Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Partagez
 

 [LDM Décembre | Janvier] Le Prototype

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mar 01 Déc 2015, 08:07


Le Prototype

[LDM Décembre | Janvier] Le Prototype 218986edwarddelandrerustygiantknightartstaion1

Kalya fixa le paysage qui offrit, durant les temps sombres, un théâtre des plus sanglants. Alors même que la reconstruction de son village battait son plein, les traces de pas de ces terribles statues demeuraient visibles un peu partout en aval. Elle avait perdu des proches, des camarades alors que son esprit peinait à croire que de telles monstruosités puissent exister et ravager avec une telle aisance ce que ses ancêtres ont dévoué leur vie à créer : un havre de paix pour les Béluas. Jadis, ce panorama l'avait émerveillée maintes fois, mais aujourd'hui, seule sa colère dirigée contre les Alfars remontaient à sa simple vue.

Elle renifla. La Bélua-Serval sentit une odeur âcre lui titiller les narines : il y avait un intrus.


" Ne bougez plus ! Avec ses talents de chasseuse, il ne lui fut point difficile de traquer l'homme qui osait souiller le repos des braves. Alfar, comment osez-vous revenir sur nos terres ?! Le concerné, du nom de Ndar, leva les bras et se retourna doucement. Il était vieux, tout le contraire de la jeune femme qui le menaçait de sa lance.
- Je viens en paix. Sa voix était monotone, mais également saupoudrée d'une pincée de mélancolie.
- C'est ça, votre définition de la paix ?! Désigna-t-elle du bout de son arme le site dévasté ; le sol demeurait rouge, on tombait encore parfois sur des morceaux de cadavres, sauvages et élitistes confondus.
- Mon fils est mort pour cette stupide invasion menée par les Dahlias Noirs. Détrompez-vous si vous pensez que l'ensemble de mon peuple ait approuvé cette initiative. La Serval se tut, partagée entre la culpabilité et l'impression d'être manipulée. Je ne suis pas là pour réclamer son corps, ni ses possessions, je me doute qu'ils sont perdus à jamais étant donné votre mode de vie archaïque. L'Alfar baissa les bras, une action accompagnée d'une insulte qui redoubla la méfiance de la Bélua. En revanche, je souhaite m'assurer que vous vous soyez débarrassé de l'une de nos reliques du passé : le Prototype. "

Ndar expliqua que le Prototype était une statue relativement différente des autres, très dangereuse pour l'avoir vu brièvement à l'œuvre. En réalité, les Alfars ont tenté de s'en servir pour attaquer les Béluas, mais elle a subi un dysfonctionnement lors de son activation et on l'a donc cachée le temps de la réparer. Après la bataille, elle fut laissée à l'abandon dans une clairière éloignée ; Ndar connaissait la position exacte, grâce aux informations qu'il avait récolté à Drosera auprès des survivants. Ce fut son fils qui avait tenté d'activer le Prototype, la statue s'est rebellée contre lui, entraînant sa mort, avant de disjoncter complètement. C'est pour cela que le vieil Alfar cherche à s'en débarrasser définitivement. Kalya n'avait jamais entendu parler d'une telle statue et elle décida donc de se servir de l'Alfar pour la trouver afin de la détruire une bonne fois pour toute.

Les deux protagonistes tombèrent effectivement sur la "dépouille" du Prototype, intacte mais inactive ; elle ressemblait à un chevalier armé d'une épée, elle les dépassait largement en terme de gabarit, au moins cinq fois leur taille. Bien qu'il se soit opposé à cette idée d'invasion avec ces armes de destruction massive, Ndar n'en fut pas moins fasciné par le travail de ses ancêtres. Il effleura de sa main l'armature, insouciant de l'énormité de son acte. Le Prototype fut réactivé par le contact de l'Alfar, ses yeux enfouis sous son casque brillèrent d'une vive lumière violacée avant qu'elle n'entreprenne de se relever.


" Voilà qui… n'était pas prévu… Ndar recula, épouvanté, c'était impossible que la statue puisse se réactiver aussi facilement, et pire qu'elle puisse agir selon sa propre volonté !
- Il faut protéger le village ! " Kalya traîna l'Alfar de force avec elle ; malgré son amertume pour l'elfe noir, elle avait besoin de son expertise et d'une aide aussi grande que cette statue pour la vaincre.

Explications

Holà bande de gens ♫
Comme vous l'avez très probablement remarqué, ce LDM est en lien avec une intrigue de l'évent de cet été : les statues des Alfars. Ces dernières ont toutes été détruites, sauf une un chouïa spéciale.

Par mégarde, Ndar a réactivé cette statue et cerise sur le gâteau : elle n'agit que de son propre chef. Puisque c'est à la base un prototype, elle se mettra même à attaquer les Alfars, bref c'est une machine de guerre indépendante qui vient de se mettre en marche.

Vous là-dedans, vous pouviez être présent au village des Béluas ou sur la route des PNJs lors de leur fuite. Quoiqu'il en soit, vous croisez Kalya et Ndar, et vous apercevrez au loin le Prototype qui se rapproche du village. Votre objectif est de vaincre la statue avant qu'elle ne rase les lieux et ses habitants; étant donné sa taille, vous aurez besoin de toute l'aide disponible pour la renverser. Elle est certes très grande mais aussi très lente, le choc de la chute suffira à la battre… pour le moment.
Car une fois vaincue, une autre statue sortira de son "corps", identique en tout point sauf du côté de la taille (elle fera la même que la vôtre). Cette version plus petite sera plus difficile à combattre, car plus rapide, tout aussi résistante, et elle sera même capable de vous balancer des rayons incandescents avec ses yeux.

Ce sera un combat très éprouvant pour vous et vos alliés, il y aura des blessés et des morts (Kalya et Ndar inclus, c'est à vous de décider de leur sort). Mais l'essentiel, c'est que vous parvenez à vaincre le Prototype par tous les moyens.

Pour rappel, les statues ressemblent globalement à ça :
Spoiler:

Vous avez jusqu'au 31 Janvier pour poster.
Enjoy ♪

Gain(s)

Vous ne pouvez choisir qu'un seul palier de gains parmi les deux ci-dessous. Bien sûr, si vous faites plus de 1800 mots mais que vous souhaitez les gains à 900 mots, vous pouvez !

Palier des 900 mots
~ Le Chevalier Mini : Cette statuette d'à peine cinq centimètres de haut est une autre version miniature du colosse que vous avez affronté. Mais celle-ci ne sera aucunement hostile à votre égard : au contraire, elle vous prêtera allégeance pour avoir vaincu ses homologues gigantesques. Armé de sa minuscule épée, le Chevalier Mini sera votre dernier rempart contre les envahisseurs insectoïdes, le meilleur éclaireur lors des missions d'infiltration et la parfaite distraction pour les enfants de tout âge.
~ Avec 450 mots de plus (soit 1350 mots) : 1 point de spécialité au choix

Palier des 1800 mots
~ Panacée de Mandragore : Ce composant minéral a été récupéré sur la statue que vous avez vaincu ; il ressemble à un cœur qui palpite indéfiniment et renferme une lumière violacée visible depuis l'extérieur. Une fois dans votre main, la Panacée de Mandragore a le pouvoir de provoquer une pulsation en vous, qui rechargera l'intégralité de votre énergie physique. Attention cependant, après utilisation, le cœur cessera de battre et son éclat s'estompera ; la Panacée nécessite donc un temps de recharge qui peut être plus ou moins long selon la quantité d'énergie qu'elle vous a restitué.
~ Avec 450 mots de plus (soit 2250 mots) : 1 point de spécialité au choix

Récapitulatif des Gains

Aëran | Fiche | Le Chevalier Mini pour Mozaga + 2 points de force pour Mozaga (niveau 0)
Corrie | Fiche | Panacée de Mandragore + 1 point de force
Elune | Fiche | Le Chevalier Mini + 1 point de force
Zaphira | Fiche | Panacée de Mandragore + 1 point d'intelligence
Raeden | Fiche | Panacée de Mandragore + 1 point d'agilité
Djinshee | Fiche | Le Chevalier Mini + 2 points de magie pour Hana (niveau 0)
Devaraj | Fiche | Le Chevalier Mini + 1 point de magie
Abel | Fiche | Panacée de Mandragore + 1 point de force
Hayina | Fiche | Le Chevalier Mini pour Hayina + 2 points de force pour Orion (niveau 0)
Mircella | Fiche | Panacée de Mandragore pour Julia + 1 point d'intelligence pour Héliana
Vadim | Fiche | Panacée de Mandragore + 1 point d'intelligence
Kain | Fiche | Panacée de Mandragore + 1 point de charisme
Zane | Fiche | Panacée de Mandragore + 1 point de force
Léto | Fiche | Le Chevalier Mini pour Prune + 2 points d'agilité pour Galick (niveau 0)




By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Invité
Invité

avatar
Mar 01 Déc 2015, 20:14


Les pas des deux jeunes filles faisaient craquer les brindilles, les herbes pliaient sous leur poids, tandis qu’elles tentaient de faire le moins de bruit possible. Mozaga portait les mains sur sa bouche, pliant légèrement les jambes pour amoindrir les chocs. Un murmure s’éleva alors dans son dos : « ça fait des lustres qu’on a disparu de Drosera, on va se faire punir en rentrant… » « SHHHHT » lança Mozaga le regard sombre, continuant en chuchotant : « C’est comme ça qu’on s’endurcit Favani ! » Elle se retourna, les mains sur les hanches : « T’as dit que tu m’aiderais à faire sortir ma bête ! Et à la dompter comme papa ! Te dégonfle pas maintenant !» Favani hésita un instant, avant de la toiser de haut : « Je croyais que ton père avait trouvé deux amoureux pour pouvoir calmer son monstre… je te préviens, je te ferai pas de bisou sur la bouche ! » Le ton venait de monter, et la petite Alfar avait pointé du doigt Mozaga. Le geste fut vite réprimé, balayé par un revers de main : « Grosse cruche ! Même pas que je t’embrasserai si ma vie en dépendait ! » La discussion fut vite coupée par des tremblements anormaux. Cachées dans les buissons, elles se regardèrent un bref instant, avant de détourner la tête vers l’origine du raffut. Sur le chemin, deux âmes s’étaient mises à courir vers le village. Un géant entra dans le champ de vision des deux enfants qui restèrent pétrifiés. La main de Mozaga attrapa instinctivement le bras de Favani, la poussant à sortir de leur cachette. Son cœur tambourinait si fort qu’elle pouvait le sentir jusqu’au bout de ses doigts : « Tire-toi ! Tire-toi ! »  Cria-t-elle, la jetant presque sur le chemin. Elles se mirent à courir derrière les deux autres, mais les petites jambes de Favani se mirent à trembler, et elle tomba la tête la première dans la poussière. La Bélua s’arrêta nette, lâchant le bras de l’Alfar : « Allez prévenir le village ! » lança-t-elle en s’élançant vers les deux fillettes. L’Alfar était plutôt de celui qui les aurait abandonnés, mais actuellement, il ne pensait qu’à une chose : détruire le prototype qui lui avait pris son fils… alors il s’exécuta, continuant son chemin à toute enjambée.

Les larmes de Favani s’étaient mises à rouler sur ses joues, tandis que Mozaga la tirait vers l’avant, lui criant de se lever. La main du géant se souleva, et tout en continuant sa course, il voulut l’abattre sur les deux petites. Mozaga se recroquevilla instinctivement, posant ses deux mains sur sa tête. La paume était à quelques mètres, mais le regard du géant était tourné vers sa jambe, là où la Bélua tapait de son épée. L’attention ainsi focalisée, les deux Alfars prirent la fuite pour aller se cacher derrière les troncs des arbres. Quelques minutes s’écoulèrent avant que d’autres guerriers ne viennent aider, en vue d’abattre le géant qui menaçait leur village. Très vite, tout dérapa. Les deux mains du monstre vinrent écarter les deux arbres qui cachaient les fillettes, et poussant, il les déracina en un rien de temps. Mozaga vit les racines sortir de terres, se briser sous la force. Criant à en perdre la voix, elles sortirent en courant, rejoignant le groupe. On les mit derrière eux, conscient qu’elles étaient incapables de se battre, mais cela ne les empêcha pas de voir le cadavre de Kalya brisée contre un tronc, et la suite du massacre.

Les guerriers présents tentèrent de le faire basculer en l’assénant de coups, mais ce fut peine perdue. Certains furent écrasés sous les pieds de celui-ci, d’autres projeté d’un impact si fort que les os craquèrent dans un bruit sourd. Favani était pétrifié par la peur, la vue troublée par les larmes. Elle reculait, les jambes tremblantes, chaque fois que le sang coulait, tandis que ses mains se portaient nerveusement sur sa bouche, étouffants les sanglots. Mozaga se mit derrière, posant ses paumes sur les yeux de la petite brune : « Ne regarde pas… » Mozaga connaissait la mort pour l’avoir côtoyé de longues années. Elle n’avait pas le droit de flancher, et quelque chose en elle lui interdisait. Devant elle, des cordes fut lancées, entourant les jambes, d’autres saisissant les bras, puis tiré de toute part par les Béluas qui ne cessaient d’affluer. Dans un semblant de lenteur, le géant tomba lourdement à terre, soulevant la poussière tout autour de lui. Le bruit du choc résonna dans son corps, brisant certains endroits. Tous retinrent leur souffle, et le temps sembla s’être arrêté un bref instant. Au silence qui régnait maintenant, Favani écarta les doigts de Mozaga. Toutes les deux s’étaient mises à genoux au sol, les jambes de l’Alfar ne la maintenant plus. Comme un murmure noyé dans les larmes, elle osa briser le silence : « C’est fini … ? » À peine eut-elle achevé sa phrase que le ventre du monstre partit en éclat. Des rayons sortirent de nulle part, transperçant de part en part le corps de ceux qui se trouvaient le plus proche de lui. Les cris de Favani reprirent, et elle se mit à reculer lorsque le guerrier de pierre, maintenant de la taille d’un homme, s’approcha d’elle. L’épée passa brièvement sur son cou, avant qu’il ne soit attaqué de toute part par les Béluas présents.

Le temps s’arrêta pour Mozaga. La tête de Favani partit sur le côté, son corps se détendit soudainement, et des bruits étouffés sortirent de ses lèvres. Posant maintenant le regard sur son amie, elle posa instinctivement ses mains sur la plaie béante qui laissait une rivière de sang s’échapper de son cou. « Non, non, non… » Murmura-t-elle, en appuyant de plus belle. Elle en oublia le combat qui se déroulait autour d’elle, son sang commençait à bouillir, une chaleur l’envahit en même temps qu’une profonde tristesse qui noyait sa vue. Son visage s’était déformé, et elle porta son regard chargé de haine vers le monstre de pierre. Sans réfléchir, Vorar sortit du corps de Mozaga tandis qu’elle se levait emplie d'une colère sans nom. Le monstre qui hantait son esprit fonça sur le spécimen en pierre qui recula à l’impact. Très vite, son épée transperça la bête dont la douleur fit flancher Mozaga. Les pas du guerrier de pierres s’approchèrent de l’enfant qui venait d’avoir le souffle coupé par la mort de son monstre. Ses doigts serrèrent son haut à s’en briser les phalanges. Elle recula légèrement, encore tâchée du sang de Favani. Sans explication elle se retrouva téléportée lorsque l’épée s’abattit dans le vide.

Glissant lentement les mains vers les bras de Mozaga, je soulevai ses membres ensanglantés : « Tu es blessé ? » fis-je rapidement. Constatant que le sang ne venait pas d’elle, je fronçais des sourcils, l’intimant de rester ici. Marchant vers le combat, je provoquai l’amoindrissement de toutes magies via l’extinction. Le monstre de pierre se retrouva sans rayons, contraint de devoir se battre au corps à corps. Les guerriers Béluas en profitèrent pour se rapprocher de lui, et la force de certains via les chocs répétés eut petit à petit raison de lui. Il tomba au sol, brisé de toute part.

La terre était imbibée du sang de toutes les victimes, et je tournais le regard vers la petite Favani que je connaissais bien. Mozaga s’était rapprochée en titubant, s’effondrant à ses côtés. Sa bouche s’ouvrait et se fermait dans un cri silencieux, et ses points frappaient le cadavre de l’enfant : « On va la ramener hein ?... On ne va pas la laisser… » Mozaga pleurait toutes les larmes de son corps, et avait du mal à parler. « C’est ma faute ! » criait-elle presque, s’acharnant contre le corps inerte. Sans un mot, je m’approchai d’elle, passant mes bras sous le corps de l’Alfar. Me relevant, la fillette morte dans mes mains, je me mis à quitter la scène du massacre : « Tu apprendras à vivre avec, et si ce n’est pas le cas, celui qui t’habite le fera pour toi. » Se relevant, elle jeta un dernier regard autour d’elle. Les Béluas aidaient les blesser, ramenaient les morts… elle jeta un bref coup d’œil dans mon dos, conscient que je n’aiderai pas ce peuple, que ma venue avait été pour elle. Elle baissa les yeux, honteuse, avant de partir à mes côtés. Elle ne se faisait pas à sa race, sans doute ne s’y ferait-elle jamais.

1377  
Gains ♥:


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 08 Déc 2015, 11:59



Corrie n'avait pas encore quitté le Continent Naturel et essayait jusqu'à présent d'échapper aux hordes de gens en colère s'étant lancés dans la fameuse Chasse aux Sorcières. Le cataclysme enclenché par Vanille n'était finalement pas tout à fait terminé. La terre portait encore les marques de cet infernal déluge et il n'était pas rare de croiser des cadavres rejetés par la mer. Il arrivait même que des monstres marins sortent encore de l'océan pour attaquer les pauvres pêcheurs essayant de survivre dans ce monde dévasté. Au moins, le soleil était enfin revenu, même si la présence sporadique de quelques nuages suffisait à assombrir le cœur des survivants. La jeune adolescente venait d'aider un groupe de Béluas à reconstruire leur village et, chargée de provisions, elle avançait sur la Plage de Sable Fin en direction du sud. Toujours à la recherche de ses parents, un villageois reconnaissant lui avait dit qu'elle pourrait trouver des réponses sur le Continent du Matin Calme et qu'un navire s'y rendrait bientôt depuis les environs du Rocher au Clair de Lune. En chemin, elle avait croisé une bande d'inconnus la prenant pour la sirène maléfique, mais elle avait réussi à s'échapper de justesse. Elle poursuivait à présent sa route sans jamais abaisser sa capuche afin de cacher ses cheveux roux et surtout, elle évitait d'emprunter les chemins trop peuplés.

Alors qu'elle avançait prudemment dans la forêt appartenant aux Béluas, elle entendit soudainement un étrange son, lourd et profond, comme si un gigantesque marteau frappait un tambour encore plus grand. Corrie posa un genou au sol et retint sa respiration en tendant l'oreille. Le son semblait se répéter de manière régulière mais lente. Ce n'est qu'en sentant le sol trembler de plus en plus fort à chaque intonation qu'elle comprit que le bruit se rapprochait... et que ce devait être les pas d'une immense créature ! Avec effroi, la jeune Orisha se releva et commença à courir dans la direction opposée quand elle percuta quelque chose de plein fouet. Légèrement sonnée, elle secoua la tête avant de poser son regard sur une jeune Bélua étendue sur le sol. Corrie se frotta les yeux et fut surprise par la venue d'une deuxième personne, un vieil Alfar qui s'adressa à elle d'une voix teintée d'une profonde panique :

- Vite ! Levez-vous ! Il approche !
Ne m'attendez pas Alfar !  s'écria la Bélua en se relevant avec difficulté. Allez prévenir le village !

Le vieil homme ne se fit pas prier et reprit sa course tandis que la jeune femme aux allures de Serval s'approcha de Corrie et lui tendit une main pour l'aider à se relever. Les bruits de pas du titan se rapprochaient dangereusement et l'on pouvait déjà entendre le son si caractéristique d'arbres déchirés et renversés tandis que de nombreux oiseaux fuyaient vers les hauteurs.

- Dépêche-toi Orisha ! Suis-moi ou nous sommes mortes !

Corrie hésita un instant mais face à l'ampleur de ce danger inconnu, elle préféra s'exécuter et acquiesça rapidement de la tête. Sans tarder d'avantage, elle fonça à toute allure entre les bois, essayant de suivre non sans mal les pas de la Bélua. Prise de panique, elle n'essaya même pas de jeter un œil à cet immense poursuivant se rapprochant inexorablement. A chaque pas, elle s'écorchait les membres sur des ronces ou des branches sur sa route, mais la peur la guidait et l'empêchait de s'écrouler. Devant elle, la Serval ne semblait rencontrer aucune difficulté et c'est sans problème qu'elle avançait malgré la taille imposante de sa lance.

Après quelques minutes de courses, les deux femmes arrivèrent essoufflées sur une large clairière au milieu de laquelle se tenait un modeste village Béluas. Probablement ralentis par l'épaisse forêt, le titan semblait encore être un peu loin, ce qui laissait aux villageois un précieux temps pour se préparer. La Serval prit Corrie par la main et l'entraina derrière elle jusqu'aux portes du petit centre urbain. Elles retrouvèrent rapidement le vieil Alfar en panique qui avait été appréhendé par les Hommes-Bêtes et attaché à un poteau. La Bélua-Serval, qui apparemment s'appelait Kalya, expliqua alors à ses compatriotes que le vieil homme avait réveillé par inadvertance ce qui semblait être le prototype d'une statue, et que cette-dernière allait bientôt dévaster le village. Les autres Béluas restèrent un moment sans rien dire, probablement encore sous le choc de la nouvelle, mais les bruits de pas de la créature, pareils au tonnerre, suffirent à les secouer.

Soudain, tout le village s'activa. Les plus vieux allèrent placer les enfants à l'abri dans une grotte environnante, tandis que les autres commencèrent à se saisir de toutes les armes qu'ils pouvaient trouver. Les Béluas dont les totems étaient les plus dangereux se transformèrent quant à eux en animal. Tout le monde semblait avoir oublié Corrie et l'Alfar toujours attaché à son poteau. Quelques minutes plus tard, le village avait été déserté, les Hommes-Bêtes ayant décidés d'aller au-devant du danger avant que ce-dernier n'atteigne leurs maisons. Épuisée par sa précédente course et ne sachant trop quoi faire, l'adolescente aux cheveux roux s'approcha de l'elfe noir.

- Écoute-moi petite, dit-il d'une voix fatiguée, ils n'ont aucune chance... Ce n'est pas avec des griffes ou des fourches que ces primitifs vont pouvoir tuer le Prototype. C'est une merveille de l'ingénierie Alfar ! Ils vont se faire exterminer !
- Mais vous... vous savez comment le battre ? l'interrogea la jeune Orisha.
- Et bien... en théorie... hésita-t-il à avancer après quelques instants. Le Prototype est extrêmement dévastateur, c'est un genre de golem alliant de nombreux savoirs Alfars. Mais en plus d'être manifestement difficile à contrôler, il a un autre point faible : il supporte à peine son propre poids.
- Donc si nous le faisons tomber...
- ...cela devrait suffire à le détruire, oui.
- Vous avez un plan ?
- Je pense, mais tu dois me libérer ! supplia-t-il. Nous devons rassembler toutes les cordes du village ! Nous ne serons pas trop de deux pour cette tâche...

