Mais où étais-je tombée ? Je pensais que c’était une sortie venant des autres Anges, une sorte de contre-attaque pour nous délivrer… Mais visiblement, mes espoirs furent détruits encore une fois. Ce halo de lumière n’était pas ce que je croyais. Encore une illusion de ma libération. J’étais de retour dans un monde inconnu, en proie de la guerre. Cette guerre était similaire à celle que j’avais connue, quelques années plus tôt. L’ange qui m’avait trouvé, m’emmenait sur la zone de combat pour que je puisse les aider dans cette chasse aux démons. Ce monde ressemblait pratiquement au notre, lorsque les démons et les anges étaient au même niveau. J’espérais fortement qu’ici, ce ne serait pas pareil que chez nous. Je chassais ces vilaines pensées et je me dépêchais de suivre ma protectrice qui allait plus vite que moi. Nous volions à basse altitude, pour éviter de se faire repérer par des démons. La jeune femme ne semblait pas parler la langue des Anges. La langue commune était compliquée pour moi. Je ne savais pas réellement bien parler… Pendant ces années de capture, je ne parlais que le Naciaze, avec mes compagnons de cellule. Avec les démons, je parlais le langage commun, mais simplement pour dire « oui », « non », « très bien », et « à vos ordres ». Donc, ce n’était pas des phrases longues et complexes. Il ne me faisait pas la conversation…

Alors que nous voulions, la jeune femme s’arrêta subitement, car elle avait repéré une personne ayant des ailes démons. Elle allait attaquer, lorsque le jeune homme l’arrêta dans ses mouvements en lui disant qu’il n’était pas ce qu’elle croyait. Un échange s’ensuit entre les deux personnes. L’homme était… Comment dire… Bizarre… Mais ce n’était pas le moment de juger une personne. Il n’avait rien fait de mal. Cependant, je restais sur mes gardes, il pourrait être un espion ou bien une personne voulant trompé le monde. L’homme était aussi un Elu de la prophétie, tout comme moi. Dis donc, il en avait combien d’élu d’après la prophétie ?? L’homme raconta la vérité sur les Anges, dans notre réalité. Mon visage commença à se décomposer, parce qu’il disait la vérité. Et cette Vérité me faisait très mal. Je l’avais subi et je n’avais pas envie de me remémorer tout cela. Ma protectrice était dans le déni, elle ne voulait pas croire l’Histoire du jeune homme.

Je fermais les yeux avant de prendre une grande respiration : « Malheureusement… Je dois vous dire que c’est la vérité. Je peux vous assurer que les Démons nous ont asservi du jour au lendemain. Nous n’étions pas prêts à tout cela… Nous n’étions pas prêts… Il eut des milliers de morts d’Anges. Certains ont pu s’enfuir, d’autres sont morts dans la bataille contre eux et d’autres, comme moi, ont été fait prisonnier de guerre dans notre terre Sainte. Ils se sont emparés facilement de nos territoires, de nos vies. Nous étions finis… Les Anges ne pouvaient plus naître… Nous étions condamnés, et nous le sommes toujours à vrai dire. Alors ce qu’il dit, c’est la vérité, car j’étais une prisonnière de guerre. J’ai pu m’échapper de cet endroit… Mais, je suis arrivée ici, en croyant que c’était une porte de sortie. Mais ici, aussi, vous vous essayez de combattre les démons… Au final, il n’y aura jamais de changements dans ces deux peuples. » J’étais triste. Je n’avais pas envie de me battre encore une fois dans les démons, car je pourrais voir encore des Anges mourir, même si nous n’étions pas dans les mêmes terres. Cela me ferait trop du mal. Je m’approchais du jeune homme pour l’interroger : « Je vous crois, car j’étais là-bas. Mais maintenant, je veux bien vous accompagner, mais que voulez-vous que nous fassions ? » Je ne faisais pas confiance à cette personne, mais il connaissait la vérité sur mon peuple. Je le fixais dans les yeux en essayant de déceler quelque chose, mais rien.

Soudain, un tremblement de terre se fit sentir non loin de nous. Que se passait-il maintenant ? « Les îles flottantes disparaissent ! » - « Quoi ? » - « Il se passe quelque chose, non loin de nous. » Puis, le Terre trembla encore et des fissures apparurent autour de nous. Une immense faille était en train de se matérialiser sous nos pieds, à une vitesse déconcertante… Je pris la décision de m’envoyer pour éviter de me faire engloutir dans la faille. Tout le monde ne pourrait pas éviter ce problème. Il y avait des éboulements de partout, en plus des failles qui s’ouvraient de partout dans le sol. La jeune femme ne comprit pas tout, mais décida d’aller voir ce qu’il se passait plus au centre. Je battis des ailes pour l’accompagner au centre de tout cela. « Monsieur ! Voulez-vous nous accompagner ou bien vous restez ici ? » La zone devenait bien trop dangereuse. Les démons allèrent bientôt rappliquer en masse vers la source du problème… Je n’avais pas envie d’avoir plus de problèmes que cela.

Cependant, s’il y avait des personnes dans le besoin, je ne pouvais pas rester ainsi, les bras croisés. Je me dépêchais d’aller vers la zone, où l’environnement fut complètement modifié pour le coup. Un énorme cratère s’était formé, avec des tunnels et des renforcements… Et bien sûr des démons à l’intérieur de tout cela… Cela allait être une grosse boucherie… Je ne pouvais pas utiliser Le Sanctuaire d'Ahena, car cela ne me marchait pas sur les Démons, donc inefficace. Des failles s’étaient ouvertes de partout, des éboulements de pierres et de gros rochers continuèrent à s’écraser sur le sol. Je devais chercher des survivants, sans se faire repérer par les groupes de démons autour !

Résumé:

Statistique:

Avec l’attaque du groupe des démons, nous n’étions pas en bonne situation. J’étais avec deux personnes n’ayant pas de grandes capacités pour se défendre contre des démons plus puissants. Le petit ange ne semblait pas être en état de nous aider, ainsi de se défendre. Il va falloir que je le surveille de très près… Mais qu’est que j’avais foutu ? Pourquoi avais-je emmené cet enfant dans une zone de combat intense ? Et surtout, pourquoi avais-je voulu d’aller dans cette zone de guerre ? Ah oui… Chercher cet homme… Celui qui pourrait nous aider pour trouver le masque, cette relique qui pourrait résoudre une partie de notre problème sur cette île. Dhavala n’aimait pas être dans cette grotte. Je pouvais le comprendre : c’était petit pour nous trois, il n’y avait qu’une seule sortie. Cependant, ce n’était pas une grotte avec un fond. C’était un tunnel qui semblait continuer dans les profondeurs de la terre… Dhavala décida d’aller monter la garde à l’extérieur, si les démons nous avaient retrouvés.

Quant à moi, je me tournais vers le petit garçon pour lui parler : « Est-ce que tu comprends que nous allons avoir des problèmes ? Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit, mais pour le moment, tu n’es pas en sécurité avec nous. J’ai l’impression que je te connais depuis toujours, mais je n’arrivais pas à savoir ton identité et d’où tu viens… » Il était vrai que son visage me disait quelque chose, comme si je l’avais déjà vu auparavant… Je cherchais dans mes souvenirs, mais impossible de retrouver cette bribe de mémoire. Cela devait remonter à plusieurs dizaines d’années, au moins. « Tiens, je te donne ceci, en cas de problème. Un bracelet d’air, qui te permet d’avoir une protection si tu te fais attaquer, si je ne suis pas avec toi. Je ne connais pas tes pouvoirs, je ne sais pas ce que tu peux faire, mais pour que j’ai la conscience tranquille, prend ça. » J’enlevais le bracelet d’air que Lysis m’avait fait pour moi, lors d’une fête à Aeden. Je pris le bras du petit garçon pour lui mettre. Puis, Dhavala reprit de sa garde en me prévenant que le groupe de démons nous avait bientôt retrouvé et que nous n’avions pas d’autres moyens que de les combattre maintenant.

De plus, il voulait tuer Paris Henzi. « Oh que non ! Il faut le trouver avant qu’il ne soit trop … » Je n’eus pas le temps de répondre à la dernière question de mon compagnon de route, que la terre trembla fortement. De petits rochers étaient en train de nous tomber sur la tête. Le tremblement de terre s’arrêta, mais des failles s’ouvrirent sous nos pieds. Je sentis que la grotte allait bientôt céder. « Fuyez !!! » J’eus à peine le temps de dire cet avertissement, que le tunnel céda sous mes pieds quelques secondes après. Je me sentis absorber par l’éboulement ainsi que par ce trou. J’atterrissais sur un tunnel de terre, qui descendit dans les profondeurs de la terre. Quelques os furent cassés pendant la chute. Je glissais pendant quelques minutes, avant d’atterrir dans un énorme cratère, aux proportions incroyables. Il y avait une ville sous la terre, enfin, une ancienne cité abandonnée depuis des siècles au moins. Je me relevais doucement, avec des côtes cassées, la tête à l’envers. Je devais reprendre mes esprits pendant quelques secondes, avant de m’aventurer dans cette zone. Quelque chose s’était passé pour qu’il ait un éboulement et des tremblements de terre. De plus, mon extinction de magie avait cessé, puisque je n’étais plus concentrée sur cette magie.

Je me retrouvais dans des souterrains avec des ruines, des anciennes bâtisses. Je décidais d’aller explorer tout cela, mais est ce que j’aurais le temps de tout visiter ? Peut-être que le masque, cette relique, se trouvait dans cette zone ? Il fallait que je prenne le temps de fouiller et d’en apprendre plus sur l’histoire de cette île et de cette guerre éternelle. Je marchais dans les ruines et je vis de grandes fresques où plusieurs choses m’interpellèrent : « Des batailles entre les anges et des … Non, ce ne sont pas des démons… Des Anges maléfiques ? C’est possible ? Ce serait alors des anges Déchus ? » Je continuais de regarder les fresques. De nombreuses fois, je vis un soleil éteint et d’autres dessins qui me laissaient perplexe. Cependant, ce n’était pas venu ici pour connaître l’histoire de l’île, mais de trouver une solution à cette guerre. Si j’avais le temps, je reviendrais ici pour connaître leur Histoire… Je doutais d’avoir le temps… J’inspirais fortement pour garder cette ville souterraine en mémoire pour que je puisse y revenir en me téléportant. Je ne vis personne autour de moi… J’étais perdue… Mais j’avais une solution dont je n’avais pas pensé auparavant.

La colère des Anciens pourrait m’aider à trouver le masque. Peut-être qu’il se trouvait dans cette zone ? Je me concentrais pour faire appel aux anciens Esprits : « O Anciens Esprits, permettez-moi de trouver cette relique, permettez-moi de résoudre ce problème afin que la paix puisse régner. » J’utilisais alors ce pouvoir des Evershas. Je sentis une force magique sortir de mon corps, des animaux se matérialisèrent devant moi. Il semblait m’indiquer une direction dans ce dédale… Allais-je trouver le masque ? Non, c’était pratiquement impossible… Je suivis les esprits dans les souterrains de pierres et dans les ruines. Je marchais pendant des heures avant d’arriver dans un nouvel endroit… J’étais entrée dans une nouvelle grotte plus propre, avec beaucoup moins de ruines. Mais où étais-je ? J’étais partie de la zone de guerre ? M’étais-je bien éloignée de Dhavala ? Soudain, je vis des personnes non loin de moi et je ne peux plus m’empêcher de leur crier : « HEY ! Qui est là ? » En cas de problème, ou des ennemis, je décidais de me créer des piques de foudres dans mes deux mains. Je n’avais pas peur, mais je ne savais pas qui était ces personnes et s’ils cherchaient aussi le masque : « Etes-vous là pour la relique ? Pour le masque ? J’éteindrai mon élément si nous sommes dans le même camp ! »

Résumé:

Spécialité:

Si la tension grandissante que véhiculait la jeune femme commençait sérieusement à se faire ressentir, l’Enfant du Yin, lui, décida de ne pas s’attarder plus que de raison sur l’attitude de son invitée. Il se contentait simplement de donner des réponses aux questions que la vertueuse posait. Pourquoi se trouvait-elle en ce lieu et pas le précédent ? Était-elle la seule à avoir été téléportée ? Le vil mentionna alors l’existence d’une prophétie selon laquelle des étrangers fouleraient un jour l’île d’Omi’Ake et mettraient fin au conflit qui y règne. Après des explications aussi complètes qu’il lui était possible de fournir, et au vu du désir de l’ange de rejoindre les autres élus des Portes, l’homme décida d’accéder à sa demande. Alors qu’il s’apprêtait à aider l’ancienne captive à trouver son chemin jusqu’à la porte de sortie, il fut surpris de constater le mouvement de recul de son bras à son approche. Le regard de la jeune femme planté dans le sien, comme si ses prunelles avaient rencontré les siennes et déchiffraient à présent les traits de son visage, balaya aussitôt le moindre doute qui s’immisçait alors dans son esprit. « Vos yeux, ça va mieux ? » Il préférait demander pour s’en assurer. L’ange avait beau lui répondre par l’affirmative, elle n’en demeurait pas moins surprise elle-même. Elle avait craint de ne jamais retrouver la vue, et si à présent, celle-ci ne semblait plus lui faire défaut, l’idée de perdre sa liberté fraîchement recouvrée alors qu’elle était entourée des semblables de ses tortionnaires, elle, ne risquait pas de disparaître dans les confins de son esprit aussi facilement.


« Comme je vous l’ai dit plus tôt, vous n’êtes pas la seule à avoir atterri à Borndor. Les autres ne devraient pas être loin. S’ils ne sont pas à la taverne, ils seront probablement à la représentation de ce soir. » L’on pouvait déjà observer bon nombre d’individus parcourir la rue et converger vers une même destination derrière la porte que le vil avait poussé. « On devrait avoir le temps de faire un petit tour avant que le spectacle ne commence. » déclara l’Enfant du Yin tandis qu’il s’élançait tranquillement dans le sens opposé de la foule. « L’auberge n’est pas loin. Et si on ne croise aucun de vos compagnons sur le chemin, Patysh devrait pouvoir vous en dire plus. » Shanxi laissait son regard vagabonder d’un bout de la rue à l’autre, s’attardant parfois sur l’architecture de certains bâtiments, ou celle de certains visages. Elle espérait en trouver qu’elle puisse reconnaître. Si la chance lui souriait plus que le mauvais sort qui l’avait attirée en ce lieu, peut-être croiserait-elle la route du jeune homme qu’elle avait aidé plus tôt. La vertueuse ne connaissait peut-être pas son nom, pas plus qu’elle ne le connaissait lui-même d’ailleurs, mais l’avoir à ses côtés lui apporterait un réconfort. De prime abord, cela pourrait paraître étrange, voire même injustifié. C’était un sentiment qui lui semblait nouveau, alors même qu’il ne l’avait jamais quittée depuis son réveil dans le fleuve des âmes. L’ange ne voulait tout simplement pas être seule. Que ce soit derrière les barreaux du berceau du peuple vertueux, ou même au cœur de cette cité inconnue qui ne lui inspirait que dégoût et douleur.


Alors que le duo parcourait les rues, le vil marqua soudainement un arrêt devant l’une des maisons qui se trouvait sur leur droite. Si Shanxi décida de l’attendre patiemment au début, elle finit tout de même par l’interpeller alors qu’il ne semblait pas vouloir se détourner de la porte du bâtiment. « Qu’y-a-t-il ? » demanda-t-elle en s’approchant à son tour du seuil de la demeure. « Elle est cassée. » Le vil continua son inspection un court instant avant de s’éloigner de l’entrée. « C’est bizarre. Il faudra le dire à Shun. » L’ange arqua un sourcil. « Est-ce le propriétaire ? » - « Oui, c’est lui. Vous aurez peut-être le loisir de le croiser durant votre séjour, qui sait. » À peine ces deux-là reprenaient-ils le chemin de la taverne que la jeune femme s’arrêta sur une silhouette qui lui arracha un frisson tant elle manquait d’harmonie. Si son apparence n’avait rien à envier à toutes les incarnations que la peur pouvait prendre, sa singularité, elle, permit à la vertueuse de la reconnaître sans aucun mal. C’était une Élue des Portes, elle aussi. Shanxi avait beau se réjouir de ne pas être la seule à avoir été téléportée au sein de la sombre cité, elle hésitait néanmoins à aborder la créature. Des voix qui s’élevaient soudainement du bout de l’allée détournèrent son attention de l’affreuse silhouette. « On dirait que ça va commencer. Vous devriez aller jeter un œil. Ça vaut le coup. Et puis, vu le monde, il y a de grandes chances que les autres élus de la prophétie se trouvent également là-bas. »

812 mots.

Résumé:

Stats:

Vraëly observait sa supérieure dont le regard s'était éclairci devant la déclaration de l'Ange. Ils avaient envie de s'écharper autant l'un que l'autre, mais chacun avait sa mission. Chacun devait absolument mettre ses appréhensions et ses doutes de côté pour y parvenir. Pavila reculait pour coller son dos contre son siège. Oui, les rumeurs étaient remontées vers elle autant que certaines informations. Un Ange devant un Démon. Drôle de mélange vu les oppositions ancestrales et les ravages de la guerre, si différente des deux contrées. La rancoeur était évidente, mais tout cela, il devait le mettre de côté, même si son envie première avait été de vouloir arracher sa carotide avec ses dents et de l'entraîner dans l'Au-Delà pour offrir leur chance aux Anges de cette île d'exterminer ces engeances abjectes.

— Encore un, sourit-elle.

Neah comprit rapidement que quelqu'un d'autre était venu avant lui. Ce n'était pas une bonne nouvelle. Que pouvait-il bien lui avoir dit ? Rien qui ne puisse perturber ses plans, il l'espérait. Il remarquait ensuite la présence d'un individu au niveau de son aura, est-ce que c'était lui ? Il ne devait pas trahir son mensonge. A leurs yeux, l'Ange était aveugle et affaibli, ce serait . Autant progresser prudemment dans la conversation. Son plan risquait de tomber dans le néant, mais il devait absolument essayer. Quelques paroles amicales furent échangées, simple politesse que cette catin ne méritait sûrement pas. C'était délicat d'avancer sans savoir où il mettait les pieds. Elle lui expliquait un peu mieux les déboires de cette fameuse Prophétie, tandis qu'il dépeignait une Entité qui leur avait demander de mettre un terme au conflit pacifiquement. Cette mince frontière conciliante était vacillante. En un instant, cependant, tout son plan sombrait. La terre se mit à trembler violemment. La Macaria, qui s'était redressée, semblait vaciller brutalement. En une fraction de seconde, Neah se dit que c'était peut-être le moment de l'éliminer. C'est alors qu'un soldat déboulait dans cet endroit exiguë et presque irrespirable devant la tension.

— Madame, il s'est passé quelque chose ... !

La suite de la scène était relativement surréaliste. La Générale ne l'avait pas attendu, visiblement troublée au point de tourner le dos à un adversaire, quant à cet être plutôt soupçonneux, il le laissait là. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à se croire au-dessus des autres ? L'autre inutile de Démone et maintenant celui-ci qui semblait ... Savoir, mais ne pas vouloir partager ses informations. Quelle erreur. Il avait loupé le coche. Vraëly voulu lui en parler, mais la voix de cet homme l'interrompis.

— C'est parfait, l'interrompit Neah en riant. Vous allez pouvoir tous crever. Je regarderais ça de loin.

L'Anjonù eu un sourire tandis qu'il s'approchait de lui et souffla, avant de disparaître.

— Bonne chance, l'Engeance.

Et d'un clignement d'yeux, il n'était plus là. Il avait prit un risque démesuré de se téléporter à l'aveugle, mais si ces crétins voulaient s'entre tuer sans écouter. Il irait sur le champ de bataille, mais celui qu'il aurait choisi et certainement plus au nom de la paix. Les Démons, ils méritaient de tous manger les pissenlits par la racine. Allait-il atterrir dans une autre région d'Omi'Ake ? Sûrement. Et puis, en une fraction de seconde, il comprit que ses jambes ne touchaient plus le sol. Que les Aetheri soient loués. Son corps chutait, mais ses ailes étaient déployées et lui évitait une chute libre bien trop longue et certainement mortelle. Neah soupirait en riant devant la situation. Inconscient et agacé. Cet endroit allait le rendre fou, que voulait celui ou celle qui les avaient conduits ici ? C'est alors que ses oreilles entendirent des cris. Terrifiants. A quelques mètres sous lui, en chute libre, des individus. S'il ne faisait rien... Sans réfléchir, il descendit à toute vitesse en battant des ailes, vers eux, sans savoir qui ils étaient, avant de les attraper en plein vol.

— Tenez-bon ! cria-t-il à leur intention.

Assez simplement, il parvint à se poser sur un sol plus qu'instable. On aurait dit qu'une explosion l'avait arracher. Qu'est-ce... ? Très rapidement, ils furent interrompus. Décidément, soit les choses étaient trop longues, soient trop rapides. Il n'y avait aucun équilibre ici.

Asclépios discutait tranquillement avec quelques personnes de la Cité. Il en apprenait un peu plus sur cette étrange Prophétie qui semblait planer sur l'ensemble du Groupe et de la Voix qui les avaient conduits en ces lieux. Sans doute était-ce un Dieu qui leur avait confier cette mission divine ? Comment pouvait-il en être certain ? Et Neah, était-il non loin ? Sans doute devrait-il retrouver son ami dans les méandres de cette île étrange. Peut-être trouver les autres ? Au moins où l'Ange réfléchissait encore de la meilleure chose à faire, quelques éclats de voix se firent entendre non loin de lui. Des bruissements de conversation disaient que les Anges avaient pris les armes, mais quoi de plus normal dans une guerre que de devoir défendre sa vie, les siens et sa demeure ? Sauf que ce n'était pas à l'extérieur, sur le champ de bataille, mais dans l'enceinte des murs. Oh, non. Est-ce que les autres allaient bien ? L'Ange n'était quand même pas seul dans cet endroit ! Devaient-ils faire quelque chose ? C'est alors qu'il se frappa la main sur le front ! La femme enceinte, elle... ! Une terreur sourde lui prit les entrailles aux souvenirs de ce qu'il s'était passé il y a quelques heures à peine. C'est alors qu'il les vit. Asclépios ravalait sa salive, apeuré devant la marche mortelle et des cris qui s'élevaient autour de lui.

— Quelle horreur.

Post VII | 920 mots

Résumé:

Avant que Kagamiko pût répondre à sa question, un bruit tonitruant éclata à ses oreilles ; un vent puissant balaya la tente. Priam se sentit projeté. Il eut le temps d’entendre des cris, de voir un tourbillon de couleurs tournoyer devant ses yeux ; puis une douleur nouvelle ceignit ses tempes, et la pénombre engloutit le monde.

Ce sang… Vipères… Aïe, j’ai mal… Monstres… Méritent de mourir… D’où ça venait ?… Agir… La vision de Priam était floue et une migraine enserrait son crâne. Il était assailli de pensées qui n’étaient pas les siennes. Tandis qu’il prenait appui sur ses bras pour se relever, il passa sa langue sur ses lèvres sèches. Un goût métallique imbiba sa bouche. Assis, il porta la main à son front. Lorsqu’il la regarda, il constata que ses doigts étaient couverts de sang. Qu’est-ce que…? Une autre vague de pensées parasites vint l’assaillir et il poussa un gémissement douloureux. Toute cette peur, cette colère, cette haine… « Nous devons agir ! Il faut les attaquer ! » La voix lui permit de se focaliser sur autre chose que sa débâcle interne. « Saloperies de Démons, ils nous ont eu par surprise ! » Comprenant de quoi il s’agissait, le fils de Réprouvés se leva vivement – il manqua de s’évanouir à nouveau – et tendit le bras en s’exclamant : « Non ! » Il s’approcha du groupe d’individus réunis, armes dégainées. « Non, vous n’êtes pas obligés de vous battre. » Des regards surpris et méfiants se posèrent sur lui. « Nous n’avons pas le choix. Chaque jour, la situation menace d’imploser ; et si nous n’agissons pas, ils prendront cela pour un signe de faiblesse et redoubleront leurs attaques. » Priam secoua la tête – geste qu’il jugea immédiatement être une mauvaise idée, puisque cela relança sa souffrance. « Il est possible de vivre en harmonie. » Quelques rires nerveux lui répondirent. Était-ce le coup qu’il avait pris ou l’adrénaline, qui le rendait soudain capable de prendre les devants ? « Je viens du continent, et là-bas, il y a plusieurs territoires où les Anges et les Démons cohabitent. Chez les Réprouvés… » Face aux visages perplexes qui s’affichèrent après l’emploi de ce terme, il le balaya d’une main. De toute évidence, il n’avait pas le temps de se répandre en explications. « J’ai vécu pendant des années avec des Démons. C’est vrai, certains jours, c’était compliqué, et il fallait compter sur la communauté dans son ensemble pour garantir la stabilité des relations, mais c’est possible… La guerre n’a pas à être la réponse à vos différends. » Un silence suivit son annonce, puis un Ange éclata d’un rire tonitruant. « C’est donc ça, les étrangers de la prophétie ? Un gamin, accompagné d’une équipe de bras cassés, qui nous assure que la paix est possible ? Qu’est-ce que tu veux ? Que nous allions au campement de Pavila Macaria pour plaider la cause de la paix ? Nous avons vécu des années à l’aune de celle-ci, et voit où elle nous a guidés. C’est ridicule. Démon ou Ange, nous sommes incapables de ne pas prendre les armes l’un contre l’autre. » Il toisa tour à tour les Elus des Portes. « Qu’est-ce que ça vous coûterait ? Si vous attaquez maintenant, c’est en agissant par orgueil. C’est oublier cette tempérance que vous vantez tant. » grogna-t-il. Avant que l’Ailé ne pût réagir – donc probablement pour le plus grand bien de Priam –, un éclaireur se posa en trombe près d’eux. « Capitaine ! Des morts-vivants et des Démons attaquent la Cité. Pavila Macaria est morte mais les troupes ne se retirent pas. Des renforts sont réclamés. » - « Quoi ? » Des murmures outrés, inquiets et surpris parcoururent l’assemblée. Le gradé se tourna vers Priam, un rictus amer agrippé aux lèvres. « Et vous vouliez que nous fassions preuve de tolérance ? Hum. Que tous les guerriers disponibles réunissent leur équipement. Nous partons pour la capitale. » - « ATTENDEZ ! » Une femme venait d’arriver, à bout de souffle. « Un tremblement de terre a eu lieu à quelques kilomètres d’ici, et les îles suspendues s’effondrent. On a besoin de bras pour sécuriser la zone et fouiller les décombres. » Le capitaine serra le poing autour de la garde de son épée et se tourna vers les étrangers. « Je savais qu’Omi’Ake aurait mieux fait de régler ses problèmes seule… Mais comme vous êtes là, je vous laisse le choix : soit vous restez ici et aidez à soigner les blessés, soit vous vous joignez à mes nous et venez combattre à la cité ou vous partez aider mes troupes en péril. » Son ton indiquait clairement ce qu’il attendait d’eux. Le relâchement de la tension chez Priam libéra de l’espace pour que les pensées des uns et des autres continuassent à l’assaillir. Il serra les dents et les veines à ses tempes battirent plus ardemment.

Lorsque l’air revint emplir ses poumons, Laëth se sentit revivre. Toutefois, elle n’osa pas bouger, jusqu’à ce que le Vampire parvînt à négocier sa libération. Elle se releva, le dos douloureux et chancelante, avant de dévisager ceux qu’elle avait attaqués. Elle doutait encore du bien-fondé de la décision de Raeden et Neah. Pourtant… Ils étaient plus âgés, plus expérimentés, et bien meilleurs guerriers et stratèges qu’elle. Ils avaient dû peser les pour et les contre, et faire un choix réfléchi. Elle pinça les lèvres et fronça les sourcils lorsque celui qui semblait être le chef leur fit des propositions. Prête à répondre, elle fut interrompue par l’arrivée d’une jeune femme blonde, aux vêtements tachés de sang. Elle faisait partie des Elus des Portes. « Non. » dit-elle. « En tout cas, pas moi. Et on nous expliquait à l’instant que le masque n’existe pas, ou en tout cas, que tous ceux qui l’ont cherché ne l’ont jamais trouvé. » - « Il n’existe pas. Elle est avec vous ? » L’Ange pointa la nouvelle arrivée d’un air méfiant. « Oui. » répondit la brune sans hésitation. « Alors j’imagine qu’elle se joindra à vous et ira voir la Démone ? » Laëth inspira. Sa défaite l’avait grandement calmée. Elle était moins prête à leur sauter à la gorge – de toute évidence, elle ne faisait pas le poids face à eux, et elle n’avait pas prévu de mourir immédiatement. Ce fut aussi ce qui la poussa à répondre : « Je ne pense pas que nous soyons en mesure d’assassiner Pavila Macaria, ni même de lui soutirer des informations. » Elle ne la connaissait pas, ne l’avait jamais vue, mais elle n’avait pas besoin d’être exceptionnellement perspicace pour deviner que la Vile la surpassait de loin, à tous les niveaux. « Quant à combattre à vos côtés… » Elle baissa le regard une seconde, avant de reprendre : « La plupart des Anges venus du continent ont décidé de combattre avec les Démons. » L’attitude de leurs interlocuteurs devint plus suspicieuse et défensive. « Comment ça ? Ça n’a pas de sens… » - « Si les Anges perdent la guerre sur Omi’Ake, ils reviendront sur le continent. Et… nous avons besoin de vous. Là-bas, les Démons nous ont décimés et sont toujours une menace. Ils nous ont pris notre terre et récupèrent tous les individus qui renaissent Anges. » Abasourdis, les trois Ailés la fixaient. « C’est vrai, ce qu’elle dit ? » demanda l’un d’eux en se tournant vers la femme blonde et l’homme brun. « Et si c’est vrai, pourquoi ne pas répandre cette nouvelle, plutôt que de vous allier à l’ennemi ? » Laëth cligna des yeux. « Parce que ça… ça semblait infaisable. Nous ne sommes pas beaucoup, et je n’ai pas les moyens de mobiliser une foule, je… » Sa question l’avait perturbée. Elle avait immédiatement voulu se battre contre les Démons – avant de se ranger à l’avis de Raeden et Neah –, sans même chercher à savoir si une autre solution était possible. Soudain, le chef parut prendre une décision. « Peu importe. Nous ne pouvons pas rester à découvert. Il faut rejoindre notre campement. Vous nous expliquerez tout et ferez votre choix là-bas. On pourra sûrement vous soigner. » ajouta-t-il à l’intention de la Créature de la Nuit. « En route. »

1312 mots

Résumé:

Spécialités et informations:

J'écoutais l'Ange se prononcer. J'avais eu raison. Elle était bien originaire du Continent. Mais plus que ça, elle revenait des Terres Blanches. J'entendais les Démons de passage parler du territoire à présent sous leur contrôle et des choses atroces et cruelles étaient faites aux Immaculés. Mais entendre un Ange évoquer son ressentit personnel, s'était encore autre chose. Je me tournais alors vers celle qui avait voulu ma mort jusqu'à apprendre le sort des Vertueux par-delà Omi'Ake. A présent, elle semblait avoir admit qu'un tel acte – aussi insensé et inimaginable soit-il – ait pu réellement survenir et était en condition pour me prêter main forte avec la seconde Elue. Alors que je m'apprêtais à répondre à cette dernière, je fus interrompu avant même d'avoir pu prononcer la moindre syllabe par un grondement sourd. Au loin, on pouvait voir les îles flottantes s'effondrer, phénomène confirmé par la guerrière, déchirant pour la seconde fois de la journée la terre pour en dévoiler ses entrailles jusqu'à notre position. Je suivais les deux Anges et déployais mes ailes rachitiques pour rejoindre les cieux, évitant ainsi de me perdre dans les profondeurs des souterrains qui apparaissaient au fur et à mesure que la fissure s'allongeait. Cependant, à mon grand désarroi, je me retrouvai une nouvelle fois seul, l'Ange plongeant au cœur de l'action, l'Elue que je venais juste de rencontrer la suivant de peu. « Merde !... ». Ceux se trouvant ici devait être en danger, certes. Mais je ne voulais pas changer mon plan initial. Tous le pensaient : cette guerre ne faisait que trop durer. Tant pis, si ce n'était pas elle ce serait donc quelqu'un d'autre, mais il fallait que je rejoigne cette ville. A en voir la réaction de cette Ange, peut-être était-ce réellement là la solution au problème.

Je profitai de la cohue causée par la chute des îles flottantes et du tremblement de terre en résultant pour m'échapper de la zone de conflit le plus rapidement que je le pus. Malgré tout, je savais que je pénétrais sur un territoire angélique, ce qui n'était guère mieux. Pourtant, si en d'autres heures j'aurais probablement été plus prudente, la vision de la cité fumante me fit manquer un battement. « Non... Ça n'était pas prévu comme ça... ». Pavila aurait dû reporter son attaque... Pas l'avancer ! A l'évidence, en plein combat il serait difficile d'expliquer clairement la situation à qui que ce soit. Je prenais un instant. Enchaîner les sors en plus de supporter la situation critique de l'île commençait sérieusement à m'épuiser mentalement. Pourtant un marteau se matérialisa lourdement à mes pieds. « Bien. ». Son propriétaire saurai comment le retrouver. Je recommençai... Mais cette fois-ci sans succès. Je mis cet échec sur le dos de cet épuisement, mais j'eus beau m'y reprendre plusieurs fois, rien ne m'apparut. J'avais de quoi faire venir le seigneur démoniaque... Mais rien pour les Anges ? Je fronçais des sourcils. Et si ces Démons avaient raisons ? Et si le chef des Anges n'était rien qu'un nom sur les lèvres, sans réelle existence, comme ces Aetheri constamment remis en cause mais dont le nom est pourtant bien gravé dans leur temple ? « Tant pis... Au moins j'aurai de quoi négocier... », me fis-je à moi-même en attrapant le marteau avant de reprendre ma route vers Vashjra. Je sentais mon corps réclamer un peu de repos. Je ne voulais cependant pas lui céder. Je ne voulais pas avoir fourni ces efforts pour rien en laissant les Anges de cette île périr.

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Sauvanne avait des bras croisée sous ce que l'on pouvait supposer être sa poitrine. D'autres étaient posées sur ses cuisses, ses mains entrelacées, alors qu'elle s'était adossée au mur d'un bâtiment. Enfin, une de ses mains était posée sur ses lèvres. Encore on lui avait fait cette étrange remarque. « La forme démoniaque est interdite, tu le sais pas imbécile ! ». Ça elle l'avait compris. Elle avait rétorqué d'ailleurs une fois que elle n'aurait plus cette forme si on l'embrassait. « Vous voulez bien ? ». On s'était littéralement moquée d'elle à cet instant en lui disant que sa technique de drague était à chier et puérile. La Kirottu n'avait pas comprit ce qu'on avait voulu lui dire à cet instant. Elle avait encore bien des choses à apprendre. Et maintenant deux ailes plumées de gris avaient décidées de pousser dans son dos. Elle qui espérait avoir de fines ailes colorées, comme ses sœurs... Finalement elle reprit sa marche, titubant sous le poids de ces appendices qu'elle ne maîtrisait pas, sans savoir où évoluer. Elle se contenta inconsciemment à suivre le mouvement de foule avant de voir quelqu'un la fixer étrangement. Non, elle avait vu ce regard déjà. Une ombre traversait son visage tandis qu'elle baissait les yeux en passant devant elle, espérant devenir invisible à ses yeux ainsi.

A l'approche du regroupement, Sauvanne ne put s'empêcher d'énoncer une constatation à voix haute. « Pourquoi y a-t-il autant de garde ? » - « A cause de Shun. », répondit une voix à proximité sans donner plus de détails. Shun... Ce nom, ça lui évoquait quelque chose... « Ah, mais oui ! Shun ! C'est celui qui prend plus la myliade, c'est ça ? » - « De quoi ? » - « D'ailleurs... C'est quoi ça la myliade ? ». Rien à faire, on ne l'écoutait déjà plus, des murmures se répandant dans l'assemblée sur la nouvelle habitude de Shun. Ou plutôt, cette habitude qu'il n'avait plus.

Mots 950 | Résumé:

Informations & Trucs utiles:

Le plus grand ennemi de Shapûr restait l'inconnu. Il était conscient que les seuls en qui ils pouvaient avoir confiance étaient les membres de leur peuple et non pas ceux qu'ils pourraient croiser dans des lieux étrangers. Encore que, certains étaient de vrais connards, arrogants et arnaqueurs. Des meurtriers même. Les Humains n'étaient pas une race bénie et sainte, mais on l'avait laissé devenir l'ombre d'elle-même. Par volonté ou par faiblesse, il ne saurait dire. Heureusement que quelques meneurs redressaient la situation ces dernières années, comme les Vosgien ou les Van Astrea. Sans parler que Mancinia était revenue et qu'elle avait mis au tapis tous ses opposants avant même de venir découvrir Qaixopia. Une vraie pro. Les Magiciens devaient l'adorer pour vouloir la garder autant. Tant qu'elle n'en devenait pas une, cela lui allait. Dans tous les cas, il y avait de quoi bien se méfier des leurs, mais au moins, aucun risque de se prendre un éclat de magie dans la tronche. C'était toujours ça de pris. Où étaient-ils ? Aucune idée. Les voici sur un territoire inconnu, paumé au milieu de nulle part probablement. Il y avait des arbres aux alentours et l'idée de chercher un point d'eau n'était pas si mauvaise. Lancinia était peut-être au niveau de sa force, mais elle savait réfléchir et semblait connaître ses bases. L'homme ne comprenait pas comment une magie avait pu les emmener ici, ni comment elle avait fait pour surgir au milieu de leur terrain d'entraînement avec le Ma'Ahid alentours. Qui était responsable ? Comment savoir ?

Sa comparse avait l'air relativement faible suite à cette perturbation des sens, ses doigts tremblaient doucement, à dire vrai, même s'il tentait de ne pas le montrer, lui-même avec des difficultés à s'en remettre. La magie était une vraie saloperie, surtout quand on pouvait voir son utilisation néfaste au cours des âges. Et c'était eux, les êtres anormaux ? C'est seulement que ces abrutis de manipulateurs magiques étaient plus nombreux. Ils auraient dû prendre les devants et les exterminer alors au lieu d'attendre sagement la fin. Comme à chaque fois. Shapûr secouait sa tête pour retrouver le sens des priorités plutôt que de grogner dans son coin. Malgré les bruits ambiants qui ressemblaient à tout et n'importe quoi, un plus proche et particulier attira rapidement leur attention. Ils se regardaient, essayant de se comprendre du regard et pour adopter la meilleur tactique face à l'intrus qui les devançaient. Ce quelqu'un émergea des buissons environnants. Les guerriers avaient leurs armes au clair, il était normal que l'inconnu relève ses mains pour éviter de se prendre un mauvais coup. C'est que l'homme était un guerrier, ainsi qu'un habitué des coups en douce. Plus que le petit oiseau sous sa supervision, sans doute. Cet inconnu mentionnait le halo, semblant les avoir vus survenir dans le coin, était-ce également une victime ? Est-ce qu'alors...

— Ah. Ce n'était donc pas une attaque ? ...Ou peut-être que si.

L'homme était un Humain, il ne pouvait qu'être méfiant envers tous ceux qui ne l'était pas, même si son interlocuteur semblait réglo, ce n'était pas pour autant que la confiance régnait. Son accent, par contre, n'échappait pas à la demoiselle à ses côtés qui le reconnaissait distinctement. Elle l'avait entendu dans une autre vie.

— Les Réprouvés ne nous attaqueraient pas, affirmait Lancinia.
— Et tu en es si sûre pour... ? demanda son compagnon.
— Parce qu'ils ne sont pas des adeptes de la magie, encore moins quelque chose d'aussi technique.
— Mouais. Un point pour toi. Par contre, toi...

Shapûr dévisageait le Réprouvé.

— Ne fais rien de malencontreux toi-même ou c'est moi qui ne te louperais pas.

Lancinia sourit, amusée. Fierté masculine dans toute sa splendeur. Obligé de savoir qui aurait la menace la plus convaincante que l'autre. Autant paraître la plus amicale des deux et user de sa féminité. Ce n'était pas quelque chose que Mancinia faisait habituellement, mais elle était dissociable sur de nombreux points. Heureusement qu'elles s'entendaient si bien, ou elles auraient pu devenir pires ennemies. Elle prit la gourde en signe d'apaisement, alors qu'il l'interrogeait sur la raison de leur présence ici. Il l'avait bu en premier, ce n'était pas empoisonné et au moins, ils seraient fixés. Shapûr la scrutait du coin de l'oeil.

— Nous l'ignorons. Nous étions à Utopia lorsque le halo est apparu et nous a absorber. Je présume que vous n'avez aucune idée de l'endroit où nous sommes, non plus ?

Pour le monde extérieur, il n'existait que leur antique cité. Personne ne devait savoir la vérité.

— Je suis Mancinia Leenhardt et voici Shapûr, mon compagnon de route. Et vous ?

Parce que dans cet endroit, ils n'étaient pas seuls. Et tous les éléments semblaient prêts à leur tomber dessus...La terre se mit à trembler violemment, secouant les arbres dont certaines branches se décrochèrent, déstabilisant leur maintien. Ils se regardèrent. Qu'est-ce que c'était ?

Post II | 815 mots

Résumé:

L'institutrice frissonna en sentant la respiration du Déchu dans sa nuque, et un sourire ravi illumina son visage ; rien ne lui faisait davantage plaisir que de voir son ami littéraire reprendre du poil de la bête, et c'est avec un hochement de tête entendu qu'elle recula d'un pas, et croisa les bras. Elle soufflait par le nez, fière du numéro du bon et de la brute qu'ils mettaient en place avec Adam. Maintenant qu'elle l'avait disposé à les aider, il reprenait la main en assaillant leur prisonnier de questions incisives, droit au but. Les interrogatoires n'avaient rien de très compliqué finalement ; il suffisait de briser la victime, et clairement, la mention de la citrouille avait illuminé au fond des yeux de l'homme une faim irrépressible que Jil ne comprenait que trop bien. Un long échange commença entre les deux hommes, et elle perdit rapidement le fil, son attention s'échappant inexorablement du torrent de paroles. Elle s'écarta encore un peu, et son regard dériva à l'horizon. En quelques pas, elle fut au bord de la falaise. Loin en contrebas, l'armure qui avait été animée par les larmes d'Ange brillait au soleil, et ses deux victimes cuisaient lentement, toujours évanouies. Un mouvement attira son regard un peu plus à l'Ouest, et elle se mit les mains en pare-soleil, plissant les yeux pour y voir un peu mieux. De là, on aurait dit deux enfants perchés sur l'un des rochers flottants qui parsemait la zone. Ils semblaient s'acharner sur quelque chose. Elle ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, quand la terre se mit à trembler, la jetant, Adam et elle, à terre aux côtés de l'Ange.

Autour d'eux, les oiseaux s'échappaient à grand bruit, les quelques mammifères qui s'aventuraient sur les rochers flottants bondissaient désespérément d'un rebord à un autre, cherchant à rejoindre la terre ferme. Sans le moindre doute, chacune des plate-formes précaires qui avaient semblé jusqu'ici reposer sans effort dans le vide se voyait soudainement attirées vers le sol, et la descente s'annonçait brutale. Toujours immobilisé contre ce qui était désormais un énorme morceau de roche en chute libre, le soldat donnait des poumons en hurlant de toutes ses forces, et d'un geste de la main, la rousse fit se rétracter les racines, libérant les plumes blanches de leur prisonnier, qui s'enfuit à tire d'aile sans demander son reste. Un regard rapide autour d'elle lui fit remarquer l'absence de Drago, et elle cria à l'adresse du Déchu, qu'elle savait ne pas craindre la chute, de retrouver le petit monstre. Quand elle se tourna vers le vide qui approchait rapidement, le vent cingla son visage et sa coiffure se déploya derrière elle. Du coin de l’œil, elle vit le rocher sur lequel étaient perchés les enfants vaciller, et tomber. Elle n'entendit pas leur appel à l'aide au milieu du vacarme assourdissant de la nature reprenant ses droits sur toute la zone ; mais il ne lui en fallut pas plus pour se projeter en avant alors que toute la plate-forme sur laquelle elle se tenait basculait dangereusement. Sa chair brilla un instant, clignota, et elle reparu quelques mètres plus loin, puis à nouveau, sur un autre rocher en pleine chute.

La rousse avait beau être usée, elle fonça, ne prit pas le temps de songer à comment elle les emmènerait tout deux à l'abri : elle n'en avait probablement pas la force. Un autre craquement sonore, et elle s'approchait de plus en plus. Elle fut sur eux en une paire de bonds supplémentaire, et son élan l'amena à tomber dans leur direction, main tendue pour les attraper, quand une bourrasque de vent l'envoya bouler un peu plus loin. Sous son nez, une paire d'ailes blanches venait de fendre l'air à grand bruit pour se saisir des deux enfants. Un sourire satisfait fendit son visage, et elle laissa échapper un petit cri de victoire avant de pivoter pour faire face au vide, les membres bien écartés. Quelques dizaines de mètres encore avant l'impact. Elle marmonna les quelques paroles rituelles, et frappa puissamment dans ses mains avec force ; dans un bref éclat lumineux, Touf-touf se matérialisa sous elle. C'est à peine s'il laissa échapper un grognement agacés, et rapidement, son anatomie adaptée aux hauteurs vertigineuses du Cœur Vert le fit ralentir progressivement dans les airs. Il se posa sans encombre sur le sol, et un battement de cil plus tard, la Lyrienne s'enfonçait profondément dans sa laine avec le cri caractéristique du bambin extatique d'amusement. Elle y rebondit brusquement, pour retomber un peu plus lourdement dans un buisson miraculeusement encore intact – mais pas dépourvu d'épines – et laissa alors échapper un glapissement aigu.

Autour d'eux, de plus petites îles se fracassaient encore au sol en secouant la terre à chaque fois, et Jil demeura un instant allongée dans les branches, cherchant son souffle. Puis soudain, comme ça avait commencé, tout s'arrêta et un silence presque brutal s'installa. L'institutrice se redressa péniblement, passant sa main sur les égratignures qui lui décorait maintenant l'intégralité du dos. Autour d'elle, un spectacle de désolation à nul autre pareil ; ce qui avait été un paysage féerique d'îlots et de perchoirs suspendus gisait au fond d'un cratère aux bords craquelés, et aux dimensions titanesques. Un coup d’œil circulaire, et elle effleura du regard le bras de ce qu'elle savait être l'homme qu'elle avait mis au tapis un peu plus tôt, dépassant d'un rocher bien trop grand pour espérer qu'il soit encore en vie. Son esprit habile refusa de retenir l'information, et en grimpant sur son Wëltpuff, elle se mit à siffloter en se mettant à la recherche d'Adam – le connaissant, il devait déjà s'inquiéter.

Résumé et informations importantes :

Je sursaute lorsque la porte s’ouvre avec fracas et qu’un ange entre dans la taverne tout sanguinolent. Qu’est-ce que c’est encore que ce truc ? Même pas le temps de siroter tranquillement mon breuvage – drôlement bon d’ailleurs ! - que nous sommes déjà attaqués ! Et par des Zombies qui plus est ! Pas de doute. Toute cette histoire de zombie était sûrement le fruit d'un sorcier qui aimait faire un peu trop de zèle à mon goût. J’aurais deux ou trois mots à lui dire à celui-là !

Voilà que, maintenant, le bébé se met à pleurer ! Déjà qu’il pue ! Elle était où déjà cette porte rouge ?

Non mais, qu’est-ce que … ! Voilà que ce satané zombie s’avance vers moi la gueule ouverte ! Pour parade, j’envoie une dose de ma valse destructrice sur son visage. Cela qui lui crève les deux yeux et finit par réduire son crâne en vague flaque qui tombe au sol.

C’est le chaos dans la taverne. J’ai perdu de vue Aliénor et le papy. Bien que le brouhaha ambiant a atteint un certain niveau sonore on-ne-peut-plus désagréable, c’est surtout les cris de Lémon qui me fait grincer des dents. J’hésite à faire taire cette misérable créature grâce à ma création de feu … Au moins, je préfère l’odeur de cochon grillé que de lange souillé …

Quelle idée a eu Aliénor de partir comme ça ! J’espère qu’elle avait une bonne raison pour me laisser de la sorte ! ... Comme se faire bouffer par les zombies tiens ! J’espère qu’elle a cru TRES mal ! Sinon …

Une énorme secousse fait vibrer les murs et exploser les fenêtres. « Les Démons nous attaquent !! » j’entends crier dans la salle. Et bah voyons ! Quand on est dans la merde … on est dans la merde !
« Venez par ici ! » s’écrit Shandra. « Il y a un passage souterrain ici, qui nous amènera à l’extérieur de la ville ! » Je vois les murs et le plafond qui commencent à s’effondrer … Décidément ! J’ai vraiment la poisse ! Je me dirige vers Shandra, prête à déguerpir d’ici au plus vite. Sur le sol, il y a quelques corps, tués par des débris de verres enfoncés profondément dans leur peau. Quand je les vois remuer et un autre qui se relève et s’apprête à m’attaquer, je suis prise d’un grand frisson et envoie sans trop regarder une énorme boule de feu. Le cadavre s’écroule au sol, mais c’est maintenant toute la taverne qui s’enflamme. Adieu Passion Amère !

Prise d’un élan chevaleresque - et charitable - j’attrape le benêt par le col. « Grouille-toi débile ! Par-là ! » lui fais-je en lui montrant le passage secret. Puis, je prends Lémon du bout des doigts le plus loin possible de mon corps et me glisse dans le souterrain. Si jamais tout ça se termine bien, je poursuivrais ce petit humain ! Il me devra une sacrée chandelle !

Nous courrons sur quelques mètres avant de tomber sur un homme à la gueule cassée évanoui sur le sol. Il n’avait rien compris celui-là ! Est-ce vraiment le temps de faire la sieste ? Il allait finir par se faire écrabouiller ! C’était peut-être pour ça qu’il était autant défiguré, d'ailleurs ! A moins que ça ne soit cette chèvre qui lui ait mâchouillé le visage ? D’ailleurs que faisait une chèvre dans un souterrain ? Est-ce que le vieux bonhomme y était pour quelque chose ? Peut-être qu’il lui avait jeté un mauvais sort … ou alors … c’était lui, le sorcier aux zombies ! « Dis donc vous ! Qu’est-ce qu’y a bien pu vous passer par la tête ? » m’exclamais-je. « J’ai failli être bouffée au moins deux fois !!! » Je voulais laisser échapper ma colère, mais le bébé toujours entre mes mains m’en empêchait. « Tenez ! Prenez-moi ça ! Vous avez l’air de savoir y faire avec ces choses-là ! » dis-je en positionnant le bébé dans ses bras. « La chèvre … elle aime les papouilles ? » finis-je en lançant un regard appuyé vers la bestiole.

*************

Jacob suivait maintenant Shun dans les rues de la cité démoniaque. La foule était nombreuse à présent. Le gens se dirigeaient pour la plupart, vers la salle de réception que l’Alfar venait de quitter. Ce dernier était loin d’être confiant. Suivre quelqu’un dont il ne connaissait rien, n’était pas dans ses habitudes. Mais ses projets de réussite avaient eu raison de lui.

Sur sa route, il essayait d’apercevoir d’autres Elus des Portes, mais il était tellement concentré sur Shun et de potentiels guet-apens, qu’il ne reconnu personne.

Enfin, Shun s’arrêta brusquement devant une porte entrouverte. « Que se passe-t-il ? » demanda Jacob. D’un geste, Shun lui demanda de se taire. « Quelqu’un est entré. » répondit-il simplement avant d’entrer dans la maison sur la pointe des pieds. Jacob prit une profonde inspiration avant de le suivre pour tomber sur un homme barbu légèrement plus haut que lui qui semblait les attendre ici.

828 mots:

Toupinou:

Jacob:

Kitoe837 mots

Les portes

Et donc ? Que faisait-elle maintenant ? Sa rage était loin d’être calmée, mais elle savait pertinemment qu’à l’heure actuelle, elle n’avait aucune chance contre l’Ange. Elle serra les dents pour contenir sa douleur et de son bras valide, elle entreprit de déchirer un pan de ses vêtements, déjà au piteux état. Dans sa position, l’exercice était difficile, et elle s’énervait sur le tissu comme une enfant. Alors qu’elle y mettait toute sa force, détachant le morceau fibre par fibre, une pierre s’écrasa près de sa cuisse gauche. Kitoe leva les yeux. Cette fois-ci, une autre pierre lui heurta la jambe. Elle contint son cri. La vitesse à laquelle elle avait été lancée était impressionnante, et le lanceur avait réussi à lui ouvrir une nouvelle plaie.

-Te voilà.

Le Démon s’approchait. Il était seul, et cela surprit Kitoe, qui avait cru comprendre que ces déchets étaient des coincés du cul répondant à des normes sociétales bien trop strictes à son goût. Elle détourna le regard, presque hautaine, alors qu’elle continuait de s’affairer à sa tâche.

-Dégage.

Il eut un rictus. D’un léger mouvement de la main, plusieurs autres cailloux s’élevèrent du sol, faisant parfois craqueler la terre. Le bruit interpela la blessée.

-Apparemment tu es un danger.

Oubliant plus ou moins ses maux, Kitoe recula. Elle rampa quelques secondes avant d’enfin parvenir à trouver un appui pour se redresser. A cet instant même, ses jambes l’abandonnèrent et elle se retrouva de nouveau face contre terre.

-Dégage ! Répéta-t-elle.

Sa voix cassée la faisait passer pour une véritable hystérique. Kitoe continua de ramper. Elle ne jeta pas un seul coup d’œil à l’homme qui venait de lui infliger ça, ni même à ses jambes. Etaient-elle broyées, ou simplement criblées par les coups ? En tous les cas, elle ne pouvait pas les bouger suffisamment pour les utiliser.

-Où crois-tu aller comme ça ? Trouver refuge chez les Anges ?

