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 [Quête] - Les flammes du Phénix

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Mitsu
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Mitsu
Jeu 17 Juin 2021, 18:38


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Les flammes du Phénix


Intrigue : Niklaus Salvatore prend la tête du Spectre de la Dame après avoir tué le précédent Phénix. Il fait la rencontre d'Aria. C'est un rp qui va me permettre d'étudier un peu l'Empire, de modifier quelques petites choses et d'en reprendre le contrôle tranquillou. Puis il y a Otello qui arrive \o/


Niklaus était assis dans un fauteuil. Les jambes croisées, il buvait du champagne en provenance d’Amestris, un large sourire satisfait sur le visage. Il se rappelait la première fois qu’il avait foulé ce territoire en compagnie de la Reine des Abysses. C’était il y a si longtemps. Ils avaient découvert la ville de Pabamiel ensemble et y avaient séjourné des mois, un séjour entrecoupé par leurs diverses obligations royales. Cet endroit lui plaisait mais ce n’était pas l’unique raison qui expliquait son retour en son sein. Il avait eu un projet et venait d’en arriver au bout. À l’époque, Vanille avait empoisonné le Phénix et avait pris sa place avec une facilité déconcertante. Personne n’avait osé hausser le ton. Il n’en serait pas autrement aujourd’hui. Les peuples sont faibles. « Je t’avais dit de ne pas toucher ma fille. » murmura l’ancien Empereur Noir, avec un regard aussi expressif que celui de la mort. En réalité, l’homme souffrait d’un mal assez répandu mais qui, dans son cas, était pertinent. Il trouvait l’humanité entière abjecte, composée d’idiots à la réflexion nécrosée. Il savait qu’il possédait une réputation désastreuse. Il avait fait de nombreuses erreurs, dont celle d’aimer la Dévoreuse. Il l’avait sauvée, jadis, lorsqu’il n’était pas encore un Sorcier, lorsqu’il était Magicien. Leur histoire avait été longue et tumultueuse. Ils s’étaient rapprochés puis éloignés un nombre incalculable de fois. Il ne pouvait pas croire qu’elle ne l’avait pas aimé, au moins un peu. Mais la Sirène collectionnait les hommes. Ils étaient tous à ses pieds et elle en avait joui longtemps, au point où il s’était demandé si une histoire d’ego ne se cachait pas derrière ces petits jeux et ces drames à n’en plus finir. Ça l’avait peiné, en un sens. Lui qui trouvait le monde hideux et les autres répugnants, il avait pensé avoir enfin trouvé une femme d’une intelligence identique à la sienne. Elle l’avait empoisonné, avait nourri sa folie. Il savait que son règne chez les Sorciers serait marqué par de grandes défaites et cette réputation d’être le chien de la Deslyce. Elle l’avait trompé plusieurs fois et la dernière avait sans doute été de trop. Personne ne peut jouer avec le cœur des puissants sans en payer le prix. Il y a toujours une fin. Libéré de son emprise, il se sentait mieux. Il ne pourrait très certainement jamais s’empêcher de la traiter de traînée à l’occasion d’un banquet pour les besoins de son rôle mais il se rappelait aussi les bons moments, ceux que le monde ne connaissait pas. Lorsqu’il avait compris qu’il était capable d’être nostalgique sans être destructeur, il avait décidé de se détacher en partie de sa vie passée. Malgré sa réputation, il avait été un Roi important. Ses actes comptaient et il avait pour lui la construction de l'Amestris actuelle et quelques conquêtes.

