Adriæn Kælaria ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 412 ◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
Mer 27 Sep 2023 - 7:07
Image par Anato Finnstark
Portrait de Basphel
« Pardon pardon ! Je suis en retard ! » La voix n’était ni aiguë, ni grave. En revanche, le ton semblait bien trop léger pour que celui à qui elle appartenait fût réellement inquiet de son retard. Il s’arrêta quelques secondes pour admirer les conséquences d’un événement. « Il s’est passé quoiiii ? » demanda-t-il à une élève qui semblait aussi charismatique que lui – c’est-à-dire pas du tout. « Y en a qui se sont battus ! » « Oh, je vois. » Son air sérieux et préoccupé disparut lorsqu’il reprit sa courses. Bien qu’il fût essoufflé un sourire malin naquit sur ses lèvres. Il aimait bien qu’on se battît. Il aimait surtout lorsqu’il avait l’impression d’y être pour quelque chose. C’était rarement le cas.
« Bonjouuur ! » lança-t-il à son groupe. Ses yeux allèrent du professeur, à un garçon brun, puis à un blond qui partait. Enfin, ils se posèrent sur le dernier protagoniste. « C’est qui, lui ? » demanda-t-il, en pointant le fuyard du doigt. « Alcide Taiji, qui marchait sans regarder où il allait ; dans la lune comme d’habitude ! » s’amusa le professeur. « Oh… il a l’air tout choupi ! » « Tu es Mus’san̄je Pārivāḷa c’est ça ? » « Oui, c’est ça ! Mais généralement on m’appelle Sanje tout court ha ha. » Ses yeux allèrent trouver ceux de Thésée. Il puait l’Ange. « Bien, maintenant que vous êtes au complet, nous allons pouvoir visiter le dortoir. Vous verrez, il y a de la place et la pièce s’adapte. On l’a agrandie pour votre venue. » « Trop cool ! J’ai trop hâte hi hi hi ! » « Hum. » émit Ræn, visiblement mécontent de tant de motivation injustifiée. « Ah oui, j’oubliais. Voici Ræn Mynceria et Thésée Kogaan’Orel. »
Lorsqu’ils entrèrent dans les lieux, une odeur de chaussettes sales flotta jusqu’à leurs narines. « Hum. » fit de nouveau l’Ondin. La pièce, plongée dans la mi-obscurité, accueillait en son sein un dormeur. « Ah… Oui c’est vrai. J’aurais dû y penser… Par contre, ce n’est pas son lit… » Ræn haussa un sourcil perplexe. « Oh tiens ! Mais je le connais ! C’est PIERIS ! » « Arrête de crier. » Le ton, à la fois mesuré et sec, fit taire Sanje. Le professeur réfléchit avant de prendre une décision. « On reviendra plus tard. J’ai encore plein de choses à vous faire découvrir et ça sert à rien de le réveiller… » « Cool ! Je veux trop tout voir ! » « … » « Je suis curieux aussi. » fit timidement Thésée. Ræn lui faisait un drôle d’effet, comme un parent exigeant et strict à qui il est impossible de dire non.
455 mots
Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3851 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Mer 27 Sep 2023 - 9:43
Unknown
Portrait de Basphel
En duo | Hélène
« Apparemment, Johannês s’est jeté sur un type dans un couloir et ça a dégénéré en bagarre générale ! Honnêtement, si j’avais pu manquer le cours de littérature orine pour voir ça... » Hélène, une pile de livres et de cahiers contre la poitrine, porta un regard interrogateur sur la fille qui l’accompagnait. C’était une Magicienne qu’elle connaissait depuis l’enfance. Elles s’étaient perdues de vue pendant un temps, puis retrouvées à Basphel. Ses courtes boucles brunes dansaient autour de ses joues rebondies. « Ah ? Pourquoi est-ce qu’ils se sont battus ? » - « Il aurait traité Kiara de... » Elle baissa la voix. « De pute. » La blonde fronça les sourcils. « Tu sais, avec toutes les rumeurs sur elle et ton frère... » - « Oui, je sais. » Elle savait pertinemment que la vie sexuelle débridée de Lucius aurait choqué plus d’un Mage ; bien que leur père eut visiblement décidé de lui faire de la concurrence. Qu’il se fût passé quelque chose avec Kiara n’aurait rien de surprenant. Elle ne s’en préoccupait pas. L’intimité des gens ne l’intéressait pas, et celle de son aîné encore moins. « Enfin bref, comme Johannês est amoureux d’elle, ça ne lui a pas plu. » - « Il est amoureux d’elle ? » - « C’est ce qui se dit. » - « Je croyais qu’il sortait avec Susannah. » Sa camarade haussa les épaules en gloussant doucement. « Oh, tu sais, les garçons... » - « Les rumeurs, surtout. » Un fin sourire plia les lèvres de l’Humaine.
Elles montèrent les escaliers jusqu’aux dortoirs. Si marcher sur le plat ne mettait plus l’enfant de Vaäramar en difficulté, grimper lui demandait plus d’efforts, à cause de ses ailes. À chaque pied posé succédait un équilibre précaire qui forçait sur les muscles de son torse et de son dos pour lui éviter la chute. Petite, elle avait dévalé bon nombre de marches. Parvenue sur le palier, elle s’arrêta pour reprendre son souffle. Le creux de ses reins appuyé contre la rambarde, elle écouta son amie lui faire le récit du dernier bal auquel elle avait pu assister sur les terres magiciennes. Elle ponctuait son écoute de sourires, mais son esprit était concentré sur les entraînements de Puffballs. À cause de ses cours, elle en ratait régulièrement. Il fallait vraiment qu’elle s’y investît plus si elle voulait arrêter de respirer comme un buffle à chaque fois qu’elle montait des marches. « Tiens, c’est qui celui-là ? » La question la tira de ses réflexions. Elle leva le nez vers un blond qui avançait, en compagnie d’un professeur. Derrière lui, deux autres élèves les suivait. L’Humaine haussa un sourcil, interloquée. L’un d’eux ressemblait drôlement à Johannês. Quant au deuxième... Elle porta la main à l’une de ses oreilles. Cette fois, elle avait mis celles qu’Adriæn lui avait offertes. Les battements erratiques de son cœur passé, elle fut certaine qu’il ne s’agissait pas de lui. Sans laisser le temps à son amie de se répandre en babillages, elle se redressa et annonça : « Je vais poser ça puis je vais aller m’entraîner. » Elle fila en direction de son dortoir. Dix minutes plus tard, elle courait autour du stade.
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5278 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
« Tu ne m’avais pas dit que tu voulais être Directeur. » Le drôle de duo attirait toujours l’attention lors de sa marche quotidienne. Alaster était bien plus grand et large que Jun. Pourtant, l’homme aux cheveux longs avait une aura plus singulière. Il ne désirait pas qu’on l’admirât mais sa présence se remarquait toujours à un moment ou à un autre ; comme lorsqu’on découvre un détail sur un objet qu’on a pourtant l’habitude de voir tous les jours. « Je croyais que tu voulais enseigner la religion. » « Je vais faire les deux. » Et autant dire que certains Ætheri ne feraient pas partie de son programme. Le Déchu sembla réfléchir. « Tu as le droit de faire ça ? » Il ne parlait pas de la double casquette. Il parlait d’un Divin parlant d’autres Divins à des non-Divins. « Du moment que je reste raisonnable. » Il ne se servirait pas de sa magie pour convaincre la future élite de le prier lui ou de se détourner d’autrui. Ce qu’il désirait était tout autre. Il voulait prendre des thèmes et les développer en profondeur. Comme il connaissait les réalités et les mensonges, il professerait les deux, en accentuant les vérités. « Et… j’ai toujours voulu te demander… » Avant, il avait simplement la flemme de formuler la question et d’entendre la réponse. Il lui était plus aisé de laisser le vent souffler dans les feuilles, les berçant tous les deux des sons de la nature et de leur propre silence apaisé. « Vous faites des réunions parfois, entre vous ? » Jun s’immobilisa. « … » « Quoi ? » « Oups. » fit-il, soudainement conscient qu’il avait complétement oublié son rendez-vous. « Quoi ? » Il sourit et tapota l’épaule d’Alaster. « Rien d’important ! Mais oui, ça arrive. C’est juste différent. » Quand il n’était pas là, la communication se faisait d’une manière trop complexe à décrire. Quand il était là, il gardait une forme humanoïde et ne répondait que si on lui parlait vraiment. Ses caprices exaspéraient les Ætheri mais ils finissaient par s’y plier parce qu’il n’y avait parfois pas d’autres possibilités.
