Le Démon semblait relativement d'accord avec lui pour l'inviter à le suivre. Prétendre être aveugle, se faire passer pour un ami, ou un élu de la Prophétie, comme ils semblaient le croire. S'attirer les faveurs de cet attroupement pour mieux les duper, voire mieux encore. Ce n'était pas très réglementaire, mais ils étaient en guerre. Ramener les Anges et éliminer quelques Engeances, que pouvaient-ils espérer de plus ? Il avait tellement de mal à se contenir d'utiliser un sort et de tous les envoyer dans les bras d'Ezechyel. Il devait absolument viser le plus haut du panier plutôt que de se contenter du menu fretin. Comment faisait Raeden pour leur laisser une chance ? Même si ce Vraëly lui semblait correct, il peinait à ne pas l'écorché sur place en mémoire des disparus de la Terre Blanche. Ils n'avaient rien demandé ? Eux non plus. Il sentit alors quelqu'un lui agripper le bras, l'extrayant de ses pensées, entendant quelqu'un vociféré des choses qui le laissèrent perplexe. Neah eu du mal à la reconnaître immédiatement. Ces ailes étaient différentes, grisâtres, était-ce un effet de son oeil ? Fronçant les sourcils devant sa manière de lui parler. Pour qui se prenait-elle, celle-là ? Croyait-elle réellement qu'il allait lui accorder le moindre crédit ?

— Je m'en contrefiche qu'ils réalisent ou non leur travail selon tes critères. Nous sommes ici pour apaiser les tensions de cette île et reprendre les Anges avec nous. Ne vois-tu pas que cela arrange tout le monde ?

Il y eu quelques murmures parmi les guerriers démoniaques. S'ils reprenaient les Anges avec eux, la guerre cesserait alors sur leur île, n'est-ce pas ? C'est ce qu'ils devaient se dire. Pourquoi vouloir se battre si tout pouvait être réglé pacifiquement comme le spécifiait la Prophétie ? Sans plus de peine, Neah se dégageait de l'emprise, constant l'effet de sa déclaration sur ses hôtes imposés. Il avait volontairement dissimulé les vraies intentions et informations, elle pouvait très bien les lui crier au visage, mais de toute manière, qui écouteraient-ils ? Surtout qu'il venait de capté leur attention en parlant de leur débarrasser de leurs grands ennemis. Il avait été le premier à abattre ses cartes, ce qu'elle dirait risquait fort de la desservir.

— Maintenant, tu m'excuseras. J'ai un entretien de prévu dans cet optique.

C'était plaisant de la savoir dans le campement. On ne sait jamais, une erreur était si vite arrivée. Non, un instant. L'Ange venait d'avoir une idée. Ce serait bien plus utile que de l'égorger sur le continent. Vraëly fit un pas vers lui, étonné de leur échange. Après tout, c'était un Ange et une Démone. Ils n'étaient pas censés s'entendre - et ce n'était visiblement pas le cas - mais pourquoi se parlaient-ils alors ?

— Vous vous connaissez ?
— Pas vraiment. Nous avons été envoyés en mission ici pour soutenir le camp adverse de l'autre. Chez nous, les Démons ont massacré les Anges et ma perte de contrôle sur le champ de bataille était une réponse à cela. Seulement, vous m'avez entendu, les Anges sont du côté des Démons par avis de l'Entité qui nous a envoyé en ces lieux. Nous voulons la paix ou eux ne veulent que la guerre. Un peu comme les Anges d'ici qui veulent votre extinction. Finalement, Elle nous ont mis avec ceux partageant nos idées.

Il tourna les yeux vers elle, presque innocent.

— Elle est du côté des Anges. Je présume que c'est la raison pour laquelle elle est ici, espionner votre campement pour préparer une attaque. Désolée ma petite, mais il faut être dans les règles selon les préceptes de l'Entité, tu aurais dû rejoindre ton camp au lieu de vouloir semer la confusion et le chaos devant notre mission.

Il se reculait en arrière vers les Démons, le visage neutre, mais souriant intérieurement. Une vulgaire Démone tabasser par d'autres Démons. Quelle ironie. Certains grondaient devant ce qu'elle était, d'autres demandaient de la tuer pour éviter de révéler leur position au camp adverse. Neah s'éclipsait avec Vraëly vers l'intérieur du campement, la laissant seule devant une troupe de guerrier dont certains semblaient prêts à en découvre.

— Merci de nous avoir prévenus. Cela veut dire que les Anges de la Prophétie sont de notre côté et les Démons du côté de nos ennemis. Misère.
— Il y a d'autres personnes avec nous. Elles n'appartiennent à aucun camp et sont neutres dans le conflit. Elles sont là pour observer les décisions.

Vraëly soupirait, essayant de comprendre. Neah n'y comprenait rien, de son côté, mais savait relativement bien mentir. C'était nécessaire pour le Bien commun.

— Pouvez-vous me dire comment se nomme votre Générale ?
— De son nom complet, elle est Pavila Macaria.

Une Macaria. Ce devait être un monstre à face humaine, mieux valait être prudent, on ne savait jamais si elle n'était pas une lointaine parente de ce méprisable Ludwig.

— Votre présence est une aubaine. Si nous parvenons à mettre un terme à cette guerre avant l'attaque...Cela épargnerait des vies des deux côtés.

Une attaque était donc prévue. Était-ce un combat face contre face où allait-il utiliser des moyens détourné ? Est-ce que ce fichu Démon lui racontait seulement la vérité ? Pour l'heure, Neah devait prendre toute les informations nécessaires et être agréable au possible.

— Vous savez que vous pouvez prendre votre forme démoniaque, cela ne me fait pas peur.
— Nous ne pouvons pas, soupira-t-il.

L'Anjonù fût prit de surprise. Comment cela, ils ne le pouvaient pas ? C'était des Démons, alors, pourquoi ?

— C'est ici.

Vraëly avertit de sa présence en haussant la voix tout en pénétrant dans la pièce où résidait cette femme.

— Générale. Il y a ici un Ange, Neah.

Cette Macaria, assise sur une grande chaise en bois, relevait son regard vers lui. Neah fût électrisé sur place. Il n'avait éprouvé que ce genre de sensations il y a très longtemps. Devant Mancinia. Cette femme lui rappelait son Humaine. Mais quelle idée saugrenue. Comme s'il y avait quoi que ce soit de comparable entre les deux. L'Ange se reprit en une salutation respectueuse.

— Un Élu de la Prophétie, précisa Vraëly. Les rumeurs ont dû remonter vers vous.

Neah repensait à ses propos d'avant. On les a mis avec ceux qui leur ressemblaient le plus. S'il avait une petite part sombre en lui, il devait la laisser parler.

— Je suis venu vous prêter assistance et mettre un terme au conflit.

L'homme observait son patient d'un air éberlué. Avait-il tant été sonné pour croire avoir été maudit ? Ou bien faisait-il partie de ceux envoyés par la Prophétie, comme on le murmurait en ville ? Il ne sut que répondre quand un nouveau rire caractéristique retentit et l'extirpa presque en sautant de son lit malgré les protestations et sa vue défaillante. Asclépios se repérait aux sons ambiants et n'eut pas vraiment de difficulté à retrouver la source de l'amusement entre des bambins. Sa tête tournait un peu, il avait peur de revoir l'autre Fou, mais sa crainte était balayée par l'idée d'en revoir. Des enfants angéliques, vraiment ? Oui. Ils étaient là. Ils s'amusaient près d'une place, à entendre le bruit, ils s'amusaient à taper dans un ballon près d'une fontaine. L'Ange s'asseyant, récupérant la vue au fur et à mesure, souriant.

— Des enfants ! souffla-t-il.

Depuis combien d'années n'en avait-il pas vu ? Par Ahena, quel bonheur de revoir des petites bouilles angéliques se promener dans les rues. Le ballon fini par échapper des jambes d'un d'entre eux et vint à sa rencontre, rebondissant. Asclépios le prit entre ses mains pour leur rendre.

— Eh bien, on s'amuse à ce que je vois !

Ces derniers lui répondirent par l'affirmative et récupéraient leur ballon, en riant et criant.

— Ah ! Quel bonheur de revoir des enfants plein de joies de vivre !

Post VI | 1300 mots

Résumé:

J’étudie la rugosité du bois de la table en l’effleurant de mes doigts. Lorsqu’on est privé de sa vue, le déroulement du temps semble inconstant. En ce moment, c’est l’attente de la tenancière que me semble durer des heures … J’entends le souffle de Aliénor devant moi. Je me demande à quoi elle pense. Est-ce qu’elle aussi effrayée que moi par cette situation on-ne-peut-plus absurde ? Évidemment, jamais je ne le lui avouerais …

Peut-être aurait-il mieux fallu que je ne traverse pas ce halo au final. La routine de mes cours me semble à cet instant plus enviable que cette épreuve.

Soudain, je sens du mouvement autour de moi. Mon corps se raidit. Je suis prête à utiliser Lux in Tenebris s’il le faut. Pourquoi Ivano met-il autant de temps ?

La magicienne rompt le silence. Que prend-elle ? Qui est-ce ? … Cette façon qu’elle a de parler … Est-ce que … Est-ce qu’un enfant nous aurait rejoint ? Si ce n’est un pas un comble ! Un enfant, c’est bien pire qu’une personne âgée !! Il faut s’en occuper et tout ! Lui donner à manger ! Faire attention à ce qu’il ne se blesse pas ! Lui chanter des berceuses pour qu’il dorme ! Lui raconter des histoires pour l’amuser et répondre à toutes ses questions ! NON ! Je n’allais pas servir de nounou ! Les enfants, c’est pire que la Narcirra !

Aliénor interrompt mes pensées en me demandant mon nom. J’hésite à lui mentir, mais une vision de moi dans son palais, à ses côtés, entrain de rire à gorge déployée et entourées des domestiques de Lord me fait changer d’avis. « Je m’appelle Toupinou DeToupe - mais appelez-moi Toupe, j'préfère -  et je vous connais parce que votre futur mariage commence à faire jaser chez nous, les sorciers. Mais vous inquiétez pas : moi j’aime bien l’idée ! Je suis curieuse de voir comment ça va nous impacter tout ça ! J’veux dire, ça va forcément changer des choses entre nos deux peuples non ? Et puis ... » Mais, je suis coupée par la tenancière qui arrive enfin. J’entends des bruits sourds et je sens à travers les paumes de mes mais toujours sur la table que des objets y ont été posé. Une autre voix me fait sursauter. Celle d’un homme qui se dit âgé.

Je me sens légèrement mal à l’aise. Cela fait beaucoup de monde tout à coup autour de nous. Et ce sentiment s’intensifie lorsque je recouvre progressivement ma vue. C’est comme si on m’enlevait un voile doucement des yeux. Devant moi, je vois Aliénor tenant un bébé dans les bras. Un bébé !!!! C’est bien pire qu’un enfant ! Ça ne parle pas ! Faut le porter parce qu’il ne peut pas marcher ! Lui changer ses couches ! Ses couches !!!! Je sens mon cœur défaillir. Pour le coup, c’est sûr ! C’est Aliénor qui s’en occupera ! Je ne veux rien avoir à faire avec ce truc baveux ! Eurk ! Et re-eurk !

Et pour couronner le tout, le vieux s’est installé à notre table. Y’en a qui manque pas d’air quand même ! En plus qu’est-ce que c’est que cette histoire de gazon. Elle a envie de partir et puis c’est tout !

Légèrement énervée, je demande à la tenancière : « Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui s’y connaît vraiment sur cette Prophétie ? Peut-être qu’il saura ce qu’on ait censé faire ? Parce que bon … à part ce masque dont on a vaguement entendu parlé … y’a peut-être d’autres objets magiques dans le coin, tiens ? Qui ne se révéleraient qu’aux Elus des Portes ? Vous savez pas vous ? » Autour de nous, j’entends des petits crépitements, mais je n’arrive pas à savoir d’où est-ce qu’elles proviennent. « Si je suis venue ici, c’était par amour. Mais je préférais la vie sur le continent. La vie y était plus simple. Ici, j’ai l’impression que l’île est maudite sans trop savoir comment. C’est mon ressentit. Et puis, pour votre gouverne Monsieur, je n’ai pas toujours été ici, donc on ne peut pas vraiment dire que je «rêve d’un meilleur gazon », comme vous dîtes, puisque je l’ai connu ! » répondit Shandra au vieil homme. « Ce que j’appréciais là-bas, c’était cette diversité ! Ici, il n’y a que des anges ou des démons ! Et puis être obligés de se battre pour agrandir de quelques centimètres notre territoire, c’est pesant vous ne trouvez pas ? » continua-t-elle. « Pour répondre à votre question, je ne vois pas qui pourrait vous aider. Cette prophétie est très floue pour nous. Elle ne comporte pas vraiment de mode d’emploi. Ce que je sais, c’est que des étrangers viendraient pour résoudre nos problèmes. Mais pour ce qui est du reste, je n’ai pas plus d’informations. Cette prophétie est presque devenue une légende vous savez. On n’y croyez plus vraiment. » Je décide d’entamer mon verre au liquide rosé pendant qu’elle parle. Je me rend compte que cette histoire est bien compliquée. Je n’ai pas spécialement prévu de rester ici jusqu’à ce que cette guerre soit résolue … Surtout à ce rythme ! Avec cette équipe ! Un bébé et un papi ? Pff, on n’aillait pas aller bien loin !

Un autre protagoniste arrive ensuite. Un benêt. Il n’y a pas d’autres mots pour le désigner. Je le regarde avec dégoût lorsqu’il réussi à aligner deux mots. Bon, au moins, on a appris une chose : le bébé s’appelle Lémon.

Super !

En plus quel nom pourri ! Aucune imagination ! Il aurait pu s’appeler Landon ou bien Nelson ! Mais Lémon … Bon, du moment qu’il reste loin de moi … Comme cet idiot du village d’ailleurs. Au cas où que ça s’attraperait … Il fallait rester prudent. L’idiotie est si facilement contractée …

« Vous auriez pas entendu parlé de fioles vertes d’ailleurs ? Et de leurs effets ? » finis-je par demander à Shandra, en essayant de cacher mon irritation croissante. « Des potions vertes … Je crois qu’il y en a près des ruines, mais je n’y suis jamais allée … Par contre, j’ai entendu une histoire lors d’un de mes échanges commerciaux : il y aurait un certain Shun, un dissident politique de Ingoas Pārivāḷa - le chef des démons - qui aurait trouvé le moyen de se procurer une substances explosive verte … Peut-être qu’il les a mis à l’intérieur de fioles, mais je n’en sais pas plus. »

Mon regard se dirige vers ma besace. Et si, la fiole qu’il me restait était en réalité une bombe à retardement ? Heureusement que je n’en avais pas bu ! Espérons qu’elle n’explose pas tout de suite ...

*************

« Je suis Shun Darg. Je pense que je peux vous être utile … comme vous pouvez m’être utile. » Jacob tourna la tête vers son interlocuteur, et eut la surprise de pouvoir le voir. Était-ce cet homme qui lui avait permis de recouvrer la vue ? Était-ce ce qu’il entendait en lui proposant ses services. Il détailla l’homme assis à ses côté. Il avait l’air grand et il dégageait de lui une assurance certaine. Son visage angulaire et ses cheveux d’un blond presque blanc lui rappelèrent son frère, Alwin. Une pointe de jalousie enserra son cœur de façon insidieuse. Même ici, Jacob ne pouvait pas s’empêcher de penser à lui. Jacob en avait assez de penser que son frère adoptif valait mieux que lui. Le léger sourire qui s’étalait sur le visage du démon rendait Jacob presque fou. « Que me voulez-vous ? » demanda Jacob, irrité. « Laissez-moi vous aider, Etranger. » Même cette voix ! En plissant des yeux, Jacob aurait pu croire qu’il avait en face de lui Alwin. « Vous êtes invités à la réunion que j’organise. Avec vous, je pense que toute cette histoire pourra se terminer plus rapidement ... » Jacob était tiraillé entre enfoncer ses doigts dans les yeux du démon, et boire ses paroles. Peut-être avait-il raison ? Après tout, Jacob n’avait qu’une envie : partir d’ici. Et vu qu’il avait retrouvé la vue, c’était maintenant possible. Évidement, il avait pensé partir en utilisant la porte rouge qu’il savait non loin … Mais cela pourrait être tellement plus gratifiant de retourner chez lui avec les honneurs et les louages d’avoir pu résoudre un conflit millénaire … Alwin ne pourrait pas en dire autant ! Si cela ne lui rabattait pas le caquet, … La décision était donc prise.

*************

Dans l’ombre, il voyait la jeune femme au sol. Elle avait déjà reçu une attaque. Il fallait donc faire vite afin de lui envoyer le coup de grâce. Dans un hurlement bestial, il s’extirpa de l’ombre et projeta sa lance avec force.

1424 mots:

Toupinou:

Jacob:

Les Portes

Caché aux côtés de Paris derrière des bosquets, Jämiel bouillonnai intérieurement. Sa vue enfin revenue, il n'avait pas manqué de le faire remarquer à l'aventurier. Qu'est-ce qu'il s'était senti diminué de d'avoir dépendu de cet inconnu. S'en aurait pu être d'autant plus humiliant s'ils avaient rencontrés quelqu'un, surtout s'il avait s'agit d'un Elu des Portes. L'autre folle semblait ne pas les avoir suivi. Tant mieux. Elle aurait été capable de les faire remarquer, déjà qu'il se retrouvait avec un nouvel handicape. A peine les paysages se dessinaient-ils sous ses yeux qu'il avait senti une désagréable sensation lui tirer les omoplates. De la main il était allé chercher ce qui le pesait et le dérangeait ainsi avant de remarquer qu'une énorme paire d'aile rachitique avait prit place. Il ne manquait plus que ça ! Il avait étudié ceci, cette capacité à pouvoir apprendre à développer magiquement des ailes même en n'étant pas un être ailé de base. Cependant il n'avait pas poussé cette étude assez profondément pour pouvoir être en mesure de maîtriser ces choses. Et maintenant ils attendaient depuis plusieurs minutes la possibilité de repartir plus ou moins discrètement malgré la troupe Angélique qui leur faisait face. « Sans tes ailes se serait plus simple de traverser la région. Tu es sûr de ne pas pouvoir les replier ? » - « Se serait déjà fait depuis longtemps si je savais comment faire... ». Il se retenait de s'énerver après l'homme et sa remarque qu'il considérait comme ridicule. Après tout, ce dernier était le seul qui pouvait le mener à la relique... Et le sortir de cette situation également. En attendant il ouvrait la conversation pour passer le temps et oublier cette apparition agaçante qui trônait dans son dos. « Vous deviez aller ailleurs avant de nous croiser. Où était-ce ? ». Le visage de Paris s'illuminait alors malgré leur situation. « Un autre temple, au nord est de l'île. On y trouverait une autre relique dans ses tréfonds. Il y a un temple quelque part également dans la zone de guerre au centre de l'île. Mais c'est parce qu'il se trouve en zone de guerre qu'il est difficile d'accès... En vérité, cette île cache nombre d'artefacts magiques. ». Cette fois ce fut le Sarethi qui dévisageai l'aventurier les yeux brillants. Pourquoi n'avait-il pas dit ceci plus tôt ? Ils auraient très bien pût faire une halte par ce temple avant de partir à la recherche du masque. Peu importe... Le plan de route venait seulement de changer, ce n'était pas bien grave. Un rictus satisfait se dessinait sur ses lèvres. Il n'aurait pas pu tomber sur meilleure personne que Paris Henzi. « Allons-y ! Ils se sont suffisamment éloignés, ils ne devraient pas nous remarquer. Par contre il faut faire vite ! ». Le jeune Alfar affirmait d'un rapide signe de tête avant de le suivre au pas rapide.

Durant leur traversée, Jämiel s'essaya à rétracter ses nouveaux attributs, sans le moindre succès. Au grand malheur du duo. « Là-bas ! », entendirent-ils hurler alors que la grotte était enfin en vue. Ils se tournèrent en direction de la voix pour voir la troupe angélique qu'ils avaient essayés d'éviter se diriger vers eux, le Sarethi grimaçant comprenant très bien la raison pour laquelle les Immaculés les visaient. Paris hurla un unique ordre que Jämiel ne songea pas à contester. Après tout, c'est à peine s'il avait attendu que l'homme le lui cri pour qu'il accélère l'allure afin de chercher refuge dans la grotte. Les Anges étaient loin, mais eux avaient l'avantage de savoir voler. Dans un élan désespéré, l'Alfar essaya de s'aider de ses propres appendices dorsaux afin d'accélérer sa course, à défaut que ce poids inhabituel ne le ralentisse. Inhabitué à cette pratique, lorsqu'il arrivait à effectuer un mouvement avec ces derniers, celui-ci était rarement simultané. A bout de souffle, Jämiel était à deux doigts de s'effondrer. Il n'était capable de continuer sa course uniquement poussé par son instinct de survie. Aussi, tout en plongeant à l'intérieur de la grotte, il créai une barrière barrant l'ouverture à l'aide de l'Envoûtement, l'adrénaline pulsant dans ses veines aidant grandement à mettre en œuvre ce sort. Il ignorait si la flore obstruant l'entrée suffirait à les protéger. Il espérait au moins gagner un peu de temps.

S'effondrant sur le sol froid de pierre, il restai plusieurs minutes ainsi afin de récupérer de sa fuite. « Je ne sais pas ce que tu as fais mais... C'est bien pratique... », fit Paris, adossé au mur de la grotte. Les jambes molles, le ventre douloureux et la poitrine brûlante, Jämiel ne répondit rien. Il songeai seulement à l'instant qu'il n'arriverai jamais à se relever et qu'il allait réellement devoir apprendre à se servir de ses ailes. Se rasseyant enfin, il restai ainsi quelques instants le temps d'habituer son regard à l'obscurité. « Nous y voilà. », entendit-il murmurer l'aventurier. Alors il trouvait enfin la motivation de se lever et vit l'homme, un carnet entre les mains, en train de marmonner dans sa barbe. Fronçant des sourcils, l'Alfar se rapprochait afin d'entendre ce que son guide racontait, mais également pour voir ce que cachait le carnet. « Qu'est-ce que c'est que tout ça ? » - « Les quelques informations que j'ai pu recueillir jusqu'alors. Grâce à toi je pourrais sûrement en apprendre plus sur les lieux. ». Il marquait un arrêt, ses lèvres s'étirant en sourire avant de reprendre. « Et peut-être même trouver la relique que cache cette grotte. Ce serait fantastique, non ? ». Un sourire fendit le visage du Sarethi en entendant les paroles de l'homme. « Oui, ce serait fantastique. », répétait-il. « Allons-y ! Il est temps de percer le mystère de cet endroit ! », ajoutai Paris en reprenant la marche avec un entrain nouveau. Jämiel dévisageai l'aventurier. Ce dernier était si fébrile de pouvoir potentiellement enfin toucher à son but. Cela l'arrangeai bien. Les émotions passionnées obstrues bien souvent la vue. Il marchai alors dans les pas de l'homme, un rictus satisfait sur les lèvres.

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« Qu'est-ce que ?... ». Ils étaient sensés prendre la relève. Pourtant, des hauteurs d'où ils se trouvaient, ils ne virent qu'une mare carmin. Même leurs ailes immaculés étaient étaient entachées du sang s'écoulant en rivière de leur corps inanimés. Le leurs ne fit qu'un tour à cette vision d'horreur. « Aux armes ! », ordonnai le capitaine de la troupe en tirant son épée. En même temps, l'air se fit soudainement plus lourd, plus sec.

Mots 1139| Résumé:

Trucs utiles:

résumé:

Spécialité:

Shapûr ouvrit les yeux, papillonnant des cils. Lancinia avait murmuré son nom et ensuite, l'immense halo lumineux s'était brutalement agrandit vers eux. Sous la surprise, il n'avait esquissé aucun mouvement de crainte de souffrir plus de cette magie dévorante, mais dans les faits, il ne ressentait rien d'autre que le vent frais sur sa peau humide. Que s'était-il produit ? Regardant à droite et à gauche avec stupéfaction pour délimiter ce nouvel environnement. Son corps ne parut pas suivre ce qu'il se passait et il fût rapidement pris de vertige, essayant de contenir ce qu'il avait dans le ventre. Il mit son poing serré devant sa bouche, essayant de maîtriser son corps. Ce ne fût pas une mince affaire, mais le guerrier se concentrait bien rapidement sur la luxuriante végétation alentours. Elle dissimulait quelque peu le ciel et quelques bestioles voltigeaient en espérant lui aspirer son sang. Il était tellement éberlué parce ce qu'il venait de se produire, tant d'idées se contrebalançaient dans son esprit. Avaient-ils subis une attaque d'un petit commando qui avait échangé leurs places avec les leurs ? Que se passait-il donc là-bas maintenant ? Ou peut-être était-ce le pire scénario. Avaient-ils été retirés de force de leur Royaume ? Mais par qui ? Pourquoi ? Une expérience magique qui a mal tourné ? Une expérience pour détruire leur Ma'Ahid et détruire leur seule protection naturelle ? Tant de questions, si peu de réponse. Shapûr devait parer au plus pressant, se retournant vers Lancinia, qui ne soufflait mot.

— Hey, ça va ?

Cette dernière n'eut pas le temps de répondre que son visage se détournait vers la droite pour rendre totalement son repas en relâchant son arme. Pencher vers l'avant, ses deux mains sur ses genoux, elle n'avait pas su contenir l'effet que le halo avait eu sur son corps. Il faut dire qu'aucun des deux ne savait se servir de la magie et la voir à l'oeuvre dans leur lieu de résidence leur avait causé un choc, sans parler de ses effets sur leurs corps, qui avait eu du mal à interprété la situation. Cela ne prit que quelques instants répugnants à l'Humaine pour se remettre, mais elle se sentait bien mieux une fois tout sorti. Elle prit un mouchoir dans sa poche pour essuyer ce qui devait l'être. Shapûr n'avait rien dit, se contenant de mettre la main sur son dos pour le masser et l'aider. Elle se retournait vers lui avec un air désemparé sur le visage, qui le surprit quelque peu.

— D...Désolée, dit-elle en reprenant son souffle.
— J'en ai vu d'autre.

Elle était blême et se redressait prudemment. Shapûr lui tendit sa gourde d'eau, tant pis si elle buvait tout le reste. Elle ne devait pas se déshydraté et rester au mieux de sa forme, surtout dans cet endroit qu'ils ne connaissaient pas, peut-être un territoire hostile. Heureusement qu'ils étaient armés pour parer à toutes les éventualités, à se défendre en cas d'attaque. Malgré les questions, il fallait qu'ils avancent. L'idéal serait de trouver le Soleil et d'essayer de déterminer plus ou moins leur position. Lancinia regardait autour d'eux, quelque chose lui nouant toujours l'estomac. Dans ce lieu, le danger pouvait être n'importe où. Son compagnon semblait bien plus serein, sans doute habitué à ce genre d'environnement, là où elle-même n'avait que des souvenirs, mais où son corps lui faisait bien comprendre n'avoir aucune expérience propre. Elle reprit son souffle doucement, essayant de maîtriser sa respiration et les aléas de son estomac. Shapûr relâchait un long soupir bruyant.

— Bon, on est clairement dans la merde.

Lancinia manqua de ricaner nerveusement devant l'évidence.

— Ceci dit, on ne va pas rester ici en attendant de crever.
— Non, sourit-elle. L'idéal serait sans doute de trouver notre position et un ruisseau, c'est la base, non ?

L'homme approuvait. L'endroit devait aussi être propice à la chasse s'ils désiraient se nourrir, tout en espérant ne pas être les proies de prédateurs encore plus grands. Mieux valait ne pas parler de malheur, de crainte de les attirer sur eux. Ils entendirent des bruits, plus loin, ce qui les fit sursauter tant cet endroit était d'un calme redoutable. Prudents, ils ne bougèrent pas en essayant de déterminer l'exacte provenance du bruit. Shapûr avait toujours son arme dans sa main, pareillement pour la guerrière qui avait repris la sienne. Ils ne pouvaient pas rester ici. Lancinia hochait la tête en acceptant ce qu'ils voulaient faire. Ils se rendirent, prudemment, vers la source de la résonance.

Post I | 745 mots

Résumé:

La douleur était virulente. Elle poussait son corps à bouger le moins possible ; cependant, un instinct viscéral lui ordonnait de se lever afin de lutter pour sa survie. A terre, il était vulnérable. Une autre flèche siffla et vint frapper les côtes d'une personne qui se tenait près de lui - tout au combat entre sa souffrance et ses sens primaires, il ne sut trop qui était touché. A terre, il était une cible facile. Il fallait agir vite. Avec l'aide de l'homme qui l'avait accosté, il se redressa en grimaçant. « Merci. » Il distinguait aussi le campement dont il parlait. Il détestait se retrouver dans cette position de faiblesse qui le contraignait ; cependant, il était reconnaissant envers le groupe de faire preuve de solidarité. Alors qu'ils faisaient chemin vers les silhouettes triangulaires des tentes, ils purent admirer la progression trépidante de trois individus. Priam resta perplexe face à ces sauts gigantesques, et se demanda même si la flèche était empoisonnée. Était-il la victime d'un produit hallucinogène ? Néanmoins, puisque les autres semblaient admirer la même scène - et parurent considérer qu'elle était de moindre importance -, il fit de même. Des Anges les fixaient, méfiants. Durant un instant, il crut qu'ils allaient les achever. Toutefois, le brun qui l'aidait eut la présence d'esprit d'ouvrir le dialogue - peut-être que ses larmes avaient attendri les Ailes Blanches - et Brethil appuya ses propos avec plus de calme et de précision - il fut encore fait mention d'une prophétie. Quelques instants plus tard, Priam était allongé sur un lit de camp, l'Ange à ses côtés, tandis qu'on lui prodiguait des soins. C'était elle qui avait été blessée, aux côtes. Il l'observait du coin de l’œil, curieux, lorsque la brune qui lui avait sauté dessus pris la parole - il n'avait pas reporté son attention dessus, depuis. Il se rappela de ce qu'elle lui avait dit plus tôt. Une Orine qui pensait le trouver à Bouton d'Or. Les flèches lui étaient tombées dessus presque aussitôt après, si bien qu'il n'avait pas eu l'occasion d'être choqué - ou de se remettre du choc initial. Une Orine. Lui, son futur maître. Il savait ce qu'elles étaient, puisque Younes vivait à Lumnaar'Yuvon depuis quelques années et qu'on en voyait quelques unes passer, parfois. « Ça va... » souffla-t-il, incrédule à nouveau. Il la détailla, silencieux. Il s'apprêtait à lui poser une question, lorsqu'un Ailé entra dans la tente en tenant une créature hurlante. Le fils de Réprouvés plissa les yeux et fronça les sourcils. C'était quoi, ce truc ? Il n'en avait jamais vu. Brethil réagit presque immédiatement et aida la petite bête, avant d'exiger des informations, ce en quoi le brun précédemment paniqué l'appuya. « Ouais, ce serait bien de savoir ce qu'on fout là, et pourquoi on nous canarde comme des pigeons sans préavis. » Le souvenir de la douleur et de la peur rendait Priam irritable, sec et grognon - à la limite de l'infecte, et il était à parier que s'il avait été autre chose qu'un Ange, il aurait simplement été insupportable. L'incompréhension n'arrangeait rien à son humeur, et le fait d'avoir été coupé en pleine conversation non plus. Autant dire qu'une potion rose n'avait pas de quoi calmer sa curiosité ou son besoin d'être rassuré. Il la prit toutefois, et la rangea près de la potion verte qu'il avait trouvée aux Portes. « Merci. Mais ça ne nous dit toujours pas ce qu'il se passe ici... Tout ce qu'on sait, c'est qu'il y a une guerre entre les Anges et les Démons, et une relique qui pourrait garantir la paix. Je cherche la relique, moi. » affirma-t-il en jetant des regards en biais à ses comparses - il ne se souvenait pas de tous leurs choix, ou ne les avait pas sus. La femme acquiesça. « Tout le monde ne fait que parler de cette prophétie, depuis que vous êtes apparus... Il est dit que des étrangers viendront résoudre les conflits qui gangrènent l'île. Personne n'a jamais trouvé cette fameuse relique, à ma connaissance... c'est peut-être le rôle que vous devrez jouer, oui. » - « C'est tout ? » Celui qui avait amené la femme miniature ne paraissait pas plus avancé sur la question - peut-être qu'ils leur cachaient quelque chose. Il était un peu déçu. Il aurait espéré obtenir des informations plus précises ou plus avérées. Peut-être que s'il essayait de lire dans les pensées des individus qui se trouvaient aux alentours, il trouverait des réponses ? Est-ce qu'il était acceptable de faire cela ? Il en doutait franchement. A Lumnaar'Yuvon, à chaque fois qu'il avait essayé, on l'avait fermement réprimandé, si bien qu'il ne maîtrisait pas bien ce pouvoir. Là-bas, la magie ne revêtait pas l'attrait dont elle se parait aux yeux de la plupart des races des Terres du Yin et du Yang. Ses iris glissèrent vers l'Orine, qui se tenait toujours près de lui. Il aurait aimé que Laëth fût là, aussi. Et si elle avait été attaquée ? Elle se battrait jusqu'au bout, il le savait. Elle avait beau préférer les Anges, elle disposait de l'âme guerrière des Bipolaires. Toutefois, l'inquiétude lui tenaillait les entrailles, accompagnée d'un sentiment mélancolique qu'il trouvait mal placé. Cela étant, il ne put s'empêcher de poser cette question à la jeune femme : « Mes parents... ils vont comment ? » Pourquoi avait-il été choisi pour être le maître d'une Orine ? Ce qu'en avait dit Vrael et Asha ? Quel serait son rôle ? Est-ce qu'elle était sûre ? Toutes ces interrogations virevoltaient aussi, évidemment ; cependant, il n'y avait rien de plus important que de savoir comment se portait sa famille - de toute façon, il était plus ou moins coincé sur ce lit de camp. A défaut de pouvoir étancher sa soif de savoir quant à la situation actuelle, la jolie brune saurait peut-être apaiser ses intimes tourments.

Lorsque la Créature de la Nuit se redressa et affronta le regard de l'Ange, elle perçut l'étincelle sauvage de son instinct prédateur. Portant une main à son cou ensanglanté, Laëth tâcha de se soigner elle-même. Rapidement, la fureur qui baignait les iris de son adversaire se transforma en crainte. « Tu quoi ? Tss. » Elle se détourna à moitié. Elle était énervée, et l'absence de réponse de l'étranger ne faisait qu'accroître son agacement. Tout ce qu'elle souhaitait faire, c'était lui écraser la figure contre la terre ; cependant, cette idée n'avait rien d'angélique, quand bien même il s'agissait d'une créature maléfique, et elle en avait conscience. Elle faisait donc les efforts nécessaires pour contrôler cette pulsion et se calmer, tandis qu'une autre part d'elle-même refusait d'abandonner le Vampire à un destin incertain. Peut-être devrait-elle le traîner de force... Un mouvement vif et un cri la firent pivoter vivement. Une flèche plantée dans l'épaule, le brun agenouillé pleurait de douleur. « Dreell ! Merde ! » Une vague de panique l'assaillit, qu'elle tenta de faire taire en utilisant le Sanctuaire d'Ahena - elle espérait qu'il aurait quelques effets sur le jeune homme, aussi. Pendant qu'elle recouvrait ses esprits, elle s'accroupit pour l'aider. Elle s'apprêtait à retirer la flèche d'un geste sec lorsqu'il parla. « Se rendre ? Quoi ? Non ! » s'insurgea-t-elle dans un mouvement de recul. Quel lâche ! « On ne se rend pas ! » Elle se releva vivement, tendit le bras vers l'arrière et décrocha la faux qui patientait dans son dos. Un petit groupe s'approchait en effet, alerté par les cris du buveur de sang ; elle fut mortifiée de constater qu'il s'agissait d'Anges. Certes, elle s'étaient engagée auprès des Démons du fait de la position choisie par Raeden Liddell et Neah Katzuta, néanmoins, l'idée de devoir tuer ses pairs lui arrachait de pénibles frissons. Mais, prête à combattre, campée devant le prédateur couard, elle ne quitta pas sa position. Elle ne déserterait pas et n'aurait qu'à les mettre hors d'état de nuire. Elle n'entendait pas ce que leurs attaquants se disaient, mais elle n'en eut pas besoin pour comprendre leur intention. Les trois Anges marchaient d'un pas déterminé et rapide ; bientôt, ils furent sur eux. La fille de Réprouvés se jeta en avant en poussant un de ces cris guerriers qu'elle avait si souvent entendus. Elle échangea plusieurs frappes avec l'un d'eux, cependant, un autre eut tôt fait de lui asséner un coup puissant dans le bas du dos, qui la fit tomber à genou et lui coupa le souffle. Dans un gémissement, elle porta les deux mains à sa poitrine et haleta. Aucun air ne venait soulager ses poumons compressés. Le troisième s'apprêtait à porter le coup de grâce lorsque celui qu'elle avait assailli l'arrêta. « Stoppe ! Regarde ses ailes ! » Trônant fièrement aux côtés des ailes cendrées à l'allure démoniaque, deux membres au plumage immaculé s'étendaient. Les trois attaquants se regardèrent, puis l'un d'eux s'approcha du Vampire. « Lui n'en a pas. Juste des ailes de Démon. » Il le toisa, à la fois empli de défiance et d'espoir. « Vous êtes quoi ? Et vous venez d'où ? »

1606 mots

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resumé:

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Kitoe818 mots

Les portes

Sur un malentendu, et en supposant que l’emplumé était bien plus con que ce qu’il laissait paraître, elle avait cru que sa proposition avait toutes ses chances. Oui, elle avait sous-estimé l’Ange de manière grandiose, et maintenant, il chutait tout autant dans son estime déjà pas très haute. Elle avait stupidement pensé qu’il le ferait, alors que la réponse aurait pourtant dû évidente. Cet homme était inébranlable sur ses idées. Le simple fait qu’il ait adopté ces dernières le prouvait. Bien sûr qu’il ne coopérerait jamais. Pire, il voulait la tuer. Kitoe mettait cela sur le compte de sa vexation, déclenchée par le fait qu’elle s’adressait à lui sans la moindre gêne. Or, un extrémiste vexé était très certainement le pire type d’Ange auquel on pouvait faire face. Si leurs convictions étaient plus fortes que tout, leur connerie, elle, accroissait également, et c’était là tout le problème. Pour preuve, au lieu de prendre exemple sur elle et de faire l’effort de prendre son mal en patience, il avait préféré mettre à exécution ses stupides pulsions de mort. Ils pouvaient toujours s’entretuer plus tard, puisqu’ils avaient une autre histoire plus importante à régler, mais Monsieur en avait décidé autrement.

La colère de Kitoe s’était effondrée sous le coup de l’abasourdissement, tandis que les soldats se resserraient autour elle. Elle ne réalisait pas encore ce que Neah venait d’inventer. Bien qu’il eût été particulièrement convainquant, elle arrivait pas à comprendre comment ces Démons avaient pu le croire. Kitoe considérait un à un les soldats qui s’étaient interposés entre elle et l’Ange, tandis que ce dernier tournait les talons, comme si on venait de l’accueillir chaleureusement chez lui. Une espionne, elle ? Elle aurait pu rire devant une situation aussi absurde, mais à la place, sa colère se redressa, plus intense qu’auparavant.

-Non mais vous allez vraiment le croire ? C’est un Ange !

Ses paroles engendrèrent une série de crépitements et de petites explosions qui sévirent tout autour d’elle. Une partie des Démons brandirent leurs lances. L’une d’elles vînt se loger dans l’épaule de Kitoe et lui arracha un cri strident. La Démone dégagea vivement l’arme, ouvrant encore plus la blessure qu’on venait de lui infliger. Quelle bande de ******* ! Kitoe fit un tour sur elle-même pour les jauger un à un. La mâchoire serrée, elle tentait de contrôler son souffle rauque pour ne pas céder à la douleur. Il fallait qu’elle les calme et qu’elle les raisonne, mais pour cela, il fallait qu’elle se calme elle-même. Elle grondait. Son cœur palpitait de manière indécente. Elle était en train de perdre le contrôle.

Kraa rugit de plus belle et balaya deux soldats d’un coup de patte. Les explosions qu’elle générait prirent en intensité, ameutant de nouveaux soldats autour de la bête. Mais ça ne l’arrêtait pas. Elle attaquait aveuglément, se frayant un chemin pour quitter cet endroit qui, elle le savait, finirait par avoir raison d’elle. Ce fut après une vague de guerriers et une pluie de flèche qu’elle finit miraculeusement par s’en sortir, quoique boitant à cause du premier coup qui lui avait été porté. Elle était de retour dans une plaine déserte. Elle termina sa course dans des buissons.

-P***in !

A bout de forces, Kraa avait disparu. Kitoe était étalée, à moitié par terre, à moitié dans les branches, et le bras en sang. Frétillant comme une truite hors de l’eau, elle s’extirpa de l’arbuste et s’assit. De son autre main tremblante, elle fouillait dans ses affaires. Où est-ce qu’elle avait mis cette foutue baguette de soin ? Elle grogna, agacée, tandis que sa main rencontrait les deux fioles qu’elle avait prises plus tôt. Elle les avait presque oubliées, celles-là. Elle les sortit de son sac. Elle ne savait toujours pas à quoi elles servaient. C’était un peu pour ça qu’elle en avait pris deux, d’ailleurs : comme ça, elle pouvait avoir le droit à l’erreur. Kitoe déboucha la fiole avec ses dents, huma le contenu comme elle l’avait fait la première fois, puis, après avoir dégagé les vêtements qui recouvraient sa plaie, versa doucement le liquide dessus. Elle serrait déjà les dents avant même de savoir si ça allait faire mal ou pas. Probablement.

Et si ça s’empirait ? Elle n’y pensa qu’après. De toute manière, elle estimait qu’elle n’avait pas grand-chose à perdre – si ce n’était son bras, mais elle n’y croyait pas trop. Si elle ne faisait rien, elle allait se vider de son sang et agoniser pitoyablement. Les Démons pour lesquels elle s’était engagée venaient de tenter de l’exécuter, et elle devait encore faire payer Neah. Oh oui, il payerait très cher, et au-delà des frontières de cette île. Elle ferait en sorte que sa vie devienne un supplice, qu’il devienne fou à lier. Cette idée même la faisait sourire et la détacha de la douleur qui lui paralysait le bras. Elle le harcèlerait. D’abord de loin, ponctuellement. Puis elle se rapprocherait. Elle serait omniprésente, il tenterait cent cinquante fois de la tuer mais n’y parviendrait jamais. Il deviendrait fou, assailli par les péchés, et elle l’emmènerait en Enfer. Elle le torturerait toujours plus, autant physiquement que psychologiquement. Et à la fin, lorsqu’il serait prêt et qu’elle se serait un peu ennuyée de lui, elle le tuerait. Elle le découperait vivant. Elle le vendrait en pièce parmi ses morceaux de bœuf. On l’oublierait. Certains disaient que l’oubli était le pire châtiment que l’on pouvait lui infliger à une personne. Kitoe n’était pas tout à fait d’accord avec cela. Il y avait pire pour un Ange : la seule mémoire dans laquelle il persisterait serait la sienne. Celle d’une Démone.

935 mots

Résumé:

Infos +:

J'avais abandonné la tente du Démon, stationnant à la limite du campement à fixer un horizon tellement lointain que mon regard s'y perdait. Mon esprit fonctionnait à vive allure, réfléchissant à une solution pour éviter la catastrophe à venir. J’exhalai une inspiration, soucieuse de toutes les informations que le chef de cette troupe m'avait fourni. Je l'avais interrogé pour avoir le plus d'informations supplémentaires possible et rien de bon ne ressortaient de ses propos. Il y avait d'abord le masque de Yavaëth, introuvable depuis toute ces années malgré la sueur et le sang que certains mettaient à le chercher. Puis les autorités démoniaques. Combien de leurs dynasties avaient fuis sur l'île ? A croire que le massacre des populations était de famille. Et c'était quoi cette histoire comme quoi le chef des Anges ne serait qu'un mensonge ? C'est impossible, n'importe quel peuple à quelqu'un pour le guider. « Raaah, bon sang... ». Finalement je m'étais précipité et me voilà à crouler sous un surplus d'informations à assimiler en plus de chercher à la façon dont détourner l'attention des Vils de la cité Angélique. « La collation est prête. On en a préparé en plus pour vous. ». Je me tournais vers la voix derrière moi – la jeune femme qui m'avais agressée plus tôt – et la remerciais d'un mouvement de tête. « Vous savez, de toute façon c'est eux ou nous. Alors y a pas à réfléchir trente ans sur la question. ». Pourtant si, il le fallait car derrière c'était un nouveau repeuplement qui pouvait en résulter.

En allant m'asseoir, mon auge pleine d'une sorte de bouillie dont j'espérai que le goût soit meilleur que l'odeur – pauvre bête dont la chair qui baignait dans ce mélange avait peut-être été totalement dénaturée – je jetais un œil à ma sacoche afin de voir ce qui avait été emporté avec moi. Pas grand chose. Le nécessaire que je gardais habituellement sur moi en fait. Je posais l'assiette sur les genoux après avoir pris une bouchée de mon repas, puis haussai un sourcil. C'était étrange. Ce n'était pas mauvais. Néanmoins ce n'était pas bon non plus. Curieux. Après avoir dépassé l'incrédulité de goûter à un tel plat je me saisi d'un petit carnet. Bien que pratique, j'évitai de trop l'utiliser. C'était un moyen à ne plus avoir aucun contrôle sur sa vie de ne faire qu'en dépendre. Pourtant, cette fois, j'étais bien heureuse de l'avoir. Tournant les pages jusqu'à la dernière utilisée, je lisais les mots qui s'inscrivaient sous mes yeux et fronçai alors des sourcils avant de me lever, délaissant mon repas pour rejoindre celui à la tête du campement. Je devais éclaircir quelques points encore. En me voyant pénétrer dans sa tente, l'air résigné, il poussai un soupir avant de me lâcher, « Je vous ai déjà dit que ça servait à rien... » - « C'est pas à propos de ça. Est-ce que vous saviez que les Dieux se sont déclarés la guerre il y a plus d'une décennie de ça ? » - « Comment... ». Je ne le laissais pas finir et enchaînais directement. « Est-ce que vous saviez que la victoire du Dieu-Roi a entrainé la perte des Anges ? Est-ce que vous saviez que vos pairs, sur le Continent, ont presque réduit à néant le peuple angélique et annexés leur territoire ? ». Je voyais dans son regard que cette fois c'était lui qui était en train d'assimiler des éléments nouveaux. « Nous allons faire comme ça : je vais allez parler de la situation angélique sur le Continent aux Anges d'Omi'Ake, chef ou non. Vous, vous allez prévenir Pavila Macaria de ne rien faire pour l'instant et lui répéter tout ce que je viens de vous dire. Et vous ferez pareil avec votre chef. » - « Vous en demandez beaucoup... », fit-il avec un rictus cynique. « Vous avez qu'à dire que c'est un élu de la Prophétie qui vous envoi, ça passera tout seul, comme papa dans maman. ». Hum... Oriane commence à me faire adopter de drôles d'expressions.

Le Démon messager se dirigeant vers la cheffe des armées, je prenais la direction de Vashjra, la cité angélique, qu'on m'eut dit être au sud-est de l'île. J'aurai pu y aller directement. Malheureusement seul, ce serait ma parole contre la leur, d'autant plus en portant les ailes des vils. Il me fallait un soutient, un Ange de préférence, et qui portait encore ses ailes de Vertueux. Aussi, j'utilisais la Perception de la Vie, afin de savoir où aurais-je le plus de chance de trouver cette personne. Pas de chance, ce pouvoir m'envoyai en pleine zone de guerre. Peut-être aurais-je dû m'en passer, après tout cette magie est plus quantitative que qualitative et j'avais des chances de repartir d'ici bredouille... Ou avec de sévère blessures. En effet trop concentrée sur la recherche d'un Elu des Portes, je ne vis pas cette dangereuse flèche foudroyante foncer droit sur moi. Ce ne fut que le crépitement qui m'alarma de sa présence. Aussi, je m'essayais à une esquive à la dernière seconde, sans succès. C'est dans un hurlement de douleur que je commençais à chuter au sol, le corps engourdit, voyant la forme ailée foncer droit sur moi, son pieux brillant de cette même foudre qui m'avait brutalement frappée. Je me retournai et battais vivement des ailes pour reprendre de l'allure et une certaine distance avant de reprendre de l'altitude. « Ca suffit, je ne suis pas un ennemi ! », criai-je en Naciaze. Bien que mes mots semblèrent ne pas faire écho à ses oreilles, elle s'arrêta dans son mouvement. « Vous êtes un étranger de la Prophétie vous aussi ?... ». J'affirmai d'un signe de tête. Cependant, l'adrénaline retombée, la souffrance me frappai comme du revers d'un Colérique, ce qui était tout sauf agréable, et je l'exprimai de toute les manières possibles. « Pardonnez-moi. Je pensais... » - « Que j'étais un Démon, oui... C'est d'ailleurs pour ça que je cherche un Ange de la Prophétie pour m'accompagner. », ajoutai-je le souffle sec en regardant celle qui accompagnait mon agresseur. Son visage m'était familier. Et elle semblait avoir réagit en entendant la langue des Anges. « Je cherche à rejoindre Vashjra. Il y a des choses que vous ignorez et dont vous feriez mieux d'être au courant avant de continuer ce conflit. » - « Comment ça ? ». En même temps que l'on se mettait à l'abri des combats, je lui faisais part de la situation angélique actuelle et voyais son visage se décomposer au fur et à mesure de mes paroles, puis elle s'arrêta pour me dévisager. « C'est ridicule... Ça ne peut pas être vrai... C'est un piège des Démons pour nous faire quitter l'île oui ! ». Elle commençait à se braquer, ce qui était normal. Je me tournai, désespéré vers l'Ange qui l'accompagnai, cherchant de l'aide et confirmation à mes propos avant que l'Immaculée ne décide officiellement de m'achever.

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Sauvanne avait les bras croisée sur le comptoir, la tête reposant sur ces derniers. Elle ne savait pas quoi faire. La tavernière l'avait laissée là, seule, avec une moitié de réponse. On l'avait interpellé à la limite de l'agression sous prétexte qu'elle devait reprendre son apparence humaine, qu'elle était en délit à avoir cette apparence là. Si ça ne tenait qu'à elle, cela fait bien longtemps qu'elle aurait abandonnée cette apparence. Elle avait même songé un moment que, si elle avait été emmenée ici, c'était peut-être parce qu'elle obtiendrai son Baiser ici avant de vite abandonner l'idée. Elle avait ouvert le livre que lui avait donné Malvaceae. Elle avait alors comprit ce que voulait dire l'homme plus tôt. Les gens parlait de toute sortes de choses. Elle avait pu apprendre que cette sempiternelle guerre divisait la population ou bien que celle-ci allait peut-être prendre bientôt fin, justement. On évoquait aussi la fête de ce soir. Elle avait également eu l'occasion de lire quelque chose à propos d'une « Purge ». Étrangement, s'ils avaient l'air ravi, ce mot lui faisait plutôt froid dans le dos. Puis il y avait cette étrange conversation aussi où ils parlaient d'explosifs. La Kirottu s'interrogeait sur tout ce qu'elle venait d'apprendre. Mais il y avait quelque chose d'effrayant là-dedans. D'autant qu'elle ignorait comment ils réagiraient s'ils apprenaient qu'elle les avaient espionné. Non, non. Elle ne devait surtout pas aller les voir. Quelqu'un d'autre, dehors, peut-être. Elle se décidait enfin à sortir. Maintenant que sa vue était revenue, elle pouvait vagabonder seule.

Mots 1498 | Résumé:

Trucs utiles:

La cheffe démoniaque avait un charisme hypnotisant, tant dans sa manière de parler que dans sa gestuelle. L’Ombre fixait ses lèvres, passionné par leurs mouvements calmes pour émettre des phrases sur un ton posé alors qu’elle parlait de guerre et de génocide. Elle était sûre de son plan et de la stratégie mise en place pour le réaliser. Ludaulth n’avait aucun doute sur ce point et cela l’arrangeait dans sa mission personnelle. Il lui fallait s’assurer de l’accomplissement du projet de Pavila pour ne pas contredire les desseins funestes du destin. De temps à autre, le vieillard hocha la tête simplement, signifiant qu’il restait attentif au discours de la démone. Plus qu’à l’écoute, il l’observait ses moindres faits et gestes, décelant progressivement d’infime manie répétitive. Tout en parlant, elle bougeait lentement son pied levé et au douzième mouvement, elle décroisait les jambes pour recommencer avec l’autre pied. Par ce geste discret, il en déduisit une impatience domptée par son expérience de meneuse de troupe. La belle générale serait sur le front parce qu’elle avait à cœur de mener ses troupes vers la réussite en les motivant et en leur montrant la voie à suivre. Néanmoins, ses mains fixes sur ses genoux indiquaient une grande sérénité et une aptitude à conserver son calme en toute circonstance. Un atout indéniable pour se hisser dans les hautes sphères des armées démoniques. Une qualité que l’Ombre devrait érodée pour obéir aux ordres du Cycle. Toutefois, il lui faudra agir avec prudence pour transformer progressivement sa sérénité en désarroi. Si ses traits de caractère de cheffe changeaient trop brutalement, il risquait de la voir se faire éjecter de son poste pour un autre dirigeant à l’esprit plus tranquille.

« Vous m’écoutez réellement ou est-ce mes jambes qui retiennent toute votre attention, finit-elle par demander sur un ton éternellement posé et agréable à l’oreille.
— Je me demandais juste si elles étaient bien adaptées pour gérer une attaque souterraine.
— Navrée, mais je n’en ai pas d’autres », répondit-elle simplement, probablement habituée désormais à l’étrangeté de son interlocuteur. Son air détaché l’intriguait. S’il faisait bien partie des élus, il semblait ne pas s’inquiéter du poids de sa mission prophétique. Comme si, en fin de compte, il s’en fichait de la finalité de la guerre et des vainqueurs. Elle n’eut cependant guère l’occasion de l’interroger plus qu’un homme toussa à l’entrée de sa tente pour l’avertir de sa présence. Toutefois, elle l’avait déjà entendu car elle usa de son prénom pour l’inviter à les rejoindre sans même se retourner.

Ludaulth fut admiratif devant ses facultés de converser tout restant aux aguets pour veiller sur les alentours. La démone semblait difficile à surprendre. Devant les nouvelles apportées, elle resta impassible, analysant certainement les informations au fur et à mesure qu’elles surgissaient des lèvres de son nouvel interlocuteur. Un sourire satisfait et un regard étincelant lui indiqua qu’elle appréciait l’évolution des derniers événements. Outre le fait que d’autres élus de la prophétie souhaitaient lui parler, une position d’une troupe d’ange venait également d’être renseignée.

« J’en déduis que nous allons nous déplacer, émit le vieillard lorsque le démon quitta la tente.
— Effectivement, acquiesça-t-elle. Vous souhaitez nous suivre, je suppose ?
— J’ai mes chèvres à retrouver, lui rappela-t-il en caressant la tête de son unique chèvre.
— Bien évidement… lâcha-t-elle en hochant la tête devant l’entêtement du vieillard pour réunir un cheptel dont ils savaient tout deux qu’il n’existait guère. Cependant, la démone s’amusait d’écouter le berger aux chèvres égarer. Dans ces moments de guerre, c’était divertissant comme sujet.


« Apportez-donc du fourrage pour cette Brochette, je tiens à mes tapis » lança la cheffe démoniaque en rejoignant ses appartements, étrangement identique à ceux de l’ancienne tente. Ludaulth soupçonna l’utilisation d’une tente de luxe magique. Sur les terres du Yin et du Yang, c’était courant. Il supposa donc que c’était le cas à Omi’Ake. Cela devait permettre à la démone de se rendre dans les divers camps de ses fidèles pour mener à bien son projet. Une attaque en masse en passant par les entrailles de la terre demandait une exactitude sur la position des adversaires pour mieux les surprendre. Surgir des souterrains à une distance trop éloigné de ses cibles risquaient ne pas être efficace.

Sur la table, des plans du monde Omi’Ake avait été déroulé et des croix marquaient l’emplacement de camp angélique. Ludaulth se pencha légèrement en avant, non pour connaître les positions des souterraines, mais bien pour en savoir d’avantage sur la géographique de ce nouveau monde qui l’avait happé de force par son halo bleuté. Pavila le remarqua et lui tendit un pion en forme de chèvre afin qu’il puisse également jouer les bergers stratèges sur le parchemin pour recomposer son cheptel égaré. Ludaulth accepta l’objet et le plaça sur la carte pour indiquer la position de Brochette.

« Tu es ici Brochette, fit-il à l’attention de la chèvre qui boulottait paisiblement le fourrage apporté
— Bêêê, lança-t-elle en redressa la tête en entendant son nom.
— On ne bêle pas la bouche pleine», lui fit-il remarquer en voyant des herbes se perdre sur le sol.

Ludaulth tourna la tête vers le démon qui fit son entrée, intriguer par la suite des événements. D’autres élus étaient présents, donc un souhaitait parler à la générale démonique Pavila Macaria. Un ange, apparemment. Un qui avait pris partit pour les démons. La porte choisit avait décidément l’art de rendre les choses bien complexe. Sur qu’avec sa porte simple, les choses auraient été… bien plus simple. Un ange aux ailes pourvu de dorure sur les bords fit alors son entrée, infirmant vouloir aider les démons et surtout mettre fin aux conflits.

« Je sens que cela va devenir intéressant, tiens. » ne put s’empêcher de marmonner Ludaulth. Un ange des Terres du Yin et du Yang associé à une démone d’Omi’Ake… Il était curieux du résultat d’une telle entende. Tant que cela n’entravait pas sa mission personnelle, il se fichait royalement de qui pouvait bien s’allier à la cheffe démoniaque et à son plan d’attaque. Toutefois, si l'Ange l’accompagnait dans ses projets, il risquait de désenchanté devant le destin funeste que l’Ombre devait réaliser. La mort suivrait la troupe dans les souterrains et elle frapperait celle désignée. Quant aux dommages collatéraux, ce n’était pas son problème. La mise en place de son suicide, c’était la seule chose sur laquelle y veillerait à mener à bien…

1060 mots

Résumé:

Points de spécialité et choses utiles:

Légèrement haletante, Jil apparut dans les airs, à peine précédée par un craquement retentissant. Elle parcouru le dernier mètre qui la séparait du sol avec un « Oups! » serein, et se rattrapa tant bien que mal sur ses appuis, à l’affût du moindre danger. Sa chevelure craquelait toujours, mais la moitié de son corps ne brillait plus avec autant d'intensité qu'auparavant ; un peu en dessous de ses côtes, la fine ligne qui séparait la zone éclairée de l'intérieur de la zone normale glissait lentement mais sûrement vers le haut de son corps, indicatrice du peu de temps qu'il lui restait à plein régime. D'un coup d’œil, elle constata la présence d'un Ange au sol, gigotant étrangement, et d'Adam, dressé devant lui, le regard fixe. Drago était au sol, lui, aussi, semblant dans le même état que le soldat, dans une sorte de danse rituelle inexpliquée. Un instant flotta, et elle se relâcha, ses cheveux roux retombants sur ses épaule dans un bruit de statique.

— « Eh bein? Qu'est-ce qui se passe ici? »

Au second regard, elle compris que Drago faisait semblant ; le guerrier, lui, n'était visiblement pas en train de simuler : il vagissait vaguement quelques cris inarticulés, comme un nouveau-né un peu bruyant. Elle jeta un regard à Adam, toujours immobile, puis s'approcha et posa ses mains au sol. De puissantes racines de courges coururent le long du corps de l'Ange, jusqu'à lui enserrer pieds et mains et le plaquer au sol. Il continuait de laisser échapper une plainte malhabile, mais il était à présent complètement immobile. À nouveau elle jeta un coup d’œil rapide au Déchu, inquiète, mais se redressa avec le sourire.

— « Parfait! Dès qu'il se sera remis de sa crise, on pourra l'interroger! »

Elle n'était pas encore certaine de ce qu'elle allait lui demander, mais il était assez évident qu'ils n'allaient ni le tuer, ni le laisser repartir avec une part de citrouille et une tape dans le dos. Elle alla donc vers Dragonifer pour le soulever à bout de bras, et l'inspecter rapidement.

— « Rien de cassé, toi? Il t'as rien fait le monsieur méchant? »

Il avait l'air indemne, et elle sourit, satisfaite et soulagée. Elle le reposa au sol, et arrangea sa tignasse ébouriffée en un chignon grossier. Dans son dos, les vagissements désordonnés du malheureux avaient cédé la place à une volée d'insultes et de jurons parmi ce qui se faisait de mieux dans la société Angélique, si bien que Jil ne sentit pas particulièrement la nécessité de couvrir les oreilles du jeune garçon à ses côtés. « Vile créature ! Engeance ! Pourriture aux choix de vie condamnables ! », s'esquintait le soldat en hurlant, uniquement capable de mouvoir sa tête et dardant sur eux un regard haineux. La Lyrienne fronça les sourcils et frappa dans ses mains, matérialisant son Wëltpuff au-dessus du malheureux. L'imposante créature était plus légère qu'on ne pouvait le penser, mais suffisante pour expulser l'air de ses poumons et l'obliger à reprendre difficilement son souffle. L'institutrice en profita pour exposer ses premières questions, en allant s'accroupir près le lui, poitrine toujours exposée et bien involontairement mise en valeur, pressée entre ses bras.

— «  Bonjour! Dites-voir, est-ce que vous n'êtes pas sensés être gentils, vous, les Anges? Pourquoi vous nous avez attaqué? Bon, c'est vrai qu'on devrait en théorie vous attaquer aussi, mais c'est pas vraiment contre vous, c'est même pour vous aider, au final! Puis on a quand même pas l'air de Démons, si? Ceci étant dit, il faudrait vraiment que vous arrêtiez avec les Démons, ils ne sont pas tous méchants! J'ai été en Enfer pendant quelques années, il y a un certain temps déjà – ça remonte, dis donc, le temps passe à une vitesse – et on s'était bien amusés! C'est là bas que j'ai appris à danser et à chanter, alors que chez vous, la danse c'est pas très... Enfin... Non mais je respecte, absolument, mais on peut pas dire que c'est le summum de l'amusement, vous êtes tout raides et tout lents... Enfin bref ; ça serait vraiment bien si vous pouviez nous donner une information utile pour vous faire perdre la guerre, du genre les plans de votre général, son emplacement, éventuellement ses faiblesses, tout ça. Comme ça, on évite les morts, vous rentrez chez vous sur le continent, ça regonfle un peu les rangs de votre races – qui commence à avoir du mal, pour rien vous cacher. Pis si vous nous donnez tout ça, on pourra vous donner un peu à boire et une part de citrouille, vous êtes d'accord? »

Un sourire radieux et confiant illuminait son visage, et ses deux grands yeux verts étaient posés sur l'homme à ses pieds, brillants d'espoir.

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