« Mais tu ne penses qu’avec ta queue. » affirma-t-il, avant de regarder le morceau de chair qu’il tenait dans la main qui n’avait pas saisi le verre. Il l’avait découpée magnifiquement. Il savait que Lucia ne se résumait pas qu'à ça. C'était un homme intelligent mais ses excès avaient fini par l'exaspérer. Le fait qu'il fût incapable de garder sa verge au chaud dans son pantalon, contre son avis, avait fait germer la graine de la fureur. « Pensais. » rectifia-t-il. Le sexe était toujours malsain chez les Sorciers. Frustration, honte, violence et fantasmes tordus se disputaient la première place sur le podium du malaise. Lui-même ne faisait pas exception. Il aimait prendre avec violence et, surtout, il détestait qu’on lui refusât quoi que ce fût. Violer ne le dérangeait pas. Il en était conscient, tout en éprouvant pour le corps des autres et son corps propre un profond dégoût. La chair le répulsait pour ce qu’elle avait de pire. Le gras, les tissus mal cicatrisés, les orteils, l’intérieur des entrailles. Il avait vu beaucoup de corps ouverts, assez pour considérer que sa hantise était justifiée. Ce n’était pas tant pour l’acte qu’il n’avait pas supporté le comportement du Phénix. C’était pour l’outrage. Ses enfants, comme ses femmes, n’étaient plus de ce monde. Quitte à faire table rase, autant se débarrasser de ce qui ne l’intéressait plus. Il se lassait vite de ses relations, parce qu’elles ne lui apportaient jamais pleine satisfaction. Quand il se donnait, il avait l’impression de faire des efforts pour rien. À la fin, il ressentait toujours un vide et un ennui profond. Les autres étaient si peu intéressants lorsqu’on grattait légèrement à la surface.

« Je crois qu’il est mort. » Niklaus l’avait sentie arriver mais n’avait pas bougé. Il fut simplement étonné, en levant les yeux, de voir une enfant. Elle n’avait pas l’aura en accord avec sa taille. Elle n’était pas bénéfique. Quelque chose de dérangeant existait dans ses yeux. « Excellente déduction. » fit-il d’un ton sarcastique. C’était peut-être bien une gamine. Un adulte n’aurait jamais fait ce commentaire. Le corps était abîmé, tellement abîmé. Il l’avait tué de la façon la plus vieille de l’univers : le poison. Peut-être était-ce un hommage envers Vanille ou un dernier outrage. Elle avait passé sa vie à empoisonner celle des autres. À présent, il s’emparait de ce qui devait lui revenir en empoisonnant le Phénix. Il n’avait pas fait que l’empoisonner. Il l’avait travaillé, découpé et s’était légèrement déchaîné sur lui. « Veux-tu te rendre utile ? » « Peut-être, ça dépend pour quoi. » « J’œuvre pour le mal. » précisa-t-il, en croyant saisir ce qu’elle entendait par « quoi ». « Alors oui. » Elle n’était pas très compliquée. « Bien. Annonce donc que Niklaus Salvatore est le nouveau Phénix et qu’il est célibataire. » « C’est vous, Niklaus Salvatore ? » demanda-t-elle, avec la voix de l’innocence. « D’où sors-tu, fillette ? » Tout le monde le connaissait. « Des flammes. » Des flammes du Phénix mais elle ne se souvenait que des flammes, pas du processus. « Ton nom ? » Elle haussa les épaules. « À qui est-ce que je dois dire que Niklaus Salvatore est le nouveau Phénix et qu’il est célibataire ? » demanda-t-elle, sans répondre à sa question. Il se méfiait de son aura. Au moins, sa chair n’était pas rabougrie comme celles de trop nombreux individus. La vieillesse était laide selon lui. « Tout le monde. » Elle finirait par lui révéler son identité. Plus tard. Il avait déjà vu trop de sang pour aujourd’hui. « Est-ce que ça fera du mal aux gens ? » Étrange question. « Oui. » répondit-il. « J’aurais quoi en échange ? » « Fais-le et j’y réfléchirai. » « Je peux faire comme je veux ? » « Oui. » « D’accord. » chantonna-t-elle. Il ne se doutait pas qu’elle allait couper plusieurs mains et y attacher un parchemin roulé sur lequel était écrit la phrase : Niklaus Salvatore est le nouveau Phénix et il est célibataire. Puis, elle les enverrait aux Rois et Reines de ce Monde, ainsi qu’à quelques personnalités. Les Terres de Sympan n’avaient pas conscience de l’aspect terrible du Spectre de la Dame. L’armée et les arts étaient deux des caractéristiques principales retenues, lorsque quelque chose était retenue. Le terme même de Phénix ne dirait rien à la plèbe des Royautés. Néanmoins, les Souverains savaient car il était particulièrement rare que des informations si importantes échappassent aux réseaux d’espionnage des Grands. On ne pouvait pas cacher un Empire entier et son ombre comme l’on pouvait cacher une relation extraconjugale.

