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 [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce

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Jeu 06 Fév 2020, 16:52

Le Rêve




[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  Vne5[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  8bsj[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  Pwh2
Sol - Pégase - Lun

« Oh Génies du Monde entier… » Pégase changea de forme, passant de celle d’un cheval ailé à celle d’une jeune femme à l’apparence revêche. Une boîte à musique invisible, quelque part, résonnait lentement, donnant au monde des rêves un aspect étrangement envoûtant. « … Écoutez mon appel. Il est temps de vous approprier de nouveau le berceau de leurs espérances… » Sol et Lun apparurent peu de temps après, les deux Djinns se saluant d’un sourire. Ici, au cœur de la Porte des Songes, ils étaient les Rois. Pourtant, rares étaient les Génies à se rappeler encore de leur ascendance sur le Monde onirique. Peu étaient encore capables de s’y rendre par une simple volonté. Ils étaient les Maîtres des souhaits et des désirs des Mortels mais avaient perdu leur autorité sur l’inconscience qui berçait les Rêveurs une fois la nuit tombée. Les choses allaient évoluer en même temps que Somnium retrouverait son éclat d’antan. L’un des Créateurs de l’île était revenu et c’était un signe suffisant. « Venez à moi, au cœur du Monde Onirique. Admirez-les, ces êtres avides et laissez-les souhaiter à s’en perdre dans une gourmandise maladive. » Et Pégase pensa que, demain, les Dieux s’inclineraient devant eux. Si les désirs des Croyants étaient assouvis par les Djinns alors ils se détourneraient de leurs religions et ceux qui avaient déjà disparu dans le néant de l’Oubli pourraient y être plongés de nouveau. L’Ère actuelle était bien triste. Jamais les Dieux n’avaient eu autant de pouvoir. Aucun peuple n’échappait à leur emprise. Pégase était contre. Sol et Lun ne pensaient pas autrement. Seulement, il fallait avancer petit à petit car un Æther en colère était dangereux. Finalement, Djinns et Ætheri avaient beaucoup en commun, ne serait-ce que le Monde qu’ils avaient à leur disposition. Le mystère des habitacles avait un goût délicieux. Certaines théories avaient déjà été évoquées à plusieurs reprises. Pandore avait peut-être réussi à créer de petites Divinités, des ersatz de Divin. Les Génies avaient combattu les Ætheri jadis. Ils avaient gagné.





Erek était en train d’enrager. Il s’était trouvé une auberge et maudissait toutes les secondes de son existence ce péteux d’Ange. Le visage déformé par une haine parfaitement visible, il se demandait ce qui lui posait le plus de problème : qu’il lui ait rappelé sa condition de Démon ou que Za le préfère à lui. Il ne voyait pas – dans sa mauvaise foi absolue – ce qu’elle lui trouvait de mieux. Ce type était comme ces putains de Goled à la con. On avait beau en massacrer par centaine, y en avait toujours qui repoussaient entre temps. « Dok ! » finit-il par lâcher. Et traiter ce Nivahriin (lâche) de chien était encore trop doux. Il imaginait sans aucun problème cette idiote de Za essayer de faire des galipettes avec ce putain d’angelot de merde. Elle était conne comme un balai si elle s’imaginait encore qu’il la laisserait lui faire une gâterie contre l’un des murs de sa maison. Les Anges étaient tous de gros coincés, frigides et puants comme des Sorciers ; sauf ses frères, à la limite. Bon, Erek exagérait sans doute. Il détestait les Démons aussi, ces horribles créatures qui hantaient ses cauchemars. C’était la faute de ces souvenirs factices qui ne cessaient de le tarauder comme une Bicorne en chaleur face à un mâle. « Ardyr ! » cria-t-il en s’énervant contre un vase qui finit par se fracasser par terre. La prochaine fois qu’il verrait Za, il allait lui décocher une baigne dont elle se rappellerait jusqu’à la fin de sa vie ! C’était quoi son problème à cette Dokiin, hum ?

Après un moment, il finit par enlever ses fringues et par se jeter sur le lit. Tout le soûlait. « Foder… » (Insulte) dit-il en pensant à Priam. Il eut un mal de chien à s’endormir, se tournant et se retournant en s’imaginant tordre le cou à ce lâche. Il espérait que Za finirait par se rendre compte à quel point elle se fourvoyait sur son compte. Un Enfant de Réprouvés qui quittait Lumnaar’Yuvon n’avait le droit à aucun égard, même pas le droit de vivre. Il le haïssait. Il voulait voir sa tête plantée sur une pique.




C’était bientôt le temps des récoltes. Arz’Lus venait de commencer et Erek hésitait un peu. Ça faisait quelques temps que Priam l’attirait. Il le voyait partir parfois, avec Za, à la rivière, et les avait suivis une fois pour les regarder de loin barboter et jouer dans l’eau. Il ne savait pas trop. Le corps de l’Ange l’attirait autant que son peuple le débectait. Il avait pourtant envie de lui. Peut-être plus que ça. « Hum… » S’ils couchaient, l’Aile Blanche serait Déchu. Il serait donc moins irritable en sa compagnie. C’était un plan. Il pourrait voir s’il ressentait plus que du désir comme ça. Et si non, ils auraient passé un bon moment.

Le décor se flouta et il se retrouva face à Priam. Il profita du fait qu’ils soient entourés d’autres personnes pour s’avancer vers lui. Il y aurait des témoins ainsi. Si le Fils de Réprouvés refusait le défi, alors il serait traité de lâche et se prendrait, tôt ou tard, un bac de purin de Bicorne dans la face. Et ça serait bien fait. Pas de pitié pour les couards ! « Priam. J’invoque le duel d’Arz’Lus. » dit Erek avec un sourire narquois sur le visage. « Je vais te botter le cul. »

910 mots

Explications


Bonjour ♪

Alors, comme promis, voici un RPPT de St Valentin|White Day, qui se passe dans la Porte des Songes. Je l'ai mis à Somnium parce que la Porte des Songes en elle-même n'est pas visible mais, en gros, votre personnage est plongé dans un Rêve. N'hésitez pas, donc, à rp en conséquence (les Rêves ne sont pas toujours logiques, les déplacements sont parfois hachés, les moments hachés, etc). Le rythme du rp sera d'une Coutume amoureuse différente toutes les deux semaines. On va commencer avec les Réprouvés. Si personne ne vient me voir entre temps, je ferai sans doute des Coutumes aux races un peu à la ramasse (xD).

Coutume Réprouvée : Arz'Lus
Arz'Lus, ou la Fête de l'Amour, est une coutume Réprouvée qui a vu le jour à Lumnaar'Yuvon avant de s'étendre aux autres territoires. Il s'agit d'une période de temps, avant les récoltes, où un Réprouvé peut défier en duel au corps à corps l'élu de son cœur afin d'obtenir de celui-ci un baiser avec la langue, voire plus si affinité. Si celui-ci refuse le duel, la honte s'abat sur lui pendant une période de temps plus ou moins longue. Il est considéré comme un lâche et la coutume veut que les autres Réprouvés lui jettent un bac de purin de Bicorne dessus. Si celui-ci accepte le duel et gagne, celui qui l'a défié devra travailler pour lui jusqu'au prochain Arz'Lus. S'il perd, il devra embrasser celui qui l'a défié. La coutume existe aussi dans les autres régions. À Stenfek, il s'agit principalement d'un duel sportif ou intellectuel, et non d'un duel au corps à corps comme c'est le cas à Lumnaar'Yuvon ou à Gona'Halv. À Sceptelinôst, il s'agit principalement de jeux de hasard ou de boissons.

Pour les besoins du Rêve, le décor est celui de Lumnaar'Yuvon et la coutume est celle de l'endroit. Donc vous vous retrouvez à la campagne, au milieu de champs, avant les récoltes ^^

Les Génies
Vous êtes donc appelés en Rêve par Pégase. Votre personnage ne rêve pas. Il est téléporté dans le Monde des Songes et est donc pleinement conscient de ce qu'il s'y passe, en plus de garder ses facultés magiques (voire de les décupler - en sachant que ce sont des rêves et que personne ne peut "mourir" ici). L'objectif pour vous est d'aller voir les Rêveurs afin d'exaucer leurs souhaits dans le Rêve. Ce qui est exaucé dans un Rêve n'est exaucé que dans le Rêve MAIS contribue à augmenter la puissance de votre personnage dans la réalité (le Rêve est une réalité pour un Génie, ce qu'il s'y passe n'est pas oublié par lui - Oui je fais évoluer la race 8D). Néanmoins, il y aura, pour le coup, des conséquences dans la réalité durant ce RPPT, par rapport aux épreuves et aux vœux, que je vais mettre plus bas.

Les Autres - hormis les races qui ne rêvent pas 8D
Vous êtes plongés dans le Monde Onirique. C'est un Rêve donc il peut être fait de n'importe où dans le Monde. Ça réunira vos personnages dans l'ambiance - ambiance qui changera toutes les deux semaines donc ^^ En plus de la coutume qu'il vous faudra réaliser, vous pouvez être approchés par des Génies qui pourront exaucer des vœux dans le Rêve (afin de favoriser votre victoire dans la Coutume Réprouvée par exemple, pourquoi pas). Le fait de formuler des vœux aura des petites conséquences dans la réalité, tout comme le fait de participer aux différentes coutumes.

Conséquences des vœux dans la réalité
Pour ce tour-ci, comme il s'agit de vœux de puissance afin de gagner le duel au corps à corps, plus votre personnage en fait, plus les prochains jours après son réveil seront assez pénibles. Il se sentira un peu faible voire malade (un bon rhume bien chiant). À noter que faire un vœu dans le Rêve semble tout à fait anodin à votre personnage XD Y a pas de logique, il sait juste qu'il peut en faire et du coup il le fait s'il veut.

Conséquences de la Coutume Réprouvée dans la réalité
Si votre personnage est celui qui a défié et qu'il perd le duel, il sera poussé, dans la réalité, à rendre un service à l'autre. Si votre personnage est celui qui a été défié et qu'il perd le duel, il sera poussé, dans la réalité, à embrasser l'autre. Ça se matérialisera sous forme d'envie, de pulsion, en fonction des spécialités. C'est à dire qu'un personnage avec une bonne force mentale aura envie mais sera capable de réfréner cette envie. Cela dit, il n'en sera débarrassé qu'une fois qu'il aura accompli le service ou le baiser. Le plus amusant reste de tirer au sort qui gagne (je peux le faire pour vous si vous voulez ^^). Il s'agit d'un Rêve, les spécialités ne comptent pas ici. Ce serait bien que même si vous le faites en solo, vous tiriez au sort (en demandant à l'autre joueur s'il est d'accord pour le deal de la réalité parce que baaah c'est pas anodin quoi xD).

Organisation du RP
Vous avez le choix, avec un même personnage, entre :
- Faire des messages multiples, donc vous participez au RP comme s'il s'agissait d'un RPPT en interagissant avec les autres. Là vous suivez votre progression en messages multiples du début à la fin (Ça ne vous empêche pas de poster des messages uniques avec un autre personnage mais on ne mélange pas quoi). Comme j'ai dit, je vais faire une coutume toutes les deux semaines mais vous pouvez très bien ne pas toutes les faire et rester campés sur l'une d'elle uniquement, en ignorer une et reprendre à une autre etc. Vous faites comme vous voulez, à votre rythme ^^ Aussi, vous pouvez voir les autres se battre à côté de vous et interagir (genre envoyer votre partenaire valser au beau milieu du combat d'autres gens etc !).
- Faire un message unique de 1350 mots minimum, par thème.
J'ai équilibré la balance des gains pour que ce soit aussi avantageux de faire l'un et l'autre ^^ Pareil, ce n'est pas parce que vous faites un unique message que vous ne pouvez pas voir les autres ou interagir avec eux (c'est plus difficile mais ça se fait ^^).