Jun s’appuya contre la rambarde du stade et regarda les étudiants faire du sport. Alaster fit de même. Le plus petit ne tarda pas à fixer ses yeux sur un point blond et ailé qui courait. Ses ailes étaient encore lourdes. Il sourit, sachant très bien que lorsqu’elle pourrait voler, la vie prendrait une saveur différente. Elle aimerait ça. Elle serait libre. Quand elle passa à côté d’eux, il lui fit un grand signe de la main afin de la saluer. Elle l’amusait. « Tu sais que tu lui as dit quelque chose qu’il ne fallait pas dire ? » « Quoi donc ? » « À propos de son père. » Le Déchu réfléchit. « Ah. » « Ce n’est pas grave. T’as qu’à te dire que c’est le Destin. » Il rit. « En parlant de ça, tu ne devais pas recontacter Freyja ? » Son rire se fana, son visage prit un air mi-figue mi-raisin une fraction de seconde puis il embraya. « Qui ? » plaisanta-t-il, bien décidé à éviter cette conversation.
Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2458 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Jeu 28 Sep 2023 - 13:16
Portrait de Basphel
inconnu
«
Vas-y, ça m'saoul j'comprends rien ! » s'agaça Nel en refermant le livre, la couverture s'écrasant dans un bruit sourd. Elle avait demandé à l'une des têtes de sa classe de l'aider avec la leçon de mathématique. Elle avait déjà, de base, beaucoup de mal à suivre cette matière bien trop abstraite pour elle. Les années passant et le programme se complexifiant, elle avait fini par être totalement paumée. C'était, de toute façon, pas comme si ça lui serait utile au quotidien. Néanmoins ses parents avaient été clairs là-dessus : si elle avait ne serait-ce qu'une seule note en dessous de la moyenne, elle ne pourrait pas revenir à Avalon lors des vacances. Une punition qui lui paraissait excessive et qu'elle avait essayé de contourner en justifiant la densité de savoir de la Bibliothèque de la capitale. Rien n'y avait fait. Et à cause de ces foutus mathématiques ça faisait maintenant une paye qu'elle avait pas remit les pieds ni chez elle, ni aux bordels. Et ça c'était le pire. « Tu cherches pas à comprendre surtout. » soupira, dépité, l'instituteur improvisé. La Déchue tourna le visage vers le garçon à qui elle avait demandé de l'aide. Il était tout son contraire. Un prude Orisha, passionné de mathématiques et particulièrement studieux. « C'est pourtantsimple quandtu t'at... ». Trop tard. Elle n'écoutait plus rien depuis la seconde où elle eut le malheur d'involontairement - quoique la chose puisse se discuter - poser son regard entre les jambes de son vis-à-vis. « Je propose qu'on fasse une pause d'abord. » souffla-t-elle en se penchant sur lui pour l'agripper par le col avant plaquer ses lèvres sur celles de l'adolescent. « Hmmm ?! Putain Nel ! » gronda-t-il en la repoussant une première fois pour la ramener dans sa sphère personnelle a moins. « Quoi ? C'est plus amusant que le charabia de tes théorèmes et formules inutiles . » répliqua la Déchue en se rapprochant pour pénétrer entièrement dans cette sphère intime qu'il peinait à conserver intact. Une main fermement accrochée à son habit pendant que l'autre cherchait déjà à libérer sa virilité de sa couche de tissu. « Touche moi. Fais moi jouir. » le pria-t-elle à son oreille, à présent à cheval sur ses cuisses, soupirant déjà du contact de son phallus contre son intimité. Elle sentait avant même que quelque chose se fasse les mains de l'Orisha caresser ses seins et sa vulve, ses lèvres exciter les siennes, les allé-venus de son sexe entre ses cuisses. Totalement fébrile, elle n'avait plus d'yeux que pour le garçon dont elle se figurait déjà leurs ébats, totalement sourde à ses contestations. « VA TE FAIRE FOUTRE AILLEURS NEL ! » s'exclama-t-il finalement mécontent en la rejetant violemment. Sonnée de la réaction qu'elle eût en retour elle se trouva particulièrement vexée lorsque celui-ci prit ses affaires et se rhabilla. « Chaque fois tu fais le coup, cette fois j'abandonne, tu te démerdes avec tes cours. J'ai d'autres chats à fouetter que de gérer tes hormones ingérables . ». Et sur ces mots, emplis tant de colère que de gêne, il s'en alla. Frustrée d'une affaire qu'elle n'avait pu satisfaire — et alors même qu'elle avait senti le sexe de l'adolescent gonfler sous son assaut — elle s'en trouvait également particulièrement embarrassée et resta assise là quelques longues secondes, ruminant ce qu'il venait de se passer, avant sauter sur ses pieds, récupérer en vitesse ses affaires et courir pour retrouver l'Orisha. « Lukas ! Attends ! J'ai vraiment besoin de toi ! ». Malgré l'urgence, elle mit fin à sa course en croisant Alaster et Jun, suivant d'un regard peu discret leurs silhouettes s'éloigner. Elle se pinça la lèvre, encore bouillonnante, et lâcha un soupir plein d'envie et, surtout, de concupiscence. Outre le fait qu'il était impressionnant de croiser un être dont le nom apparaissait à plusieurs reprises dans les livres d'Histoire, le duo était beaucoup trop charismatique pour son bien. Dans sa liste d'a priori, elle avait toujours considéré que les Paresseux étaient trop flemmards pour faire preuve et développer l'aura que revêtait souvent les Orgueilleux. Elle considéra ainsi qu'il ne s'agissait là que d'une exception. Une exception trop impressionnante et trop attirante et trop désirable et trop... Trop. Après quelques battement paupières, elle se ressaisit et reprit sa course. « Lukas ! ».
Enfin. Les conditions étaient réunies. Après des semaines à consigner son cycle menstruel et à observer les astres, elle en était certaine : c’était aujourd’hui le grand jour. Cela faisait douze nuits depuis ses dernières règles, ce qui voulait donc dire que son pouvoir d’attraction était à son plus fort. Elle l’avait lu dans un magazine féminin, laissé derrière elle par une des membres du JFGC qui avait nié en bloc en être la propriétaire lorsque Aubépine avait voulu le lui rendre. La petite Magicienne était tombée du lit avec plus d’enthousiasme qu’à son habitude, ce matin-là ; même la lumière qui filtrait par les fenêtres lui avait semblé plus douce, révélant les particules de poussières qui flottaient doucement dans sa chambre comme des particules de pétales de roses.
Elle déambulait maintenant dans les couloirs en essayant de masquer son émoustillement. Lorsqu’elle fut certaine que personne n’était dans les parages, elle attrapa le hibou qui se nichait sur sa tête et l’enfouit contre sa poitrine en gloussant. « Philomène ! Oh, je me demande à quoi mon premier amour va ressembler ! Et surtout quelle tête il fera quand je lui briserai le cœur ! À moins que ce ne soit lui qui le fasse en premier ? Saperlotte, j’ai tellement hâte ! » Elle le lâcha après un coup de bec bien senti et se posta devant une vitre, poings sur les hanches. « C’est vrai que mon teint semble plus frais aujourd’hui. Et mes cheveux frisottent moins que d’habitude. » En un éclair, sa bouche enchaîna sourire éclatant, moue dédaigneuse et soupir las avant que ses yeux ne prennent le relais en décochant une œillade ardente au miroir improvisé. « J’espère qu’ils ne vont pas être trop nombreux à se battre pour moi. Je laisse déjà bien assez de chaos derrière moi. » Pour le moment, la journée s’était passée comme d’ordinaire ; les autres élèves avaient plutôt tendance à l’éviter, elle et l’aura de calamité qui lui collait aux semelles et laissait un sillon sur son passage comme le ferait un escargot et son mucus. Pourtant, elle se sentait loin d’être un gastéropode aujourd’hui, bien au contraire. Elle tenait plus de la fleur printanière, tous les pores de sa peau exsudant des phéromones censées attirer à elles tous les garçons butinant des alentours. En tout cas, c’est ce que prétendait l’article « Batifoler sans se prendre le chou » du journal qu’elle avait subtilisé bien malgré elle et qu’elle lisait en secret tous les soirs.