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Mitsu
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Mitsu
Dim 20 Juin 2021, 21:16


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Les flammes du Phénix



« Des mains, vraiment ? » Il avait les lèvres pincées. Niklaus était un Sorcier puissant et cela se voyait à plusieurs indices : son teint blafard, ses yeux de rapace, ses lèvres desséchés, son anatomie de manière générale, son aura effrayante. Il avait longtemps mis tout en œuvre pour paraître musclé mais le sport n’avait aucun attrait pour lui. Il fonctionnait avec sa tête, pas avec ses muscles. Sa force physique était donc, comme bon nombre de Mages Noirs, l’une de ses principales faiblesses. Bien entendu, cette composition désastreuse était palliée par sa magie. Ce n’était donc pas l’homme qui irait parcourir le Désert de Näw par curiosité. Il détestait la chaleur et haïssait les Humains. Aussi, il avait parfaitement conscience de ce qui se terrait parmi les dunes. Oh, bien entendu, Nementa Corum comportait aussi des monstres gigantesques et répugnants mais les Vers des Sables le dégoûtaient profondément. Leur corps, couplé à leur gueule, avait de quoi répugner n’importe qui selon lui. Beaucoup de choses, en réalité, dégoûtaient Niklaus. « Vous avez dit que je pouvais faire comme je voulais. » C’était vrai. Il l’avait dit. Il ne pouvait donc pas lui reprocher d’avoir agi de la sorte. « J’ai quoi en échange, alors ? » Il n’y avait pas réfléchi. Il s’était dit que, peut-être, elle ne reviendrait pas. Il avait de nombreuses choses à faire, ici. La nouvelle allait se répandre petit à petit et il devrait prendre ses responsabilités.

Finalement, il n'avait pas pu se passer du pouvoir. Ça le caractérisait. Il aimait régner et décider. Il avait bien l’intention de voir sa côte de popularité remonter, en tant qu’Empereur du Spectre de la Dame. Il possédait déjà un allié en la personne d’Elias Salvatore, si l’homme avait assez de jugeotte pour lui être un minimum reconnaissant. Ce n’était pas par charité qu’il l’avait adopté, c’était parce que la Lune Noire lui avait soufflé l’avenir. Néanmoins, il lui avait facilité la tâche, tout en se sauvant lui-même d’une mort certaine. Cette passation de pouvoir sans sang versé avait été particulière. Cela faisait des siècles qu’une telle chose ne s’était pas produite. Il s’était même départi de deux de ses épouses et d’une de ses filles pour illustrer son accord. Lorsqu’il voyait ce qu’étaient devenus ses femmes et ses enfants, celles qui avaient fini liées à Elias pouvaient s’estimer heureuses. Néanmoins, vu son comportement passé, il pouvait aussi envisager que Kaahl eût quelques ressentiments à son égard. Ce serait l’un des premiers sujets qu’il traiterait, une fois sa prise de fonction effective. Il préférait que les choses se passassent bien mais si ce n’était pas le cas, en tant que Sorcier influent, père de la première épouse du Grand Chaos et détenteur des secrets de ce dernier, il disposait de quelques pièces maîtresses qu’il n’hésiterait pas à faire bouger. Ce n'était pas bon de l'avoir à dos.