Non, elle voulait juste qu’il se casse et qu’il la laisse tranquille. C’était trop demander ? Il comptait sérieusement la tuer là, comme ça ? Elle était à ses pieds, il lui bloquait la route, mais cela ne l’empêcha pas de le regarder dans les yeux. C’était vraiment une situation de merde. Il devrait avoir pitié, ou honte. C’était ce qu’il devait ressentir, ce qu’elle lui faisait ressentir. Le pouvoir fonctionnait. L’homme hésitait à la tuer. Ça ne durerait pas éternellement, mais c’était tout ce dont elle était capable pour se défendre. Elle n’avait plus de forces.

-Vous devriez partir. Personne ne veut mal finir ici, et c’est une Elue.

Le Démon releva sa garde et détailla l’homme qui venait de faire son apparition. Il était derrière Kitoe, alors cette dernière ne le voyait pas. Sa voix grave lui était vaguement familière. Le temps sembla soudain s’arrêter. Les deux hommes se défiaient du regard. Elle ne voyait pas le nouveau venu, mais il faisait preuve d’un charisme certain. Elle le ressentait et osait à peine respirer, bien que cela soit devenu impossible à cause de toute la souffrance physique qu’elle endurait. Elle profitait de l’instant pour s’immiscer un peu plus dans l’esprit du Démon et le convaincre de rentrer chez lui. L’échange silencieux dura longtemps, mais l’ennemi finit par se résigner. Une fois hors d’atteinte. L’homme mystérieux se plaça au niveau de Kitoe. Elle reconnut son visage, mais fut incapable de mettre un nom dessus.

-Balthazar. Répondit-il à sa question silencieuse, lui adressant un sourire rassurant. Elle entrouvrit la bouche, mais aucun mot ne traversa ses lèvres. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Tu es dans un sale état, il faut te soigner. L’homme la prit dans ses bras, faisant fi des plaintes de la blessée. Il faisait de son mieux, mais ne pouvait éviter quelques douleurs. Je vais te mettre à l’abris et aller chercher de l’aide, ce sera plus sûr…

-Non, chez les Anges. On va chez les Anges, et tu la fermes ! Chez les Anges.



Balthazar hésita un peu, puis obéit. Il ne fit pas attention au ton particulièrement désagréable qu’elle avait eu à son égard, mettant ça sur le compte de son état dégradé – et il avait raison. Néanmoins, sa décision le rendait inquiet. Outre le fait qu’il s’agisse de la race antagoniste, il avait un mauvais pressentiment, plus important encore...

Chaque muscle du corps de la femme était crispé, redoutant un choc ou un mauvais mouvement qui la ferait hurler à la mort et cracher toutes ses tripes. Elle était en train d’en devenir malade. Elle voulait que la douleur cesse. Elle voulait retrouver un corps intact et ne plus rien ressentir, le temps de se remettre sur pieds. Ensuite, elle les tuerait tous. Elle ferait en sorte qu’ils la connaissent et qu’ils la fuient, terrorisés, avant de mourir sous son joug. Elle ferma les yeux. Un sourire tordu s’afficha sur son visage. Cela lui rappelait la fois où elle s’était retrouvée enfermée dans un corps de marionnette : la sécurité du corps et la terreur de ses détenteurs. Faible, mais puissant. Ce simple songe sembla suffire à l’apaiser.

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Les Portes

Dans un même mouvement, Jämiel et Paris se retournèrent en entendant le bruit sec en provenance de l'entrée de la grotte, suivit rapidement de bruits de pas qui se rapprochaient du duo. « Dépêchons-nous. Ce sont sûrement les Anges de tout à l'heure. ». Le jeune Alfar se tournai rapidement vers l'explorateur à ces mots. Il espérait sincèrement que non. Il ne se sentait plus de fuir comme précédemment malgré la volonté de ces derniers de lui faire la peau et sa propre volonté de survivre. Si seulement il arrivait à se servir de ces fichus ailes plus encombrantes qu'autre chose. S'il était bien content d'avoir l'homme à ses côtés, son enthousiasme était particulièrement agaçant. Il lui donnait une forme d'énergie qu'il aimerait bien lui-même retrouver, d'autant que ce dernier n'avait pas la moindre idée du calvaire que lui donnait ses deux appendices qu'il était en train de traîner derrière lui. Et puis, maintenant qu'ils approchaient de la relique, il commençait sérieusement à se demander comment il pourrait garder le masque sans se mettre l'explorateur à dos. Au fur et à mesure de ses pensées, une moue irritée se dessinait sur le visage du Sarethi. Ce serai plus difficile qu'il ne l'avait songé finalement. D'autant plus avec l'arrivée de ces nouveau protagonistes.

Entre l'épuisement qui l'avait gagné suite à sa course poursuite et ses deux appendices dorsaux qu'il traînai difficilement derrière lui, il ne put autant accélérer le pas qu'il ne l'avait voulu et il commençait à perdre Paris de vu. Cet idiot allait l'abandonner derrière sans le moindre scrupule ! Sauf si un gouffre de plusieurs mètres de large et de fond l'empêchait de continuer sa course. « C'était donc ça que j'avais dessiné. ». L'Alfar retint difficilement son mécontentement à sa remarque. Néanmoins, il le retint quand même. Du moins jusqu'à découvrir qui étaient à leurs poursuite. « Qu'est-ce que... ». D'où venaient-ils ? Et pourquoi ça ? A croire que les Aetheri aimaient bien mettre régulièrement des Ygdraës sur son chemin. Vraiment, déjà qu'il ne savait même pas comment prendre des mains de Paris le masque, à présent ça devenait une véritable mission à part entière avec ces deux-là. Malgré cela, l'explorateur ne semblait pas du tout du même avis que lui. « Oh ! Alors ce n'était pas les Anges ? Tant mieux. », fit-il d'un ton rassuré en se tournant vers les deux Sylvestres avant de marquer une pause en souriant d'un même air à Jämiel, ce dernier lui répondant par un rictus pincé. « C'est bien, plus on sera, plus on aura de chance de trouver le masque ! ». « Et dis aussi ce qu'il se cache ici, j'aurai encore plus de chance de le récupérer comme ça... », songea l'Alfar en levant les yeux au ciel.

Un œil sur le gouffre révéla cependant à l'Alfar un souvenir qu'il cherchait plutôt à oublier : son aventure avec Leleïth dans cet étrange labyrinthe. Il poussait alors un soupir. L'explorateur n'avait peut-être pas tord finalement... « Hum... Peut-être... », admit-il difficilement. D'autant plus difficilement qu'il s'agirait de la deuxième fois en trop peu de temps qu'il devrait accepter de faire équipe avec ces Êtres. Malgré cela, il essaya de déployer ses ailes, cherchant à traverser le gouffre par ses propres moyens. La seule chose qu'il réussi à faire ce fut manquer de trébucher en s'empêtrant dedans. Probablement était-ce dû à la position ridicule dans laquelle il venait de se mettre, mais en un instant il se vit disparaître de sa position et chuta au sol par la surprise de la téléportation. Il tournai le visage pour scruter le gouffre à présent derrière lui, voyant disparaître les deux Elfes, Paris l'ayant précédé dans son déplacement instantané, pour réapparaître à ses côtés. « Tsss... ». Tandis que Paris les remerciaient promptement, Jämiel se relevait avec un regard en coin, s'époussetant sans un mot. S'apprêtant à se prononcer à son tour, un grondement sourd parvint à leurs oreilles, le coupant avant même qu'il ne prononce un mot, ce dernier suffisamment important pour détacher des grains de poussières des murs et du plafond de la grotte. L'Alfar déglutit à se déchaînement de la nature avant de reprendre la parole. « Si on y allait ?... Je compte pas mourir ici personnellement. ». En écho à ses paroles, un battement d'aile se fit entendre derrière eux. Un oiseau ? Malheureusement non... C'était quoi encore ça ! Ces grottes étaient bien trop habités à son goût d'un coup et il commençait à regretter de ne pas avoir insisté pour rejoindre le nord-est, destination initiale de Paris. Les autres Elus étaient tous au courant du masque, mais ignoraient qu'il existait quelque chose d'autre. Au moins là-bas il aurait été tranquille...

Mots 832| Résumé:

Trucs utiles: