Résumé:

Le silence s'était installé entre le vendeur et la cliente, simplement interrompu par les ronronnements du félin. Il n'y avait rien de gênant dans cette absence de discussion. Raeden laissait tranquille la jeune femme tandis qu'elle réfléchissait sûrement à sa proposition, son regard dérivant sur les œuvres déjà exposées. Son attention à lui se porta pendant ce temps sur les autres stands, mais aucune des personnes présentes, au premier coup d'oeil, ne lui était familière Même les Béluas lui étaient tous inconnus, même si certains d'entre eux semblaient apparemment le connaître, au vu des quelques regards qu'ils lui lançaient. Il haussa les épaules pour lui même – ce n'était pas de sa faute si tout le monde ne l'appréciait pas sans même le connaître – et se reconcentra sur la femme et son chat. Elle venait de faire son choix et était d'accord pour obtenir une réplique en bois de son animal de compagnie. Clair de Lune. Tel était apparemment le nom de la féline.

Cette dernière comprenait d'ailleurs que l'on était en train de parler d'elle et se redressa, comme pour montrer qu'elle était bien là et se mettre au cœur de l'attention des deux humanoïdes. L'homme-ours ne pouvait qu'apprécier la façon dont la cliente regardait sa compagne animale, dont elle la tenait et la façon dont elle s'adressait à elle. Le tailleur de fortune se rassit sur son tabouret et regarda faire Clair de Lune qui, à présent, avait décidé de les snoober, comme pour les punir de la façon dont tous les deux la traitaient.

Sacré caractère, à ce que je vois ! Cela va me demander un peu de temps avant de réaliser votre commande.Vous pouvez continuer à parcourir les stands, si vous le souhaitez. J'aai déjà tout ce qu'il me faut ici.

Il tapota du bout du doigt sa tête, au niveau de sa tempe, pour faire comprendre que son cerveau avait déjà enregistré tous les renseignements et toutes les informations nécessaires à la réalisation d'une sculpture de Clair de Lune, au plus proche de la vrai. Et sans plus attendre, il se pencha en avant pour récupérer une bûche d'ébène brute, mettant quelques secondes pour bien la choisir parmi celles qui étaient à sa disposition. Quand il se redressa pour poser le morceau de bois sur son billot, sa vision devint soudain noire. Ca et le « bouh » sonore qui se fit entendre, le firent sursauter. Un sourire fleurit sur ses lèvres et il secoua gentiment la tête. Il venait de comprendre ce qui s'était passé. Alice. Il leva ses bras au dessus de sa tête pour les faire passer dans son dos et attraper sa fille, qu'il fit, d'un intense mouvement de torsion de ses épaules à lui, basculer par dessus ses omoplates, pour qu'elle se retrouve sur ses genoux.

Coucou Chaton!

Il fit glisser ses mains sur son ventre pour la chatouiller quelques instants, avant de la reposer sur ses pieds. Il était content de la voir comme ça, joyeuse et souriante.

Alors … qu'est ce qui t'amène ici?

Il avait bien remarqué qu'elle avait revêtu sa forme d'Alice. Elle n'était donc pas ici officiellement, en tant que Yulenka, représentante et Reine des Vampires. Raeden n'allait pas le lui reprocher. Il fallait qu'elle s'amuse et qu'elle prenne du temps pour elle et il était heureux de voir qu'elle le faisait d'elle même à présent. Prenant quelques outils en main, il commença à travailler le bois. Cependant, il s'arrêta rapidement, reposant les rabots sur ses genoux. Sa fille venait de commencer à tourner lentement, presque nonchalamment, autour des œuvres qu'il avait déjà faites. Il fronça très légèrement les sourcils en l'observant. Son instinct paternel connaissait parfaitement la façon dont elle était en train de se comporter. Et cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : bêtise!

Alice …!

Ceci était un simple mot. Son nom, même. Mais la jeune femme comprendrait tout de suite ce qu'il signifiait. Un avertissement gentil. Le Bélua ne savait pas ce qu'elle prévoyait de faire, mais il lui annonçait de la sorte qu'il l'avait à l'oeil. C'était bien de revoir son enfant de bonne humeur, mais le revers de la médaille, si on pouvait dire, c'était qu'avec étaient revenus les facéties de gosses.

résumé:

