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 [LDG Tyr] - Le pouvoir des mots

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Lun 01 Aoû 2016, 13:22



Le pouvoir des mots


[LDG Tyr] - Le pouvoir des mots  736013GroupeTyr

Les doigts de Neige parcouraient les rangées de livres de l'une des nombreuses bibliothèques du Lac de la Transparence. La jeune femme aimait se perdre dans les rayons à la lumière tamisée. Elle aimait l'odeur des parchemins, certains remontant à des siècles, d'autres à quelques lunes. La culture faisait partie intégrante du mode de vie de son peuple et elle pouvait se perdre des journées entières dans les lignes écrites par d'imminents scientifiques ou par des romanciers de talent. Certains de ses auteurs préférés n'étaient pas très connus mais peu lui importait. Plus que tout, elle était amoureuse des contes. La plupart avait été façonnés par les Faes en des temps anciens et elle adorait penser à ce qui avait pu faire naître l'inspiration de ces dernières. Dans chaque conte, elle essayait de déceler des éléments de la réalité. Il y en avait toujours selon elle.

Quoi qu'il en soit, si elle était ici aujourd'hui c'est parce qu'elle avait demandé l'autorisation d'organiser un petit événement au sein du groupe Tyr qui pourrait s'étendre également à l'ensemble de la population des Terres du Yin et du Yang. Selon la jeune femme, cela permettrait également d'envisager de recruter tel ou tel individu afin d'œuvrer pour le bien-être des Contes de Faes. Elle cherchait donc quelques livres de contes, afin de les distribuer à ceux qui voudraient participer aux festivités. « Tu t'en sors ? » fit un jeune homme qui venait de la rejoindre. « Oui. Il y a d'excellents ouvrages... » fit-elle en parcourant quelques lignes dans le livre qu'elle tenait ouvert dans sa main. À côté d'elle se trouvait un petit chariot dans lequel elle entreposait les Contes qui parlaient, d'une manière ou d'une autre, des Divins. Elle avait envie que chaque membre du groupe Tyr, ou chaque individu souhaitant se porter volontaires, puisse être en accord avec ses propres croyances. Bien entendu, il y avait ce petit côté qui concernait la guerre dans cet événement mais Neige voulait également que le bas peuple puisse avoir accès à la culture, qu'importe sa race. Certains Souverains avaient tôt fait de museler la population en les enrôlant à grands coups de propagandes, ne leur permettant pas de se poser les bonnes questions. Neige se fichait bien de qui était avec Sympan ou de qui était avec les Ætheri. Ce qu'elle souhaitait, c'est que chacun ait choisi son camp selon ses propres convictions, et non pas celle d'un Roi ou d'une Reine qui aurait décidé pour eux. « Tu as des nouvelles de ceux à qui j'ai demandé de l'aide ? ». Elle avait demandé à quelques individus du groupe Tyr de répandre cette festivité sur toutes les Terres du Yin et du Yang. Elle espérait ainsi qu'à force de faire du bouche à oreille, plusieurs individus se porteraient volontaires pour servir de conteurs après avoir réuni quelques personnes autour d'eux. Il ne fallait pas oublier, après tout, que beaucoup de personnes ne savaient pas lire. Les gens de faibles conditions le plus souvent étaient de ceux là. Ils croyaient également ce qu'on leur disait, puisqu'ils ne pouvaient pas vérifier eux-même l'information. « Oui. Normalement, tout se passe pour le mieux. Certains ne m'ont encore rien dit mais d'autres ont réussi à convaincre plusieurs individus de se prêter au jeu. ». « Tant mieux. J'espère que, bientôt, naîtront plein de petits groupes dans lesquels se liront les contes. ». Elle sourit. « Cela changera des guerres et des sacrifices. ». La Magicienne préférait de loin agir de façon pacifique, comme le voulait si bien les us et coutumes de son peuple. « Dis voir... ça n'a rien à voir avec ce dont on est en train de parler mais j'ai entendu une rumeur étrange... ». « Ah ? ». « On dit que la Reine a pris du poids... ». « Elle fait bien ce qu'elle veut non ? » fit Neige en levant les yeux au ciel. Les bruits devaient encore venir de quelques Mages de pacotille qui avaient bu à la taverne plus que de raison. « C'est que... le bruit court surtout que ce serait parce qu'elle est enceinte... ». Neige s'arrêta de bouger un instant puis se mit à rire. « N'importe quoi. » dit-elle comme si c'était une évidence que ces rumeurs étaient des balivernes.

706 mots

Explications


Bonjour =)

Voilà, je lance officiellement le groupe Tyr (le prochain LDG pour ce groupe qui en comporte deux sera pour le groupe Loki). Pour plus d'informations sur le groupe, vous pouvez vous rendre ICI. Comme j'ai un sous-forum, maintenant, il se peut que je partage le sujet en deux mais, dans tous les cas, je pense que vous serez assez doués pour retrouver le sujet qui vous intéresse dans le forum du groupe xD

Donc on parle bien du groupe Tyr, pas du groupe Loki. Les deux groupes ne sont pas positionnés dans la guerre, du moins, pas de manière officielle en réalité. Après on se doute que Tyr c'est plus les gentils et Loki les méchants (si vous savez à peu près où sont affiliés les races, vous devriez comprendre la majorité dans chaque groupe XD). Cela dit, rien d'officiel donc. Chaque groupe respecte les croyances de ses membres.

C'est d'ailleurs pour ça que Neige - qui est une membre assez importante du groupe Tyr - a décidé de faire ce petit événement qui consiste à aller lire les contes parlant de Sympan ou des Aetheri aux enfants et adultes qui voudront écouter sur les Terres du Yin et du Yang. Donc j'ai mis ce rp au Lac de la Transparence mais il se passe où vous voulez ^^ Vous devez donc vous munir d'un livre de conte, organiser un petit regroupement et lire l'histoire à votre public. Vous pouvez utiliser la magie pour rendre les choses plus passionnantes. Dans votre rp, vous devez au moins écrire une partie du conte en question. Les Dieux ne sont pas forcément cités comme tels dans le conte, ça peut être quelque chose comme les fables de La Fontaine avec des représentations animales des Divins par exemple ^^ Essayez de faire quelque chose de logique en lisant les fiches des Aetheri. Souvent y a de la symbolique dedans qui vous permettra de faire quelque chose de sympa en rapport avec les dieux que vous choisirez de mentionner =)

Si vous avez des questions, vous pouvez créer un sujet dans Participation -> Groupe pour ce LDG. J'irai y répondre ^^

Seules les personnages souhaitant faire partie du groupe Tyr ou en faisant partie peuvent participer. Vous avez jusqu'au 31 Août, 23h59 heure locale pour poster ici.

Gain(s)


Si vous faites partie du groupe Tyr (c'est à dire que vous avez fait les rp d'adhésion - mais je crois que y a personne xD Je peux me tromper cela dit ^^ -) :
■ Pour 900 mots : Un point de spécialité au choix

Si vous ne faites pas partie du groupe Tyr :
■ Pour 1200 mots : Acquisition de la Sagesse selon Jane Eyre, pouvoir permettant d'entrer dans les livres de conte sans que ses actions ne modifient le cours de l'histoire. C'est-à-dire que peu importe ce que vous ferez, le conte ne tiendra pas compte de vos actes et les autres personnages ne vous verront pas vraiment, ils oublieront votre présence après votre passage. Ce pouvoir permet aux individus de trouver le membre du groupe Loki qui se cache dans le conte mais pas de le neutraliser.
Et entrée dans le groupe.

■ Pour 450 mots de plus : Un point de spécialité au choix (donc un total de 1350 mots ou 1650 mots en fonction de votre cas).

Les points de spécialité sont doublés pour les compagnons qui en ont moins de vingt. Les pouvoirs sont identiques.

ATTENTION : Ce rp est un rp d'event donc vous devez attribuer un point de pourcentage à la fin de votre message.
Si vous êtes pour les Aetheri : soit +1 à votre équipe, soit -1 à l'équipe adverse.
Si vous êtes pour Sympan : soit +1 à votre équipe, soit -1 à l'équipe adverse.
Veuillez à bien le préciser avec vos gains.

Récapitulatif des Gains



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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Mar 02 Aoû 2016, 22:47


Barnabé inspira profondément tout en replaçant ses lunettes sur le haut de son nez, après les avoir nettoyé dans un pan de sa chemise blanche. Il était un peu nerveux, et pour cause, il voyait les places autour de sa propre chaise se remplir peu à peu d’yeux innocents et d’oreilles curieuses. Le vieux mage saluait chacun des nouveaux arrivants d’un mouvement de tête et d’un sourire embarrassé. Aujourd’hui était un jour importantµ. Un jour de paix, pour le magicien, aucune lutte, aucune guerre de religion ne viendrait ternir ce si beau jour ensoleillé. Et cette petite pause faisait un bien fou. Le retraité avait été contacté par ce qu’il prenait pour une œuvre caritative, souhaitant faire la lecture aux plus démunis. Une cause qui toucha profondément l’âme pure du magicien, et qui décida donc de participer à cette belle aventure. Après tout, lorsqu’il faisait partie des Voyageurs, on lui avait souvent dit qu’il avait un talent pour faire la lecture aux plus jeunes. Il s’était longuement entraîné sur Babelda, qui réclamait une histoire chaque soir lorsqu’elle n’était qu’une enfant et qu’il allait la border, puis avec la jeune Javaah, lorsqu’elle rejoignit leur famille. Normal donc qu’il donne de sa personne et accepte de lire aux plus jeunes et même aux personnes de tous âges, du moment qu’ils étaient intéressés par ce qu’il allait raconter. Il avait donc fait courir le bruit qu’il ferait la lecture dans une petite taverne près du centre de Cael.

Il s’était élégamment vêtu pour l’occasion : il portait une chemise toute blanche, neuve, qu’il avait achetée pour l’occasion, trop inquiet de faire bonne figure devant son public. Il avait noué à son coup un nœud papillon rouge, et avait glissé dans sa boutonnière une rose de la même couleur. Un pantalon de velours brun qu’il tenait avec des bretelles avait été enfilé avec soin le matin, et des souliers cirés complétaient le tout. Il n’avait pas été aussi présentable depuis un bon moment, préférant pour rester dans sa demeure sa simple toge de magicien, bien plus confortable que cette tenue-ci.

Une fois que toutes les chaises furent remplies, et que le tenancier eut tourné la pancarte pour indiquer « fermer », Barnabé sortir le vieil ouvrage qu’il avait apporté avec lui. C’était en quelque sorte une relique, un souvenir précieux pour le magicien. C’était un présent que lui avait fait sa grand-mère, un recueil de contes que les Tilluiel se transmettaient « Depuis toujours », selon son ancêtre. Bien évidemment, sa lignée étant plutôt jeune, et il doutait que les siens aient eut en leur possession un ouvrage à l’apparence si travaillée depuis plus de quelques siècles : La couverture était faite de cuir teinté en vert émeraude. Un cadre doré entourait le titre d’une couleur identique : « Les contes de la création ». Il y avait également une illustration mais le temps l’avait effacé et on ne discernait désormais plus qu’une demoiselle aux airs angéliques, dans une petite robe mauve, qui serrait contre son torse un petit ours en peluche. Il colla contre son torse le précieux livre, et respira profondément. Il savait déjà quelle histoire il allait raconter. C’était la préférée de sa fille, et il la lui avait lu des dizaines et des dizaines de fois. Il la connaissait presque sur le bout des doigts, et il n’avait pas vraiment besoin du support pour la réciter de mémoire, mais l’appréhension de devoir le faire devant de nouveaux spectateurs le faisait bégayer. Il avait donc jugé plus prudent de l’apporter avec lui, plutôt que de se retrouver bêtement en aillant oublié ce qu’il voulait dire, devant son public attentif.

