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 La tempête de sable | Maëra

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Zeryel
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Zeryel
Jeu 30 Nov 2023, 07:49

La tempête de sable | Maëra U392
La tempête de sable
Maëra & Lorcán



La tempête de sable

Chapitre 3

L'obscurité avait recouvert Narfas. Cloîtrés chez eux, les habitants, habitués aux caprices du désert, patientaient chez eux pour la plupart. Ce n'était pas le cas de Primaël et Ivanhoë. Happés par leur discussion enflammée, à bâtir les plans du monde de demain, le temps leur avait filé entre les doigts et ils avaient à peine remarqué le départ des autres membres. Ces réunions clandestines survenaient de façon irrégulière afin d'atténuer les soupçons des autorités s'ils mettaient en place des habitudes. Ces derniers temps, Ivanhoë attendait avec impatience ces réunions mais plus uniquement pour l'excitation des préparatifs de leur révolte. Il ignorait que son sentiment était réciproque. Il ne cherchait pas à surinterpréter les rapprochements tactiles de Primaël. Ils étaient simplement amis et en sa qualité de semencier, le contact lui était simplement plus naturel.

Ivanhoë sursauta quand un volet claqua à l'extérieur.

«- Est-ce que ça va ? »

La voix de Primaël s'était élevée dans son dos, tout proche. Son souffle caressa son cou comme les doigts d'un amant. Il réprima un frisson, qu'il mit sur le compte de son malaise.

«- Je ne suis pas à l'aise avec les tempêtes de sable depuis que j'ai été pris dans une lorsque j'étais dans les dunes, plus petit. J'ai failli en mourir. »

Le roux pivota pour faire face à son allié. Il ne le lui avait jamais avoué, mais il le trouvait séduisant. Ce n'était pourtant pas ce qu'il préférait chez Primaël. Il aimait la façon dont son esprit était façonné, et l'habileté de sa langue pour s'exprimer. Les meilleures idées de leur organisation provenaient de lui. Tout le monde lui faisait confiance. Assuré et charismatique, il avait tout naturellement et officieusement pris la tête. Cela ne faisait pourtant pas si longtemps qu'ils œuvraient ensemble, mais Ivanhoë lui faisait aveuglément confiance.

«- Mais ce n'est rien. Celle-ci devrait vite passer, je pense. », ajouta-t-il avec un sourire qui se voulait rassurant mais ne put réellement chasser la lueur tourmentée au fond des iris noisette. Il se détourna pour aller refermer le volet et refit le nœud qui le maintenait fermé. À l'extérieur, le vent hurlait sa colère et la chair de poule couru le long de ses bras. Il sentit la présence de Primaël dans son dos plus qu'il ne l'entendit. Ses sens affûtés d'assassin n'autorisaient personne à le prendre par surprise, mais Primaël réussit malgré tout. Ses mains se déposèrent sur les épaules du roux qui n'esquissa pas un geste pour les chasser. Voyant que son initiative ne provoquait aucune réaction de rejet, les doigts du semencier dessinèrent lentement des cercles concentriques, appuyant en profondeur là où les noeuds de tension s'étaient formés. Ivanhoë exhala un soupir. Sa tête bascula sur le côté.

«- Est-ce que c'est bon ? Ça te fait du bien ? »

Il gémit pour toute réponse et Primaël sourit. Il s'était rapproché de son partenaire. Son torse frôlait son dos. Il pouvait deviner la courbe de ses fesses même dans le noir. S'il avançait juste de quelques centimètres... Les yeux d'Ivanhoë se rouvrirent brusquement quand il sentit le contact de lèvres dans son cou. Comme il se tendait, Primaël recula. Le bleu se sentait affreusement mal à l'aise. Il s'était laissé porter, n'avait pas réfléchi et avant de réaliser ce qu'il faisait uniquement dans son imagination habituellement, il avait cédé à la pulsion de l'instant. La gorge nouée d'appréhension, il regarda Ivanhoë qui faisait volte-face. Dans la pénombre, il pouvait difficilement lire son expression mais se fit un devoir de soutenir son regard. Il ne ressentait aucune honte à désirer son partenaire. Ils étaient nombreux à trouver le jeune homme désirable. Ses cheveux longs et sa silhouette mystique laissaient rêveurs hommes et femmes. Il n'y avait jamais été indifférent mais ignorait ce que le roux pensait lui-même de ce rapprochement. Depuis plusieurs lunes, ses rêves étaient peuplés du corps dénudé de son ami se cambrant contre lui, ils animaient les allers-et-venues de son poignet parfois le soir.

