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 [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11252
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Ven 20 Mar 2020, 23:00

Il avait choisi de venir dans cet endroit où la chaleur était dévorante. Il n'avait vu que peu d'Humains dans sa vie. Ils étaient ... différents. Cet enfant qui est en train de pleurer attire son attention, on ne les laissait pas être mal à l'aise.  Son ami avait disparu. Et il y avait cette femme qu'il voulait l'aider et avec qui il parcourait les rues de la Capitale. Mancinia. C'était son nom. Elle était adorable. Quel tempérament de feu, vraiment à l'image de son peuple. Elle avait ... ce truc qui ne cessait de le faire sourire. Elle avait cette aura qui l'émerveillait. Ça lui plaisait vraiment de se tenir à ses côtés. C'était une vraie flibustière du Bien. Et c'est ainsi que naquit leur Lien.



La rancoeur était grande contre son Gardien. Qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter ? Elle ne voulait plus jamais le revoir. Jamais. Elle serait forte. Seule. Elle avait appris à l'être. Aucun choix ne lui avait été permis. C'était marche ou crève. C'était comme cela que vivait les Humains. Elle irait contre vents et marées. Elle serait comme la Reine Violette. Elle serait comme le Commandant Elay. Elle serait tout cela à la fois pour ne pas que des enfants subissent ce qu'elle a subi ! Elle allait tout donner aux siens, tout prendre aux autres s'il le fallait. Elle travaillerait encore plus dur que maintenant. Elle ferait tout pour qu'ils soient victorieux de cette Guerre ! Mais, tout d'abord ... En apprendre plus sur ce Fragment. Sur ce Don qui résistait à l'Antimagie ... Et qui sauverait des vies.



Étreint d'amers regrets, il relève son visage vers cette femme d'une aura certaine qui lui demande comment il se sent. Mal. Nithael était sans doute son soutien le plus évident en ces temps troubles. Elle est sa conseillère, elle essaie de le ramener à la raison. Un Lien ne se brise pas. Il survit à tous les obstacles, c'est ainsi. Dans quelques temps ... Tout irait mieux. L'Espoir eu raison de lui. Voyant la bravoure de son Humaine, qui avançait sur son chemin sans se reposer sur lui, il prend conscience de n'avoir d'autres choix que de ne pas devenir un fardeau pour elle. Il doit s'entraîner. Peu importe où il sera réellement utile, c'est ainsi. Gilgamesh lui propose de s'engager. Dans la Compagnie de Yüerell, il trouverait certainement sa voie. On avait besoin de lui en ces temps troubles. Prenant très à coeur son rôle de Gardien, ayant conscience que la nature raciale de sa Protégée la met souvent dans des situations périlleuses, il cherche par tous les moyens à réduire l'écart entre eux ... mais il s'agit là d'un gouffre qu'il peine à combler.



Un Vide.



Il avait ressenti un froid glacial à l'intérieur de sa poitrine. Il n'avait su l'expliquer distinctement. Cela l'avait rendu distrait, maladroit. Ça lui avait valu des remontrances de son Capitaine, mais il ne parvenait pas à rester en place. C'était comme si on lui avait arraché ... quelque chose. Que c'était là ... sans être là. Endormi. En suspens. Mancinia. Que lui était-il arrivé ? Il ne le savait pas. Ça le rendait de plus en plus instable. Il devait absolument la voir. Il avait obtenu une permission en raison de la nature de leur Lien. Il avait volé comme un dingue. Il ne se souvenait pas d'avoir jamais été si vite. Il y avait beaucoup d'agitation à Utopia, mais rien ne laissait présager une nouvelle attaque des Démons. Malgré leur victoire à Stenfek, ils avaient essuyé un sérieux revers dans l'Edelweiss. Ils n'avaient pas su atteindre les Elfes, à Earudien. Il cherchait sa Protégée. Elle n'était à aucun des lieux où elle avait ses habitudes. On vint à sa rencontre quand on sut qu'il était là. On lui expliquait avec des mots, mais rien n'y faisait. Il était obnubilé par son corps étendu sur une civière improvisée. Cette plaie béante qui dévore son coeur la croit morte. Seul le Lien qui les unit lui prouve le contraire. Non, elle n'était pas partie éternellement. Seulement endormie. Dans une sorte de coma. Comme de nombreux Humains. Kamiya essayait de le rassurer. Le vide qu'il ressentait ne serait jamais aussi profond. Il venait de la perdre ... et il n'avait pas eu le courage de lui dire à quel point il l'aimait.



Un Néant.



Ébranlé par une sourde tristesse qui le conduit à être une véritable âme en peine. Il n'arrive  pas à calmer ses larmes quand il est seul. Rien ne réagissait comme il le souhaiterait. S'il restait ainsi ... Il allait sombrer. Ce n'était pas ce que Mancinia aurait voulu. C'était seulement au-dessus de ses forces. Anzass, une aînée avec qui il s'était lié d'amitié, parvint néanmoins à trouver les mots nécessaires à lui redonner la Foi. Les semaines passaient et il parvenait à trouver la paix dans la rigueur militaire. Il voit les dommages de la défaite des Aetheri. Progressivement. Sournoisement. C'est depuis l'intérieur qu'il assiste à la nuée noire s'abattant sur le territoire qu'il s'était promis de protéger. Les Démons. C'était ... insoutenable. Ils n'ont pas eu le temps de réellement s'organiser et la Recrue parvint à contourner les mailles du filet, blessé, ne sauvant que quelques-uns de ses proches, de ses voisins ou de chanceux qui croisaient son chemin. Les corps s'entassaient. Le blanc laissait place au rouge. Les rires à la terreur. Une désolation sans nom. La Mort régnait en maîtresse absolue des lieux. Ils étaient seuls. Aucun secours ne vint. Pas tout de suite. Il se réveille dans un hospice, entouré de médecins Magiciens. Il est hébété de douleur lorsqu'il réalise l'étendue du carnage, demeurant convaincu que les Dieux ne peuvent pas s'amuser de tant de massacres ... Le Czírnúma était sans doute l'acte le plus atroce qu'il eut à vivre au cours de sa courte vie.


Un Rêve.



Kamiya avait fait tout ce chemin pour venir le voir. Il voulait veiller sur lui dans l'attende du retour de sa maîtresse. Il accepte. Il se sent moins seul avec le corbeau pour l'aider, Anzass pour l'écouter et Bendy pour le suppléer. La douleur persiste, au-delà de la perte d'une partie de sa vision, entre Mancinia et la Terre Blanche, il pense que sa vie n'a plus de sens. Son aspiration serait de quitter les Jardins de Jhēn, mais pour aller où ? ... Il ne le sait pas. Il ne sait plus. Il n'a rien d'un meneur, ce n'est qu'un automate. Un matin, un cadeau lui parvient, nommé le Conte du Sapin. Il découvre rapidement qu'il peut veiller sur l'évolution de son Humaine, quelques instants, chaque jour. Il se rend compte qu'il l'aime plus que d'amitié. Il veut qu'elle revienne. Il l'attendrait. Il devait vraiment devenir plus fort. Une détermination nouvelle, comme si quelqu'un avait réellement voulu lui rendre l'Espoir. Cet éclat ne le quitterait plus. Lui aussi voulait devenir un modèle et il le réaliserait à sa manière. Sans doute était-ce ce qui avait convaincu. Il devient Capitaine de la Compagnie de Yüerell. C'était sans doute l'un des plus beaux moments de ces dernières années ... Mais le sourire et les acclamations de celle qu'il attendait réellement n'étaient pas là.



Son éveil engendre les secousses de ce qu'elle veut être une vengeance. Elle veut venger les siens. Venger ceux qui ont disparus. Venger sa mère. Se venger de ceux qui conspirent sa perte. Se venger d'un Destin bien trop capricieux à leur encontre. Elle était en morceaux, mais elle ne renoncerait pas. Si Luftë le souhaite ... Elle serait l'un de ceux marquant son empreinte sur ces terres.



Leurs retrouvailles sont douces et tout n'est que promesses aussi belles qu'est la douleur de la trahison. Néanmoins, l'âme sanglante aspire aussi au Pardon. Le repos dans les combats permet d'y voir clair. Ils se promettaient d'être unis, comme l'Air et le Feu peuvent l'être. Elle, ne voyant que cette cité aperçue dans les songes de son long sommeil. Cette ville reposant sur les côtes portuaires ... La ville de ses rêves ... Elle la bâtirait. Lui, il ne rêve que d'une union plus paisible entre leurs deux races. Un endroit où ils pourraient être ensemble, sans pour autant se décharger de leurs prérogatives. Veiller l'un sur l'autre. Veiller sur leur peuple. Ils ne renonceraient pas. Chacun à sa manière, mais ... Quoi qu'il advienne ... Toujours ... Ensemble.

Post III - 1400 mots


[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 6 Chriss10
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Sam 21 Mar 2020, 16:42

[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 6 1j1b
Le Rêve qui exauce



Circë sourit. « Peut-être un peu les deux. » Elle reçut le baiser avec envie. Au début, ses lèvres n’étaient clairement pas ce qu’elle avait désiré. Elle avait voulu son sang. Ses yeux se baissèrent sur son corps. L’Enök avait toujours éveillé en elle le désir. Elle le voulait en Enfant. Curieusement, au-delà de ce besoin de plus en plus pressant, elle s’était prêtée au jeu de ses caresses et de ses baisers. Sans doute était-elle une Vampire anormale mais, à présent, c’était lui tout entier qu’elle souhaitait. Son corps, son sang… Elle voulait même que son esprit lui appartienne, qu’il ne pense qu’à elle, qu’il soit totalement obnubilé par ce qu’elle était, qu’il ait envie de l’embrasser plusieurs fois par jour, qu’il devienne totalement fou d’elle, dans tous les sens du terme. « Hum… » Elle passa sa langue sur sa lèvre inférieure, songeuse. « J’ai quelques idées c’est vrai. » Elle l’embrassa à son tour avant de déplacer ses lèvres sur la pointe de son oreille qu’elle mordit affectueusement. Peut-être n’avait-elle pas besoin de le vider de son sang ? Peut-être pourrait-elle rester à ses côtés pour toujours, à lui rendre des visites nocturnes, où la sensualité se mêlerait au jeu ? Il finirait sans doute par se lasser. Ils étaient tellement différents. Leurs existences n’étaient pas compatibles. Lui était un être du jour et elle une enfant de la nuit. Ses petits doigts glissèrent sur lui jusqu’au drap qu’elle écarta un peu pour pouvoir le caresser plus amplement. Le fait qu’elle soit assise sur son ventre empêchait toute folie. Elle se déplaça doucement, sans geste brusque. Il était possible d’avoir l’impression qu’elle flottait tant le mouvement était calculé et précis, doux. À présent sur ses hanches, un sourire un peu étrange apparut sur ses lèvres, comme si elle constatait une situation bien précise. Elle retint un petit rire, tout en lui faisant signe de se redresser ; son buste cette fois. « Viens… »

Une fois qu’il fut assis sur le lit, elle changea la position de ses jambes pour enrouler celles-ci autour de lui. Ses mains passèrent dans son dos. Leur différence de taille se révélait davantage ainsi. Son cou lui était interdit dans cette position. Elle leva les yeux vers lui. Il était solide. Elle était certaine qu’il pourrait la porter sans aucune difficulté. Si vraiment elle voulait le mordre, elle devrait positionner ses bras autour de son cou et se hisser contre lui. Ses désirs étaient partagés. C’était flou et trop varié pour la race à laquelle elle appartenait. Ce drap l’énervait. La lune se reflétait dans la pièce et donnait à l’ensemble une ambiance particulière. Leurs ombres se reflétaient sur les murs. Circë sourit et approcha ses lèvres de son torse. Elle y déposa plusieurs baisers. « C’est vrai que les Enök mangent de la viande. Es-tu un bon chasseur, Ezechyel ? » Elle n’avait aucun doute sur la question. « Parce que je me disais que l’on pourrait s’amuser un peu. » La demeure dans laquelle ils se trouvaient été grande. Elle attrapa l’une de ses mains et la posa sur sa cuisse, pour qu’il la caresse. « Tu pourrais me chasser… Comme les enfants. Si tu m’attrapes, je te récompenserai. » Rien à voir avec les enfants, par contre.

Après un petit sourire mutin, elle se redressa en prenant appui sur les épaules de l’Ygdraë. Debout sur le lit, elle baissa les yeux vers lui et la cascade de cheveux blonds qui ondulait sur son dos. « Tu n’as qu’à compter jusqu’à vingt. Tu as de bien plus grandes jambes que moi… » C’était vrai. Il la rattraperait sans aucune difficulté s’ils partaient en même temps. Elle descendit de sur le matelas pour rejoindre le sol. « Tu devrais t’habiller avant… » dit-elle en fixant le haut de son corps nu. Elle sentait son cœur battre et le sang y affluer. Elle hésitait encore. Peut-être pourrait-elle le garder pour elle et se nourrir à la source de ses envies un peu chaque nuit, sans jamais le tuer ou le transformer ? Elle avait pourtant peur qu’il l’oubliât, qu’il trouvât quelqu’un d’autre de plus accessible, qui pourrait lui faire un véritable enfant, la chair de sa chair, le sang de son sang. Elle n’aurait pas la force de le partager. « Compte. » murmura-t-elle. Ce jeu de chat et de souris ne marcherait qu’un temps. Elle en avait conscience. Si elle ne se décidait pas à enfoncer ses dents dans l’une de ses veines, son attention se porterait rapidement sur une autre. Elle devait faire ce pas. Pourtant, elle ne voulait pas le voir soumis. Elle aimait le savoir espiègle. S’il devenait son Fils, il ne pourrait plus jamais lui désobéir. Elle avait peur de voir disparaître ce qu’elle aimait chez lui dans le processus de transformation. Elle y songerait plus tard. S’il l’attrapait, elle le mordrait. S'il ne réussissait pas, elle le laisserait vivre.

Vivement, sa silhouette s’arracha à la chambre à coucher. Elle descendit un imposant escalier qui semblait infini avant de se perdre dans un labyrinthe de pièces diverses et variées.

835 mots
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Dim 22 Mar 2020, 00:54

[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 6 Ddit3l10
Le Rêve qui crée le doute


Elyot fit basculer sa chaise par en arrière en se donnant une impulsion, le dos enfoncé dans le dossier du siège. La tête inclinée vers la voûte, il contemplait sans le voir le plafond dissimulé par des ténèbres opaques avec une lueur de lassitude valsant au creux des prunelles. En équilibre sur les deux pattes arrière de sa chaise grinçante, il se balançait légèrement pour garder son centre de gravité sans chuter. Pourtant, malgré la précarité dans laquelle il se maintenait, ses traits étaient étonnamment détendus. Il éprouvait une sorte d'attirance à l'égard de cette pénombre insondable, de ce vide abyssal penché au-dessus de lui. Il l'apaisait, le relaxait, lui permettant ainsi de respirer sans se préoccuper de toutes les responsabilités et les devoirs qui l'incombaient quotidiennement. Ses pensées pouvaient s'envoler vers des horizons, des proches qui lui manquaient atrocement, comme les jumeaux, Ærya, Dærion, ses parents, ainsi que... Ses joues s'empourprèrent. La simple évocation suffisait à le faire rougir. C'était absurde. Néanmoins, pour les rares occasions où il avait pu ressentir les caresses de cette présence insaisissable lui sillonner la peau, il s'est aussitôt senti gêné par l'ampleur de son propre plaisir. La vérité était qu'il affectionnait le bien-être procuré par ces petits délices. Seulement, par souci de pudeur, il regrettait un peu d'y prendre goût et de déplorer leur absence jusqu'aux prochaines tendresses. Il avait l'impression de commettre un interdit, tel un Ange que l'on surprenait à pécher, bien qu'il n'ait aucune blancheur à préserver. C'est pourquoi il n'osait pas en parler à qui que ce soit. L'Elfe soupira. Il s'en faisait sans doute un peu trop pour une simple histoire de sensations attendrissantes et innocentes. Mais le resteraient-elles éternellement ?

À cette interrogation, le sylvestre eut une petite pensée pour le baiser qui s'était déjà glissé sur ses lèvres et il abaissa les yeux, s'arrachant brusquement à son unique moment de repos. De retour dans la réalité, son corps faillit se renverser par en arrière. L'Ygdraë parvint à se stabiliser en laissant bruyamment tomber les quatre pattes de sa chaise contre le plancher. Il avait amplement tergiversé sur les joies et les bonheurs de sa vie. Il était temps de reprendre le travail à présent. Ce fut toutefois à contrecœur que ses mires turquoise se dirigèrent vers la pile d'ouvrages qui encombrait son bureau. C'était la Dagmar Seryndë qui les lui avait donnés dans le cadre de ses apprentissages. L'adolescent se retint tout juste de soupirer. Autant il était reconnaissant que la Borghild ait accepté de le prendre sous son aile, autant il savait ô comment elle était exigeante. Cette montagne de livres et de manuels qui croupissaient sur son bureau depuis maintenant trois jours en témoignait bien. La Dagmar lui avait laissé deux semaines pour lire et apprendre au bout des lèvres le contenu de chaque ouvrage par l'intermédiaire des Savoirs Ancestraux. Un soupir se fraya un chemin jusqu'au rebord de ses lippes. Ses dons lui permettaient indéniablement de s'instruire plus vite que la moyenne des autres peuples, mais cet usage continu – et légèrement abusif, il faut se l'avouer – de la Magie dont il était forcé de dépendre l'épuisait au-delà de tout entendement. Une demi-heure de lecture représentait un véritable tour de force mental durant lequel il ne pouvait compter que sur sa volonté afin de poursuivre son étude de manière efficace ; et en une heure, il s'effondrait déjà tête première sur son bureau, meurtri par le mal de crâne atroce qu'occasionnait le trop-plein d'informations à l'intérieur de son esprit et une envie brûlante de dormir jusqu'aux premières lueurs du lendemain. En dépit de son manque apparent d'intérêt, le Löth se pencha au-dessus du bouquin qu'il avait délaissé un peu plus tôt. Ce n'était pas comme s'il détestait étudier la physique, mais ce livre était d'un ennui mortel... Activant sa Magie, il reprit tranquillement sa lecture, parcourant ligne après ligne les pages du chapitre qu'il avait commencé. Cependant, après quelques minutes, l'Elfe sentit ses paupières s'alourdir. Sa conscience lutta farouchement pour résister à l'appel du sommeil, mais le baiser d'Harabella finit par avoir raison de sa volonté. Sa tête s'effondra sur les pages du manuel, à mi-chemin du troisième chapitre sur les propriétés de divers métaux.



Tout son être frémit en goûtant aux lèvres qui s'apposèrent délicatement sur les siennes, faisant naître un vague sourire sur la commissure de ses lippes. Alors que son état d'inconscience s'effritait progressivement, ses sens s'éveillaient lentement de leur torpeur. Il huma le parfum enivrant de sa compagne avant même de percevoir le fumet savoureux des pancakes qu'elle avait cuisiné. Il ouvrit les yeux. Anya était là, assise sur son ventre, à le toiser d'un air mi espiègle, mi amusé. À sa vue, son cœur chavira et le désir se mit à pomper le sang à travers ses veines, intense, fougueux, torride. Mû par une pulsion dévorante, il colla à son tour sa bouche sur les lignes soyeuses de ses lèvres rosées afin d'aviver la flamme qui papillonnait au creux de son ventre. Ce dernier gronda. Secoué par un fou rire, le jeune homme fut contraint d'interrompre leur échange voluptueux. « Ça tombe bien, je suis affamé ! » s'exclama-t-il en serrant les hanches de sa partenaire entre les doigts. Électrifié, son corps se rapprocha inéluctablement du sien, jusqu'à ce que leur front se touche. « Je t'aime aussi. » lui susurra-t-il à l'oreille tout en repoussant ses mèches rebelles afin de lui caresser le visage. Son aveu était sincère et son amour, plus authentique encore. Elle était sa drogue, sa raison de vivre, sa moitié. Son odeur lui faisait perdre la tête. Son rire le faisait sombrer vers les tréfonds de sentiments indescriptibles et de pulsions interdites auxquelles son âme s'abandonnait pourtant volontiers. Il planta son regard dans les lueurs améthyste de ses pupilles. Son cœur bondit à nouveau. Grisé par une énergie sauvage, le garçon plaqua la femme sur le dos avant de l'embrasser avec fureur.    

Le décor bascula subitement autour d'eux, emportant l'entièreté du mobilier de la chambre à coucher. Elyot n'était plus étendu sur le corps de la jeune femme. Celle-ci se trouvait désormais devant lui, à une distance beaucoup moins... intime de celle qu'ils avaient partagé dans le lit. L'adolescent ne s'en offusqua pas. Il n'eut aucune réaction en réalité. C'était tout comme si le changement ne s'était jamais produit. Après tout, les Rêves transcendaient toutes formes de logique et de rationalité. L'homme en devenir ferma les paupières. Sans même remuer les lèvres, il formula silencieusement le souhait selon la directive d'Anya, laissant un sourire flotter sur son faciès lorsque, en ouvrant les yeux, il aperçut l'objet se matérialiser entre ses jambes. « Merci. » articula-t-il. « J'ai quelque chose à t'offrir moi aussi. » En voulant expérimenter quelques sortilèges dans un livre de sorcellerie, il s'était servi de la chose en tant que sujet de test en quelque sorte. Il ignorait si les enchantements qu'il avait récités avaient fonctionné, mais quel que soit le résultat, le cadeau n'en perdrait heureusement pas de son utilité. « Vas-y, souhaites-le. J'espère que tu l'apprécieras. » ajouta-t-il en esquissant un petit sourire. Suivant la trajectoire du regard de sa partenaire, Elyot se mit lui aussi à contempler le Xuroäal. « Nous attendons ce moment depuis si longtemps que le vivre me paraît presque irréel en contrepartie. » Il rit. Sa voix était légèrement anxieuse. « Il n'est pas trop tard pour reconsidérer ta décision. » Il disait cela par preuve de bonne foi, mais au fond, il savait qu'Anya ne renoncerait pas. Lui non plus. Il sourit. « Es-tu prête ? » lui demanda-t-il. Il attendit sa réponse avant de poser la main sur la sphère nacrée.

Cadeau pour Anya:

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Babelda
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Babelda
Dim 22 Mar 2020, 14:35


Image réalisée par Renée Chio


La main qui se déposa sur sa hanche fit frémir la magicienne. Dans un mouvement instinctif, elle rentra la tête dans les épaules. Elle n'avait pas l'habitude d'être tactile. Pas avec les gens qu'elle côtoyait régulièrement. Encore moins avec les garçons. Non. Encore moins avec les hommes. Le souvenir de toutes les femmes qu'il avait fréquenté lui revint en mémoire et elle sentit une boule se former dans sa gorge. La pensée fut cependant éclipsée par les paroles du blond. Elles résonnaient comme une sorte de défi, mélangé à une petite plaisanterie. Une ride courroucée se creusa sur le front de Nymeria, qui ouvrit la bouche pour protester mais ne trouva aucune réplique. A moitié gênée et amusée, elle se contenta de faire la moue, essayant de dissimuler un sourire. Le rêve et son atmosphère lui permettait de relativiser. La plaisanterie la faisait intérieurement rire, là où elle se serait sentie honteuse dans la réalité.  « Merci bien. » répondit-elle lorsqu'elle entra la première, empruntant une attitude princière comme elle avait pu l'observer chez les invités du Palais Royal. Elle n'était pas habituée à tant de galanterie. Dans les Boyaux, tout le monde était bien trop occupé à vaquer à ses affaires pour se soucier de ce genre de détail. L'attention était donc appréciée. Ce qui le fut un peu moins, cependant, fut le manque total de pudeur du déchu qui, sans aucune gêne, se débarrassa de ses vêtements, sans même prévenir sa partenaire. « Qu'est ce que... ! » balbutia la brune en observant la scène avec des yeux écarquillés de surprise. Sur l'instant, elle n'eut pas le réflexe de détourner la tête. Ses yeux se posèrent sur la silhouette du dévergondé, courant le long de son dos, dessinant la forme de ses épaules et - Non ! Réalisant soudain la situation, Nyméria plaça sa main en visière devant son visage. Elle s’immobilisa et ferma les yeux jusqu'à entendre le rire de son camarade. Là seulement, elle entrouvrit ses doigts et vérifia d'un coup d’œil que Rajiv soit immergé dans le bain. La jeune femme soupira, son sourire grandissant malgré elle. « Vous testez encore mes limites, monsieur Oesman » réprimanda-t-elle sans grande conviction, s'approchant lentement des bains sans se dévêtir. « Heureusement, tu n'as pas usé de la même courtoisie que pour entrer dans la salle d'eau. » S'il s'était mis à patienter pour qu'elle ôta ses vêtements la première, ils auraient sans doute eut le temps de se réveiller avant que cela n'arrive. La mage bleue s'arrêta juste avant d'entrer dans la baignoire et pinça ses lèvres entre elles. « Pas besoin de fermer les yeux... » - elle se méfiait désormais, des fois qu'il lui prenne l'idée de les ouvrir pour l'espionner à travers ses cils - « mais tournes toi de l'autre côté. » La timide attendit qu'il se fut exécuté pour passer ses doigts dans le laçage de sa robe. Avec des gestes lents, elle le retira, puis laissa le tissu glisser le long de sa peau pour terminer sur le sol. Remontant ses mains jusqu'à sa nuque, elle rassembla sa tignasse noire qu'elle attacha en chignon sur le sommet de sa tête à l'aide d'un pic à cheveux - elle avait simplement formulé la pensée et il était naturellement apparut dans sa main. Elle glissa ensuite un pied dans le liquide laiteux du bain - un léger soupire s'échappa de ses lèvres : il lui semblait être à la parfaite température - puis le second, et s’immergea jusqu'aux épaules. Sage, elle s'installa sans plus s'approcher de l'homme. « C'est bon. » dit-elle d'une petite voix. Un sourire éclairait son visage. Elle se sentait bien. Même avec la présence de Rajiv -elle savait pourtant d'expérience qu'il pouvait se montrer polisson, dans ce genre de contexte- elle ne se sentait pas alertée. Peut-être était-ce dû au Fäal Llaphyllal. Ou bien parce qu'elle avait remarqué qu'il était devenu légèrement plus raisonnable.

Les yeux de la domestique s'accrochèrent à ceux de son partenaire. Elle réfléchissait à ce qu'il lui avait dit, plus tôt. Es-tu jalouse ? se demanda-t-elle, effectuant une introspection. Non, ce n'était pas ça. Elle l'avait vu s'amuser avec elle bien trop à son goût et cela lui déplaisait plus qu'autre chose. Elle ne désirait pas qu'il lui réserve le même sort - du moins, elle ne se l'avouait pas - mais elle ne pouvait nier avoir ressenti un petit pincement au cœur. Pas avec cette réplique de mauvais goût, non. Plutôt lorsqu’elle l'avait observé découvrir l'anatomie d'autres femmes. Elle avait cru être spéciale. Elle avait gardé l'illusion de l'être, durant tout ce temps. Elle avait projeté sur lui ses propres sentiments. Elle se sentait sotte, désormais. Un peu déçue, aussi, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas exiger du luxurieux qu'il se plie à sa volonté. Ils n'avaient pas la même culture. A Avalon, tout était fait pour que l'on cède à la tentation. Et puis, avec toutes ces jolies filles qui courraient dans les rues, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle comprenait. Inspirant un grand coup, elle exécuta une brasse pour l'aider à avancer, puis une seconde, se rapprochant de Rajiv tout en laissant une distance plus que raisonnable. « Je ne suis jamais allée à Avalon. » déclara-t-elle, comme s'il ne connaissait pas déjà sa vie -une habitude étrange qu'elle devrait prendre. « J'aimerais bien m'y rendre, un jour. » continua-t-elle. « En vérité... J'aimerais beaucoup voyager. Mais je n'en ai pas vraiment les moyens. » Si elle avait le choix, ce serait à Ciel-Ouvert qu'elle se rendrait en premier. Elle avait souvent entendu parler de la cité des bardes et tout ce qu'elle en avait entendu la faisait rêver. « Si tu pouvais aller à un endroit, un seul, où serait-ce ? »
964 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 22 Mar 2020, 18:40



Je l’entendais, je l'écoutais mais je ne répondais pas. Sa vie avait été longue, horrible. J’avais ressenti sa torture, souffert des mêmes peines et je savais à présent que ses cicatrices intérieures étaient bien plus douloureuses que l’épreuve qui avait fait de lui le Hǫfðingi. Certaines blessures étaient encore des plaies ouvertes, ruisselantes d'un pus mortel. Voir sa vie aurait dû me calmer car là était tout le propre du Lärtneesh : fusionner pour ne faire qu’un. Je n’avais pas besoin de faire des efforts pour l’analyser puisque j’avais été dans sa tête. J’avais éprouvé sa vie, avec les mêmes joies, les mêmes interrogations, les mêmes peines. J’avais aimé notre sœur et je l’avais perdu. J’avais ri avec les Draugr. J’avais vu mon doigt tomber et je m'étais mutilé pour gravir les échelons. J’avais admiré notre père avant de le haïr. J’avais été désemparé. J’avais ressenti la puissance des Ætheri. J'avais absorbé les souvenirs des Esprits Parasites, comme une vengeance envers les deux qui avaient fait de mon existence un enfer, à désirer supprimer qui j'étais, avant. Ils avaient réussi. J’étais tombé et je m’étais relevé. J’avais voulu mourir. Je voulais toujours mourir. Cette obsession pour le Néant, cet amour du risque, je ressentais toutes ces choses. Je sentais l’emprise des Dieux sur mon, sa… notre existence.

J’avais envie de hurler, de creuser mes orbites dans l’unique objectif de ne plus ressentir toute cette fatigue, toute cette colère. Ma fatigue n’avait fait que s’accentuer en endurant la sienne. Voir sa vie aurait dû me calmer. Je le comprenais, maintenant. C’était au-delà de ça, même. La compréhension restait un point de vue extérieur, un essai de tisser un lien d’empathie. C’était plus fort. J’avais été lui. Il avait beau se moquer de ma peur des chats, j’étais certain qu’il l’avait ressenti et que, au fond, fou ou pas, ma vision avait modifié la sienne. Sa paranoïa faisait écho à la mienne. Il y avait des choses sur lesquelles nous étions tellement semblables et d’autres qui différaient. Si je n’avais pas eu envie de ressentir l’effet de coucher avec notre sœur, j’étais certain qu’il n’avait pas apprécié le faire avec sa propre mère, par mon intermédiaire. C’était ça. C’était une torture, un mélange des esprits et des identités. J’avais aimé avec lui. J’avais haï avec lui. L’expérience en elle-même n’était pas si atroce, c’était d’y réfléchir ensuite, en reprenant sa pleine identité, en recouvrant ses propres connaissances, qui l'était. Cette fusion était inattendue et un sentiment de rage intense commença à faire battre mon cœur plus vite. Je n’avais pas envie de savoir ces choses. Je n’avais pas envie de me sentir comme lui, de m’habiller comme lui. La peinture chamanique, les vêtements traditionnels, la crasse dans laquelle il se laissait dépérir parfois, ses failles… C’était trop. C’était comme si l’on venait de me donner la recette parfaite pour le détruire. Il n’y avait aucun jeu. La partie était terminée parce que les émotions qui se mélangeaient en moi, ses émotions à lui, étaient trop intenses. Cette curiosité à mon égard, cette manière maladroite de faire une plaisanterie… J’avais eu ma vision de la situation qui ne correspondait absolument pas à la sienne. Mon point de vue n’était plus unique. J’avais le sien et celui-ci me brûlait les entrailles. J’avais envie de le tuer autant que j’avais envie d’enterrer la hache de guerre. Je voulais oublier ces sensations qui ne m’appartenaient pas, son attirance pour des individus qui me répugnaient, son attirance pour des individus qui m’attiraient aussi. C’était malsain. Surtout, je voulais oublier son mariage avec Adam. De tout ce que j’avais vu, de tout ce que j’avais entendu, c’était ça qui me rendait le plus mauvais. Pendant que j’avais cherché le Déchu, que j’avais imaginé les pires scénarios, il était simplement parti se marier avec mon propre frère. Cette conversation qu’ils avaient eu dépassait l’entendement. Comment cette situation pouvait-elle seulement être possible ? Ça n’avait aucun sens. « C'est bien, de savoir encore aimer. » C’est bien de savoir encore aimer…

Je finis par me laisser tomber en arrière, les yeux vers le ciel. Je restai silencieux. Je n’étais pas très bavard de toute façon, contrairement à lui, qui ne faisait que piailler. J’avais assisté à des discours de plusieurs heures venant de sa, ma... notre bouche, des discours désynchronisés et fous. Je finis par me mettre à rire, en plaçant mon avant-bras sur mes yeux. Ce rire, qui aurait pu paraître léger, devint malaisant après quelques secondes de continuité. Personne de sain ne riait comme ça, dans le vide, sans raison apparente. Je comprenais parfaitement son sentiment, celui qui rythmait une grande partie de son existence et qui se renforçait de plus en plus chez lui : les Ætheri se foutaient de nous. Il n’y avait pas d’autres explications aux événements qui se déroulaient dans nos vies. La colère finit par prendre drastiquement le dessus. D’un mouvement brusque, je me redressai. Je souhaitai avoir une épée, ce que j’obtins. Je me jetai sur Devaraj, un regard sombre pour toute explication, avec la ferme intention de lui trancher la tête. La lame traversa sans rien lui faire et je tombai sur lui, déstabilisé par l’absence de résistance. J’étais on ne peut plus agacé. « Annule ce mariage. » dis-je. Il n’y avait que ça. « Annule-le ! » J’avais crié en redressant la tête, furieux.

L’herbe muta et nous tombâmes dans un bain, celui qui était censé apaiser nos esprits.

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Dim 22 Mar 2020, 21:17



Le Rêve du Lärtneesh

Devaraj, Somnium
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 Devaraj regarda la lame passer à travers son cou d'un air fasciné, sans y opposer aucune réaction physique ou psychique. C'était cela d'être suicidaire et de rêver de s'ouvrir les veines... Malheureusement, ce n'était qu'un rêve. Le Chaman grimaça brusquement alors que le poids de son petit-frère l'écrasait contre la terre. Son réflexe avait été de vouloir le faire rouler à côté ou de se dégager, mais il n'arriva à faire ni l'un ni l'autre et compris que Somnium était de mauvaise humeur. « Je ne p-  » Il s'interrompit, surpris par le contact de l'eau sur sa peau nue et l'impromptu soulagement du poids contre son corps.

L'homme étonné s'appuya contre le rebord en bois pour y caler son dos, alors que ses jambes s'allongeait dans le bassin. Il attendit de voir si Kaahl n'allait pas lui ressauter dessus, puis continua. « Je ne peux pas. Tu le sais et tu sais pourquoi. » Le Sorcier devait avoir aperçu ce moment où Blanche était apparue devant le roi pour l'humilier et lui intimer d'obéir. La seule chose qu'il pouvait faire était de respirer la poussière et la boue devant elle. Ce n'était pas tout à fait vrai. Devaraj pouvait faire tout ce qu'il voulait. C'était en réalité assez facile : il suffisait d'ignorer les conséquences et d'agir. La folie pouvait s'offrir une grande liberté. Restait à savoir si l'Île Maudite devait sombrer dans les profondeurs de la mer tout autant macabre, ou non. « Je ne veux pas. » corrigea-t-il, dans un souffle, une lueur étrange ranimant les pâles orbes vertes qui lui servaient de yeux. Il avait déjà essayé d'aller à l'encontre des desseins divins et s'était retrouvé à entamer un génocide. « Ce serait outrepasser mes droits et ma position, ce n'est pas ma décision. J'ai un peuple à protéger des fous qui nous dirigent. Ce peuple est plus important que ma vie. C'est tout. Adam a été choisi pour une raison que j'ignore, c'est hors de mon contrôle. » Son ton se fit étonnement froid et dur. Il avait tranché cela depuis longtemps. Il était prêt à tout et surtout au pire pour rester fidèle à sa couronne. Au fil du temps, son esprit blasé et abîmé trouvait cela stupide et vain, mais c'était plus fort que lui, inscrit dans ce qui restait de son âme. « Quant à savoir pourquoi il a accepté... Adam n'est pas obligé de coucher avec moi. Ce n'est pas sentimental. Ses seules obligations seront de consumer le mariage avec un ou une Chamane, puis de bénir les unions Chamaniques. Tu n'as qu'à devenir Chaman et aller lui parler, l'enfermer dans une grotte ou lui couper les couilles, comme tu veux. » termina-t-il en haussant un sourcil, amusé pendant quelques secondes. Ce que Kaahl avait envisagé comme vengeance était un peu plus cruel, mais Devaraj ne le releva pas. L'on ne savait jamais s'il blaguait ou s'il était sérieux d'un point de vue extérieur, entre son sourire, ses gestes enfantins et ses yeux brillants. La réponse était la seconde option.

Le Chaman rumina quelques secondes en jouant avec l'eau qui engourdissait ses muscles. « Je suis sûr qu'il existe des maladies qui rendent impuissant. » La vision de deux dangers publics en train de s'échanger leurs vies et conseils avait tout de terrifiant. Il pensa que si cette histoire lui serait arrivée avec Lilith, il aurait lui aussi voulu étrangler le concerné, c'est pourquoi il ne prit pas ombrage de la rage de Kaahl. « Ceci dit, si tu viens, je n'ai pas envie que tu détruises sa maison encore une fois. J'ai mis du temps à la construire. » Il parlait du Palais Royal.

Le reste des commentaires mourut dans sa gorge. Il trouvait la situation triste et déplorable, ou bien l'eau du bain faisait son effet. Il n'avait rien à dire qui pourrait apaiser la rage de son frère. Personne ne pouvait défaire ce que l'Æther du Destin avait lié, encore moins quand les divinités s'y mettaient à plusieurs pour satisfaire leurs plaisirs. Regrettait-il d'avoir partagé cela avec lui ? Pas vraiment. Plus tard, peut-être, quand Kaahl aura fini de devenir fou par sa faute. « Je pourrais effacer tout ce que j'ai vu, ou ce que tu as vu. » finit-il par lâcher, sans que cela ai un rapport particulier avec la conversation précédente. Il semblait moins traumatisé que son homologue, ce n'était qu'une façade. Il avait appris l'étonnante faculté à engranger les informations sans les traiter, dans cette période de sa vie où maintenir sa propre identité et mémoire était une épreuve olympique. Sa réaction à lui sera plus lente et pernicieuse, comme un poison. « Ne serait-ce pas la solution ? » Amusant, cette volonté à toujours vouloir régler les problèmes. Pourquoi ne les laisseraient-on pas s'accumuler jusqu'à en mourir ? Son corps glissa légèrement vers le bas alors que l'eau montait petit à petit jusqu'à son menton.

« Tu sais, quand j'ai fais semblant d'être mort, je ne mentais pas. Si j'étais vraiment mort, j'aurai agi et parlé ainsi. » Il ne savait pas mentir. Il pouvait exagérer ou faire du sarcasme tout au mieux, mais inventer à partir de rien ne lui réussissait pas et finissait irrémédiablement dans le ridicule. Le Chaman ne s'excusa pas, il avait bien trop de mauvaise foi pour cela et préféra se persuader que Kaahl avait un humour déplorable et une sensibilité fragile. L'humour était sa seule arme à lui et les Draugrs pour surmonter leur esclavage, on ne pouvait pas le lui enlever, peu importe la qualité de ce dernier. D'accord... Il avait peut-être exagéré au vue de la version de Kaahl. C'était de famille.

Comme à son habitude, il changea encore de sujet pour revenir sur le précédent. « Si tu veux cet homme seulement pour toi, tu vas devoir le détruire, Kaahl. » Il n'avait pas envie de déchiffrer les tentacules complexes de la relation du duo improbable, parce-qu'il ne pouvait s'empêcher de comparer à ce qu'il avait vécu lui-même et le seul fruit de cette réflexion était un arrière-goût amer et une envie encore plus certaine de vouloir mourir. Un faible soupir s'extirpa de ses lèvres alors que sa tête se relevait vers l'arrière pour toucher le bord du bassin. « Cette eau ne détend rien du tout. Ils n'y connaissent rien ces crétins. »

1108 mots

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Dim 22 Mar 2020, 22:37

Le Rêve



« C’est quoi ça, hein, du con ? » Erek était allongé sur le lit de l’auberge. Il haussa un sourcil en fixant la chaussette qu’elle lui agitait sous le nez. « Ton angelot t’a bouffé le cerveau ou bien ? C’est une chaussette. » « Je parle du trou à l’intérieur ! Tu t’es encore branlé dedans, j’en suis sûre ! Avoue, sale Bicorne en rut ! » « C’est ça. J’ai que ça à foutre. Fous moi la paix. » répondit-il tout en se tournant sur le côté, face au mur. Il était encore troublé par le rêve qu’il avait fait précédemment. Cette envie d’emballer Priam le hantait. À chaque fois qu’il y pensait, il avait envie de vomir. Plutôt crever que de rouler une pelle à cet Ange à la con. Il allait lui refaire le portrait plutôt. C’était quoi ces cheveux bruns et longs, en plus ? Il se prenait pour un cheval ? Pourtant, il était loin d’être un étalon. La mauvaise foi. « Qu’est-ce que t’as ? » demanda la Réprouvée. « C’est pas tes affaires. » cracha-t-il en se retournant à moitié. « Bien sûr que si ! » « Non. » « Si. » « Non. » « Si. » « Tu vas la fermer bientôt ou faut que je m’occupe de fermer ta bouche pour te faire taire ? » « Je demande à voir parce que, contrairement à un bicorne, on ne peut pas dire que tu sois très bien bâti. » « Et toi t’es aussi têtue qu’un putain de Cerfeuil. T’as qu’à plutôt me raconter ton passage chez l’Ange. » « Bah rien d’intéressant. On a baisé comme des lapins. Il en a une plus gr… » « Ouais nan je ne veux pas savoir. » « Attends, ça va t’inspirer… » « Non. Plutôt mourir que d’entendre tes histoires. » Za finit par le rejoindre sur le lit et le poussa sur le côté. Il faillit se prendre le mur dans le nez et grommela quelques insultes incompréhensibles, tout en se retournant pour de bon cette fois. Il la fixa. « Quoi ? » « Rien. J’ai hâte que tu dormes. Tu me donnes la migraine et en plus tu sens bizarre. » « C’est toi qui sens bizarre ! » Elle approcha son nez et le sniffa. « Ah ouais je vois ! T’as couché pendant que j’étais pas là ! » « J’allais pas t’attendre non plus. Les Magiciennes sont chaudes et apparemment je ressemble à un mec connu. » « T’aurais pu te laver ! » « Et puis quoi ? » lâcha-t-il, comme si elle venait de l’insulter. « Elle croit qu’on va se marier l’autre. Une blondasse, pas trop mal. Elle a dit que c’était sa première fois mais j’y crois pas. Elle était trop… » « T’arrête tes conneries. On va encore se retrouver en prison ! » « Ouais. J’ai hâte de me barrer d’ici. Leur saucisson est dégueulasse et le vin… erk. » Après un silence, il l’attrapa par la taille. « Crève. » précisa-t-elle. « T’es pas drôle. » Il se consola en se disant qu’elle ne reverrait sans doute pas Priam de ci-tôt. Il fallait qu’elle aille à Gona’Halv et il allait la suivre. Plus d’Ange traître pour se mettre entre eux, ce qui était une bonne nouvelle pour lui. Il ne l’aimait pas mais il n’aimait pas trop qu’elle crapahute sur un Ange… ou sur un autre Démon. Il détestait les Démons et aurait sans doute préféré les Anges si sa nature même ne le contraignait pas à les haïr. « On dort. » décida Za. Il fallait qu’elle le dise fermement parce que la main du Démon n’avait pas compris le message la première fois. « Pff. »




Za tenait des ronces dans ses mains. Elle était nue. « C’est quoi ce bordel ? » se questionna-t-elle à voix haute. Qui s’enroulait de ronces ? Elle, visiblement. Ça donnait un petit côté champêtre mais ça ne lui plaisait pas trop. S’il y avait eu des mûres encore… Mais non. Que faisait-elle, à la base, déjà ? Invoquer un Démon ? Une grimace apparut sur son visage. Les Démons, elle leur pissait à la raie ! Bon… mais elle pouvait faire un effort. Ils étaient de bons amants, d’après sa grande copine Kagamiko. Elle lui avait raconté son aventure avec une créature de l’Enfer et, depuis, c’est vrai, elle était curieuse. Ça valait le coup d’essayer même si, pour ça, elle devait se saucissonner avec ces foutues ronces piquantes et s’étaler comme un vieux pruneau sur un autel à l’apparence douteuse. Avant d’entreprendre de s’attacher elle-même – ce qui, en toute franchise, n’était pas franchement évident – elle alla déposer son flacon de parfum sur le sol. Ils avaient vraiment un grain, ces Vils ! Entre deux insultes, Za revint à son point de départ, s’assit sur l’autel en pierres et commença à s’attacher les pieds. C’était vraiment nul, chiant et ça griffait ! Si le Démon ne se ramenait pas, elle allait descendre en Enfer et y perpétrer le Génocide du siècle ! Elle se débattit avec les branchages pour essayer de faire du mieux qu’elle pouvait. Elle ne ressemblait à rien, enrobée de la sorte. On aurait dit une Sirène prise dans un filet de pêche. « Bon ! Bidule ! Tu t’ramènes, oui ? J’ai pas toute la nuit hein ! »

904 mots


Explications


Bonjour ♪

Voici donc la quatrième coutume, qui est une coutume inventée par les Génies mais qui mixe des éléments démoniaques et alfars =) Comme je l'ai déjà dit, vous pouvez toujours poster pour la première coutume, la deuxième et la troisième si vous voulez, que ce soit en solo ou à deux si vous voulez terminer ^^

Coutume inventée : Ibalopọ
Durant une période de l'année, une personne lambda peut invoquer un Démon pour faire avec lui un Pacte Démoniaque les liant pour des affaires amoureuses et/ou sexuelles. La personne, pour ça, doit s'attacher nue à un autel d'invocation avec des ronces après avoir disposé un flacon de parfum sur le sol. Un ou plusieurs Démons peuvent apparaître et entendre la demande. Bon là concrètement, je le dis surtout pour la coutume dans l'IRL mais c'est rare que les Démons soient plusieurs à se lier en même temps (sauf demande très spécifique) donc ils règlent leurs comptes comme ils veulent. Pareil, ils entendent la demande, si elle ne leur plaît pas, ils peuvent choisir de profiter allégrement de l'invoquant et de faire ce qui leur passe par la tête, le tuer etc. Bon, pour les besoins du Rêve, le Démon (ou les Démons si vous y tenez) écoutera la demande et choisira d'y répondre. Le Démon devra répondre aux attentes de l'invoquant.

Conséquences des vœux dans la réalité
Plus vos personnages feront de vœux aux Génies, plus ils développeront une addiction pour le parfum et/ou le jardinage des plantes carnivores.

Conséquences de la Coutume inventée dans la réalité
L'invoquant va développer un parfum particulier qui s'activera quand celui (ou ceux) qui jouait le "Démon" sera au même endroit que lui. Le parfum l'attirera. Le Démon, quant à lui, pourra créer et contrôler les ronces en présence de l'invoquant.
+ Là je vous laisse libre : vos personnages seront liés par une sorte de Pacte Démoniaque dans leur IRL. C'est du donnant-donnant. Celui qui joue le Démon devra faire quelque chose pour l'invoquant, qui devra, en échange, faire quelque chose pour lui ou lui donner quelque chose.

Pour les coutumes restantes, je vous les donnerai le 1er avril finalement =) Comme ça vous avez un peu de temps pour ne penser qu'à celles qui sont en cours et ensuite, en fonction d'où vous serez, vous pourrez envisager ou non de mettre en scène les autres  [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 6 46

Enjoy  nastae
Gains

Messages multiples, 720 mots chacun minimum
- Le gain associé à la coutume en question du thème où vous avez posté. Ce tour-ci c'est ça :
> Pour la partie démoniaque : Création et contrôle des ronces en présence de [Pseudo]
> Pour la partie non démoniaque : Un parfum qui aura un effet attractif et excitant sur [Pseudo]
> Les deux : Le "Pacte Démoniaque" de votre choix. Le "Démon" doit faire quelque chose pour celui qui l'a invoqué, qui doit le remercier d'une façon ou d'une autre (vous déterminez les clauses entre vous ^^)
- 1 point de spécialité tous les deux messages

Message unique, 1350 mots minimum, un par thème
- Le gain associé à la coutume en question. Ce tour-ci c'est ça :
> Pour la partie démoniaque : Création et contrôle des ronces en présence de [Pseudo]
> Pour la partie non démoniaque : Un parfum qui aura un effet attractif et excitant sur [Pseudo]
> Les deux : Le "Pacte Démoniaque" de votre choix. Le "Démon" doit faire quelque chose pour celui qui l'a invoqué, qui doit le remercier d'une façon ou d'une autre (vous déterminez les clauses entre vous ^^)
- 1 point de spécialité

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Dim 22 Mar 2020, 22:40

[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 6 Gj07
Le Rêve qui crée le doute
[Dahlia - Arz'Lus]


Dahlia n’eut pas le temps de parer le coup. La charge de son ami était puissante. À peine reçut elle le choc en pleine poitrine qu’elle valsa dans les airs en arrière. En temps normal, cela ne se serait pas produit. Les lois de la gravité et son poids propre l’en auraient empêché. Cependant, dans ce monde de songes, où elle ignorait être, ce fut le cas. Quand son corps rencontra de nouveau le sol, elle glissa sur un bon mètre. Là eut lieu une étrangeté qu’elle n’identifia même pas comme telle. Elle avait l’impression de souffrir mais n’en éprouvait pas réellement la sensation. Elle savait qu’elle avait mal, que le coup avait été douloureux, mais elle ne le sentait pas réellement. Le pire était qu’elle ne s’en rendait pas compte. Tout lui semblait logique ici. Tout, excepté le fait qu’elle avait demandé Elijah en duel.

Les membres vacillants, elle se mettait à quatre pattes et regardait le sol et souffla douloureusement. Elle se demandait encore pourquoi elle l’avait défié. Elle ne se rendait pas compte que, ici, seuls l’inconscient et ses désirs parlaient. Ils étaient les traîtres de ses valeurs. Ils étaient aussi révélateurs de ce qu’elle voulait réellement. Sa tête se tourna vers Elijah. Se préparait-il à lancer une autre offensive ou lui laissait-il le temps de reprendre le souffle qu’il lui avait coupé. Elijah… Le voulait-elle ? Elle sourit. Pour une fois, ce n’était pas de la douceur qui se dégageait de celui-ci mais de l’insolence. Non. Ce qu’elle voulait vraiment, là, c’était une arme. Elle voulait quelque chose capable de blesser sans couper, de faire mal sans tuer. Aussitôt qu’elle le souhaita, un bâton d’entrainement apparut entre ses paumes et le sol. Pour elle, c’était logique. Elle n’était pas du genre à faire des rêves lucides. Elle subissait les songes sans pouvoir les contrôler. Cependant, ce qu’elle n’allait pas subir, c’était ce combat.

Elle se releva vivement et planta l’une des extrémités de son bâton de manière ferme sur le sol. Pendant qu’elle tenait ce dernier d’une main pour l’empêcher de chuter, elle dépoussiéra son pantalon de l’autre. Quelque chose avait changé chez elle ou plutôt… Sa douceur avait laissé place à sa force de caractère. Peu avaient vu le courage dont pouvait faire preuve la jeune femme. Elle savait être déterminée et, actuellement, elle avait un objectif. « J’espère bien qu’elle n’apprendra rien parce que je vais te faire mordre la poussière si durement que tu n’oseras raconter ta défaite à personne. » Elle lui souriait. Si celui-ci était effronté, il y avait tout de même de la gentillesse et de la complicité. Elle se mordit la lèvre inférieure pour essayer de contrôler son sourire. L’ambiance réprouvée qui l’entourait semblait impacter son inconscient. Celui-ci essayait au mieux de s’adapter sans trop se dénaturer.

Dahlia, saisissant son bâton, courut vers son rival pour rattraper la distance qui les séparait actuellement. Avec d’adresse, elle glissa sur le sol dans les derniers centimètres pour faucher l’ange et le faire tomber. Elle se leva directement après cela et ne chercha pas plus à l’atteindre. Fair-play, elle lui laissait reprendre son souffle après le premier assaut, comme il lui semblait qu’il l’avait fait pour elle précédemment. « Après ça, plus de quartier. » Elle hésita à lui tendre la main pour l’aider à se relever mais craignait qu’il n’en profite pour la faire tomber à son tour. Aussi, elle se contenta de s’écarter en faisant des moulinets avec son bâton. Elle n’avait jamais appris à faire ça en réalité mais avait vu d’autres personnes le faire. Aussi, son songe essaya de reproduire à la perfection ce que son imaginaire avait retenu. « Ne retiens pas tes coups surtout. J’ai beau être humaine je ne suis pas aussi cassante qu’une brindille. » Elle cessa de faire des figures avec son arme pour se retourner vers Elijah. Elle l’observa. Dans son ventre fourmillait une envie qu’elle taisait. Ses yeux s’attachèrent à son visage marqué par les évènements qu’il avait traversés. Elle aimait ses yeux d’ambre qui la faisait se sentir en sécurité. Elle aimait ses lèvres qui lui parlaient sans faux-semblants. Les yeux de Dahlia se décrochèrent de sa bouche pour admirer rapidement sa stature. Ses ailes…

La culpabilité la reprit. Après tout, même si elle était atteinte par l’ambiance des Réprouvés, elle restait Dahlia. « Pardon pour t’avoir défié, Elijah. Je ne sais pas trop ce qu’il m’a pris. Je crois que tu me manquais. » Elle baissa les yeux. Il lui suffisait de déclarer forfait pour que la situation s’améliore mais… Ses yeux s’accrochèrent à ses lèvres. La poigne de ses deux mains s’affirmait sur le bâton. Elle ne pouvait pas abandonner. Elle ne le voulait pas. Ce qu’elle voulait, c’était gagné.

Avec l’aide de son arme, elle essayait de donner des coups et de dévier ceux de son ami. Ça ne l’empêchait pas d’en recevoir certains. Sa technique de combat n’était pas si virulente que cela et se basait davantage sur sa propre adresse. Elle essaya de percer sa défense par l’enchaînement rapide de ses coups. Aussi, à un moment, cela réussit. L’extrémité de son bâton rencontra la joue de l’ange. Elle profita du choc pour lui asséner un autre coup sur la poitrine dans le but de le faire chanceler. Après quoi, elle essaya encore une fois de le faire chavirer en balayant ses jambes à l’aide de son arme. « Et moi, je t’ai manqué ? » demanda-t-elle en souriant après son enchaînement. La transpiration formait, sur son haut, un V au niveau de son décolleté ainsi qu’au niveau de son dos. Son rêve essayait au maximum de rendre cette situation crédible. L’était-elle ? Même si blesser son ange l’attristait quelque part, elle était fière et envieuse du baiser qu’il y avait à la clé. L’aurait-elle été dans la réalité ? Non, bien sûr. Elle aurait nié cette vérité si tôt qu'elle serait apparue à son esprit et n’y aurait plus jamais pensé. Cependant, chaque seconde dans ce rêve transformait la réalité à laquelle Dahlia devra se confronter une fois réveillée. Ses sentiments douteux devenaient, à chaque instant, aussi sincères que la réalité.

1025 Mots | Post II
Résumé:

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
◈ Parchemins usagés : 5272
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Lun 23 Mar 2020, 12:43

Jun regarda Laëth avec un sourire en coin lorsqu’elle répliqua. « Un vrai petit chaton qui se tortille. » Son ton était moqueur. Pourtant, elle commençait à avoir des griffes. Ça l’amusait. « Vous êtes réellement désagréable. » dit-il, toujours joueur. « Je ne ferais jamais ça à cette journée, surtout si vous avez décidé de m’emballer. Je veux voir ça, au sens propre comme au figuré. Les deux seraient amusants. Cependant, je vous préviens, vous risquez de trouver les autres un peu fades, après. » Elle allait prendre ça pour de l’ego mal placé mais le fait est qu’on n’embrassait pas un Dieu comme on embrassait un homme. « Et puis, de toute façon, j’ai assez d’un enfant qui me déteste. Je sais que ça va vous fendre le cœur mais, partant de là… vous et moi, c’est impossible. » Il ricana. « Quant à ce qui me pèse… un peu tout et rien. » dit-il, tranquillement avant l’activation du Xuroäal.




Il était penché sur son bureau, les paumes de main à plat sur le bois. Ses longs cheveux bruns tombaient en cascade de part et d’autre de son visage. Son regard était braqué sur une horloge qu’il quitta des yeux pour se redresser, quelques secondes avant que la poignée de la porte ne coulisse en silence. Elle s’avança. Il grimaça. Elle aussi. « Je ne fais que mon devoir. » dit-elle. « Comme je fais le mien. » répondit-il, simplement. Le devoir… Il sentait au fond de lui une grande lassitude. « Earudien est tombée ce matin. » affirma-t-elle. Il le savait. La scène était gênante. « Je sais. Ne crois pas que j’en ressente un quelconque plaisir, contrairement à toi qui te repais dans le mal. » « Je ne suis que la messagère, voyons. » « Si tu n’étais pas ma sœur, je t’égorgerais. » Elle sourit et s’avança davantage, jusqu’à le rejoindre. « Tu sais très bien que tu ne peux pas. » susurra-t-elle, doucement, avant de changer de sujet. « Il t’en voudra. » Il soupira. Il le savait aussi. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne l’apprenne. Les Eorgor naissaient en couple. Le frère et la sœur, dévorés par un amour particulièrement fort. Aucun d’eux ne pouvaient lutter. C’était ainsi. Peu importe le peuple d’appartenance, il y avait cette priorité qui demeurait inébranlable. Au fond de lui, il luttait. Seulement, c’était vain puisqu’il avait des obligations supérieures, comme celle qui se présentait à présent et qui gèlerait ses relations avec son frère pour un certain temps. Forcément qu’il lui en voudrait. Jun déplaça les objets présents sur son bureau pour les décaler ailleurs. « Ici, tu es sûr ? » « Ne crois pas que tu partageras mon lit. Je vais le faire mais ce ne sera agréable pour personne. » « Tu partages bien celui de l’Impératrice Noire. Ne me dis pas que tu as fini par y prendre goût. » Elle le charriait. Elle savait qu’il n’en était rien. Il soupira, sans répondre, et commença à défaire son kimono avec la tranquillité d’un moine. « Je peux prendre son apparence, si c’est plus facile pour toi. » « Non merci. » répondit-il d’une voix blanche, en lui faisant signe de se positionner. Elle s’avança et laissa glisser son buste sur le bois. Il serra les dents, tout en s’approchant. Il souleva sa jupe avec la tête de quelqu’un se dirigeant tout droit à l’Agbara. Il souffla un coup, pâle comme la mort.



Il était appuyé contre un mur. Ses cheveux n’étaient pas bruns. Ils étaient blonds. « Tu fais ta tête. » « Quelle tête ? » « Celle qui dit que tu es à deux doigts d’enfreindre les règles. » Il ricana. « Pourquoi pas ? Je dois tuer ma fille aujourd’hui. » « Tu le sais depuis longtemps. » Il fronça les sourcils et sa voix devint vibrante d’agacement. Il haussait rarement le ton lorsqu’il était chez lui, lorsqu’il était lui. « Le savoir n’est pas la même chose que l’accomplir ! » Son ami vint s’appuyer à côté de lui. « Ne brise pas les règles. Tu sais que ce ne sera pas une véritable mort. » Sa tête heurta le mur et il serra les dents.



« J’aimerais voir mes enfants. » soupira-t-il. « Tu sais que tu ne peux pas. » Il inspira, un éclair agacé fendant son regard. « Respecte les règles, Ezechyel. » fit-il, cynique.









« J’aime bien t’écouter parler. » Elle lui sourit, et il répondit à son sourire. « Toutes ces vies que tu as eu… Ça paraît irréel. » Ils étaient couchés dans l’herbe, elle sur le dos à cause de sa grossesse, et lui sur le ventre, à s’amuser avec les brins d’herbe. Il passait ses doigts entre et appréciait particulièrement leur texture et la caresse que cela procurait sur sa paume. « Je meurs beaucoup. J’oublie beaucoup aussi. » Pas vraiment mais c’était ce que tous devaient croire. Il savait parfaitement ce qu’il faisait et comment il devait le faire. C’était terrible, une forme de fatalité qui aurait dû le conduire à ne pas en vouloir à ses bourreaux ; aurait dû. Il la regarda, avec ses cheveux aciers et ses yeux bleus. Sa silhouette était si frêle qu’elle semblait incapable de porter un enfant. Son ventre était gros et il avait du mal à comprendre comment elle faisait pour tenir debout. Il sourit. Il savait qu’elle allait mourir mais ça n’avait pas que des mauvais côtés. En sachant, il pouvait profiter de chaque instant passé avec elle. Il les chérissait vraiment. « Ezechyel ? » « Hum ? » « Dis-moi un secret, quelque chose que tu n’as jamais dit à personne. » « En quoi cela t’avancerait-il ? » « À mieux connaître l’homme que j’aime. » Si elle le prenait par les sentiments aussi… Il se retourna, pour se mettre sur le dos et regarder les nuages. « Il y a beaucoup de choses que je ne peux pas dire et tu ne me connaîtras jamais réellement. » « Hum hum. » Elle sourit, espiègle, tout en prenant la tête d’une enquêtrice, prête à résoudre tous les mystères. Il tourna sa tête dans sa direction. « Je suis un menteur et tout ce que le Monde saura de moi sera toujours faux. Un jour, peut-être, une Reine discutera tranquillement avec un Ange dans sa cabine, sur un navire. Elle lui dira que, en ce Monde, des êtres ont des obligations qui transcendent leur volonté même. » Si cela se produisait réellement, alors les Anges ne seraient plus que poussières dispersées au vent. Les Démons suivraient sans doute, probablement. « C’est mon cas. » « Comment ça ? » Le visage de l’Ygdraë était devenu sérieux, trop à son goût. Un sourire en coin apparut sur ses lèvres. « Tu vois… Parfois, je dois faire la vaisselle et je n’en ai pas envie ! » dit-il, en roulant pour se placer au-dessus d’elle, en faisant attention à son ventre. Il rit. « Tu… Tu dis vraiment n’importe quoi ! » « Et ça t’étonne ? » « Non, c’est vrai. T’es infernal. Moi j’ai cru qu’il y avait un grand mystère derrière ce que tu disais et, en fait, tu veux juste que je fasse la vaisselle à ta place ! » dit-elle, en rougissant un peu. « Mince, tu m’as percé à jour. » Si seulement.



Les yeux marrons de Jun se posèrent sur Laëth. Il ne regardait pas sa vie, à elle. Il avait juste décidé de la contempler pendant le temps de la procédure. Elle l’amusait. Il se demandait quand est-ce qu’elle essaierait de lui mettre une claque, à lui. Ce jour-là, il lui offrirait une image et une sucrerie pour la récompenser. Les petits chats pouvaient s’apprivoiser. Il fallait juste être patient. Aussi, quand elle immergea, il l’accueillit avec un grand sourire moqueur. « Je vous avais dit que les bras d’Adriel étaient confortables. Faites attention, il va finir par vouloir vous épouser, lui-aussi. » Il lui fit un clin d’œil avant de boire un peu de thé. Il se leva tranquillement, paraissant parfaitement sérieux, à présent, jusqu’à ce qu’il remonte son regard vers elle. Son sourire s’élargit, signe évident qu’il allait encore faire une bêtise. « Allez, c’est l’heure du bain, chaton ! » Il l’attrapa comme un sac de pommes de terre et sauta avec elle dans l’eau en riant après lui avoir mis une petite tape sur les fesses en lançant un « Hop ! » enthousiaste.

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Lun 23 Mar 2020, 15:35


Testais-tu vraiment ses limites comme elle semblait te le reprocher ? Peut-être. Peut-être pas. Tu t’amusais seulement de la proximité que la Magicienne avait établie avec toi depuis peu, tout en gardant une certaine distance de sécurité malgré tout, et titillais cette sécurité qu’elle imposait – qu’elle s’imposait – pour voir ses réactions.  Au final, peut-être avait-elle raison oui, et cherchais-tu à briser et savoir jusqu’où cette distance pouvait être réduite. En tous les cas, ce n’était pas volontaire. Pas tout à fait. Disons que c’était plus machinal que réfléchi. « Heureusement ? », relevas-tu avec une touche d’ironie. D’un point de vue personnel, c’est plutôt « Dommage » que tu aurais dit. Toutefois tu avais compris depuis longtemps – et aujourd’hui en était d’autant plus certain – qu’elle n’était pas aussi libertine que tu l’étais, et il t’avait semblé évident qu’elle n’aurait jamais  consentie à se déshabiller de la même manière qu’elle avait acceptée de prendre les devants de la marche. Tu n’en fus tout de même pas moins étonné par ce qu’elle t’annonçait par la suite. Haussant un sourcil, le regard posé sur sa silhouette, tu te demandais un instant si tu n’avais simplement pas mal entendu. Tu n’aurais pas parié sur cette réponse pour dire vrai. Tu  compris alors qu’il ne s’agissait que d’un malentendu lorsqu’elle conclut sa phrase. « Oh. Très bien, à vos ordres. », fis-tu  entre déception – cause d’une terrible désillusion – et malice.

Dos à la Magicienne, tes pensées vaquèrent vers une idée. Tu avais interdiction de voir, mais elle n’avait en aucun cas interdit d’écouter. Un instant, tu souhaitas avoir une réelle maîtrise de tes capacités magiques, ainsi tu serais certain de réussir ce que tu souhaitais entreprendre. Étrangement, à peine avais-tu formulé cette pensée que tu senti comme une boule d’énergie en toi, aussi t’essaya-tu à cet exercice magique. Et ce fut avec ravissement que tu pu constater que ton sort fonctionna. Aussi, malgré la proposition de la Magicienne, fermais-tu les paupières afin de mieux apprécier le son qui te parvenait aux oreilles, tout comme l’obscurité te permis de laisser entièrement travailler ton imagination. Les Artifices de Lucifer te permettais d’entendre le moindre de ses gestes comme si elle se trouvait à seulement quelques centimètres de toi. Tu pouvais alors deviner ses doigts en train de défaire délicatement les lacets de sa robe. Un sourire se posa sur tes lèvres, quelques souvenirs remontant à ton esprit à cet instant. Puis, le mince cordon terminant lestement sa course au sol, tu entendais à présent le froissement du vêtement glisser lascivement le long de ses épaules, de ses bras. Découvrant sa poitrine, ses hanches, son bassin, ses cuisses. Ton sourire s’élargit un peu plus. Finalement, il t’était plus facile de visualiser la scène que tu ne l’avais songé au départ. Puis suivi un son que tu eus du mal à identifier. Pourtant tu le connaissais. Tu fronçais alors des sourcils, contrarié. Il te fallut quelques secondes pour avoir le déclic : sa main qui glissait dans ses cheveux. Alors même que tu t’imageais le mouvement ténu, tu l’entendais exprimer un soupir de satisfaction, discret, mais qui semblait être poussé dans le creux de ton oreille dans le cas présent. Tu penchais légèrement la tête sur le côté, un rictus coquin se peignant sur tes lèvres. Tu te mis à imaginer ce même soupir exhalé dans un autre contexte, plus intime encore que cet instant que vous étiez en train de partager. Tu rouvris les yeux et songeais alors un instant à outrepasser son ordre de tenir ton regard à l’opposé d’elle. De toute façon il était trop tard, elle devait déjà être immergée. Ce qu’elle ne confirma dans la seconde qui suivi. Dommage.

Comme tu te tournais de nouveau vers la Magicienne, tu mis un terme au sort d’amplification sensoriel, quelques peu amusé de la tournure des événements. Cependant, ton sourire s’effaça légèrement en la dévisageant car, malgré le sourire que celle-ci affichait, tu pouvais voir une ombre planer dans son regard. Probablement était-elle à nouveau en train de ressasser quelques événements de ton passé. Lequel ceci dit ? Ton questionnement fut chassé par l’approche de la Mage Blanche et la remarque de cette dernière. Tes lèvres se muant de nouveau en un sourire en mutin, le sourcil arqué, tu répliquais après quelques secondes, diminuant à ton tour la distance qui vous séparait. « C’est bien à ça que servent les connaissances. Pouvoir se rendre dans les régions éloignées à frais réduits. ». Qu’elle le prenne comme elle le souhaite, comme un conseil ou une invitation. Après tout, c’était elle qui avait souhaitée se rendre à la capitale Déchue. Tu serais ravi de l’accueillir et lui montrer les spécialités locales. Suite à sa question, tu pris un instant pour réfléchir à la réponse à lui offrir. Tu n’y avait jamais réellement songé. Tu trouvais tout ce dont tu avais besoin à Avalon. Les autres peuples étaient trop différents. Quoi que. Il en existait bien un qui partageait vos valeurs. Pour un membre appartenant au peuple garant de la paix, il était évident qu’il lui serait difficile, si ce n’était impossible, à envisager. Vous étiez trop différents en cela. « Aucune idée. Là où le vent me portera. », fis-tu finalement. « Peut-être me retrouvais-je par mégarde à Caelum, qui sait ? », ajoutais-tu en te rapprochant encore un peu plus, ton regard se plongeant dans le sien, une lueur licencieuse brillant dans ce dernier. Tu gardais le silence quelques secondes avant qu’un sourire n’illumine ton visage. « Tu sais quoi ? », repris-tu sur un ton faussement sérieux. « Les cheveux détachés te vont bien mieux. », continua-tu, changeant totalement de sujet, en te penchant légèrement sur elle avant de tendre le bras, passant la main derrière elle afin d’en retirer la pique les maintenant en un chignon approximatif. Avec un rictus amusé, tu te saisis de l’objet et le fis glisser avec une lenteur inconvenante avant de le brandir face à toi, tandis que la chevelure de la Magicienne glissait sensuellement le long de son dos. « C’est mieux ainsi. », concluais-tu en tapotant le bout du nez de la Mage Blanche avec sa propre pique. Hum… En fait elle avait raison. Tu t’amusais clairement à voir quels pouvaient être ses limites. Céderait-elle à un moment ? Tu t’imaginais déjà jouer avec ses sens – et pourquoi pas de nouveau utiliser les Artifices de Lucifer, mais sur elle cette fois ? – avant de ‘’t’amuser’’ avec elle, comme elle l’avait dit elle-même en parlant de la statue à son image. Il y avait tant de possibilités avec elle qui n’avait jamais fait l’expérience du sexe – du moins, pas directement.


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Babelda
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Babelda
Lun 23 Mar 2020, 19:18


Image réalisée par Renée Chio


« Dans ce cas, il faudra absolument que tu viennes me rendre visite ! » répondit la magicienne. « Pour qu'on passe du temps ensemble. » pensa-t-elle. Puis elle se rappela comment Rajiv aimait occuper son temps en compagnie des femmes. Une étrange bouffée de chaleur l'envahit et son sourire, de chaleureux, se fit légèrement gêné. Elle détourna le regard, incapable de soutenir celui du blond, qui se rapprochait d'elle. « Comme ça... Je pourrais te faire visiter le palais royal ! » précisa-t-elle avec précipitation pour clarifier les choses. Était-ce tout ? S'il la rejoignait à Caelum, était-ce vraiment l'unique chose qu'elle aurait aimé faire avec lui ? La brune ferma les yeux pour ne pas avoir à formuler de réponse. Lorsqu'elle les rouvrit, Nymeria croisa le regard du déchu, qui lentement mais surement, réduisait la distance entre eux. Nerveuse, elle pinça ses lèvres l'une contre l'autre, se forçant à ne plus détourner le regard. Ils s'étaient déjà vus dévêtus, mais elle n'avait jamais ressenti cette sensation aussi vivement. Le partage qu'ils venaient de faire les avait mis à nus d'une manière plus intime, d'une façon qui dépasse l'état du corps pour s'attaquer à l'âme. Soutenir l'attention du prédateur était devenu plus ardu encore qu’auparavant.

Le sourire qu'il lui offrit déclencha des fourmillements dans son ventre. De plus en plus nerveuse, la brunette se mordit les lèvres. « Qu'y a-t-il ? » demanda-t-elle dans un murmure. Elle n'était même pas certaine qu'il l'eut entendu. Ça n'avait aucune importance. Son attention se distillait peu à peu, à mesure que ses yeux se perdaient sur les lèvres du garçon, sur ses épaules, ses cheveux. De nouveau sur ses lèvres. « Ah oui ? Et que vas-tu y faire ? » demanda-t-elle, légèrement provocatrice. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Où trouvait-elle le courage de dire ça à voix haute ? Était-ce l'effet de son don d'empathie ? Ou bien son propre instinct qui se réveillait enfin, faisant écho à ce qu'elle avait découvert en touchant l'orbe ? Encore une fois, son esprit se focalisa sur autre chose que ces interrogations, alors que le blond répondait à sa question en passant une main derrière sa tête. La lenteur avec laquelle il retira le pic fut un calvaire pour la jeune femme. Un supplice enflammé et délicieux. Tout à fait inconvenant. La magicienne avait de nouveau braqué son regard à celui du luxurieux, comme pour prolonger sa bravade. Lorsqu'il retira enfin sa main, sa peau toucha celle de la jeune fille, qui se sentit frémir. Elle fronça le nez lorsqu'il lui mit un léger coup dessus. « Oh vraiment ? » demanda-t-elle sans attendre de réponse. Une part en elle, qui semblait de plus en plus gourmande, désirait se rapprocher sensuellement. Se glisser contre lui, pour lui voler un baiser. Après tout, il lui en avait dérobé un de plus qu'elle... Il fallait bien remettre les choses à égalités non ? Nymeria esquissa un pas dans sa direction, tout en se redressant de toute sa -petite- hauteur, se penchant légèrement en avant... Elle dévorait des yeux les lèvres du tentateur avec la même lueur qu'il avait influé au sien un peu plus tôt. Ses doigts se plaquèrent soudainement sur son torse et, au dernier instant, elle exerça une pression légère mais suffisante pour le faire reculer, réinstaurant ainsi une distance entre eux. Un sourire malicieux germa sur ses lèvres. « Et moi, je crois que tu es bien mieux lorsque tu es un peu plus loin. » dit-elle sur un ton joueur. La magicienne laissa retomber sa main, effleurant plus longuement que nécessaire le torse du blond. Elle replaça ses cheveux derrière sa nuque puis se laissa glisser dans l'eau, effectuant quelques brasses pour dépasser le déchu, le frôlant au passage.

Une fois qu'elle eut remis de la distance, les crampes à son cœur semblèrent se relâcher légèrement. Néanmoins, le reste de son corps continuait à palpiter. Comme s'il lui avait été promis quelque chose de particulièrement excitant, et qu'il n'attendait plus que cela. Nymeria rejoignit le bord du bassin puis s'y adossa, retrouvant aussitôt la silhouette de celui qui la déstabilisait dans son champ de vision. « Mais ce n'est que mon avis, après tout. » continua-t-elle avec un air narquois. « Qu'en penses-tu, toi ? » Pour cacher son sourire, elle s'immergea jusqu'au milieu du visage.
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Merci Kyra nastae

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Mar 24 Mar 2020, 16:22



Le Rêve qui révèle



Edwina foulait le sol du Rêve. Elle se laissait guider, dans un autre endroit, par son instinct. Il l’appelait en ces lieux. Elle ne savait pas réellement ce qu’elle allait y trouver ; du moins, pas consciemment. C’était, en effet, son inconscient qui était à l’œuvre. Elle se cherchait, en quelque sorte. C’était bien plus complexe que ça. Elle ne comprenait pas. Après quelques siècles de marche, après avoir vécu des aventures toutes plus extraordinaires les unes que les autres, elle arriva enfin à destination ou, du moins, au commencement de la fin. L’endroit ressemblait à Somnium lorsque l’île était encore belle. Le soleil fictif faisait rayonner l’eau du lac. Là, des corps sans vie flottaient. Elle croisa le regard d’une petite fille qui marchait sur l’eau. « C’est toi que je cherche. » lui dit la Reine, sans s’encombrer de la politesse d’usage. « Tu vas m’emmener ailleurs ? » « Oui. Tu dois rejoindre la réalité. » « Mais je ne suis pas toute seule, ici. Il faut que tu rencontres le Paon de Feu. » « Le Paon de Feu ? » « C’est la Reine du Royaume d’à côté. C’est elle, que tu cherches. » « Mais qui es-tu, toi, alors ? » L’enfant ne répondit pas. Il s’agissait d’un Rêve, les propos étaient décousus, parcellaires. Il n’y avait pas forcément quelque chose à en tirer. La petite fille fixa l’eau du lac. « Ils sont comme morts… Certains le sont, tu sais. Mais, jusqu’à la fin, ils auront vécu une vie de rêves… C’est le lac qui fait ça. C’est elle qui l’a créé. » « C’est… » « Je crois qu’elle voulait y plonger un homme. » « Pourquoi ? » « Parce qu’elle déteste perdre. Mais elle ne peut pas gagner contre lui. » L’enfant soupira. « Avant, elle était gentille. C’est son cœur, il a noirci. Il est devenu de glace. Elle ne se rappelle pas pourquoi. Et lui il a toujours fait en sorte qu’elle le voie… alors elle n’a jamais compris. Enfin… si, elle a compris, en fait, c’est juste qu’elle n’a pas voulu l’entendre. Parce que c’est la faute du Destin s’il est parti. » Edwina avait beau essayer de comprendre, les mots qui coulaient dans la bouche de l’enfant lui paraissaient décousus. « Mais il ne part jamais loin. Tout le monde dit qu’il ne respecte pas les règles mais c’est pas vrai. Il joue simplement à un autre jeu. » « Qui ça ? » « Celui qui détient le livre. » « Le livre ? » « Oui. Il l’a volé, dans la bibliothèque d’Ilios. Mais il ne le sait pas encore. C’était dans le passé, mais c’est son avenir. » « Je ne… » L’enfant s’amusa de l’incompréhension de l’adulte. « Tu devrais aller chercher le Paon de Feu. Il faut qu’elle se réveille et remonte le Temps pour réapparaître dans le passé. Sinon, il aura mal à la tête. » « Celui qui détient le livre ? » « Hum. » L’expression était mi-figue mi-raisin. C’était délicat de savoir si elle avait, par là, voulu dire oui ou voulu dire non. La Reine ferma les yeux.




Lorsqu’elle les rouvrit, elle n’était plus au même endroit. Le contact sur sa joue était doux. Isiode. « Oh ? » dit-elle, d’une voix ensommeillée mais curieuse, tout en regardant autour d’elle. « Oh. » ajouta-t-elle. La rouquine finit par rejoindre le faciès de son interlocuteur. Elle s’étira lentement, son coude craquant sous l’un de ses mouvements. Elle sourit. Oui, il avait raison, ils s’étaient laissé aller aux rêveries, à flâner dans le Monde des Rêves. Elle ne se souvenait pourtant pas de ce qu’elle avait bien pu imaginer. Sans doute une vie à deux, avec lui. Edwina le regardait, silencieuse, alors qu’il expliquait son besoin de communiquer. Ils n’étaient pas amants. Ils étaient amis. Ça ne lui convenait pas vraiment même si leur relation était chaleureuse et intime. Il pouvait la serrer dans ses bras sans en éprouver une quelconque gêne. Elle pouvait faire de même, même si elle ne rêvait que de ses lèvres sur les siennes. Elle finirait par s’y habituer. Elle l’espérait. Elle n’avait pas envie de le perdre pour une simple différence de degré sentimental.  « Tu ne sais pas ? C’est vrai que ce n’est pas toujours évident… mais je suis là pour toi, ça tu peux en être sûr. » Elle resta néanmoins, un instant, hésitante lorsque le Xuroäal fut évoqué. Était-elle prête à lui montrer son existence ? S’ils le faisaient alors il saurait tout, de fond en comble… son histoire, ses travers, ses doutes, ses peines et cet amour qu’elle ressentait pour lui. Elle ne pourrait plus le cacher. Il s’en emparerait, malgré ses efforts pour l’enfouir profondément dans son cœur. Elle n’était pas douée pour ça. Ses émotions étaient sa faiblesse, une faiblesse qu’elle essayait de noyer. Elle voulait être forte. « Hum… » Elle devait répondre non. Elle ne devait pas dire oui. C’était impossible et bien trop dangereux. Mais s’il était prêt à lui montrer son existence entière, à se mettre à nu devant elle, pouvait-elle décemment refuser de le faire aussi ? Elle était celle qui aimait et, pourtant, elle était la plus réticente. Elle avait peur des conséquences, de ce qu’il pourrait découvrir à l’intérieur d’elle, ses désirs, ses manigances, ses espoirs vains. Elle ne savait pas si l’expérience les rapprocherait dans le bon sens ou si, au contraire, pour savoir tout de l’autre, l’amour deviendrait impossible à jamais. Les secrets avaient du bon. Ils étaient même essentiels. Elle n’avait pas envie qu’il ressente la haine qu’elle avait pu éprouver, parfois. Elle n’avait pas envie qu’il se rende compte qu’elle possédait des goûts particuliers, que le mal l’excitait, que l’horrible l’attirait. Pourtant, tout lui semblait étrangement apaisant, comme si le Rêve essayait d’anesthésier son esprit. « Oui, faisons-le. » finit-elle par concéder, avant de réajuster sa position pour pouvoir utiliser la sphère correctement.

Son regard se perdit dans le temps, se voilant progressivement d’émotions diverses qui finirent par créer chez elle un trop plein. Tout ce refoulement devenait étouffant. Sa poitrine lui semblait serrée, lourde. Elle eut du mal à respirer. Elle savait déjà qu’il usait de magie. C’était évident. Elle ne le savait pas à ce point. Leurs deux cœurs synchronisés, le sien se glaça légèrement. Cette douleur… enchaînée. Ces sacrifices… Il s’était perdu en chemin. Il avait nié sa propre personne pour devenir ce que les autres attendaient de lui. Il ne se forçait plus actuellement mais… mais il se faisait du mal. Ce n’était pas avec les yeux de l’Ange qu’elle le constatait mais avec les siens, propres. Ce qu’il y avait à l’intérieur de lui, ce néant, ce froid qu’il entretenait… Était-elle ainsi, elle aussi, dans les moments où elle devait juste se montrer de marbre ? Edwina regarda l’Ange glisser dans l’eau, la gorge sèche. Maintenant, il savait. Maintenant, elle savait. C’était si… étrange. Elle aurait dû refuser… Peut-être. Elle n’en avait aucune idée. Elle avait du mal à quantifier. Il était si seul ; au moins autant qu’elle l’était. Ses lèvres tremblèrent légèrement, ainsi que son menton. Ses iris ressortirent davantage sous l’effet de l’émotion, un éclat humide s’y reflétant. Elle devait réagir. Aussi, sans plus réfléchir, elle imita Isiode et sauta dans l’eau.

Le son de son environnement s’étouffa dans les bras réconfortants de l’eau. Ça lui rappelait toujours des souvenirs. Elle aimait cette absence de bruits trop sourds. La première fois qu’elle avait foulé la terre ferme, ça l’avait choquée. Ses tympans lui avaient semblé si sensibles, sur le point d’exploser. Aussi, elle resta là un moment, avant de remonter à la surface. C’était comme faire une pause, bénéfique, rassurante, tout en sachant qu’elle ne pourrait pas fuir, qu’il lui faudrait continuer. L’air entra dans ses poumons de nouveau et elle chercha l’Ange des yeux. Elle se pinça les lèvres avant de s’avancer. Elle le prit dans ses bras et lui murmura doucement à l’oreille. « Ça va aller, Isiode. »




Edwina se trouvait devant un endroit étonnement large. Le palais était éventré. Un palais en extérieur ? Qui laissait entrevoir au Monde toutes les pièces qu’il comportait ? C’était étrange. Un long escalier, grand de plusieurs jours de marche, menait à un trône gigantesque. L’assise était petite mais les plumes de paon qui l’entouraient devaient être visibles depuis l’autre côté du Royaume. Les proportions n’étaient pas les bonnes. Il s’agissait d’un Rêve. Des milliers d’hommes et de femmes s’entraînaient au combat, tous suivant un même mouvement, dicté par un seul Maître. L’homme portait un masque qui reflétait les couleurs de l’animal fétiche de l’Empire. Son corps se déplaçait avec une grâce martiale étonnante. Elle n’avait jamais vu quelque chose d’aussi beau. Sur le trône, une femme blonde prenait place… ou brune, elle n’arrivait pas à déterminer. Elle la voyait mais son cerveau était incapable de retenir l’information. C’était elle, qu’elle devait ramener. La rousse se mit en marche pour gravir une à une les marches. Sur son passage, les soldats continuaient l’entraînement. Aucun ne la toucha, jamais, alors même qu’elle passait entre eux. Elle n’eut pas à dévier une seule fois de son chemin initial. Aussi, quand elle arriva, elle resta debout. Elle savait pourtant que celle qui se tenait là était la Reine du Royaume. « Je suis venue pour vous chercher. » L’autre la regarda de ses yeux verts, légèrement hautaine dans sa façon de se tenir. Edwina pensa un instant qu’elle serait bien plus indiquée qu’elle en Impératrice Blanche. Le protocole lui avait toujours pesé. Elle, semblait, au contraire, née dans cette étiquette ridicule. Elle semblait l’incarner, être faite pour ça. Sa présence annihilait ce ridicule si commun à certains Grands. La rouquine eut la certitude que cette femme se fichait complètement de ce que la plèbe pouvait bien penser d’elle. Elle faisait ce pour quoi elle était faite. Elle n’avait pas besoin des autres. Elle se fiait qu’à son seul instinct et personne n’avait le pouvoir de l’ébranler. Ce n’était qu’une impression, ce qu’elle reflétait. C’était ainsi. L’intérieur de son être était cadenassé et rares étaient ceux à posséder la clef de son cœur. Souvent, les individus s’arrêtaient à leurs impressions. Il était facile de les tromper. « Bien. » finit-elle par lui dire, après l’avoir analysée. « C’est amusant. Je ne pensais pas qu’une partie de moi viendrait me libérer. »

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 24 Mar 2020, 20:58



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Le rêve

Fin de la coutume vampire avec Kaahl & coutume orisha avec Jun et Stanislav


Kaahl


Le sang affluait, et la Vampire exultait. Elle se laissa entraîner sur lui, sans un bruit de protestation contre les griffures qu’il lui infligeait, les genoux calés sur le siège et son corps en appui contre le sien. Tandis que son visage était fermement ancré dans son cou, ses mains parcoururent son buste, caressantes. La paume, la pulpe des doigts, les ongles ; elle jouait des sensations pour lui donner le frisson. A mesure que l’or rouge de l’homme coulait dans sa gorge, des pensées possessives fleurissaient dans son esprit. Elle ne voulait pas le quitter, jamais. Surtout, elle ne voulait pas qu’il la quittât. Elle voulait le garder près d’elle, pour toujours. Elle voulait pouvoir le mordre dès qu’elle en aurait envie – et elle en aurait souvent envie. Elle voulait sentir ses propres crocs dans sa jugulaire, son baiser sur sa peau et sa marque au cœur. Elle voulait qu’il l’emprisonnât dans son aura comme elle l’avait fait pour le conquérir. L’une de ses mains remonta sur sa nuque et elle serra, alors même que les muscles du brun perdaient en vigueur. Ce n’était pas qu’une faiblesse de passage. Il allait mourir. Elle le tuerait. Elle le tuerait, elle le ramènerait à la vie, et il serait à elle. Les dents toujours fichées dans sa peau, elle sourit. Bientôt, le sang ne lui parvint plus qu’en minces filets, et le cadavre pesa de tout son poids sur des bras. La chasseuse bascula vers l’arrière et cala le macchabée contre elle. Elle se mordit la lèvre : le liquide carmin affleura sur sa peau blanche. Délicatement, elle inclina en arrière la tête de Kaahl, et l’embrassa comme le font les êtres de chaleur. Il était à elle. Rien qu’à elle.

Stan


L’Ange acquiesça doucement. « Ça va, merci. » Elle lui sourit. Oui, il était apparu juste après que Kaahl l’eut laissée seule au milieu de la piste de danse, avec rien d’autre qu’une clé et des milliers de questions. Elle s’en souvenait très bien. Depuis qu’elle le connaissait, le Magicien n’avait fait que graver des souvenirs indélébiles dans sa mémoire. A chaque fois qu’elle le voyait, elle… Laëth cligna des yeux. Son esprit, de toute façon incapable de s’évader, se focalisa à nouveau sur l’homme qui lui faisait face. Il avait beaucoup pensé à elle ? Elle s’étonna. Ils n’avaient fait qu’échanger quelques mots. Ses yeux le scrutèrent, sans qu’elle n’ajoutât quoi que ce fût. « Oui. » A l’instar du brun, elle enroula ses mains autour de l’orbe. La phrase qu’il prononça ricocha jusqu’à se noyer dans le flot de souvenirs qui la submergea.

La noirceur la happe. Elle devient très vite une compagne réconfortante et chérie. Toute la famille demeure dans le manoir, hormis son père, déserteur dès l’enfance. Il n’est pas aimé. On le calomnie, on l’injurie, on le juge. Il ne l’aime pas, elle non plus. Ce n’est pas l’absence. Elle ne manque d’aucun repère, car la toile familiale est épaisse et serrée. Non, c’est la trahison aux valeurs qu’on lui inculque et qu’on glorifie devant lui. Mais, plus le temps passe, plus le manoir familial lui hérisse les poils, car il est toujours synonyme de souffrance. Heureusement, il cultive un jardin secret : une cabane cachée, dans laquelle son monde peut se déployer sans se heurter aux coups des adultes. Elle lit beaucoup. Sa curiosité pour les sciences paraît insatiable et elle s’émerveille de chaque découverte. L’extérieur l’appelle de plus en plus. Elle veut connaître l’univers qui s’étend par-delà les grilles du domaine. Le père absent devient une figure de haine et de fantasme : il l’a abandonnée dans ce taudis que la dépravation ceint un peu plus chaque jour qui passe. Comme lui, il rêve de tous les laisser derrière lui. Ses ambitions ne coïncident plus avec les leurs. Il a soif d’infini. Son regard tourné vers le monde se crée des obsessions, comme ces femmes qui ne sont pas de son sang et qui posent les yeux sur elle. Il les veut. Pour lui, juste pour lui. Elle les aime d’un amour qui n’a ni raison ni fin. Sa plus grande passion, elle la développe pour cette Créature de la Nuit. Les yeux de cristal et les cheveux d’ébène la frappent au cœur. Elle la sauve des griffes de ses geôliers et la cache dans sa cabane secrète. Elle en prend soin, un soin méticuleux et amoureux. Obsessionnel, dirait toute personne sensée. Elle ne voit pas ses vices : sa condition même est transcendée par les sentiments qui l’animent. Araya est l’amour de sa vie. Avec douleur, il la laisse repartir vers le monde extérieur et cet Isley dont elle ne se lasse pas de parler. Et tout à coup, elle disparaît. Elle l’a quitté. La rupture est une souffrance terrible, qui lui broie la poitrine et gangrène son esprit. Des complots de vengeance naissent, terribles pour la victime, salvateurs pour le bourreau. C’est tout ce qu’elle mérite pour sa trahison. Elle s’est arrachée à lui d’une façon inconcevable et insupportable. Il la torturera : et avant de la tuer, il assassinera cet Ange qu’elle semble tant aimer. Elle sera à lui ou à personne. Oui. Parfait. Toutes les femmes sont des vipères. Toutes les femmes sont méprisables. Toutes les femmes sont du poison. Si elle ne peut en trouver aucune qui puisse l’aimer sans arrière-pensée, sans jamais lui briser le cœur ni trahir sa confiance, alors elle la créera. Ce sera son joyau. Diane. Elle est splendide, si splendide. Chacune de ses parties constitue la plus belle pièce des cadavres dépecés. Il en trouve d’autres, des filles. Toujours plus. Son enlèvement par son père, d’abord accueilli avec colère, se révèle être l’occasion parfaite de poursuivre son projet. Si Sybella n’était pas si haïssable, peut-être prélèverait-il un morceau de son être pour combler les carences de Diane. Peut-être. Elle a juste envie de la faire disparaître, elle et ses prétentions sur leur nom. Elle n’a rien d’une Dementiæ. Apprentie de son paternel, c’est tout. Pas sa fille. Elle n’a aucun vécu pour le corroborer. Ce n’est qu’une souillure, comme sa jumelle. Il faut pourtant s’en accommoder. Comme de Vulpina, cette infâme à la botte de son père. Il se concentre sur son œuvre. Et puis, au cœur d’une réception au sein de laquelle sa présence n’était pas justifiée, il y a elle. Sa candide silhouette le charme. L’obsession infernale reprend. Elle y pense jour et nuit, nuit et jour. Sans cesse, elle se rejoue les quelques secondes d’échange qu’elles ont eues. Elle veut la revoir, elle s’impatiente, elle serre les dents. Elle redevient une bête.

Laëth serra les dents, puis cligna des yeux. Le tumulte de cette seconde vie bouillonnait en elle. La bête avait appelé, crié, prié, hurlé, aimé, massacré, détesté, charcuté, dévasté. Elle avait souffert, et cette souffrance l’avait rendue folle. L’Ange fixait le Sorcier. Peu à peu, ses propres émotions reprenaient leurs droits. Il… Elle ne répondit pas à sa question, sous le choc des révélations et des ressentis qui l’avaient engloutie durant ce qui lui avait semblé être des années. Elle était éprouvée. Il lui semblait même qu’elle tremblait. En tout cas, elle voyait flou. Plus aucun contour ne se dessinait clairement. Elle ne pouvait plus respirer non plus. Paniquée, elle remonta vivement à la surface et prit une grande inspiration. Ils étaient dans un bain. L’eau claire et parfumée contrastait avec les remous houleux qui agitaient tout son corps. Doucement, ceux-ci se calmèrent, et la jeune femme retrouva la sérénité avec laquelle elle avait passé les portes du salon. Stanislav – dont elle se souvenait bien du prénom, désormais – se tenait face à elle. « Je… » Tu es fou. C’était la pensée qui tournait en boucle dans sa tête, son obsession à elle, celle qu’elle ne pouvait pas prononcer à haute voix. « Tu as beaucoup souffert. » se contenta-t-elle de souffler. C’était horrible. Il représentait presque tout ce qu’elle exécrait, pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de compatir. Ses douleurs, ses peines et ses haines étaient les siennes. Elle les comprenait de façon aiguë. C’était horrible, mais sur l’instant, tout cela ne l’inquiétait pas tant.

Jun


« Seulement avec ceux qui le méritent. » répliqua l’Ange. Bien sûr, qu’il avait mérité qu’elle se montrât désagréable. Dès qu’ils se voyaient, il l’embêtait ou la traumatisait. Au demeurant, elle était à peu près certaine qu’il ne faisait pas la différence entre les deux. Elle haussa des sourcils surpris, puis dubitatifs. Elle n’avait pas l’intention de l’embrasser, c’était juste pour la blague. Même s’il n’avait pas été le père de Kaahl, elle ne l’aurait pas embrassé. Il l’insupportait. « Hum. » Comprenant qu’il se moquait encore d’elle, Laëth plissa les yeux. Imbécile. Puis, son monde bascula. Ce n’était plus vraiment le sien. Elle n’était plus tout à fait elle-même.

Le tictac de l’horloge et le bois du meuble sous ses paumes. La grimace de sa sœur et le poids du devoir. La chute d’Earudien et les fatalités dont s’encombre le destin. Les artifices du Mal et les reflets du Bien. L’écœurement face à l’insupportable et la résignation face à l’inévitable. Les longs cheveux blonds qui quittent le dos pour s’éparpiller sur le bureau. L’obligation qui frappe trois coups et la porte qu’il faut ouvrir. Pour certains, l’irrévérence permet d’affronter les plus grands malheurs. L’insolence crache à la gueule des injustices du monde. Ses actions ne sont pas exemptes de conséquences ; simplement elle est assez folle et impulsive, ou assez rebelle et déterminée, pour s’en moquer le temps de les mener. Et puis, il y a ce devant quoi elle ploie. Le devoir, comme une épée suspendue par un fil au-dessus de sa tête. Elle ne peut pas toujours le contrarier. Son impuissance commence là où les règles de l’univers débutent. C’est ce lieu sans emplacement, où certaines volontés doivent avorter, où les désirs ne peuvent pas devenir des plaisirs, où la colère naît et se révolte sur elle-même. Les enjeux dépassent Laëth ; et pourtant, elle comprend tous les sentiments. Elle les vit à travers lui. Ils font écho aux siens. Elle ressent l’amour qu’il éprouve pour cette femme qu’on lui délivre, la douceur qu’elle éveille en lui et tout ce qu’il voudrait construire et qui lui échappe. Elle la désire comme il la désire, sans concession, avec passion. Il la regarde et c’est le même émoi qui la transperce. Son corps touche le sien : tout est pur. Puis, il n’y a plus de matérialité. Elle est sans être : son sentiment d’existence s’estompe, puis revient brutalement. Elle n’arrache pas la fleur, parce que ça lui tient à cœur, à elle. Il l’aime aussi. C’est imprévu, mais c’est ainsi. Ils ont perdu quelqu’un qui leur est cher. Elle sent la peine et la culpabilité. Le bonheur, aussi, logé dans les poitrines et lové dans les iris. La lassitude provoquée par la Vie et l’accueil chaleureux de la Mort, qui ne demande rien d’autre que de lâcher prise. Un peu plus loin, elle est toujours là. Son ventre est plus arrondi, et elle le regarde avec une surprise éthérée par la tendresse. Il a toujours le poids du devoir sur les épaules et l’idée d’un avenir orchestré. Tout est pensé, conceptualisé, chronométré. Elle va mourir, comme beaucoup d’autres avant elle, comme tant d’autres après elle. Entre temps, il y a la Vie et tout ce qu’elle a à leur offrir et à leur prendre. Des êtres ont des obligations qui transcendent leur volonté même. Elle comprend des complexités qui lui échappent. Plus que le devoir, les règles universelles et imperturbables, qui régissent la vie de l’homme et de tous ceux qui respirent, la frappent. Et tous les secrets qu’il fait tournoyer dans son esprit, qui s’imbriquent, se manquent et se complètent ; tous ces vides qui se créent là où l’insouciance comblait l’ignorance ; toutes ces questions qui se posent dans le silence. Ezechyel, le Sanctuaire Noir, le cristal maître, les livres d’histoire, Edelwyn, les Maîtres du Temps, les Mondes d’ailleurs, Ostëra. Ezechyel, celui qui fut un Ange, Rehla et Sorcier. Celui qui ment, celui qu’on ne peut percer à jour, celui qui défie les filets du temps.

Elle se redressa en prenant une grande inspiration, comme si on l’avait privée trop longtemps d’oxygène, et cligna des yeux. « C’est… » Ce fut tout ce qu’elle parvint à articuler, dans un premier temps. Ses pupilles étaient dilatées et son cœur battait à tout rompre. Son regard papillonna dans la pièce, à la recherche de sa propre contenance, jusqu’à se raccrocher au visage de Jun. Elle ne savait pas par où commencer. Un tourbillon de sensations lui broyait les tripes et des interrogations par dizaine martelaient son esprit. Sa boutade ne l’aida pas plus à se calmer : elle déclencha une nouvelle salve d’incompréhension et de surprise. L’Ailée bafouilla, s’empêtra dans des syllabes désordonnées, se sentit soulevée de terre, poussa un petit cri de protestation quand il lui tapa les fesses puis bascula en avant dans l’eau. Elle se retourna et se redressa vivement, en écartant ses cheveux trempés de son visage. « Arrêtez de me porter comme ça ! » vociféra Laëth. « Et ne m’appelez pas « chaton ». » Comme elle s’écartait, elle se cala contre l’un des rebords du bassin. Ses prunelles jetaient toute leur noirceur sur l’Æther. L’Æther. Ses yeux s’arrondirent et les muscles de son visage se décrispèrent. « Vous êtes Ezechyel. » Elle le disait plus pour le formuler, l’entendre, le saisir que pour en avoir la confirmation. Beaucoup de choses feraient sens, désormais. « Je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que vous m’avez montré tout ça ? »



Message VII – 2277 mots




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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mer 25 Mar 2020, 22:12

    - « Moi ? »

    S’il semblait délirer, au moins il allait bien. Je ne mesurais pas encore le danger. J’en pris conscience lorsque je vis ses dents derrière son sourire. Je me figeai, incertain, et le regardai. Il était attirant, ce qui m’empêchait sans doute de partir en courant. J’avais envie de connaître la suite. Cette envie me quitta bien vite lorsque les chats se jetèrent sur moi. Je laissai échapper un cri de surprise et de douleur.

    - « Ça va pas non ? »

    J’avais l’air indigné. Je l’étais mais pas assez pour me défaire de l’attraction de l’homme. Je lisais l’intérêt qu’il me portait dans ses yeux et, malgré l’aspect effrayant de sa dentition, je me dis que le « plaisir » dont il parlait serait le bienvenu. Je n’envisageai pas un seul instant qu’il ne puisse pas s’agir de sexe. Les hommes ne m’intéressaient pas normalement mais je savais reconnaître le désir lorsque je le ressentais. Ce n’était pas logique. Après sa chute ridicule dans l’eau, j’aurais dû me moquer un peu, au mieux tisser des liens amicaux. D’ici quelques années, on en aurait ri autour d’une bière. La logique n’a pas sa place dans un rêve et le personnage que j’incarnais au début vola progressivement en éclat au fur et à mesure que je me perdais sur son faciès.

    J’entendais les gouttes d’eau qui tombaient de mes cheveux à son corps. La douleur des morsures félines s’était apaisée, comme si elles n’avaient jamais existé. J’avais envie de l’embrasser mais ce fut un tout autre baiser qui nous unit. Je fus surpris au début, mes muscles se contractant dans un essai futile de fuite. Je me détendis au fur et à mesure des secondes, à l’exception d’un endroit tout particulier. Le plaisir qui en découla anesthésia mon instinct de survie au profit d’une nouvelle jouissance. Je n’avais jamais expérimenté. En réalité si mais le rêve ne me laissait pas accéder à certains de mes souvenirs. Je n’étais pas vraiment moi.

    - « Continue… »

    Je l’avais dit faiblement. Le sang que j’avais perdu engourdissait mes sens. J’étais sur le dos. Je ne me posais pas réellement de questions. Je voulais de nouveau sentir ses dents en moi. Je penchai donc lentement la tête sur le côté, pour qu’il continue. Je me fichais des conséquences. Je voulais simplement retourner dans cet état d’excitation permanent dans lequel le plaisir était complet. La mort face au désir que j’éprouvais pour lui me paraissait sans importance.

    -

    J’étais en retard. Je ne me rappelais plus exactement pourquoi mais peut-être que les quelques griffures qui maculaient mon torse et le suçon qui se trouvait dans mon cou y étaient pour quelque chose. Aucune idée. Quelque soit la nature de mon activité précédente, je ne ressentais pas une once de fatigue. J’avais dû simplement m’amuser un peu, quelques minutes tout au plus, des minutes en trop. Peut-être que je préférais la compagnie d’Oriane à celle de l’homme ou la femme que j’avais quitté. C’était même sûr. Je me réjouissais de la voir. Je me rappelais sans mal l’avoir plaquée contre le tableau d’une salle de classe vide. J’avais envie de recommencer.

    Je finis par rejoindre la salle où elle m’attendait et la vis. C’était un jeu, à force de changement d’apparence. Les Déchus étaient un peuple difficile à appréhender pour les autres. La mue était radicale. Ça me plaisait de faire l’amour avec la même personne, sous une autre apparence. C’était comme redécouvrir sans cesse. Elle semblait néanmoins tourmentée. Lorsqu’elle posa ses doigts sur le Xuroäal, je me dis dans un premier temps que j’aurais préféré qu’elle le fasse sur moi. Tant pis.

    - « D’accord. »

    Je n’avais jamais vu l’objet de ma vie mais le rêve créait chez moi des évidences factices. Je positionnai mes mains, correctement et me laissai porter par la vie d’Oriane. En bonne Luxurieuse, son existence était ponctuée d’ébats que je ressentis au plus profond de ma chair. Il n’y avait pas que ça. Des conflits avec sa mère et le fait qu’elle ait été étudiante du Charbon, à Basphel. Finalement, elle m’avait caché quelques informations. Jusqu’ici, comme dans toutes existences, les hauts succédaient aux bas, au rythme des coups de hanche qu’elle recevait. C’était réellement excitant, jusqu’à quelques points en particulier, dont sa rencontre avec Kaahl. Ce n’était pas le plus perturbant.

    Lorsque je revins à moi, je la fixai avec un air perplexe.

    - « Tu… Tu es ma… »

    Je réfléchis un instant. Le choc avait été réel mais ce qui était fait était fait. Était-ce si grave ? Pas vraiment. Ce n’était pas comme si, elle et moi, concevions la possibilité de faire un enfant. Je savais pourtant que ça la tourmentait. J'avais été dans sa tête.

    - « Ça... Ça te pose vraiment un problème ? »

    En plus de ça, nous n’avions aucun lien familial effectif. C’était très différent d’un père élevant sa fille ou d’un frère ayant vécu avec sa sœur. Grand-père… J’étais son grand-père.

    - « Tu veux en parler ? »

    831 mots


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Ven 27 Mar 2020, 21:42



Je me décalai sur le côté, dents toujours serrées. Mon regard était noir. Il se posa sur la surface de l’eau. Je m’assis, tout en évitant de contempler l’homme qui était à mes côtés. Je finis même par fermer les yeux, en essayant de chercher l’apaisement que le bain était censé m’offrir. J’avais envie de l’étrangler, pas que lui. Mon attention était fixée sur Adam parce que je savais que si je me focalisais sur le reste, j’allais imploser. Ce sale… Une grimace passa sur mon visage. Je savais que ce que mon frère disait était la vérité. Je l’avais vu. Pourtant, ce n’était pas parce que j’étais au courant que la raison remportait la partie, au contraire. Le Déchu avait eu le choix d’accepter ou de refuser. Il savait ce que j’étais. Il savait ce que Devaraj m’avait fait. Il savait que ça ne me plairait pas. Il n’était pas ignorant sur la question. Alors pourquoi ? Je pensais comprendre mais j’étais fou d’une rage interne qui brûlait toute tentative de mon cerveau de rationaliser et de relativiser ce comportement. Lui couper les couilles… Cette idée eut le mérite de m’arracher un sourire, malsain, mais un sourire quand même. Non, je ne ferais pas ça.

Je passai une main sur mon visage, le calme revenant progressivement bien malgré moi. « C’est certain. » Il existait beaucoup de maladies terribles. J’aurais dû vouloir en inoculer à Adam mais je ne pensais plus qu’à le soumettre salement. Je me laissai sombrer un peu plus dans l’eau et appuyai ma tête sur le rebord. J’ouvris les yeux et fixai le ciel. « Non. » dis-je, lorsqu’il parla de tout effacer. J’avais beau haïr ce que j’avais vu, entendu et éprouvé, j’avais conscience de la valeur des informations qui étaient miennes, à présent. Les connaissances du Suprême de l’Au-Delà venaient d’étendre drastiquement celles que je possédais déjà. Il aurait fallu être fou pour vouloir s’en priver. Je penserais sans doute différemment, une fois en dehors du rêve. « Je sais. » Je soupirai. C’était une situation frustrante que de savoir qu’il aurait été sincère à parler ainsi. Ça n’enlevait rien aux faits et à mes propres émotions. Il m’avait déçu. Je m’étais senti trahi par cette mort orchestrée. Et Adam qui revenait sur le tapis… « Je ne le veux pas pour moi seul. » murmurai-je. « Je veux juste savoir ce qu’il fait, quand il le fait, avec qui il le fait et, surtout, je ne veux pas que tu le touches. » Je n’arrivais pas à exposer mon ressenti. Je savais que le Déchu n’en aurait probablement rien à faire du lien de parenté qui nous unissait, Devaraj et moi-même. « Toi, en particulier. » Je grimaçai en m’imaginant frôler les mêmes endroits que mon frère aurait caressé précédemment et le souvenir de ma mère refit surface. Ça me donnait la nausée, à chaque fois que j’y pensais. Mon pouce et mon index vinrent serrer l’arête de mon nez et, après quelques secondes de silence, je tournai la tête vers lui, pour le regarder. « Autant être clair : si tu te laisses convaincre de coucher avec lui, je viendrais chercher la Princesse de Raanu et, crois-moi, son viol sera le cadet de ses soucis lorsque j’en aurai fini avec elle. » Je lui souris, un air cruel sur le visage. Il s’effaça progressivement. « Nous disposons tous les deux d’informations capables de nous auto-détruire. Ce serait dommage d’en arriver là. » Une lueur étrange régnait tout de même dans mes iris. Peut-être était-ce simplement parce que je trouvais actuellement l’option tentante. Peut-être que Rak Drornleth ne serait pas le seul à vouloir notre sœur et pas le seul non plus à être capable de détruire l’Île Maudite et les Chamans pour l’obtenir. Ce sentiment me passerait. « Il vaut mieux détruire les autres, ensemble. » Je n’étais pas sûr d’en avoir envie. En plus de ça, les actes du Suprême de l’Au-Delà étaient surtout conditionnés par la volonté des Ætheri. Tous les actes. J’écartai la pensée d’un destin écrit d’avance de mon esprit. Impossible. Cette hypothèse avait de quoi rendre fou. J’en étais pourtant déjà conscient avant de vivre son existence. J’étais le fils de l’Oracle du Chaos. Quoi de plus prédictif ?

« Les enfants. » dis-je, en changeant de sujet. « Je vais me rendre chez toi, pour t’amener les enfants. » Nous n’en avions pas reparlé. Il ne les refuserait pas et j’en étais conscient. Ils contribueraient à rétablir davantage une mixité génétique dont son peuple avait cruellement besoin. « Il y en a un certain nombre, tous d’anciens esclaves ou destinés à l’être. Certains ont vécu des traumatismes et des violences. Tu devras les prendre en charge. Tu en feras des Chamans. Ça ne me dérange pas tant qu’ils sont en sécurité et que personne, jamais, ne fait le lien entre eux et moi. » Je me redressai. Un sourire en coin m’habita. « J’aimerais un accès au harem, en compagnie d’Adam. » Je baissai la tête en sa direction. « Et je veux épouser une Chamane. » Quoi de mieux qu’une femme appartenant à un peuple soi-disant cannibale et horrible pour faire sensation à Amestris ? Rien.

870 mots
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