Elle crut que son cœur allait lâcher quand des bruits de pas ricochèrent jusqu’à elle, annonçant l’arrivée imminente d’un candidat potentiel ; cependant, les bribes de voix qui lui parvinrent la firent redescendre sur terre immédiatement. « C’était un sacré bordel, il paraît. Un gars de ma classe s’est retrouvé avec un œil au beurre noir alors qu’il ne faisait que passer. » « Ça a un peut-être un rapport avec les nouveaux élèves ? Il paraît que trois garçons sont arrivés aujourd’hui. Encore de la mauvaise graine... » « Attends, quoi ? C’est qui ? Ils sont mignons ? » Avant qu’Aubépine ne puisse entendre la réponse de la deuxième commère, une porte s’ouvrit en trombe devant son nez. Un adolescent tout déchevelé en sortit en courant, suivi de près d’une fille au visage en feu. Elle faillit se lancer à leur poursuite, intriguée, mais décida de plutôt partir à la recherche des nouveaux. C’était sans compter une marche peu conciliante qui l’envoya valdinguer dans l’escalier.
« Lors de cette réception, donnée en l’honneur de l’Empereur Noir, Niklaus Salvatore, Cyrius Windsor a tué la moitié des spectateurs en faisant œuvre d’une magie pernicieuse. Les liens du Chef d’Orchestre avec la mort ne sont plus à établir. Si aucun texte officiel ne mentionne son enfance, plusieurs papiers écrits de sa plume placent la mort au centre de recherches menées depuis des décennies par le Sorcier sur le sujet. Certains non-Sorciers parlent de lui comme étant le serviteur de la Mort. D’autres voient en sa musique une véritable malédiction : tout le monde sait qu’elle tue mais le public est prêt à courir le risque. En effet, pour accéder aux concerts du Mage Noir, il est nécessaire de signer une décharge de responsabilité. Chacun est prévenu, comme lors des Pactes Démoniaques. Les lignes du contrat sont tracées à l’avance. Alors pourquoi cette fascination ? »
Éris leva les yeux de sa lecture lorsqu’elle entendit un gros bruit résonner depuis les étages inférieurs. Assise sur l’une des marches d’un escalier qui descendait depuis des sommets qu’elle n’avait jamais foulés de ses pieds, elle profitait du fait que personne ou presque ne passât par là pour lire tranquillement un vieil article de journal traitant de son idole. Agacée, elle se pencha pour tenter de voir ce qu’il se passait. Elle ne perçut rien. Ce fut que bien plus tard que les voix d’un groupe d’élèves lui parvinrent. « Elle s’est crachée dans les escaliers… c’est vraiment la honte. Je n’aurais pas aimé être à sa place. » « C’est clair. Elle a peut-être eu peur de la bagarre ? » « Moui… Je crois que c’est une empotée surtout. Enfin, c’est la journée… Il paraît que Nel a essayé d’avoir un rapport avec Lukas… encore. » « Ah bon ? Il t’en a parlé ? » « Non mais un ami l’a vu sortir d’une salle en courant, Nel sur les talons. » « C’est un enfer cette fille franchement. » « Ouais… si c’était la seule… » « Tu parles de la bagarre ? » « Ouais… Je ne sais pas, ça doit être la pleine lune ce soir, ils sont tous sur les nerfs. » Elles s’arrêtèrent lorsqu’elles croisèrent le regard d’Éris. La Sorcière garda le silence deux secondes et puis, comme rien ne sortait chez personne, elle demanda : « Quoi ? » Elle commençait à en avoir marre de tous ces commérages. Elle voulait juste finir les articles de journaux qu’elle avait empruntés à la bibliothèque. « Rien. » « Ok. » Les filles partirent dans la direction opposée mais elle en entendit quand même une distinctement. « C’est quoi son souci à celle-là ? » Il fut ensuite question de pleine lune mais elle décida que Cyrius était bien plus intéressant que ces deux faces de pet.
471 mots
Aäron Taiji ~ Alfar ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 65 ◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022
« C’est pas possible ça… » Moon s’était isolée dans les étages. Elle avait un problème avec son soutien-gorge. Les crochets s’étaient défaits et le sous-vêtement ne tenait plus qu’à ses bretelles. Lâche, le tissu était désagréable à porter. Surtout, elle n’avait pas envie que quiconque s’en aperçût. L’Orine tentait de se contorsionner afin de rattacher l’ensemble directement en passant ses mains dans son dos. C’était peine perdue. Elle n’arriverait à rien, hormis à se faire mal aux bras. Les cheveux décoiffés, son sac à ses pieds et l’uniforme à moitié défait, elle finit par abandonner. Il valait mieux qu’elle regagnât les toilettes pour tout enlever et tout remettre. « Allez. » se motiva-t-elle, en replaçant l’ensemble du mieux qu’elle put. Elle descendit ensuite les marches. Une autre étudiante se trouvait là. Elle lisait. « Bonjour. » la salua-t-elle. L’autre la fixa, lui envoya une salutation distraite et replongea le nez entre les lignes. La fille d’Onikareni ne s’attarda pas. Elle préférait régler son problème le plus rapidement possible.
Lorsqu’elle entra dans les toilettes, des petits groupes de filles étaient en train de discuter. Par chance, une cabine était libre. Elle s’y engouffra. « Lazare est trop mignon n’empêche. » « Il ne sait pas se battre mais ça lui donne un côté… c’est comment déjà ? » « Comment quoi ? » « Tu sais, la lettre du père d’Alcide pour son fils… » « Ah ? Poupou ! » « POUPOU voilà ! Il est trop poupou ! » « D’ailleurs, vous savez pour quelle raison la bagarre a commencé ? » « Je crois qu’un type a traité Kiara de pute. » « C’est trop méchant ! » « Ouais je trouve aussi. Si elle a envie de coucher avec tous les garçons, elle fait bien ce qu’elle veut. En plus elle est plutôt jolie. » « Mais Lucius Paiberym quand même… Vous croyez vraiment ? » « Bah, pourquoi pas ! » « Peut-être qu’ils se connaissent depuis longtemps ? » « Une histoire d’amour qui date de l’enfance ? » « Je ne suis pas sûre… Il paraît qu’il couche avec tout le monde. » « Nan mais… Imaginez… En fait, il fait ça parce qu’il l’aime depuis longtemps… Et par désespoir il a décidé de l’oublier dans les bras d’autres ! Et ça l’a rendue jalouse alors elle lui a avoué son amour et ensuite… Enfin vous voyez quoi ! » Moon n’était pas convaincue. Ça semblait extrêmement tiré par les cheveux quand même. « En plus je crois que c'est ça pour Susannah et Johannês... Je ne sais plus où j'ai entendu ça mais apparemment ils se connaissent depuis l'enfance ! Ils sont trop mignons ! »
Quand elle fut prête, elle sortit des toilettes, rassurée de sentir l’armature de son soutien-gorge remplir son office.
