Lys n’avait pas bougé durant un long moment, le temps pour la plupart des individus de quitter la pièce principale. Elle avait été aussi discrète qu’impassible. Pourtant, son immobilisme avait payé. En retrouvant sa vision, elle s’était dirigée vers la fresque derrière laquelle avaient disparu un certain nombre d’individus. Elle avait utilisé les Yeux et continuerait de le faire à l’avenir. Les autres protagonistes étaient ses espions malgré eux. Chaque information qu’elle pouvait tirer de ces derniers était précieuse. Avec sa magie, elle devenait peu à peu savante sur ce lieu dans lequel elle avait été attirée. Il lui suffisait de voir ce qu’ils voyaient, d’entendre ce qu’ils disaient et d’analyser le tout. Les solutions s’offraient à elle. Seule, elle aurait pu se frayer un chemin dans l’une des nombreuses veines de l’endroit mais les dangers guettaient. Elle préférait risquer la vie d’autrui et, comme l’animal qui était resté aussi immobile qu’elle un temps, elle aimait observer. Ainsi, elle pouvait choisir le chemin le plus intéressant et apprendre des erreurs des autres. En s’engouffrant dans le couloir, elle savait donc qu’une épreuve l’attendait.
Avant son arrivée dans la pièce, Lys était en train de compiler les dernières informations sur les Lyrienns. Ses dons lui permettaient un espionnage particulièrement efficace. Surtout, ceux qui ne possédaient que les Yeux recueillaient un nombre astronomique de données. Il fallait trier le pertinent du non pertinent. L’Empire intervenait, parfois, lorsque les présages étaient bons. Certaines situations étaient immuables. D’autres pouvaient être manipulées afin d’aller dans un sens ou dans l’autre. Seuls les hommes hiérarchiquement élevés savaient, la plupart appartenant à la famille Eorgor. Néanmoins, c'était bien souvent les femmes qui se frayaient un chemin sur le devant de la scène. La blonde, elle, ignorait tout des desseins de l’Empire, malgré son appartenance à la famille souche. Elle n’était pas dans la confidence malgré sa puissance relativement élevée. Elle se contentait de compiler les savoirs et les actualités, sans avoir connaissance de ce que les plus instruits en faisaient. Elle s’occupait du présent, ce qui n’était pas le cas de tous.
Elle savait que la situation chez les Lyrienns stagnait légèrement. L’arrivée des Lyrienns de la Lumière et de l’Ombre n’était connue que des hauts dignitaires. Le Roi les avait fait placer à Basphel dans l’espoir de leur inculquer une culture générale du monde qui ne serait pas biaisée par les préceptes de leur propre peuple. Beaucoup le faisaient parmi ceux qui étaient nommés les Grands. Anya avait guidé le Souverain vers le secret que la Reine des Glaces avait dissimulé. Pour le moment, il ne s’en était pas servi. Pourtant, ces individus devaient unifier la race ; ou la soumettre, selon les versions. Il n’y avait pas que les enfants. Des adultes existaient aussi. D’une façon amusante, Lys en faisait partie. Elle savait que ce simple fait supposerait des ordres de l’Empire ultérieurement. Peut-être devrait-elle guider ses semblables ? Elle n’en avait aucune idée. Chaque chose en son temps. Son existence avait un but et elle en prendrait conscience le moment venu. En plus de ce sujet particulièrement important, les éléments maîtrisés par les Lyrienns semblaient se diversifier. Certains individus avaient développé récemment un Qyndily Mantris lié à la Neige, en plus d’un fort attachement à l’Île de Boraür. Les choses bougeaient, évoluaient. Lys était encore inexpérimentée en bien des domaines. Elle était un énième morceau d’Âme de quelqu’un d’autre de plus puissant. Elle ignorait qui. Sans doute un être qui dirigeait une partie du monde dans l'ombre rassurante d'une fausse identité, ou se contentait, au contraire, de l'observer.
571 mots
Explications
Rps précédents : - Depuis la pièce n°1 | Lien - Depuis la pièce n°9 | Non encore ouverte
Départ : Voici le plan : >> ICI <<. Votre personnage était précédemment soit dans la pièce 1, soit dans la pièce 9 et a réussi les épreuves menant au couloir qui sépare les deux pièces. Que ce soit la porte de la pièce 1 (si vous avez ouvert par là) ou la porte de la pièce 9 (idem), chacune reste ouverte quelques minutes avant de se refermer. Pendant ces quelques minutes, rien dans le couloir ne se passe et d'autres individus peuvent s'engouffrer dedans sans avoir réussi au préalable les épreuves. Une fois la porte fermée, il faut réussir de nouveau l'épreuve (soit de la pièce 1 soit de la pièce 9) pour pouvoir entrer dans le couloir. À savoir qu'après la fermeture de la porte, si un autre groupe entre dans le couloir, il ne peut pas croiser le groupe précédent.
Couloir : Le couloir, avant que la porte ne se ferme, est semblable à l'ambiance qui se dégage de l'ensemble des bâtiments. Des fresques sont dessinées sur les murs, des sculptures les habillent et il y a ce >> vase <<
Après la fermeture de la porte : Le couloir semble toujours normal mais un pas de la part de votre personnage le conduira dans un tout autre endroit avec les membres de son groupe. Il se retrouvera dans le Désert et ne tardera pas à comprendre qu'il est en face d'un parcours se situant entre des dunes, les ruines d'anciens bâtiments et des restes de pyramides. La température se situe aux alentours de 35 à 40°. Le soleil tape. Il n'a pas changé de vêtements mais une unique gourde est apparue à sa ceinture, ainsi qu'une tablette individuelle dans un matériau léger à laquelle il manque des morceaux. En observant la tablette, il peut deviner, sauf s'il est méga-con, qu'il s'agit d'un dessin qu'il faudra reconstituer. Beaucoup plus loin, une lumière bleutée s'élève jusqu'au ciel, semblant indiquer le point de fin du périple ou au moins qu'il y a quelque chose là-bas. Aussi, très important : la région dans laquelle se situe le parcours regorge de vers des sables et de dragons des sables. >> Ver des sables 1 ; Ver des sables 2 ; Ver des sables 3 << >> Les dragons élémentaires de Sable <<. À noter que les dragons des sables sont semblables à l'apparence d'A'zar, le Dieu des Cauchemars. Leur apparence IRL c'est Nikol Bolas de Magic.
Réussir l'épreuve : - Minimum vital : Il faut parcourir une distance d'environ 10km sous le soleil et en évitant de se faire tuer par les vers des sables et les dragons des sables afin d'atteindre la lumière bleutée. Celle-ci émane d'une petite pyramide dans laquelle il faut entrer. Y pénétrer ramène dans le couloir et ouvre les deux portes (celle vers la pièce n°1 et celle vers la pièce n°9) pour environ trente secondes. Si celles-ci se referment avant que le personnage n'ait fait son choix, il subit de nouveau l'épreuve. - Complétement : Il faut, en plus, retrouver les morceaux manquants sur la tablette. Il y en a minimum quatre qui manquent sur chaque tablette. Ce ne sont pas forcément les mêmes (ce qui veut dire que si vous avez un méchant, il peut toujours essayer de les voler à leurs propriétaires pour compléter sa propre tablette). Les morceaux peuvent se trouver dans les ruines, enterrés dans le sable ou dans l'estomac d'un ver des sables. Une fois la tablette complétée, elle restera avec votre personnage et servira dans une autre pièce.
Échec de l'épreuve : - Errer indéfiniment : C'est un endroit très étendu. Votre personnage, s'il s'éloigne beaucoup du parcours, peut être amené à trouver des Humains qui l'aideront. Il pourra entamer une nouvelle vie avec eux dans ce lieu à part (ce n'est pas un lieu réel ; il est le fruit de la magie de Jun) et y rester des années voire des siècles en oubliant ce qu'il faisait ici. Peut-être arrivera-t-il à retrouver son but un jour et à sortir ? - La mort : Votre personnage meurt pour une raison X (déshydratation, visite dans l'estomac d'un ver, etc). Dans ce cas, il revient avec la migraine dans la pièce n°1.
Gains
Gain de la première pièce : - Le titre d’Élu ou d’Élue des Portes - Un tableau de >> la fresque << qui plonge ceux qui la regardent dans un état lyrique et leur donne envie de raconter des histoires.
Gains du couloir entre la pièce n°1 et la pièce n°9, une fois que l'épreuve sera réussie - les gains ne sont valables qu'une seule fois : - Un œuf de dragon des sables ou de ver des sables (ce sera un compagnon ou un PNJ à l'éclosion, à votre choix) - 1 point de force ou 1 point d'agilité ou 1 point de magie - Création de sable ou Chaleur : pouvoir d'augmenter la température
Pour les gains généraux du RD : Ça marche comme les gains de quêtes. - Soit vous choisissez de considérer l'ensemble du RD comme une seule quête et vous déclarerez tous vos messages une fois votre personnage sorti définitivement. - Soit vous considérez chaque sujet comme une quête unique et déclarez à chaque fois que vous changez de sujet.
Le groupe était entré dans le couloir et ce n’était pas un groupe qui était faible, loin de là. Daé sentait la puissance des différent.e.x.s participant.e.x.s qui avaient choisi - plus ou moins - de s’engouffrer dans ce passage et il prit le temps de les détailler. Il voletait au-dessus d’elleux, une corneille à l’envergure relativement grande pour l’animal et avec le regard perçant et intelligent de l’oiseau qui semblait comprendre et sentir un tout autre monde sensible que les humanoïdes présents. Il aimait cette forme. Il connaissait une bonne partie de ses camarades présent.e.x.s. Laëth, qu’il avait rencontré lors du dîner. Adam et son aura étrangement altérée. Ce conteur a la puissance inouïe et au charisme propre à celleux qui pourraient relever des empires par un simple regard. Solheim, le Réprouvé qu’il connaissait maintenant très bien depuis leurs dernières aventures. Puis il y avait les autres que Daé ne connaissait pas et qu’il prit le temps de regarder en voletant, profitant de ne pas savoir si le groupe l’avait déjà aperçu ou pas.
Un bruit, lourd. Des têtes qui se retournent. La porte qui se ferme.
Daé se retransforma et atterrit de manière un peu gauche sur ses pieds, fléchissant ses genoux pour amortir la chute et mettant une main au sol. Mais son regard fut très vite attiré par le sol, car...il était chaud et granuleux, bien plus chaud que la pierre du couloir dans lequel il était censé se trouver et bien plus granuleux aussi. Ses yeux se baissèrent lentement vers le sol, comme effrayé de ce qu’il allait pouvoir découvrir et lorsque sa main entra dans son champ de vision, il ne vit que du sable sous ses doigts.
Il n’avait jamais vu ça.