« Bonsoir. » Le vieillard jugea sa voix bien trop hésitante, trop faible pour quelqu’un qui s’apprêtait à raconter une fabuleuse histoire. Il se racla la gorge avant de reprendre. « Merci d’avoir pris le temps de venir jusqu’ici, je serai votre hôte pour la prochaine heure. » Cette fois-ci, il avait l’air plus assuré, sa voix moins tremblotante, plus chaleureuse, et accompagnée d’un sourire bienveillant. Satisfait, il ouvrit le recueil de contes et chercha la bonne page. « Il y a fort fort longtemps, lorsque notre monde n’en était encore qu’à ses premiers jours d’existence, un tout jeune cerf foulait de ses sabots le jardin aux merveilles qu’il avait lui-même créé. » Alors qu’il contait l’histoire, le magicien fit un moulinet avec sa baguette, qu’il tenait dans sa main droite. Un filet argenté s’en échappa et prit la forme d’un majestueux cerf, qui commença à marcher à travers l’auditoire. Des exclamations enjouée accueillir l’apparition, et Barnabé ne fut pas peu fier de son tour de magie. « Il était très fier de son travail, et portait sur chacune des plantes de ce lieu un regard amoureux et satisfait. Chaque fleur était plus sublime que sa voisine, et dégageait un parfum envoutant. Pendant plusieurs jours, il se contenta de la verdure qui l’entourait mais bien vite, il s’ennuya d’être le seul être sur ces terres à être doué de parole. Aussi, récoltant le plus long poil de son pelage, il murmura "Demain, tu auras grandi. Tu seras devenu beau et fort, tu seras doté d’intelligence et tu seras bon. En toi repose mon espoir." Il déposa ensuite le pelage sur un pétale bleu, et reparti. Le lendemain, lorsque le cerf retourna à l’endroit où il avait abandonné son poil, il y trouva un magnifique dragon bleu. L’espoir venait de naître dans notre monde. » Barnabé se concentra et récita muettement une formule magique. Son bouclier prenait habituellement la forme d’un cerf mais lorsqu’il se concentrait suffisamment, il pouvait lui faire changer d’apparence. Le cerf devint alors un jeune dragon, Suris, l’Aether de l’espoir.

« Les deux amis passèrent les jours suivant à s’occuper du jardin. Désormais, chaque arbre que le Créateur plantait poussait avec la bénédiction du Dragon, et bientôt, les arbres donnèrent des fruits. Pourtant, cette situation ne suffisait toujours pas au Roi. Alors que la nuit tombait, il ouvrit un œil et vit la lune. Il la trouva tellement belle qu’il ne put s’empêcher de s’adresser à elle. "Tous les soirs tu m’es fidèle, Lune. Tu veilles sur mon Jardin et l’éclaire d’une douce lueur, lui donnant une beauté toute Surnaturelle. Je souhaite que tu puisses t’en occuper et lui céder de ta beauté même lorsque le jour sera levé. " Aussi, au petit matin, lorsqu’il se réveilla, le cerf trouva à ses côtés une magnifique Lionne. » L’ancien dragon qui déambulait toujours dans la taverne se changea en lionne à la crinière sauvage. « La lune avait pris cette apparence pour se fondre dans la Nature et ainsi veiller sur elle. Ainsi les trois comparses voyagèrent-ils à travers les jardins pendant plusieurs jours. La nature s’épanouit donc sous leur surveillance. »

« Pourtant, le Grand Créateur n’était toujours pas satisfait. Il lui manquait quelque chose pour être entièrement heureux. A l’heure du thé que les trois gardiens prenaient quotidiennement, le Grand cerf fit part de sa tristesse à ses deux amis. Ceux-ci l’encouragèrent à faire de nouveau un miracle, et à créer une nouvelle créature, une nouvelle espèce. L’ainé écouta leur conseil et brisa l’un de ses grands bois, qu’il déposa sur la pelouse tendre. » La lionne qui faisait sa toilette aux côtés d’une fillette qui tendait une main timide pour l’effleuré disparue dans un nuage de fumée, remplacée au centre du cercle par le bois de l’animal. « D’une voix grave et apaisante, il murmura à sa couronne tombée : " Je te fais bon et courageux, pour que tu puisses affronter tous les malheurs qui se dresseront sur ton chemin. Tu seras intelligent et curieux, pour pouvoir faire de grandes choses. Tu seras capable de créer bon nombre de tes semblables, et bientôt, vous remplirez mon Jardin avec les vôtres, mais vous veillerez à ne jamais nuire au monde qui vous a accueilli. " Le grand cerf, après avoir dit sa bénédiction, se retira. Ce fut au tour du Dragon de s’approcher, et de s’enrouler autour du bois. "Je te nourrirai chaque jour de mon espoir. Ainsi, ton ambition te mènera loin et tu te lèveras chaque jour en ayant la chance de réaliser tes rêves. " Le dragon céda sa place à la lionne qui souffla un air chaud sur leur création. "Tu trouveras autour de toi tout ce qu’il te faudra pour survivre. Tu pourras cueillir les fruits de mes arbres, et cultiver la terre. Les animaux te donneront leur viande et leur peau,  condition que tu n’en abuse pas. " Une fois qu’elle lui eut donné son cadeau, la lionne se retira à son tour et les trois amis se retirèrent pour veiller sur l’ensemble de leur jardin. » Tout du long où il avait parlé, Barnabé avait fait en sorte que son bouclier évolue et prenne peu à peu forme humaine. Son pouvoir lui demandait beaucoup d’effort, aussi s’autorisa-t-il une petite pause. Il but une gorgée dans la tasse d’eau qu’on lui avait apporté.

« Malheureusement, le Grand cerf n’était pas le seul à habiter notre monde. Aussi, un Cerf voisin, qui gardait son propre Jardin, vint visiter les terres de son semblable. Il fut très embarrassé en voyant  que les plantes du Grand créateur étaient beaucoup plus belles que les siennes, et la jalousie s’empara de son cœur. Aussi, lorsqu’il tomba sur la couronne de son concurrent, il vit que cette création serait la plus belle et la plus réussi de toute, d’une telle splendeur que jamais il ne pourrait rattraper. Si le Créateur était un animal de paix, l’intrus était un sauvage qui aimait les querelles. Aussi décida-t-il de maudire cette créature qui le rendait jaloux. "Tu seras bons en temps normal, mais parfois, des querelles s’interposeront entre toi et tes voisins. Vous ne vous aimerez pas et vos différents vous sépareront. Vous vous détruirez l’un l’autre, ce sera le début des guerres. " Le cerf s’en fut, satisfait d’avoir détruit la création de son rival. »

« Plus tard dans la même journée, ce fut au tour de la voisine du Nord, une gigantesque araignée, de faire sa visite dans les Jardins du Cerf. Elle aussi n’aima pas le domaine du Créateur qu’elle trouvait trop paisible, et lorsqu’elle tomba sur le Bois, elle ne put supporter la vue d’une si belle création. Aussi décida-t-elle de la maudire à son tour. "Tu seras plein d’espoir mais une fois la nuit tombé, les ombres te rattraperont. Tu ne seras plus aussi confiant et la peur te consumera. Les cauchemars te hanteront et ne te laisseront plus en paix. Tes démons t’empêcheront de mener à bien tous tes projets. " Satisfaite de l’obstacle qu’elle avait lancé, elle repartit chez elle. »

« Enfin, le Serpent de l’Ouest vint répandre son venin sur le territoire ennemi. Le Serpent détestait le Cerf, car celui-ci représentait l’harmonie, la paix et la beauté, tandis que lui-même incarnait le chaos, la rage et la destruction. Comme ses prédécesseurs, il ne supporta pas la vue d’un tel chef d’œuvre et décida de nuire aux projets de son concurrent. "Chère créature, tu érigeras de grandes choses, mais te ne seras jamais capable de garder ce que tu as créé. Tes voisins anéantiront ce qu’ils n’ont pu imiter, ils haïront ce qui est différent. Ils détruiront ce que tu fais et tu en feras de même avec ce que tu ne connais point. La paix jamais ne durera. " Heureux du chaos qu’il avait insufflé, le serpent s’en alla. » Le serpentin argenté avait désormais évolué jusqu’à devenir un homme adulte. « Ainsi naquit le premier homme, avec ses qualités et ses défauts. De lui découla toutes les espèces et tous les hommes que nous connaissons aujourd’hui. »

Barnabé referma le livre qu’il n’avait pas quitté des yeux. Sa baguette s’éteignit et l’humain disparu, laissant les spectateurs dans l’obscurité. « Merci de votre attention. » Dit poliment Barnabé pour annoncer la fin du récit. Des applaudissements fusèrent et Barnabé ne put retenir un sourire satisfait. S’aidant de sa canne, il se leva et alla au comptoir pour demander une autre boisson : parler lui avait donné la bouche sèche. Un homme qui avait écouté son récit s’approcha de lui. « Belle histoire que vous nous avez raconté là. » Barnabé acquiesça. « Je trouve aussi, et ma fille serait d’accord avec nous. Elle adorait cette histoire lorsqu’elle était petite. » L’inconnu grimaça, sans que le mage blanc ne sache pourquoi. « Dommage que le Créateur ne soit, dans la version originale, une chèvre. » Barnabé regarda l’homme avec un regard soupçonneux, mais il ne s’en formalisa pas : difficile d’imaginer que l’Unique puisse être illustré par un petit animal aussi peu glorieux. « Les contes vous intéressent-ils ? Je pourrais vous en faire découvrir toute la puissance, si cela vous plaisait. » Barnabé ne savait pas alors dans quelle drôle d’aventure il se lançait.
2114 mots.
Sagesse selon Jane Eyre et deux points de charisme pour Barnabé.
Merci pour ce LDR
nastae


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Dim 21 Aoû 2016, 05:40

Le pouvoir des mots
« Il était une fois un rêve »

« À toi, Hakiel! Lis-nous une histoire! Lis-nous une histoire! »

J’observais le petit groupe de Fæs danser et virevolter autour de moi. Elles étaient surexcitées et enjouées, l’atmosphère dans laquelle nous baignions actuellement n’ayant rien à voir avec l’ambiance dans laquelle nous les avions rencontré la première fois, Coccie et moi. Le retour de leur chère amie semblait les avoir revigorer et elles retrouvaient enfin leur joie de vivre si habituelle. Pourtant, de mon côté, je n’étais pas tout à fait à l’aise avec la situation actuelle et c’est pourquoi que, du bout des lèvres, je leur adressais un petit sourire comme seule réponse à leur enthousiasme. J’avais peur de l’avouer, mais j’étais intimidé par la tâche qu’elles m’imposaient.