«- Je... » démarra-t-il avant d'être subitement coupé dans son élan par la bouche du roux qui s'appropriait la sienne. Le bleu ouvrit des yeux stupéfaits et sentit son palpitant décoller pour voler à toute vitesse vers les étoiles. Il prit une courte inspiration et se cramponna à la nuque du roux pour le rapprocher plus encore et approfondir leur baiser. Cela n'avait rien à voir avec les étreintes qu'il multipliait auprès des femmes désireuses d'enfanter. Il se sentait entrer en combustion et quand il sentit les mains d'Ivanhoë passer dans son dos et agripper ses fesses, il sut qu'il était perdu. Alors qu'ils reprenaient leur souffle, Primaël chercha son regard.

«- Je ne pensais pas que tu... »

«- Chut. Ne parle pas. » murmura Ivanhoë en posant un doigt sur les lèvres du bleu. Lui-même se sentait fébrile, ne voulait pas tout gâcher par des mots. Dehors, la tempête était oubliée. Ses mains descendirent pour commencer à défaire les vêtements de Primaël.


Lorcán s'immobilisa face à son bureau vierge de la feuille qu'il avait noircie de sa plume. Il s'était éclipsé pour satisfaire ses besoins et en revenant, le brouillon abandonné sur son bureau avait disparu. Ses sourcils se froncèrent et il se tourna vers Lazare qui était allongé sur le ventre sur son lit. « Tu as touché à ce qu'il y avait sur mon bureau ? » demanda-t-il. Il essayait de s'en agacer mais ce fut un sourire mutin qui apparut à la place sur ses traits. « C'est écrit dans ma langue natale, mais si tu veux, je te ferai une traduction juste pour toi, juste car tu me fais beaucoup penser à l'un des personnages de ma fiction. Je pense que ça t'intéresserait d'ailleurs, j'ai vu que tu avais lu aussi l'un des Contes qu'Ikar ne cesse de nous bassiner avec. Mais il faudra que tu me le rendes. Ce n'est pas encore terminé. »

Message I | 1035 mots
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Khelil et Maëra
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Khelil et Maëra
Jeu 21 Déc 2023, 10:40


Image par Lonary.
La tempête de sable
Lorcán & Maëra

Cher auteur anonyme,

Vos mots sont longuement restés un mystère pour moi. Votre langue n’est pas des plus abordables, mais heureusement, je connais quelqu’un dans mon village qui a pu m’aider à traduire votre chapitre. Je dois avouer qu’en découvrir le contenu en sa présence n’a pas été une expérience anodine : il m’a beaucoup questionné au sujet du contenu de cette lettre, et ne sachant exactement pourquoi vous me l’avez adressé, il m’a été complexe de lui donner une réponse satisfaisante. Nous étions loin des récits d’aventure ou des descriptions champêtre que j’avais imaginé en décortiquant votre écriture avec mes yeux néophytes. Je ne suis pas sûre d’avoir apprécié ce que j’ai trouvé à la place. Peut-être à cause des conditions dans lesquelles j’ai compris son contenu. Peut-être parce que votre récit m’a mise mal à l’aise. Ou peut-être parce que je n’ai pas eu le plaisir de lire les deux premiers chapitres de votre histoire. Bien que cette première expérience soit déstabilisante, elle me laisse un arrière-goût de curiosité. Sans bien comprendre pourquoi, je me surprends à vouloir connaître le contexte, à m’imaginer la suite, à vouloir savoir ce que cette tempête de sable apporte d’autre. Je me questionne à votre sujet également. Qui êtes-vous, qu’avez-vous écrit d’autre, qu’est ce qui vous pousse à rédiger ce genre d’histoire ?
*

Je me permets de revenir à l’usage du langage commun. Je suis loin d’être à l’aise avec le Llandreri, bien que l’exercice m’ait plu. Peut-être que la prochaine fois, nous pourrons parler en Arshalà . Maîtrisez-vous cette langue ?

