Avant de franchir le grillage du manoir Verrachia, Pendrake jeta un coup d'œil rapide mais pas moins intéressé à cette fameuse recette. Obtenir la potion de Jouvence s'avérait parsemé d'étapes compliquées et d'ingrédients qui eurent tôt fait de lui faire hausser un sourcil. Soupirant, il plia les instructions d'Annibale en une sphère informe avant de les sécuriser dans une poche à l'intérieur du manteau. À quoi pensait-il, finalement ? Évidemment que cet arrangement ne se concrétisera pas en un claquement de doigts. Pour un peu, le Réprouvé pourrait imaginer que cette potion était bidon ou que le mode opératoire était complètement faux. Toutefois, sans pouvoir l'affirmer avec certitude, il doutait que le Verrachia s'ait moqué de lui. Il l'avait rencontré à Pabamiel, ici-même, en compagnie d'une Deslyce. Nul n'était assez idiot pour duper quelqu'un d'affilié de près – charnellement très près – à une Deslyce. Au-delà de ça, la farouche ténacité des Bipolaires n'était plus à prouver. Annibale aurait tout à perdre à duper Pendrake. C'était un fait. À l'inverse, le Hrafninn ne comptait pas manipuler un homme nappé de mystère. Ça, c'était un autre fait.

Le voilà donc de retour livré à lui-même au sein du Spectre de la Dame. C'était la première fois qu'il osait s'aventurer seul à Pabamiel. Cela pouvait paraître idiot, mais il préférait que les Spectres le craignissent ; au mieux ! Il ignorait s'il avait l'air d'être bourru avec cette tenue typiquement locale et ce masque. Tout ce qu'il savait, c'était que Cælys le trouvait "diablement sexy". Bon, cela ne l'avançait pas beaucoup, sauf jusqu'à son lit. Il devrait peut-être passer au Manoir Marvala avant de rentrer, cela lui fera une pause agréable. Néanmoins, Cælys ne devait pas y être et qui sait quelles farouches Deslyce s'y trouvaient à l'heure actuelle. Surtout, le gros problème de ce plan demeurait le fait que Pendrake ne savait plus par où aller pour rejoindre le Manoir.

Partiellement irrité, le Choucas décida de s'engouffrer dans les quartiers luxueux de Jelemiel. Ici, sans un sou en poche, on était futile du point de vue des enseignes prestigieuses qui sillonnaient les avenues à perte de vue. Ce n'était pas le cas de Pendrake. Lui, il était riche. Quelle aubaine ! D'un air détaché, il passa devant les boutiques, jetant quelques fois un œil plus attentif aux vitrines. Il respirait mieux sans le carcan festif lors de son dernier passage, cette atmosphère lui donnait l'occasion de, si les Zaahin le souhaitaient, dénicher la perle rare.

Au final, au bout de quelques minutes de promenade introspective, le Drem s'attarda sur une galerie d'art. Ce n'était pas du tout son style d'y traîner, mais jeter un œil ou deux ne lui feraient pas de mal. Il avait justement deux yeux, c'était parfait. Il déchanta bien vite lorsqu'il fit face au premier tableau qui se dressait sur son passage.

" C'est sacrément moche. " Souffla-t-il à une dame qui venait juste de le rejoindre.

529 mots ~

" Oui, je pense. " Il la toisa de biais. Une plaisanterie de sa part ou de la sienne, cela ne changeait pas grand-chose. Il soupira intérieurement ; ceci sera son quotidien à Pabamiel, les joutes verbales. Autrefois, cela était son jeu favori, maintenant il se sentait presque rouillé.

Sans plus de cérémonie, Pendrake fixa à nouveau la fameuse toile. D’ordinaire, un visiteur assidu devrait se contenter de demeurer immobile face à chaque œuvre, construire toute l’analyse dans sa tête, puis partir. D’apparence, c’était bien ce que réalisait le Réprouvé, mais cette décision s’expliquait surtout par le fait qu’il confortait sa place ici-même. À quoi bon vagabonder dans la galerie si aucune ne représentation ne se libérât de ses spectateurs ? Hors de question de s’engager dans une file interminable. Il saura simplement que ce tableau démontrait la complicité de quatre jeunes filles attroupées autour d’un arbre fleuri, chacune adonnée à une activité qui personnifiait leur caractère respectif. Il fera alors la conversation avec cette femme. Enfin, la suite ne dépendra alors plus qu’eux deux.

" Vous êtes morbide. Commenta-t-il en lui souriant : il aimait bien son idée. Vous n’auriez pas du rouge à lèvres sur vous ? Ou quelque chose comme ça ? Une correction ou deux ne feront pas de mal. " Si on ne les voyait pas, il n’y avait pas de crime.

Le titre étant tombé, le Hrafninn se tourna à son tour vers la jeune femme. S’il ne portait pas le masque des Spectres, son imposture tomberait immédiatement à l’eau. Tout ce qu’elle pût voir, c’était un homme qui la jaugeait de bas en haut. Pendrake peinait à capter son essence, elle avait un petit côté pur avec ses longs cheveux de blé et ses traits si délicats. Pourtant, son attitude et sa voix lui criaient de se méfier. Cela ne l’arrangeait pas du tout, puisqu’il l’identifiât aussitôt comme un potentiel danger. Comment pouvait-elle connaître le visage du Bhūta Rāja ? Et surtout, pourquoi approcherait-elle le Souverain de manière si détachée ? Pour la première interrogation, Pendrake entendit un nom soufflé dans ses pensées : Annibale. Peut-être avait-il compris qu’il était Aodh et la rumeur s’était répandue telle une traînée de poudre. Ou alors, c’était quelqu’un d’autre, ce qui s’avérait encore plus compliqué à digérer. Pour la seconde interrogation, il ne tenait qu’à lui de le découvrir.

" Ce n’est pas tant ces tableaux qui m’intéressent que l’artiste qui se cache derrière. Il semblait s’amuser de son rôle, le loup ne masquait aucunement son côté narquois. Pabamiel ne fut pas ma première destination de choix, je m’étais plutôt rabattu sur la Terre Blanche pour admirer des œuvres pleines de vie. Hélas, on devrait la renommer la Terre Rouge. Quelques Sorciers, quelques Anges, et quelques Chevaliers m’ont bien fait comprendre qu’ils ne partagent pas mes goûts. " Sans les missives des jeunes Belegad, il n’aurait jamais eu accès aussi tôt à de telles informations. Il les remerciait sincèrement.

De nos jours, les conséquences de cette bataille tombaient au compte-goutte. De plus en plus d’Anges affluaient en territoires sûrs afin de s’extirper de leur misérable condition. Entre ça et le fameux Génocide, les Démons peinaient à faire pâle figure. De ce fait, chaque camp attendait une roublardise de plus de la part des Vils. Si cette blonde pensait ainsi, alors Pendrake pourrait éventuellement en jouer. C’était risqué, mais à partir du moment où le visage du Bhūta Rāja fut révélé, il était déjà trop tard.

"  Vous êtes une artiste ? Demanda-t-il avec curiosité, penchant légèrement la tête sur le côté. Le ton donné sur le mot "artiste" devrait lui faire comprendre ce qu’il entendait par là depuis le début. Bipolarité obligée, Pendrake ne retint pas un élan primitif ; ses sourcils se froncèrent alors qu’il rajoutât : Qui êtes-vous ? "

666 mots (pas fait exprès) ~

Cette femme semblait être sur la même longueur d’onde que lui ; ou alors, cherchait-elle à se caler sur sa propre vision des choses. Dans tous les cas, cela convenait parfaitement à Pendrake. Avoir autrui dans sa poche ne les rendait que plus malléables et confortait sa position. Il ignorait comment elle faisait pour changer une peinture d’un simple regard, mais cela démontrait une certaine maîtrise des sortilèges. En soi, sur le moment, ce n’était guère rassurant. Le masque du Spectre faisait au moins des merveilles pour le tirer de ce guet-apens.

" Ça, c’est ce qu’on appelle un carnage. " Ironisa-t-il à son tour face à leur nouvelle œuvre. Elle était une artiste ; lui n’aurait été qu’une brute.

Mentionner la Terre Blanche de son propre point de vue s’était avéré risquer, néanmoins le faux Roi ne pouvait se permettre d’être aussi peu convaincant. Devenir l’Autre lui demandera davantage d’informations au sujet des diables, surtout du couronné. Sur ce point, il faisait confiance à la Taiji qui pourrait le guider ou l’aiguiller sur certains détails ; voire, le prévenir d’un danger imminent. Bon, pour cette fois, c’était raté. Mais cette blonde commençait à amenuiser son malaise. Elle rentrait dans le jeu, pour le meilleur comme pour le pire.

" Je ne doute pas que je trouverai l’objet de mes désirs en ces contrées. Cette cité est remarquablement… intéressante. Le Choucas se permit de l’observer davantage, aussi impoli que le Réprouvé qu’il était. La mention du "réconfort" l’hameçonna. "À ce qu’il paraît" ? Répéta-t-il, le ton faussement incrédule. Vous ne pouvez pas corroborer vos affirmations ? Il laissa planer un silence alors qu’il la toisa de haut. Je prends note de votre conseil. Je n’ai point eu le loisir de rencontrer les Marellye. Il se tourna totalement vers elle. Sans vouloir casser du sucre sur les miens, le manque de matière depuis les récents événements se fait ressentir. Les places libres s’alignent, c’est malheureux… Il lui sourit. Je pourrais dénicher quelques perles rares ailleurs, et les ramener si elles me plaisent vraiment. Sachez que j’ai à cœur de combler le moindre vide. " Visiter au moins une fois l’Enfer ne serait pas du luxe.

Cette inconnue vivait donc à Pabamiel. De surcroît, elle se targuait de compétences qui pourraient lui être utiles. Avec leurs loups respectifs, il lui était difficile de la croire sur parole. Les péquenauds de Lumnaar’Yuvon aussi s’étaient vantés d’être des experts, et pourtant… Étant donné les circonstances, il était presque trop tentant de boire avec avidité les dires de la Morbide.

" Vénusia. Il imprima ce nom dans son esprit, conscient que tant de détails à son sujet lui échappaient. Il saisit sa main et se pencha sur elle pour la baiser. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas imité de telles courbettes. Oh vous savez, je ne suis qu’un influent Réprouvé de Sceptelinôst. Il la suivit à la trace. Appelez-moi donc par mon nom, Pendrake Hrafninn. "

Le nouveau tableau présentait un horizon marin, depuis une place de sables écarlates. Le carmin contrastait avec la tombée de la nuit, les astres se reflétant dans l’eau de plus en plus sombre. Une beauté éphémère qui masquait d’horribles abysses. Il se tint en face, leur manège de fausse visite poursuivi, les mains jointes dans le dos. Sans lui accorder un regard, le Hrafninn songea à une possibilité, évoqué par l’œuvre picturale.

" À l’occasion, vous devriez venir à ma rencontre à Sceptelinôst. C’est un endroit qui devrait vous plaire pour cultiver votre art. Il fronça les sourcils, ses traits toujours enfouis sous le semi-masque. Je pourrais vous aiguiller sur quelques quartiers pour une démonstration. Il pivota la tête en sa direction, prêt à entendre sa réponse. Mais avant, il me plaira de me ressourcer en vos terres. Je sens que nous nous y reverrons souvent. " Spectre demeurait une obsession à découvrir plus en profondeur.

678 mots ~

Elle était honnête ; ou du moins, elle en donnait suffisamment l’illusion pour le convaincre de sa plaidoirie. Le fait qu’elle évoquât le marché lucratif de la chair lui faisait comprendre deux possibilités : soit cette Vénusia s’y connaissait, mais il ne comprendrait pas pourquoi elle ne chercherait pas à confirmer les on-dit, soit elle tentait de le caresser dans le sens du poil… Et dans ce cas, c’était plus que parfait. Pendrake ne se montra absolument pas confiant au départ, mais cette femme ne lui posait guère plus de soucis que cela. Il aurait adoré écourter l’échange au plus vite ; selon son faux statut, il n’aurait qu’un mot à dire. Cependant, l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Si les Verrachia ne répondaient pas favorablement à ses demandes, ou encore qu’il ne réussît pas à les satisfaire, il ne serait pas plus mal d’assurer ses arrières et de diffuser son emprise sur le Spectre.

" Hmm, vous trouverez sûrement le collègue idéal dans mes collaborateurs. Clairement un mensonge, car il doutait pouvoir faire coopérer un Réprouvé de Lumnaar'Yuvon avec… une résidente de Spectre, jusqu'à preuve du contraire. Il fit flotter l'idée dans sa tête un instant, avant de lui accorder un regard insistant. Dans le cas contraire, sachez que je m’assurerai personnellement de trouver chaussure à votre pied. " Il s'était forcé à dégouliner sa voix de charme, histoire d'évaluer sa réaction. Les jeux des ombres ne lui déplaisaient pas et il pourrait assimiler quelques techniques.

Plus le lien se tissait, plus Pendrake commençait à prendre confiance. Même si elle finissait par comprendre la supercherie, elle ne pourra rien faire face à une dizaine de Bipolaires armés jusqu'aux dents ; sans parler que la cité de Sceptelinôst était revancharde. L'attirer dans ses filets représentait autant un risque qu'une opportunité. Dans tous les cas, ses arrières étaient assurés. C'était du moins ce qu'il pensait, car il ignorait encore tout de cette fameuse Vénusia. Était-ce vraiment son nom ? Il en avait aucune foutue idée. Malgré tout, à Pabamiel, ce devait être ainsi qu'on la nommait.

L'invitation chez les Borja le prit de court, même si le masque n'en laissa rien transparaître. Une soirée… C'était si tentant. Dans le même temps, ce ne serait pas plus mal pour laisser sa marque par-ci par-là. Un Démon ne devrait pas refuser une telle occasion, surtout dans une telle position. Même s'il ne connaissait rien d'Aodh, Pendrake se confortait dans l'idée que – si clone il était – il devait réfléchir comme lui.

" Décidemment, nous risquons bel et bien de nous retrouver plus tôt qu'imaginé. " Ce n'était ni un refus catégorique, ni une acceptation trop enthousiaste. Ainsi, il l'obligeait plus ou moins à se rendre à cette soirée, au risque d'attirer le courroux démoniaque. C'était parfait.

Laissant voguer ses iris bleutées sur la succession d'œuvres, le Hrafninn préféra rester en mouvement en compagnie de Vénusia. Il serait dommage qu'on les interrompît pour quelques retouches de leur cru… Un criminel ne devrait pas rester sur les lieux de ses méfaits. Il devait valser.

" Pour affaires, rien de plus. Précisa-t-il sans plus de détails ; il ne souhaitait pas spécialement mêler Verrachia à cette entrevue. Elle posait trop de questions à son goût ; se permettre une telle déférence à l'égard d'un souverain, elle n'avait pas froid aux yeux. Cela lui plaisait autant que l'effrayait. Et vous, Vénusia ? Quelle est donc votre histoire ? Êtes-vous née à Pabamiel ? Contrairement à lui, elle semblait bien au fait des us de la cité. Êtes-vous liée, de quelle que manière que ce soit, à des sphères d'influence comme les Grimaldhi ou les Sorabella ? " Puisqu'elle les nommait elle-même. D'ailleurs, il devrait vraiment réviser qui était qui chez Spectre.

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Dreell. Cette histoire prenait une tournure aussi inattendue que malvenue. Pendrake n'était déjà pas bien sûr de sa prestance face au Verrachia, et le voilà déjà à usurper une autre identité. Exactement comme auparavant, cette époque où il s'étouffait entre les fils de ses marionnettes. Saoulé, il retira le loup une fois que Vénusia fut suffisamment éloignée. Tss, ce ne devait même pas être son vrai nom. Tous ces trous du cul passaient leur temps à se cacher – littéralement pour le coup – derrière un masque. Si le Réprouvé ne fut déjà pas habitué à ce genre d'habileté, il n'aurait pas fait long feu à Pabamiel. Il ne pouvait que remercier sa couardise, sa tumultueuse enfance, et surtout sa tendre Deslyce. Mince, maintenant qu'il pensait à elle et ses courbes à s'en damner, il avait très envie de la faire revenir au manoir Marvala pour se la faire. Elle ne devait pas y être… Son poing se resserra sur le masque, son autre main passa dans ses cheveux, calée sur le rythme de son long, très long soupir. Il avait besoin de décompresser, au risque de vriller lors du chemin du retour. Ne restait-il donc que cette solution-là… ?

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" Et c'est pour ça que les pieuvres ne peuvent pas jouer de cornemuse. " La chute semblait faire mouche, car les deux demoiselles – ou dames, il ne se formalisait guère, le saviez-vous ? – firent preuve d'un intérêt accru, au lieu de fuir.

Les confessions de Vénusia l'avaient travaillé. Jusqu'à aujourd'hui, Pendrake ignorait l'existence de ladite "Pieuvre", même Annibale fut discret à ce sujet. Sans le placer dans les rouages du secret, les Deslyce, notamment la matriarche, lui firent comprendre que le Spectre de la Dame n'était le reflet que d'une chimère bien plus impressionnante. Toute cette mascarade lui prenait bien plus la tête en ces terres qu'à Sceptelinôst. La potion de Jouvence devrait être la clé qui lui accordera un droit de passage, une entrée vers cette fameuse Pieuvre et ses ressources insoupçonnées. Au sein de ses tentacules, peut-être parviendra-t-il à préserver sa vie ?

Sous le masque dissimulant ses émotions, ses iris bleutées se braquèrent sur Vénusia ; quand on parlait de la louve. Elle aussi devrait lui être utile, dans le cas où le Verrachia lui collait des cadenas à tout va. De ce qu'il apprît durant la soirée, les Castelli se terraient dans les entrailles de la Cour. Même si elle ne faisait pas partie de cette dynastie, son contact lui ouvrira quelques portes de secours. Après tout, lui aussi n'était qu'un étranger pour cette chère Pabamiel. Son potentiel pourrait lui apporter beaucoup, même si le risque demeurait grand. Mais quel Réprouvé digne de ce nom ne jouait pas avec le risque ?

" Venez par là. Il l'agrippa par la hanche avec sveltesse pour l'éloigner de l'attroupement. Vos affaires se portent bien ? " Elle s'était éclipsée si vite qu'il faillit louer les Zaahin.

En soi, cela devrait gonfler l'égo de la blonde face aux autres prétendantes, celles-ci courroucées de se voir chiper une belle proie en un claquement de doigts. En son for intérieur, un sentiment déplaisant mit en garde son instinct, et ce depuis le contact établi avec cette artiste. C'était comme s'il s'était mis à toucher une Sorcière. Par souci de commodité, il retira sa main une fois Vénusia attirée jusqu'à l'un des balcons libres. L'air frais lui ferait du bien pour atténuer sa détresse ; toutefois, il s'avérait que l'atmosphère du Spectre se chargeait constamment d'une chaleur tentatrice.

" Je ne suis pas toujours d'humeur à la chasse. Annonça-t-il après une bonne gorgée de vin. Bien souvent, je préfère écouter, qu'on vienne à moi pour me raconter quelques belles anecdotes. C'était un test, afin de voir jusqu'où elle était prête à aller et ce dont elle était capable. Que cherche à accomplir cette chère Isabella Borja avec cette soirée, hmm ? " Il y avait toujours une raison sous-jacente à celle de la fallacieuse distraction.

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