Comprenant aussitôt l'idée de l'Alfar, Corrie décida de couper les liens de l'elfe noir et de l'aider à rassembler un maximum de cordes. Heureusement, le village n'était pas bien grand et la plupart des biens des villageois étaient rassemblés en un même lieu, dans une vieille cabane à côté du grenier. On ne pouvait pas dire qu'il y avait non plus énormément de cordes à disposition, mais Ndar, car tel était le nom du vieil homme, semblait maîtriser les rudiments de la télékinésie, ce qui lui permit de les relier rapidement les unes aux autres afin d'en former une seule, plus longue et plus solide.

Pendant ce temps là, les Béluas étaient partis affronter la statue avec courage. Mais alors qu'ils s'approchaient et que le son des bruits de pas se faisait de plus en plus fort, la peur commença à saisir les moins vaillants qui ralentirent le pas sans le savoir. La masse d'hommes-bêtes se dispersa sans vraiment s'en rendre compte et c'est presque au compte-goutte que les villageois se présentèrent devant le Prototype. Malgré la lenteur de ce gigantesque chevalier de pierre, ses coups d'épée avaient une grande amplitude et rasaient plusieurs arbres à chaque fois. Les malheureux Béluas sur son passage se faisaient instantanément déchiqueter par les attaques de l'antique créature. A chaque pas, il laissait une marre de sang derrière lui tandis que les rares hommes-bêtes parvenant à porter un coup ne laissaient guère de marques sur l'armure du golem. Rapidement, la peur se transforma en panique et ce fut Kalya qui eut l'intelligence de crier à la retraite. L'affrontement avec le Prototype, qui n'avait duré que quelques minutes, se changea en hécatombe et les villageois durent rapidement entendre raison et fuir à travers les bois.

En arrivant à l'orée de la forêt, au niveau de la clairière donnant sur le village, la première chose que les survivants remarquèrent fut l'Orisha et l'Alfar courant vers eux en trainant péniblement une immense corde entre les mains. Kalya, qui vit encore certains de ses proches perdre la vie face à une création folle des elfes noirs, sauta sur Ndar et lui asséna un violent coup de la hampe de sa lance. Le vieil homme tomba sur le sol, la tête en sang. Corrie allait l'aider à se relever mais déjà, la Serval dressait son arme contre elle afin de l'empêcher d'approcher. Bientôt, plusieurs Béluas fatigués mais enragés vinrent se joindre à elle.

- Pourquoi l'as-tu libéré !? cria-t-elle les yeux en larmes. C'est lui qui a libéré ce monstre !
- Attendez ! répondit Corrie en levant les bras. Attendez ! Il sait comment battre la statue ! Il faut la faire tomber !
- Mensonge ! Comment as-tu pu croire cet... Alfar ! Ce sont tous des traitres indignes de confiance ! Comme si c'était suffisant de faire tomber une abomination pareille pour la détruire !
- Mais moi je le crois ! Et de toute façon c'est notre dernière chance ! Si nous n'essayons pas, nous sommes tous morts !

Corrie fixa Kalya avec une telle intensité et un visage si innocent que la Bélua baissa son arme. Elle regarda l'Alfar encore évanoui sur le sol et lui cracha dessus avant de saisir la corde en grognant. Tous les villageois, aidés de Corrie, se cachèrent de part et d'autre de la route empruntée par le terrible golem, laissant trainer l'assemblage de cordages entre eux. Les monstrueux bruits de pas, qui étaient lointain jusqu'à maintenant, se rapprochèrent tandis que le Prototype avançait vers le village, en quête de destruction. Une fois au niveau de l'orée des bois, Kalya poussa un puissant rugissement et les Béluas tendirent subitement l'imposante corde. La statue se prit les pieds dedans et s'écroula alors de tout son long. En tombant sur le sol, un fracassement étourdissant résonna dans toute la vallée, sonnant presque tous les mortels présents. Un immense nuage de poussière s'éleva dans le ciel et obstrua la vue des spectateurs qui durent se couvrir le visage en attendant que le vent disperse cet amas.

Quelques instants plus tard, le bruit du fracas s'évanouit dans la nature et la poussière retomba, laissant alors apparaître le géant en mille morceaux. D'importants débris s'étendaient dans toute la clairière, atteignant même parfois le village, mais le site semblait sécurisé. Il y eut comme un flottement dans l'air avant que les premiers cris de joie ne se fassent entendre. Les Béluas se dispersèrent pour exprimer leur rage contre les restes du titan, donnant des coups vains sur les morceaux de pierres le constituant. Corrie s'approcha du vieil homme blessé à la tête et tâcha d'éponger le sang avec sa manche. Alors que Kalya s'approchait, la lance à la main, avec un regard menaçant, Ndar ouvrit les yeux et s'exprima d'une voix faible :

- Ce... n'est pas... fini...

Les deux femmes eurent à peine le temps de se regarder, horrifiées, que le terrible cri d'un Bélua agonisant résonna dans la clairière. Tous les villageois foncèrent vers ce qui semblait être sa source et tombèrent nez à nez avec une version miniature de l'imposant golem. Le mini Prototype avait enfoncé son épée dans le thorax d'un homme-bête pour ensuite le soulever dans les airs tandis qu'il se vidait de ses entrailles en un flot de sang sans fin. Le choc face à un tel spectacle fut si important que personne ne poussa cri. Finalement, quand la statue rejeta le cadavre du villageois sur le sol, un autre Bélua lança une insulte et chargea ce nouvel adversaire. Ce-dernier se tourna vers son opposant et balança soudainement des rayons incandescents de ses yeux, formant ainsi deux trous fumants dans le torse de l'attaquant. Un autre tenta de lui asséner un coup par derrière, mais son arme ricocha contre l'épaisse carapace du Prototype, avant que ce-dernier ne le coupe en deux d'un revers de son épée. Le Chevalier de Pierre regarda alors lentement son public encore immobile, et ses yeux s'illuminèrent. Les Béluas, ainsi que l'Orisha, plongèrent aussitôt à l'abri derrière les restes du Titan pour se protéger de l'immense gerbe de flammes venant balayer le terrain. Plusieurs villageois un peu trop lent furent néanmoins réduit en cendres tandis que les rayons incandescents du golem les frappaient de plein fouet.

Corrie, assise derrière une immense pierre qui fut jadis l'épaule du monstrueux titan, couvrit sa tête de ses bras et se mit à pleurer. Elle entendit alors les cris de Kalya non loin et, malgré la panique, réussit à jeter un œil dans sa direction. La pauvre Bélua était étendue sur le sol et tenait les restes de son bras gauche calciné. Prenant son courage à deux mains, Corrie se mit à courir vers l'infortunée villageoise, traversant alors le champ de vision du Prototype déchainé. Ce-dernier balança alors à nouveau un flot de flammes mortelles, mais la rouquine parvint miraculeusement à plonger à temps et esquiva le coup, entrainant en même temps Kalya à l'abri derrière les restes du torse en pierre du titan. La Serval était mal en point, mais encore vivante. Malheureusement, le Prototype de taille humaine s'approchait. La jeune Orisha saisit alors son épée et sortit de sa cachette pour l'affronter. Cependant, ce chevalier de pierre était bien plus rapide sous cette forme et avait déjà atteint son adversaire pour lui porter un coup. Fermant les yeux et concentrant au maximum sa magie, Corrie réussit juste à temps à utiliser son pouvoir permettant de traverser la matière, laissant l'épée du monstre passer à travers elle sans lui faire de mal. Prise soudainement d'une énorme fatigue, elle tomba à genoux alors que le monstre se préparait déjà à porter une deuxième attaque. Elle parvint néanmoins à lever son épée pour parer l'attaque mais la violence du choc la projeta à plusieurs mètres, la laissant à la merci du golem.

Néanmoins, c'est vers Kalya que le petit Prototype se tourna. Ses yeux se chargèrent d'une énergie orangée alors qu'il se préparait à la bruler vivante, mais un miracle se produisit. Tout à coup, le Chevalier de Pierre fut projeté dans les airs avant de violemment retomber sur le sol. Corrie comprit immédiatement ce qu'il venait de se passer et tourna la tête vers Ndar. L'Alfar se tenait debout, un peu plus loin, le visage en sang et les mains tendus vers la créature. Le vieil homme utilisa alors ses pouvoirs télékinétiques pour soulever au-dessus de lui un immense bloc de pierre, l'épaule du titan derrière laquelle s'était cachée préalablement Corrie. Le Prototype, absolument intact malgré la chute, fonça alors vers ce dangereux adversaire. Un mince sourire plein de nostalgie illumina le visage de Ndar tandis qu'il murmurait quelques simples mots que seule l'Orisha fut en mesure d'entendre :

- Attends moi... mon fils...

Le Prototype transperça violemment l'Alfar de son épée qui interrompit alors son pouvoir. L'immense pierre au-dessus de lui tomba aussitôt au sol, écrasant le vieil homme et la créature ayant tué son enfant... Le calme revint progressivement tandis que les Béluas, hagards, tâchaient de récupérer les survivants. Kalya s'était évanouie, mais ses jours n'étaient pas comptés. Profitant de l'apathie générale, Corrie décida qu'il était temps de partir. Elle s'approcha du gros rocher ayant servit à tuer le monstre, espérant irrationnellement voir le vieil Alfar sortir indemne de la confrontation, mais ne trouva qu'une petite pierre ressemblant à un cœur encore palpitant. Elle glissa tristement l'objet dans sa sacoche et s'enfonça dans les bois sans un mot, laissant seulement une larme couler sur sa joue. Il était évident que le cataclysme causé par Vanille n'était pas terminé. A présent, tout le monde allait devoir vivre avec les conséquences de son acte...
Mots : 2765
Gains:

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 09 Déc 2015, 20:05

Quand tout semble rentrer dans l'ordre, on se rend compte de l'énorme erreur qu'on fais alors à se croire en sécurité. Le danger rôde toujours, ami fidèle de la mort, il ne cesse d'arpenter ses terres, voyageur infatigable. Certains êtres sont pourtant capable de le voir arriver, prêt à avertir les autres dans certains cas. Mais le chemin de la vie de chacun est déjà tracé d'avance, du moins, est ce là ce que l'on crois souvent. Néanmoins, le futur recèle de multiples possibilités, fort heureusement d'ailleurs bien que seule l'une d'entre elles deviennent ensuite réalité, se figeant dans le présent avant de devenir passé. Ainsi s'en va le temps, indomptable.

Lindsey me sourit, elle ignore tout de mes visions, pour elle, je suis simplement capable de voir l'avenir. Elle ne sait en aucun cas que c'est bien plus que cela. Mais elle a choisi de me suivre, de venir sur les terres Béluas, sans doute par curiosité car il est rare d'en croiser par chez nous. Et sans doute aussi dans l'espoir de faire la connaissance d'Abel. Il est vrai que je lui ai conté une partie de mon passé, de mes rencontres. Surtout afin de pouvoir mieux lui cacher certaine vérité. Après tout, il faut bien que j'ai tissé quelques liens . Mais pour ma part, ce qui m'amène ici est davantage sombre et froid que l'espoir de retrouvaille, bien que je garde l'idée dans un coin de mon esprit.. J'ai vu la mort frapper sur ses terres, mais j'ai aussi entrevue un espoir. Comme si le fil du Destin n'était pas encore tissé. C'est sur cet espoir que je compte, prisant Suris de ne pas me faire faux bond, Phoebe de protéger la nature de ce lieu et Drejtësi d'être juste avec les habitants de cet endroit. J'arrête l'ange pile à l'endroit de ma vision, observant au loin le paysage ravagé et triste qui pourtant, déjà, se reconstruit. Ils surgissent alors à ce moment précis et je souris à la providence qui a voulu que l'espoir entrevu est un soupçon de vérité.

- Hé vous là ! On a besoin d'aide ! Et vite ! Très vite en fait !
- Et même un peu plus que de l'aide en vérité.

Une jeune Bélua affolée nous lance un regard plein d'espoir alors que le vieil alfar à ses côtés parait résigné. Deux réactions bien différentes. Mais ce qui fais ouvrir la bouche de Lindsey à la manière d'un poisson, c'est la créature qui se dresse derrière eux, assez loin pour qu'on ne soit pas encore inquiéter. C'est un colosse, monstrueuse création du passé qui semble prête à ravagé chaque chose qui se trouvera sur son chemin. pour ma part, je ferme un bref instant les yeux avant de les rouvrir, esquissant un léger sourire. Lindsey réplique soudainement, avec sa bonté naturelle, partageant avec l'étrange duo une discussion à laquelle je ne prend pas part, trop occupé que je suis à chercher un moyen de faire tomber ce géant.

- Alors c'est cette chose que vous fuyez ! Mais elle est immense !
- On peu pas la laisser approcher du village !
- Ah ça non, effectivement. Il va falloir l'arrêter ici..
- On vous aidera, pas vrai Elune ? Elune ?

Je tourne la tête et pose mes yeux sur mon amie et les deux étranger. Qu'il me semble plus étrange encore de voir ensemble tant la guerre entre Alfar et Bélua est récente. Finalement j'avance vers eux et je me joins à cet étrange quatuor que nous formons, demandant à la Bélua de s'arranger pour nous obtenir de grosses liane épaisse. Lindsey va pour sa part voler, véritable moucheron agaçant le colosse, armée de son épée et protéger de son bouclier. Bien que je lui demande expressément de faire très attention. Au moindre coup, elle risque de mourir. Kalya doit auparavant gagner le village, nous trouver davantage d'aide. Et enfin, concernant Ndar et moi-même, nous resterons ici. Il sais contrôler le feu et ma capacité à le crée va faire de nous un duo important. Il ne nous reste qu'à attendre le monstre. Kalya pour sa part file à toute vitesse vers le village. Nous attendons lentement, impatient et anxieux que le monstre approche. Lindsey décolle subitement, entamant notre plan. Je me concentre pour ma part et bientôt, le sol devant moi se pare de flamme sur lesquels je n'ai aucun contrôle. Au contraire de Ndar qui utilise sa magie peu après, dirigeant mes flammes sur les jambes du géant. Sous les assauts répété, ce dernier finit par perdre l'équilibre, une bonne heure après le début de la bataille. Plusieurs dizaines de Bélua nous ont rejoint entre temps.

Mais alors que nous sommes sur le point de célébré la victoire, un monstre à notre taille sors du corps géant, il frappe avec une tel rapidité qu'il laisse notre groupe abasourdi plusieurs secondes. Assez pour qu'il tue deux des nôtres et en blesse plusieurs autres. Kalya s'effondre d'ailleurs sous mes yeux, le corps transpercer de part en part. Elle est morte et la vue de son corps s'effondrant me rappel à mes visions. Des cris de guerres raisonnent alors. Lindsey atterrit aux milieux de nous, fatiguée. Sa seule présence me ramène à la réalité, moi qui ne savais plus si je rêvais où si tout autour de moi étais réel. J'érige un bouclier à plusieurs reprise, sauvant des vies. Tout deviens pour moi instinctif tant et si bien que je suis dans une sorte de transe. C'est l'effet du grain de folie. J'ignore que la magie agit ainsi sur moi mais mon corps lui réponds aux impulsions. Peu à peu, la chose faiblit, mais plus le temps passe et plus ceux qui battent en retraite face à ce monstre sont nombreux. Le sang s'écoule, rivière pourpre sur le sol déjà marquer par de récente batailles. Finalement, la chose s'effondre, ses yeux lançant des éclairs violacés s'éteignant. Ndar est le premier à s'en approcher. Deux rayons surgissent alors, les deux derniers. L'alfar s'effondre mais la dague dans sa main s'enfonce dans le torse de la chose, entre deux sortes de plaques, le tout dans un bruit étrange et inquiétant.

Un mouvement attire notre attention à tous, une toute petite réplique s'extirpe des entrailles. Elle est minuscule mais au lieu de lever son arme vers nous, elle paraît heureuse de voir son aîné mort et elle saute sur son cadavre. De temps à autre, elle enfonce sa toute petite lame dans le corps de la réplique du colosse originel. Lindsey est la première a réagir, elle attrape le mini colosse et s'écarte des Béluas qui ont dans l'idée de s'en prendre à lui. La créature pour sa part semble apprécier ses mains d'ange protectrices car elle se colle à elle, presque effrayé par l'hostilité ambiante à son égards.

- Ne lui faites aucun mal. Il ne nous fera rien, je crois même d'ailleurs qu'en tuant l'autre, nous l'avons sauver. regardez comme il à l'air heureux que son homologues soit mort.
- Elle a raison, il ne nous veux aucun mal, la première chose qu'il a fait n'est d'ailleurs pas de s'être tourné vers nous non ?

Les paroles de l'ange semble trouver la raison des autres. Peu à peu la foule se disperse mais bientôt, ce sont des pleurs qui raisonne tandis que chacun découvre des proches morts. Je regarde mon amie, lui conseillant de partir avec le Mini Chevalier, puisque c'est ainsi qu'elle a choisi de le nommer. De mon côté, je soigne ceux qui peuvent encore l'être, épuisant mon énergie mais me trouvant revigoré de voir les blessures se fermer et les visages sourire faiblement en guise de remerciement. Abel n'est nul part en vue, au fond de moi, je suis partager entre le soulagement et la déception de ne pas revoir mon ami. Cependant, je pense que nos routes se croiserons de nouveau, un jour.
1 383 mots

Gains : le chevalier mini + 1 point de force
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 10 Déc 2015, 22:21





LDM

Le Prototype

> musique <



Je n'avais pas quitté les lieux depuis très longtemps. J'avais bien trop à faire. Depuis mon aventure avec Anwen, une gentille Béluase autrefois une élémentaire de glace, je ne faisais que penser à ces personnes auxquelles on a enlevé leurs âmes, à celles qui se sont retrouvées démunies, perdues car leur maison, leur village entier s'était fait raser par l'attaque des Alfars, ou bien encore des personnes ayant perdus leurs proches, se retrouvant seuls. Je n'osais même pas imaginer la situation d'un pauvre enfant devenu orphelin... Je regrettais énormément de ne pas avoir la capacité de soigner quiconque, mais j'étais capable de chasser, et partir au combat, pour défendre ma terre et nourrir la population. Malheureusement, beaucoup d'animaux avaient fui nos terres, pour migrer sur d'autres continents, qui n'étaient pas simples d'accès. Mais cela ne m'empêchait pas de voyager un peu. Au fil du temps, je m'étais habituée à dormir par terre, plutôt que dans un lit confortable. J'étais habituée à me laver dans l'eau froide d'un lac se situant non loin de la forêt qui entourait le rocher. Là bas, c'était plus calme. D'ailleurs, j'avais une vue d'ensemble sur quelques villages, et je pouvais constater l'évolution des reconstructions. On travaillait lentement, mais sûrement.

Ce matin, je me baignais dans ce lac, nue. C'était encore un rituel auquel je devais m'accoutumer, car j'étais très pudique. Je savais cependant que j'étais seule, et par conséquent je n'allais pas être dérangée. Une fois sortie de l'eau, je m'enroulais dans un linge qui m'avait été offert par une amie qui pratiquait les sciences de la médecine et des herbes. Lorsque je chassais, il m'arrivait de tomber sur certaines espèces végétales très convoitées, sans savoir. Depuis que j'avais fait la connaissance de ce Bélua, nommé Loï, j'y prêtais plus attention et lui en apportais quelques fois. Aujourd'hui, je devais lui récolter des fleurs de Houmman, capables de guérir des plaies profondes et infectées, mais bien sûr je n'en savais pas plus. En parallèle, le peuple souffrait de famine et de pauvreté. Seule, j'étais incapable de nourrir autant de personnes. Mais certains étaient présents pour me prêter main forte. Les biches étaient encore présentes dans les environs, certains sangliers et lapins aussi, mais à force de les chasser, ils étaient plus rares. Les villages comptaient toujours sur nous, et c'était un travail d'équipe soudée qu'il fallait fournir. Nous nous éloignions toujours plus loin pour chasser plus, et les marches s'allongeaient. Il fallait parfois une à deux heures de marche avant d'arriver au village.

J'étais sèche, même si mes cheveux étaient toujours mouillés. Je les entourais de mon linge et m'exposais au soleil. Mon ventre gargouilla, preuve irréfutable que les autres n'étaient pas les seuls à souffrir de la faim. Il en fallait bien pour tout le monde. Je portais mon regard sur le village, pensive. Il s'était presque reconstruit. Il ne restait qu'une petite dizaine de maisons dont il fallait se débarrasser de débris de meubles et de pierres qui étaient le résultat d'une attaque de statues d'Alfars, qui avaient frappé et écrasé les murs et les toits des maisons. Pauvres Béluas... Leur seul refuge pendant cette guerre avait été la forêt, le rocher, et encore, ces lieux avaient manqué de se faire envahir. Je me souvenais encore du massacre. Les statues étaient très difficiles à combattre, car elles faisaient au moins trois têtes de plus que nous, elles bougeaient, et leur masse était identique à celle de trois arbres au moins ! Certes, leurs mouvements avaient de l'ampleur, mais elles étaient trop lentes. A force de les attaquer, elles finissaient par se désactiver et se désintégrer. Nous avions fini par récolter tous les morceaux de statues pour les brûler. Il avait fallu beaucoup de temps pour que ces morceaux ne devienne cendre. Les feux permettaient de nous réunir et nous réchauffer. Il y avait des camps de blessés. Je me souviens d'Anwen qui avait utilisé ses pouvoirs de soins sur tout un groupe. Elle avait d'abord fabriqué beaucoup de bandages, mais c'était insuffisant car les plaies des hommes et des enfants étaient trop profondes. D'ailleurs, un groupe d'Alfar n'était pas loin du camp, et nous devions l'attaquer. J'ai failli y passer, ce jour là. Elle m'avait sauvée à temps, et en un coup, les Alfars avaient tous disparu. Imaginez donc maintenant les autres batailles.

Malheureusement, ce n'était pas terminé. Ce jourd'hui, alors que je prêtais une attention particulière à la reconstruction des maisons, je vis du coin de l'oeil deux personnes qui couraient rapidement vers le village. Et lorsque mon regard décalait de plus en plus vers la gauche, je vis quelque chose d'énorme les poursuivre, et je n'en croyais pas mon oeil. Pourtant, c'était bien mon seul oeil valide, il ne pouvait pas me trahir ! Mais non, j'avais vu juste. Une statue. Enorme. Les deux personnes apparaissaient comme des points noirs mais celle-ci était bien plus grosse qu'eux. Je croyais pourtant qu'on avait éradiqué toutes les statues ! Apparemment, ce n'était pas le cas... Pourquoi une statue, là, maintenant, en pleine reconstruction ? Pourquoi poursuivait-elle d'ailleurs ces deux personnes ? Alertée, je m'habillais en quatrième vitesse et me transformais d'office en Faucon. J'essayais de voler le plus vite possible, et par chance le vent m'était favorable. Arrivée au village, je prévenais les premières personnes qu'elles devaient fuir le plus loin possible, sauf celles qui étaient aptes à combattre. Heureusement, les deux personnes étaient loin encore, et la statue, mais cela n'empêchait pas qu'il devait me rester environ cinq minutes pour faire évacuer un village presque reconstruit. Alors avec certaines personnes s'étant désignées sur le champ aptes à combattre, nous prévenions le reste du village en leur proposant de se joindre à nous. Les enfants étaient vite évacués. J'espérais seulement que les deux personnes qui fuyaient la statuette n'allaient pas jusqu'au village, histoire de ne pas la diriger vers nous. Ce ne serait pas intelligent du tout.

Un Bélua, nommé Alesko, m'avertit qu'il allait avertir le reste du village avec son amie qui l'accompagnait. En attendant, j'étais partie avec un petit groupe de six personnes à la rencontre de ces deux personnes qui couraient, visiblement essoufflés. Ils ralentissèrent en nous voyant. Au total, nous allions être huit, donc, à combattre cette statue. Une fois en face d'eux, l'une d'entre nous pris la parole. C'était Minaoï, une amie proche d'un habitant du village, une chamane.

- C'est quoi cette histoire, d'où est-ce qu'elle sort cette statuette?
- On s'en moque, pour l'instant ce qui importe c'est qu'on l'élimine vite avant qu'elle ne rase les villages aux alentours...

Là, c'était une des deux personnes qui fuyait qui parlait. Un elfe noir. Attendez... Un elfe noir ? Bref, c'était quelque chose qu'on pouvait régler plus tard. Les autres étaient assez intelligents pour ne pas provoquer de querelle pour le moment, et nous étions prêts à faire face à cette chose.

- Faites attention... Cette statue est immence et agit de son propre chef, elle n'est pas contrôlée.
- Quoi ?!
- Allons-y.

Déterminée, j'avançais vers la cible rapidement pour détourner son attention sous forme de faucon. Petite stratégie que je m'étais inventée. Par coups de bec et de griffe, je lui infligerai quelques dégâts. Mais ce n'était pas une machine, donc ce monstre pouvait agir sans que l'on ne prédise ses mouvements. Ils n'étaient pas non plus répétitifs et mécaniques, ce qui ajoutait une difficulté en plus au combat. Notre équipe était, par chance, bien répartie. Nous avions avec nous la chamane, qui possédait des pouvoirs curatifs. Un autre était plutôt robuste, et pouvait nous servir pour encaisser quelques dégâts. Une autre était un serpent, doué dans l'illusion et les sorts mentaux, ce qui allait nous être très utile. Un élémental de feu se trouvait à nos côtés. J'espérais qu'elle puisse trouver les points sensibles de ce monstre pour les brûler. L'elfe noir avait l'air d'en savoir beaucoup sur cette créature, ce serait probablement le premier que la statue frapperait, donc il fallait le protéger par la même occasion. C'était Kalya, aussi habitante du village, qui prendrait sa défense. Ainsi, nous étions plus ou moins parés, avec quelques autres qui se situaient à distance pour le frapper, comme moi.

Etant donné de la lenteur de ses mouvements, il m'était très simple de l'attaquer. Il ne pouvait pas s'occuper de tout le monde à la fois. Mais je n'avais pas le droit à l'erreur dans la prédiction de ses mouvements, car un seul coup qui me frappait pouvait briser mes ailes et me mettre à terre. Je devais esquiver chaque mouvements, et ce n'était pas facile. Il bougeait dans tous les sens, en avançant, en reculant, se courbant, en tournant... Je ne pouvais pas revenir à terre pour reprendre ma forme humaine car il n'aurait plus d'élément pour le perturber, donc je devais absolument canaliser ma force et ma magie en moi, ce qui était vraiment une chose compliquée à réaliser. Cependant, je pouvais compter sur la chamane, alors je pris tout de même le risque de me poser et me transformer pour me reposer. J'utilisais mes couteaux de lancés, en visant le genoux pour déstabiliser ses démarches. Une fois mes forces regénérées, je repris ma forme humaine. Les autres faisaient leur travail parfaitement, même si l'un d'entre eux, notre tank, avait quelques difficultés.

Surtout au moment où l'on avait finalement réussi à terrasser la statue. On sentit soudain qu'elle allait tomber, mais notre Bélua résistant ne s'en rendait pas compte. Il devait lever les yeux aux ciel. Malheureusement pour lui, il ne s'en rendit compte que plus tard, et il voulut esquiver mais sa jambe était complètement écrasée sous cette statue. Notre attention se détourna d'office sur lui, et nous ne nous étions pas rendu compte qu'une chose stupéfiante venait de se produire : la statue s'était doublée en une autre, beaucoup plus petite. Je dirais qu'elle faisait ma taille. Mais cette fois, elle se rua vers Kayla, qui n'était pas prête du tout à son attaque. Elle se débatit du mieux qu'elle pouvait, avec l'aide de l'Elfe noir. J'essayais de voler à leur secours dès que j'avais entendu leurs cris. La chamane et une autre personne préféraient s'occuper de l'homme coincé sous la statue. D'ailleurs, du sang coulait à côté de la statue à terre et le Bélua hurlait comme si on la lui avait coupé. La Chamane essayait de faire son possible pour calmer ses douleurs... pourvu qu'il ne l'avait pas perdue, sa jambe.

J'accourais vers Kayla, mais c'était déjà trop tard... La statuette, plus rapide que l'éclair, lui avait tranché le cou sans remords. Sa tête avait volé au ciel avant de tomber d'un bruit sourd au sol, et du sang dégoulinait partout. La statuette en avait partout sur elle et son épée, qu'elle avait volé à Kayla. Tous autour de nous étaient morts de peur, immobiles et sous le choc de ce qui venait de se produire. La statue n'éprouvait aucun sentiment, elle agissait en poursuivant un but précis et rien n'avait l'air de pouvoir l'arrêter. Je ressentis aussi beaucoup de peur. A qui le tour, maintenant ? Allions nous, un par un, nous faire arracher la tête? Je n'osais pas imaginer la douleur que Kayla avait pu ressentir... Et puis, le pire dans tout ça, c'est qu'elle était morte. Moi, je ne voulais pas mourir, pas maintenant... Comment allions nous vaincre la statue ? Comment allions nous survivre ? Une parmi nous ne se laissa pas démoraliser. Il fallait recopier la technique que nous avions utilisé, mais cette fois-ci en redoublant d'attention. Nous n'avions plus personne, certes, pour encaisser les dégâts, mais nous n'avions pas le droit de nous arrêter là. Surtout que pendant que nous discutions, la statue essayait de tuer l'Elfe Noir, qui se débattait du mieux qu'il pouvait.

- Laissez le crever, c'est de sa faute... D'où il sort, celui là, aussi ?! On ne lui a rien demandé, il a amené Kayla à la mort et voilà qu'à présent il se bat contre sa propre création ? Bien fait, qu'il crève !
- Il suffit ! Il en sait beaucoup plus que nous sur cette statue et il sait comment la vaincre. Il a peut-être été notre ennemi, mais regardez, il se bat pour sa vie ! Je fais ce que je peux pour le sauver, faites-en de même !

La chamane parlait faiblement, et à force de soigner l'Elfe Noir qui ne recevait aucune aide, elle s'épuisait. Moi aussi, j'aurais bien voulu voir cet Elfe Noir crever... Mais la chamane était un atout qu'il fallait préserver le temps de détruire cette statue. Alors je l'écoutais et appliquais les conseils qui jusqu'ici nous avaient été donnés. Je repris ma forme animale et attaquais la statue, qui se retourna contre moi. L'Elfe Noir tomba à terre, vomissant du sang. Les autres combattants vinrent me prêter main forte, et à force de persévérer, nous allions la vaincre. Elle nous donnait beaucoup de fil à retordre. Ses attaques étaient rapides, fluides, imprévisibles, puissantes, et il était très robuste. J'entendis soudain une parole, que l'Elfe Noir prononça. "Kribur Anima Suicom' Habes Zodir Decqur". Quelque chose de spéctaculaire se produisit, et je compris enfin ce qui se produisit. L'Elfe Noir avait prononcé une incantation, qui allait remplacer définitivement les âmes des corps à jamais. La chamane, qui elle aussi avait compris, en expliqua beaucoup plus par la suite : cette phrase indiquait que celui qui la prononçait risquait de mourir selon la nature de l'âme qu'il voulait échanger. C'était une situation très complexe car nous n'étions pas sûrs que la statue possédait une âme, réelle. Mais si c'était le cas, elle pourrait prendre place dans un corps défectueux. Mais l'âme de l'Elfe allait prendre place dans une statue, qui n'était pas composée de cellules vivantes. Oui, c'était la mort assurée pour lui, et si le transfert ne se faisait pas, dans ce cas là sa mort aurait été inutile.

Heureusement pour nous, sa mort nous avait tous sauvé. L'Elfe s'était sacrifié pour nous. J'essayais de penser à toutes les choses qui lui aurait traversé l'esprit avant de prendre cette décision. J'éprouvais un profond respect pour lui. Mais est-ce que tous les Alfars pourraient se comporter de la même manière ? Serait-ils prêts à sacrifier leur vie pour une nation dont ils ont déclaré la guerre ?

Peu après les évènements, nous brûlâmes la statue. Les habitants avaient retrouvé leur place dans leurs maisons, et deux semaines après, les constructions étaient achevées. Cet évènement avait marqué l'histoire de ce petit village. Kayla avait été enterrée, une cérémonie avait été organisée. Tous la pleuraient, tous priaient Phoebe pour elle, pour l'Alfar qui nous avait quitté en héros.


❧❧❧


2376 mots
Gains :  Panacée de Mandragore et un point en intelligence ! Merci !


Code by Cocoon pour YY
Image by Maxa-art 
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 13 Déc 2015, 18:45

Le Rocher au Clair de Lune. On n'y entendait plus les chants et les cérémonies du peuple des animaux. A la place, c'était cri, dispute, bagarre, grognement. Les derniers événements avaient fait exploser le peu de stabilité qui maintenait en place la structure et l'organisation des Béluas. La méfiance envers les autres peuples, et surtout, la haine vis à vis des Elfes noirs avaient explosés. Rien qui n'arrangeait les tensions et l'ambiance pesante. M^me le lieu en lui même, qui était pourtant l'un des plus beaux que Raeden avait eu l'occasion de voir jusque là, était à présent totalement désolé. Le sol avait tellement absorbé de sang qu'il avait fini par en prendre la teinte carmin, en quelques tons plus foncés. Il en faudrait des pluies et des saisons pour laver et lessiver tout cela. Les charognards s'en donnaient d'ailleurs à cœur joie, bataillant sur les derniers restes de cadavres qu'ils pouvaient encore se mettre sous le bec ou sous les crocs. Tout cela était frappé et faisait mal, même si on était lié à ce lieu que depuis peu.

C'était plongé ainsi dans ses réflexions que l'homme-ours remontait le chemin en direction de Dhitys  quand il entendit des cris. Et cette fois-ci, ça n'avait rien à voir avec ceux habituellement poussés lors d'un affrontement entre deux clans. C'est des mises en garde et des appel à l'aide. Et ill y avait ce fait étrange …. le sol qui tremblait et qui pourtant, n'était pas du à n tremblement de terre. C 'était comme si de très lourd et très gros courrait et frappait le sol de sa masse. Sans prendre le temps de réfléchir, l'Enfant de Phoebe s'élança. Ce fut comme cela qu'il croisa la Bélua-serval et l'Alfar. Sa première réaction fut de sortir son épée et de menacer Ndar. Après tout, quand on savait que c'était à cause d'eux que les lieux avaient été saccagé et souillé, on pouvait aisément comprendre son geste. Oser revenir au Rocher au Clair de Lune, sur le lieu même où son peuple avait orchestré un massacre vis à vis des Fils et Fille de la Lune. Il fallait réellement n'avoir aucn respect pour autrui et pour les morts.


Comment osez vous?!!

Mais avant que quelqu'un ne puisse rajouter quoique ce soit, le Prototype fit son apparition. Raeden entendit Kalya hurler  « C'est lui l'ennemi », en parlant vraisemblablement de la statue vivante. En un quart de seconde, le Forgeron avait compris le problème. Dhitys ! La machine, ou peu importe ce qu'elle était, se dirigeait droit vers les restes de la cié bélua. Ce n'était peut être à présent que des ruines, mais c'était aussi là où tous les réfugiés s'étaient regroupés, ou un semblant de vie en commnauté avait essayé de se faire. Il fallait coûte que coûte arrêter le Prototype avant qu'il ne soit trop tard et que de nouvelles personnes ne meurent. Pour l'Afar et sa présence ici, ils auraient tout le temps de s'en occuper plus tard … ou jamais s'ils mourraient tous dans cette aventure. Quoiqu'il en soit, la pointe de l'épée de l'homme-ours quitta la poitrine de l'Elfe noir pour se diriger vers la statue. Mais rapidement, l'Enfant de Phoebe se rendit compte qu'une seule lame, ce n'était pas suffisant. Il rengaina donc son épée pour sortir son arme du  Temple, celle que les Esprits lui avait remise.

D'autre personne avait du entendre le vacarme et venir voir ce qui s'était passé car un petit groupe d'homme et de femme s'était formé, tous armés, tous prêts à en découdre, tous ne reculant devant rien pour défendre le reste de la population. Il y avait déjà eu assez de sang et de mort jusque là ! Tout faire pour éviter un nouveau désastre, quitte à risquer sa propre vie. Le reste n'avait plus d'importance à cet instant. Sans un mot, sans un bruit, Raeden s'élança à l'assaut du Prototype. Celui faisait bien trois à quatre fois leur taille, mais il était lent et maladroit. Au vu de sa carrure et de sa hauteur, s'ils arrivaient à le faire tomber, ils auraient certainement gagné la partie. Mais pour cela, il fallait réussir à le déséquilibrer. S'attaquer à l'une de ses jambes en priorité, ou le pousser tellement fort dans le dos qu'il basculerait de lui-même en avant, emporté par son poids. [/i]

La jambe droite ! S'attaquer à elle en priorité.

S'ils avaient eu le temps de planifier quelque chose, ils auraient pu faire des « équipes », répartir d'une certaine façon les tâches entre ceux qui seraient chargés de s'occuper de la jambe tandis que d'autres auraient eu la mission de distraire le Prototype. Car après tout, il n'allait pas se laisser faire. Heureusement, il était lent et maladroit, ce qui était clairement un avantage pour les défenseurs. En réalité, ils n'eurent pas réellement besoin de se coordonner. Les débuts furent un peu cahoteux mais rapidement, ils trouvèrent un rythme commun. Raeden dansait presque autour de l'automate géant. Il tentait de le distraire, d'attirer son attention pour que les autres puissent assez abîmer une jambe pour qu'elle finisse par céder sous le poids du guerrier géant. Des gens venaient se rajouter à la défense au fur et à mesure. Peu nombreux mais quand même ce qu'il fallait pour finir par avoir le dessus. Ils finiraient par l'avoir et tout le monde serait sauf … ou presque car malgrè ses difficultés à bouger, le Prototype avait quand même réussi à envoyer valdinguer deux personnes. Toutes les deux étaient immobiles. L'une d'elle, une femme, était probablement morte, au vu de l'angle bizarre que formait son cou avec son corps. S'ils arrivaient à bout de la statue avant que dix minutes ne se soient écoulés depuis la chute de la femme, le Bélua aurait une chance de la sauver.

Un craquement retentit dans l'air quand un fragment de pierre provenant de la jambe s'écrasa au sol. C'était le signe, l'indice qu'ils attendaient tous. Le détail dont ils avaient besoin pour être certain de pouvoir faire tomber leur adversaire. A présent, telle une nuée de mouche, ils pouvaient tous se jeter dans son dos, le faire basculer en avant. Et cela marcha. Dans un grognement guttural, le Prototype perdit l'équilibre et s'affala au sol …. ou plutôt, il s'éclata, dispersant des morceaux de lui à la ronde. Une seconde passa sans aucun bruit, brusquement suivi par une explosion de joie. Le danger avait été vaincu ! Ils avaient résisté. Ils avaient gagné. Dhitys était sauve ! Certains s'étaient jetés dans les bras des autres, dans une expression exubérante de joie et de soulagement. L'homme-ours s'était porté à la femme inerte … malheureusement, il était trop tard pour elle. C'est à ce moment là que certaines pierres se mirent à bouger … comme si quelqu'un était bloqué en dessous. Tous les assaillants se regardèrent. Comment était-ce possible ? Tout le monde était à l'appel. Aucun d'eux ne manquait. Alors qu'était-ce ? Ils n'eurent pas réellement le temps de réagir pour le découvrir.

L'un des hommes, Ndar, en fait, qui était resté pour combattre, s'était approché. Ce fut ce qui scella sa mort. Une réplique du Prototype, mais à taille humaine, cette fois, s'extirpa des décombres. Sans préavis, sans cérémonie et sans laisser à quiconque le temps de réagir, il fracassa son poing comme une masse sur le crâne de l'Alfar. Un craquement de mauvais augure se fit entendre et le corps de l'Elfe noir s'affaissa au sol comme celui d'une poupée de chiffon, ne bougeant plus. Un silence de plomb s'abattit sur l'ensemble des personnes présentes, comme figée dans le temps et l'espace, incapable de réagir à ce qu'elles venaient de voir, de réaliser que tout n'était pas fini. Leur nouvel adversaire était identique au précédent … sauf que cette fois-ci, il était à taille humaine et qu'il était beaucoup plus rapide et souple dans ses mouvements. Rapidement, une fois l'effet de surprise estompée, les combattants tentèrent d'encercler leur nouvel adversaire. Mais la partie allait être beaucoup plus dure à jouer cette fois-ci. Ils n'avaient plus à faire à un à géant lent et pataud dans ses mouvements mais bien à quelqu'un de leur force et de leur taille, un vrai guerrier.

Cependant, ils étaient plus nombreux. Leur supériorité numérique devait logiquement leur donner un atout, un avantage. Mais le second Prototype n'était pas né de la dernière pluie – même si en fait, il était pas né du tout – et se servit des restes de son prédécesseur pour protéger ses arrières. Ainsi, il mettait à mal la stratégie initiale qui avait germé dans la tête des hommes et des femmes qui l'affrontaient. Tout cela se révélait donc bien plus compliqué que ce qu'ils avaient prévus. Certaines personnes n'avaient pour arme que des fourches ou des arcs, qui avaient aucun effet malheureusement. Il n'y avait pas besoin de distraire l'attention de la statue cette fois, et ils se mettaient donc en danger plus qu'autre chose. Il fallut que deux personnes soient atteinte avant que tout le monde comprenne réellement que seules les personnes possédant vraiment une arme étaient de taille à lutter cette fois-ci. Cela réduisait beaucoup le nombre d'opposant, qui tombait à présent à quatre.

Raeden poussa un grognement quand le tranchant de sa lame rencontra celui de l'épée de son adversaire et que cela produisit un son crissant. La tâche n'allait pas être aisée à faire. Elle demanderait tout le savoir faire possible des combattants en matière d'affrontement. Tout comme le fait qu'ils devaient arrêter à tout prix le Prototype géant, cette prérogative s'appliquait aussi et peut être encore plus, à sa taille moindre. La menace n'était plus qu'il écrase tout sur son passage … mais bel et bien qu'il massacre tout le monde, au vu de ses capacités de guerrier. Et ça, c'était inadmissible évidemment. Ils ne pouvaient tout simplement pas laisser passer leur adversaire, quitte à ce qu'ils versent leur sang dans l'affrontement. Au moins, ça serait pour une bonne cause et surtout, pour la protection et la survie de toutes les personnes encore présente à Dhitys et qui comptaient sur eux. Ca, chacun des défenseurs l'avait intimement compris en son for intérieur.

Plusieurs estafilades et plaies étaient apparues sur le corps du Bélua-ours au fil de ses passe d'arme avec la Statue. Cela ralentissait ses mouvements, lui faisait perdre de la force et de l'endurance. Les autres étaient dans le même état que lui, mais tous tenaient encore bon. Plusieurs éclats de pierre s'étaient déjà décrochés du Prototype. Mais ce n'était pas suffisant. Il fallait plus … il fallait tout simplement le détruire entièrement, le disloquer. Planter une arme en plein cœur pour faire en quelque sorte se désolidariser l'ensemble de son corps. Mais pour cela, il fallait réussir à percer ses défenses. Et surtout, avoir assez de force et de puissance pour faire pénétrer son arme dans son corps de pierre. Et ne pas casser sa lame avant d'avoir atteint le but fixé. Mais le risque était à prendre. Même si au bout, il y aurait la mort, pour l'un ou pour l'autre. En fait, il n'y avait pas à tergiverser. Il fallait juste être aux aguets, sur ses gardes, à chercher le bon moment, la bonne seconde où la défense de l'adversaire laisserait une porte ouverte au coup final.

Là ! Maintenant ! Sans même prendre le temps de réagir. Le corps de l'Enfant de Phoebe se porta en avant tandis que sa lame fendait l'air. Il fallait lui donner le plus de puissance possible pour qu'elle ne soit pas stoppée par la résistance qu'offrirait le corps du Prototype. Que malgré la pierre, la force trouve son chemin entre les particules retenant le tout compact. C'était risqué, car à cet instant, l'homme-ours ne pouvait contrer aucune attaque. Il était à l'entière merci de son adversaire. Il ne pouvait que compter sur ses compagnons de combat qui, eux aussi, redoublèrent les attaques en voyant la tentative de leur comparse. Poussant un grognement d'effort, l'Immortel appuya de toutes ses forces sur le pommeau de son épée, accentuant la pression. Le Prototype cria, sans que l'on ne puisse savoir si c'était de douleur ou de colère et donna des coups violents dans tous les sens, mais Raeden ne lâcha pas prise. Il enfonça son arme jusqu'à la garde et entreprit de la faire tourner dans la blessure ainsi engendrée.

Un craquement se fit entendre. A ce moment là, un violent poing de pierre percuta la fonction entre l'épaule et le cou du Bélua monstre, le faisant tomber au sol, à moitié assommé. Il s'attendait à sentir s'abattre sur lui une pluie de coup, mais, après un second craquement plus marqué, le Prototype tomba à son tour, avant d'exploser en mille morceau au sol. C'était finit … réellement. Il n'y avait pas d'autres ennemis à affronter. Ils en étaient venus à bout. Mais ils n'avaient tout simplement plus la force de fêter cela. Ils avaient vaincu, mais certains étaient tombés et ne se relèveraient jamais. Le danger était écarté, mais la situation des Béluas et de la Cité restait toujours la même, précaire. Une victoire sans goût.


Mots et gains:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 19 Déc 2015, 17:53

Hana était épanouie. Elle avait toujours aimé ce lieu. Sa patrie… Et bien qu’elle ait à maintes reprises été insultée, jugée et rejetée, elle ne pouvait réellement s’en défaire. Elle y avait vécu toute son enfance. C’était tant de souvenirs… Ce calme, cette nature lui plaisait. Cette atmosphère qu’elle ne retrouvait nulle part ailleurs… Le temps était doux, les branches des arbres cachaient par endroits de soleil.

   Elle sentit le souffle de Neferet dans son dos et tressaillit. Elle n’arrivait pas à s’habituer à son comportement envers elle. Il était amoureux d’elle mais ce n’était pas son cas. C’était une situation embarrassante qu’elle aurait aimé éviter. Surtout que Djinshee s’en moquait parfois. Cette dernière était installée sur le dos d’Enderah et regardait devant elle. La Bélua, elle, était sur Morokei, le Sorcier derrière elle. Elle mit sa main derrière son dos pour lui faire signe d’arrêter. Il obéit instantanément. C’était cependant l’un des pouvoirs qui lui plaisait. Neferet l’aimait tellement qu’il faisait absolument tout ce qu’elle demandait. C’était amusant mais elle tâchait de ne pas en abuser. Elle n’aimait pas voir les autres souffrir et elle ne voulait pas s’habituer à une telle chose. Cela pourrait se retourner contre elle.

   Les deux montures dressèrent le cou presque au même moment. Djinshee sortit aussitôt de sa rêverie et fit s’arrêter le groupe. Elle mit pied à terre. Les oreilles d’Hana se levèrent. Elles bougeaient selon la fréquence des différents sons qu’elles percevaient. Enderah poussa un miaulement rauque et plia ses pattes, prête à l’action.

   -Il y a des vibrations anormales. Constata la Bélua, dont l’oreille était un peu plus fine.

