Il y avait des gens que l'on ne s'attendait réellement pas à retrouver dans ce genre de festivité. Déjà, il y avait certaines personnes qui n'étaient assurément pas à leur place et qu'on aurait plutôt imaginé râlant dans une taverne que tentant de trouver une possible compagne ici. Et puis, parmi les participants de bonne fois, il y en avait quelques uns qui surprenaient comme par exemple Toble et son âge. Le Bélua avait très bien perçu la réaction de Mancinia quand cette dernière avait entendu le peu d'année que le Chaman avait à son actif. En même temps, justement, c'était un Astral et tout le monde savait plus ou moins que ce peuple avait des mœurs étranges. Mais il était vrai aussi que le gamin n'était pas né ainsi et il était quelque peu étrange qu'il soit déjà si ancré dans ses racines là. Enfin, c'était pas vraiment au Protecteur d'agir là dessus. Après tout, il ne faisait rien de mal ; il n'y avait donc pas besoin d'intervention à son égard.

Puis l'Humaine lui fit une remarque à propos de son nom de famille. Qu'elle l'avait déjà entendu ailleurs. Lors de la Coupe des Nations pour être plus précis et qui ne faisait pas référence à lui mais à une femme ayant participé à l'épreuve d'agilité. Son front se rida légèrement tandis qu'il réfléchissait mais il était certain que Yulenka n'avait pas participé, même sous une autre forme que la sienne. Il regarda légèrement la Matasif. Peut être qu'elle s'était trompée, qu'elle avait mal entendu ou qu'elle faisait erreur sur le nom. Pourtant, elle avait l'air sûr d'elle. Il était vrai qu'il pouvait y avoir d'autres branches dans la famille mais il n'en avait jamais entendu parlé jusque là. Il était peut être temps de se renseigner du coup.

Une Liddell dites vous ? Je ne peux pas confirmer. Peut être s'agit-il d'une parente que je ne connais pas encore. Pouvez vous m'en dire un peu plus sur elle ? Notamment son prénom si vous vous en souvenez ou bien sa race ou le peuple qu'elle a représenté ? Je serai curieux de la rencontrer pour le coup.

Et puis surtout, s'il en savait un peu plus, il pourrait plus facilement faire des recherches pour voir ce qu'il en était. Il faudrait aussi, du coup, qu'il pense à se renseigner auprès de Chess. Car après tout, même si le félin était le Gardien attitré de la branche centrale de la famille, il était peut être au courant pour les autres membres. Cela ne pouvait pas faire de mal. Il reporta son attention sur les binômes de célibataires en train de se présenter devant tout le monde et surtout sur la jeune femme que venait de désigner la Sans-magie. Une certaine Callidora. Apparemment, elle était en train de mentir sur la race à laquelle elle appartenait. Cela semblait tout de suite la mettre dans la catégorie des suspectes aux yeux de la Matasif. D'un côté, le Bélua pouvait la comprendre. Vu les temps qui courraient, il fallait se montrer très prudent. Mais en même temps, il savait très bien que dernièrement, le peuple des Sirènes n'était pas des plus apprécié et il pouvait donc comprendre que l'on ne cherche pas forcément à attirer l'attention sur cet aspect là de soi.

Très bien.

Après quoi, il reprit ses rondes de surveillance, s'arrêtant un instant quand il vit sa fille se lever et venir se placer sur l'estrade centrale. Il était curieux de savoir ce que l'on avait bien pu lui demander. La réponse ne tarda d'ailleurs pas à arriver quand elle se mit à chanter. Pendant quelques secondes, Raeden oublia tout le reste, n'écoutant plus que la voix de la Vampire. Il avait toujours aimé l'écouter. Cette fois-ci ne faisait évidemment pas exception à la règle. Puis il s'ébroua légèrement et la quitta enfin du regard. Il ne pouvait pas se permettre de se laisser ainsi. Il était là pour une mission. S'il ne faisait pas le travail qu'on lui avait demandé, il ne vaudrait pas grand chose. C'était donc d'une oreille distraite, écoutant ensuite les couples parlaient d'eux et de la vie à deux, qu'il se remit à patrouiller, silencieusement.

759 mots

Je penchai la tête sur le côté avant de décider de prendre la remarque avec amusement, offrant soudain un sourire à la demoiselle. Je ne dis rien au début, essayant d'examiner un peu la situation. Je regardai un peu autour de nous, qui nous observait, qui ne nous observait pas. Quelques secondes plus tard, je reposai mon attention sur elle. Qu'allais-je donc faire avec cette Humaine ? J'avais une idée, bien sûr, et l'intervention de celle qui me semblait être l'impératrice de la nuit ne fit que la renforcer. Cette femme était magnifique également, même si je ne m'y frotterai pas, pour l'instant du moins. Je connaissais mes limites et elle me semblait avoir trop de mordant.