Je n’ai malheureusement pas votre talent pour manier les mots. Je n’ai jamais essayé de raconter d’histoire, du moins aucune qui soit de ma confection propre. J’aime conter les légendes de mon peuple aux plus jeunes, mais cela n’est pas comparable à ce que vous avez fait – mon ami, qui m’a aidé à traduire votre lettre, m’a assuré que ça ne ressemblait à aucun mythe alfar qu’il connaissait. Je suis curieuse. Auriez-vous des légendes de votre à me faire découvrir ?

Mon village est actuellement grouillant de vie. Nous préparons une célébration très importante dans notre calendrier. Il s’agit du départ de notre Bienfaisante déesse Bahäany, vers la terre qu’elle nous réserve. Nous organisons donc les préparatifs pour le départ de nos Elus, qui suivront bientôt sa trace. Nous décorons l’Arbre des Ancêtres avec des rubans de couleur, des fleurs aux senteurs envoutantes, nous y accrochons nos statues de prières pour que notre Bienfaitrice exhausse nos vœux les plus chers. Pour qu’elle nous accorde de bonnes récoltes, préserve la paix qui règne dans notre village, et nous guide pour les futures décisions qu’il nous faudra bientôt prendre.
J’aimerais vraiment que vous pussiez voir la beauté de ma terre natale. Ici, la haine et l’avidité des hommes ne sont pas parvenues à altérer le paysage. Peut-être pourriez-vous me rejoindre ici, un jour. Peut-être que ma région vous inspirerait de nouvelles histoires. Naükn – c’est ainsi que l’on nomme notre célébration – vous donnerait indéniablement des idées à coucher sur le papier. Je vous aurais volontiers invité à vous joindre à nous mais je crains que d’ici à ce que ma lettre vous parvienne, et que votre réponse me revienne, le Grand Départ n’ait déjà eu lieu.
J’ai cependant une idée pour vous faire participer, d’une certaine façon. Imaginez que vous ayez été choisi pour trouver la terre la plus pure du monde à transmettre à vos descendants. Quel chemin emprunteriez-vous ? Vers où vous dirigeriez-vous ? Racontez-moi ce voyage, décrivez m’en les paysages et les rencontres que vous ferez. Qui seraient les élus dignes de rejoindre votre sanctuaire ?

Je réalise désormais vous avoir demandé beaucoup de choses sans même vous avoir offert quoi que ce soit en retour. Recevoir sans donner en retour n’est pas honnête. Veuillez donc accepter ce cadeau que je vous joins à cette lettre. Vous pourrez y mettre vos vœux, puis l’accrocher à votre arbre des ancêtres. Lorsqu’arrivera la grande lune, vous n’aurez plus qu’à l’accrocher au-dessus des flammes.

En espérant que ma lettre vous trouve en bonne santé.
Maëra

Tu t’empares de la couronne que tu as préparée. Elle est volumineuse, composée de fleurs éclatantes – pourtant, à mesure qu’elles sèchent, leurs couleurs s’endorment. Dans le cadrillage qui rempli le cercle floral, tu as imbriqué une poupée de chiffon dont la tête est surmontée d’une étoile à seize branches. Seize, comme le nombre de plantes utilisées dans la confection de l’objet. Avec un sourire, tu glisses le parchemin dans un interstice de branches.
766 mots
* ce paragraphe est en Llandreri, avec surement beaucoup de fautes d'orthographe.
Exemple de couronnes : amble & twine
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Zeryel
~ Ange ~ Niveau I ~

~ Ange ~ Niveau I ~
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Zeryel
Dim 14 Jan 2024, 09:09

