Adam Pendragon ~ Déchu ~ Niveau V ~ ◈ Parchemins usagés : 1017 ◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Jeu 25 Mar 2021, 14:40
Les Portes III
« Si mes blagues pouvaient tuer les êtres vivants, nul doute que j’en aurais déjà utilisé le pouvoir sur vous. »
C’était de bonne guerre. Mon regard suivait d’ailleurs exactement le schéma de mon ton. Entre ressentiment, énervement et taquinerie, le compteur de mon humeur à son égard vacillait dangereusement. Nos rapports étaient compliqués. Heureusement qu’elle ne savait pas tout. Cette idée me consola peut-être un peu, même si le fardeau était bien plus dur à porter de mon côté.
Je décidai de concentrer mon attention sur Jil et sa bonne humeur, ainsi que sur Eméliana et sa mauvaise humeur. Cette gamine ne méritait peut-être pas ma protection mais je ne pouvais la laisser tomber. Seule, elle n’aurait pas survécu. Je n’étais même pas sûr de survivre moi-même sous cette chaleur, avec cette bague coincée à mon doigt. Je m’étais déjà retrouvé dans une position similaire, avec un objet bien plus large et une autre partie de mon anatomie. Devenir testeur de jouets pour adulte n’avait pas été la meilleure idée de ma vie.
« Je sais que tu aimes les animaux mais… »
Je haussai les épaules. Si j’avais rapidement assimilé quelque chose c’est que Jil s’en sortait toujours. Les traumatismes n’avaient aucune prise sur elle. Elle bondissait sur les problèmes et réussissait à se faire des amis partout. Peut-être même que le Dragon des Sables accepterait d’être sa monture par la magie de ce qui se dégageait d’elle. L’animal serait sans doute étonné de voir une créature humanoïde si agréable, vive et déterminée. Au lieu d’écrire des histoires érotiques, peut-être que raconter les aventures de Jil serait bien plus intéressant. Jil et son ami le Dragon ou bien Les aventures extraordinaires de Jil dans le Désert. Plusieurs titres me venaient en tête. Quant à Laëth, les titres se succédaient ainsi : Comment Laëth se fit dévorer par le Dragon, Comment Laëth se prit une déculottée bien méritée, Comment nous perdîmes Laëth dans le Désert ou Comment Laëth se retrouva attachée à l’intérieur d’une pyramide à jamais.
Je souris, tout en essayant de garder un œil sur chacun. Sans magie, je me sentais limité, ce qui ne m’empêcha pas placer ma main sur l’une des épaules d’Eméliana, avant qu’elle ne s’évanouisse.
« Vous devriez changer de ton. »
Je n’aimais pas que l’on parle mal à Jil, même si celle-ci ne s’en formaliserait sans doute pas. C’était comme si elle ne voyait pas le mal chez les autres. Malheureusement pour la deuxième rouquine, je n’étais pas comme ça. Son éducation laissait à désirer.
Daé, jusqu’ici proche de moi, se déplaça pour venir en aide à la jeune femme qui avait contribué à trouver de quoi nous couvrir. Léto se déplaça également pour veiller sur d’autres membres de notre groupe hétéroclite. À partir de là, tout alla très vite : vers et dragon semblaient s’être donné rendez-vous pour le festin. Les ordres et les actions fusèrent.
« Merde. »
Le juron m’avait échappé au moment même où j’avais voulu ouvrir mes ailes et avais constaté mon incapacité à voler. C’était pire que tout. Mes deux jambes étaient devenues mon seul moyen de transport. Autant dire que ça puait, ce qui ne fut pas pire que la tête brune qui arriva pour me supplier d’aider sa mère en m’appelant papa. On aurait dit une mini Laëth. La Princesse Noire était évanouie dans mes bras, ce qui faisait de moi le centre de gravitation de tous les gamins de cette histoire.
« Et tu veux que je l’aide comment ? »
Avais-je seulement envie de l’aider ? Je soupirai après une brève réflexion et me tournai vers Jil.