Adam : « Ne me dites pas que vous n'avez jamais dansé nue ? C'est bien plus agréable. ».

Je ris, un brin moqueur quant à l'expérience qu'elle n'avait jamais eu. Je restai pourtant tout à fait poli et courtois. Je lâchai simplement ma chaussure, retirant l'autre pour la laisser à côté de la première. Je n'avais, au début, pas l'intention de danser. Je n'étais pas très bon pour les valses et autres danses de salon pour la simple et bonne raison que je ne connaissais pas les pas. Néanmoins, s'il y avait un domaine qui était mien, c'était bien celui qui faisait s'épouser deux corps. Faire l'amour, c'était un peu comme danser. Il suffisait de guider sa partenaire, de lui offrir un rêve éveillé. Je n'avais pas la prétention d'être le meilleur des hommes, ni le plus fort, ni le plus performant au lit. J'avais cependant beaucoup d'expériences différentes.

Adam : « Vous me semblez tendue, vous devriez penser à profiter de cette journée. J'aimerai vous détendre, en dansant. Sauf si cela vous pose un problème de vous laisser guider en public par un va nus pieds. Si cela peut vous rassurer, je ne suis pas un si mauvais parti. Par contre... ».

Je souris, laissant durer le suspens. J'avais une idée et, à vrai dire, je me demandais comment les choses allaient se passer avec elle. Une femme psychorigide ne se laisserait pas aller, jamais. Peut-être était-ce son cas ? Je n'en savais rien.

Adam : « Je vais vous demander de fermer les yeux. ».

Je n'attendis pas qu'elle réponde. Elle ferait bien ce qu'elle voudrait et si elle avait envie de s'échapper, je ne la retiendrais pas. Je lui fis juste une petite remarque avant de l'attraper par la taille.

Adam : « Puisque vous vous êtes moquée de moi, j'espère que vous saurez vous rattraper. ».

L'impératrice de la nuit avait commencé à chanter, un air lent, sensuel. J'approchai donc l'Humaine de moi, jusqu'à coller son corps au mien. Je fis un pas en avant, ne suivant d'autres lois que les miennes. Je me fichais de n'avoir aucune maîtrise dans les danses connues, je vivais simplement pour ressentir. S'il y avait bien une règle dans ce que nous faisions, c'est que la partenaire devait suivre l'homme sans broncher. Si elle se laissait faire, tout se passerait bien. Si elle me résistait, notre « couple » ne serait pas harmonieux. L'une de mes mains remonta dans son dos, lentement, et je souris au creux de son oreille, faisant un autre pas. Ma main remonta jusqu'à son épaule et, doucement, je la laissai glisser sur son bras, jusqu'à attraper sa main, levant la mienne pour lui indiquer de tourner. Je la réceptionnai ensuite, une main toujours sur sa taille, l'autre sur sa joue. Je la caressai jusqu'à atteindre ses cheveux dans lesquels mes doigts se perdirent.

Adam : « C'est amusant je trouve, que vous organisiez ce genre de soirée. Vous ne me semblez pas mariée, même si je vois que certains hommes nous observent depuis quelques temps, un en particulier. ».

Mon visage était toujours proche du sien, mes lèvres n'ayant pas bougé. Ma joue frôlait sa joue. Pour maintenir la position, j'étais obligé de me courber légèrement, mais la situation en valait la peine. Je me rappelais la fois où j'avais dansé nu contre une femme, lentement. La chose avait été réellement délicieuse. Là, nous avions tous les deux des vêtements, ce qui rendait la danse plus respectable, bien que mes mains n'arrêtaient pas de parcourir son corps, sans la toucher de façon perverse. J'aimais juste ça, sentir son corps, la découvrir en quelque sorte. Quand la reine eut finis sa chanson, je souris de nouveau.

Adam : « Je vais vous laisser filer. Cela dit, n'oubliez pas : vous devez absolument essayer de danser nue un jour, même si ce n'est pas avec moi. Vous verrez. ».

J'attrapai son lobe d'oreille, le coinçant délicatement entre mes dents avant de le rendre à sa propriétaire. Je m'écartai, la regardant, amusé. Si elle avait envie de me gifler, qu'elle le fasse. Pareil, je ne craignais plus réellement les injures. Quand on était un Déchu de la luxure, avec un désir permanent de se frotter à tout ce qui bouge, l'on était habitué, j'étais habitué, bien que, curieusement, j’essuyais de moins en moins de refus au fur et à mesure que le temps passait.