« Vous êtes sûres? Je ne suis pas aussi doué que vous pour conter des histoires et…

- Tu te sous-estimes, là! Me coupa brusquement une Fæ aux ailes dorées. Aller quoi! Rien qu’une!

- Oui, Hakiel! Juste une dernière avant d’aller dormir!

- Je… »

Soudainement, je fus assailli d’une dizaine de visages qui s’étaient brusquement approchés de moi. Les petites filles ailées me dévisageaient en me faisant les yeux doux, mimant des expressions allant des plus suppliantes aux plus pleurnichardes.

« S’il-te-plaît! » Dirent-elles en chœur avant que je ne recule d’un pas, surpris par leur soudaine proximité.

Je laissais échapper un petit rire gêné, jusqu’à ce que vienne se placer devant moi la petite Fæ aux cheveux pastel. Coccie me gratifiait d’un grand sourire, posant ses petits poings sur ses hanches.

« Depuis quand te montres-tu si réservé? »

Lentement, mon sourire vacilla. Je coulais brièvement mon regard en direction de ma mère qui, assise en tailleur au-dessus d’une pierre, semblait méditer. Elle nous tournait le dos, mais même à cette distance, nous pouvions clairement voir qu’elle offrait son visage au ciel, laissant la lumière de la Lune baigner ses traits. Je me demandais à quoi elle songeait, à quoi elle pensait… Cherchait-elle des réponses auprès de Phoebe?

« Hakiel?! S’inquiéta gentiment la Fæ et, immédiatement, je reposais mon attention sur elle. Ne laisse pas ta rancœur t’isoler. Nous sommes là, d’accord? Amuse-toi pour cette nuit!

- Et pour les nuits suivantes? Je vais devoir retourner à Ciel-Ouvert avec elle… Tu ne seras pas là, Coccie… »

Attendrie, la Fæ vint me faire un câlin dans ses petits bras, entourant mon cou parce que c’était bien la seule façon pour elle de m’étreindre au vue de nos tailles respectives.

« Elle n’est pas si terrible que ça, et tu le comprendras. Puis, si je te manque tant, tu n’as qu’à rester ici indéfiniment! Hahaha!

- Oui, je le pourrais, mais Miles va s’ennuyer tout seul sans moi! »

Coccie recula doucement, esquissant un sourire narquois.

« Arrête de gâcher ce moment en parlant de cette triple buse! »

J’éclatais de rire, tapotant la tête de la Fæ avant de me tourner vers le reste du groupe, qui attendait, cette fois-ci, patiemment ma réponse. Leur adressant à toutes un grande sourire, qui montait jusqu’à mes oreilles, je leur demandais de me passer l’un de leurs livres et, aussitôt, l’on m’en tendit un. Je m’assis au sol, rapidement imité par le reste de la petite assemblée qui trépignait, à présent, d’impatience. Elles désiraient m’entendre conter. Je tournais la couverture du récit, feuilletant quelques pages pour me familiariser avec l’univers de ce conte. Il y avait des illustrations: je pourrais les présenter aux Fæs tout au long de la lecture. Un sourire s’afficha sur la commissure de mes lèvres alors que je me raclais la gorge. Prends une grande inspiration et vas-y. Laisse-toi aller; laisse le conte te happer et t’emporter. Et sur ces dernières pensées, j’ouvris la bouche, déliant ma langue, prêt à apposer dans leur esprit le fleuve de mots qui prendrait source dans ce conte.

« Il était une fois, bien avant l’avènement des Rois, un fermier qui ne passait sa vie qu’à labourer son champ et récolter le fruit de son labeur exigeant en haut de sa colline isolée. Jour après jour, on ne le voyait faire que ça, dès les premières lueurs de l’aube jusqu’aux derniers chants du crépuscule. Il quittait sa petite ferme, descendait sur son maigre plateau de terre et il y restait toute la journée. Ce fermier était aigre et froid, peu de personnes n’osant l’approcher de peur qu’il leur lance ce qu’il appelait lui-même sa bestiole des Ténèbres. Tous les villageois vivant en bas de la colline avait peur de cette créature, une araignée répugnante aux longues et fines pattes recouvertes de poils qui en faisaient frissonner plus d’un. Autour de cette araignée s’étendait une aura malsaine et horrifiante, comme si, trop proche d’elle, les ténèbres pourraient nous avaler d’une seule bouchée et cette atmosphère des plus sinistres se prolongeait jusqu’au fermier. Il était effrayant, brutal, vulgaire et toutes les femmes du coin le répugnaient malgré sa jeunesse évidente et ses yeux d’un bleu divin. Son physique n’était point désagréable pour l’œil, mais son caractère n’était pas celui que les dames recherchaient. Mais le fermier se moquait de l’opinion des gens, vivant sa vie tout simplement. Rien ne semblait l’émouvoir; il était fait d’une glace impénétrable et incassable, aussi dur que l’abdomen de son araignée fidèle.

Mais un beau jour, alors qu’il s’en allait, une fois encore, s’occuper de son champ, fourche à la main, yeux vides, presque déments, il aperçut une forme singulière se découper dans les couleurs flamboyantes de ses récoltes. Irrité, persuadé que les enfants du voisinage aient encore dérangé son travail, il s’approcha d’un pas furieux de la chose qu’il avait aperçu. Une fois à sa hauteur, il tendit sa main, effleurant du bout des doigts la silhouette, mais avant qu’il ne puisse l’agripper, l’attraper entre ses doigts, la chose bougea.

Brusquement, le fermier sursauta, reculant de plusieurs pas. La forme bougea encore, s’étira, avant de tourner son visage rond et pâle dans sa direction. La chose miaula…

C’était un chat, une magnifique femelle aux yeux saphir et à la fourrure blanche, constellée de milles taches grisâtres, comme des étoiles accrochées au ciel de la nuit. Il n’eut besoin que d’un regard, que d’une seconde, pour que le fermier tombe sous le charme de cette sublime créature. Prudemment, pour ne pas l’effrayer, le fermier se pencha jusqu’à la chatte avant de tendre sa main pour lui caresser le crâne. L’animal se laissa faire avec bonheur, ronronnant de plaisir malgré la rugosité de la paume du fermier. Dès cet instant, l’homme et l’animal restèrent toujours ensemble, tandis que de son côté, l’araignée fut, petit à petit, délaissée…

Les mois passèrent, puis ce furent les années. Le fermier, connu comme étant quelqu’un de détestablement méchant et irascible, était devenu gentil et doux comme un agneau au contact de sa fidèle amie. Il avait rencontré une femme, s’était marié et, avec elle, eut un petit garçon. Ils décidèrent de quitter la petite ferme en haut de la colline pour descendre vivre avec le reste du village, au pied de l’élévation. À leur côté, malgré l’âge et les intempéries, le chat du fermier ne semblait perdre en beauté. Étrange, mais personne ne s’en préoccupait vraiment, puisque le fermier était tant apprécié maintenant! Il semblait vivant. Empli d’une gentillesse et d’une joie de vivre que personne ne lui connaissait auparavant. Que lui avait fait ce chat? Personne ne le savait, mais tout le monde s’accordait à dire qu’il l’avait changé et ce, pour le mieux. Une chance que cette terrible araignée n’était plus dans les parages, perdue on ne savait où dans les profondeurs obscures de la petite ferme en haut de la colline…

Vra…


- Vraiment? » S’exclama, d’une voix volontairement énigmatique, la Fæ aux ailes dorées, me coupant brutalement au milieu du récit, au plus grand déplaisir de ses amies qui se mirent à la foudroyer du regard.

Même que certaines se permirent de lui lancer de grands « Chuuuuuuut » désapprobateurs pour réfréner son subit élan. La coupable baissa rapidement les yeux, entortillant ses doigts dans les tissus de sa petite robe jaune.

« Dé-Désolé! Je voulais mettre un peu de suspense, c’est tout… » Balbutia-t-elle pour s’expliquer.

Je la gratifiais d’un sourire, lui faisant comprendre que ce n’était pas grave et aussitôt, je repris ma lecture, tournant la page du livre.

« … Vraiment? Cela était ce qu’il y avait de plus faux. Car l’araignée, rongée d’amertume et de haine, ne pouvait laisser son maître – ou bien sa proie? – se détourner ainsi des ténèbres qu’elle avait soigneusement tissées autour de lui pour l’emprisonner. Ce chat et sa lumière le libérait, peu à peu, et de cela, l’araignée ne pouvait l’accepter.

C’est pourquoi, lors d’une nuit, alors que les nuages du ciel cachaient même aux Mortels l’éclat de la Lune, l’araignée se décida à mettre son plan en action. Elle kidnappa l’enfant du fermier et disparut sans laisser de trace. Le lendemain matin, lorsque le fermier et sa femme se rendirent compte de la disparition de leur premier né, ils paniquèrent et demandèrent de l’aide à tout le village pour retrouver le bambin perdu. Après des heures de recherche, ils ne trouvèrent le petit garçon et la peur commençait, de plus en plus, à s’imprégner dans leur esprit.

« Nous ne pourrons jamais le retrouver! Pleurait la mère.

- Nous ne pouvons abandonner. Il est ce que nous avons de plus cher, ma chérie! Disait le fermier tout en la prenant dans ses bras. Nous avons rêvé si longtemps d’avoir cet enfant… Nous devons continuer d’y croire. Nous devons continuer de le chercher! Il doit être quelque part, pas si loin d’ici… »

C’est alors que son regard tomba sur le sommet de la colline, là où trônait la ferme de sa jeunesse, décrépie et sale. Là-bas, se disait-il. Aussitôt, il se décida, avec sa femme, quelques amis et son chat, d’escalader la colline pour rejoindre l’habitation lugubre. L’atmosphère s’alourdissait alors qu’ils s’approchaient de plus en plus du sommet. Un frisson parcourut l’assemblée, inquiète. Quelque chose se trouvait là-haut. Quelque chose de malveillant et de très maléfique…

Tout à coup, ils entendirent des pleurs. Des pleurs d’enfant. Les adultes accélérèrent jusqu’à la porte de la ferme et l’ouvrir en grand. Devant eux, se tenait l’araignée qui enveloppait soigneusement l’enfant du fermier. À cette vue, la chatte feula en direction de l’arachnide et se jeta sur elle. Impitoyables, les deux animaux se battirent avec une telle férocité qu’ils en alarmèrent les gens du voisinage restés en bas de la colline. Tout le monde observait, médusé, le combat des deux bêtes. L’araignée répugnante n’hésitait pas à planter ses mandibules dans la chair de l’animal à quatre pattes, tandis que la chatte, toute aussi féroce, sortait les griffes et les crocs pour mettre à mal la bête aux yeux multiples. On ne savait combien de temps dura le combat, mais après moult feulements et claquements, de griffes et de sang, les deux bêtes tombèrent au sol. L’araignée mourut sur le coup.