   Ses dires furent rapidement vérifiés, car celles-ci se firent de plus en plus fortes, de plus en plus insistantes. Djinshee remonta sur sa panthère.

   -Eloignez-vous, on vous rattrape.

   -Hors de question ! S’écria Hana.

   Un cri de panique résonna dans toute la forêt.

   -Allez, Morokei !

   A ces mots, le dragon avança. Mais la femme-puma tira sur les rênes.

   -A l’aide !

   Une voix de femme retentit. Elle n’était qu’à quelques mètres. Elle apparut d’entre les arbres, les joues rouges, les yeux brillants, complètement paniquée. Derrière elle, un homme svelte, à la peau mate… Un Alfar ? Ici ? Mais L’Elémentale ne chercha pas plus loin. Elle ordonna à Enderah de commencer à courir et tendit la main à la femme. Celle-ci l’attrapa et Djinshee la fit monter. Elle fit de même avec l’homme après avoir mis la première sur le dos de Morokei. Ils se mirent ensuite en route sans plus tarder.

   -Merci beaucoup ! Haleta l’Alfar.

   -On pourrait savoir ce qu’il se passe ? Demanda Djinshee, un peu agacée.

   -Une statue… nous poursuit… elle va tout détruire si on ne fait rien…

   La panthère était largement devant Morokei. Etant bien plus lourd, il n’avait pas la même agilité. Elle stoppa brusquement. L’Alfar se heurta au dos de la jeune femme.

   -Et je suppose qu’on va devoir faire le travail à votre place ?

   Il y eut un silence coupable. Morokei arriva enfin. L’inconnue se laissa glisser sur le sol. Ses membres tremblaient et sa gorge était nouée.

   -Vous venez de nous sauver la vie… Merci… Mais il faut y aller ! Il faut le détruire !

   Les vibrations redevinrent plus intenses. Djinshee leva la tête. D’ici elle croyait déjà voir une masse noire avancer vers eux.

   -Le mieux serait de la faire tomber. Dit l’homme.

   -J’exige des explications.

   Elle savait parfaitement que ce n’était pas le moment, mais les informations dont elle était munie pour l’instant étaient insuffisantes à son goût. Mais ils n’eurent pas le temps d’en rajouter qu’une énorme main s’abattit à une vingtaine de mètres, écrasant tous les arbres qui s’étaient trouvés en dessous. Les deux montures eurent un mouvement de recul. La femme recommença à fuir. Djinshee décida de la suivre. Mais ils n’allaient pas pouvoir fuir éternellement. Comme elle l’avait dit, il fallait le détruire avant qu’il ne détruise. Trop. Elle ordonna au dragon de s’arrêter et monta dessus, intervertissant les places avec Hana et Neferet. Enfin seule sur le reptile, elle lui fit faire demi-tour tandis que les autres continuaient à s’éloigner. Elle voulait voir la tête de la bête. Elle n’eut pas à se faire prier. La statue correspondait bien aux descriptions qu’elle avait entendues ici et là. Mais elle se l’était imaginée plus grande encore. Bien qu’elle soit déjà impressionnante. Cette dernière sembla tourner la tête en sa direction et leva sa main, prête à l’écraser. Djinshee fit reculer le dragon et lui lança une boule de feu. Celle-ci fit l’effet d’une explosion au contact du monstre, mais rien de plus. Il trembla à peine. L’Elémentale rejoignit les autres.


   -Il faut le faire tomber, répéta l’Alfar, la chute sera insupportable pour une chose de sa taille.

   -Oui, je sais. Mais vous serez gentils de chercher une solution pour le faire tomber, justement. Répondit Djinshee, les dents serrées, toujours agacée.

   -Il revient ! Dit Hana.

   Effectivement, les secousses s’intensifiaient.

   -Nous alons devoir utiliser toutes nos forces pour en venir à bout. Dit l’inconnue. Appelez-nous Kalya et Ndar. Ca sera plus simple pour communiquer.

   -Djinshee, Hana et Neferet. Répondit la rousse.

   C’était plus que rare de l’entendre dire son nom avec une telle facilité. Mais la situation était particulière et elle n’avait pas envie d’utiliser un pseudonyme.

   -Qui t’as permis de donner mon nom à ces abrutis ? Siffla Neferet, qui contenait sa colère.

   -Moi. Répondit automatiquement Hana pour qu’il se calme.

   Cela marcha. Un pied géant atterri à une dizaine de mètres seulement. Kalya et Ndar s’apprêtaient à fuir, mais Djinshee fit tout bonnement l’inverse : elle s’approcha du pied. L’autre était en l’air. Elle allait devoir attendre que celui-ci se « pose » sur le sol pour attaquer et donc lui faire perdre l’équilibre. Hana et Neferet la suivirent avec Enderah. La Bélua avait attrapé le bras de Kalya, qui protestait. Il y eut une autre secousse. Les deux pieds étaient à terre. L’Elémental tira violemment sur les rênes de son dragon, qui baissa la tête et chargea. La bête faisait peut-être un tiers de la taille du colosse. Sa puissance n’était donc ma négligeable. Djinshee leva ensuite les mains et l’aida grâce à sa télékinésie. La statue vacilla. Kalya semblait également dotée de ce pouvoir. Ndar finit par arriver, haletant. Il fit pour sa part surgir d’énormes ronces de la terre. Celles-ci s’enroulèrent autour des jambes du géant. Hana, contrairement à Neferet qui s’en fichait presque – qui de toute façon il n’avait aucun don proprement dit utile – voulait aussi participer. Mais comment ? Elle n’avait que la télépathie… Elle ferma les yeux et se concentra, oubliant absolument tout ce qui se passait autour. Une tâche bien difficile. Elle se mettait en danger, mais elle savait que le Sorcier l’aiderait en cas de problème. Après de longues secondes, elle envoya son message télépathique : un cri effroyable, strident, qui lui vrilla le crâne. Elle se sentit tomber en arrière, sur Neferet. Elle entendit sa voix paniquée. Puis, elle sentit l’énorme secousse qui s’ensuivit.

   La statue avait reçu le message, comme tout le groupe. Le cri, si puissant, avait vibré dans toutes les têtes, les avait tous étourdis. Kalya poussa un hurlement de douleur. Elle ne pouvait plus bouger et elle n’osait pas voir dans quel état étaient ses jambes. Djinshee rouvrit les yeux. Sa tête tournait encore. Le colosse était tombé sur Kalya, lui écrasant les jambes. La jeune femme la considéra un instant sans réagir. Ses mains tremblaient. Elle n’avait pratiquement plus de forces. Kalya la regardait, suppliante, les mots ne parvenant pas à franchir ses lèvres tant elle avait mal. L’Elémentale leva sa main gauche et la tourna vers la mourante. Le corps de la Bélua s’embrasa.

   -Pourquoi avez-vous fait cela ? S’écria Ndar. Elle était encore vivante !

   Il venait lui aussi de rouvrir les yeux. Djinshee se tourna doucement vers lui pour ne pas perdre l’équilibre. Elle n’avait même pas remarqué que Morokei était couché et reprenait ses esprits.

   -Elle allait mourir dans tous les cas. Mieux valait lui épargner cette souffrance.

   Ndar lui lança un regard noir. Mais il savait qu’elle avait raison.

   -Djinshee, tu pourrais au moins venir m’aider ! Protesta Neferet, hors de lui.

   Il avait encore une fois le visage en sang, mais s’en fichait totalement. Ce qui lui importait était l’état d’Hana, qui était inconsciente.

   -Elle a simplement besoin de repos. Elle n’a jamais envoyé de message aussi puissant. A son niveau, il est normal de la retrouver sans connaissance.

   Enderah avait aussi perdu connaissance. Elle avait été l’une des plus proches à avoir reçu le choc avec Neferet. Neferet, qui peinait à garder les yeux ouverts. Respirer lui semblait aussi difficile.

   -Du repos s’impose pour tout le monde…

   Un rayon incandescent surgit de nulle part. Djinshee se jeta à terre, en même temps que Ndar, dont les cheveux prirent tout de même feu. Il poussa un cri de panique. La rousse se dirigea vers lui et mit la main sur l’élément, soulagée. Elle se sentait déjà un peu mieux. L’Alfar la remercia d’un bref signe de la tête mais ne se releva pas. Djinshee regarda autour d’elle et écarquilla les yeux : une autre statue, plus petite cette fois mais semblable à la première, venait d’apparaître. Ses yeux lumineux lancèrent de nouveaux rayons de feu. La jeune femme ne broncha pas et le laissa faire.

   -Merci !

   Revitalisée, elle dégaina son épée double et fonça sur la bête. Enfin, elle allait pouvoir se mesurer à quelqu’un de sa taille. Son épée rencontra le corps de pierre de la statue sans le transpercer. Elle continua tout de même sa charge et le fit finalement tomber en arrière. Il lançait toujours des rayons, sans sembler comprendre que cela ne faisait que redonner des forces à son adversaire. Djinshee, elle, avait bien compris une chose : ses yeux étaient le seul endroit de son corps qui n’était pas protégé. Elle mit son pied sur son thorax, planta sa lame dans son orbite gauche, et fit de même avec son poignard. Le regard du monstre s’éteint lentement. Satisfaite, la jeune femme retira ses armes. Elle s’apprêtait à se tourner vers ses compagnons quand elle perçut quelque chose bouger. Tendue, elle fixa le corps de pierre, d’où s’ouvrit une sorte de trappe. Une petite statue en sortit.

   « Oh non… » Pensa-t-elle en soupirant.

   Le petit chevalier brandit son épée et la planta dans le corps de son grand modèle. Djinshee leva un sourcil et s’agenouilla. Le chevalier la regarda puis lui tendit la main. Elle le laissa monter sur la sienne, intriguée. Il paraissait heureux de la mort de son ascendant.

   -Je crois qu’on a un nouvel allié. Murmura-t-elle.


   Elle se tourna vers le reste du groupe. Ndar était debout et la regardait. Neferet portait Hana dans ses bras, mais il était à deux doigts de tomber. Les deux montures dormaient déjà. Ils allaient avoir besoin de beaucoup de repos.

~1825 mots~
Gains : Mini Chevalier + 2 points de Magie pour Hana 

Merci pour ce LDM !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 22 Déc 2015, 18:11



[LDM Décembre | Janvier] Le Prototype Bloggi10


Le prototype




L'odeur du sang. Puissante et fraîche, la senteur âcre lui emplit les narines, envahissant sa bouche, sa gorge. Planté à l'orée du bois, devant l'énorme statue de pierre et les combattants, Devaraj sourit, associant naturellement la vue du liquide rouge avec tout les sacrifices chamaniques auxquels il avait maintenant l'habitude de participer. Le sang qui coulait dans nos veines pour nous permettre de vivre et qu'y s'en échappait pour nous faire mourir, c'était quelque chose de sacré. Une si belle couleur pour honorer les deux principes mêmes qui faisait tourner le monde, la Vie et la Mort. Du sang, il en avait d'ailleurs sur le visage, utilisé pour peindre sur sa peau les symboles clés de sa tribu. Les cris  d'effroi et de douleur ne l'atteignaient pas vraiment. Il était juste là, calme et silencieux, à ressentir la proximité de ce mystérieux processus pour lequel il dédiait sa vie entière : la Mort. Elle était là, dans les ruines des récentes guerres, dans les arbres arrachés, dans les murs déchiquetés, dans les corps sans vie qui s'écroulaient petit à petit, partout. Sauver des vies n'était pas son objectif. Il se fichait bien de savoir qui allait vivre, qui allait mourir. C'était aux Aetheri de juger. Ce n'était pas quelque chose qui lui faisait peur, ni qu'il craignait. Non, il n'était pas là pour aider ces pauvres villageois Béluas. Ce n'était pas eux qu'il devait secourir. Il était là pour accomplir sa mission, pour apaiser un esprit torturé, pour lui permettre de savourer sa nouvelle forme de vie, pour le rendre heureux. Rien d'autre.

En ces temps dévastateurs, bien trop d'âmes étaient perdues et trop peu de survivants s'en souvenait. Déjà, les morts étaient oubliés, car il fallait penser au futur, reconstruire, survivre. Pourtant la conséquence était grave à ses yeux. Le nombre d'esprits errants s'étaient décuplés à une vitesse effroyable. Ils étaient là, perdus, malheureux, fous, en quête de vengeance. Et personne ne se souciaient d'eux, à part les Chamans. Il soupira, comme si on venait de lui mettre un énorme sac sur les épaules. Dans la pénombre de son esprit, il se souvint de ce qu'il s'était passé quelques heures auparavant. Alors qu'il arpentait la forêt, il avait rencontré un esprit, recroquevillé sur lui-même, sanglotant. Ce n'était pas le seul, il y en avait beaucoup d'autres dans les alentours, dans un état peu enviable. Ils étaient morts, tués sur le champ de bataille, et n'osaient quitter les lieux, rongés par les remords, les regrets, la haine. Ils erraient sans but, ne comprenant pas pourquoi ils étaient là, n'acceptant pas leurs sorts, criant à l'injustice. Pourquoi eux ? Pourquoi maintenant ? Qu'avaient-il fait de mal ? "Tuez-les ! Tuez les statues en pierre ! Tuez les alfars ! Tuez-les. " Les pauvres. Ils ne savaient même pas que la guerre était terminée. Ils étaient bloqués, là, hors du temps, dans leur misère. Et ils le seraient pour l'éternité si personne ne venait les écouter. Prit d'un élan de sympathie et de pitié, le chaman avait accepté leurs demandes. C'était sa mission, de servir d'intermédiaire, peu importe ce qu'on lui demandait. Il avait alors quitté le bois, puis il avait entendu les bruits, il avait vu le monstre.

"Tuons-les. Ensemble." La voix de Slanguen retentit à ses côtés. L'esprit compagnon avait lui même envie de vengeance et besoin d'assouvir ses pulsions. Un sourire étira les lèvres du Chaman. "Oui. Rendons justice à ceux qui en ont besoin, aux morts." La magie afflua en lui, un choc électrique le parcourut, il frissonna. La fusion avec Slanguen était toujours synonyme d'exaltation. Une sensation de puissance et de force qui l'envahissait et le rendait ivre d'envie. Devaraj rouvrit ses yeux fantomatiques, contemplant le monde des vivants. Devant eux, la statue en pierre distribuait violemment la mort, écrasant, détruisant, tuant, sans distinction. Quelle ignominie... A quoi bon créer de tels objets ? Cherchaient-il à défier les Dieux avec leur risible technologie ? Reniflant de dégoût, il s'avança, fébrile. "Attention !" La lame siffla, tranchant l'air ainsi que quelques membres humains au passage. Devaraj recula de justesse, mais le souffle lui fit perdre l'équilibre. Il s'enragea. La fusion était beaucoup plus difficile à maintenir avec Slanguen qu'avec Khaal, qui était beaucoup moins brusque et irréfléchie. Il faut dire que partager son corps avec un autre esprit, c'était une expérience compliquée de base. Le Chaman grogna, se releva le plus rapidement possible. Il pouvait palper le désir meurtrier de Slanguen qui lui envahissait le corps, il allait en vomir.

Les coups étaient inutiles. Il fallait faire tomber la statue, la mettre à terre, l'éradiquer. Certains guerriers arrivèrent avec des longues cordes. D'autres étaient paniqués, fuyaient. D'autres encore, étaient mourants au sol... Devaraj attrapa un des cordages, en même temps qu'une dizaine d'autres béluas. Ils coururent. Il fallait encorder les jambes de la statue, au risque de se faire faucher au passage, comme de vulgaires moucherons. L'entreprise fut périlleuse, mortelle pour certains, fatigante pour le restant. "Tuez-le !" Le colosse de pierre vacillait. Encore un petit effort et il allait tomber. Les mains écorchées par la corde, le chaman tira dessus de toutes ses forces, pendant que d'autres faisaient de même. Encore un pas vers l'avant, puis, n'arrivant plus à se mouver, la statue bascula vers l'avant. Sans prévenir, elle écrasa tout sur son passage, faisant presque autant de morts qu'avant sa chute. Dans un énorme nuage de poussière, elle se brisa, projetant des morceaux de pierres et de débris. Il y eut des râles, des cris, des pleurs... Au loin, Devaraj distingua la chef des béluas écrasée, contre un arbre, le corps distordu. Il cligna des yeux et détourna le regard. Il se devait d'être indifférent. Mourir n'est pas un drame, c'est un honneur. Une gloire pour laquelle se sacrifiait bon nombre de membre de sa race à chaque nouvelle lune. Mais au fond de lui, il y avait toujours cette vague de dégoût, de pitié, de douleur, ses sentiments humains dont il essayait de se débarrasser sans succès. Il lui manquait encore la cruauté et le détachement nécessaire pour supporter ce genre de scène... Se sentant faible et impuissant, il serra les dents. La fusion se brisa et Slanguen réapparu à ses côtés.

C'est fini. Vraiment ? Écoutant les cris de joie qui s'envolaient dans l'air ensanglanté, Devaraj frissonna. Le nuage se dissipait petit à petit. Il regarda derrière lui et il vit. Non ce n'était pas fini. Il allait encore y avoir beaucoup de morts et de blessés, car leur nouvel ennemi était tout aussi puissant que le premier, tout en étant plus agile et rapide. Un rire violent s'échappa de ses lèvres. Sans trop savoir pourquoi, la situation lui paraissait étrangement cocasse. Une situation périlleuse, une difficulté de plus... quoi d'autre ? Cette journée était parfaite ! "Slanguen." Un simple mot, un ordre, un encouragement. Le chaman utilisa ses pouvoirs pour fusionner l'esprit avec son arme. Il fallait faire vite. Sans attendre, il se précipita vers l'ennemi, qui venait de décapiter calmement plusieurs béluas. Le sang, la mort, le danger. Il n'en fallait pas plus pour faire bouillonner Devaraj. Il bloqua l'épée de la statuette avec Spectrale, grognant sous l'impact du coup. Les trous noirs béants qui servaient d’œils au monstre se mirent à briller rouge. Le chaman s'arrêta une demie-seconde, trouvant cela fascinant. Puis il se jeta à terre, évitant par miracle les rayons incandescents.

Le combat fut acharné, entre la statuette, le chaman et le restant des guerriers. Aussi ironique que cela puisse paraître, ce fut l'alfar responsable de tout cela qui les sauva, par un ultime coup. Alors qu'une nouvelle fois, la pierre se brisait en mille morceau, le chaman se retourna vers Ndar. Un sourire désolé se peignit sur ses lèvres, puis il frappa l'homme, le mettant à terre. "C'est lui le responsable ! Tuez-le ! C'est sa faute ! " De toutes parts, les insultes fusaient. L'incriminé le regarda, comme s'il s’attendait à cette fin. "Ne résistez pas contre le Destin." D'un coup sec, il enfonça Spectrale dans le coeur de l'alfar, qu'il se devait de tuer depuis le début. Il avait conscience que c'était peut-être injuste. Mais tous les esprits du monde ne pourront pas être satisfait. Il fallait agir en fonction des demandes du plus grand nombre. Un mort, pour dix qui seront soulagés et pourront aller dans l'Au-Delà. La balance lui semblait assez équilibrée.



Merci pour ce LDM !  nastae
Mots : 1500
Gain :
~ Le Chevalier Mini : Cette statuette d'à peine cinq centimètres de haut est une autre version miniature du colosse que vous avez affronté. Mais celle-ci ne sera aucunement hostile à votre égard : au contraire, elle vous prêtera allégeance pour avoir vaincu ses homologues gigantesques. Armé de sa minuscule épée, le Chevalier Mini sera votre dernier rempart contre les envahisseurs insectoïdes, le meilleur éclaireur lors des missions d'infiltration et la parfaite distraction pour les enfants de tout âge.
~ +1 point de magie

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 31 Déc 2015, 00:36




Le rocher au clair de Lune avait une allure bien terne depuis la destruction de Dhitys. Abel peinait à apprécier les étendues sauvages qu’il arpentait d’ordinaire en s’émerveillant de chaque manifestation de la grandeur de la déesse Lune. En ce jour, tout lui semblait sombre, morne et triste, comme si un voile opaque recouvrait chaque forêt, chaque plaine, chaque bosquet. Et pourtant il fallait vivre, survivre, trouver une raison d’exister. Comment faire lorsque son monde et toutes ses certitudes s’étaient écroulées en un instant, dans le funeste destin d’un havre autrefois paisible ? Quelle raison pouvait-il y avoir de chasser encore ? La haine, la colère, la vengeance. Des pensées noires n’avaient pas tardé à se frayer un chemin dans le cœur du bélua, corrompant chaque jour un peu plus sa vision du monde. Abel n’avait jamais porté dans son cœur les autres peuplades qui arpentaient les contrées du continent naturel, à l’exception des elfes, et peut-être des faes. Mais la méfiance que les autres lui inspiraient s’était mue en quelque chose de bien plus obscur et insidieux. Parmi tous ces êtres qui profanaient sa flore chérie, il y en avait qui semblaient simplement inconscient du blasphème que constituait leur présence. Les alfars…
Cela faisait maintenant plusieurs jours que la panthère à plaques suivait à bonne distance la trace d’un des leurs. Il était anormal qu’il s’aventure aussi loin dans les terres du peuple animal. S’il l’avait attrapé en bordure extérieur du territoire sauvage, l’alfar n’aurait sans doute pas vécu assez longtemps pour se rendre compte de ce qui lui arrivait. Mais le voir pénétrer si profondément dans une contrée hostile était des plus étranges. Que venait-il faire ici ? Un éclaireur, et avec lui les prémices d’une nouvelle attaque ? Un déserteur revenu chercher un butin caché ? Ou simplement un inconscient qui revenait constater de ses yeux les méfaits qu’il avait commis ? Quelles que puissent-être ses motivations, Abel s’était donné beaucoup de mal pour empêcher sa part animale de fondre sur sa proie et le déchiqueter comme tant d’autres avant lui. Non, cette fois il devait savoir, savoir si cet intrus représentait une menace, savoir si sa présence était juste une erreur idiote, ou si elle devait être signalée à la reine.
Glissant d’une ombre à l’autre, le corps leste de la panthère profitait de chaque buisson pour se dissimuler à la vue de sa proie. La créature féline avait pris soin de contourner largement l’alfar pour venir se placer contre le vent. Il n’y avait que peu de chance que cet être soit capable de le repérer à son odeur qu’il ne saurait sans doute pas distinguer de celle de la forêt, de l’humus humide ou d’un animal quelconque, mais il s’agissait là d’un réflexe de chasseur contre lequel Abel aurait eu tort de lutter. Même lorsqu’il ne voyait pas sa proie, le bélua pouvait savoir exactement par où elle était passée, et dans quelle direction elle était allée. Lui ne savait probablement même pas qu’il était poursuivi, et il ne l’aurait su qu’au tout dernier moment, lorsqu’Abel aurait décidé que la traque lui avait apporté suffisamment d’informations. Mais quelque chose vint bouleverser ses projets. Quelque chose d’assez inattendu… Pourquoi l’alfar se dirigeait-il vers un village bélua ? Une légère brise amena aux naseaux d’Abel une nouvelle odeur, une odeur forte, féline.

En quelques bonds, la panthère à plaques s’était rapprochée à portée de vue. Les deux fentes verticales de ses yeux ne distinguaient que très vaguement la scène qui se déroulait non loin de là, les protagonistes étant principalement immobiles, mais ses oreilles pointues captèrent chaque mot comme s’ils avaient été prononcés juste à côté de lui. Un instant, il crut que la bélua allait faire ce qu’il aurait fait à sa place : bondir à la gorge de l’intrus, mais après quelques instants de méfiance, elle finit par relâcher son attention et alla jusqu’à écouter ce qu’il avait à dire. Abel réprima non sans mal un grognement de désapprobation. Ses vaines justifications n’avaient aucune valeur en ce lieu que les alfars avaient ravagé. Il ne pouvait pas arriver ici et espérer que l’évocation d’un fils mort suffise à racheter tout le mal que son peuple avait fait. Abel aurait massacré tous ses fils, tous ses frères, femme, parents qu’il n’aurait pas été rassasié. Comment osait-il ?
Sans s’en rendre compte, Abel s’était approché à un jet de pierre de la position de l’alfar, et l’envie de se révéler pour couper court à cette conversation pitoyable lui traversa l’esprit lorsqu’il entendit parler du mode de vie soi-disant archaïque des siens. Mais l’évocation d’un prototype d’arme alfar qui risquait de causer encore d’autres dommages aux béluas suffit à le convaincre d’attendre avant de tarir cette source d’information.

La serval leva les yeux vers la forêt. Un vent tourbillonnant avait porté jusqu’à elle une odeur étrange, mais elle s’était vite dissipée lorsque la brise s’était remise à souffler vers le Nord. Impossible de savoir ce qu’elle avait senti, mais ses sens ne l’avaient que rarement trompée. Méfiante, elle accompagna néanmoins l’alfar vers la dépouille d’un énorme chevalier de pierre qui semblait correspondre à la description qu’il avait donnée de ce « prototype ». Mais alors qu’il s’était approché, mu par une curiosité mal placée, celle-ci sembla s’éveiller d’un profond sommeil. Ses mouvements étaient lents mais témoignaient d’une puissance colossale tant ses membres de pierre semblaient lourds. La monstruosité de roche devait peser plusieurs tonnes, et le sol trembla légèrement lorsqu’elle posa son premier pied sur le sol. En une fraction de seconde, l’odeur que Kalya avait cru sentir envahi l’air autour d’elle et une forme sombre fila vers Ndar, le projetant au sol. La patte lourde et puissante de la panthère frappa violemment quelques centimètres à côté du visage de l’alfar et des griffes acérées se déployèrent.
« Qu’as-tu fait, misérable ? »
La voix grave d’Abel était à peine intelligible, ressemblant plus à un grognement forcé en un ensemble de sons qu’à une voix humaine. La terreur pouvait se lire dans les yeux de l’alfar qui ne parvenait pas à articuler quelque chose de cohérent, tandis que le colosse de pierre poursuivait son éveil. Kalya pointa sa lance vers Abel, qui délaissa momentanément la piètre créature pour s’approcher de sa semblable, jusqu’à faire glisser son arme le long de sa carapace, comme pour bien lui montrer combien elle aurait été impuissante si elle avait souhaité s’en prendre réellement à lui.
« Baisse ça, malheureuse. Tu menaces un frère félin après avoir promené un ennemi dans nos terres ? Regarde ce que tu lui as permis de faire ! C’était son but depuis le début, parvenir jusqu’ici et réparer cette chose ! »
Kalya trembla légèrement, ne sachant plus bien qui croire, mais Ndar avait profité du répit qu’elle lui avait offert pour retrouver un semblant de contenance.
« Non ! J’étais venu ici pour l’arrêter, définitivement ! Cette statue est hors de contrôle, elle ne fait pas la différence entre les alfars et les béluas, elle n’a qu’un but : tout détruire sur son passage. »
« Parce que vous l’avez créée ainsi, comme toutes vos autres monstruosités !»
Abel aurait bien eu envie de les tuer tous les deux sur le champ, mais la statue vint couper court à leur conversation, levant vers le ciel la lourde épée qu’elle portait. D’un geste étonnamment vif, elle l’abattit à l’endroit où s’était trouvée la panthère à plaques une seconde plus tôt, produisant une détonation assourdissante et faisant s’élever des volutes de terre tout autour de la zone d’impact.

Le félin au pelage d’ébène se mit hors de portée de son arme et jaugea la situation. Ses griffes et ses  crocs risquaient de ne pas suffire pour venir à bout de cette chose. Abel gronda, puise se résigna à faire appel à elle. Il ressentit un léger picotement dans la nuque et une marque violette se mit à briller sur sa peau. Un instant plus tard, un brasier incandescent se matérialisa devant lui, prenant bientôt la forme d’une jeune femme aux cheveux noirs et au visage enfantin.
« Petit chaton, qu’est-ce que v… oh. D’accord. »
Opalyne leva les yeux vers la statue et son corps fut bientôt enveloppé de flammes un instant avant que la statue n’aplatisse du plat de son pied la zone qu’occupaient Abel et la démone. A quelques mètres de là, les flammes se concentrèrent à nouveau et le corps de la créature des enfers se reforma en projetant quelques étincelles aux alentours. La panthère, qui avait évite l’assaut de justesse, contourna la statue pour venir se placer derrière elle et chargea, sans vraiment réfléchir à ce qu’elle faisait. En quelques bonds, elle prit appui sur la cuisse du colosse et s’accrocha au bras qui tenait son arme, mais un mouvement brusque vint la désarçonner, la projetant au sol un peu plus loin.
Kadya fit mine d’intervenir, mais un rugissement d’avertissement de la part d’Abel lui permit de s’arrêter une seconde avant que l’épée du colosse ne s’abatte devant elle. Rameutés par le vacarme du combat, plusieurs guerriers béluas du village voisin vinrent leur prêter main forte, mais aucun d’entre eux ne semblait savoir comment gérer une créature aussi massive. Pire encore, s’ils avaient eu de la chance jusque-là, ce ne fut pas le cas des deux béluas qui furent écrasés par un coup de pied brutal de la statue. Kadya couru vers les deux dépouilles, tandis qu’Opalyne s’était mise à lancer des mottes de terres, de petits rochers et globalement tout ce qui lui passait sous la main en ayant pris soin de l’enflammer auparavant. Les boules de feu éraflèrent la pierre à chaque coup, mais celui n’eut pour effet que d’énerver la chose qui redoubla de vigueur au combat. La bélua féline, laissée seule une seconde, revint à la charge avec une petite meute de ses semblables, probablement invoqués, qui vinrent tenter de grimper sur le colosse comme Abel avait voulu le faire un peu plus tôt, avec une réussite mitigée. La panthère à plaques profita de quelques secondes de répit pour se concentrer, grandissant en absorbant l’énergie de la flore. Peu à peu, les brins d’herbe qui l’entouraient perdirent de leur éclat, virant du vert vif au jaune pâle, Abel se déplaçant progressivement pour s’assurer de ne pas flétrir le sol. La panthère à plaques parvint à atteindre une taille équivalente à deux ou trois fois ce qu’un de ses semblables était censé mesurer, eux-mêmes déjà plus massifs que les panthères classiques. Abel avait atteint une belle taille, mais qui n’était cependant pas encore suffisant pour rivaliser avec celle de la statue qui le surplombait encore. Cette dernière, attirée par le changement soudain chez le bélua, sembla rediriger son attention vers lui. Kadya se jeta alors vers lui sous sa forme animale, mais, alors que son arme s’élevait lentement, elle ne dut pas capable d’anticiper le coup de poing fulgurant du colosse qui vint l’écraser au sol.
« Non !! »
Ndar, qui était resté à l’écart depuis le début du combat, se jeta au sol, à côté de la dépouille méconnaissable de la serval.

Opalyne envoya une pierre enflammée vers le colosse, avant de changer de stratégie. La démone se concentra sur le corps de la statue, tentant de canaliser le feu vers ses entrailles et élevant peu à peu sa température. Les invocations de Kadya se dissipèrent rapidement en l’absence de son contrôle, et Abel prit le relais avec ce qui restait des guerriers béluas. La panthère se redressa sur ses pattes arrières et bondit vers la statue, tentant de se donner un maximum d’aplomb. Ses griffes martelèrent le visage de la statue, mais cela sembla sans effet. Par contre, le coup d’épée magistral qu’elle lui asséna brisa plusieurs plaques de la carapace d’Abel, lui arrachant un cri de douleur. Son augmentation de taille avait grandement amoindri son agilité, et s’il avait gagné en puissance, il n’était plus question pour lui d’esquiver aussi aisément les coups de son adversaire. Grognant de colère, Abel repartit à l’assaut, et coup après coup, il la roche s’effriter à la base de la tête du colosse. Rassemblant toutes ses forces, Abel asséna un coup terrible qui fit exploser la moitié de la tête de la statue. Défigurée, celle-ci tituba l’espace d’un instant en marchant vers l’arrière, mais ne tarda pas à s’immobiliser. Peinant à maintenir sa concentration, la taille d’Abel se mit à décroître et il retrouva bientôt celle d’une panthère à plaques normales, essoufflée. La statue, elle, si elle avait semblé l'espace d'un instant affectée par la perte de la moitié de sa tête, se redressa comme si de rien était, tuant un autre des guerriers béluas d’un coup de pied bien placé.
L’attention d’Abel fut soudain attirée par un cri strident. Opalyne venait de hurler et elle tomba à la renverse au moment où des flammes s’échappèrent de la poitrine du colosse. Elle avait provoqué une petite explosion qui avait percé de multiples trous dans la roche. Des gravats s’écoulèrent des orifices ainsi créés, et Ndar se précipita vers la statue.
« Ici, c’est son point faible ! »
Abel ne vit pas bien de quoi il parlait, mais l’alfar se jeta sur le colosse, plongea sa main à l’intérieur de sa poitrine et arracha une étrange concrétion minérale qu’il envoya vers la panthère à plaques. Instantanément, le regard brillant de la statue se tari, et elle chuta lourdement sur le côté. Ndar parvint à se dégager à temps, mais ce ne fut pas le cas du dernier guerrier bélua qui périt dans un fracas assourdissant. Il fallut plusieurs minutes pour que la poussière de roche soulevée par le véritable éboulement se la mort du prototype, mais bientôt Ndar émergea des décombres pour venir rejoindre Abel qui s’était enquit de l’état d’Opalyne.
« Merci, bélua. Sans vous je serais mort, comme tous ces malheureux. C’est terrible… je n’arrive pas à croire que les miens aient pu faire ça… Je ne suis pas comme eux, je vous le jure, j’étais opposé à tout cela, à cette guerre inutile. Nous n’aurions pas dû faire ça, et toute notre vie sera marquée par la honte... Je... je suis content de vous avoir aidé. »
La panthère à plaques déporta son regard vers Ndar et fit quelques pas vers lui.
« A présent ton fils repose en paix, elfe noir. Puisse ton peuple ne plus jamais tenter de bâtir de telles abominations. »
« Non, plus jamais, j’y veillerais ! C’était une erreur… Nous en avons tous payé le prix. Je jure de me battre pour que plus jamais une telle chose ne puisse se produire ! »
Ndar baissa les yeux, et s’en suivit un long silence. Regardant autour de lui, l’alfar aperçut le chemin qui l’avait mené jusqu’ici et, après avoir échangé un signe de tête entendu avec la panthère à plaques, celui-ci se dirigea vers la forêt.
« Une dernière chose, alfar. »
Ndar discerna le son des pattes de la panthère arracher le sol lorsqu’elle s’élança, et la voix d’Abel fut la dernière chose qu’il entendit.
« Pour Dhitys. »


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 07 Jan 2016, 13:15

Orion jeta un regard par la fenêtre. À l'extérieur, tout semblait calme. Il voyait des gens passer en priant pour que quelqu'un, à un moment, soit attiré par cette fenêtre et le remarque. Mais ce moment béni n'arrivait pas. Il était seul dans sa mésaventure, sans personne pour l'aider. Dans les histoires, quand le héros était victime d'une injustice, il y avait toujours quelqu'un ou quelque chose pour lui permettre de retomber sur ses pieds. Le karma scénaristique. Ici, tout cela semblait peine perdue. Hayina ne savait pas quand il devrait revenir à Megido, autant dire qu'elle ne le rechercherait pas avant un moment. En tous cas, il serait trop tard pour lui quand elle commencerait à avoir des doutes. Désemparé, Orion soupira et se recroquevilla dans la pièce miteuse, la tête dans les bras. Il avait déjà imaginé toutes les combines possibles et imaginables pour s'échapper des griffes de ces béluas, mais elles reposaient sur bien trop d'éventualités, surtout qu'il ne connaissait pas l'endroit où ils l'emmèneraient.

Tout cela avait commencé par une envie pressante. Sur le chemin de retour, Orion avait décidé de s'éloigner du sentier de la forêt pour aller se soulager. Sauf que ces béluas étaient sur sa route, se promenant à la file indienne en famille et dans leur forme originelle : celle de la fourmi. Evidemment, Orion, aussi respectueux qu'il soit de la nature, ne faisait pas attention à tous ces animaux minuscules et il avait malencontreusement écrasé le père avec sa chaussure. Autant dire que son envie pressante se transforma en flot incontrôlable quand il vit apparaître cinq béluas en colère devant lui, dégainant leurs armes tous en même temps. Au début, ces derniers avaient voulu en faire leur repas du soir, et puis avaient hésité sur la manière de le tuer. Grâce à ces débats, Orion réussit à les convaincre de l'emmener pour qu'il soit efficacement jugé avant de mourir : après tout, les responsables de leur peuple sauraient mieux qu'eux-mêmes convenir d'une fin appropriée à sa vie. Cet argument lancé par instinct fit mouche, car les béluas l'emmenèrent jusqu'à leur village, ici, en attendant qu'un représentant ne vienne décider du sort du malheureux.

Orion se pencha une nouvelle fois vers la fenêtre. Des femmes discutaient tranquillement dans la rue. Elles ne voyaient évidemment pas qu'à quelques pas d'elles, un homme était dans l'attente de la mort. Elles semblaient parler couture, se montrant leurs vêtements comme si c'était un concours. Mais soudain, quelque chose attira leur attention et leurs sourires s'effacèrent. Que se passait-il ? Est-ce que le bélua était arrivé, était-ce cela ? Orion commença à paniquer et pria pour qu'il se trompe. Heureusement pour lui, ce ne fut pas un bélua qui apparut à la fenêtre, mais un simple enfant. Il alla se réfugier sous les jupes de sa mère et pleura. Les femmes, quant à elles, reculèrent de quelques pas en regardant quelque chose au loin. Curieux, l'elfe captif lutta pour s'avancer, ses pieds et ses mains étant liés. Alors qu'il s'approchait difficilement, il entendit les béluas sortir de la maison, et il les aperçut ensuite par la fenêtre. Leurs armes étaient dégainées : ce qui approchait n'était pas bon. Au début, Orion ne put absolument rien distinguer. Les choses s'agitaient dehors : les femmes étaient parties chez elle en courant et les personnes à même de se défendre s'étaient toutes activées.
«  C'est quoi cette histoire, encore ? »

Puisque c'était le jour de la guigne, autant que ça continue, c'est ça ? Peut-être qu'il ne mourrait pas à cause des béluas, peut-être que ce serait à cause de cette chose qui effrayait tant les habitants. Alors qu'Orion regardait avec avidité le déroulement des événements, il put enfin voir l'ennemi. Il venait de détruire la maison juste en face de là où il se trouvait, et c'était énorme. Il s'agissait d'une statuette redoutable, et Orion ne connaissait que trop bien cet artefact. Il les avait fuis peu de temps auparavant et il avait espéré ne plus jamais en voir un jour. Mais voilà qu'elle était là, à tout détruire sur son passage... et elle s'approchait de la fenêtre. Ah oui, c'était comme ça ? Tous les passants de la journée ne l'avaient pas remarqué, mais dès qu'un ennemi s'approchait, il fallait qu'il se dirige automatiquement vers lui ?! Comment pouvait-il être affligé d'une telle guigne ? La statuette ne se mouvait pas facilement, mais elle avait une grande force. Avec sa lance, elle fit un mouvement circulaire qui assomma plusieurs personnes d'un coup. Mais un homme plus vigoureux que les autres resta conscient : alors qu'il s'apprêtait à frapper avec son épée, il s’agrippa à la lance quand elle lui arriva dessus. Il tenta de s'y accrocher mais avec la vitesse de l'arme, il fut propulsé... devinez où ? Oui, en plein sur Orion. «  Nom d'un Aether ! » L'elfe roula pour s'éloigner tant bien que mal de la fenêtre, mais quand le pauvre homme arriva, il fracassa la fenêtre et alla s'écraser dans le coin de la pièce. Les débris volèrent et allèrent se planter de parts et d'autres dans le corps d'Orion. Heureusement, aucune partie vitale n'était touchée, mais il souffrait de ces entailles.

«  Quelle poisse ! » Au moment-même où il prononça ce mot, une explosion se fit entendre non loin de lui. Quelqu'un avait décidé d'employer les grands moyens, apparemment. Alors que l'elfe tremblait de tous ses membres sans oser bouger d'un pouce, son regard se porta sur l'épée de l'homme. Puis sur ses cordes.  «  Oh, je vois. » Prit d'une illumination, il alla couper ses liens avec l'épée. Il n'était pas très doué et il dut s'y reprendre plusieurs fois avant d'y arriver, se coupant douloureusement les poignets un peu partout. Cela saignait, mais ce n'était pas grave, visiblement : et surtout, il était libre. Libre ! Orion se leva d'un coup et se dirigea vers la porte en se saisissant de l'épée. L'homme était inconscient, heureusement pour lui. D'ailleurs, c'était un alfar, apparemment. Ha ! Un aflar blessé par une statue ? Quelle ironie ! Orion tenta d'ouvrir la porte, mais il s'avéra qu'elle était fermée à clé. «  Naturellement... » À l'extérieur, des bruits de bataille continuaient à faire rage. Mais Orion n'arrivait pas à forcer la porte et il ne savait aucunement se servir d'une épée. Alors... son regard se porta une nouvelle fois vers le corps de Ndar. Orion n'avait plus toute sa tête à ce moment-là : il était obsédé par l'idée de s'enfuir, et rien d'autre ne comptait. C'était la porte ouverte aux pires idées qu'il pourrait avoir.

Son échappatoire fut tout trouvé : la fenêtre cassée. Le problème, c'était qu'il était au deuxième étage. Pas pratique pour sauter. Mais heureusement, il avait à sa disposition un..; amortisseur. Lui. L'homme qui lui avait offert un échappatoire. Sans réfléchir plus longtemps, Orion prit le corps et le fit tomber en même temps que lui. Il s'agrippa comme si sa vie en dépendait à la chemise du malheureux, tout en tenant son épée. Ce dernier se révéla ne pas être mort, finalement, car ses yeux s'ouvrirent au moment où les deux quittèrent le sol. L'alfar cria car il tombait et Orion cria de surprise. Cela lui valut de le lâcher en plein vol. Les deux tombèrent en plein sur la statue qui avait été bien amochée par les courageux béluas. L'elfe ne fit pas attention au sort de Ndar, trop préoccupé par le fait de réussir sa propre chute. Il tombait juste en face de la statue, impuissant... alors, poussé par un dernier instinct, il brandit son épée qui alla se planter dans la statue. Le choc faillit lui faire perdre prise mais il tint bon et il finit par s'immobiliser, son épée plantée dans l'artefact. Le repos ne fut pas de courte durée, néanmoins : la statue commença à pencher sur le côté et il finit par tomber une seconde fois. Du coin de l’œil, il aperçut Ndar qui passait sous la statue, par manque de chance. La statue tomba de tout son long parterre, inerte, et Orion roula parterre. Il n'avait pas compris une seule chose de ce qu'il avait fait, mais deux choses étaient certaines : la statue était vaincue et l'alfar était... eh bien, en mauvaise posture. Ah non, il était mort, à entendre la réaction de celui qui tenta de le retrouver sous l'artefact.

Les habitants se tournèrent vers Orion tous dans le même mouvement. C'était un très, très mauvais signe... mais le glas n'avait pas encore sonné pour lui, car un ultime retournement de situation lui permit d'échapper à l'attention de ses ennemis. En effet, la statue n'était pas totalement vaincue : de sa structure sortit une toute petite statuette. Une petite statuette énervée, car elle se précipita vers un bélua pour le trancher avec sa petite lance. Ces derniers reprirent aussitôt leur lutte contre elle : le premier fut gravement blessé par la statue, ses jambes sévèrement tranchées. Orion remarqua qu'il y avait du sang partout parterre et plusieurs corps inertes. Il fallait qu'il s'en aille d'ici, et vite. Alors que l'elfe se retournait pour partir le plus loin possible, un petit malin lui barra le passage et au même moment, la statue tira des rayons qui touchèrent ce dernier à l'épaule. Il était hors d'état de nuire, mais Orion ne pourrait plus partir bien loin, si jamais la statue venait à le poursuivre ou qu'elle serait invaincue par les autres. Il ne lui restait plus qu'une dernière possibilité : la combattre avec les autres. L'elfe fit mine de s'approcher d'elle, mais elle se concentra sur lui et de peur, il tomba à la renverse. Tout ne fut plus qu'esquives : la statue le poursuivit et le toucha même au genou. Alors qu'il s'effondrait, la statue vola au-dessus de lui et alla s'écraser non loin de lui, fumante. Grâce à l'attention qu'il avait porté sur lui, les autres avaient pu réunir leurs forces pour en venir à bout.

Lentement, Orion se retourna vers les béluas, les larmes aux yeux. Ces derniers se rapprochèrent de lui et s'échangèrent des regards complices. Alors que l'elfe avait peur du sort qui l'attendait, à sa plus grande surprise, ils lui tendirent la main pour l'aider à se relever. Quand il leur demanda qu'en serait-il de son sort, les béluas lui dirent qu'il s'était bravement rattrapé. Orion se retint de préciser qu'il avait entraîné un homme à la mort et accepta simplement leur pardon. Il resta plusieurs jours dans le village, ensuite, pour le remettre en état. C'était une petite partie seulement qui avait été touchée, mais les reconstructions étaient tout de même de taille. La statue avait fait plusieurs morts et plus d'une quinzaine de blessés. Orion, quant à lui, avait eu beaucoup de chance de ne pas subir une hémorragie. Le karma n'était pas réservé qu'aux héros de romans. Il l'avait sauvé, lui aussi.


Mots: 1935

Gains : le chevalier mini (pour Hayina si possible, il le lui donnera irp) + 2 en force pour Orion svp !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 17 Jan 2016, 15:02

« La guerre, la guerre.. A quoi bon ? ». Haussant les épaules, la belle Blanche se retourna vers l'Ange qui enfilait ses habits, une pointe de moquerie dans le regard. L'être céleste passa ses mains sur le tissu de sa longue robe rouge, distraite, perdue dans ses pensées, l'air vaguement dans le vide. Cela faisait à présent un petit moment qu'elles ne s'étaient point côtoyées dans un autre but que de se disputer. Seulement, la jeune rousse n'était point naïve. Elle devinait, derrière cette phrase qu'elle sentait pleine de mépris et d'amertume, que la Dullahan tentait de la provoquer, de secouer ses instincts les plus primaires. « Il faut bien faire la guerre, même si tout cela ne fait que me déplaire. ». Un rire fit vibrer les cordes vocales de la Morte qui s'avança, moulant des hanches, avant de se pencher un peu plus sur la mine déconfite de celle qui faisait l'innocente, qui gardait un regard apaisé et retirait toute responsabilité des actes qui avaient été les siens. « Tu veux me faire croire que cela ne te plaît pas ? ». Elle plissa les yeux, plongeant dans les méandres de son âme. « Ne me fais pas rire, allons. Tu n'es pas partie te battre contre les Démons car on t'as forcée à le faire. ». Son sourire commença à apparaître, lentement mais sûrement, mesquin et manipulateur. « Tu y es allée de ton plein gré, avec une furieuse envie de te défaire de ces monstres ayant ravagé ton coeur. Tes souvenirs t'ont poussée dans tes plus grands retranchements, et tu me mentirais en me disant que tu n'y a pris aucun plaisir. ». Elle rit une nouvelle fois. « N'essaye pas de te voiler la face plus longtemps, ma Chère. ». Avançant sa main, elle lui caressa avidement la joue, presque vicieuse et un poil malfaisante. « Tu n'es plus que l'Ombre de ce que tu étais. ». Approchant un peu plus son visage du sien, elle souffla sur sa joue. « Où est passé la merveilleuse petite ange qui passait son temps dans un atelier, à peindre milles et unes fresque, à courir derrière Mircella comme si elle était son seul et unique espoir de survie. ». Hystérique, elle eut une peine incommensurable à se contrôler et à maîtriser les tremblements de sa voix. « Accepte ton changement. Il n'est pas mauvais, oh, non. ». Elle commençait presque à la prendre en pitié. « Ce n'est pas de ta faute si ta mère est une traînée qui couchait à droite à gauche sans se préoccuper de sa progéniture. ». Elle posa ses doigts sur sa bouche, malicieuse. « Oh, si, elle se préoccupait bien de vous. Dans le sens ou elle voulait que vous n'existiez plus. ». Elle se mit à chuchoter. « Vous n'étiez que des erreurs. Des êtres destinés à mourir dés le moment où vous avez vu le jour. ». Et sans se reculer, elle passa une main sur son épaule encore dénudée. « L'idée de te venger n'est pas à déplorer, Héliana. Il est humain. ». Cela lui coûtait d'ainsi la réconforter. « Si tu veux tabasser des êtres démoniaques pour te passer les nerfs, alors personne ne t'en empêchera. Si tu as envie de crier que ce que tu fais n'est que Justice, personne ne pourra te contredire. ». Elle ne baissait pas les yeux. « Laisse toi aller. La Déchéance est loin d'être ce que tu pourrais imaginer. ». Julia commençait à devenir sérieusement effrayante au moment où elle se recula complètement, plongeant ses mains dans ses poches.

« Enfin, je ne fais que des suppositions. Tu n'es pas obligée de me prendre au sérieux si tu ne me crois pas. ». Retournant uniquement sa tête dans un angle sordide, elle se mit à rire une nouvelle fois. « Ce n'est pas comme si je désirais que tu prennes mes paroles comme acquises et parfaitement vraies. ». Il était bien plus amusant de la voir se démener pour comprendre ses propres tourments que de les régler en une paire de mains, quand bien même la Défunte en était incapable. Après avoir joué son petit tour, elle s'étira longuement, attrapant sa sacoche qu'elle mit en bandoulière sans trop en regarder le contenu, elle sentit la présence de l'Ange dans son dos. « Tu es décidée à me suivre où tu vas rester plantée comme ça derrière moi sans rien dire ? Je sais que tu n'aimes pas trop parler car tu prends un temps considérable pour trouver tes mots, mais moi, je n'ai pas de temps à perdre. ». Se tournant, elle la poussa presque pour passer quand cette dernière la saisit par le bras, manifestant qu'elle était prête à partir à l'aventure. Avec un sourire satisfait, la Dullahan poussa la porte de leur demeure commune à Earudien, victorieuse. « Tu vois quand tu veux ! ». Et, déployant ses ailes noires de chauve-souris, elle plia les genoux et prit son envol. Hésitant pendant quelques brèves secondes, l'Ange finit par se décider et se mit à sa poursuite, gardant cependant une certaine distance de sécurité avec la Blanche. Elle ne la craignait pas, non. Mais mieux valait être prudente en sa présence, car on ne savait jamais sur quoi on pouvait tomber, et de nombreuses surprises pouvaient surgir sur leur chemin. L'être céleste n'était pas contre l'idée de découvrir de nouvelles choses, de nouveaux endroits, non. Elle souhaitait seulement ne pas se retrouver embarquée dans une bataille qui ne la concernait pas. Seulement, les Aetheris n'avaient jamais été tendres avec elle, et ne le seraient pas plus au fil des années. Aujourd'hui ne dérogerait pas à la règle, et elle subirait milles ans de souffrance de plus si elle ne restait pas calme. Alors que leur vol se déroulait on ne peut mieux – et cela même si la rousse ignorait la destination de leur voyage -, elle entendit des cris d'à l'aide venant d'en dessous d'eux. Un dilemme se posa dans son esprit. Que faire ? Appeler Julia et lui demander de s'arrêter pour voir ce qu'il se passait ? Elle la remballerait et poursuivrait sa route. S'en occuper seule ? C'était un risque considérable de se faire crier dessus dans la seconde ou pire, de ne pas parvenir à se débrouiller toute seule. Mais la fierté de la jeune femme l'empêchait de demander à la Dullahan de venir la secourir si les choses se profilaient de mauvaise augure. Accélérant, elle empoigna sa jeune amie, la stoppant par la même occasion dans sa course, et fonça vers le sol. « Mais t'es malade ! Qu'est-ce qui te prend ? ». Arrivant sur la terre ferme, la Blanche grommelait. « T'en avais marre d'utiliser des ailes c'est ça ? Tu peux l'dire au lieu de me foncer dedans ! ». Des cris commencèrent de nouveau à résonner dans son dos. La Défunte comprit bien vite, et se mit à pester, presque énervée contre le monde. « C'est pour secourir des imbéciles que tu m'as faite m'arrêter ? Tu crois que j'ai vraiment que ça à faire d'aider le premier venu ? C'est ton rôle ma grande, pas le mien. J'ai jamais été là pour sauver la veuve et l'orphelin ! ».

Les cris s'accentuèrent. « S'il vous plaît ! S'il vous plaît ! ». L'autre le reprit. « Ne leur demande pas de l'aide, dis-leur de fuir, plutôt ! ». Pleine d'orgueil, Julia se retourna. « Et fuir devant quoi, s'il vous plaît ? Non parce que là actuellement, ce que je vois derrière vous c'est le vide, voire une petite forêt. A moins que vous ayez la phobie des plantes vertes, je vois pas vraiment ce qui vous met dans cet état. ». Pour avoir vécu avec l'Elfe Eternelle, elle était vaccinée contre la haine envers les plantes et les arbres. Elle ne les aimait pas, oh, non. Seulement, l'idée de tout faire cramer pour se détendre avait filé de son esprit pour un petit moment. Rien n'assurait qu'elle n'allait pas revenir au galop le jour où elle ne parviendrait plus à contrôler ses sautes d'humeurs. C'était ce qu'elle appréciait le plus dans sa propre personnalité : son imprévisibilité. Elle la savourait de temps en temps, la chérissait plus que n'importe quoi d'autre. Mais pour l'heure, la surprise ne viendrait pas d'elle. Relevant les yeux, elle arrêta de rire. Une immense statue, semblable à celles utilisées par les Alfars avançait vers le petit groupe. Fronçant les sourcils, tout d'abord, la Dullahan voulut les laisser se débrouiller. « Vous avez réveillé ce machin et vous voulez que quelqu'un d'autre répare les dégâts ? Même pas en rêve. Bien fait pour vous. ». Julia n'appréciait pas plus le peuple des Elfes Noirs. En fait, elle ne les aimait pas du tout. Mais cela ne suffisait pas à la motiver pour qu'elle détruise cette arme de guerre. Après tout, n'avaient-elles pas toutes été détruites ? En garder une était un risque considérable, et il leur fallait à présent payer les pots cassés. Ce n'était pas son problème, ça ne l'avait jamais été. Mais l'Ange n'était pas de cet avis et, s'inclinant poliment, affirma qu'elle les aiderait à régler ce petit soucis. Attrapant le poignet de sa compagne, la Blanche faillit lui en mettre une. « T'es complètement cinglée. Tu t'es déjà battue contre ces machins ? ». Elle fit une pause, avant de reprendre. « Ta tête me dit que non. Sois pas débile. Tu risques déjà suffisamment ta vie, et moi j'ai pas envie d'avoir Mircella en larmes sur mes épaules pendant des mois et des mois. Fais pas l'idiote et pars avec moi. ». Héliana fit non de la tête, s'avançant vers la statue, confiante. « Le village va être détruit si nous ne la détruisons point. Il est hors de question que je rebrousse chemin. ». Se frappant la tête contre un arbre, la Défunte finit par comprendre qu'elle n'aurait pas raison de l'Ange et qu'elle devrait faire avec sa manie de se mettre tout le temps dans le pétrin en faisant fi des conséquences. Cela ne lui plaisait pas de faire la nounou, mais si elle s'enfuyait en courant, alors elle subirait les remontrances de l'Elfe et ça, pour rien au monde elle ne le voulait. Elle ferait ce qu'elle pourrait, avec les vagues souvenirs des dernières catastrophes. Rien ne pouvait entacher ces statues. Il fallait les faire tomber, car elles ne pouvaient se relever. Et pour cela, il n'y avait qu'une seule technique à adopter. S'approchant de l'oreille de l'être céleste, elle lui murmura quelques mots rapidement, et leur plan était prêt. Se glissant derrière la statue sans se faire remarquer, Julia se concentra et fit apparaître des chaînes qu'elle enroula autour de ce corps de pierre. Une fois que ce fut chose faite, elle fit un signe rapide à la rousse qui s'empressa d'utiliser son contrôle de l'air pour la faire tomber en arrière. Dans le même temps, la Dullahan tirait sur ses chaînes. C'était banal, bateau, mais aussi étrange que cela puisse paraître, cela fonctionna. Et pendant qu'elles se battaient de toutes leurs forces, une troupe arriva pour les aider.

Une fois la statue au sol, la Blanche essuya la sueur sur son front et s'en rapprocha. « Ben alors c'était pas si difficile que ç.. ». Un uppercut en plein dans la mâchoire la fit sursauter brusquement et vaciller dans le vide sans rien pour se rattraper pendant quelques secondes. Elle laissa échapper un cri de douleur, tout en se reculant, alors qu'un corps sortait de l'intérieur de la statue. Visiblement, ce n'était pas terminé, et l'idée de s'être faite prendre en traître la rendait folle. Tentant de suivre les mouvements de leur ennemi en virevoltant dans les airs, Héliana essayait tant bien que mal de limiter les dégâts, d'empêcher la mort de trop de personnes, les soignant avec la magie des cieux quand elle le pouvait. Mais pour la plupart, c'était déjà trop tard. Leur âme s'était envolée de leurs corps. Ils ne respiraient plus, et ne respireraient plus jamais. Pourtant, aucune haine ne montait dans le coeur de la jeune rousse, qui se mit en position pour attaquer de face. « Mais t'es tarée ! Dégage du chemin, elle va te défoncer, Héli ! T'es totalement inconsciente ! Quelqu'un, frappez là, mais faites quelque chose ! ». La jeune fille à la chevelure immaculée n'y comprenait plus rien. Alors que tous se battaient comme des sauvages, tentant de sauver leurs vies et de mettre à mal celle de leur adversaire, elle, se plaçait bien dans sa ligne de mire pour prendre tous les coups. Elle était suicidaire. Elle en avait marre. Julia ne voyait pas d'autres raisons pour la voir se mettre ainsi en danger. La compassion de sa compagne devenait de l'absurdité ; Elle était sotte. Complètement idiote. Aveuglée par son envie d'aider et de secourir. Sa vie ne valait donc pas plus que celle des autres ? Foutaises. Grognant de frustration, elle fonça plus vite que la statue et la mit à terre, plaçant des chaînes autour des articulations de la statue mouvante par la même occasion. C'était un coup de chance. La troupe fonça sur l'assaillant et le mit hors d'état de nuire, alors que le sang se mettait à couler sur la peau pure et blanche comme la neige de l'être céleste. La Dullahan n'était pas morte, non. Loin de là, très très loin. C'était déjà arrivé une fois, et il était hors de question que cela recommence pour une bêtise telle que sauver l'Ange de sa propre bêtise. Mais pour l'heure, Morphée l'accueillerait bien entre ses bras, n'est-ce pas ?
2 346mots
La Panacée de Mandragore pour Julia & +1 en intelligence pour Héliana
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 23 Jan 2016, 02:40


Cela faisait quelques semaines qu’ils avaient fait halte dans ce village. Un campement rudimentaire s’était dressé, légèrement en retrait de l’agitation ambiante. Quatre individus, d’origines diverses et d’apparences singulières. Un feu crépité faiblement, accueillant le métal d’un présentoir qui faisait bouillir de l’eau. Le soleil était haut dans la voûte céleste, étendant ses rayons sur les hères affairés. Une jeune femme à la peau opalescente et à la longue et ineffable chevelure flavescente s’occupait à alimenter le foyer, tandis qu’une seconde, plus petite, plus discrète aux grands yeux céruléens remuait quelques carcasses sanguinolentes. Ysaline et Eliott ne s’adressaient pas un mot, pas même un regard. Une animosité perdurait entre elles, c’était indéniable. Plus loin, deux armes s’entrechoquèrent. Un garçon tenait une longue épée bâtarde, sa tignasse blonde et épaisse virevoltant sous les cabrioles qu’il effectuait pour éviter les assauts de son adversaire. Mussel était à peine un adolescent, ses joues encore rosées et sa mine sage en témoignaient. Vêtu d’une simple chemise sans col, il avait délaissé le cuir souple et son couvre-chef, le temps de son entrainement quotidien. Son opposant était plus massif. Fort d’une stature élancée et de sa grande taille, il n’avait plus rien de l’exilé qu’il avait jusqu’alors été. Malgré quelques reliquats récalcitrants, sa chevelure avait perdu sa flamboyance artificielle. Oscillants entre le brun et le châtain, ils conservaient une relative longueur, le changement lui allait bien, faisant ressortir ses prunelles cinabres qui peinaient à reprendre leur teinte naturelle. Car oui, malgré les tentatives de ses compagnons, Vadim demeurait sous l’emprise de sa moitié la plus farouche. Ses épaules s’étaient élargies, son torse nu démontrait les résultats de ses combats et de ses pérégrinations. Les muscles se formaient, son poitrail se formait, il s’était affiné, autant qu’il s’était musclé. Ses joues s’étaient creusées avec légèreté, une barbe plus épaisse et bien moins discrète s’était emparée de son visage. D’aucun aurait pu dire que l’homme s’était embelli. Il para du plat de son épée. Ses gestes s’étaient fluidifiés, étaient plus assurés, il esquivait avec plus d’aplomb. Non, Vadim n’était plus l’homme que certains, comme Raeden, avaient connu. Méconnaissable sous ses nouveaux traits, bénéficiant d’une nouvelle notoriété, d’une reconnaissance auprès du peuple des mers, il se félicitait de s’être émancipé de toutes les chimères de son mal-être. Il devait son salut à ses rencontres, mais surtout à une génie. Patience lui avait permis d’avancer, de prendre son envol. Elle lui a été salutaire. Ses lippes s’étirèrent tandis qu’il repoussait un assaut de Mussel. Le garçon avait rejoint leur groupe hétéroclite depuis quelques semaines déjà. Malgré sa discrétion et sa timidité, il s’était révélé amical et curieux. Le réprouvé le comprenait mieux que quiconque. Le rejet que subissaient les humains, n’était pas si différent de celui qu’il avait vécu toute sa vie durant. D’une pression, Vadim désarma son assaillant, faucha ses jambes et le mit à terre. La pointe de l’arme du temple vint mordre le vaincu, tandis qu’un sourire s’étiolait sur les lèvres du conquérant. « Gagné. »

Le garçon se releva, époussetant ses vêtements couverts d’herbe. « Pour changer ! » Un rire exhala des lèvres du proscrit qui rangea son épée dans son fourreau. Les deux quidams revinrent au campement, retrouvant les jeunes femmes qui s’étaient assises, sans se parler, gardant leurs regards plantaient sur l’eau frémissante et les chaires qui grillaient. « Je vois que l’ambiance est au beau fixe ici. » Mussel retint un rire et s’assit aux côtés d’Eliott, qui l’avait pris sous son aile. D’une main, il essuya la sudation qui perlait de son front. « Tu es hilarant, Vald. » Haussant les épaules, le réprouvé happa un sceau empli d’eau et le déversa sur son visage et son torse. S’essuyant rapidement, il revêtit une chemise blanche, identique à celle de son compagnon humain et vint s’asseoir à son tour près du groupe. « Un jour, vous m’expliquerez sans doute d’où vient votre haine réciproque, ce serait pas mal, pour la cohésion du groupe, tout ça… » Ses prunelles cinabres se déplacèrent sur les deux renfrognées et il soupira lentement. Cette animosité était inexplicable. Ysaline le servait depuis la fin de la Coupe des Nations et Eliott n’avait jamais voulu accepter l’arrivée d’un nouveau membre dans leur groupe. Le comble fut la venue du jeune humain, qui avait définitivement scellé la réciprocité de leurs sentiments farouches. Vadim se servit et porta à ses lèvres la viande crépitante. Un cri retentit avant qu’il ne plante ses crocs dans son festin. Un mouvement de foule s’était emparé du village, suivi d’un bruit assourdissant. Le réprouvé haussa son regard et fit face à l’horreur. « Par les Aetheri... »

Gargantuesque et inénarrable, une statue d’une demi-douzaine de mètres avançait vers le village, imposant sa masse aux habitants effrayés. Le groupe s’était levé, leurs bouches grandes ouvertes devant cet émissaire des enfers. Des braillements, un tumulte incessant et incompréhensible avait émergé, les hères se bousculaient, tentant de s’éloigner le plus possible de l’ineffable sculpture. La cohue était terrible, véritable nuée de personnes qui s’écrasaient afin d’échapper à l’inéluctable. Les paupières du proscrit tressaillirent. Il empoigna le bras de Mussel et le tourna vers lui, s’agenouillant pour être à sa hauteur. « Garde ton épée à portée, pars avec Eliott et Ysaline. » Il se releva, faisant face aux mines démunies de ses compagnons. « Mettez-vous à l’abri. On a pas le temps d’emballer toutes les affaires. » Eliott avança vers l’homme, les sourcils froncés. « Tu ne viens pas avec nous ? » Les lippes de l’exilé s’érigèrent en un sourire. « Hors de question. Il y a sûrement moyen de s’en débarrasser, je ne laisserais pas mes possessions se faire détruire par un tas de cailloux. Je vais lui casser les dents. » ; « Où tu vas mourir. Arrête tes bêtises et viens. » Les prunelles carmines du damné se fichèrent dans celles de l’ange. Sa mâchoire se contracta et il avança vers elle. Il n’y avait plus aucune trace d’affabilité sur son visage, seuls sa férocité et le présage de son ire. « Ne me dicte pas ce qu’il me faut faire ou non Eliott. Va-t-en. Veille sur Mussel et sur Ysaline. Je ne vous veux pas dans mes pattes. » La demoiselle se détourna, irritée et le groupe se dessouda, laissant Vadim seul face à l’engeance marbreuse.

Le réprouvé tira Zul’dov, son arme du temple, de son fourreau et prit le sens inverse de la marche, se dirigeant vers la statue, qui approchait de plus en plus de l’orée du village. Arrivé à mi-chemin, il fut happé par une main aux longs doigts, aux prunelles affolées. « Que faites-vous ?! » La jeune femme semblait en proie à des sentiments contraires, derrière elle, se tenait un homme élancé à la peau sombre et aux oreilles en pointe. Un alfar. Bien étrange présence dans un village de bélua, quand on connaissait les tensions inhérentes aux événements passés. « Je vais démontrer ce truc et vous ? » La bélua l’examina brièvement, se hasardant sur la lame qu’il tenait fermement. « Avec un épée ? Contre une statue de six ou sept mètres de haut ? Vous avez perdu la raison ? » Vadim se raidit et planta l’objet du délit dans le sol. « Vous préférez qu’on la laisse détruire le village et mon campement ? Je ne suis pas matérialiste, mais je tiens à mes affaires. Alors, si vous le voulez bien… » Le réprouvé était sous l’emprise de ses pulsions démoniaques, refusant d’admettre son évidente infériorité face à l’engeance. Seule la mort pouvait l’attendre, là où il se rendait. « Attendez. C’est en partie de notre faute… » La sang-mêlé jeta un regard houleux à l’alfar. « … Si la créature s’est réveillée. Je ne peux vous laisser y aller seul. Nous venons. » Le réprouva hocha la tête. La situation changeait, le combat serait plus aisé. « J’ai peut être une idée dans ce cas. Vous êtes de ce village, essayez de ramener le plus de gens disponibles et à qui il reste un semblant de courage. Je pars avec l’alfar… » ; « Je me nomme Ndar. » ; « Ouais. Je pars avec l’alfar trouver une corde. » La bélua l’observa longuement. Elle semblait entrevoir son plan et se contenta de répondre à sa requête, s’élançant vers la masse qui quittait le village, tandis que les deux compagnons d’infortune partaient en quête de l’objet de leur salut.

La massive statue approchait dangereusement, n’étant plus qu’à quelques mètres des premières masures lorsque Ndar et Vadim mirent la main sur le précieux accessoire. Leur exutoire était épais, suffisamment long pour happer les jambes de la créature et permettre à une vingtaine d’hommes de la tenir. « Ca devrait aller, en espérant que la chute soit mortelle. Autrement… » Il s’interrompit, faire des pronostics serait vain et malvenu. Ils émergèrent d’un cabanon et rejoignirent l’allée centrale. « Elle revient. » La disciple de Phoebe apparut au loin, accompagnée d’un petit groupe d’hommes et de femmes. Ils seraient tout juste assez pour parvenir à mettre à en place l’audacieux projet. Un craquement sourd retentit au même instant. Le pied de l’amas de pierre s’était abattu sur une première demeure. La statue avait atteint le visage, le combat commençait. Le rassemblement arriva enfin et Vadim enjoignit chacun de se mettre en ligne et de tenir chaque bout de la corde de manière symétrique. Ndar se positionna. « Le tout c’est de forcer au même moment, avec la force de vingt personnes et le poids de mastodonte, nous devrions parvenir à le faire basculer. » Tous hochèrent la tête, malgré l’appréhension qui se lisait sur leurs visages. Ils avaient peur. La peur alimenterait leur force. L’adrénaline serait salvatrice. D’un même mouvement, ils se ruèrent vers la créature, certains hères lançant un cri de triomphe avant même que le tocsin de ce dernier n’ait résonné. Le chanvre s’enroula autour des pieds de la statue qui se figea un instant. D’un geste sec et impitoyable, elle chassa ses tortionnaires, les envoyant valser sur le sol. Ndar s’écrasa contre le mur d’une habitation, sa tête l’heurtant dans un bruit mât, une gerbe carmine s’échappant d’une plaie grande ouverte. « L’alfar ! Que quelqu’un aille aider l’alfar ! » Vadim se releva avec peine, massant sa nuque douloureuse. La bélua s’était précipitée vers Ndar et ses paumes s’illuminèrent. Les rescapés gémissaient, certains refusant de se relever, préférant attendre l’inéluctable plutôt que de l’affronter. « Bon sang ! Vous êtes des béluas non ? Alors relevez-vous, transformez-vous et mettez toutes vos forces dans la bataille ! Reprenons la corde et poussez moi ce truc au sol. » Des dizaines de paires d’yeux se tournèrent vers lui. Tous les béluas capables se transformèrent, lorsque leur métamorphose permettait d’aider au basculement. Accompagné d’ours, de loups et de créatures massives, le réprouvé reprit le long morceau de chanvre et s’élança de nouveau. Leur puissance était différente. Incomparable. Sous la force de leur assaut, l’engeance ne put résister et dans un long mouvement, elle bascula en arrière, se fracassant sur les demeures rescapées de son avancée. Sous le choc, sa tête se brisa dans un bruit sourd. Malgré les dégâts, une exaltation palpable explosa. Au loin, Ndar se relevait avec l’aide de la bélua et venait à la rencontre du groupe victorieux. Vadim s’avança vers eux et se figea. Une lame sortit du ventre de l’alfar, tandis qu’une tâche écarlate maculée ses vêtements clairs. Il cracha une gerbe de sang et s’effondra au sol, dévoilant le nouvel opposant.

Une réplique, de taille moyenne, se tenait droite, extirpant sa lame de la dépouille de sa victime. Elle abattit à nouveau sa justice sur la bélua, qui esquiva maladroitement avant de tomber à terre. Le réprouva empoigna sa lame qu’il avait laissé plantée dans la terre et la tira avant de se précipiter vers le nouvel ennemie. Derrière lui, les quidams étaient mus par la terreur. Incapables de bouger ou d’intervenir. L’arme du temple vint à la rencontre du sabre de la statue qui tentait de rejoindre la gisante. La force de cette dernière fit vibrer son bras et il lâcha sa lame. Vadim évita le revers de l’engeance et plongea sur elle, l’amenant à terre. D’une main, elle l’empoigna, enserrant sa gorge avec fermeté. Le souffle coupé, l’exilé battit des jambes pour tenter de s’extraire de cette emprise. Les phalanges marbrées de la créature rencontrèrent ses côtes, qui émirent un craquement sourd sous ce coup inattendu. Son cri fut endigué par la pression sur son larynx, il commençait à défaillir. Le proscrit tomba, sans comprendre. Ses prunelles cherchèrent la cause de sa libération et trouvèrent la disciple de Phoebe, debout, Zul’dov entre ses mains. Elle avait sectionné le bras emprisonnant, qui gisait inerte dans l’allée. Toussant et peinant à reprendre son air, Vadim rampa à l’écart du duel. La chimère s’était tournée vers son assaillant et les lames s’entrechoquèrent. Le réprouvé se releva à grand peine, tenant son flanc massacré, essuyant d’un revers de main le sang et la poussière qui maculaient son front. « Décolle lui sa foutue tête ! » Sa tessiture était éraillée, déformée par l’étouffement de l’engeance. « J’essaie ! » La bélua se défendait bien face à l’estropiée, mais sa force était bien moindre malgré tout. Puis, tout bascula. Les yeux de la créature s’illuminèrent un deux rayons incandescents s’en échappèrent, se logeant dans la poitrine de la sang-mêlé, qui poussa un cri de douleur. Gisante et gémissante, l’arme du temple à plusieurs mètres d’elle, la bélua était incapable de poursuivre. « Par les Aetheri, aidez nous ! » Ramenés à la réalité, les habitants clignèrent des yeux, s’extirpant du spectacle agonisant de leur alliée. Ils s’observèrent un instant et enfin, ils se décidèrent, reprenant corps avec la temporalité présente.

La bestialité dont ils firent preuve n’aurait su être décrite. Happant les membres restants de la statue, mordant la pierre. Cinq furent percutés par la magie de son regard, deux furent transpercés par le fil de son épée. Finalement, l’un des survivants agrippa son faciès inexpressif et le détacha avec vigueur, entraînant la fin de ce cycle funeste. Vadim qui s’était fait effleuré par l’un des rayons, se releva péniblement, souffrant à chacun de ses pas. Observant, les corps inanimés des morts. Une dizaine au total, sans compter Ndar qui étendait sous lui une immense flaque écarlate. Le réprouvé avança jusqu’à l’engeance. Elle ne bougerait plus, il n’y avait aucun doute là-dessus, puis il rejoignit la sang-mêlé et s’assit avec difficulté près d’elle. Elle respirait encore, sa vie n’était pas en danger, malgré ses blessures. Elle serait vite soignée par ses congénères. « Rude journée, hein ? » Les lippes de l’exilé tressaillirent. Il y avait bien longtemps qu’il ne se souciait plus des défunts et du respect les incombant. « Avec tout ça, je ne connais pas ton nom, jeune courageuse. » Les mires de l’agonisante se tournèrent vers lui, un sourire maussade flottant sur les lèvres. « Kalya. » Elle avait eu bien du mal à extirper ces quelques mots. Le damné posa une main sur son bras brûlé et pressa doucement. « Enchanté Kalya, je suis Vadim. »

Les béluas s’étaient affairés, dés lors que le tumulte de la bataille s’était calmé. La vie reprenait son court, les hères pansant leurs blessés et pleurant leurs morts. Vadim avait titubé jusqu’au campement, traînant l’arme du temple derrière lui. Il s’était affalé sur le sol et ses paupières s’étaient scellées. Tout son corps irradiait de douleur. Ses trois compagnons le rejoignirent quelques temps plus tard. Eliott s’inquiétant de son état et appelant sa faible magie en renfort. Ysaline préparant de l’eau pour le rafraîchir. Mussel se mordant la lèvre en avisant ses côtes enfoncées. « Ouais. J’ai pris une sacrée dérouillée. » Ses doigts se refermèrent sur une pièce parfaitement lisse. « L’important c’est que je n’ai rien perdu d’essentiel. » Et dans sourire sur ses lippes, il s’abandonna à la fatigue de ses blessures.

2667 mots.
La Panacée de Mandragore et +1 en intel. pour Vadim. Merci Létouille ♥

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 24 Jan 2016, 16:44


Les récents évènements venaient de laisser une véritable pagaille sur le monde, tremblements de terre, tsunami et autres catastrophes naturelles dévastèrent tout sur leur passage. Cela aurait très bien put s’arrêter là, mais ce fut s’en compter sur l’intervention d’un mystérieux groupe aux vêtements bariolés et porteurs d’étranges masques d’or, ces derniers rependant la mort et la terreur autour d’eux, mais ils n’étaient pas les seuls menaces présentent au moment des faits, les statues des Alfars par exemple firent de même. Bon nombre de personne perdirent la vie durant cette période et des citées virent leur existence réduite en cendres, notamment Dhitys, capitale des Béluas.
Pour finir, tout s’arrêta aussi brutalement que le début de cette crise mondiale, plus de catastrophe, plus d’assassinats pernicieux par les fameux Masque d’Or, plus aucuns dangers sortant de l’ordinaire. Les gens restèrent bien entendu méfiant, mais ceux-ci reprirent peu à leurs habitudes au fil du temps. Le monde en ressortit alors avec une profonde cicatrice, mais chaque peuple des différentes nations s’évertuait à refermer cette dernière du mieux qu’ils pouvaient. C’est là que Kain entra en scène. Une fois remit sur pieds, il quitta les ruines de Draguial, laissant la reconstruction de cette dernière aux soins des différents architectes recrutés par Alyska. Son combat contre la troupe de Masques d’Or l’avait laissé quelque peu éreinté, l’obligeant à rester sur place afin de se remettre des nombreuses blessures qu’il avait subit. Le guerrier se dirigea donc en direction du territoire Béluas en pensant pouvoir profiter de la situation afin de fournir ses services de mercenaire aux plus offrants, ces derniers ne manquaient certainement pas de tâche à lui confier à la vue de la situation actuelle dans le secteur. Ainsi, disant au revoir à Alyska et laissant son compagnon, Hakan, dans la citée des dragons, ce dernier ayant préférer rester en compagnie de Sierra pour laquelle il semblait s’être entiché, le guerrier se mit en route.

Le feu crépitait calmement, ses langues de flammes venant lécher à maintes reprises la chair tendre et fraiche de la viande présente au-dessus de ces dernières. Elle cuisait lentement, prenant peu à peu une teinte caramélisée des plus appétissante. Le guerrier, adossé à son épée géante, entreprit alors de mordre à pleines dents dans un morceau de celle-ci. En seulement quelques bouchées, il finit par dévorer entièrement l’animal récemment capturé par ses soins. N’ayant croisé aucune auberge dans les environs, Kain dût se débrouiller par lui même pour se restaurer. Enfin, cela ne révélait rien de très difficile pour le guerrier, ses pouvoirs d’Elémental l’aidant pour beaucoup là dedans, le feu de camp étant naturellement le plus facile à faire pour le fils du feu.
Lâchant soudain un rôt sonore, signe qu’il avait bien mangé, l’homme ramena ensuite ses mains derrière sa tête et s’adossa contre son épée afin de commencer une petite sieste. D’après ses souvenirs, Il ne devait plus être très loin de Dhitys à l’heure actuelle ayant déjà fait escale jusqu’à cette dernière il y a longtemps de cela. Kain y rencontra même l’ancien conseiller de l’eau, Morvan, et l’aida au cours de plusieurs combat dans l’arène de la citée Béluas afin de récupérer la flûte d’une étrange fille aveugle. Enfin, cela était de l’histoire ancien désormais et beaucoup de chose avait changées depuis cette époque. Le guerrier soupira légèrement, essayant de penser à autre chose afin de s’endormir tranquillement. Hélas, le repos n’était pas pour maintenant, de légère vibration se faisaient ressentir dans le sol et, étrangement, celles-ci semblaient se rapprocher de plus en plus. Grognant quelque peu, Kain finit par se lever sortit son épée du sol et se mit à patrouiller autour de son camp de fortune afin de comprendre l’origine des tremblements qu’il ressentait encore une fois debout. S’approchant donc de la source de ces derniers, ce fut soudainement des cris qui parvinrent à ses oreilles, des cris d’effroi pour être exacte, comme si l’on cherchait à échapper à quelque bête féroce. Piqué par la curiosité, le mercenaire s’approcha d’avantage jusqu’à arriver sur une sorte de sentier. Levant les yeux, il vit alors une immense silhouette commencer à se dessiner au loin, aussi grande et aussi large que les arbres peuplant la région.
Les yeux de l’Elémental s’agrandirent soudainement tandis qu’une petite flamme se mit à danser sauvagement au fond de ces derniers. Un rictus des plus ravi étira ses lèvres et un battement d’excitation vint faire battre son cœur, propageant alors cette dernière à son organisme entier. L’homme semblait en transe devant le géant de pierre qui s’approchait pas à pas, à tel point qu’il en oublia les fuyards qui passèrent devant lui. Ce ne fut que les injonctions d’une femme qui passa à se moment là qui le fit revenir à la réalité.


Bon sang ! Ne rester donc pas planté là à ne rien faire. Fuyez ou aidez-nous, mais par pitié bougez !

L’intéressé cligna des yeux pendant quelques instants, avant de tourner ceux-ci en direction de la jeune femme qui venait de le sortir de sa transe. Celle-ci devait certainement être une Béluas, à n’en pas douter au vu de son aspect des plus animal et de sa tenue. Le regard du guerrier passa alors sur l’homme qui l’accompagnait, le teint ambré, des oreilles pointues dépassait de sa chevelure grisonnante, un Alfars. Que faisait-il donc ici ? N’était-ce pas eux justement qui avaient rasé Dhitys. Kain arqua alors un sourcil de plus interrogateur face à ce duo des plus inattendu. Voyant son expression, la jeune femme commença à expliquer le rapidement possible le pourquoi du comment de cette situation incongru.


Ce maudit Alfars a réveillé par mégarde l’une des statue qui a ravagé notre citée. Et pas n’importe laquelle. La plus dangereuse !
Alors il va rester avec moi pour nous aider à arrêter cette machine de guerre avant qu’elle ne ravage tout sur son passage et ne s’en prenne au village.


Elle marqua une pause, avant de poursuivre tandis que le guerrier porta son regard vers la fameuse statue.

Vous comptez nous aidez la stopper ? Vous m’avez l’air assez fort.

Revenant sur la Béluas, un rictus entre une extrême assurance et de l’excitation étira ses lèvres, tandis qu’il déclara à cette dernière.


Vous aidez ? Non, mais j’ai bien envie de mesurer à ce monstre de pierre.


Et sur ses mots, il fonça droit sur la statue géante, laissant Béluas et Alfars bouche bé devant les paroles du mercenaire.

Lame à la main, le guerrier chargea vers le colosse de pierre, ce dernier étant bien plus grand que ce qu’il avait cru, mais qu’importe la taille une fois à terre. Quelques hommes essayaient déjà de retenir l’avancée du monstre, en vain. Celui-ci usait d’une épée faite dans la même matière que lui et balayait tous ceux qui osaient s’approcher de lui. L’arme faite de roc se mit soudain à chuter lourdement, à la verticale, droit sur l’un des pauvre combattants qui tentait de défendre son village. Celle-ci allait s’écraser sur lui, mais elle fut stoppée in extremis par la lame du mercenaire, qui vint percuter violement celle de la statue. Un craquement sonore se fit entendre et une légère fissure apparu sur l’épée de pierre, tandis que celle faite d’acier ne broncha aucunement sous l’impact. La mâchoire serrée, les muscles gonflés, Kain tint le géant en respect empêchant ainsi au combattant de péri sous le coup de ce dernier, mais l’homme resta comme pétrifié par le fait d’avoir échappé de si peu à la mort. Voyant qu’il ne bougeait pas, l’Elémental du feu gueula alors.


Barre toi !

L’ordre du guerrier réussit à faire sortir l’homme de sa paralysie et celui-ci se mit à courir de toutes ses forces. De son côté, le mercenaire fit basculer son épée, laissant celle de son adversaire poursuivre sa course jusqu’au sol, alors qu’un sourire de dément illuminait son visage. Enfin un adversaire valable. Sans marquer la moindre pause suite à ce bref échange, Kain vint aussitôt réattaquer le géant. Il esquiva aisément ses coups, ceux-ci étant des plus lent, et vint frapper dans la jambe de la créature. Tout comme son arme, une fissure apparue sur sa jambe et s’effrita légèrement. Le but de l’épéiste était très clair, continuer de se concentrer sur les jambes de la statue jusqu’à ce que l’une d’entre elles ne se brise et ne fasse perdre l’équilibre au monstre de pierre.
Continuant sur cette tactique, Kain fut bientôt rejoint par d’autres combattants, ces derniers ayant retrouvé un regain d’espoir et de vigueur face à la grande combativité du mercenaire, la Béluas qui l’avait interpellée quelques minutes plus tôt en fit partit elle aussi. Remarquant cela, l’Elémental leur cria plusieurs ordres, notamment de concentrer leurs efforts sur les membres inférieurs du colosse. Ce qu’ils firent aussitôt sans chercher à le contredire.
Malgré la lenteur de leur ennemi dans ses gestes, certains hommes tombèrent ou se blessèrent sous ses attaques, mais les coups d’épée continuèrent de fuser dans tous les sens en s’acharnant inlassablement sur les jambes de la statue.

Au final, les membres du géant de pierre commencèrent à se fragiliser de plus en plus sous les attaques répétées de ses assaillants, bien que ce fût plus la force et l’immense lame du fils du feu qui avait fait le plus gros du travail. Et alors, dans un dernier coup de la part du mercenaire, une jambe céda et se vit séparé de son propriétaire qui perdit aussitôt l’équilibre et s’écroula lourdement au sol. L’arme de Kain n’avait jamais aussi bien porté son nom à ce moment-ci, la BriseGéants venait littéralement de jeter à terre ce dernier qui maintenant rampait sur le sol tel un insecte. A terre, la statue n’était plus aussi grande, ni même aussi terrifiante qu’avant.
De nouveau un rictus vint s’afficher sur le visage de l’Elémental, plus que ravit de cette victoire, mais le monstre de pierre bougeait encore et il fallait l’achever. Montant sur le dos de ce dernier, Kain leva son épée et la pointa vers le crâne de la statue. Dans un cri puissant, le guerrier usa de toute sa force pour enfoncer sa lame dans la tête de la créature, brisant ainsi cette dernière sous le coup. Ceci fait, il sauta ensuite du cadavre pour revenir sur le sol tout en rangeant son arme dans un geste plein de nonchalance. Enfin, suite à sa victoire, la jeune femme Béluas se précipita sur lui avec un air des plus étonné, mais aussi heureux, sur le visage.


Vous êtes incroyable ! Vous avez réussit à battre cette statue et à tous nous sauver.
Comment vous remercier pour cela ?


Un reniflement des plus dédaigneux se fit entendre de la part du mercenaire, tandis que de son côté le vieil Alfars alla admirer la créature qu’il nommait « prototype » tout en prenant soin de ne pas toucher ce dernier. Et alors qu’il admirait le travail des ingénieurs de son peuple, un craquement sonore se fit entendre au cœur de la statue. Kain, qui cherchait une récompense appropriée pour son service, se retourna aussitôt, la main sur le manche de son épée, et la jeune femme leva les yeux vers la créature qui s’échappa du cadavre de la statue. Profitant alors de l’effet de surprise et d’une vivacité étonnante, la version miniature de leur ancien ennemi enfonça sa lame avec une violence inouïe dans la poitrine de l’Alfars. Ce dernier cracha plusieurs gerbes de sang sur le visage de la statue, avant de rendre l’âme en émettant d’horrible gargouillis, ce qui ne sembla nullement déranger celle-ci qui aussitôt sauta sur une autre proie.
Les combattants présents restèrent pétrifiés d’effroi devant ce spectacle sanglant, seul le mercenaire, rompu au combat, réagit le premier en fonçant directement sur la version miniature de son adversaire précèdent. Hélas, la statue eut le temps de faire une autre victime et sa peau de pierre commença à se nimber d’une teinte écarlate. Elle fut prête à faire une troisième victime, mais son coup se vit paré par l’intervention du mercenaire. Les soldats restèrent pétrifiés d’effroi devant la mort aussi rapide et violente de l’Alfars ainsi que de leur compagnon, mais la jeune femme Béluas sortit alors de sa torpeur et fonça, sabre au clair, sur ce nouvel adversaire tout en criant :


Réveillez vous ! Battez-vous pour protéger les vôtres.

Et tel un félin, vif comme l’éclair, elle sauta sur la statue pour lui faire tâter de sa lame. Tous ses coups touchèrent leur cible, hélas aucun d’eux ne réussirent à entailler efficacement la créature, sa peau étant bien trop dure pour cela.
Ainsi, Kain avec sa force et la Béluas avec sa rapidité, tentèrent d’arrêter la statue avant d’être rejoint par les autres combattants.

Malgré la durée, presque interminable, du combat la statue semblait être infatigable, peut-être était-ce le cas d’ailleurs. Le Prototype avait déjà fait plusieurs victimes au cours de l’affrontement, seul restait les plus endurants et les plus courageux du groupe à savoir Kain, la jeune femme et une poignée de soldat seulement, mais ces derniers étaient au bord de l’épuisement.


Bon sang… Nous n’arrivons même pas à lui infliger la moindre blessure.

Malgré tous ses efforts, la Béluas perdit peu à peu espoir en la victoire et semblait déjà accepter la fatalité de la situation. De son côté, l’Elémental restait anormalement immobile, tête et arme baissée, comme s’il avait abandonné le combat lui aussi.


Il n’y a plus rien a faire, fuyons et restons en vie plutôt que de mourir pour un combat perdu d’avance.

Non…

La voix du guerrier n’était qu’un murmure, mais il releva soudainement la tête et cria de toutes ses forces.

Non ! Pas question de fuir !

Dans un hurlement de rage, les yeux de Kain s’animèrent d’un brasier ardent tandis que des flammes vinrent courir tout le long de son corps. La chaleur autour du guerrier se mit à grimper brusquement jusqu’à atteindre des température insupportable pour qui n’était pas Elémental du feu. Même la végétation à ses pieds se mit à se dessécher instantanément à l’approche de ce dernier. Et alors, comme un éclair, il chargea sur la statue restée immobile, comme si cette dernière se délectait du spectacle que lui offraient ses victimes. Le coup de Kain arriva, mais elle esquiva de justesse tandis que la chaleur dégagée par le corps du guerrier vint faire s’effriter les parties les plus exposées du corps de la statue. Hélas pas assez pour faire une réelle différence et un autre cri s’échappa de la gorge du fils de feu. Son adversaire étant bien trop rapide pour lui, il en vint alors à ralentir le temps pour espérer le toucher. Sa dernière solution.
Courant vers le monstre de pierre, il mit donc toute la force possible dans son épée et l’envoya droit en direction du fameux Prototype. Ce dernier s’apprêta à échapper à l’attaque, mais ses mouvements furent bien trop lent pour le guerrier qui ne fut pas affecté par le ralentissement du temps qu’il venait d’imposer autour de lui. Ainsi sa lame vint percuter son adversaire, tandis qu’un cri de triomphe s’échappa de Kain. Son épée fit voler l’avant bras de la statue pour venir ensuite s’enfoncer dans l’abdomen de cette dernière, hélas pas assez pour le séparer du reste de son corps. A ce moment le temps reprit son cours et le monstre de pierre tenta aussitôt de se dégager, mais la lame du guerrier était si bien ancrée que la statue eut du mal à s’en dégager, laissant alors le temps à ce dernier d’agir. Kain s’agrippa donc à son adversaire les mains posées sur les épaules de celui-ci, les enserrant tel un véritable étau. La pierre se brisa peu à peu sous la poigne du mercenaire, faisant fi des coups de pieds que lui assenait le Prototype.
Au final les bras de la statue tombèrent au sol, brisées et broyées sous la chaleur et la force de l’Elémental du feu. Ce dernier s’occupa ensuite de la tête de son adversaire. Le regardant alors dans le fond des yeux, Kain commença à lui presser lentement le crâne afin de lui infliger la plus grande douleur possible, si douleur elle ressentait.
Enfin la tête du Prototype éclata en mille morceau et le reste de son corps s’écroula au sol, inerte, mort une bonne fois pour toute.

Un léger soupir s’échappa d’entre les lèvres de l’homme, épuisé par cet affrontement. S’agenouillant auprès du cadavre de son adversaire, il inspecta ce dernier afin de s’assurer qu’il ne reviendra pas à la vie une fois de plus. Soudain, la statue s’émietta en un millier de particules jusqu’à un former un tas de poussières qui fut très vite balayé par le vent, dévoilant ainsi un objet des plus étrange. Curieux, Kain le prit entre ses mains. L’objet brillait d’un éclat violacé et était semblable à un cœur, que se soit au niveau de la forme ou des battements réguliers qui s’en échappait. Le guerrier l’examina pus attentivement et d’un coup, le temps d’une simple pulsation, il se sentit revigoré, comme s’il n’avait pas mené le moindre combat à l’instant.
Peu après sa découverte, la Béluas vint le rejoindre. Celle-ci s’assura de la disparition de la menace avant de remercier le mercenaire et de l’interroger sur sa trouvaille. Celui-ci hocha négativement la tête, signifiant qu’il n’en savait pas plus qu’elle sur cet objet.
Et finalement, Kain rangea le cœur sur lui, le gardant comme une récompense, et après la multitude de remerciement et de compliment de la part de la jeune femme et des autres soldats, le guerrier repartit aussi vite qu’il était arrivé, pressé de trouver d’autres adversaire à se mettre sous la dent.