842.

Les yeux d'Alaster papillonnaient. La femme qui chantait l'endormait. Elle était belle, elle chantait bien, mais l'air était trop lent. Il avait l'impression d'être bercé comme un enfant. Il s'imaginait déjà au creux de son lit, sous la couverture chauffée naturellement par la chaleur de son propre corps. Ça lui faisait penser à cette sensation délicieuse qui s'emparait de lui quand il bougeait doucement, que ses membres découvraient des zones un peu plus tièdes, et qu'il revenait, en souriant, se mettre dans la chaleur. Quand il était enfant, il dormait avec des peluches et, aujourd'hui, adulte, c'était un Töh Taureau qui lui tenait parfois compagnie. Il pouvait dormir sur son ventre sans problème. C'était toujours doux et chaud. Frissonnant, le Déchu finit par sourire, balançant doucement la tête en rythme avec la voix de Yulenka. Il en avait totalement oublié sa partenaire, dans un état second. Il voulait simplement être dans un endroit chaud, roulé dans de la laine de Wëltpuff. Inspirant, son sourire était légèrement niais, ses yeux gris bleus à demi clos. Peut-être que, pour lui, l'amour était la possibilité de dormir à deux, tranquillement, longtemps, et de s'éveiller parfois, d'observer l'autre, d'être heureux et de se rendormir encore, en écoutant son cœur battre. Malheureusement, l'amour ne lui avait jamais souri, notamment à cause de ses piètres qualités en tant qu'amant. Il s'endormait toujours, ou était trop mou, trop lent, trop flasque, trop tout ce qu'il ne fallait pas. Et puis, ses capacités d'attention étaient bien médiocres. C'était d'ailleurs exactement ce qui posait problème en ce moment. Sa charmante compagne était en train de lui parler et, lui, n'écoutait pas un seul mot de ce qu'elle racontait.
— D'accord, fit-il quand il se rendit compte qu'un silence s'était installé. Pauvre femme, totalement délaissée. C'était triste à dire mais c'était comme ça, la vie, avec un Déchu de la paresse. Il fallait lui parler quand son attention était à son maximum, c'est à dire en de très rares occasions. Finalement, il ferma un œil, celui qui n'était pas du côté de sa partenaire, pour essayer de continuer sa sieste mine de rien. Alaster avait développé plusieurs techniques, notamment lorsqu'il était à Basphel, afin qu'on ne le surprenne pas en train de s'assoupir. C'était le combat d'une vie que de paraître socialement adapté. Perdant le fil quelques longues secondes, il se réveilla quand quelque chose changea dans les paroles qu'il entendait inconsciemment. C'était une voix différente de celle de sa partenaire. Il ouvrit donc les deux yeux, fixant la jeune femme. Elle lui disait quelque chose. Il prit le verre qu'elle lui tendait sans faire d'histoire avant de se rappeler d'elle. Il sourit.
— Ça ne ressemble pas à des palourdes en tout cas, Nissa, fit-il en riant. Il s'était rappelé de la blague qu'elle avait fait. C'était d'ailleurs elle qui l'avait le plus marqué, à cause du fait que son esprit était trop lent pour comprendre l'humour. Il comprenait, certes, mais longtemps après, parfois même quand la personne qui avait fait la démonstration n'était plus là. Il se retrouvait donc à rire tout seul comme un idiot. Ses doigts tapotèrent le verre avant qu'il ne le porte à ses lèvres. C'était très mal de lui parler de Wëltpuffs, surtout lorsque l'on savait qu'évoquer leur laine lui donnait envie de dormir presque à chaque fois. L'alcool n'aidait pas non plus. Après sa gorgée, il fit craquer son cou.
— C'est plutôt gros, mais très léger. Ce sont des sortes de moutons si vous voulez, mais en plus épais et haut. Leur pelage est doux, tellement que l'on aurait envie de les caresser des heures durant. C'est chaud aussi, douillet, comme si vous étiez au creux de votre lit à en apprécier sa chaleur. Globalement, ce sont des animaux avec un bon fond mais ils sont plutôt lents, et un peu bêtes. Nous allons bien ensembles, eux et moi, conclut-il avec une pointe d'humour. Ça ne faisait pas souvent rire les femmes en réalité. Elles préféraient souvent les hommes forts, avec un sale caractère, qui faisaient les beaux pour épater l'assistance. Il n'était pas comme ça. Il ne pouvait pas réellement se battre pour qui que ce soit, il était trop feignant. Cela dit, ça lui arrivait parfois de s'étonner par des prouesses, de temps à autre.
— Je vous préviens, si vous me faites trop boire, je risque de m'endormir sur vous. Il valait mieux la prévenir. D'ailleurs, il avait totalement oublié sa partenaire du début, trop occupé avec Nissa pour penser à deux choses à la fois.

♦:

« Bla bla bla » fit-elle pour toute réponse au Déchu. Elle ne pouvait cependant pas cacher son sourire en coin. Elle essayait de le faire disparaître pour ne pas lui donner de satisfaction mais, finalement, elle aimait bien qu'il lui dise qu'il avait envie d'elle ; comme toutes les choses qui prouvaient un tant soit peu son intérêt à son égard. Le problème c'est qu'elle était bornée et n'avait pas envie de vivre une romance à l'eau de rose comme ces crétins qui déambulaient sur la scène les uns après les autres. Et puis, avec Eerah, c'était compliqué. C'était compliqué parce qu'il était compliqué et c'était compliqué parce qu'elle était compliquée. Et entre eux, il y avait Düst, qui, il fallait le comprendre, ne l'aimait pas, mais n'avait pas non plus envie de voir sa promise s'afficher publiquement en compagnie d'un Roi plus ou moins ennemi. « De toute façon, moi, je ne couche pas avec des suppôts de Sympan ! » dit-elle, visiblement contente de sa répartie bancale. A vrai dire, elle n'en avait pas grand chose à cirer de cette histoire de guerre des Dieux ; enfin, pas exactement. Disons qu'Erza préférait ne pas s'en mêler et suivre tranquillement la position de Düst, sans se poser plus de questions. Sa mère était une Déesse et, pour le reste, elle ne priait que très rarement, ou alors, le Dieu du saucisson et de la bonne bière. La Réprouvée avait une vie trop rustique, trop... en fait, elle ne respectait que les grands Héros, ceux qui avaient montré leur bravoure sur le champ de bataille. C'était eux qu'elle considérait comme des Dieux, et peut-être en étaient-ils. Cela dit, elle ne prétendait pas détenir la vérité universelle et, de toute façon, elle ne discutait jamais religion, parce qu'elle finissait toujours par casser deux ou trois mâchoires au détour de deux gorgées. « Du coup, pour la peine, tu demanderas trois fois ! » conclut-elle en riant, avalant le liquide particulièrement fort qui se trouvait dans son verre.

Quand elle comprit qu'ils allaient devoir monter sur scène, un sourire carnassier se dessina sur son visage. C'était une très mauvaise idée de la convier à se prêter à ce genre d'exercice. Le couple précédent semblait un peu... Erza ne savait pas comment les qualifier à vrai dire mais elle trouva les paroles de l'homme légèrement macabres. Ce n'était pas très joyeux. Et puis, sincèrement, qui voulait avoir trois enfants ? Remarque, vu les risques de mortalité, ce n'était peut-être pas plus mal... « Hum... ». Elle finit par se lever, s'étirant longuement, avant de se diriger vers la scène et de monter dessus. « Bon, c'est très mignon tout ça mais franchement, la clef de la réussite dans un couple, c'est le cul ! Genre moi, par exemple, j'étais amourachée d'un Ange. Tout le monde sait que les Anges n'ont pas de pénis... celui qui dit le contraire je le défie de le montrer devant tout le monde. » rajouta-t-elle avec un sourire goguenard. « Personne ne prend son pied avec un Ange en tout cas, ils sont trop coincés, ne peuvent même pas boire jusqu'à l'ivresse de manière consciente et ont des principes tellement chiants que ça pourrait endormir n'importe quel Æther s'il devait les entendre les uns à la suite des autres. ». Elle sourit. « Mais bon, après, je dis ça... les Anges ont leurs qualités aussi, ne me collez pas un incident diplomatique sur le dos. Juste que, personnellement, ça ne m'intéresse pas de faire du tricot pendant les longues soirées froides. Je préfère faire autre chose de mes mains. ». Elle se gratta la tête un moment. Elle aimait bien faire n'importe quoi, c'était amusant. Cependant, maintenant, elle devait vraiment parler d'Eerah et elle. Elle réfléchit un moment à ce qu'elle allait dire mais, après un bref tour d'horizon de leur histoire, elle se dit que le public n'avait pas à savoir ce genre de choses. Surtout pas qu'elle l'avait rencontré quand il était masseur, qu'il avait fait un gosse à sa mère, qu'il s'était battu avec Düst, qu'il avait refusé sa demande en mariage, qu'il lui avait assuré que les Anges n'avaient pas de pénis et toutes ces choses. En réalité, en y regardant d'un peu plus près, ils n'étaient pas forcément très sympathiques l'un envers l'autre. « Boarf, t'façon, on n'est pas vraiment en couple hein, on s'amuse, c'est tout. Et puis, ça vous regarde pas. » dit-elle en croisant les bras sur sa poitrine d'un air soudain récalcitrant, descendant de la scène sans plus de cérémonie pour aller se rasseoir et retrouver son alcool chéri.

748 mots

Dès l'instant où il avait pu lâcher la main d'Aaliah sans mettre à mal le défi ni paraître encore plus mal poli qu'il l'avait été, vis-à-vis des autres et de la jeune femme, il l'avait fait. Il s'en moquait royalement de comment sa compagne d'un soir pourrait le prendre. Elle pouvait déjà se juger heureuse qu'il ait consenti à l'aider à réaliser ce défi stupide et qu'il n'ait pas cédé à la colère. En même temps, ce qu'elle lui avait dit un peu plus tôt, le fait qu'elle savait ses choses sur lui, l'avait quelque peu refroidit. Mais si elle continuait à lui envoyer des piques comme elle était en train de le faire, le torrent qui bouillonnait continuellement en lui n'allait pas tarder à faire son apparition au grand jour. Un début de grognement commença à s'échapper de ses lèvres mais il réussit à retenir le flot d'injure, en tout cas, extérieurement, se les balançant dans sa tête. Il en avait marre de toute ça, de tout le monde, de cette femme, de cette chaleur. Son corps pas remis n'arrêtait pas de crier contre le traitement qu'il était en train de lui infliger. Ce fut donc avec soulagement qu'il se laissa tomber sur une chaise, ne pouvant cependant retenir une grimace.

Vous avez bien menti vous aussi ? Et puis, ça devrait vous réjouir que j'ai pas de qualité ! Vous avez là la preuve du monstre que je suis incapable de sauver son protégé!

Ce fut limite s'il ne cracha pas cette dernière phrase et on pouvait y sentir toute la haine et la colère qu'il ressentait. Mais elle n'était pas dirigé vers l'Ombre. Elle contenait bien trop de dégoût de soi pour être adressée à elle.

Et si mon agilité et mon intelligence sont si peu à votre goût, rien ne vous interdit de demander un autre cavalier pour la journée ! Je suis certain que les organisateurs comprendraient parfaitement que vous ne souhaitez pas rester plus longtemps en ma compagnie !

L'exaspération pointait le bout de son nez. Il ne faisait pourtant pas une chaleur excessive mais il commençait à suer à grosses gouttes et il rencontrait quelques difficultés à respirer. En même temps, il fallait se dire que l'état de ses poumons n'était pas forcément au beau fixe non plus. Mais bon, du moment qu'ils fonctionnaient encore et qu'il pouvait toujours plus ou moins s'en servir, ça lui convenait. Il était retombé dans le mutisme après sa dernière tirade, les yeux mis-clos, tentant de trouver la meilleure position possible pour faire le moins possible souffrir son corps. Ce n'était pas gagné d'avance mais au moins, ça permettait de faire passer un peu le temps. Et puis, il s'en moquait un peu beaucoup de ses histoires de couples qui parlaient d'eux pour donner des conseils ou autre. Pendant quelques instants, il avait bien tout oublié, quand dl'Impératrice de la Nuit avait chanté, mais ça c'était terminé bien trop vite et il l'en avait détesté pour ça, car quand les dernières notes s'étaient faites entendre, la réalité lui était revenue en pleine face.

Il reporta son attention sur sa compagne du moment. Cette dernière était apparemment en train de découvrir certains trucs concernant la nourriture et la boisson …. et

Hé mais vous êtes pompette ma parole !

Il tendit le bras et lui retira presque délicatement des mains le verre d'alcool qu'elle tenait en fronçant légèrement les sourcils quand il vint le porter à son nez.

C'est pas du p'tit lait que vous buvez là, hein ! Vous allez finir sous la table si vous continuez ! Et après, ça ose faire des réflexions sur mon agilité et mon intelligence ! Vous feriez mieux de manger un peu ...

De son côté, il n'avait encore rien prit. Il regarda le verre d'alcool qu'il lui avait retiré, haussa faiblement une épaule et le vida d'une traite.

698 mots