Les villageois filèrent aussitôt sortir le bambin de la toile tandis que le fermier, inquiet, se dirigea vers la chatte qui respirait difficilement. Elle lui coula un regard alors que ce dernier lui caressait, tremblant, ses doux poils blancs.

« Merci, Harabella. Merci, mon amie. Grâce à toi… Grâce à toi, mon rêve fut préservé et mon fils sauvé… »

Et, dans un dernier soupir, la chatte mourut.

Les années passèrent et bientôt, le village fut déserté, emportant avec eux, le souvenir héroïque de la tendre Harabella. La Nature reprit ses droits et, bien des siècles plus tard, au sein de cette ancienne plaine qui devint forêt, fut bâtie la merveilleuse et sublime cité des Orines: Orihime. Si tout avait changé, si rien de cette époque n’avait subsisté, il restait néanmoins quelque chose qui était parvenue à survivre malgré l’âge et les intempéries.

Là-haut, sur l’une des collines de la cité, entouré de confrère aux pétales aussi rosés que magnifiques, un vieux cerisier au tronc recourbé survivait au temps et au changement. Personne ne pouvait dire combien d’années cet arbre avait vu passer devant lui, mais une chose était sûre: c’est qu’il était vieux.
Et qu’il poussait à l’endroit exact où était mort, il y a des siècles de cela, la chatte du fermier. »


Je fermais le livre, exhalant un profond soupir.

« Comment avez-vous trouvé ça…? »

Battant des cils, je me mis à balayer le petit rassemblement des yeux. Puis, un sourire s’afficha sur mon visage et je déposais le livre au sol, allant cueillir dans mes mains chacune des petites Fæs qui m’avaient écoué pour les installer confortablement dans le creux des arbres qui leur faisaient office de dortoir et de maisons.

« Dormez bien, mes amies. Et faîtes de beaux rêves. »


2 124 mots
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Merci beaucoup, c’est un super LDG



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Ezechyel
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Ezechyel
Mar 30 Aoû 2016, 21:21

« Si vous étiez un pirate, vous placeriez votre perroquet sur cette épaule… ou celle-là? » Tandis que l’Illuminæ pointait l’épaule gauche de la jeune femme, il vint placer un bras autour de sa nuque, le sourire collé aux lèvres. Prise au dépourvue, elle ne se dégagea pas immédiatement de son étreinte. Ses yeux céruléens semblèrent plutôt s’éteindre, comme si elle hésitait toujours à prendre ses mots au sérieux ou se sentir irritée par sa blague de mauvais goût. « Lâchez-moi. Tout de suite. » Son ton était aussi froid que la glace et pourtant, le jeune homme fut incapable de retenir un gloussement, énervant davantage la Brune à bout de patience. « C’était pour rire voyons. » - « Assez! » Le coupa-t-elle sèchement. « Que voulez-vous à la fin? » Le sourire niais du Fé se changea brusquement en mimique espiègle, moqueuse. Puis, innocemment, il murmura : « Quoi d’autre à part lire une histoire? » La femme manqua de s’étouffer quand la réponse pénétra à l’intérieur de ses oreilles. Haussant un sourcil volontairement méfiant, ses yeux vinrent s’ancrer dans ceux de l’Illuminæ, mêlant surprise et une touche de colère. « Vous vous fichez de la tête de qui au juste? » - « Mais je suis sérieux! » Comme si c’était vraiment possible en tout rationalité, considérant le personnage. « En fait, je vous ai entendu en raconter une tout à l’heure. Ça m’a donné le goût d’essayer! » Brièvement, la Brune toisa le petit regroupement d’enfants assis près du feu, dont les regards impatients ne les quittaient plus. Même si aucun ne pipait un mot, ils voulaient tous une chose en commun : un autre récit. Que ce soit pour bercer leurs rêves ou oublier les horreurs qu’avaient emmené la guerre de religion – Sympan contre les Ætheri – ils le réclamaient chacun avec une ardeur presque désespérée. En vérité, la jeune femme n’était que de passage dans ce petit village, mais lorsqu’elle s’était aperçue du malheur et de la terreur flottant au-dessus de toutes ces têtes, elle n’avait pas su résister à ses pulsions altruistes. Peut-être ne possédait-elle pas la force de soulever des Montagnes, mais la lecture était son seul véritable talent. De ce qu’elle avait appris en discutant avec quelques villageois, ce lieu avait récemment subi une attaque barbare de la part de fanatiques, impies de l’Originel, qui avaient tout saccagés à leur passage. De sang-froid, ces gens avaient assassiné plusieurs hommes et enlevé quelques femmes et enfants pour satisfaire leur besoin primitif.

C’était tout un miracle que cet endroit tienne encore debout – si tant on pouvait bel et bien considérer ça comme tel – sachant qu’un bon nombre de villages s’étaient fait entièrement rasé après avoir essuyé des attaques en tout point semblables. Cependant, même si les maisons reposaient toujours sur leurs fondations, le moral de ces habitants – eux – n’avait jamais été au plus bas. À vrai dire, dans l’état où ces hérétiques avaient laissé les choses, c’était tout simplement impossible de convaincre les villageois d’esquisser ne serait-ce qu’un petit sourire. Pourtant, ceux-ci n’avaient émis aucune objection quand la jeune femme était venue leur faire la proposition de réunir leurs enfants à l’auberge pour y lire quelques histoires, pensant avec conviction que ça leur permettrait de se changer les idées, et d’oublier provisoirement la peine et la peur qui gorgeaient les murs. Tout se passait bien enfaite, jusqu’à ce que cet individu à la tignasse bleue éclatante se pointe en lui faisant perdre le temps qu’elle avait consacré à sa pause, avec ses avances lamentables. Elle ne savait même pas ce qui l’inquiétait le plus : qu’il veuille raconter une histoire ou le fait qu’il désirait le faire devant un auditoire composé de jeunes enfants. Elle soupira.

« D’accord. » Elle n’arrivait pas à croire elle-même qu’elle cédait à sa demande sans mener une lutte violente. « Mais à une condition : pas de trucs vulgaires, on s’est bien compris? » - « Cinq sur cinq, chérie! » Il lui fit un clin d’œil, alors qu’elle grimaçait. Mais c’était trop tard pour revenir sur ses paroles désormais. Pourvu qu’il respecte vraiment mon unique condition. « Avez-vous un livre au moins? » Finit-elle par demander. « Non. »« Alors laissez-moi vous en prêtez un. » L’Illuminæ secoua de la tête. « Merci bien ma belle, mais ça ne sera pas nécessaire. » - « Et pourquoi donc? » - « Vous verrez. » Chayns sourit, puis vint se rapprocher du groupe d’enfants qui lui jetèrent tous des regards emplis de curiosité. D’ailleurs, les murmures ne tardèrent pas à s’élever, surpris, qu’au final, ce ne soit pas la femme qui se tiendrait devant eux pour leur lire une histoire. « Qui êtes-vous? » Se risqua une petite fille, plus courageuse que le reste. Le Fé émit un petit rire, agrandissant son sourire d’espièglerie. « Un beau gosse qui s’apprête à vous raconter un conte, ça vous va? » Dérouté par cette réponse, le silence s’installa parmi les gamins. Profitant de leur soudain mutisme, le jeune Illuminæ se racla la gorge, concentrant la Magie de Création de Contes dans ses mains, où un ouvrage à la couverture beige s’y matérialisa. Puis, il commença son histoire.  

« Il était une fois, dans un grand royaume dépourvu de bonheur, tout de gris terne qui sentait la Mort, gouvernait en roi un horrible oiseau de jais. Laid et repoussant, celui-ci se pavanait toujours d’or et de bijoux pour cacher sa laideur, refusant de partager à quiconque ses richesses pour nourrir son propre prestige, alors que son peuple croulait sous la misère et la pauvreté. Il ne possédait rien, même pas un sentiment, car tout appartenait au Corbeau. Aucun ne pouvait sourire, condamné à trainer ce vide à l’intérieur d’eux-mêmes. La " vie " qu’on leur avait octroyé était à grand-peine ce qu’on considérait comme tel, étant plus un fardeau qu’une véritable bénédiction. Pourtant, personne n’osait hausser la voix contre le tout-puissant oiseau noir. Tous courbaient l’échine face aux injustices qu’ils subissaient dans ce royaume, craignant plus que tout que la colère du maître des lieux, réputés comme impitoyable et terrible, s’abattent sur eux, sans pitié. Mais jamais ces habitants ne cessèrent de prier à l’obtention d’une vie meilleure, dans le plus grand des secrets, contre la tyrannie du Corbeau et la Mort qu’il laissait derrière lui, à chaque battement d’ailes. Puis un beau jour, à force d’implorations et de prières silencieuses murmurées par ce peuple opprimé, naquit un autre oiseau. Contrairement à son semblable sombre et laid, cette créature revêtait un magnifique plumage immaculé, et sa beauté charmait quiconque posait les yeux sur elle, tant sa grâce n’avait d’égal à rien dans un royaume aussi terne. Lorsque que cet être de rêve  commençait à chanter, personne n’était en mesure de retenir un sourire, ressentant pour la toute première fois les véritables délices de la Vie. Lorsqu’elle battait des ailes, les couleurs se créaient, recouvrant le gris, la noirceur du royaume, de teintes chatoyantes et merveilleuses qui faisaient rire le peuple, un rire joyeux presque aussi beau que les plumes de la Colombe. Reconnaissant de leur avoir donné Vie, les habitants se mirent à honorer la bonté du magnifique oiseau blanc en lui organisant une grande fête qui ne sortirait jamais de leur mémoire. »

« Et le Corbeau? » Intervint soudainement la petite fille de tout à l’heure. « J’y arrive. » Le jeune Illuminæ réfléchit quelques instants en se frottant le menton, puis il reprit le court de l’histoire sur un ton plus dramatique, regardant ses mots s’écrire au fur et à mesure sur le papier du livre crée par Magie.