« Je te les confie. »
Si elle ne réceptionnait pas Eméliana et la gamine, l’une tomberait par terre et l’autre risquait de me suivre et de mourir. Ce serait dommage parce qu’il me tardait véritablement de comprendre comment j’avais pu mettre enceinte l’Ange sans jamais coucher avec elle ou comment quelqu’un avait réussi à faire croire à cette enfant qu’elle était la mienne et celle de l’Aile d’Acier.
« Je vais essayer d’aider Laëth. »
Ou la finir, selon le sentiment qui serait le plus fort à ce moment-là.
Alors que des tentacules magiques se mêlaient au sable et aux cris de mes compagnons et du dragon, je tentai de me frayer un chemin vers la position de la guerrière. Elle m’énervait, à se mettre en danger inutilement.
« Notre fille veut que je te sauve ! »
Je le lui avais crié, non sans sarcasme, les deux mains autour de la bouche, comme si ce simple geste aurait suffi à faire passer le message. Comme tout devenait de plus en plus apocalyptique, j’essayai de nouveau d’enlever la bague, en vain. Le sable fouettait mon visage avec hargne.
« Tu fais chier ! »
Comment sauver une Ange qui se situait dans les airs, alors que j’étais cloué au sol ? Impossible. Certains vers se débattaient avec les tentacules. D’autres avaient eu tôt fait de repérer que j’étais une proie de choix. Je n’étais même pas armé. Je détestais le désert, c’était clair maintenant. Surtout : pourquoi est-ce que je m’embêtais à aller repêcher Laëth ? Elle n’avait pas besoin de moi, c’était certain.
868 mots:
Adam avance avec tout le monde, parle et finit par essayer de porter assistance à Laëth. Comme il est Humain, il ne sert à rien.
Une femme les avait abordées, Helsinki et elle, alors qu’elles marchaient dans les pas des plus courageux de leur groupe. Le regard de Shanxi était comme celui d’une mère soucieuse de la sécurité de son enfant tandis que l’inconnue s’était rapprochée de son amie. Puis, il se détendit quand celle-ci offrit son aide. L’Okan avisa de nouveau le désert qui les entourait. Dans quel traquenard avaient-elles pu se mettre cette fois-ci ? La jeune femme essaya tant bien que mal de ravaler son anxiété, mais même ce simple geste était devenu difficile avec cette chaleur écrasante. Sa salive s’était épaissie et cette substance pâteuse peinait autant à passer dans sa gorge qu’à garder sa bouche humide. Ses prunelles s’étaient fixées sur le faisceau de lumière vers lequel ils progressaient et ne s’en détachèrent que lorsque la déchue l’avait interpellée. « Oh, pardon. Je m’appelle Shanxi, et vous ? » L’ancienne captive réalisait avec embarras son impolitesse. Sa fatigue y était sûrement pour quelque chose, mais ce n’était pas une raison. « Cet endroit en particulier, non. » commença-t-elle en désignant le désert dans lequel ils se trouvaient du regard. « Mais j’ai déjà fait l’expérience des Portes, une fois. » Et ça lui avait suffit, honnêtement. Ne pas connaître leur utilité en plus du danger qu’elles représentaient en était d’ailleurs d’autant plus agaçant. Shanxi s’apprêtait à l’interroger à son tour sur son expérience avec ce lieu quand son œil capta la fin de la dune qu’elles escaladaient et la déchue qui ne semblait pas affaiblir son pas. « Atten- » Trop tard.