La tempête de sable | Maëra U392
La tempête de sable
Maëra & Lorcán



Chère Maëra,

Il semble que nous ayons été tous deux victimes d'une malicieuse magie. Elle m'a volé mon travail inachevé pour le remettre entre les mains d'une étrangère. Je n'ai rien contre le fait qu'on puisse lire mes écrits, mais je préfère que cela soit fait une fois que ce soit terminé et relu. Vous avez lu ce qui était le premier jet d'une fiction amoureuse entre deux personnages d'un Conte ; La révolte de Narfas. Si vous ne l'avez pas lu, je vous le recommande vivement. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu le premier tome de la saga se déroulant à Lieugro, Le vieux roi, mais c'est mieux si vous voulez saisir toutes les subtilités. Ensuite, si vous le souhaitez, je pourrais vous transmettre des copies de mes écrits inspirés des Contes. J'aime particulièrement écrire sur Primaël et Ivanhoë, ces personnages résonnent curieusement en moi, mais j'écrirai également sur d'autres protagonistes. Je réfléchis actuellement à une épopée mêlant aventure, romance, jalousie et violence, sur le passé mystérieux de Montarville et Judas, deux souverains de l'intrigue du Conte.

Il n'est pas nécessaire de faire l'effort de m'écrire en Llanderi, ou peut-être pourrez-vous réessayer lorsque vous le maîtriserez car c'est une langue aussi exigeante que le peuple qui la parte, et il m'est pénible de la lire mal employée. Je ne parle pas l'Arshalà, s'agit-il de votre langue natale ? Elle est aussi peu parlée que le Llanderi je présume. Je me renseignerai, peut-être verrai-je pour prendre des cours et l'apprendre.

De nombreuses légendes existent au sein du peuple Alfar. C'est très utile pour enseigner aux plus jeunes de façon pédagogique les valeurs que nous chérissons, telles que l'intelligence, la curiosité, l'audace réfléchie, l'élégance, la subtilité ou le mérite. Nous sommes un peuple noble, et cela se traduit dans notre culture. Je vous confirme que ce que j'écris n'est en rien lié à tout cela, il s'agit simplement d'un passe-temps. Néanmoins, si mes talents progressent dans ce domaine, je m'aventurerai sans doute dans cette carrière, entre autres car j'ai d'autres ambitions. Je fais partie d'un groupe dédié à l'écriture dans mon école. Je suis étudiant à Basphel.

Votre célébration champêtre a tout d'un charmant évènement, aussi charmant que votre cadeau. Seriez-vous par hasard affiliée au peuple Ygdraë ? J'aimerais effectivement pouvoir assister à Naükn. Comment sont sélectionnés les Élus dont vous faites mention ? Que doivent-ils faire ? Souhaitez-vous être une Élue un jour ?

Pour satisfaire votre requête, je vais joindre à cette lettre une intrigue qui s'en inspire. Pour ce faire, j'ai pris la liberté de m'y inclure directement, afin de mieux me projeter dans le sujet proposé, et j'y joins également une camarade qui m'est chère. Il s'agit d'une Ondine que je courtise depuis des mois. Notre relation est assez difficile à définir, je sais que nous nous sommes embrassés passionnément lors d'un bal (celui de Seaghdha, vous avez dû en entendre parler), et que si elle ne me désirait pas, elle me l'aurait déjà fait savoir.

Racontez-moi comment s'est passé votre célébration dans votre prochaine lettre, et parlez-moi de vous. Quel âge avez-vous ? Est-ce que vous suivez des études ? Sur quel continent vivez-vous ? Parlez-moi de votre famille, de vos amis, de vos ambitions pour le futur et de vos craintes.

Cordialement vôtre,
Lorcán Belvarrian - Eraishah.




Malgré l'épuisement du périple, je ne dormais pas encore. Nous avions fait halte dans une auberge. Les nuits à la belle étoile se raréfiaient à mesure que le ventre de Lana s'arrondissait. Son confort prévalait sur la vitesse de notre voyage.