« Cependant, dans l’ombre de son immense palais, le Corbeau fulminait de colère. Furieux qu’on lui conteste aussi impunément son règne, l’oiseau noir décida de se rendre aux festivités à l’honneur de la Colombe pour s’occuper lui-même de son insolence, caché dans les ombres pour l’attaquer par surprise. Quand il la vit se mettre à danser si innocemment dans le ciel sous les acclamations du peuple, le Corbeau bondit. Déchirant les couleurs vives et ôtant la Vie de la végétation et des habitants, il redonna – sous les yeux terrifiés du peuple – la misère et la Mort d’autre fois avec ce gris sans vie qui détruit toute trace de gaieté dans le cœur de chacun. Terrifiés par la colère du Roi Corbeau, les gens se mirent à courir, en panique, tentant de se cacher du regard incendiaire et meurtrier de l’oiseau de la Mort aux croassements à glacer le sang du plus brave. Pourtant, la Colombe ne se laissa pas impressionner. Avec un courage mêlé d’une touche impertinence, l’oiseau blanc riva bravement son regard pur dans celui fou du Corbeau, sans ciller. Une bataille silencieuse débuta alors, mais aucun d’entre eux ne semblait vouloir lâcher prise, déterminé à remporter sur l’un sur l’autre. « Ne crains-tu donc pas la Mort pour m’affronter ainsi du regard? » Finit par se moquer l’oiseau noir en faisant claquer son bec près de l’œil de l’oiseau immaculé. Sans se laisser impressionner, la Colombe ne réagit pas. Au contraire, elle resta parfaitement immobile, la tête haute. « Non, car je possède la Vie. Répondit la Colombe sur le même ton. Elle m’aide à contrer ton infâme pouvoir qui a dépourvu tes propres citoyens de la joie qu’elle donne! » Le Roi Corbeau éclata de rire, sinistre. « Tu te trompes, Colombe! Il n’y a rien en ce monde que je ne possède pas. La Vie m’appartient, tout autant que la Mort. » - « C’est ce que tu crois Corbeau, mais les jours où tu régnais si injustement sur elles – sur la Mort et la Vie – touchent bientôt à leur fin. » Sans crier gare, l’oiseau blanc fondit sur le Corbeau, lui arrachant plumes et chair avec une sauvagerie insoupçonnée. Hurlant de douleur et de rage, l’oiseau sombre répliqua à son tour, se mettant à danser au cœur d’un ballet aussi beau que dangereux, offrant la Vie à certains pour mieux la reprendre à d’autres, sans cesse, dans une lutte qui semblait condamnée à durer pour l’éternité. Mais la Colombe, qui prit son ennemi de revers, finit par vaillamment gagner la suprématie sur la Vie. Épuisée par cette longue bataille, l’oiseau blanc usa de ses dernières forces pour bâtir un royaume, un royaume où la Vie dominerait, pourtant inexorablement lié à celui du Corbeau dont elle rapporta une plume noire en guise de trophée pour sa victoire. »

Chayns se tut en refermant le livre. « C’est déjà fini? » Chuchota un jeune garçon, dépité. Sur ses lèvres, le Fé arqua un sourire à la minorité d’enfants encore réveillée. « Bah, oui. » - « Mais… » - « Il est temps pour vous de dormir, les enfants. » Le coupa soudainement la jeune femme. Puis, se rapprochant de l’Illuminæ, elle se pencha, lui murmurant à l’oreille : « J’ai toujours pensé qu’Edel et Ezechyel étaient amants. » Il haussa les épaules, indifférent. « Peut-être, mais ce n’est qu’un conte pour enfants, ma belle. Tout droit sorti de ma tête. » Sauf que, pour la jeune femme, c’était bien plus qu’une simple histoire en réalité.

1 833 mots.

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Kyra Lemingway
Mer 31 Aoû 2016, 14:12


Le pouvoir des mots

Il m’arrivait de temps à autre d’aider le patron de cafés ou de bars qui se trouvaient dans les environs de mon petit appartement d’Avalon. En fin de journée, le plus souvent. Et c’est amusant le nombre de choses que l’on apprend, même en débarrassant une table! Par exemple, dans les petits villages principalement, on avait pu observer la présence de conteur. Ou du moins, de personnes sortant leurs ouvrages et racontant des histoires sur place public. Les histoires des dieux. Qui a eu en premier cette merveilleuse idée? Peu importe à vrai dire. C’était juste un génie! Enseigner aux autres par la paix. Se baser sur les histoires pour apprendre les préceptes des autres Aetheri pour mieux comprendre et appréhender cette Guerre. Et éventuellement mieux accepter la croyance des autres?

En retournant à mon appartement, pourtant assez tard, je n’y trouvait pas Yovan. Flûte! Je voulais lui apprendre la nouvelle! Je me saisie donc d’un livre sur une étagère en l’attendant. Il fallait que je lui en parle! Finalement il ne tarda pas. J’avais à peine entamée la deuxième page que j’entendis la porte s’ouvrir. « Te voilà enfin! » - « Bonsoir. Moi aussi je suis ravi de te re voir. », me répondit-il d’un ton cynique. « Pardonne -moi. J'étais pressée de te voir. Il fallait que je te parle de quelque chose. », lui fis-je en posant le livre. « C’est si important que ça pour que tu en oublie la cuisine? », continua-t-il sur le même ton. «Ah! Oui. Surement. Peut-être.». C’est vrai que j’avais l’esprit tellement occupée par cette histoire de conteur que j’en ai oublié de m’occuper du repas. Et bien ce soir on mangera tard du coup. « Bon écoute. T’as entendu parlé de ces conteur? ». Je ne lui laissait même pas le temps de me répondre. « Sérieusement, c’est pas une excellente idée? ». A nouveau je n’attendis pas sa réponse. « Je ne sais pas si c’est un groupe... Mais si des inconnus peuvent s’y mêler... J’irai bien en raconter une histoire moi! » - « Oh! ». Ce simple mot m’interrompis. Il est vrai que j’enchaînais les phrases sans lui laisser le temps de parler. « Pardon. Je me suis laissée emportée. » - « Ah bon? J’avais pas remarqué. ». Je haussais un sourcil. Je sais bien qu’il se moque de moi. Mais tout de même... « Je suis d’accord. C’est une excellente idée. Et si tu veux mon avis, groupe ou pas, un de plus, un de moins ça peut pas être mauvais dans les temps qui court. ». Je lui souris. C’est décidé, je mêlerai à cette horde de conteur! La Grande Bibliothèque était assez fournie en livre pour que je puisse y trouver mon bonheur.

Le lendemain je m’envolais donc vers l’imposant édifice, enthousiaste à l’idée de conter une des nombreuses histoires présente dans les étagères du bâtiment. Tant de contes. Tant de possibilités ! Mais le choix s’imposa de lui-même en passant devant son temple lors de ma traversée. Kinath. Aether de l’émancipation, et surtout, protectrice des Déchus... Et si peu connue des autres races. Moi-même je ne l'ai réellement connue que lors de ma déchéance. Voilà l’occasion parfaite! Mais il me sera difficile de trouver une histoire relatant les faits dans ces immenses étagères. Un peu d’aide ne sera pas de refus. Je me dirigeais donc vers un bibliothécaire pour m’aider dans mes recherches. Mieux, il me guida directement aux ouvrages que je recherchais. A présent  je n’avais plus qu’à faire un choix. De son apparition à ses manifestations. Des légendes l’entourant aux vérités affirmés. « Je pense que celui-ci sera parfait. », fis-je en prenant l’ouvrage en question.

J’avais décidé de raconter cette histoire dans un petit village côtier. J’avais prévenu un peu en avance pour être certaine que le mot passe parmi les habitants. J’attendais, assise, le livre sur les genoux, dans l’auberge du village. Les chaises et bancs avaient été aménagés différemment pour l’occasion. « Est-ce que j’ai fait le bon choix? ». Il est vrai que la déesse de l’émancipation à des préceptes bien différents des autres Aetheri. Après un regard sur l’assemblée réunie en totalité, je soufflais pour me redonner confiance en moi, puis sourie. « Oui, il n’y avait pas meilleur choix. » Je me levais, afin de dominer mon public, et ouvris le livre. Le tenant dans une main, d’un geste avec la seconde je tamisais les lumières. Normalement, ils se plongeront plus facilement dans l’histoire ainsi. « C’est parti! ».

«Il était une fois.. .». Je marquais une pause et fronçais des sourcils. Ça n’allait pas. Je repris alors différemment. «Non. Cette histoire ne peut commencer ainsi. Ce serait plutôt, il était un peuple, pendant longtemps tourmenté et aux mœurs controversées. Un peuple au passé mouvementé, qui a mit le temps pour montrer au monde qu’il avait également une identité propre. ». A ce moment je déployais mes ailes d’encres, tout augmentant légèrement la lumière derrière moi. Je dévoilais ainsi la race en question, pour ceux qui n’avait pas devinés, et ajoutais de la prestance en me mettant en valeur. A défaut de n’être qu’une citoyenne lambda, autant jouer sur les effets! Et justement, l’effet produit était exactement celui que je désirais. Rétractant mes ailes, sans pour autant les cacher, je continuais ma lecture. « Ce peuple avait beau prier les Aetheri, leurs prières semblaient partir dans le souffle du vent, ne trouvant aucun dieux du panthéon divin assez proche de leur mœurs. ». A nouveau je marquais un temps de pause avant de reprendre avec un sourire. « Et pourtant, une déesse observait ce peuple aux ailes noires. Elle n’attendait que le bon moment pour se présenter à eux. Elle regardait ce petit peuple grandir, comme une mère veille sur son enfant. Et quand un événement important survenait, elle murmurait " Pas encore ". Quand un nouveau souverain naissait, elle chuchotait " Ce n’est pas l’heure ". Lorsqu’une guerre éclatait, elle soufflait " Bientôt ". ». A chacune de ces dernière phrase, j’avais chaque fois diminuée un peu plus la lumière de la pièce. A présent, on était dans une quasi obscurité. Sauf les lumières derrière moi qui étaient toujours plus lumineuses que les autres. Je marquais un nouvel arrêt en observant l’assemblée devant moi. Je souris en voyant qu’aucun ne s’était encore endormis. Je repris alors sereine. « Mais un jour ses paroles changèrent. Alors qu’un nouveau roi s’éleva, la déesse dit " Enfin ". Et alors elle descendit sur terre et se présenta à ce peuple aux ailes de ténèbres. ». A ces mots, d’un nouveau geste de la main, j’augmentais l’intensité lumineuse de la pièce et créait derrière moi l’image de l’immense et imposante chouette effraie, à la fois solennelle et protectrice. « La déesse s’éleva en protectrice du peuple aux ailes noires, tandis que celui-ci lui accorda sa confiance. Jamais Aether n’eut été aussi proche de ce peuple que la déesse. Et de ses ailes elle protège la cité du peuple aux ailes de la nuit. De son regard bienveillant elle veille à ce que ses conseils ne soient pas utilisés à mauvais escient, et que tous vivent selon leurs idéaux. Et de ses oreilles, elle écoute les prières de chacun des êtres qu’elle a observé et vu grandir. ». Je refermais le livre, et après une seconde de silence, termina ainsi, avec un sourire satisfait. « A présent, les prières du peuple aux ailes obscures ne s’essouffle plus dans un courant d’air. Elles finissent toutes dans le creux de l’oreille attentive de Kinath. ». En même temps, je transformais la chouette en femme qui avançait, chaleureuse vers l’assemblée... Avant de disparaître dans une nuée de plumes noires.

J’aurais pu choisir une autre histoire. Mais c’est la première que j’avais lu et qui m’avait fait découvrir la déesse. Alors c’est avec celle-là que je voulais la leur faire découvrir également. Et au visage de mon public... Je dirais que c’est une réussite. Me rasseyant, je soufflais. J’avais peur que chacun de mes sorts loupe. Mais surement la motivation m’aida à tous les réussir. Ou peut-être dois-je remercier Kinath qui m’a surement donnée cette force pour tous les réussir.

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Mer 31 Aoû 2016, 14:47

La Dame Rouge se regarda dans le miroir. Elle n'avait pas changé grand chose à sa silhouette et, pourtant, elle était méconnaissable. La couleur de sa peau avait été bleuie et la couleur de ses cheveux légèrement salies. Sa poitrine avait diminué de volume et la robe qu'elle portait était... non, sa robe était l'une de celles qu'elle avait pour habitude de porter. D'un geste lent, elle passa sa main dans sa chevelure, remontant doucement sa tignasse pour l'ébouriffer un peu. Elle avait hésité durant de longues soirées quant à son implication dans l'une des deux organisations qui s'approchaient le plus des contes. Elizabeth s'y cachait et cela était une raison suffisante pour acquérir la magie liée aux livres. Cependant, le choix de ceux qu'elle devait contacter avait été pénible. Était-elle de celles qui préféraient fabriquer de multiples contrefaçons ou de celles qui désiraient sauver l'origine de toutes les histoires de ces Terres. Son côté démoniaque penchait vers la première solution. Néanmoins, elle n'avait pas toujours été de ce peuple et, finalement, trouvait la plupart des Démons primaires et inutiles. Heureusement que le Monarque Démoniaque rehaussait le tout. Sans sa présence, cela ferait longtemps qu'elle se serait détournée pour de bon de ces derniers. Finalement, elle lui faisait une sorte d'honneur. Le souci majeur c'est qu'il jouait à un jeu qu'il ne maîtrisait pas tout à fait. Du moins, dans l'esprit de la Dame, ce dernier prenait des risques qu'il n'avait sans doute pas encore soupesé. À moins qu'il éprouve une certaine fascination vis à vis du danger ? Edelwyn était ainsi et si jusqu'ici la chose l'avait servie, il n'était pas certain que l'avenir se montrerait clément avec elle. « Hum... ». Elle détourna les yeux de son reflet pour les poser sur l'un de ses serviteurs. « Qu'en pensez-vous ? Vaut-il mieux contrefaire les œuvres ou les sauvegarder des griffes de ceux qui ont dans l'idée d'anéantir le travail de leurs auteurs ? ». Les traits du visage de l'homme changèrent immédiatement et il parut évident qu'il hésitait entre plusieurs réponses possibles. Ce n'était pas son ressenti personnel qu'il essayait de donner mais la réponse qu'elle voudrait entendre. La Collectionneuse soupira. Ils étaient tous idiots, finalement. Quoi qu'il en soit, elle avait déjà pris sa décision. Elle n'était pas femme à faire dans la contrefaçon. Les fondements de sa pensée correspondaient aux temps anciens où elle gouvernait sur la moitié de ce Monde. Ce que les penseurs qui lui avaient succédé avaient fait de ce dernier était on ne peut plus catastrophique. Elle n'en démordrait pas. Les Rois et Reines ne pouvaient pas rendre la gloire perdue de leurs races sans un chef au dessus d'eux, capable d'allier les forces et ambitions de certaines d'entre elles. Enfin, peu importe. La Dame Rouge n'était point encore assez puissante pour imposer sa loi. Cela viendrait, un jour. « Trouvez-moi ce que vous pouvez sur le groupe Tyr. » demanda-t-elle alors. « Mo... Moi ? ». « Non pas vous. ». Elle avait répondu d'une voix légèrement absente puis, comme si une bête venait de la piquer, elle se tourna vers l'homme. Elle le fixa de la tête aux pieds, visiblement soudain pleinement consciente de sa présence. Un temps s'écoula avant qu'elle ne murmure : « Mais qui m'a fichue un incapable pareil ? ». Elle se détourna sans plus de précisions. Une fois qu'elle fut en présence de l'un des hommes qu'elle avait recruté pour la protection de la demeure, elle lui murmura : « Donnez le à manger aux cochons je vous prie. ». Car oui, la Dame avait fait l'acquisition de bêtes particulièrement voraces. L'avantage des porcs c'est qu'ils dévoraient absolument tout, sans laisser la moindre trace. Une combinaison parfaite pour se débarrasser de ses ennemis l'air de rien.

Quelques jours plus tard, l'un des Esprits qu'elle avait envoyé enquêter trouva une source fiable d'informations qui permettrait à la Dame d'entrer dans le groupe. Elle avait, bien entendu, fait de multiples recherches sur ce dernier au préalable. Certains secrets étaient bien gardés mais elle possédait les clefs pour ouvrir toutes les portes. Le Monde des Esprits offrait, à ceux qui savaient s'en servir, bien des possibilités. Elle sourit en tombant nez à nez avec le remplaçant de celui que les cochons avaient dû apprécier à sa juste valeur. « Je pars pour Libertas. » dit-elle simplement avant de se volatiliser. Une fois sur les lieux, elle entra dans la demeure principale où elle savait qu'elle trouverait la gérante de l'endroit, une femme qui avait eu un passé honorable avant de se faire assassiner par Jun. Les regards ne manquèrent pas de l'observer avec un intérêt profond. Sa puissance irradiait autant que sa prestance. Mitsuko savait que cela la desservirait un jour. Être incapable de se promener seule sans se faire envahir par les pulsions des esprits dérangés, voilà ce qu'aurait été son quotidien si elle n'avait su faire preuve de cruauté. Une fois devant la jeune femme, elle la salua et lui parla quelques instants, lui montrant le livre qu'elle avait emporté avec elle. Lilith accepta son idée et tout fut préparé afin que la Dame Rouge déguisée puisse être à l'aise face à un auditoire composé à la fois d'enfants et d'adultes.

Avant de commencer, le regard de la Démone passa sur les visages. Étonnement, il lui sembla reconnaître une femme sur qui elle avait légèrement enquêté. Le Monde était vaste et pourtant si ridiculement petit. Le Destin d'une poignée forgeait sa continuité. Elle sourit. Si cette femme était bien celle qu'elle pensait – et elle ne se trompait que rarement – alors elles devraient discuter plus amplement bientôt. « Savez-vous ce qu'est ceci ? » demanda-t-elle aux enfants présents. Elle les impressionnait énormément. L'un d'eux, pourtant, se risqua. « Un livre ? ». Les yeux de la Dame se posèrent sur lui, impitoyables. « Ceci est une vérité. Les livres ne sont que rarement un tas de parchemins sans nulle raison d'être. Leurs secrets ne se révèlent qu'à ceux qui savent lire entre les lignes, écouter avec un esprit critique. Il y a toujours un message, caché derrière les mots employés. ». Elle fixa les enfants. « Un jour, vous grandirez, deviendrez aptes à une plus grande compréhension. Ce que je vous ai soufflé est ce qui fera la différence entre vous. Certains ne seront que des abrutis finis, incapables de voir. Ils prendront ce qu'autrui leur donnera sans demander plus. D'autres se questionneront, chercheront un sens là où la masse grouillante de la population n'en verra pas. C'est en lisant entre les lignes que les secrets des livres, mais aussi ceux de ce Monde, se révéleront à vous avec force. ». Malheureusement, c'était aussi l'éducation qui faisait en sorte que l'esprit des enfants s'éveillent ou non. Elle sourit, ayant soudainement une idée. Elle l'approfondirait plus tard. « Bien, après cette introduction, commençons. ». Elle ouvrit le livre qu'elle avait au préalable posé sur ses genoux. Si un jour on lui avait dit qu'elle ferait la lecture à des enfants, des nécessiteux et d'anciens criminels sur la voie du repentir, elle ne l'aurait jamais cru. Pourtant, c'était ce qu'elle devait faire pour que Tyr la remarque et elle n'avait jamais lésiné sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre ses objectifs. Le fait est qu'elle en avait un plutôt précis en tête. « L'histoire se passe dans une ferme, il y a très très longtemps. ». Elle fixa un moment son regard sur l'image avant de commencer. « Il était une fois un Ornithorynque du nom de Perry. Perry regroupait en son corps un nombre incalculable d'animaux, comme si tous avaient pu se reconnaître en lui. Ces animaux qui voyaient en Perry leur créateur, le vénéraient chaque jour car l'Ornithorynque était sage. Un beau matin, il créa l'homme, un animal particulier à l'intelligence telle qu'il devint vite un centre d'intérêt inépuisable pour Perry. Pourtant, l'Ornithorynque ne faisait que regarder depuis les cieux, laissant les autres animaux se faire vénérer par sa nouvelle création. Un jour, William, le Corbeau, inquiet, demanda à Perry : « Perry, il me semble que les hommes sont dangereux. Ils se multiplient bien plus rapidement que nous et nous oublient petit à petit. » Perry répondit alors : « Ce qui doit arriver arrivera. ». Le corbeau reçut cette réponse et la délivra à ses amis, les autres animaux. Seulement, là où le plumage noir n'y avait vu qu'un conseil avisé, la masse grouillante des animaux commença à se poser des questions : Et si Perry était trop vieux pour voir la vérité ? Et si Perry avait créé les hommes dans l'unique objectif de tous les évincer ? La jalousie et la colère grondèrent si fort qu'il fut décidé d'enfermer Perry dans un endroit duquel il ne pourrait pas sortir, jamais. Une fois que cela fut fait, pourtant, les autres animaux ne connurent pas la gloire escomptée. Les hommes se rebellèrent contre eux et, bientôt, ils furent esclavagés, relayés aux taches les plus ingrates. Ces hommes devenaient de plus en plus puissants et le fait qu'ils croient les animaux sans importance, contribua à la perte de ces derniers. Pourtant, un jour, naquit un oiseau blanc si beau que l'homme en vint à l'admirer. Cet oiseau majestueux se nommait Aube et enchanta les fermiers tellement qu'ils la proclamèrent comme supérieure à eux, chantant à sa gloire dans l'espoir de la voir apparaître, parlant d'elle encore et encore. Les autres animaux, voyant en cette occasion la possibilité de regagner leur position passée, commencèrent à entreprendre de se faire remarquer par différents moyens. Cela marcha et ils retrouvèrent leur pouvoir d'antan sur les hommes. Les animaux s'amusèrent alors à tourmenter ceux qui avaient été leurs bourreaux pendant de longues années, dépassant bien des limites, au point de faire trembler toute la ferme et de menacer l'équilibre. Ceux-ci outrepassèrent les droits, outrepassèrent les limites et, bientôt, il fut évident que le petit monde de la ferme allait périr si rien n'était fait. Les animaux se retrouvèrent totalement impuissants et, alors qu'ils n'en avaient pas parlé depuis des temps immémoriaux, Perry fut évoqué de nouveau. Les animaux se divisèrent en deux camps distincts, ceux qui étaient pour le retour de Perry, seul être capable de rétablir l'équilibre, et ceux qui ne voulaient pas en entendre parler, n'ayant aucune envie de subir la vengeance de l'animal qu'ils avaient enfermé jadis. Les animaux s'opposèrent et, bientôt, les hommes se mêlèrent à la bataille. Fallait-il ou non que Perry revienne ? ». Elle s'arrêta là, fermant alors le livre. « Mais et euh... la suite ? ». La Dame Rouge se leva, un sourire s'étirant sur ses traits. « Je suis désolée mais l'histoire s'arrête là. À vous d'en inventer la suite. Lorsque je reviendrais, sans doute certains d'entre vous sauront me murmurer une fin cohérente. Réfléchissez-y. Selon vous, Perry devrait-il revenir ou non ? Perry est-il un Ornithorynque vengeur ? Souhaite-t-il la paix ? Pensez à toutes ces possibilités et je promets aux plus habiles d'entre vous un Destin on ne peut plus glorieux. ». Car oui, la Dame Rouge avait bel et bien une idée.

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Mer 31 Aoû 2016, 23:26

Il était une fois, dans une école située au delà des nuages, une enfant toute de rouge vêtue qui parcourait en flânant les rayons de la bibliothèque. Elle n'étais pas à la recherche de quelque chose de précis, si ce n'est de son histoire. En effet, depuis quelques temps, la petite Lili se posait milles questions sur son passé, mais aussi sur son avenir. Elle se souvenait encore de son monde d'origine, de cette journée trépidante qu'elle revivait sans cesse et qui lui procuraient tant d'émotions divers : de la joie, de la peur, et beaucoup d'amour pour cette grand-mère charmante et aimante. Mais quelque chose n'allait pas dans cette vision idyllique de son conte, elle s'en rendait bien compte. Quelque chose qui la perturbait au plus haut point, d'autant plus qu'elle n'était plus constamment auprès de celle qui se nommait sa Mère Grand. Le visage de cette femme ridée, son ton bourru et ses manières bien peu gracieuse ne correspondaient pas à son souvenir de la toute petite femme au grand chapeau blanc, aux petites lunettes et à la chemise bleue, qu'elle voyait allongée dans son grand lit de paille. Mais où était la vérité ? Qui pouvait-elle croire ? La fillette avait finit par le comprendre, les personnages de contes comme elle, dans ce monde-ci, cela ne court pas les rues. Et elle avait peu de gens à qui poser ses questions. En revanche, elle savait que les livres aux pages manuscrites contenaient, eux, un savoir qu'il lui était indispensable de connaître. Grâce à eux, elle l'espérait, il lui serait enfin possible de comprendre qui était véritablement sa chère ancêtre, ce qu'il s'était passé dans cette sombre forêt, un soir de pleine lune, et pourquoi est-ce qu'elle ne pouvait plus revenir chez elle ni revivre cette journée pleine d'aventures. Encore lui fallait-il connaître de quelle histoire elle faisait partit... Jusqu'ici, chacune de ses recherches à la bibliothèques s'étaient soldés par un regrettable échec, et cela lui faisait très très mal... Pourtant, l'espoir lui était encore permit. Comme chacun le sait, la roue de la chance tourne et tourne encore, si bien qu'aujourd'hui, peut-être que son rêve allait en partit se réaliser !

« Souricette ? Tu crois que je fais mal ? » « Mais non Lili ! Je suis sûre que tu peux y arriver ! Ne perds pas courage ! » « Comment trouver la bonne histoire ? Je ne suis qu'une petite fille au chaperon rouge... » « Est-ce que tu as demandé à quelqu'un de t'aider ? Les grandes personnes sont toujours là pour prendre soins des plus petits, tu sais ? » « Hum... C'est vrais que je ne l'ai pas fait... Tu crois qu'une grande personne saura ? » « Mais oui ! Tout le monde sait que les grandes personnes savent toujours tout pleins de choses ! Allez, va voir quelqu'un ! »

L'enfant sortit des poussiéreux rayons chargés d'ouvrages et partit à la recherche d'un adulte. Ce n'était pas si difficile d'en trouver un à la bibliothèque ! On pouvait sans conteste penser que c'était un des endroits les plus calmes de toute l'école, et qu'il faisait bon de s'y réfugier quand les hordes d'élèves asseyaient les couloirs et les cours de récrée. Mais Lili était timide et ne voulait pas parler à quelqu'un qui ne lui semblait pas doux et familier. Oh bien sûre, elle était loin de connaître tout le monde, et elle ferait un effort pour parler à un étranger ! Pourvu que celui-ci lui semble tout à fait souriant et polie. Et elle finit justement par tomber sur une de ces grandes personnes, qui avaient toujours des lunettes posées sur le bout du nez et une pîle de livres dans les bras. Ne sachant trop comment lui parler et comment lui poser sa question, la petite se contenta d'abord de la suivre comme son ombre ! Mais elle était loin d'être discrète et fut bien vite découverte. Cela devait amuser la jolie dame qui se contenta d'abord de la laisser faire. Peut-être pensait-elle qu'il ne s'agissait là que d'un jeu ? C'était fort probable, mais la petite Lili n'en avait absolument pas conscience. A vrai dire, elle commençait même à avoir un peu peur et hésitait de plus en plus à poursuivre sa démarche. La jeune femme dut sentir sa détresse, car elle décida à cet instant de se retourner vers elle et de l'inviter à s'exprimer.

« Bonjour jeune fille ! Il y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ? » Lili rougit. « Je... Oui ! Je crois bien ! Je cherches un livre... qui parle de... d'une petite fille aux cheveux blond, toute habillée de rouge. » « Un peu comme toi ? » « Oui ! C'est ça ! » « Et est-ce que tu peux me dire ce que fait cette petite fille dans ton histoire ? » « Hum... Je... La petite fille va voir sa grand-mère dans la forêt pour lui apporter un panier de repas. Elle est malade, vous savez ! » « Haha... Oui ! Je vois tout à fait de quelle histoire tu veux parler ! Viens avec moi, je vais te le donner. »

Toute joyeuse, la fillette la suivit d'une démarche sautillante, quoi qu'un peu maladroite. Elle n'en croyait pas ses oreilles et espérait ne pas en croire ses yeux ! Enfin, elle aura le fin mots de son histoire ! Et elle pourra découvrir qui est sa Mère Grand ! L'enfant riait même et attrapa la main de sa bienfaitrice. Les deux protagonistes arrivèrent alors dans un rayon chargé de livres de toutes tailles ! Certaines étagères semblaient même prêtes à céder sous leurs poids ! D'une main gracile, l'adulte attrapa un petit ouvrage à la couverture de cuir rouge et aux pages dorées, qu'elle tendit délicatement à la petite Lili.

« Voilà ! C'est celui-là. Mais j'aimerai, Lili, que tu fasse quelque chose pour moi ! » Lili ne voyait pas trop ce qu'elle pouvait faire, mais accepta. « Je veux bien aider ! Qu'est-ce que je dois faire, moi ? » « C'est très simple, tu verras. J'aimerai que cette histoire que je t'ai donné, tu aille la lire à pleins d'autres enfants comme toi. Il faut bien qu'ils puissent tous la comprendre, tu vois ? » « Oui ! C'est sympa comme devoir ! J'aimerai bien en avoir plus des comme ça. » « Hihi ! Si tu aime ça et que tu le fais bien, peut-être que je referais appel à toi ! Tu es contente ? » « Oui ! Très ! » « Allez, file maintenant ! » « Merci madame ! »

Et l'enfant sortit en trottinant de la bibliothèque, tout heureuse d'avoir une importante mission à remplir. Il était rare qu'elle se sente si joyeuse à l'idée de faire quelque chose pour quelqu'un. D'habitude, Bagaya lui donnait toujours des choses désagréables à faire ! Comme taper sur des gens ou faire peur à des animaux. Et elle détestait ça ! Elle poursuivit ainsi son chemin le cœur léger, ravit de pouvoir aider à quelque chose de bien. Ainsi, elle parvint jusqu'à une court où d'autres enfants comme elle étaient en train de jouer. Elle en connaissait quelques uns et se décida à aller les voir, parce qu'il était toujours plus facile de raconter des histoires à ses amis. S'approchant d'eux, elle les appela de sa voie fluette et leur expliqua tout ce qu'ils devaient faire. Comme ils n'était pas méchants, ils acceptèrent d'écouter son histoire, et l'enfant s'assit en tailleur dans l'herbe verte, et tous s'assirent autour d'elle en arc de cercle. Une fois que tout le monde fut installé, elle s'éclaircit la gorge et entama sa lecture. Ce n'était pas très facile, mais elle s'accrochait pour tout bien faire et tout bien lire ! Car la petite Lili voulait vraiment que la jolie dame soit ravit.

« Alors... Il était une fois, dans une endroit très loin d'ici, une petite fille qu'on appelait l'enfant tout de rouge vêtu et qui vivait avec sa mère et sa plus jeune sœur tout à côté d'une forêt. Un jour, elles reçurent une bien triste lettre de leur grand-mère qui se disait malade et qui avait besoin d'aide. Sans hésitation, la plus âgée des deux filles se proposa d'y aller, avec un panier en osier au bras. Mais sa mère le lui défendit, car il y avait de redoutables créatures dans les bois. L'enfant était toute triste, et le fut encore plus quand sa maman lui dit qu'elle n'irait pas voir Mère Grand. Pourtant, elle ne perdit pas espoir et se gonfla de courage ! Elle ne pouvait tout de même pas laisser la vieille dame comme ça ! Alors, dans son petit panier, elle mit du fromage, du pain et du gâteau, prit son bâton de marche, se coiffa de tissus rouge et partit tout droit sur le chemin sinueux qui devait la mener à la maison dans les bois. Elle avait très peur, mais continuait à marcher, se disant que sa mamie devait être encore plus mal lotit qu'elle ! Et la petite n'était plus très loin... quand elle rencontra... le Grand Méchant Loup... Oh, elle ne savait pas qu'il était vilain, et le malin lui proposa de l'accompagner et de la protéger jusqu'à la maison. Toute heureuse et rassurée, elle accepta et le suivit. Mais à peine furent-ils arrivés que le loup la poussé et la fit tomber. Elle se cogna la tête et perdit connaissance ! A son réveil, très inquiète, elle courut à l'intérieur voir sa grand-mère. Ouf ! Elle était là ! Mais mamie n'était pas du tout pareil ! Elle avait de grandes oreilles toutes poilues, et de grands yeux tout noir, et... et... de grandes dents blanches ! Pour mieux la manger ! La petite toute de rouge vêtue hurla et hurla encore ! Mais elle se fit dévorer. Tout était perdu ? Non ! Car le chasseur, non loin de là, avait tout entendu grâce à Phoebe qui avait tout vu ! Il prit son manteau, s'arma de son couteau et courut jusqu'à la maisonnée ! Et là...Et là... Il tua le loup et lui ouvrit le ventre ! A l'intérieur, il y avait la grand-mère et l'enfant, toutes bien vivantes ! Elles se serrèrent fort dans leurs bras, mangèrent le bon gâteau... Et tout est bien qui finit bien ! »

Essoufflée, Lili posa son livre sur ses petits genoux, quand tous les enfants l'acclamèrent et l'applaudirent. Elle devrait être très heureuse, non ? Non, elle ne l'était pas. Parce que dans ces souvenirs, il n'y avait pas de loup dans le lit. Mais des fois, si. Dans ses souvenirs, il y avait une horrible grand mère dans le lit, mais des fois non. Lili était perdu et ne comprenait plus rien à ce qu'il y avait dans sa tête. Alors elle se mit à pleuré, et pleura encore. Qui avait bien pu changer son histoire ? Qui avait bien pu mettre ces mauvaise choses à la place ? Et pourquoi ? Et comment ? Elle ne connaissait rien à la magie des contes... Mais elle allait devoir comprendre. Et bientôt, elle se donnera une mission. Celle de protéger les vrais contes et les belles histoires. Et quelque chose lui fit penser qu'une jolie madame pouvait l'aider !

