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 [Rp pour tous] - La Coupe des Nations

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Jeu 31 Déc 2015, 01:21


Perchée dans les hauteurs fleuries des toits du Palais d’Orihime, la Khæleesi contemplait avec un certain délice les foules, inquiètes et bruyantes, qui réagissaient aux sombres nouvelles. Accueillant les nouvelles d’un enthousiasme mesuré, elle songeait à ses positions – déjà claires et établies – quant aux conflits qui se profilaient, aux avantages qu’elle pourrait en tirer. Doucement, ses doigts frôlèrent son médaillon. La Montre du Temps. Grâce à elle, elle devenait invisible aux yeux des Dieux et des Déesses. Ce n’était pas une mauvaise chose, bien au contraire. Dans un sourire, elle écarta les longues mèches aux nuances de corail qui viroleraient près de son nez. Une pointe de mépris, une trace d’orgueil, se lisaient dans l’éclat de son regard. Elle considérait le reste du monde comme stupide. Delta était le nouvel élément qui venait perturber leur petite vie tranquille et effaçait d’un revers de la main le passé tant il peignait un tableau angoissant de l’avenir. La Sirène qui avait à moitié détruit le monde et tué sans prendre la peine de compter avait des airs de souvenir. Cela convenait à Vanille. Contrairement à ce que certains pouvaient penser, elle ne se nourrissait pas de l’importance qu’elle avait dans l’esprit des autres. Elle était une femme de l’ombre qui était restée trop longtemps dans la lumière. Surtout, elle aimait être confortée dans l’idée et l’estime, plus que déplorable, qu’elle portait à autrui. On l’oubliait, simplement parce qu’il y avait plus préoccupant. C’était un peu navrant, vraiment affligeant, et un peu jubilatoire. Foule manipulable à la soif idéale, distraite par les éloquents et les criants, oubliant les morts qu’ils venaient d’enterrer. Bien sûr, Vanille savait qu’elle restait une ennemie à abattre pour bien des esprits, qu’on ne l’avait pas oublié et que certains resteraient à ses trousses. Les Chevaliers de l’Ordre d’Hébé, tout particulièrement. Néanmoins, peu à peu, le monde se désintéresserait de son sort. Il avait tort.

« Je vous chercherai. » murmura Galaad, qui venait tout juste de grimper sur les toits. « Je t’attendais. » répondit simplement la Sirène, sans lui accorder le moindre coup d’œil. « Vous n’avez pas été facile à retrouver. » - « Tu n’as pas été facile à semer. » - « J’en suis plutôt fier. » - « Moi aussi. » Ni l’un ni l’autre ne souriait. Pourtant, une certaine complicité se dégageait des quelques mots qu’ils s’échangeaient. « Vous savez ce que je désire. » Elle acquiesça. « Pourquoi pas. » D’un pas prudent, il se rapprocha, se glissant près de la jeune femme, toujours occupée à admirer le spectacle lamentable de la vermine. Assise, les pieds se balançant dans le vide, elle était belle et cruelle. Galaad, debout près d’elle, paraissait tout aussi insensible à l’angoisse provoquée par Delta. « Il est intriguant. » - « Il est bien plus que ça. » Il voulut rétorquer, elle l’en empêcha d’un geste. « Nous reparlerons plus tard. J’attends quelqu’un d’autre encore. Rejoins Port Dirælla. Emmène Ismaël avec toi. » Asælys, aussi. Seulement, l’Ange n’avait guère d’importance pour Vanille. « Bien. » Sans chercher à comprendre ou à obtenir d’explication, il s’en alla. Peu de temps ne s’écoula avant qu’une autre voix s’élève. « Quel choix surprenant. Du moins il m’aurait surpris, autrefois. Maintenant, je connais la Bête. Ravissante. » commenta le Professeur qui avançait en souriant vers sa femme dont il avisait l’allure. « C’est comme ça que cela termine quand tu me laisses choisir le lieu pour tes lubies de pique-nique. » - « Je trouve ça tellement romantique. » Il s’assit près d’elle, sortant dont ne sait où une bouteille de champagne et deux coupes, qui furent remplies en un clin d’œil. Doucement, ils firent tinter les verres avant de laisser leurs lèvres s’effleurer. « Toujours sur les ruines de la désolation, ma princesse. » Elle sourit. « C’est que tu deviens vilain garçon. » - « Disons que … » - « Oui, je sais. Cela vaut le coup d’être tenté. » - « Tout à fait. Je me doute que tes intentions sont très différentes des miennes. Cependant, étrangement, il semblerait que nous soyons dans le même camp. » - « Ne prend pas goût à cela. » Il affichait cette éternelle mine ravageuse et séductrice dont il avait le secret. « Nous verrons bien. »

D’un geste tendre, il glissa ses mains autour de la taille de Vanille, qui distraitement buvait sa coupe. « Ce n’est pas du champagne. » maugréa-t-elle tout bas. « Non, juste un petit jus pétillant. Ce n’est pas bon, dans ton état. » Elle soupira à la vue de son air triomphant, loin d'être aussi réjouie que lui. Résignée, tout au plus. C'était un mariage de compromis. Celui-ci était le sien, et elle ne se priverait pas d'exiger des contreparties monumentales.

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Mer 06 Jan 2016, 21:42


Lucrezia baissa les yeux, effleurant le revers de sa main de son autre tout aussi glaciale. Ce corps ne lui disait plus rien. Elle était vampire par défaut, et ce malgré la dette qu'elle se devait encore de payer. Les canines et le sang étaient sa monnaie de change, mais elle aurait pu tout autant se trouver dans les méandres d'un autre peuple qu'elle aurait tout aussi bien pu s'intégrer. Elle parlait de « eux » et non plus d'un « nous » qui l'incluerait dans le lot. S'étant exclue des mœurs trop longuement pour pouvoir à ce jour s'y convertir, elle se plaisait dans sa différence et neutralité. Elle était un électron libre qui n'avait de coeur que le sien, et pour devoir que celui qui lui était dicté par le même. Elle se plaisait à aimer, apprivoiser ; à pleurer, à souffrir ; En somme, à ressentir, gardant intactes ces émotions 'humaines' si vives qui étaient siennes jadis. « Froids, calculateurs et parfaits. Tous les détails véhiculent grâce et élégance, tout comme leur apparence. Membres d'une race maléfique, tout est bon prétexte pour s'émanciper, et prouver sa valeur. Je ne suis personne pour les critiquer, mais.. Je préfère indubitablement ces couleurs que je porte, donc j'apprécie le compliment » Elle reniait quelque peu leurs symboles, et depuis peu elle envisageait autre chose. Elle restait loyale à la reine, pour diverses raisons lui étant propres, et continuerait d'être les yeux attentifs qui, parmi le peuple, cernent les mauvaises herbes, pour les arracher par la racine si l'on ne puit plus les sauver. C'était une tâche ingrate, mais sa vie s'était résumée à cela si l'on ne compte l'apparition inopinée de l'orisha pour la faire se centrer sur sa personne. Elle comprenait à la perfection les allusions de cet homme qui de pierre semblait être fait, et qui pourtant, faisait preuve d'une sensibilité assez rare.

« Les orishas vous iraient tout aussi bien d'après moi » fit-elle d'un petit rire discret. Elle trouvait véritablement les deux races proches, et leur façon d'aborder la vie quelque peu semblable pour la majeure partie. Sans excès, sans apparences. Simple vision de la réalité. « Vous avez dû beaucoup endurer, beaucoup traverser pour être à ses côtés.. mais ce choix était le vôtre. Je suis sûre que malgré ces 'hauts et bas', cela a dû en valoir la peine. Vous devez comprendre votre femme mieux que jamais » Car la douleur d'un être écorché ne pouvait être comprise que par ceux à avoir partagé ses peines. Elle ne pouvait imaginer celle de Sherry, en proie en permanence à une bipolarité ne lui sciant pas d'après elle. « Cela fait-il longtemps que.. votre changement s'est fait ? J'imagine que Sherry n'a pas du.. réagir très bien lorsque vous lui avez annoncé. Elle ne m'en a jamais.. trop parlé, donc j'étais d'autant plus soulagée de savoir que tout allait bien. Il faut du courage à quiconque pour laisser derrière soi ses origines, bien que vous ne les portiez pas dans votre coeur » Elle parlait presque en son propre nom, car ce changement pour elle n'avait pas lieu d'être. Avec le temps, elle jurerait et quémanderait simplement liberté. La valeur fondamentale du peuple de son mari, et ce qu'elle souhaitait par dessus exiger au sien. Elle voulait en savoir plus, sans en faire un interrogatoire. « Je crois voir de qui vous voulez parler. Je porte un grand respect à votre peuple, mais je dois dire qu'ils paraissaient… juste de gros rustres. Malheureusement, ils donnent le mauvais exemple je trouve » Chacun sa vision des choses, sûr, mais elle savait que cette race avait tant à offrir, tant de valeurs respectables et d'humanité. La beuverie était bien la dernière chose dont elle aurait souhaité entendre parler. « Je me rappelle. Je n'avais pas pu assister à son épreuve, mais j'ai souvenir que toutes les deux nous en étions sorties assez mal.. Je suis soulagée d'un côté qu'aucun d'entre nous ne se voit concerné cette fois-ci. Et je vois qu'elle est de plus en plus chargée dernièrement. Savez-vous ce qui l'occupe tant ? »

Lucrezia était plus médisante, plus tentatrice que la plupart. Elle dégageait ces airs de serpent venimeux dont une belle frimousse empêche de voir les noirs desseins. Nombreux étaient ceux à la juger, à s'y méprendre, à tort. Elle manipulait les mots, les usait à sa guise, mais parfois ils étaient trop aiguisés sans qu'elle ne s'en rende compte. N'ayant pas l'intention de le froisser, elle comprit toutefois dans le ton aigre qu'il employait à son égard, que ça n'avait pas raté. Elle se sentit amusée, plus qu'autre chose. Il s'était mépris sur ses intentions, mais comment ne pas être sur ses gardes en sa présence.. Nul ne devait se laisser aller à ses beaux yeux, et à ces crocs qui percent la chair. Elle parla d'un ton honnête, mais résigné. « Je parle, car je suis exactement comme elle sur ce point. Quelques domaines mis à part, je suis d'une inventivité très limitée. Mes aptitudes au combat sont certaines, et pourtant je suis incapable de mettre en place une stratégie digne de ce nom. Je lis mes adversaires comme un livre ouvert, mais à quoi bon si vous ne pouvez les prendre au dépourvu si vos forces sont égales. Sherry éprouve ces quelques lacunes à d'autres sujets, mais je trouve que vous vous complétez bien. Que vous soyez à ses côtés pour palier à ses imperfections est le plus important. Je ne suis pas votre ennemie, Wrath » Première fois qu'elle prononçait son nom.