« Tu vas pouvoir entrer dans ma pièce secrète. » « Une pièce secrète ? » demanda-t-elle, en imaginant tout un tas de choses exaltantes. Peut-être était-il un maître du sadomasochisme ? Il n’en avait pas l’air. Il semblait plutôt être de ceux qui tiraient pour tuer. Il s’était pourtant amusé avec l’ancien Phénix… Aria avait hâte de le découvrir davantage, s’il l’acceptait à ses côtés, évidemment. C’était ça qu’elle voulait, un compagnon de jeu.

Après avoir marché dans l’enceinte du palais jusqu’aux appartement d’honneur qui avaient été conférés à Niklaus par l'ancien Phénix lui-même, ils se retrouvèrent devant une porte close. La Démone se mit à sourire soudainement. Cette odeur, elle la connaissait par cœur. Il y avait également de petits grésillements derrière la cloison. « Tu peux ouvrir. » dit-il, avec une voix sans émotion. Elle ne se fit pas prier. Lui songea, sans le penser, qu’il était regrettable que des corps qu’il avait serré contre lui fussent dans cet état, à présent. Il avait aimé les réunir tous dans cette salle, leur demander prestement de se déshabiller et les exterminer. L’une de ses filles étaient enceinte de Lucia. Elle avait reçu un châtiment spécial. Il lui avait ouvert le ventre pour éjecter ce que l’homme avait osé y introduire.

Quelques mouches s’extirpèrent de la pièce dès que de l’air nouveau y entra. Ça puait la décomposition. Aria sourit, horriblement heureuse d’assister au spectacle de ces corps sans vie et des vers qui les rongeaient. « J’aime votre cadeau. » déclara-t-elle. « Vous allez en faire quoi ? » « Je suppose que tu peux en disposer. Je dois m’occuper des affaires de l’Empire et n’ai pas le temps de faire le ménage. Donne-les à manger aux cochons ou récupère leur chair pour les scientifiques. Envoie-les à leur famille ou regroupe-les en offrande à l’Empereur Noir ou à Ethelba. Je m’en fiche. » C’était le passé. « Et annonce plus proprement que j’entends me marier. Pas à des pouffiasses cette fois. Je ne veux pas de femmes qui me donneront des enfants faibles. » « Je peux faire comme je veux ? » Cette question commençait à devenir récurrente. « Oui. » Il était curieux de savoir ce qui en ressortirait. Qu’allait-elle faire, cette fois ? Couper des bustes et graver un contrat de mariage à signer directement sur la peau des morts ? Il n’avait pas idée.

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Mitsu
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Mitsu
Mer 23 Juin 2021, 20:41


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Les flammes du Phénix



Les fesses posées dans les entrailles de sa dernière victime bien au chaud, Aria réfléchissait à comment trouver des femmes pour Niklaus. Elle l’aimait bien, parce qu’il était roux, même s’il avait définitivement une mine atroce. Ses yeux étaient jaunâtres. Il n’était pas spécialement séduisant mais quelque chose de fort se dégageait de lui. La beauté semblait s’être inclinée devant la puissance. Peut-être avait-il été beau à une époque ? Ou peut-être que sans cette aura qui le caractérisait, il aurait été définitivement affreux ? L’enfant en doutait. Sa face de rapace était charmante. Oui, c’était ça : il possédait un charme qui ne s’encombrait pas de la beauté. Les formes dures de son faciès avaient un aspect attrayant. Après… il ne l’intéressait pas vraiment à cet égard. Elle était trop jeune pour ce genre de choses et, pire, elle n’en avait pas envie. Ce qui la faisait rester, pour l’instant, c’était plus la perspective de coller dans les pattes du Salvatore des femmes qui lui donneraient du fil à retordre. Il lui avait semblé rapidement que c’était ce qu’il recherchait, et non de stupides et jolies petites marionnettes, avec de longues jambes de poupée mais à l’intelligence douteuse. S’il voulait des femmes à sa hauteur, il devait être prêt à souffrir. Une épouse intelligente supposait quelques trahisons. Une épouse forte supposait un caractère capable d’aller à l’encontre des décisions du nouvel Empereur. Ce qu’il désirait était dangereux mais elle était toute disposée à faire en sorte qu’il obtînt ce qu’il lui avait demandé. Les femmes en question seraient peut-être de précieuses alliées à l’avenir, ou ses pires ennemies. Et elle, que serait-elle pour lui ? L’avenir le leur dirait.

