Les mots venus d'ailleurs
Khelil & Maëra

RP liés : La tempête de sable - Une lettre ou un sort

Les lettres sont apparues au même moment - ou du moins, vous les avez trouvées ensemble, en même temps. C'était en rentrant de la messe : alors vous aviez rejoint votre chambre pour changer de tenue, et porter quelque chose de plus confortable. Là, vous les avez vues : des parchemins soigneusement disposés sur vos oreillers. « Ah. C'était donc aujourd'hui. » fait Khelil en s'approchant de son lit. Contrairement à toi, deux papiers l'attendent. Tu ne t'en offusques pas - ce genre de disparité n'est pas rare et l'habitude prolongée de ce genre de traitement a muté ta rancœur envieuse en acceptation fataliste. « Un message de Père ou de Mère ? » interroges-tu en t'emparant à ton tour du parchemin qui t'es destiné. « Non. » répond simplement ta moitié. « Ils viennent d'ailleurs. » « D'ailleurs ? » « Oui... D'au dehors. » Tu ne questionnes pas la déclaration de ton frère. Il y a des choses que sa Vision, plus avancée que la tienne, lui murmure. Des choses qu'il devine avant qu'elles n'adviennent. Le Don de Bahäany ne doit en aucun cas être remis en question : ses paroles sont justes, et ses messages des bénédictions.

« D'en dehors ? » Tu as un mouvement de recul. Si tu fais confiance à ton jumeau, la révélation qu'il t'a énoncée te fait douter de ce simple objet. Est-il vraiment inoffensif ? L'extérieur de vos terres est autant intriguant que terrifiant, et tu oscilles constamment dans cette ambivalence. On vous pousse à vous tourner vers l'extérieur pour l'attirer à vous, à éclairer les yeux des aveugles - pourtant, on vous enjoint à ne surtout pas vous laisser happer par ses vices et ses tourments, car ce serait comme se détourner de la Bienfaitrice. Ce double chant ne t'ébranle pas le moins du monde et te parais, une fois de plus, normal.

« Tu ne la lis pas ? » Khelil s'est approché de ton lit, sur lequel il s'installe pour lire son courrier. C'est tellement rare pour toi - peut-être est-ce même la première et unique fois qu'on t'adresse ta propre lettre, rien qu'à toi – que tu en viens à ne plus savoir comment réagir. Finalement, calant ton comportement sur celui de ton jumeau, tu te saisit du papier et le déroule. Tu déchantes lorsque tes yeux se heurtent au contenu illisible. Les mots sont dictés dans une langue qui t'est inconnue, rendant la lettre indéchiffrable. A la déception se mêle pourtant un sentiment d'excitation. A mesure que tes prunelles parcourent les lignes, tu te demandes quels sont tous ces mots qui te sont adressés, quel message on a bien voulu te faire parvenir. Décrit-on un paysage, ou bien une scène ? Est-ce un poème ou bien un texte religieux ? Est-ce une nouvelle prière à adresser à Bahäany ? L'alphabet ne ressemble pas au Molarial. Et que signifient ces couleurs, accentuant certaines phrases ? Pourquoi les différencier ainsi, que représentent-elles ? Le choix des couleurs a-t-il aussi sa propre symbolique ? Tu t'interroges et, à mesure que les questions affluent, ton esprit essaye de les combler en imaginant des réponses. « Que dis la tienne ? » « Je ne sais pas. » Khelil s'empare des mots qui t'appartiennent. « Mmh... Il faudra demander à Père. Il saura quoi faire pour qu'on comprenne ce qui est écrit. » Tu acquiesces, bien qu’une pointe de contrariété t’étreigne. Devoir attendre pour décrypter ta lettre te déçois : tu aurais préféré pouvoir le comprendre immédiatement. Ton frère a cependant raison : le plus sage reste d’attendre les consignes de Faye.

Message I - 604 mots

Les mots venus d'ailleurs
Khelil & Maëra

RP lié : Une lettre ou un sort

Wictix - Gökalp

Tu observes les deux parchemins entre tes mains. Tu as vu, dans les flammes, que ces lettres vous seraient un jour adressées. Tu les as redoutées, car tu as saisi quelques bribes de leur contenu. Par ces morceaux de papier et l’encre qui y afflue, c’est l’extérieur s’immisçant dans vos vies que tu as aperçu. Il s’agit là des premières d’un long échange.

« Et les tiennes ? » Maëra se penche par-dessus ton épaule pour parvenir à lire ton courrier. Tu ne l’en empêches pas, orientant même le support pour lui faciliter la lecture. Vous n’avez pas de secrets l’un pour l’autre. Du moins, aucun en dehors de tes sessions d’entraînement pour améliorer ta Vision. Un jour viendra où la sienne s’éveillera aussi – Faye te l’a prédit, bien que ses propos te paraissent à ce jour encore nébuleux. « C’est une mage. Nauseabella. » lis-tu en désignant le prénom de ta mystérieuse correspondante. « Une élève peu assidue. » commentes-tu, tes paupières s’abaissant d’aise lorsque tu sens la main de ta moitié se glisser dans tes cheveux. Son contact t’apaise à chaque fois. L’Orisha s’empare de la première lettre, fronçant peu à peu les sourcils. « Peut-être se détourne-t-elle de l’apprentissage car elle n’a pas encore rencontré la Voix de Bahäany. Tu dois lui éclairer le chemin. » affirme-t-elle.

« Et l’autre ? » veut savoir l’adolescente, intriguée par l’état abimé de l’autre missive. « Mmh… C’est aussi une mage, mais… Il y a quelque chose d’étrange. » expliques-tu en te redressant. « Sa lettre n’est pas terminée. » La phrase en suspens te laisse perplexe. N’a-t-elle pas eu le temps de la terminer ? Dans ce cas, pourquoi te l’avoir envoyé quand même, au lieu de prendre le temps de la continuer plus tard ? Décidément, tous ces enfants venus de l’extérieur semblent incapable de faire preuve de rigueur. « Mmh, regarde… C’est drôle… C’est la même écriture. » remarque la brune. Ses yeux affutés sont sensibles à ce genre de détails, qui t’échappent parfois. « En tout cas, cette Aubépine a l’air plus sympathique que Nauseabella. » « Je me demande à quoi ressemble le fruit d’une Aubépine. » « Je me demande à quoi ressemble une Aubépine. Il y en a peut-être dans le Jardin ? » « On pourra demander. »

Tandis que ta sœur te rend la lettre froissée, tu sens un étrange sentiment se répandre en toi. Il s’agit d’une chaleur qui se disperse depuis le centre de ton ventre, puis se propage dans chaque membre. Et à mesure que cette chaleur s’étend, l’idée s’ancre en toi, s’attache, s’accroche, s’impose. « Je me demande s’il s’agit de la même personne. » lances-tu, comme pour exorciser cette brûlure grondante. « Si c’est le cas, elle a l’air drôlement perturbée. Elle a sans doute besoins de conseils. Bahäany l’a conduite jusqu’à toi pour que tu la guides. » Un léger silence s’installe entre vous. « Suis-je sensé répondre aux deux ? »

Message II - 476 mots

Les mots venus d'ailleurs
Khelil & Maëra

RP lié : La tempête de sable - message III

Wictix - Gökalp

« Oh regarde ! » s'exclame Maëra, te forçant à redresser la tête du talisman que tu observais méticuleusement. « Ils ont répondus à nos lettres ! » Ta sœur lâche son sac et trottine jusqu'à son lit, où repose l'objet de son excitation. Tu fronces les sourcils en remarquant le sourire qui s'épanouit sur ses lippes, constatant son engouement face à la réponse qu'elle attendait depuis désormais plusieurs semaines. L'attente s'est faite longue, trop peut-être pour l'Orisha. Pour se faire patienter, ta jumelle s'est renseignée auprès de Fearghas, lui demandant des renseignements sur le peuple qu'il avait quitté, les raisons qui l'avaient poussé à partir, les regrets qu'ils pouvait éprouver. Fort heureusement, l'adulte avait rappelé un peu de bon sens à l'adolescente, soulignant le caractère néfaste des Alfars et de leur culture, les inégalités qui existaient au sein de cette société soi disant méritocratique mais qui ne favorisait que ceux qui l'étaient déjà, tout en enfonçant ceux n'ayant pas les moyens de s'élever. Le monde extérieur n'est pas un endroit bon, il ne recèle que de misères et de malheurs. La fascination qu'éprouve ta moitié pour ce qui se trouve en dehors du village, et pour ces impies n'ayant pas même connaissance de Bahaäny t'es complètement ahurissante. Tu ne comprends pas ce qui l'attire dans l'ailleurs, alors que la Bienfaitrice pourvoit déjà à tous vos besoins et désirs. Tu ne vois pas d'un bon œil cette curiosité qui l'anime et la fait se languir d'un horizon qui t'effraie.

« On dirait que je n'ai que la réponse de mon auteur. » précise la brune tout en s'asseyant sur son matelas, décachetant soigneusement sa lettre dont elle parcoure sommairement les lignes d'un coup d'œil pour identifier son correspondant. « La réponse d'Aubépine doit être avec celle de Nauseabella. » fait-elle en redressant la tête vers ton propre lit, se surélevant sur la jambe qu'elle replie sous ses fesses afin d'avoir une meilleure vue sur ta partie de la chambre que vous partagez. Tu soupires. Le comportement de ta sœur a provoqué une réaction contraire au sien. Là où la rédaction de vos lettres a suscité l'amusement chez elle, elle n'évoque qu'une contrainte chez toi.