— Alaster tu devrais te faire soigner avant d'aller prendre tes responsabilités. Les Wëltpuffs sont avec Chris depuis déjà un long moment. Ils ne risquent rien, je t'assure dit Sebastian en suivant son ami. Il n'en revenait pas que ce bon gros paresseux ait été choisi pour représenter les Déchus à l'épreuve d'agilité. Il s'en était d'ailleurs sorti indemne, sauf si l'on regardait ses genoux, entaillés à plusieurs endroits à cause des chutes qu'il avait pu faire. Le principal problème c'est que l'homme concerné n'avait pas envie de se faire soigner, pris dans une flemme immense. Dans un sens, il voulait ne plus avoir mal aux genoux, dans l'autre, en pensant au temps que cela prendrait de trouver quelqu'un de compétent qui prendrait soin de lui, il en devenait livide.
— Bof, je vais m'en sortir tu sais fit Alaster à l'intention de son ami colérique.
— Y a pas de bof, on va te trouver un médecin répliqua l'autre en poussant le Déchu de la Paresse dans le dos. C'est qu'il marchait trop lentement du point de vu de Sebastian. Le blond regarda à l'horizon pour essayer de faire le tri dans les stands. Le miel ne guérirait pas son ami, ni même la bière, ça lui ferait oublier son mal, tout au plus. Finalement, ses yeux se posèrent sur ce qui semblait être ce qu'il cherchait. Plus loin, il aperçut deux Anges en plein travail. Il s'approcha, marchant derrière Alaster qui profita du fait qu'il était guidé par une source sûre pour fermer les yeux. Ce qu'il était bon de se reposer parfois. Il commença donc à penser à autre chose, laissant ses jambes avancer toutes seules avec la pression qu'exerçait son collègue sur son dos. Il aurait pu s'endormir à la longue mais quand il sentit la pression disparaître, il sut qu'ils étaient arrivés. Il ouvrit les yeux difficilement pour s'apercevoir qu'il était devant un stand. Comme il ne disait rien, Sebastian prit le parti de parler en son nom.
— Bonjour, je m'appelle Sebastian et j'accompagne Alaster qui vient de participer à la coupe des nations en tant que champion. Il s'est écorché les genoux, je me suis dit que vous pourriez sans doute l'aider malgré les frictions qui existent entre nos deux races. Des frictions, le mot fit sourire Alaster qui tripotait les talismans d'un air curieux. Ils n'avaient simplement pas les mêmes valeurs, voilà tout. Le brun finit par bailler, décidant qu'il n'était pas temps de disserter mentalement sur les différences fondamentales entre Anges et Déchus. Ce serait sans doute trop long.
— Alaster... fit Sebastian comme s'il attendait que son compagnon dise quelque chose. C'était un peu peine perdu car à peine avait-il capté le commentaire qu'il était reparti sur son petit nuage. Sebastian soupira avant de regarder de nouveau l'Ange. Je vous le laisse, il n'est pas méchant vous verrez. N'hésitez pas à le bousculer un peu si besoin est. Puis, il tourna les talons. C'était une trop belle journée pour qu'il ne profite pas de tous les stands qui s'offraient à lui. Si le miel n'avait servi à rien pour soigner son ami, il pourrait, en revanche, servir pour le contenter lui.
— … Alaster n'avait fait qu'ouvrir la bouche sans qu'aucun son ne sorte pour le moment. Il se demandait par où commencer et quoi dire à une Ange. Il ne les côtoyer pas tous les jours et puisqu'il était Déchu de naissance, il ne les connaissait pas vraiment. Et puis, quelque part, faire les présentations, c'était ennuyeux. Il n'avait pas eu le temps de se reposer après son épreuve et n'avait qu'une envie : dormir. Si vous avez un endroit où je pourrai m'allonger, je ne dirai pas non fit-il alors, pour faire comprendre à son interlocutrice quels étaient ses besoins les plus urgents. Ses genoux, eux, pouvaient attendre un peu. Il devait aller animer le stand des Déchus où les membres de sa famille avait disposé des Wëltpuffs ainsi que des produits fabriqués avec la laine de ces animaux, mais ça aussi, à son sens, ça pouvait attendre un peu. Le sommeil était sacré pour lui.

Spoiler:

Elle avait rit sous ses chatouilles..... Comme elle l'avait si souvent fait auparavant. Un moment rafraîchissant et doux avant un autre beaucoup moins léger. Cet instant insupportable.... Celui qui, quand vous êtes parents, vous faisait comprendre que votre progéniture avait décidé de n'en faire qu'à sa tête. Vous saviez qu'il ou elle allait faire une bêtise, plus que cela même, vous le sentiez ! Alors qu'il ou elle n'avait encore rien fait, pas même amorcé le moindre geste. Mais c'était là quelque chose d'instinctif, presque épidermique. D'ailleurs, le papa ours pas en peluche ne s'y était pas trompé. Il avait même avancé une première sommation à sa fille, l'interpellant par son prénom. Elle aurait huit ans qu'il aurait fait du pareil au même. On ne changeait résolument pas certaines choses.... Et dans cette continuité immuable, la jeune fille fit exactement ce qu'elle aurait fait si elle avait huit ans. Afficher un sourire innocent comme si elle ne comprenait pas pourquoi il l'interpellait. Feignant ainsi une parfaite candeur, elle continua son petit tour, prenant bien le temps d'observer chacune des sculptures pour y déceler tout son potentiel. Son pauvre l'avait à l’œil, mais on ne pouvait décemment pas lui demander de travailler le bois et d'épier le moindre faits et gestes de sa chipie de fille. Et bien entendu, cette dernière le savait pertinemment.