Alors qu’elle s’apprêtait à emboîter le pas, ou plutôt, dans ce cas-ci, la chute de sa compagne, la vision d’horreur qui se déroulait devant elle l’arrêta net. Heureusement pour la déchue, les autres membres du groupe ne s’étaient pas laissés pétrifier par la peur comme l’ancienne captive et avaient immédiatement volé à son secours. Les deux vertueuses furent pendant ce temps rejointes par une autre, celle qui accompagnait l’Aile d’Acier un peu plus tôt. L’Okan ne lui avait même pas répondu, enfermée dans sa tétanie. Combien de temps cela faisait qu’elle ne l’avait pas ressentie ? Shanxi avait baissé sa garde. Elle s’était laissée endormir par l’illusion de sécurité dans laquelle elle avait baigné depuis son arrivée aux Jardins. La réalité l’avait alors frappée avec d’autant plus de violence. Le danger pouvait venir la chercher à tout moment. Elle n’avait pas besoin de le chercher, elle n’avait pas besoin de le vouloir. La vertueuse aurait beau souhaiter une vie sans peur de tout son être, elle aurait beau pouvoir l’oublier pendant un temps, elle, ne l’oublierait pas. La sérénité qu’elle avait pu ressentir aux Jardins, à Ormhior ou même à Haute-Terre l’avait laissée croire à ce mensonge. La jeune femme s’en voulait presque d’avoir oublié l’essence de sa peur, son origine. C’était presque comme si la vie cauchemardesque qu’elle avait mené en Terre Blanche n’était rien d’autre que cela finalement, un simple cauchemar.
La main de la vertueuse dans son dos la ramena néanmoins à la réalité. Une réalité tout aussi brutale. Il fallait qu’ils courent. Shanxi entraîna alors Helsinki par la main dans une course aussi courte qu’effrénée. Le dragon. Il n’était alors pas vraiment parti. Elle aurait bien voulu s’envoler pour échapper au colosse qui les dominait de toute sa hauteur, mais Shanxi s’en savait incapable et doutait que son amie puisse le faire à sa place. Le cœur de l’ancienne captive rata un battement tandis qu’elle sentait son bras soudainement se faire tirer et la soustraire à la menace du seigneur des cieux. La jeune femme se serait normalement réjouit de voir la silhouette menaçante s’éloigner de la sienne, mais pas cette fois-ci. Pas quand elle avait sentit sa main glisser hors de portée de celle d’Helsinki. « Helsinki ! Non ! Attendez ! » s’égosilla-t-elle alors. Elles ne pouvaient pas faire demi-tour maintenant. La tempête était sur eux. Le sable avait déjà commencé à s’immiscer dans sa bouche et ses yeux qu’elle fermait et ouvrait par intermittence pour voir où elles allaient. Elle se retournait alors, inquiète du sort de ses compagnons, mais la tempête ne lui avait permis que de distinguer quelques silhouettes à qui elle ne pu prêter de nom. Les deux vertueuses finirent par atteindre une ruine, et Shanxi s’appuya alors à bout de souffle contre l’un des murs encore debout malgré les affres du temps. « Les autres… Il faut qu’on aille les chercher. On ne peut pas les laisser là-bas. » articula-t-elle entre deux quintes de toux sableuses. La jeune femme sentit son cœur se serrer alors qu’elle repensait à Helsinki. Elle se détacha du mur un instant pour jeter un regard en direction du groupe. Elle avait beau dire cela, l’ancienne captive n’avait aucune idée de la manière dont elles devaient s’y prendre avec cette tempête, ou si leur venir en aide était même possible. Shanxi se détourna à nouveau de la dune où le reste du groupe se trouvait et se laissa glisser au pied de la ruine. Dire que ce matin encore, elle travaillait sur le chantier de Haute-Terre. C’était il y a quelques heures à peine et pourtant, le calme qu’elle ressentait là-bas lui semblait si lointain. « Vous pensez que certains ont pu s’en sortir ? » demanda-t-elle, las. Il n’était après tout pas exclu que quelques uns aient pu eux aussi échapper au dragon et à cette foutue tempête qu’il déchaînait sur leurs personnes. Il lui semblait avoir vu la vertueuse user de ses pouvoirs, ou de ceux de son épée, elle n’était pas sûre, pour éloigner certains de leurs compagnons. L’Okan réalisait encore une fois son impolitesse. Cette ange l’avait sauvée et elle ne l’en avait même pas remerciée. « Merci de m’avoir tirée de là… Je… » Sa voix s’était éteinte. « Je ne sais pas ce que j’aurais fait si vous n’étiez pas intervenue. » Si, elle savait. Elle serait morte, probablement. Shanxi espérait néanmoins qu’aucun de leurs compagnons de route n’aient subit ce triste sort. Faites qu’elle soit sauve, priait-elle alors pour son amie.