«- Elle sera la première. » murmurai-je. Une main protectrice posée sur son abdomen, je me sentais bien. Nous n'éprouvions aucune inquiétude, nous puisions confiance dans les tissages des Ætheri. Ce havre de paix que nous cherchions ne devait plus être très loin, il saurait nous accueillir, nous trois. Nous avions été choisis après tout et je nous savais capables de relever les défis qui joncheraient notre chemin. La grossesse n'avait pas limé les crocs de Lana, bien au contraire. Je ne jouais pas un rôle protecteur auprès d'elle, mais celui de partenaire. Que nous ayons tous deux été choisis n'était pas anodin. Nous étions parfaits l'un pour l'autre, nous étions l'avenir d'une civilisation meilleure.

«- Elle ? » releva Lana.

«- J'en suis certain. » Je ne l'expliquais pas, je n'avais pas de preuves, mais je le sentais au plus profond de moi.

«- Si tu le dis. De toute façon, il y en aura d'autres. »

«- C'est une invitation ? » Ma main qui caressait doucement sa protubérance s'égara comme par hasard vers la courbe de ses seins. « Il ne faudrait pas perdre la main. » me justifiai-je innocemment.

«- Une nécessité. » rappela la blanche avec un sérieux qui trancha mon humour naissant. La fatigue donnait à son humeur des tonalités tranchantes et imprévisibles.

«- Naturellement. Je ne comptais pas t'abandonner après. Lorsque nous serons établis, tu ne te débarrasseras pas si facilement de moi. »

«- Nous allons toujours vers la forêt ? » demanda-t-elle, et je sentis le piège tendu dans la question.

«- Oui. Il nous faut un lieu à l'écart, où il sera difficile de nous trouver. Je ne veux pas que la jalousie des autres fasse la ruine de notre foyer. Et la forêt nous offrira tout ce dont nous aurons besoin. De quoi s'abriter, de quoi s'alimenter, on ne peut pas rêver mieux. »

Une petite moue boudeuse fit ressortir sa lèvre inférieure et je dus me faire violence pour ne pas aller la mordiller. Elle ne m'aurait pas accueilli avec grâce et douceur.

«- Et l'océan ? Tu sais que c'est ce que j'aurais préféré. »

Le débat était récurrent, preuve que Lana n'était toujours pas séduite par mon idée. Je me redressai et allai m'installer en tailleur pour aller masser ses pieds. Le regard qu'elle me lança me fit comprendre qu'elle voyait très bien ce que je faisais mais s'adoucit néanmoins, très légèrement, du moins je tâchais de m'en convaincre.

«- Nous irons là-bas lorsque nous prendrons des vacances. »

«- Quelles vacances ? Nous n'aurons jamais le temps d'en prendre avec tous les enfants que tu veux me faire. »

J'évitai de lever les yeux au ciel et convoquai toute la patience que j'avais en moi.

«- Les autres nous rejoindrons ensuite, ils s'occuperont des plus jeunes, et nous prendrons les plus âgés avec nous. »

«- Ou nous pourrions directement nous établir là-bas. » insista-t-elle, butée.

«- J'ai une idée. Demain j'irais me renseigner pour chercher un lieu où la forêt borde l'océan, d'accord ? On pourra bâtir notre village sur une falaise. Est-ce que ça te convient ? »

«- Je ne sais pas. Il faut s'assurer que ça existe, et je veux voir l'endroit avant de me décider. »

«- Bien sûr. De nous décider. » précisai-je. « Quand est-ce que ton frère nous rejoindra ? »

«- Pourquoi ? Je ne te suffit pas ? Ce n'est pas lui qui portera tes enfants. » siffla-t-elle, l'expression soudain aussi sombre que les profondeurs abyssales des mers.

«- Non, bien sûr. Mais je n'imagine pas l'avenir sans lui. Et je sais que toi non plus. »

«- Sottises. » grogna-t-elle en détournant le regard.