Aria farfouilla avec ses mains dans le corps ouvert et retira le cœur après l’avoir sectionné. Elle avait toujours trouvé cet organe amusant. Plusieurs expressions laissaient supposer qu’en lui se trouvait tout un tas d’émotions et de sentiments. Or, ce n’était ni plus ni moins qu’une pompe. Elle ne comprenait pas cet engouement autour de l’organe. Cela dit, poêlé, c’était délicieux.  

Au dîner, elle servit sa préparation au Sorcier. Il fixa son assiette avec un certain scepticisme. « Vous n’aimez pas les brocolis ? » demanda-t-elle. « Je n’ai pas pour habitude de manger de la viande humaine. » répondit-il, sans humeur. « C’est à faire toujours la même chose que la vie passe trop vite. Les nouvelles expériences rendent le temps moins fuyant. » Il la fixa. « C’est vrai qu’une enfant est de loin la plus à-même de philosopher sur le temps. » Il savait qu’elle n’était pas vraiment une enfant, ou une enfant extraordinaire. Il ne s’était pas encore positionné. Il n’avait pas assez d’indices et, surtout, il était occupé avec ses nouvelles fonctions. Il enquêterait plus en profondeur ultérieurement. Si elle était née si puissante, qu’en serait-il à l’avenir ? Il refusait de penser qu’elle faisait semblant d’être si petite. Certaines de ses réflexions étaient puériles. Pourtant, il y avait chez elle quelque chose de plus ancien, à commencer par les yeux qu’elle ouvrait sur le monde. « Bien sûr. Tout le monde est apte à philosopher sur le temps. Puis, si vous ne goûtez pas, vous ne saurez jamais si vous aimez. Je me rappelle une histoire qu’on m’a racontée. C’était un Ange. Un jour, il a rencontré une femme et elle lui a fait goûter ses plats. Il ne savait pas, au début, que ce n’était pas animal. Il a beaucoup aimé. Il lui a demandé de lui en refaire. Elle l’a fait et, petit à petit, il en a voulu encore et toujours plus. À la fin, il mangeait même tout cru, tellement il voulait se repaître de cette chair qu’il trouvait divine. Il se mettait du sang partout et des morceaux de tendon dégoulinaient depuis sa bouche rougie par le plaisir. Il était déjà devenu un Déchu lorsqu’il apprit que les Anges avaient vraiment un goût excellent. C’était ce qu’il mangeait depuis le premier jour. » Elle sourit, le regard perdu dans le vague. « Qui t’a raconté ça ? » « Je ne sais plus trop. »