1015 mots. Désolée pour l'attente !
Résumé & Stats:
Shanxi flippe totalement, voilà. 8D Shanxi discute brièvement avec Calanthe avant que celle-ci ne tombe. Elle veut l'aider mais est complètement terrorisée devant le vers. Elle fait à peine attention à Lar parce qu'elle tétanise mais commence à courir en entraînant Helsinki avec elle quand on leur dit de fuir. Elle se fait ensuite kidnapper par Lar et est triste parce qu'elle n'a pas pu emmener sa petite Helsinki. Elles arrivent ensuite à la ruine et Shanxi est au bout de sa vie et discute avec Lar.
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1697 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Mar 06 Avr 2021, 22:24
Helsinki
Les Portes III
Les paroles de l’inconnue – une blonde, comme beaucoup trop de personnes dans ce groupe – à son égard la rassurèrent. C’était un peu paradoxal, sachant que cette dernière admettait juste qu’elle était aussi inquiète qu’elle. Mais à ce stade, Helsinki supposait que tout était bon à prendre. L’Ange n’était pas une grande optimiste dans la vie. Méryl lui avait appris les notions de base de cet art de vivre que la rescapée tentait maladroitement d’appliquer.
-Non, ne gaspillez pas votre eau pour ça, c’est…
Trop tard, oui, car la jeune femme était déterminée à l’aider.
-Merci.
Le tissu mouillé sur sa peau trop peu habituée au soleil lui fit un bien fou. Soulagée, elle le maintint en place en espérant qu’il ne sècherait pas trop vite. A la traine, le trio avança dans le sable brûlant. Helsinki restait immanquablement collée à Shanxi malgré la moiteur désagréable qui s’immisçait entre elles. Elle était persuadée que si elle lâchait prise, elle n’aurait plus assez de forces pour avancer, voire pire, elle tomberait pitoyablement sans trouver la force de se relever. Elle essayait d’oublier ses jambes douloureuses, sa peau en proie aux assauts du soleil, la chaleur accablante, les brûlures et la transpiration. Ça faisait beaucoup, mais elle tenait bon. Les tablettes n’avaient aucune importance à ses yeux, elle savait ne pas être d’une grande aide dans cette tâche. Elle cherchait juste à avancer, sans réfléchir. Comme une ritournelle, elle se répétait qu’elle avait déjà vécu pire. Elle pouvait largement vaincre ça, non ?
Tout à coup, Calanthe tomba. S’accrochant de plus belle à son amie, Helsinki regarda la Déchue chuter avec ses yeux de merlan frit et l’activité cérébrale d’un cornichon. Son attitude ne changea pas spécialement à l’apparition du vers, son champ de vision basculant de la plongée à la contre-plongée. Autour d’elle, les instincts guerriers se démenaient pour sortir la malchanceuse de cette mauvaise passe. Elle, elle était juste paralysée. Progressivement, son cerveau réalisait, avec à peu près la même vitesse qu’une décision prise par le gouvernement lyrienn. Il y avait donc, à une vingtaine de mètres d’elle à peine, un vers géant qui se tortillait pour dévorer la jeune femme. Et il y avait des gens qui prenaient leurs armes et leur envol, comme on allait chercher le pain un dimanche matin. Ils étaient admirables, vraiment. Elle, tout ce dont elle était capable, c’était d’avoir trop chaud et de trouver la ressource pour devenir plus blanche qu’un linge. Helsinki était trop déconcertée pour remarquer qu’une enfant, encore inconnue au bataillon, venait de faire son apparition. Quant aux déclarations de Lar… elle n’avait plus assez de neurones valides pour y poser une véritable sens. Elle acquiesça bêtement. Cette femme était impressionnante. Aussi impressionnante que le vrombissement du sol qui suivit la victoire de la brune contre le lombric. Mais ils géraient, n’est-ce pas ?