Mais en ce qui concernait leurs maux par la suite, elle se fit brève, quoique pensive. « J'ai beaucoup pensé à votre sécurité, donc je suis ravie de vous l'entendre dire. Lors de l'attaque des monstres de glace, elle en était revenue.. changée, ou du moins avec quelques cicatrices que je n'ai pu panser malgré moi. Cette fois, grâce à vous, elle va bien. Quant à nous… je me réjouis simplement de n'avoir aucune victime à pleurer » Et que les souvenirs du chaos restent en tant que tels, aussi enfouis que possible. Elle le remercia aimablement. Malgré la surprise de cette rencontre, elle était heureuse qu'elle put avoir lieu. Ils n'avaient jamais conversé en face à face, et malheureusement pour eux, les deux semblaient manquer de matière..


~


Les dieux. Des Aetheri. Des êtres immatériels s'étant élevés, dépassant l'imagination. Simples spectateurs du monde malgré la puissance qu'ils ont atteinte et achevée, qu'ils contrôlent à volonté. Ils n'ont de peine à voir ceux leur étant inférieurs mourir, comme les insectes qu'ils représentent. Ils ne rêvent que de grandeur, que d'une omniprésence plus grande encore. Mais qui pour oser les confronter ? Combien les avaient prié pendant les ères de pure disgrâce, comme à l'heure d'une paix lancinante qu'ils avaient peur de voir prendre fin ? Sur leurs épaules, combien avaient reposé leurs espoirs, leur espérance, et les avaient vus détruits par ces êtres qui n'ont plus rien d'humain ni de mortel.. Sujet tabou pour tout croyant, autant que ceux s'annonçant athées. Combien avaient tué en leur nom, tandis qu'eux avaient décidé de ne pas intervenir lorsque le monde croulait, lorsque les Hommes palissaient sous la destruction de forces les dépassant de loin.. Sympan était dit être le créateur du monde, bien que nul ne l'ait vu faire. Son absence avait laissé place à ces Aetheri qu'on pensait désormais les seuls maîtres, mais sous le joug d'un nouveau seigneur, l'on espérait plus. L'on pouvait croire enfin que tout changerait, lui qui était revenu et descendu des cieux pour la grâce des plus faibles, une fois de plus. Du moins, c'est les histoires qu'on contait, la brumasse qui se propageait parmi la populace. Les Hommes se divisaient en deux camps, et qui sait quels en seraient les enjeux. Lucrezia avait une vision plutôt pessimiste de la situation. Non pas qu'elle ait prévu que tout finirait en bain de sang,  mais elle envisageait hautement cette probabilité en pesant les pours et les contres à sa façon. Tout est bon prétexte pour y mettre fin. La création du Dieu Unique était fortement critiquée au vu de ce qu'elle était devenue. Pourtant, c'est bien dérisoire et insensé de tout mettre dans le même panier. La distinction est indéniable, évidente, et pourtant on passe à côté. On l'effleure, mais on ignore ce contact. C'est plus facile ainsi, et c'est la facilité qu'on cherche continuellement.

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Jeu 14 Jan 2016, 22:30

Düst resta un instant circonspect avant de soupirer. « Je ne veux même pas chercher à comprendre. ». Erza allait dire quelque chose mais il leva la main pour lui faire signe qu'il ne plaisantait pas, main qu'elle ne vit pas. « Non... Ne dis rien. Juste... rien. Et ne restes pas ici avec cette apparence. ». La jeune femme trouvait la réaction du Réprouvé tout sauf drôle. Elle qui avait souhaité lui faire une petite surprise... enfin, à vrai dire, elle voulait surtout se faire passer pour Eerah afin de « voir » la réaction de son époux face au Dædalus. Il avait deviné presque instantanément qu'elle n'était pas l'homme qu'elle prétendait être. Soupirant, elle alla chercher un saucisson dans le garde manger à tâtons avant de croquer dedans. Pour le saucisson, elle n'avait pas trop de mal, se laissant guider naturellement par son instinct naturel. « Ouais... comme tu voudras. Mais regarde... ». Elle souleva son haut. « Tu vois, je ne t'avais pas menti, il est plus musclé que ce que tu pensais, nan ? Nan ? ». « Je ne sais même pas quoi dire... Tu vas faire comment pour partir de Bouton d'Or ? D'ailleurs, comment t'es arrivée là au juste ? ». « Ben... je ne sais pas trop... j'ai marché, parlé avec des gens et... me voilà ! Bon j'avoue que j'en ai profité pour aller courtiser deux trois femmes qui passaient par là. Je ne savais pas que certaines fantasmaient sur les aveugles. J'ai appris des choses sur les hommes. C'était... ». « Stop. Ne me dis pas que... ». « Bof, je suis sûre que ça ne le dérangera pas... T'façon, je ne vais pas lui dire. Et puis, ça se trouve, je ne retrouverai jamais mon corps... s'il existe encore parce que je ne sais pas ce que l'autre a pu lui faire pendant que je ne le surveillais pas... ». « Il pourrai penser la même chose. Attends... Depuis quand vous êtes comme ça ? ». « Hum... ben un peu avant l'épreuve... ». « Ce qui veut dire que... ». Düst se mit à rire. Il ne pouvait pas croire qu'elle avait participé à l'épreuve d'intelligence et qu'Eerah avait participé à l'épreuve de force. C'était à mourir de rire... tellement hilarant. « Bon, tu sais quoi ? Je vais te téléporter directement chez les Orines. Parce que... je pense que ce sera la meilleure manière de retrouver ton corps... ha ha... Pardon... ». Il s'arrêta de parler, finissant de rire. « Ouais... avec mon saucisson. ». « Oui... ton saucisson... ». « Pervers. ». « Je ne parlais pas de ce saucisson là... Je ne suis pas comme toi... ». « C'est bête que je ne puisse pas voir, on aurait pu comparer. ». « Tu es puérile. ». « Tu es puérile » répéta-t-elle en imitant très mal le souverain, comme pour lui faire comprendre qu'elle n'aimait pas qu'il fasse son Ange. Düst n'en pouvait vraiment plus de voir le corps d'Eerah se comporter comme Erza. C'était trop. Maintenant, à chaque fois qu'il croiserait le Souverain Déchu, il ne pourrait s'empêcher de penser à ça. Il finit tout de même par la téléporter, se disant que toutes les bonnes choses avaient une fin.

Au cœur de la forêt enchanteresse, Erza ne mit pas longtemps à s'entourer de femmes. Après tout, elle était le Roi des Déchus, ça donnait envie. Se laissant donner à manger par de sublimes créatures, elle prétextait ne pas pouvoir les voir afin de les toucher un peu plus. C'était d'un amusant... « Dans mon enfance, j'avais une nourrice qui me prenait toujours au creux de ses seins. J'adorai cette sensation mais, hélas, je n'ai jamais pu en retrouver des pareils... ». « Peut-être que l'on pourrait essayer... Je veux dire, nous sommes cinq alors s'il y a une seule chance pour que vous puissiez retrouver les sensations de votre enfance... Eerah... ». La voix sensuelle indiquait que cette femme était plus que disposée à avoir des relations charnelles. C'était aussi excitant qu'exaspérant. Excitant parce qu'elle réussissait plutôt bien à tromper le monde sur son identité. Exaspérant parce qu'elle était jalouse. D'accord, cette situation, elle l'avait provoqué, mais quand même. Si, elle, avec si peu de mots, pouvait s'attirer les faveurs d'un groupe de catins stupides, Eerah pouvait très bien faire pareil. Bien sûr qu'il faisait pareil. C'était bien pour ça qu'elle épousait Düst. Question de principe.
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Jeu 04 Fév 2016, 23:19


Aussi gentille pouvait-elle paraitre, le Réprouvé n'était pas à l'aise avec elle. Sentiment général que donnait les vampires, il n'y coupa pas. Lui qui était brut, honnête, aux mains calleuses et à la peau rêche, il avait du mal à comprendre des talents si subtils de séductrice invétérée. En sa présence, il sentait quelque chose qu'il ne maitrisait pas, sur lequel il ne pouvait mettre un mot ou un sentiment. Ceci créa la situation de gêne de son côté. Et puis, cette femme avait tout pour plaire, de sa bouche à ses jambes, en passant par son corps ou son attitude? S'il n'était pas déjà promis, il aurait fauché sa propre raison pour se laisser duper par cette tentatrice.

Mais ici, ce n'était pas le cas. De plus, les paroles échangées vaquaient entre amertume et méfiance. La vampire avait le dessus autant physiquement que psychologiquement. Elle se savait divine, et elle en jouait, peu importait s'il y avait une Sherry ou non, derrière. Ses rires, ses taquineries, ses moqueries... Elles étaient frustrantes, offusquantes, et Wrath se tendit sous chacun de ses mots, dardés de piques empoisonnées. Pourquoi sa femme n'était-elle pas là ? Elle l'aurait protégé, pour une fois, de ce péché exquis. Dès qu'elle riait, il voulait posséder ces lèvres, calmer le son qui sortait de cette bouche, pour faire sa langue sienne.
Evitant de la regarder de manière trop intensive, ses yeux étant le reflet évident de son âme, il écouta ses mots « Merci. » Il ne faisait pas de grands discours, lui, pour accepter un simple compliment de politesse « J'avais une patrie avant, mais celle-ci me correspond bien plus, malgré les aléas qu'elle me porte. Et comme vous dites, dorénavant, les souffrances de ma femme sont devenues les miennes. Un bien pour un mal dit-on... » Soupirant un peu, le regard toujours fuyant, il répondit docilement cependant « Quelques temps maintenant, des années je dirai. Ca a été compliqué au début. Elle n'a jamais été contre mes souhaits car elle sentait que je n'étais plus complètement à ma place chez les Anges Déchus. Mais elle m'a accompagné, m'a soutenu, comme une femme devrait le faire avec son mari, n'est ce pas ? Sherry est pure, je souhaite qu'elle le reste, même si pour ça je dois me salir et endurer. » Pour lui, changer de race, renier tout ce qu'il était pour aller ailleurs, n'était qu'une simple formalité. Un fragment de douleur, pour entrevoir un bonheur radieux « Mais maintenant, je vais mieux, et elle aussi. Elle a réussi à faire sa place dans le gouvernement de notre race, et sa profession lui prends beaucoup de temps. Même notre famille la voit rarement. Elle s'épanouit dans la reconnaissance et l'utilité. Aider son prochain, pour elle, il n'y a rien de meilleur que cette pensée altruiste. Ca... Et bien d'autres choses. Au final, je ne l'ai pas épousé pour rien... »

Le sentiment de malaise le reprit. Elle se moquait, le lorgnait, pour mieux le tacler. Bien qu'il chercha à la court circuiter, il se rendit bien vite compte qu'il n'était qu'un vulgaire insecte, prêt à être écrasé par son talon haut. La vampire n'avait que faire de sa colère, de son mépris. Elle riait à la vie, elle riait à la mort, et c'était sur la bêtise de l'homme qu'elle appuya comme jamais. Elle avait les mots, secs et évidents, lui faisant comprendre qu'elle pouvait être aimable, mais que ce n'était qu'une façade qu'il ne fallait surtout pas gratter. Et elle l'annonça clairement, délivrant la menace ultime. Celle qui fait comprendre, même au plus idiot, que pour l'instant elle était au mieux dans son camp, au pire neutre, mais que tout pouvait basculer dans le côté maléfique et odieux très rapidement.
Le Réprouvé déglutit, reculant d'un pas. Il lâcha un léger grognement rustre, avant de regarder à côté « Ecoutez, mon rôle ici est terminé. Je v... » La phrase ne pu se finir malgré l'amertume de ses paroles. Derrière lui, sur un piédestal scintillant, un être de lumière fit son apparition. Il du plisser les yeux, les détourner, pour les river à nouveau sur cette entité. Sa voix, tout en lui apaisait. Pourtant, ses mots étaient affreux, crus, et ses actes dénonçaient combien il pouvait être puissant et cruel.
Dans une pluie de confettis, il disparu de la foule, laissant le réprouvé perplexe.

L'heure n'était plus aux chamailleries et aux gué-gerres. Il fut témoin d'une scène qui le perturba. Hans était-il vraiment mort alors ? Avait-il échoué... ? Lui qui était puissant, imbattable, s'était-il vu disparaitre dans l'entièreté du néant ? Regardant Lucrezia, devenu insipide à ses yeux, il pensa immédiatement au danger, à sa femme. Il fallait la mettre au courant de tout ça... « Je... Je dois rentrer. Pardonnez ma précipitation. En espérant vous revoir bientôt. Mes hommages madame. » Reculant, il se mit en route, trottinant avant de déployer ses ailes noires et prendre son envol. Le vol du retour.

[Rp pour tous] - La Coupe des Nations - Page 10 555969singatureBLACKOSS

Assit sur le banc en bois devant la caravane, Venezio ne tenait les rennes que d'une main, soutenant la blonde de l'autre côté. Un bras autour de sa taille, celle-ci avait posé sa tête sur son épaule, sombrant dans un sommeil réparateur. L'homme en profitait pudiquement, passant ses doigts sur le pli de ses habits, humant l'odeur fleurie atténué par la terre, de ses cheveux d'or. Elle avait le corps marqué, la taille fine, et la poitrine courbe. Elle avait ce qu'il s'était mit à désirer au fond de lui.
Ces derniers mois furent laborieux. Plus qu'une lutte contre lui-même, en réalité, ils n'avaient plus jamais trouvé le temps d'être à deux. Suite au chaos de ces terres, Venezio décida de reformer des caravanes, pour continuer d'exercer. La mort de son collègue l'ayant assez abattu, ce fut Violette qui l'aida à voir l'avenir, penser à autre chose. Penser à elle, en réalité. L'anecdote du monument était restée gravée dans sa mémoire, canalisant une certaine frustration qu'il s'étonnait d'avoir. Le vieil homme pensait, certes, finir ses jours seul sans plus aucune activité, mais il se sentait idiot de réagir si promptement à ce genre de provocation.

Dans l'enfilade de chariots, une voix retentit « On y est ! » Archibald bifurqua légèrement du chemin, enfonçant ses montures dans l'herbe grasse, laissant aux autres le loisir de placer leur caravane non loin de la sienne. Il était toujours le meneur, celui qui dirigeait le convoie. Quand ils changeaient de route, quand ils s'arrêtaient, quand ils repartaient. Les gens avaient confiance en lui et Venezio également. Au contraire, il se fatiguait bien moins à se laisser porter en évaluant les conséquences, qu'à diriger tout cela. La troupe était assez diversifiée. Beaucoup d'humains étaient présents et voyageaient avec eux, les rémunérant à hauteur de leur protection, mais d'autres se joignirent aux caravaniers.
Venezio avait confiance en ses co-équipiers, ils étaient tous parfait dans leur rôle respectif, mais il gardait constamment l'oeil sur sa blonde, la préférant près de lui que loin de lui. Elle était jeune, indisciplinée, mais étrangement, il ne voulait pas se faire voler la vedette. Des hommes de son âge, il y en avait, et c'était ce qui la séduisait, il aimait autant montrer à ses potentiels rivaux qu'il avait l'entière main mise. Bluff ou non, il le faisait à sa manière, subtilement, délivrant des messages cachés dont il n'avait pas l'assurance que Violette en avait conscience. Et tant mieux.

Sa main exerça une douce pression sur sa taille, alors que sa voix qui n'avait pas dit mots depuis des heures, se fit entendre, rauque « C'est l'heure de se réveiller petite beauté... » Faisant ralentir les chevaux en tirant sur les rennes, il essaya de les diriger près du chargement d'Archibald « Apparemment, ça a déjà commencé... » Du bruit s'élevait de la grande aire verdoyante, et du monde se croisait déjà.

Lorsque Venezio posa pied à terre, il s'étira, lassé du voyage. Quelques articulations craquèrent, et il grommela de la petite pointe de douleur qui électrisa ses os. Immédiatement, Archibald et Wolfnir vinrent le voir, se rassemblant avec les autres cochets « Bon, on dételle les chevaux, et on les scelle aux arbres. Lorsqu'on s'éloignera, Gwendolyne jettera un sort d'invisibilité sur nos caravanes. On se laisse plusieurs heures pour faire le tour, mais avant que la nuit ne tombe, il faudra repartir. Tout le monde est d'accord ? », « Tu veux que je reste pour surveiller ? », « A ta guise. Mais si tu as envie de profiter de la fête, n'hésite pas. Je n'ordonne pas de position. », « Bien. » Le Bélua acquiesça, hésitant encore sur la meilleure solution à prendre.

L'Humain retourna vers sa voiture, fouillant rapidement un petit sac en cuir mal noué. Il sortit alors deux broches, représentant la sublime et très célèbre balance de Drejtësi. Accrochant rapidement la sienne à son kimono, il s'approcha de Violette pour lui épingler la pince d'or « Essayons de ne pas nous perdre... Il y a quelque chose en particulier que tu souhaites voir ? »

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Mar 09 Fév 2016, 17:53

Violette sourit. Oh elle ne lui aurait jamais avoué mais elle faisait très régulièrement semblant de dormir quand elle était assise près de Venezio. Ils n'avaient plus eu de moment d'intimité depuis les événements catastrophiques qui avaient fait trembler les Terres du Yin et du Yang et elle le regrettait. Au cœur du Monument Religieux, elle l'avait senti tout contre elle. Ils auraient pu aller plus loin s'ils n'avaient pas été interrompus, beaucoup plus loin. Seulement, depuis, ils vivaient en groupe et voyageaient sans cesse. Souvent, elle essayait de le tenter un peu, par de subtiles petits gestes, mais elle savait qu'ils ne pourraient, de toute façon, pas faire grand chose ainsi entourés. A son grand désarroi, l'aguicher lui donnait sans doute bien plus envie qu'à lui. Elle avait l'impression que, parfois, il ne voyait pas ce qu'elle cherchait à faire. Quoi qu'il en soit, elle avait besoin de contact et c'était pourquoi elle faisait semblant de s'endormir sur lui, en profitant pour respirer son odeur, pour regarder son cou, pour sentir ses mains sur elle quand il était obligé de la soutenir pour pas qu'elle tombe. Un plan parfait, si l'on omettait de parler de l'excitation ressentie, excitation qui finissait bien souvent en frustration. Violette regrettait presque de ne plus être occupée avec la royauté car, à l'époque, elle n'avait pas le temps pour ce genre de choses. Elle n'y pensait pas. Mais, à présent qu'elle avait plus de temps libre, chaque fois que le torse de Venezio était légèrement visible sous son kimono, elle fantasmait dessus. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'elle se disait que s'il ne venait pas à elle, elle serait obligée d'aguicher légèrement un autre homme pour le faire sortir de ses gonds. Elle avait cela dit du mal à déterminer si la chose était réciproque, et son plan était plutôt astucieux pour le savoir. Il s'était laissé convaincre au Monument Religieux mais était-il prêt à retenter l'expérience ? « Hum... » gémit-elle contre son cou, pour montrer qu'elle se réveillait bel et bien. Elle aimait faire ça, respirer proche de sa peau, murmurer près de son oreille. Peut-être que titiller l'homme était devenu une obsession mais ça l'amusait et elle n'avait pas l'intention d'arrêter. Elle le regarda s'éloigner un peu, s'étirant elle-aussi avant de déboutonner un peu sa chemise. Puisqu'ils seraient au milieu d'une foule, elle ne pourrait toujours pas l'attirer à elle mais elle pourrait s'amuser à l'émoustiller. Elle le laissa accrocher la broche et descendit de son perchoir. Les pieds sur la terre ferme, elle sourit. Oh ce qu'elle voulait voir, c'était bien simple : lui la supplier comme il avait fait au Monument Religieux. « Hum... Marchons au hasard... d'accord ? ». Elle rit et lui attrapa la main pour l'entraîner avec elle dans la foule. Vêtue d'une robe de toile crême, toute simple, elle avait mis une chemise par dessus, une chemise qui appartenait en réalité à Venezio. Elle ne lui avait pas demandé pour la prendre et elle ne savait pas s'il l'avait remarqué. Elle l'avait noué à sa taille puis boutonné un peu.

Elle s'arrêta à un stand de miel et attrapa la bourse qui était accrochée sur ses hanches au moyen d'une ceinture de cuir. Elle n'avait pas envie d'en manger beaucoup, juste un peu. Prenant deux bâtonnets en bois sur lesquels le miel avait été glacé pour pouvoir être mangé sans qu'il dégouline, Violette en tendit un à Venezio. « Et toi, il y a quelque chose que tu aimerais voir ? ». Elle sourit, avant de lécher le miel doucement. « Je me demande s'il y a des artisans d'Utopia... Oh et puis... il faut que je me rachète des sous-vêtements. ». Elle lécha de nouveau le miel en réfléchissant. Elle ne disait pas ça uniquement pour avoir le plaisir de voir naître sur son visage une quelconque réaction. Non, elle devait réellement s'en racheter, tout simplement parce que les siens étaient un peu simples, tout sauf séduisants. Et puis, puisqu'il était avec elle, il pourrait l'aiguiller. « Ça tombe bien que tu sois avec moi. Tu vas pouvoir m'aider à choisir. Un avis masculin c'est toujours important pour ce genre de choses... ». Elle rit, se détachant les cheveux pour qu'ils tombent en cascade sur son dos. Violette était heureuse d'être là. Participer aux épreuves de la Coupe des Nations ne l'avait pas intéressé particulièrement mais elle aimait bien se retrouver dans des endroits comme celui-ci, avec de l'activité et beaucoup de choses à voir.
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Eerah
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Eerah
Mer 10 Fév 2016, 01:22

Les doigts de la Réprouvée se refermèrent sur l'écorce d'un arbre malchanceux, et un craquement sec se fit entendre. La respiration lourde, Eerah soufflait par le nez en dardant ses yeux rubis sur les quelques prostituées qui tournaient autour de son propre corps. La vision avait éveillé en lui des sentiments contraires ; il en voulait à Erza de jouer ainsi avec ce qui ne lui appartenait pas, il lui en voulait de ternir la réputation d'un roi en s'acoquinant avec quelques catins de bas-étage. D'un autre côté, il voyait là le reflet d'une facette de sa vie qu'il prenait un mal fou à faire oublier lorsque la Réprouvée était dans les parages. La voir jouer ainsi le faisait se questionner à la fois sur l'engagement qu'il se sentait prêt à prendre et sur la réalité des choses, qui faisait de lui un autre coureur de jupons tel qu'il en existait des milliers à Avalon. Quelle différence s'il ne couchait qu'avec des Lady ? Et enfin, même si c'était une pensée objectivement stupide, il sentait poindre la jalousie sans savoir si elle appartenait au corps ou à l'esprit. Il serra le poing, et rugit, en avançant à grands pas, furibond : « Du vent, les pétasses. Vite. ». Trois d'entre elles semblèrent la reconnaître et filèrent, et celles qui restait hésitèrent un instant, observant une éventuelle réaction du Dædalus. Mais lorsque celui-ci, dans le corps de la Réprouvée, leva un poing  vibrant de rage, elles opérèrent un prompt retrait. Il baissa les yeux sur l'aveugle. « Tu t'amuse bien ? ». Ça n'était pas son cas. Quand les catins eurent disparues, il fit quelques pas dans la clairière. « Je sais bien que tu n'es pas stressée plus que ça par l'idée de savoir ton corps en roue libre quelque part dans le monde, mais ça n'est pas mon cas. Bon sang, Erza, je t'ai cherchée plus de deux mois ! ». Le Déchu désincarné donna un coup de poing dans une épaisse branche, qui se brisa et fila atterrir dans un buisson. Il regarda le bois brisé sans un mot. D'habitude, il ne pouvait pas laisser libre cours à sa colère, pour la simple et bonne raison qu'il avait l'air au mieux enfantin, au pire ridicule. Avec la puissance qui coulait dans ses veines, chaque geste de rage devenait une véritable tempête. Doucement, il souffla, et se pinça l'arête du nez.

« Donc je t'écoute. Dis moi tout. Pour une fois que je suis en position de force, on va en profiter pour discuter. ». Il marcha droit vers son corps et s'assit littéralement en travers de la  Réprouvée. « Donc tu vas répondre à mes questions. ». Et il en avait quelques unes. « Mais d'abord... ». Il l'attrapa à la gorge et l'embrassa du bout des lèvres. Sensation intéressante. « Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? C'est pour me punir ? Qu'est-ce que j'ai fait qui mérite que tu te marie juste pour me contrarier ? ». Il la gifla, pas très fort, et grimaça légèrement en voyant son visage pivoter. « Chaque fois que tu es là, je me casse en deux pour te faire comprendre que je suis bien avec toi, et tu finis toujours par partir. Qu'est-ce que je dois faire ? Épouser quelqu'un, moi aussi ? Ça a l'air d'être à la mode en ce moment ! Je devrais peut-être aller courtiser l'Ultimage, pourquoi pas ! ». Il comprenait que ses réactions n'étaient plus conditionnées par son intellect, mais par les hormones dégagées par son corps, et pourtant il n'arrivait pas à s'arrêter de marteler mot sur mot. Il continua en roulant des yeux et en imitant la voix de la Réprouvée – avec la voix de la Réprouvée, ce qui donna finalement quelque chose de relativement éloigné du résultat attendu. « Mais Eerah, tu sais bien que tu es Envieux ! Je suis tellement maligne que j'ai tout compris sur toi et comment tu marche ! T'es un cas désespéré mon vieux, si jamais je t'accorde trop d'importance tu vas t'en aller ! Tu es SI prévisible ! ». Il attrapa ses mains et les plaqua au sol, s'approchant de nouveau de son propre visage : « Qu'est-ce que t'en sais ? Qu'est-ce que moi-même j'en sais ? Tu crois que ça me fait plaisir d'être comme ça, que j'ai envie de l'accepter pendant que toi tu vis le grand amour avec ton pote le Grand et Magnifique Düst ? Surprise ! Pas du tout ! ». La respiration saccadée, Eerah s'arrêta un instant, et serra les dents. Elle était là, à s'amuser. Qu'est-ce qu'il était pour elle ? Il avait assez d'estime pour elle pour penser que tout ce qu'elle avait fait jusqu'ici était prévu, mais et si ce n'était pas le cas ? Si tout ça lui important finalement peu, et qu'elle se contentait de faire ce qui lui plaisait, même si cela impliquait d'écraser le peu d'émotions qu'il s'ennuyait à entretenir dans le processus ?


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Sam 13 Fév 2016, 19:50

Erza resta silencieuse un moment, essayant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Ce n'était pas évident dans ses yeux. Oh bien sûr, elle avait reconnu sa voix et elle savait que si son corps était là, Eerah était là aussi. C'était un peu étrange de s'entendre. C'est qu'elle était plutôt impressionnante en vrai... Elle sourit, fixant le vide. « Oh minute papillon ! » fit-elle, en grimaçant sous son propre poids. Mon dieu qu'elle pesait lourd... les muscles sans doute. Pourtant, elle ne s'était jamais trouvé très grosse. Bon, elle n'avait pas les cuisses aussi fines que Lily-Lune, c'était certain, mais au moins, si cette miss sainte-ni-touche n'avait pas autant de charisme, elle aurait pu les lui briser facilement avec les siennes. « On t'a jamais dit que ça ne se faisait pas de maltraiter les handicapés ? » fit-elle en tournant son visage un peu partout comme si elle essayait de le voir. « Je suis aveugle. A-VEU-GLE ! Franchement, même si je le voulais, je pourrai pas faire un truc comme tu dis. Tu m'as vu ? ». Un peu maladroitement, elle croisa les bras. « Je suis débile, tu le sais très bien. Et puis, je te signale, monsieur le moralisateur, que c'est toi qui a refusé quand je t'ai demandé en mariage. ». Elle libéra l'une de ses mains pour essayer de trouver le front de son corps mais elle finit plus vers son nez qu'autre chose. S'y reprenant à deux fois, elle finit par pointer l'index à la place recherchée, appuyant avec ce dernier sur ce qui semblait être indélogeable. Par les Ætheri, son corps était vraiment résistant en vrai. « Alors arrête de parler. De toute façon, tu peux pas m'impressionner, je te vois pas ! ». Elle se mit à chantonner. « Parce que je suis a-veu-gle ♫ ». En réalité, elle aimait bien le charrier mais elle était vraiment impressionnée par sa capacité de compréhension. C'était exaspérant. Elle avait mis du temps à réfléchir à ce plan et lui, il venait là, comme une fleur, lui énoncer très clairement qu'il avait tout capté. Faisant la moue, elle trouvait néanmoins la discussion intéressante, même si elle prenait plus la fuite qu'autre chose en changeant de sujet et en niant un peu les faits. De toute manière, c'était de sa faute à lui. S'il avait accepté de l'épouser, elle n'aurait pas eu à penser à autre chose pour l'obtenir quand même. « A-veu-glleeeeee !♫ Tiens... en fait ta voix est plutôt classe. T'as déjà pensé à prendre des cours de chant ? » fit-elle, mine de rien. Il l'avait embrassé quand même... C'était peut-être son propre corps qui lui dictait sa conduite ? « Han ! En plus tu profites du fait que je sois a-veu-gle ♫ pour me faire des choses... C'est vraiment mal ! ». Elle fit une pause, passant de nouveau du coq à l'âne. « En plus, Düst est peut-être grand mais bon, il est pas si magnifique que ça. Ça va hein les compliments entre Rois ! A croire que vous avez des privilèges à sucrer le dos des autres... C'est ça qu'on dit, sucrer ? ». Bon, d'accord, il n'était pas vilain à regarder, loin de là même, mais la population masculine Réprouvée dans son ensemble avait de quoi donner des complexes à n'importe quel homme. « Et en plus tu m'as fait mal. Mais moi aussi je suis contente de te voir. Je t'ai cherché aussi... mais je me suis un peu perdue dans des poitrines entre temps. T'attires les femmes comme des mouches et comme je suis handicapée, j'arrivais pas à m'en défaire... ». Bon elle n'avait pas fait beaucoup d'efforts non plus... pas du tout en réalité. « Ça t'a pas fait bizarre de t'embrasser toi-même ? Enfin... je veux dire... moi je vois pas donc je m'en fous, mais toi... ». A y penser, c'était un peu dégueulasse. Erza n'avait jamais eu envie d'elle-même. Bon des fois elle se trouvait attirante en se regardant un peu mais de là à avoir des envies charnelles, il y avait un monde. « Et sinon, comment on fait pour récupérer nos corps ? Pas que le tien ne me plaise pas... mais bon, j'aime bien être une femme en vrai. ». Elle se tut un instant, réfléchissant soudain. « Attends... t'es vraiment affecté par mon mariage ? ».

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Dim 14 Fév 2016, 16:00


Chaque touché, chaque geste, les paroles, le souffle... Venezio était enchanté de participer à tout ce que faisait Violette. Ils ne se quittaient jamais, ne faisant rien l'un sans l'autre, subvenant sans mal à leurs besoins. Lorsqu'elle l'effleurait, lorsqu'il la touchait, un courant électrique parcourait son vieux corps, réveillant des désirs qu'il se forçait à enfouir. Elle était jeune et frivole et, pourtant, elle ne l'avait jamais quitté pour aller ailleurs, pour voir ailleurs même. Tout devenait une excuse pour la sentir contre lui. La pluie, le froid, le sommeil, la possessivité...

La broche était parfaite, et sans pudeur elle su la mettre particulièrement en avant. Venezio avait arrêté de s'en vouloir. Il avait mis de côté ses principes, pour profiter silencieusement de ce qu'elle lui offrait. Il était respectueux, timide presque, mais le voile qu'il préférait parfois glisser sur eux, n'était autre chose qu'un drap blanc opaque qui les dissimulait des autres la nuit, les gardant proche l'un de l'autre, sans pour autant dépasser des barrières qu'ils ne sauraient remettre. Leurs lèvres ne se touchaient pas, ne s'effleuraient pas, mais l'homme y pensait dans ses rêves interdits. Il la regardait de plus en plus comme un homme regarde une femme. Quand elle parlait aux autres membres de la caravane, il profitait qu'elle soit distraite pour la dévorer des yeux. Si dans les premiers temps il essayait de ne jamais tourner ses prunelles vers cette blonde attirante, il se résigna rapidement. Un de ses co-équipier ne manqua pas de lui faire remarquer d'un air moqueur. Ca se lisait dans ses vieux yeux... Il pouvait être de marbre pour beaucoup de chose, mais l'émoi que lui provoquait Violette ne le laissait pas indifférent.

A peine réveillée, étirant son corps galbé, elle annonçait préférer, dans un premier temps, une petite marche, de son divin air nonchalant. Il avait envie de passer ses bras autour de sa taille, de ne pas se frustrer en se retenant de sentir l'odeur de son cou, mais il ne bougea pas d'un pouce, acquiesçant docilement « Bien. » Mais la spontanéité de Violette le prit au dépourvu, comme à chaque fois, et il se laissa emporter par cette petite main qu'il chérissait. Regardant sa nuque dégagée, il remarqua le col de sa chemise légèrement sale. Elle se vêtit parfois de certains de ses hauts, qu'elle arborait d'une manière bien plus attirante que n'importe qui. Une veste chaude qu'elle fermait à peine, une chemise qu'elle nouait, un débardeur qu'elle remontait... Etait-elle consciente de la façon dont les hommes la regardaient... ? Comment lui la regardait ?

S'approchant d'un stand Elfique plutôt fréquenté, Violette servit un baton de miel à son partenaire, alors que l'Humain regardait les belles décorations. L'attrapant, un peu sceptique, il le regarda étrangement « Je n'aime pas trop les... sucreries. » Il était trop vieux pour tout ça « Si les réprouvés ont emmené des bêtes, j'aimerai en voir quelques-unes. » Il devenait obsédé par cette femme. Elle délia ses cheveux, alors qu'il reposa son bâton de miel brun « J'espère que nous ne serons pas les seuls à monter un stand... » Il ignora sa demande d'achat. Il la suivrait où qu'elle aille, et elle n'aura qu'à acheter ce qu'elle voudrait. Pour le reste, il s'adapterait. Mais la belle continuait de le provoquer.

L'homme tiqua un peu. Il brida son imagination fertile, et répondit « Encore faudra-t-il trouver le stand qui en vend... » Il ne savait pas du tout qui fabriquait ce genre de petits tissus affriolants... « Je n'y connais pas grand chose. » En relevant les yeux, il croisa le regard d'une femme, un peu plus loin. Brune, assez grande et svelte, elle était parée d'une robe en velours magenta. S'arrêtant de parler, il s'attarda sur elle, essayant de se souvenir où il l'avait déjà vu... Mais ce fut elle qui s'approcha de lui en premier. Elle était un peu plus jeune que lui, mais restait dans la même tranche d'âge. Un visage de femme, belle et souriante « Venezio ! » Il s'arrêta alors. Quand elle s'approcha de lui, il distingua un peu mieux ses traits « Maddalena... » La femme, sans aucune gêne, posa sa main sur son épaule, venant embrasser une seule de ses joues « Je ne pensais pas te croiser ici ! Il m'a semblé te reconnaitre... Quelle bonne surprise ! Que deviens-tu ? Oh ! C'est ta fille ? » Comme d'habitude, un vrai moulin à parole... « Non... Non, ce n'est pas ma fille... Je te présente Violette. Violette, voici Maddalena, une vieille amie. Tu es venue avec ta famille ? », « Oui ! Mon mari rôde par là... Et mon fils est avec lui. Ils doivent être en train de se battre chez les Orishas ! Et où est ta fille ? », « Je ne sais pas, Lena. Je ne m'en occupe pas. » Elle l'emmerdait avec toutes ses questions... Ca faisait plus de dix ans qu'ils ne s'étaient pas vu et la seule chose qu'elle lui faisait c'était un interrogatoire « Pauvre Syrielle... Elle ne t'a jamais vraiment pardonné pour cela... Mais bon, paix à son âme. Mais je vois que tu te bonifie avec l'âge mon cher... » Elle prit entre ses doigts le col de son kimono, esquissant un petit sourire, avant de laisser tomber le tissu. A travers la foule un cri retentit « Maman ! Maman ! » Et un gamin s'élança dans les jambes de la brune « Papa a besoin de toi ! Vieeeens ! », « Oh ! Eh bien, je crois qu'il est temps pour moi de vous laisser... Venezio, j'ai été enchantée de te revoir. Violette, au plaisir, jeune fille. » Elle tourna les talons, prenant la main de son enfant. Le brun se gratta la nuque gêné des sujets qu'elle ait pu évoqué. Essayant de feindre l'indifférence il dit à sa blonde « Allons-y, tu voulais t'acheter quoi déjà... ? »

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Eerah
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Eerah
Lun 15 Fév 2016, 23:54



Les prunelles rubis de la Réprouvée étaient fixées, brûlantes, sur le Dædalus, dont jamais les propos n'avaient été aussi déviants et insensés. Eerah l'attrapa par les épaules et secoua – fermement, mais sans violence – son propre corps, empli d'une frustration sans nom. « Raaaah, tu m'énerves ! ». Et quelque part, elle l'amusait un peu ; mais il était hors de question qu'il se laisse aller. Il s'était laissé berné une fois par son niveau de compréhension, bien au-dessus de ce qu'il avait toujours imaginé, et s'en voulait maintenant de l'avoir sous-estimée à ce point. Elle était loin d'être bête, ou débile, selon ses propres mots. Lorsqu'elle évoqua sa proposition en mariage, il se redressa et croisa les bras, sans toutefois relâcher l'étau de ses jambes. « Tu m'a pris par surprise. Si t'avais attendu un peu… Peu importe. Je… - ». Constatant qu'elle continuait de fanfaronner avec sa cécité, il fronça les sourcils et lui donna une petite tape sur le sommet du crâne. « T'arrêtes. ». Une enfant turbulente. Il l'écouta palabrer pendant quelques secondes encore, et l'interrompis au moment où elle s'interrogeait enfin sur l'impact qu'avait pu avoir son mariage avec Düst. « … Bon. Pour récupérer nos corps, on a un rituel débile à faire. Je te préviens, ça risque d'être assez long. ». Et ainsi commencèrent les explications. Quand il la sentait décrocher, il lui donnait une pichenette sur le nez, s'assurant ainsi de conserver sa pleine attention. « Pour la faire courte, on a passé un genre de… pacte pré-nuptial. Le but est d'échanger les corps afin de développer l'empathie entre les époux. Tout ça a probablement commencé par une cérémonie bien particulière, et ça devra terminer de la même façon. Donc ; voilà la liste de ce qu'il va falloir faire : On doit réciter quelques vers d'un vieux poème, j'en ai fait une copie au cas où. ». Il agita un morceau de parchemin avant de continuer. « Une fois que ça sera fait, on passera à la danse rituelle. De ce que j'en ai compris, c'est une valse assez ancienne. Le tout doit se passer de nuit, près d'un chêne et d'un cours d'eau. Quand on aura fini, il faudra trouver une feuille chacun, la placer contre notre paume et se serrer la main. À partir de là, interdiction de se lâcher jusqu'à la fin de la cérémonie. Chacun devra avouer une vérité, et nous plongerons nos mains ensemble dans le cours d'eau. ». Ceux qui avaient inventé ces rituels étaient de véritables bout-en-train, à n'en pas douter. « Si le poème a été bien récité, que la danse a été bien exécutée, et que nous parlons sincèrement, la vieille magie devrait appeler un Lesovik. De ce que j'en ai lu, on peut rester dans l'eau et les mains liées pendant un temps indéterminé ; tout dépends de ce qu'on réussira à appeler. Voilà. ». C'était n'importe quoi, mais ils n'avaient pas vraiment le choix. Il se releva et aida Erza à faire de même.

C'est en sortant le parchemin de sa poche et en lorgnant sur son corps possédé qu'il sentit qu'un premier problème se profilait d'ores et déjà. « Ah, oui. Zut. Donne moi ta main. ». Avec précaution, il déposa ses doigts sur la première ligne du parchemin. « C'est assez long. J'ai eu le temps de l'apprendre, mais si on veut finir ça ce soir, il vaudra mieux que tu le lise. Le problème c'est que tu va devoir également faire fonctionner un des mes enchantements. ». Avec le temps, lui n'avait plus réellement besoin de se concentrer pour réaliser ce tour de passe-passe, mais il se rappelait à quel point ses premiers pas avaient été laborieux. « Tu va répéter après moi : Encaustum vivide. ». Plusieurs fois, il l’entraîna à lancer la formule, et poursuivit : « Si tout marche comme prévu, tu ne devrais pas avoir d'effort à faire pour lire ces lignes. Allez, essaye. ». Le temps de lui expliquer, il la fit s'asseoir dans l'herbe, le parchemin posé entre eux, et dirigea doucement sa main sur les lignes tracées à l'encre. De temps à autre, il voyait le liquide noir frémir. « Oui, parfait ! Continue ! ». Quand ils en eurent fini et que la Réprouvée fut à même de lire d'un trait le poème, le soleil se couchait. Il commença, et récita le poème. L’œuvre originale était rédigée dans la langue de Caelum, probablement un choix de l'auteur du recueil. On y évoquait les niaiseries habituelles à propos des liens indéfectibles du mariage, avec un certain style tout de même, et une qualité de rime indéniable. Une trentaine d'alexandrins plus tard, il soufflait. Au tour de la jeune femme. Eerah guida son poignet, l’encourageant silencieusement, contemplant, troublé, son visage déclamer les rimes. C'était déjà étrange pour lui de voir, alors de se voir vivre indépendamment de sa volonté était une expérience troublante. Quand Erza eut terminé, il la congratula et se releva, sans lâcher sa main. La partie la plus compliqué était à venir. Il n'était pas particulièrement un bon danseur, et la Réprouvée était aux commandes d'un corps aveugle ; c'était donc à lui que revenait la tâche de mener la valse.

Il commença tout naturellement par poser la main sur sa hanche, avant de se souvenir que leurs rôles étaient inversés. Voilà qui allait compliquer d'avantage les choses, comme si ça ne l'était pas déjà assez. Assez gauchement, il entrelaça leurs doigts, et glissa sa paume contre l'épaule de la jeune femme prisonnière de son corps. Décidant d'user d'un peu de magie, il connecta leurs deux esprits, susurrant à sa cavalière les mouvements à réaliser quelques instants avant qu'ils n'arrivent. Il regrettait soudainement de ne pas avoir plus souvent invité la Réprouvée à danser, de ne pas avoir pris le temps d'apprendre sa façon de se mouvoir. Trop tard pour reculer. Il lui envoya l'image de son pied droit partir en arrière, et joignit le geste à la pensée. Leurs premiers mouvements étaient maladroits, et quelque peu raides ; le plus troublant pour Eerah était de voir : il ne parvenait pas à détacher le regard de ses propres pieds, les confondant parfois avec ceux qu'il dirigeait réellement. Après quelques passes laborieuses, il ferma les yeux, et s'en remit à l'image mentale qu'il formait dans leurs esprits réunis. Erza ne voyait rien, lui non plus, et il s'amusa à habiller la représentation brute de leurs corps en mouvement de tenues de soirée. Soudain, il lui envoyait une image digne d'une illusion de haut niveau ; il parvint à usurper le sens de la vue de la jeune femme, en lui faisant voir par « ses » yeux une réalité qui ne s'était encore jamais produite. Dans ce monde de songe éveillé, lui était vêtu d'un costume noir à gilet, et elle portait une robe rouge à lacets, dont les soieries glissaient dans l'air à chaque mouvement. Alors même qu'ils dansaient sans un bruit, au milieu d'une clairière de plus en plus sombre, le soleil bientôt remplacé par la lune, leurs esprits étaient plongés dans une bulle imperméable. Au dessus de leurs têtes, le ciel étoilé était remplacé par une aurore bleutée ; l'herbe se changeait en marbre et la rivière devenait la rambarde d'un immense balcon. Le souffle du vent était autant de cors, le clapotis de l'eau d'innombrables cordes frottées d'un même élan, et les quelques oiseaux que l'on entendait encore s'étaient mués en une chanteuse d'opéra à la voix puissante. Dans cette réalité parallèle, ils possédaient chacun leurs corps d'origine, et bougeait d'une seule impulsion, se mouvant d'un endroit à l'autre au rythme d'une mélodie imaginaire. Il lui sourit en songe, caressa mentalement sa joue, l'embrassa avec son esprit, et lorsqu'après de trop courtes minutes, leur échange cessa, il ouvrit les yeux, essoufflé, plus perturbé que jamais de ne pas voir apparaître devant lui Erza, son Erza.


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Mar 16 Fév 2016, 23:58

Violette sourit. Il lui donnait vraiment du fil à retordre. Il semblait ne pas réagir à ses provocations et, quelque part, cela la faisait désespérer. Devait-elle lécher son bâton de miel avec plus de conviction ? Elle rit, se disant qu'il finirait sans doute par la prendre pour une folle si elle mettait trop de cœur à l'ouvrage. Le fait est qu'elle avait envie de lui et qu'elle s'était promis, à l'instant même où elle avait acquis une existence à elle, éloignée de la royauté, qu'elle ne mettrait plus jamais ses besoins de côté. Léchant doucement le miel qui commençait à fondre petit à petit, elle eut juste le temps de réfléchir cinq secondes à la tête que ferait Venezio quand elle essaierait les sous-vêtements devant lui qu'une femme apparut. Elle devait être un petit peu plus jeune que l'homme mais la différence n'avait rien à voir avec celle qu'il y avait entre eux. Violette tiqua légèrement devant les aises que prenait cette vieille peau. Elle inspira doucement, se disant que ça ne servait à rien de s'énerver pour si peu. Il ne faisait aucune doute que son partenaire avait connu bien des femmes et que, forcément, elles devaient plus ou moins avoir son âge. Sa fille ? Elle ? Ça la fit rire. Elle n'était pas très sûre qu'il aurait apprécié de l'entendre l'appeler papa quand ils étaient au cœur du monument religieux. Cela dit, ça pouvait être excitant... Si elle le provoquait comme ça, peut-être lui ferait-il enfin voir qu'il n'était pas son père ? Néanmoins, ses pensées salaces quittèrent son esprit quand elle prit conscience qu'il avait véritablement une fille. Elle resta sans rien dire, attendant la fin de la conversation, avide d'être de nouveau seule avec l'homme. Quand la mère tourna les talons avec son fils, Violette attrapa le bras de Venezio, le pressant contre sa poitrine mine de rien. « Des sous-vêtements. » fit-elle pour répondre à sa question. Le poussant doucement dans la direction parfaitement contraire à celle qu'avait pris la femme, elle jeta un petit coup d’œil en arrière pour s'assurer qu'elle ne reviendrait pas. Il ne manquait plus qu'ils se retrouvent tous les deux entourés d'une famille complète et que l'on demande à l'homme des nouvelles de sa femme qui l'attendait depuis des années avec sa fille. Ils n'en avaient jamais réellement parlé en vérité, de la possibilité que l'un comme l'autre puissent avoir des engagements ailleurs. « Alors, papa... ? » commença-t-elle, en pressant sa poitrine un peu plus contre lui. « Tu m'avais caché que j'avais une sœur. ». Elle marqua une pause puis imita la voix de Maddalena quand elle répéta les mots de la femme. « Et que tu fréquentais des femmes enchantées de te revoir. ». Elle voulut rajouter que sa mère serait sans doute jalouse si elle le savait mais s'abstient, redevenant un peu plus sérieuse. « Non c'est vrai, j'ignorai que tu étais père... Bon, je m'en doutais un peu mais comme on n'en a jamais vraiment parlé... ».

Elle se moquait un peu, aussi parce qu'elle n'avait pas envie d'apprendre qu'il était réellement marié, mais, à vrai dire, elle aussi avait ses propres petits secrets. L'avantage c'est que de l'eau avait coulé sous les ponts depuis qu'elle avait été reine. Venezio lui-même l'ignorait, alors elle se disait qu'elle avait peu de chances de croiser quelqu'un qui la reconnaîtrait. Léchant de nouveau son bâtonnet de miel, elle se mit à réfléchir. Devrait-elle le lui dire ? Non, assurément, c'était idiot. Elle ne s'imaginait pas lui lancer, au détour d'une conversation : « Ah au fait, j'ai été la première Reine des Humains ! Sinon tu veux du pain ? ». Tout ceci était du passé et elle avait peur qu'il change un peu de comportement s'il savait. Et puis, son histoire était réellement compliquée. Si elle devait lui expliquer pourquoi elle était aussi jeune alors qu'elle avait régné il y avait quand même un long moment, ils en auraient pour des jours. Au lieu de cela, elle préférait s'amuser à le tenter. Elle voulait le voir désireux, sentir son envie. Elle essayait d'agir discrètement parfois afin que le doute persiste dans l'esprit de l'homme quant à ses réelles intentions. Cependant, plus le temps passait, plus il devenait difficile d'être subtile. Le problème c'est qu'il était toujours respectueux, toujours bienveillant et qu'elle n'arrivait pas à savoir s'il l'aimait bien – ce qui voulait dire que ce qu'il s'était passé au Monument Religieux était une bêtise qu'il regrettait – ou s'il entretenait quelques sentiments à son égard, moraux ou non. En attendant, même si elle ne serait pas plus avancée à ce niveau là, elle espérait obtenir des réponses concernant sa famille.

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Mer 17 Fév 2016, 21:22


Violette se fit un peu plus pressante et oppressante. Elle était, sur ce coup là, assez lisible dans ses intentions. L'humain la regarda agir avant qu'elle ne s'arrête et se moque légèrement de lui. Un petit sourire un peu gêné naquit sur son vieux visage. Elle était belle, elle était mutine, et il aimait bien la voir si désireuse de ne l'avoir que pour lui. Ils dormaient ensemble, sans se toucher, mais leur corps respectif était en tension chaque nuit. Chaque triste nuit platonique. Il laissa un petit silence s'installer, avant de venir quérir une mèche de cheveux dorée ayant prit le pli de sa couette. Doucement il joua avec, glissant son autre main dans son dos. Puis sa première main remonta pour venir caresser sa joue si lisse d'impuretés « J'aurai deuil d'avoir une fille comme toi. Si attirante mais sans pouvoir y poser un doigt dessus... » Son regard se fit bien plus intense que quelques instants plus tôt. Il réagissait étrangement à ses provocations sur sa fausse paternité envers elle.
Reprenant un air un peu plus sérieux, parlant alors de son passé, il dit « Je n'ai que de vagues souvenirs tu sais... Mais je suppose que nous avons tous des secrets. » Il vint alors croiser ses doigts dans le dos de la blonde, la tenant irrémédiablement proche de lui, contre son kimono imprégné de son odeur « Je n'ai jamais été marié. La femme que je fréquentais est tombée enceinte, et a accouché d'une petite fille. Mais j'ai appris, bien plus tard, que je n'étais pas le seul homme de sa vie. Malheureusement, c'était une très bonne amie à Maddalena, et celle-ci s'est toujours fait un plaisir de me rappeler combien j'avais échoué en laissant filer cette femme et cette fille. » Il soupira « Lorsque Syrielle est tombée enceinte, elle est partie. Elle s'est enfuie du village où nous habitions, et a soi-disant accouché. De même, il paraitrait qu'elle soit morte en couche... Mais la seule au courant n'a toujours été que Maddalena. Personne d'autre n'a su réellement me dire ce qu'il est advenu de Syrielle et son enfant... Enfin. » Venezio n'avait jamais compris en réalité. Il aimait Syrielle, plus que tout, et Maddalena, cette amie, en était malade. Malade qu'il ne la regarde pas. Elle avait éloigné la femme, peut être s'en était-elle débarrassé, et avait monté un bobard qu'il avait cru. Evincer la concurrence, et alors il se rabattrait sur elle. Mais ce ne fut pas le cas. Cependant, il ne se pencha jamais réellement sur la question, et en oublia même les faits finalement... Syrielle n'était qu'une silhouette sans visage dans sa tête, et la brune n'était encore que bien présente grâce à son harcèlement perpétuel.

Glissant le long de son corps, ses mains vinrent attraper le cou et les mâchoires de la blonde. Il la força à reculer, à s'adosser à un pylône en bois, planté là pour soutenir des tentures. Audacieusement, il colla son front à celui de la blonde, touchant presque son nez du sien « Et toi Violette... N'es-tu pas enchantée de me voir... ? » Il l'espérait. Espérait qu'elle le soit autant qu'il l'était pour elle « Ca te va mieux qu'à moi... » Il glissa un doigt dans son cou, laissant son ongle gratter sa peau, effleurant ses seins pour aller toucher le tissu de cette chemise qui cachait beaucoup. La petite aimait se vêtir de ses hauts trop grand pour elle, et elle avait d'attirant ce qu'elle avait de mignon. Etrangement, le fait de l'avoir vu s'irriter légèrement devant Madda, de l'avoir sentit contre lui, d'enfin lui dire qui il était, le touchait particulièrement. Il n'en pouvait plus, il la voulait. Là, plus que d'habitude, elle était désirable à ses yeux. A peine eut-il le temps de réfléchir, qu'il avait déjà courbé son dos. Venezio se pencha sur elle, l'enveloppant dans son propre corps, cherchant alors à toucher ces lèvres pleines, si pulpeuses. Depuis le Monument, c'était une torture que d'être à ses côtés sans pouvoir la toucher « Violette... Tu ne peux pas t'empêcher de me provoquer en public... » Mais c'était loin d'être un reproche... Sa voix était un murmure chaud et lourd, et depuis longtemps il avait oublié la foule un peu plus loin, oublié où ils étaient et si on les voyait ou non.
Et puis au fond, il se trouvait ridicule. Réagir à cette pulsion masculine et primitive... Quel âge avait-il ? Etait-ce de l'envie ou de l'amour ? L'humain ne se posait aucune question, il agissait. Il voulait toucher ses formes, baiser son cou et ouvrir ses jambes, sans aucune pudeur. Il voulait égoïstement la posséder pour qu'elle soit sienne, pour qu'elle achète des sous-vêtements qu'il soit le seul à voir.
Bien que le pylône ne céda pas, il l'accablait contre le bois, l'emprisonnant pour ne pas qu'elle s'échappe, tenant le noeud de sa chemise à pleine main alors que l'autre avait fini par descendre sur une cuisse qu'il agrippa. L'homme se rappelait de la caravane, des voyages, du bain, de la supercherie dans le Monument, des moments où ils étaient si proches, qu'elle était si proche, et où ils ne firent jamais rien. Où ils ne purent jamais agir...
Ce baiser laisser transparaitre bien plus qu'une simple envie spontanée. Il avait le goût de la frustration, de l'amertume de ne pouvoir la toucher. Un laisser sur sa faim, qui remontait à loin et qui, pourtant, était toujours présent. Venezio en devenait fébrile. Bien que son corps ne soit pas vraiment tendu, ses mains tremblaient d'un avenir incertain, et de quelques doutes.

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Dim 28 Fév 2016, 01:51

Erza plissa ses yeux aveugles quand ils s'arrêtèrent, croisant ses bras sur sa poitrine avant de presque cracher quelques mots. « Tu m'as pris pour l'une de tes p*tes qui rêve au prince charmant ou quoi là ? ». Puis, sans rien dire d'autre, elle tourna les talons, essayant de se débrouiller comme elle pouvait pour se casser de là. Il l'avait contrarié, un peu plus et elle lui aurait collé une baigne dont il se serait rappelé pendant des siècles et des siècles. Finissant par trouver un support, elle s'en servit pour se guider un peu plus loin. Elle n'allait pas trop s'éloigner parce qu'il fallait qu'ils finissent la cérémonie afin de récupérer leurs corps mais elle se le promettait : il ne la reverrait pas de si tôt une fois qu'ils auraient finis leurs affaires. Une fois à bonne distance, elle se laissa tomber dans l'herbe et s'allongea là, posant son avant bras devant ses yeux, plus par réflexe que par utilité. Qu'est ce qui n'allait pas bien dans la tête de ce Déchu à la fin ?


Un petit sourire apparut sur le visage d'une femme, qui se tenait là depuis un petit moment, observant la scène sans que nul être ne puisse l'apercevoir en retour. La paume de sa main se posa sur une surface invisible qui, en quelques secondes, commença à prendre forme. Un mur se créait, comme dessiné par un peintre habile, naissant du néant pour, peu à peu, former un tout. Le monde imaginaire que le Dædalus avait façonné au cœur de son esprit était en train de prendre vie autour de lui. L'herbe se changeait en marbre, la rivière se transformait en une balustrade décorée par mille fleurs. Le ciel devint merveille et du chant des oiseaux naquit la voix mélodieuse d'une chanteuse au talent manifeste. L'homme retrouva son corps l'espace d'un instant et la Déesse s'avança, vêtue d'une longue robe blanche dont la traîne semblait flotter derrière elle. Les diamants qui décoraient ses oreilles brillaient de mille feux et ses yeux verts ne tardèrent pas à rencontrer ceux de celui qu'elle avait choisi de rejoindre, ce soir. Une fois devant lui, elle posa l'une de ses mains sur son épaule, liant l'autre à la sienne. Sa traîne se volatilisa en poussières d'étoiles, une poussière dorée qui s'envola doucement vers le ciel azuré. Elle fit un pas, entamant la danse tout en lui laissant le loisir de continuer. Le contrôle qu'elle exerçait sur le monde qui l'entourait ne s'appliquait pas à la valse. « Si votre cœur ne s'inclinait guère en faveur de ma fille, vous pourriez devenir mon prince des rêves. Celui qui venait me hanter autrefois semble avoir disparu dans le néant, à croire que l'on ne peut jamais m'émerveiller bien longtemps sans en subir les conséquences. ». Elle sourit. « Pourtant, valser en façonnant le monde me manque, que ce monde soit véritable ou onirique. Je suis la femme faite de la même matière que les rêves et, pourtant, sans mon prince, les songes ne peuvent plus exister. ». Elle marqua une légère pause avant d'articuler ce qui pourrait intéresser le Dædalus. « Erza a vécu jadis avec lui, un temps, après que Jun m'ait tué dans une futur qui jamais n'existera. Lorsque je suis morte, mon prince a érigé un tombeau en mon honneur, se laissant sombrer dans le malheur. Aigri, il a pourtant veillé sur elle et sans doute est-ce pour cela qu'elle fuit, aujourd'hui, tout ce qui a trait à lui, à cette vie. La réalité est tellement plus rassurante que le rêve car, au sein de ce dernier, tout est possible, tout est incontrôlable. Erza fuit les songes car ils lui rappellent trop cet homme et ce futur chimérique qui, pourtant, sans lui, se serait réalisé. ». Elle s'arrêta, s'approchant un peu pour murmurer : « Elle n'est pas prête pour tout ceci. Elle n'est pas prête à sentir son cœur battre dans sa poitrine devant le Beau. Elle rugira de colère, rira à gorge déployée, mais la beauté l'effraie, l'art lui fait peur et la magie l'épouvante. ». Elle s'écarta, venant s'appuyer doucement sur la balustrade. « J'aimerai que vous vous occupiez de l'éducation d'un enfant pour moi ; un jeune Déchu, prometteur. C'est pour cette raison que je suis venue. Vous pouvez me demander quelque chose en échange si cela vous dit. Je réfléchirai à la demande. ».

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Mar 01 Mar 2016, 22:18

Violette eut l'impression que son cœur avait raté un battement aux mots de Venezio. Il avait si bien amené la chose qu'elle avait été étonnée de la chute de sa phrase. Elle fit une petite moue pour cacher le sourire naissant sur son visage. Elle ne pouvait pas cacher être heureuse, simplement parce qu'il était évident que ce n'était pas une plaisanterie. Ou alors, il la cachait bien. A vrai dire, elle non plus n'aurait pas aimé qu'il soit son père. Les sentiments qu'elle lui portait étaient déjà bien problématiques alors si en plus ils avaient été liés par le sang... Il ne faisait aucun doute que ceux qui les entouraient pensaient qu'ils étaient père et fille ou qu'il était son chaperon, son maître ou que savait-elle encore. Ce n'était pas si grave mais elle savait, et Maddalena lui avait rappelé, que s'ils restaient ensembles, alors le monde s'insurgerait contre eux en pensant qu'ils étaient ce qu'ils n'étaient pas. Ça lui avait donné quelques envies décadente ce commentaire, sorti tout droit de la bouche de cette bonne femme qu'elle n'appréciait guère. Elle avait eu envie d'embrasser l'homme ou de lui sortir un mensonge digne de ce nom, comme celui de se prétendre sa femme, enceinte de leur quatrième enfant. Heureusement, elle s'était retenue. Écoutant les paroles de l'Humain, elle pencha doucement la tête sur le côté. C'était à la fois étrange et terrible. Elle se demandait pourquoi il l'avait laissé partir. Quelque part, la situation lui était favorable mais de l'autre elle trouvait cette femme bien cruelle de lui avoir rappelé cette histoire quelques secondes après leurs retrouvailles. « Peut-être a-t-elle menti ? » fit Violette d'un air pensif. C'était si... Non, elle ne pouvait pas comprendre cette Syrielle qui avait quitté délibérément un homme comme Venezio. Elle se demandait bien à quoi il avait ressemblé plus jeune, mais quand on voyait son physique d'aujourd'hui, il ne devait pas être vilain à l'époque, loin de là même. Certains hommes se bonifiaient avec l'âge mais... Non vraiment, il était terriblement séduisant. Elle allait lui faire oublier toute cette histoire... Elle se mordit la joue en s'apercevant du contenu de ses pensées, se disant qu'elle ne songeait qu'à elle. Mais bon... en même temps, ils étaient étonnement proches tout à coup. L'odeur de l'homme venait doucement titiller son nez et elle se demandait bien ce qu'il avait l'intention de faire. Si ce n'était qu'une provocation ou s'il allait craquer.

Elle sourit. « Je suis toujours enchantée de te voir... ». Et c'était vrai. Depuis qu'ils étaient tous les deux, elle aimait chaque instant qu'ils passaient ensembles. Mais plus que de le voir tous les jours, elle avait aussi envie de le voir nu, nu et contre elle. Violette allait lui demander ce qu'il faisait mais elle préférait ne rien dire et le laisser continuer, légèrement tendue à cause de la situation. Elle attendait de voir comment il allait agir, s'il allait se dégonfler ou faire des bêtises. Elle frissonna mais ne bougea pas puis, quand il l'embrassa, elle sourit contre ses lèvres, lui donnant le change. Si elle ne pouvait pas s'empêcher de le provoquer en public, lui répondait à ses provocations à présent. A se demander lequel des deux était le plus à blâmer. Il se montrait de plus en plus entreprenant et, pour tout avouer, ça plaisait bien à la jeune femme. Ce lâcher prise, elle l'attendait depuis de nombreux jours et son bas ventre se montrait totalement impatient. L'avoir contre elle éveillait des désirs qu'elle s'obligeait à terre en temps normal. Oh bien sûr elle s'amusait à le provoquer mais, de manière générale, elle n'attendait pas grand chose. Elle détacha ses lèvres des siennes pour le regarder un moment. Elle sourit. « C'est mal d'attirer les jeunes filles derrière les étales comme ça... ». Elle désirait tellement que l'autre harpie se pointe, pour que, plus jamais, cette dernière ne soit enchantée de voir Venezio. « On pourrait croire que vous avez des idées mal placées, monsieur... ». Elle le titillait, parce qu'elle aimait ça. Passant l'une de ses mains dans les cheveux de l'homme, elle la descendit doucement vers son cou, arrivant enfin sur le tissu de son kimono. Ça faisait des jours que ce type de vêtements l'énervait. A chaque fois, il lui laissait voir un peu de peau mais jamais la totalité du torse de l'Humain. Une vraie torture. Pourtant, elle cacha ses pensées, amenant ses deux mains sur la chemise qu'elle portait, enlevant un bouton, puis un autre. Le fait est qu'elle avait réellement besoin de sous-vêtements : elle n'en portait pas sous la chemise. Elle attrapa l'une de ses mains pour la poser sur l'un de ses seins, haussant un sourcil en souriant. « Très mal placées... ».

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Dim 06 Mar 2016, 12:23


Violette était mignonne quand elle souriait. Venezio aimait voir ses lèvres s'étirer, son visage changer dans une mine bien plus belle et harmonieuse. Elle n'était pas juste mignonne, elle était à croquer. Il l'aurait taquiné, titillé, cherché, pour voir ses réactions. Elle avait déteint sur lui un peu... Lui aussi voulait jouer, au risque de se brûler. Il ne se priva pas pour rebondir sur ses paroles, de manière mutine. Une face qu'il ne dévoilait qu'avec elle, une face qu'elle avait fait naitre en lui, et qu'il ne détestait absolument pas. Il était assez adulte la plupart du temps, même tout le temps, alors il pouvait bien se permettre des écarts puérils et enfantins de temps en temps. Ce n'était pas cette sulfureuse blonde qui allait lui en vouloir pour ça...
« Mentis... ? » Ce mot résonna dans sa tête, dans son corps. Quoi ? Syrielle ne serait alors pas morte ? Mais mentit sur quoi exactement ? Les questions qu'il évoqua silencieusement, firent naitre en lui un sentiment amer. Un malaise, comme une trahison. Evacuant ces pensées là, il dit simplement « Peu importe maintenant, tout ça appartient au passé. Je t'ai toi, le reste ne me concerne plus. » Déclaration subtile ? Mots doux effacés ? Ils prononça tout cela spontanément, et avec une sincérité crevante. Violette était son avenir, et ça lui allait plus que jamais. C'était parfait à ses yeux.

Et la suite s'annonça aussi torride que l'était ce couple. Au sein de la caravane il ne faisait aucun doute que tout le monde était persuadé qu'ils étaient ensemble. Personne ne leur avait dit quoi que ce soit, mais dans leur tête, Violette était à lui. Elle s'habillait avec négligence, se permettait d'être affriolante, car, se disaient-ils, elle avait confiance. Confiance que personne ne la toucherait à par lui. Et pourtant, même lui ne la touchait que peu, par décence pour ses collègues et amis.  Par décence pour elle également.
Mais ici, les règles avaient changé. Elle le provoquait, et lui ne pouvait plus lutter. Il ne voulait pas sombrer et la perdre, il voulait sombrer et la garder. La chérir, l'aimer, l'éprouver, la vanter, la dévorer, la posséder. Aucune femme n'avait su réveiller ce genre de sentiments en lui, au contraire. Il n'avait pas la rage extrême de vouloir l'avoir que pour lui. Peut être n'était-ce qu'une passade ? Depuis des années un vide affectif s'était creusé dans son coeur. Peut être voyait-il en Violette quelqu'un qui pourrait le remplir sans mal ? Il n'en savait rien, il se laissait porté. Les paroles de Maddalena n'étaient que du venin qui ne l'atteignit même pas. Ce qui l'atteignait, c'était ce que la blonde disait, ce qu'elle faisait.

L'homme avait craqué, il l'avait embrassé, et par les Aetheri, rien n'était plus agréable. Il sentit ses lèvres, sa petite langue espiègle, et la passion qui les dévorait. Violette était plus que réceptive. Elle s'accrocha à lui, se défendant à armes égales, décidant de lui donner la pareille, sans subir. Elle avait du caractère, elle savait ce qu'elle voulait et surtout ce qu'elle ne voulait pas et il aimait ça.
Lorsqu'elle se détacha de lui, il décela dans ses yeux une lueur lubrique. Il avait lâché la bête qu'elle était. Le jeu, elle adorait jouer « Mal ? » Il ricana « Surtout quand les jeunes filles ne luttent pas... » Les mains de cette humaine était de l'eau bénite. Elles coulaient sur son corps, comme un liquide purifiant, exaltant. Haussant un sourcil, l'air faussement sérieux, il ajouta « J'ai les mêmes que les tiennes, petite. » Le lâcher prise. Enfin il était là. S'ils se plaisaient dans l'espièglerie, c'était leur problème. Personne n'était censé le savoir, et encore moins le juger. Elle caressa un temps son torse, alors qu'il glissait ses propres mains dans son petit dos. Violette reprit où elle l'avait laissé au Monument. Les premiers boutons de la chemise s'ouvrirent. Leur regard s'affrontaient, mais l'humain n'était qu'un homme, avec toutes ses faiblesses « Ne f... » Elle osa prendra sa main pour la poser sur sa poitrine. Tout ce qu'il souhaitait dorénavant, n'ayant qu'une idée en tête, c'était de glisser ses doigts sous ce tissu clair, pour détailler de sa pulpe les reliefs de ses seins.

Avide, il la serra contre lui de son bras tendu par l'atmosphère, collant irrémédiablement son bassin au sien, emmêlant presque ses jambes avec les siennes. Sa main ne bougea pas vraiment, il grattait juste le tissu, frottant doucement la peau de Violette et ses points sensibles, contre les coutures mal placées de la chemise. Par vengeance pure. Ses lèvres vinrent surtout chercher son cou, fourrager dans ses cheveux raides. Son souffle s'accéléra irrémédiablement. Il se frustrait, se sachant en public derrière le voile, mais ne pouvait pas s'arrêter. Si elle ne lui faisait que 'envie' ce serait facile, radical, sans respect. Mais non. L'Humain eu l'audace de tomber amoureux d'elle. De l'aimer et de la vouloir à ses côtés. La caravane, les nuits passées, les impressions créées... Ce n'était pas du vent. C'était du désir.
A son tour il se permis, sans réfléchir, guidé par ses sens, d'emmener la main de Violette sur son propre torse, aux habits baillants. Le kimono ne tenait que peu sur le haut à force d'avoir été malmené dans les dernières minutes. Qu'elle le touche, le griffe, le caresse... Peu importait, du moment qu'il sentait son contact. Elle n'était pas aveugle ni sourde. Son désir était palpable. Son bassin était brûlant, tendu, et c'était de la torture qu'il vivait actuellement.

Mais quelqu'un préféra mettre fin à tout ça.

Un bruit sourd se fit entendre. Un homme, aux mille voix, parla dans un langage châtié, énonçant des vérités. Venezio ne pu faire la sourde oreille. Il ne pu se concentrer d'avantage sur le sirène devant lui. Au contraire, il se focalisa sur l'homme qui était vu de tous et par tous ici présent. Ses quelques mots, macabres, se soldèrent par une pluie de morceaux de vélin où était inscrit le nom des gagnants. Peu importait qui c'était, l'homme ne connaissait personne. Ce qui l'intéressait c'était Delta. Delta et la mort d'un esprit juste sous leurs yeux. L'envie était coupée, c'était certain.
Ils subissaient ça en permanence en réalité. Si ce n'était pas une personne, c'était un prophète que venait les interrompre. Peut être plus tard, un Aether en personne se déplacera ? Le destin ne voulait pas les unir... « Tu... » Voilà un autre problème. Un choix dans une guerre divine imminente. Le problème était plus gros qu'une simple interruption d'ébats. Son bassin était toujours chaud, son kimono prenait une forme étrange, mais lorsque ses pensées furent accaparées et alertées par la gravité de la situation, tout redevint normal « Pourquoi nous ? Nous ne sommes personnes cette... Guerre ne nous concerne pas. Ce combat n'est pas le nôtre. Drëjtesi nous nourrit, les Humains sont clairement positionnés non ? Que va-t-il alors advenir de nous... ? »

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Post de Delta

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Ven 11 Mar 2016, 23:23

Violette souriait, ne cachant pas ses réactions. Le jeu auquel ils jouaient, le jeu dans lequel elle avait réussi à faire entrer l'homme, la ravissait au plus haut point. Ce n'était pas tant la séduction qui l'émoustillait mais plus le fait qu'il lui donnait le change. Elle aimait l'entendre lui répondre sur le même ton qu'elle avançait ses arguments. Oh oui, elle avait les idées mal placées, mais c'était entièrement de la faute de Venezio. Il avait commencé après tout, non ? Aussi, elle ne pouvait s'arrêter de sourire car la situation lui plaisait. Elle n'avait aucune idée d'où ceci déboucherait mais, pour une fois qu'ils se touchaient, elle était prête à continuer jusqu'à des extrémités peu acceptables en public. Bien entendu, il n'y avait personne autour d'eux mais il suffisait de quelques mètres, de quelques pas, pour retomber au cœur des activités de la Coupe des Nations. L'Humaine devait avouer qu'elle était excitée de savoir qu'un badaud pourrait se perdre et tomber sur eux. Le fait que ce qu'ils faisaient soient « mal » l'émoustillait davantage. Quand elle le sentit contre elle, son corps se raidit légèrement, une envie plus forte se dessinant dans son esprit. Elle sentait qu'elle était en train de perdre à leur petit jeu. Elle avait réussi à lui faire ressentir du désir pour elle mais, à présent, elle se noyait également dans un sentiment puissant contre lequel elle ne pouvait pas grand chose. Ce serait dur de reculer et de calmer la donne, non seulement parce qu'il faisait en sorte qu'elle ne puisse lui échapper, mais également parce qu'elle n'en avait pas la moindre envie. Sa main à présent sur son torse, elle ne se fit pas prier pour lui montrer ses intentions. Écartant un peu plus le tissu lâche du kimono à l'aide de sa deuxième main, elle s'empressa de caresser sa peau nue. C'était sans doute un message inconscient, pour lui dire d'arrêter de la torturer, pour lui souffler de serrer son sein dans sa main, d'enlever le bout de chemise qui séparait leur peau. Violette aurait réellement souhaité aller plus loin mais les choses se gâtèrent, comme si une réelle malédiction s'abattait sur eux.

La jeune femme porta immédiatement son attention sur cet homme, Delta. Ses mains toujours sur le torse de Venezio, elle écoutait les paroles de celui qui proclamait le début de la révolte. La blonde fronça les sourcils. Elle n'aimait pas ça, vraiment pas. Les propos de cet être l'effrayaient. Elle avait, toute sa vie durant, prié les Ætheri. C'était eux, quelque part, qui avaient permis son ascension chez les Humains et elle n'était pas prête à se soumettre si facilement. Ce Delta prônait la justice mais elle n'était pas certaine qu'il sache de quoi il parlait. La jeune femme n'en savait rien, elle ne réfléchissait pas vraiment, se laissait simplement guider par ses émotions et, au fond d'elle, elle savait qu'elle ne pourrait jamais renier les Dieux dans lesquels elle croyait. Les paroles de l'homme furent l'écho de ses propres doutes. Elle ne savait que penser de tout ça. Était-ce une blague de mauvais goût ? Elle n'en avait pas l'impression et, pourtant, elle n'osait y croire. La panique qui s'en suivit parmi la foule donna une impression plus forte de réalité. « Je ne sais pas... » répondit-il en le regardant soudain. « Le Roi saura sans doute mieux que nous ce qu'il convient de faire... ». Elle n'allait pas se voiler la face, elle n'avait plus aucun talent pour ce genre de réflexion et elle n'aurait pu redevenir reine dans l'état actuel des choses. Elle avait pu survivre grâce à la magie divine mais sa puissance, elle, n'avait pas suivi. Mitsuko lui avait assuré qu'elle retrouverait ses facultés mais que ça prendrait du temps. En attendant, elle ne savait pas, ni quoi penser, ni quoi faire contre ce Delta qui venait d'annoncer publiquement la mort d'un Dieu qui semblait aussi ancien que l'était ces terres aux yeux de l'Humaine. Après un instant où elle ne bougea pas, elle prit la main de Venezio. « Viens... Je crois que le mieux est de retourner aux caravanes. Je pense que ça va dégénérer ici... c'est déjà le cas. Je préfère qu'on aille dans un endroit calme où l'on sera en sécurité... ». C'était une sécurité relative vu ce qui venait d'être annoncer, mais c'était déjà ça.

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