Il saisit le sable, tranquillement, presque délicatement et le laissa filer entre ses doigts. La sensation était chaude et chaque grain semblait avoir une vie propre. C’était comme une forme de magie, à l’état brut, les grains s’arrangeaient entre eux à chaque instant pour être constamment en mouvement et trouver le parfait arrangement. Une splendeur. Cela le fit sourire, franchement, béatement, simplement. Il avait vu la neige et l’océan, les montagnes et la pluie, les marais et les plaines, mais là, lorsqu’il leva les yeux, le tableau était neuf - et le Rehla était fasciné par ce qu’il ne connaissait pas : le désert. Sa voix était douce, comme infiniment apaisée lorsque quelques mots sortirent de sa gorge : “C’est splendide.” L’espace d’un instant, le désert s’étendant jusqu’à l’horizon devant lui il avait oublié. Oublié qu’il venait d’un endroit inconnu, qu’il était sûrement en danger et qu’il ne connaissait que peu de choses de ses camarades. Au fond, à l’horizon, une lumière bleue scintillait, avec autant de délicatesse que lorsqu’une étoile se lève au crépuscule, encore effrayée par la lumière du soleil.
Daé, par réflexe, mit la capuche qui était sur sa cape pour se protéger de la chaleur étouffante qui régnait et remarqua qu’il portait une gourde qu’il n’avait pas et qu’il avait un fragment de tablette dont il ignorait tout aussi. Il regarda ses voisin.e.x.s : “Vous aussi, vous avez ça ?” il montra le fragment.
D’un oeil il regardait encore le désert qui s’élevait devant lui. Le soleil tapait fort. Il sortit de son sac une petite besace, un ciseau et un aiguille à coudre. “Je ne sais pas combien de temps on va rester là, mais pour celleux qui veulent, je peux vous bricoler de quoi vous protéger. Je pense qu’il serait bon qu’on garde la tête froide….sans mauvais jeu de mots.”
Ponctuellement, le soleil semblait s’obscurcir l’espace d’un instant, offrant comme un répit aux nouveau.elle.x.s arrivant.e.x.s puis il réoffrait, sans demander son avis, sa chaleur écrasante. Daé leva les yeux au ciel, encore accroupi avec sa besace dans la main. Deux ailes semblait faire se mouvoir un corps immense qui passait parfois entre le soleil et le groupe. Tout pointait vers un dragon. “Oui...il serait bon qu’on garde la tête froide…” murmura-t-il pour lui-même. Et il regarda le groupe, l’aiguille en main. Intéressé à voir comment iels allaient réagir à toutes ces nouvelles...données.
721 mots
Post 3:
Daé arrive en corneille, se transforme, fait joujou avec le sable et propose un atelier couture. Un dragon tourne dans les airs, mais çaaaaaaaaaaaaaa...
Jil ~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~ ◈ Parchemins usagés : 495 ◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Mar 19 Jan 2021, 00:03
Sans se précipiter, elle fit glisser sa main hors de la ruche, dévoilant avec elle les innombrables abeilles qui s’y étaient posées, curieuses. C’était toujours une introduction satisfaisante auprès des élèves, qui réagissaient souvent de manières diamétralement opposées. Il y avait ceux qui écarquillaient des yeux scintillant d’intérêt et de fascination, presque assez courageux pour s’approcher à leur tour, et observer la surface irisée formée par les corps en mouvement de centaines d’insectes. Et il y avait évidemment les autres, ceux dont le teint blanchissait visiblement dès le moment où elle plongeait ses doigts dans un tiroir saturé de petites créatures connues pour leur miel et leur dard douloureux. Chaque année, les seconds restaient le plus loin possible, et n’osaient pas regarder la catastrophe inévitable qu’ils savaient être sur le point de se produire. Mais chaque année, elle répétait son numéro, et n’en tirait jamais plus que deux ou trois piqures, sans gravité. Elle connaissait ses protégées mieux que certain de ces élèves, et aussi simple et éphémères que pouvaient l’être des insectes, elle était persuadée que la ruche avait fini par se faire à son odeur et à sa présence.
D’ordinaire, elle ne portait d’ailleurs pas de combinaison. Avec ou sans, ça ne faisait pas vraiment de différence, elle avait déjà été piquée à travers le tissu, et elle avait l’expérience nécessaire pour ne jamais risquer une réaction trop agressive de la part de la ruche. Mais depuis que la direction avait reçu des retours inquiets de la part de certains élèves et de leurs parents, elle était contrainte de s’y plier, au moins pour les premiers cours, afin d’apaiser les plus tendus d’entre eux. Si elle ne comprenait pas vraiment les raisons qui poussaient les gens à s’inquiéter, ça ne la dérangeait pas plus que ça. Elle s’amusait à enfiler la combinaison comme si elle s’équipait d’une armure loufoque à l’apparence hétéroclite. Les nouveaux modèles avaient laissé tomber le grillage pour une visière en verre traitée pour ne laisser passer la lumière que dans un sens. Elle voyait très bien depuis l’intérieur, mais de l’autre côté, on ne voyait qu’un miroir terne et orangé. C’était bien la seule partie qu’elle n’appréciait pas vraiment au sujet de cette combinaison. Jil n’était pas vaniteuse pour un sou, mais elle appréciait de voir les gens réagir à ses mimiques, ses rires et ses sourires – et cette visière coupait complètement ces interactions.
« Qui voudra essayer pendant la prochaine classe ? Toi, Janet ? Parfait. Tu passe me voir après, que je te fasse un mot pour la combi ? Bien, et pour la semaine prochaine, du coup, vous me prép- »
Un flash blanc, et les jardins ensoleillés de Basphel disparurent au profit des murs ocres et faiblement éclairés d’une pièce saturée d’un air vicié et plus vieux qu’elle. Elle oscilla une seconde sur elle-même, cligna des yeux, et laissa son regard dériver sur les fresques étranges qui figuraient sur les parois. Ce n’était pas la première fois que ce genre de désagrément arrivait à Jil, et elle en était même plutôt friande. Rapidement oubliés, son cours et ses élèves, elle savait qu’elle avait fini par être connue pour ce genre d’évènement impromptu, et était persuadée qu’Avril préférait la savoir disparue que nue – ce qu’elle ne comprenait pas davantage. Elle leva la main vers les gravures et les peintures vétustes, tremblante d’excitation et de curiosité. Déjà ses lèvres s’agitaient en essayant de deviner à haute voix la signification des idéogrammes qui y figuraient. Du coin de l’œil, elle perçu un mouvement, et son visage s’éclaira. D’une voix atténuée derrière son massif masque et sa visière miroir, elle s’écria :
« ADAM ! »
De toutes les personnes qu’il lui arrivait de croiser aléatoirement au fil de ses aventures décousues, le Déchu était de loin sa préférée. C’est donc en tenue d’apicultrice, ample et bouffante, méconnaissable, que la Lyrienne se jeta sur son partenaire.
L’air frais manquait aux poumons de la Déchue. Sur le point de défaillir, son corps avait été retenu par la poigne de fer son interlocutrice. Loin de s’attendrir devant sa faiblesse, elle paraissait en colère. La mention du Fessetival ayant grippé ses neurones, la malheureuse tentait vainement de trouver un sens à son animosité. Oubliant la raison de sa mésaventure, elle se sentait comme un poisson gigotant sur la berge, dans l’attente d’une ultime expiration. Un sourire qu’elle manqua ne pas remarquer courba les lèvres de l’Ange. Que signifiait tout ceci ? « Vous… Vous n’allez pas me tuer ? Enfin, je… Je ne voulais pas… C’est que… Je suis désolée... » Sa respiration ressemblait à celle d’une bête prise au piège. Molle comme une poupée de chiffon, elle ne sentait que le bras de l’autre contre ses lombaires. Tremblante, elle n’osa pas ouvrir la bouche, et prit sagement la direction qu’on lui désignait. Qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Des êtres dont elle n’avait jamais vu le visage se pressaient à l’entrée du couloir. Occupée à retrouver la régularité de son souffle, elle garda obstinément la tête baissée. Devant elle, des dalles de pierre formaient un couloir. Ou du moins le crût-elle. Le temps d’un clignement de paupière, et le paysage s’assécha. C'était invraisemblable.
Devant ses prunelles inquiètes, des grains de sable voletaient. Insensible enclume, la chaleur écrasait sa poitrine, aggravant sa suffocation. Non loin d’elle, un individu prenait les choses en main. Rassurée par la présence de cet inconnu, elle releva timidement les yeux vers sa geôlière. « Vous… Vous voulez bien que j’aille l’aider ? C’est que… Enfin… J’apprends la couture et… S’il vous plaît ? » Par miracle, l’Ange abandonna son emprise. Piteusement, Calanthe s’approcha de Daé. Les doigts agités, elle s’attela à la tâche. Suivre le trajet de l’aiguille la détendait. Lorsqu’elle eut fini, une moue déforma ses traits. « Je ne suis définitivement pas aussi douée que vous. J’aurais dû vous laisser faire. Pardon. » Quelque peu honteuse de sa performance, elle s’approcha d’un inconnu pour lui délivrer l’un des foulards confectionnés. « Vous me faites un drôle d’effet, Monsieur. » À se trouver si près de lui, elle éprouvait la sensation dérangeante que quelque chose disparaissait en elle. Le monstre, pourtant, subsistait. Troublée, elle tendit un second exemplaire à une brune. « Voilà pour vous. » Par endroits, des trous perçaient le coton ; elle espérait que cela ne poserait pas de problème. Enfin, elle revint vers l’Ange. « Je… Si… Enfin… Tenez. » L’anxiété au ventre, elle peinait à conserver son calme ; au moins le travail avait-il permis que sa respiration retrouvât un rythme normal. « Vous… Vous avez déjà vu un endroit comme celui-ci ? » Soudain, elle sentit un poids contre sa hanche. Intriguée, elle soupesa la tablette fendue. « Oh ! C’est bizarre. Je n’ai pourtant rien cassé aujourd’hui. » Le soleil rosissait déjà ses joues.
482 mots - Post II:
Arrivée dans le désert avec Lar, Calanthe lui demande la permission d'aller aider Daé. Ils confectionnent des foulards pour protéger les autres du soleil, ce qui lui permet de calmer sa crise d'angoisse. Les siens sont plutôt laids et ont quelques trous. Honteuse, elle en donne tout de même un à Adam, à Laëth et à Lar. Elle remarque ensuite le morceau de tablette. Elle n'a pas vu le dragon.
Je sais que Jil & Eméliana sont là aussi. J'ai considéré que Daé leur donnait ses foulards. Si quelque chose cloche ou ne vous convient pas, n'hésitez pas à me le dire !
Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3851 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Mer 20 Jan 2021, 12:29
Photo study n2 by Tpiola
Les Portes ; Premier couloir
En groupe | Laëth
« Ça tombe bien, je n’ai pas besoin de votre aide pour m’en sortir. » claqua-t-elle. Puis, elle ajouta, piquée : « Et si je vous semble folle, c’est sans doute parce que vous êtes lâche. » Elle le détailla. Une hésitation passa dans ses iris, et son regard s’adoucit légèrement. « Le but n’est pas d’attendre que les choses se passent. Ça ne fonctionne pas comme ça. Et je suis certaine que vous n’avez pas envie de moisir ici. » Pourtant, les paroles de l’Humain faisaient résonner en elle d’affreux souvenirs. Les risques avaient parfois un prix. La bravoure pouvait s’enticher du malheur. Le visage d’Hena flotta dans sa mémoire, et un pincement réveilla la douleur endormie de son cœur. Le goût amer du regret envahit sa bouche. « Et puis, ne vous en faites pas, je vois que l’Edmund’Faasnu est prête à vous protéger. » Pourquoi ? Quel lien unissait ces deux-là ? Il était évident qu’il y avait quelque chose, car on ne cherche pas à protéger un inconnu en particulier : on s’attache à la sûreté de tous ou simplement à celle de ceux que l’on considère. La curiosité l’emporta sur le reste. L’Ange se tourna vers la titanide, qui poussait devant elle une jeune femme visiblement peu rassurée. « Et d’où est-ce que vous vous connaissez, tous les deux ? » Ses yeux verts revinrent sur l’inconnue. Ce qui se dégageait d’elle entrait en contradiction avec ce qui émanait de l’Immaculée. Elle fronça le nez et les sourcils. C’était à croire qu’elle avait un don pour attirer les Déchus – ou être attirée par eux, ce qu’elle ne reconnaîtrait toutefois jamais. De la même façon que les Sorciers paraissaient la suivre à la trace, d’ailleurs – elle venait de remarquer la présence de la Princesse Noire.