471 mots
Zeryel ~ Ange ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 208 ◈ YinYanisé(e) le : 25/01/2023
« Y a ton colocataire qui distribue ça partout. » Lorcán leva à peine les yeux de son manuel. Le Valærian était plus nébuleux qu'escompté et l'Alfar avait l'impression de ne voir qu'une succession de mots similaires les uns aux autres, tous truffés d'æ. Cette langue était aussi tordue que celles qui la parlaient. « Mmh, lequel ? » « L'oisillon. » « Zeryel ? » « Ouais, pour son truc de Puffball. » Lorcán finit par jeter un oeil sur le dépliant. Il souffla de rire. « Je vais postuler, juste pour le faire enrager. » « Tu quoi ? Toi ? En mascotte ? » Son ami s'esclaffa. « Pourquoi pas. » sourit l'Alfar, que le ridicule n'avait jamais étouffé. Qu'était un déguisement à côté de l'originalité de toute sa garde-robe ? Il avait vu une fois Zeryel frémir d'angoisse en ouvrant son armoire. Lorcán portait actuellement une chemisette jaune poussin en soie, si fine qu'on pouvait voir ses tétons en transparence et il portait des talonnettes d'un rouge sanglant. En dehors des heures de cours, il n'aimait pas porter l'uniforme.
La porte s'ouvrit, et un étudiant y pénétra, la crinière ébouriffée. « Une bataille a éclaté dans le couloir là-haut ! Quelqu'un a traité Kiara de grosse pute et ça a dégénéré ! » À la mention de l'amie de Lana, Lorcán releva un nez tout frétillant d'expectative. « Vraiment ? Allons-y. Cette histoire de mascotte m'avait déconcentré de toute façon. »
Son manuel rangé, il quitta la salle d'étude et se rendit là où le grabuge osait se produire en son absence, ses grandes enjambées le distancèrent rapidement de son ami. Il ignora ses protestations offusquées. Quand il arriva sur place, tout était terminé et il soupira, déçu d'avoir transpiré pour rien. Un éventail apparut entre ses mains et il l'agita en direction de son visage en poursuivant son chemin. Peut-être devait-il chercher Kiara pour aller la consoler ? Il aimait bien l'idée de rendre Lana jalouse par le biais d'actions apparemment innocentes. Il se nota en lui-même de rappeler à Lana de lui demander où son amie s'était procurée sa robe qu'il avait jugée fantastique.
Une porte s'ouvrit sur le côté et une fille en sortit. Lorcán ralentit sensiblement, ses yeux comme aimantés par la courbe généreuse de sa poitrine. « Dis donc... » murmura-t-il. Comment se faisait-il qu'il n'avait jamais vu cette petite perle auparavant ? Son regard parvint à se décoller du buste pour remonter jusqu'au visage. Une Orine, estima-t-il en avisant ses traits fins, comme dessinés par un pinceau très fin. « Bonjour. » susurra-t-il en Niseis. Il y a quelques temps, le roux s'était mis en tête d'apprendre comment saluer quelqu'un dans toutes les langues, songeant que ça lui serait toujours utile. Ravi de cette initiative, il s'auto félicita en silence et décocha un sourire charmeur à la fin avant de passer son chemin. Il se retourna discrètement pour admirer la courbure tout aussi charmante de son postérieur. Vraiment, il allait devoir se renseigner sur cette fille. Il continua de s'éventer. Il avait toujours aussi chaud.
530 mots
Dorian Lang ~ Vampire ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 227 ◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022◈ Activité : Chômeur grincheux
Eutropius s'ennuyait et regardait par la fenêtre, maussade. Il aimait apprendre, mais uniquement les matières qui l'intéressaient, et le cours de langue commune n'en faisait pas partie. Il préférait en découvrir les subtilités par lui-même au détour de ses lectures dans le cadre du club lecture plutôt que les étudier en classe. Distraitement, ses ongles vinrent gratter la croûte de la plaie barrant sa joue. Il ne pouvait pas s'en empêcher, la grattait sans y penser. La cicatrisation serait désormais plus lente. Peut-être en garderait-il une balafre pour toujours s'il ne prenait pas le temps de s'en occuper. Il s'en moquait bien, mais à force d'entendre Douce et d'autres le sermonner à ce sujet, il finissait par y songer et se sentait idiot. Une goutte de sang s'écrasa sur sa page de notes. Il la regarda. Ronde, parfaite, le papier ne l'avait pas encore absorbée. Une seconde roula le long de sa plaie et tomba à côté. Le professeur s'interrompit. « Eutropius. Pour l'amour des Ætheri, va à l'infirmerie avant de mettre du sang partout et de salir ce bureau et ton uniforme. » « ... D'accord. » Il ne chercha pas à discuter. Il n'aimait pas le cours que le professeur dispensait de toute façon. Ses affaires rassemblées, le sorcier quitta la pièce. Il porta sa main à son visage et ses doigts se retrouvèrent maculés de sang. Il les renifla, s'imprégnant de son odeur métallique. Ça ne sentait pas aussi fort que le jour où il avait mutilé Marie-Jane. Il y avait alors eu du sang partout et il avait alors regretté de ne pas être un Vampire. C'était un gâchis de laisser le sang couler pour rien, quand il pouvait nourrir un certain pourcentage de la population mondiale.
Un garçon s'arrêta en le croisant et le dévisagea. Eutropius lui rendit un regard morne, bien que conscient d'offrir un spectacle surprenant. « Tu t'es battu, toi aussi ? » « Comment ? » « Pour Kiara ? » Eutropius cilla, peinant à suivre où il voulait en venir. « Kiara, l'Ondine ? » « Ben ouais. Paraît que c'est une pute. » « Ah. » « J'espère que c'est vrai. Elle est mignonne. Peut-être que j'aurais mes chances. » Eutropius ne répondit rien. Selon lui, il n'avait pas donné son accord pour recevoir ce type de confession. « Tu t'es fait quoi au visage ? » Le brun commençait à trouver la curiosité de l'élève déplacée. Son insistance commençait à l'agacer. « Ce n'est rien. » « Ça a pas l'air d'être rien. Tu veux un mouchoir ? Attends, j'en ai un... Hé ! » Eutropius venait de le dépasser pour poursuivre son chemin, l'ignorant complètement. Il n'avait pas de temps à perdre avec ce type d'idiots. Il n'avait aucune envie d'aller à l'infirmerie. Il baissa les yeux sur son uniforme, tâché de sang. C'était une belle journée de merde, songea-t-il avec aigreur. Comme toutes celles qu'il vivait depuis son humiliation au Bal de Seaghdha. Dans son plan de base, il n'était même pas supposé revenir à Basphel. Y remettre les pieds n'avait été qu'un rappel cuisant de son échec. Il avait commencé à mener des recherches sur le Vampire qu'il avait rencontré et avait découvert avec surprise qu'il avait été l'un des participants aux Jeux de Sahōdara, en Enfer. Il ne les avais pas suivis. Il exécrait toute forme d'amusement. Ce n'était que perte de temps.
594 mots
Claer ~ Lyrienn ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 121 ◈ YinYanisé(e) le : 10/02/2023
Marie-Jane était assise sur un banc, un carnet de croquis ouvert sur ses genoux. Elle essayait de dessiner une composition florale, et s'était installée là pour s'inspirer de la vue. Elle avait été chassée de son premier observatoire lorsqu'une bagarre avait éclatée et la rose, détestant la violence et se sentant inconfortable de cette agitation, s'en était allée lorsqu'elle avait aperçu les professeurs intervenir. La vue n'était pas aussi bien que la première mais au moins, cet endroit était calme - pour le moment du moins, puisque Basphel semblait tenir debout uniquement pour abriter des scandales. La jardinière en herbe avait sortit des crayons et commencé à faire une palette de couleurs. Elle était partit sur quelque chose de coloré, de plutôt joyeux et chaleureux. Des tons chatoyants et réconfortants - elle en avait besoin, ces derniers temps : elle n'était plus que l'ombre d'elle-même et sursautait au moindre pet de mouche. Un tournesol et des jonquilles pour le jaune, des tulipes pour le rouge, des carthames pour l'orange et quelques muguets pour une touche de douceur. Des branches aussi, pour rajouter un peu de nature. Le croquis commençait à prendre forme, et la fleuriste en herbe esquissa un sourire satisfait.
L'écho de la discussion lui fit relever la tête. C'est vrai qu'elle n'était pas loin de l'infirmerie. Ce n'était peut-être pas une très bonne idée de s'être installée là, finalement : tous ceux qui s'étaient amochés allaient sans doute défiler par-là pour se faire raffistoler. Marie-Jane pressa ses lèvres puis, avec un soupir, décida qu'il était temps de retourner au dortoir. Peut-être pourrait-elle demander à Moon des conseils sur ses dessins ? Elle était toujours de bons conseils, sur ce qui avait un trait à l'artistique, de part sa nature.
La fille de la Craie remit son cartable sur ses épaules et commença à se diriger vers les chambres, lorsqu'elle aperçut la silhouette du garçon. Aussitôt, elle se figea et pâlit. Sa gorge se noua, son ventre s'envola en embardés désagréables, ses jambes tremblèrent et semblèrent faites de coton - trop faibles pour la supporter. Elle trouva appuis contre le mur. Sa respiration se fit erratique jusqu'à s'arrêter complètement. Avec stupeur, la victime regarda son agresseur la dépasser sans la remarquer, comme si elle avait été invisible, comme si elle n'avait jamais existé et qu'il ne l'avait jamais torturé. Elle resta immobile plusieurs longues secondes après qu'il se fut éloigné d'elle : lorsqu'elle commença à suffoquer d'avoir trop retenu sa respiration. La pauvrette éclata en sanglots. Tremblante, elle prit ses jambes à son cou et couru le plus vite possible en claudiquant : son pied lui refaisait mal, comme si la chaire avait été remise à vif à la vue du sorcier.
Persée ~ Génie ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 177 ◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Perséphone relut son annonce une dernière fois. Elle tenait en quelques lignes décrivant sa montre à gousset, le lieu où elle l'avait vue pour la dernière fois, son nom, et la récompense pour celui ou celle qui lui rapporterait son bien perdu. Sa lèvre inférieure coincée entre ses dents, elle finit par la coller sur le mur dédié aux petites annonces. Le poids habituel autour de son cou avait disparu. Sa gorge était irritée d'être éraflée par les passages répétitifs de ses ongles, griffant la chair à la recherche du bijou. Persée lui manquait horriblement. Même en étant avec Faust, la disparition de son ami l'obsédait. Elle se sentait comme mutilée de la moitié d'elle-même et ne parvenait plus à dormir ni à manger.
Melissandre a volé les sous-vêtements de Gyzyl.
Surprise, la violette tourna la tête pour voir qui venait de lui parler. Le couloir était presque vide. Elle reconnut Lorcán, l'odieux Alfar qui avait été son partenaire en cours de danse. Rapidement, elle baissa les yeux pour éviter d'avoir à croiser son regard, ayant juste eu le temps de prendre note des couleurs voyantes de ses vêtements. L'école autorisait-elle les vêtements transparents ? De pouvoir voir tout le torse du roux lui paraissait indécent et extrêmement gênant. Elle détestait ceux qui aimaient attirer l'attention sur eux de façon aussi vulgaire.
Melissandre a volé les sous-vêtements de Gyzyl.
La voix avait claqué, comme venue d'outre-monde, impérieuse et plus forte, faisant sursauter Perséphone. Cette fois, elle comprit qu'elle provenait de sa tête. « Tout va bien ? » fit une fille en s'approchant. « ... » « Ah, tu as perdu quelque chose ? » « ... » « Mince, ta montre à gousset ? J'imagine qu'elle a une valeur sentimentale. » Perséphone hocha la tête. « C'est fou le nombre de vols qu'il y a ici. » La sorcière ouvrit de grands yeux.
Melissandre a volé les sous-vêtements de Gyzyl !
Cette fois, la voix paraissait contrariée. « Euh, oui. On dit même que Melissandre a volé les sous-vêtements de Gyzyl. » balbutia-t-elle. La fille haussa les sourcils, partagée entre l'amusement et l'incrédulité. « Ah bon ? Mais elles ne sont même pas dans le même dortoir. » Perséphone haussa les épaules. Faust le faisait si souvent qu'elle avait commencé à le faire aussi, inconsciemment. « Je ne sais pas. » « Bizarre. Melissandre aime les filles ? » « ... » « C'est dégoûtant en tout cas. Je me tiendrai à distance de Melissandre, dans le doute. Pauvre Gyzyl. Cette fille est étrange, mais personne ne mérite ça. » Perséphone ne répondit pas et revint au panneau. Elle aurait aimé arrêter de parler de sous-vêtements. Heureusement, la voix s'était enfin tue dans sa tête. « Ah tu as mis une récompense, c'est une bonne idée ! Et... tu es sûre ? » « ... » « Enfin, tu fais ce que tu veux. Ce doit être vraiment être un objet qui t'est cher. » « Ça l'est. » « J'ignorais que tu étais si riche. Tu n'es pas orpheline ? » « ... » « Excuse-moi, c'était malpoli comme question. » « Ce n'est rien. » Perséphone ne comptait pas offrir tout cet or en échange du retour de sa montre puisqu'elle ne possédait rien. Néanmoins, ses camarades n'avaient pas à le savoir et ça ne lui posait pas de problème de mentir.
529 mots
Pouvoir utilisé : - Potins mania : Sans crier gare et à une fréquence aléatoire, des rumeurs, tantôt vraies, tantôt fausses, vont s'énoncer dans la tête de Perséphone à la façon d'un flash info. Tant qu'elle n'en aura pas parlé à quelqu'un, la rumeur tournera en boucle dans sa tête.
Merci Jil :
Élise Iranor ~ Orisha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 88 ◈ YinYanisé(e) le : 05/06/2021◈ Âme(s) Soeur(s) : Sur un chemin confus et illusoire ◈ Activité : Étudiante en Médecine
Dim 8 Oct 2023 - 20:43
Illustration - Krzysztof Rakowski
Portrait de Basphel
Son esprit ne savait pas ce qu'il devait ressentir, son corps le transmettait par un visage mélangeant son déplaisir et sa résignation. Juvelian avait eu l'intention de poursuivre sa scolarité au sein de la Majestueuse, mais une raison curieuse avait laissé cette chance accordée devenir un potentiel transfert vers une école d'un niveau plus médiocre. Sur ce point, de nombreuses Familles avaient démontrées leur mécontentement, mais ils devaient se résigner à porter au sacrifice certains enfants. Si elle se considérait comme prometteuse, l'Alfar ne voulait pas qu'on la contraigne au départ, sa fierté l'avait incité à accepter. Elle n'avait pas été la seule, dans ce cas, ses cousins l'accompagnaient. Officiellement, c'était un repérage pour qu'ils choisissent une académie extérieure pour conclure leurs études, officieusement, le choix était à moitié approuvé. Les Jumeaux n'avaient pas eu tort ; être directement dans le bain avec des étrangers pouvaient endormir leur vigilance et puis, si elle n'était pas convaincue par le diplôme de cet endroit, elle pourrait aisément repasser les tests en rentrant à Drosera. Elle n'aurait pas le choix, dans tous les cas, mais ce n'était pas pour autant qu'on devait la faire sombrer vers le bas.
— Tu viens, Juvelian ? demanda Vat. Nous devons aller voir la section administrative. — Rien qu'être dans les couloirs me donne la sensation d'être un idiot, lâchait Yulson. — Tu dis ça parce que ces moins-que-rien se battent pour une Näg ?
Comment avaient-ils assistés à ce déplorable spectacle dès leur arrivée ? Ils n'étaient pas là depuis plus d'une heure qu'un individu dépourvu d'éducation s'était mis à beugler comme un porc qu'on égorge. Dothasi soit remerciée, un autre étudiant avait mis un terme au massacre de leurs oreilles de manière efficace, mais cela avait eu un effet de masse d'autant plus chaotique. Cet endroit devait être une horreur de sécurité. Qui sait si une camarade de classe emplit de jalouse n'allait pas l'empoissonner ? L'Alfar devrait se montrer prudente si elle intégrait l'un de ses affreux dortoirs, de crainte qu'il ne devienne son linceul. L'idée de mourir dans un endroit si médiocre résonnait comme une malédiction.
— J'ai l'impression d'avoir eu une très mauvaise idée en acceptant de venir visiter cet endroit. — Elle est assurément mauvaise, mais ce n'est pas nous qui l'avons eue en premier.
Sur le chemin, des visages d'adolescents inconnus semblaient poursuivre leur existence dans l'insouciance. Certains courraient, pressés, d'autres gloussaient et d'autres lisaient des ouvrages, studieux, ou donnant l'illusion de l'être.
Et là. Son pas s'arrêtait, clignant des yeux. Pourquoi ?
— Qu'est-ce qu'il y a encore, Juvelian ? — ... Juste une sensation d'avoir vu quelqu'un que je connais.
C'était une impression ridicule, puisqu'elle ne connaissait personne en dehors de Drosera. Helsinki était une exception. Son retour après un départ impromptu avait eu des répercussions moins conséquentes que prévues, puisque dans sa Dynastie, quitter le cocon et découvrir le monde et ses mystères étaient leur essence même. Désormais, elle devait simplement suivre le courant, ne pas périr idiotement et devenir la meilleure.
— Ce n'est rien. Allons-y. Vat ? — Oh ... ah ah ... J'étais captivé par une conversation des plus intéressantes. — C'est-à-dire ? — C'est qu'il y a des vols improbables par ici.
Misère de misère, songeait-elle. Pourtant, son cousin était d'autant intéressé des ragots que des jeunes femmes qui lui avait donné une information malgré elles.
620 mots
◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Claer ~ Lyrienn ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 121 ◈ YinYanisé(e) le : 10/02/2023
« T'es sûr ? » « Comment t'expliques qu'il lui a roulé un énorme patin sous mes yeux, alors ? C'est sûr, ils sortent ensemble. » ronchonna Titouan. Il s'arrêta pour contourner un groupe de filles et accéder au panneau d'affichage. Il y accrocha l'annonce pour les mascottes de l'équipe sportive. Il s'était porté volontaire pour poster des affichettes un peu partout. Il savait que Claer avait déjà des idées. Un peu trop rocambolesques à son goût, d'ailleurs. Il savait que la blonde aimait dessiner, mais elle n'avait pas véritablement de talent. Quand à ses idées, le Lyrienn avait beau passer du bon temps au club, il n'avait pas spécialement envie que cette passion déborda sur le reste de ses loisirs. « Peut-être qu'il a juste tenté sa chance, et que ça s'est arrêté là. » « Tu connais mal Susannah. Si elle avait pas été intéressée... Elle lui aurait... Je sais pas. Donné un coup de tête, sans doute. » Ou envoyé le genou dans les parties. Elle n'avait rien fait de cela. Le souvenir de cette vision fit lever une marée sur sa cornée, et le sportif renifla pour ravaler sa peine. « Johannês et Susannah... C'est un drôle de couple. » Titouan se para d'un rictus dénué de joie et ricana de façon forcée. Ca sonnait mal. « Claer les a comparés à une Barivoisine et un Buffaré, l'autre jour. Elle m'a assuré que ça collerait pas entre eux - ou que ça finirait par exploser. » C'est tout ce qu'il leur souhaitait. Mais à chaque fois que la rancœur formulait cette pensée, la culpabilité assaillait le cœur fautif. Il ne souhaitait pas le malheur des autres. Il avait un peu de peine pour le bleu, parce qu'il savait ce que lui ferait subir l'ondine. Quand à cette dernière, tout au fond, il lui souhaitait le bonheur. Il aurait juste préféré que sa définition à elle l'inclusse à ses côté. « Mmh, on verra. » « Ouai... »
Le blond remonta son sac sur l'épaule où il pendait. « Bon, je vais être en retard pour l'entrainement. Salut. » fit-il à son camarade. En tournant les talons, il se mit à suivre un groupe d'adolescents. A leurs oreilles pointues et leurs airs hautains, il déduisit qu'il s'agissait d'Alfars. Il en avait aperçu plusieurs défiler, ces dernières semaines. Ils remplaceraient les ondins qui avaient été rapatriés à Port Dirælla. Il ne savait pas quelle peste était la pire. Les sirènes, ou les elfes noirs. Dans les deux cas, il se fit la réflexion qu'il serait plus simple de rester loin d'eux. « Pardon. » lâcha-t-il tandis qu'il frôlait l'un du trio pour les dépasser.
Vas-y Suzette, il est tout à toi.
Susannah ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 430 ◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah se rhabilla, les yeux voilés d'orage. La mâchoire bloquée au point d'en avoir les dents douloureuses, elle lissa sa jupe avec des mains tremblantes de colère. De l'autre côté de la paroi, elle entendait le bavardage des Gælyan. Les ragots ne l'intéressaient pas beaucoup et elle n'avait écouté que d'une oreille distraite jusqu'à entendre le sien et celui de Johannês dans la même phrase. Elle avait pâli puis rougi en un temps record. La seule mention de l'adolescent provoquait des remous difficiles à contenir. Le pire de tout, c'est que depuis son retour du bal, l'école bruissait de rumeurs grossissantes à leur sujet. Elle savait précisément qui il fallait blâmer pour ça. Johannês en premier, parce qu'il existait et faisait de sa vie un enfer, mais en l'occurrence, il était plus facile d'accuser quelqu'un d'autre plutôt que de confronter le concerné.
La porte des toilettes claqua violemment quand Susannah émergea de sa cabine. Une Orine sortait de la pièce. Elles étaient partout en ce moment. Les filles se turent d'un seul coup en voyant l'Ondine les rejoindre pour se laver les mains. Un silence assourdissant régna alors que l'eau coulait. Le malaise était palpable. Les yeux baissés, la bleue faisait comme si elle était seule. En se redressant, elle secoua ses mains en l'air, les éclaboussant toutes. Un sourire cruel traça une vilaine ligne sur son visage. Les robinets frémirent et l'eau se mit à couler toute seule dans les lavabos. La pression augmenta et fit éclater les boulons. Des jets d'eau arrosèrent les occupantes qui se mirent à crier de surprise. Comme une nuée de stupides poules, elles quittèrent les toilettes en courant pour échapper au petit tsunami local. Trempée elle aussi, Susannah sortit en essuyant les gouttes de son visage. Cette petite vengeance n'avait en rien calmé son humeur. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre. À cette heure-ci, elle savait que l'équipe de Titouan partait s'entraîner. Susannah avait normalement cours mais elle décida que cela avait moins d'importance.
Sa décision prise, elle prit le chemin du stade et s'arrêta au niveau des vestiaires. Sans hésiter, elle poussa la porte de ceux réservés aux garçons. Le temps que les joueurs réalisent la présence de l'intruse, Susannah avait déjà repéré Titouan. Sa fureur s'intensifia en voyant sa tête. Elle devint méconnaissable, ses traits se firent monstrueux et ses cheveux se tordirent en serpents grouillants sifflant et crachant. « Espèce de sale petit mouchard, je vais t'arracher les yeux. » Elle fondit sur lui alors qu'il reculait, trébuchant sur les affaires jonchant le sol. De ses deux mains, elle le bouscula en arrière brusquement, le repoussant jusqu'aux douches. Sa magie éclata et toutes les vannes des douches s'ouvrirent. Ignorant les protestations dans son dos, elle lui envoya un coup de poing dans l'abdomen, l'envoyant au sol, le souffle coupé. Elle s'assit sur lui et cilla. Un vertige venait de la saisir d'avoir trop consumé sa magie. Ses cheveux reprirent leur apparence normale mais sa colère ne l'avait pas quittée. Elle redressa le poing et frappa Titouan au visage à plusieurs reprises jusqu'à voir le sang se mêler à l'eau sur le sol. Des bras l'empoignèrent par derrière et elle se mit à hurler de rage. « Lâchez moi ! Je vais le tuer ! Si je l'entends encore raconter des mensonges à mon sujet, je vais lui arracher sa queue et la dévorer sous ses yeux. »
606 mots
Merci Jil :
Phèdre et Iphigénie ~ Sorcier ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 45 ◈ YinYanisé(e) le : 12/03/2023
En voyant un groupe de filles sortir des toilettes, trempées de la tête aux pieds et piaillant leur mécontentement, Phèdre et Iphigénie s’arrêtèrent d’un même mouvement. Le parfum du chaos flottait dans l’air ; il explosa à leurs narines lorsque Susannah ouvrit grand la porte de la salle d’eau. Aussi imbibée que ses prédécesseuses, l’Ondine affichait un visage perclus de colère. Sans avoir besoin de se consulter, les jumelles lui emboîtèrent le pas. Elle avançait vite, si bien qu’elles étaient obligées de trottiner – ce qui s’avérait assez inconvenant pour des jeunes filles, mais le chaos s’en accommoderait – et de faire souvent des pauses pour reprendre leur souffle. Elles parvinrent tout de même à la suivre jusqu’au stade. L’ire qui exsudait de la bleue maintenait leurs sens alertes. Il était presque certain qu’elle allait s’en prendre à quelqu’un. Un autre membre de l’équipe de Puffball, peut-être ? Les deux petites Sorcières avaient entendu qu’elle était loin de faire l’unanimité parmi ses camarades. Les Sirènes avaient beau n’être que des morues visqueuses et malodorantes, certaines d’entre elles œuvraient pour le mal. Cela les rendait à peine plus estimables, mais les faisait paraître assurément plus divertissantes.
Leur flair ne les avait pas trompées : la bleue se rua sur la porte des vestiaires des garçons. Bien sages, les Mages Noires n’entrèrent pas dans le sanctuaire masculin mais, à travers la porte entrebâillée, elles aperçurent la silhouette métamorphosée de l’Ondine – qui éclipsait très largement les corps à moitié nus qui n’auraient pas manqué de les horrifier. La terreur le disputa à l’émerveillement. « On pourrait en faire notre bête de compagnie… » proposa aussitôt Iphigénie. Elle ressemblait aux monstres des contes, dont les grands méchants s’emparaient pour détruire le monde. Phèdre acquiesça lentement, bouche-bée. Elles observèrent avec attention la déculottée que la femme aux serpents administrait à Titouan. Son nom et celui de Susannah était souvent revenu à leurs oreilles, surtout depuis que l’on racontait qu’elle sortait désormais avec Johannês. Elles écoutaient les potins avec attention, car ils charriaient toujours leur part de discorde. Leur excitation atteignit son paroxysme quand le sang du malheureux se mêla à l’eau. Elles poussèrent des pépiements de satisfaction, extatiques, avant de s’enfuir à toutes jambes dès qu’un courant d’air fit bouger la porte.
« C’était trop rigolo. » En chœur, elles pouffèrent. « Lâchez-moooi ! Je vais le tueeer ! » mima Phèdre, en attrapant quelques mèches blondes pour les dresser au-dessus de sa tête et les y faire danser comme les vipères de Susannah. Elles partirent ensemble dans un grand éclat de rire. Vêtues de longues chemises de nuit blanches, les jumelles erraient dans les couloirs quasiment vides de l’école, semblables à deux fantômes. Quelques étudiants nocturnes se promenaient, mais il n’y avait pas autant de monde qu’en journée. Elles aimaient sortir dans la quiétude de la nuit, là où tous les méfaits pouvaient se tisser. « Kiara et elle n’améliorent pas du tout la réputation des Ondines au sein de l’école. » - « On pourrait peut-être alimenter tout ça. » Leurs conversations n’étaient parfois que la verbalisation de pensées qui traversaient leurs deux esprits au même moment. Elles se sourirent. « On devrait dire à tout le monde qu’en fait… Titouan est amoureux de Johannês et jaloux de Susannah ! Et que Susannah est amoureuse de Kiara et qu’elle a frappé Titouan parce qu’il a lancé plein de rumeurs sur elle ! »
Message unique – 568 mots
J'espère qu'elles auront 5 d'intelligence pour toujours.
« Pardon pardon ! Je suis en retard ! » La voix n’était ni aiguë, ni grave. En revanche, le ton semblait bien trop léger pour que celui à qui elle appartenait fût réellement inquiet de son retard. Il s’arrêta quelques secondes pour admirer les conséquences d’un événement. « Il s’est passé quoiiii ? » demanda-t-il à une élève qui semblait aussi charismatique que lui – c’est-à-dire pas du tout. « Y en a qui se sont battus ! » « Oh, je vois. » Son air sérieux et préoccupé disparut lorsqu’il reprit sa courses. Bien qu’il fût essoufflé un sourire malin naquit sur ses lèvres. Il aimait bien qu’on se battît. Il aimait surtout lorsqu’il avait l’impression d’y être pour quelque chose. C’était rarement le cas. 
« Apparemment, Johannês s’est jeté sur un type dans un couloir et ça a dégénéré en bagarre générale ! Honnêtement, si j’avais pu manquer le cours de littérature orine pour voir ça... » Hélène, une pile de livres et de cahiers contre la poitrine, porta un regard interrogateur sur la fille qui l’accompagnait. C’était une Magicienne qu’elle connaissait depuis l’enfance. Elles s’étaient perdues de vue pendant un temps, puis retrouvées à Basphel. Ses courtes boucles brunes dansaient autour de ses joues rebondies. « Ah ? Pourquoi est-ce qu’ils se sont battus ? » - « Il aurait traité Kiara de... » Elle baissa la voix. « De pute. » La blonde fronça les sourcils. « Tu sais, avec toutes les rumeurs sur elle et ton frère... » - « Oui, je sais. » Elle savait pertinemment que la vie sexuelle débridée de Lucius aurait choqué plus d’un Mage ; bien que leur père eut visiblement décidé de lui faire de la concurrence. Qu’il se fût passé quelque chose avec Kiara n’aurait rien de surprenant. Elle ne s’en préoccupait pas. L’intimité des gens ne l’intéressait pas, et celle de son aîné encore moins. « Enfin bref, comme Johannês est amoureux d’elle, ça ne lui a pas plu. » - « Il est amoureux d’elle ? » - « C’est ce qui se dit. » - « Je croyais qu’il sortait avec Susannah. » Sa camarade haussa les épaules en gloussant doucement. « Oh, tu sais, les garçons... » - « Les rumeurs, surtout. » Un fin sourire plia les lèvres de l’Humaine.
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« Tu ne m’avais pas dit que tu voulais être Directeur. » Le drôle de duo attirait toujours l’attention lors de sa marche quotidienne. Alaster était bien plus grand et large que Jun. Pourtant, l’homme aux cheveux longs avait une aura plus singulière. Il ne désirait pas qu’on l’admirât mais sa présence se remarquait toujours à un moment ou à un autre ; comme lorsqu’on découvre un détail sur un objet qu’on a pourtant l’habitude de voir tous les jours. « Je croyais que tu voulais enseigner la religion. » « Je vais faire les deux. » Et autant dire que certains Ætheri ne feraient pas partie de son programme. Le Déchu sembla réfléchir. « Tu as le droit de faire ça ? » Il ne parlait pas de la double casquette. Il parlait d’un Divin parlant d’autres Divins à des non-Divins. « Du moment que je reste raisonnable. » Il ne se servirait pas de sa magie pour convaincre la future élite de le prier lui ou de se détourner d’autrui. Ce qu’il désirait était tout autre. Il voulait prendre des thèmes et les développer en profondeur. Comme il connaissait les réalités et les mensonges, il professerait les deux, en accentuant les vérités. « Et… j’ai toujours voulu te demander… » Avant, il avait simplement la flemme de formuler la question et d’entendre la réponse. Il lui était plus aisé de laisser le vent souffler dans les feuilles, les berçant tous les deux des sons de la nature et de leur propre silence apaisé. « Vous faites des réunions parfois, entre vous ? » Jun s’immobilisa. « … » « Quoi ? » « Oups. » fit-il, soudainement conscient qu’il avait complétement oublié son rendez-vous. « Quoi ? » Il sourit et tapota l’épaule d’Alaster. « Rien d’important ! Mais oui, ça arrive. C’est juste différent. » Quand il n’était pas là, la communication se faisait d’une manière trop complexe à décrire. Quand il était là, il gardait une forme humanoïde et ne répondait que si on lui parlait vraiment. Ses caprices exaspéraient les Ætheri mais ils finissaient par s’y plier parce qu’il n’y avait parfois pas d’autres possibilités. 
gotheim pour 
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« Lors de cette réception, donnée en l’honneur de l’Empereur Noir, Niklaus Salvatore, Cyrius Windsor a tué la moitié des spectateurs en faisant œuvre d’une magie pernicieuse. Les liens du Chef d’Orchestre avec la mort ne sont plus à établir. Si aucun texte officiel ne mentionne son enfance, plusieurs papiers écrits de sa plume placent la mort au centre de recherches menées depuis des décennies par le Sorcier sur le sujet. Certains non-Sorciers parlent de lui comme étant le serviteur de la Mort. D’autres voient en sa musique une véritable malédiction : tout le monde sait qu’elle tue mais le public est prêt à courir le risque. En effet, pour accéder aux concerts du Mage Noir, il est nécessaire de signer une décharge de responsabilité. Chacun est prévenu, comme lors des Pactes Démoniaques. Les lignes du contrat sont tracées à l’avance. Alors pourquoi cette fascination ? »
« C’est pas possible ça… » Moon s’était isolée dans les étages. Elle avait un problème avec son soutien-gorge. Les crochets s’étaient défaits et le sous-vêtement ne tenait plus qu’à ses bretelles. Lâche, le tissu était désagréable à porter. Surtout, elle n’avait pas envie que quiconque s’en aperçût. L’Orine tentait de se contorsionner afin de rattacher l’ensemble directement en passant ses mains dans son dos. C’était peine perdue. Elle n’arriverait à rien, hormis à se faire mal aux bras. Les cheveux décoiffés, son sac à ses pieds et l’uniforme à moitié défait, elle finit par abandonner. Il valait mieux qu’elle regagnât les toilettes pour tout enlever et tout remettre. « Allez. » se motiva-t-elle, en replaçant l’ensemble du mieux qu’elle put. Elle descendit ensuite les marches. Une autre étudiante se trouvait là. Elle lisait. « Bonjour. » la salua-t-elle. L’autre la fixa, lui envoya une salutation distraite et replongea le nez entre les lignes. La fille d’Onikareni ne s’attarda pas. Elle préférait régler son problème le plus rapidement possible. 
Eutropius s'ennuyait et regardait par la fenêtre, maussade. Il aimait apprendre, mais uniquement les matières qui l'intéressaient, et le cours de langue commune n'en faisait pas partie. Il préférait en découvrir les subtilités par lui-même au détour de ses lectures dans le cadre du club lecture plutôt que les étudier en classe. Distraitement, ses ongles vinrent gratter la croûte de la plaie barrant sa joue. Il ne pouvait pas s'en empêcher, la grattait sans y penser. La cicatrisation serait désormais plus lente. Peut-être en garderait-il une balafre pour toujours s'il ne prenait pas le temps de s'en occuper. Il s'en moquait bien, mais à force d'entendre Douce et d'autres le sermonner à ce sujet, il finissait par y songer et se sentait idiot. Une goutte de sang s'écrasa sur sa page de notes. Il la regarda. Ronde, parfaite, le papier ne l'avait pas encore absorbée. Une seconde roula le long de sa plaie et tomba à côté. Le professeur s'interrompit. « Eutropius. Pour l'amour des Ætheri, va à l'infirmerie avant de mettre du sang partout et de salir ce bureau et ton uniforme. » « ... D'accord. » Il ne chercha pas à discuter. Il n'aimait pas le cours que le professeur dispensait de toute façon. Ses affaires rassemblées, le sorcier quitta la pièce. Il porta sa main à son visage et ses doigts se retrouvèrent maculés de sang. Il les renifla, s'imprégnant de son odeur métallique. Ça ne sentait pas aussi fort que le jour où il avait mutilé Marie-Jane. Il y avait alors eu du sang partout et il avait alors regretté de ne pas être un Vampire. C'était un gâchis de laisser le sang couler pour rien, quand il pouvait nourrir un certain pourcentage de la population mondiale. 
Marie-Jane était assise sur un banc, un carnet de croquis ouvert sur ses genoux. Elle essayait de dessiner une composition florale, et s'était installée là pour s'inspirer de la vue. Elle avait été chassée de son premier observatoire lorsqu'une bagarre avait éclatée et la rose, détestant la violence et se sentant inconfortable de cette agitation, s'en était allée lorsqu'elle avait aperçu les professeurs intervenir. La vue n'était pas aussi bien que la première mais au moins, cet endroit était calme - pour le moment du moins, puisque Basphel semblait tenir debout uniquement pour abriter des scandales. La jardinière en herbe avait sortit des crayons et commencé à faire une palette de couleurs. Elle était partit sur quelque chose de coloré, de plutôt joyeux et chaleureux. Des tons chatoyants et réconfortants - elle en avait besoin, ces derniers temps : elle n'était plus que l'ombre d'elle-même et sursautait au moindre pet de mouche. Un tournesol et des jonquilles pour le jaune, des tulipes pour le rouge, des carthames pour l'orange et quelques muguets pour une touche de douceur. Des branches aussi, pour rajouter un peu de nature. Le croquis commençait à prendre forme, et la fleuriste en herbe esquissa un sourire satisfait. 
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Son esprit ne savait pas ce qu'il devait ressentir, son corps le transmettait par un visage mélangeant son déplaisir et sa résignation. Juvelian avait eu l'intention de poursuivre sa scolarité au sein de la Majestueuse, mais une raison curieuse avait laissé cette chance accordée devenir un potentiel transfert vers une école d'un niveau plus médiocre. Sur ce point, de nombreuses Familles avaient démontrées leur mécontentement, mais ils devaient se résigner à porter au sacrifice certains enfants. Si elle se considérait comme prometteuse, l'Alfar ne voulait pas qu'on la contraigne au départ, sa fierté l'avait incité à accepter. Elle n'avait pas été la seule, dans ce cas, ses cousins l'accompagnaient. Officiellement, c'était un repérage pour qu'ils choisissent une académie extérieure pour conclure leurs études, officieusement, le choix était à moitié approuvé. Les Jumeaux n'avaient pas eu tort ; être directement dans le bain avec des étrangers pouvaient endormir leur vigilance et puis, si elle n'était pas convaincue par le diplôme de cet endroit, elle pourrait aisément repasser les tests en rentrant à Drosera. Elle n'aurait pas le choix, dans tous les cas, mais ce n'était pas pour autant qu'on devait la faire sombrer vers le bas.
En voyant un groupe de filles sortir des toilettes, trempées de la tête aux pieds et piaillant leur mécontentement, Phèdre et Iphigénie s’arrêtèrent d’un même mouvement. Le parfum du chaos flottait dans l’air ; il explosa à leurs narines lorsque Susannah ouvrit grand la porte de la salle d’eau. Aussi imbibée que ses prédécesseuses, l’Ondine affichait un visage perclus de colère. Sans avoir besoin de se consulter, les jumelles lui emboîtèrent le pas. Elle avançait vite, si bien qu’elles étaient obligées de trottiner – ce qui s’avérait assez inconvenant pour des jeunes filles, mais le chaos s’en accommoderait – et de faire souvent des pauses pour reprendre leur souffle. Elles parvinrent tout de même à la suivre jusqu’au stade. L’ire qui exsudait de la bleue maintenait leurs sens alertes. Il était presque certain qu’elle allait s’en prendre à quelqu’un. Un autre membre de l’équipe de Puffball, peut-être ? Les deux petites Sorcières avaient entendu qu’elle était loin de faire l’unanimité parmi ses camarades. Les Sirènes avaient beau n’être que des morues visqueuses et malodorantes, certaines d’entre elles œuvraient pour le mal. Cela les rendait à peine plus estimables, mais les faisait paraître assurément plus divertissantes.