Et dès qu'il eu le dos tourné, elle s'enfonça plus loin dans le stand, disparaissant dans les ombres. Elle emprunta alors les pouvoirs de Chess, s'effaçant, ne laissant pas même son sourire. Et à partir de là, la vilaine commença ses méfaits ! Alors que son papounet travaillait, voila que les passant ralentissait leur rythme devant son stand, observant ce dernier avec des regards très interloqués. Dans le dos du béluas, ses créations semblaient s'être sentis pousser des ailes ! Elles volait dans tous les sens, comme si elles bataillaient entre elles, ou qu'on les lançait. Mais si d'aventure le paternel se retournait pour voir ce qu'il se passe, bizarrement il verrait que ses œuvres n'avaient pas bouger d'un pouce. La joie de la magie des illusions.... Et à chaque fois que le pauvre béluas tournait le dos à sa fille, elle trouvait une nouvelle bêtise à faire ! Tantôt il lui prit l'envie de faire grossir la statuette d'un ours de plusieurs pieds.... Puis d'animer deux taureaux qui s'adonnait à une lutte farouche.... Finalement on comprenait mieux pourquoi elle n'avait pas répondu à la question de son père. Un "je suis venue t'enquiquiner" ne lui aurait très certainement pas plu.

Les bêtises allaient en crescendo, et à présent certains passant riaient et même applaudissaient, croyant à un numéro organisé. Bien évidemment à ce stade, on ne pouvait plus flouer papa ours plus longtemps. Et c'était là qu'allait arriver le clou du spectacle. Dans un premier temps, en se retournant, il allait enfin voir ce que chacun avait vu jusqu'ici. Des illusion certes, mais comment pouvait-on le deviner ? Des sculptures agrandies, animés, d'autres qui volaient dans tous les sens, certaines qui se battaient entre elle, un sacré chambard ! Mais là où le pauvre homme allait être certainement le plus décontenancé.... c'est quand il prendrait la parole. Car il n'entendrait plus sa voix grave et rauque de grand gaillard.... Mais celle d'une femme ! Et dès qu'il y porterait attention, il verrait qu'il n'avait pas que la vois, mais tout avec !!! La poitrine, les jambes, les cheveux, les lèvres, les courbes, absolument tout ! Sa fille venait de faire de lui.... Une femme. Elle avait elle-même expérimenté cela, à cause d'une bêtise d'Ed. Sauf qu'elle n'avait eu aucune garantie de retrouver un jour son genre de naissance.

Un moment qui avait fait hurler de rire Chess, le pauvre félin ayant manqué de s'étouffer plus d'une fois. Chacun son tour, surtout que là, la jeune fille pouvait rompre le charme dès que l'envie lui disait. Elle attendit juste ce qu'il faut pour bien laisser à son père le temps d'assimiler tout ce qu'il venait de se passer, et à quel point il était une belle femme également, avant de finalement lui rendre son apparence d'origine. Il risquait fortement d'élever la voix.... D'ailleurs, après lui avoir rendu son apparence, elle cesserait également ses illusions. L'idée n'était pas de le mettre en colère, mais juste de l'embêter. Et de son côté, cela avait très bien marché, car en voyant la tête de son père en découvrant son corps de femme, elle avait été prise d'un fou rire incontrôlable. Un rire sincère et frais, comme ceux des enfants.... Comme celui de Saphir. Laissant le temps à son père de se calmer et de constater que tout était rentré comme par magie dans l'ordre, elle se décida à réapparaitre.... Juste dans son dos, histoire de le faire sursauter une dernière fois ! Si avec ça le bélua n'avait pas compris qu'elle avait envie de jouer avec lui.... Les passants avaient applaudis la fin du show, et chacun en était retourné à ses occupations. Mais à voir comment le paternel allait accueillir cette farce enfantine. Est-ce que le sourire ravie et radieux qu'affichait en cet instant sa fille allait être suffisant pour apaiser le trouble qu'elle avait pu lui susciter ?

