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 [Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3851
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Dim 27 Oct 2019, 23:38


L'ambiance chaude des bains s'évapora dans le froid mordant d'un paysage enneigé. Tout autour de lui, de hautes haies s'enchevêtraient. Elles formaient probablement un dédale. Leurs feuilles recouvertes de gel scintillaient doucement sous la lumière lunaire. Priam frissonna. La fraîcheur l'assaillait douloureusement. Sa nudité n'y était pas étrangère. A l'instar de sa sœur, alors même qu'il ne l'avait pas vue faire, il déploya ses ailes et se protégea de l'atmosphère glacée avec comme il put. Des proies et des chasseurs, donc. Puisqu'il ne ressentait aucune faim vorace, il en déduisit qu'il n'était pas concerné. Toutefois, il se mit en marche. Lorsqu'il était enfant, il pouvait arriver qu'il se plaignît du froid. Lorsque tel était le cas, sa mère lui donnait un vêtement supplémentaire et lui intimait de rester en mouvement. Autant utiliser ses conseils avisés. Tandis qu'il avançait entre les épais feuillages, le fils de Réprouvés observait son environnement et les différents protagonistes. Laëth avait sûrement été téléportée ici, elle aussi. A l'imaginer devoir donner un baiser, alors qu'elle espérait tant devenir comme tous ces Anges qu'elle côtoyait, le fit sourire. Toutefois, une préoccupation ne manqua pas de s'inviter dans son esprit : il espéra de tout son cœur qu'elle ne tomberait pas sur un fou, et surtout, qu'elle serait assez raisonnable pour embrasser le dit individu. S'il avait bien compris la menace sous-jacente, un refus pouvait conduire à un dénouement bien plus terrible.

Il n'entendit pas la succube se glisser jusqu'à lui. La caresse de ses ongles sur son dos déclencha un violent frisson et il se retourna précipitamment, écartant ses ailes par réflexe. L'Asmodée... Le brun demeura coi. Il était surpris de la voir ici, car il avait cru n'apercevoir sa chevelure ardente ni au bal, ni aux bains. Comment aurait-il pu la manquer ? Il se remémorait parfaitement l'effet qu'elle lui avait fait lors de leur première rencontre. Ce qu'elle diffusait était toujours aussi saisissant, peut-être même plus. La situation ? Pourtant, elle était habillée - comment était-ce possible ? Tous ceux qu'il avait vus se promenaient nus. Devait-elle le chasser ? C'eût été ironique. Le Démon qui attaque l'Ange, comme l'écho d'une histoire encore trop pénible. Intolérable. Priam détailla son visage harmonieux, trop bien dessiné pour ne pas être fait pour séduire - ce à quoi elle s'employait assidûment, considérant sa place chez les Vils. « Vous n'avez pas l'air trop mal non plus. » répondit-il. Son regard sulfureux, qui courait sur sa peau, ne le laissait certainement pas indifférent. Cette femme exerçait sur lui un mélange d'attraction et de répulsion - un rejet motivé par une forme de peur que suscitait sa puissance. Une flamme incertaine brûlait sa rétine. Aussi stupide et naïf que cela pût paraître, il ne la croyait pas fondamentalement mauvaise ; toutefois, il avait suffisamment vécu avec des êtres démoniaques pour savoir qu'ils n'étaient pas taillés dans la mesure et la candeur. Lorsque la rousse évoqua le danger que représentait cette mise en scène pour un Ange, il haussa un sourcil. Les prédateurs s'arrêtaient dès que le baiser était accordé, non ? Il l'espérait. De ce qu'il avait pu voir de ce monde, il était loin d'être en mesure de repousser la majorité de ceux qui le parcouraient, bien au contraire. Néanmoins, il n'oubliait jamais de prier les Zaahin pour l'aider à progresser dans la Laas. La main qu'elle posa sur son épaule le ramena à la réalité et l'électrisa. Inconsciemment - sans doute, car quel Ange n'aurait pas que de chastes et pures pensées ? -, il s'inclina pour accentuer le contact ; mouvement qui ne fut interrompu que par la révélation qu'elle laissa échapper. « Quoi ? Quelle prophétie ? » Drapé d'incompréhension, il fronça les sourcils en se redressant. « Qu'est-ce que vous racontez ? » Lui, un élu ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Les Zaahin ? Les Aetheri ? Pourquoi et comment avait-elle su ? Pourtant, déjà, elle prenait sa main pour y déposer ses lèvres, et s'en allait, avec la promesse d'une rencontre prochaine. Priam s'avança, mu par le désir de la voir rester - pour qu'elle lui expliquât les choses en tout bien tout honneur, évidemment. « Non ! Vous devez... » Quoi ? Rien, elle ne lui devait rien. Si elle s'était tue, c'était certainement qu'elle ne comptait pas en dévoiler plus. Pouvait-elle réellement le laisser comme cela, sa curiosité piquée et inassouvie ? Oui. Tandis que sa silhouette aussi charmante que charmeuse s'éloignait, il demeura là, désemparé.

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Lun 28 Oct 2019, 01:53

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Les révélations



La frêle silhouette de l’Ygdraë rencontra le sol avec une violence qui lui fit échapper un petit cri. La réaction du Roi l’avait tellement surprise qu’elle en était tombée sans opposer la moindre résistance. Aurait-elle seulement pu le faire ? Certainement pas. Sa peau s’en retrouva écorchée à plusieurs endroits et une douleur aigue s’éveilla. Ce n’était néanmoins que superficiel et ce ne fut pas à cause de cela qu’elle se retrouva avec les larmes aux yeux. Ses petites mains dans la poussière, elle n’osa d’abord plus bougée, incapable d’ôter de sa vue le regard que lui avait lancé Devaraj. Son menton trembla davantage sans qu’elle ne le contrôle. Elle n’arriva pas à empêcher un gémissement de sortir de ses lèvres. Elle pleurait à présent, presque silencieusement, ses sanglots bien trop faibles pour être entendus par les deux parties en présence. Que pouvait-elle faire ? Qu’attendait cet Ange d’elle ? Elle se sentait si inutile, ses oreilles se baissant davantage à chaque insulte que le Suprême de l’Au-Delà proférait contre les Dieux et à chaque parole acide que lui envoyait sa sœur au visage. Elle finit par se recroqueviller sur le côté, en position fœtale. Elle voulait tout oublier mais son souhait ne lui fut pas accordé. Au lieu de quoi, elle devina l’acte de Devaraj. Les sens aux aguets, elle n’entendait plus Lilith. Elle devina un premier mouvement d’affaissement puis un deuxième. Les paupières fermées, elle n’osait pas regarder. Il le fallait pourtant. Ses lèvres et ses yeux se serrèrent, dans un geste de déni. Elle ne voulait pas. Elle savait que ce qui allait s’imposer à elle risquait de l’ébranler davantage. Elle était nue, dans un labyrinthe glacé, à essayer de lutter contre deux êtres qui auraient pu la briser d’un coup mal placé. Elle resta immobile encore quelques secondes, jusqu’à entendre le Chaman se plaindre de nouveau. Elle se redressa délicatement. Elle frissonna, autant à cause de la température qu’à cause de ce qu’elle découvrit. Légèrement paniquée, elle étouffa un petit cri dans sa main qu’elle plaça devant ses lèvres. Une seconde encore. Un temps, celui de la décision. Celle d’après, elle s’était relevée.

« Devaraj… » commença-t-elle en tendant ses doigts devant elle, paume vers lui. Elle semblait hésitante et elle l’était. C’était comme essayer d’approcher un animal sauvage. Sauvage ou apeuré ? Elle l’ignorait. Sans doute ne voulait-elle pas croire totalement en sa folie. C’était idiot. Elle résonnait d’une manière erronée. Pourtant, elle avait assisté à plusieurs tentatives de suicide, celles des filles qui, à peine pubères, avaient fini dans le bordel de la Démone à Sceptelinôst, à se faire briser par des hommes sans scrupule. Parfois, c’était plus facile de s’ôter la vie que d’avoir à attendre la mort d’une façon souvent répugnante. Lentement, elle gagnait du terrain. Elle y avait pensé aussi, après. Heureusement, elle avait eu ses filles. Elle s’y était accrochée, parce que c’était tout ce qu’elle avait. Et, à présent, qu’avait-elle ? Lui. Surtout lui. Ezechyel aussi, bien sûr, mais elle vivait sur l’Île Maudite au côté de ce Roi-ci qui essayait de se tailler les veines.

Doucement, elle finit par le rejoindre, s’agenouillant à côté de lui. Ses petits doigts glissèrent sur la lame qu’elle attrapa, sans à-coups, jusqu’à ce qu’elle fût certaine de la tenir. Là, elle l’éjecta plus loin, attrapant d’un même temps les mains du Chaman. « Non ! » asséna-t-elle, fermement. Ça ne lui ressemblait tellement pas qu’elle se sentit immédiatement mal. Le voir ainsi lui donnait envie de pleurer, encore. Elle se retint avec peine, ravalant ses sanglots. « J’ai dit non ! » fit-elle un peu plus fort en fronçant les sourcils et en rougissant en même temps. Son ressenti interne n’avait rien de compréhensible. C’était un paradoxe éclatant. Le sentiment le plus fort restait la peur. Elle avait peur qu’il cherche à continuer. Elle avait peur qu’il s’en prenne à elle. Elle avait peur de ne pas réussir. Sans doute cette même peur nourrissait-elle également sa colère. Elle était gênée et mal à l’aise mais ces sentiments-ci étaient très lointains, perdus dans l’urgence de la situation. Circë avait vu que Lilith était étendue sur le sol. Elle ne l’oubliait pas mais le Roi restait sa priorité. « Je… Laissez-moi vous aider, d’accord ? » Le fait est qu’elle n’avait pas le contexte. Elle ignorait pourquoi est-ce qu’ils se battaient. Était-ce à cause de cet endroit ? Elle ignorait de quoi il avait besoin. Elle ignorait que l’absence de magie pouvait perturber à ce point. Elle-même n’était pas une mage puissante. Elle n’utilisait que très rarement ses dons ; un tort, bien entendu. « Dîtes-moi ce dont vous avez besoin. Je peux vous aider. Je suis là pour vous. Et… Et si je n’y arrive pas, j’appellerai à l’aide. Il y a toujours une issue préférable à celle-ci. » Elle aurait aimé qu’Ezechyel l’ait suivie. Lui aurait su quoi faire exactement. « Tout va bien se passer. » Elle n’en était pas certaine mais elle avait essayé d’être convaincante. Elle essayait aussi de ne pas pleurer même si ses yeux étaient brillants des larmes qu’elle tentait de réprimer. Ça la brisait de le voir dans cet état.

864 mots

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

~ Ygdraë ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 838
◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Lun 28 Oct 2019, 07:24

Je reculai d’un pas en mettant fin au baiser, soutirant mes lèvres de la bouche de Circë avec une infime douceur. Mon regard se riva presque instinctivement vers ses iris céruléennes, alors que je contemplais la lueur carnassière irradiant en leur sein s’éteindre comme la flamme vacillante d’une bougie. L’enivrement avait quitté ses traits au profit de la confusion, de l’hébètement, qui semblait avoir pétrifié son corps sur place. Tel un reflet, ses joues avaient adopté la même teinte écarlate qui couvrait mon faciès, accentuant involontairement la gêne que je sentais m’enserrer autant l’esprit que le cœur. J’étais à court de mots, incapable d’exprimer la moindre pensée cohérente qui permettrait de détendre un tant soit peu l’étrange atmosphère qu'il y avait entre nous. Seulement, j’ignorais par où ou par quoi commencer précisément. Ma raison se laissait troubler par l’aspect insolite de la situation – notre nudité n’arrangeait strictement rien à mon inconfort – mais j’étais conscient que mon silence ne pouvait durer plus longtemps. Pour moi, mais surtout pour la sylvestre qui avait vu son illusion se briser, son désir s’envoler. Le sentiment avait peut-être été factice, mais la chute, elle, paraissait bien réelle. J’avais perçu l’éclat de tristesse émaner de son murmure, de cette phrase qu’elle n’osa jamais compléter. Se sentait-elle honteuse? Effrayée par la proximité que j’avais établi en me rapprochant de son être, miroitant ainsi la terreur qu’elle avait éprouvé lors de notre première rencontre? Intérieurement, je maudissais le Diable pour toutes les atrocités qu’il lui avait fait endurer. Pourtant, une part de moi accusait l’inconvenance du geste que j’avais moi-même commis, alors que je connaissais la vérité au sujet de son traumatisme, bien que les circonstances m’y eussent contraint, par nécessité. C’est pourquoi un sourire désolé, coupable, s’esquissa inconsciemment sur la commissure de mes lèvres, tandis que l’Ygdraë tentait de reprendre le flambeau de la parole, sans succès cependant. Les mots semblaient s’être bloqués au fond de sa gorge. Inspirant doucement de l’air au creux de mes poumons, j’effectuai un pas vers l’avant. « Circë– » Commençai-je, avant que l’Elfe détale subitement dans la direction opposée. Étonné, je clignai des yeux à quelques reprises, fixant sa silhouette s’estomper à travers le rideau de neige. J’hésitai un instant avant de me lancer à sa poursuite, partagé entre les deux choix qui se présentaient désormais à moi : suivre le même tracé que Mircella ou celui de Circë. La cause de la seconde gagna rapidement ascendance sur mes doutes. La confiance que je portais à l’égard de ma femme était égale à l’amour que nous éprouvions si ardemment l’un pour l’autre. Je m’élançai donc sur la piste de l’Elfe aux cheveux cristallin en suivant les empreintes qu’elle abandonnait sur le sol immaculé. Mes jambes foulaient les mètres au pas de course. Devant mon visage flottait mon souffle condensé par le froid que le vent balayait derrière mon sillage.

J’ignore combien de temps je passai à courir exactement, mais un cri, qui vibra à l’intérieur de mes tympans, m’incita à accélérer la cadence. J’avais reconnu la voix de la jeune femme. Tournant brusquement à une intersection, animé par une vague d’angoisse et d’appréhension, j’apparus au bout du couloir dans lequel ma comparse s’était réfugiée. Je fus aussitôt confronté à une vision des plus inattendues, pour ne pas dire étrange. Abasourdi, je regardai tour à tour la femme évanouie au sol – que je reconnus comme étant la Bienfaitrice de Maübee –, le Suprême de l'Au-Delà et Circë, agenouillée au chevet de ce dernier, les traits défigurés par la peur et l'impuissance. Alors que je m'avançais lentement en direction des deux protagonistes, mon regard glissa brièvement vers l'épée imbibée de sang qui gisait un peu plus loin d'eux, avant de le poser à nouveau sur le Chaman. Celui-ci était blessé. Le pli qui s'était creusé sur mon front se prononça davantage en remarquant les larmes qui inondaient les yeux de ma semblable. « Que se passe-t-il? » Je ne m'adressais à personne en particulier, bien que mes yeux dévisageaient avec insistance la sylvestre. Je m'emparai de la lame abandonnée en toisant avec défiance le Souverain, avant de me rapprocher de l’Ildra. « Pourquoi pleurez-vous? » Lui demandai-je posément. Mon expression s'était adoucie, laissant place à un regard bienveillant qui dissimulait néanmoins mes véritables émotions. J’avais un mauvais pressentiment.

736 mots – Post VII

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Lun 28 Oct 2019, 09:40

[Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 10 Reliah10


Peut-être qu'il deviendrait une Ombre, sûrement même. Néanmoins son corps et son esprit étaient aussi censés se briser dans le Néant au moment de sa mort, alors il ne pouvait vraiment prédire ce qui allait lui arriver.  Si quelqu'un avait bien bousillé la logique du Cycle, c'était bien lui. Quand au fait de devenir une Ombre... Ce n'était pas si grave, parce-qu'il pourrait aller sur la Terre d'Edel. Il changerait d'apparence et recommencera toute sa vie loin de tout ces fous. Il pourrait même regarder de temps à autre passer en visiter le Suprême de l'Au-Delà qui lui succèderait. Il rigolerait secrètement devant la tête de déprimé que ce dernier ou cette dernière aurait certainement. Il sera loin de Jun. De Mitsuko. De ces deux crétins qui n'avaient aucun respect pour leurs enfants autre que la réalisation égoïste de leurs propre souhaits. Oh, ses enfants à lui lui manqueraient certainement. Quelques autres personnes chères à ses yeux aussi. Quoi de mieux qu'une mort pour se séparer de tout ces liens ? Heureusement Caleb lui avait assuré pouvoir le retrouver dans le futur, où qu'il soie. Pouvait-il aussi le retrouver dans le Néant ? C'était plus douteux. L'envie de liberté le rendait fou. Il s'inventa mille possibilités toutes plus alléchantes les unes que les autres dans lesquelles ses blessures n'existaient plus et où il n'avait pas à servir des Dieux sans relâche. Certaines ne tenaient même pas debout tant son esprit était perturbé par sa précédente confrontation, la violence de cette dernière et le cruel manque qui le torturait. Le Chaman appuya sur la lame au moment même où Circë la lui arracha des mains. Il poussa un cri faible et la regarda d'un air hébété. Non ? Mais pour qui se prenait-elle cette pimbêche !  

Il ouvrit la bouche, la referma. Puis il finit par répliquer d'un ton fiévreux. Il n'avait même pas remarqué l'arrivée d'Ezechyel. "Ne vous inquiétez pas pour vous, il y en aura un autre qui me remplacera et qui sera digne, lui." Il faisait une fixation qui n'avait rien de sain sur les insultes de Lilith. Ses yeux étaient toujours rivés sur l'épée et c'est ainsi qu'il découvrit la présence de l'Ygdraë. Décidément, tout dans ce lieu était fait pour le contrarier jusqu'au plus profond de son être. Tout va bien se passer. Les mots de la jeune femme arrivaient enfin à son cerveau. Il grimaça et se mit à rigoler tout seul. "Non. Rien ne se passe jamais bien. Je suis fatigué." La perte de sang ne l'aidait pas. Cela lui rappela vaguement la fois où il avait demandé à Ragnar de lui préparer un poison mortel à boire pour qu'il puisse échapper à Nidalu. C'était loin d'être sa première tentative de suicide... Il regarda Ezechyel. "Il se passe que je ne suis pas digne." dit-il pour répondre à sa question. C'est vrai qu'il avait toujours eu un mal fou à ignorer les atteintes psychologiques à sa personne. Lorsque son orgueil était blessé, il se mettait littéralement à bouder et à se maintenir sur ses positions d'un pied ferme. "Donnez-moi cette épée, ce n'est pas pour vous attaquer, j'en ai besoin p-pour sortir d'ici." dit-il en se relevant lentement. Il n'avait heureusement pas conscience du spectacle misérable qu'il offrait à voir. Sa main gauche parcourut la plaie sur son flanc. Il n'était pas certain de réussir à atteindre Ezechyel avant de s'effondrer à nouveau, ce qui l'embêta fortement. Peut-être dans ce cas pouvait-il chercher une autre arme. Lilith en avait bien trouvé une. Il n'y en avait toujours que pour elle, c'était insupportable !

"Circë, je vais vous demander de sortir d'ici avec votre ami. Toute chose prend fin un jour et puisque l'on me prend pour un pantin sans émotions, j'ai décidé d'en finir avec eux." Il sourit, d'un air complétement dément. "Je trouverais la sortie moi aussi, vous voyez..." Non. Mais pour lui, c'était une évidence. "Donnez-moi cet arme !" Si Ezechyel refusait, peut-être qu'il pourrait aussi essayer de réveiller Lilith. S'il avait su que l'elfe blond était dans les parages, il n'aurait pas assommé sa future assassine.  Elle avait l'air de bien dormir, cette sale hérétique. Regarder l'emplacement où était tombé Lilith, au sol, lui donna le tournis. Il tituba et finit par s’affaisser par terre, puis par ramper jusqu'à atteindre sa sœur, qu'il secoua légèrement tout en la recouvrant de son sang sans faire exprès. "Réveille toi ! Tu dois me tuer !"

817 mots | Post 6 nastae

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Lun 28 Oct 2019, 13:24

[Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 10 P4i2
Les révélations


Il ne comprenait rien, et le trouble de Circë s’accentua davantage. « Je… Mais non. Ce n’est pas pour moi que je… » Les yeux de la jeune femme se levèrent soudain lorsqu’elle aperçut Ezechyel. Ses lèvres s’ouvrirent, comme si elle souhaitait ajouter quelque chose mais rien ne vint. Elle avait souhaité sa présence si violemment qu’elle croyait rêver. Il pourrait régler la situation. Il possédait sans nul doute une sagesse qu’elle ne pouvait même pas encore toucher du doigt. Comme si l’Ygdraë venait de lui enlever un immense poids des épaules, elle finit par éclater totalement en sanglots. C’était comme si elle n’avait plus à être forte, puisqu’il était là. Alors, tout ce qu’elle avait maintenu difficilement jusqu’ici lâcha totalement. Elle ne répondit pas à la question de l’Aslak, se contentant de faire un geste de la main vers Devaraj pour lui signaler que c’était pour ça qu’elle pleurait.

« Ne lui donnez surtout pas ! » cria-t-elle finalement d’une voix enrouée à l’attention de l’Ygdraë. « Il veut se tuer ! » Elle paniquait de nouveau, ne sachant que faire. Elle savait qu’elle n’était pas de taille. Elle ne pouvait pas empêcher le Souverain de bouger. Il pouvait la balayer d’un revers de la main. Elle releva les yeux vers Ezechyel avec un air implorant sur le visage. Silencieusement, elle lui demandait de faire quelque chose, quitte à assommer le Roi. Était-ce possible de faire ça ? Chercherait-il à se venger à l’avenir ? D’un autre côté, s’ils ne faisaient rien, il allait mourir. « Devaraj… Vous n’avez pas le droit de dire que vous n’êtes pas digne. Votre peuple compte sur vous. Si… si vous deviez mourir, il ne m’aurait pas dit de venir vous aider ! » finit-elle par lâcher, totalement à cours d’arguments.

Circë poussa un nouveau petit cri quand le Souverain tomba, encore. Il semblait que rien ne pouvait l’arrêter. Il voulait « sortir », c’était ça qu’il avait dit, non ? À quatre pattes, elle suivit le trajet du blond, dans l’objectif de l’attraper par les épaules pour le convaincre d’arrêter de secouer sa sœur mais fut arrêtée sur son trajet par une paire de jambes. Elle leva les yeux pour découvrir un homme. Il avait les yeux rivés sur l’Orphelin de la Mort. « Hum. » Il claqua des doigts, ce qui eut pour effet d’endormir instantanément le suicidaire. « Un peu de calme fera du bien à tout le monde, je pense. » Son regard glissa sur les silhouettes dénudées. « Et des vêtements. » Il claqua de nouveau des doigts, ce qui fit disparaître le labyrinthe pour un espace étendu de verdure. Il semblait faire jour mais aucun soleil ne se trouvait dans le ciel. Il n’y avait pas de ciel. Ils étaient à l’intérieur de ce que ceux qui connaissaient l’endroit – une poignée de privilégiés – appelaient la Bibliothèque d’Ilios ; ou la Forteresse selon le Temps de l’appellation. En tailleur, l’homme blond qui était intervenu portait à présent une petite clef autour du coup, à l’instar de ceux qu’il avait téléporté ici. Ils étaient loin de leur Monde.

Le temps que Devaraj et Lilith soient débarrassés de leurs maux, aussi bien physiques que psychologiques, il se tourna vers Ezechyel. « C’est amusant. Votre femme est venue ici il y a longtemps, juste avant de devenir Reine. Il semble que ce soit votre tour aujourd’hui. » Il sourit, en coin, laissant un silence s’installer avant de faire un petit geste de la main pour présenter l’endroit, une fois qu’il fut certain que ses enfants soient réveillés et aptes à le comprendre. « Bienvenue dans la Bibliothèque d’Ilios, Æther de la Connaissance. » Son sourire s’agrandit lorsqu’il pensa à Raanu. « Inutile de chercher à vous échapper. Vous vous perdriez dans l’Univers pour de futiles raisons. » Il désigna sa clef. « Autour de votre cou se trouve une clef. Cette clef vous permet d’ouvrir certains livres qui se trouvent ici, dont le livre de votre vie qui relate votre passé, votre présent et votre futur. Plusieurs théories s’affrontent sur ce que vous y trouverez : votre futur immuable ou la version la plus probable au moment de votre lecture ? Qui sait ? Le passé peut également se dérober, selon certains penseurs. » Il avait ouvert le sien. Il n’avait pas fait que l’ouvrir mais, ça, c’était une autre histoire. Il en avait ouvert d’autres, également. Il faut dire que pour une raison qu’il avait rapidement devinée, il était capable de tous les lire. Cette lecture, il l’avait commencée à l’Ère du Chaos du Cristal. C’était la première fois de sa vie. Ce n’était pas la première fois chronologiquement parlant. Finalement, le privilège d’être Divin abaissait les barrières du Temps et de l’Espace. Il n’avait pas effacé les cultes des précédents Dieux de la Mort par miracle. Il s’était renseigné et les avait annihilés, purement et simplement, avant même que l’idée de l’élévation ne puisse germer dans leur esprit. Dans tous les cas, le seul qu’il aurait aimé ouvrir lui demeurait insaisissable. Edelwyn avait dû emporter son livre loin d’ici ou le cacher, bien avant qu’il ne découvre le lieu. Il n’avait jamais osé voler l’un des livres.

La verdure disparut et ils se retrouvèrent dans un couloir semblant sans fin, comportant des milliards de livres. Ce n’était pas de simples livres. Chacun possédait un cadenas qui empêchait l’ouverture à quiconque n’y avait pas le droit. Plus que cela, ils étaient les seules « créatures » de la Forteresse d’Ilios. « Je vous invite à vous promener ici. Qui sait ? Peut-être que vous trouverez quelque chose d’intéressant. » Il sourit. « Quand vous en aurez terminé, vous n’aurez qu’à le dire. Vous serez ramené dans votre Monde, où vous voulez, en gardant en mémoire cet instant ou non. »

D’un geste, il se retrouva à côté de Circë et lui remit un pli. « Je ferai en sorte que vous n’oubliez pas de remettre ceci à Devaraj après l’apparition d’une femme sur l’Île Maudite. » Il marqua une pause. « Vous saurez quand vous la verrez. » Lui avait déjà vécu cet instant et il aimait l’observer, encore et encore. Il était si facile de se perdre dans la contemplation de certains événements du passé. « Ne le lisez pas. » Il aurait aimé rester un peu avec elle mais Raanu avait raison, il valait mieux qu’il ne la côtoie pas. C’était mieux pour tout le monde. Elle lui ressemblait trop.

« Mon fils.

Concernant cette femme, je me demande bien pour qui elle ne serait pas un danger. Il aurait été tentant de te répondre de l’annihiler mais je crains fort d’en être incapable. Elle ne fera pas de mal à ton peuple, pour répondre plus précisément. Elle pourrait même lui apporter. Elle est une Reine, effectivement, une Reine égarée. Guide-la si tu le peux mais elle comprendra rapidement des rouages qu’elle a simplement oublié connaître. Aussi, je te demanderai de ne pas la toucher, même si l’enfant qui naîtrait de votre union dépasserait sans doute nos œuvres cumulées.

Concernant la chose qui te tracasse, il se trouve qu’elle répondra prochainement à tes interrogations. Ce dégoût devrait disparaître lorsque la diversité coulera de nouveau dans les veines de ton peuple.

Aussi, prépare-toi à un éventuel duel avec Rak. On ne sait jamais.

Jun. »


1227 mots

Résumé et explications:

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Lun 28 Oct 2019, 18:15

[Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 10 Reliah10


Son peuple ?! Oui... Il lui revint en mémoire que les peuples comptaient souvent sur leurs souverains. Mais elle parlait par ignorance, parce-qu'elle n'avait pas encore eu vent des précédents événements qui avaient transformé l'Île Maudite. Personne ne pouvait et ne devait compter réellement sur lui, ce ne serait que folie. Il n'était pas digne ! L'homme murmura quelques horreurs et insultes de plus à l'encontre de celle qui était étendue à ses côtés. Elle n'avait pas l'air de se réveiller et cela l'agaçait. Il ne savait d'ailleurs pas quoi répondre à l'Ygdraë, ce qui l'énervait de même. Heureusement pour lui, il ne remarqua pas l'homme qui était brusquement apparu et sombra aussitôt dans le sommeil.

Son esprit ne pût ni s'expliquer, ni même mettre des mots sur ce qui suivit son réveil. Quelque chose d'extérieur venait en lui pour le soigner, et même s'il aurait bien eu envie de continuer à s'enrager juste par principe, il ne pouvait pas lutter contre cette force bénéfique. La première chose qu'il remarqua ne fût pas Jun mais plutôt le retour de sa Magie. Il se mit à sourire comme un enfant de quatre ans. Ses doigts remuèrent pour vérifier la présence de différents sorts comme la création de confettis, de tasses de chocolat chaud et de neige. Des larmes de joie et de soulagement lui montèrent aux yeux. Ensuite, il remarqua la présence de vêtements. Le responsable n'avait aucun goût vestimentaire, constata le Chaman. Enfin, la verdure environnante arriva à son cerveau, suivie de près par la présence de son père. Lui !? Il aurait voulu, à ce moment précis, lui arracher la face et le réduire en petits morceaux pour les faire brûler ; au lieu de quoi, sa seule réaction fût de prononcer d'un ton ridiculement heureux : "Papa !" avant de s'avancer pour lui faire un câlin. Le connard ! Il payerait pour ce qu'il était en train de faire ! Abasourdi par le brusque et extrême changement d'humeur en lui, le Chaman ne contrôlait plus très bien ses émotions ou ses réactions. Devaraj se détourna aussi brusquement de Jun qu'il s'en était approché, et s'assit en tailleur dans l'herbe, passant ses mains dans les brins pour en récupérer l'impression de fraicheur. Il devait avouer ne jamais s'être senti aussi bien de sa vie. Dommage que ce ne soit pas lui le responsable de ce phénomène... Un coup d'oeil sur le côté lui apprit que sa soeur avait l'air de subir les mêmes effets. Cependant il détourna bien vite le regard. Leur dispute datait d'il y a quelques minutes à peine, et elle n'était pas terminée, autant qu'il se souvienne. Il fit néanmoins apparaître deux coupes de chocolat dans ses mains pour en déposer une devant Lilith sans prononcer un seul mot. Jun venait de commencer à parler.

Illios ? Pourquoi personne ne connaissait ce nom ? Pourquoi fallait-il que des Aetheri secrets surgissent pour en écraser d'autres dans une boucle infinie ? Comment les mortels étaient censés suivre le panthéon avec ce genre de comportement ?! Le Chaman écouta le discours. Il gardait une moue indéfinissable sur le visage, entre le sarcasme, l'ironie, la béatitude et l'envie. Parfois, il portait la tasse à ses lèvres pour en boire le contenu. Ses doigts détaillèrent la clé à son cou. Il était sans dire que Jun leur faisait un incroyable cadeau en les amenant ici. Il aurait cependant besoin de décanter les faits précédents pour arriver à lui dire merci. Le Chaman jeta à un coup d'oeil aux deux Ygdraë. Il n'osait plus parler à Circë. Elle devait le trouver horrible, fou et décadent. Quand à Ezechyel... Pire encore, probablement. L'elfe blond devait aussi le trouver indigne, à priori. Une sombre grimace amère s'empara de lui quelques secondes. Il se détourna pour observer en silence le nouveau décor. Où était son livre ? Que pouvait-il ouvrir d'autre ? S'il écoutait sa curiosité, il ressortirait d'ici dans cinq siècles après avoir parcourut la moitié de la bibliothèque, au sujet de gens qui seront tous morts le temps qu'il revienne...

Devaraj serra les dents. Il ne savait ni quoi dire aux elfes, ni à sa soeur, ni à son père. Il avait besoin de se changer les idées et s'éloigna donc en laissant sa main frôler les livres. Le temps qu'il passa à regarder les rayons, il serait incapable de le compter. Toujours est-il qu'au bout d'un moment, il revint sur ses pas pour retrouver les deux elfes et leur tendre un ouvrage qu'il avait ouvert : le sien. Il le leur tendit dans un maigre sourire. Ce geste constituait une excuse pitoyable, il en avait bien conscience. Il redoutait aussi ce qu'ils pourraient y lire et les conséquences que cela aurait sur leurs relations. Toutefois, il jugeait ce geste nécessaire, pour que leurs liens ne deviennent pas aussi stérile que celui qu'il avait envenimé lui-même avec Lilith. Il n'était pas doué ni pour s'exprimer ni pour expliquer les choses, sa diplomatie n'existait pas. Pourtant il n'ignorait pas que l'incompréhension était la responsable de nombreuses guerres. Comment comprendre un fou ? Etait-ce seulement possible ?

Il se détourna en se mordant la lèvre, anxieux. Heureusement, il avait pu ouvrir deux autres livres qu'il tenait sous son bras, pour s'occuper l'esprit : Rak Drornleth et Djoulhya Drornleth.

817 mots | Post 7 nastae Je ferais un post avant le 31 pour avoir le gain des huit messages (la raison de mon rush) après quoi je continue de répondre à un rythme plus cool :3 Merci Eze de nous avoir rejoint dans cette folle aventure ! /sbam

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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Kyra Lemingway
Mar 29 Oct 2019, 23:05


Un frisson caressa la nuque de Maximilien, probablement dû à l'air glacé ambiant dont il faisait totalement abstraction depuis le début de sa course. A moins qu'il ne s'agisse de ce que l'on appelle plus communément le « frisson de la chasse ». Elle était là, à portée de main, à patienter sur un trône de marbre et, en la voyant, il ne put s'empêcher de confirmer ce qu'il était en train de penser depuis un certain temps : Oni était bien décidé à se foutre de sa gueule. La Dame Rouge, vraiment ? Pourtant, à l'instant même où elle eut prononcée ses premiers mots, il s'était contenté de lui faire face en silence, attentif à cette histoire qu'elle lui racontait, envoûté tant par une prestance qu'une assurance qui ne pouvait être ignoré, même par l'idiot du village. C'en était rageant et un instant il douta. La partie avait commencée en évoquant un chasseur et une proie. Il lui avait paru évident à son ressenti qu'on lui avait attribué le rôle de chasseur. Seulement, quelle proie attend sagement son prédateur et l'accueil avec une légende des temps anciens ? Les muscles tendus et les prunelles plantées tantôt dans celle de la Démone, tantôt sur ses lèvres, tantôt sur son coup, il serra les poings face à ces nouveaux sentiments qui le saisissaient, s'accumulant ainsi avec ceux déjà aussi nombreux et contraire qu'ils étaient puissants qui le dévoraient chaque seconde un peu plus maintenant qu'il était à ses côtés. Toutefois il ne pu contenir un rictus sur le début du récit de cette dernière. Il avait quelques difficultés à l'imaginer idiote et naïve. Néanmoins ce rictus s'effaça rapidement au fil de son histoire. Sa légende. Malgré la question qu'elle posa, il n'offrit aucune réponse sinon un air grave se doutant que la suite ne serait pas belle ou joyeuse. La question était rhétorique et il ne fallu attendre que quelques secondes avant qu'elle n'en donne la réponse. Et en effet, la suite ne fut ni joyeuse et encore moins belle – elle ne l'aurait pas été de base de toute façon. Il fronça des sourcils, détaillant l'habille de cette dernière alors qu'elle évoquait sa robe de mariée souillée par le sang de ce fiancé décapité. Hasard coquasse ou humour noir ? Il suivit alors le regard de la Démone, fichant ses deux émeraudes dans ceux de sa vis-à-vis, un nouveau frisson glacé le saisissant alors, non plus à cause du froid mais bien de la menace ouverte qui était venue clore sa tirade.

Un rictus pincé se glissa sur ses lèvres. Il bouillait intérieurement. Pour ces émotions qui l'avaient menées jusqu'à elle et lui intimaient ardemment, maintenant que c'était à son tour de s'exprimer, de s'emparer d'elle et de mordre la chaire de ce cou, dont elle semblait tant aimer en dépourvoir certains, au sang – sa robe en portait déjà la couleur cette fois-ci – ou de se saisir goulûment de ses lèvres infâmes, voir même faire les deux, mais également pour cette retenue dont il devait faire preuve face à une proie qui n'en était finalement pas une. « Il n'y a ni légende, ni prophétie dans mon histoire. Mon histoire c'est l'histoire des gens simples, celle de la majorité des personnes de ce monde. Celles ignorées ou sacrifiées pour "la bonne cause". ». Un terme qui lui paraissait bien vague, surtout aujourd'hui dans un contexte ou même Antonija lui avait signifié de se méfier des Anges. « C'est une histoire de survie, car c'est en bas de la pyramide que l'on subit les lubies des Grands. Et c'est quand on est traité comme des parasites que l'on se rend compte que la vie est une jungle hostile et mal famée. ». Il n'y avait pas à discuter. Il avait vu les habitants d'Avalon lorsqu'il avait aidé à ramener ce bateau abandonné. Les Déchus n'avaient pas l'air de vivre dans la crainte ou la méfiance. « Au début je vivais dans un de ces quelques villages qui existaient encore hors d'Utopia. Je me suis retrouvé sans Ange Gardien quand celle-ci a sombré dans la déchéance. Et c'est sans Gardien que j'ai dû faire face à un raid des Démons lors de la dernière guerre. Ce que je n'ai pas fait. Ce jour-là j'ai fuis. Un geste qui m'a sauvé, mais en contre-partie j'ignore ce que sont devenus mes proches. ». Il coula un regard en direction de la Dame Rouge à ces mots. « J'ai rejoins les murs protecteurs d'Utopia. J'étais un garçon de la forêt sans réelle instruction qui débarquait en ville. Un nouveau monde, ou plutôt une nouvelle vie avec de nouveaux amis, un nouvel Ange Gardien. ». Un rictus cynique se dessina à la commissure de ses lèvres en songeant à ce qui venait après. « Mais une vie tranquille n'a rien d'amusant, n'est-ce pas ? Et un jour je me réveille dans un lieu inconnu où on m'annonce que dix putains d'années ont passés avec ce qu'il s'y s'est déroulé à encaisser. Comme, le Génocide des Anges, par exemple. ». Évidemment, ce n'était pas un hasard s'il avait choisi cet exemple-ci. « Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que mon deuxième Ange Gardien y avait succombé. ». Un rire grave lui échappa. « Parfois je me dis qu'Ezechyel ne m'apprécie pas beaucoup. ». Il glissa de nouveau ses prunelles vers la Démone. « Et me voilà, face à vous, pour avoir été trop naïf,  ou idiot, au choix, au point de ne même pas prendre en considération les avis de mes proches. Mais c'est pas grave, mille Anges seront libérés, que demande le peuple. ». Il avait conclu sur un ton grave et cynique, malgré la nouvelle qui était sensée être bonne. Il l'avait toujours de travers. Malgré les remerciements de l'Ange plus tôt, il ne pouvait se défaire de ce sentiment terrible qui l'avait envahi dès l'instant des révélations.

Mots 1047 | Résumé:
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Mer 30 Oct 2019, 00:20

« Huuum… » fit longuement la Démone en observant l’Humain. Ses lèvres finirent par s’étirer en un sourire cynique mais tout de même charmant. « À vous écouter, c’est toujours la faute des autres ; les Grands, comme vous les appelez. » Elle se leva de son trône et s’avança vers lui lentement, ses pieds s’enfonçant dans la neige d’une manière telle qu’il était possible de se demander si elle ne cherchait pas à faire frissonner de plaisir cette dernière. « Allons bon. Soyez honnête. Pensez-vous réellement que vous feriez mieux à la place de ceux qui dirigent le monde ? C’est si simple de se plaindre lorsque l’on n’a aucune responsabilité et aucun poids. Pauvre petit Humain, sacrifié sur l’autel des grandes causes. » dit-elle, moqueuse. « Je vais vous dire un petit secret, mon cher. Si vous n’avez pas envie que les autres vous marchent sur les pieds et vous fassent mal, il vaut mieux les écraser avant ou devenir si puissant qu’ils se heurteront à un mur infranchissable. Alors, ils baisseront les yeux devant vous. Seulement, à cet instant, vous serez devenu un Grand à votre tour et vous comprendrez que rêver à une paix perpétuelle est une douce utopie que seuls les êtres stupides et ignares peuvent envisager. » Elle sourit, ses doigts fins passant dans sa chevelure pour la placer sur le côté. Ses boucles cascadaient jusqu’à son ventre, caressant son décolleté avec élégance. « Si vous souhaitez changer le monde, essayez, mais vous ferez toujours souffrir une des parties en présence. Il n’y a aucune équation à-même de les concilier tous, à moins de prendre le contrôle absolu de tous les peuples de ces Terres et de les diriger d’une main de fer. Et, alors, vous serez devenu un tyran. » Elle pencha la tête sur le côté et se rapprocha davantage de lui. « Et si votre objectif est de rester un simple quidam alors… eh bien, il vous faut accepter que l’on décide pour vous. Après tout, ce n’est pas comme si les Grands représentaient la majorité. » Ses yeux le regardaient avec un certain éclat. « Si le peuple voulait réellement se rebeller, ce serait déjà fait. Finalement, tout est une question de dominants et de dominés. Choisissez votre rôle mais ne blâmez pas les autres pour votre choix ou votre incapacité à prendre votre Destin en main. Si vous êtes trop insignifiant pour que votre vie importe à quelqu’un, alors évoluez car le Monde ne changera pas de mode de fonctionnement pour vos beaux yeux. » Elle s’avança encore. « J’ai eu la chance de naître Reine mais beaucoup de grands noms se sont forgés dans la sueur et les sacrifices. Croire en ses rêves est important mais il ne demeure pas moins que vos idéaux sont des cauchemars pour d’autres et c’est être fermé d’esprit que de croire le contraire. » Elle se mordit la lèvre. « Les Démons aiment le sang. Ils aiment faire souffrir. Qui pensez-vous être pour leur retirer ce droit ? » Elle s’avança jusqu’à être très proche. Elle se mit à chuchoter. « Cela dit, si vous voulez connaître mon petit secret, le Génocide angélique est, de mon point de vue, une erreur et une aberration. Annihiler ses ennemis est la marque d’une fin proche pour son propre peuple. Que seraient les Démons sans les Anges si ce n’est un affront pour l’équilibre de ces Terres ? » Elle glissa derrière lui tout en l’attrapant par l’une de ses épaules pour le faire pivoter. De toute façon, il aurait été bien fou de lui tourner le dos. « Ce Génocide est également l’illustration de la faiblesse des Anges. Mieux préparés, sans doute auraient-ils pu lutter. C’est une leçon qu’ils retiendront longtemps. »

Elle se tut un instant mais se mit à avancer pour le faire reculer, lentement mais surement, jusqu’au trône où elle le poussa fermement. Son genou glissa entre les cuisses de l’Humain. Son mari ne l’avait sans doute pas privée de magie car elle sentait le Ma’Ahid de Maximilien l’atteindre. Pourtant, elle n’avait pu utilisé ses dons depuis qu’elle était ici. Quel étrange paradoxe. Quoi qu’il en soit, elle ignorait si elle aimait ou haïssait cette sensation. Il la rendait plus vulnérable ; pas assez pour pouvoir l’ébranler. « Je me demande donc ce que vous souhaitez faire. Vous avez avancé avoir été naïf et idiot, avoir été manipulé et malmené par des puissances supérieures. Ça ne cessera jamais à moins de changer de rôle et de vous élever pour être sur un pied d’égalité avec elles. De votre piédestal, vous pourrez alors constater à quel point vous ne différez pas de ceux que vous blâmiez. Ce n’est pas pour vous décourager, au contraire. Je vous propose d’essayer et de vous y aider. Nous pourrions conclure un pacte pour l’expérience. » Elle sourit. « Vous me plaisez assez, je dois avouer, fougueux et enragé, convaincu d’avoir été trompé et floué, incapable de reconnaître le parcours que vous avez déjà accompli. » Elle passa sa langue sur ses lèvres. « Je pourrais devenir votre Gardienne. Bien sûr, j’imagine que si vous n’êtes pas déjà mort, c’est qu’un nouvel Ange a pris la relève de l’ancien. Sincèrement, je suis curieuse. J’ai très envie de savoir qui vous serait le plus utile entre lui et moi, qui vous apprécierez le plus à termes et qui sera le plus apte à vous protéger des vicissitudes de la vie. Cela dit, si vous n’avez aucune ambition, cela ne m’intéresse pas, je déteste perdre mon temps avec des gamins pleurnichards. Choisissez mais n’oubliez pas de m’embrasser. » Ses lèvres effleuraient déjà les siennes et son parfum se mêlait au sien dans un mélange qui lui paraissait exquis.

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Mer 30 Oct 2019, 20:48

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Si Devaraj avait été capable d'empathie sincère, il l'aurait certainement destinée à Rak dans son entièreté sans aucune hésitation. Le Chaman n'en restait pas moins pratiquement insensible à tout ce qui ne le concernait pas directement lui ou son peuple. Mais il ne pouvait dénier ressentir une certaine sympathie pour les autres esclaves des Aetheri. En fait, cela était plutôt amusant, de découvrir qu'il existait au moins un autre homme dans l'univers qui avait autant voire moins de chance que lui. Étrange que Lilith se retrouve liée comme cela aux deux, le Destin faisait de bizarres coïncidences parfois. Comprenait-il mieux les relations qu'avait sa sœur avec cet homme ? Non. Un Fou ne s'embarrassait pas à comprendre. Il avait par contre assouvi sa curiosité au fil de la lecture. Cette bibliothèque était mille fois mieux que les Esprits qui lui servaient d'espions, pour peu qu'on puisse ouvrir le-dit livre. Un frisson lui traversa le corps. S'il s'écoutait, il ne ressortirait jamais ici. Jun avait bien dit que vie entière ne suffisait pas à parcourir la totalité de ce lieu. Le père devait pourtant savoir que son fils était bien trop curieux, faible et imprudent pour être capable de surmonter une quelconque tentation... Faisait-il exprès de lui montrer cette bibliothèque ? Pour qu'il y reste enfermé à jamais ? Etait-ce un piège ? Le Chaman fronça les sourcils quelques instants, grandement perturbé. Rak avait de la chance quelque part : son père n'était pas un dieu dangereux et imprévisible. Probablement. En tout cas ce n'était pas écrit dans le livre. Mais il n'avait pas lu la partie qui concernait le futur. Devaraj rechignait visiblement à regarder au devant du présent. Même l'idée de connaître son propre futur à lui ne lui plaisait pas. Et si ce qu'il y voyait lui déplaisait ? Il devrait ensuite vivre avec la sombre et dure pensée qu'un horrible Destin l'attendait encore. Il aimait les risques mais hors de question de prendre celui-ci. La surprise macabre était encore préférable à l'attente fataliste. Il avait peur, tout simplement. D'ailleurs, il n'était pas digne. Un grognement étrange sortit de sa bouche. S'il n'avait plus envie de se battre grâce, ou plutôt à cause de la magie de Jun, il n'en restait pas moins agacé contre Lilith pour lui avoir dit cela. Certes, il avait lui aussi dit des choses horribles. Ce n'était pas une raison pour qu'on lui en réponde des pires, pensa-t-il, souffrant d'avoir cette fameuse phrase coincée en travers de la gorge.

D'un geste énervé, il ouvrit le livre de la coupable, qu'il avait piqué du rayon. Il en connaissait déjà une bonne partie, logiquement. Ou peut-être pas, constata-t-il au bout d'un petit moment. Brusquement, il releva la tête, livide, consterné, choqué. Ses yeux se baissèrent toutefois de nouveau pour continuer de finir la page. Un petit rire nerveux le traversa. Heureusement qu'il était déjà fou, car ce qu'il venait de lire n'était pas bon pour la santé mentale des personnes censées, du tout. Par acquis de conscience, il continua sa lecture jusqu'au présent là aussi. Avait-il honte d'avoir oublié certains passages de ce qui était raconté ? Non, pas vraiment. Cela lui laissait un goût amer dans la bouche, par contre. L'air perturbé, il reposa les deux livres, puis parcourut les rayons. Il cherchait Jun. Il avait plusieurs petites questions assez vindicatives à lui poser. Comme, par exemple, pourquoi ce connard avait-il pu assassiner sa propre fille ? Comment étaient-ils censés grandir en sainteté avec ça ?! Quand à lui faire confiance, c'était fichu pour l'éternité. Les yeux exorbités et la mâchoire serrée, le Chaman agrandit ses pas. Sans surprise, le concerné était introuvable. Cependant, il sera bien obligé de se montrer devant son fils un jour ou l'autre, à moins qu'il ne le tue lui aussi pour éviter la discussion. Pourquoi pas, au point où on en était ?! Devaraj fonçait tête baissée dans les couloirs en marmonnant des insultes. Il ne remarqua la jeune femme qu'au dernier moment et manqua de peu de lui rentrer dans le lard.

Le Chaman ouvrit la bouche. Jun n'avait pas précisé qu'il y aurait d'autres visiteurs ! Quoiqu'à la regarder une deuxième fois, elle ne ressemblait pas du tout à une visiteuse. "Vous boudez ?" murmura-t-elle d'un ton froid, après avoir remit une mèche brune derrière son oreille. "Euh..." répondit Devaraj, qui n'osait plus rien dire ni la regarder dans les yeux. Il bafouilla "Non." par esprit de contradiction. Heureusement qu'en sa qualité de Suprême de l'Au-Delà, il pouvait ne pas complétement perdre ses moyens face à cette créature et ne pas être dupe. Il en avait trop vu pour confondre. Jun n'avait pas précisé la présence d'autres Aetheri ! Fais chier ! Cela lui fera une plainte de plus à lui adresser. "Je cherche le Dieu de la Mort, l'auriez vous aperçu ?" Il ne fallait surtout pas qu'il perdre son courage et perdre son premier objectif de v- "Ezechyel est occupé. Venez avec moi..." Elle le prit par le bras pour s'éloigner en le trainant plus qu'en l'accompagnant. "Vous me reconnaissez ?" Pas vraiment, mais par contre elle lui faisait peur. "Je-je crois." Ce n'était pas la bonne réponse à donner. Il était suicidaire, décidément.



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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Mer 30 Oct 2019, 21:48


Laëth inspira et, par un mécanisme inconscient, bloqua sa respiration. Elle dévisageait son chasseur, ses iris verts troublés d’adrénaline et de doute. Le temps semblait s’étirer avec une lenteur presque douloureuse. Et elle était là, simplement là, emprisonnée par un corps contre lequel elle ne pouvait rien. S’en serait-elle seulement débarrassée, si elle en avait eu les capacités ? Malgré toute sa volonté, elle ne parvenait pas à en être certaine. Ses émotions et ses sentiments l’engloutissaient si bien qu’ils avalaient sa raison et sa morale, qui toutes deux disparaissaient dans le néant de leurs gueules béantes. Ses pensées culpabilisatrices se noyaient lentement. Elles survivraient, elles reviendraient, elles la tourmenteraient. Elle le savait, et pourtant, elle ne pouvait pas se soustraire à la condition de son âme. Elle accueillit le baiser avec une ferveur qu’elle maudirait dans quelques jours. Elle le maudirait, lui, de ne pas avoir su résister à sa place. Elle maudirait sa figure enfouie dans le creux de son cou, sa main autour de ses poignets, ses jambes contre les siennes, leur danse, leurs paroles, tout. Surtout, elle se maudirait d’y penser ou, pire, de rêvasser à ce sujet. Elle n’en avait pas le droit. Néanmoins, cette soirée semblait avoir été orchestrée pour lui prouver que le réel ne connaît aucune limite et que rien n’a à être à sa place. Le monde bascula. Enfin libérée, la jeune femme recula d’un pas. Elle se heurta à quelqu’un – tous ses sens éveillés, elle reconnut la douceur et la chaleur d’une peau. Frémissante, elle tourna la tête. Elle découvrit l’ancien Empereur Noir, dont les crimes passés se perdaient en écho dans le présent, et resta aussi muette que figée. D’amples ailes blanches ornaient sa silhouette. C’était une plaisanterie. C’était terrible. Quoi que son aura l’écrasât, elle n’était pas chargée de la noirceur qu’elle aurait volontiers accordée aux Sorciers. Les Aetheri se moquaient d’elle – si elle avait su à quel point… Elle fut incapable de bouger lorsqu’elle sentit ses doigts et ses paumes frôler son dos, s’attarder sur sa nuque puis dégager ses cheveux humides de neige et s’arrêter sur ses épaules. Seul son épiderme vibrait sous l’assaut de la vague provoquée par sa caresse. Son visage pivota vers l’autre brun et ses yeux lancèrent un appel désespéré. Elle se sentait glisser ; c’était comme si plus elle se débattait, plus elle s’emprisonnait. Je compte sur vous pour faire disparaître le mal… Le murmure lui arracha un frisson virulent ; puis ses pensées tourbillonnèrent. Que voulait-il dire ? Elle n’osa pas le regarder. Elle fixait l’épaule de son ancien partenaire de danse comme si sa survie en dépendait. Néanmoins, il ne tarda pas à se rapprocher à son tour et à se pencher vers son oreille. Elle eut un mouvement de recul qui n’aboutit à rien. Elle était coincée entre deux remparts de chair. Prise au piège. C’était comme être enfermée dans une pièce minuscule, dont aucun mur n’enlaçait la moindre ouverture sur l’extérieur – son cauchemar. Son rythme cardiaque s’accéléra brutalement, tant à cause de la proximité des deux hommes que par peur. Elle plaqua ses deux mains contre son visage, comme si cacher ses traits pouvait la protéger. Comment avait-elle fait pour se retrouver dans une situation si inappropriée ? Elle avait envie de disparaître et d’oublier ce moment. A leur merci, elle se sentait faible et désemparée. Elle haïssait ce sentiment. Les mots du prédateur la rassurèrent à peine, car ils mirent en lumière cette vérité qui l’ébranlait toujours. Toutefois, elle se rapprocha de celui qui l’avait poursuivie, dans un excès de confiance. Ce n’était peut-être pas sa décision la plus avisée, mais c’était la plus rationnelle.

Contre toute attente, l’ex-roi se détacha d’elle, apparemment appelé vers d’autres horizons. La jeune Ange garda ses mains collées à sa figure jusqu’à ce que le chasseur lui-même ne se reculât. Elle écarta ses doigts puis les abaissa lentement. Elle tremblait. Elle avait tant résisté aux émotions que lui communiquaient ses sens qu’elle était épuisée. Celles-ci avaient profité de ce lieu sans magie pour se manifester avec plus d’acuité qu’elles ne l’auraient pu en temps normal. Peut-être même que certaines, qu’elle avait savamment enfouies, avaient trouvé le moyen de refaire surface. Des larmes s’agrippaient à sa cornée ; c’était son âme qui, renversée, jetée d’un bord à l’autre, malmenée, débordait. Un souffle haché franchit ses lèvres. Les mots de l’homme l’obligèrent à se concentrer sur la réalité. Elle lui accorda un regard nimbé d’incompréhension. « Mes ailes ? » Ce qu’elle vit en tournant la tête lui coupa la voix. Noires. Les plumes d’ordinaire immaculées absorbaient toute la lumière et proposaient à sa rétine un ébène profond. « Ne paniquez pas », avait-il cru bon de préciser. Son pouls tambourina et les larmes qu’elle avait finalement chassées galopèrent jusqu’à ses iris. C’était impossible. Son esprit ne formait aucune pensée cohérente hormis celle-ci. Une perle humide coula sur sa joue, qu’elle essuya d’un geste rageur. Impossible. « Non… » Comme si nier pouvait tout annuler. Comme si un « non » jeté à la volée pouvait rétablir les choses. Comme si son refus était assez puissant. Elle se rappela de son hésitation, en entrant dans ce labyrinthe. Elle s’était demandé si un baiser suffirait à lui faire perdre son éclat. Mais non… c’était plus complexe. Attaquée par l’émotion de l’instant, elle aurait pu croire à la manigance ; cependant, doucement, elle se calmait et se rappelait du déroulement de la déchéance. L’Apakan seul détenait ce pouvoir. Elle ramena son regard sur l’homme. Les blancs rougis faisaient ressortir le vert. « Il n’y a que l’Apakan… c’est le seul à pouvoir nous déchoir. » fit-elle, les prunelles encore palpitantes d’horreur et de terreur. Elle s’entoura de ses bras, comme si elle percevait à nouveau le froid environnant. « Ce n’est pas le désir qui commande la déchéance, je crois… » Bien qu’elle sût les grandes règles de la chute, la situation ébranlait ses plus fortes convictions. « C’est l’acte, pour peu qu’il soit sans amour. Et je n’ai pas- nous n’avons pas, enfin… » Elle rougit et se tut. Elle avait honte. La phrase de Jun la hantait ; je compte sur vous pour faire disparaître le mal. Quoiqu’en dissent les rumeurs, on pouvait au moins reconnaître qu’il avait le sens de l’ironie – que la petite Ange, dans toute sa détresse, ne percevait pas. Elle triturait ses appendices sombres, sans y prêter attention, le regard dans le vide. Quelques plumes arrachées chutaient et se répandaient sur la neige. Elle n’allait pas bien, non. Elle releva la tête et la secoua. « Je ne peux pas rentrer chez moi comme ça… avec ces ailes noires. Ils ne m’accepteront jamais… » Sa gorge se noua. Comme une enfant blessée, elle avait envie de se blottir dans les bras de quelqu’un, toutefois, elle veillait à conserver une distance respectable avec le brun. Il n’était pas question de raviver les flammes qui avaient consumé son bas-ventre. L’angoisse avait cela de bien qu’elle était si gluante, collait si bien aux organes, qu’elle étouffait toutes les braises. « Il faut que vous m’aidiez. » C’était aussi de sa faute, après tout. « S’il vous plaît. » Nerveusement, elle continuait à tirer sur ses plumes souillées.

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Mar 05 Nov 2019, 15:32



Les révélations


Un petit sourire en coin apparut sur les lèvres de l’ôte. Il était temps, à présent. Il les avait assez observés se débattre dans le labyrinthe. Son frère lui avait enlevé quelques-uns de ses cobayes mais ça n’avait que peu d’importance. La nouvelle se répandrait sur les Terres du Yin et du Yang, d’abord par ses lèvres, ensuite par celles de ceux qu’il avait mandaté expressément pour ce faire. Comme une immense fourmilière, elle parcourrait le moindre sentier jusqu’à arriver aux oreilles des peuples les plus reculés. Certains monarques y réagiraient d’une manière virulente. D’autres se montreraient conciliants voire bienveillants. Après tout, il y avait du bon et du mauvais dans chaque annonce. Celle-ci était une sorte de prophétie. D’autres encore croiraient probablement à une farce, même si ça n’en était pas une. Il était joueur mais quand il devenait sérieux, il valait mieux écouter ce qu’il avait à dire. Les Élus étaient nombreux. Quelques-uns se feraient sans doute tuer, preuve évidente de leur illégitimité. Il y aurait des tensions et des guerres, un paradoxe saisissant. Il avait hâte de voir émerger celui ou celle qui réaliserait cet exploit. Le temps que cela prendrait ne lui avait pas été précisé. C’était bien trop lointain pour qu’il s’y projette. Des événements majeurs risquaient d’éclater entre temps, des événements impliquants les Ætheri et qui rendaient donc, de fait, difficilement prévisible la suite. Ça l’excitait pourtant. Cela lui rappelait la course effrénée au Cristal Maître, un temps béni où chacun pensait pouvoir réussir à s’octroyer la puissance du Créateur, soi-disant enfermé. Le temps qui allait s’ouvrir serait celui de la course au pouvoir, celui des grands voyages et des annexions. Il commencerait par un Génocide et la dissémination d’artefacts puissants à travers le Monde. Pas tout de suite. D’ici quelques temps.

La salle de bal réapparut pour les invités qu’il habilla de nouveau avec des tenues appropriées. Il n’était pas atteignable, perché en haut d’une estrade qui surplombait la pièce. Il les regarda un instant, ceux qu’il avait mis à rude épreuve durant la totalité de la réception. Ils s’en étaient bien sortis, certains mieux que d’autres. « Bien. » dit-il puissamment en introduction. « Je me doute aisément qu’aucun de vous n’oubliera cette soirée. Vos sentiments doivent être partagés, mitigés et troublés mais je vous assure que rien n’est arrivé par hasard. Ici ou ailleurs, vos Destins sont liés à ceux que vous avez rencontrés et avec lesquels vous avez pu échanger. Vous vous en rendrez compte, un jour ou l’autre. » Il sourit, un peu mystérieusement. Sa tenue de soirée lui donnait l’apparence d’un Roi. S’il avait posé une couronne au sommet de son crâne, il ne faisait aucun doute que tous lui auraient donné cette appellation. Il l’avait été, Roi. « Enfin, qu’importe. J’ai organisé cette soirée, avant tout, pour vous annoncer l’apparition imminente de l’Æther de la Conciliation : Hel’dra. Ce fait, bien qu’intéressant en lui-même, compte tenue de la charmante appellation de l’Ère dans laquelle nous nous trouvons, n’est pas sans conséquence sur la vie de certains d’entre vous. Car Hel’dra choisira un Élu, que seul le Temps révélera. À vrai dire, j’ignore encore s’il n’y en a qu’un ou deux… ou trois. » Il rit brièvement, amusé. Bien sûr qu’il le savait, il voulait simplement que le Monde fasse des hypothèses et voir ce qui ressortirait de ces dernières. « Cet Élu, ou ces Élus, mais nous nous en tiendrons à un pour plus de facilité, se hissera au sommet de tous les peuples des Terres du Yin et du Yang. Il réussira là où tous les autres auront échoué. Il conciliera les races au nom de sa Déesse et instaurera un nouveau Monde, différent et pacifié. » Bien entendu, il ne précisa pas comment. La paix ne s’obtenait pas toujours par de belles paroles. Quant aux peuples en question, eh bien, il se pouvait que certains disparaissent entre temps. « Voici la liste des Élus potentiels. » commença-t-il. C’en suivit ladite liste, longue, très longue. Pourtant, elle ne le sembla pas aux auditeurs. Il savait que les homonymes existaient dans le Monde, que certains seraient confondus, que certains mourraient à la place d’autres. C’était un jeu dangereux. Une fois qu’il eut fini, il haussa les épaules. « Hum. Je pense qu’il vaut mieux retarder la vente aux enchères des tableaux représentant le Monarque Démoniaque et l’Impératrice Blanche. Je ne vous sens pas d’humeur à cela. » Il ricana. « C’est bête, d’ici quelques temps leur valeur explosera. Enfin. Rentrez bien chez vous et bonne fin de soirée. » dit-il avant que tout ce joli petit monde ne soit éjecté de chez lui par magie.

Plus tard, Aria s’avança vers son mari, la fameuse liste à la main. « Tu as omis des noms. » « Ai-je fait ça ? Quel maladroit je fais… » Il sourit. « Les tableaux immortalisant la soirée te plaisent-ils ? » « Ils iront parfaitement dans l’aile ouest du musée lorsque sa construction sera terminée. »

790 mots

Explications


Hello =D

C'est donc la fin de ce rp. N'oubliez pas de déclarer vos gains.

Concrètement, la liste qu'a donné ??? est celle-ci. Je ferais un truc un peu plus joli plus tard vu que c'est une intrigue qui va m'occuper un certain temps. Donc ne vous précipitez pas sur le truc, faut que je réfléchisse aux réactions des différents chefs de race quand la nouvelle va commencer à se répandre encore plus sur YY. Certains vont en rire (genre les Réprouvés vu que baaahhh ça provient pas d'un Zaahin quoi XD), d'autres pas du tout. Certains Rois vont vouloir trucider les soi-disant élus ou les faire surveiller. D'autres les aider. Ça va dépendre de l'alignement. Parce que, autant dire que pour réussir à régner sur toutes les races, l’Élu va devoir dégager les Rois en place (ce qui peut leur poser de gros soucis, surtout ceux qui y croiront et qui ont trop d'ego xD). Donc je vais réfléchir à tout ça avec Vanille, les chefs PJ et les gestionnaires quand y en a. Vous aurez un joli petit sujet sur ça qui popera un peu plus tard et qui vous en dira plus sur comment positionner votre personnage. Le but c'est de vous donner du jeu.

??? a omis des noms. C'est surtout parce que je vais réorganiser les personnages que j'avais déclaré dans le sujet (vu que certains sont passés en PNJ xD) et aussi parce que je veux ouvrir l'intrigue aux nouveaux et - si y a un vrai projet - aux personnages plus puissants. Et du coup, comme ils ont été omis, ils ne sauront pas qu'ils font partis du ou des potentiel(s) élu(s) ; sauf si la liste fuite, qu'Aria ou ??? le dit, qu'Edwina le dit ou que ceux qui sont au courant parlent quoi hein. Mais ça sera beaucoup plus officieux.

Dans tous les cas, l'objectif à atteindre est hyper important et ça va équivaloir à des années et des années de jeu - RDV dans 20 ans xD C'est quasi impossible en fait (enfin, faudrait virer les autres rois PJ ou au moins les faire prêter serment d'allégeance  xD) mais ça fait du jeu en attendant et ça ouvre pas mal de possibilités pour votre personnage - de l'aide, de la mise en lumière sur lui, du danger, de l'excitation etc etc.

Merci d'avoir participé !  [Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 10 46 Vous pouvez bien sûr continuer sur les labyrinthes un temps pour finir ce que vous faisiez. Les gains ne sont plus comptés mais voilà =)
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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Mer 06 Nov 2019, 00:42


Crédits : The River of Ang-roth par Ferdinand Ladera

Sa cible était radieuse. Elle sentait bon. En vérité, l’ange ne comprit pas tout à fait ce qu’il put se passer. Son corps agissait seul, dénué de conscience ou de considérations. Il n’était pas l’heure de penser à ses choix. Il était l’heure de humer, de raffoler, de dévorer. Alors il se jeta sur la déchue comme un soldat sur le général du camp ennemi, incapable de se contrôler. Elle avait ensuite prononcé quelques mots, confiante. Irégan n’était pas certain d’avoir compris, ses sens étant bien trop altérés. Avant de terminer sa phrase, elle retourna la situation. Se montrer plus fort que l’ange n’était pas une tâche bien difficile, et elle sut l’accomplir avec autant plus d’aisance.

L’esclave fixa l’orbe, dans un moment de lucidité. Qu’était-ce ? De la magie ? Il voulut poursuivre sa réflexion, mais fut de nouveau happé par sa proie qui le rejoint d’un battement d’ailes. La déchue lui fit une proposition d’apparence vague, mais lourde en sous-entendu. Elle lui déposa presque le baiser qui le délivrerait du sort, s’assurant probablement de le maintenir enchaîné par le maléfice. Si elle était raisonnable, sans doute finirait-elle par le libérer en l’embrassant. Au final, les proies avaient l’avantage, tandis que les chasseurs étaient victimes de leur situation.

Irégan peinait à formuler des mots clairs, et tenta de reprendre de la contenance en fixant le losange au creux de son poignet gauche. Cette marque, apparue par magie le premier jour de sa réincarnation. C’était une manière de se rappeler qui il était, mais ça ne le rendait pas plus lucide. « Je ne suis pas certain de pouvoir y mettre plus de… manières. » Il avait l’impression que ses neurones étaient décapés, et qu’il ne restait plus rien si ce n’est du désir fou. Ses capacités d’orateur déjà faibles n’allaient pas en s’améliorant, sous l’influence de leur hôte. Comment arrivait-il à donner des sensations aussi fortes à une moitié d’entre eux alors que personne ici n’arrivait à utiliser de magie ? C’était une question que l’ange aurait pu se poser s’il n’était pas concentré sur sa cible. Il pouvait jurer sentir sa peau dégager un parfum unique au monde, une fragrance personne n’avait jamais connu. Elle l’enivrait : il voulait la couvrir de baiser un instant, et la mordre la seconde d’après. Pourtant, une part de lui s’accrochait au souvenir de Cornélia, et résistait au mieux… mais cela serait-il suffisant ?


Siruu prit le temps de réfléchir. Finalement, est-ce que les prédateurs étaient vraiment maudits ? Si ça se trouve, ce n’était que de l’autosuggestion, et ils révélaient eux-mêmes les parties les plus sombres de leur être. Celle-là devait avoir des tendances cannibales, alors. Cette idée était assez peu rassurante, tout compte fait. Non, il valait mieux penser que le sosie de Jun Taiji avait lancé un sort sur le lieu. C’était une hypothèse surprenante, mais moins inquiétante. Par contre, il fallait faire quelque chose, parce qu’à force d’être griffé, le sorcier craignait d’attraper une maladie endémique de l’endroit – où qu’il soit –.

Il était lent, à vrai dire. Au début, il avait cru à une absence de magie, mais cette hypothèse s’était close d’elle-même. Pour avoir déjà été proche d’humains, il pouvait jurer être encore doté de ce petit quelque chose, cette étincelle. Cette force était en lui, et pouvait être affectée si d’aventure il se tenait au côté de ceux qui généraient du Ma’Ahid. Il était encore plein, ses nerfs fourmillaient de connexion mystique. Pourtant, il ne pouvait toujours pas utiliser de magie, ça ne marchait pas. Un tel constat parait paradoxal, mais une réponse s’élève pour résoudre le problème : ce n’était pas une absence, mais une déconnexion. Siruu ne savait pas que ce genre d’astuces était possible, ou même envisageable. C’était intéressant mais, trop concentré sur ses divagations, il résistait moins bien à la furie qui cherchait à faire de lui son en-cas.

Puis ce fut plus calme. Son assaillante avait disparu… non, elle était toujours là. Une statue s’était contentée de prendre sa place. « Non, elle s’est déplacée », répondit le sorcier étrangement stoïque. La situation n’avait pas assez de sens pour qu’il puisse se convaincre que tout ceci ce n’était pas un rêve. Depuis quand les statues se téléportaient-elles ? Et surtout, pourquoi est-ce que celle-ci avait les mains dangereusement proches de son cou ?

Le mage noir recula, fixant la sculpture. Elle n’avait rien d’anormal, en tout cas en apparence. La situation était la même que cette fois où il avait visité le labyrinthe d’un château vampirique. Se pouvait-il que ce soit le même endroit ? Les Malchiavan — ou Machiavels, il ne s’en souvenait plus — avaient perdu en prestige. C’était un euphémisme, en fait. Ils n’étaient plus, depuis que le système de Lignée avait été rétabli. Dans tous les cas, eux aussi avaient accueilli des statues un poil trop mobiles. Il valait mieux surveiller la trajectoire de celle-ci qui, en plus, paraissait agressive. Cependant, elle semblait être redevenue fixe. Peut-être fonctionnait-elle par phases.

Siruu courra vers la furie qui l’avait agressé. Elle semblait toujours aussi folle à lier, mais pouvait plus facilement être maîtrisée que la chose qui vivait au sein de cette statue. Et, surtout, il suffisait d’un baiser pour que la situation s’arrange, d’après leur hôte. C’était un pari valable. Le sorcier ne mit pas longtemps à atteindre la jeune femme, et tenta de l’embrasser précipitamment. Avec un peu de chance, elle n’essayerait pas de le dévorer durant le processus.


927 mots.
Résumé:


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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mer 06 Nov 2019, 12:29


Écrasé, c'était vrai. Il l'avait été plus d'une fois par le passé et n'avait rien fait pour y remédier à l'époque. Cependant, suite au Rexhnou, il s'était donné comme résolution que cela n'arrive plus. S'il devait nager à contre-courant, alors il le ferait. Et c'était pour cela qu'il était en colère aujourd'hui. Contre le monde. Contre lui. Chacune des paroles de l'Asmodée était un coup de masse qui lui rappelait ce qu'il n'avait pas réussi à être, à devenir. Mais surtout, ce qu'il n'avait tout simplement pas réussi à faire. Il ne détachait pas son regard du sien – il en était incapable de toute façon – l'observant s'approcher en silence, résistant tant bien que mal à cet instinct meurtrier et lascif qui lui avait été soufflé lors de sa téléportation dans ce labyrinthe, son parfum enivrant l'ayant guidé tout au long de cette partie l'enveloppant un peu plus à chacun de ses pas. Un courant d'air balaya la zone. Pourtant, si son corps réagit à la fraîcheur du vent, son esprit n'en avait rien à faire, son souffle chaud se perdant en un nuage dans l'air ambiant. Une fois que la Démone eut pénétrée son espace personnel, il releva la tête plus pour ajouter un semblant de distance entre eux deux qu'autre chose, cette proximité n'étant pas pour aider à refréner ses émotions. Dans le même temps il se concentra sur sa respiration, cherchant là un moyen de distraire son esprit au risque de finir par se jeter dans la gueule béante de ce loup tentateur.

La suivant du regard, il se laissa faire dans son mouvement, un frisson glissant le long de sa colonne vertébrale au contact de sa peau contre la sienne, écoutant avec une attention mitigée sa dernière leçon de morale. Être bien préparé ? Il pouvait toujours avancer ces préparations en l'étranglant ici ou en lui explosant le crane sur ce trône. L'envie y était, toutefois il n'en fit rien, évidemment. Il tenait à sa propre vie et n'allait pas se risquer à un tel geste. Aussi, en voyant son regard, il s'écartait un peu plus à chaque pas qu'elle effectuait, jusqu'à finir acculé à la sculpture. Le temps d'y jeter un regard, il sentit la main de la Dame Rouge forcer sur son corps, le faisant basculer dans le trône de pierre. Il eut à peine le temps de se réceptionner que déjà il sentait Aria s'inviter à une proximité aussi désirée que redoutée. A présent son esprit lui criait de la faire sienne et de goûter au parfum de sa peau. Mais ça, elle devait s'en douter, d'autant qu'elle n'était pas innocente quand à cette vive émotion. Pourtant son cœur manqua un battement à ses paroles. Un Pacte ? Sa Gardienne ? Rapidement il songea à Antonija. Et tout aussi rapidement cette pensée s'envola lorsque la Démone se rapprocha de son visage. Il ne lui fallut pas longtemps pour répondre à l'invitation. Cela faisait maintenant trop longtemps qu'il se restreignait à ne rien faire sinon envisager. Aussi relevait-il légèrement le torse pour chercher le contact de ses lèvres sur lesquelles il s'attarda plus que nécessaire, se risquant à laisser glisser une main sur sa taille.

Puis, le sort fut rompu. Une conséquence du baiser libérateur ou un nouveau changement d'humeur du maître des lieux ? Le décors revint à l'original, faisant ainsi disparaître le trône sur lequel il se trouvait et, avant même qu'il ne puisse réagir, il se retrouvait au sol dans un grognement mécontent. Au moins il était enfin de nouveau habillé. Pourtant, si enfin il se sentait 'normal', un sentiment étrange semblait avoir prit racine au fond de lui. Le doute. Il leva les yeux vers leur hôte et son air supérieur. Il l'était, bien entendu. Il l'avait suffisamment démontré le long de cette soirée. Néanmoins, malgré ce ressentiment qu'il éprouvait à son encontre, il ne put ignorer la suite de son allocution. Un nouvel Aether ? Puis il fini par froncer des sourcils. Voilà un étrange discours qu'il tenait. Ou plutôt, il avait l'impression de l'entendre pour la seconde fois en un laps de temps trop court pour que ça paraisse normal. Cependant, d'autres termes avaient été utilisés cette fois-ci, changeant quelques peu le ton de sa tirade. Ici, le Tyran était devenu un Elu, rendant son exposé moins ferme que celui de la Dame Rouge. Rallier les peuples à sa cause par la force et la peur était-ce la même chose que lorsque l'on parlait au nom des dieux ? Tout dépendait de la façon dont on répandait cette parole probablement. « Une liste ?... », susurra-t-il. Comment pouvait-il savoir qui pouvait être choisi par cet Aether, Hel'dra, alors même qu'il n'avait pas encore fait son apparition ? « ... ». Il voulu émettre un son, n'importe quoi. C'était ridicule, il devait avoir piocher ces noms au hasard dans les différents registres raciaux. Dans tout les cas, les plus crapuleux chercheront déjà à mettre hors d'état leurs potentiels concurrents, même en l'absence de cet Aether. Des actions en rien conciliantes mais qui relèveraient plus alors du domaine de Xaraxus.

Le Kaahi n'écoutait déjà plus les paroles de leur hôte depuis un temps déjà. Il revint à la réalité en sentant la désagréable sensation de téléportation le saisir. Il se rattrapa au mur à proximité, poussiéreux. L'air était sec et frai. Une boule chaleureuse le saisi alors qu'il levait les yeux. Il était rentré, enfin. Il se dirigea rapidement sur le chemin menant à l'extérieur de la ville, défaisant d'une main les premiers boutons de sa chemises. Il faisait déjà nuit aussi ne rencontra-t-il personne dans la rue, excepté les gardes à l'entrée qui le mirent en garde. Sortir dans le Désert à cette heure, dans cette tenue, n'était pas la plus brillante des idées. Il n'en avait rien à faire. Il voulait respirer un air familier, dans lequel il se sentait serein. Il en avait besoin. Un frisson parcouru son échine. Le froid était différent ici. Un froid particulier, sec et glacial, que l'on ne retrouve que dans ces contrées sans neige mais poudrée de grains dorées en journée et argentée la nuit. Il prit une profonde inspiration et plongea son regard dans cette mer de sable blanc. « Un tyran, hein ?... ». C'était une évidence, rien ne serait comme avant, que ce soit pour lui, tous ceux de la liste et le reste du monde.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 06 Nov 2019, 21:33



Je pris un certain plaisir à la voir se débattre, perdue dans ses pensées et ses hésitations. J’aurais sans doute pu continuer à jouir de la situation mais ma satisfaction commença progressivement à se faner. Plus je l’observais, plus les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues me devenaient pénibles. Je serrai les dents, conscient qu’elle n’était pas en train de m’ensorceler. Il n’y avait pas de magie ici. Je sentis un certain malaise m’envahir et détournai les yeux un moment. J’envisageai un instant de la tuer pour que son regard cesse de m’importuner. Une peur sournoise commença à envahir ma poitrine. Était-ce à cause d’elle ou n’importe qui dans la même situation aurait-il réussi à créer chez moi ce sentiment d’empathie particulièrement agaçant ? « Arrêtez. » lui dis-je fermement en attrapant ses mains, pour toute réponse à ses suppliques. « N’arrachez pas vos plumes. » Elle me paraissait soudain jeune et cruellement inexpérimentée. Ce que j’avais aimé exploiter plus tôt me touchait de plein fouet maintenant que j’avais réussi à la déstabiliser. Je n’étais pas le seul fautif. « C’est stupide. » lui assénai-je. Je m’énervais contre moi-même. J’aurais dû profiter de la situation. Elle était offerte, implorante et en recherche d’une main tendue. J’aurais dû la faire mienne, la soumettre à mes volontés, initier une emprise qui l’aurait hantée encore des années. Ça aurait été si facile. Au lieu de quoi, je voyais cette jeune femme, là, et j’étais incapable de lui faire quoi que ce soit. Je finis par soupirer, embêté. Je me sentais étrangement proche de mon moi professeur, attentionné, à l’écoute de ses étudiants pour mieux les conseiller. Seulement, je n’étais pas comme ça. Je n’étais pas un guide. Je n’étais pas la bonne personne à suivre. J’allais finir par la dévorer toute crue. Peut-être pas aujourd’hui, puisqu’il semblait qu’une conscience se fût étrangement faufilée dans mon crâne, mais un jour ou l’autre.

Je m’approchai un peu, sans pour autant que nos corps se touchent. Ma main se fraya un chemin jusqu’à son visage et, délicatement, j’effleurai sa joue dans une caresse innocente. « Arrêtez de faire ça. Je suis sûr que c’est une mauvaise plaisanterie et que ça partira très vite. Vous n’êtes pas fautive, d’accord ? » J’avais penché un peu la tête, comme pour chercher son regard et m’assurer qu’elle avait compris ce que je venais de dire. Je répétai. « Vous n’êtes pas fautive. » Je jetai un petit coup d’œil autour de nous, à la recherche d’une solution. Je ne trouvai rien. Rien pour la couvrir, rien pour sortir d’ici. Mes deux paumes vinrent alors encadrer ses joues. « Ça va aller. Nous allons trouver une solution ensemble. Je ne vais pas vous laisser comme ça. » Je lui souris. Quel âge avait-elle ? Elle était jeune, en âge d’être embrassée bien sûr, mais pas assez résistante face à une telle situation. Elle tenait visiblement à la blancheur de ses plumes. C’était étonnant pour une enfant de Réprouvés. La jeune femme téméraire qui m’avait fait face plus tôt s’était transformée. Son masque d’assurance s’était fissuré pour ne laisser que celui de la petite fille apeurée. « Si ça ne part pas avant la fin de ce… » Comment pouvais-je appeler cette soirée de façon précise ? « … de notre périple, j’ai plusieurs amies Magiciennes qui pourront vous héberger le temps de trouver comment ramener la blancheur de vos plumes. » Je m’arrêtai un instant, me faisant un peu plus confiant. « Et puis je suis sûr que les autres Anges comprendraient vos mésaventures. La tolérance est une vertu, au même titre que la justice. Je vois mal votre peuple vous rejeter comme ça, alors ne vous inquiétez pas. »  

Le décor changea. Nous nous retrouvâmes dans la même salle qu’au début, habillés. Je l’attirai alors à moi, mes bras s’entourant autour de ses épaules. Ma main caressa ses cheveux. « Ça va aller. » Je restai ainsi, même quand mon attention se focalisa sur notre ôte, le metteur en scène de cette mascarade. Je l’écoutai, n’aimant pas ce que j’entendais. Mentait-il ? Était-ce un nouveau jeu qu’il nous lançait au visage ?

Quand le nom de celle que je tenais dans les bras fut prononcé, ma prise se fit un peu plus forte. Ça n’avait aucun sens.

Je t'ai mis une chanson dans le titre. Je la trouve sympa pour Laëth. Elle s'appelle Black Wings  [Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 10 1628
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 07 Nov 2019, 19:02



Laëth tenait à l'immaculée blancheur de ses ailes. C'était important. C'était ce qui avait entériné son impérissable différence avec le peuple réprouvé. C'était ce qui avait dissuadé ses parents d'avoir un second enfant - elle. C'était l'emblème de leur déception. C'était aussi un pont entre deux mondes. C'était son passe-droit pour les Jardins de Jhēn et sa marque d'appartenance à ceux qui l'avaient accueillie comme l'une des leurs. C'était le fondement d'une identité qu'elle devait encore tisser. Noircies, charbonneuses, salies, elles étaient souillées et sans valeur. Le jais sapait les fondations. Tout s'écroulait, et elle réaliserait, plus tard, combien cette construction était fragile. Pour le moment, elle préférait ne pas affronter leur pénombre. Elle aurait continué à se déplumer s'il ne l'avait pas arrêtée. Elle releva les yeux vers lui. Ses prunelles vacillaient entre deux émotions : elles craignaient le retour de sensations trop virulentes et elles cherchaient un point d'ancrage pour s'arracher à leur tourment. L'échange dura à peine une seconde ; elle se détourna. Stupide. Sans doute. Elle faisait beaucoup de choses stupides quand elle ne contrôlait plus rien. Elle le savait. C'était pour cette raison qu'il était essentiel de garder une certaine maîtrise de soi. Ils avaient tout soufflé, comme si un simple château de cartes leur faisait opposition. Ses paupières se rabattirent momentanément sur sa cornée, serrées et plissées, les sourcils froncés, lorsque la main de l'homme caressa sa joue. Une mauvaise plaisanterie ? Elle l'espérait. Pourtant, une petite voix persistait à lui susurrer qu'elle était fautive. Bien sûr, qu'elle l'était. Elle n'aurait pas dû... Elle aurait mieux fait de... La prochaine fois... L'Ange se mordit les lèvres et planta son regard dans celui du chasseur. La traque avait pris fin ; elle le sentait, à son attitude, à ses gestes et à ses paroles. Il se faisait rassurant et doux, presque tendre. Ce renversement la troublait. Néanmoins, cela la conduisit à vouloir croire sincèrement à ce qu'il disait. Aussi, elle acquiesça. Il promettait de l'aider et de ne pas l'abandonner, et c'était bien tout ce qu'elle souhaitait à ce moment. Paraître faible ne lui importait plus tellement ; elle voulait simplement retrouver la couleur pâle et lumineuse de son plumage, puis rentrer chez elle. Sa fierté reviendrait lorsqu'elle aurait suffisamment d'énergie pour lui permettre de se manifester. « Merci... » se contenta-t-elle de murmurer. Il avait sans doute raison. Elle voulait qu'il eût raison. Il le fallait. Sans ça, elle n'était plus rien, elle n'avait plus rien. Elle rétracta ses ailes.

La chaleur soudaine qui l'enveloppa la fit frémir. Ils avaient quitté le labyrinthe et avaient été ramenés dans la salle de bal. Sa robe réchauffait à nouveau sa peau gelée par la neige. Dans sa paume, elle sentait le métal dur et froid de la clef que lui avait donné le brun, quelques heures plus tôt. Tout était revenu à la normale, comme si rien ne s'était passé. Il avait juste fallu une salve de magie. La jeune femme se laissa aller contre le torse de son cavalier, qu'elle entoura de ses bras, les doigts refermés sur l'arrière de son costume. Elle posa son visage contre son épaule et ferma les yeux. Elle se rappelait, maintenant. C'était l'Honorable, le Pianiste, le Baron du Duché de Darin, ou encore Kaahl Payberim. A cet instant, elle était trop fatiguée pour que cela revêtit la moindre importance. Elle était impuissante à utiliser sa magie, mais, de toute façon, elle s'avérait tout aussi incapable de ressentir quoi que ce fût de plus. Toute l'adrénaline était brutalement retombée, emportant avec elle les débris de sa vivacité. Elle avait terriblement besoin de se reposer. Le discours qui se faisait dans son dos lui parvenait, ténu. Elle reconnaissait la voix du propriétaire des lieux. Rien n'est arrivé par hasard. Elle serra faiblement les poings. Elle en voulait au maître du jeu, comme à chaque être puissant qui se saisissait de quelque dimension de son existence pour la froisser comme une vulgaire feuille de papier ; elle comprendrait plus tard les tenants et aboutissants de ce qu'elle devait endurer au cours de sa vie. Elle écouta ce qu'il raconta sur le nouvel Æther et son Élu. La Conciliation. Les gouverner tous. Un monde différent et pacifié. Sur l'écran sombre de ses paupières, des scènes apaisantes se dessinaient. Des rêves qui resurgissaient. La respiration et le rythme cardiaque de Kaahl la calmaient aussi. Cependant, leur régularité fut brisée en même temps qu'il accentuait son étreinte autour d'elle. Laëth avait entendu, elle aussi. Son nom, et celui de son frère. Redressée, elle regardait par-dessus son épaule, curieuse et perdue. L'instigateur de la soirée trônait, sourire aux lèvres.

Priam avait tout écouté avec attention, en même temps qu'il cherchait sa cadette. C'était un ramassis de conneries. Encore ces foutus Ætheri. Il ne voulait pas y croire, même si la Démone en avait fait mention plus tôt. C'était absolument et totalement contraire à ses valeurs. Et quoi ? Un seul monarque ? Les Réprouvés n'accepteraient jamais de marcher sous la bannière d'un autre que l'un des leurs. Et ce serait sans doute la même chose pour les autres peuples. Ce n'était pas réaliste. Quant à savoir si c'était souhaitable... « Laëth ? Laëth ! » Il venait de voir sa sœur, blottie dans les bras d'un homme. « Priam... » Priam. Son cœur se gonfla d'amour et de reconnaissance. Doucement, elle se détacha de l'individu et, avec une fébrilité qui alarma son frère, rejoignit ses bras. Elle avait l'air épuisée, et même s'il était tard et que la nuit avait été riche en émotions, il ne pouvait s'empêcher de s'en inquiéter. Il l'enlaça et posa ses lèvres sur son front, puis planta ses yeux d'or sur le faciès de celui qui, plus tôt, la tenait contre lui, une main dans ses cheveux. Il avait reconnu son visage, célèbre dans le monde et encore plus sur les terres magiciennes, mais le toisa avec méfiance - ce n'était ni un Réprouvé ni un Ange, et la situation faisait resurgir le racisme que des années à Lumnaar'Yuvon avaient instillé en lui. Ce qui n'était pas comme lui constituait une menace potentielle. Toutefois, ayant conscience de la puissance de l'individu, et constatant que sa sœur était saine et sauve, il concéda à dire : « Merci. » Il la serra plus fort contre lui. Ils disparurent.

« Ça va ? Tu n'as rien ? » Elle secoua la tête. « Je veux juste dormir. Je n'en peux plus. » Il lui parlerait le lendemain. « Va te reposer. » Il défit son étreinte et la regarda avec bienveillance. « Bonne nuit. » - « Bonne nuit. » Elle ferma les yeux un instant, puis pivota et gravit l'escalier qui menait aux chambres. La jeune Ange fit tomber sa robe à ses pieds, puis enfila une chemise de nuit. Passant près d'une glace, elle hésita. Elle n'avait pas osé regarder à nouveau ses ailes. Toutefois, elle ne pourrait s'endormir sans savoir. Timidement, elle s'avança et déploya ses appendices plumeux. Ils avaient retrouvé leur éclat. Il avait eu raison. Un sourire franc éclaira sa figure épuisée. Le cœur plus léger, elle se glissa entre ses draps. Harabella l'emporta rapidement. Elle avait rangé la clef dans un tiroir de sa table de nuit. Lorsqu'elle se réveillerait, l'objet serait accompagné d'un miroir, et un drôle d'animal l'observerait depuis le confort du second oreiller de son lit.

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