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 [Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3867
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Sam 12 Oct 2019, 16:52


Elle repensa aux mises à mort qu'elle avait déjà vues ; les bicornes, dont on dégusterait la viande, les étrangers, dont on planterait la tête au bout d'une pique, les ennemis, dont on oublierait le nom. Dans leurs prunelles, il y avait toujours cette lueur, creuset de lucidité. Ils savaient qu'ils allaient mourir. Cette perspicacité pouvait ne durer qu'une fraction de seconde, juste avant que la paupière ne s'abattît sur l’œil mourant, mais elle était toujours présente. Maintenant qu'il était si prêt, elle voyait dans son regard qui glissait sur son corps l'envie dévorante dont avait parlé le maître du jeu. Et elle saisissait un infime fragment du sentiment des condamnés. Depuis le sol, son attitude prédatrice lui paraissait d'autant plus inquiétante ; elle gardait le menton relevé uniquement parce qu'on lui avait enseigné que les lâches étaient pires que les fous. Elle ne mourrait pas, cependant, elle ne pouvait empêcher la peur de cogner contre sa poitrine. Elle aurait pu essayer de se lever et de fuir, dans une ultime tentative, mais elle savait qu'elle aurait été aussi vaine qu'idiote. Il la rattraperait. Un sentiment révolté se joignit à sa crainte. On ne lui donnait pas le choix. L'initiateur du jeu s'amusait d'eux, comme il - ou quelqu'un d'autre, pour ce qu'elle en savait - s'était réjoui d'assister à leurs tourments durant le Voyage. Comme à cette époque, elle serait incapable de se soustraire à son bon vouloir. Son impuissance répandait un sentiment d'injustice dans son esprit. Elle scrutait son prédateur, dans un silence entêté. Ses traits ne lui étaient pas inconnus, elle en avait la certitude. Toutefois, aucun de ses souvenirs ne daignait présenter un nom.

Leur confrontation dura jusqu'à ce qu'il ne perdît patience. Ses mains solides enserrèrent ses chevilles et la traînèrent sur le sol glacé, d'un geste si vif et abrupt que l'Ange n'eut pas le temps de réagir. Bientôt, elle se retrouva sous lui. Malgré sa préférence pour les airs revêches, son visage prit une teinte carmine. Dans ses iris verts baignés de trouble, un brasier s'alluma. La peur ne régnait pas en seule maîtresse ; une terrible excitation lui faisait ombrage. Une excitation qui goûtait la situation avec délectation ; une excitation qui l'écœurait et la révoltait autant qu'elle la fascinait. Elle ne s'était jamais trouvée dans une position si intime avec qui que ce fût. Le semblant de désir que le danseur avait fait naître plus tôt s'agitait sous le contact de sa peau. Pourtant, elle luttait. Alors, en dépit du rouge sur ses joues, de ses poignets emprisonnés et de ses jambes bloquées, Laëth continuait à le défier du regard. Et moi, je n'aime pas trop que l'on me maintienne au sol comme ça, songea-t-elle sans oser le formuler, tenue muette par sa prestance et l'ascendant qu'il avait sur elle. En seul signe de protestation, elle bougea sèchement ses ailes. Le mouvement souleva une gerbe de neige, qui retomba dans la vanité la plus totale. « Arrêtez. » souffla-t-elle fébrilement au contact de ses doigts sur son cou. La caresse éveillait ses sens de façon inédite. Il avait raison : c'était à elle de mettre fin à son tourment. Un baiser, telle devait être l'issue du jeu dont ils étaient tous les deux les victimes. Elle savait faire. C'était arrivé. Simplement, s'il craignait de perdre le contrôle face à sa potentielle inaction, elle s'imaginait déjà ne pas réussir à se défaire d'une étreinte qu'elle aurait dû refuser. L'Ange tourna la tête. Elle voulait se calmer, taire ses émotions, reprendre le contrôle. Néanmoins, l'affamé ne lui laissa aucune chance de le faire. Son visage glissa dans son cou - un violent frisson la parcourut et elle haleta. Elle se tordit sous l'impulsion des doigts qui couraient de sa gorge à son torse, les mains serrées et les muscles crispés. « Gentille... » Ce ne fut qu'une répétition murmurée, comme pour se raccrocher au monde. « Je suis une Ange, c'est sans doute un pléonasme. » Un sourire vague étira ses lèvres. Se détacher de ses sensations lui demandait un effort considérable. « De toute façon, nous savons tous les deux que je ne suis pas en position de vous repousser. » Elle pouvait s'entêter : la réalité ne changerait pas. Son corps surplombait le sien, elle n'avait pas la force de se dégager, il n'avait pas l'intention de la libérer, et le maître du jeu ne relâcherait son emprise que lorsqu'elle aurait coopéré. Elle laissa un bref temps de suspens, avant de reprendre : « Vous ne me facilitez pas la tâche. Relevez la tête. » Elle redressa le haut du buste - dans la limite de ce que ses entraves lui permettaient. Un baiser chaste devrait suffire, non ? Une part d'elle l'espérait, quand l'autre aspirait honteusement à des actions moins sages. La jeune femme ferma les yeux et déposa délicatement ses lèvres sur celles de son chasseur, avec la retenue adéquate, et juste ce qu'il faut de pression pour appeler à plus. C'était sans doute pour cela, qu'elle en voulait à leur hôte. Son oscillation continuelle entre deux mondes se rappelait à sa mémoire. Elle ne serait jamais aussi immaculée que les Anges du passé ; elle était née de la terre, de la sueur et du sang. Peut-être plus grâce à la douleur dans ses abdominaux - qui tenaient tant bien que mal sa position légèrement surélevée - que par sa volonté propre, elle parvint à se décaler, rompant le baiser. Elle dévisagea le brun, à la recherche de l'indice d'un changement d'attitude. « Alors, vous sentez quelque chose de différent ? »

Message 7 - 972 mots

Résumé:




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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 12 Oct 2019, 20:59

Jun sourit à la Déchue. « Un jeu ? » demanda-t-il, comme s’il n’avait pas compris. « Hum. Peut-être. Disons qu’un rien m’amuse. » ajouta-t-il. « Mais que voulez-vous que je vous dise ? Que je suis un être bénéfique qui a été forcé de faire des choses maléfiques ? Vous ne me croiriez pas, même si c’était la vérité. » Il pencha la tête sur le côté pour la regarder un peu mieux, un sourire taquin sur les lèvres. « Je savais que personne ne chercherait à tuer les participants de ce jeu. Pas dans les Sources. L’atmosphère y est trop plaisante, faite pour détendre et pousser à la confidence. Mais c’était amusant de soulever ce point. » Il marqua une pause. « Ma réputation de mauvais garçon doit rester sauve, après tout. Ceci dit, si demain j’ouvre un orphelinat et me mets à élever des chatons, je n’ose imaginer les conséquences. On pourrait me suspecter de fomenter un mauvais coup. » Il rit, ses yeux reflétant une espièglerie presque enfantine. L’Æther se retourna afin de lui faire face, continuant de marcher mais à reculons, ses yeux contemplant sa silhouette. Il ne semblait pas spécialement désireux, juste intrigué. « Si cela peut vous rassurer, votre chasseur ne devrait pas tarder à arriver. » Il s’arrêta, l’obligeant à se stopper également. Dans sa main, il fit apparaître une petite sphère. « Cadeau. » dit-il sans se préoccuper de l’absence de magie ambiante. « Vous n’avez qu’à regarder à l’intérieur pour visualiser les liens qui unissent les protagonistes présents dans ce labyrinthe. » Il sourit, ses yeux marquant une excitation certaine. Ils semblaient avides de révélations. N’était-ce pas ce que l’hôte désirait, après tout ? « Peut-être même quelques liens non encore créés… Qui sait ? » Son sourire s’agrandit. « Rappelez-vous qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ma chère. Évitez d’ébruiter ce que vous serez amenée à savoir, sinon certains pourraient vouloir vous couper la langue. » Ses doigts en ciseau se refermèrent juste devant ses lèvres, comme s’il était prêt à mettre la menace à exécution. « Si vous accueillez votre chasseur comme il se doit, peut-être que je vous laisserai entrevoir les miens. Les liens, une vraie toile d’araignée. » Ses doigts se réunirent en un signe d’au revoir et il lança la boule en l’air, lui laissant le soin de la rattraper. « Elle disparaîtra bientôt. Bisous. » Il s’éclipsa, n’ayant visiblement rien à faire de l’aberration qu’il représentait dans un univers censé ne comporter aucune magie.

« Oh je suis très curieux, moi aussi. » murmura Jun à l’oreille d’Adam en réapparaissant derrière lui. Il le collait peut-être un peu trop mais s’en fichait bien. Jamais, oh grand jamais, il ne voudrait éveiller la libido de cet homme. Il y avait une raison essentielle à cela mais, bon, il n’allait pas faire un dessin, surtout après avoir confié l’artefact à la Luxurieuse. Il se sentait d’humeur joueuse, au point d’imiter Caleb dans ses tentatives désespérés d’invitation à dîner. Ceci dit, lui n’élevait pas encore d’animaux obèses. « Est-ce que vous accepteriez de dîner avec moi, un soir ? Il faut que je vous révèle quelques petits secrets qui, j’en suis certain, intéresseront mon futur beau-fils. Je parle de vous. » crut-il bon de préciser. Il se décala puis regarda l’autre Déchu présent, un brin mystérieusement. Il n’ajouta cependant rien du tout et disparut de nouveau sans plus de cérémonie.

Quelques temps plus tard, Jun était ailleurs. Il avait vu l’échange entre son fils et l’Ange. Il y décelait sans nulle doute quelque chose d’intéressant. Il attendit un peu, que le Sorcier dissimulé puisse réagir, avant de jouer avec l’espace. Ainsi, ils se retrouvèrent tous les deux, face à face, debout. Il vint rejoindre le couple, collant son torse contre le dos de Laëth, ses propres ailes d’un blanc immaculé déployées, renforçant celles de l’Ailée. Ses mains remontèrent le long de son échine jusqu’à atteindre sa nuque. Elles s’écartèrent dans une lente caresse pour se poser sur ses épaules. Ses lèvres remuèrent lentement contre l’oreille de la jeune femme. « Je compte sur vous pour faire disparaître le mal… » Il sourit, semblant vouloir ajouter autre chose mais il fut surpris et se stoppa dans sa lancée. Il se retourna et aperçut une enfant. « Oh… Ainsi donc je me fais pourchasser par une gamine ? » demanda-t-il de façon rhétorique. À moins qu’elle ne puisse déjouer la magie du lieu ? Il doutait qu’elle en fut capable. « Excusez-nous. » murmura-t-il à l’adresse du duo tout en noircissant les plumes de la fille de Réprouvés.

D’un mouvement ferme, il saisit la main de l’enfant et s’éloigna avec elle.

768 mots

Résumé/explications:
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

~ Ygdraë ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 838
◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Jeu 17 Oct 2019, 14:02

Quelque chose avait changé dans le regard de ma femme. Une lueur sauvage, bestiale, déformait ses traits autrefois doux en un visage féroce, perverti par une folie que je ne lui connaissais pas. Pourtant, la grimace qui se creusait progressivement sur la ligne de ses lèvres semblait indiquer que la volonté de l'Ygdraë n'avait pas encore abdiqué devant l'inévitable. Le peu de conscience qu'elle gardait jalousement en contrôle luttait de manière acharnée contre la soumission de son esprit. Elle offrait une résistance implacable dont la virulence se manifestait par le changement incessant de ses expressions faciales qui voguaient entre la convoitise et la tempérance – le vice et la vertu. Seulement, plus les secondes défilaient, plus l'appel de la Chasse devenait alléchant, séduisant. Ses pensées se laissaient envahir par cette odeur enivrante, par cette proie qui faisait l'objet de ses obsessions malsaines et destructrices, créées de toutes pièces pour le besoin du divertissement. Même en ma présence, la sylvestre semblait accorder bien plus d'intérêt à sa cible qu'à moi. Elle se questionnait en silence sur la localisation de cet individu, du contact de ses mains contre son corps et... Elle enfonça ses ongles dans ma chair. Ce désir qu'elle éprouvait avec autant d'ardeur était fabriqué d'intentions meurtrières qui, dans son état actuel, elle trouvait particulièrement réjouissantes. C'était contre-nature. Je frémis légèrement à la douleur de cette griffure involontaire, avant de souffler : « Mircella? » La concernée inclina son regard vers le mien comme un animal pris en cage. Entendre son nom eut l'effet d'un choc électrique dont les conséquences n'attendirent pas de se montrer. L'Elfe rompit brusquement notre proximité en effectuant un geste de recul. Nous nous scrutâmes un instant yeux dans les yeux, tels deux inconnus, avant que la femme ne tourne les talons et détale dans la direction opposée à la mienne. « Attends! » Je me mis à la poursuivre sans trop y réfléchir, me guidant simplement à l'aide des traces de pas que sa course effrénée abandonnait dans la neige. Cela dit, la Cyraliel était rapide et le vent glacé qui me fouettait le visage gênait d'autant plus ma progression à travers le labyrinthe. J'avais enjambé quelques mètres à peine que je vis sa silhouette bifurquer à une intersection. Néanmoins, en voulant la suivre, je faillis percuter un autre protagoniste que la hauteur des haies m'avait empêché d'apercevoir plus tôt. Je m'arrêtai sèchement afin de dévisager la personne qui se tenait devant moi, me préparant à lui présenter de brèves excuses avant de reprendre ma course-poursuite, mais je me fis rapidement prendre au dépourvu. « Circë? » J'avais à peine terminé de prononcer son nom que l'Ygdraë en question se permit de combler le peu d'espace qui nous séparait dans une étreinte fougueuse. J'en restai muet. Alors que la surprise creusait chacun de mes traits, je ne songeais plus vraiment à retrouver mon épouse. Je pouvais aisément deviner que la Fugitive jouait le rôle de Chasseur et que j'en étais la proie toute désignée par des intentions perverses. Tentant de faire abstraction de la nudité de ma semblable et de ses ongles qui charcutaient mon épiderme, je la repoussai doucement de mon être en maintenant une emprise ferme, mais délicate, autour de ses poignets. « Vous êtes bien loin de l'Île Maudite. » Lui murmurai-je calmement. Je ne lui fis pas l'offense de lui demander pourquoi. Plusieurs questions chatouillaient mes lèvres, néanmoins je demeurais conscient que, dans l'état second où elle se trouvait, il était sans doute inutile de l'interroger. Un baiser. Je pouvais la délivrer de son mal en un simple baiser. Pour autant, j'hésitais. Je me souvenais de sa réaction lorsque je l'avais touché jadis et aujourd'hui, j'en connaissais la raison. « Veuillez m'excuser pour ce que je m'apprête à faire. » J'étais sincère. J'approchai doucement mon visage du sien, avant de plaquer sagement mes lèvres contre sa bouche. Je lui apposai un baiser vertueux, pudique, que je laissai durer pendant une poignée de secondes. En me détachant d'elle, une pensée à l'égard de Mircella me traversa l'esprit et j'en esquissai un sourire gêné, les joues légèrement rougissantes.

L'Ygdraë avait fini par atteindre la proie qu'elle traquait si avidement. Il s'agissait de la femme qui était devenue homme depuis peu. Elle sourit, s'approchant d'un pas leste dans la direction du rouquin tout en écartant le Luxurieux qui se trouvait sur son chemin Elle entraîna l'homme roux dans une chute sans douceur en le plaquant contre le sol enneigé, puis se servit de ses cuisses et de ses mains pour le maintenir solidement sur place. Malgré les apparences, la sylvestre possédait une force surprenante. « Embrassez-moi pour qu'on en finisse. » Déclara-t-elle d'une voix autoritaire. Son visage était déjà penché au-dessus du sien et elle le dévisageait avec une envie carnassière. Elle ne semblait plus ressentir les morsures du froid.

855 mots – Post VI

Spoiler:
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4742
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Jeu 17 Oct 2019, 20:27


J'attendais le plus patiemment que je pus devant cette haie réfléchissant à tout ce qui avait été dit plus tôt dans les bassins, en attendant celui où celle qui me pourchassait, m’inquiétant pour ceux que j'avais emmenée avec moi à cette soirée. Dire qu'à la base j'avais été la seule invitée. À présent ils étaient tous embarqués dans cet étrange jeu à la limite du macabre et je m'en sentais responsable. Certains trouverai ça ridicule et ça l’était peut-être. Seulement la seule qui avait acceptée cette invitation de bon cœur avait été Oriane, ce qui ne m'étonnait que peu, les autres ayant alors été embarqués de force par nous deux. Dire que quand je l'avais connu pour la première fois elle n’était pas plus haute que trois pommes. Aujourd'hui c'était une femme qui avait la maturité de s'occuper d'un Déchu moins expérimenté. J'esquissai un sourire à cette pensée. Oui, il était temps de ne plus la traiter comme une enfant. Rapidement le fil de mes pensées fût interrompu par l'arrivée d'une nouvelle personne. Présent également dans les bains, il avait fallu peu de temps pour déterminer son essence mais surtout ce qu’il était.  

Je répondais par l'affirmative à sa question. Un instant je me demandais ce qu'il y avait de mieux entre un Luxurieux chasseur ou un Luxurieux chassé en songeant au comportement de Rajiv, quoi que ce dernier n'était peut-être pas le meilleur modèle à prendre en compte. « Inutile de parler de lutter dans ce cas-là. », ajoutais-je en esquissant un sourire, amusée par sa remarque, tandis que je jetais quelques regards sur les côtés. Quant à moi, est-ce que je me rendrai immédiatement ? Au fond peut-être avait-il raison et ne pas se débattre était la meilleure solution qu’il puisse y avoir. Il ne s'agissait que d’un baiser. Un baiser pour libérer une personne d’un mal qui lui était assurément imposé. Je poussais un soupir à cette pensée. Une pensée qui fut rapidement balayée par un tout autre sujet que j'aurais préférée éviter. Dommage, non seulement j’avais trop parlé mais apparemment trop fort également. À moins que ce ne soit lui qui ait des oreilles trop attentive. Dans un cas comme dans l’autre, je ne pourrai éviter l'interrogatoire.

Qu’il n'y ait pas méprise j'assume totalement ce nouveau corps. Cependant je devais bien admettre que j'aurais préférée attendre de m’y être totalement habituée avant d’évoquer à des personnes extérieures à mon cercle privé mon expérience vis-à-vis de cette mue inhabituelle, notamment lorsqu'il s’agit de Luxurieux. Oriane et Rajiv se montrent déjà assez curieux comme ça pour ne pas en rajouter un troisième sur la liste. « Disons plutôt que c'est… Différent. Quant à vos conseils… ». Je marquais un temps d’hésitation. Après tout ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée. Il n'y aura jamais meilleur professeur qu’une personne de la gent masculine pour apprendre à apprivoiser ce nouveau corps. Mais une personne que je venais à peine de rencontrer ? Vraiment ? De toute façon il était trop tard. Il avait déjà connaissance de ce que j'étais réellement, alors autant tenter de lui faire confiance. Dans un soupir résigné je continuais, « … c'est vrai, chaque conseil et le bienvenu. Ce n'est pas si simple de, hum… "Devenir homme''. ». Néanmoins il restait quelque chose de gênant là-dedans. Un point qui avait été soulevé plutôt et qu'il soulèvera lui-même juste après que je lui eût donné ma réponse. Je tentais de formuler une réponse sans trop savoir quoi dire, sentant une trop vive chaleur m’envahir, me rappelant notre nudité actuelle ainsi que son arrivé dans les bains, première rencontre bien trop proche. Je commençais à chercher une réponse ailleurs. Dans le ciel, dans les buissons. N'importe où hors de son champ de vision jusqu'à ce qu'une nouvelle voix ne répète les derniers mots du Déchu, accaparant mon attention et reportant de nouveau mon attention dans sa direction.  

Difficile d'oublier cet homme qui s'était fait remarquer de bien les manières. La question étant alors, comment avait-il fait pour apparaître ici tandis que la magie semblait avoir entièrement disparue des lieux ? C'était une évidence. Depuis tout à l'heure je m'en sentais totalement vidée. Si le reste de son attention se portait sur le Luxurieux, un frisson me parcouru l’échine tandis qu'il posait un regard étrange sur moi avant de se volatiliser de la même façon qu’il était apparu. Je devais admettre que le temps d'un instant, j'étais totalement perdue et l'incompréhension c'était emparée de mon cerveau. Que s’était-il exactement passé ? Pendant une seconde, j'aurais presque assimilée ça à une hallucination tant l'événement fut bref et étonnant. Pourtant j'avais conscience qu’il n’en n’était rien.  

Je plongeai mes iris dans ceux de mon vis-à-vis. La parole m’avait été totalement retiré. Pour le coup j'étais incapable de lui sortir le moindre mot, quel qu'il fût. En vérité il y avait autre chose au passage furtif de l'ancien roi. Il m’avait fallu le temps avant de me souvenir où avais-je vu ce visage, sinon dans les livres d’Histoire. Trop de choses se bousculaient dans ma tête et n'arrivaient pas à se mettre suffisamment en ordre pour faire une pensée cohérente me permettant de formuler des phrases correctes. Seul un mot réussi à s’échapper de mes lèvres. « Futur... ». Un mot qui n'eut l’occasion d’avoir sa suite tandis qu'une femme apparu dans mon champ de vision, derrière le Luxurieux. Pour qui venait-elle, là était la question ? Je m'apprêtais à prévenir mon comparse, mais réagis trop tard, notamment surprise par la personne qui se présentait à nous. Un véritable défilé politique. L'appel de la chasse poussait la Sylvestre dans une course effrénée et, alors qu’elle se précipitai vers nous, elle finit par me plaquer dans un mouvement inattendu au sol. La réponse semblait alors claire. Une autre question à laquelle j’avais la réponse, celle de la façon dont j'allais réagir face à mon assaillant. Mon buste bloqué au sol et mes bras immobilisés par l’Elfe, elle ne me laissait guère le choix quant à mes actions. Au-dessus de moi, je pouvais voir la lueur carnassière dans ses yeux et le sourire mauvais affiché sur ses lèvres. A cet instant je plaignais tous ceux qui se trouvaient dans le rôle du chasseur car plus qu'un jeu du chat et de la souris, il me semblait à présent évident que si la règle du baiser n’était pas respectée, quelque chose de terrible risquait d’arriver, que ce soit pour celui qui jouait le rôle de proie ou celui dans la peau du prédateur. Je ne réfléchissais même plus et, après une expiration visant à chasser de mon esprit la cruauté présente sur le visage de Mircella Rumble, je murmurais à son attention comme à la mienne, « Je suis d’accord, qu’on en finisse. », et me relevais suffisament pour apposer mes lèvres aux siennes, espérant que le sort se brise comme dans ces vieux contes pour enfants. A la différence que dans le cas présent il n’y avait pas de prince, seulement moi, chevauchée par une souveraine déchue enragée, et ça sous les yeux d’un Luxurieux sur le point de se marier avec la descendance de Jun Taiji. « Un jour j’irai vivre en théorie.... Parce qu’en théorie, tout se passe toujours bien. », songeai-je intérieurement.

Mots 1276:
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Ven 18 Oct 2019, 21:05


Oriane gardai les yeux fixés sur le visage du Prince des Cauchemars. Plus elle le détaillait, plus l'évidence la frappait et elle comprenait la brune qui avait exposée plus tôt ses sentiments. Cet homme dégageait quelque chose, derrière ses yeux noirs et sa posture inflexible, d’effrayant. Pourtant il était difficile de ne pas rester suspendu à ses lèvres et de ne pas s'imaginer se laisser tomber dans ses bras. Certains diront que son péché était la cause de cette dernière pensée. Elle répondrait à ces derniers de soutenir son regard plus d'une minute dans la même situation qu’elle et alors elle leur demanderai leur avis. « Probablement. », se contenta-t-elle de répondre, essayant de l’imaginer dans la peau d’un de ces êtres au cœur pur et elle devait bien admettre que le rendu n'avait rien de probant. « Hum… ». Il était vrai que l'ambiance dans ces bains avait été des plus conviviale et chaleureuse. Malgré tout elle ne put retenir un rictus à la conclusion de ses explications. Chacun a sa propre définition de ce qui est amusant semble-t-il. Elle hésita un instant à évoquer cette pensée à voix haute, mais ce fut plus fort qu’elle  et cette dernière finit par traverser la barrière de ses lèvres. C’était comme si la chaleur des bassins était toujours présente en elle. À moins que ce ne soit ce sourire enjôleur et cette voix suave qui n'ait cet effet-là. Un sourire lascif se dessinait sur son visage à la suite du développement de l'ancien monarque. Mauvais garçon. Oui, voilà bien des termes qui lui plaisait pour une telle description. « En même temps c'est compréhensible. J'en connais un qui se transforme en tigre à la moindre contrariété. », rétorquait-elle avec humour en pensant à Choupette – un nom bien trop mignon pour un chaton si agressif – avant d'attarder son regard sur le corps de l’homme à présent face à elle. De cette façon elle pouvait mieux en apprécier les sculptures, aussi une furtive pensée lui traversait l’esprit. Que se passerait-il si elle accélérait le pas pour lui sauter au cou, lui dévorer les lèvres et peut-être plus ? Certains diront que son péché était la cause de cette dernière pensée. Cette fois elle ne pouvait nier qu'il y avait une influence certaine. Bien évidemment elle ne s’engagea pas à aller plus loin que ce que son esprit lui intimait. Elle avait beau pouvoir converser d'une façon étonnement 'normale' avec lui, il valait mieux éviter de marcher hors des plates bandes.  Ce n'était pas elle qui était en possession des rênes ici et il le démontra rapidement.

La forçant à arrêter ça marche, il lui révéla par la même qu'elle n'allait pas tarder à savoir qui était à ses trousses. Pour le coup elle ne savait plus vraiment si elle était désireuse de rencontrer cet inconnu, cependant son attention fut vite détournée de son chasseur. Elle haussai un sourcil, intriguée par l'étrange élan de générosité de son vis-à-vis et curieuse de ce que pouvait être cet objet. Une fois la réponse à sa question obtenue, elle fut ravie d'avoir acceptée d'accompagner le Prince des Cauchemars. Il était curieux comme l’on cherchait souvent à cacher nombre de ses liens. Un tel objet pouvait autant attiser la convoitise qu'emplir les nuits de cauchemars de ceux concernés. Le regard jusque-là planté sur la petite sphère, elle relevai les yeux lorsque  l'ancien monarque évoqua l'ultime règle du secret, puis eut un mouvement de recul face à la menace qu’il mima. Son message était aussi clair que de l’eau de roche, aussi elle se fit la promesse solennelle de ne piper mot à personne de ce de cet instant et des informations qu'elle pourrait obtenir. Elle devrait être prudente. Il suffisait d'un sort de télépathie ou d'un lieu comme les bains pour que les langues se délient. Il serait bien dommage qu’elle perde sa langue à cause de cette histoire. Une once d'inquiétude germé dans son esprit. Puis, en même temps qu'elle attrapait la sphère, elle jetait un dernier regard, intrigué à l'ancien monarque. Pourquoi lui avait-il offert cet objet même si, semble-t-il, il ne s'agisse que d’un cadeau temporaire ? A moins qu'il n'ait agit ainsi que parce que ça pouvait être 'amusant'... « Bisous ? », fit-elle, entre la réponse et l'interrogation, en écho dans le vide qu'il avait laissé devant elle en disparaissant comme s'il n'avait jamais été là. Étrangement ce n’était pas l’idée qu’elle  avait fini par se faire du personnage de Jun Taiji suite à ses trop longues heures d'études. Il lui fallut quelques secondes, songeant qu'elle ne serait jamais prise au sérieuse si elle racontait cela à quelqu'un d'autre, et plongeai son regard dans la sphère magique avec une nouvelle avidité tandis qu'elle commençait à apercevoir ce qui liait les différentes personnes entre elles, ses yeux s'écarquillant plus à chaque seconde qu'ils passaient à fixer l'étrange artefact. Le bien qui côtoie le mal. Une famille qui s’ignore. L'amour. La haine. Bien trop prise dans cette contemplation de de ce qui était plus qu'une toile d’araignée, mais une véritable boîte de Pandore, elle n'entendit pas les pas dans la neige qui approchaient rapidement et dangereusement d’elle.

Deux mains la saisirent brusquement aux épaules pour la plaquer au sol et elle ne put que se laisser porter par l’élan et la vigueur de son assaillant, se retrouvant alors la tête dans la neige glacée, son poursuivant au-dessus d’elle et l'artefact hors de portée, ce dernier lui échappant des mains. « Non ! ». Souffla-t-elle alors que la sphère continuait sa route. Elle tournait le visage pour découvrir son agresseur et le reconnu pour l’avoir vu dans l'objet magique. Un soupir, entre la déception et l'agacement, lui échappait, puis elle pesta quelques secondes après l'homme. Non pas pour l'avoir mis à terre ou même lui avoir retiré l'objet, mais pour avoir été assez idiot pour la plaquer face au sol, limitant ainsi leurs interactions à un domaine bien différent de celui initié par le maître du jeu. Accueillir son chasseur comme il se doit, elle le voulait bien. Mais lorsqu'il s'agissait d'un Ange, tout de suite la façon d'aborder les choses devenait différente. Hé, quoi ? Elle allait juste l'embrasser puis chacun allait repartir de son côté ? Bien sûr que c'est ce qu'elle devrait faire, mais encore fallait-il qu'elle soit en position pour ça, ce qui n'était absolument pas le cas. « Hum… Soit vous me libérez un peu pour que je vous offre votre baiser, comme prévu, soit… ». Elle marquait une pause. Allait-elle réellement lui faire cette proposition ? En tout cas les mots lui chatouillaient grandement les lèvres et probablement ne les avait-elle toujours pas prononcé pour ce qu'était Irégan Blaise. On l'avait déjà méchamment réprimandé par le passé pour avoir 'mal' agit avec un de ces Immaculés – qu’était-il devenu d’ailleurs ? – lorsqu'elle était à Basphel et elle avait retenu la leçon. Mais aujourd'hui les choses étaient différentes, tout comme la situation. Le souffle chaud de l'homme contre sa nuque n'arrangeait d’autant pas les choses, un agréable frisson parcourant son échine, remplaçant celui désagréable du froid mordant Elle déployai vivement ses ailes ce qui eut pour effet de surprendre son attaquant et lui permettre ainsi de se défaire de son étreinte. Malgré tout elle n'alla pas bien loin et alla se saisir de la sphère afin de profiter jusqu'à la dernière minute de ses secrets, avant de se tourner vers l’Ange. C'était étrange. Il y avait quelque chose de bestial et agressif dans l’éclat de ses iris et pourtant elle n’était pas apeurée. Avant que ce dernier ne s'essaie à la plaquer au sol une nouvelle fois elle se jetait d'un battement d'aile à son cou et, son corps collé au sien, lui murmura la fin de sa phrase au creux de l'oreille « …Soit vous continuez dans cet élan audacieux, mais en y mettant plus de manières. ». Au même instant, la sphère qu’elle tenait toujours s'évapora entre ses doigts. Elle donna alors sa pleine attention à l'esclavagé, se plongeant dans son regard avant de déposer un baiser à la commissure de ses lèvres en invitation. Elle lui laissait décider de quel invitation il pouvait s’agir cependant.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Jeu 24 Oct 2019, 12:35

La Dame Rouge sourit lorsque ses mèches blondes furent remplacées par des boucles flamboyantes. La transition ne s’était pas faite rapidement. Devait-elle compter sur la disparition de sa robe, également ? Elle n’aimait pas montrer ses attributs avant le moment fatidique. C’était dommage car cela enlevait beaucoup au jeu de séduction auquel elle aimait se livrer. Parfois, celui-ci durait des lunes. D’autres fois, elle disparaissait avant de conclure quoi que ce soit. Elle adorait hanter ses victimes jusqu’à la fin de leurs jours. Sa robe resta en place.

Son regard finit par atterrir sur le corps d’un Fils de Réprouvé. « Oh… » fit-elle tout en passant brièvement le bout de sa langue sur sa lèvre inférieure. Les Ætheri étaient généreux aujourd’hui. Ils lui faisaient des offrandes intéressantes. D’humeur on ne peut plus joueuse, elle s’approcha de Priam. Elle n’avait pas eu besoin de le visualiser de face pour le reconnaître. Elle avait retenu la forme de son corps et aimait particulièrement ses fesses. Il semblait aussi bien plus viril que la dernière fois qu’elle l’avait croisé. Elle savait qu’il ne cesserait d’évoluer dans les années à venir et c’était pour cette raison que, malgré le frisson désagréable dû à leurs essences, elle s’approcha de lui à pas de loup. Elle souhaitait le surprendre. Proche de l’homme, elle toucha sa peau et fit descendre le bout de ses ongles le long de sa colonne vertébrale pour l’inviter à se retourner. Aria se mordit la lèvre inférieure, lèvre inférieure qu’elle relâcha lorsqu’un sourire de contentement vint éclairer ses traits. « Bonsoir. » murmura-t-elle. Elle avait une façon de parler qui rendait les choses tout de suite bien plus intimes. Elle le regardait aussi avec des yeux qui ne cachaient nullement une certaine attirance. Ses pupilles étaient légèrement dilatées et sa gestuelle entière laissait entrevoir qu’il pourrait sans doute se passer quelque chose entre eux, peut-être. Elle quitta un instant le visage de l’homme pour s’aventurer un peu plus bas, jusqu’à son ventre. Elle n’alla cependant pas plus loin. « Je suis contente de vous revoir. Vous avez l’air d’aller bien. » dit-elle en remontant lentement jusqu’à son cou. Sa tête émit un léger petit mouvement, comme si elle était en train de s’imaginer rejoindre sa peau pour la mordiller tendrement. Elle sourit puis revint à ses yeux. « C’est dangereux pour un Ange de participer à ce genre de jeu. Vous ne savez pas sur quel prédateur vous pourriez tomber, ici. » Elle approcha sa main délicatement et la posa sur son épaule. « Enfin, je suis certaine que vous saurez repousser la menace. Après tout, vous êtes un élu de la prophétie. » Oups, venait-elle de révéler quelque chose avant l’heure ? Tant pis, son mari avait qu’à mieux garder ses petits secrets. Ses lèvres semblaient avoir une envie folle d’aller titiller les siennes. Elle n’en fit cependant rien. « Je dois vous quitter à présent. Je n’aimerais pas vous exposer à l’avidité de mon chasseur. Il pourrait penser que vous êtes une menace et essayer de vous éliminer. Ce serait dommage qu’il y arrive puisque j’ai prévu de vous revoir, plus tard. » Elle fit glisser ses doigts jusqu’à attraper sa main qu’elle amena à ses lèvres. Elle y déposa un baiser particulièrement sage, lui fit un clin d’œil et tourna les talons, reprenant sa marche, lentement.

Plus tard, dans le labyrinthe, elle tomba sur la statue d’un trône. C’était parfait. Elle prit place sur l’assise en pierre, un air royal sur le visage. Elle avait une histoire particulière avec ce type d’objet. « Lorsque j’étais enfant… » commença-t-elle à raconter. « … eh bien, disons qu’en l’absence de ceux que vous appelez aujourd’hui les Ætheri, le peuple avait besoin de légendes. Je fus au centre de l’une d’elle, avec ma sœur jumelle. Nous n’étions que deux enfants, nées sans père, nées d’une Humaine. Un Ange et un Démon. La prophétie voulait que nous régnions sur le Monde, une fois l’âge de raison atteint. En attendant, les meilleurs stratèges et conseillers s’en chargèrent pour nous, des êtres avides de pouvoir et de gloire, qui finirent par nous instrumentaliser, ma sœur et moi, pour leur propre profit. Ils tournèrent les Anges contre les Démons et les Démons contre les Anges dans un ballet grotesque de guerres à n’en plus finir. J’avais une santé fragile et était totalement illettrée. Cela les arrangeait. Plus le temps passait, plus il était évident qu’ils finiraient par perdre leur pouvoir à mon profit. Je n’avais rien d’une Reine. Je n’avais aucune ambition et me laissais vivre, comme si mon esprit était paralysé. Deux personnes changèrent mon état, un ancien Mârid et une Sorcière. Ils m’apprirent à penser. Ils m’apprirent à lire. Ils m’apprirent à régner. Entre temps, mes conseillers avaient trouvé une solution parfaite pour me couper de mes droits : un époux, qui se chargerait de régner à ma place puisque, en tant qu’élue, je ne devais soi-disant pas m’occuper de ce genre de choses, trop basses pour ma petite personne. Nous devions nous marier prochainement, en même temps que mon couronnement symbolique. Les préparatifs avaient duré des lunes et la salle de bal était magnifique. Assise sur mon trône pour ce qui devait être la première et la dernière fois, je devais couronner l’homme qui partagerait mon existence et accaparerait mon pouvoir. Et savez-vous ce que je fis, ce jour-là ? » Elle sourit. « J’attendis qu’il fût à genoux devant moi. J’attendis de voir cet air si supérieur dans ses yeux, celui qui disait qu’il me déflorerait, me mettrait enceinte et m’enchaînerait à ma condition en régnant sur mon Royaume, et je lâchai ma magie. Sa tête tomba. Je pris alors conscience de la brièveté de la vie et du ridicule de certains puissants qui, à force d’avoir trop confiance en leur capacité, finissent par en perdre la tête de façon stupide. » Elle marqua une pause. « Autant vous dire que mes soi-disant conseillers connurent un sort similaire. » Elle conclut. « C’est amusant car, malgré les siècles et les siècles, je pense toujours à cette histoire lorsque je suis assise sur un trône ; à cette tête qui glissa sur mes genoux. À la teinte rouge que prit ma robe blanche ce jour-là, au fur et à mesure que le sang de ce prétentieux giclait. » Elle soupira. « Dire que je m’étais promis de n’accorder ma main à aucun homme jusqu’à la fin de ma vie. L’échec est cuisant. » Elle remonta ses yeux vers ceux de son interlocuteur. « Et vous, mon cher, avez-vous une histoire intéressante à me conter ? Oh et… avant de m’approcher, choisissez bien votre entrée en matière. Ce serait dommage de perdre la tête pour mes beaux yeux et les émotions que je crée chez vous actuellement. »

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Mitsu
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Mitsu
Jeu 24 Oct 2019, 17:41


L’Humaine regarda l’étrange scène d’un air étonné. Cette femme et Jun semblaient proches. Le langage corporel de Samuel indiquait qu’il l’était aussi. Elle commença à envisager une possible liaison, quelque chose qui l’irrita un peu malgré elle. Si c’était le cas, la situation risquait de se compliquer. Elle l’était toujours lorsque l’ancien Chaman entrait en jeu. Si Samuel lui avait dit quelque chose qui lui avait déplu, il était à parier que quelqu’un d’autre, ici, en payerait le prix. Ce fut sans doute la raison pour laquelle elle accueillit l’homme avec un peu moins d’ardeur qu’elle aurait dû. Il était dur de résister à ses baisers et à sa fougue mais elle préférait éviter d’être trop démonstrative devant Jun. Qui pouvait savoir ce qui lui passait par la tête actuellement et quelle lubie dérangeante naîtrait des idées qui s’y trouvaient ? « Samuel… » murmura-t-elle alors qu’il s’approchait. « Nous devrions en parler plus tard. » susurra-t-elle, ses yeux faisant des aller-retours entre l’Humain et le brun. Bien sûr que c’était ce qu’elle voulait mais elle était inquiète, et à juste titre. Quand elle vit l’ancien Roi approcher, elle se raidit. Elle le laissa parler sans l’interrompre. À quoi bon ? Elle le détesta profondément de dévoiler ainsi ses secrets sans le moindre ménagement. C’était à elle de payer, visiblement. Pourtant, quelque chose en elle retenait les révélations, celles sur son trône. Elle ne voulait pas préciser. Elle ne voulait pas avouer. À quoi bon, encore une fois ? Ce qu'avait dit Jun paraissait n'être que pure folie. Avec un peu de chance, Samuel n'en croirait rien.  

Dans un soupir, elle finit par se tourner vers l'Humain. « Hum. » fit-elle. « Je ne l’apprécie pas non plus mais il faut que je te le dise maintenant, je pense. Jun Taiji est mon père. » C’était un petit peu plus compliqué mais étant donné qu’il ne connaissait rien de sa vie passée, de ce qu’elle était et avait été, elle ne pouvait pas entrer dans les détails. Il restait son père, dans tous les cas et, même si ça ne lui plaisait pas de l’admettre, il ne l’avait pas créée par hasard. Elle devait l’avoir bien déçu. Elle savait ce qu’il aurait souhaité et ce qu’il devait souhaiter encore. Pourtant, cette vie là lui paraissait lointaine. Elle était fatiguée d’y penser. Elle voulait écarter cette possibilité. C’était bien trop douloureux de s’imaginer encore sur un quelconque trône. Yasmine souhaitait simplement fonder une famille, c’est ce qu’elle voulait penser. Elle ne voulait pas laisser des bribes de son passé venir ternir son tableau idyllique. Elle pouvait se contenter de ça : un homme, des enfants et un lopin de terre à cultiver. Le pouvait-elle ? Elle voulut s’expliquer davantage mais l’heure des bains fut bientôt révolue. Elle se retrouva dans un labyrinthe glacé à greloter.

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« Nous pourrions danser, vous ne croyez pas ? » demanda Jun à la brune lorsqu’ils réapparurent dans la salle qui avait été désertée. Jezekael était parti. Ils étaient seuls, à présent. « Pour fêter votre victoire. » Il sourit en la voyant reprendre une forme adulte. « Vous êtes une étrange petite créature. » ajouta-t-il. « Vous avez dit que si je vous attrapais j’aurais ce que je veux ! » « Une étrange petite créature avec la patience d’une Réprouvée. » Comme elle ne disait rien, le regardant avec des yeux noirs qui la rendait plus ridicule qu’autre chose, il fit un effort. « Dansez avec moi et alors j’entendrais votre requête. » Il se positionna de façon à l’inviter de manière plus officielle et un tango débuta. « Je ne sais pas danser ça. » « Bien sûr que vous le savez. De toute manière, je vous guiderai. » Il intima un premier pas et il s’avéra qu’il avait raison. « Je vous hais. » murmura-t-elle. « Vous allez apprendre à m’aimer, vous avez toute la vie pour ça. » Que pouvait-elle répondre face à ça ? Qu’il était bien présomptueux ? « Je me pose des questions sur vous, vous savez. » « Pourquoi ça ? » « Vous êtes une enfant mais je ne vous vois pas. Une enfant de votre âge ne devrait pas s’occuper du Destin du Monde, ni même me traiter comme vous l’avez fait. Vous dîtes être un Maître du Temps mais je ne savais pas qu’ils étaient recrutés au berceau. Caleb a décidément dû succomber à la folie à force de migraines et de mélanges douteux. » Il se tut. « Pourquoi essayer de paraître être ce que vous n’êtes pas ? » « C’est ce que je dois faire. » « Et qui vous dit ce que vous devez faire ? » Anya avait beau chercher son frère des yeux, il n’était pas là. « Mon frère mais… Pourquoi changer de sujet… Ma requête, je… » « Oui, votre requête. Dîtes-moi. » « Je veux que vous détruisiez les Démons. » Il rit. « Pardon ? » « Ils menacent l’équilibre du Monde. Je ne veux plus avoir à lire des histoires sur des génocides, c’est trop… » Elle en eut les larmes aux yeux. Il en fut presque ébranlé. Elle était trop émotive. « Vous… » Il s’interrompit. « Rassurez-moi, vous n’êtes pas une Deslyce, hum ? » « Non… » susurra-t-elle, ne comprenant pas ce qu’il cherchait exactement. « Mais pourquoi ? » « Comme ça. » murmura-t-il en la faisant tourner doucement. « Vous avez quel âge ? » Il sentait une forme d’énervement croître en lui au fur et à mesure. « Onze ans. » Il rit, un peu amer. « Onze ans. » répéta-t-il. « Et vous me haïssez vraiment, hum ? » « Je… Vous avez détruit beaucoup de… » « Et vous m’envoyez tuer les Démons. Lequel de nous deux est le plus terrible, à votre avis ? Celui qui commande ou celui qui exécute ? » « Mais ils menacent le Monde… » « Et vous pensez que parce qu’ils sont maléfiques, il vaut mieux les punir avant même qu’ils ne commettent des méfaits ? N’est-ce pas cruel ? » « Mais… » Il fit un pas. Le dos de l’enfant-adulte heurta le mur. Il la bloqua là. « Vous savez, il y a des choses terribles qui doivent se produire. C’est ainsi. Personne ne pourra rien y changer. Ni vous, ni moi. Parfois, un choix est possible. D’autres fois, le choix n’existe pas. Parfois, ces choses se façonnent seules. D’autres fois, des hommes et des femmes sont envoyés pour les exécuter. Croyez-moi, ce n’est pas plaisant de devoir détruire parce qu’il le faut. » Il marqua une pause. « Vous n’avez strictement aucune idée de ce qu’est un Maître du Temps, sinon vous ne tiendrez pas ce discours. » Il l’acculait mais, en même temps, c’était si facile. Il finit par se reculer, sans la quitter des yeux. Il sourit, avec une certaine tendresse. « Je vais exaucer votre requête. Il parait que je suis d’une nature possessive. Cela justifiera remarquablement bien mon geste. Sachez simplement qu’une fois que ce sera fait, vous regretterez. » Il semblait étonnement sérieux. Il se pencha un peu sur elle et attrapa une mèche de cheveux. « Lorsque vous serez adulte, nous en reparlerons. En attendant, je vous observerai de loin. » Ou de moins loin. Il valait mieux qu’il cesse d’y penser. « Je m’excuse d’avance. » murmura-t-il avant de disparaître et de la laisser là. Elle en fut bouleversée. Était-ce de la tristesse qu’elle avait perçu dans son regard ?

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Jeu 24 Oct 2019, 18:55



Lilith poussa un râle d’agacement en se rattrapant comme elle put. Il était bien plus fort qu’elle ne le pensait. Un sourire carnassier vint déformer son visage. Elle finit par se relever après avoir essuyé sa menace à peine voilée. À quoi jouait-il ? Il pensait pouvoir lui échapper à courir ainsi ? Elle allait lui faire regretter son air de défi. Elle lui ferait manger son oud et ravaler sa fierté. La Chamane serra les dents quelques secondes avant de lui emboîter le pas. Elle se mit à courir. Ils n’avaient pas de magie, ici, et malgré le malaise qu’elle ressentait, elle se consolait en sachant que le sien devait être bien plus important. Si elle voulait le tuer – vraiment – c’était maintenant ou jamais. Dénué de magie, il était on ne peut plus démuni. Il restait puissant mais il n’était rien en comparaison de ce qu’il était en temps normal. Après tout, ne lui avait-il pas précisé qu’il ne l’empêcherait pas de le tuer ? Alors pourquoi courait-il, hum ? Quelque part, il devait bien plus tenir à sa chère et tendre vie qu’il ne voulait bien l’avouer. À moins qu’il ne souhaite pas venir embrasser leur père, inconsciemment ? « Hum. » Son souffle était mis à rude épreuve. Sa poitrine se soulevait frénétiquement pendant la course. Son ventre n’était pas un atout mais ils faisaient la même taille, ce qui ne lui donnait aucun avantage. Elle était certaine que Devaraj n’était pas habitué à l’effort physique. Sa vision périphérique était floue. Elle ne voyait que lui, devant elle, et les centimètres qui les séparaient se réduire. Elle le voulait. Il n’y avait que lui. Il était au centre de tout. Elle le haïssait pour ça.

Quand elle fut sûre d’elle, cette assurance venant plus de son instinct que de sa raison, elle prit un appui sur le sol et se jeta sur le Roi avec une violence doublée par l’élan. Elle en fut sonnée mais eut ce qu’elle voulait : lui, de nouveau sous elle. Lilith bougea un peu pour se replacer correctement sur son ventre. Elle se fit bien plus ferme, pour l’empêcher de lui fausser compagnie une nouvelle fois. Son entre jambe contre son bassin, elle serra davantage ses poignets. « Oh non Devaraj. Je ne laisserais personne d’autre que moi te tuer. » lui dit-elle avec un brin de folie dans la voix. Elle se laissa doucement dériver vers les effluves qui se dégageaient de lui. Il avait fait un effort qui révélait une odeur qu’elle aimait un peu trop à son propre goût. Aussi, elle perdit son nez dans son cou, entre ses cheveux et sa peau. Elle huma son parfum et, sans crier gare, elle lui mordit la clavicule. Ce n’était pas doux. Ce n’était pas non plus fait pour lui arracher la chair. C’était quelque chose entre les deux, d’acide mais de supportable. L’une de ses mains lâcha son poignet pour attraper fermement sa mâchoire. Elle le fixa en se redressant un peu, un mouvement qui ne manqua pas d’éveiller quelques passions bien plus charnelles que mortelles. Elle ne savait pas trop ce qu’elle devait faire maintenant et ses hésitations devaient se lire sur son visage. Ses doigts descendirent sur sa gorge qu’elle serra un peu. Ses lèvres, quant à elle, vinrent se heurter aux siennes violemment. Elle avait tellement envie de le détruire mais il y avait autre chose. Elle avait besoin de ne faire qu’un avec lui. Ce n’était pas vraiment sexuel, peut-être un peu, et elle ne savait pas comment l’expliquer. Elle voulait le sentir vraiment, partager ce qu’il était sans aucune concession. Elle en avait marre qu’il l’ignore. Elle avait envie de le dévorer, de le compléter. C’était très flou, même pour elle. Qu’il la baise ne pourrait pas répondre à ses attentes parce qu’elle savait d’avance qu’elle en voudrait bien plus. Deux corps ne pouvaient pas expérimenter ce qu’elle voulait, sauf si elle le tuait, ouvrait ses entrailles et se baignait à l’intérieur. Mais ce n’était pas ce qu’elle désirait. Il serait bien trop mort, alors, pour ce qu'elle souhaitait. « J’ai envie de toi Devaraj. » murmura-t-elle d’une façon un peu étrange en séparant leurs visages. Le baiser n’avait pas amélioré son état, visiblement. Peut-être que les labyrinthes n’y étaient pour rien et qu’elle était simplement une dangereuse psychopathe, enceinte d’un Dieu tout aussi perturbé qu’elle ?

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Ven 25 Oct 2019, 20:54

[Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 9 Reliah10


"On ne tue pas les gens en les embrassant, le sais-tu ?" lança-t-il avec un sarcasme coupant devant la contradiction évidente entre les paroles menaçantes et les actes de Lilith. Le Chaman n'avait pas réellement répondu au baiser, beaucoup trop surpris par ce dernier pour être autre chose qu'une statue de pierre. Il pouvait se permettre de se moquer puisqu'il était bien pire qu'elle sur cette question précise, n'est-ce-pas ? L'espèce de harpie qui remplaçait actuellement la jeune femme offrait une vue dérangeante. Heureusement pour lui, il avait l'habitude de contempler de telles scènes, -pour une fois que c'était un avantage. "Ah oui ? C'est amusant..." Sa chute précédente et le manque cruel de magie ne l'étaient pas, eux. Son corps commençait à lui faire mal. Bien, il en avait l'habitude, il avait fait plusieurs guerres, participé à des chasses monstrueuses, son corps était habitué aux efforts physiques. Néanmoins cela n'effaçait pas la douleur du membre amputé pour un mage puissant comme lui. Ses nerfs étaient brûlants. Il se mit à rigoler tout seul sans même en contrôler la venue. "Tu ferais mieux de me surveiller jours et nuits alors, je mène une vie... très dangereuse et les Dieux ont déjà décidé de destiner ce privilège à un autre." souffla-t-il à son oreille. Qu'elle se débarrasse de lui... Ce serait trop beau pour être vrai. En était-elle seulement capable ? "Normalement, on dit aux femmes que ça leur va bien d'être enceinte, moi j'ai envie de dire l'inverse : ça te vas pas du tout, tu es devenue folle." grogna-t-il méchamment. Son malaise ne l'aidait pas à se montrer agréable, déjà que c'était une chose peu probable en temps normal. "Mais vois-tu, j'ai déjà une très grande longueur d'avance sur toi, pour ce qui est d'être Fou." Oui, il devenait réellement insupportable. Il avait besoin de reporter sa détresse sur un autre. Et ce n'était que le début : "Ah oui ? Tu ne vas pas t'endormir comme une pucelle comme toutes les autres fois dès que je te touche ? Tu voulais pas plutôt me tuer ? Reprends-toi, tu vas finir à l'asile." Ce dernier étant l'île Maudite, de toute évidence.

Il ne pouvait nier que le spectacle lui plaisait atrocement, tout à fait inconscient qu'il était du danger. S'il pouvait faire un pied de nez à la Mort ce serait bien de ne jamais la craindre et de la tenter. Peut-être était-ce Nidalu qui parlait en lui mais il aimait la voir à moitié démente et constater que sa simple existence multipliait ce phénomène par dix. C'était plus un amour passionné du chaos que de la vengeance...  Il frissonna et afficha un sourire aussi brusque que carnassier, les yeux écarquillés dans une grimace maladive. "Depêche-toi par contre. La situation me donne envie de briser des cous et le premier que je vois, c'est le tiens !" Son corps était fiévreux, traversé de spasmes. S'il était resté amène à analyser correctement la situation jusqu'ici, ce fût de moins en moins le cas. Lui-même semblait délirant dans ses paroles, pour quelqu'un d'extérieur ne le connaissant pas très bien. La mutation se voyait surtout dans les yeux, qui finirent en deux pupilles dilatées comme s'il avait ingurgité une terrible drogue. Il allait revenir dans ce Labyrinthe armé d'une bombe pour le simple plaisir de le voir sauter et de ce venger de cette idiotie ignoble. Mais avant cela, il fallait qu'il trouve la sortie pour retrouver ce qu'on lui avait arraché sans aucun droit ! Désormais à moitié enragé, le Chaman avait le regard fou et les gestes brutaux. Il repoussa du mieux qu'il put la jeune femme non sans la griffer et lui tirer les cheveux au passage. L'avait-il même mordu ? Aucune idée. Sa magie ! Non attendez... Ses yeux la dévisagèrent longuement avant de s'illuminer. Mauvais présage ! "Lilith, Lilith ! C'est ce qu'il t'a mit dans ton ventre et cet endroit qui te rendent comme ça ! Quand ce sera fini tu redeviendras comme avant et..." Un air lamentablement triste passa sur son visage tourmenté. Il reprit brusquement. "Je sais ! Je vais trouver une pierre pointue et t'ouvrir le ventre ! Ensuite nous rentrerons chez nous..." Sur ces mots dénués de logique, il s'avança au hasard en regardant le sol pour trouver son arme.

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Ven 25 Oct 2019, 21:54



« Tu ne peux décidément jamais la fermer, hein ? » fit-elle, passablement agacée. C’était communicatif. Sa grossesse la rendait difficilement supportable mais, en lui renvoyant un reflet similaire, Devaraj accentuait la folie qui illuminait ses traits. Peut-être qu’elle pourrait lui couper la tête et la planter sur une pique ? Il l’admirerait pendant des jours, ainsi. Il ne pourrait plus se détourner d’elle. Enfin… jusqu’à ce qu’il se décompose et sente tellement mauvais que même elle ne voudrait plus de lui. Elle sourit. C’était assez plaisant à imaginer. Proche de son oreille, elle aussi, elle lui murmura quelques mots. « Il faut bien que je te laisse un peu d’avance, petit frère. » Elle ricana. Le tenir sous elle, à moitié soumis, n’aidait pas à arranger son état. Ça lui donnait envie. Ses doigts changèrent de place pour se mêler à ses cheveux blonds. Et si elle tirait un peu dessus, hum ? Elle se demanda à quel point ils étaient résistants mais sa question resta sans réponse. Au lieu de quoi, elle grimaça devant la remarque. Elle serra les dents. « Tu avais qu’à me baiser quand même si ça te travaillait tant. » cracha-t-elle. « Et l’un n’empêche pas l’autre. » Elle avait redressé son visage pour lui faire face. Son front était presque collé au sien, ses yeux scrutant ceux du Roi d’un air fourbe. Peut-être que c’était ce qu’elle allait faire. Elle y pensait vraiment. Le seul problème c’est que s’il devenait un Esprit, il continuerait de l’agacer, encore et toujours. Elle ne pourrait plus le sentir comme elle le sentait maintenant. Elle ne pourrait plus ni humer son odeur ni caresser sa peau. Elle ne pourrait plus ni le frapper ni le noyer. Ce serait regrettable. Elle avait tellement de possibilités actuellement. Elle n’arrivait simplement pas à choisir.

« Ferme la ! Je n’arrive pas à me décider ! » dit-elle fortement quand il lui intima de se dépêcher. Il prenait son temps pour la laisser languir en l’ignorant. Il faisait toujours ce qu’il voulait. Il ne tenait jamais compte d’elle. Elle était toujours celle qui s’adaptait. Oh oui, elle s’était adaptée jusqu’à craquer. Et puis, finalement, si Jun l’avait violée, c’était peut-être la faute de Devaraj. Peut-être qu’il avait fini par perdre patience et qu’il avait voulu lui faire payer ? C’était si probable. Elle inclina la tête, soudainement convaincue de cette version de l’histoire. Le père et le fils, ensemble, contre elle, la vilaine Reine qui n’avait jamais écarté les cuisses pour son Roi. Son visage prit une expression haineuse, sa lèvre supérieure tiquant de temps à autre. Comme le Suprême de l’Au-Delà se débattait, elle devint encore plus instable. Elle poussa un râle de douleur. Ah c’était comme ça ? Il voulait lui faire mal maintenant ? Pourquoi hésitait-elle encore face à ce… Elle grimaça en le regardant, lui et ses yeux presque entièrement noirs. Ça lui donnait un air irrésistiblement attirant. Elle avait cruellement chaud. Elle l’écouta pourtant et se mit à rire. « Toi ? Toi tu crois que tu vas faire ça ? » Elle lécha sa propre main. Il l’avait griffée au sang ce fils de chien. « Je suis enceinte d’un Dieu, pauvre con. Tu crois qu’il va te laisser m’ouvrir le ventre avec une pierre ? » Il devenait hilarant. Et s’ils se couchaient simplement l’un à coté de l’autre et qu’ils riaient sur leurs existences pitoyables ? Elle les imaginait plutôt facilement. À genoux, elle eut envie de faire la paix durant une fraction de seconde avant de se rappeler qu’il l’avait griffée. Elle fixa sa main d’un air un peu perdu. Pas question. C’était la guerre et point. Elle se mit à ramper pour le rattraper et l’agripper avant de se dire que l’idée de son frère n’était pas si bête. Il lui fallait une arme si elle avait envie de le détruire. « J’ai une autre idée… » murmura-t-elle.

Elle se releva et chercha quelque chose, n’importe quoi. Elle aperçut une statue, un guerrier qui tenait une arme dans une de ses mains. Ce qui était drôle, dans le fond, c’est qu’elle réussit à détacher l’épée sans la moindre difficulté. Peut-être que c’était leur Destin de se battre ? « Je devrais devenir Reine à ta place. » fit-elle en revenant vers lui. « Et rentrer seule sur l’Île Maudite. » Elle sourit d’un air enjoué avant de l’attaquer avec l’épée.

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Ven 25 Oct 2019, 23:50

[Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 9 P4i2
Les révélations



Circë n’entendait pas réellement ce qu’Ezechyel lui disait. Son esprit était obnubilé par sa silhouette. Heureusement, il était bien plus grand qu’elle, ce qui évitait certains contacts malheureux. Malgré sa fougue à coller son corps au sien, l’Ygdraë restait tout de même limitée. Elle le fixait d’un air déterminé, d’une façon qui n’aurait certainement jamais été possible autrement. Centre de son univers, elle se serait sans doute damnée pour lui. Pourtant, il ne fallut qu’un simple geste pour briser le sort en mille éclats. Ses lèvres sur les siennes, si délicatement posées, la firent cligner des yeux. Elle se recula, quelque peu étonnée. Sans voix, la Princesse fixa l’Aslak quelques secondes, totalement immobile. La première pensée qui lui vint à l’esprit concerna le début de la soirée, lorsqu’elle l’avait aperçu au bras de Mircella. Elle n’avait pas été jalouse, sans doute simplement envieuse d’un bonheur si parfait. Elle se sentit triste. « Je… » commença-t-elle, ses joues se reflétant dans celles de l’homme. Elle ne savait comment réagir. Elle savait, au fond. Il n’y avait rien entre eux. Il n’essaierait rien. Il l’avait fait uniquement pour la délivrer. Egoïstement, elle se demanda pourquoi est-ce qu’elle n’était pas tombée sur quelqu’un comme lui par le passé, quelqu’un qui aurait pu prendre soin d’elle, quelqu’un de bien, tout simplement. L’ancienne Yggdrasil avait tellement de chance de l’avoir à ses côtés. « Je… » essaya-t-elle de nouveau. Non, elle ne savait pas. Elle était totalement perdue. C’était si injuste ! Son menton tressauta et elle fit un pas en arrière, puis un autre, jusqu’à être assez éloignée pour se retourner et fuir.

Anya regardait le ciel. La lune était à son zénith. Elle pensait à la conversation qu’elle avait eu avec Jun quelques lunes plus tôt, le cœur lourd. Avait-elle eu tort ? Elle l’ignorait. Anéantir les Démons lui semblait la meilleure chose à faire. Elle se sentait seule, à présent, cruellement seule. Son monde, fait d’émotions, l’anéantissait petit à petit. Le regard de ses pairs, les murs étouffants de Basphel… À chaque fois que l’un de ses camarades ressentait de la peine, la Déchue l'éprouvait si facilement qu’elle avait l’impression d’étouffer. Elle absorbait tout et tout lui semblait insupportable. Parfois, elle avait simplement envie de se recroqueviller sous sa couette et de ne plus bouger. La Beauté la faisait pleurer. La Cruauté la faisait pleurer. Elle se sentait si vite au bord du gouffre, lorsqu’elle était elle-même. Elle ne savait pas comment gérer cette situation. Il n’y avait que lorsqu’elle jouait à être quelqu’un d’autre qu’elle s’en sortait, lorsqu’elle ne pensait plus vraiment à sa propre personne, qu’elle s’oubliait. Sinon, elle avait l’impression de sombrer dans des abysses sans fin. Elle tombait et elle avait beau hurler, personne ne venait la sauver. Sans doute ne le méritait-elle pas. Ce Monde lui paraissait si vain. Les conversations banales la tuaient. Elle avait envie de crier à ceux qui les entretenaient que pendant qu’ils discutaient de la météo, des êtres mourraient quelque part ailleurs, des êtres souffraient. Ce n’était pas normal. Cette souffrance, cette peine, elle la ressentait. Il lui suffisait de lire les livres d’Histoire pour en être totalement bouleversée. Elle n’arrivait pas à trouver un juste équilibre et ses joies n’étaient que de courte durée. Elle se sentait différente. Elle se sentait enfermée. Elle se sentait inférieure, à penser ainsi. Comment faisaient-ils, tous ces gens, pour continuer à vivre dans de telles conditions ? Comment pouvaient-ils supporter la souffrance d’autrui ? Elle devait s’oublier, vite, car, dans son état normal, une seule chose réussissait à l’apaiser, une chose infime, une chose inconnue. Cette fameuse chose, elle la tenait contre elle. Il s’agissait d’un Conte particulier. Il lui suffisait d’ouvrir l’ouvrage pour qu’un garçon apparaisse quelques secondes devant elle. Son visage lui était devenu familier au fil du temps. Elle l’avait déjà touché une fois auparavant mais n’avait plus osé. Ce soir, ce fut différent. Quand elle se retrouva en face de lui, elle s’approcha et déposa un baiser sur ses lèvres, doucement. Elle ne chercha pas à justifier son acte. Elle en avait juste besoin. La caresse la rassura.

Sans doute vous demandez-vous quand est-ce que je l’ai retrouvée. Tôt. Ce serait idiot de penser le contraire. On ne passe pas son existence à aimer et protéger une femme sans que cela n’ait de conséquences. Lorsque je la rencontrai pour la première fois, le doute s’empara de moi mais je l’éliminai aussitôt. Je savais. Je savais aussi qu’elle n’était plus qu’une enfant et, malgré tout ce qu’elle entreprit ensuite, malgré toutes ses personnalités, la conclusion restait inévitablement la même : la réelle punition serait de l’attendre. Le réel fardeau serait de l’observer en aimer d’autres jusqu’à ce qu’elle se souvienne. Alors je décidai de continuer à la protéger, silencieusement. Je voulais guider ses pas, être là pour elle, à chaque étape de son existence, pour chacune de ces parties d’elle-même qu’elle façonnerait. L’émotivité a toujours été sa plus grande faiblesse, ce ressenti à la fois si précieux et si destructeur. Alors, oui, lorsque j’ai vu l’émoi enserrer cette enfant qui me parlait des horreurs de la guerre, j’ai su. Et, puisqu’elle m’avait oublié, alors il ne me restait plus qu’à devenir le gardien invisible de ses jours et de ses nuits. Si je le dis, ici, c’est pour vous éclairer sur la suite. N’oubliez pas que je savais. Je suis simplement un excellent menteur lorsqu'il le faut.

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Sam 26 Oct 2019, 13:12

[Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 9 Reliah10


"Raison de plus pour essayer. Ce n'est pas tant le résultat que l'affront en lui-même qui compte..." De toute façon il suffisait de lui interdire quelque chose pour qu'il pointe le bout de son nez, c'était toujours comme ceci que les problèmes débutaient. Et puis les enfants de Jun ne mourront pas d'un coup de pierre... Elle par contre... Ce n'était pas exclut, vu l'intérêt vide d'amour que Jun portait à ses enfants. Enfin. Il eut moins de chance qu'elle dans sa recherche, probablement décuplé par le fait qu'il était fébrile et n'arrivait absolument pas à se concentrer sur le sol et les pierres. Par ailleurs, il avait beau tourner les yeux de tous les côtés, il ne trouvait pas la sortie de ce foutu souterrain. Peut-être qu'il n'y en avait pas, qu'ils étaient enfermés ici et que le seul moyen d'en sortir était de mourir. Il se retourna brusquement, mauvais. Très mauvais. "Bouffonne... " déclara-t-il en plissant les yeux avec tout le mépris dont il était alors capable, c'est à dire beaucoup. Pourtant il avait toujours eut de l'estime pour elle, de par son charisme, ses connaissances, sa façon d'être. Mais elle en avait trop dit. Du haut de ses fantasmes, elle pensait régner sur le monde. Il avait bien envie de tout lui donner pour le simple plaisir de la voir déchoir de ses espérances et sombrer dans le désespoir.

"Fais donc. Retournes sur l'Île Maudite. Les gens de ton âge sont déjà tous Draugr et connus pour leurs exploits. Tu n'es rien qu'une pauvre Hyggja qui n'est même pas capable de fusionner. C'est à se demander pourquoi tu as voulu être Chamane. Tu as beau enfanter des fils de dieux, Lilith, tu n'en reste pas moins tout en bas de l'échelle, dans la boue. Tu crois que cette couronne s'obtient en claquant des doigts parce-que tu es la fille de machin ? Pauvre conne ! " C'était assez drôle à ses yeux. Peut-être que c'était ce que les Dieux voulaient, qu'ils s'entretuent. Il y avait bien une raison pour laquelle il avait été téléporté ici, non ? Devaraj repensa amèrement à Delawam, qui devait être en train de le chercher partout sur l'île en vain.

Il n'évita pas l'attaque. Son corps n'avait pas bougé d'un pouce comme s'il était absent de la scène. Pourquoi ? Par lassitude ? Parce-qu'il commençait à ne plus supporter tous ces crétins qui voulaient le trône en pensant s'asseoir sur des coussins en soie et boire du champagne entouré de fesses nues. Mais non. Ce n'est pas ça, le trône du Suprême de l'Au-Delà. C'est une torture, une désillusion sans aucun remède. Son visage se déforma sous la douleur mais il ne laissa entendre aucun gémissement. Au lieu de cela, il continua d'articuler en la fixant dans un demi-sourire. "Retournes-y, sur l'Île Maudite. Deux options : ils te brûleront pour m'avoir touché et je contemplerais ton supplice depuis le Néant qui m'attends. Ou alors tes Aetheri chéris te protégeront et tu l'auras ta couronne." Il rit. Oui, en fait, c'était très drôle. Il n'avait pas peur du Néant. Ce n'était qu'un mot pour représenter un endroit où il devrait sacrément avoir la paix. Il ne comprenait plus vraiment ce qu'il se passait et surtout pourquoi les Aetheri pouvaient se permettre de telles scènes. Une question qu'il évitait délibérément lui revint aussi : Pourquoi avaient-ils tout deux à souffrir divers maux pour le bon petit plaisir d'êtres soit disant supérieurs ? Lui savait bien qu'il n'en était rien, de leur supériorité. Être supérieur comportait une dimension de dignité et de morale que beaucoup d'Aetheri n'avaient pas. "Et tu te croiras assez forte pour la supporter et tu finiras comme moi, comme ton amoureux Räk. Et tu crèveras comme tes deux maris dans la misère et la souffrance, seule. Vas-y donc." déclara-t-il. Le mépris avait disparu de sa voix mais il gardait un espèce de ton provocateur. Il n'avait même pas regardé la plaie, elle ne semblait pas mortelle même s'il sentait la douleur lui monter à la tête et le sang chaud couler sur sa peau. Il pouvait encore tenir debout, mais il se doutait qu'elle allait faire en sorte de ne pas se rater. "Bon tu attends quoi. Je peux encore parler, ça va pas du tout !" Il aurait pu faire en sorte de se défendre mais il préférait comme toujours, l'option la plus imprévisible, la moins logique, l'option qui faisait de lui un Fou.

Quelque part, il préférait que ce soit elle plutôt qu'un autre...

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Sam 26 Oct 2019, 22:56



J’aurais sans doute dû répondre que oui, je sentais quelque chose de différent. « Hum… Je ne suis pas sûr… » Je me tus un instant, mes yeux semblant chercher dans le vide si mon esprit était libéré du fardeau qui me hantait plus tôt. « Je pense qu’il vaut mieux le refaire. » finis-je par dire, telle une sentence s’abattant sur l’accusée. Ce baiser si chaste qu’elle m’avait donné ne me suffisait pas. Je voulais goûter sa langue, juste par gourmandise. J’étais sans doute d’humeur un peu trop joueuse, à présent. Prêcher le faux pour nourrir une jolie manipulation était trop tentant. Je n’étais pas aveugle précédemment, malgré mon état. Cette Ange avait rougi et son corps réagissait au mien d’une façon si évidente… J’approchai de nouveau mes lèvres des siennes et lui offrit un baiser bien moins sage avant de laisser mon visage rejoindre son cou. Ainsi, je dissimulai mon sourire, respirant tout près de sa peau un moment qui me parut nécessaire pour me calmer. Je n’avais plus la Couronne de la Nuit mais être si proche d’elle me rappelait la sensation qui m’avait étreint plus tôt. Son sang m’avait attiré avec une force prodigieuse. Ce désir n’avait alors rien de sexuel. À présent, je ne pouvais plus en dire autant. Je la savais Ange et, sans savoir réellement pourquoi, je ressentais un besoin de ternir sa beauté et sa pureté. Un instant, je pensai à la convaincre de m’épouser, d’une façon ou d’une autre. Après tout, Magiciens et Anges vivaient au même endroit. Elle porterait mon nom et je prendrais soin d’elle, au début. Il ne me suffirait que de quelques mots ici et là pour créer chez elle un malaise. J’avais envie de la rendre dépendante et de la briser petit à petit. Elle ne me fixerait plus avec un air de défi, ensuite. Pourtant, dans mon esprit légèrement perverti, je me dis qu’elle me serait inutile et indésirable si elle finissait soumise.

J’allais la relâcher et l’aider à se relever quand quelque chose que je n’avais pas prévu se produisit. L’espace autour de nous changea. D’une position allongée, nous nous retrouvâmes debout, toujours proches l’un de l’autre. Elle était plutôt grande, même si je la dépassais. Mes yeux, cependant, la quittèrent un instant pour se poser sur le visage de mon père. À quoi jouait-il ? Je dus faire un effort considérable pour ne pas imiter le sourire qui marquait à présent ses traits. Elle ressemblait à une biche prit en étau entre deux chasseurs. J’étais le moins impressionnant des deux, sans aucun doute, mais je restais devant elle, l’empêchant de filer. Ma bouche rejoignit son oreille libre peu de temps après que Jun se soit penché sur elle. « Ne vous inquiétez pas… Je vous protégerai s’il tente quelque chose. » lui murmurai-je doucement, me plaçant d’une telle façon à ne lui laisser aucune échappatoire. Si elle souhaitait se décoller de lui, elle se collerait forcément à moi. C’était comme choisir entre l’Enfer et l’Île Maudite, sauf qu’actuellement, je faisais plutôt office de terre d’accueil.

Honnêtement, ce petit jeu m’amusait beaucoup ou, du moins, il m’amusa le temps qu’il dura. La coincer entre nous, dans l’expectative de la voir craquer à tout moment, me procura un sentiment de puissance absolue. C’était plaisant et enivrant, sans doute trop. Lorsque Jun dut partir et que je constatai la couleur des ailes de l’Ange, j’attendis un peu puis finis par me décaler en soupirant. Je fermai les yeux un instant avant de les rouvrir pour la contempler. « Je… » Je semblai soudain un peu embarrassé. « Comment vous dire ça ? Ne paniquez pas mais je crois que cet homme a un peu modifié vos ailes… À moins que vous ne connaissiez… Non ce serait idiot. » Je voyais ça clairement comme une porte ouverte sur bien des possibilités. « Est-ce que vous m’avez désiré durant notre échange ? Ce qui expliquerait que… » Bien sûr, j’avais eu vent du fait que les Anges n’étaient plus déchus si facilement. Ce fait créait des tensions avec les Déchus, notamment. Ces tensions, je comptais bien les exploiter un peu plus tard, lorsque je serais en position d’autorité. « Je suis désolé, je n’avais vraiment pas l’intention de créer ça… Ça parait si soudain. Non, ce n’est pas possible. Vous vous sentez bien ? » J’étais vraiment un homme odieux.

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Kaahl est avec Laëth  [Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 9 2289842337
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Dim 27 Oct 2019, 01:07

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Les révélations



« Stop. » fit-il en tendant une main, droit devant lui. L’Ygdraë s’arrêta et ses petites oreilles se baissèrent doucement devant cet homme. Ses ailes étaient déployées dans son dos. Il en avait quatre. Il était grand. Il semblait avoir un corps athlétique mais celui-ci demeurait fin. Le plus impressionnant demeurait son regard bleu céruléen et ses cheveux blonds, presque blancs, qui lui arrivaient aux genoux. Il la regardait de haut, ce qui n’était pas difficile étant donné les mensurations de Circë. « Vous êtes la Princesse, n’est-ce pas ? » Il demandait pour la forme. « Euh je… » Elle en avait oublié ce qu’il venait de se produire. Il l’hypnotisait complètement. « Une Princesse bien hésitante. » dit-il avec un petit sourire en coin. « Je crains fort de devoir tester votre résistance, aujourd’hui. » ajouta-t-il. « Mais… » Son sourire s’agrandit. « Vous savez, parfois, les individus se comportent comme des idiots. Rois ou non, ils s’entêtent dans leurs bêtises, des bêtises qui deviendraient préjudiciables pour la Véritable Ligne du Temps si elles aboutissaient. Et, parfois aussi, des petites Princesses hésitantes doivent intervenir pour eh bien disons… remettre les choses en ordre. » Elle ne comprenait pas ce qu’il disait. « Croyez-moi. Il vaut mieux que ce soit vous. Si mon père décidait de se déplacer, qui sait ce qu’il pourrait en résulter. » Lui, l’ignorait. C’était le privilège des Ætheri de pouvoir piétiner le Temps sans ménagement. Beaucoup s’abstenaient, à vrai dire. Jun n’était cependant pas connu pour rester sage comme une image. Il avait anéanti bien des cultes dans le passé, pour se les approprier. Plus Haruki voyageait dans les différents futurs probables, plus il entrevoyait l’audace de son père. Parfois, il se perdait légèrement dans ce qui était déjà ou ce qui serait. Ce n’était pas évident ; les événements changeaient si vite. Pourtant, il conservait un calme inébranlable. Seule la Petite Chose réussissait à fissurer le masque qu’il laissait entrevoir. « À présent, trouvez le Suprême de l’Au-Delà. Il a besoin de votre aide. » Il le lui avait murmuré en se penchant sur elle. Elles faisaient la même taille, sa mère et elle. « Allez, oust ! » ajouta-t-il en se redressant et en croisant les bras sur son torse après lui avoir fait un signe de la main l’invitant à partir. Il ne lui laissait pas le choix. Circë, au fond d’elle, ressentit quelque chose d’incompréhensible. Elle eut réellement la certitude que Devaraj était en danger. Ça l’ébranla.

Après une course qui l’épuisa, dans le froid du labyrinthe, elle trouva enfin ce qu’elle cherchait. Elle s’arrêta, choquée par ce qui se déroulait devant elle et les paroles qui étaient échangées. Devaraj comme Lilith avaient l’air de deux déments, sur le point de s’entretuer l’un l’autre. Quand l’Ygdraë avait connu la femme, elle était encore une Ange. Ce n’était plus le cas, à présent. Quant au Roi, elle ne l’avait jamais aperçu dans un état semblable. Les paroles de la Chamane lui parvinrent sans trop de difficulté. Elle venait de lui asséner un coup d’épée et ne semblait pas prête à s’arrêter. « Tu n’es qu’une enflure, Devaraj ! » cracha-t-elle lorsqu’il évoqua Rak et la possibilité de crever comme une moins que rien. « Tu sais très bien qu’il n’y a rien entre lui et moi. Tu le sais très bien mais, non, tu persistes comme un pauvre con dans ta version de l’histoire ! » Elle lui donna un coup de genoux pour le décoller d’elle. « Et peut-être que si tu étais vraiment digne d’être le Roi des Chamans, alors les Dieux cesseraient de te tourmenter ! Tu n’y as jamais pensé, hein ? Tu n’es peut-être pas à ta place ! » Les yeux de l’ancienne Ange étaient complètement fous. Elle semblait perdue dans un dédale de cruauté, de désir et de mort. Elle cherchait la guerre. Elle n’aurait pu être plus effrayante. Circë fronça les sourcils tout en déglutissant. Elle comprenait sans peine que si Devaraj ne se défendait pas, elle allait finir par le tuer. Pouvait-il mourir ? Elle ne le pensait pas. Il lui avait paru si invulnérable, si intouchable et si puissant. À présent, dans ce lieu sans magie, elle hésitait. Et s’il pouvait trépasser ? Et si cette femme ne s’arrêtait pas ? Et si cet inconnu avait raison et qu’il avait besoin de son aide ?

Alors que la brune allait le frapper de nouveau avec l’épée, entre deux insultes acides et deux regards haineux, l’Ygdraë vint s’interposer. Elle ne fit pas face à Lilith mais à Devaraj, dans une sorte de petit cocon protecteur. Elle fut obligée de se coller un peu à lui mais, bizarrement, elle n’eut pas peur de ce qui la terrorisait normalement. Le moment était trop spécial, trop grave, pour qu’elle y pensât. Elle ferma les yeux, la tête un peu recroquevillée, s’attendant à recevoir un coup, mais rien ne vint hormis quelques mots claquants. « Dégage de là ! » « Non ! » cria Circë avec une voix mi apeurée mi déterminée. À l’oreille du Roi, elle chuchota quelques mots tremblants. « Ne la laissez pas vous tuer… s’il vous plaît. »

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Dim 27 Oct 2019, 21:27

[Rp pour tous|Rp dirigé] - Les révélations  - Page 9 Reliah10


Une enflure ! Oui tout à fait ! Mais il ne voyait pas en quoi cela constituait un problème en particulier. On ne lui demandait ni d'être bénéfique, ni d'être intelligent, ce qui l'arrangeait bien dans les deux cas. Sa psychose était bien trop grande pour lui laisser la liberté d'être vraiment bon dans ses actes. Il épargnait un prisonnier sur un coup de tête pour en égorger dix derrière sans plus de raisons. "Oh bien... Si je ne suis plus digne, pourquoi ne m'ont-ils pas encore trouvé de remplaçant ? Tu n'as qu'à aller en chercher un toi, si parfaite et intelligente !" Ce n'était que de l'ironie bien sûr, il l'a trouvait ridicule, faible et débile. Il valait mieux arrêter de lui répondre, ce qu'il fit. Le Chaman continuait de ne pas se défendre, défiant ouvertement les dieux et n'importe qui d'autre de changer quelque chose à la situation actuelle, qu'ils avaient eux même provoqué ou du moins autorisé puisqu'ils avaient tout deux été téléportés ici sans préambule. Il se rappelait vaguement que le jeu consistait au départ à embrasser son chasseur, mais il n'en avait aucune envie. Il préférait piétiner les règles qu'on lui imposait avec une rage et un dédain qui lui était propre.

Beaucoup de choses se bousculaient dans son esprit, notamment les insultes qu'ils se renvoyaient. Elle n'avait pas tord, voire elle avait fait mouche là où il ne fallait pas. Il savait qu'il n'était pas tout à fait digne. Sa foi était bancale tout comme son efficacité à protéger son peuple, comme l'avaient démontré certains événements passés. La même question revenait en boucle : pourquoi autoriser tout ceci ? Les Aetheri n'en avaient-ils rien à foutre des mortels finalement ? N'était-ce que de la poudre aux yeux ? Peu importe. Il pâlit sous son coup de genoux mais ne prononça aucun son. Il ne lui ferait pas le plaisir de crier, ni même de répondre à ses stupidités. Qu'elle l’achève donc, il était bien déterminé à gouter le néant aujourd'hui. Détermination qui s'écroula en morceaux quand il reconnut le visage de Circë devant lui. Il ne l'avait absolument pas vu arriver. Une brusque panique passa dans ses yeux. Que faisait-elle cette sombre idiote ?! Ici ? Nue ? "Vous pouvez pas vous mêler de ce qui vous regarde !" répliqua-t-il en plissant les yeux, mauvais, presque outré. La frimousse de l'elfe aurait pu lui faire avoir tout ce qu'elle voulait en temps normal, mais pas maintenant. Il la repoussa violemment sur le côté, horrifié à l'idée que Lilith s'en prenne à elle. C'était un sacrilège lourd de conséquence mais après tout, elle l'avait déjà entaillé lui, le roi. Que pouvait-elle faire de pire ? Elle non plus n'était pas digne de quoi que ce soit chez les Chamans, ironiquement. Néanmoins Devaraj redoutait la colère de Raanu. Non pas qu'elle lui fasse peur, mais comme tout c'était bien passé avec la déesse jusqu'ici -chose rare- il ne voulait absolument pas faire de vague. Pour couronner le tout, il s'était déjà plus ou moins attaché à l'elfe et ne souhaitait pas qu'on lui fasse du mal. La nécessité de neutraliser l'attaquante s'imposa donc malgré lui. Il jura contre tous les Dieux et s'empara violemment de l'épée, avec toute la force dont il était capable. Il dût s'entailler la main au passage.

"Tu me gonfles l'hystérique !" Le Chaman asséna un coup sec sur le crâne de Lilith avec le plat de l'arme. Le silence qui suivit fût jouissif et quelque peu miraculeux. A bout de force, il s'écroula sur le sol. Son sang coulait toujours de sa blessure. Il avait le réflexe idiot de vouloir invoquer sa magie pour se soigner, sans que rien ne vienne. Cela ne faisait qu'agrandir sa détresse et avec elle, sa rage. "Décidément, il faut tout faire soit-même ici." Puisqu'on ne voulait pas lui rendre sa magie, qu'on l'obligeait à s'entretuer avec sa soeur, qu'elle avait rouvert des blessures piquantes dans son psychisme et que l'échappatoire semblait inexistant, il allait se débrouiller tout seul. Certes il pouvait l'embrasser comme le jeu l'indiquait, mais non, il refusait de se plier à cette stupide chasse. D'ailleurs, qu'est-ce-qui garantissait que le baiser mettrait vraiment fin à tout ceci ? Croyez-vous qu'un Fou soit incapable de trouver une porte de sortie en toute occasion ? Misérables.

Il prit la lame et essaye de se tailler directement les veines.
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