Aussi, lorsque le sourire de Maëra s'efface, tu sens une note optimiste t'étreindre. A ton tour, tu te tournes vers ton lit - là où les deux missives s'étaient matérialisées pour la première fois. A ta plus grande joie, tu le trouves désert. « On dirait que nos mystérieuses correspondantes ne nous on pas encore répondu. » constates-tu. « Dommage... Mais ce n'est pas grave. Je suis certaines que leurs réponses ne tarderont pas non plus. » assure ta sœur avec conviction. Tu hausses les épaules, indifférent à l'attente que l'on t'inflige. Plutôt que de te soucier des correspondances manquantes, tu reportes ton attention sur le talisman que tu tiens, allant t'assoir à ton bureau pour mieux l'examiner. Tu manques ainsi les mimiques de la lectrice, qui semble passer par plusieurs états. Une curiosité fébrile à la lecture des premiers mots, qui progresse en amusement avant de se troquer par une pointe de déception et, peut-être, d'égo vexé. Un hoquet de surprise, à la lecture de sa deuxième lettre, te fais relever à nouveau la tête. « Qui a-t-il ? » « N-Non, rien. » bafouille-t-elle tout en se détournant pour masquer le rose qui colore ses joues. Tu fronces les sourcils, luttant contre l'impulsion de lui confisquer ses papiers indécents.

Message III - 611 mots

Les mots venus d'ailleurs
Khelil & Maëra

RP liés : Une lettre ou un sort - Message III

« Oh ! » t’écris-tu en voyant Khelil, un parchemin à la main. Tu n’as pas hésité une seule seconde : il s’agit bien des correspondances de ton frère – et de la tienne, par la force des choses. Tu esquisses un sourire tout en t’approchant de ton jumeau. « J’ai cru qu’elles ne nous répondraient jamais ! » commentes-tu. Tu te réjouis d’avoir tort. « Alors, qu’est ce qu’elle raconte ? » demandes-tu avant de remarquer la grimace du blond. « Quoi ? » interroges-tu. « La vilaine sorcière t’a lancé un sort ? » « Mmh, ça ne tardera peut-être pas. » maugréé ta moitié, ce qui t’arrache un haussement de sourcils. « Cette Nauseabella a un fichtrement mauvais caractère. Elle est impolie et n’a aucun respect pour les autres. » s’agace le garçon tout en froissant le papier, qu’il jette dans la corbeille. Tu réprimes ton commentaire, jugeant plus prudent d’en garder le contenu pour toi-même. Il n’est pas très bien placé pour parler. Tout ce qui dépasse les frontières ne lui inspire guère de sympathie ni même d’attrait. Tu as d’ailleurs été surprise de le voir répondre une première fois à son courrier venu de l’étranger. A ses yeux, seule Bahäany est digne d’importance. A la place, tu soulignes la nature de son interlocutrice. « A quoi t’attendais-tu, avec une sorcière ? » Il fait la moue. « Peut-être aurais-je dû répondre à ton Aubépine… Elle au moins a l’air bien plus savoir comment se comporter. » ronchonne-t-il. « Tu as lu ma lettre aussi ? » « Les deux étaient ensemble. J’ai ouvert la tienne en premier. » explique-t-il d’une voix neutre.

Tu récupères la missive que le blond te tend, puis t’assois sur la chaise pour en lire avidement le contenu. Tu esquisses un nouveau sourire en prenant connaissance de l’introduction. Oui, sa lettre inachevée n’espérait sans doute pas de lecteur, et encore moins de correspondante. Pourtant, elle t’avait trouvé toi. Tu te réjouissais de l’avoir surprise de la sorte. La suite de sa réponse, cependant, l’efface peu à peu. Concernant l’origine de ton prénom, et le refus de Faye de t’éclairer sur la question, ou encore le peu de chances pour que son parent accepte de la laisser venir jusqu’à vous. Tu reposes la lettre sur tes genoux, reportant ton attention sur Khelil, qui s’est remis à la confection de son panier d’osier. « Il faut trouver un moyen de convaincre ses parents. » conclues-tu. « Propose lui de venir assister à notre prochaine célébration ? Tu n’as qu’à l’inviter à venir avec sa fille. » propose le plus sage. « Oui, c’est peut-être une bonne idée. » approuves-tu. « Je vais les inviter de ce pas ! »

Message IV - 431 mots