Alors qu’il goûtait, elle lui annonça la bonne nouvelle. « J’ai trouvé comment vous trouver de vraies épouses. » « J’ai hâte d’entendre ça. » Sa voix parut légèrement condescendante. « Je vais monter une école. » « Pardon ? » « Oui. Une école qui formera les femmes à devenir exactement ce que vous désirez qu’elles soient : parfaites. » « Cela prendra du temps. » « Si vous pensez pouvoir trouver la perle rare, essayez. Je pense, de mon côté, que c’est par l’éducation que nous ferons de pierres brutes des pierres précieuses. » Il la fixa. Il était loin d’être idiot. « Et le temps de leur formation ? Et si certaines ne sont pas à mon goût ? » « Elles seront à moi. » « Mais encore ? » « Je veux diriger l’école et ses activités extra-scolaires. Une fois la formation de l’une d’elle arrivée à terme, vous choisirez si vous la désirez en épouses ou non. Si non, elle me sera liée. » « Et qu’en feras-tu ? » « Je servirai les intérêts de l’Empire et, donc, les vôtres. » « Et que définis-tu par parfait ? » « Physiquement attirantes mais conscientes de l’attrait qu’elles suscitent. Maîtresses dans l’art du sexe. Intelligentes et cultivées. Parfaitement au fait de leurs forces et de leurs faiblesses. Capables de se battre, tant physiquement que magiquement. Éloquentes et aptes à prendre des décisions. Très bien intégrées au domaine de la pègre et ayant même une ou plusieurs activités indépendantes, les rendant suffisamment riches et influentes pour ne pas dépendre de votre bon plaisir. Aptes à manier l’humour et le mystère. Capables de diriger du personnel mais non dépendantes à ce dernier. Ayant un grand intérêt pour les sciences et les arts. » « Pourquoi créer cet établissement uniquement pour moi ? Avec une telle structure, nous pourrions former les femmes de tous les Souverains du Monde. Pas que les femmes d’ailleurs. Des hommes, également. » « Je l’ai pensé pour vous uniquement. » « Bien. Je te demande maintenant d’élargir ton projet. Il n’y a rien de plus difficile pour un Roi ou une Reine de trouver un parti intéressant. » Il marqua une pause, coupa un morceau de cœur avec un bruit sec et reprit. « La Dame des Abysses a tué l’une de mes femmes en public un jour. J’aurais aimé que celle-ci soit capable de se défendre et de la blesser grièvement, au lieu de tourner un regard impuissant et stupide vers moi. » Il ne fallait pas se leurrer : il aimait avoir le contrôle. Seulement, cet épisode avait porté un coup à son autorité. Si lui pouvait frapper ses femmes et les forcer sans aucun problème, d’autres pouvaient le faire aussi. Ce n’était pas viable de se promener avec des poupées de chiffon. « Seulement… » dit-il, en revenant sur les méthodes de l’école. « … conditionne-les pour qu’elles me soient fidèles. » « Je n’y manquerai pas. » Elle le fixa. « Ce plat ? » « Délicieux. » dut-il concéder.

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Mitsu
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◈ Parchemins usagés : 36413
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 26 Juin 2021, 07:14


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Les flammes du Phénix


Otello était entouré de femmes toutes plus belles les unes que les autres. Que faisait-il là alors, seul homme parmi tous ces corps plantureux ? Il tremblait, comme la moitié des autres protagonistes de la cale. « Que vont-ils faire de nous ? » demanda l’une d’elle. « Si vous pouviez arrêter de poser la même question toutes les cinq minutes, je vous en serais reconnaissante. » dit une autre, bien plus courageuse. En réalité, elle n’était pas spécifiquement courageuse, elle avait l’air plutôt blasée. À tous les arguments qui lui avaient été alignés, à toutes les peurs de ses comparses, elle n’avait fait que hausser les épaules. Elle se sentait vide de l’intérieur. C’était comme si sa capacité à éprouver quoi que ce fût et à le manifester avait totalement disparu. Auparavant, elle vivait une histoire d’amour avec un noble, entourée des enfants qu’il lui avait faits. Sa vie, depuis plusieurs années, était morne. Elle regardait les jours passer avec les yeux d’une personne extérieure. Son mari et amant réussissait à agir de façon tout à fait normale mais, elle, elle était comme bloquée. Elle se demandait si ce n’était pas un mécanisme de défense. Elle ne se donnait pas totalement, pour ne pas souffrir. Paradoxalement, ça la rendait triste. Puis elle oubliait sa tristesse. Elle était ravalée et, finalement, elle ne ressentait juste plus rien, qu’un dégoût léger et persistant pour le monde. C’était la raison pour laquelle elle était l’une des plus fortes dans cette situation. Elle cadenassait ses émotions depuis tellement longtemps qu’elle ne ressentait ni la peur ni la détresse. Elle avait même affronté le regard de son ravisseur avec cet air de neutralité à moitié écœuré. Les gens lui paraissaient emplis de platitudes, à se complaire dans des existences sans objectif. Finalement, elle n’était pas différente. Elle était restée exactement là où elle était déjà, des années auparavant. Elle n’arrivait pas à aimer « comme il faut » « comme les autres » et elle en était désolée. Elle ne voyait pas d’issues possibles. Alors, quand cet homme assez classieux était rentré chez elle pour l’enlever, tout ce qu’elle avait pensé, c’était « Pourquoi pas ? ». L’événement la changerait un peu et, si elle mourait dans le processus, ça ne serait pas si grave. On finirait par l’oublier ou vivre avec.