1925 mots

- Entrée dans le groupe pour Lili, compagnon de Bagaya
- La Sagesse selon Jeanne Eyre
- +1 point de Charisme
- +1 pour Sympan

Merci beaucoup pour ce LDG nastae
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11252
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mer 31 Aoû 2016, 23:50

Neah était assis en haut d'une colline dont l'herbe, d'un vert brillant, s'abaissait sous une douce brise. C'était agréable de lire quelque chose de léger en ces temps troubles. On en venait à oublier les choses simples de l'existence lorsqu'on grandissait et qu'un monde nouveau s'ouvrait à vous. On en découvrait l'immense cruauté et l'incompréhension vous gagnait. Une confusion que seule une lumière pouvait vous aider à comprendre. Il avait la sienne. Une véritable oeuvre forgée par le Soleil au milieu de ce monde désertique et qui l'avait attiré à lui pour l'aider à surmonter ses doutes et ses incompréhensions. Il sourit. L'Ange leva son nez vers le ciel pour marquer une pause dans sa lecture, il n'arrivait même plus à suivre le sens des mots, son esprit accaparé par autre chose. Observant les cieux azurés, traversés par quelques nuages cotonneux d'un air songeur. L'Ange lisait tranquillement dans ce petit coin de paradis, entouré de quelques conversations ou des rires d'enfants qui s'amusaient non loin de lui. A cet instant, le ballon rebondi à ses pieds et Neah sourit, prêt à le relancer dans l'instant, mais un des garnements est près de lui, s'excusant et le remerciant. Son regard ne pouvait mentir quant aux troubles qui l'animaient et l'enfant s'interrogea un instant sur son état. C'était dans la nature des siens de s'inquiéter pour les autres.

Tu penses à quoi, monsieur ? Tu es triste ?
Non, ne t'inquiète pas. Je pense à mon Humaine.

Son regard trahi l'émerveillement lorsqu'il prend conscience que son interlocuteur est un Ange Gardien. Un être exceptionnel parmi les milliers d'entre eux à vivre au sein de la Citadelle Blanche, un Protecteur qui doit être quelqu'un d'important ! Pourtant, l'enfant serait désenchanté s'il apprenait que Neah n'est rien de tout ceci. Il n'est qu'un Ange parmi tant d'autres lié à une femme qu'il considérait comme exceptionnelle. Peut-être avait-il évolué au cours de ses périples, mais le guerrier avait surtout l'impression d'être une ombre dans l'éclat de son Soleil.

C'est ton amoureuse ?
Peut-être.

C'était un murmure. Dans les faits, il l'attendait. Là, tout de suite. Dans quelques jours, elle se tiendrait devant lui pour l'un des instants les plus importants de sa vie. Un petit sourire flottant sur le visage, Neah ne voyait pas les éclats lumineux dans le regard des enfants qui désiraient en savoir plus. Ce petit attroupement avait cessé dans sa récréation pour l'écouter. C'est bien connu. Les enfants aiment les histoires. Encore plus si ces dernières sont emplies de princesses, de chevaliers et de dragons. Inconsciemment, il sentait le piège se refermer sur lui.

Raconte, monsieur ! dit l'un d'eux avec enthousiasme.
C'est tout et rien à la fois.

Les petits se dévisagèrent. La vérité était qu'il n'avait pas envie de s'étendre sur ses sentiments, encore naissants et confus dans son esprit. Si lui-même ne savait pas démêler le vrai du faux, aucun d'entre eux ne le pourrait. Il lui fallait trouver une idée. Une échappatoire.

C'est comme les légendes qui courent sur certains Aetheri.

Il leva son livre vers eux en essayant de changer de sujet de conversation.

J'étais justement en train d'en lire une.

Une moue désapprobatrice saisit l'ensemble du groupe. Ce n'était pas vraiment l'histoire qu'ils avaient envie d'entendre. Ce qu'ils voulaient savoir, c'était des choses que les adultes essayaient de leur cacher. Bien qu'il s'agisse seulement d'incompréhension de leur part. Neah sourit en se rasseyant dans l'herbe, déterminé à discuter avec ceux qui voulaient l'écouter ou à les faire fuir.

Connaissez-vous une des histoires de l'Aether de la Vie, Edel datant de l'époque où les Terres Arides étaient encore un lieu verdoyant ?
Elles n'ont pas toujours été maudites ? interrogea une voix surprise.
Non. Elles le sont depuis qu'elles ont été témoin d'une chose si incroyable, que depuis lors, on considère certaines choses possibles.

C'était parfait, il avait leur attention. Leur esprit candide lui arracha un nouveau sourire. Que c'était bon de le faire sans arrière-pensée négatives. Neah ouvrit son livre et l'un des enfants compris qu'il ne s'agissait pas de l'un des leurs.

C'est écrit en quelle langue, Monsieur ?
C'est de l'Alikir. Il s'agit de la langue des Humains.
Tu sais la lire ?

Quelques murmures de stupéfaction parcoururent cette petite assemblée.

C'est son Humaine qui lui à apprit, idiot !

Ce n'était pas tout à fait vrai. Il avait choisi d'apprendre pour se tenir à ses côté, mais ce livre lui permettait de poursuivre la pratique d'une langue qui lui était autrefois étrangère et dont il avait fait la découverte au Parc, en compagnie de Nithael. Que lui était-il arrivé ? Il n'avait plus de nouvelles depuis les récents événements et il s'en inquiétait un peu, bien que sa compagne d'armes soit bien plus résistante que lui. Seul le murmure du vent se faisait entendre, prêt à capter le son de sa voix pour le conduire dans la bonne direction.

On dit que pour Édel, c'était un après-midi comme les autres. Elle aimait les longues balades en forêt et explorait les alentours de ce monde. C'était dans son habitude de voyager dans les environs des contrées les plus merveilleuses. Elle en connaissant chaque recoin, mais s'émerveillait sans cesse de ce que ce monde avait à lui offrir en prouesses naturelles. De longues courbes grises qui déchiraient le ciel, de larges étendues glacées ou d'immenses étendues sablonneuses dans lesquels faire d'immenses dessins n'étaient pas un rêve, de vastes territoires fait d'eau sans lesquels la vie ne serait pas. Pour Édel aussi, c'était naturel. Elle vivait, tout simplement. Mais à ce moment-là, quelque chose perturbait l'environnement ambiant.

Il marqua une pause pour préserver le suspens. Neah regardait les mouflets, passionnés par son récit. Le conteur qu'il était se mordit la langue pour éviter d'éclater de rire avant de respirer pour poursuivre sa lecture.

Les oiseaux ne chantaient point, le vent osait à peine chatouiller les feuilles dans les branchages et même le ruisseau semblait s'écouler dans un silence glacial. La vie elle-même semblait éteinte et cela peinait l'Aether qui ne pouvait que respirer et chanter au travers elle. La question demeurant suspendue quelques instants avant de se savoir observer. Là, parmi la pénombre des arbres, dissimulé aux regards les moins aguerris. Mais personne ne dupe la Vie. Surtout pas la Mort. C'était bien lui, vêtu de ses habits sombres, son visage peiné de ce qu'il faisait par sa simple présence. Cette dernière semblait endormir et rendre muette la Nature qui ravissait tant son Amie. Édel interrogea cet inconnu qu'elle connaissait très bien sur la raison de sa vie en ces lieux. Car il était rare qu'Ézechyel, son plus vieil ami, quitte ses mondes souterrains. Ils avaient vécus de longues années ensemble, avant d'être séparé par le Destin. Elle désirait maintenant connaître la raison de sa présence. C'est alors que la Mort répondit simplement à la Vie qu'ils devaient se voir. Parce qu'ils ne pouvaient se passer de l'un et de l'autre et qu'elle devait l'admettre dès à présent. Édel s'approcha de lui et mit sa main sur son visage.

Neah aurait parié que certains avaient cessé de respirer.

Et c'est alors que leurs sentiments débordèrent. Ils étaient unis dans l'explosion et elle était si forte que leur éclat noircit la terre. Comme si la Vie devenait Mort et que la Mort devenait une Vie débordante et distordue. Quand Édel se sépara de lui, tout fût terminé. Ce lieu venait de perdre la Vie qu'elle avait mise entre les mains d'Ézéchyel, lui qui avait fui pour éviter de ne la consumer entièrement. Prenant ce morceau de vie dans les souterrains pendant qu'Édel gardait ce morceau de Mort dans son univers. Pour que jamais l'un n'oublie l'autre et pour que les terres arides puissent accueillir une vie nouvelle.

Pour marquer la fin de son récit, Neah referme le livre avec douceur et les observe. C'était vraiment un spectacle amusant au possible. Ces enfants restaient assis, muets et songeurs devant le récit qu'ils n'avaient que peu compris. C'est alors l'un d'eux se risqua à faire part de ses appréhensions.

Mais ça veut dire quoi ?
Ça veut dire plusieurs choses. Lorsqu'on aime quelqu'un, on a l'impression que le monde est embelli quelques soit la noirceur dans lequel les deux amoureux se trouvent. Et que la distance ne tuera jamais un amour aussi fort.

Il se pencha doucement, comme pour leur souffler un secret.

Ou si vous préférez, c'est ce que ressentent vos parents lorsqu'ils se font un bisou.

Neah leur fit un clin d'oeil pendant que certains affichaient une mine dégoûtée, d'autres réfléchissaient sur ses paroles énigmatiques et les derniers éclatèrent d'un rire complice.

Vous avez toute la vie pour découvrir le sens de mes mots. En attendant...

Neah se redressa, ce qui lui fit un bien fou après tout ce moment assis.

Je ne vous retiens pas plus, la nuit tombe et vos parents risquent de s'en faire. Allez, hop ! Rentrer chez vous !

Se redressant les uns après les autres, ils le remercièrent pour son récit et, dans un sourire, le guerrier regarda les enfants courir vers leurs maisons respectives. Alors qu'il tournait les talons, une petite fille était restée dans son dos. Il s'agenouilla pour se mettre à sa hauteur.

Eh bien, petit bout de femme, tu ne vas pas rejoindre ta famille ? Ne t'inquiète pas, tu comprendras le moment venu le sens de cette histoire. Quand tu seras un peu plus grande, ou plus intelligente que moi.

Elle acquiesça doucement de la tête et lui tendit un morceau de soie, avant de courir vers sa maison. Étonné, le guerrier déplia le bout de tissu. Une fleur y avait sa place. Un pissenlit. Neah le mit tout contre son coeur. Ce cadeau, venant de cette petite fille, cette fleur, il gardera sans doute toute sa splendeur en cet instant. A la fois si vivante, mais dans les bras mortels de la mort. Au fond, sans doute avait-elle compris. Car c'est par la naïveté et l'innocence de cette enfant, qu'un jour, les terres du Yin et du Yang connaitraient la paix qu'elles ont connues dans le temps...

1 680 mots
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