Résumé :

La jeune femme et son chat étaient gentiment reparti pour visiter le reste des stands et des attractions proposées, laissant ainsi à Raeden tout le loisir de réaliser une statue de la féline. Enfin ça, c'était ce qui se serait passé dans un monde parfait sans jeune fille du nom d'Alice. Car à partir de l'instant où vous étiez père d'une telle petite diablotine, c'en était fini de votre tranquillité quand l'enfant en avait décidé autrement, comme présentement. Raeden avait pourtant déjà asséné un avertissement, mais même un sourd l'aurait mieux entendu que la vampire. Elle l'avait tout simplement ignoré. Après tout, elle avait décidé d'en faire qu'à sa tête, alors pourquoi se plierait-elle à un ordre implicite de son père. Le pauvre homme savait que quelque chose se tramait, mais il pouvait difficilement travailler et surveiller en même temps son enfant. Et Chess qui était aux abonnés absents comme s'il avait su l'état d'esprit de l'Impératrice de la Nuit et qu'il avait subitement décidé de partir en vacances pour laisser au paternel tout le loisir de s'en occuper.

Malheureusement – ou heureusement, selon le point de vue – l'homme ours avait une commande à faire et il ne pouvait donc pas se permettre de suivre du regard la Vampire à chaque instant. Au début, il ne s'était rien passé. Il avait repris ses outils et s'était remis au boulot. Mais rapidement, il avait observé que les gens s'arrêtaient devant son stand, le regard ébahi. Ce n'était pas lui qu'ils regardaient, mais derrière, par dessus son épaule, là où était regroupé toutes les œuvres qu'il avait ramené avec lui. Il avait froncé les sourcils et s'était retourné à son tour pour voir ce qui provoquait une telle réaction sur les passants. Mais rien. Tout était normal, chaque statue tranquillement posée à sa place. Il avait beau regardé partout autour de lui, la jeune fille s'était volatilisée, sans prévenir … Ce qui faisait directement d'elle une intrigante dans ce qui était en train d'arriver, quoique cela soit. Cependant, ne voyant rien, il se remettait sur le bois … et rapidement, le petit manège reprenait, à tel point que certaines personnes s'étaient même mises à rire et à applaudir. Pourtant, dès que l'Enfant de Phoebe regardait, il n'y avait rien qui justifiait un tel état chez les gens.

Il en était même venu à se demander si cela valait vraiment le coup qu'il se retourne. Mais la réaction des passants prêtait vraiment à la curiosité, donc une dernière fois, il se tourna sur son séant. Son action fut récompensée par le fait qu'il put à son tour lui aussi observer ce que les gens voyaient depuis tout à l'heure. Il en resta bouche bée et pantelant pendant quelques secondes. Il ouvrit la bouche pour dire quelques mots, mais là, quelque chose d'étrange se produisit. Ce ne fut pas sa voix qui sortit d'entre ses lèvres, mais celle d'une femme.

Mais qu'est ce que …?

Oui, c'était bien sa voix .. c'était bien lui qui parlait. Son regard tomba sur le reste de son corps et il sursauta. Il avait des …. des seins ???!!! Ses mains vinrent se porter à son visage … et il ne le reconnut pas au touché ! Il était devenu une fille ! Une personne du sexe opposée, une femme ! Son cerveau avait encore du mal à se rendre compte de ce que son corps subissait. Il fronça les sourcils, mais même ça semblait différent de d'habitude. C'était vraiment déstabilisant comme situation. Mais après quelques secondes, peut être une minute, tout revint dans l'ordre et il retrouva son corps, le vrai, l'originel. Avant même qu'il ne puisse dire quoique ce soit, comme par exemple à sa fille de sortir de sa cachette, un nouveau « bouh » retentissait derrière lui, le faisant sursauter et se retourner d'un bon. Sa langue et ses cordes vocales vibraient déjà de quelques réprimandes mais celles-ci moururent sur les lèvres de l'homme quand il vit le sourire et la joie qui illuminaient le visage de son enfant. Comment vouliez vous en vouloir à une bouille comme ça, surtout quand vous saviez que ça avait été si rare dernièrement, même au point presque de disparaître totalement ?

Raah, tu vas avoir ma peau, toi, un jour.

Puis sans prévenir, il l'attrapa et la renversa à l'envers, la tête en bas, venant lui faire des poutous bruyants et chatouilleurs sur la peau du ventre. Cela faisait toujours rire aux éclats les enfants. Surtout quand on faisait semblant de vouloir les boulotter tout cru!

Je vais te maaaaanger!

résumé: