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 [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce

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Sam 28 Mar 2020, 17:00



Le Rêve du Lärtneesh

Devaraj, Somnium
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 Le Chaman dévisagea longuement son frère en silence. Brusquement, il rit froidement. « Je t'assure qu'elle sera morte avant que tu ne puisses la toucher. Et puis je serais toi, j'éviterai de lever le petit doigt sur les possessions de celle qui fait peur à l'Æther de la Mort. » Il haussa les épaules. C'était un conseil très honnête, voilà le pire. Il n'avait jamais vu Raanu, ni pleinement vécu le lien divin avec elle. C'était une déesse discrète finalement, aussi méthodique, glacée et neutre qu'une Ombre. Ce qu'il savait d'elle était tiré de ses propres observations. Elle leur apparaissait sous des devers sympathiques mais la Mémoire et la Connaissance étaient priées par tous les peuples de tous les temps et sa puissance en tirait profit. Bien sûr beaucoup d'autres dieux étaient eux-aussi dans son cas, mais Devaraj avait remarqué que Jun se comportait très bizarrement avec Circë. Ce n'était peut-être pas lié directement à Raanu, par contre, l'homme si possessif n'avait pas levé le petit doigt lorsque sa mère avait envahi son territoire pour imposer à son peuple une mission capitale et ça, ce n'était pas normal. Par ailleurs, quel couple aurait pu engendrer un monstre comme Jun Taiji ? Cette question soulevait un effroi considérable concernant l'identité du père et de la mère, si bien que, malgré son immense curiosité, il redoutait tout de même -fait rare- de voir la colère de la déesse de ses propres yeux.

« Je n'ai pas envie de détruire quoique ce soit. » Si, une seule et unique chose, en fait, les dieux, et cela ne regardait pas Kaahl qui avait de toutes autres ambitions politiques. Le Chaman hocha la tête, ensuite. « Bien. Tu demanderas à voir un capitaine Kazak à Sceptelinost, qui te donnera rendez-vous à un lieu de ton choix et guidera sa flotte. Je n'ai pas envie que tu te perdes dans les affres de la Mer Maudite avec les enfants. Je les confierai à Delawam. » Des dizaines de petites âmes qui avaient quitté un esclavage pour en retrouver un autre, ironique, n'est-ce-pas ? Son sourire s'agrandit. Heureusement, la souffrance se concentrait sur une minorité de son peuple, c'est à dire ceux qui contractaient la Malaferli et qui y survivaient pour monter les échelons du gouvernement. Les autres étaient bien sûr enfermés dans un épais carcan idéologique, mais ce dernier n'essayait pas de les étrangler dans la démence. « Au harem ? Tu ne voudrais pas un endroit plus discret ? » Parce-que le harem ne l'était pas tant, surtout avec certains Draugrs dans les parages. Devaraj aurait bien proposé son jardin secret, mais il avait peur que Lilith -le crocodile- en dévore les intrus ; il y avait bien la grotte qu'il avait donné à Lilith -la femme- mais que dirait-elle si elle revenait un jour ? « Emmene-le au Temple de Nidalu, c'est un endroit très sympathique après tout, il ne pourra pas s'enfuir et vous serez tranquille. »

Devaraj considéra la dernière demande de son frère, qui s'exprimait lui aussi par caprice, comme tout bon Taiji. « Non. » Il aimait bien contredire les gens, en plus il avait des bonnes raisons pour une fois. « Je veux dire, pour épouser une Chamane, il va falloir que tu en séduises une, que tu l'aimes et qu'elle continue de t'aimer tout du long. On est un peu niais sur le papier, je sais. » Ce qui voulait déjà dire être nu et peinturluré et abandonner toute forme de pudeur, ou bien trouver une excentrique attirée par l'exotisme d'un maniaque coincé. « Si tu viens en Déchue, tu auras beaucoup de succès. » C'était déjà le cas de tous les trois élus de Blanche. Les deux peuples ne pouvaient pas s'empêcher d'entretenir une chaude entente sur de nombreux points. « Mais la culture Sorcière ou Magicienne se trouvent à des années lumières des Chamans. » Ce n'était pas impossible toutefois, surtout que le Sorcier n'avait pas l'air de se limiter à un seul et unique amour, il était beau, riche, il pouvait pipeauter sur l'Oracle du Chaos divin et si on rajoutait à cela son lien de sang avec le Suprême de l'Au-Delà, il partait avec un bon point pour impressionner les Chamanes et faire sensation. Le mauvais côté de toute cette histoire ? « Ensuite, tu devras peut-être partager ta femme avec d'autres hommes et femmes. Très déconseillé aux Taiji, ce mariage. » Inutile de préciser pourquoi, c'était évident. « Enfin, en dehors des caprices divins, les mariages inter-raciaux sont très rares et dans la majorité des cas, l'union ne s'ébruite pas très loin du ménage, du cercle proche des mariés, ou de l'île Maudite. » A vrai dire le seul cas qu'il avait en sa connaissance était Léto et Miles. Il plissa les yeux et cessa de sourire brusquement. « Ce que j'essaye de dire, c'est que si c'est pour te trimballer l'une de mes âmes comme une bête en cage à exposer comme trophée, je préfère te briser la nuque tout de suite. » Le protecteur paternel complètement susceptible à voir le pire partout pour les siens, comme d'habitude... Pourtant il n'hésitait pas à jeter ses serviteurs par la fenêtre, parfois.  Et Puis aussi soudainement, il rajouta d'un ton si doux que l'orage précédent en sembla encore plus violent. « Sinon, pourquoi pas. Nos femmes sont réputées pour le sexe... » Sauf celles qui choisissaient d'épouser le roi. Ce n'était qu'un détail.

« Pourquoi veux-tu une femme Chamane ? Je ne comprend pas. » Il ne pouvait pas croire que son frère n'avait rien derrière la tête. Kaahl lui répondrait « Parce-que. » que le Chaman accepterait pour respecter la sainte Folie la déesse de l'Improvisation, mais ce n'était pas le genre du Sorcier. Le Lärtneesh restait secret entre les deux personnes mais c'est précisément quand on disait à un paranoïaque que tout allait bien que ce dernier se mettait à trembler. « Cela compte pour nous deux en sens inverse : ce n'est pas parce-que toi, tu sais tout, que toutes les grandes têtes que tu vois quotidiennement doivent en faire autant. Je me gênerai pas pour faire disparaître ceux qui savent, j'ai une Orine pour ça. » Ainsi que cent-soixante assassins occupés à faire disparaître les Chamans des annales. Devaraj étouffa un soupir. « Désolé. Attends-toi à ce que je devienne paranoïaque. Pour revenir sur le vrai sujet : le problème c'est que tu vas perdre tous tes souvenirs en quittant l'Île. Je n'ai pas bien étudié le phénomène moi-même, je ne peux rien y faire, c'est nouveau. » Un remerciement de Raanu ? Ou un gage de protection ? La question était : à quel prix ? « Disons que tu veuilles vraiment te marier : le moyen pour éviter ça est que je te transforme en Chaman, ou bien que tu rencontres ta femme sur la Terre d'Edel. » Il y aurait moins de choix. « La dernière fois que j'ai transformé quelqu'un de notre famille en Chaman, cela s'est très mal terminé. Aussi, attend de te réveiller avant de foncer dans le mur. » Autant dire que mille Esprits allaient observer le réveil du mage, au minimum. Devaraj n'arrivait pas à accéder à sa toute sa paranoïa dans le rêve, mais il en sentait la présence sourde et sombre. Même si Kaahl connaissait maintenant la très grande majorité de la culture et de la vie quotidienne des Chamans, et qu'il n'aurait donc pas beaucoup de mal à comprendre et peut-être à s'habituer rapidement, Devaraj entretenait quelques réserves à l'accueillir avec une double nationalité en raison d'un simple don d'enfants et d'un caprice. Aucun dieu ne lui ordonnait d'accepter cela, ce qui laissait place béante à toute sa méfiance et la frustration qu'il retenait actuellement à devoir accepter pimbêches, humains et autres sous créatures chez lui. D'accord, Kaahl n'était pas un humain. Il était mieux, beaucoup mieux, heureusement. Mais même s'il faisait parti des « personnes de qualité » dans le radar du blond, le Sorcier voulait aussi le tuer et lui faire du mal. Sous quel prétexte pouvait-il le laisser gambader sur son territoire ?

Le Chaman remarqua autre chose alors que les connexions se faisaient petit à petit dans son esprit. « Oh. Je t'ai envoyé de la Demencia sans faire exprès. » Il fit une moue. « J'étais persuadé que cette pochette... hum. Bref. » Encore un Æther qui avait voulu s'amuser, probablement. Cela devenait insupportable. « Comment est la drogue ? » Il pourrait lui envoyer d'autre, les utilisateurs compatibles n'étaient pas nombreux. « Aussi, je vais aller manger cet Esprit Parasite qui te suis. C'est trop dangereux. » Quelle belle excuse, qui n'en était qu'une qu'à moitié.

1445 mots - j'ai encore fait un pavé  [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 7 1929536143

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Lun 30 Mar 2020, 23:38

Un instant, Oriane cru discerner une pointe de déception chez le Luxurieux qui l'amusa. C'était facilement compréhensible et elle était totalement coupable. Un rendez-vous entre Luxurieux se passe rarement – si ce n'est dire jamais – calmement. Toutefois, lorsque la main du Déchu se posa sur la sienne, ce fut un frémissement se propageant le long de sa colonne vertébrale qu'elle ne pu retenir. Sa peau contre la sienne ravivait un souvenir aussi intime que plaisant. Pourtant il portait une toute nouvelle saveur aujourd'hui. Elle exhalait une profonde inspiration avant de se laisser porter par les souvenirs d'Adam. Sa rencontre avec un Ange, le tournant de sa vie. Elle se souvenait de son visage. Elle n'avait pas l'air si angélique ce soir-là. Ses – nombreuses – partenaires, plus ou moins éphémères. Elle n'était pas surprise, évidemment. Un soupir lui échappa malgré elle. Sa relation avec Kaahl Paiberym. Ça, elle l'aborda bien différemment. Elle avait vu dans le labyrinthe que le Déchu aurait une possible relation avec lui, oui. Elle comprenait mieux certains des liens du Magicien à présent...

Son regard se fit terne, perdu... Jun lui avait permit de voir une grande partie des liens qui unissait le Luxurieux au monde. Le Xuroäal lui avait permit de confirmer ces visions, de montrer que le Prince des Cauchemars ne l'avait pas trompé. Ce qui pourrait étonner. Mais elle avait quelques difficultés à admettre certains points. Non pas parce qu'elle l'apprenait juste, plutôt parce que ça paraissait à peine croyable. Elle releva pour la première fois les yeux lorsque Adam se décida à briser en premier le silence qui les séparait. Elle ouvrit la bouche, s'apprêtant à répondre, mais la referma immédiatement. Les mots lui manquait. Que pouvait-elle ajouter ? Tout avait été dit, ou plutôt, montré. Elle même avait reçu cette nouvelle comme un boulet de canon. Peut-être aurait-elle dû aborder la nouvelle d'une autre façon, maintenant qu'elle y songeait ? Mais là n'avait pas été la seule chose sur laquelle elle avait voulu le mettre au courant, et la coutume du Lärtneesh était le meilleur moyen pour cela. « Je ne sais pas trop... On n'agit pas exactement de la même façon avec un inconnu et avec quelqu'un de son sang... Je suppose. ». En vérité elle se posait simplement trop de questions. Aurait-elle agit de la même façon ce soir-là si elle avait été au courant ? Lui aurait-elle dit ? Parfois, il lui arrivait d'envier ces jeunes Déchus qui profitaient de leur péché sans se soucier du pourquoi ni du comment ou de ceux qui, à l'inverse, disposaient de l'expérience suffisante pour ne pas avoir besoin de s'en soucier. « Je crois simplement que la nouvelle est arrivée trop brutalement. », conclut-elle avec un sourire. Pourtant son esprit était encore empli de ces images qu'elle venait de vivre.

Finalement, c'était moins ce lien de parenté que ce qu'elle venait d'apprendre qui la troublait à présent. S'il y a une chose qu'elle n'aurait jamais imaginée, ce fut que le Prince Noir et l'Ange de Volatys soient une seule et unique personne. Ça expliquait comment il avait été capable d'utiliser la Magie Bleue... Mais il y avait quelque chose d'effrayant à savoir qu'un tel être avait réussi à se fondre avec une facilité déconcertante aussi haut dans la hiérarchie Magicienne et à devenir une personne de renom sur ces territoires. Oui, elle se l'avouait, cet homme le terrifiait. Son regard coula sur la nuque du Luxurieux duquel elle se rapprocha. Elle laissa alors glisser ses doigts sur la plaie qu'elle ne connaissait que trop bien. C'était encore récent. Ça se voyait. « C'est douloureux ? », demanda-t-elle doucement. Elle ne l'avait pas vu dans le Xuroäal ça. Pourquoi ? Peu importe. Elle n'avait pas besoin de l'artefact pour deviner ce qui avait bien pu se passer. Mais elle voulait connaître sa réponse. Elle gardait un très mauvais souvenir de sa morsure pour la raison qu'elle avait failli causer sa perte. Mais elle se souvenait également parfaitement de ce qu'elle avait ressenti aux premiers instants, alors que les crocs pénétraient juste sa chair. Un plaisir nouveau. Douloureux mais délectable. Il lui avait fait l'effet d'une première fois. Ça l'avait été. Cet instant que l'on attend et redoute à la fois. Malheureusement, elle était tombée sur le mauvais loup cette fois-là.

Plus tôt, elle avait songé que c'était peut-être une mauvaise idée de partager le savoir offert par Jun et la crainte que lui inspirait Elias Salvatore. A présent, elle se rendait compte que ça avait bel et bien été une mauvaise idée, mais bien plus pour elle que pour Adam. Elle laissa s'échapper une longue expiration. Dans un même temps sa main glissait le long du cou du Déchu, et s'attarda sur son torse. Elle se rapprocha, jusqu'à être totalement collée à lui, pendant que son autre main allait chercher le contact de ses doigts. Là elle lui fit dans un murmure, presque une prière, « Ne lui dit rien. Il me tuerai. ». Elle ne précisa pas de qui elle parlait. Mais c'était assez évident.

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mar 31 Mar 2020, 13:14



Son pied s’enfonça dans mes côtes. Mon corps se recroquevilla, se cambra brutalement par instinct. Ma respiration se bloqua. L’envie de crier incendiait ma gorge, mais je n’avais pas la force, le souffle ou bien l’haleine pour le faire. Et il y avait le Loup en moi qui grondait, et grondait, insatiable. Il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas avoir autant mal. Je le comprenais parce que moi aussi, je n’aimais pas souffrir autant. Malgré tout, il ne devait pas se manifester. Il ne le pouvait pas. Sinon, nous aurions encore plus de problème que maintenant… Il devait rester calme. Nous devions rester calme. Mais le Loup vibrait en mon sein. Il avait soif. Il avait faim. Je le sentais se réveiller, frémir et s’ébrouer. Il ne devait pas sortir. Il ne pouvait pas sortir. Et pourtant…

Une poigne de fer me souleva par le col. Je me laissais entraîner par la traction, sans résister. Je vis la main se lever, et je n’esquissais aucun mouvement pour me désister. La claque se heurta avec fracas contre ma mâchoire, ma tête se renversant soudainement sur le côté, ma voix expirant un couinement étranglé. Le bruit de la collision, qui ébranla nos deux peaux, résonnât encore quelques secondes en écho. J’avais l’impression que toute la chambre avait tremblé à la suite du choc, mais après qu’elle ait fini de tourner devant mes yeux, je me rendis compte qu’elle était comme avant : étroite et austère, grise et vide, l’antre parfait pour un être de mon rang et de mon espèce. On me l’avait si souvent dit et répété que c’était devenu ma réalité. Je ne pouvais rien faire. J’étais impuissant.

« Épargne-lui le visage, entendis-je non loin de ma position, indistinctement.

- Pour quoi faire? »

Le grognement était, quant à lui, bien plus proche : il devait appartenir à celui qui me frappait. Pourtant, pour tous les deux, leurs inflexions m’étaient à peine perceptibles tant la commotion qui bourdonnait entre mes deux oreilles était puissante et fielleuse. Je serrais les dents, tentant d’endiguer la clameur lancinante qui claquait contre mon crâne. Mais ce n’était pas suffisant. Je n’arrivais pas à apaiser la douleur. Je la sentais dans ma joue, dans ma poitrine, dans mes jambes, dans ma tête, dans mes bras. Cependant, la brûlure qui irradiait mon corps était ma sentence. Je l’avais mérité, si la Maîtresse l’avait décidé.

« Elle a dit qu’elle s’en occuperait elle-même », ricana l’autre, qui échappait à mon champ visuel.

Je restais muet, soufflant, de la barrière de mes lèvres, un mince filet d’air, dans la tentative désespérée de reprendre un peu d’oxygène. Brutalement, on me rejeta par terre. Je relâchais une vive expiration en touchant le sol, mon être semblant se craquer contre la pierre du plancher. Je voulus me relever, mais un nouveau coup traça son chemin jusqu’à mon plexus solaire. Et cette fois-ci, je perdis instantanément mon souffle, celui-là même que je peinais à rattraper depuis quelques minutes. Je me mis à tousser, à cracher des expectorations, incapable de m’arrêter ou de refréner la douleur qui palpitait dans l’ensemble de mon être. J’étais pris de soubresauts incontrôlables.

L’homme, pourtant, ne semblait en avoir terminé. Ce dernier attrapa ma longue tignasse claire, renversant ma tête vers l’arrière. Silgg. Fallion. (Pitié. Respirer.) Je voulais respirer. Mais le mal me mordait la chair, les poumons et les entrailles. Alors que le Loup cherchait à exploiter la moindre de mes failles. J’avais la tête qui tourne. Je ne pouvais pas résister. Je ne pouvais pas me rebeller. Surtout pas me rebeller. Je n’étais rien du tout. Alors qu’eux, eux, étaient les Maîtres, les véritables dirigeants de ce monde. Ils contrôlaient leur vie. La nôtre aussi. Je n'en avais pas le droit. Le Loup rugit encore plus fort dans mon intérieur, comme pour me donner tort. Shof yu op! (Tais-toi!) Voulus-je hurler, mais je savais qu’il serait préférable que je me taise. Parce qu’il n’y avait rien que nous pouvions faire. Il fallait mieux pour nous que nous restions à notre place, que nous restions simple esclave. C’était moins fatiguant. C’était plus sûr. C’était plus rassurant…

« La prochaine fois… »

Cependant, l’homme mit brusquement fin à sa phrase, me secouant la tête par la racine des cheveux. Visiblement, il était irrité.

« Qu’est-ce qu’il y a? Interrogea son collègue en se rapprochant.

- Il s’est évanoui… »



D’une main, je déposais le parfum au pied de l’autel d’invocation et de l’autre, je commençais à enrouler les lianes piquantes de la ronce autour de mes poignets. Pour avoir vécu auprès des Démons presque toute ma vie, j’avais ma petite idée de ce qui devait être fait. Pourtant, c’était la première fois que je ressentais le besoin d’invoquer un diable de l’Enfer. Je voulais satisfaire la Maîtresse, ce n’est que dans ce but que je respirais, mais il semblerait que je ne sache comment faire. Avais-je mal interprété les signes? Peut-être. Je savais que je n’étais pas malin. Je savais que je n’étais pas intelligent. Mais j’essayais au mieux de satisfaire les besoins de la Maîtresse. Et c’est pourquoi j’avais l’impression d’avoir failli en mon rôle d’objet. Pourtant…

J’étais persuadé d’avoir saisi les signes qu’elle m’avait adressés. Que ce soit le moment où elle s’était assise sur son lit, dévoilant ses cuisses à mon regard, que celui où elle avait pris ma main pour que je la glisse le long de sa chair. Je l’avais regardé sans mot dire. Elle m’avait indiqué de me rapprocher, ce que j’avais fait sans même en questionner la raison. Je n’étais pas ici pour poser de questions de toute façon. Si c’est ce que la Maîtresse voulait, elle l’obtiendrait. Et c’est pourquoi j’avais fini par poursuivre le mouvement par moi-même. Je la caressais, frôlais la peau de ses cuisses, glissais mes doigts le long de sa jambe alors que mes yeux se portèrent instantanément sur son cou. Il était à ma portée, et je me permis de l’embrasser, faisant courir mes lèvres et ma langue contre sa gorge. Elle était douce. Elle était sucrée. Et elle sentait bon. Mais je n’étais là que pour combler ses besoins. Ni plus, ni moins.

Je m’apprêtais à la renverser sur le matelas de sa couche, bien décidé à lui retirer cette fichue robe, puisque, de toute manière, elle n’en aurait pas besoin pour la suite, mais elle avait soudainement paniqué, m’avait giflé, s’était mise à m’engueuler. Je ne comprenais pas. Je n’avais pas entendu les quatre coups qui avaient rebondi sur le battant de sa porte. Était-elle si insatisfaite de mon traitement? Aurait-elle préféré que je sois plus violent? Plus mordant? Plus doux?

Je ne comprenais pas ce qui l’avait tant déplu, pourquoi je m’étais retrouvé aux bras de ces deux gorilles qui m’avaient projeté contre le mur de ma chambre pour me tabasser. Pourtant, chez les Démons, cela fonctionnait particulièrement bien comme préliminaires, même qu’il en redemandait, plus violent, plus sanglant… Les femmes aimaient se faire prendre et retourner aussi. Mais je n’étais plus chez les Démons. Je ne savais pas trop dans quel Enfer l’on m’avait traîné, mais je n’étais plus chez eux. Peut-être qu’il me faudrait de la pratique. C’est ce que je songeais, pendant que je m’attachais et que je fixais la voûte au-dessus de ma tête, qui n’offrait qu’un vide obscur et profond à mon regard.

« Apparaissez! » Me mis-je à expirer en Snēk.

Je devais tout faire pour satisfaire ma Maîtresse.


1 247 mots | Post I | Et pour précision, le « Loup » mentionné par Shadow tout au long du texte, c’est sa partie Démoniaque qu’il tente de contrôler xD



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Merci Léto ♪:
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Jeu 02 Avr 2020, 10:03


Images réalisées par jingyu shen & John You

Lärtneesh

Hanako ouvrit les paupières. La lumière filtrait à travers les rideaux, déversant une atmosphère intimiste qui apaisa instantanément la blonde. Avec un sourire, celle-ci se retourna sur le flanc droit, passant sa main ente sa joue et l’oreiller où sa tête s’enfonçait moelleusement, comme s'il s'était agit d'un nuage. En y réfléchissant, son corps entier lui semblait flotter dans une mer duveteuse et aérienne. Il n'en était rien, pourtant : elle était simplement allongée dans un lit à baldaquin, un drap en soie recouvrant sa silhouette et celle de la personne à ses côtés. « Bonjour. » murmura l'Orine à voix basse, s'adressant à l'invitée. Cette dernière s'était également tournée pour lui faire face. Elle était légèrement plus grande que la blonde, même si la différence ne se voyait pas dans cette position. Ses cheveux, coupés courts, arboraient une teinte châtain clair avec quelques reflets étranges, donnant une impression rosée. Hanako avait toujours adoré jouer avec ces cheveux, y passant délicatement les doigts pour les coiffer en de complexes couronnes ou tout simplement pour apprécier leur douceur. Le visage de la jeune fille était serein, semblable au souvenir qu'en avait gardé la blonde malgré quelques cernes sous ses yeux grenades. « Bonjour, Hana. » répondit Ran en esquissant un sourire semblable à celui de son amie. La jeune fille tendit sa main libre vers celle de sa camarade et noua leurs doigts entre eux. Ce simple contact lui réchauffa le cœur. Il lui semblait qu'elles avaient été séparées depuis des années, des siècles. Elles n'avaient jamais été aussi loin l'une de l'autre. Elles avaient passé toute leur vie ensemble, grandissant dans la même maison, partageant leurs tenues et leurs instruments de musique, leurs fous rires et leurs larmes. La présence de l'autre leur avait toujours parue comme une évidence. Bien évidemment, elles savaient que le jour arriverait où leurs chemins devraient se séparer, chacune rejoignant le maître pour lequel elles avaient été préparées durant toute leur vie. Mais le Voyage pour les conduire jusqu'à eux aurait dû leur offrir le temps de se dire au revoir. Le plaisir d'une dernière étreinte, de quelques promesses réconfortantes... Au lieu de cela, elles avaient été arrachées l'une à l'autre, ne rendant cette séparation que plus douloureuse que tout ce qu'elles avaient imaginé. « Comment... Comment vas-tu ? Est ce qu'ils te font du mal ? Est ce que... Est ce qu'ils te... » Hanako sentit sa voix vibrer sous l'angoisse. Son amie esquissa un nouveau sourire chaleureux tout en remontant sa main vers sa joue, qu'elle frôla délicatement. Souvent, c'était la blonde que l'on dépeignait comme la plus courageuse. La plus forte. Avec sa hardiesse et son intrépidité, on la voyait s'élancer dans des aventures qui laissaient réticente son acolyte. Pourtant, la brave savait qu'au fond, Ran était bien plus méritante qu'elle. Même si elle ne s'élançait pas tête la première dans ces imprudences, elle possédait une force intérieure bien supérieure à la sienne. A bien des égards. Si c'était elle que l'on avait enlevé et que l'on séquestrait désormais, la blonde doutait d'être capable de montrer un visage aussi apaisé. Elle se serait sans doute jeté dans les bras de sa sœur, en larme.

« Alors, tu es prête ? » Hanako fronça les sourcils, ne comprenant pas immédiatement ce à quoi faisait allusion son amie. Intriguée, elle l'observa se retourner pour récupérer quelque chose au bord du lit. L'imitant, elle se releva en position assise, les jambes pliées en tailleur. La boule nacrée que la disparue lui présenta répondit à toutes les questions de la téméraire. « Ah oui, le Lärtneesh ! » se souvint-elle comme s'il s'agissait d'une évidence. Comment avait-elle pu oublier ? La Sœrei inspira profondément avant de faire rouler ses épaule et d'étirer sa nuque pour mieux se détendre. Un sourire à la fois espiègle et intimidé se dessina sur son visage. « C'est bon, je suis prête ! » répondit-elle avec détermination. Lentement, elle approcha ses doigts, tremblant légèrement sous l'appréhension. Finalement, sa peau entra en contact avec la surface froide puis ce fut comme si elle se retrouvait submergée sous la mer de nuages.
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Vous êtes assises à même le sol, des toiles tendues devant vous. Celle de ton amie est déjà remplie de couleurs vives, recouvrant le blanc froid et intimident d'arabesques sinueuses illustrant une scène que seule sa créatrice saura décrypter. La tienne se recouvre plus timidement. Tu es plus appliquée que ta camarade, même si le résultat est tout aussi vacillant. Tu hésites. Tu ne sais pas si c'est assez bien. Parfois, tu aimerais bien être comme elle. Ne jamais avoir de doute. Toujours foncer en avant. Mais tu n'en as pas la force. Te mordillant légèrement la lèvre, tu plonges ton pinceau dans la peinture. Au même moment, celui de la blonde trace une traînée sur ta joue. Tu écarquilles les yeux, surprise, tandis que ton amie rit aux éclats. Ton visage surpris se recouvre d'une lueur narquoise tandis que tu passes toi aussi à l'attaque. ** Ton amie s'allonge sur ton futon, posant naturellement sa tête sur tes genoux. Tes doigts se dirigent tout aussi instinctivement vers ses cheveux, s'étalant autour de sa tête tels des rayons de soleil. C'est ainsi que tu vois ta sœur. Tel un soleil radieux. Toujours en train de briller, lorsque toi tu te plonges dans l'obscurité. « Haa... Bien sûr, il a fallut que ça tombe sur moi... » se plaint-elle. Vous veniez de subir un exercice surprise : votre professeur vous avait demandé de jouer, chacune à votre tour, la partition qu'elle vous avait conseillé de réviser la semaine dernière. « Et puis, ce n'était pas si mal. D'accord, j'ai raté quelques accords mais elle est vraiment trop exigeante ! » ronchonne-t-elle en faisant la moue. Toi, tu esquisses un simple sourire en l'écoutant. Tu gardes le silences, comme toujours. Tu as sais tendre l'oreille, même si tu n'es pas très bavarde. Ça, c'est le rôle de la petite effrontée. ** Vous riez aux éclats. Vous vous êtes installés dans l'un des cerisiers du parc et vous vous lancez des devinettes à tour de rôle tout en dégustant des fruits. Tu voudrais que cet instant dure toujours. Que le temps se fige et que vous puissiez rester ainsi pour l'éternité. Bae, au dessus de toi, cueille quelques fruits. « Ran, attrape ! » Tu tends les doigts devant toi en lui esquissant un sourire tout en lançant le fruit entre tes lèvres. ** Nostradamus Dementiae. Le nom inscrit tout en haut du parchemin te fait l'effet d'un bain glacé. Il te tort le ventre et te tend la gorge. Tes lèvres tremblent sous l'émotion. Tu sens les larmes monter mais, avec toute la dignité dont tu es capable, tu les ravales puis relève la tête, prête à affronter le regard de tes supérieures. « Je... Je ne suis pas certaine... Il y a du avoir une erreur sur ma liste. » bredouilles-tu. « Non, aucune chance. » assure d'une voix douce mais ferme la Muse. « Chaque Liste est élaborée consciencieusement, chaque décision est mûrement réfléchie. » continue la seconde Muse avec un sourire chaleureux. Tu fronces les sourcils. « Mais je... Je ne pense pas correspondre à quelqu'un comme lui... » continues-tu d'une toute petite voix en reportant ton attention sur le parchemin. Tu frémis en relisant le nom inscrit. « Tu n'as pas d'inquiétude à avoir. Il est normal d'avoir des doutes. Mais fais nous confiance. Tu n'as pas encore conscience de toutes tes qualités, voilà-tout. » ** Tu te forces à sourire devant l'excitation de ta sœur. Au fond, tu es un peu jalouse. Tu as un peu honte de devoir révéler le nom de ton futur Maître. Tu aurais aimé quelqu'un d'un peu plus bénéfique. ** La peur. La terreur. La panique. Tu pleures. Tu grelottes. Il fait froid. Tellement froid. Tu te serres contre ta camarade de cellule. « Ne t'en fais pas... Tout va s'arranger. » murmures-tu. Pourtant, au fond de ton cœur, un vide se creuse. Tu commences à croire que c'est faux. Que personne ne viendra jamais vous sauver. ** Tu soupires. Tu es épuisée. L'ennui et l'amertume ont peu à peu remplacé la crainte et l'espoir. Tu es si fatiguée... Tu voudrais que tout s'arrête. Malgré toi, tu sens tes paupières se baisser. Tu as conscience, qu'au loin, on fait grincer les gonds de la lourde porte en métal. Sans doute l'un de vos geôlier qui vient chercher une nouvelle cible pour les expériences. Ce ne sera pas toi. Ils t'ont déjà emmené hier, la brûlure de leurs tortures irradiant encore dans ton corps.
______________________________________________

Hanako rouvrit les yeux. La lumière tamisée était exactement la même qu'avant le partage de souvenir et, pourtant, sa lueur semblait bien plus froide à l'Orine. « Je... » La blonde s'arrêta. Elle ne savait même pas quoi dire. Ran se fendit d'un sourire tendre tout en reposant l'orbe entre elles. « C'est donc ça d'avoir un maître... » dit-elle d'un ton rêveur. La gorge de la blonde se tordit. Elle fut prise d'un sentiment de honte. « Je comprends mieux ce que nous racontaient nos mères et les Muses. Pourquoi tout le monde en dit tellement de bien... » « Toi aussi tu connaîtras ça ! » assura la blonde avec conviction. « Dès qu'on t'aura libérée ! On va venir te chercher, je te le promets ! On ne t'a pas oublié, Bae et moi ! On... On voulait revenir te chercher mais ... » Sa voix se brisa. Ses yeux se remplirent de larmes. La fille aux cheveux châtains attrapa le visage de sa camarade entre ses deux mains et riva ses yeux aux siens. « Je sais... Je sais... » Sa voix était dénuée de tout reproche, de toute amertume. Elle ne leur en voulait pas. Hanako sentit sa poitrine se soulever sous ses sanglots. Avec un mélange de culpabilité et de soulagement, elle se laissa étreindre par sa camarade. Elles restèrent quelques secondes ainsi avant que la disparue ne se détache d'elle. « On va prendre un bain ? Ca fait longtemps qu'on ne l'a pas fait ensemble. »

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Jeu 02 Avr 2020, 13:36



Au sein du rêve, la menace de Raanu me sembla bien vaine. Les choses changeraient au réveil mais, en attendant, je me faisais la promesse solennelle que si Devaraj faisait quoi que ce fût avec Adam, je m’emploierais à entreprendre tout ce qui lui serait le plus désagréable, même si je devais assassiner l’Ygdraë. Le fait qu’elle ressemblât un peu à une enfant ne me parut pas être un obstacle insurmontable. Je préférais rester dans le déni des choses que j’avais ressenti dans la peau de mon frère, ce qui serait bien moins évident une fois que j’aurais quitté ce songe. Contrairement à ses épouses Humaines, notamment Alix, ce n'était pas la peur de vomir qu'il ressentait à son égard et qui justifiait qu'il ne veuille pas consommer son mariage. Je réfléchis. Si vraiment nous étions à l’intérieur de notre subconscient alors peut-être pouvions-nous moduler ce monde comme nous le voulions ? « Je n’ai pas envie d’être seul avec lui. » dis-je, avec un sourire pervers sur les lèvres. J’allais m’assurer qu’il respecte bien les engagements de son mariage, au contraire. Il allait baiser, jusqu’à épuisement, jusqu’à ce qu’il rampe et que la simple évocation du sujet le torture. L’idée me réjouissait d’avance et rien, en cet endroit tout particulier, ne pouvait me laisser penser que je ne serais pas capable de le malmener. Je voulais arracher son Péché de ses entrailles, le soumettre à un conditionnement si spécifique qu’il serait dégoûté à vie de tous les autres. Mon esprit vrillait. Je venais d’affirmer cinq minutes plus tôt que ses multiples partenaires ne me dérangeaient pas. Alors pourquoi est-ce que ma possessivité maladive était-elle en train de s’exacerber soudainement ? Ce rêve, pouvais-je le maîtriser ? La question devenait de plus en plus prégnante.

« Je m’en fiche, je veux épouser une Chamane. » dis-je, en fronçant les sourcils, comme un enfant capricieux. J’avais bien vu que l’union était une décision commune, basée sur l’amour et libre d’être rompue n’importe quand. Son précédent mariage l’avait d’ailleurs été, s’il pouvait seulement être considéré comme valide étant donné que sa consommation n’avait jamais eu lieu. Pouvais-je aimer une Chamane ? Que je puisse aimer tout court était déjà particulièrement inattendu. J’étais néanmoins capable de ressentir. Je ressentais même trop. Les choses auraient été bien plus simples si je n’étais jamais soumis ni au remord ni à la culpabilité. Ârès, lui, ne ressentait que du plaisir à exterminer. Ce n’était pas mon cas. Je calculais toujours. J’essayais de prendre les mesures nécessaires. Parfois, c’est vrai, je m’autorisais quelques assassinats passionnels. Je n’étais pas un Ange. J’agissais pour mon propre profit mais je ne tirais aucune joie à voir des centaines d’hommes et de femmes mourir sous mes ordres. C’était simplement obligatoire pour obtenir ce que je désirais. « Les Ætheri n’ont qu’à faire un caprice. » continuai-je, comme si c’était aussi simple. J’étais dans une mauvaise foi enfantine de plus en plus caractérisée. Je voyais ce que Devaraj essayait de me dire mais je m’en fichais. Je voulais une Chamane. « Je pensais plutôt à… » Comment formuler ? C’était compliqué avec eux. Simuler un mariage aurait été parfait mais aurait sans doute été considéré comme une offense aux Dieux. Rien ne m’empêchait de prétendre avoir épousé l’une d’elles, pour effrayer davantage les Mages Noirs les plus sensibles, pour gonfler l’horreur et les inepties qui circulaient sur ce peuple, même si j’aurais préféré être réellement marié, à une femme dangereuse, qui n’aurait pas hésité à sauter au visage d’un hérétique. Une femme Zawa’Kar. « Laisse tomber. » finis-je par articuler, plus raisonnable. Une femme Zawa’Kar me considérerait, à n’en pas douter, comme un hérétique à éliminer. Je n’étais même pas sûr de faire le poids, physiquement. Pourtant, les mutilations que les membres de la tribu subissaient et le chaos qu’elle engendrait avait de quoi inspirer. Le racisme était autant un obstacle que l’amour réciproque. « On n’a vraiment pas idée de vivre en autarcie et de faire des mariages d’amour… » lâchai-je, toujours de mauvaise foi, à présent totalement dégoûté de ne pas pouvoir avoir ce que je voulais. Je soupirai, bougon.

Mon agacement disparut rapidement lorsqu’il parla de tuer ceux qui savaient. « Pratique. » Je compris par là que si quelqu’un me posait quelques difficultés, je n’aurais qu’à lui parler de nos petits secrets pour le voir supprimer de mon paysage en quelques jours, voire moins. Peut-être était-ce dangereux pour moi, si je commençais à trop parler. Peu importe. Il y avait d’autres façons de se débarrasser des gêneurs. Ce n’était plus réellement ce qui me manquait, ces derniers temps. Je pensai brièvement à la Déchue, Oriane Natey. Je la faisais surveiller et les ordres étaient plutôt claires. Qu’elle commette un impair et un avertissement sanglant lui serait envoyé. Tout le monde avait des proches. Qu’elle en commette deux et sa tête finirait sur mes genoux, d’une manière beaucoup moins exotique que ce que l’on pouvait imaginer de prime abord. « Je deviendrais un peu Chaman si tu acceptes aussi de supporter le fardeau des Sorciers. » répondis-je en tournant la tête vers lui. Il n’y avait pas de transformation à proprement parler mais je pouvais lui inculquer les bases de notre magie et lui créer une identité sans problème. « Tu pourras venir me voir de temps en temps, comme ça, même si tu ne peux pas te détacher très longtemps de ton île. » J’avais envie de sortir de ce bassin. J’étais certain que ce monde pouvait être modelé. Je voulais créer et détruire, embellir et déformer. « Puisque nous sommes frères, autant partager. » Pas Adam. Pas Laëth non plus, même si les risques avaient la saveur du néant la concernant. Le reste, pourquoi pas. Partager, reprendre, le tuer, me faire tuer… Je ne savais pas trop où est-ce que je mettais les pieds avec lui. La méfiance était commune, je n’en avais jamais douté, encore moins maintenant. La morsure de ses crocs pourrait m’étreindre d’un même temps que mes griffes le déchiquèteraient. C’était dangereux, assez pour que je décidasse de ne rien tenter de stupide à son égard pour le moment.

Lorsqu’il parla de la Demencia, je grimaçai. J’avais du mal avec cette conception de mon identité. La déchéance faisait de moi un homme différent, tant par le changement de sexe qu’elle opérait que par le comportement Colérique, décomplexé et stupide qui m’habitait alors. En temps normal, je n’aurais jamais fumé. « Elle détend. » me contentai-je de signaler. Plus que me détendre, Thomas avait profité d’un moment de spectacle comme il n’en avait très certainement rarement vu dans son existence. « Je préférerais, oui. » À présent que j’avais une vision plutôt claire de ce qu’était un Esprit Parasite, que j’avais senti l’emprise de ces derniers et la destruction qui en avait résulté, je ne pouvais plus refuser son aide. Ressentir le plaisir de dévorer les Esprits changerait sans doute ma conception de l'acte charnel. Je l’ignorais. J’étais déjà hanté par ce désir de sang, sans même porter la Couronne de la Nuit. Qu’aurais-je en tête, la prochaine fois que je tiendrais Laëth contre moi ? Je n’étais pas sûr de souhaiter le savoir. « Ce bain m’ennuie. » finis-je par lâcher, avant de me lever. « Il doit bien y avoir quelque chose à faire de cet endroit… Quelque chose de plus spectaculaire… Nous pourrions créer des monstres, par exemple. » Je souris, imaginant quelques guivres, chimères et dragons, qui ne tardèrent pas à faire leur apparition. « Intéressant. »

1226 mots

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Ven 03 Avr 2020, 23:37



练习 by tian DM (on artstation.com)

Le rêve

Coutume alfar-démoniaque avec Adam & Kaahl



Le problème, avec les interdits, c’est que les âmes libres ont immanquablement envie de les braver. Par curiosité ou par esprit de contradiction, elles passent outre l’interdiction. Les saveurs du risque supplantent la crainte du danger, et le rebelle se parjure sans hésitation. Malgré elle, malgré l’expérience, malgré les recommandations, Laëth faisait partie de ces êtres-là. On avait beau lui avoir répété maintes fois de faire attention et de respecter les consignes, elle avait du mal à appliquer les conseils et les règles. Trop souvent, elle courait à sa perte sans même s’en soucier, sans doute même sans s’en rendre compte. En rêve, là où la mort, la douleur et les regrets n’existaient pas réellement, les limites des possibles étaient encore repoussées. C’était sans doute pour cette raison qu’elle se tenait debout devant un autel entouré de ronces, un flacon de parfum à la main. Elle le porta à ses narines : elle n’aurait pas su décrire l’odeur qui s’en dégageait – elle ne la percevait même pas. L’Ailée déposa la fiole aux pieds du bloc de marbre. Elle fit glisser l’une des bretelles de sa robe blanche sur son épaule, puis l’autre, avant de laisser le tissu caresser son corps, jusqu’à ce qu’il atteignît le sol. Puis, elle grimpa sur l’autel, se retourna et s’y étendit, sur le dos. Le marbre n’était même pas froid. Dans le ciel, les astres étincelaient. Ils jetaient sur la flore des reflets argentés et brillants. Les senteurs des fleurs lui parvenaient nettement. Une chaude brise d’été faisait frémir l’herbe et balaya quelques mèches brunes de son visage.

Elle cligna des yeux. La seconde d’après, la voie lactée avait disparu. Un large dôme blanc la surplombait. L’Ailée se redressa sur les coudes, et constata que le parterre naturel avait laissé place à un dallage tout aussi immaculé que le haut plafond. Sur les murs, des torches brûlaient et projetaient des ombres orangées sur tout ce qui était. Le parfum n’avait pas bougé. « Les ronces… » Elle pivota un peu pour les regarder. Immobiles, elles enserraient le pourtour de l’autel. Laëth se replaça sur le dos et inspira. Elle exécuta une rotation des mains. Les végétaux rampèrent jusqu’à elle. Ils se placèrent autour de ses chevilles et de ses poignets, puis sur ses genoux, son bassin et au-dessus de sa poitrine. Certains, incontrôlables et taquins, vinrent jouer dans ses cheveux ou glisser le long de ses jambes. Elle tourna la tête pour échapper à l’une des pointes acérées et voulut bouger ses cuisses, mais la morsure des épines la rappela à l’ordre. Elle replongea immédiatement dans l’immobilisme. Elle était coincée, désormais, et n’avait d’autre choix que de poursuivre ce qu’elle avait commencé. Un rituel d’invocation démoniaque.

Depuis quelques temps, elle faisait des rêves étranges. Ou plutôt, dérangeants. Ses hormones devaient la travailler au corps – c’était le cas de le dire – et encore plus qu’elles en avaient l’habitude, car elle avait la sensation qu’il ne se passait pas une nuit sans qu’un rêve un tant soit peu érotique vînt troubler le calme de son sommeil. Rien d’aussi percutant et détestable que ce rêve-là, avec la bûche au chocolat, mais tout de même, ils étaient plutôt perturbants. Était-elle détraquée ? Ou trop frustrée. Il fallait dire que ses premières expériences n’avaient pas été très fructueuses. Des envies cadenassées avaient été délivrées, des désirs découverts et des souhaits pulsionnels formulés. Toutefois, le premier refus de Kaahl et la petite intervention chronométrée de Jun les avaient bien muselés. Désormais, ils étaient là, comme des chiens enragés, grognant et grattant à la porte, sans jamais pouvoir s’exprimer. Et c’était frustrant, terriblement frustrant. Plus la frustration grimpait, plus l’agacement et le déni la suivaient. Malheureusement, le subconscient connaît bien des moyens de se faire entendre. Peut-être que ce songe en était le résultat. Peut-être pas. Aucune idée, et surtout, aucun moyen de le savoir. Cela n’aurait, de toute façon, rien changé aux faits. Elle était là, nue, étendue sur un autel d’invocation, dans l’attente de voir apparaître un Démon, car son abstinence et sa virginité lui pesaient. Elle était là pour s’en débarrasser. Un sursaut de conscience la fit protester – non, elle ne voulait pas s’offrir au premier venu, encore moins à un Vil, et jamais elle n’aurait réalisé ce type de rituel – et le décor du rêve se brouilla. Cependant, sa petite voix intérieure fut bien vite renvoyée au repos par des forces qui la dépassaient. L’Ange déploya ses ailes blanches, et attendit, des palpitations jusque dans l’estomac.



Message VIII – 748 mots

RIP Laëth (:4:) (me la cassez pas svp)




[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 7 1628 :


[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 7 2289842337 :
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Sam 04 Avr 2020, 19:25


By Godfrey Escota

Le Rêve qui exauce



Morgane était en train de réfléchir aux conversations qu’elle avait eu avec des élèves de sa classe, sur les esclaves. Les doigts croisés sous son menton, elle avait délaissé ses devoirs au profit de quelques réflexions interdites. Ces filles, qu’elle côtoyait, avaient le chic pour l’agacer. Elle aussi possédait des esclaves, à présent, et elle pouvait en faire tout ce qu’elle voulait, sauf qu’elle n’avait pas spécialement envie de les fouetter ou de leur écraser des mégots sur la peau. C’était bien plus vicieux que ça. Elle avait envie de les dominer, de leur faire faire des choses inavouables.

La Sorcière finit par se lever. Elle ouvrit la porte de sa chambre et murmura quelques mots à l’un des gardes de son père. Elle entra de nouveau et attendit que Shadow lui soit livré. Elle s’avança jusqu’à lui, prit le tissu qui lui servait de haut entre ses doigts et l’amena jusqu’à son lit. Elle jeta un petit coup d’œil vers la porte. Les gens frappaient généralement avant d’entrer mais certains ne répondaient pas à cette règle ; les plus dangereux, ceux qui avaient le plus de pouvoir. Que dirait son père s’il la prenait ainsi ? La jeune femme n’avait pas idée de l’étendu des problèmes qu’elle aurait. Quand bien même le Taïmon profitait allégrement des esclaves en secret, ce genre de pratiques était parfaitement prohibé dans sa famille. Les esclaves étaient des moins que rien. Ils n’étaient pas dignes de les toucher. Pourtant, elle en mourrait d’envie. La Sorcière caressa la joue de son objet avant de le lâcher. Elle remonta doucement le tissu de sa robe sur sa cuisse. « Tu vas être gentil… » murmura-t-elle, même si elle savait qu’il ne comprenait rien. C’était particulièrement agaçant, d’ailleurs. Que faire ? Exiger qu’il apprenne, ou apprendre elle-même les langues qu’il parlait ? La deuxième solution lui paraissait bien plus intéressante. Ils pourraient communiquer sans que personne ne comprenne quoi que ce soit. Elle pourrait lui susurrer des mots salaces… En serait-elle capable ? Ça l’excitait mais elle n’avait jamais fait ça… D’un geste qu’elle voulut assuré, elle approcha sa main de celle du Réprouvé et la lui saisit. Elle l’attira à elle et la posa sur sa cuisse en lui intimant d’approcher. Elle sentait son cœur s’affoler dans sa poitrine. Que faisait-elle ? C’était pure folie. La suite la fit totalement paniquer. Qu’il prenne lui-même la décision de continuer le mouvement, de baiser son cou… Il avait de la force…

La main de la Sorcière fusa pour atteindre la joue de l’esclave insolent. Elle se redressa. « Ne refais plus jamais ça, chien ! » lui hurla-t-elle au visage, avant d’appeler les gardes. Ils allaient lui remettre les idées en place à ce gueux !

Une fois qu’elle fut seule dans sa chambre, elle repensa à ce qu’il venait de se passer, soucieuse. Elle n’aurait peut-être pas dû… Peut-être. D’un autre côté, les mains de cet homme sur elle lui paraissaient soudain enviables. C’était étrange. Il y avait un mélange d’envie et de dégoût ; d’envie parce qu’elle aimait commander et que c’était plaisant, de dégoût parce qu’il était un esclave et qu’elle n’aurait jamais dû nourrir ce genre d’idées. En se préparant pour dormir, elle n’arrêta jamais d’y penser. Lorsqu’elle se glissa entre les draps, elle y songeait encore. Sans doute devrait-elle renouveler l’expérience, sans le laisser prendre des initiatives. Cependant, tant qu'il ne pourrait pas la comprendre, les choses lui paraissaient périlleuses. Peut-être que l’Ygdraë se montrerait plus adapté à la réalisation de ses caprices ? Jusqu’où pourrait-elle aller ? Si elle se mariait, il valait mieux qu’elle restât vierge. Connaissant son père, il lui ferait sans doute épouser un homme puissant et vieux, peu agréable à regarder mais utile à son ascension politique. Sa mère avait dit qu’il ne poserait bientôt plus de problèmes mais elle n’en croyait rien. Elle ne savait pas et elle s’endormit dans cette incertitude.

Morgane apparut soudainement à côté d’un autel. Elle était nue et des ailes rachitiques et noires léchaient son corps avec insolence et volupté. Elle sourit, ses lèvres toujours aussi rouges. Elle fixa son regard sur l’homme attaché là et s’avança. Elle se sentait puissante, en plein contrôle. Ses ongles se mirent à effleurer la peau de l'ingénu, en commençant pas son pied. Elle remonta le long de sa jambe, contournant les ronces parfois, les chevauchant d’autres fois. Elle se pencha sur lui et caressa sa joue. « Vous jouez à un jeu dangereux. » souffla-t-elle, avant d’embrasser ses lèvres. Sa langue trouva la sienne, mais celle de la jeune femme ressemblait plus à celle d’un serpent. Ça n’avait rien d’agréable. Elle rit, fit apparaître un couteau et le délivra de ses chaînes végétales tranquillement. « J’aurais pu vous laisser attacher là… Ou vous tuer lentement. » Cette dernière possibilité lui plaisait assez, en réalité. Seulement, il était un Réprouvé et elle avait toujours rêvé que l’un d’eux l’invoque. C’était une proie rare tant ces derniers détestaient ceux de son espèce, en temps normal. Elle enjamba l’autel et s’installa à califourchon sur les hanches de l’audacieux. « Alors ? Qu’avez-vous à demander ? »

854 mots
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Sam 04 Avr 2020, 21:36



Le Rêve du Lärtneesh

Devaraj, Somnium
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 Le Chaman écoutait d'une oreille les revendications maritales de son frère. « T'as qu'à demander à papa, ça me fera une raison de plus de le haïr. » lâcha-t-il avec nonchalance. Puis il fronça les sourcils. « Quoi ? N'abandonne-pas comme ça... » Ce n'était pas digne d'un Taiji. En même temps, ce n'était qu'un Rêve et à l'intérieur de ce songe, un désir inattendu et folklorique. Autrement dit, très éloigné de la réalité. « Qui te dis que tu ne va pas tomber fou amoureux d'une femme, une fois chez moi. » Ce serait rigolo qu'il lui présente Lilith, dommage que le partage de leurs souvenirs aient gâché cette blague-là. Ils se seraient entendus à merveille, il en était certain, presque, car avec un Taiji, on ne pouvait jamais être sûr de rien.

« Ah bon ? J'aurai préféré les Magiciens. Excuse-moi mais j'ai déjà suffisamment de quoi me couper les veines tout seul. » Et ce n'était pas les Sorciers qui allaient arranger cela. Il n'avait pas encore très bien digéré Rin'Xo Mayfair, alias Slanguen, sans mauvais jeu de mot. Ceci dit, il avait un bon souvenir de Siruu, comme quoi ça dépendait sûrement des personnes et non de la race entière. Enfin... Le Chaman sourit, raciste. « Il va falloir que tu m'apprennes à être hypocrite. » Et donc, à mentir sans que cela ait pour but une farce farfelue. « Et à mettre des cravates. » Autant dire que s'il ne finissait pas torse-nu au bout de trente minutes, ce serait un exploit. Finalement, le défi était aussi grand pour l'un que pour l'autre. Ils n'avaient pas grandi ni vécu dans les mêmes milieux. Devaraj trouva cela amusant d'entendre le mot partage dans la discussion. Lui-même avec une vision du partage très faussée et aléatoire, qui ne s'étendait pas à certaines personnes, tout comme son frère. « La Magie Bleue ne me serait pas inutile. » Car nous avons cent-mille Ridere dans notre cave. Entre autre... « Et puis certains Archimages me rappellent mes Draugrs à moi. » Non, il n'avait pas stalké tout ces gens-là pendant des heures entières, c'était faux. Il avait simplement voulu, à l'époque, savoir pourquoi la folle qui leur servait de Reine avait tenté de l'assassiner. De réponse à cette question, il n'avait jamais eu. Maintenant, Par contre, des informations graveleuses lui était parvenues sans qu'il ne fasse exprès. Le Nylmord s'entendrait très bien avec Raoni... au lit ou ailleurs. Le Chaman se prit à sourire d'un air idiot. C'était plus fort que lui à chaque fois qu'il repensait à cette idée.

Il fût heureux de constater que Kaahl commençait à comprendre leur situation onirique. Cela prouvait bien son intelligence, même s'il trouvait que son frère avait quand même quelques difficultés à gérer les situations de crises. Il ressemblait beaucoup à leur père quelque part, cela voulait que lui, aurait prit de sa mère... ? Inquiétant. Le bain disparût et Devaraj se retrouva allongé dans un tapis d'herbes moelleuses et fraiches, sans ces petits insectes agaçants ou ces plantes piquantes, exactement comme il l'avait imaginé. Il commençait déjà à envisager de quelle façon il dévorerait l'esprit parasite qui suivait Kaahl. Sa proie se méfierait probablement de l'île Maudite, trop pour y apparaître. Il devra aller au devant d'elle pour la chasser et la surprendre. C'était excitant. « Intéressant. » répéta Devaraj. Comme il regardait le ciel, il y recréa les dragons d'Edwina tels qu'ils les avaient vu dans les souvenirs de Kaahl. S'il laissait de côté la vision qu'il avait eut en Enfer, trop courte et saccadée par l'action, il n'avait jamais vu de dragons dans sa vie. Il paraissait que certains dragons étaient des dieux et que Suris en était un. Comme quoi les Magiciens n'avaient pas besoin de fumer parfois... L'espoir donnait des ailes parfois. Lui, il n'avait aucune espérance. « Qu'est-ce-que tu vas faire de tes momies ? Attaquer la Terre Blanche, mais après ? Fais attention, je suis l'inverse d'un sage, mais je peux déjà sentir que c'est un cadeau empoisonné. C'est encombrant à stocker en plus. » Il fit apparaître un monstre géant à la tête de pieuvre. « Coucou, Räk. »  Leur père ne pouvait leur donner autant de puissance sans avoir réfléchit à une contre-partie. Jun aurait fait un excellent génie, tout autant détestable.

Une Ombre géante, faucheuse aux yeux verts flamboyants et à la main décharnée se pencha vers eux. « Voici Jezekael, dis bonjour à Jezekael. »  Heureusement, cet imbécile était un peu plus attrayant physiquement -quoique les monstres avaient tous quelque chose de beau que les êtres humains ne pouvaient avoir-, même s'il n'avait jamais pu contempler l'Esprit de la Mort de près jusqu'ici. Son dernier monstre fût un lézard géant, aux écailles bleus et oranges qui regardait les protagonistes d'un air sournois accompagné d'un sourire dentu, tout en flottant dans les cieux. C'était étrangement divertissant et Devaraj se demanda pourquoi il n'avait jamais pensé à faire cela auparavant. « Si ça se trouve le monde est en train de brûler pendant que nous dormons... » Il rit. C'était certainement le rêve le plus tiré par les cheveux mais de loin le moins désagréable qu'il avait fait depuis des années. En réalité, plus il fixait la situation sous cet angle-là, plus il sentait montait en lui une sorte d'angoisse souterraine. C'était vrai. Le sommeil était un mal à éradiquer de sa vie. « Je ne devrais pas dormir. C'est mal. Je vais boire du café. » Et il but de cette tasse chaude qui venait d'apparaître entre ses mains. C'était stupide. Tant pis. Il n'était pas dans son état normal, surtout que son cerveau commençait enfin à ranger les souvenirs de son frère dans des boites avec des étiquettes. « Tu sais, je me suis tapé la femme du roi des Vampires et il peut pas me blairer pour ça. Elle s'appelle Meg et c'est une lapine.» commenta-t-il brusquement. Son esprit était en train de procéder à une analyse lente et défectueuse des données reçues via l'artéfact. « Oh. Moi aussi j'ai trouvé un objet qui permet d'avoir des ailes blanches. Je crois. Une bague... Il faudrait que j'essaye... » Ou pas.  

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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Stanislav Dementiæ
Dim 05 Avr 2020, 11:39


Images de nephila clavipes # & Sabrina Glik#

Tu l'observes en silence, la boule au ventre. Que va-t-elle dire ? Va-t-elle te rejeter, comme l'ont fait tant de personnes avant elle ? Va-t-elle prendre peur et fuir, après avoir vu la noirceur qui t'habite ? Peut-être bien. Tu as vu ce qu'il y a en elle et tu n'y as vu que lumière. Parfois, quelques ombres venaient troubler sa lueur mais, inévitablement, c'était toujours vers cet éclat brillant qu'elle retournait. Tout était si différent entre vous... Faites qu'elle ne parte pas. Faites qu'elle me comprenne pries-tu muettement. De ton propre côté, tu ne sais pas non plus quoi penser. Partager ces souvenirs t'a tout autant bouleversé qu'elle – du moins le penses-tu. C'était comme... Avoir goûté à une drogue particulièrement addictive, puis devoir arrêter d'en prendre en un claquement de doigt. Tu en veux davantage. Tu en voudrais plus, toujours plus. Tu voudrais t'en repaître jusqu'à saturation. Ton regard brillant d'un éclat possessif, tu esquisses un pas dans sa direction, ton corps bougeant de lui-même, contrôlé par tes bas instincts. Tu pourrais presque sentir un grondement faire vibrer ta gorge, mais le retiens de peu. Retrouvant ta lucidité, tu t'arrêtes avant de ne devenir trop proche d'elle. Pourtant, tu ne peux te contenter de cet espace entre vous. Sans chercher à t'en empêcher, tu lèves la main et, avec des gestes infiniment lents pour lui laisser tout le loisir de t'arrêter si elle le désire, tu caresses sa joue du dos de l'indexe. L'Ange t'arrache un sourire avec sa remarque. « Tu n'es pas en reste non plus. » murmures-tu, ton cœur s'apaisant au contact de sa peau. Tu aurais voulu prolonger cette proximité mais t'abstiens. Tu sais que ce serait la brusquer et, malgré le feu qui embrases ta poitrine, tu ne souhaites pas l'étouffer avec tes propres désirs. Pas encore. Ce besoin-là viendrait plus tard, lorsque tu aurais réussi à la faire tienne, lorsque tu exigerais un contrôle total sur elle. A contre cœur, tu ramènes ta main à toi.

Tes yeux, qui s'étaient promenés sur chaque détail de son anatomie accessible, se rivent à nouveau aux siens. Tu déglutis. Si c'est elle que tu regardes, ton esprit revois ces souvenirs qu'elle a partagé avec toi. Tu assimiles chaque détail, comme pour mieux t'en imprégner. Pour goûter à cette lumière qui t'es si étrangère. Cet amour doux, savoureux. Vacillant, presque craintif. Une grimace traverse ton visage. La figure de l'homme à qui sont rattachés ces sentiments évoque en toi la haine, la rancœur, le dégoût. La jalousie, surtout. Brûlante. Contagieuse. Ton visage s'assombrit tandis que tes mains forment des poings. Ce baron. Tu aimerais pouvoir passer tes doigts autour de son cou. Lui briser la nuque. Le ramener dans ta cave et le disséquer, petit bout par petit bout. Qu'est-ce qu'il avait, exactement, qui avait ravivé ces braises dans le cœur de celle que tu convoitais ? Si tu parvenais à mettre la main sur lui, peut-être parviendrais-tu à l'examiner et à trouver ce qu'il avait de si spécial... Sinon, tu aurais au moins eu le loisir de l'écorcher toi-même. Prenant plaisir à le faire crier de douleur. Ce n'était que fantasme, bien sûr. Tu étais loin d'être à la hauteur pour t'en prendre à un tel personnage... En parlant de personnage... Les informations qu'il t'avait révélé – ou plutôt, qu'il avait révélé à Laëth – étaient... préoccupantes. Un espion était dans vos rangs. Tu le savais désormais, et pourtant... Tu serais incapable de trahir les révélations que t'avait fait la femme. Tu le savais. L'antipathie qu'il t'inspirait n'en fut cependant que plus forte. Si sa nature magicienne n'était pas suffisante pour que tu l'exècres, tout le reste venait s'ajouter pour remplir la jauge. « Vous avez des amis bien particuliers. » laisses-tu échapper avec un rictus pincé. Guindé, tu fais quelques pas pour prendre place à ses côtés. Des amis... Des relations si singulières, qui te sont étrangères. Tu ne sais pas te lier au gens de cette manière. Chaque visage qu'elle côtoie et pour lequel elle éprouve la moindre once d'attachement t'apparaît aussitôt détestable. Tu voudrais être le seul à qui elle réserve ses sourires, ses paroles, son attention... Son frère, sa mentor, son... amoureux... Tu voudrais tous les voir disparaître de la surface de la terre.

Tu penches la tête en arrière et observes le plafond, prenant de lentes et profondes inspirations pour te calmer. Une fois que la boule dans ta gorge s'est dissipée, tu retournes ton visage vers l'Ange. « Je sais que... Ce que vous avez dû voir... Ça n'a pas dû être facile à encaisser, pour vous. » Un sourire sans joie se dessine sur ta bouche, avant de retomber bien vite. « Je ne m'attends pas à ce que vous me compreniez. On m'a traité de fou toute ma vie. Je suppose que je me suis fait à l'idée, maintenant. » Il y a une once de regret qui perce pourtant dans ta voix. « Cependant... Si vous parvenez à faire disparaître le mal chez lui... Peut-être seriez-vous en mesure d'en faire de-même avec moi ? » Oui. Tu as désespéramment besoin d'y croire. Besoin de t'accrocher à l'étincelle d'espoir qu'elle représente. Croire qu'elle est capable d'atténuer la douleur qui te lacère de l'intérieur. Croire qu'elle parviendra à ne pas décevoir tes attentes. « Serait-ce trop demander que d'espérer vous revoir une prochaine fois ? »
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Merci Kyky  nastae
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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Dim 05 Avr 2020, 18:51



Le Rêve qui crée le doute



Les yeux d’Aliénor quittèrent un instant les nuages pour se fixer sur l’homme qui venait d’arriver. « Beauté ? » interrogea-t-elle, un peu troublée au premier abord. Le rêve se chargea néanmoins de faire disparaître ses doutes. Elle lui sourit et répondit à son baiser, comme s’il s’agissait d’une habitude. Elle passa sa main dans ses cheveux. « Pr… » Son murmure disparut en même temps qu’un long frisson la parcourut. « Tu es vraiment… » Elle se mordit la lèvre inférieure pour s'empêcher de rire. « … Insupportable » expira-t-elle en un souffle alors que son corps se cambrait presque naturellement sous ses caresses et ses baisers. Insupportable, il l’était réellement. Elle en eut une preuve supplémentaire lorsqu’il s’écarta, la laissant étendue là, avec ses attentes, son bas-ventre enflammé et ses fantasmes inavoués. Depuis le sol, elle l’observa lui présenter le menu. Elle rit doucement, un rire heureux. Elle roula un peu pour se retrouver sur le côté et soutint sa tête avec sa main un instant. Elle se redressa après quelques secondes. Elle avait envie de se glisser sur ses genoux et de l’enlacer pour lui faire passer l’envie de désirer dévorer autre chose qu’elle.

La Magicienne regarda la sphère entre les doigts de Priam. « Peut-être un peu. » murmura-t-elle en s’approchant davantage. « Allons-y. » continua-t-elle sur le même ton. Elle n’avait pas grand-chose à cacher, du moins elle n’avait pas l’impression que ce fût le cas. Elle lui faisait confiance, de toute façon. Quand ils furent confortablement installés, elle rejoignit les mains de l’Ange et l’expérience commença, avec son lot de surprises et de sensations fortes. Elle vivait sa vie à travers ses yeux. Plus que ça, elle fut lui durant un temps qui lui parut se compter en décennies.

Lorsque ses yeux se rouvrirent sur la scène, la prairie autour d’eux avait disparu au profit d’une source naturelle. Elle ne sentit le contact de l’eau sur sa peau que lorsqu’elle vit celle-ci. Ils étaient nus, elle contre lui. La chaleur du bassin était apaisante et détendait chaque parcelle de son corps agréablement. Alors que ses bras étaient enroulés autour du cou de l'Ailé, ses doigts, quant à eux, jouaient distraitement avec ses mèches de cheveux. Elle lui sourit, visiblement peu troublée par le fait que ses cuisses fussent enroulées autour du bassin de l’homme. Elle laissa courir son index sur son épaule. « Tu gardes vraiment des secrets intéressants, Priam. » murmura-t-elle. Le meurtre d’Asriel en faisait bien évidemment partie. Elle descendit son visage pour le poser contre lui. Elle ne l’embrassa pas. Elle se posa juste là. Elle aimait bien être dans ses bras. Elle lui faisait confiance. Le souvenir de leur première rencontre émergea soudainement de son esprit. Elle rit. « Dire que tu n’avais pas compris pour le saute-mouton… » Elle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas continuer à pouffer. « Je prenais les Réprouvés pour des pédophiles à cause de ta remarque. » Elle avait envie de rester là pour toujours. Pourtant, elle se recula un peu pour l’examiner. Il n’était plus le même. Ça faisait un certain temps qu’ils ne s’étaient pas vus, même si elle avait l’impression qu’ils avaient toujours été ensemble et qu’ils étaient en couple depuis quelques années maintenant. La Magicienne se sentait complice avec lui. Elle avait l’impression qu’elle pouvait faire des blagues en sa présence. Elle était d'ailleurs convaincue que si son ventre gargouillait un peu trop fort, il ne la jugerait pas mais éclaterait de rire en même temps qu’elle. « Tu es bien plus musclé qu’avant… » constata-t-elle. « Ça me plait… » Elle se mit à rougir alors que ses mains s'affolèrent devant elle. « Pas qu’il n’y ait que ça qui me plaise chez toi, au contraire. J’aime ta façon de vivre et de t’occuper de tes bêtes. J’aime bien ton caractère… cette force tranquille qui commence à émerger de toi. Alors, c’est vrai que tu t’énerves parfois mais… C’est assez sexy… » avoua-t-elle tout en retournant se lover de ses bras. « C’est juste dommage qu’on ne puisse pas se voir comme ça, en vrai. » Elle n’avait pas spécialement conscience d’être dans un rêve. Elle n’y pensait pas. C’était simplement une intuition. « Je suis certaine qu’on pourrait faire des choses amusantes ensemble, apprendre à se connaître davantage, même si j’ai l’impression de tout savoir sur toi, à présent. » Ses faiblesses, ses forces. Elle n’avait jamais vécu une chose semblable avec personne auparavant. Était-ce ça, une Âme-Sœur ? Quelqu’un de connecté, réellement ? Elle l’ignorait. Tout ce qu’elle voulait c’est qu’il l’embrassât et fît sombrer le romantisme qui étreignait son cœur vers quelque chose de plus… réprouvé. « Je t’aime, Priam. » dit-elle tout naturellement.

777 mots



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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Dim 05 Avr 2020, 19:05



In green by Vetyr (on deviantart.com)

Le rêve

Coutume orisha avec Stanislav



L’eau des bains apaisait les tourments nés de ce partage. Le parfum vaporeux qui imprégnait l’air s’engouffrait dans les narines de l’Ange et venait tranquilliser les halètements de ses poumons. C’était cela, la noirceur ? C’était ainsi que l’on pouvait la vivre, totalement soumis à ses revendications et pourtant inconscient du monstre qu’elle faisait naître ? Car c’était ce qu’elle avait devant elle : un monstre, peut-être plus affreux encore que la chimère qu’il voulait créer de toute pièce. Il n’était pourtant pas dénué d’amour ou de tendresse ; elle l’avait vu et il le lui prouvait encore avec ce doigt venu effleurer sa pommette. Son cœur n’était pas aride. Peut-être même que des sursauts de pureté lucide lui faisaient prendre conscience de ce qu’il devenait un peu plus à chaque seconde, parfois. Elle eut un bref mouvement de recul mais ne se dégagea pas avant qu’il ne rompît le contact. Un pli entre les sourcils et les paupières plissées, elle le regardait avec des yeux dont l’expression vacillait entre la compassion et l’horreur. Le tourbillon qui animait ses rétines ne laissait probablement pas transparaître clairement ses émotions. C’était un magma incaractérisable, tenu tranquille par l’atmosphère lénitive des bains chauds. Laëth se laissa glisser contre le rebord, jusqu’à ce que l’eau ne vînt caresser son menton, sans quitter du regard le Sorcier. Elle n’était pas en reste, non. Chacun semblait avoir droit à son lot de souffrances, sur ces terres. Peut-être deviendrait-elle une bête, elle aussi ? La folie viendrait-elle l’arracher à la lumière ? Elle considéra Stanislav en silence. Elle savait comment il la percevait, désormais. Elle n’éprouvait pas de peur particulière – peut-être dans l’absolu, peut-être à cause du rêve. S’il l’attaquait, elle saurait sans doute se défendre. Cette impression s’accentuait en tout cas à mesure que le temps passé en sa compagnie s’accumulait. Les ombres qui gangrénaient son âme l’inquiétaient pour ce qu’elles étaient et pour ce qu’elles pourraient devenir, pas pour ce qu’elles pourraient se plaire à lui infliger dans l’instant. L’Ailée inspira profondément. « Oui, certains. » répondit-elle dans un sourire bref. Elle avait perçu son expression tirée. Ce qu’elle avait vécu à travers ses souvenirs et ses ressentis la laissait penser qu’elle ne se trompait pas si elle croyait que certaines choses qu’il venait d’expérimenter ne lui plaisait guère. Le désir de possession qu’elle avait ressenti envers elle-même ne la mettait pas mal à l’aise, pas ici, pas entre la toile du songe ; cependant, elle le savait réel, féroce et déterminé. Elle l’avait vu à l’œuvre ; pire, elle l’avait senti et exécuté. Elle avait été lui, absolument, indéniablement et totalement lui. Elle avait haï Isley – et c’était drôle de voir comme leurs mondes se recoupaient – parce qu’il avait l’attention d’Araya. Elle l’avait voulu mort, et peut-être qu’il voudrait la même chose pour tous ceux qui se trouveraient proches d’elle, pour Kaahl, surtout. Ses poings se fermèrent. Le Magicien serait amplement capable de lui échapper, elle le savait. Lorsqu’il s’énervait, même dépourvu des noires pensées de Stanislav, il l’apeurait dix fois plus. Simplement, l’idée lui déplaisait d’une manière toute particulière. Son cœur s’emballait et elle se sentait prête à faire rempart s’il le fallait – ce ne serait pas utile, mais sous ces vagues sentimentales, le cerveau s’absout de la raison.

Doucement, elle tourna la tête vers l’homme. D’abord, elle ne dit rien, notant simplement qu’il avait repris le vouvoiement. Elle l’écouta parler, attentive aux émotions qui flottaient dans sa voix. Elle avait toujours été empathique. Ce qui émanait des autres vibrait jusqu’à elle puis résonnait en écho avec ses propres ressentis. Parfois, elle aurait préféré être plus hermétique. D’autres fois, elle savait apprécier cette délicatesse de l’âme dont la nature l’avait pourvue. Elle pivota la tête vers le mur face à elle, puis ferma les yeux et glissa une main sur ses paupières. Son index et son pouce se rejoignirent pour pincer l’arête de son nez. « Je ne sais pas, Stanislav. » Elle avait parlé avec cette bienveillance que l’on prête si facilement aux Anges. « Ce n’était pas facile, non, mais je crois que je ne réalise pas trop encore. » C’était comme si elle planait. « Il y a… » Elle fronça les sourcils. « Une partie de moi comprend parce que j’ai vécu à ta place. » C’était irréaliste. Si elle l’avait rencontré en d’autres circonstances, si elle avait su tout cela à un autre moment et d’une autre façon, elle aurait voulu l’éviter ou, plus encore, le tuer. « L’autre… Pour l’autre c’est inadmissible. » Elle lui jeta un regard en coin. « Et terrifiant, et haïssable. » En ferait-elle des cauchemars ? « Et pour Kaahl, c’est différent. » souffla-t-elle. Pour bien des raisons qu’elle n’avait pas nécessairement besoin d’évoquer, maintenant qu’il savait. « C’est un Magicien, c’est juste que sa fonction… » Les yeux légèrement écarquillés, elle s’interrompit. Il savait. Elle eut l’impression que le monde se mettait à tourner, et peut-être qu’il tournait vraiment. Sans même y penser, elle avait révélé l’un des piliers du réseau d’espionnage magicien chez les Sorciers. Elle avait exposé à la menace noire celui qu’elle aimait. La culpabilité serpenta entre les valves de son cœur. Le soulagement de ne pas connaître son identité sorcière en atténuait légèrement la pénibilité – elle persistait tout de même. Il serait si aisé, pour les Mages Noirs, d’écarter Kaahl de leur échiquier. De le supprimer, peut-être. Et si le Dementiæ parlait ? L’Ange n’avait pas conscience de la magie alors à l’œuvre : elle ignorait beaucoup de choses des coutumes orishas. Si poser sa main sur l’orbe lui avait paru naturel, elle ne savait rien des conséquences. Elle ignorait qu’il serait toujours incapable de répéter ce qu’il avait vu. Elle l’observa, muette. Une idée germait peu à peu dans son esprit. « Si tu parles, je ne te reverrai jamais. » Elle planta ses iris dans les siens et reprit, le ton toujours plus ferme : « Tu ne dois en parler à personne. Tu ne te serviras pas de ce que tu sais contre lui. D’accord ? Je veux bien t’aider, mais tu dois me promettre ça. » Ses prunelles sondaient les siennes. Cet homme voulait-il vraiment emprunter le chemin de la rédemption ? Malgré tout ce qu’elle avait appris, elle ne parvenait pas à le savoir. Il était possible qu’il devînt pire encore. S’il s’engageait sur cette voie-ci, accepter de le revoir était idiot. Il monterait en puissance et serait de plus en plus difficile à contrer. Son obsession pour elle croîtrait peut-être. Éventuellement, elle commettrait un impair, ou il se rendrait compte qu’elle ne pourrait jamais lui accorder ce qu’il voulait, et il finirait par vouloir la tuer, elle aussi. Elle devrait s’assurer de toujours le surpasser et de continuellement rester sur ses gardes. Mais c’était un sacrifice auquel elle voulait bien consentir, s’il pouvait colmater la brèche qu’elle avait créée. « Promets-le-moi et nous nous reverrons. »



Message IX – 1156 mots




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Priam et Laëth
Lun 06 Avr 2020, 15:17



Farewell sunset by Hanuel Sky Bae (on artstation.com)

Le rêve

Coutume orisha avec Aliénor



De larges fleurs colorées illuminent le jardin des Vaughan. Il y a Pâquerette, toujours le nez fourré dans les senteurs printanières, et puis le chat de Wiliburge, qui court derrière un papillon. Les notes désaccordées du violon de Ludicia accompagnées du chant faux et chaotique de Francette ponctuent les éclats de rire, les cris et les pleurs. Les histoires irritantes d’Isabeault déclenchent soupirs et sourires ; la discrétion de Calypso la fait disparaître aux yeux des autres. Et il y a toutes ses autres sœurs, qui vivent dans son cœur, ainsi que son père et sa mère. Les amis, les premières attirances, lui-même ; et puis les bouleversements, les imprévus, les grands changements. Ce rêve étrange durant lequel un homme lui parle de jeux d’images, la Coupe des Nations démoniaque et son entrevue avec Zane Azmog, les fiançailles avec Lord, Lhéasse qui ne la quitte plus. Les fantaisies, les fantasmes, les cauchemars et les rêves échoués. La vie qui tourbillonne, les espoirs qui flétrissent et les espérances qui fleurissent, le futur qui s’étiole et l’avenir qui s’envole. Il vit tout, il ressent tout, il comprend tout. L’amour, la tendresse, l’agacement, la déception, la peur, la colère, l’injustice ; tout ce qui peut animer cette âme qu’il tient au creux de sa main.

Ses doigts caressèrent la chute de reins d’Aliénor. Ils remontèrent délicatement jusqu’à sa nuque, s’enroulèrent autour de quelques mèches brunes, s’amusèrent de la tendresse des boucles. Son autre bras était calé derrière ses fesses pour la soutenir contre lui, sa main sur sa cuisse. « Hum. Je pourrais te retourner le compliment. » souffla-t-il. Elle non plus, ne voulait pas y penser. Ils écartaient ce qu’il y avait de tortueux ; ils essayaient de vivre sous les jours ensoleillés, loin des intrigues politiques, dans lesquelles ils plongeaient malgré tout de plus en plus. Ils avaient grandi. Les temps innocents les délaissaient, lentement. Ils avaient d’autres enfants à protéger, désormais. Il sourit, à nouveau amusé. « Pour la pomme non plus. » Ils avaient eu une véritable discussion de sourds. « Maintenant, tu sais que les pédophiles ne font pas long feu à Lumnaar’Yuvon. » Homme ou femme, on leur tranchait l’envie de réitérer. Littéralement. « Et que toucher les cuisses des autres, ça n’a rien de déplacé. » Il scruta ses iris bleu sombre, comme s’il y cherchait encore des vérités cachées. Il savait tout, pourtant. Il n’avait jamais su aussi clairement, il n’avait jamais connu personne aussi intimement. Les rires, les hontes, les joies, les peines ; les puissances et les failles. Rien ne lui échappait. A elle non plus. Elle connaissait ses plus infimes secrets, ses affections les plus profondes et ses peurs les plus grandes.

Ses remarques le firent rire. « T’as pas changé en mal non plus. Peut-être toujours un peu trop coincée, mais bon, ça change de certaines greluches qu’on peut trouver parmi ton peuple. » la taquina-t-il. Et finalement, c’était juste qu’elle n’exprimait pas tout ce qui lui passait par la tête. Il avait ressenti les envies qu’elle avait, parfois : elles n’étaient pas inexistantes, mais simplement muettes. En grandissant parmi les Réprouvés, il avait pris l’habitude d’une transparence presque trop crue. Il n’avait jamais été très loquace quant à ce qu’il ressentait ou pensait, mais il avait toujours su qu’il pourrait le formuler à tout instant. Au sein de la société angélique, c’était différent. La retenue planait, comme chez les Magiciens. Il savait que la frivolité que les clichés leur prêtaient n’était pas infondée – il l’avait expérimentée lui-même, à bien des égards –, cependant, elle ne constituait pas l’essence de cette race. Ils avaient d’autres défauts, et des qualités, que l’histoire d’Aliénor avait fait ressortir malgré elle. Pour le reste, en dépit de toute sa mauvaise foi, il savait déjà la puissance des Mages Blancs. Ils avaient sauvé les Anges, ils avaient même aidé les Réprouvés.

Priam redescendit sa main dans son dos et la serra contre lui. Comme il inclinait la tête, il déposa un baiser sur son épaule, avant d’appuyer sa joue sur celle-ci. Son nez contre son cou, il inspira son parfum, puis répondit avec malice : « Je devrais peut-être m’énerver plus souvent, alors. » Il n’aimait pas se mettre en colère. Dans son esprit, il associait ce sentiment à une perte de contrôle parfois dévastatrice. La rage des Bipolaires l’avait marqué et, quoiqu’il les adorât, il avait vu le mal qu’elle pouvait causer. Il en avait parfois été la cible. Il la voyait chez Laëth, aussi, cette frénésie émotionnelle qui ravageait tant. Il ne l’aimait pas, que ce fût chez les autres ou chez lui. « Hum. » Oui, dommage. Peut-être. Sans doute. Il n’y pensait pas trop avant qu’elle ne le dît. Il vivait l’instant présent, sans passé ni futur. Il se redressa, la regarda et sourit. Comme il relâchait son dos, sa main remonta jusqu’à sa joue. Il la caressa doucement, puis replaça une mèche de cheveux humide derrière son oreille. Finalement, il répondit : « Moi aussi. » Il inclina son visage vers le sien et l’embrassa, d’abord doucement, comme s’il baisait les pétales d’une rose, puis avec la fougue qu’elle lui connaissait ou qu’elle découvrirait. L’Ange la pressa à nouveau contre lui, puis se tourna pour l’appuyer contre le rebord de la source naturelle. L’un de ses bras ceignait sa taille, tandis que l’autre s’appuyait sur l’herbe tendre. Il se décala une nouvelle fois et la gratifia d’un regard amusé. « S’il faut que je te fasse autant d’enfants que tes parents en ont eu, il va falloir s’y mettre tout de suite… » Il effleura ses lèvres, puis glissa sur sa mâchoire. « Ou peut-être que je mourrai d’une affreuse maladie avant, moi aussi. » Ça n’avait pas beaucoup d’importance. Il enfouit sa figure contre sa gorge et y déposa des baisers brûlants, et toujours plus pressants. Il avait envie d’elle. Maintenant.



Message V – 981 mots




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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Lun 06 Avr 2020, 15:54



Azriel by Merwild (on deviantart.com)

Le rêve

Coutume alfar-démoniaque avec Za



Priam inclina la tête sur le côté. Il avait entendu une requête. Ou plutôt, il savait qu’il en viendrait une. Il sentait simplement l’appel du parfum, de l’autel et des ronces. « Hum. » Il laissa son corps s’enfoncer dans le large fauteuil de cuir et poussa un râle déçu. Le tout manquait d’un peu de sang, quand même. Il aurait aimé qu’il en coulât à flot. Il se serait baigné dedans. Il aurait passé avidement sa langue sur les plaies ou en aurait écarté les bords pour les élargir. Il aurait bu l’élixir de vie comme si c’était la première et la dernière fois. Il se serait repu des cris de douleur ou de plaisir de la victime. En somme, il se serait bien amusé. Dommage. Une prochaine fois, peut-être. Ou un petit arrangement. Cette femme-là serait certainement ouverte à bien des possibilités. Le Démon se redressa et sourit, avec une malice toute propre à ceux de sa race – mauvaise.

Il apparut devant la Réprouvée, allongée et enserrée par les plantes. Il la considéra, en silence, les bras noués derrière le dos. « Tu ressembles à un saucisson, comme ça. » dit-il tranquillement. Il était nu et avait déployé ses larges ailes noires. Ses courts cheveux bruns tombaient sur son front, ébouriffés. Un sourire moqueur étira ses lèvres. Il jeta un regard amusé à la blonde, puis s’accroupit et attrapa le flacon de parfum pour le porter à ses narines. Concentré, il le huma. Un petit rire lui échappa. « Je ne sais pas pourquoi je sens ça. Je connais l’odeur par cœur. » Il referma la fiole et la reposa, avant de se relever. Ses yeux d’or coururent sur la silhouette de la femme puis se plantèrent dans ses iris. Il avait l’air soudainement plus sérieux, presque agacé. « Qu’est-ce que tu fous là, Za ? Aucun Réprouvé n’a voulu s’occuper de ton cul ou t’es tellement désespérée de me baiser que t’as trouvé que cette solution ? Les deux, peut-être ? » Il contourna la construction de pierre pour se retrouver près du flanc de la Bipolaire. Sa main courut sur l’une des ronces, évitant soigneusement les épines, puis glissa sur son ventre, jusqu’à sa hanche opposée. La caresse se transforma en griffure, jusqu’à ce qu’il ne refermât ses doigts sur la peau, dans un pincement qu’il espérait douloureux. « Une vraie emmerdeuse. » Le temps d’une seconde, une grimace déforma ses traits trop angéliques pour être ceux d’un Diable. Il soupira. « Je vais être obligé d’obéir. » Il inspira. Un nouveau rictus déchira sa bouche, sournois. Une lueur fourbe criblait ses rétines. D’un mouvement souple, il s’appuya sur les deux rebords de l’autel et se hissa sur celui-ci. Il s’assit sur le bassin de la Réprouvée, penché au-dessus d’elle, une paume à côté de chacune de ses tempes. « J’imagine que pour une fois, t’as réfléchi un peu. » Ou pas. Il scrutait ses prunelles. « Je ne sais pas si c’est une véritable connerie ou un coup de génie, ton affaire. » Il avait envie de lui faire regretter de l’avoir invoqué. « Dans tous les cas, c’est plutôt malin. » Maintenant qu’il était coincé ici, il allait être forcé de répondre à ses envies. Toutefois, il n’avait aucunement l’intention de s’oublier et de mettre son propre plaisir de côté. Ce ne serait pas difficile, car il n’était pas difficile. Il aimait le sexe, il aimait la violence. Il adorait les gémissements, et surtout, il vénérait les cris.

Attention les Démons c'est pas gentil :



Message VII – 859 mots




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 06 Avr 2020, 18:50



Je souris devant mon œuvre, tout en me rappelant cette étrange expression que le visage du Suprême de l’Au-Delà avait revêtu lorsque nous parlions d’amour et de femmes. Il me semblait avoir lu en lui de façon étonnement claire. Je n’avais rien dit mais s’il comptait me présenter notre sœur, peut-être pourrais-je lui présenter Laëth. Un échange de bon procédé. Les deux se valaient sans doute. Je souris alors que mes yeux parcouraient les courbes des dragons que l’esprit de Devaraj créaient. Je les reconnus. En temps normal, le fait qu’il puisse s’agir des bêtes de l’Impératrice Blanche ne m’aurait pas effleuré l’esprit. Néanmoins, puisque je savais que mon frère n’avait jamais approché ces bêtes de son existence hormis cette fois sur Awaku no Hi et lors du Génocide, l’évidence s’imposait d’elle-même. « Je verrai une fois que ce sera fait. » dis-je. Je n’étais pas sûr de m’en sortir indemne. J’étais presque prêt. J’avais été obligé de déléguer la mise en place de plusieurs éléments de mon plan. Il ne manquait plus que quelques essais et la maîtrise des Momies, lorsqu’elles me reviendraient. C’était la principale inconnue, le facteur déterminant. Ma protection durant les opérations était également l’une de ses clefs. Inutile de préciser que je n’avais pas l’intention de mourir pendant l’attaque. « Je deviendrai Empereur Noir. Peut-être davantage. » Empereur Blanc aussi mais il savait déjà que je l’envisageais. « Tu sais que je suis limité, comme tous ceux qui ne sont pas des Ætheri. Si je ne l’étais pas alors peut-être que je conquerrais le monde dans son ensemble mais, à mon stade, ce serait faire preuve d’un orgueil et d’une gourmandise déplacés, même avec les Momies. » Je n’étais pas dénué de peurs. Le pouvoir que j’avais à présent entre les mains m’effrayait. Les informations que je pouvais obtenir, en flot continu, impossibles à parcourir dans leur ensemble, m’angoissaient. Comment envisager plus alors que, parfois, je tremblais de ce que je possédais déjà ? « J’aimerais ne pas avoir de limites, ne pas avoir ces sentiments qui m’oppressent… Juste me déplacer en écrasant le monde sur mon passage, implacablement. »

Je tournai les yeux vers lui. « Brûler ? J’en doute. » Je souris. « Ce serait amusant mais, sans vouloir être défaitiste, je doute qu’une quelconque force pense à faire partir le monde en fumée actuellement. Les Démons ne sont plus que de l’histoire ancienne, les Alfars vivent reclus depuis des décennies et les Vampires… » Cela ne servait à rien de s’éterniser sur ces derniers. Je ne pris même pas la peine de finir ma phrase tant il me sembla inutile de me justifier. « Mais je suis heureux de savoir que leur roi et toi entretenez une relation houleuse pour une lapine. » Je m’en souvenais, du corps de la brune. Que dire ? Mon frère faisait des choix douteux, malgré la beauté de la femme en question. Entre sa propre sœur et la Maîtresse des Rois, un dénominateur commun ressortait. Je ris, taquin. Megæra et Lochlann, Lilith et Rak, à croire que même sans le faire exprès, il aimait s’approprier les épouses des autres rois et empereurs. « Si ma femme te plaît, sache que tu peux la courtiser. Je ne t’en empêcherai pas. » laissai-je tomber. La fidélité n’avait jamais été une valeur au sein de notre couple et, tant qu’elle restait discrète dans ses amours, je n’avais rien à y redire. Elle ne m’obsédait pas. Je ne l’aimais pas. Nous nous nourrissions l’un de l’autre. J’avais, certes, fait écorcher les nobles qui avaient officiellement essayé de la séduire mais le nombre de morts et de mutilés étaient bien supérieur au nombre de ceux qui lui avaient réellement fait la cour. Elle était pratique, une belle excuse pour justifier certains de mes actes politiques visant à éliminer les réfractaires à mon ascension. Ils se faisaient de plus en plus rares.

« Nous devrions tenter ensemble la prochaine fois. » Envisager la possibilité que cet homme puisse devenir un Ange avait de quoi effrayer. « Je l’ai déjà fait mais, comme tu as pu le constater, l’expérience s’est mal déroulée. » Puisque nous reparlions de changements, je revins à un sujet précédemment évoqué. « Sorcier ou Magicien, je crois pouvoir obtenir ce que je souhaite pour toi. Je veux que tu apprennes la magie des Sorciers mais si tu veux avoir un pied chez les Magiciens, je peux aussi te le procurer. » La fausse Ultimage ne le refuserait pas. Peut-être même y décèlerait-elle une opportunité. Moi j’en voyais une. « Je veux juste une épouse Chamane. » Mon désir était revenu à la charge. Je me tournai totalement vers lui et souris. J’avais quelque chose en tête, quelque chose qui n’avait rien à voir. Quelques secondes plus tard, le Suprême de l’Au-Delà portait un costume et une cravate. Je ris, moqueur. « Qui l’eut cru ? » Ce rêve était d’une praticité étonnante. Je redevins sérieux. « Je t’envie d’avoir tous ces enfants. Je n’aurais pas beaucoup de temps à leur consacrer si j’en avais ce nombre-là mais ça doit être plaisant d’être à l’origine de tant de vies, de les voir grandir et devenir adultes. J'aimerais en engendrer aussi, des Chamans. » Je ne pouvais pas actuellement. « Ton peuple est tellement diversifié dans les choix qu'il offre. Je pense que je passerais ma vie à essayer de deviner la tribu finalement choisie par tous mes enfants. Tu penses que l’un d’eux prendra ta place un jour ? » demandai-je, après un silence. « Je sais que ton trône est davantage maudit que béni. » Le lien divin était une expérience horrible à vivre. Elle n'était pas la seule qu'il avait vécue.


Ma langue claqua contre mon palais. « Inconsciente. » lâchai-je, entre le dégoût et la satisfaction. Depuis le rêve que j’avais fait en compagnie de Devaraj, ma vision du monde onirique avait changé drastiquement. Je ne dormais pas plus mais, lorsque je dormais, je tendais à contrôler mes songes. Je triais. Je triais ce qui faisait partie de mon imaginaire et ce qui ne provenait pas de moi. Laëth nue, attachée, offerte, m’était extérieure. Il y avait donc deux possibilités : le rêve avait repris ses droits et ne me laissait pas maîtriser cet aspect-là ou nous étions en train de partager un rêve commun. Cela faisait plusieurs jours que je tirais le maximum de mes nuits. Elles étaient utiles et je ne pouvais plus m’en passer. Une seconde dans la réalité pouvait équivaloir à des décennies dans l’univers chimérique et ce temps à profusion ne pouvait que m’être profitable. J’obtenais la possibilité d’évaluer la pertinence de mes plans en les mettant en scène. Je reconstruisais les territoires des autres peuples et ajustais les variables pour constater les changements. Je m’apercevais ainsi que certains oublis pouvaient être fatals. Je modifiais, tordais, réessayais, dans ce monde qui m’appartenait. Il n’y avait que la présence de tiers qui me limitait, comme actuellement. Laëth, mon Ange, attachée à cet autel et m’ayant soustrait à mon œuvre. La couronne présente au sommet de mon crâne illustrait parfaitement mon statut. Peut-être avais-je étendu mon emprise bien plus loin que les seuls trônes des Sorciers et des Magiciens ? Oui. Aucune explication logique aurait pu me contraindre au minimum et je commençais à me laisser prendre à un jeu dangereux de maîtrise absolue du côté obscur. Les Démons ne seraient bientôt plus qu’un vague souvenir de puissance passée. Si je m’auto-proclamais roi, qui viendrait me contredire ? Personne.

Je souris en m’approchant d’elle, mauvais. J’ouvris à mon tour mes ailes, immenses, aussi noires que les plus profonds abysses. « Sais-tu ce qui doit être accompli pour devenir Bhūta Rāja ? » lui demandai-je alors, calmement. Je lisais en elle, ses désirs inavoués et inassouvis. Là n’était pas la question. Le fait qu’elle fantasmât au point d’invoquer un Démon, même dans un rêve, ne me plaisait pas. Je me fichais de sa non capacité à contrôler tous les rouages du songe. Je me penchai sur elle. « Il faut accomplir un génocide. C’est intéressant puisque c’est justement ce que j’ai fait avec les Vils. » Bon argument. « Et se baigner dans un lac de sang et d’entrailles… tremper sa peau entre des organes, tout juste arrachés ou en putréfaction. » Je mis un point d’honneur à illustrer mes propos. Le sol se gorgea d’un liquide rougeâtre. « Est-ce ça qui t’excite ? » J’étais sérieux et empli d’un besoin imminent de la faire souffrir. « Est-ce vraiment ce que tu veux, Laëth, te faire défoncer par un Démon ? » Le fait est que je me fichais à présent éperdument de ce qu’elle désirait. Puisque nous étions réunis ici et qu’elle n’avait pas l’air de maîtriser quoi que ce soit, cela faisait de moi le maître absolu de la situation. L’une de mes mains caressa le plumage de ses ailes tandis-que l’autre se frayait un chemin jusqu’à son entre-jambe. J’y enfonçai mes doigts sans aucune délicatesse, forçant l’entrée d’un mouvement sec qui me fit sourire. « Je ne vais pas conclure un Pacte Démoniaque avec toi, ça t’apprendra à prendre des risques inconsidérés. » Puisqu’elle était entièrement soumise, coincée par les lianes, rien ne m’empêchait de la torturer. Je m’appliquai donc à dénouer les ronces qui posaient difficultés et à resserrer les autres, de façon à pouvoir la déplacer comme je le voulais. « Plus tu te débattras, plus tu souffriras. J'espère que tu vas résister. » murmurai-je, acerbe, à son oreille, en la tirant violemment vers moi pour la faire bouger de sa position allongée. Ses pieds s’enfoncèrent dans les entrailles qui maculaient le sol, ce qui m’amusa. Je la retournai et collai son buste contre l’autel avec cette même puissance impitoyable. Mes doigts se mêlèrent à ses cheveux et je tirai sa tête en arrière de façon qu’elle se cambre. Enfin. Pourtant, je m’arrêtai, pris d’un affreux sentiment de remord. Je râlai, agacé contre moi-même. Elle méritait ce qu’il lui arrivait et le fait qu’elle puisse désirer invoquer un être démoniaque devait être éteint dans l’œuf à jamais. Mes doigts coururent néanmoins le long de sa taille et disparurent entre ses jambes. J’allais la faire jouir une première fois et ensuite je la ferais crier d’horreur. C’était un compromis magnanime.

1679 mots

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Mar 07 Avr 2020, 12:26


Image réalisée par Miguel Angel Sierra


La seule source de lumière provenait de la bougie posée sur la coiffeuse où s'était installée la magicienne après être rentrée. Si la flamme vacillante suffisait à éclairer ses traits, elle laissait le reste de la chambre dans une obscurité intimiste et mystérieuse. Nymeria observa son reflet dans ce miroir mensonger : l'image qu'il lui renvoyait était tout à fait différente de celle qu'elle percevait dans la vraie vie. Dans ce monde, la glace semblait gommer les défauts de son anatomie que la brune détestait tant. Sa peau lisse et douce n'était pas saccagée par d'immondes cicatrices. Ses cils trop courts semblaient s'être allongés. Ses boucles capricieuses ne s'échappaient en des multitudes de tourbillons désobéissants de sa coiffure. Son maquillage, même après une journée entière de travail, embellissait encore son faciès. Malgré ces changements, c'était bien la Vaughan qui se tenait devant le miroir : même air ingénu; petit sourire rêveur et parfum de lavande. Il s'agissait de la même personne, mais dans une version simplement plus adéquate, plus belle. Le fantasme que la rêveuse espérait apercevoir dans le reflet, mais qui jamais ne se concrétisait, à part dans cet univers fait de chimères éphémères.

La jeune femme s'apprêta à prendre sa brosse à cheveux lorsqu'une brise caressa sa peau, lui arrachant un frisson qui remonta jusqu'à sa nuque. Lorsqu'elle tourna la tête en direction de la seule fenêtre de la pièce, elle la trouva fermée. Un sourire timide se dessina sur ses lèvres et elle se replaça face à sa coiffeuse. Elle pinça les lèvres, son cœur battant la chamade. C'est lui, pensa-t-elle. Il est venu me voir, ce soir encore. C'était devenu une habitude. Un rendez-vous quotidien, qui ne cessait pourtant jamais de la surprendre, encore et encore. Souvent, elle se demandait quand est-ce qu'il se lasserait de ce petit jeu de voyeurisme qu'il y avait entre eux. A chacun de ses départs, elle se disait qu'il s'agissait de la dernière fois. Qu'il ne reviendrait plus à elle, et cette pensée lui déchirait le cœur : elle en voulait plus, toujours plus, encore plus que ça. Elle ne voulait pas que leurs petits moments cessent. Elle voulait qu'ils recommencent, inlassablement, le jour suivant et celui d'après, avec la crainte permanente qu'il se désintéresse de ces rencontres qui faisaient chavirer son être tout entier. Ce jour finirait par arriver, elle le savait très bien, mais pour le temps qu'il durerait, elle s'y plierait avec complaisance et profiterait de la moindre seconde. Elle gravait dans sa mémoire les moindres détails : du picotement qu'elle ressentait sur sa peau, là où il posait les yeux; du parfum qui enivrait ses narines lorsqu'il passait à côté d'elle; de son timbre, chaud et grave; du toucher délicat qu'il appliquait parfois sur ses épaules ou ses hanches : ses caresses était toujours si inattendues et brèves qu'elle se demandait souvent si elle ne les avait pas tout simplement rêvées. Non. Il avait recommencé à plusieurs occasions, imprégnant sa peau de cette sensation devenue familière. Parfois, la magicienne l'imaginait se montrer à elle, à la lueur des bougies. Elle l'imaginait s'approcher d'elle et déposer des baisers délicats sur sa peau, depuis la base de son cou jusqu'à son oreille. Elle fantasmait sa main dans ses boucles épaisses, ses lèvres contre les siennes. Rien de tout cela n'était jamais arrivé. N'arriverait probablement jamais. Mais cela ne l'empêchait pas d'espérer au plus profond de son cœur que ses désirs se réalisent.

Nymeria inspira profondément avant de faire rouler ses épaules en arrière pour se détendre. Elle n'essaya pas de se retourner. Leur jeu consistait justement à se laisser observer, prétendant ne pas l'avoir remarqué et de continuer ses habitudes comme si de rien n'était. Pourtant, il savait qu'elle savait. Cela ne rendait la chose que plus exaltante. La magicienne remonta lentement ses mains vers sa coiffure. Avec des gestes gracieux, elle ôta une à une les épingles qui avaient maintenu ses boucles docilement. Les mèches dégringolaient une à une sur ses épaules, sa nuque, son dos. S'emparant finalement de la brosse, la demoiselle commença à méticuleusement peigner ses cheveux. Une fois démêlés, délivrés du moindre nœud, la brune les enroula autour de son doigt puis les dégagea sur l'une de ses épaules, dévoilant parfaitement le galbe de son cou. Un petit sourire amusé se dessina sur son visage tandis qu'elle observait indirectement par le miroir l'endroit où se trouvait le voyeur, installé dans un fauteuil. Elle ne le voyait pas mais il avait pris l'habitude de s'y asseoir. Il lui avait avoué, un soir, qu'il aimait sa nuque. Elle avait interprété ces paroles comme une demande : depuis lors, elle s'amusait à la lui dévoiler d'une façon ou d'une autre. Nymeria se mordilla la lèvre inférieure, retenant un commentaire. Silencieuse, elle continua son rituel en prenant son maquillage. Au lieu de le retirer, elle le rectifia, retraçant sa paupière au khôl, ravivant le rouge sur ses lèvres, pinçant légèrement ses joues pour en raviver le rose. Elle s'empara de son parfum et s'en aspergea avec parcimonie. Elle s'apprêtait. Spécialement pour lui. Les doigts de la magicienne vinrent trouver le laçage de sa robe. Elle tira lentement dessus. Elle délaissa son vêtement sur la chaise tandis qu'elle se levait pour rejoindre les draps frais de son lit.

Pourtant, avant de s'y glisser, la demoiselle s'arrêta. Elle hésita un instant avant de rester dos à l'inconnu. « Vous souvenez-vous de notre première rencontre ? » demanda-t-elle d'une voix frêle. Elle n'était pas certaine de ce qu'elle voulait dire. Elle n'était pas non plus certaine que laisser son cœur s'ouvrir soit une bonne idée. Il s'y était déjà fait une place beaucoup trop importante. En mettant des mots sur ce qu'elle ressentait, elle ne ferait que lui donner plus de contrôle sur elle... Mais, était-ce une mauvaise chose pour autant ? Visiblement pas. « Moi, je m'en souviens encore. » Elle s'en souvenait même parfaitement. Le moindre détail était profondément ancré dans sa mémoire. Parfois, lorsque la solitude se faisait trop insistante, elle se remémorait cette rencontre. Lorsqu'il était venu à son secours, alors qu'elle essayait d'échapper à un chien qui lui courrait après. Elle avait trouvé refuge dans un arbre et prévoyait d'attendre que la bête sauvage se lasse mais elle ne l'avait jamais fait. C'était lui qui l'avait chassé et avait ensuite aidé la magicienne à descendre de sa cachette. Dans son escapade, elle s'était blessée à plusieurs endroits – ses jambes avaient été touchées tout particulièrement mais en escaladant l'arbre, elle s'était entaillée la paume de la main. Le sang qui avait coulé de sa plaie n'avait pas échappé au blond. Au Vampire. En contrepartie de son service, il y avait goûté. Il s'était montré raisonnable, pourtant. S'il avait profité de ce qui avait déjà coulé sur son bras, il n'avait pas cherché à la mordre – sans doute avait-il compris qu'elle était déjà apeurée à cause de ce qui lui était arrivée. Il l'avait raccompagné jusqu'à chez elle et lui avait conseillé de laisser sa fenêtre ouverte, ce soir là. Intriguée, elle s'était exécutée et ainsi avait commencé leur petit jeu. « Vous aviez goûté mon sang... » souffla-t-elle à voix basse. Elle sentait son cœur battre plus intensément dans sa poitrine. « Pourtant... Vous n'en avez jamais repris depuis ce jour. » La magicienne inspira profondément. Elle s'apprêtait à braver un interdit. Ça l'excitait autant que ça l'effrayait. Avec lenteur, elle pivota jusqu'à se tenir face à son sauveur. Timidement, elle combla l'espace qui les séparait, ne s'arrêtant qu'une fois qu'elle fut à portée de bras. Comme son esprit le désirait, elle eut le plaisir de constater qu'une aiguille se trouvait dans sa main. Tremblant légèrement, elle utilisa l'objet pour s'écorcher la pulpe de l'index gauche. Elle grimaça à cause de la douleur avant de tendre la main. « Si vous en avez envie... Vous avez le droit. » invita-t-elle.
1411 mots


Merci Kyra nastae

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