximité de Venezio sans qu'elle ne puisse l'effleurer et le fait qu'ils n'aient pas reparlé des événements qui s'étaient déroulés entre eux au cœur de la Forêt Enchanteresse.

Finalement, son problème changea lorsqu'elle apprit que les caravanes se rendaient à Utopia. La jeune femme avait évité soigneusement la ville jusqu'ici. Elle se sentit anxieuse de revenir à un endroit qu'elle avait fait bâtir et qui avait, sans aucun doute, changé depuis qu'elle l'avait quitté. Oh elle n'avait pas tellement peur qu'on la reconnaisse pour la bonne et simple raison que le temps avait passé et qu'elle serait sans doute une vieille femme à l'heure actuelle si sa vie n'avait pas été interrompue. Et puis, elle avait perdu de sa prestance. Elle n'était plus que l'ombre de ce qu'elle avait été. Elle craignait simplement la nostalgie, de sentir le passé la rattraper inéluctablement, de voir que, peut-être, elle n'avait pas été oubliée de son peuple. Elle ignorait quelle allait être sa réaction une fois au sein de la cité et préféra se forcer à penser à autre chose. Lors d'une des courtes pause que fit le groupe, la jeune blonde alla discuter avec une autre fille. Elle était plutôt sociale bien qu'elle préfère nettement la compagnie de Venezio à celle de n'importe qui d'autre. Cependant, au fil de la conversation, elle apprit l'existence d'un événement au sein d'Utopia, un événement qui titilla sa malice. Le problème c'est qu'elle n'était pas certaine que l'homme souhaite y aller avec elle. Elle se mit donc à imaginer une sorte de plan, plutôt basique mais qui, elle espérait, suffirait à éveiller la possessivité de l'Humain. Elle alla donc le trouver après avoir fait glisser le col en rond de son haut sur le côté, de manière à ce que l'on voit son épaule dénudée. « A Utopia il y a une sorte de bal dit-on. Il se peut qu'une amie à moi y soit mais... le problème c'est que je ne pourrai pas rentrer seule à moins de m'inscrire en tant que célibataire. C'est une sorte de bal pour faire des rencontres et... Enfin, est-ce que tu veux bien m'y accompagner ? On jouera un couple et je n'aurai pas à faire semblant d'être intéressée par d'autres hommes... ». Oh ça non, elle ferait faussement semblant d'être avec lui et profiterait de l'instant pour le toucher et l'embrasser à volonté, prétextant vouloir créer l'illusion.

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mer 09 Mar 2016, 00:47

Mancinia demeurait intriguée par les paroles de messire Raeden. Quel âge pouvait-il bien avoir pour avoir connu ce monde avant la construction de la Capitale ? Elle veillerait à ne pas l'interroger de trop, craignant que ce dernier ne retombe dans l'humeur maussade qui le caractérisait depuis sa venue en ces lieux. Si elle venait de lui arracher quelques paroles aimables, mieux valait poursuivre dans cette voie. L'Humaine eu un sourire en écoutant ses questions : elle ne le connaissait pas depuis la veille, mais elle se méfiait encore de lui depuis l'épreuve où il avait soutenu malgré lui le souverain des Sorciers, cette fameuse épopée dans l'Océan où elle avait d'ailleurs pris l'aspect d'une peluche selon le souhait de quelqu'un. Qui ? Elle se le demandait bien. Néanmoins, le guerrier savait se servir de sa tête, elle avait sûrement plus à appendre de lui que l'inverse.

Nous attendons une centaine de personnes, répondit-elle. Quant aux souverains, certains ont répondus présents, mais d'autres ont choisis de décliner l'invitation. L'Élu des Cieux à bien à faire en ces temps troubles, mais il nous soutient avec les Anges présents à Utopia. Ensuite, des imprévus peuvent demeurer avant la fin du Bal, restons vigilants.

L'Humaine eut un regard vers l'entrée où des personnes venaient s'inscrire depuis plusieurs minutes, et quelqu'un lui fit un signe. Convenu entre les hôtes et les Protecteurs pour signaler la présence d'indésirables aux portes...Ou celles des souverains sans beugler au travers de la cohue. Mancinia ouvrit légèrement ses yeux, son coeur s'emballant un peu. Prenant une grande inspiration pour se donner du courage en se disant qu'elle pouvait le faire, la jeune femme chemina vers sa première rencontre royale. A l'autre bout de l'assemblée, un autre coeur semblait battre à un rythme irrégulier, l'homme qui avait cet impression ressentait également une vague de picotements dans tout son corps et la chaleur ambiante lui donnait l'impression de fondre sur place. Une chaleur accentuée par la présence de Mancinia à une dizaine de mètres devant lui. Neah serra son poing au souvenir de sa main volontaire pour soutenir l'effort des Humains à ramener un peu de paix au sein de leur cité, se doutant bien de recroiser l'Humaine au regard bleu. Peut-être était-ce son but depuis le départ ? L'Ange observait le dos de sa protégée de loin, elle était ravissante avec ses petites boucles brunes qui retombaient sur ses épaules. Elle discutait avec messire Raeden, sans doute des dernières dispositions à prendre avant le début du Bal d'Encens : elle voulait l'avoir à l'oeil lui avait-elle dit.

C'était lui qui avait ramené le Forgeron vers Mancinia. L'Ange l'avait reconnu suite à son passage à la Forge Liddell lors de sa réouverture quelques mois plus tôt, ce dernier semblait de mauvaise humeur et il lui avait confié que sa fille serait présente et qu'il s'inquiétait à propos de ses fréquentations...Ainsi, Neah avait fait en sorte qu'il soit recruté, malgré l'entorse au règlement de n'avoir que des Humains ou des Anges en tant que Protecteurs. L'Ange n'avait plus revu l'Humaine depuis leurs dernière rencontre dans le Désert, inutile de dire qu'il essayerait de se montrer à la hauteur désormais. C'était une chance en or de se racheter à ses yeux. Pour faire en sorte que ce soit le cas, il ne cessait de regarder les réactions que Mancinia pouvait avoir. Il observait tellement que c'en devenait malsain, il voyait ses mimiques, ses sourires et son air intriguée par les paroles de son interlocuteur, que pouvait-il bien lui avoir dit ? Il serra son poing, résolu à ne pas la laisser dans son coin durant toute la durée des festivités. Il était son Ange Gardien, oui ou non ? Marchant en sa direction, Neah voulu lui adresser la parole, mais retint son geste lorsqu'il vit une présence écrasante se dessiner devant elle. En vérité, il s'agissait de deux individus et non des moindres : le Daedalus et...Heu...Bon. Il ne la connaissait pas. Dame Erza ? Ce nom ne lui était pas inconnu, mais il ignorait d'où il l'avait entendu.

Mancinia semblait pâle. Elle était ce genre de personne qui n'aimait pas que les choses échappent à leurs contrôles, espérons que ses forces ne lâchent pas sous la pression. Neah plissa des yeux, le regard du souverain demeurait des plus étranges, comme reluisant. Pourtant, ce détail ne semblait pas distraire la Matasif dans la tâche qui était sienne. Demeurant silencieux aux côtés de Raeden qui fût abordé l'instant d'après par une voix féminine, l'Ange se contentait d'observer le Roi Déchu sans le dévisager pour autant. Respectueux. C'est qu'il avait une fichue classe, le bougre ! Non. Non ? Non, il ne pouvait pas être jaloux de...De ça. Rien que cette éventualité lui procurait des frissons d'horreur. Après qu'il eut pris la parole, Mancinia se pencha respectueusement en une sobre révérence.

Je vous remercie de vos paroles, Majesté, c'est un honneur de vous recevoir. Je vous prie de me suivre, les souverains et leurs accompagnants ont une table désignée.

S'inclinant à nouveau avant de lui tourner le dos et d'ouvrir la marche, l'Humaine ne semblait pas sur le point de s'évanouir comme son Ange Gardien l'aurait sûrement fait. Si elle avait eu le bonheur d'accueillir ce haut représentant en premier, Neah regretta que ce n'en fût pas un autre. Il essayait de demeurer neutre envers les échecs des siens, mais il avait bien du mal à rester tranquille en présence de sa protégée dont il attendait un tant soit peu d'attention. Détournant la tête pour observer les personnes qui entraient dans la salle en s'écartant de son chemin, le regard baissé vers le sol qu'il ne releva que pour se retrouver devant un être inhumain qui faisait au moins deux fois sa taille. Des cheveux blancs, un regard vairon...Attendez un instant. C'était l'Orishala ? Non ! Ha ha ha. Bon sang, non. C'était une méprise ! Neah l'avait croisé près des montagnes de la Citadelle Blanche, cela ne se pouvait... ! Est-ce que cela voudrait que...Est-ce que cela voudrait dire que l'Orishala était un Aether ? Est-ce que c'était possible ?! L'Ange demeurait stupéfait, essayant de ne pas lui courir après pour lui poser des questions auxquels il n'aurait pas répondu. Ce qui se passait ici, c'était le début de quelque chose de grandiose ! De son côté, Mancinia sentait ses membres glacés. Elle était mal à l'aise à l'idée de faire un faux et elle était certaine que cela se lisait sur son front, espérant que ses interlocuteurs royaux lui pardonneraient son attitude, les mettant sur le compte de l'inexpérience plutôt que celle de l'incompétence. D'un geste de la main qui se voulait léger, l'Humaine désigna une grande table de bois élégamment décorée.