Message II | 1272 mots
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Khelil et Maëra
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Khelil et Maëra
Jeu 22 Fév 2024, 16:16


Image par Lonary.
La tempête de sable
Lorcán & Maëra

Cher Lorcan,

Merci pour les précisions que vous m’avez apporté au sujet de votre récit. Je ne connais ni La révolte de Narfas, ni Le vieux Roi, mais je ne manquerai pas de me renseigner à leur sujet ou de me les procurer si l'occasion se présente. Vous voir en parler me donne envie de me plonger dans cet univers qui m'est inconnu (même si je ne suis pas une très grande lectrice) et d'en apprendre davantage sur Primaël, Ivanhoë, Montarville et Judas. Qu'est-ce qui vous rend ces personnages attrayants ? Pourquoi décider d'écrire sur eux en particulier, plutôt que sur d'autres ? Pensez-vous créer des personnages qui vous seront propres, ou vous sentez-vous plus en confiance en vous appuyant sur des personnages déjà crées et installés dans l'intrigue que vous dérivez ?

Je suis navrée d'apprendre que mes efforts ont pu heurter votre sensibilité. J'espère que vous n'en prenez pas ombrage : il s'agissait davantage d'une attention pour essayer de nouer le contact avec vous plutôt que d'un affront envers votre culture. Je ne l’emploierai plus avant de la maîtriser convenablement. L'Arshalà est effectivement ma langue maternelle. Si vous venez à l'étudier, n'hésitez pas à me poser des questions. J'y répondrai avec plaisir.

Les valeurs de votre peuple me paraissent exigeantes. J’imagine que c’est une bonne chose en soi, et qu’elles sont dictées ainsi pour pousser vos membres à produire le meilleur d’eux-mêmes. Pourtant, je ne peux m’imaginer quelqu’un d’heureux en bâtissant sa vie sur ces préceptes. Ma communauté privilégie plutôt la sincérité (peut-être car les mensonges ne résistent jamais à la Vision de mes parents, qui ont construit en grande partie cet endroit), le travail (car les méritants finissent toujours par être récompensés), l’entraide et la bienveillance (car s’élever ensemble est plus fructueux que de chercher à garantir sa seule réussite, et que la méchanceté gratuite ne fait jamais avancer personne). Je ne sais pas si la dévotion à notre Bienfaitrice peut également être considéré comme une valeur, mais il s’agit indéniablement d’une qualité très valorisée ici.
Ne vous méprenez pas. Je n’essaye pas de dire que mes valeurs sont meilleures que les vôtres. Preuve en est que vous vous épanouissez dans la rédaction de vos récits, là où je serais bien incapable de coucher plus d’une ligne narrative. Je suis simplement surprise de découvrir des horizons si différents de ce qui m’est familier. Là encore, j’aurais peut-être été moins étonnée si la curiosité m’avait été inculquée. Mon frère me reproche pourtant souvent d’avoir trop longuement développé cette caractéristique qui, selon lui, n’attire jamais rien de bon. Après tout, Bahaäny pourvoit à tous nos besoins, et son Savoir nous touche à travers nos Visions. Il ne tient alors qu’à chacun de nous de l’améliorer avec nos efforts constants et nos prières.

Je ne suis pas une Ygdraë. Je suis née Orisha, mais ma communauté est composée d'individus d'origines variées et aux parcours et histoires complexes. Peut-être nos racines remontent-elles à une culture Ygdraë, au moins en partie. Je n’ai pas eu le loisir d’interroger mon père à ce sujet.

Les Elus de Naükn participent à un rituel. Il change avec chaque célébration, dicté par la Vision de notre Voix la plus Claire. Depuis ma naissance, ce rôle est détenu par mon père. C’est par ses augures que Bahaäny lui communique ce qu’elle attend de nous. Ses disciples se plient alors à sa Parole et usent de leur Vision pour la satisfaire. C’est le plus endurant, celui à qui Bahaäny a accordé sa Grâce, qui a l’illustre honneur de suivre son chemin et regagner son côté. J’espère qu’un jour, ma Vision parviendra à m’attirer la Bénédiction de la Bienfaitrice. Je dois cependant encore travailler sur mes dons avant que cela n’arrive.
La célébration de cette année a été merveilleuse. Je suis simplement déçue de voir Pheliana partir du village. Si je suis honnête, il y a là une pointe de jalousie. De tristesse aussi, peut-être, de me dire que je ne la reverrais plus avant de moi-même faire mes preuves.  Son départ laissera un vide derrière elle. Mais je ne peux que me réjouir pour elle de ce qui l’attend.

Je vous remercie pour le récit que vous m’avez confié. Encore une fois, vos mots possèdent le don de me désemparer. J’espère que votre relation avec Lana aboutira à la naissance que vous anticipé dans votre histoire. En signe d’encouragement, vous trouverez cette fois-ci une amulette qui augmente la fertilité de celle qui célèbre la maternité sous son aura. Accrochez-la à proximité de vois corps unis, la prochaine fois.  

Il n’y a rien de très intéressant à raconter à mon sujet. J’ai quinze ans et ne suis dans aucune école. J’étudie dans celle de mon village, comme tous les autres adolescents. Ma communauté s’est établie sur une terre inhabitée des îles suspendues. Je ne suis pas très populaire et n’ai pas beaucoup d’amis (ce qui explique mes sentiments contradictoires concernant Pheliana). Je possède un frère jumeau, Khelil. Nos parents sont les dirigeants de notre village, en grande partie car mon Père est la Voix de Bahäany et qu’il a été son élu par le passé. Concernant mes ambitions et mes craintes… J’imagine que j’aspire à découvrir ce monde qu’a foulé notre Bienfaitrice, à arpenter son chemin si telle est sa décision pour moi. Mais je manque encore de confiance en ma propre expérience pour me lancer dans un tel périple. Un jour peut-être.

Qu’en est-il de vous ? Vous étudiez à Basphel. Est-ce une grande école ? Avez-vous des frères, des sœurs, des cousins ? Qu’espérez-vous devenir, en plus d’un écrivain talentueux ?
962 mots
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Zeryel
Dim 17 Mar 2024, 14:30

La tempête de sable | Maëra U392
La tempête de sable
Maëra & Lorcán



Chère Maëra,

Ça vous paraîtra peut-être étrange mais je me sens proche du personnage d'Ivanhoë. Quand j'ai lu le Conte, il m'a semblé le comprendre, tout son raisonnement me paraissait limpide, comme si j'avais vécu les mêmes évènements que lui. Nous ne sommes pourtant pas semblables. Lui est un rebelle assassin qui se travestit. Je ne sais rien du futur qui m'attend, mais il est sûr que je ne finirais pas comme lui. Pour autant, c'est à mes yeux le personnage le plus intéressant de toute cette intrigue. Sa relation avec Primaël est ce qui m'attire aussi. Il ne s'agit pas là d'une histoire d'amour mièvre comme les Mages aiment lire, mais d'un véritable lien de confiance et de complicité. Le fait qu'ils soient amants ne fait que pimenter la chose. La suite de l'intrigue va mettre en péril leur relation, car Primaël est amoureux mais je n'ai pas eu l'impression en lisant le Conte que le sentiment était réciproque. Quoi qu'il en soit, une chose très curieuse est qu'il y a quelqu'un dans mon dortoir qui me fait beaucoup penser à Primaël. Il se nomme Lazare et présente les mêmes caractéristiques physiques, en plus jeune bien sûr. Ce n'est pas le seul. Mes autres colocataires ont aussi des similitudes. Je ne crois pas que ce soit un hasard, mais je n'ai pas percé à jour la signification derrière toutes ces ressemblances. Il y a beaucoup de théories qui courent dans mon établissement. Reste à savoir si c'est nous qui influençons ces personnages ou l'inverse. Si c'est le cas, je vais demander à changer de dortoir avant que Zeryel ne vienne me tuer quand Adolphe le psychopathe aura eu raison de lui.

Pour les autres personnages, je n'ai pas toujours un lien aussi particulier qu'avec Ivanhoë et Primaël mais certains passages du Conte m'ont inspiré et je ressens le besoin d'explorer des scènes alternatives ou de développer des intrigues autour de celle du Conte qui pourraient expliquer tel ou tel élément. Par exemple, le lien entre Montarville et Judas est suffisamment ambigu pour me pousser à écrire à ce sujet. Il y a des secrets qui ne nous ont pas été révélés, j'en suis certain. Faites-moi savoir quand vous aurez lu ces Contes, et vous me donnerez votre avis.

Pour ce qui est de Lana, il est encore trop tôt pour parler d'enfant comme dans mon récit. Je ne compte pas avoir de progéniture avant d'être officiellement lié avec une compagne. Ceux qui répandent leur semence à tous les vents n'attirent que mon mépris. Les gènes sont précieux, ils ne sont pas à disperser avec vulgarité. Je veux pouvoir prendre soin de mes enfants, mieux que mes parents l'ont fait avec moi. Je les pousserai vers le haut. Je suis convaincu que la réussite des enfants sont le reflet de la propre réussite de leurs parents. Quoi qu'il en soit, je ne verrais pas d'inconvénient à épouser Lana, lorsque le moment sera venu. Ma famille a peut-être déjà prévu de me fiancer avec une jeune femme de bonne famille, Alfare, mais Lana est promise à un grand futur et unir le peuple des Ondins avec le mien ne serait pas une sotte idée. De plus, les Ondins ont cruellement besoin d'alliés en ces moments difficiles pour eux. Avez-vous entendu parler de ce qu'il se passe dans les mers et océans ou êtes-vous totalement coupés du monde dans votre communauté ? Au cas où vous ne le sauriez pas, une variété de sauge s'est propagée et a bloqué les Sirènes sous l'océan ou à la surface, selon où elles se trouvaient au moment où la barrière est apparue. Ses origines sont encore mystérieuses et aucune solution n'a été trouvée pour le moment, même si de nombreux scientifiques se sont réunis à Juvaniel, lors d'une coopération entre les races, pour assister les Ondins face à ce problème. Il touche d'autant plus tout le monde que des monstres marins sont apparus et menacent les voies maritimes. Il est devenu extrêmement dangereux de naviguer, je vous déconseille de prendre cette option si vous veniez à voyager.

Basphel est l'école la plus connue dans le monde, principalement car elle est vendue comme formatrice de l'élite de demain. Ce n'est pas l'avis de tous. Chez nous, nous considérons que notre régime scolaire est bien plus performant et c'est un sentiment partagé par les Sorciers et les Ondins des échos que j'ai pu avoir. L'autre particularité de l'école est qu'elle réunit des adolescents de toutes les races, un peu comme votre communauté mais en plus mouvementé. Il y a certaines inimitiés raciales qui ne peuvent être ignorées. J'ai moi-même le plus grand mal à voir sous un bon jour les Ygdraë et je suis d'ailleurs soulagé que vous n'en soyez pas une. Ma famille est grande, je suis issu de deux branches nobles de Drosera et il me faudrait plus qu'une page pour vous décrire mon arbre généalogique, qui ne vous dirait rien. Je ne les ai pas vus depuis longtemps, pas depuis que je suis à Basphel. Plus tard, j'espère me lancer dans une carrière de diplomate et forcer les miens à reconnaître ma valeur. Il y a d'autres domaines qui m'intéressent, comme celui du stylisme ou de l'écriture mais ce sont des activités annexes, plus pour mon propre divertissement qu'une voie choisie sérieusement. Et vous ? Attendez-vous que Bahäany vous montre la voie ou allez-vous prendre des décisions par vous-même ? Malgré ce que vous me dites, vous êtes plus curieuse que vous ne le pensez. Vous ne devriez pas écouter votre frère et chercher à amasser le plus de connaissances possibles. Il a dû vous dire ça par jalousie, parce qu'il craint que vous ne soyez meilleure que lui. Ou croyez-vous que Bahäany souhaite n'avoir que des disciples incultes et niais pour l'honorer ?

Cordialement vôtre,
Lorcán Belvarrian - Eraishah.

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La tempête de sable | Maëra

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