Le fracas qui suivit détourna l’attention de Laëth. Une personne drôlement vêtue – en tenue d’apicultrice, si elle ne se trompait pas – se jeta sur Adam. Elle leva les yeux au ciel. Forcément. Un Déchu de la Luxure, même sous forme humaine, attirait ses conquêtes, qu’elles fussent habituelles ou ponctuelles. C’était affligeant. Comment pouvait-on passer son temps à se repaître des fluides des uns et des autres et à déverser les siens à tout va ? Existait-il plus grande oisiveté que celle-ci ? La fille de Réprouvés aimait faire l’amour. Avec Kaahl. Mais il n’était pas là, pas sous la bonne identité, et de toute façon, ce n’était pas le moment. Baiser n’importe où, à la chaîne, comme des bêtes – et, songeant aux Déchus, elle se dit que cette comparaison était vilaine pour les animaux –, la répugnait. Ils la répugnaient, tous les deux. Pourtant, l’odeur florale et sucrée qui imprégnait la combinaison de la femme frappa son esprit. Un rêve remonta. Les bras d’Adam l’entouraient, et cette étreinte avait la saveur de celles que l’on n’oublie jamais – le parfum de l’être aimé. Un frisson affolé griffa son échine, et elle se détourna des deux supposés amants.
Elle leva la tête. Une corneille volait au-dessus d’eux. Ce n’était pas un corbeau, mais elle eut une pensée pour Jun. Un bruit sourd la fit se retourner : la porte s’était refermée derrière eux. Une angoisse enserra sa gorge, en même temps que l’adrénaline gonflait ses veines. C’était le début. Elle avança d’un pas.
La lumière, vive et éclatante, fut la première chose qu’elle remarqua. Puis, le souffle brûlant du désert qui s’étendait à perte de vue. Des vestiges jonchaient les dunes dorées. L’Aile d’Acier sortit son haut de son pantalon. Elle en déboutonna le bas puis fit un nœud, afin qu’il ne tombât pas sur ses hanches. En quelques mouvements supplémentaires, elle élargit le col et retroussa les manches. Si Adam n’avait pas été présent, elle l’aurait sans doute simplement retiré, car elle ne s’embarrassait pas de pudeur en son absence. Son regard, à l’affût, continuait de scruter le paysage. Loin, là-bas, un faisceau bleu semblait appeler les voyageurs. Comme le fit remarquer Daé – dont elle croisait souvent la route –, ils disposaient chacun d’une gourde d’eau et d’une tablette partiellement détruire. L’Ailée saisit la sienne et la détailla. Elle jeta un coup d’œil aux fragments de ses voisins. Plusieurs trous y figuraient aussi, de quatre à six selon les plaques.
Ses iris revinrent sur le jeune homme. « C’est une bonne idée, merci. » La Déchue le rejoignit et, ensemble, ils entamèrent la confection de foulards. « Si nous n’avons plus d’eau, j’ai une gourde qui se remplit dès qu’elle est vide. » dit l’Aile Blanche en faisant apparaître l’objet. Elle l’accrocha à sa ceinture. Attirée elle aussi par les jeux du soleil, elle renversa la tête en arrière. Une ombre immense volait au-dessus d’eux, masquant parfois l’astre de jour. La pâleur de l’inquiétude peignit les joues de Laëth. Pas de doute, c’était un dragon. Elle savait néanmoins qu’il en existait d’inoffensifs. Oköo en faisait partie. En revanche, il était bien plus petit que celui-ci. Elle essaya de se remémorer les conversations qu’elle avait pu avoir, au sujet des dragons, avec Lucius. Les écailles vertes et dorées, les longues cornes, l’environnement désertique… « C’est un dragon des sables. » Elle regarda tour à tour les différents protagonistes. « Je crois que si on ne l’attaque pas, il devrait rester tranquille. » Le jeune Magicien lui avait dit qu’ils étaient particulièrement susceptibles et qu’ils prenaient la moindre offense pour une déclaration de guerre. « Mais gardons un œil dessus. » Ces reptiles étaient des créatures puissantes. Si jamais il s’en prenait à eux, parviendraient-ils à repousser son assaut ? Afin d’édifier une zone de non-violence – et d’aider chacun à conserver son calme –, Laëth déploya le Sanctuaire d’Ahena.
« Merci. » dit-elle à l’intention de la femme aux cheveux blancs. Elle enfila le foulard. « On devrait se mettre en marche. J’imagine que le but est de rejoindre cette lumière bleue, là-bas. » Elle la pointa du doigt. « Et peut-être que pour sortir d’ici, il faut trouver les pièces manquantes de nos tablettes ? » Son regard tomba sur la sienne, puis remonta sur les dunes. C’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin.
Message III – 1024 mots
Résumé : Laëth parla avec Adam et Lar/Léto. Elle remarque Calanthe et Eméliana et les juge. Elle juge Adam et Jil (elle ne l'a pas reconnue). Puis, elle observe son environnement, parle gentiment à Daé, remarque aussi le dragon et déploie le Sanctuaire d'Ahena. Elle remercie Calanthe pour le foulard puis propose de se mettre en marche vers la lumièèèèère.
En soi, le nouveau couloir ne différait que de peu de la première pièce. Point étonnant, pas moins irritant. Une autre porte se dressait devant eux. Cette fois, pas de fresque, pas le moindre indice sur la prochaine étape de leur avancée. Un seul détail semblait ressortir en la forme d’un récipient dans un coin ; presque anecdotique. Sauf qu’en ce lieu, rien n’existait par hasard.
" Il ressemble à un des vases sur la fresque à trous. "Notifia-t-elle en pointant du doigt le dit vase. En effet, l’une des représentations y ressemblait comme deux gouttes d’eau. Lar avait une mémoire absolue.
Malgré tout, la curiosité d’autrui revint à la charge. Lardon ne pouvait guère leur en vouloir ; en réalité, elle n’avait que peu de connaissances et cette "nouvelle" vie ne lui offrait pas davantage le loisir de se faire connaître intimement. Du moins, pas pour l’instant. L’Ange ne rechignait pas à croiser la compagnie d’une autre personne que celle d’Oncle Billgrim. Très loin de là. Cette autre Ange, quoi qu’elle pût en dire, lui rappelait succinctement l’attitude et le regard des Réprouvés. Étaient-elles semblables, nées dans le sang et la ardeur des Zaahin ?
" Nous avions une connaissance commune.Grand mal lui en prit, son implication chez les Chamans demeurait interdite. Ses mires se détournèrent de Laëth pour s’ancrer sur la silhouette du, d’ordinaire, Déchu.Mais je ne le connais pas sous cette forme. "Un nouvel élan de migraine vint à elle. Lar avait l’impression de ne pas avoir sa place ici, sous tous les angles possibles et imaginables.
Sans crier gare, la porte initialement ouverte se referma sur un fracas tonitruant. Ce n’était pas l’œuvre d’un tiers, elle en était persuadée. Cet endroit se jouait d’eux et cela se confirma bien à la seconde près où elle esquissa un geste supplémentaire en vain.
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Le choc thermique la figea sur place. Heureusement qu’elle était habituée depuis bien longtemps à ces phénomènes de téléportations, sinon même la titanide n’aurait pût résister à la tentation de vider ses tripes. La Sùlfr releva la tête sur ce spectacle improbable. Ils étaient tous là, enfin ceux présents dans le couloir. Le singulier Adam, Laëth la choupette, la corneille qui s’avérait être une personne, la Déchue encline au sabotage, l’apicultrice… La voix de cette dernière lui évoquait de doux souvenirs. Les yeux de Lar étaient capables de voir à travers les vêtements et elle ne s’en priva pas pour confirmer l’identité de la rousse : Jil d’Avalon. Un franc sourire se dessina sur son visage. Le monde s’avérait très petit. Bien sûr, elle préféra la laisser aux bons soins du Prince de la Pureté ; de toute manière, accaparée par la jeune femme terrorisée.
" Tu peux l’aider, oui. "Sa part du marché était déjà faite de toute façon : où cette canaille pourra partir, hein ? Vers l’horizon infini ?
Tout le monde s’affairait déjà à trouver une solution à la situation. L’analyser se montrait primordial. La disposition du terrain et le fait qu’on discernât un rayon lumineux au loin lui évoquait quelques épreuves infernales. C’était comme si le fameux couloir ne revêtait pas sa véritable apparence, tantôt. Lar acquiesçait doucement à ses propres réflexions, cherchant dans sa besace de quoi apporter au groupe. Quand, soudain, une ombre plana au-dessus d’elle et l’attira irrémédiablement, comme tout un chacun. Laëth fut la première à expliquer la nature du potentiel danger.
" S’il se rapproche, ne faites aucun geste brusque. Ce sont des créatures très fières et intelligentes. Un faux pas et elles vous le feront payer.Elle jeta un coup d’œil aux alentours, à la recherche d’un congénère.Si c’est son territoire, nous ne croiserons pas d’autres de ses semblables. "Comme pour conforter le dragon dans sa quiétude, l’Edmund’Faasnu lui accorda une prestigieuse révérence, sincère. En espérant que ce geste suffira à leur donner le droit de passage.
En se relevant, son regard clair se déporta sur Laëth. Elle cherchait à la comprendre. Les dragons étaient un sujet vaste mais aussi très nébuleux pour le commun des mortels. En soi, on ne croisait pas ces reptiles sous toutes les chaumières. Qu’elle ait sût identifier une telle espèce aussi vite la tiquait. Ainsi, Lar se rapprocha un peu d’elle.
" Tu t’y connais drôlement bien en dragons.Puisque la question était facile à retourner, la colosse se montra du pouce.Petite-fille de la Dévoreuse, mais toi ?C’était de notoriété publique son affiliation aux Deslyce. Une nouvelle fois, la Pécheresse la dérangea encore, au moins pour une bonne raison.Merci. "Dit-elle franchement, même si cela ne la légitimait pas pour autant dans ses tentatives de destruction.
Pour sa grande carrure, le foulard ne la couvrait guère très bien, mais c’était déjà ça de pris. Elle aurait aimé avoir son poncho avec elle, tant pis. Vint alors la question de la suite et plus particulièrement des tablettes. En effet, chacun en possédait une et chacune était, après échanges, unique. Le caractère incomplet de cet objet lui fit alors penser à quelque chose. En deux trois mouvements, Lar extirpa une boussole de sa sacoche. Pas n’importe laquelle : la boussole magique.
" On devrait mieux y arriver avec ceci. "Une démonstration de son utilité semblait nécessaire.
Sans plus d’explication, l’Ange de Gona’Halv suivit les indications de l’aiguille et n’eût à faire que quelques pas dans des ruines avoisinantes. Assurée qu’il n’y ait pas d’entourloupe ou d’embuscade, la jeune femme enfouit sa main dans le sable, derrière quelques décombres. Une poignée de secondes suffirent à trouver un morceau de tablette.
" Et voilà !Lardon leva sa trouvaille bien haute pour l’exhiber, avant de l’imbriquer avec sa tablette. Une étape en moins.Avançons et laissons la boussole nous guider.Malgré tout, elle garda une main sur le manche de son imposant marteau.Sur nos gardes. "
1016 mots ~ Lar note que le vase du couloir ressemble à un vase représentée sur le mur avec les trous de la pièce n°1. Quand ils se retrouvent dans le désert, elle reconnait Jil, complète la description du dragon et parle à Laëth. Elle remercie Calanthe et enfile le foulard. Elle utilise sa boussole magique pour trouver un fragment de sa tablette. Elle propose enfin de ne pas traîner dans les parages.
La boussole magique : Permet de vous indiquer le chemin menant vers toutes les choses que vous désirez (que ce soit un objet, une personne, un lieu, etc).
Petite description : "Lar" est Léto avec la Bague Angélique. Elle est parfaitement reconnaissable, malgré ses traits plus lisses et une chevelure moins éclatante. Elle a une tenue et un arsenal typiquement Réprouvé. Elle a quatre ailes (trois blanches - dont deux aux rebords rouges - et une noire) mais, en l'état, elles ne sont pas déployées.
Shanxi ~ Ange ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 873 ◈ YinYanisé(e) le : 06/01/2019◈ Âme(s) Soeur(s) : Qui ? ◈ Activité : Architecte [Rang II]
Sam 23 Jan 2021, 11:14
La jeune femme avait réceptionné son amie avec toute la chaleur qui lui était possible de donner, à ce moment-là. Elle se réjouissait qu’Helsinki n’ait pas à vivre les épreuves des Portes seule. Shanxi se souvenait de sa première expérience avec ce lieu. Les vils, l’explosion de leur cité. Finalement, l’Okan était heureuse de se dire qu’elle avait pu jouir d’autant de répit depuis cette dernière aventure. Sympan savait que celle-ci avait déjà joué un rôle plutôt conséquent dans le contre-temps de son rétablissement. La vertueuse espérait que cette fois-ci serait différente. Helsinki était là aussi, après tout. Et la jeune femme ne supporterait pas de la voir souffrir à cause de ce lieu maudit. Sa main glissa sur l’avant-bras de son amie. « J’allais te proposer la même chose. » Si elle parut en rire de prime abord, Shanxi avait aussi vite repris son sérieux. « On ne sait pas ce qui nous attend, alors il vaut mieux ne pas se séparer. » L’Okan s’adressait autant à sa comparse qu’aux autres membres du groupe. Elle avisa alors du regard la personne qu’Helsinki lui avait désignée, tandis que la Princesse Noire commençait à s’éloigner pour rejoindre son groupe. « Je pense que nous devrions les rejoindre aussi. » finit-elle alors par suggérer. « On y va ? » Son regard était passé d’Helsinki à l’adolescent qui les accompagnait. Shanxi s’inquiétait un peu pour ce dernier. Elle espérait que sa débâcle avec la Princesse Noire ne lui attirerait pas trop d’ennuis, mais elle ne pouvait pas savoir au fond.
La jeune femme s’était hâtée de rejoindre la rouquine et leurs nouveaux compagnons de voyages. Son estomac se nouait à mesure qu’ils avançaient dans le couloir. Il n’était pas bien différent de la pièce qu’ils venaient de quitter, non, ce qui inquiétait l’Ange, c’était sa destination. Shanxi s’était brusquement retournée au son de la porte qui se refermait juste derrière eux. S’ils avaient hésité plus longtemps, ce passage leur aurait été condamné. L’Okan ignorait si elle devait considérer ce fait comme une bonne ou une mauvaise chose. Elle savait, en revanche, que les Portes ne facilitaient pas leur interprétation, et bien souvent, celles que la vertueuse avait pu formuler avaient été erronés ou n’avaient tout simplement pas trouvé d’échos. A croire que cette démarche de réflexion était vaine, et ce qui leur arrivait, au dessus de leur compréhension. L’ancienne captive avait à peine envisagé de se pencher sur l’unique vase qui remplissait le couloir lorsqu’elle avait été saisie d’un léger vertige. Ce qu’elle avait de prime abord pris pour un simple malaise avait soudainement pris une ampleur bien moins insignifiante, tandis que ses prunelles découvraient un nouveau paysage.
Le premier geste de la vertueuse, lorsqu’elle comprit ce qu’il venait de se passer, fut de se retourner, à la recherche de ses comparses. Personne ne semblait manquer à l’appel et Shanxi avait poussé un long soupir lorsque son regard avait enfin trouvé le visage d’Helsinki. « J’ai eu peur. » souffla-t-elle tout bas, plus pour elle même. « Tout va bien ? » Il n’y avait aucun mal à s’en assurer malgré tout. La jeune femme œuvrait à reprendre son sang-froid, tout en s’attardant sur son nouvel environnement. Des dunes de sables s’étendaient à perte de vue. Se trouvaient-ils toujours sur le Continent Naturel ? Shanxi imita les autres membres de son groupe qui s’étaient penchés sur ces étranges tablettes pendant à leurs ceintures. La jeune femme n’avait pas eu le temps de se tourner vers son amie que son regard avait été happé, puis jeté dans le sillage de cette ombre qui leur cachait tantôt le soleil. Il ne manquait plus que ça. Il faisait chaud, mais un frisson avait tout de même trouvé le chemin de sa colonne ruisselante. Instinctivement, sa main avait trouvé celle de son amie. « J’espère qu’il ne nous a pas vus. » articula-t-elle alors la gorge nouée. Il les avait sûrement vus, mais l’espoir n’était pas interdit. Heureusement, certains membres du groupe, comme l’Olugbala Ti Fadaka et cette autre Ange, qui lui paraissait familière, mais qu’elle n’avait pas encore approchée, semblaient en connaître un peu plus sur ces animaux, et quelque part, cela la rassurait. Les prunelles de l’Okan plongèrent dans la colonne de lumière qui trônait à l’horizon lorsqu’une de ses comparses suggéra de s’y rendre. Que pouvaient-ils faire d’autre ? Au moins, ils ne se perdraient pas. Cette boussole était une bénédiction.
738 mots.
Résumé & Stats:
Shanxi discute avec Helsinki, elle suit Eméliana et rejoint donc le groupe de Laëth, Leto/Lar, Adam, Daé, Calanthe et Jil. *a oublié de respirer* Elle a reconnu Laëth, mais pas Lar encore. Ça viendra. 8D J'ai pas trop interagi histoire de rattraper mon retard, et je n'ai pas mentionné Sam au-delà du couloir au cas où il ne rejoint pas le groupe. Voilà. 8D
« Je n’ai pas besoin de votre aide pour m’en sortir. »
Je l’avais répété en exagérant les traits, imitant une Laëth légèrement capricieuse.
« Si ce n’est pas la Colère qui finit par vous étouffer, ce sera la Luxure. »
Je détournai le regard quelques secondes, conscient que je me trouvais actuellement étonnement proche de la frontière entre la méchanceté et la taquinerie. Le fait que je lui en veuille d’une certaine manière avait tendance à d’autant plus ressortir lorsque la Luxure ne venait pas entacher mon jugement. Je soupirai en croisant de nouveau ses yeux émeraudes. Elle s’était radoucie, ce qui m’apaisa aussi. J’avais l’impression de tituber avec elle dans un couloir épineux d’un côté et doux de l’autre. Nous nous poussions contre les murs au gré de nos envies.
« Oui, heureusement qu’elle est là, elle. De toute façon, j’en attendais très peu de bras aussi petits que les vôtres. »
Cette fois, je l’asticotais. Elle n’était pas l’Aile d’Acier pour rien. Finalement, chez elle, il n’y avait que ça relation avec Kaahl qui était discutable et tordue, ce qui remettait aussi en cause son sens du jugement et son instinct de survie.
En réalité, lorsque Léto m’avait annoncé que ma sécurité lui importait, j’avais été surpris. Nous nous connaissions peu, malgré mon statut et le sien. Néanmoins, je faisais partie des rares étrangers à avoir foulé l’Île Maudite depuis longtemps et j’avais un statut spécial. Je me demandais simplement si c’était ce statut qui lui importait ou moi, en tant que personne. Peut-être plus le premier, même si nous allions sans doute être amenés à nous croiser plus souvent à l’avenir et, forcément, à nouer des liens.
Je fixai de nouveau Laëth lorsqu’elle posa une question. Mes lèvres restèrent closes, le temps pour Léto de répondre. J’acquiesçais ensuite, pour corroborer ses dires.
« Et il semble que nous en ayons d’autres. »
Forcément qu’il y en avait d’autres. J’allais d’ailleurs ajouter quelque chose quand une masse me percuta en criant mon nom (ce qui n’était pas si rare en temps normal). Je reconnus le son étouffé. Je l’aurais reconnu entre un million, tant Jil et moi passions du temps ensemble depuis des décennies. L’inverse était tout aussi vrai.
« Jiiiiil ! »
Je lui retirai son masque d’apicultrice afin qu’elle ne reste pas une inconnue pour les autres plus longtemps. Heureusement, parce que lorsque le couloir fit place au désert, la chaleur s’intensifia. Mes yeux, éblouis par la lumière soudaine, se plissèrent un instant, avant de s’habituer aux nouvelles conditions. Mes vêtements me donnaient déjà chaud. À la question de Daé (le monde était petit), je regardai mon attirail : une gourde et une étrange tablette. L’environnement me semblait hostile et ce n’était pas avec ça que nous allions survivre. Il fallait que j’enlève la bague.
« Attends, je vais… »
Mais les choses ne se passèrent pas vraiment comme je l’aurais voulu. Alors que j’allais retirer l’anneau, celui-ci resta coincé.
« … Mais qu’est-ce que c’est que cette… »
J’avais beau forcer, il était comme collé. Lorsque Kaahl m’avait parlé des effets secondaires, j’en avais pris note. Je m’étais évanoui la première fois, m’étais senti mal la deuxième mais, à part une dépression chronique due à l’inutilité de mon existence, ça allait plutôt bien. Je n’avais pas vu ça venir. Je tirai encore, en vain.
« Super. »
Mon regard désabusé coula sur une jeune femme aux cheveux clairs qui me tendait de quoi me couvrir la tête.
« Merci. Et si vous vous sentez mal, c’est parce que j’aspire votre magie. »
Lorsque Laëth et Léto parlèrent du dragon, un sourire taquin apparut sur mon visage.
« On pourra toujours lui donner Laëth à manger. Il fera une indigestion et ça le calmera. »
Je passai une main dans la chevelure de Jil, pour remettre quelques mèches rebelles en place et lui murmurai quelques mots.
« On se retrouve toujours dans ce genre de situations, c’est drôle. Tu faisais quoi avant de venir ? Tu donnais ton premier cours d’apiculture de la session ? Il y a eu des morts ? »
C’était pour l’embêter. Ma tendresse à l’égard de la rouquine ne diminuait pas lorsque j’étais Humain. Je n’avais simplement plus du tout envie de la prendre sur une table entre deux séances de jardinage ou de cuisine.
« Je vous suis. De toute façon je ne peux… »
Je m’arrêtai, en remarquant une autre rouquine, que je n’avais pas vu jusqu’ici. Le flot de nouveaux arrivants et ma préoccupation pour ce que nous faisions dans le désert ne m’aidaient pas à rester concentré. Je me déplaçai rapidement et tirai la concernée vers moi.
« Princesse Eméliana. Je vais vous demander de rester avec moi. Vous devez déjà connaître la Professeure Jil, n’est-ce pas ? Bien. On vous protégera. »
Ou on essaierait. J’avais beau être plutôt fort au bras de fer, contre un dragon, et sans magie, je risquais juste de finir dans son estomac. Néanmoins, Eméliana était la protégée de Kaahl et il ne me le pardonnerait pas si c’était elle qui finissait entre les crocs d’une bestiole.
857 mots:
Adam discute avec Laëth et Léto. Il reconnait Jil avant qu'ils ne se retrouvent dans le désert. Il remercie Calanthe, reconnait Daé et repère Eméliana qu'il prend avec lui (comme la porte s'est fermée, je suis parti du principe qu'elle était déjà là). Important : il n'arrive pas à retirer sa bague humaine. C'est l'un des effets secondaires et je pense qu'il restera longtemps parce que c'est drôle
Dernière édition par Adam Pendragon le Mar 23 Mar 2021, 22:16, édité 1 fois
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1701 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Dim 31 Jan 2021, 23:31
Helsinki
Les Portes III
Le bruit lourd et rocailleux de la porte se refermant derrière eux fit disparaitre le semblant de bonne humeur que Helsinki était parvenue à trouver. L’Ange tourna la tête à droite, puis à gauche, parvenant à peine à réaliser qu’ils étaient bels et bien coincés entre deux portes. Une pointe de culpabilité enserra son cœur alors qu’elle s’accrochait un peu plus fort à son amie. Après tout, si elles étaient ici à présent, c’était en partie de sa faute : elle avait été consentante. Cette sensation d’être prise au piège était difficile à contenir, quand bien même elle s’efforçait de garder son calme. Ce n’était pas la fin, ils allaient s’en sortir. Helsinki n’avait pas la moindre idée de la manière dont avait été ouverte la première porte, mais toujours était-il qu’elle avait été ouverte. Cela signifiait que la performance pouvait se reproduire. Si elle se raccrochait à cette logique, bien qu’elle lui fût difficile à admettre, alors ils s’en sortiraient. Si ce n’était Shanxi, elle ne connaissait aucun des protagonistes du groupe. Ils étaient tous très différents et l’Aile Blanche ne savait pas vraiment à quoi s’attendre de leur part. Tout ce que la blonde espérait, c’était qu’ils fussent gentils…
Une chaleur lourde s’abattit soudain sur ses épaules. Eblouie et déséquilibrée, il lui fallut près d’une minute pour comprendre ce qu’il venait de se produire. En réalité, elle ne le comprit jamais vraiment. Helsinki n’avait pas autant d’expérience que les autres en termes de téléportation. Quant au paysage au milieu duquel leur groupe se trouvait, c’était la première fois qu’elle découvrait quelque chose de tel. Elle ne connaissait le Désert que via ce qu’on lui en avait dit. Si elle avait deviné qu’il s’agissait bel et bien de cela, il restait néanmoins différent de ce qu’elle avait imaginé, déjà parce qu’elle n’aurait jamais pu se figurer pareille température.
-Ça va. Souffla-t-elle en réponse à Shanxi sans vraiment réfléchir.
Outre ses maux physiques - elle avait mal au ventre et bientôt ce serait la tête - elle se demandait comment ils étaient supposés s’en sortir maintenant. C’était à peine si elle se sentait capable de faire un pas dans tout ce sable brûlant qui engloutissait parfois ses pieds jusqu’aux chevilles. Elle avait déjà envie de boire à sa gourde mais craignait de manquer d’eau trop rapidement. En même temps que les autres, son attention fut attirée par la créature qui planait au-dessus d’eux. La vision la décomposa littéralement. Son corps se liquéfia sous l’effet du stress et elle se mit à transpirer à grosses gouttes. Néanmoins, elle se garda d’exprimer sa pensée pour ne pas plomber l’ambiance plus que nécessaire. Après avoir jeté un œil à sa propre tablette, elle suivit le groupe. Terrassée par la chaleur, l’Ange était déjà épuisée. Si elle n’était pas frileuse, elle supportait d’autant moins les températures trop élevées comme celle-ci et sa condition physique laissait à désirer. Sa peau pâle rougissait à vue d’œil. Quand elle voyait où se trouvait le point lumineux qu’ils devaient atteindre, Helsinki avait du mal à imaginer qu’elle serait encore vivante d’ici là.
-Comment faites-vous pour rester aussi calmes ? S’exclama-t-elle, sans trop savoir à l’attention de qui.
Elle avait parlé un peu fort, sur un ton qui ne lui ressemblait pas. La blonde souhaita que personne n’ait entendu sa réplique, signe de son désespoir. Mais c’était trop tard. Elle passerait pour une diva prétentieuse et détestable. Et elle ne servirait à rien dans cette affaire. L’Ange était encore consternée et en état de choc. Elle ne savait même pas comment ils avaient atterri là. Ils étaient supposés se trouver dans un couloir, un simple couloir dans un lieu où, pour une autre raison inconnue, ils avaient aussi été téléportés. En bref, ils étaient perdus, mais eux parvenaient à réagir comme si tout était à peu près normal. Cela la dépassait.
-Pardon.
Elle sentait déjà le mal de tête arriver, alors qu’ils n’avaient fait que cent mètres tout au plus.
-Shanxi… Elle reprit son souffle. Est-ce que c’est réel ?
Malgré toutes ces sensations physiques, ça ne rentrait pas dans sa tête et elle craignait d’être devenue folle. Quelque part, Helsinki avait raison d’émettre des doutes. Bientôt, elle découvrirait que l’une des magies du Désert était cette impression de traverser inlassablement les mêmes dunes, rendant le chemin interminable. Et puis, bientôt aussi, ils remarqueraient qu’outre le joli dragon qui leur tournait autour, le sol tremblait légèrement de temps à autres. On racontait même que certaines dunes surgissaient puis re-disparaissaient dans le sol, des fois.
755 mots Helsinki essaie de suivre ce qu'il se passe mais est immanquablement à la traine /sbaf/ J'ai introduit la possibilité de croiser des vers ~
Dernière édition par Kitoe le Jeu 18 Fév 2021, 18:14, édité 1 fois
Jil ~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~ ◈ Parchemins usagés : 495 ◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Mar 02 Fév 2021, 21:28
Le sourire béat de la Lyrienne perdit peu à peu de sa superbe alors que sa combinaison se transformait en cocotte-minute. Elle battit des bras pour atteindre son casque, et d’une rotation, le sépara du reste de la tenue avec un clic qui avait tout de divin. Mauvaise nouvelle pour elle : l’air n’était pas plus frais à l’extérieur. Elle envoya le masque au sol, se contorsionna encore un peu plus pour atteindre la fermeture dans son dos, mais lorsqu’elle fut enfin libérée de son sarcophage de toile, le papillon frivole et étourdi qu’était la rousse put s’épanouir. Ses orteils nus s’enfoncèrent dans le sable brûlant, et à coup de petites exclamations surprises ininterrompues, elle commença à sautiller sur place avant d’aller se tenir débout sur le tas informe de son habit de travail. Sa peau claire protestait déjà sous l’agression subite, et les tâches de rousseur qui constellaient ses joues se révélèrent en quelques instants. Sans le moindre doute, elle n’en sortait pas sans un coup de soleil ; elle n’avait pour se cacher que sa salopette, taillée en short – bien trop haut pour ne pas attirer les regards – et un haut qui s’apparentait davantage à un soutien-gorge qu’à quoique ce soit d’autre.
« Hé mais c’est le désert ! Hé mais c’est toi ! » fit-elle en pointant du doigt Lar, avant d’hésiter : « Est-ce que c’est vraiment toi… Ouais c’est toi ! Et toi ! C’est toi ! » ajouta-t-elle, cette fois en désignant Laëth. « Mais c’est trop bien, on est un genre d’équipe spéciale ! Et vous là, vous faites partie de l’équipe spéciale aussi ! Et ça mais… C’est la petite Eméliana ! Euh, je veux dire, Princesse Eméliana ! Ça biche, Princesse ? »
Adam à ses côtés semblait rencontrer quelques déconvenues avec sa bague ; elle se souvenait vaguement l’avoir entendu évoquer l’artefact, et elle ne mit pas si longtemps à faire le lien avec son manque apparent de magie. Mais il n’avait pas besoin d’être Luxurieux pour qu’elle l’aime ; et il sembla lire directement dans son esprit en passant dans ses cheveux une main rassurante, pendant que les autres commençaient à évoquer des dragons des sables – dont la simple vue avait fait grossir ses pupilles de curiosité et de pur bonheur.
« Oh ! On pourra aller le voir et le caresser ? Peut-être qu’il voudra bien être notre ami et qu’on pourra monter dessus et qu’on pourra dominer le désert et qu’un peuple oublié nous considèrera comme des dieux et même qu’ils nous prépareront un genre de grand buffet mais on se rendrait compte que – elle reprit sa respiration – qu’ils veulent nous manger en fait pour absorber notre force ! Ah, et moi aussi j’ai un morceau de tablette ! »
Elle leva son fragment de pierre à bout de bras pour en témoigner, avant d’accepter avec un sourire éclatant le foulard qui lui était tendu. Tout en restant à côté de son amant favori, elle détailla d’un peu plus prêt les membres de leur escouade. En dehors d’Adam, Léto, Laëth et Eméliana, elle découvrait des visages jusqu’ici inconnus. De jeunes gens visiblement débutant dans le domaine, un autre, très décontracté ; elle brûlait d’envie de les harceler de questions, mais elle ne voulait pas interrompre les discussions autrement plus décisives qui avaient lieu entre Anges. Son compagnon d’aventure la tira jusqu’à la princesse, qui ne semblait pas ravie de voir deux de ses professeurs, mais dont la moue échappa totalement à la boulangère.
« C’est vrai ! On te protègera ! J’ai maté un Ur’Welluff à moi toute seule une fois, et j’aurai pas peur de recommencer ! Mais vu qu’on va faire copain-copain avec le dragon, on n’aura pas de soucis. Et puis c’est pas la première fois qu’on rencontre un ver géant, hein, hein ?! » lâcha-t-elle en ponctuant sa remarque d’un petit coup de coude et d’un clin d’œil.
Jil s’écarta suffisamment d’Adam pour invoquer Touf-Touf, ne comptant pas s’attaquer à une nouvelle aventure sans l’aide de sa fidèle monture, et dans un scintillement abrupt, le Wëltpuff apparu dans le sable. Sous la chaleur, il cracha une pleine motte d’herbe à moitié digérée, jeta un regard à mi-chemin entre de la haine et de l’incrédulité, face à cette absolue trahison. Il lui fallut moins de dix secondes pour disparaitre de nouveau, ne laissant flotter dans l’air qu’une vacillante odeur de prairie et un bêlement mécontent.
Confectionner des foulards ayant entamé les forces de la jeune femme, elle avait examiné sa tablette sans rien dire, avant de la tendre à l’Ange. « Vous devriez garder ça. J’ai peur de l’égarer, et j’ai l’impression que ces morceaux sont importants. C’est que, je suis un peu maladroite. » Ce n’était rien de le dire. L’ombre au-dessus de leur tête lui faisait froid dans le dos, et si elle s’efforçait de ne pas trembler, elle n’en menait pas large. La blonde à ses côtés paraissait en connaître un rayon au sujet des créatures volantes. Intriguée par son explication, elle ouvrit de grands yeux. « Vous avez l’air de bien connaître les animaux, vous aussi. Est-ce que vous êtes zoologiste ? » Depuis quelques temps, elle se surprenait à éprouver une fascination pour les êtres vivants. Cependant, elle n’était pas exactement en position de grimper sur le dos du dragon pour l’examiner sous tous les angles. Mieux valait se tenir à bonne distance de sa mâchoire. Manifestement peu intéressée par la perspective de rôtir au soleil, son interlocutrice leur indiqua une direction. « C’est un joli objet que vous avez là. » La convoitise s’invita dans les pensées de la Déchue. Ne pouvait-elle pas lui dérober discrètement son bien ? Aussi soudainement qu’il était apparu, son péché s’éteignit. Une rousse à la figure joviale venait de débarquer, bavardant joyeusement, comme s’ils s’apprêtaient à prendre le thé tous ensemble, dans le calme d’un salon. Désinvolte, elle invoqua un Wëltpuff dont la silhouette duveteuse s’évanouit sans tarder. Son intervention la déroutait.
Désormais constitué d’une dizaine d’individus aux profils pour le moins hétéroclites, le groupe se mit en marche. Espérant faire bonne figure, la blonde ne se plaignit pas de la chaleur, qui, déjà, atrophiait ses neurones. Apercevant une jeune femme qui semblait déboussolée, elle s’éloigna de Lar. « Bonjour. Vous vous sentez bien, mademoiselle ? » Avec douceur, elle tâcha de la rassurer ; elle comprenait parfaitement la panique qui s’infiltrait dans ses veines. « Vous n’êtes pas la seule à avoir peur. Je ne sais pas ce qui m’inquiète le plus : les gens autour de nous, ou les bestioles dans les airs. Cela dit, je crois que personne ne nous veut de mal. » Malgré sa tranquillité apparente, l’Ange qui l’avait entraînée ici lui fichait la trouille. Soudain, elle avisa la chair rougie d’Helsinki. « Oh, mais vous avez pris un coup de soleil ! Tenez, ça vous fera du bien. » Spontanément, elle arracha un morceau de son pantalon, et ouvrit sa gourde pour l’imbiber d’eau. Une bonne partie du précieux liquide se renversa sur les grains ocre. Concentrée, elle apposa le tissu sur la brûlure. D’un coup d’oeil, elle remarqua que les autres avaient continué leur progression et se trouvaient déjà à quelques mètres en amont. « Essayons d’accélérer un peu la cadence. Ce serait dangereux d’être à la traîne. » S’adressant à la troisième protagoniste, elle esquissa un sourire. « Comment vous appelez-vous ? Vous avez déjà vu cet endroit ? » Sans savoir pourquoi, elle trouvait leur compagnie plus apaisante que celle de Lar, bien que ses muscles aient un côté rassurant. Tâchant de rattraper les autres, elle ne sentit pas sa cheville se dérober. « Je… Aaaaaaaaaaaaaaah ! » À vive allure, Calanthe dévala la dune, s’étalant de tout son long dans le sable chaud. Une main sur le front, elle se redressa piteusement. Par miracle, elle n’avait rien. « Tout va bien ! Ce... » Blême, la jeune femme se mit à trembler. Un ver se dressait au-dessus d’elle, masquant le soleil. Contrairement aux suppositions de la rousse, il n’avait pas l’air de vouloir faire copain-copain.
602 mots - Post III:
Calanthe donne par précaution sa tablette à Lar. Elle convoite sa boussole, mais s'en désintéresse, sous l'effet du Sanctuaire d'Ahena et de l'arrivée de Jil. Elle s'inquiète ensuite de l'état d'Helsinki et gaspille bêtement de l'eau pour soulager son coup de soleil. Elle propose d'accélérer pour rattraper les autres, qui sont un peu plus loin (si c'est dérangeant, dites-le moi). Alors qu'elle commence à discuter avec Shanxi, elle glisse, roule jusqu'en bas d'une dune et y fait une belle rencontre.
Daé Miirafae ~ Rehla ~ Niveau IV ~ ◈ Parchemins usagés : 757 ◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
Lun 08 Fév 2021, 16:45
Les Portes III
Rares étaient les fois où Daé n’était pas fasciné devant les instincts des visions qu’il recevait, il les trouvait, la plupart du temps, extrêmement belles et il voyait dans son don une esthétique propre à son peuple : celle de jouer à ne pas savoir. Pourtant là, pour la première fois peut-être de sa vie entière, ses visions étaient terriblement mornes. Il les voyait marcher dans les dunes, il se voyait marcher derrière et transpirant et instinctivement, il se rapprocha d’Adam qui semblait, sans que Daé ne comprenne trop comment, avoir les caractéristiques humaines dont les gens de son peuple lui avaient tant parlé. Le pouvoir, magique et immense, d’arrêter la magie d’autrui. Un véritable soulagement pour chaque Rehla dont l’esprit n’était qu’un réceptacle infini. Peut-être que sa proximité paraissait bizarre, il ne s’en rendait pas compte, la seule chose dont il se rendait compte était que sa présence le rassurait, d’une certaine manière. Malgré cela, il ressentait bien que le pouvoir du Déchu….ou d’autres choses, mais le pouvoir d’Adam était partagé entre toutes les personnes présentes et les visions et chants du ciel lui parvenaient toujours. Il arrivait d’ailleurs à les isoler, mieux. De manière plus calme et intelligente, comme si Adam servait de catalyseur au brouhaha qui régnait dans sa tête. Il se nota, dans un coin de sa tête, qu’il devrait peut-être céder à ce que lui avait montré Lyn Zaehringen - avoir un.e.x esclave humain - pour se calmer la tête les soirs d’orages. Mais il chassa cette pensée de sa tête, se concentrant sur son instinct. Plusieurs fois, il pointa du doigts une dune pas très loin, s’y rendit et tendit un morceau de tablette à des membre du groupe. Fatigué qu’il était et concentré à ne pas mourir de chaleur et de désespoir, il ne commentait pas, mais donnait, puis souriait à demi avant de chercher à nouveau Adam du regard et de s’en rapprocher.
La sueur était devenue rivière et son haut était trempé. Il prit le temps d’analyser le groupe avec lequel il s’était retrouvé, l’espace d’un instant fugace, et cela le fit sourire. Il n’avait absolument aucun sens. Les puissant.e.x.s côtoyaient les faibles, les races et les caractères se mélangeaient. Il s’était toujours demandé l’objectif de ces portes qui apparaissaient parfois au milieu de nulle part, peut-être que la réponse était là : la mixité sociale, même si cela lui paraissait peu plausible.
Au bout d’un certain temps de marche à suivre la boussole et à essayer de ne pas tomber lorsque les pieds s’enfonçaient dans le sable, après également l’apparition d’un animal qui semblait particulièrement dérangé par le milieu et l’apparente déception de Jil, ce qui devait arriver arriva. Ce fut la jeune qui avait aidé Daé à coudre qui tomba et dévala une dune pour se retrouver nez à nez avec le second obstacle auquel le groupe avait peut-être oublié de prêter attention - après le dragon qui, étrangement, ne tournait plus autour d’elleux - les vers des sables. Sans réfléchir, le Rehla s’éloigna brusquement d’Adam comme pour recouvrer toutes ses fonctions et se rendit compte à cet instant qu’il était parfaitement incapable de fonctionner sans ses visions qui parfois lui hantaient la tête, c’était comme si parfois, quelques secondes avant que les choses ne se produisent, il les entendait en Oraédera dans sa tête et ce fut à nouveau ce qui se passa. Toutes les visions étaient devenues colorées, au fur et à mesure de sa progression, il n’avait plus besoin de son support de divination et là il aperçut, comme sur un autre plan de réalité, la jeune compagnonne se faire dévorer par le ver. Une fois qu’il sentit l’attraction de sa magie disparaître et ses pouvoirs lui revenir, il déploya deux ailes entièrement faites de plumes et totalement grises puis s’envola dans les airs. Alors que le ver se dressait pour attaquer, il enroula sa magie autour de sa camarade et la décala de quelques mètres, juste assez pour éviter le coup. Il fit apparaître autour de lui une armure blanche et dans sa main droite un marteau. En espérant que ses camarades l’aideraient, il fonça droit en direction de la créature, qui semblait frustrée de ne pas avoir eu sa proie. L’espace d’un instant il se dit que le fait que le dragon ait disparu n’était pas un très bon signe...
769 mots
Post 4:
Daé indique des bouts de tablette aux gens de manière tout à fait saoulée, regarde le groupe et vooooooole à la rescousse de Calanthe
Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3851 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Mer 24 Fév 2021, 10:41
Photo study n2 by Tpiola
Les Portes ; Premier couloir
En groupe | Laëth
« Oh, Jil ! » Laëth lui sourit et lui adressa un signe enjoué de la main. Elle l’aimait bien. Elle ne savait pas trop pourquoi. Elle était très proche d’Adam – elle ne l’avait jamais vue sans lui. Or, elle ne le supportait pas, et il aurait donc pu être logique qu’elle préférât se tenir à distance de son amie. Cependant, la Lyrienne faisait preuve d’une gaieté et d’un engouement qui ne manquaient jamais de la réjouir, ou simplement de la détendre. C’était là le plus grand don de quelques êtres qui, par leur seule présence, pouvaient illuminer certains instants. Jil était comme un soleil – mais un soleil bien différent de celui du Désert, qui leur écrasait tant la peau que la pensée. L’idée de faire partie d’une équipe spéciale allégeait toutefois les ressentis de l’Ange. Cela lui rappelait même des souvenirs d’enfance.
Pour autant, elle avait écouté avec attention les dires de l’Edmund’Faasnu sur les dragons des sables. Alors qu’elle s’apprêtait à lui poser une question, la remarque d’Adam lui fit lever un sourcil sarcastique. Comme elle se retournait, elle le fusilla du regard. « Ce serait se donner bien du mal pour pas grand-chose. Je pense qu’une blague de votre part suffirait à le faire s’étouffer de médiocrité. » Ses yeux émeraude glissèrent sur la rouquine, dont l’imagination débordante s’exprimait avec volubilité, avant de revenir sur Léto. Un sourire fit frémir ses lèvres. « Toi aussi. » répondit-elle aussitôt. En réalisant qu’elle ne s’était pas encore présentée – forcément, dans le feu de l’action –, elle se sentit légèrement mal à l’aise. « Laëth Belegad. » Son nom évoquait-il quelque chose ? Sans doute. Au sein de plusieurs nations, en tout cas, et pour diverses raisons. Il renvoyait aussi à différentes appellations, dont l’Aile d’Acier était certainement la plus particulière. D’un côté, l’Immaculée s’en sentait flattée et, de l’autre, une gêne l’assaillait, couplée au sentiment de ne pas mériter cette reconnaissance. Elle ne se sentait pas exceptionnelle. Elle n’avait pas sur elle-même le regard qu’elle portait sur Léto. « Je… » Elle s’arrêta et fronça les sourcils, insatisfaite de cette tentative avortée. « J’ai beaucoup aimé ta participation à la Coupe des Nations, chez les Réprouvés. Enfin, je ne l’ai pas vue, mais les récits… Braskod. » (Bravo.) Avec franchise, elle lui sourit.
L’équipe se mit en marche. Les deux autres Anges l’avaient rejointe. Si Laëth marchait devant, elle tâchait de vérifier régulièrement qu’elles allaient bien. Elles cheminaient avec la Déchue qui avait confectionné les foulards. Daé avançait près d’Adam, accompagné de Jil et de la Princesse Noire. La Belegad demeurait aux côtés de la Souriante. Avancer dans le Désert était pénible. Ses tendons et ses muscles la faisaient souffrir. La chaleur l’étourdissait. Toutefois, à mesure qu’ils cheminaient, ils récoltaient des morceaux de tablette. Elle avait ainsi pu ajouter deux fragments à la sienne. Et, pour le moment, ils n’avaient dû affronter aucune autre menace que le climat.
Tandis qu’ils passaient près de nouvelles ruines, l’Aile d’Acier repéra un mouvement. Attentive, elle s’arrêta. « Il y a quelque ch- » Un cri l’interrompit. Elle se retourna. Sur le sable mou, la Déchue aux cheveux clairs avait fini par trébucher. Cela n’aurait pas été grand-chose si un énorme vers des sables ne s’était pas dressé au-dessus d’elle, en bas de la dune qu’elle venait de dévaler. Aussitôt, la guerrière déploya ses ailes et prit son envol. Elle fit apparaître son bouclier Othelto et sa hallebarde. Comme Daé s’occupait d’écarter Calanthe du danger, elle chargea le monstre, déterminée à détourner son attention. D’un revers de sa protection, elle lui asséna un coup en pleine tête. La bête poussa un rugissement. À peine sonnée, elle rejeta son courroux sur l’Ange : sa gueule aux longues dents fondit sur elle. Laëth se propulsa plus haut dans les airs. Momentanément à l’abri, elle créa plusieurs pointes de métal, qu’elle dirigea contre leur assaillant. Elle ignorait si elles pourraient percer sa carapace.
Alors qu’elle était menacée par la créature, un grand cri retentit. « MAMAN ! » Il venait des ruines adjacentes, dans lesquelles elle avait cru repérer un mouvement. Une tête brune en émergea et courut vers elle. Elle s’arrêta au sommet de la dune, puis pivota vivement. C’était une enfant. Un air affolé peignait son visage. Ses iris verts s’amarrèrent à la silhouette d’Adam. « Papa ! » s’exclama-t-elle, à mi-chemin entre la détresse et le soulagement. Aussitôt, elle courut vers lui et serra son poing sur un pan de son vêtement. « Papa ! Il faut aider maman ! » Sa figure rappelait celle de Laëth. Cheveux bruns, yeux verts, traits fins. En fait, ceux qui l’avaient connu gamine auraient même pu attester qu’elle lui ressemblait comme deux gouttes d’eau.
Message IV – 787 mots
Résumé : Laëth salue Jil. Elle parle avec Adam et Lar/Léto. Elle veille sur Shanxi et Helsinki. Elle récupère deux morceaux pour sa tablette. Elle intervient avec Daé pour aider Calanthe. Elle lance des pics en fer sur la bestiole (création et contrôle du métal) > je n'ai pas précisé si ça réussissait à percer sa carapace/le tuer, je laisse le prochain qui postera décider <3 Et à la fin de mon post, Evie apparaît : elle est une enfant du calendrier, la fille fictive d'Adam et Laëth (on la jouera tous les deux). Elle ressemble à ceci (en gros, c'est le portrait craché de Laëth, en version miniature /sbam). C'est une Déchue de la Colère, supplément Gourmandise. Niveau spécialités, elle a celles d'une enfant normale.
Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Latone ~ Orisha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 2293 ◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014◈ Activité : Horticultrice
Ven 05 Mar 2021, 15:45
Un sourire crispé se dessina sur son visage à la suggestion d’Adam. Certes, Laëth ferait une bonne distraction mais le dragon se contentera de la gober tout cru, et d’enchaîner avec le reste de l’apéritif. En soi, ce n’était pas une bonne idée. Quand bien même, ce n’était pas sympathique à l’égard de la Belegad, même si Lar commençait à se douter qu’ils entretenaient une relation aussi conflictuelle qu’attractive. L’Ange Réprouvée ne parvint pas à rebondir sur la plaisanterie de l’Humain, ses sentiments chaotiques lui intimèrent de trouver cette blague de très mauvais goût. C’était pénible d’avoir la tête sur le point d’exploser. Pour le bien de Laëth – si on pouvait le dire ainsi – Jil attirera toute l’attention d’Adam.
" Oui, c’est moi.La légèreté de la rouquine donnait encore du baume au cœur.On peut tenter d’en faire notre ami, mais la réussite n’est pas garantie. "À moins d’être Dragonnier ou de s’appeler Vanille Caël Deslyce, la tâche se montrerait ardue.
À ce propos, son attention retomba sur l’Ange brunette, les événements les ayant empêchés de se présenter correctement. Aussitôt, le nom prononcé la fit froncer des sourcils, en raison du picotement qui lui prit au crâne. Décidemment, cette manie à son cerveau de disjoncter à chaque nom propre était irritante. Lar se reprit le plus vite possible et sourit en retour à la Belegad. Oui, bien sûr qu’elle lui disait quelque chose ; une image subliminale d’une Ange avec des lames à la place des plumes lui parvint.
" Enchantée.Oncle Billy n’était pas là pour lui reprocher sa politesse, alors au diable.Eskel(Merci). J’attends la prochaine édition avec impatience.Avant de reprendre la route, elle se permit une dernière précision :J’ai hâte de te voir en action. "On ne tarissait pas d’éloge sur l’Aile d’Acier.
Une fois son tour de distribution d’écharpes terminé, la chapardeuse blonde en profita pour les questionner.
" Non, mais ma mamie adore les dragons. "C’était peu de le dire.
Quant à sa boussole, Lar la cacha dans ses mains tout en esquissant un bref pivotement, afin de l’éloigner le plus possible de Calanthe. Elle tira une moue désapprobatrice qui laissait entendre : "Pas touche". Ce qu’elle aurait sûrement dû faire au Fessetival par ailleurs…
Le groupe avança à allure prudente. Lar ne se gêna pas pour dénicher un autre morceau de tablette, au passage, grâce à sa formidable boussole. D’autant plus que le jeune homme aux cheveux immaculés leur indiqua quelques emplacements. L’Ange se retint de le questionner sur ses capacités, davantage hameçonnée par l’appât du gain. Bien évidemment, elle ne fut guère surprise que leurs pérégrinations les firent rencontrer une quelconque hostilité. Fort heureusement – si on pouvait dire – le danger se présenta avec les Vers de sable. À cause du terrain, Lar ne se sentait pas capable de rejoindre la Déchue à temps, d’autant plus qu’elle n’avait pas encore déployée ses ailes. En était-elle vraiment capable, de toute façon ? Deux autres membres du groupe s’en chargèrent et l’Ange de Gona’Halv accepta son rôle de protectrice. Jil, Adam et la Princesse étaient ensemble ; ils n’avaient pas besoin d’elle. L’Immaculé s’était occupée de Calanthe. Il ne restait donc plus que deux personnes…
" Pas de panique, ils gèrent.Lar s’était rapprochée des Anges et leur gratifia un sourire bienveillant, un signe du pouce pour soutenir sa déclaration. Bien évidemment, elle garda un œil sur le combat.Je veille sur vous. Son instinct lui avait dicté de prendre en main son marteau de guerre au cas où. Lorsque le Ver succomba aux assauts, la Sùlfr pivota en leur direction.Vous voyez ? Tout ira bien. "
C’était parlé trop vite ; comme à son habitude. Car au loin, de là où ils venaient, le sable et les ruines vibrèrent anormalement. Lar plissa des yeux et aperçut ce que n’importe qui craindrait dans cette situation. Le Ver n’était pas seul ou l’affrontement avait attiré toute une meute. Sans tarder, ils sortirent de leur cachette et rampèrent à vive allure pour les rejoindre.
" COUREZ ! "Sa main, forte, encouragea les deux Anges à fuir le danger, en direction du faisceau lumineux.
Ce qui n’arrangea pas l’affaire fut l’amas de ces choses ; ils étaient bien trop nombreux pour être combattus avec leur faible effectif. D’autant plus qu’ils n’étaient pas tous combattants. Tant pis, Lar se refusait de ne pouvoir rien faire. Au bout d’un moment, elle se retourna et assembla sa terrible magie. Une sphère noire de pure énergie négative fut créée et elle la dispersa parmi le rassemblement bestial. Plusieurs Vers succombèrent à la Vague de peur et partirent, mais d’autres parvinrent à la surmonter. Dreell. Elle se mordit la lèvre et reprit la course.
Entretemps, sa fuite cessa. Évidemment, le Dragon des Sables n’avait pas apprécié ce capharnaüm sur son territoire et s’était posé sur leur route, menaçant. Pris en tenaille, Lar comprenait que la rage de la bestiole s’était focalisée sur l’intrusion des Vers derrière eux. Il ouvrit la gueule et le sable autour d’eux sembla s’accumuler, près à fondre comme une tempête. La situation s’avérait beaucoup plus épineuse que prévue, mais…
" Par le pouvoir de Lady Poulpe ! "
Une épée violacée apparut dans sa main et elle la leva au ciel ; avant que les Vers ne les atteignirent, avant que le Dragon lança son attaque. De longs tentacules sortirent du sol et s’attaquèrent aux lombrics, les retardant dans leur charge. D’autres appendices s’enroulèrent autour de certains membres du groupe pour les mettre en sécurité plus loin. Lar attrapa la main de quiconque pour l’amener à l’abri avec elle derrière des ruines adjacentes. Le maître des lieux n’en démordit pas pour autant et son hurlement magique invoqua le début d’une tempête.
1008 mots ~ Lar interagit avec Jil, Laëth et Calanthe. Elle trouve deux autres morceaux de sa tablette sur le chemin. Quand Daé et Laëth attaquent le Ver, elle rejoint Shanxi et Helsinki pour les rassurer. Le Ver est mort, mais le combat a attiré tout une nuée de Vers derrière eux. Lar lance une Vague de peur pour diminuer leur nombre. Courir c'est bien mais le Dragon des Sables s'interpose et on se retrouve en tenaille (comment ? Je ne vous entends pas, vous dites "mais arrête Latone"... ?). Lar invoque des tentacules avec son épée ; ils vont attaquer les Vers (et le Dragon mais lui s'en fout) et aider les gens à se protéger. En voulant se mettre à l'abri, Lar entraîne quelqu'un avec elle ; j'ai supposé que ce serait soit Helsinki, soit Shanxi (si vous ne volez pas /o) vu qu'elle était avec elles, c'est comme vous voulez ♪ Enfin, le dragon commence à user de la Création élémentaire du Sable pour dresser une tempête.
Vague de peur : ce pouvoir vous permet de générer une vague de peur pure qui assaille la cible de votre choix pendant quelques instants.
L'épée de Lady Poulpe : Un sabre courbé à deux mains, qui a le pouvoir de faire apparaître des tentacules pour attaquer son adversaire
Ma gorge s’assécha à une vitesse étonnante. Je me sentis vaciller. Mes pieds n’avaient jamais foulé le sable. Celui-ci n’était pas solide. Il y avait donc deux corps friables : le sol et moi. Cette rencontre singulière me déstabilisa. En temps normal, je pouvais aisément me convaincre que si je tombais, quelque chose de bien plus solide viendrait à ma rencontre, pour me secourir, même douloureusement. Aujourd’hui, le doute commença à m’assaillir. L’angoisse monta. Je ne pouvais me permettre de croire en pareil phénomène. Je ne pouvais me permettre de croire qu’un lieu avait le pouvoir, à lui seul, de m’engloutir entièrement, de me recouvrir telle une brindille insignifiante. Il ne faisait pourtant aucun doute que le vent s’élevant en bourrasques pourrait me faire disparaître entièrement. Malgré la terreur, le fait de percevoir cette finalité, cette non-existence probable, cette suppression de la totalité de ma chair, avait un côté étrangement plaisant. S’il n’y avait pas eu la chaleur, l’inconnu et des inconnus, peut-être aurais-je pu m’habituer à cette vaste étendue. Peut-être aurais-je voulu m’y perdre à jamais, loin des souvenirs qui hantaient ma mémoire. Pourtant, l’on m’obligea à revenir à la réalité étouffante. J’aurais préféré la fuir et mourir parmi les dunes, en martyre d’une cause inconnue. Je ne remerciai pas la personne qui me tendit le tissu. C’était tout naturel. J’étais une Princesse Noire. Il valait mieux pour tout le monde que ma vie fût sauve à la fin de cette sinistre farce. Cependant, toute Princesse Noire que je fusse, je ne pouvais empêcher mes mains de trembler, ni mon corps de transpirer. Cette transpiration était abjecte, répugnante. Les Humains vivaient ici. Ils devaient puer à longueur de journée. Ça ne m’empêcha pas de relever les yeux vers l’un d’eux lorsqu’il m’adressa la parole. J’en fus subjuguée. Sa peau, fruit d’un soleil insistant, scintillait sous l’astre du jour. Mes joues s’empourprèrent avec une rapidité folle. Qui était cet homme ? D’où me connaissait-il ? Je lui donnai, malgré moi, l’autorisation de me protéger autant qu’il le voudrait.
« Cessez. Je ne suis pas petite. » fis-je, à l’attention de la Professeure Jil. Je n’avais jamais réussi à savoir quel était son nom de famille mais je me souvenais parfaitement de cette honteuse excursion dans les sous-sols de Basphel que nous avions effectuée, avec d’autres élèves incompétents. Comment cet homme pouvait-il connaître la rousse ? « Tenez-vous. » ajoutai-je, incapable de contenir ma mauvaise humeur. La terreur n’aidait pas. Plus j’avais peur, plus je devenais irascible. « Et ça irait mieux si nous n’étions pas ici. » complétai-je, écœurée par tous ces gens. Au fond, j’espérais peut-être qu’Elias nous rejoindrait. Il pourrait rougir le sable des dunes du sang des impurs à ma place, si cet horrible bête ne s’en occupait pas entre temps. Un dragon volait, en effet, au-dessus de nous, aussi robuste qu’une affreuse bonne femme au charisme trop important pour que je n’osasse lui dire qu’elle ressemblait à un buffle mal dégrossi. Comment une telle chose pourrait-elle faire un mariage digne de ce nom ? Avec ses muscles, aussi gonflés que ceux d’un homme sans cervelle, comment pourrait-elle seulement songer à enfanter ? Avait-elle mangé un Goled entier ? Elle était d’un vulgaire criant. Nul doute que les Sorciers l’auraient exécutée pour monstruosité. Je baissai néanmoins les yeux, vaincue par sa prestance. Par vengeance, je levai les yeux au ciel aux remarques de Jil. Je pouvais encore me le permettre avec elle. « Essayez déjà de vous protéger vous-même. » continuai-je, aussi mal lunée qu’une oie sauvage effarouchée dont la seule défense aurait été l’attaque au lieu de la fuite. J’étais cependant contrainte à suivre ces pauvres taches. J’étais trop faible pour me débrouiller seule. Ça ne m’empêcha pas de penser une ou deux fois que je préférerais peut-être mourir à la honte d’avoir été secourue par des zouaves pareils. Quant à cette espèce de cachet d’aspirine qui suivait parfois mon sauveur improvisé, j'espérais qu’il mourait sous les assauts du soleil et que je serais encore vivante pour l'admirer s'effondrer. N’avait-on pas idée d’être si blanc ?
Dans d’autres circonstances, peut-être aurais-je exigé de mon protecteur qu’il me portât et abandonnât cette sotte d’Ange et cette enfant moche à leur sort. Néanmoins, à la vue du Ver des Sables, ma conscience s’était totalement éclipsée. J’étais anorexique. Mon corps n’était pas taillé pour affronter le Désert. J’étais une Princesse. Mon esprit n’était pas taillé pour supporter l’insupportable. Je ne m’y habituerais pas avant longtemps. Que ce fussent la Coupe des Nations des Vampires, la prise de la Terre Blanche ou la situation actuelle, je préférais ne pas savoir, nier l’inévitable.
764 mots
Eméliana finit par s'évanouir et, tant mieux, ça nous fera des vacances
Lys n’avait pas bougé durant un long moment, le temps pour la plupart des individus de quitter la pièce principale. Elle avait été aussi discrète qu’impassible. Pourtant, son immobilisme avait payé. En retrouvant sa vision, elle s’était dirigée vers la fresque derrière laquelle avaient disparu un certain nombre d’individus. Elle avait utilisé les Yeux et continuerait de le faire à l’avenir. Les autres protagonistes étaient ses espions malgré eux. Chaque information qu’elle pouvait tirer de ces derniers était précieuse. Avec sa magie, elle devenait peu à peu savante sur ce lieu dans lequel elle avait été attirée. Il lui suffisait de voir ce qu’ils voyaient, d’entendre ce qu’ils disaient et d’analyser le tout. Les solutions s’offraient à elle. Seule, elle aurait pu se frayer un chemin dans l’une des nombreuses veines de l’endroit mais les dangers guettaient. Elle préférait risquer la vie d’autrui et, comme l’animal qui était resté aussi immobile qu’elle un temps, elle aimait observer. Ainsi, elle pouvait choisir le chemin le plus intéressant et apprendre des erreurs des autres. En s’engouffrant dans le couloir, elle savait donc qu’une épreuve l’attendait. 
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L’air frais manquait aux poumons de la Déchue. Sur le point de défaillir, son corps avait été retenu par la poigne de fer son interlocutrice. Loin de s’attendrir devant sa faiblesse, elle paraissait en colère. La mention du Fessetival ayant grippé ses neurones, la malheureuse tentait vainement de trouver un sens à son animosité. Oubliant la raison de sa mésaventure, elle se sentait comme un poisson gigotant sur la berge, dans l’attente d’une ultime expiration. Un sourire qu’elle manqua ne pas remarquer courba les lèvres de l’Ange. Que signifiait tout ceci ? « Vous… Vous n’allez pas me tuer ? Enfin, je… Je ne voulais pas… C’est que… Je suis désolée... » Sa respiration ressemblait à celle d’une bête prise au piège. Molle comme une poupée de chiffon, elle ne sentait que le bras de l’autre contre ses lombaires. Tremblante, elle n’osa pas ouvrir la bouche, et prit sagement la direction qu’on lui désignait. Qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Des êtres dont elle n’avait jamais vu le visage se pressaient à l’entrée du couloir. Occupée à retrouver la régularité de son souffle, elle garda obstinément la tête baissée. Devant elle, des dalles de pierre formaient un couloir. Ou du moins le crût-elle. Le temps d’un clignement de paupière, et le paysage s’assécha. C'était invraisemblable.
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Ma gorge s’assécha à une vitesse étonnante. Je me sentis vaciller. Mes pieds n’avaient jamais foulé le sable. Celui-ci n’était pas solide. Il y avait donc deux corps friables : le sol et moi. Cette rencontre singulière me déstabilisa. En temps normal, je pouvais aisément me convaincre que si je tombais, quelque chose de bien plus solide viendrait à ma rencontre, pour me secourir, même douloureusement. Aujourd’hui, le doute commença à m’assaillir. L’angoisse monta. Je ne pouvais me permettre de croire en pareil phénomène. Je ne pouvais me permettre de croire qu’un lieu avait le pouvoir, à lui seul, de m’engloutir entièrement, de me recouvrir telle une brindille insignifiante. Il ne faisait pourtant aucun doute que le vent s’élevant en bourrasques pourrait me faire disparaître entièrement. Malgré la terreur, le fait de percevoir cette finalité, cette non-existence probable, cette suppression de la totalité de ma chair, avait un côté étrangement plaisant. S’il n’y avait pas eu la chaleur, l’inconnu et des inconnus, peut-être aurais-je pu m’habituer à cette vaste étendue. Peut-être aurais-je voulu m’y perdre à jamais, loin des souvenirs qui hantaient ma mémoire. Pourtant, l’on m’obligea à revenir à la réalité étouffante. J’aurais préféré la fuir et mourir parmi les dunes, en martyre d’une cause inconnue. Je ne remerciai pas la personne qui me tendit le tissu. C’était tout naturel. J’étais une Princesse Noire. Il valait mieux pour tout le monde que ma vie fût sauve à la fin de cette sinistre farce. Cependant, toute Princesse Noire que je fusse, je ne pouvais empêcher mes mains de trembler, ni mon corps de transpirer. Cette transpiration était abjecte, répugnante. Les Humains vivaient ici. Ils devaient puer à longueur de journée. Ça ne m’empêcha pas de relever les yeux vers l’un d’eux lorsqu’il m’adressa la parole. J’en fus subjuguée. Sa peau, fruit d’un soleil insistant, scintillait sous l’astre du jour. Mes joues s’empourprèrent avec une rapidité folle. Qui était cet homme ? D’où me connaissait-il ? Je lui donnai, malgré moi, l’autorisation de me protéger autant qu’il le voudrait. ![[Rp dirigé] - Les Portes III - Couloir entre la pièce 1 et la pièce 9 943930617](/users/3014/30/04/80/smiles/943930617.gif)