Fin de la première coutume : le 20 février

Enjoy  nastae
Gains

Messages multiples, 720 mots chacun minimum
- Le gain associé à la coutume en question du thème où vous avez posté. Ce tour-ci c'est ça :
> Cornes de Bicorne : Une fois par lune, le personnage peut demander à n'importe qui de l'embrasser. Si cette personne ne le fait pas, deux cornes de Bicorne poussent sur sa tête. [Plus ou moins longtemps en fonction des spécialités. Si la magie est vraiment faible ça ne marche pas, on est d'accord ^^]
- 1 point de spécialité tous les deux messages

Message unique, 1350 mots minimum, un par thème
- Le gain associé à la coutume en question. Ce tour-ci c'est ça :
> Cornes de Bicorne : Une fois par lune, le personnage peut demander à n'importe qui de l'embrasser. Si cette personne ne le fait pas, deux cornes de Bicorne poussent sur sa tête. [Plus ou moins longtemps en fonction des spécialités. Si la magie est vraiment faible ça ne marche pas, on est d'accord ^^]
- 1 point de spécialité

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Sam 08 Fév 2020, 07:05


Sylbille serra les dents. Elle y était presque ! Contractant jusqu'à la dernière fibre de son corps, la brune poussa de toutes ses forces. « Raaaah ! » grogna-t-elle. Finalement, après quelques secondes de résistance, le bras de son adversaire tomba à la renverse dans un bruit sourd.  « Ha ! Prends-toi ça dans les dents ! "Les femmes sont toutes des faibles" hein ? Ça t'apprendre à ouvrir ta grande gueule ! » déclara la gagnante avec un sourire triomphal. Wuld se massa le poignet, un rictus mauvais au faciès. Il détestait perdre, d'autant plus lorsque son adversaire se révélait être une femme. D'autant plus lorsqu'il s'agissait de Sylbille. Le réprouvé avait de l'estime pour sa partenaire mais elle restait une femmelette. Elle n'aurait pas du pouvoir gagner de la sorte.  « Les Zaahin ont été cléments pour aujourd'hui, voilà tout. Mais ne pousse pas ta chance trop loin, Eirik. » L'Orisha se mit debout, les mains à plat sur la table qui les séparait pour le bras de fer, et se pencha en avant, réduisant la distance entre leurs visages à seulement quelques centimètres.  « J'te reprend quand tu veux, Wiklin*. » murmura la chasseuse sur un air de défi. La provocation eut l'effet escompté et le bipolaire commença à rugir. Il aurait certainement écrasé son poing sur la figure de son acolyte si Fredco n'était pas arrivé et maintenu le bestiaux sur son banc.  « Par ma hache, tu veux mourir ou quoi ? Si tu veux qu'il te roule une galoche, y'a des moyens plus simples et moins dangereux pour le défier ! »  « Pff, t'as vu sa tronche ? Qui voudrait embrasser ça ? » se moqua la brune pour plaisanter.  « Par la mère des Zaahin, qu'un ange m'tripotte ! » déclara soudain le traqueur, ses yeux braqués dans la foule derrière l'Isemssith.  « Regardez-moi qui va-là. » Sylbille se retourna et vit passer la stature imposante de son époux.  « Le Délaissé...  » Sylbille se renfrogna aussitôt en entendant le Titre que l'on avait affublé à l'Ange. Elle détestait ce sobriquet. Délaissé ? Mais quelle blague ! À croire que tout tournait toujours autour de l'Ultimage, cette satané sainte-ni-touche ! Jalouse, la chasseuse sentit le rouge lui monter aux joues. Il n'y en avait toujours que pour la reine, alors qu'elle, qui était supposée avoir épousé le brun, était toujours à ses côtés. Elle était là, tous les jours, tout le temps, et pourtant l'Ange ne semblait pas la remarquer... C'était insupportable. En un sens, c'était peut-être bien fait pour elle. Au début de leur relation, Raeden avait été clair avec elle : il n'y aurait jamais rien entre eux. Rien de plus qu'une relation platonique, de confiance et amicale. Et le pire, c'est qu'elle y avait dit oui. La situation lui semblait alors plutôt avantageuse : épouser la Bûche Sauvage lui permettrait d'avoir la paix, on arrêterait de la tanner sur l'importance de trouver un mari et de fonder un foyer avant que se beauté ne flétrisse. On lui foutait la paix, elle pouvait aller voir ailleurs... L'accord semblait plutôt à son avantage... Oui enfin, si on omettait la présence imprévue de ses sentiments qui avaient, avec le temps, fini par éclore. La brune pesta.

« Bah alors ? Lui, t'as pas envie d'aller fourrer ta langue dans sa bouche ? » déclara le réprouvé avant de partir dans un rire gras. « Kniil rov ! » Si. Elle en crevait d'envie même. Sauf que c'était un putain d'Ange à la con et qu'à cause de ses Vertus de merde, il serait capable de préférer recevoir du purin sur la tronche plutôt que de s'abaisser à ça.  « Besoin d'aide peut-être ? » demanda un homme assis à côté de la corbeau. Elle ne l'avait pas remarqué jusqu'à présent, c'est comme s'il venait d'arriver et qu'en même temps, il avait toujours été là. « Ouai... J'ai besoin que mon coincé de mari oublie ses vertus pour ce soir. Et surtout, j'ai besoin qu'il ne pense pas une seule seconde à cette pimbêche d'Edwina Nilsson. » L'homme acquiesça.  « Quelque chose d'autre ? » « Faut qu'je sois une bombe. » exigea-t-elle avant de quitter son banc et de se diriger vers son époux. Se plantant juste sous ses yeux, elle enfonça un doigt accusateur dans sa poitrine.  « Toi, tu vas te battre contre l'Ibeji Parnímkà  »
750 mots

Post I:



Merci Kyky  nastae
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Sam 08 Fév 2020, 15:07


Rohvul do Munax’nah. Trou du cul de Démon. La colère était relativement étrangère à Priam. Il se murait souvent dans un calme discret, qui au fil des années s’apparentait de plus en plus à une force tranquille. Le sang grondait rarement à ses tempes ou, du moins, il fallait faire beaucoup d’efforts pour l’énerver. Erek avait magistralement bien réussi. Sa simple présence l’avait mis hors de lui. Il avait réagi exagérément et le savait. Il n’aurait pas dû s’agacer de le voir sur les Terres du Lac Bleu, il n’aurait pas dû s’agacer de… Non. Plus les secondes s’égrenaient et plus il percevait le fond du problème. Des grimaces lui échappaient, parce qu’il lui était terriblement désagréable d’admettre la vérité. Cela l’était d’autant plus qu’il ne comprenait pas pourquoi il trouvait cela irritant. Il était jaloux. Jaloux parce que lui, le Vil, pouvait toucher la Réprouvée et coucher avec elle dès qu’ils le désiraient tous les deux. Jaloux parce qu’elle avait choisi de s’offrir à ce pauvre type tandis que lui avait malencontreusement déserté Lumnaar’Yuvon, et que les interdits angéliques le tenaient littéralement par les couilles. Jaloux, et cela l’insupportait. Que croyait-il ? Qu’elle allait attendre en se tournant les pouces et les cuisses bien fermées qu’il se décidât à se faire déchoir ou tombât amoureux d’elle ? Elle ne faisait pas partie du peuple des Bipolaires pour rien. Ils vivaient avec brutalité et sensualité, en harmonie avec les pulsions qui brûlaient leurs corps comme leurs esprits ; lui devait les brider, et chaque jour qui passait était désormais l’occasion de perfectionner cet art. Peut-être qu’un matin, il se réveillerait frigide.

Priam grogna et se retourna dans le lit. Foder. Connard. Il resserra son poing autour de la couette. Bien que ses yeux fussent fermés, son visage était crispé. Il n’avait pas les traits paisibles de celui qui s’apprêtait à dormir, mais l’expression dure de l’homme qui mène un combat interne. Pourtant, il savait aussi qu’il avait le dessus sur Erek. Et ça, ça n’avait pas de prix. Il avait parfaitement conscience qu’à choisir entre eux, Za le choisirait, lui, l’Ange, le traître, le faux Réprouvé. Malgré toutes ses bonnes volontés et sa constitution de Vertueux, c’était délicieux. Il s’en délectait. Un sourire mesquin chatouilla ses lèvres ; aussitôt, une pointe de culpabilité titilla son cœur. Il ne devrait pas penser ainsi – c’était encore plus fort que lui. Tandis qu’il songeait à la journée qui venait de s’écouler, son esprit sombra lentement vers les contrées oniriques, peuplées de chimères.

Le brun se redressa et jaugea Erek, qui était légèrement plus grand que lui. La surprise teintait ses iris dorés. Le duel d’Arz’Lus ? Il s’y serait attendu de la part de Za. Sa condition d’Ange constituait une telle barrière à leur union charnelle qu’elle aurait pu profiter de cette fête pour le provoquer en duel et essayer d’obtenir au moins un baiser de sa part. Mais non. C’était Erek. C’était Erek, et ça le troublait. Il ne savait pas pourquoi, ou s’il le savait, ne voulait pas y penser. Laëth lui avait dit, pour le taquiner, que cette haine devait cacher quelque chose. Y penser le faisait toujours grogner de mécontentement. Il aurait dû demander à se battre avec le déni. L’Aile Blanche renifla disgracieusement. « Me botter le cul, hein ? Je te trouve bien prétentieux. » Normal, pour un Démon. Il croisa les bras sur son torse, les pieds fermement ancrés dans le sol et ses yeux rivés sur les siens. Il n’avait qu’à ne pas perdre : l’honneur, la chasteté, la pudeur et la pureté seraient ainsi préservés. « La vermine, moi, je l’extermine. Je relève le défi. » affirma-t-il en redressant le menton.

Une arène de bois s’était matérialisée, qui rappelait étrangement celle qui avait été érigée pour la Coupe des Nations. Elle était beaucoup plus petite – d’un diamètre d’une quinzaine de mètres – et sans gradins, cependant, le bois utilisé et la porte d’entrée demeuraient les mêmes. C’était étrange, car habituellement, l’Arz’Lus se déroulait en plein air, sans contraintes. Toutefois, cette préoccupation n’assaillit guère longtemps le fils de Réprouvés. Il se concentra sur son objectif : mettre au sol son adversaire. En plus, s’il le battait, il obtiendrait de lui tout ce qu’il voudrait jusqu’au prochain Arz’Lus. Il n’avait aucune idée de ce qu’il lui demanderait, mais il trouverait forcément. Arrêter de tourner autour de Za, peut-être ? Fournir de l’aide aux Belegad lors de leur travail aux champs, aussi – car il n’était pas d’un égoïsme borné. Campé sur ses jambes, il défia l’être démoniaque. « Je savais pas que tu préférais les hommes. Za va être déçue. » fit-il dans un petit sourire moqueur. Puis, il s’avança vers lui et jeta son poing vers sa figure.

Message I - 785 mots




[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  1628 :


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Sam 08 Fév 2020, 15:07


« T’as vu comment Sylbille a éclaté Wuld au bras de fer ? » - « Ah ouais ? Et elle est toujours en vie ? » Laëth eut un grand sourire. « Ouais. Ça lui fera les pieds, à l’autre abruti. » Depuis qu’elle avait assisté à cette scène, elle était profondément ravie. Cet homme qui méprisait les femmes lui donnait envie de vomir. Elles pouvaient faire aussi bien voire mieux que lui, et cela dans tous les domaines. La Dementiæ avait eu raison de lui prouver qu’il avait tort par des actions. Sa mauvaise foi le conduirait certainement à nier les faits, mais il ne serait plus crédible aux yeux des autres. C’était Juste.. Priam lui sourit. « Elle aurait pu le défier pour Arz’Lus, ça aurait été drôle. » - « Hum, ça l’aurait été encore plus si lui l’avait défiée, et qu’elle avait gagné. Tu l’imagines, devoir servir une femme ? Une femme qui l’a battu ? » Son frère rit. « Ouais. Il aurait hurlé. Mais bon, c’est normal qu’elle ait défié Raeden. » Laëth acquiesça. Elle espérait que Sylbille l’emporterait. Un bref silence s’étendit, simplement troublé par le chant des oiseaux. Ils étaient allongés dans l’herbe. Elle reposait sur le ventre, appuyée sur les avant-bras ; sur le dos, il avait placé ses poignets derrière sa nuque. Une brise jouait dans leurs cheveux et le soleil dorait leurs peaux. « Tu vas défier quelqu’un, toi ? » - « Moi ? » répéta la jeune Ange dans un petit tressautement brusque. « … » Son aîné la regarda avec insistance et un sourire narquois étira ses lèvres. « Provoque Kaahl. C’est presque devenu une habitude, maintenant, de toute façon, non ? » - « N’importe quoi ! » s’exclama-t-elle en le tapant dans les côtes. « Tu frappes comme une femmelette ! » - « Je vais te défoncer, Priam. » Le ton était sans appel : elle se redressa vivement et se rua sur lui. Ce serait toujours un entraînement supplémentaire.

Comme le disait si bien sa mère : dans la vie, il faut porter ses ovaires. Elle avait pris sa décision. Bientôt, ce serait le temps des récoltes, la fin d’un cycle. Laëth ne pouvait pas laisser en suspens ce qui pouvait être réglé avec un peu de courage. Il fallait mettre au clair tout ce qui le méritait afin de repartir sur de bonnes bases. Elle était apparue devant Kaahl – ce qui n’avait absolument rien de surprenant dans un rêve – et le défiait du regard, les bras croisés et le menton relevé. Cela ne l’empêchait pas de sentir son cœur tambouriner jusqu’au bout de ses doigts. Il lui faisait un effet terrible. Ou des effets : paralysée et incapable d’agir ou parler correctement, ou surexcitée au point d’avoir envie de courir trois marathons d’affilée, ou bien rêveuse ou atrocement maladroite, ou encore si déprimée qu’elle n’avait plus envie de rien. Et bien d’autres variantes. Tout dépendait, mais ces émotions qui la bouffaient la rendaient malade. Parce qu’elle savait qu’elle ne le ferait jamais si elle ne le faisait pas maintenant, elle rompit brutalement son mutisme : « Bon, c’est bon, j’en ai marre de tourner autour du pot. » Elle aurait pu attendre qu’il vînt vers elle, cependant elle n’avait pas la patience pour cela non plus. Il fallait préciser qu’ils s’étaient déjà embrassés mais qu’elle l’avait repoussé à chaque fois – il n’avait peut-être pas très envie de réitérer ces exploits. S’il acceptait sa proposition, il devrait néanmoins regoûter à la force de ses poings – elle était presque certaine qu’il dirait oui, parce qu’elle ne voyait pas dans quel monde il préférerait se prendre un bac de crottin dans la figure. Les sentiments qu’elle nourrissait à son égard s’agitaient depuis beaucoup trop longtemps dans le creux de ses entrailles. Entités autonomes et indépendantes de sa volonté, ils s’étaient développés et affirmés ; elle ne pouvait plus ni les contenir ni les retenir. Mieux valait qu’ils éclatassent maintenant plutôt qu’ils ne lui explosassent en plein visage dans quelques jours, ou quand il serait trop tard. Au diable l’indécision : à cet instant précis, elle savait exactement ce qu’elle voulait. « Arz’Lus. Bats-toi contre moi. » Ce serait aussi l’occasion de prouver à tous ses détracteurs qu’elle était parfaitement capable de se battre comme un homme. Comme une femme.

Message I - 726 mots




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 08 Fév 2020, 20:32



« J’ai tellement chaud ! » Mon pantalon était couvert de boue. Mon haut, qui, de base était blanc, avait viré jaunâtre et marron. Les Bicornes n’étaient pas des bêtes commodes. Je finis par me détacher du bout de tissu qui me couvrait le torse et l’envoyai sur l’enclos d’un air désinvolte. La crasse n’avait pas l’air de me déranger, le gros avantage des rêves. Je m’approchai d’une grande bassine en bois dans laquelle il y avait de l’eau. C’était de l’eau de pluie mais ça ferait l’affaire. Je jetai un coup d’œil à Adam, pour m’assurer qu’il était en train de fermer l’enclos correctement. On avait eu un mal de chien à rentrer les bêtes. J’avais dû me jeter sur l’une d’elle et me saisir de ses cornes pour la guider correctement. J’avais fini dans la boue, finalement, mais j’avais au moins évité à l’animal de s’enfuir dans le champ d’à côté. Il aurait plié les plantations et, si proche de la récolte, personne ne pouvait se le permettre. « Pas la peine de rire. Je n’ai pas eu le temps d’ouvrir mes ailes. » dis-je, grincheux, tout en trempant mes mains dans l’eau. J’en passai une sur ma nuque. « Ah ! » Ça faisait du bien. Ça paraissait même glacé. J’eus une idée et retournai chercher mon haut. Je le trempai dans la bassine, le frottai quelques minutes et finis par le passer sur ma peau, sous mes aisselles, sur mon torse, jusqu’à la frontière avec mon pantalon. J’expirai bruyamment, n’ayant visiblement pas conscience du manque d’élégance qui s’échappait de ma personne actuellement. Je sortis mes ailes, écarlates comme le sang, et souris en les trempant dans la bassine. Je les secouai frénétiquement pour les essorer, ce qui créa une fine pluie de gouttelettes autour de moi. « La prochaine fois tu t’y colles. Ces bestiaux vont me tuer à force. » Les cicatrices dans mon dos démontraient que j’avais connu bien des déconvenues.

La scène se troubla et Adam et moi nous retrouvâmes appuyés contre la barrière, à discuter de tout et de rien mais en particulier d’Arz’Lus, une bière à la main. Il faisait bon, surtout depuis que je m’étais rafraîchis. J’amenai ma chope contre celle de mon partenaire de travail pour trinquer et bus une grosse lampée. « Franchement je ne sais pas… Laëth serait parfaite si elle n’était pas une Ange. Qui me dit qu’elle ne va pas partir ? Ou gagner le combat. La honte si une Ange l’emporte au duel… » Je réfléchissais à la possibilité de la défier depuis quelques jours. La situation entre nous était en suspend et ça m’énervait. Quand mon côté démoniaque faisait surface, j’avais envie de l’attraper par les cheveux et d’envoyer sa face bien trop bénéfique contre un mur, entre autres choses plus sexuelles et violentes. Quand mon côté angélique se montrait, j’avais plutôt envie de caresser sa peau et de lui offrir tout ce qu’elle désirait, même du temps. J’étais impatient au naturel mais l’Ange en moi tempérait ce trait de caractère avec aisance. Le reste de mon existence, où les deux états arrivaient à ce concilier, je ressentais du désir, un peu d’amour et je n’en savais trop rien. Ça restait une Ange, me disais-je pour toute explication.

Je n’étais plus avec Adam. L’insolente me fixait d’un regard que je connaissais que trop bien. « Ça tombe bien, Laëth, parce que j’aimerais bien rentrer dans le pot pour une fois. » dis-je avec un sourire narquois en croisant les bras sur mon torse. Elle me défiait de ses yeux et je la défiais aussi des miens. Je faillis la provoquer en duel mais elle le fit avant moi. « Tu te doutes bien que j’accepte. » Ça serait dur de me battre contre elle sans que mes idées un brin perverses ne ressortent. Pourtant, je savais aussi qu’elle n’allait pas me faire de faveur. Autant rester prudent. Elle était une Ange mais je la connaissais un minimum. J’avais beau me moquer lorsqu’elle n’était pas là, mes mots ne reflétaient pas forcément ma pensée. Je devais la respecter, au fond. Je décroisai les bras et m’avançai jusqu’à être suffisamment proche pour la toiser. En une demi-seconde, je fus sur elle, très proche. Je me penchai un peu. « Si tu voulais que je t’embrasse, tu pouvais demander tu sais. » lui lâchai-je avant de lui envoyer mon genou entre les jambes. Femme ou homme, ça restait douloureux.

734 mots
Je me suis dit que c'était le moment ou jamais d'utiliser cette image  [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  2289842337

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Dim 09 Fév 2020, 08:45





Guerra


Faminea


Mortadelle


Murène



« Je sais qu'c'est toi qu'à piqué mes lacets et mon casque ! Oh tututututu, je sais ! Oh tututututu ! » Itak pouffa devant la gueule de Murène. Le chaton prenait un air outré alors qu'il s'amusait à le tenir sur ses deux pattes arrières et à lui faire lever les pattes avants en rythme avec son babillage puéril. Itak passa ses mains caleuses dans ses cheveux sales et gras. Il avait l'air d'un fou, ébouriffé et mal rasé. Pour une raison incongrue, il ne s'était pas réveillé à Arcadia et ce n'était pas les trompettes du matin qui l'avaient tiré de son sommeil mais plutôt les cris de combats tout autour de... la ferme dans laquelle il se trouvait. Le Chevalier s'était levé à la hâte pour se rendre compte que son armure avait presque entièrement disparue. Affolé par la situation, il crût avoir trop bu la veille et s'être perdu sur le chemin du retour ; il s'imagina d’ors et déjà mourir en conseil disciplinaire quand les autres penseront qu'il avait déserté. Il fallait au moins qu'il retrouve son armure pour avoir l'air d'autre chose qu'un clodo en pantalon de toile crotté. C'est là qu'une partie de son esprit comprit mais qu'il ne voulut pas l'admettre et refoula cette information dans le néant de son cerveau : il était dans un de ces rêves où il fallait chercher des objets et où jamais il ne réussissait à mettre la main dessus pour des raisons aussi stupides qu'illogiques.

Par chance, il retrouva dans la grange sa tunique et son plastron en cuir, ainsi qu'une épaulette. Il manquait l'autre, mais c'était déjà ça, non ? Il trouva aussi son surcot rouge -sans la cotte de maille mais enfin...- et une hache posée-là. Ce n'était pas la sienne, mais ça fera l'affaire. Les gens dehors avaient l'air vachement agressifs. Hors de question qu'il sorte là dedans sans arme. Il grogna et posa Murène sur son épaule. Mortadelle sur l'autre. Faminea et Guerra dans les petites poches cousues à cette effet sur le devant de sa tunique, qui dépassait de son surcot froissée et mal placée. Comme les uns ne supportaient pas que les autres puissent avoir une place sur ses épaules, il avait fallu inventer un moyen de satisfaire tout le monde en même temps. Quand il avait son armure, les chatons allaient dans les poches de son manteau. Manteau, qui avait, lui aussi, disparu. Grmmblbl.

« Excuz-moi. Vous n'auriez pas vu mes gants et mon casque ? » Personne ne semblait volontaire pour lui répondre. « Et une cotte de maille ? » Il tourna longtemps comme cela et lorsqu'il eut fini de demander à tout le monde sans obtenir de réponse, il poussa une série de jurons, découragé. « J'veux m'affaler dans l'herbe fraiche qui sent bon, avec de la bière et du saucisson. » grogna-t-il en donnant un coup de pied dans un seau qui traînait là. Voilà. Il était allongé dans l'herbe fraiche qui sent bon, avec une choppe de bière à la main. Que son armure aille au diable ! Il y avait même un petit ruisseau qui coulait où il put se débarbouiller tranquillement sans savoir trop pourquoi. Normalement, il se fichait bien d'être recouvert de boue. Mais aujourd'hui, il fallait qu'il soit présentable. Son esprit n'allait pas jusqu'à se demander pourquoi. Le Chevalier s'amusa ensuite à ramasser des fleurs -non s'en s'être assuré auparavant que personne ne regardait dans sa direction-. Il était conscient que s'extasier devant des coquelicots et des marguerites ne faisait pas parti des activités habituelles des Chevaliers, ni de ce qu'on pouvait attendre d'un homme de sa carrure mi-ivrogne mi-sauvage. D'un autre côté, il n'y avait pas d'autres Chevaliers ici pour le juger et personne ne faisait attention à lui.

Cette herbe avait l'air vachement fraiche et molle. En plus, le soleil sortait à travers les nuages pour caresser sa peau. Immédiatement vaincu par l'attrait de la sieste, le lynx s'affala de nouveau et utilisa le bouquet pour jouer avec les chatons. Il poussa un soupir. « J'veux que vous restiez tout le temps petits et que vous arrêtez de m'faire chier. » Raté puisque Mortadelle en profita aussitôt pour lui mordre le doigt au lieu de s'attaquer à la tige qu'il lui tendait.


760 mots
Pour le moment Itak ne fait rien du tout o/
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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Dim 09 Fév 2020, 11:55

    - « Pareil »

    Je me déplaçai vers l’enclos afin de le verrouiller avant de laisser tomber mon buste vers mes jambes tendues. J’avais besoin de m’étirer. Mes mains cherchèrent le sol un moment avant que je ne remontasse pour plier chacun de mes bras derrière ma nuque. D’une pression de la main sur le coude, un craquement sec retentit. Je roulai des épaules pour détendre mon dos et, enfin, me permis un grand sourire satisfait.

    Mes yeux ne tardèrent pas à se poser sur Kaahl et je me mis à me marrer en me rappelant le vol plané qu’il avait fait. Les Bicornes étaient de grandes bêtes, bien plus hautes que les Réprouvés. Elles étaient moins têtues que les Cerfeuils qu’il y avait aussi ici mais plus dangereuses. Il en avait fait les frais. Il était jeune.

    - « J’ai vu. On naît dans le sang des Goled mais on ne sait pas se servir de ses ailes… »

    Je me moquais dès que j’en avais l’occasion mais les Kiir’Sahqon représentaient le futur de notre peuple et, sans eux, notre démographie se serait effondrée drastiquement.

    J’ouvris mes ailes bicolores pour me protéger le visage lorsqu’il lui prit l’envie de s’ébrouer.

    - « C’est moi qui décide ici alors tu feras ce que je dis. »

    Je souris. En théorie c’était assez vrai puisque ses parents adoptifs s’étaient tournés vers moi dès qu’il avait souhaité apprendre à s’occuper des Bicornes. En pratique, il faisait preuve d’un réel talent et il avait grandi si vite que nos compétences étaient à présent les mêmes. Il me surveillait bien plus que je le faisais, un comportement sans doute dû à l’insolence de la jeunesse. Plus que ça, nous étions devenus très proches.

    -

    Appuyé en sa compagnie contre la barrière, j’amenai ma chope à la rencontre de la sienne. Je la posai quelques minutes sur le bois, en espérant qu’un Bicorne ne viendrait pas s’y frotter le temps de l’opération, et enlevai moi aussi mon haut. Heureux au soleil, je me dis vaguement que ça ne servirait à rien de me laver pour l’instant puisque le travail serait le même demain. Tant pis, je coucherai dans l’étable ce soir.

    - « Ne sous-estime pas les Anges. Les Anges d’ici c’est pas les Anges de là-bas. Là-bas, ouais, c’est des fillettes en toge blanche qui jouent de la harpe toute la journée. Nos enfants, eux, ce sont des durs ! »

    Certains Réprouvés n’étaient pas de mon avis mais j’en avais rien à faire. La transition avait été dure et je savais qu’on risquait de se retrouver avec plus d’Anges et de Démons que de Réprouvés véritables. Pourtant, l’éducation jouait beaucoup et je croyais en la fidélité de nos enfants. Certains désertaient, les plus faibles et lâches, mais la plupart restaient. Les Anges d’ici étaient tous des pécheurs pratiquement. Les Démons d’ici étaient peut-être moins terribles. Le tout s’harmonisait plus ou moins bien. De toute façon, les Réprouvés en eux-mêmes étaient très forts pour créer la destruction seuls. Dès que notre côté démoniaque ressortait, nous ne répondions plus de rien. Avoir de vrais Démons pour nous stopper, ce n’était pas plus mal. Avoir des Anges pour nous apaiser, c’était bien aussi.

    - « Une Ange c’est bien pour le mariage aussi. Peut-être qu’une Ange mariée à un Réprouvé ça donne un Réprouvé, hé ? On peut espérer. »

    Je hochai les épaules et lui tapotai l’omoplate avec ma main pleine de terre.

    - « Enfin, vous n’en êtes pas encore là. Avant de te marier, va falloir apprendre à te servir de tes ailes. C’est vraiment mortel au lit. »

    -

    Les mains dans les poches, je marchai entre les champs, par des chemins de terre. J’avais hâte d’être à la récolte. Il y aurait du travail et une odeur agréable dans tout Lumnaar’Yuvon. En attendant, tout le monde était à ses affaires, surtout depuis le début d’Arz’Lus. Les duels fleurissaient un peu partout et on n’était jamais autant venu me demander du crottin de Bicornes. Il y avait sans doute quelques lâches dans nos rangs. Je suspectais quand même certains de se venger gratuitement, en prétextant que l’autre eût refusé un duel inexistant.

    Alors que je songeais, mon regard croisa celui d’une femme d’âge plus que mûr qui m’attira. Si je la défiais en combat, je gagnerais forcément. Vu ma corpulence, par rapport à la sienne, si elle en sortait vainqueur, je voulais bien me recevoir de la merde de Bicorne sur le dos tous les jours.

    - « Toi ! Je te défie pour Arz’Lus ! Viens te battre, vieille bique ! »

    J'avais bien envie de lui fourrer ma langue dans la bouche, la langue pour l'instant.

    766 mots:



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Dim 09 Fév 2020, 13:10




C'était une catastrophe. Il regarda son reflet dans le miroir qui lui renvoyait son air déconfit, ses poches noires sous les yeux qui eux, étaient plus rouges que bleus. Mais pire encore que ses joues piquantes et mal rasées, ses mèches noires en bataille et sa bouche toute gercée -pire que tout : ce nouveau ride qui venait d'apparaître au coin de son oeil droit. Si, celui-là qu'on voyait bien si on se rapprochait très près du miroir, suffisamment près pour devoir se tordre le cou. Dégoûté par l'image de lui-même qu'il était persuadé d'offrir aux autres, le mage envoya son poing dans cet objet de malheur. Maintenant, il ressemblait à un paysan et ce simple fait lui était absolument insupportable. Ignatius attrapa sa chemise blanche qui trainait dans la paille et la boue pour l'enrouler autour de sa main ensanglantée. Il détestait cet endroit. Rien n'y était noble, ni propre, ni riche, ni délicat, ni un temps soit peu au dessus de ce qu'il appelait la fange. C'était d'un ennui, inintéressant au possible. S'il restait trop longtemps ici, il risquait de devenir comme tout ces gens, ce qui lui arracha un frisson d'horreur. S'il était resté orphelin, il aurait fini comme eux. Comme quoi, la réussite d'une vie ne tenait à rien du tout. Tout comme sa possible descente aux enfers. N'avait-elle pas déjà commencé ?

Le mage aboya sur un crétin qui le sortit de ses pensées pour lui demander s'il n'avait pas vu une armure. Il ne savait pas exactement où aller. Son but premier était très certainement de rentrer chez lui et de prendre autant de bains que nécessaire pour se sentir mieux, enfin propre, pur, et beau. Il croisait parfois les regards de personnalités vues au Bal, comme si tout ceci était parfaitement normal. Quelques uns avaient décidé de se battre. Il connaissait parfaitement cette coutume, bien qu'il n'en ai jamais entendu parler. La logique n'était pas tout à fait au rendez-vous, mais, comme il semblait enfermé dans ce village, peut-être n'avait-il pas d'autres choix que de se fondre dans la masse lui aussi. Torse nu, marchant avec dégout dans la boue qui salissait ses bottes et son pantalon, il maugréait dans sa demie-barbe. Étrange que toutes ces personnes trouvent automatiquement une âme-sœur à défier en duel, comme si un mécanisme universel s'activait et qu'ils n'étaient que des rouages destinés à s'assembler. Lui, semblait étranger à cette grande machine, qu'il lorgnait du coin de l’œil d'un air mauvais et particulièrement jaloux.  

Il s'affala contre le mur d'une grange. Les planches étaient inconfortables contre son dos mais à ce rythme-là, c'était le dernier de ses soucis. Il ferma les yeux, ne les rouvrant que pour s'assigner de son rôle de spectateur apathique. Un nombre de minutes incalculable s'écoula avant qu'il ne la remarque et sursaute violemment. Sa mémoire ne pouvait pas lui mentir, même s'il avait bu quand ils s'étaient rencontrés, il aurait eu bien du mal à l'oublier. Elle hantait ses pensées, toujours là dans un coin de son esprit ; parfois il s'agissait de ses boucles blondes, d'autres fois de ses seins, d'autres encore de ses yeux. Bien sûr, il avait toujours eu des femmes à l'esprit, mais celles qui étaient restées imprimées aussi longtemps dans sa rétine étaient rares. Peut-être était-ce à cause de sa race. Peut-être qu'il venait de se créer un nouveau fantasme entièrement constitué de Sorcières et qu'il s'imaginait désormais mille et une choses à leur sujet contre tout ce qu'on avait pu lui apprendre et contre toutes les mises en garde maintes fois répétées à l'école. Il était mauvais élève, de toute façon. En fait, il rêvait juste de frôler l'interdit, pour faire son intéressant, mettre la bique qui lui servait de mère adoptive dans l'ennui et emmagasiner encore plus de gloire. Oui, cela faisait plus de sens. Le Magicien se leva brusquement et traversa la place jusqu'à la Sorcière, dont il toucha l'épaule. C'était probablement une mauvaise idée. « Salut la corneille, je te défie pour Arz’Lus ! »

729 mots
Ignatius défie Toupinou
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Dim 09 Fév 2020, 13:14

Il n'y avait pas à dire. Dès qu'il s'agissait d'alcool et de jeux bourrins, les Réprouvés étaient les meilleurs. Leurs festivités se faisaient toujours à grands renforts de rires gras, de pintes de bières, de tapes dans le dos ou encore de coup de poing dans le nez si ce n'était pas ailleurs. Lumnaar'Yuvon avait au moins le charme d'être en pleine nature. Même si ses habitants étaient plus rustres que ceux de Stenfek, l'ambiance était festive et pouvait même permettre à un Ange de s'amuser. Il ne savait pas ce qu'il faisait ici mais ça n'avait pas d'importance. Il y était, c'était tout. Ca ne le tracassait pas plus que cela. Il marchait dans la rue, déambulant au grès des duels. Parfois, il s'arrêtait pour les observer. Les Bipolaires avaient vraiment une façon bien à eux de faire comprendre à l'être intéressé que justement, il les intéressait. En même temps, au vu de leurs coutumes, cela n'avait rien d'étonnant.

Tout comme il n'y avait rien de surprenant à ce que Raeden ait soudain une choppe à la main. Il but une gorgée tout en balayant la salle de la taverne du regard. Est-ce qu'il cherchait quelqu'un ? Peut-être, il n'aurait su le dire. Quoiqu'il en soit, il ne s'en inquiétait pas. De toute façon, il finirait bien par la trouver, qui que ce soit. Est-ce qu'elle serait là ? Il n'y avait pas à douter là dessus. Sinon, pourquoi lui y serait-il ? Dans sa forge, une rose perdait une nouvelle pétale, venant délicatement rejoindre celles déjà tombées, formant un tapis au pied à la plante. Peut-être pourrait-il l'embrasser ? Le monde tangua et un petit bout de femme se tenait à présent devant lui. Sa femme qui était en train de le menacer d'un doigt pointé sur sa poitrine. Il cligna des yeux pour être sur de ce qu'il voyait. L'Orisha était là, devant lui, à le défier avec toute sa fougue et son tempérament explosif. Contre toute attente, cela fit sourire le géant. Ce n'était nullement ironique ou moqueur de sa part, seulement, il fallait reconnaître que l'on ne pouvait pas rester indifférent devant la Neësha, d'une façon ou d'une autre.

Il avait envie de l'embrasser. Pourquoi se retenir ? Après tout, elle était sa femme. Il se pencha donc en avant, attrapant son visage en coupelle entre ses mains. Puis il déposa ses lèvres sur les siennes. Cela n'avait rien d'un baiser chaste et pur. Sans être doux, il n'était pas non plus violent. Il était invasif, sur de lui, autoritaire et conquérant. Il la revendiquait ainsi d'une façon qu'il n'aurait jamais osé faire en temps normal …. A la mode Réprouvé, comme si Arz’Lus faisait déjà son effet sur lui. A moins que ça ne soit autre chose. Qu'importe. Il n'y avait pas à tergiverser, à se demander si c'était bien ou mal. Il en avait envie et il savait qu'elle aussi, alors pourquoi se retenir ? Quelques longues secondes après, il relâcha son étreinte et se redressa un tant soit peu. Il lui adressa un second sourire en penchant légèrement la tête sur le côté.


Au cas où l'affrontement ne tourne pas à ton avantage.

Il ne savait pas vraiment ce qu'il préférait. La connaissant, si elle perdait, il savait qu'elle fulminerait de devoir être à son service. Pour une fois, l'idée de refuser ne lui vint même pas à l'esprit. Il l'avait déjà observer se battre, notamment à la Coupe des Nations et il était plutôt curieux de savoir ce que cela donnerait face à lui. Il y avait un certain écart entre leur taille et leur puissance respective mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait se croire trop sur de soi. Quand cela arrivait à ses jeunes soldats, il aimait leur rappeler la fable du Lion et du Rat. Là, ce n'était pas un Rat mais une Souris qu'il avait en face de lui. Ne disait-on pas que les éléphants avaient peur de ces petites bêtes là ? Le décors changea pour laisser place à une zone dégagée. La taverne s'était éclipsée, remplacée par une prairie quelque peu poussiéreuse des combats déjà en cours.

C'est parti.

756 mots
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Raeden roule une pelle à Sylbille et c'est parti pour le du-du-duel !
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Bellada Ward
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Dim 09 Fév 2020, 15:23

« C'est ça ! Crochet du gauche ! Ouaiii ! » hurla Mertle de sa voix geignarde. Étonnamment, ses cordes vocales parvenaient à produire un son plutôt fort, capable de surpasser la masse de spectateurs encourageant déjà les deux combattants. La vieille bique trouvait cette coutume plutôt idiote. Elle ne l'aimait pas du tout, selon ses dires. Pourtant, elle prenait un désir indéniable à observer les duels, encourageant ou huant à tour de rôle les guerriers. En réalité, sa hargne et son aigreur était due aux nombreux refus qu'elle avait dû essuyer dans sa jeunesse. A son plus grand damne, elle avait vu plusieurs de ses prétendants choisir la honte et se faire vider du purin sur le bout du nez plutôt que d'oser l'affronter... Elle n'était pourtant pas bien costaude, mais ils étaient plusieurs à avoir remarqué sa perfidie : et si elle gagnait en se mettant à user de magie pour les soumettre de façon déloyale ? Même l'hypothèse de pouvoir la ridiculiser en la forçant à être à leur service durant toute une année n'était pas suffisamment alléchante face au risque de devoir embrasser sa mine disgracieuse. L'amertume avait fini par gangrener son cœur et, finalement, elle avait cessé de se prêter à ces jeux puérils. Beaucoup avaient pensé qu'elle finirait vieille fille -elle aussi y avait cru- mais une opportunité s'était présenté et, finalement, elle avait même réussi à avoir quelques gosses. Même ces avortons n'étaient pas une réussite. Finalement, elle aurait peut-être mieux fait de rester seule plutôt que mal accompagnée...

« Noooon ! Bouh, c'est nul tout ça ! C'est mou ! Trop mou ! J'veux voir un vrai combat moi ! J'veux voir du sang et des tripes ! Faut l'mériter c'baiser ! Cogne plus fort ! Fais lui comprendre c'est qui l'patron ! Ouai voilà ! Encore ! Continues ! » hurla la grincheuse, les mains autour de sa bouche lui permettant d'amplifier et de diriger ses encouragements. Finalement, elle prenait un malin plaisir à assister à ces scènes. Au bout de quelques minutes, une dent vola en l'air, atterrissant dans les mains de la vieillarde. Il y eut une seconde de flottement puis des rugissements : la foule acclamait le vainqueur. « Ah bah enfin ! Roul'lui la pelle d'sa vie ! Voilà ! Nan, plus profond la langue ! Pff, ces jeunots, tous des mauviettes ! » Mertle, tenant soudainement une choppe, se mit à boire goulûment. Une fois terminé, elle s'essuya la bouche avant de jeter l'objet par terre et de se retourner, se dirigeant déjà vers un autre combat. C'est à ce moment précis que son regard capta celui d'un jeunot. « Huh ! Tu veux t'faire botter l'cul, p'tit arrogant ? » rétorqua la vieille bique. « Crois pas une seconde que parce qu'à cause de mon vieux corps je vais être une cible facile. » Sans doute l'avait-il jugé faible et s'était imaginé qu'il pourrait faire d'elle ce qu'il voulait. Mais ce n'est pas pour rien que les autres Réprouvés s'étaient montrés si réticents à la défier durant toutes ces années : elle n'était pas à prendre à la légère. Pendant un instant, la vieillarde songea à décliner mais elle n'avait pas l'intention de se retrouver ensevelie sous du fumier. « Dans c'cas, ramène toi. Tantine va t'apprendre les bonnes manières. »

Ce qui est bien, lorsque l'on est plongé dans un rêve, c'est que les chaines de la réalités disparaissent. Aussi Mertle se sentait-elle dans une forme d'enfer ! Ses vieux os ne la faisaient plus souffrir, elle se sentait aussi légère qu'une plume et plus agile qu'un félin. Plus mauvaise qu'une hyène aussi, bien que cela ne changea pas de la réalité. Prête à combattre. Le duo se trouvait en face à face, prêt à combattre. La vieille bique écarta légèrement les jambes et les bras, dans une posture semi-défensive. Elle toisa son adversaire quelques secondes, le jaugeant. Il était plus grand, plus jeune, plus fort... Cela aurait dû la décourager un peu. Mais c'était mal connaître le personnage ! On lui avait souvent dit qu'elle avait aussi mauvais caractère qu'un Cerfeuil qu'elle était aussi rustre qu'un Bicorne. Elle ne réfléchissait pas avant de foncer. Aussi n'hésita-t-elle pas plus longtemps avant de charger droit sur le garçon. Avec plus d'agilité qu'on aurait pu lui en attribuer, elle passa ses bras autour de la taille de son opposant et le plaqua au sol. « A l'attaque ! »
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Kaahl Paiberym
Lun 10 Fév 2020, 01:21



Je marchais sur une corde. Mon corps était si léger que je pouvais presque voler. Le silence. J’angoissais. Je ne savais pas ce qui m’attendait. J’aurais dû me sentir bien, prête à flotter, comme un oiseau. Le Moineau, c’était mon surnom, là, seule, perchée sur mon fil. J’avançais doucement, en équilibre. Je pouvais sentir les courants ascendants et descendants caresser mes bras tendus. Ma silhouette était celle d’une danseuse étoile, d’une gymnase agile et tellement fine. Je voulais ces bras et ces jambes. Ma taille était si menue que je pouvais en faire le tour de mes mains. Mes os étaient si légers que tomber n’aurait pu les briser. Pourtant, je suffoquais. Je savais que c’était trop beau pour être vrai et que cet instant de bonheur serait gâché, bientôt. Le comprendre le rendait horrible. C’était une torture que de toucher du doigt l’idéal et de savoir par avance qu’il serait brisé.

Le décor changea. Devant moi, il y avait un miroir. Je me regardai dedans. Je hurlai. J’étais grosse ! Énorme ! Obèse ! Mes yeux s’exorbitèrent. Je voulais mourir. Comment avais-je pu en arriver là ? Comment… ? Je m’activai. Je voulais trouver quelque chose, tout, n’importe quoi, pour m’ôter la vie. C’était affreux. Mes doigts tremblants s’activèrent sur les tiroirs d’une commode. Certains étaient verrouillés. Je forçai, folle de rage. Mes ongles étaient rongés. Comment avais-je pu ? Alors que je passais des heures à planifier mes prochains repas, à chercher des astuces pour ingurgiter le moins de nourriture possible ! Ce n’était pas juste ! Personne ne m’aimerait comme ça ! Je ne contrôlais plus rien. Ma vie était un enfer, un fiasco, un chaos. Comme je n’arrivais par à trouver une lame de rasoir susceptible de me trancher les veines, je m’affalai par terre. Mon horrible visage se déforma sous le coup de mes sanglots et soubresauts.

« Allez, mange ! » Elias se trouvait devant moi. J’essayai de bouger, de me débattre. Je me rendis compte que mon corps était bloqué. J’étais impuissante. Il me fixait d’un regard sadique, un énorme plat à la main. Il tenait deux petits bâtons de bois étranges entre les doigts avec lesquels il pinçait les aliments avant de me les enfourner dans la bouche. Je hurlai mais aucun son ne pouvait sortir d’entre mes lèvres. Je tentai de me débarrasser de ces aliments. Ils me dégoûtaient. Ils étaient mes ennemis. Je savais que j’allais avoir des maux d’estomacs. Ma langue aurait dû suffire à les extraire mais rien n’y faisait. C’était comme si un mur de briques m’empêchait toute action. Pourtant, lui, il pouvait m’imposer ces choses horribles, grasses, caloriques, interdites. Comment pourrais-je savoir combien de temps il me faudrait marcher pour éliminer tout ça ? Je me sentis mal, prête à défaillir. Ma mâchoire se refermait sur les aliments dans un rythme effréné que je n’arrivais pas à stopper. Je devais les écraser avec mes dents jusqu’à pouvoir les avaler. Chaque fois qu’ils passaient dans ma trachée, elle me brûlait. C’était comme si un bloc de pierres tombait dans mon estomac. J’eus l’affreuse impression qu’il me gavait pour pouvoir mieux me jeter dans l’océan. Je coulerais. Je disparaîtrais. Les Dieux allaient forcément me punir pour cette gourmandise incontrôlée. Lui et sa tête pleine de rides, personne ne le punirait. Il était mince. Il avait atteint mon objectif : grand et maigre. Je le détestais pour ça, par jalousie, sans me rendre compte qu’il n’y avait aucun idéal là-dedans et que lui prenait cette apparence parce que, justement, elle était dérangeante et effrayante. Moi je la trouvais belle, en mettant de côté sa vieillesse. Je ne voulais pas grandir, ni vieillir. J’essayai de me débattre, encore. Ça ne fonctionnait pas. Mes mains étaient maintenues dans mon dos. Il sourit. Je tressaillis. Il allait me tuer par excès.

« Ça ? C’est Eméliana, ma nouvelle truie. » J’étais un animal. Je foulais le sol d’un endroit puant, poussée par mes pairs. Je suffoquais dans une chaleur étouffante. La fange et la paille donnaient un mélange écœurant. Bientôt, ce serait l’heure du repas. Certains d’entre nous mangeaient la queue et les oreilles des autres sous l’effet de l’angoisse. Une fois que le repas serait servi, chacun se ruerait vers la mangeoire. Je ne voulais pas, mais je le ferais. Je le savais. Ça me dégoûtait. J’en avais mal au ventre. Je voulais partir de là, loin du regard de ce fermier qui me tuerait dès que j’aurais assez servi et que je ne serais plus en mesure de porter des petits. Je me fichais de la mort. Je voulais juste ne plus manger. Mourir oui, manger non. Mon corps était si encombrant, trop énorme pour mes pattes si fines… Et si mes membres inférieurs finissaient par se briser ?



Je fixai mes mains d’un air un peu perdu. J’avais l’impression d’avoir vécu des choses horribles et de ne pas être en mesure de m’en souvenir. Impossible. J’étais proche d’un cours d’eau. J’avais envie de m’y baigner. Il faisait bon mais je savais que ce ne serait pas une bonne idée. Je venais de courir un véritable marathon dans la campagne de Lumnaar’Yuvon. Ma silhouette était moins fine qu’en temps normal mais je n’en ressentais aucune honte, curieusement. Mes muscles étaient des alliés et j’avais réussi à trouver un équilibre. Tant que je pouvais admirer leurs courbes, j’étais heureuse. J’aimais placer l’un de mes pieds sur sa pointe pour contempler la ligne de mes jumeaux. Je portais une brassière qui laissait mon ventre à l’air libre. J’aimais bien l’effet de la sueur sur ma peau et les conséquences d’un entraînement long et vigoureux. C’était une bonne fatigue. Le lendemain, j’aurai des courbatures. En attendant, j’avais soif et chaud.

Je quittai le bord de la rivière pour arriver sur un chemin un peu plus praticable. Je m’étais décidée durant mon entraînement. J’étais prête. Ça faisait quelques temps que je me préparais à Arz’Lus, que j’essayais de me renforcer pour être capable de défier Connor et de gagner. Je ne rêvais que de lui. Ma sexualité commençait à s’éveiller en même temps que mon corps s’épanouissait. Comme j’étais précédemment trop maigre, l’aménorrhée m’avait longtemps frappée. J’avais eu un début de menstruations vers onze ans mais, après quelques mois, elles s’étaient faites de plus en plus rares jusqu’à disparaître. Dans le sport, j’avais trouvé un nouvel équilibre qui m’avait fait prendre du volume de nouveau et mes règles étaient réapparues. Je mangeais plus puisque je me dépensais plus et j’avais retrouvé mon appétit en général. C’était surtout grâce à mon père qui, une fois, sous l'emprise d'un jour démoniaque, s’était mis tellement en colère que j’avais cru un instant qu’il allait me tuer si je ne mangeais pas. Ça avait été l’électrochoc.

Je pressai les pas afin de rejoindre le garçon qui me plaisait. Je ne lui avais jamais dit. J’étais une Ange plutôt timide et renfermée. Pourtant, j’en étais sûre, j’étais prête, à présent. J’allais lui confier mes sentiments et le provoquer. Si je gagnais, j’aurais enfin ce baiser après lequel j’avais tellement fantasmé. Connor faisait partie de ma thérapie. J’avais compris que j’étais malade précédemment et qu’il ne devait pas aimer les femmes maigres. Femme… Je n’en étais pas encore une, pas vraiment. Pourtant, mon corps en avait de plus en plus la forme et je me trouvais dans une période d’entre-deux où j’aurais aimé à la fois rester en enfance et devenir adulte plus rapidement.

« Connor ! » criai-je en l’apercevant au loin. Je trottai jusqu’au blond. Je n’étais plus si sûre de moi, maintenant qu’il était là. « … Je… J’ai envie de faire le duel avec toi pour Arz’Lus. » Ma nature angélique me fit rajouter quelques mots qui auraient pu être une insulte vis-à-vis d’un Réprouvé pure souche. « Mais si tu ne veux pas, je ne dirai à personne que tu as refusé… » J’espérais qu’il accepterait. Je n’arrivais pas à lui avouer le fond de ma pensée et le fait que je l’aimais sans doute. Ce n’était pas une question de désir. Puisque je vivais chez les Bipolaires et que je ne comptais pas partir du territoire, j’aurais pu faire acte de luxure. Pourtant, ça n’avait rien à voir.

Je me mis en position pour le combat, afin de lui faire comprendre que j’étais bien décidée à le défier.

1396 mots

Résumé:

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 10 Fév 2020, 01:44



Lorsqu’il s’approcha, Laëth ne bougea pas. Il lui donnait le vertige, un vertige aussi délicieux que détestable. Elle avait la sensation que la terre cédait sous ses pieds pour se reconstituer aussitôt. Même si elle donnait l’impression de garder les yeux rivés sur les siens, rebelle et provocatrice, elle s’y perdait, si bien qu’elle ne vit pas le genou fuser vers son entre-jambe. Il ne lui avait même pas laissé la chance de répliquer à ses paroles libidineuses. En jurant, la fille de Réprouvés recula sous le coup. « Foder ! » pesta-t-elle en joignant les mains devant son pubis endolori. « Ça fait hyper mal ! » Elle lui jeta un regard noir. Elle allait le massacrer. Son esprit chaste, pur et pudique ne pensait pas à formuler ce genre de remarques scabreuses, mais elle aurait pu lui répondre que ce n’était pas en cassant le pot qu’il maximiserait ses maigres chances de rentrer dedans. Ce qui n’était pas seulement indécent, mais aussi et surtout très vrai. De toute façon, l’heure n’était plus tellement à la conversation – ils pouvaient toujours la faire en se tapant dessus, cela dit. Ce n’était pas un petit combat qui arrêtait de dignes enfants de Réprouvés dans leur entreprise de se jeter des piques à la figure. L’Ange n’attendit pas qu’il revînt sur elle : à nouveau campée sur ses jambes, elle se rapprocha et, après avoir feinté de lever la jambe vers sa hanche, jeta son poing sous son menton. « Je préfère mériter ce que je veux. » Elle allait l’éclater. Peut-être par frustration, peut-être parce qu’il avait un don prodigieux pour l’énerver lorsqu’il s’y mettait, peut-être juste parce qu’elle avait envie de gagner, peut-être pour obtenir ce baiser que la victoire lui promettait. Ou les quatre à la fois. Vive, elle esquiva le coup qu’il lui envoyait. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres, taquin. « Et comme il faut que je te mette ma main dans la gueule à un moment ou à un autre, je préfère le faire avant. » La jeune femme déplia le poing et envoya sa main vers sa joue pour le gifler. Il n’oserait pas se plaindre de ce changement de mauvaises habitudes, quand même ?

Dès qu’il essayait de prendre le dessus en bloquant son bras ou sa nuque, elle trouvait assez rapidement un moyen de se dégager avec agilité – elle se tortillait dans tous les sens en grognant s’il le fallait, mais elle s’arrachait à son étreinte. Cette fois-là, dos contre son torse, l’avant-bras du Kiir’Sahqon plaqué sur sa gorge, elle avait un peu plus de mal. Elle essayait de lui mettre des coups de coude, mais ça n’avait pas l’air de lui faire beaucoup d’effet. Elle ne disposait pas de suffisamment d’élan pour lui donner des coups de pieds, et il aurait pu profiter qu’elle ne fût que sur un appui pour la mettre à terre. Elle refusait catégoriquement d’envisager cette issue. Et si elle lui écrasait les orteils ? Non. La brune gronda en décollant son épaule de sa clavicule pour mieux la renvoyer dedans. Elle sentit son genou céder sous la pression de Kaahl et fut projetée en avant par son poids. Tendant les bras, elle se réceptionna et roula vers l’avant tandis que l’étau qui la maintenait se rompait. Ses deux ailes blanches se déployèrent et lui permirent de se relever vivement, d’un battement puissant. Elle s’écarta de son adversaire et fit volte-face pour ne pas qu’il restât dans son angle mort. Depuis le début, il ne l’épargnait pas. Elle avait pris des coups dans les côtes et le visage – un goût métallique enflait sur sa langue car sa lèvre inférieure saignait. A force de les utiliser pour essayer de parer ses attaques, ses avant-bras étaient douloureux. Elle aurait sûrement des bleus. Avec toute l’élégance digne d’une Bipolaire, Laëth renifla bruyamment, en passant sa manche sous son nez, et cracha. C’était rouge ; elle s’en moquait.

Le combat reprit. Les deux Ailées s’échangeaient et esquivaient des coups à un rythme soutenu. Peut-être que personne n’avait précisé au Réprouvé que pour rentrer dans le pot, encore fallait-il savoir viser ? Ils auraient sans doute pu continuer longtemps, si elle n’avait pas exploité l’occasion qui se présenta. La jambe de Kaahl fusa vers son visage : d’une impulsion d’ailes, elle décolla de quelques centimètres, attrapa le bout de son pied, et poussa en même temps qu’elle lui mettait un chassé dans son mollet d’appui. L’homme chuta. Elle ne perdit pas un instant et se laissa retomber avec souplesse sur ses cuisses pour les bloquer. Ses deux poignets enserrés dans ses propres mains, elle les plaqua dans la terre poussiéreuse, au-dessus de sa tête. « Alors, tu te rends ou t’en redemandes ? » Elle n’avait pas la meilleure position pour le maintenir au sol. Il pouvait très bien relancer les hostilités. Ce n’était pas grave. Elle le remettrait par terre.

Message II - 820 mots
Booon comme c’est un rêve et que les combats c’est galère,
j’ai pris la liberté de décrire un peu les actions de Kaahl.
Si ça te va pas, on dira que les deux rêves ont divergé à ce moment-là puis voilà <3
Hésite pas à jouer Laëth niveau combat, surtout si tu veux continuer,
moi ça me pose pas de souci !




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Lun 10 Fév 2020, 14:19


Je me voyais marcher. J’étais en équilibre sur le bord d’une digue et une part de moi s’affolait à l’idée de tomber à l’eau en raison du vent violent qui rugissait autour de moi. Les rayons du soleil miroitaient sur la surface de l’océan. J’avais peur et en même temps, j’étais tellement confiante. Je savais que je n’aillais pas tomber. Pourquoi ? Parce que j’étais dans un rêve. Je le savais. Et cela me suffisait.

Un flash noir passa. Le vent cessa tout à coup et de légers va-et-vient de l’eau venaient me chatouiller les orteils. J’avais perdu mes chaussures dans la bataille. Je haussais les épaules. De toute façon, je voyais la plage à quelque mètres de moi. Le moelleux du sable mouillé ne me blesserait pas. Derrière moi, j’entendais des rires. Je me tournais. J’étais sur la plage et je voyais ce vieil homme et sa femme se tenir par la main et rirent à gorge déployée. Ils s’amusaient sur la digue - là où j'étais il y avait quelques minutes - à garder leur équilibre rendu précaire par l’âge. « Tu vas tomber mon amour. » disait la femme à son mari. « Ce n’est pas grave ! C’est ça qui est drôle ! Le risque de glisser. » Leur rires redoublèrent et j’avais envie de rire avec eux. A la place, j’abhorrais un énorme sourire sur le visage et je continuais de les regarder, amusée. « Tu vois le bord de la plage là-bas ? » fit-il à sa chère et tendre en tendant le doigt vers moi. « Je te parie que j’arrive à sauter jusque là-bas ! ». Sa femme se mit à rire de plus belle. « Tu es fou. » dit-elle d’une voix chantante. De mon côté, mon cœur s’était serré. Jamais le vieil homme n’arriverait à m’atteindre. C’était beaucoup trop loin ! Il allait mourir noyé ! Alors que je le voyais se préparer à sauter au ralenti, je voulais lui crier de faire attention, d’arrêter son geste avant qu’il ne soit trop tard. Je le vis sourire à sa femme amoureusement, plier les genoux et faire basculer son centre de gravité en se propulsant vers l’avant. Un flash noir passa devant mes yeux et lorsque je recouvris la vue, je pus voir le vieux monsieur dans l’eau. Il n’avait pas réussi à atteindre le bord. Cependant, l’eau lui arrivait aux chevilles. Il riait de nouveau, d’un rire grave avec sa femme. Cette fois, je riais avec eux. J’étais heureuse. Cela faisait du bien.

Je me voyais marcher. J’étais dans les petites ruelles qui jouxtaient le bord de mer. L’air marin me chatouillait les narines. J’avais envie d’éternuer et de danser. Je me sentais bien. Sereine. Et fatiguée. Je voulais m’arrêter alors j’entendis une petite voix me dire : « Tu peux t’arrêter maintenant. Regardes là-bas, il y a du monde. Ça sent bon. » En effet, cela sentait terriblement bon. Quelque chose comme du poulet grillé. Et devant moi, se trouvait un chapiteau dans lequel il y avait un restaurant. Je ne savais pas vraiment comment je le savais, mais j’étais certaine que c’en était un et qu’une assiette m’attendait. Encore un flash noir, puis, je me trouvais attablée à une table gigantesque sous le chapiteau. Il y faisait chaud. Un brasero se trouvait à quelques mètres de moi. Je me sentais bien. Mes muscles étaient lourds. Même mes paupières avaient envie de se fermer pendant quelques secondes ou heures … Je les ai réouvert et j'étais toujours à table sous le chapiteau à côté de personne que je ne connaissais pas. On avait dû me placer ici parce qu’il y avait vraiment beaucoup de monde sous le chapiteau. C’était un peu comme à la cantine : toutes les chaises vides devaient être utilisés. Devant moi, donc, il y avait une femme qui parlait à l’homme à côté de moi. J'en étais presque mal-à-l’aise. J’avais l’impression de les déranger, de les espionner. En même temps, je ne pouvais pas faire autrement : j'étais à côté d’eux, donc forcément j’entendais tout ce qu’ils se disaient. « Il faut absolument que tu viennes ! » disait l’homme. « Il va faire un concert à Lumnaar'Yuvon  dans trois mois. Je suis déjà allé le voir, il est génial ! » Pour toute réponse, la femme fut prise d’un incroyable fou rire et l’homme ne put s’empêcher de la rejoindre. Moi aussi. C’était tellement drôle ! Je riais très fort et cela secouait mon corps. Une part de moi me disait que c’était n’importe quoi, qu’il faudrait quand même que j’aie un peu de tenue : après tout, je ne les connaissais pas, que devaient-ils penser d’une fille qui rigolait à leur blagues personnelles ? Mais, je ne pouvais me retenir. J’avais envie de rire avec eux. Le flash noir revint et quand il partit, je ne riais plus. Les deux autres ne s’étaient pas arrêtés de rire pour autant. Mais, j’étais cette fois dérangée à l’idée de partager un moment de complicité avec eux. J’avais l’impression de les voler. Alors, je me levais de table et leur dis : « Bonne soirée ». Je n’avais pas mangé mais tant pis, je devais les laisser tranquille. Je n’étais pas à ma place ici. Je me voyais partir du chapiteau et la petite voix me dit : « Tu as raison. Regardes ce que tu fais : c’est vraiment bien pour eux ! Bravo, tu dois te sentir bien. » Et en effet, je me sentais bien. Rassurée.

Je me voyais marcher. Je montais la pente qui allait m’emmener plus loin dans les terres. Si je me retournais, je savais que je verrais le chapiteau à l’odeur de poulet braisé et plus loin encore, le papy et la mamie qui jouaient sur la digue. Cette idée me rassurait. Je n’avais pas besoin de me retourner, pourtant, le savoir me convenait parfaitement. Même, j’avais l’impression d’être encore plus puissante, juste parce que j’avais pris la décision de ne pas regarder en arrière. J’étais forte. Vraiment forte. Même la petite voix acquiesçait.

Je me voyais marcher. J’étais bientôt en haut de la pente. Devant moi se tenait une arène avec plusieurs portes en forme d'arches ouvertes. Je savais que j’étais arrivée au milieu de l’île. Parce que oui, j’étais sur une île. Je voyageais. C’était galvanisant ! Cette arène était au pied d’une moyenne montagne. Je ne pouvais pas voir de l’autre côté, mais cela ne me dérangeait pas. Au contraire, je pouvais voir les lumières des habitations sur le flancs de la montagne et je trouvais cela tellement joli. La nuit était tombée sur la montagne mais pas sur l’océan. Cette bizarrerie n’avait pas atteint mon inconscient. Je trouvais simplement ce paysage merveilleux.

Le flash noir encore. Et j’eus froid. Je trouvais cela bizarre parce qu’avant j’étais tellement bien. Je pressentais un danger. Alors, je levais le nez et vit s’abattre sur moi une vague énorme. Mon cœur s’arrêta. La vague allait m’ensevelir. Il fallait que je me mette à l’abri. Mais le seul abri que je voyais était les arches de l’arène. Je m’y engouffrais pensant que la vague qui tombait au ralenti n’allait faire qu’une bouchée de ces arches. A peine, je m’étais réfugiée derrière l’une d’elle que la vague toucha le sol. Je sentis quelques gouttes tomber sur mon visage. Mais rien de plus. La petite voix se réveilla. « Tu as vu, tu a eu peur pour rien. Juste quelques gouttes. » Je repris ma respiration – je ne m’étais même pas rendue compte que j’avais cessé de respirer – et je me mis à glousser. En effet, j’avais eu une trouille bleue alors qu’en fait, l’eau m’avait à peine touchée. La vague avait l’air tellement plus grosse de loin. Le flash noir réapparu et lorsqu’il s’en alla, j’avais devant les yeux une vague encore plus haute et menaçante que la première. Sans parler qu’elle allait tellement plus vite ! Cette fois-ci, l’arche ne suffirait pas. Je devais m’accrocher à quelque chose, sinon j’allais être emportée. A côté de moi, se trouvait un poteau que je n’avais pas vu avant. Je l’agrippais pendant que la vague me tombait dessus. J’avais terriblement froid mais je teins bon. La vague partit et il ne restait plus que quelques flaques par-ci, par-là. J’avais les chaussures mouillées. Autour de moi, les habitants criaient. Il fallait évacuer l’île. Je voyais tout le monde prendre leur affaires, leurs enfants et monter sur les flancs de la montagne. Les voies d’évacuation se trouvaient de l’autre côté. Le flash noir me prit de plein fouet. Cela me dérangea.

Je me voyais au pied de la montagne. Tout le monde me disait de venir avec eux. Je serais en sécurité là-bas. Surtout si une autre vague frappait l’île. Pourtant, mes pieds ne pouvaient pas bouger. Enfin, si. Ils pouvaient bouger mais que dans une seule direction. Et cette direction m’effrayait au plus haut point. Parce que je n’avais en tête que l’image du papy et sa femme sur la digue et les éclats de rire du couple du chapiteau. Avaient-ils pu se mettre à l’abri des vagues ? Étaient-ils morts ? Non, ce n’était pas possible ! Je savais qu’ils avaient besoin d’aide ! Et il n’y avait que moi qui pouvait les sauver ! La pression était tellement forte. Que devais-je faire ? Les habitants n’arrêtaient pas de me crier dessus pour que j'aille avec eux. Ils me tiraient les vêtements, me poussaient. Je voulais qu’ils arrêtent, qu’ils me laissent. J’avais une décision à prendre et je n'arrivais pas à réfléchir. J’avais peur de mourir si une autre vague venait. Pourtant, je ne pouvais pas partir et laisser les deux couples seuls. Ma décision était donc prise, je levais le pied pour descendre la pente mais un autre flash noir m’en empêcha.

Je me voyais marcher à la campagne. Je n’étais plus sur l’île. Mon cœur battait encore très fort et je pensais toujours au vieux couple et à celui du chapiteau. Je me demandais s’ils allaient bien, quand je me rappelais que tout ceci n’était qu’un rêve. Cela me rassura d’un coup, même si la petite voix me dit : « C’était quand même si réel ! Quel idée de faire des rêves si réels ! Rappelles-toi en plus tôt la prochaine fois … Je n’aime pas beaucoup ça. » Je souris de moi-même. Le flash noir m’empêcha de trop réfléchir au sens de ce qu’il s’était passé.

Je me tenais à présent sur une place. Je n’étais jamais venue ici, mais je savais que j’étais à  Lumnaar'Yuvon. J’eus une pensée fugace pour l’homme du chapiteau mais l’ambiance me détourna de mes remords. En effet, des gens se battaient. Les cris – des guerriers et de ceux qui les acclamaient – me perçaient les tympans. J’avais mal au crâne et les chaussures mouillées. C’était bizarre. Je regardais mes pieds comme si cela allait les réchauffer d’un coup. Puis je sentis une main sur mon épaule et j’entendis sa voix. Mon cœur tomba dans mon estomac. Est-ce que c’était vraiment lui ? Je levais le regard vers lui en faisant un bond sur le côté pour me dégager. J’aperçus alors sa petite moustache significative. Il était mal rasé mais cela retourna mon estomac de manière agréable. C’était très déstabilisant. J’avais envie qu’il parte pour ce qu’il faisait à mon corps ... et j’avais terriblement envie qu’il reste parce que j’appréciais également ce qu’il faisait à mon corps. Je ne savais pas ce que je voulais. Mais la petite voix savait que je ne pouvais pas partir. Il m’avait défié. « J’accepte ton défi … le moineau » ajoutais-je pour répondre à son nom d’oiseau. La petite voix était fière de moi ! Je savais que je devais aller lui sauter dessus pour lui faire mordre la poussière mais l’idée de toucher son corps me répugnait … et m’excitait. « Tu vas vraiment mal, ma fille » me dit la petite voix. Pourtant, il fallait que je gagne. Impossible que je perde ! En une grimace, je bondis sur son torse et envoya un coup de pied dans sa main ensanglantée. J’espérais que je lui avais fait bien mal … et en même temps que je ne l’avais pas trop esquintée. « Tu vas regretter de m'avoir défiée ! » J’hésitais à lui rendre les coups, mais il m’était impensable de perdre face à lui … ou face à un magicien. Que diraient les ragots ? Non, il fallait vaincre. Je mordis un bout de sa chair avant de sauter dans son dos. Je lui avais attrapé les oreilles et je riais aux éclats parce que je trouvais la situation cocasse. « HU ! Cannabis ! HU ! » Cela m’était venu comme ça et je trouvais cela tellement drôle que je perdis l’équilibre. Je me tenais les côtes. Dès qu’il me frôlait ou me touchait, je perdais la tête. Est-ce que c’était ça, les papillons dans le ventre ? C’était TRES désagréable ! Qui en voudrait ? Vraiment ? C’était tellement horrible de perdre le contrôle de son corps … de ses pensées … de ses émotions ! « RAHHH ! Saches que tu ne me fais rien ! » Je voulais que les choses soient très claires ! Jamais je ne pourrais m’attacher à un magicien à moustache comme lui ! Je lui décochais un revers de mon poignet en visant son nez. Si certains pariaient sur notre combat, ils allaient en avoir pour leur argent ! Je ne me laisserais pas embrasser par lui ! … Même si, je n’arrêtais pas de m’imaginer coincée entre ses bras pour « subir » un de ses baisers. Est-ce que c’était si grave après tout ? Je finis par lui arracher un morceau de son pantalon et voir sa peau nue me retourna le cerveau. « Pourquoi m’as-tu donc défiée ? » finis-je par lui demander d’une voix geignarde.


Post I - 2271 mots:
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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Stanislav Dementiæ
Lun 10 Fév 2020, 20:53


Sylbille rouvrit lentement les yeux lorsque l'Ange se dégagea d'elle, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. Elle l'observa, les yeux remplis de questions muettes. D'accord, elle avait demandé à ce que les Vertus de son époux lui sortent de la tête, mais elle ne s'était pas attendue à une application aussi rapide de ses désirs. Surprise, elle n'en restait pas moins ravie. Sans pouvoir se contrôler, elle sentit ses joues chauffer, un rictus embarrassé se dessinant au coin de ses lèvres. Gênée, elle passa une main dans ses cheveux et se frotta le sommet du crâne et détourna le regard. « Hum... » laissa-t-elle échapper, ne sachant quoi rétorquer de plus éloquent. Pourtant, dès que Raeden lui fournit une explication, son attitude changea du tout au tout. Son regard s'accrocha aussitôt au sien, sa mine se fit provocante et elle se redressa de toute sa hauteur - ce qui n'était malheureusement toujours pas suffisant pour s'opposer à la carrure de l'homme. « Hein ? » L'inflexion était teinté de menace, d'ironie et d'irascibilité. « Pas à mon avantage, hein ? » répéta-t-elle, son rictus devenu pincé, laissant transparaître son agacement. « Dans ce cas, tu vas voir ce que tu vas voir. » Posant ses poings sur ses hanches, elle se pencha légèrement en avant, défiant à son tour la proximité qu'ils instauraient d'habitude entre eux. « J'espère que tu n'as pas peur de te faire ridiculiser par une femme... C'est ce qui va t'arriver, si tu ne fais pas attention à toi. » prévint-elle d'une voix basse et moqueuse. Son orgueil de guerrière avait été légèrement titillé. Elle savait parfaitement que le brun était plus puissant qu'elle sur bien des points, mais c'est aussi ce qu'avait pensé Wuld. A trop la sous-estimer, il s'était laissé surprendre.

L'Orisha se mit en garde, les bras relevés et rapprochés du corps. Elle expira l'air de ses poumons bruyamment comme pour faire partir la tension qui l'avait crispé : elle réagissait trop vivement à la provocation de l'Ange, elle devait se reprendre. D'autant plus que les combats à mains nues étaient loin d'être ses préférés. Elle avait l'habitude de se battre face à des bêtes monstrueuses et dangereuses. En comparaison, Raeden en devenait presque moins impressionnant. Pourtant, sans son tomahawk et sa spatha, elle se sentait presque démunie. On l'avait formé au maniement des armes mais affronter des animaux enragés à mains nues n'était pas encouragé à l’Althiass. Bien sûr, elle avait un entrainement dans ce cas précis aussi -il pouvait arriver qu'un Chasseur se retrouve désarmé et de toute manière, la formation des Corvus se devait être la plus complète possible. Quoi qu'il en soit, cette situation n'arrangeait pas du tout la Chasseuse.

Sylbille patienta. Elle préférait observer le guerrier et le laisser attaquer en premier. Elle espérait simplement qu'il ne lui prendrait pas l'envie de respecter cet adage idiot disant "honneur aux dames". Fort heureusement, Raeden passa à l'attaque et donna un premier coup de poing. La brune, au lieu de reculer, laissa glisser son pied pour se rapprocher légèrement, réduisant la distance qui les séparait. De son bras droit, elle protégea ses flancs, le positionnant là où visait son attaquant. Elle étouffa un grognement lorsque l'impact la secoua mais ne se laissa pas surprendre. Elle enchaîna aussitôt avec sa contre-attaque : avec rapidité, elle pivota sur son pied d'appui et se retrouva décalée par rapport à sa cible. Elle remarqua une ouverture dans la défense du brun et y projeta son poing tout en expirant lorsque son bras se tendit. Elle replia aussitôt le coude pour reformer sa garde et envoya son second point dans les côtes de l'homme. Ce dernier lança une seconde attaque.  Jouant des genoux, Sylbille l'évita de peu en se baissant, donnant presque l'impression de chuter avant même d'avoir été touchée. Profitant de l'impulsion donnée par ses jambes, Sylbille se redressa jusqu'à mi-hauteur et donna un autre coup. Malheureusement, l'élan fut trop violent et la jeune femme en perdit l'équilibre : elle se sentit partir sur le côté. N'ayant d'autre choix, elle partit dans une roulade. Craignant que l'Ange en profite pour la clouer au sol en l'empêchant de se relever, la femme usa de son don de Faris pour provoquer une vague d'énergie pour repousser son ennemi. Elle espérait que la ruse ne soit pas trop flagrante : elle savait que l'usage de la Magie n'était pas spécialement apprécie chez ce peuple de combattants. Sans néanmoins se soucier de ce détail, la brune se retrouva en position accroupie et força sur ses jambes pour se redresser.
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Mer 12 Fév 2020, 04:05



Un soleil radieux illuminait le ciel de Lumnaar’Yuvon, annonciateur d’une journée chaude mais belle. Les nuages étaient cotonneux dans le firmament, à l’instar de moelleuses boules de laine qui se laissaient emporter par le vent; les oiseaux chantaient à travers les champs, et en bas, dans ces mêmes plaines que les volatiles balayaient sous l’ombre de leurs rémiges, un grognement sourd se fit soudainement entendre, précurseur, quant à lui, du déploiement d’un important effort.

« Tu sais, tu devrais lui dire… »

Isley s’était assis sur l’un des billots de bois qui était tombé au cours de cette malencontreuse chute, m’observant d’un œil léger et taquin depuis sa position. À ses côtés, assise sur un second billot de bois, une jeune fille à la longue chevelure rousse et emmêlée s’amusait à jouer avec les mèches de cheveux de mon frère, lui faisant des couettes et des tresses dans tous les sens et sous toutes les formes, de telle sorte que, bien rapidement, la tête de mon jumeau était devenue méconnaissable et ahurissante. Lorsque mon regard se permettait une œillade dans leur direction, j’hésitais à définir avec exactitude cet étrange style capillaire qu’elle lui coiffait sur le crâne : c’était de l’art abstrait ou bien?

« Je connais ce regard, et je dirais plutôt que c’est visionnaire, pas vrai? » Répliqua mon frère, comme s’il venait de lire mes pensées, tout en jetant un coup d’œil complice à l’endroit de la jeune fille, les yeux verts de cette dernière pétillant de malice à ce contact.

Isley répondit rapidement par un rire enchanté, secouant bravement la tignasse rousse de sa camarade.

« Et puis bon, on s’occupe comme on peut, hein!

- Tu es vraiment en train de te moquer de moi, bordel, ronchonnais-je en bandant de nouveau mes muscles, prêts à envoyer une nouvelle secousse pour déloger la charrette de son étau de boue.

- Bref, pour en revenir à ce que je disais…

- Tu veux que je lui dise quoi à la fin?! » Grinçais-je entre mes dents, l’effort rendant mon souffle plus brut et lourd que d’accoutumé.

Cette fichue carriole s’était enfoncée dans un trou boueux, le Bicorne qui en tirait le poids s’étant brusquement énervé lorsqu’il avait vu traversé un Nin’Eist à proximité. À coups de bâton et de hache, nous étions parvenus à faire fuir la sale bête, mais voilà, le mal avait déjà été fait et tout notre butin, récolté à la sueur de notre front, s’était éparpillé un peu partout dans les environs, sans compter que notre chariot s’était, quant à lui, empêtré les roues dans une flaque de boue. Étonnamment, croyez-le ou non, nous étions parvenus à sortir la bête de trait de sa prison de vase, mais malgré nos efforts conjoints, Isley s’était rapidement épuisé, tout comme la rouquine, qui avaient dès lors demandé de faire une petite pause avant de reprendre. Je ne les avais pas suivis dans leur oisiveté, misant sur toutes mes forces et ma volonté pour déloger la charrette de la boue.

« Baaah! Que tu l’aimes.

- Détrompe-toi, parvins-je à aligner entre deux inspirations, reprenant de plus bel pour pousser le moyen de locomotion. Je ne l’aime pas.

- Comment tu expliques que vous ayez dormi ensemble, dans le même lit, la dernière fois?

- Bon sang, je te l’ai déjà répété cent fois : on discutait et on s'est endormi, fin de l’histoire.

- Hum, hum… »

Isley affichait de nouveau cette moue. En remarquant le visage qu’il m’adressait, l’espèce de message caché qu’il m’envoyait, mes nerfs ne résistèrent pas plus longtemps, un éclat de voix venant brusquement exploser au fond de ma gorge en ces quelques mots :

« Vous allez vous bouger le derrière, oui? Au lieu de me faire chier avec vos questions, venez plutôt m’aider à dégager ce chariot de là! Vous vous êtes suffisamment reposés! »

Isley sourit tranquillement en se relevant, suivi par la jeune rouquine qui arborait la même expression insolente et taquine.

« Pas besoin de t’énerver comme ça, nous sommes curieux, c’est tout. »

J’expirais encore plus fort, énervé par leurs plaisanteries et sous-entendus bizarres. Quoi qu’ils puissent s’imaginer, il ne se passait rien entre Edwina et moi. Nous nous entraidions lorsque des pépins survenaient dans les champs, elle était de bonne écoute également, et j’appréciais ces moments passés en sa compagnie, à discuter de tout et de rien, sans vraiment compter les grains qui s’écoulaient dans le sablier. Mais ça s’arrêtait là.

« Et tu ne comptes vraiment pas la demander en duel pour l’Arz'Lus? »

D’un coup, je laissais tomber la prise que j’avais sur le chariot, la boue éclaboussant mes pantalons.

« Bon, là, tu commences vraiment à m’énerver. »

Je m’étais tourné dans sa direction, craquant mes jointures dans le creux de mon poing.



« Bon, écoute, tu sais ce qu’on va faire? »

Volontairement discret, Isley se pencha au-dessus de l’oreille de la rouquine, lui soufflant quelques palabres au creux de celle-ci. Puis, il se redressa, adressant un clin d’œil à sa complice de crime.

« … Ouais, mais il a gagné contre Edwina?

- De quoi vous parlez encore?

- Ah tiens! Isiode! On parlait de ce qui s’est passé ce matin.

- Qu’est-ce qui s’est passé, ce matin?

- Tiens, tu peux lui raconter », fit mon frère, laissant ainsi la parole à la rouquine, qui me fit savoir que le fils des Azmog avait défié, ce matin, en duel, sa grande sœur pour l’Arz’Lus.

À cette annonce, mes sourcils se froncèrent légèrement.

« Ah oui?

- Oui. Et il a eu droit à son bisou, apparemment. »

Je ne prononçais pas un mot, muet comme une tombe, avant d’exhaler un soupir et de quitter la pièce.

« Bah, peu importe.

- Tu vas où? Tu nous aides pas à préparer le déjeuner?

- Les bêtes vont pas aller boire dans la rivière toutes seules, hein. »

Et je claquais la porte dans mon dos.

« … Je ne pensais pas que ça allait être aussi facile. Il a mordu à l’hameçon aussi vite qu’un cheval se jette sur sa carotte. »

Isley tendit sa main en direction de la rousse, qui lui en tapa cinq, tout aussi ravie du résultat.

« J’ai hâte de voir ça. Edwina sera contente, je crois. »

La tête en feu, incapable de mettre un mot sur ce qui m’arrivait, je restais plusieurs secondes, appuyé contre la porte de la maison. Dès qu’Isley avait parlé d’Azmog et d’Edwina, c’était comme si l’intérieur de ma tête avait sauté… Merde quoi, c’était tellement difficile à exprimer. Mon cœur avait raté un battement, comme sous le choc de la nouvelle et je… … Je devais m’en assurer, en fait. Et dans une marche rapide, je partis en direction de la maison d’Edwina, la trouvant à l’extérieur. D’un bon pas, je me rapprochais de sa position, posant ma main sur son épaule pour attirer son attention.

« C’est quoi cette histoire avec Azmog? Tu n’as pas réussi à le vaincre, vraiment? »

Au fur et à mesure que je l’écoutais, mes dents se serrèrent et mes poings se contractèrent. Mais à un moment, je finis par redresser la tête, plaquant violement mon regard dans le sien, pour être certain qu’elle ne se dérobe pas.

« Je te défie, Edwina. »

Je reconnaissais à peine mon ton, tant il me paraissait profond et sans équivocité.

« Affronte-moi pour l’Arz'Lus », laissais-je tomber, l’inflexion de ma voix vibrant d’un je-ne-sais-quoi – de la Colère? De la frustration? De l’énervement? Peut-être s’agissait-il de tout cela en même temps.

Et pourtant, je ne savais pourquoi je m’étais jeté ainsi dans cet affrontement. C’était hors de toute compréhension, de tout contrôle. Parce que je n’aimais pas Edwina, j’en étais persuadé. Enfin, si, je l’appréciais, mais seulement en amie… Malgré tout, je ne sais pas, cette annonce comme quoi Azmog serait parvenu à la vaincre m’avait horripilé dès l’instant où je l’avais entendu, mes cheveux s’étant hérissés sur ma nuque à la manière des chiens. Ça m’énervait. Je ne saurais dire pourquoi. Peu importe : les dés étaient jetés à présent. Et l’heure du duel avait sonné.


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