« Comment ça l’Empereur a changé ? Mais j’en fais quoi, moi, de toutes ces poules ? » entendit-on depuis la cale. La voix avait été forte, emplie d’émotions étranges. Ce n’était pas tant l’inquiétude qui résultait du changement de Fenice le problème, mais bien cette cargaison qui lui était destinée et que le capitaine du navire avait maintenant sur les bras. Encore une fois, pourquoi Otello était-il à l’intérieur de ladite cargaison ? C’était une erreur grotesque, entièrement due à une situation rocambolesque et à un manque criant de prestance.

Les événements s’étaient passés quelques jours plus tôt. Le Démon avait déchiré son pantalon fétiche et, dans un bourg inconnu, c’était dit qu’il pourrait peut-être échanger ses services contre la réparation du tissu. Il cherchait la Dame Rouge depuis sa disparition et il était hors de question qu’il la trouvât avec un trou dans ses habits. Il avait donc fini gardien des enfants de la femme blasée. Il ne fallait pas se leurrer : ils se gardaient très bien seuls mais elle avait dû trouver à ce pauvre type paumé – et pathétique – une tâche pour que ce fût un échange équitable. Ses deux filles, elles, n’étaient pas dénuées de malice. Elles avaient aussitôt pris le Démon pour cible et avaient naturellement décrété qu’elles étaient de grandes couturières – comme maman – et que l’homme était un mannequin féminin. Il lui fallait donc une robe et du maquillage. Lorsque le gros bras qui s’occupait d’enlever des donzelles pour Lucia était arrivé, il avait trouvé deux femmes. Ce dernier, déjà borgne, avait une vue particulièrement mauvaise sur l’œil restant. Ça ne l’empêchait pas de faire son travail puisqu’il ne prenait aucune décision de lui-même normalement mais, quand il avait vu un autre jupon, il avait décrété à la première – qui irradiait d’une prestance singulière, à la fois due à sa beauté et à sa tristesse refoulée – qu’il allait « embarquer aussi sa sœur un peu moche et qu’ils verraient bien ce qu’ils en feraient sur le navire. ». Peut-être avait-il l'intention de la faire entrer dans sa paye ? Un trou, c'était un trou, et vu sa gueule, il n'était pas très regardant tant que ça restait gratuit. Otello n’avait pas compris qu’on parlait de lui. Les choses ne s’étaient pas faites dans la violence. Le produit que le borgne utilisa par magie leur fit perdre connaissance et il n’eut plus qu’à les cueillir comme on arrache les pâquerettes sans défense à la terre. Elles feraient joli dans le vase clos que représentait la chambre de Lucia et personne ne s’était demandé si elles n’étaient pas mieux dans la nature. Si ça faisait joli, c’était le principal, non ?

C’est ainsi que, sans le vouloir, Lucia fournit à Aria, à titre posthume, la base humaine de son école et qu’Otello fit enfin la connaissance de la Dame Rouge.

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