Non.
Elle courut. Elle ne déploya jamais ses ailes parce que cela ne lui traversa pas l’esprit, et parce qu’elle était nulle au vol. L’Ange s’efforçait donc de rester au plus près de Shanxi, comme si cette dernière était sa seule issue. Puis tout à coup, ce fut le chaos. Le dragon, les vers, des effets magiques. Comme si ce n’était pas déjà le cas, Helsinki ne comprit plus rien. Le sable s’était élevé dans les airs et griffait son visage, ses bras et ses jambes. Elle couvrit ses yeux. Une seconde de faiblesse lui valut de lâcher ce qu’elle tenait si précieusement depuis le début de cette mésaventure : son amie.
-Shanxi ! S’époumona-t-elle.
Du sable en profita pour entrer dans sa bouche. Elle gémit, se replia sur elle-même le temps de reprendre son souffle, fit quelques pas, puis perdit l’équilibre. Le vent avait atteint une puissance impressionnante. L’Ange fut contrainte de se plaquer au sol pour ne pas être emportée. Battue par le sable, elle avait l’impression de brûler. Le sifflement dans ses oreilles ne faiblissait pas et le désert la recouvrait doucement. Elle eut beau ramper, tenter de s’extraire de cette tempête, elle était prise au piège. Privée de sa vue et de son ouïe, étouffant à moitié, elle ne se fiait qu’à ce qu’elle croyait encore sentir de ses membres pour avancer à plat ventre. Il ne faudrait pas longtemps avant que l’épuisement ne la fasse abandonner. Helsinki désira mourir. Elle voulut que le sol se dérobât sous elle pour finir dans la gueule d’un de ces gros vers. Mais il semblait que la tempête avait eu raison d’eux.
746 mots Helsinki réagit à tout ce qu'il s'est passé jusqu'ici, mais elle est toujours dépassée par les événements. Avec la tempête, elle perd Shanxi et Lar et se retrouve toute seule à moitié enterrée dans le sable 8D Si vous voulez la retrouver vous pouvez, sinon on va dire qu'elle meurt /sbaf/ Et les vers se sont éloignés. Voilou !
Dans un rugissement de résignation et de colère, le ver tomba. Le nuage de poussière soulevé par sa chute fit éternuer l’Ailée. Elle se frotta le bout du nez d’un revers de main, et se laissa lentement descendre vers le sol. Rapide mais intense ; voici comment on aurait pu qualifier ce combat. Le souffle court, elle entendait encore le chant de l’adrénaline dans ses veines – ce battement de tambour féroce qui impulse au cœur toute la force dont il a besoin.
Alors qu’elle s’approchait de Calanthe pour s’assurer de sa bonne santé, un grondement trancha le silence post-mortem. L’Aile d’Acier releva la tête. Le trépas du monstre semblait avoir éveillé la haine de toute sa troupe. Elle jeta un coup d’œil vif à Daé, vêtu d’une armure blanche et un marteau au poing – elle avait aussi noté ses rémiges grises. D’un battement de plumes, elle se propulsa à nouveau dans les airs. En hauteur, elle constata que les bêtes étaient bien trop nombreuses pour que leur petit groupe pût les vaincre en combat singulier. Fort heureusement, la plupart des membres de leur expédition avait couru se mettre à l’abri ou formait des agglomérats assez puissants pour se défendre, au moins quelques instants. Quelques instants… Une angoisse sourde lui serra les tripes. Sa mémoire passa en revue et à une vitesse fulgurante tous les sorts qu’elle connaissait et qui auraient pu leur être utile. Léto fut plus rapide : elle dirigea une sphère noire contre le troupeau de vers. Certains firent demi-tour, d’autres persévérèrent. Prise d’inspiration, Laëth plaça ses deux mains devant elle et poussa l’air : une onde de choc se dégagea de ce geste et fondit sur les vers. Elle parvint à en faire reculer certains et ralentit les autres, juste assez pour laisser le temps à la Sùlfr de déployer des tentacules qui s’attaquèrent à leurs assaillants et attrapèrent certains de leurs compagnons pour les conduire à l’abri.