Ces places vous sont allouées. Je gage que vous serez ravis d'apprendre que nous avons les meilleurs alcools et les meilleurs saucissons des environs.

Mancinia se mordit la langue l'instant d'après. Elle n'avait pas su se retenir d'envoyer une remarque à la guerrière aux cheveux blonds qui avait promis, autrefois, de ne pas manquer de la réduire en poussière si elle recroisait son chemin...

Post I | 1 180 mots
HRP - Je m'amuse entre Mancinia et Neah.


Le Bal d'Encens [RP Spécial - NC-16] - Page 2 Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Mer 09 Mar 2016, 04:42

La veille de l'événement, Erza avait passé quelques heures enfermée dans une pièce. Elle avait fait commander, dans le plus grand secret, une robe, rouge, comme celle que le Dædalus avait imaginé dans son espèce de fantasme qui puait le poisson avarié. Elle était juste curieuse. Seulement, quand elle l'avait enfilé et qu'elle s'était regardée dans le miroir, sa réaction avait été l'effroi le plus total. Oh elle n'avait pas le corps d'un homme, non, pas encore, mais elle n'avait pas non plus la tronche d'une danseuse de balais, fine et frêle, que tous ces messieurs en rûte s'arrachaient. Ses muscles étaient saillants et, franchement, les robes, c'était vraiment pour les... Bon non, elle n'allait pas dire un mot condescendant. Sa propre mère était toujours vêtue de magnifiques tenues merveilleuses. Faisant une grimace, elle finit sa réflexion en se disant que si on la payait, peut-être qu'elle accepterait de porter ça en public un jour, mais pas sans contrepartie. Elle n'était pas faite pour ça et si Eerah voulait copuler avec une bimbo à la taille fine et aux hanches arrondies qu'il pourrait soulever d'une main, il valait mieux qu'il aille voir ailleurs. Elle soupira, finissant par enlever l'horrible vêtement. Sincèrement, elle aurait sans doute aimer être comme sa mère, petite et frêle, un visage d'Ange pour un esprit démoniaque, mais elle avait suivi les traces de son père et, de toute façon, maintenant, elle ne pouvait plus reculer. Et puis, ça lui plaisait bien d'inspirer la crainte quand elle passait dans la rue, de faire trembler les Sorciers sur son passage. Oui parce que, autant le dire, si un Mage Noir avait le malheur d'entrer à Bouton d'Or, il n'en ressortait pas. Enfin, qu'importe, ces chiens n'avaient pas à passer dans ses pensées, ils n'en méritaient pas le privilège. Finalement, elle soupira, se disant que, bon, elle ne pouvait pas vraiment en vouloir au Dædalus d'aller voir à droite à gauche. Ils n'étaient pas vraiment ensembles, il fallait le dire. Elle était même faussement mariée à Düst alors...

« T'inquiètes, si j'avais fait la course, tu serais déjà en train de manger le sable. » fit-elle une fois que ses pieds furent sur le sol. La vérité c'est qu'elle n'avait pas l'habitude d'utiliser ses ailes. Ses ailes, la magie, tout ça, ce n'était pas très naturel pour elle. D'un autre côté, traverser le Désert à pieds, ça aurait pris bien plus de temps. « Pourquoi on est là ? Sérieux il faut chaud. » dit-elle en prenant son bras. « Et puis je trouve que les Humains ça pue un peu. ». En vrai, si on l'écoutait, tout le monde sentait mauvais. Elle ne disait pas ça méchamment, c'était juste pour montrer son mécontentement, pour provoquer. Et puis, elle ne réfléchissait pas souvent avant de parler, ce qui faisait que lorsqu'elle se rendait dans les tavernes, ça se terminait souvent en bagarre générale. Une réflexion poussée de sa part devait avoir une utilité. Elle ne réfléchissait jamais dans le vide, juste pour le plaisir. Les situations concrètes stimulaient son cerveau et c'était uniquement dans ces moments là que l'on pouvait s'apercevoir qu'elle n'était pas si bête que ça, malgré ce qu'elle laissait paraître au premier abord. Quoi qu'il en soit, se demandant ce qu'ils faisaient là au juste, elle se laissa guider sagement ; pour une fois. Il y avait pas mal de monde ici et quand Eerah l'amena devant une jeune femme, Erza se demanda si elle ne la connaissait pas. « Hum... » fit-elle en réfléchissant avant de hausser les épaules. Bof, ça se trouve elles avaient bu un coup ensembles et elle l'avait embrassé, totalement ivre. Ça devait être un truc du genre. Elle était sûre et certaine qu'il y avait de la bière en jeu. Le commentaire de l'organisatrice ne fit que l'appuyer dans sa réflexion et elle acquiesça mollement de la tête avant de prendre les choses en main, tirant son partenaire pour qu'ils aillent s'asseoir à la table des grands manitous. Elle avait vu Cocoon. Elle l'aimait bien celui-là, sans vraiment savoir pourquoi en fait. Elle n'avait pas envie de copuler avec, non, juste de boire un coup et de parler de choses et d'autres. Se tournant vers la Dædalus, elle finit par lui demander : « Bon, cessons les bêtises. Qu'est ce qu'on fait là ? ». Elle s'était habillée un peu mieux que d'habitude mais n'avait pas fait l'effort – et surtout le sacrilège – de mettre sa robe. En attendant la réponse, elle percuta. « Oh mais c'est cette... ». Le mot qui suivit ne fut pas très poli. Elle venait de se souvenir de l'endroit où elle avait vu la jeune femme la dernière fois.

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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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Isiode et Isley
Mer 09 Mar 2016, 04:51

RP Spécial | Le Bal d’Encens
« L’amour avant la guerre »

« Mon frère, laisse tomber cette fille… L’entendis-je me chuchoter à l’oreille, la voix suffisamment basse pour que je sois le seul à percevoir ses paroles parmi les Protecteurs, assemblés à nos côtés.

- Est-ce un avertissement? Lui glissais-je en retour, tournant mes pupilles dans sa direction, le confrontant – bien que le mot puisse paraître excessif, considérant que celui contre qui je me « battais » présentement était mon propre jumeau.

- Plutôt un conseil, mais tu le prends comme tu le sens », rétorqua-t-il en relâchant un soupir, esquissant un maigre sourire qui me fit aussitôt regretter le tranchant de mes mots.

Isiode essayait uniquement de me protéger, comme nous le faisions si souvent entre frères. Il s’inquiétait pour moi, comme je m’inquiétais sans cesse pour lui. Sauf qu’en ce moment, je n’avais absolument pas besoin de cela. Araya revenue dans ma vie – quoi que cette dernière ne semblait pas vouloir de moi dans la sienne – je ne pouvais tout simplement pas aller dans son sens. La laisser tomber? Il n’en était plus question. Je l’avais déjà fait une fois – une fois de trop – et je ne répèterais pas cette erreur, soyez-en sûr. Cela dit, voir mon frère se faire tant de soucis pour moi me serra le cœur et je me forçais à lui sourire, de façon légère et paisible, tout pour le rendre moins inquiet sur le sujet en somme.

« Cesse de te tracasser, va! Je sais ce que je fais et ce pour quoi je le fais. Aie confiance en moi. »

C’est tout ce que je lui demandais après tout: qu’il ait confiance ou plutôt, qu’il me fasse confiance. Je savais que la réconciliation – si je pouvais me permettre de l’appeler ainsi – avec Araya serait difficile et ardue, mais j’étais convaincu que je pouvais me racheter à ses yeux, que je pouvais, de nouveau, me battre à ses côtés. Elle n’avait pas mérité le sort qui s’était abattue sur elle. Elle méritait mieux, et plus, beaucoup plus. Et je voulais l’y aider. Je voulais vraiment lui redonner tout ce qu’elle avait perdu à cause des erreurs du passé…

Je sentis alors le regard d’Isiode me dévisager, comme s’il était désireux de connaître le fond de ma pensée, mais je m’abstins bien, cette fois-ci, de porter mon regard jusqu’à lui. Lui et moi entretenions un lien bien trop étroit pour que je puisse lui cacher quoi que ce soit; et encore plus s’il lui advenait l’envie de vouloir me percer à jour à travers mes yeux. Il pouvait tout voir de moi à travers ceux-ci, de la plus infime pensée à mon sentiment le plus orageux.  Il y avait trop de choses que mon frère parvenait à découvrir rien qu’en observant la surface de mes mires… De ce fait, je préférais encore détourner mon visage de lui pour jeter quelques coups d’œil aux convives qui prenaient place sur les sièges des invités. Évidemment, les représentants des grandes régences eurent tôt fait d’attirer mon œil, admiratif de les voir si près, si grands, rien que par la seule force de leur présence.

« Ils sont beaux, pas vrai? » Échappa mon frère, ne formulant qu’à voix haute ce que nous pensions tous les deux à voix basse.

Un léger sourire joua sur la commissure de mes lèvres. Les Grands brillaient comme les étoiles qui pavaient le ciel, une étrange aura les enveloppant comme un habit que l’on aurait abandonné sur leurs épaules puissantes. Pourtant, je ne savais si cette beauté, dans laquelle ils baignaient, était dû à leur prestance ou à leur charme naturel qui, à la première attention, accrochait l’œil au point que l’on puisse s’en détacher aisément. Même les souverains qui, par nos mœurs, attiraient à l’ordinaire nos œillades méfiantes et soupçonneuses, me semblaient irradier d’une douce lueur en cette soirée.

« Mais on dirait qu’ils ne sont pas beaucoup à avoir fait chemin jusqu’ici… » Nota mon frère en balayant les invités royaux du regard.

Ces derniers se faisaient guider jusqu’à leur siège par la Matasif, une jeune femme au visage sympathique, mais qui, par les responsabilités qui lui avaient été distribuées, semblait plutôt tendue. Quoi que, être en présence des Grands ne devaient pas faciliter la tâche de cette demoiselle, niveau tension.

« Le contraire m’aurait étonné pour tout t’avouer, mon frère… »

Isiode approuva d’un signe de tête, caressant, avec le plat de sa main, le pommeau de son épée, qui pendait à son flanc. Armé d’Osiris et d’Isis; moi étant armé d’Immortel et de Providence, nous étions prêts à toute éventualité; que la menace provienne du Ciel ou de la Terre, les Dieux et les Démons ne s’arrêtant pas dans leur querelle pour le déroulement de cette soirée, bien au contraire… Sous les ordres de Karlhaven, d’ailleurs, après que ce dernier ait été mis au courant par Lukiel de la mise en place d’une telle soirée, mon frère et moi avions été mené jusqu’à la cité humaine pour prêter main forte aux Hommes si une attaque venait à être perpétré au sein d’Utopia. Nous ne prenions pas notre devoir à la légère et nous restions parfaitement immobiles à côté de la table des souverains et de leurs accompagnants, le visage tourné vers l’avant, n’échangeant plus aucun mot, laissant, au devant de la scène, les autres Protecteurs.


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It's a little price to pay for salvation
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Le Bal d'Encens [RP Spécial - NC-16] - Page 2 Signat20
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Mer 09 Mar 2016, 07:43

Chika était finalement arrivé à Utopia, son voyage avait été un véritable parcours du combattant. Tout avait commencé quand il était rentré chez ses parents pour se reposer après sa dernière aventure, mais à peine il allait pour rentrer, qu'il remarqua un papier étrange dans la boite au lettre, bien en évidence. Il le ramassa, mais déjà il sentait que quelque chose était louche. La boite au lettre était vide, ce qui était presque impossible chez lui. Il ouvrit la porte pour découvrir que sa mère avais sûrement tout organisé, sur la table d'entrée, une petite bourse d'argent avait été mit bien en vue en plus d'une tenue assez propre comme sa mère lui faisait porter étant plus jeune, quand elle l’emportait dans les bals auquel elle et son père participaient. Il déplia le papier qu'il avait trouvé et comprit pourquoi tout cela était là, c'était une invitation pour tous à participer à un bal à Utopia. Il n'avait jamais vraiment aimé les bals, mais c'est vrai qu'il se sentait un peu seul, alors pour faire plaisir à sa mère, il y irait. Il soupira avant d’aller prendre un sac et d'y rangé quelques livres, pour ensuite prendre la tenue et la rangé dans le sac à son tour. Il prit la bourse d'argent et à peine rentré, le revoilà qu'il partait déjà vers Utopia. Le début de son voyage avait bien commencé, il s'était rendu à l'Edelweiss demandant le chemin menant à Utopia au gardien avant de partir vers le nord. Il commençais à connaître l'Edelweiss, il n'avait pas vraiment été sur le versant nord, mais la faune et la flore restait la même ainsi que la température, du moins au début. Plus il descendait, plus il approchait du désert, plus son parcours devenait difficile avec la température qui augmentait. Le désert, lui, n'avait pas été de tout repos, il avait utilisé un mélange entre création de l'eau et vitesse accru pour courir la nuit et c'était caché le jour pour dormir, après trois nuit ainsi, il fini par arrivé à Utopia.

Arrivé aux porte de la ville, il s'était lancé à l'ombre d'un bâtiment pour réduire la température ambiante, mais c'était plus efficace que prévu, même vraiment trop, il se sentait confortable ? Comment cela pouvait-il être possible ? Il n'était plus au plein soleil, mais il restait quand même dans une ville au beau milieu de celui ci. Il se dit que c'était sûrement vu la différence de température qu'il se sentait mieux en se moment et qu'il n'avait pas très chaud. Il se leva et tout en essayant de se faire petit, se rendit dans une taverne, loua une chambre pour quelques heures et alla dans un bon bain, un bain qui était étrangement trop froid pour lui, décidément quelque chose clochait. Il sortie du bain après qu'il se soit lavé et se dirigea vers le miroir avant de poussé un cri de panique. Ses cheveux, qu'est ce qui était arrivé à ses cheveux ? Il était noir à nouveau, comment cela était-il possible ? Il s'habilla en vitesse, il devait y avoir une explication, peut être que quelqu'un aurais l'explication. Sans ressentir sa timidité normal, à cause de la panique, il courra jusqu'au bar et appela le tavernier en panique sous les regard de tout les clients assis aux tables.

- Holà, holà, on se calme et on respire, qu'est ce que je peux pour vous ?

- MES CHEVEUX, MES CHEVEUX SONT NOIR, Il respira pour ce calmer, mes cheveux on changé de couleur quand j'étais dans le bain.

Le tavernier éclata de rire.

- C'est impossible, il doit y avoir une autre explication, car quand je vous ai vue tout à l'heure, il était noir.

- QUOI ? IL ÉTAIT BLEU CLAIR ENCORE CETTE NUIT…

- Holà, bleu claire, vous n’êtes pas du coin, la couleur de vos cheveux était dû à la magie ?

La question surpris Chika qui se figea.

- Euh oui en quelque sorte pourquoi ?

Le tavernier ria de plus belle.

- Et bien voila ton explication, ici à Utopia, la magie est annulé, alors si tes cheveux on une couleur étrange à cause d'elle, il perdrons cette couleur, mais ne t'en fait pas, il redeviendrons normal quand tu sortira de la ville.

Chika soupira de soulagement, c'était peux être un mensonge, mais au moins il semblais sincère, pour le moment il avait autre chose à se préoccupé et si cela devait revenir à la normal à la sortie de la ville, il ne devait pas s'en soucier, mais maintenant que la panique était passé, c'est vrai qu'il ressentait comme un vide, comme si une sensation avait disparue. Il remonta dans sa chambre et s'habilla en prenant plus soins de ce qu'il ressemblais. Sa mère lui avait préparé de jolis vêtements et il ne voulait pas les abîmés, qui sais combien cela lui avait coûté. Il mit une paire de pantalon propre noir avec une chemise à manche longue grise métallique et sa cravate habituel de la même couleur que ses yeux, d’ailleurs, il avait été content de voir que ses yeux n'avaient pas changé, il mis ensuite un gilet sans manche par dessus. Il avait aussi des souliers propre, mais il ne voulais pas les mettre, enfaîte, il détestait en porter alors il mis ses bottes militaire à la place et pour finir, glissa ses plaques à son cou avant de les prendre et les relire, au moins son nom était marqué, comme ça s'il l'oubliait à cause de la beauté d'une des femmes présentent, il pourrait se rappeler. Il était finalement prêt, il descendit les marches, essayant à nouveau de passer ni vue ni connu, une tentative un peu veine après sa panique un peu plus tôt, mais il demanda son chemin au tavernier et partie ensuite pour le bal en fixant le sol, il détestait les grandes villes ou plus tôt les foules qui y vivait. Après quelques minutes de marche, il arriva enfin au lieu avant de se faire interpeller.

- Nom et race, Célibataire ou en couple ?

Chika figea une seconde avant de lever les yeux.

- Chika Chikara, élémental et célibataire, pourquoi ?

- Et bien pour l'inscription. Parfait suivrez cette femme elle vous guidera.

Chika regarda dans la direction que lui montrait l'homme avant de suivre la femme sans dire un mot, elle le conduisit dans une salle où déjà plusieurs hommes était rassemblé. Il regarda la pièce avant de baissé le regard et timidement allez s'asseoir dans le coin de celle ci, à l’écart de tout et de sortir son livre pour commencer à lire pour se calmé, vraiment il n'aimais pas être dans un groupe, mais n'aimais pas être seul non plus, c'est pourquoi il avait décidé de venir, mais pour l'instant, il devait rassemblé son courage.

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Mer 09 Mar 2016, 10:37

Les manches de son kimono remontées grâce à une bande en lin nouée dans le dos, Venezio tira une sangle à l'aide d'Archibald « Lâche ! » Dans un grognement, démontrant l'effort qu'il faisait, il finit par terminer de sangler une partie du chariot. Ses frottant les mains, il les regarda, douloureuses. Elles étaient striées par la corde, brûlées à certaines parties quand cette dernière avait lâché et qu'ils durent recommencer « C'est bon, on va pouvoir se mettre en route. »
L'Humain alla chercher sa double un peu plus loin, dans le but de l'avertir du départ imminent. Dès qu'il la quittait puis la croisait au détour d'une caisse de marchandises, il ne pouvait que prendre quelques secondes pour l'admirer. Il avait vraiment de la chance, du moins était-ce ce qu'il pensait. Non loin d'elle se trouvait l'Ange gardien de Lücya, affairé à préparer ses propres affaires. L'homme s'approcha doucement de sa blonde, passant une main dans sa petite nuque gracieuse « Hé... » Comme pour l'interpeler. Passant alors en face d'elle, il fit glisser ses doigts sur son visage, avant de les reprendre « On va bientôt quitter les lieux. » La jeune fille le regard d'un air mutin et à la fois très gourmand. Il l'aurait embrassé pour ça, il l'aurait déshabillé pour tout le reste.

A son grand étonnement, elle lui parla d'un projet à Utopia. La capitale des Humains étaient très fréquenté par leurs propres congénères et c'était absolument normal qu'elle y ait des choses à faire « Nous allons y rester quelques jours. Archibald a tablé sur une bonne semaine, mais je pense que ça nous prendra bien plus de temps. » Mais le plan de la gamine était bien plus farfelu que tous les autres qu'elle eut. Elle avait su jouer magnifiquement sur plusieurs tableur après tout. Il était hors de question qu'il ne la laisse seule, et il était surtout hors de question qu'il ne la laisse seule ET au milieu de gens célibataires désirant trouver l'amour d'une nuit ou d'une vie. Elle était jeune, belle, et avait toutes les chances de trouver un type de son âge au physique bien plus enchanteur que ce vieillard. Cependant il ne pouvait s'empêcher d'être complètement égoïste...
« Bien sur, je viendrai. » Venezio ricana doucement, relevant l'habit sur l'épaule dénudée de sa partenaire, observant l'Ange du coin de l'oeil « Je te rappelle que la dernière fois que nous avons joué nous nous sommes brûlés... » Jirrabel mit les voiles, ramassant ses affaires les laissant alors seuls. Venezio entreprit d'étreindre sa taille, longer le bas de son dos, pour la rapprocher de lui. Le type reflétait un peu plus de confiance en soi. Il avait su s'affranchir de ses peurs et de ses doutes, laissant la culpabilité de côté finalement.
Un petit sourire sur les lèvres, il s'approcha doucement des siennes, avec une certaine langueur « Et puis tu joues très mal, petite. » Sa bouche toucha la sienne, qu'il dégusta avec mesure. Sans la dévorer, sans la bousculer, il préféra tabler sur la frustration et la passion qu'il ressentait pour elle.


« Voilà Utopia... » Enfin, après des jours de cheval à conduire les chariots, ils arrivèrent en vue de la grand cité. Dans les villages limitrophes au Désert, des villageois se mirent à les prévenir des démons. Les ailés sondaient l'étendu sablée, surtout de nuit, pour essayer de forcer le passage et entrer dans la cité, dans le but de semer le chaos. De toute façon, il n'y avait rien d'autre à attendre de la part de ces engeances. Ainsi, ce fut en plein jour qu'ils arrivèrent, sous une chaleur cuisante et harassante, dans la belle ville à l'architecture assez typique. Immédiatement, ils guidèrent les caravanes à l'abris, longeant la muraille, pour décharger tout le matériel. Pour eux, caravaniers, le caravansérail les attendait. Le coût de la nuit et des repas était divisé par deux, voire plus des fois, par rapport à une auberge classique. Mais le désavantage était qu'une fois encore, c'était la pièce commune pour dormir. Ereinté par le stress et les voyages, tous s'y rendirent.

Le repas était animé comme à son habitude. L'Humain demanda alors à sa belle blonde « Il est quand ton bal ? » Il avait au moins le temps de se préparer correctement, et de passer une bonne nuit. Comme presque à chaque fois qu'ils couchaient dans une auberge, les deux faisaient paillasse commune. Venezio passait la nuit à l'entourer d'un bras, ou encore à emmêler ses doigts aux siens. L'homme restait anxieux de l'évènement. Il trouvait étrange qu'elle ne puisse voir cette amie que dans ce genre de lieu, mais il préféra ne rien dire car, au fond, ça l'arrangeait un peu en fait.
Le matin, ils se lavèrent dans un petit bassin qui était vidé toutes les trois personnes. Utopia ayant des canalisations assez élaborées, c'était dans ce luxe que le couple se lava.
Pour les 'grandes occasions' Venezio avait autre chose que son vieux kimono bleu foncé, usé jusqu'à la corde. Il en possédait un autre, noir, avec quelques broderies dorées sur les coutures des manches et des la taille. De même, le pantalon qui accompagnait toutes ses tenues était, cette fois-ci d'un noir profond, avec les broderies au fond des jambes. Ainsi, il se vêtit de ce dernier, qui taillait son corps à merveille, rehaussant la couleur noisette de ses yeux également « Je ne l'ai pas mis souvent... Je ne sais plus comment il me va. » Peu aguerrit de la mode ou des bons goûts vestimentaire, il se demandait si au moins il ne paraissait pas totalement ridicule dans ce genre d'accoutrement « J'achèterai surement des vêtements traditionnels en ville, plus tard... »

Il n'était pas dur de repérer le lieu une fois dans la rue. Une foule de personne faisait la queue à l'extérieur, discutant tranquillement. Par réflexe, la foule devenant plus dense, il se rapprocha de Violette, ne voulant pas la perdre de vue. Sa main toucha plusieurs fois la sienne, mais par manque d'audace, il n'osa la prendre. La nuit, ce n'était pas pareil...
« Je prends les inscriptions, donnez moi vos prénoms. », « Venezio et Violette. », « Parfait. Pour les couples vous irez par là-bas. Bonne journée. » Le type était complètement perdu. L'endroit était vaste, il y avait déjà du monde, il ne connaissait personne, et ce fut rapidement qu'ils furent guider ailleurs.

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Mer 09 Mar 2016, 23:10


Tirant profit de de la fraicheur d’une chute d’eau qui déversait son fluide sur les muscles de son corps nu, le démon méditait à l’exemple des ermites qu’il avait croisés par le passé. Zane n’était pas quelqu’un d’éternellement violent. Ce qu'aucun ne suspectait, c’est qu’il était parfois ainsi, pensif et placide. Ne plus songer à rien était parfois le meilleur moyen de se recentrer sur l’essentiel et de maintenir ses objectifs dans sa ligne de mire. Il s’était ainsi reclus loin de tout, loin de son peuple, loin de ses compagnons de fortune et surtout loin de ses ennemis -c’est-à-dire tout le monde. Lorsqu’il eut terminé sa douche torrentielle, il se redressa et épongea son épiderme à l'aide d’une serviette qu’il avait prise avec lui, dans la musette qui lui servait à charrier tout ce qu'il considérait comme étant vital. En astiquant sa peau avec le textile, les iris du démon furent spontanément drainés vers un morceau de papier récemment apparu sur le sol graveleux de la grotte. Intrigué, il le ramassa et ouvrit le message. À en croire la déclaration, une démone appelait les démons à la rejoindre dans le continent naturel afin de se divertir et de corrompre le bien par le vice, selon son résumé à lui. La missive ne relatait rien d’autre d’exceptionnel, si ce n’est la promesse d’une rencontre exquise envers les rêveurs de ce monde. Perplexe, le tentateur referma la lettre qu’il annihila par la magie. Qui que puisse être l'émettrice, elle savait au moins s’adresser aux siens en adoptant les bons termes pour les impulser à la curiosité. En effet, alors qu’il n’était pas particulièrement chaud pour semer la terreur comme il le faisait coutumièrement, c’est davantage l’attrait d’en apprendre plus sur ce que voulait réellement cette femme qui dominait ses sentiments. À partir de là, rien ne le retenait de partir en juge et de vérifier par lui-même.

Sa décision étant prise, le tentateur endossa les vêtements qu’il avait rigoureusement pliés derrière la cascade. Comme d’habitude, il mettait un point d’honneur à être irréprochable au niveau de l’esthétique. La plupart de ses parures reflétaient la couleur de l’or, soit un élément indissociable de la royauté. Convoquant ses ailes rachitiques à se dégager de son échine, le démon s’envola d’une brève rondade au travers de la voûte céleste. L’ellipse de son itinéraire le mena jusqu’aux rayons du soleil qui éclairaient sa peau blafarde. L’ombre de son approche survola la plaine désertique qui faucha le groupe de démons déjà ramassés auprès d’une femme qu’il n’avait jamais vue. Il descendit lentement avant de poser un pied sur un rocher émergeant du sable. Il s’était volontairement placé ici pour s’exclure de l’amas bruyant des siens, mais il était toutefois assez proche pour saisir le récit de cette dernière. Quelques secondes plus tard, il sentit un contact chaleureux s'agglutiner à son épaule. Braquant le visage sur le côté, il fut agréablement surpris de voir qu’il s’agissait de Seth. « J’étais certain que tu viendrais. » Il arbora un sourire narquois. « Je suis seulement là en tant qu’auditeur. Je n’ai encore pris aucune décision vis-à-vis de ces humains. » Le démon à la chevelure argenté dégagea quelque chose dans sa veste qu’il présenta ensuite à son ami. Il s’agissait d’un document relatant beaucoup d’informations sur une certaine personne qu’il connaissait mieux que très bien.

Il fronça les sourcils en prenant connaissance de certaines indications. « Callidora est de la partie ? C’est vrai que je m’attendais à mieux venant de sa part, mais je ne vois pas en quoi ça me concerne. » Il confia de nouveau le document à Seth qui le remisa à sa place. « La femme que tu pensais être originale et renversante se rend à un bal où la soirée pourrait finir comme chez le seigneur de la luxure. De plus, n’est-ce pas l’occasion rêvée de te tester et d’imprimer la rage et le désespoir dans le cœur de ces personnes ? Les démons doivent montrer qu’ils sont toujours là et qu’ils n’ont peur de rien. » Il avait raison. Les rendez-vous de ce type étaient bien plus succulents lorsqu’elles se passaient dans un endroit inconvenant où la spontanéité était le seul moteur. Les hommes étaient décevants, et rien que pour ça, ils méritaient une petite leçon. De plus, Seth avait mis le doigt sur un sujet sensible. Peut-être était-ce en cause à l’avarice qu’il possédait, ou alors au fait qu’il s’était fourvoyé sur la brune.

À ses yeux, elle était entrée dans la tanière de ceux qui étaient prévisibles. Quel ennui. Le démon chemina jusqu’au groupe. Il s’inséra à l’intérieur de la foule en bousculant ses collègues et leva la main lorsqu’il arriva devant Alrinach. « Si je puis me permettre, j’aimerais être l’un des acteurs principaux de cette comédie dramatique. La mise en scène est ma spécialité. Je vais les réveiller, moi, vos romantiques. » Zane était nationalement connu au sein de l'enfer , pas seulement grâce à la réputation qu’il avait obtenue durant la dernière coupe des nations, mais aussi parce qu’il était actuellement un sérieux prétendant au trône. Pour la première fois depuis longtemps, il était en mesure de laisser choir le peu d’humanité qu’il se forçait de conserver. Ainsi, celui-ci quitta son apparence humaine pour rétablir celle qu’il possédait d’origine ; sa chevelure changea de coloration pour emprunter un ton châtain émaillé de mèches blanches, sa peau devint encore plus crémeuse que d’ordinaire, des excroissances naquirent au niveau de ses tempes, ses oreilles embellies de boucles d’oreilles se développèrent, ses canines s’affutèrent, ses griffes se révélèrent. Et enfin, ses yeux brillaient d’un rouge cramoisi. Il n’attendait plus qu’une chose : le signal.


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Jeu 10 Mar 2016, 10:34


La Rehla doutait sérieusement des raisons de sa venue. Accompagner Kamal à la réception dont il lui avait parlé lui avait semblé une excellente idée. Le Chaman éveillait sans cesse sa curiosité, et puisqu'il cherchait à s'affranchir des visions spectrales qui assaillaient son coeur, elle ne pouvait que l'encourager. Les scènes sombres qu'offrait parfois l'esprit, elle les connaissait bien. Se rendre à Utopia ravivait en elle une certaine inquiétude, ses précédentes aventures dans la cité n'ayant pas été reluisantes. Peu de souvenirs lui revenaient, à l'exception de ce satané humain qui avait rencontré sa soeur. Quoi qu'il en soit, lorsqu'il lui avait proposé avec un regard plein d'espoir, elle n'avait pas pu refuser. Quelques jours plus tôt, ils avaient donc quitté la maison de la brune pour se rendre à la cité humaine, emportant avec eux le nécessaire. Cela dit, en chemin, ils avaient pris un certain retard, et le Chaman s'était inquiété, pensant qu'ils n'arriveraient jamais à l'heure. Cependant, affaibli par les insoutenables migraines qui le visitaient régulièrement, il n'avait pu accélérer le mouvement, d'autant plus qu'elle l'avait forcé à se reposer, refusant de continuer tant qu'il ne serait pas en meilleure forme.

À présent, alors que les deux camarades venaient d'entrer dans la ville, il semblait avait recouvré toutes ses forces, enthousiasmé par la perspective de l'événement à venir. Callidora ne partageait pas sa bonne humeur, ayant inexplicablement envie de ne pas se mêler aux gens et de se retirer quelque part pour observer le monde. Depuis sa visite aux Tours de Zéphyr, elle ressentait un attrait nouveau pour la solitude. « C'est par ici. » Battant des cils, elle suivit son camarade sans lui répondre, terriblement mal à l'aise dans l'enceinte de la ville. Son coeur s'affolait de temps à autre, dès qu'elle croyait voir une silhouette émerger de l'ombre des ruelles. Aucune raison n'expliquait son trouble, et pourtant elle ne se sentait pas rayonnante en ces lieux. Peut-être était-ce la perte momentanée de sa magie. Sans doute. Contrairement à elle, le Chaman était manifestement joyeux et n'hésitait pas à saluer tous ceux qu'ils croisaient. Ce petit manège exaspérait la jeune femme qui ne disait rien par respect pour Kamal. Malgré son comportement souvent étrange et léger, elle l'appréciait sincèrement. Enfin, elle appréciait ce qu'elle connaissait de lui, et ce qu'il connaissait de lui-même. Son amnésie l'empêchait de comprendre ce qu'il voulait vraiment, et même si elle connaissait sa véritable identité, elle ne la lui donnerait pas. Certaines choses devaient rester secrètes en attendant que le moment vienne de les révéler, et ce n'était en rien son rôle.

Franchissant la porte de l'auberge dans laquelle ils allaient dormir ce soir, elle laissa Kamal se charger des formalités avec le tenancier, préférant ne pas se mettre en avant. L'étincelle de convoitise qui s'alluma dans sse yeux lorsque son camarade fit rouler les pièces d'or sur le comptoir ne lui échappa pas. La brune laissa un sourire cynique effleurer ses lèvres. À certaines heures, elle n'avait pas besoin de preuves pour savoir qu'elle ne rêvait pas. « J'ai loué le dernier étage. Nous serons tranquilles. » D'un signe de tête approbateur, elle s'engagea dans l'escalier qui grinçait désagréablement et parvint en haut rapidement. Malgré l'allure relativement délabrée de l'auberge, elle devait avouer que la chambre était confortable. Meublée d'un lit, d'un bureau et d'un grand miroir, la pièce disposait également d'une large baignoire. Au moins pourraient-ils se laver avant de se rendre à la réception. « Tu es bien silencieuse, Callie. » La brune se tourna vers lui d'un air interrogateur. « Je me demande où nous allons. » Un rire léger accueillit ces paroles. « C'est une surprise, je te l'ai déjà dit. Il faudra partir demain matin. » Le regard de Kamal s'assombrit brusquement, devenant presque fiévreux alors qu'il laissait tomber leurs affaires sur le sol sans prévenir. Un nuage de poussière s'éleva alors qu'il la prenait dans ses bras. « Je m'inquiète pour toi, tu sais ? » Elle ne répondit rien, se contentant de recevoir son étreinte réconfortante. Qu'aurait-elle pu dire quand seul le silence résonnait en elle ?

La nuit avait filé comme une étoile. Perdue en elle-même, la brune n'avait fait que réfléchir, observant le miroitement des rayons de la Lune sur les barreaux de la fenêtre. Elle sentait la chaleur de Kamal dans son dos. Lui dormait paisiblement. Dès que le jour se leva, elle s'allongea à ses côtés, s'interrogeant sur son avenir. Pouvait-on avoir un avenir quand le passé avait disparu ? Lorsque le Chaman s'éveilla, il partit se préparer dans une autre chambre pour la laisser tranquille. Sans perdre davantage de temps, elle sortit ce qu'il fallait de son sac et constata en s'approchant de la baignoire qu'une eau tiède s'y alanguissait. Avec un sourire ravi, elle se débarrassa de ses vêtements et enjamba le rebord. La température douce lui donnait envie de s'assoupir. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle sortait de l'eau, le grincement de la porte la fit sursauter. Par réflexe, elle attrapa ses vêtements et s'en couvrit comme elle put. Le brun venait de passer la tête à travers la porte et la regarda d'un air amusé. « Madame n'est toujours pas prête ? » Sans ressentir la moindre gêne, il entra dans la chambre, lui-même à peine vêtu. « Qu'est-ce que tu... » « Tu n'as pas à avoir honte avec moi ou te sentir gênée. J'ai oublié ce qu'était le corps d'une femme et le désir qu'il peut inspirer. » Légèrement surprise, la Rehla exigea néanmoins qu'il se retourne avant de s'habiller.

L'instant d'après, ils arrivaient dans le fameux bâtiment. Ne comprenant pas vraiment ce qu'on attendait d'elle, elle laissa Kamal prendre le contrôle de la situation. Ils se présentèrent devant ce qui devait être l'une des serveuses. La célébration n'avait à première vue rien d'original, aussi Callidora se sentit-elle plus à l'aise. « Kamal et Callidora, célibataires. » L'inconnue hocha la tête, griffonnant sur un morceau de papier avant de leur indiquer une direction. « Célibataire ? Qu'est-ce que ça veut dire ? » La brune ne bougea pas d'un centimètre, foudroyant son camarade du regard. Celui-ci ne lui répondit pas et l'attrapa par la main pour qu'elle le suive. Une fois qu'ils furent arrivés dans une sorte de salon qui commençait à se remplir, il l'entraîna dans un coin et se plaça face à elle. « Il est temps que tu oublies ton démon. » Ses prunelles rougeoyantes qu'il plongea dans les siennes luisaient d'une lueur déterminée. La Rehla sentit une colère irrépressible monter en elle. Qu'il se soit permis de prendre une telle initiative en prétextant avoir besoin d'aide pour recouvrer ses souvenirs la mettait hors d'elle. Sans lui répondre, elle tourna les talons, s'apprêtant à quitter les lieux immédiatement. Cela dit, elle se rappela brusquement qu'elle ne connaissait rien d'Utopia et qu'elle ne savait pas comment retourner à l'auberge. La téléportation lui était impossible. Profondément énervée, elle se retourna pour lui ordonner de la faire sortir d'ici. Le Chaman s'était évanoui dans la foule. Callidora n'avait d'autre choix que rester.


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Petite précision pour Mancy:
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Ven 11 Mar 2016, 15:08

Utopia était une ville dont j’ignorais l’existence jusqu’à ce que Kyrie et Chiara, mes deux affreuses tantes, m’en parlent. Nous habitions sur un tout autre continent, mon champs de liberté était restreint à la maison de mon père, je ne pouvais aller plus loin, même dans mes lectures. Mes tantes choisissaient soigneusement les livres qu’elles plaçaient intelligemment dans la bibliothèque paternelle pour que ma culture ne s’étende pas très loin. Toutefois, je l’avais remarqué et bien que j’eus envie de leur demander pourquoi, j’oubliais et retournais naturellement à mes activités principales qui consistaient en ce temps au jardinage et à la préparation des potions. Kyrie arriva donc un jour avec une missive dans les mains, qu’elle avait piqué dans la boîte à épîtres du voisin et nous le présenta à Chiara et à moi comme étant notre « dernier » moyen pour qu’on me trouve un mari digne de ce nom. Elle entendait par là : n’importe qui, pourvu que je m’en aille de chez elles. Depuis toute petite, Kyrie me faisait ressentir mon inutilité ; elle m’avait élevé parce que Chiara avait voulu d’une troisième paire de mains à ses côtés. Mon père, absent de toute négociation, acceptait simplement ce que ses sœurs lui disaient ; officiellement je le connaissais, je savais quel était son nom et à quoi il ressemblait, officieusement nous avions à peine échangé trois mots depuis quinze ans. Ainsi, je connaissais les intentions de ma famille me concernant que lorsque mes tantes m’en parlaient ouvertement. J’avais l’habitude de cette franchise raillée, cette franchise qu’on choisit de nous transmettre suivie de moqueries. Mes tantes en étaient les reines et en particulier Kyrie à qui je discernerai bien la Coupe des Fausses vérités.

Ainsi on me présenta la lettre que je lus lentement, ce qui agaça Chiara qui me l’arracha subitement des mains. Elle me renvoya à la préparation des plantes de Colchiques. La terre de notre jardin était en partie infertile à force de la jardiner depuis des décennies sans la laisser en jachère; ce qui de surcroît nous amenait à formuler des sortilèges de fertilité qu’on adresse généralement aux femmes qui ont du mal à tomber enceinte. En ça, encore une fois, je n’étais pas la plus douée, toutefois je connaissais mieux la formule que Kyrie à force de rester aux côtés de Chiara. Je récitais les mots des ténèbres méticuleusement, c’était un art précis et parfait, chaque syllabe devait être correctement prononcée et le timing entre chaque mot contrôlé. L’art de la magie ne pardonnait que rarement ; il suffisait d’un bégaiement pour qu’un mauvais sort s’abatte sur mes épaules. J’eus fini et Kyrie m’emmena dans le manoir familial pour me préparer à un évènement dont je ne savais rien. Elle m’expliqua brièvement en quoi ça consistait et me prévint de la « maudite » magie qui protégeait Utopia. En somme, je devais me préparer sans artifice magique. Ainsi, elle m’entoura le corps d’un duvet pour grossir ma taille ; je manquais considérablement de tout sauf d’une hauteur. J’étais grande et du fait de ma maigreur je ressemblais plus à un piquet vêtu qu’à une noble femme. Plus tard, elle me menaça de l’intérêt que j’avais dans cette affaire ; je devais jouer le jeu, sans quoi, personne ne voudrait plus jamais de moi. Je la crus, je ne pouvais qu’y croire. Personne d’autres que ma famille ne me voyait ; ainsi ce serait une grande première pour moi de voyager aussi loin d’eux. Kyrie insista toutefois auprès de Chiara pour qu’elle vienne, au cas où je fasse un mauvais pas. Celle-ci refusa et le démontra en dévoilant Kyrie sous son vrai jour. Sa sœur n’apprécia pas du tout ce tour de passe-passe même si il était vrai qu’elle avait l’air d’une vieille femme rabougrie dont la magie noire avait grignoté les années. Ainsi, elle me porterait plus en défaut ; donc elle ferait tout simplement le voyage de l’aller et du retour et m’attendrais dans un camp non loin, en conclut Chiara.

Nous partîmes le lendemain. J’étais lavée, propre sur moi et j’avais un bagage dans laquelle on avait glissé une vieille robe de mariage démodée. De couleur clair, un beige passé, elle valoriserait mon visage plus que mon corps. Jusqu’à la veille encore, je dus me battre avec chaque mèche de ma chevelure. Il fallait de la force et de la patience pour les coiffer. De jolies boucles s’étaient formées et tout ça tenait en hauteur ; contrairement à la plupart des sorcières que je croisais, les cheveux plats et lisses tombant jusqu’au début du fessier, les miens volaient et tenaient seuls, par leur propres forces. Chiara et Kyrie envisageaient sérieusement de les couper, moi j’y tenais un peu, mes cheveux me donnaient un caractère. Ainsi, nous nous en allâmes, nous prîmes un vaisseau en direction de l’un des Ports des Plages de Sable Fin et nous achetâmes par la suite deux montures. C’étaient des Bicornes, nous dit le vendeur. Ils avaient en effet d’importantes cornes limées, qui aidaient le cavalier à grimper sur les larges muscles dorsaux de la bête. Je dus m’y reprendre à plusieurs fois ; au final il nous fallut quelques heures avant qu’on ne se mette en marche. Kyrie et moi-même n’avions pas l’habitude, c’était difficile. Plus les heures passèrent, plus je cherchai une position adéquate. Je changeais régulièrement car les muscles de mes mollets commençaient à me faire souffrir.

Notre route nous amena à Avalon où nous prirent une nuit dans une auberge. Le repos fut efficace et nous partîmes de nouveau le lendemain. On dut faire plusieurs haltes pour retrouver notre chemin ; je découvris une Kyrie inquiète. Je pris le relais pour nous indiquer sur une carte que nous avions acheté et demander aux rares passants que nous croisions. Au final, nous vîmes Utopia de loin. La chaleur du Désert alterait sérieusement ma vision, on avait acheté en chemin de quoi nous couvrir le corps et le visage mais ce n’étaient pas suffisant. D’après Kyrie, ma peau avait noirci tel de l’ébène d’un diospyros crassiflora. Elle exagérait mais je n’en étais pas loin.

Elle établit un camp près d’une Oasis et je dus continuer mon chemin seule. Une fois arrivée à Utopia, je sentis un corps étranger m’enlever toute mon énergie. Cela me fatigua énormément. Je laissai le Bicorne, surnommé Imbécile, à côté d’une auberge où je passais la nuit pour me rafraîchir et me préparer au lendemain. Déjà à l’Auberge j’entendais toutes sortes de jacassements ; on m’informa de l’actualité humaine, des potins du coin. Je souris à mon interlocutrice, qui me demanda par la suite de quel quartier de Megido j’étais, je ne lui répondis pas et allai me coucher dans la petite chambre que j’avais loué. J’appris par la même occasion la mésentente entre sorciers et humains que j’ignorais jusqu’à ce moment. Je pris sur moi, silencieusement. Je comprenais pourquoi Kyrie ne pouvait pas me suivre. C’était devenu évident. L’ignorance pouvait à tout instant ruiner la tentative de trouver un mari ; mieux valait-il que je continue de me taire sagement.

Avoir voyagé aussi longtemps, d’aussi loin pour aller dans des endroits inconnus m’avaient effrayé, maintenant que j’y étais je devais faire avec. Alors que le soleil écrasait l’horizon de tout son or orangé, je me levai et décidai de passer quelques coups de peigne pour me démêler la crinière qui me servait de chevelure. Si les intentions de ma famille étaient de me marier, les miennes étaient toutes autres. Puisque Kyrie ne pouvait pas me suivre, je pouvais profiter d’être seule et de faire ce que bon me semblait. Ainsi, je passerai inaperçu, ce qui me convenait. J’enfilais maladroitement la robe qu’on m’avait donnée et je m’en allais en grignotant très peu.
Je suivis la plupart des personnes qui se dirigeaient vers l’endroit où se tenait le fameux Bal. J’avais le pas lent, j’observais et profitais du paysage hors de ma prison familiale. Je réfléchis en même temps à ce que j’allais dire ou faire. Un sentiment stressant naquit dans mon sein, je fus prise soudainement de panique quand cela fut mon tour.
    - Bonjour, dit machinalement le gardien-portier ou que sais-je, votre nom ? Il tenait une liste. Je la regardais, il releva la pointe de son nez et toussa. Je regardais l’autre fil où les gens passaient facilement. Le portier se racla la gorge, il n’avait pas que ça à faire.
    - Bonjour, Soma… Somazéline de la Colchique, célibataire. Le gardien attendait une suite. Hum…
    - Orisha, allez, ne me faites pas perdre mon temps. Suivez les guides. Suivante.

Un liquide glacial s’écoula dans mon ventre, j’avais le trac. Je passai ainsi la porte, hésitante et me dirigeais là où toutes les femmes allaient, sans vraiment réfléchir à la suite. Je creusais la paume de mes mains à l’aide de mes index, dont l’ongle me rentrait dans la peau. Je n’étais pas à l’aise décidément, il y avait beaucoup de gens. Je regrettais soudainement que ma tante, aussi horrible soit-elle, n’ait pas pu m’accompagner. Je me posai dans un coin et aussi tendue que j'étais, je me mis à compter le nombre de dalles que la salle avait.  


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Ven 11 Mar 2016, 17:24


Ses doigts tremblaient. D’un geste tendre et léger, elle brossait son épaisse chevelure blonde, la mine désemparée. Elle était certaine de commettre une erreur. Comment Haziel avait-il pu la convaincre du bienfondé de son idée ? Elle regrettait déjà. Dans un soupir, elle posa doucement le gros peigne en argent sur le rebord de la coiffeuse. « Je n’aurai pas dû accepter de venir. » souffla-t-elle d’une petite voix. Haziel, allongé sur le lit un peu plus loin et occupé à lire, releva distraitement la tête. « Qu’est-ce que tu dis ? » marmonna-t-il en secouant sa tignasse emmêlée. « Que je ferai mieux de partir, maintenant. » Il leva les yeux au ciel. « Nous en avons parlé, Pandora. Cela ne va pas te faire de mal de voir un peu de monde. » Elle baissa son regard pâle sur ses mains, qui maltraitaient un morceau de sa robe de chambre. « Imagine que je croise un homme qui … » Elle ne termina pas sa phrase. Elle n’y arrivait pas. Faiblement, elle haussa les épaules. « C’est possible, après tout. J’ai fait ça pendant tellement d’années. Seulement, je ne … Comment je devrais réagir si on m’interpelle ? Si on me reconnaît ? » - « Tu as changé depuis cette époque. Tout va bien se passer. » La jeune femme n’en était pas aussi sûre. Si elle avait le malheur de revoir un seul de ses clients, elle risquait de perdre raison et de partir en courant. Dans une petite moue résignée, elle lâcha : « D’accord. Si tu le dis. » - « Tu es vraiment mauvaise tête, à tes heures. » Il se releva en étirant ses bras, avant de fouiller dans ses affaires, à la recherche d’un paquet. Il le posa sur le sommier. « Ouvre. » - « Qu’est-ce que c’est ? » - « Tu ne pensais tout de même pas que j’allais te laisser te rendre à un bal sans une tenue adéquate. » - « J’ai déjà des robes. » - « Oui mais tu as vraiment très mauvais goût, ma jolie. » Elle lui pinça la peau des bras. Il rit. Après une seconde d’hésitation, Pandora tira sur le ruban pour découvrir la tenue qu’elle était censée porter. « Alors ? Tu ne peux plus nier, à présent. » - « Comment j’enfile ça, moi ? » Il eut du mal à s’arrêter de rire, touché par la candeur naïve de son amie. « Je vais t’aider. Tu seras ravissante. J’aurai presque envie de venir avec toi. » - « Tu peux encore choisir de m’accompagner. Après tout, c’est toi qui veux que j’aille là-bas. » - « Non. Il faut que tu apprennes à voler de tes propres ailes. Je préfère te laisser te débrouiller toute seule. » - « Trop d’honneur. »

Toujours aussi anxieuse, Pandora avait rejoint le lieu des festivités et s’approchait d’un pas volontairement lent de l’entrée. Plusieurs fois, elle voulut faire demi-tour, rebrousser chemin et s’en retourner dans sa petite maison de la Cité des Mirages, où elle se sentait si bien. Elle se surpris à ne pas le faire. « Célibataire ? » demanda une hôtesse, qui prenait les inscriptions. Il était assez désagréable de se sentir épiée de la sorte. « Oui. Mon nom est Pandora De Cerridwenn. » - « Parfait. Vous allez être conduit dans le salon des femmes. » Elle suivit la marche sans broncher, quoique de plus en plus mal à l’aise. Elle ne se sentait pas réellement à sa place. Nerveuse, elle n’arrêtait pas de tapoter ses longs ongles, les uns contre les autres. Muette et discrète, elle attendit dans un coin, sans oser adresser la parole à qui que ce soit. La journée débutait bien. Pourtant, un peu plus tôt, Haziel avait réussi l’exploit de la persuader une seconde fois. Il avait fait de son mieux pour qu’elle soit fière d’elle-même, qu’elle se sente belle. Avec son corset blanc et rose, elle avait une silhouette d’autant plus fine, élégante. Le jupon était fluide, fait de mille et un voiles pâle et léger qui dessinait une robe plutôt sensuelle. Ses cheveux avaient été coiffés, légèrement remontés, avec une tresse de chaque côté de son visage qui se nouaient à l’arrière de sa tête, pour dégager ses traits. Les mèches étaient toutes bouclées et rebondissaient au creux de ses reins. Durant un instant, elle avait été satisfaite. Depuis, tout s’était envolé mais la peur était différente. Elle craignait de rester seule. Sa timidité allait certainement lui porter préjudice, dans un évènement pareil. Elle n’était pas à la hauteur des autres femmes, qui riaient forts et se mettaient en avant. Après quelques minutes de réflexion, Pandora décida d’arrêter de s’en faire pour tout et n’importe quoi. Elle allait simplement vivre cette journée et voir où elle allait la mener.

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Ven 11 Mar 2016, 22:10

Cela faisait depuis la veille que mon amant et moi étions à Utopia. J'avais réussit à convaincre Kain de m'accompagner à cette cérémonie. Certes, je ne me sentais pas trop à l'aise puisque je ne pouvais pas me servir de la magie, mais cela n'était rien comparer à l’excitation d'assister à cette cérémonie. Il me fallait rencontrer du monde, j'en avais grandement besoin. Je regardais mon amant tendis qu'il faisait tout pour nous retarder en ronchonnant. Je ne pus que rire face à la réflexion de mon amant. « Je te l'ai déjà dit. Ça nous fera du bien de sortir un peu et de voir du monde. En plus, je n'ai jamais eu l'occasion de bien connaître les coutumes des humains. » Je marquais un petit temps de pause, voyant la grimace de Kain se former sur son visage. « Tu me connais Kain, je suis très curieuse. » lui dis-je en lui souriant. Je le vis attraper le costume que je lui avais trouvé pour l'occasion, pour commencer à se préparer. Moi, j'étais prête depuis un moment. J'avais mit une jolie robe bleue électrique qui traînait un peu derrière moi. L'avantage de cette robe, c'est qu'elle laissait apparaître mon dos et donc également, la marque du Titan de Foudre. Cette marque était bleue électrique fait d'éclairs formant un dragon dont la tête reposait entre les omoplates, le corps et la queue s'étendaient sur toute la colonne vertébrale. Les ailes recouvraient en grande partie les omoplates, les côtes, les épaules, le haut des bras et un peu au dessus de ma poitrine. J'avais attaché mes très longs cheveux rouges en une grande tresse avec un serre-tête en métal bleu électrique formant des éclairs.

Je jetais un coup d'oeil vers mon amant et là, je le vis enfin vêtu de son costume. C'est alors que je m'approchais de lui. « Kain, ton costume te va parfaitement ! Je suis heureuse qu'il t'aille aussi bien ! » Je l'entendis grommeler comme à son habitude, en faisant quelques réflexions un eu négative. Je ne pus que souffler d'exaspération en le voyant forcer avec ses épaules pour me montrer l'effet de sa force sur le tissu. Pour rien n'arranger, il resta planté devant moi, les bras croisés. Il n'est vraiment pas galant en plus, il aurait pu prendre mon bras quand même et m'ouvrir la porte comme un vrai gentleman ! Mais non … C'était bien du Kain tout craché ça ! Mais bon, je commençais à m'y faire … Je finis par passer devant en prenant la main de Kain, sans faire la délicate, pour lui montrer que j'en avais un peu marre de ses agissements de petit enfant. Mais bon, une fois sortie l'énervement sur mon visage laissa rapidement la place à mon habituel sourire radieux. Nous arrivâmes à la réception pour s'inscrire et participer à cet événement particulier. Comme j'aurais dû m'en douter, Kain se mit à regarder ailleurs ce qui signifiait qu'il fallait que je m'en charge personnellement.

Après l'inscription, je me dirigeais avec Kain vers la table qui nous avait été attribuée. J'avais l'impression de marcher avec un enfant à côté de moi, puisque c'était moi qui ouvrait à chaque fois la marche. Heureusement que mon charisme n'attirait pas trop les regards et que celui de Kain non plus. Je finis par m'installer comme de rien n'était, laissant l'Esprit du Feu s'affaler sur la table en posant son coude et retenant son menton. Il commença aussi à tapoter la table avec ses doigts. Je soufflais de mécontentement de part la réflexion de l'élémental du feu. « Tu pourrais manifester un peu plus d’enthousiasme … Ce n'est pas souvent que l'on se retrouve et que l'on sorte tous les deux. Tu devrais aussi profiter du faite que nous allons bientôt avoir un autre enfant … je te rappelle. » Je posais ma main sur mon ventre qui s'arrondissait, j'étais déjà presque à mon quatrième mois. Mon regard divaguait, je laissais mes yeux se poser sur un homme qui imposait sa présence. Le teint de sa peau était doré qui contrastait parfaitement avec ses yeux verrons. Rien que de le voir, j'avais l'impression qu'un jour il pourrait m'aider. Sa force était grande, cela se voyait, peut être qu'il pourrait m'aider à me renforcer physiquement et mentalement pour que je puisse enfin contrôler mon Passager Noir … Mais avant, il va falloir que j'en sache un peu plus à son sujet voire même d'aller lui parler pour lui demander directement.






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Sam 12 Mar 2016, 15:41


« Un bal sérieusement ? Rien que te penser à ça je suis déjà abattu. » Je regarde Zack, légèrement énervé de son état d’esprit. « Oh arrête un peu, tu exagères, ce n’est pas la mort. » Il a toujours cette manie de s’énerver pour un rien et de ne jamais être partant. Il est souvent sur le côté, il ne cherche pas à s’amuser ni même à rire avec moi. Et même si parfois je l’adore c’est dans ses moments que je me dis qu’il est vraiment rabat-joie. Nous nous sommes arrêtés pour la soirée, histoire de nous laver et de nous reposer. Nous avons décidé de prendre une chambre pour deux, Zack n’arrive pas à dormir de toute manière, il préfère monter la garde ou quelque chose comme ça. Je suis assise sur le lit, lui est devant la fenêtre il observe la rue dehors. Il fait nuit, il n’y a plus personne dehors, seul quelques passants osent encore s’aventurer à cette heure si tardive. Il semble pensif, il reste droit et ne semble même pas vaciller. Pourtant même de dos je peux sentir la tension dans ses épaules. Il laisse plusieurs secondes s’écoulaient avant de me répondre. « Tu rigoles j’espère ? Dès que je vais foutre les pieds à ce bal se sera foutu. » Je me laisse tomber sur le lit, et dépose mes pieds sur les draps propres et soyeux. Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas dû profiter d’une telle civilisation. « Sois sérieux deux minutes. C’est le moment, de je ne sais pas, faire des rencontres, sortir un peu de l’ordinaire, s’amuser quoi. Je pensais que ça te ferait plaisir. » « Ouais, sauf que je n’ai pas envie de m’amuser. De toute manière, je te préviens la première personne qui m’approche, je lui mets un coup de boule. » J’ai beau dire mais il me fait rire malgré lui. Enervé, insensible, c’est ce qu’il essaie de nous faire croire pourtant ce n’est pas du tout la vérité. Il se cache derrière un masque, et ce n’est pas simplement une image. « Arrête un peu tes bêtises. Je suis sûr que tu vas adorer. Tu vas rencontrer une jolie fille, ou un beau garçon à toi de choisir. Qui va vouloir retirer ton petit masque et jouer avec. C’est une métaphore au cas où tu n’aurais pas remarqué hein. » Je n’ose même pas le regarder, les yeux fermées je sens pourtant son regard posé sur moi, je ne peux empêcher un large sourire de barrer mon visage. « J’ai envie de me casser la jambe là. » Je sens le matelas s’affaissait, et un corps venir se coller contre le mien. Par moment, j’ai l’impression qu’il a besoin d’affection. Il ne l’avouera jamais, pourtant parfois il vient se poser devant moi et attends que je lui caresse les cheveux un peu comme une mère le ferait à son enfant. « Réfléchis-y d’accord ? J’ai vraiment envie d’y aller. Je t’adore quoi que tu en penses, mais parfois j’ai besoin aussi de penser à autre chose qu’à toi, de faire autre chose que t’empêcher de tuer des gens toutes les trente secondes. Tu m’écoutes ? » « Oui … Je vais y songer. » Je dépose un baiser sur sa joue et part me laver avant d’aller me coucher. Nous sommes arrivés à Utopia depuis aujourd’hui et le bal est demain, il ne faut pas être fatigué pour pouvoir en profiter.

« Bon Cassiopée tu fais quoi là ? Si on n’y va pas maintenant je n’y vais plus ! » Je sors de la salle de bain, et le trouve toujours posté devant la fenêtre. « Tu comptes quitter ce poste un jour ou pas ? On ne va pas être attaqué, je te le jure. » Je m’avance vers lui, le saisit par le bras et sans lui laisser le temps de dire quelque chose nous partons vers le lieu du bal. Nous arrivons quelques minutes plus tard, et nous sommes accueillis par une jeune femme souriante. « Bonjour, pourrais-je avoir vos noms et votre situation. » Je lui lance un sourire, et lui réponds pour moi et à la place de Zack sachant que même s’il m’a suivi, il n’est pas super enthousiaste. « Cassiopée, Orisha et célibataire. Et voici Zack réprouvé et également célibataire. » Je sens son regard ahurit se poser sur moi, et faire l’aller-retour entre la jeune femme et moi. « D’accord, veuillez me suivre et votre ami va pouvoir suivre mon collègue. » « Quoi ? On n’est pas ensemble en plus ? » Je le regarde, lui fait un petit signe de la main et lui demande silencieusement d’être calme et gentil. La soirée s’annonce bien.

Nombre de mot : 760
Post numéro 1
Pour Mancy : Je suis un peu comme Callidora, je vais voir si je sépare Zack et Cassiopée ! Edit : Je les séparais au prochain post
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Le Bal d'Encens [RP Spécial - NC-16]

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