Mots + Gains:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 31 Jan 2016, 17:50


Virion, Krog ainsi que Zane avaient pris pause au sein du village des Béluas. La veille, le groupe avait rendu service à l’un des leurs. Du moins, c’est seulement l’archer qui s’était impliqué dans la bonne action puisque le duo sombre lui avait pleinement refusé de s’y joindre. En revanche, ils avaient obtenu comme récompense de se voir attribuer une nuit dans l’une des maisons afin qu’ils puissent se reposer pour reprendre la route le lendemain. Le démon venait tout juste de se réveiller pour pratiquer son entrainement quotidien. Son homologue était déjà debout depuis quelques heures. Il avait préparé le repas pour son ami alors qu’il avait également pensé aux besoins du quadrupède. Virion était un homme qui dormait très peu, et comme il agissait souvent en bon père, il mettait toute son énergie à contenter le mannequin des enfers. « Vous avez bien dormi ? » Il s’adressait autant à l’un qui frappait successivement dans le vide, qu’à l’autre qui ouvrit en grand sa gueule dans le but de bailler. « Ce n’est pas la meilleure nuit que j’ai passé, mais ça se tient. Je pourrais démolir une montagne. » Le loup se lécha la patte, après quoi il s’approcha du tentateur en s’asseyant à ses côtés. Il ferma les yeux, se lécha la patte. Et puis comme s’il venait tout juste de penser à quelque chose d’important, il leva subitement les paupières. « Tu ne crois pas si bien dire. » Zane fit une pause dans sa simulation de combat. Il tourna la tête, le visage sévère. « Que veux-tu dire par là Krog ? » Les oreilles du canidé remuèrent imperceptiblement. Son ouïe détectait des mouvances qu’il était le seul à pouvoir entendre. « Il se trame quelque chose de pas très joli. J’entends vaguement des cris. Ne me dites pas que vous ne percevez pas ces secousses ? » Virion s’était lui aussi brusquement arrêté dans sa tâche. Il tenait une pinte de bière, immobile. Il essayait de se concentrer sur la moindre sensation susceptible d’être percée. Le bellâtre ne fit rien de tout ça, il enfila son chemisier et son veston et s’empara de son arme sans hésiter. Ce n’est qu’en sortant qu’il s’adressa aux siens. « Guide-nous jusqu’à eux. » Pas la peine de tergiverser des heures. L’animal savait parfaitement ce qu’il entendait. C’est d’ailleurs quelques secondes après être sorti de la maison que les secousses s’intensifièrent. Les graviers présents sur le sol tressautèrent de plus en plus. Quant aux cris, ils étaient également de plus en plus apparents. Virion et Krog sortirent tous les deux en trombe. « Allons voir ce qui se passe » suggéra le conseiller. Ça ne fait aucun doute. Allons-y » compéta la bête. Zane était déjà au-devant de la scène. En s’aidant des ombres disponibles un peu partout et de sa vitesse, il se rua en direction du carnage qui semblait avoir lieu. Il sema rapidement les siens derrière lui, même si Krog ne tardait pas à le rejoindre. Lorsqu’il arriva sur une immense plaine, il s’arrêta net alors qu’il enserra la prise sur le pommeau de son katana.

Trouver un adjectif pour qualifier la statue qui se trouvait sous ses yeux lui paraissait invraisemblable. Plus que colossale encore, on pouvait parler d’un véritable titan de pierre. Des hommes et des femmes de toutes sortes se battaient déjà contre l’individu divin, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils galéraient efficacement à lui causer le moindre mal. Rien d’étonnant à cela étant donné la différence de taille. Krog et Virion furent tout aussi surpris que lui lorsqu’ils arrivèrent à leur tour. « Qu… qu’est-ce que c’est que ça ? » Balbutia ce dernier en faisant un mouvement de recul. « Nous n’allons pas tarder à le savoir. Eh, toi ! » Commença le diable en agrippant le pan de la tenue d’un combattant qui filait dans la direction de l’ennemi. « Qui est votre animal de compagnie ? » Le souffle court à force de courir, il répondit avec précipitation. « C’est un prototype des statues des Alfars. Il a perdu le contrôle ! Il faut l’arrêter ! Aidez-nous ! » Il relâcha l’homme après avoir obtenu toutes les informations dont il avait besoin. Bien sûr qu’il allait l’aider, mais pas pour avoir une quelconque reconnaissance. Un combat aussi dantesque ne pouvait lui apporter que du bien et de l’expérience supplémentaire. Qu’importe le nombre de morts qu’il y aurait, il n’était pas là pour faire du sentimentalisme, ni même pour les protéger. Il dégaina ainsi son arme en fendant l’air d’un geste précis. « Faites attention à vous. Combattez du mieux que vous pouvez sans pour autant surpasser vos propres limites. Cet affrontement est loin d’être aussi simple qu’il n’y parait malgré le surnombre qui joue en notre faveur. » En vérité, même avec ses pouvoirs actuels il n’était pas sûr de mette à mal la chose. L’association collective semblait être la seule solution à son échec. Ce n’est pas tant la puissance qui servirait les uns et les autres, mais bien la faculté à tous le mettre en déroute, c’est pourquoi il avait averti ses deux compagnons au préalable. Sans perdre davantage de temps, le diable accéléra la cadence de ses pas afin de rapidement faire face à la statue. En élargissant ses bras, il invoqua les ombres pour les projeter en des vagues successives sur le torse de la pierre animé, mais sans résultat. Comme il s’y attendait, sa taille imposante allait de pair avec sa résistance extrême. De simples techniques ne permettraient pas de le blesser, et encore moins d’en venir à bout. Sautant immédiatement en arrière pour éviter la projection d’une pierre, il dévia aussi promptement sur la gauche pour se soustraire à ses pas de géants. Un coup d’œil fut suffisant pour voir les dégâts qu’il causait en agençant un vulgaire pas en avant. Sous l’impulsion de sa puissance, il balayait une grande majorité des combattants. Portant le bras en avant pour se protéger des rafales produites, il fut légèrement déséquilibré sur la fin. Krog avait également assez d’agilité pour se servir des membres du monstre de pierre pour s’en servir comme appui. De plus, il lui arrivait de traverser la matière en s’insérant dans la roche dans le cas où il agissait trop tardivement. La seule chose qu’il pouvait faire avec ses sauts était de focaliser l’attention du géant sur lui pour que les autres puissent agir. Virion devait principalement rester à une distance honorable. Ses compétences actuelles ne lui permettaient pas d’être aussi téméraire que ses amis, alors il se contentait de tirer quelques flèches ici et là en ciblant ses orifices.

De sa main de la taille d’une bâtisse, le prototype écrasa une nouvelle fois le sol, tuant plusieurs guerriers d’un coup en plus d’en faire tomber plus d’un à cause de la secousse infernale. Comme si ça ne suffisait pas, il usa d’un revers pour en expédier plus d’un vers l’extérieur. Zane invoqua ses ailes au dernier moment, échappant de peu à une collision fatale. Prenant alors de l’altitude, le démon intensifia la magie à hauteur de son avant-bras, puis lorsqu’il parvint au niveau de sa tête, il cogna de toutes ses forces sur ce qui s’apparentait comme étant son front. La puissance engendrée déstabilisa fortement le monstre, mais pas suffisamment pour le faire s’écrouler au sol. La créature n’en resta toutefois pas là, si bien qu’elle fit rapidement par de sa réaction en expédiant le démon au sol par la simple puissance de ses doigts. Ce dernier fut incapable de résister à la pression de l’air, alors il se fracassa net contre la terre. Avant de se faire à nouveau écraser par un pas lourd et dangereux, Krog vint le secourir en le tirant par le bras. Il le fit monter sur son dos et s’éloigna pour le déposer à distance plus que convenable. « C’est plus difficile que je ne l’imaginais. Oï, bande de bouseux ! Il faut qu’on le fracasse tous ensemble. » Récupérant rapidement, le démon se pressa de retourner au front. Pour le vaincre, ils n’avaient que très peu de solutions. Il s’adressa à tout le monde en hurlant le plus fort possible. « Tous ceux qui possèdent une force écrasante, visez-lui les pattes à mon signal. Je vais m’occuper de son dos. » D’un battement d’ailes qui souleva un tapis de poussière, le diable s’éleva dans les airs en slalomant contre les diverses attaques qui lui étaient destinées. Lorsqu’il fut assez haut dans le ciel, Zane invoqua une pluie d’illusions afin de désorienter la créature. Ce mirage temporaire lui permit d’apparaitre rapidement derrière son ami de roche. Tandis que les autres individus continuaient de le ralentir, ceux possédant une puissance plus grande s’étaient déjà mis en position. L’homme aux longs cheveux concentrait le plus d’énergie possible dans son bras droit. La magie renforça ainsi considérablement ses muscles ainsi que ses os. « C’est maintenant ou jamais ! » Cria-t-il à l’adresse des Béluas. Ils foncèrent alors immédiatement sur les articulations de la bête pendant qu’il chargea dans un cri de guerre guttural. L’impact se produisit quasiment en même temps pour tout le monde. La synchronisation était exemplaire, si bien que le diable et les individus se mélangèrent lors d’un impact exemplaire qui forma une multitude d’ondes dévastatrices. Le prototype hurla aussitôt avant de s’effondrer tête la première en avant. Sa chute, lente et lourde causa une effroyable secousse le temps de quelques secondes. La victoire étant assurée, le manipulateur descendit sur terre ferme, près de l’énorme corps.

Intrigué par une étrange réaction qui était en train de se produire en la présence d’une fumée opaque, il se mit naturellement en position défensive, et fort heureusement. Un rayon incandescent frappa de plein fouet l’un des combattants qui ne l’avaient pas vu venir. Sortie de nulle part, une version réduite du prototype fit son entrée en agressant tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. Certes, il avait considérablement diminué en taille et en puissance destructrice, mais sa rapidité avait exponentiellement été accru. Il se mouvait avec davantage d’aisance et de technique, se dérobant à la plupart adversaires qui lui faisaient face. Non seulement il se battait extrêmement bien, mais en plus il disposait d’une vision laser particulièrement gênante. Zane et Krog foncèrent sur lui en duo. D’un bond en avant, il lui expédia un coup de pied circulaire sur le crâne tandis que le canidé le heurta de toutes ses forces. Le tirant par les pieds avec des lianes d’ombres, il l’écrasa une nouvelle fois de super force, fragilisant légèrement sa coque protectrice. Cependant, ce dernier se retourna vivement dans le but de s’en défaire. Il frappa sévèrement le démon dans les côtes avant de projeter le loup aussi facilement qu’un caillou. Dans l’intention d’en finir avec son agresseur, il plongea sur Zane. Celui-ci le frappa d’une nouvelle vague l’illusions pour se laisser le temps de se projeter sur le côté. « Tu commences à m’agacer. » Prenant une posture qui ne laissait aucun doute, le démon opta pour ses connaissances de l’art martial. Il frappa précisément et à plusieurs reprises sur l’homme de pierres, essayant au mieux de bloquer son ardeur. Si lui se fatiguait de minute en minute, ce n’était pas le cas de la créature qui avait une endurance infinie. Ainsi, alors que ses propres coups devenaient moins en moins virulents, les siens ne cessaient de lui porter la même atteinte sans aucun ralentissement. En plein pugilat successif, il employa une nouvelle fois son regard incandescent pour le projeter loin devant. Zane fut balayé sans sommation alors que son sang s’échappa en continu. Immobile sur le sol, il fut témoin d’une véritable boucherie quant aux meurtres qu’il parvenait à faire sans la moindre difficulté. Dans un ultime recours, le tentateur rassembla tout le sang qu’il avait parti pour le fusionner en une masse conséquente. L’appelant à venir le rejoindre en lui projetant une pique d’ombre, celui-ci revint vers lui à toute vitesse. Lorsqu’il fut suffisamment proche, le diable se redressa subitement, et d’un mouvement de rotation de ses bras et de ses hanches, il donna le coup de masse le plus puissant qu’il pouvait octroyer, démolissant la carrure de pierre de son adversaire, après quoi il s’effondra en perdant brièvement conscience. Ce n’est que quelques heures plus tard qu’il se réveilla dans le même lit dans lequel il avait dormi la veille. Virion lui expliqua rapidement ce qui s’était passé entre la victoire de ses coups et le cadeau qu’il leur avait fait pour le soutien qu’il avait apporté au peuple. Même s’il ne l’avait pas fait dans ce but, Zane accepta volontiers l’offre qu’on lui faisait. Ce combat lui avait apporté bien plus qu’un simple présent. Il avait pris énormément de plaisir à se battre contre un géant, et ensuite contre un homme de pierre aussi rapide. Une nouvelle fois, il se sentait devenir bien plus fort. Il se rapprochait un peu plus de son objectif, bien qu’il lui fallait pour ça accomplir une évolution supplémentaire. À présent, ils devaient partir et rejoindre l’un de ses comparses, en espérant que sa prochaine aventure soit tout aussi comblée d’émotions.


Gains + mots:
Revenir en haut Aller en bas
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 31 Jan 2016, 23:58

Ses pas lourds masquèrent le claquement des bottines de la petite. Rares étaient les moments où Galick avait l'occasion de traîner en compagnie d'Alix, en dehors de la cité des chansons, cela va sans dire. Mais plus encore, rares étaient les instants où les deux compagnons avaient de quoi se faire reprocher leurs actes. Certain de la sûreté de son orine en ces terres, le berserker avait décidé de la laisser quelques heures tranquille avec les villageois, histoire de ne pas les effrayer avec sa gueule d'ange ; de toute façon, il ne comptait pas s'éloigner grandement, juste de quoi se faire les jambes et, pourquoi pas, chasser. En ce qui concernait Petiote, ses actes étaient d'autant plus répréhensibles, surtout au cœur de son âge barbare.

" Et donc, tu as fui comment de Basphel ? La première chose que l'humaine s'était targuée de lui dire en lui tombant dessus, c'est qu'elle avait réussi à fuguer de l'école. Prometteuse, cette petite.
- A dos de Wëltpuff ! " Ironisa la gamine, en voie d'entrer très bientôt dans la puberté ; elle demeurait une femme, une créature qui souhaitait garder ses secrets dans un bocal solide, tel que son crâne.

Le colosse ne savait fichtrement pas comment gérer cette situation. Si Thémis était au courant, elle empilerait les étapes "se faire un sang d'encre" et "s'arracher frénétiquement les cheveux" avec une adresse des plus impressionnantes. En même temps, Alix n'était férue que de littérature et d'arts martiaux – deux disciplines relativement éloignées, certes – le reste ne passait qu'au second plan ; et les Ætheri savaient comme les enseignements de la cité-école étaient vastes… Pas étonnant que la brunette ait fini par être tentée de fuguer quelques temps. Et heureusement qu'elle était tombée sur lui en premier, et pas sur quelqu'un d'autre de malintentionné. Quoique la petite savait se débrouiller depuis qu'elle avait grandi, elle comptait d'ailleurs bien le prouver en suppliant, à la limite des larmichettes, Galick de l'entraîner au combat.

" Depuis tout à l'heure tu n'arrêtes pas de toussoter comme une vieillarde sous ses couvertures, tu tiens vraiment à faire endurer ça à ton petit corps fragile ? Elle tapa du pied le sol herbeux, le tout en serrant des poings.
- Je ne suis pas fragile ! Elle toussa. Et pas petite non plus ! Enfin, pas avec toi, mais toi tu es plus grand que tout le monde ! Le géant ricana et croisa les bras sur son torse imposant.
- Allons, je ne suis pas l'être le plus grand de ces terres. Regarde, par exemple, cette énorme chose grise là-bas qui… se rapproche… " La terre commença à gronder à leur niveau, il ne manquait plus que ça.

Avec sa grande taille, il lui fut aisé de remarquer de très loin que cette colossale statue – elle ressemblait en tout cas à ça – venait juste de se lever et qu'elle démarrait une marche lente. Les arbres tombaient sur son passage, écrasés par sa puissance incommensurable. Cette énormité n'allait pas que faire le bien autour d'elle, Galick en était certain. Alix resserra son écharpe rougeâtre sur sa bouche, apeurée par la différence notable de force entre eux. Le berserker remarqua finalement que la statue semblait suivre un duo qui s'éloignait d'elle au loin, ce même duo se rapprochait d'une petite communauté établie en aval des collines. Galick aurait très bien pu laisser les villageois à leur sort, mais Ninalyna était dans les parages et fuir ne plairait certainement pas à l'humaine. Misère, les femmes sont dures. Il prit la brunette sur son épaule, l'intima de ne pas le lâcher et s'en alla au pas de course rejoindre les futures victimes de cette entité.

Comme il s'y attendait, un groupe non-négligeable de béluas se trouvait ici. Les enfants et les vieillards étaient priés de partir, par pure précaution, tandis que les adultes et notamment les plus véloces se chargeront d'arrêter cette statue. Galick s'immisça dans le groupe, tel un allié précieux qu'on attendait fébrilement. Il remarqua par ailleurs un alfar qui ne semblait pas avoir sa place ici, autant à cause de son appartenance ethnique que le regard noir que lui adressait les autres villageois. Le berserker fit finalement le lien entre lui et la statue : c'était l'une des fameuses qui avaient fait du grabuge il y a quelques temps…

" Les préparatifs sont prêts ? Demanda la bélua-serval, Kalya était une guerrière respectée parmi eux, et surtout la plus farouche, en témoignait sa domination sur l'alfar qui n'osa rien répliquer du tout à sa situation.
- Hé, Impératrice-Féline. Il était toujours au taquet pour ses propres entrées en matière. On va faire court parce qu'on n'a pas le temps : je suis là pour aider. Donc, quel est le plan ? Ses oreilles pointues et sa peau grisâtre n'aidèrent pas à le faire s'intégrer d'emblée, mais son visage ne laissait aucune doute : il n'était pas alfar, contrairement à Ndar.
- Nous allons immobiliser cette chose avant qu'elle n'atteigne notre village. Ensuite, nous combinerons toutes nos forces pour la faire basculer. Elle jeta un regard noir à l'alfar, qui s'empressa d'expliquer sa théorie.
- Ce Prototype fut calqué sur le modèle d'une armure de chevalier : si on vise entre les pièces d'armure, on finira par atteindre ses articulations, et donc la faire basculer. Le choc de la chute l'anéantira, du fait de son poids. Galick hocha vivement de la tête, c'était un plan comme un autre après tout.
- Alors, qu'est-ce qu'on attend ? " Et la troupe s'activa.

Avant de s'en aller au combat, le berserker déposa la petite humaine à terre et l'obligea à rester avec les non-combattants. Il la connaissait, il savait qu'elle allait n'en faire qu'à sa tête – il était déjà au courant pour sa mésaventure avec les démons à Utopia – il était dès lors hors de question de la laisser mourir bêtement. Évidemment, Alix se plaignit furieusement de cette décision mais Galick n'en fit rien, se contentant de la laisser planter là. Une main de vieillarde vient s'accrocher à son épaule, pour la tirer de sa folie enfantine. Ce ne fut point suffisant : elle était forte et elle comptait le prouver, elle accourut en direction du champ de bataille.

Cachée entre les fourrées, la petite canaille remonta un peu plus son écharpe sur son nez, persuadée d'être camouflée à la perfection. En même temps, les béluas et la statue ne risquaient pas de faire bien attention à sa maigre présence. Ses yeux céruléens sombres se levèrent jusqu'à atteindre le sommet de ce monstre minéral : il était immense… Heureusement qu'à son arrivée, les béluas avaient déjà réussi à l'immobiliser sur place à l'aide de cordes et de leurs poids sous forme animale. Pendant ce temps, la statue se débattait en balançant deux fois son épée sur le sol, le rasant pour emporter avec lui quelques malheureux. Galick faisait parti des volontaires qui frappaient de toute leur force au niveau de l'articulation des membres inférieurs. Le berserker y mit toute son énergie pour détruire ce muscle de pierre, et cela finit par porter leur fruit. Le Prototype se fracassa d'un coup sec par terre, la tête la première, certains béluas n'eurent pas la chance de s'extirper à temps de son ombre imposante. Dont Kalya notamment, qui vit sa jambe écrasée par une pièce de la statue. Alors qu'elle tentait en vain de la retirer, un bruit sourd s'opéra du côté de la carcasse principale de la statue : un homologue plus petit faisait son apparition, droit et fier.

" Saleté… Poussa Ndar en s'approchant du Prototype, le corps complètement affaibli. Tu as… tué mon fils… " Il tendit sa main vers la statue qui faisait environ sa taille, usant de sa magie innée pour tenter de la dominer. Pour toute réponse, une lueur violacée apparut au niveau du "casque" du Prototype et un laser transperça de part en part le vieil alfar.

Alix avait assisté à toute la scène, impuissante. Ndar était mort et avec lui le moyen de vaincre une bonne fois pour toute cette chose. Le Prototype s'avança vers la pauvre serval qui peinait à reculer. La statue posa un pied de roc sur la jambe déjà bien amochée de la bélua, celle-ci se soumit à un cri de détresse, et le Prototype se prépara à user de nouveau son rayon meurtrier. L'humaine chercha vainement le berserker dans cet amas de décombres, il devait être sans doute trop épuisé par son combat précédent pour faire quoique ce soit… De ce fait, Alix ne comptait pas ajouter un nouveau macchabée de plus dans sa mémoire. Plus jamais.

La magie violacée s'accumula au niveau des yeux de la statue, Kalya pria Phoebe de lui épargné davantage de souffrances, certaine que son heure était venue. Mais soudainement, toute trace de particules magiques se dissipa. Le Prototype resta indécis quelques instants avant de noter la présence de l'humaine derrière lui, le regard aussi acéré que la lame qu'elle venait de piquer à un malheureux cadavre. Son courage de laisser son antimagie faire le boulot fut de courte durée, puisque le Prototype était beaucoup plus doué à l'épée qu'elle. Il virevolta devant elle et lui asséna un coup qu'elle bloqua de justesse. Sa petite force ne compensa pas le choc et elle se retrouva bien vite par terre, désarmée. Elle se releva et courut jusqu'à l'épée, la statue voulut l'arrêter mais Alix se montra plus rapide. Elle serra très fort le manche et tenta une estocade, sa propre charge la fit basculer en avant par manque d'équilibre ; sa propre attaque ne porta pas, mais au moins sa gaffe la fit également esquiver la contre-attaque du Prototype. Tous ces moulinets dans le vent auront permis à Galick et quelques béluas d'arriver à la rescousse et d'en finir avec cet assaillant pénible. En infériorité numérique, la statue fit malgré tout pas mal de dégâts du côté de ses adversaires, avant de succomber finalement à leur force combinée. Alix admira ce combat par terre, ennuyée de ne pas avoir pu réaliser de nouveau son exploit à Utopia. Le berserker, en sang, l'aida péniblement à se relever. Les prunelles de la petite étaient rivées sur Kalya, dans les vapes, qu'on tentait de sauver.

Avant qu'ils ne s'en aillent, une nouvelle version miniature du Prototype sortit du corps de son homologue et rejoignit rapidement l'humaine. Son geste de soumission lui indiqua qu'il semblait lui prêter allégeance. Pourquoi elle ? Pour son courage de tout à l'heure ? Alix voulut que ce soit le cas, elle joignit ses mains pour ramasser le chevalier Mini, afin de ne plus avoir à se concentrer sur l'ambiance morbide qui régnait en ces lieux.

" On pourra le donner à Prune ? Proposa-t-elle soudainement sur le chemin du retour, brisant le silence qu'elle avait installé via son écharpe rouge.
- Tu ne veux pas le garder pour toi ? Elle esquissa un sourire narquois, comme si tout ce qu'il venait de se passer n'avait plus d'importance, cette petite n'avait décidemment que trop côtoyer la mort.
- Je n'ai pas besoin d'un chevalier : j'en suis un. " Comme Galick lui enviait cet état d'esprit enfantin…


Mots & Gains:



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[LDM Décembre | Janvier] Le Prototype

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Lieux de Décembre/Janvier (RP pour tous)
» Lieux de Décembre/Janvier (RP pour tous)
» Lieux de Décembre/Janvier (RP pour tous)
» [LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison
» | MAJ de janvier |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Rocher au clair de lune-