Toutefois, le grabuge leur avait attiré les foudres du Dragon des Sables. Son rugissement vrombit jusqu’aux tympans de l’Ange, puis des bourrasques de vent ébouriffèrent ses ailes. La terre d’or piquait sa peau.
La gamine ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Comment l’aider ? Elle n’en avait aucune idée. Elle s’était attendue à ce que son papa eût la réponse. N’était-ce pas ainsi que cela fonctionnait ? Les parents n’étaient-ils pas censés savoir comment agir dans de telles situations ? N’étaient-ils pas les références à suivre ? Heureusement, il n’attendit pas sa réponse. Il la confia au soin d’une rousse vraisemblablement joviale – en tout cas, plus que l’évanouie qu’il lui colla entre les bras. Bien que curieuse, Evie ne la détailla guère longtemps. Dès qu’Adam s’éloigna, elle se tourna vers lui, et fixa intensément ses deux parents, la peur cramponnée au ventre. « Papa ! » Elle initia un mouvement pour courir sur ses traces.
La tempête avait obligé l’Ailée à descendre, sans se poser tout à fait – les sables remués par la tempête et les combats étaient devenus mouvants. Elle oscillait entre des moments de vol et de brèves prises d’appui sur le sol. Néanmoins, toute à son absence d’instinct de survie, elle n’avait pas abandonné le combat. Elle serpentait entre les tentacules afin de les aider dans leur œuvre. Sa hallebarde frappait les corps meurtris des vers. Elle s’aidait de son affinité avec le métal tant pour se protéger que pour les blesser. Un cri, toutefois, la sortit de sa bataille. Un cri, et une aberration sans nom. « Hein ? » Du coin de l’œil, elle vit Adam. Qu’est-ce que cet imbécile racontait encore ? De justesse, elle esquiva l’attaque d’un ver. « Tu essayes de me faire tuer ou quoi ? » s’époumona-t-elle en se jetant encore sur le côté, avant de frapper la gorge d’une des créatures. Il était déjà assez difficile de se battre contre des vers géants, sous un soleil de plomb, entourée de tentacules, prise dans la tempête, en essayant de ne voler ni trop haut ni trop bas, avec un dragon aux trousses et en se souciant de la survie de ses camarades. Elle n’avait clairement pas besoin de quelqu’un pour la déconcentrer.
Malgré elle, son cerveau cogitait. Leur fille ? Quelle fille ? Il mentait forcément, mais il aurait pu trouver dix mille autres mensonges… Qu’est-ce qu’il voulait, à la fin ? Cet abruti lui faisait bouillir le sang. Peut-être que si elle passait trop de temps près de lui, elle se transformerait en boudin géant – les monstres devaient, au demeurant, déjà la considérer de cette façon. Cette pensée lui donna l’affreuse impression que ce sombre idiot de Déchu-Humain avait réussi sa mission. Elle lui jeta un coup d’œil. C’était à se demander lequel des deux était le plus suicidaire. Jouant de pirouettes et d’acrobaties dont elle ne se pensait pas capable, l’Aile d’Acier vola vers le ver qui s’approchait dangereusement de l’homme à la peau tannée par le soleil. « Cours ! » lui cria-t-elle. De nouveau, elle utilisa sa création et son contrôle du métal pour planter de fines lances dans le corps de la bête. Celle-ci commença à chuter vers l’avant, dans le sillage de la course d’Adam. « Fais chier ! » L’Immaculée poussa sur ses ailes pour rejoindre l’homme aussi vite que possible. Elle le percuta sur le côté, de plein fouet, et l’entoura de ses bras. Ils roulèrent dans le sable, jusqu’à s’arrêter quelques mètres plus loin. Le cadavre de leur assaillant tomba près d’eux, dans un bruit sourd. Laëth se redressa, à califourchon sur le torse de l’inconscient. La bouche pleine de grains dorés, elle toussa et cracha. Pour leur éviter d’être attaqués dans cette soudaine position de faiblesse, elle déploya le Sanctuaire d’Ahena, ce qui ne l’empêcha pas d’exprimer son agacement : « Nutaar’kra ! Tu pouvais pas rester où t’étais ? T’as failli nous faire tuer tous les deux ! » Ces propos, venants d’elle, ajoutaient à l’ironie de la situation. « Et qu’est-ce que tu- » Elle fronça les sourcils.
Message V – 1003 mots
Résumé : Laëth combat les vers et se jette sur Adam pour lui éviter de mourir écrasé (sa bonté la perdra). Au moment où Adam part, Evie essaie de le suivre (si personne ne l'arrête, elle court droit vers les vers et euh... advienne que pourra /sbam). Evie : la fille fictive d'Adam et Laëth. Elle ressemble à ceci (en gros, c'est le portrait craché de Laëth, en version miniature /sbam). C'est une Déchue de la Colère, supplément Gourmandise. Niveau spécialités, elle a celles d'une enfant normale.
NB : J'ai envie d'avancer sur le RD donc je ne vais plus attendre tout le monde Je vais essayer de répondre maximum tous les 15 jours <3
Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Latone ~ Orisha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 2292 ◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014◈ Activité : Horticultrice
Dim 25 Avr 2021, 21:55
D'un point de vue grandement objectif, la situation se montrait comme catastrophique. Si Lar ne se retrouvait pas dans l'œil de la tempête, elle se serait gratté le cuir chevelu, tout en se pinçant les lèvres, en se demandant comment démêler ce bordel sans nom. Le capharnaüm l'empêchait de se concentrer sur tous les points qui requéraient son attention. Si on récapitulait : Laëth et le bonhomme crayeux s'occupaient des vers, la Déchue devait être sous la protection du dernier, Jil et Adam ensemble avec la rouquine, la seconde Ange… Hmm, la seconde Ange. La guerrière de Gona'Halv se tourna vers la camarade de la disparue. Son empathie génétique revenait au galop et lui fit éprouver toute l'angoisse de l'Okan envers celle que Lar n'avait pu récupérer au passage. Malgré tout, la Sùlfr garda son sang froid et finit par retrouver son souffle. Les tentacules auront fait leurs affaires, toute comme la Peur incarnée. Un chouïa de résistance de leur part fera déguerpir l'essaim des dunes, même s'il demeurait le catalyseur de leur présente cécité. D'un coup d'œil rapide, Lar s'assura que l'Ange n'ait point d'affliction ; sans les ruines, elle aurait volontiers usé de sa stature pour la protéger du sable. Pour combien de temps, ça, c'était une tout autre question. Même si l'Okan ne s'en rendait pas trop compte, son instinct de protectrice lui insufflait une bouffée de courage. Et cela, la Sùlfr le respectait.
" Je vais m'en assurer personnellement. "Assura-t-elle en réajustant une lanière autour de son bras.
Son regard brûlait de détermination, tout comme les prémices d'une bataille imminente : maintenant que des vies semblaient en danger, il était plus que temps de réveiller la véritable force de la Souriante. À ce propos, les derniers mots de Shanxi lui arrachèrent un fugace sourire. On reconnaissait davantage la fameuse Léto ainsi : inébranlable et avenante, malgré le chaos ambiant.
" On va s'en tirer, ton amie aussi.Aussitôt dit, ses gigantesques pairs d'ailes se déployèrent. Une extension remarquable de son enveloppe, exagérant un peu plus sa grandissime silhouette. Une tempête ne suffira pas à l'arrêter.Reste ici, elle aura besoin de toi. "
Une fois retournée, sa jovialité se dissipa et elle esquissa une avancée vers l'ouragan. Son dos bien droit, c'était comme plonger dans les abysses les plus insondables. Il suffisait d'un son unique pour lui dicter la direction. Shanxi. Elle capta la voix de Helsinski, juste là. Sans perdre une seconde, Lar prit position : ses ailes se mouvèrent de sorte à la propulser en avant, la faisant piquer droit vers l'Ange en détresse à toute vitesse. La Vertueuse Réprouvée tendit les bras et agrippa la jeune femme au passage. Ses pieds se posèrent sur une surface opposée et elle reserra son étreinte sur l'affligée, de sorte à la couver au maximum et la prémunir du moindre grain de sable supplémentaire. Lar lui souffla quelques mots rassurants, malheureusement perdus dans le boucan environnant, et poussa à nouveau sur ses quatre ailes pour retourner auprès de Shanxi. La Réprouvée angélique reprit son équilibre du mieux qu'elle pût, après avoir relâché Helsinski. Un tel aller-retour, si rapide, n'était point de tout repos.
" Tu m'entends ? Tu es en sécurité.La blondasse posa sa main sur le front de la miraculée. Avec une pincée de son propre sang – logée dans sa paume – elle lui offrit de sa magie pour la soigner. Elle en avait bien besoin.Parle-nous, est-ce que tu vas bien ? "
Ceci étant, Lar avait bien spécifié à Shanxi que sa camarade aurait besoin d'elle. Car la Sùlfr n'en avait pas fini. La Réprouvée à temps partiel se décala le plus possible de ses alliées et usa de ses ailes pour s'élever, d'un coup, suffisamment haut dans le ciel, afin d'avoir une vue d'ensemble de la situation. Alors qu'elle lévitait quelques temps au-dessus de tout, elle remarqua que les vers battaient en retraite ; les plus téméraires sûrement effrayés par l'assaut élémentaire du dragon.
Papa. Lar l'avait bien entendue, une voix forte et enfantine s'élevant presque sur le chemin des monstruosités. Ses iris vairons se braquèrent sur la petite, à l'instar d'un aigle prêt à s'abattre sur sa proie. La protectrice fonça sur la Déchue et la récupéra avant qu'un ver n'en ait fait du hachis. Lar usa encore de ses ailes pour revenir en hauteur, ce qui devrait être un spectacle d'anthologie aux yeux de la petite.
" Salut toi, c'est quoi ton petit nom ? Moi, c'est Léto.Elle lui offrit un grand sourire maternel, tout en lui réarrangeant quelques mèches rebelles. Nul doute qu'elle tenait quelques traits de Laëth.On va rejoindre tes parents, mais avant, tu vois le méchant dragon ? Il nous en empêche.Sa main libre s'enfouit dans une sacoche, extirpant une fiole contenant plusieurs cristaux bleutés.Alors Léto va lui dire de gentiment partir. "
Elle serra avec les dents le bouchon de liège. Un fragment bleu s'échappa du récipient, auquel Lar donna une pichenette pour l'envoyer sur le dragon des sables. Lorsque le cristal effleura ses écailles, une aura bleutée couvrit sa silhouette et il disparut en un clin d'œil. La tempête cessa peu à peu ses ravages, s'estompant dans un calme morbide et pas moins rassurant. La prodige de Gona'Halv entama une douce descente pour ne pas brusquer la petite fille. Une fois pieds à terre, la blonde s'accroupit et déposa l'enfant, juste à côté du supposé couple, dont Lar ne fit aucun commentaire alors que son regard dégoulinait de malice. La titanide se redressa, cherchant à évaluer les dégâts sur leur groupe. Le bien-être des deux Anges complices lui importait le plus.
" Les vers sont partis et le dragon risque de revenir à tout moment. Dépêchons-nous de rejoindre le faisceau. "Leur tolérance aux ennuis fut bien trop mise à mal…
1017 mots ~ Lar rassure Shanxi et va sauver Helsinski en la ramenant aux ruines. Elle sauve aussi Evie des vers et fait disparaître quelques temps le dragon avec un artefact. Du coup, il n'y a plus de tempête, plus de vers, plus de dragon. Elle dépose Evie à côté de Laëth et d'Adam.
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