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 Drôle de marchandise... [PV Melody]

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Jeu 14 Avr 2016, 23:02

Un jet d’eau rafraichissant ruisselait impétueusement sur la nuque de Zane. Ce même liquide serpenta sur ses épaules, dans le creux de son échine et sur son torse. Il affluait littéralement sous cette fontaine, qui outre l’énorme avantage de l’hydrater, avait aussi pour procédure de le déterger de toute effusion de sang qui avait maculé sa peau si lisse. Cueillant la source dans le creux de ses mains, il les porta à son visage pour y dégager toute impureté. Il trempa également sa longue chevelure dans le bassin avant d’y imprégner son épée. Sans doute l’outil le plus souillé du cas présent. S'acharnant à faire partir toute trace, il passa une bonne dizaine de minutes à réitérer la même mécanique, sous le regard suspicieux de quelques indiscrets qui passaient par là. Quand il eut terminé son lessivage, le démon enfila son linge en attachant prudemment son arme sur son flanc gauche. Élevant le visage vers le soleil, il laissa un bâillement lui filer entre les lèvres, signe d’un ennui évident de sa stagnation depuis son accession dans le continent. Venir ici à cause d’informations erronées avait eu le don de le mettre dans un état de susceptibilité assez dominant. Il avait perdu beaucoup d’argent, tout ça à cause d’un sorcier qui s’était joué de lui. S’il lui retombait dessus, il ne passerait probablement pas la nuit, c’était certain. Ne pressant pas le pas quant à son départ, il passa nonchalamment devant un foyer à la porte entrebâillée. Lorsqu’il jeta un bref coup d’œil à l’intérieur, ses lippes s’allongèrent en conséquence. C’était son œuvre : dans la pénombre se trouvait une abondance de corps écharpés. Leurs organes gisant sur le plancher. Celui qui découvrirait ce massacre rendra très certainement son déjeuner. Une vision qu’il trouvait fort amusante. Dans tous les cas, il n’avait plus grand-chose d’intéressant à faire sur cette place, alors il s’en alla, beaucoup plus loin.

Qu’il était affligeant de marcher sans aucun but précis en tête ! Il devait rapidement trouver de quoi se remplir les poches s’il aspirait à reprendre le navire en direction de Stenfek. Il devait y retrouver un ancien camarade, mais pour ça il avait besoin d’argent. Il pouvait toujours décimer l’équipage entier, mais il doutait de pouvoir arriver à bon port sans l’aide de personne. La dernière fois qu’il s’était jeté dans un bateau en étant en infraction, il avait perdu plus de temps qu’autre chose, et en fin de compte, il avait davantage compliqué sa situation. Il détestait devoir être dans les règles, mais il n’avait guère le choix. En bordant le port, il s’arrêta à différentes reprises devant les vitrines des commerces à proximité. Tout semblait lui faire de l’œil, allant de la simple tenue de voyage à celle d’une nouvelle arme qu’il aurait bien acquise en contrepartie. Même le fait de manger un bon repas le démangeait. Cela faisait des heures qu’il n’avait rien avalé, d’autant plus qu’il était encore plus affamé après avoir tué tous ces hommes. Mais alors qu’il s’apprêtait finalement à faire usage de ses supercheries pour obtenir ce qu’il réclamait, un sifflement attira son attention. En tournant la tête, il releva la présence d’un singulier personnage, encapuchonné. Tous être dont le visage était recouvert était de toute façon considéré comme suspect. C’était la règle.

Ce dernier lui fit signe de s’approcher, ce qu’il effectua, non sans rester sur ses gardes. « Un souci ? » Questionna-t-il d’une façon très hautaine. Le suspect remua ses doigts pour qu’il approche davantage son visage. Il chuchota des informations à propos d’un service qu’il souhaitait lui déléguer en échange d’une belle bourse d’or. En bref, il devait aller à la rencontre d’un capitaine pour se munir d'un paquet et venir le lui rendre dans une auberge. Hormis l'extravagance de cette requête, Zane ne se posa pas plus de questions puisqu’il en avait de toute façon besoin. Sans exiger plus de détails, il partit en quête du navire où reposait ledit capitaine. Lorsqu’il arriva à l’embarquement, il se positionna franchement en face de lui, sans camoufler ses intentions qui pouvaient pourtant lui faire prendre un risque. « Belle journée pour voler, capitaine ! » Et cela avec un enjouement presque trop spontané. Le capitaine le somma de se taire avec une myriade de gestes, puis après coup, il se dirigea curieusement auprès d’un coffre, qu’il ouvrit. Dans la boite au trésor, il dégagea un paquet d’une taille peu discrète. Le démon haussa un sourcil quand il le lui remit en main propre. « Faites attention. Ce colis est convoité par beaucoup de personnes mal intentionnées. Il est fort probable qu’on veuille vous le subtiliser par tous les moyens. » C’était bien le moment de le prévenir. Enfin, à vrai dire il trouvait la mission un peu plus intéressante à présent. Qu’ils viennent ces importuns. Ils repartiraient la queue entre les jambes. Encerclant le paquet sous son bras, l’homme descendit du bateau, prêt à faire demi-tour pour aller le rendre à son propriétaire.


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Sam 16 Avr 2016, 16:49

Un coup bref. Sec. Parfait. J'écoutais avec un plaisir non dissimulé le doux bruits des os se brisant nets sur le comptoir, accompagnée de la symphonie de ses hurlements. Je laissais encore quelques seconde à ce tableau pour se graver dans ma mémoire, puis je fis signe à mon partenaire d'un jour de relâcher le barman. « Je ne le redirais pas deux fois : Qui s'est emparé du paquet ? » Le bougre tentait de se masser son épaule douloureuse, mais le démon l'en empêchait. Je n'allais tout de même pas lui laisser le loisir de prendre soin de lui quand ma précieuse tête courait quelque part, dans les rues, sur le point de m'échapper ? L'homme d'une quarantaine d'année évitait nos regards, semblait chercher un échappatoire... A quoi bon ? J'avais deux autres mercenaires de l'autre côté de la porte, près à le cueillir. Ravalant bruyamment sa salive, il me donna un début de réponse... qui était loin d'être satisfaisant. « Je ne peux pas vous le dire ! Ils me tueraient... » « Et qu'est-ce que tu crois qu'on va te faire, si tu continue à garder le silence ? » D'un mouvement du menton, je laissais mon acolyte laisser parler son art. Le geste avait été précis, maîtrisé, tandis qu'il comptait désormais dans sa main un doigt de plus. « La ferme ! » A hurler comme un goret, il allait finir par alerter la milice... Son corps se mit à trembler, alors que de la sueur coulait à grosses goûtes sur son visage. « Vous avez besoin de moi vivant... » Tss... Cette remarque... Toujours la même ! Je lui assénais un coup de choppe dans la bouche, faisant au passage sauter l'une de ses dents. « Et c'est pas ça qui va m'empêcher de te massacrer ! » La haine avait repris le dessus sur ma raison, comme à chaque fois qu'il s'agissait de retrouver mon membre manquant. Mais l'imbécile n'avait pas tord, et le temps m'était compté... Qui sait où pouvait-elle être désormais ? Je n'aimais pas employer ce moyen là mais... je n'avais pas le choix.

« Miss Eternam ! La milice arrive. Il faut filer. » Je finissais de nettoyer le sang que j'avais sur les mains, observant une dernière fois le fruit de mon travail. J'étais assez fière du résultat, mais surtout, j'avais maintenant une piste sérieuse quant à la localisation du colis. « On décolle. » Disparaissant en quelques secondes, nous étions tous déjà loin lorsque les badauds se rassemblèrent devant la taverne. Je n'aurais peut-être pas du signer mon forfait, mais c'était tellement tentant ! Et puis, jusqu'ici, jamais ces idiots n'avaient mit la main sur moi... Pourquoi aujourd'hui ? Nous filions à travers les rues étroites de la ville en direction du port. Notre proie devait bien avoir plus d'une demi-heure d'avance sur nous, et je ne devais surtout pas le rater. « Au fait, on peut savoir après quoi on court comme ça ? » « C'est indispensable ? » « Non. Mais... » « Si ce n'est pas indispensable, vous n'avez pas à le savoir. Trop de gens convoite ça. » Oui, au point que je ne comptais même plus le nombre de personnes qui l'avait eu entre leurs mains depuis que je l'avais perdue. Mais fort heureusement, aucun d'entre eux ne m'avait retrouvé, et d'après mes dernières sources, elle était toujours intacte. Je pressais le pas, probablement plus excitée qu'angoissée à l'idée de pouvoir la récupérer. Il ne restait plus qu'à prier pour que le barman ne nous ait pas fournit de mauvaises informations... Mais vu l'état dans lequel je l'avais laissé, j'en doutais fortement.

Nous étions tous les quatre postés aux alentours du bateau, derrières des cargaisons qui venaient à peine d'être déchargées.Il ne me restait plus qu'à attendre, espérant que notre opposant apparaisse, chargé de sa précieuse cargaison. Les minutes défilaient alors que mon angoisse croissait. Je ne tenais plus en place, me retournant sans cesse, me demandant si je ne m'étais pas faite arnaquer, si je n'avais pas déjà louper ma cible... Je ne pouvais pas avoir une nouvelle fois échouer ! « Melody. Regardez... » Mercenaire numéro deux m'indiquais une position sur les toits. Il s'agissant d'une bélua d'un totem félin, plaquée contre les tuiles, visiblement à l’affût d'un événement, elle aussi. « Je crois qu'on est au bon endroit... » Un délicat goût de fer glissa au fond de ma gorge, tandis que je me passais la langue sur les lèvres. Mon esprit était partagé entre la joie d'avoir enfin collecter une bonne information et la peur de me faire doubler sur ce coup. « Fait signe aux autres. On attaque pas les premiers et on réplique dès qu'elle bouge une oreille. » Mais elle non plus n'était pas venue seule, et nous comptions pas moins de cinq femmes avec elle. Il y avait aussi un autre groupe de mercenaire appartenant à l'un des rares collègues de feu mon mari, que je n'avais pas exterminé. Cela faisait beaucoup de monde pour un seul adversaire. « Les ordres ne changent pas. On attends que l'un d'entre eux craque. » Tous acquiescèrent, et commença ainsi la longue attente.

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Lun 18 Avr 2016, 21:55


D’un regard inquisiteur, le démon inspecta la périphérie au peigne fin avant son départ. Il essayait de n’omettre aucune cachette tendant à accueillir des malandrins, mais en même temps, les assassins avaient la fâcheuse tendance à savoir idéalement où se dissimuler dans un environnement bombé. Il doutait sérieusement qu’on puisse lui subtiliser son paquet sans qu'il puisse réagir, mais qui sait ? Certains étaient plus adroits que d’autres. Poussant un râle étouffé, il décida de ne pas trop s’en affoler pour le moment et de transporter le colis en toute conformité. Il improviserait le moment venu. Et de toute façon, encore fallait-il qu’on en veuille vraiment à cette marchandise. Entreprenant de repartir en sens inverse, il s'écarta au plus loin des foules, les fuyant chaque fois qu'ils approchaient pour s'abstenir de se confronter aux surprises. Le port était assez inondé en cette journée ensoleillée, ce qui ne facilitait pas du tout sa tâche. Glissant sa main sur un couteau occulté par sa ceinture, l’homme avança en toute tranquillité en fredonnant une mélodie entrainante qu’il avait dans la tête. Imperceptiblement durant sa progression, il réforma également son apparence pour être le moins remarqué possible. Sous sa forme originale, Zane attirait effectivement l’attention, notamment de quelques femmes qui souhaitaient l’approcher pour une quelconque raison. Pour se dispenser à cette problématique, il avait donc opté pour un physique plus grossier, adoptant également une attitude plus banale. Depuis cette transition, il se risquait à moins d’approches, du moins jusqu’à ce qu’un mystérieux inconnu lui fasse un appel, la main élevée dans les airs. « Coucou. Qu’est-ce que tu caches sous ton bras, mon grand ? Un trésor ? C’est intéressant. » Il s’agissait d’un vieillard efflanqué qui tenait à peine sur ses jambes grelottantes. Il était trop indiscret pour être lavé de tout soupçon. Le diable grimaça, haussant un sourcil avant de lui répondre. « C’est un cadeau pour ma femme. Elle est malade, alors je me dois de la réconforter comme je le peux à son chevet. » Il s’était retenu de l’envoyer bouler et avait finalement opté pour une repartie plus complaisante. Enfin, c’était avant que l’importun se décide à trop insister à son goût. Le vieil homme s’approcha un peu trop près de lui, c’est pourquoi Zane affaissa son couteau au niveau de son épaule pour le planter. Comme il avait pu l’anticiper, le vieux rabougri n’en était pas vraiment un puisqu’il parvint sans trop de complication à enrayer la lame par le biais de sa canne qui muta subitement en une épée. Le déguisement du voleur cessa afin de dévoiler l’identité d’un parfait jeune homme. Repartant in extrémis, le démon lui colla un puissant crochet dans la mâchoire pour le dissuader définitivement de commettre un impair. Cela avait suffit à le mettre hors jeu.

En dévoilant inconsciemment sa facette cachée à ceux qui le ciblaient, d’autres mercenaires en profitèrent pour se précipiter à lui. Ils avaient donc tous dans l’idée de l’ennuyer, c’était d’un déplaisant ! Masquant son paquet dans une illusion, il contourna quelques individus avant de s’interposer au groupe qui venait à lui. « Donne-nous ce paquet si tu ne veux pas d’histoires. » Deux d’entre eux essayèrent de l’immobiliser en le tenant par les bras, mais c’était mal pensé de croire qu’une vaine neutralisation suffirait à le dompter. Tirant sur ses muscles pour se défaire, il enveloppa leurs crânes avec ses grandes mains et les frappa l’une contre l’autre afin de les étourdir. Quant au restant du groupe, ils dégainèrent en urgence l’arme de leurs fourreaux pour se confronter directement à lui. Ils étaient certes plus nombreux, mais il pouvait facilement distinguer leur manque d’expérience par rapport à lui dans l’utilisation d’un sabre. En se servant de sa prétendue force, il coucha les mercenaires avec des assauts coordonnés. À défaut d’avoir été furtif, il avait au moins libéré de l’espace. En effet, les citoyens s’étaient naturellement dissociés du champ de bataille à base de quelques commentaires pour le moins insultants qu’il ne releva même pas. Il devait rapidement s’éloigner du port pour ne pas attirer les ennuis, et accessoirement les gardes qui ne tarderaient surement pas à venir le contrarier. Cependant, c’est en retournant auprès de son dépôt qu’il remarqua la présence d’une bélua féline. Celle-ci avait visiblement repéré le bien malgré les précautions qu’il avait prises. Dès lors qu’elle l’entendit arriver, elle se retourna légèrement — dévoilant un léger rictus — avant de s’enfuir en toute hâte dans la direction opposée à laquelle il était censé se rendre. L'inquiétude avec cette espèce, c’est qu’ils étaient lestes et passaient assurément partout sans aucune peine, contrairement à lui dont le point faible se situait justement dans ce manque de souplesse. Pour la rattraper au plus vite, il n’avait d’autre choix que de bousculer tous ceux qui se dressaient sur son chemin. Ne la quittant pas une seule fois des yeux, il perdit sa trace lorsqu’elle grimpa sur un muret et qu’elle enchaina ses acrobaties artistiques pour rejoindre les toits en un rien de temps. Grinçant des dents, le démon déploya ses ailes pour s’élancer tout aussi promptement dans les airs et se laisser retomber sur les tuiles. Malheureusement, il ne distinguait plus aucune trace de la charmante féline qui l’avait destitué de son trésor. En revanche, d’autres prévenues se tenaient tranquillement sur le toit adjacent. « Hey, vous ! Vous n’auriez pas vu une sorte de panthère, par hasard ? » Il n’avait pas le temps de se confondre dans les formalités. Il devait retrouver son dû, même si pour ça il lui fallait harceler tout le monde.



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Lun 25 Avr 2016, 22:34

Tout ne se passait pas comme prévu. Encore une fois, mon plan avait été réduit à néant en quelques secondes, tout ça parce que j'étais incapable de prévoir assez de scénario possible, parce que je manquais cruellement de réactivité, parce que je ne réfléchissais pas assez. C'était toujours la même chose, et je commençais vraiment à en avoir marre ! Je me maudissais intérieurement, et en profitais pour décharger ma rage sur un morceau de bois qui n'avait rien demandé à personne. C'était ça où insulter mes subalternes d'incompétents et d'incapables, et tout le monde savait que c'était le meilleur moyen de se les mettre à dos, et de se retrouver tout seul devant un ennemi beaucoup trop puissant pour soi. Enfin, c'était toujours comme ça que ça se passait pour les méchants dans les livres. Une fois calmée, j’aboyais une vague d'ordres à peu près cohérents : il ne fallait surtout pas perdre la féline de vue ! Mes hommes filèrent, deux au sol et deux sur les toits. Moi aussi, j'en profitais pour monter histoire d'avoir une meilleure vue, même si je n'allais pas me lancer dans une course effrénée. Je n'en avais ni les capacités ni la volonté, j'étais faite pour diriger, selon certains, après tout. Je me mordais les lèvres, visiblement inquiète. J'avais l'esprit tellement embrumé que je n'arrivais pas à réfléchir à un plan convenable, et j'avais l'impression d'être totalement inutile ! Et ce n'était peut-être pas que ça... Je ne pouvais que me reposer sur les efforts de ceux que j'avais payé pour ce job... Que c'était frustrant ! A ce moment, j'aurais aimé être forte, puissante, rapide et efficace. Une fois sur perchée en haut d'une cheminée, je lutais pour ne pas perdre l'équilibre quand un homme me héla. Ce n'était vraiment pas le moment, pensais-je. Faisant à peine attention à mon interlocuteur, je lui répondis sans cesser de me ronger les ongles, d'un ton non-chat-lent : « -pas d'quoi tu parles... »

Et le temps que mes neurones se connectent, un ange était passé. « Si ! La Panthère ! Par là ! » Tournant les yeux vers le démon, je souriais d'un air carnassier. C'était amusant de le voir aussi démunis, et cela me procurait un effet de contrôle tout à fait plaisant. C'était donc de bonne humeur que je lui précisais la direction à prendre. « Mes hommes la suivent, deux sont au sol, ils se dirigent vers les Rues Marchandes... Au fond, j'préfère avoir à lui tomber dessus à elle qu'à toi ! » Un signal apparut dans le ciel, suivit d'une brève explosion. Je sursautais et manquais de tomber de mon piédestal. Quelque chose avait encore mal tourné, à tous les coups... Je soupirais tout en sautant plus bas. J'allais devoir me déplacer dans ce coin de la ville où mon visage était placardé à tous les coins de rues. Je détestais le centre du Continent du Matin Calme. « Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ?! » Je plongeais mes prunelles vertes dans celles de l'inconnu démoniaque. « On y va ? » Ce n'était pas vraiment une question, j'avais assez de jugeote pour imaginer qu'il ne m'avait pas demandé son chemin pour rien. Je savais aussi qu'il ne nous restait à peu près qu'une dizaine de minutes avant que la milice ne débarque et ne boucle le quartier. Rejoignant le colporteur en me hâtant, je fis tout de même les présentations plus par habitude que par obligation. « Au fait, je m'appelle Melody Eternam, Dullahan de ma condition et faiseuse de chaos à temps partiel. Et toi ? » Une deuxième détonation se fit entendre, plus puissante que la précédente, et déjà des couards fuyaient la place. J'ignorais ce qu'il s'était passé, mais la panthère devait bien se défendre. Parmi mes mercenaires, il y avait notamment un élémental de feu, avec un léger penchant à l'excès, qui devait être à l'origine de tout ce bordel.

« Désolée du bazar ! Je leur ai juste dit de me ramener le paquet, du coup ils font un peu de zèle... J'espère au moins qu'il ne lui arrivera rien, sinon je sens que je vais bouffer quelqu'un. » Je n'avais jamais eu peur du peuple des Enfers, et j'appréciais même plutôt leur compagnie. Quant on connaissait leur pouvoir de Pacte, on savait s'en protéger. Ils avaient souvent le sang chaud, s'en fichaient des conventions sociales et des lois, et quelque part, je me retrouvais dans leur façon de se comporter, j'avais un peu moins l'impression d'être quelqu'un de foncièrement mauvais et détestable. Alors je lui parlais naturellement, sans trop faire attention à ses réactions. Je manquais encore beaucoup de tact, à l'époque... Il me fallut vivre parmi les vampires pendant plus d'un mois, obligée de jongler avec ce peuple soupe au lait, pour que j'apprenne enfin à fermer mon clapet. Pour l'instant, mon humeur était de nouveau instable : tantôt joyeuse, tantôt anxieuse, tantôt énervée... Et je commençais aussi à avoir un peu peur, naturellement. Voir une foule de gens courir en sens inverse, ça vous mettait les jambes en coton. Et je commençais même à me demander si c'était une si bonne idée que ça de vouloir retrouver ma tête, un comble. Après quelques encablures, la place enflammée était en vue. Deux camps s'affrontaient visiblement, et les sorts et armes fusaient de tous les côtés. J'avais oublié à quel point les champs de bataille me grisaient ! Revigorée, je me lançais dans les réjouissances, en parfaite tête brûlée... Que la fête commence !

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Mer 27 Avr 2016, 22:08


Quelle curieuse manière de s’annoncer à lui ! Pour commencer, elle le tutoyait, comme s’ils avaient un jour été amis ou qu’ils avaient déjà échangé de belles paroles par le passé, ce qui était faux en plus d'être invraisemblable. Le démon la considéra du coin de l’œil, s’interrogeant le temps d’une seconde sur le sort qu’il pouvait lui réserver. Il devait toutefois reconsidérer la question quand elle lui indiqua la position de la panthère chapardeuse. Afin de vérifier ses dires, il braqua ses yeux en direction de l’aval du port dans le but de singulariser la silhouette en question. L’habileté avec laquelle se déplaçait celle-ci ne laissait que peu de place à l’apriorisme. « J’opère généralement en solitaire. Ce n’est pas pour vous insulter, mais je ne partage pas les biens que l’on m’offre gratuitement. » Le tableau inachevé qui se dressait devant lui implantait une réaction quasi immédiate dans son cerveau, lui procurant un effet immédiat qui l’incitait à revenir au pas de course dans l’arène. Cette caissette avait visiblement une valeur marchande plus importante qu’il avait bien voulu le croire lorsqu’on la lui avait cédée. Néanmoins, en prenant en compte le nombre conséquent d’individus qui essayaient de s’en emparer, les battements de son cœur s’accéléraient. Enfin un défi à sa hauteur prédisposé à le faire entrer sérieusement dans la compétition. Lorsqu’elle se présenta à lui en lui retournant la question, il se laissa ramper sur les tuiles pour la rejoindre d’un saut. « hm ? Mon nom ne représente rien dans ces contrées. Je suis un banal démon sans avenir qui recherche désespérément à se faire un peu d’or. Enchanté, mam'selle Chaos.  » Selon l’angle par-delà lequel on pouvait le dépeindre, il n’était pas si loin de la véracité. À quoi bon lui dire qu’il était justement enrôlé pour amener le colis à bon port puisqu’elle n’y était pas concernée ? Avec ou sans aide, il userait de tous les moyens perfides pour remettre les griffes sur son dû. Grinçant des dents quant aux circonstances qui prenaient place, il lâcha un juron en tapant du pied, creusant ainsi une sorte de déchirure sous les tuiles. « Le combat va tourner court s’il s’éternise à proximité de la baie. D’ici, je peux voir la milice s’approcher en vitesse. Je vais adopter la facilité du transport. » Sans ajouter une remarque méprisante, l’homme plongea dans les airs dans un saut de l’ange qui le fit se dissiper et s’élever tout de suite dans le ciel en présence de ses deux grandes ailes frémissantes.

En optant pour la voie céleste, il gagnait un temps considérable. Fondant au-dessus de la foule, il délimita sa cible aux prises avec deux groupes bien distincts. Une bataille allait faire rage s’il n’intervenait pas dans les plus brefs délais, c’est pourquoi il s’employa en une acrobatie maîtrisée pour faucher la panthère allusivement et ainsi lui dérober son larcin. S’ils désiraient effectivement livrer bataille pour le contenu de ce paquet, le meilleur des procédés consistaient à le faire dans un endroit plus propice et moins enclin à attirer toute l’attention sur eux. Voir une guerre éclater entre différentes parties n’aurait pas arrangé ses affaires, loin de là. Pour attirer les autres à le suivre, il renversa une nouvelle fois les protagonistes dont certains essayaient de l’attraper en plein vol. Plusieurs d’entre eux étaient assurément capables de faire la même chose que lui, c’est la raison pour laquelle il activa le tempo pour se retrouver plus tard en forêt, au centre d’une plaine fertile qui pouvait désormais tous les accueillir. Évidemment, les premiers à le rejoindre étaient ceux qui maîtrisaient la magie de lévitation ainsi que les plus véloces tels que la bélua panthère qui grimpa en un claquement de doigts au sommet des cimes. Le démon projeta une vague de magie noire sur le sol afin de générer une brèche. Il projeta la caisse en bois à l’intérieur avant de la recouvrir de nouveau par une couche de terre.

À présent débarrassé de l’objet de convoitise, le malin libéra une colonne de terre pour faire sombrer une poignée d’entre eux. Se mettant en position, le guerrier fit signe à ceux qui désiraient encore dénicher le trésor de venir s’en prendre à lui. Se formant en plusieurs binômes, ils se ruèrent vers lui en trombe. En conciliant ses différents pouvoirs et son adresse avancée du combat, l’homme chargea ses poings en magie pour engendrer le plus de dégâts en une seule action. Lorsqu’il heurtait effectivement ses cibles, elles étaient mises hors d’état de nuire dès le premier assaut. Tout en accomplissant cela, il éjecta aussi des rayons noirs par intermittence tout en se servant parfois de quelques illusions pour altérer sobrement sa réelle position et ainsi déconcerter les meilleurs combattants. Englouti par les ombres, le meurtrier refit surface avec une longue faux incrustée de pierres précieuses dans les mains. Sous les traits déguisés d’un moissonneur, il procurait le châtiment ultime d’une élégante rondade de son arme. Soudain, l’air se distendit dans un flottement qui libérait d’infimes particules flambées. La température s’éleva exponentiellement dans un torrent de flamme qui balaya la zone en un rien de temps. Portant ses bras devant lui pour le prémunir du feu, il chassa une boule incandescente en le noyant dans le néant avec le plat de son arsenal. La torche humaine — probablement l’un des plus puissants mercenaires — libérait occasionnellement des radiations intempestives alors qu’il séjournait dans un corps insensible au moindre de ses sorts. Le duel élevait le niveau d’un cran, mais ce n’est pas pour autant que le sourire du démon pouvait être amorti, bien au contraire.


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Mer 11 Mai 2016, 11:28

Le chaos. Tout autour de moi allait si vite que j'en avais du mal à suivre le cours des événements. Mes hommes se battaient avec ceux de la panthère, et peut-être encore d'autres intéressés par ma tête. Et moi, dans tout ça, je m'étais lancée dans un combat d'un niveau beaucoup plus élevé que le mien. Oh, je n'avais pas oublié les enseignements de ma chère Julia, mais sa maîtrise d'ancienne pirate me faisait pour autant défaut... Par chance, pensais-je à ce moment là, le démon avait récupéré le précieux colis et s'était attiré les foudres de tous les malfrats présents. Ce qui me permit d'atteindre un point d'observation, en haut de la fontaine. Depuis cette place centrale, je pouvais mieux observer, prévoir mes actions. Mais les idées me manquait, et j'avais de plus en plus l'impression que mon objectif s'éloignait de moi. Je pestais sans retenue contre mes ennemis. Tout ça pour quelque chose qui m'appartenait. A moi. Dans des moments pareils, j'aurais aimé être en mesure de contrôler ma colère.. Mais mon impuissance, la peur et la haine étaient trop fortes. « Bourrez-moi tout ça les gars ! » Une chose à la fois. Une seule. Je devais me débarrasser du maximum d'opposants. Et puisque je n'avais que mon potentiel magique pour moi... autant qu'il me serve. Je sautais du haut de mon piédestal et attrapais une épée abandonnée sur le sol, près d'un cadavre. Je n'avais aucun don pour le maniement de l'épée... en revanche... De ma main marquée, je saisis la lame aiguisée, que je fis ensuite glisser tout le long de ma chaire. La douleur me fit grimacé, mais le filet de sang qui coulait maintenant à terre me ravit. « Prêts pour une petite danse, messieurs... ? »

D'un pas que je voulais assuré, je me mis en marche. Tout n'était qu'une question de touché... et d'esquive. Ne pas courir, ne pas faire de geste brusque, contrôler mes mouvements. Rapides, précis. Toujours regarder autour de moi. Ne pas se faire surprendre, ne pas se laisser toucher. Cela n'était pas sans me rappeler une certaine bataille, destinée à protéger un certain royaume. Ils étaient nombreux, bien plus armés, bien plus puissants, et nous les avions défaits. Aujourd'hui, j'étais un peu plus puissante... Alors il était peut-être temps de savoir de quel bois j'étais fait ! Un premier homme acculé me frôla sur mon flanc droit. Vite, je pivotais d'un quart de tour et apposait ma marque  juste sur son dos. Mais déjà, un deuxième manquait de violemment me percuter. Une seconde de trop, et j'aurais fini à terre. Marqué qu'il fut, également. Je ne devais pas m'immobiliser. Bouge Mélo' ! Du Mouvement ! Mais plus j'apposais ma fiole de poison, plus je me fatiguais. Le souffle et l’énergie venait à me manquer. Alors, étendant mes larges ailes de plumes noires, je pris mon envol. Il me fallait de la hauteur pour contempler l'étendu des dégâts. Et bon sang de bonsoir, ça semblait marcher. Certains ne tenaient plus debout, d'autres se prenaient - comme un violent retour de flammes - leurs propres attaques. Et il y avait dans le lot déjà des morts. Laissant mes yeux sombres s'exprimer, j'étais surprise de voir qu'aucun d'entre eux n'avait une horloge qui indiquait plus d'une dizaine de minutes. Tous condamnés. Pour une tête. Une fois encore, je n'avais fait que semer la mort sur mon passage...

Mais dans toute cette histoire, j'en aurais presque oublié le démon. Le cherchant rapidement des yeux, je le vis au loin, s'éloigner en direction de la plaine. Beaucoup le suivait, autant de mes hommes que de nos ennemis. Il ne fallait pas que je les perdes de vue ! Puisant dans mes ressources, j'agitais mes ailes avec plus de force et me mit en route. Heureusement pour moi, je n'étais pas la seule traînarde, ce qui me permettait de suivre le cortège sans devoir fournir de trop grands efforts. Je pressentais que les choses allaient devenir sérieuses, et il était hors de question d'y aller en étant incapable de fuir, au besoin. M'économiser, je ne dois pas m'épuiser ! Et déjà, derrière moi, j'entendais les aboiements du chef de la milice. Je ne savais pas  la teneur de ses ordres, mais j'espérais qu'ils se contenteraient d'opérer à l'intérieur des murs de la Citée... Faites qu'ils ne viennent pas nous gêner... Mais je n'avais pas le temps de plus m'en inquiéter. Devant moi, les mercenaires plongeaient vers le sol. Destination finale... J'hésitais à les suivre jusqu'au bout, mais finit par choisir cette option. Je ne pouvais pas me permettre de rater quelconque information. Les morts allaient pleuvoir, mais ce n'était plus mes affaires. Je devais récupérer mon bien, un point c'est tout.

Et tout ce qu'eu j'eus le temps de voir, c'était cette faille s'ouvrant dans le sol, puis se refermant sur ma tête. L'espace d'un instant, je cédais à la panique. Comment la récupérer ?! Mes mes amis de l'Au Delà me soufflèrent une solution que je n'aurais jamais pu envisager toute seule... Puisque la matière n'avait jamais empêché d'aller où bon lui semble, alors je n'avais qu'à me faire ectoplasme. Malgré moi, un sourire de vainqueur esquissa sur mon visage. Qu'ils aillent tous se faire tuer. Tant que je récupérais le colis, tout ira bien. Et puis... Ça me fera des mercenaires en moins à payer. Une fois devenue esprit, je plongeais dans le sol, bien que cela me procurait toujours un drôle d'effet. La caisse n'était pas loin... Il me suffisait d'attendre que son regard se détourne... Patience... Là ! De mon pouvoir, j'enveloppais à son tour la caissette qui vint dans mon plan. Tout semblait bien se passer... un peu trop bien, même. Une vague d'angoisse me força à la précipitation, et je sortis vivement mon bien du sol avant de foncer dans les sous-bois. J'étais invisible pour quiconque n'avait pas le pouvoir de voir les esprits, mais j'avais l'impression que quelque chose clochait malgré tout. Ma tête. Ce n'était pas ma tête qu'il y avait dans la boîte. C'était... J'eu tout juste le temps de voir ses têtes et ses yeux jaunes rencontrer les miens... avant qu'elle ne grandisse... encore et encore... S'en était trop pour moi. Dans un dernier excès de lucidité, j'hurlais aux combattants la présence de l'hydre... puis toutes mes forces m'abandonnèrent, et je sombrais dans les ténèbres.

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Mar 24 Mai 2016, 22:07

Une explosion. Une ! Une seconde. Une troisième. Toutes étaient suivies d’une déflagration affolante qui consumait le champ de combat de son incandescence. Les boules de feu que propulsait l’élémental n’atteignaient jamais la cible engagée. Tout ce qu’il réussissait à faire grâce à son emportement fut de bruler la flore, donc de générer une belle lueur sympathique sous les radiations de la lune qui les épiait. Aussi incontrôlable que soit le feu, Zane ne redoutait pas la substance qui ne posait pas de réel problème à ses capacités réactives, notamment pour esquiver à temps les innombrables éclairs orangés qui frôlaient son corps en le caressant d’une intense chaleur. La sensation que lui procuraient les quelques passages imminents le soulageait plus qu’autre chose en réalité, puisqu’elles cautérisaient une portion des dommages qu’il avait acquises un peu plus tôt. Pour se débarrasser du feu, l’on disait qu’il fallait le combattre par le feu, c’est pourquoi le démon analysa distinctement sa technique avec les yeux avant de la calquer. Certes, il lui était impossible de reproduire une qualité identique à cause de son incompatibilité, mais il pouvait au moins se défendre par le même élément. C’est après avoir conformément enfanté une grosse flamme dans le creux de sa main qu’il plongea vers l’avant, soutenant le rythme de ses pas pour gambader hâtivement dans sa direction. La braise qui se propageait sur son poing lui permettait de déporter les fourmillantes charges embrasées qui fondaient sur lui à toute vitesse.

Quand bien même la torche humaine usa de styles bien plus puissants, le démon se jeta littéralement dans la gueule du loup — subissant quelques boursouflures — afin de ressurgir de l’autre côté de la mer ardente. Ragaillardi de sa colère et de l’effet de surprise, il asséna son plus puissant coup dans la mâchoire de l’individu. Celui-ci heurta maladroitement le sol, perdant conscience directement après. Ses vêtements et sa peau avaient été partiellement roussis durant sa course triomphale, mais ce n’était pas bien grave. Quand il était dos au mur, il essayait généralement de finir son adversaire en un seul coup. Avec sa force actuelle, il y advenait assez régulièrement, même si quelques exceptions étaient toujours de mise. Tandis que les différents groupes se battaient réciproquement en forçant le destin à les départager, il profita du chaos pour rejoindre l’emplacement qui lui avait servi de tanière. En évacuant l’endroit en question, il ne trouva rien d’autre que de vieux ossements. Ce n’est qu’après coup qu’il comprit que la jeune fille qui recherchait justement la boite s’en était emparée pendant qu’il se révélait occupé avec des malotrus. Les femmes manquaient vraiment de savoir-vivre dans ce coin du continent. Se ruant à sa poursuite en se dérobant à la présence des querelleurs, le cri perçant qui s’envola dans les airs le fit frugalement sursauter. La voleuse semblait particulièrement sous le choc, et pour cause, il remarqua l’énorme bestiole à plusieurs têtes qui se dressait face à elle : une hydre. D’où sortait-il et qu’est ce qu’il pouvait bien foutre dans un endroit pareil ? Le mystère restait entier.

En tout cas, ça ne changeait pas grand-chose en ce qui concerne le destin de cette dernière ; elle devait passer l’arme à gauche. Se dressant aux côtés de la resquilleuse, il brandit bravement son épée qu’il braqua en direction du monstre. « Quitter un festival pour avoir un tête-à-tête aussi flatteur, vous avez de drôles de goûts si je puis me permettre. Où est passée cette fichue boite ? Il l’a bouffé ? » Le hurlement synchronique qui sortait de toutes ces grandes gueules leur amenait la chance d’assister à un magnifique concert. Le démon prenait cette — mauvaise — surprise à la légère, un trait typique de son caractère qui le plaçait bien souvent dans des conditions aussi cocasses que périlleuses. « Je vais vous aider, mais ensuite vous me restituerez cette boite. C’est que le bois est de qualité. J’y tiens. » Son humour dévastateur se destinait à rendre le cours des choses moins pénible, en tout cas pour lui. L’une des nombreuses têtes se décida finalement à passer à l’action en avançant précipitamment sa tête pour le dévorer d’une traite, c’est pourquoi il brusqua la femme dépourvue de crâne — encore tétanisée — en sautant sur le côté, après quoi il la projeta sur le sol. « Essayez au moins de ne pas crever le temps que je négocie avec cette schizophrène en puissance. » Bon, la plaisanterie avait assez duré. Étalant ses ailes, il quitta sa partenaire pour marauder acrobatiquement à hauteur des têtes. Ni une, ni deux, le soldat se servit de son agilité astrale pour compromettre les persistants clashs de son ami.

Malgré le fait qu’il était difficile de se glisser dans les ouvertures — pourtant abondantes — qu’il permettait, le diable lui trancha la tête chaque fois qu’il en avait la présence d’esprit, sans évidemment penser aux conséquences qu’entrainait un tel acte. Il savait très bien ce qui arrivait lorsqu’on s’en prenait à eux de cette façon, mais il n’en avait cure et pourchassait son manège. Du moins, il perpétuait jusqu’à se faire sévèrement réprimander par la bête qui le troubla plus d’une fois avec ses nouvelles figures. Lancé à cent à l’heure contre les arbres qui fendirent sur son passage, il recouvra l’équilibre en s’assistant de son arme qu’il ensemença dans le sol, essuyant le sang qui coulait sur ses lèvres d’un revers de la main. « Et m*rde ! J’ai sûrement été un peu trop loin. » Et c’était peu dire, puisque c’est en pleine rage intense que l’hydre négligea complètement Melody pour se dépêcher vers lui, écrasant son énorme patte sur sa personne. Zane hissa son avant-bras en l’air pour la freiner et la bloquer, cependant il se fit méchamment buter par une tête qui l’envoya de nouveau rouler sur plusieurs mètres. Son torse avait été sévèrement affecté. Il était recouvert de plaies plus ou moins sérieuses. Tout bien réfléchi, le combattre seul n’était peut-être pas un si bon plan.


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Jeu 26 Mai 2016, 20:23

J'étais faible. Incapable de bouger, j'avais fini par comprendre que je ne m'étais pas tout à fait évanouie, ce qui n'était pas plus mal. Malheureusement, tout mon corps m'envoyait des messages de douleur, et je me sentais aussi vide qu'un lendemain de fête bien arrosé. Mes sbires avaient probablement du m'abandonner à l'annonce de l'approche de l'hydre, à moins qu'ils n'aient été tués par ce maudit démon... Je ne devais pas rester là... Il fallait que... je me relève. Que je bouge. Ne serait-ce que peu. Mais mes forces m'avaient décidément abandonnées. Une fois encore, j'avais foncé au devant des dangés, et une fois encore, je me retrouvais aux portes de la mort. A croire que je cherchais à la provoquer... A croire qe je ne méritais pas vraiment de retrouver ma tête, pas vraiment de vivre. Je perdais peu à peu espoir, allant jusqu'à songer ne plus rien tenter, et attendre que le monstre veille bien m'achever. J'avais la sensation horrible de mériter tout ce qui m'arrivait, et je ne le suportais pas. Tandis qu'une part de moi-même abandonnait le combat, une autre se révoltait lentement. Une volonté forte, un instinct de survie, appelez ça comme bon vous semblera... Mais je sentais que quelque chose en moi voulait encore en découdre, et me donnerai peut-être la force de continuer à avancer. Non... C'était idiot. Rah ! Je perdais du temps en réflexion inutiles. Et l'humour de ce démon ne m'aidait en rien ! « C'est lui le contenu du colis ! Patate ! » Mais avec le vacarme assourdissant que produisait les têtes de la créature, allié à ma position actuelle, il n'avait pas du m'entendre. Toujours face contre terre, je tentais de rouler sur le côté, ce que j'eu l'agréable surprise de réussir. « Mais puisque je te dis que l'hydre était dans la boîte ! » Un hurlement puissant couvrir le faible son de ma voix, ce qui eut pour effait de me faire enrager de plus belle.

La chance n'était pas avec moi. A moins que... la bestiole n'était pas la seule fautive... Difficilement, je tentais de glisser l'une de mes mains vers ma poitrine, à la recherche de mon pendentif... et remarqua avec horreur qu'il n'était plus à sa place. J'avais du le perdre dans ma chute brutale... Sans ma tête à sa place, pas étonnant qu'il ne pouvait m'entendre... J'essayais alors de me remettre sur mes pieds, quand je sentis le sol trembler sous mon corps... Je l'avais presque oublié celle-là. Le démon me poussa violemment sur le côté. « J'essaierai... », aurais-je voulu lui répondre. Puis il s'envola, me laissant de nouveau seule. Il était grand temps que je me reprenne en main. Me servant d'un arbre à ma portée, je me hissais à la force de mes bras pour me redresser. Une fois dans une position qu'on pouvait qualifier de verticale, je pris la peine de me reposer quelques instants, tout en cherchant du regard mon précieux pendentif. Je fini par le voir, à quelques mètres à peine de moi. Mais il me fallait pour l'atteindre me rapprocher de la bestiole... alors que je n'avais aucune idée concernant l'issu du combat entre elle et le démon. Au moins, si il pouvait l'occuper ne serait-ce qu'un moment... Je levais mon regard sur ses nombreuses têtes... qui... Est-ce que je vois double ? étaient beaucoup plus qu'à l'origine. Je ne connaissais rien sur les hydres, mais à tête froide, il ne fallait pas bien être futé pour comprendre que les couper empirait les choses. « Je peux savoir ce que tu fais encore là Melody ? » « Tu n'as pas un pendentif à récupéré ? » « Un démon à sauver ? » « Une tête à retrouver et une hydre à rendre à son propriétaire ? » Les soeurs de Bagaya... Mes chères tantes...  Je me dirigeais à grand pas vers mon pendentif, que j'empressais de remettre à mon coup, tout en récupérant ma tête. « Que me vaut l'honneur de votre visite... » Je ne pouvais voir les deux esprits, mais leurs voix m'étaient bien trop familières... et elles avaient apparemment décidées de venir en observation. Aujourd'hui. Très bon choix, mesdames...

« On passait par là... Et on se disait que tu aurai peut-être besoin d'aide ! » « Et vous faites ça pour... » « La famille ! » « Pff... Comme c'est étonant... Et vous comptez faire quoi, au juste ? » « On va te chercher le proprio ! » « Et pendant ce temps là, toi, tu vas occuper la bestiole et sauver ton démon ! » « Le sauv... » Elles m'empêchèrent de protester et filèrent sans me donner de plus amples explications. Comme toujours, ces deux là avaient des plans pour moi que je ne comprenais pas... Que c'était agaçant ! Toutefois, les entendre m'avait redonné une énergir nouvelle, et je me sentais remonté à bloc. Reprenant un corps immatériel pour plus de praticité - et de sécurité - je me dirigeais droit vers la bête, à la recherche de mon sauvé. Pas le temps de réfléchir, il était coincé sous la patte de l'hydre, qui l'envoya voler d'un coup de tête bien placé. Il était en danger. Et je devais gagner du temps, simplemet du temps. Saisissant une épée abandonnée au sol, j'étendis mes ailes de plume et décollais de plusieurs mètres. Tant que je restais à l'état d'ectoplasme, elle ne pourra me toucher... Tant que j'aurais assez de magie, je pourrai résister. Mais je n'avais pas la force de mortellement la blesser. Alors il me fallait agir comme je l'avais toujours fait, en tant qu'enquiquineuse. M'élançant droit vers ses yeux, je parvenais à en pourfendre quelques uns. Elle hurlait, secouant vivement la ses nombreuses têtes, mais je tenais bon. Pour combien de temps, je l'ignorai... Pourvu que ces vieilles peaux fassent vite...

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Sam 06 Aoû 2016, 00:55

La mort lui tendait la main, mais Zane déniait de la prendre. Tant que ses os tiendraient le coup, il n’avait aucune raison de renoncer à se battre. Une hydre n’était rien de plus qu’une créature gratifiée de plusieurs essais. Peu importe le nombre de fois où il s’empressait de lui annihiler une face, elles repoussaient de plus belle en amenant une autre à naitre. Elles étaient fascinantes, mais viendraient le moment où elle serait dans l’incapacité de subir le poids de toutes ces nouvelles apparitions. Il suffisait de frapper fort. Toujours plus fort. Jusqu’à ce qu’elle cède d’elle-même et se laisse porter par le joug de la représailles. Il anéantirait ses moindres espoirs. Le torse bombé, l’homme regagna l’épée qui avait échoué au sol. Melody était quant à elle revenu jouer le concert de son périlleux retour. Elle avait changé pour un corps spirituel, devenant ainsi intangible pour la bête qui ne possédait finalement aucun don magique, si ce n’est la reprise temporisée de ses parties décapitées. Retroussant ses manches – ou plutôt ses muscles – le Démon prit clairement son temps pour revenir près du monstre. Il déambulait sereinement comme un prisonnier affranchi de sa liberté, considérant à droite et à gauche le paysage qui se formait sous ses yeux. Il massa ensuite son cou et ses bras tendus par l’utilisation trop intensive de ses forces.

Jetant un coup d’œil à la jeune femme qui chahutait avec l’ennemi comme un odieux volatile, il en profita pour faire un trait d’humour. « Aaargh… quand tu auras fini de lui becqueter les yeux, peut-être que tu pourrais laisser faire les grands. Héhéhé. » Il avait retrouvé ses esprits. Cela avait pris plus de temps que prévu, mais il était désormais apte à se battre avec tout ce qu’il avait. Faisant honneur à son titre de Démon, il manifesta toute la colère dans le reflet des autres. Reconquérant son apparence la plus démoniaque grâce au renoncement de son humanité, divers éclats de laves émergèrent de son corps, brûlant progressivement sa carapace actuelle pour libérer le monstre qu’il était tout naturellement. Ses cornes pointues avaient troué son front. D’énormes pattes avaient remplacé ses jambes. Ses griffes étaient devenues relativement élancées et aiguisées. Une queue fit son apparition avant de se choquer brutalement contre le sol. Toute la force du Démon était à présent accumulée en lui, sa magie n’ayant plus besoin de lui servir pour mettre un terme à la présence de cette chose. Ses yeux – absent de la moindre pupille – semblaient tourner son attention vers Melody, mais rien ne laissait prétendre qu’il la voyait toujours comme une alliée. À vrai dire, il n’était plus qu’à moitié conscient de ses faits et gestes. Ses dents grinçaient les unes contre les autres ; il se trouvait littéralement dans un état où toute personne qui se révélait sur sa route était un ennemi. Par ailleurs, il avait cessé d’émettre le moindre mot, remplaçant tout dialogue sensé par une pluie de grognements angoissants.

Finalement poussé par les deux paires d’ailes dont il était désormais assuré, le Démon fondit dans les airs tel le rapace entrevoyant sa proie. Semblable au déboulement d’un éclair, il passa au travers de la créature aussi simplement que dans du beurre, sa main alors fermement brandie en avant pour priver l’animal de son cœur, et ainsi de sa vie. Le monstre s’effondra ; ses dizaines de têtes suivant le mouvement lors d’un frémissement rugissant en mesure de réveiller tous les esprits du continent. S’il avait aussi réussi à se débarrasser de ce dernier par la présence de Melody, sa présente condition ne le voyait pas de cet œil-là. À partir de l’instant où il avait muté en ce qui se faisait de plus violent et barbare sur les terres, il ne correspondait plus du tout avec les mêmes envies. Dans un premier temps, il se rua vers elle pour tenter de la pulvériser à son tour, mais quand il comprit que cela ne le mènerait à rien, il détourna son attention sur les autres mercenaires qui arrivaient après la guerre. Parmi eux se trouvaient des alliés de la jeune femme, mais comme il n’en avait rien à faire, il fonça dans le tas et extermina le plus de défenseurs éventuels. Entre les nombreux cris et le rouge du sang qui repeignait la végétation en un teint estampillé de violence. Finalement, après avoir décimé la moitié du camp à lui tout seul, quelque chose ou quelqu’un le stoppa dans sa folie. Ignorant la raison de ce soudain revirement, il s’écrasa contre un arbre, sa modification achevée pour revenir vers son apparence humanoïde.

La déviation dans laquelle il s’était perdu lui donnait un mal de crâne démesuré. Quand il essaya de se relever, il comprit qu’il avait utilisé beaucoup trop de magie et d’énergie pour y parvenir. Sa colère avait régressé, il avait vaincu l’hydre, mais il avait aussi abattu plusieurs membres de groupes qui réclamaient à présent sa tête. Peinant à hisser la tête vers Melody, le Diable lui sortit une citation de derrière les fagots, retranscrits plus ou moins bien selon les sources. « Jadis, un Bélua ornithorynque du nom de Perry était sur le point de se faire tuer, exactement comme c’est mon cas actuellement. Il était le bouc émissaire de son peuple, humilié et rejeté d’une faute qu’il n’avait pas commise. Sais-tu ce qu’il a dit avant de mourir ? Il a dit : je ne suis pas un ornithorynque. Je suis un canard. » Une histoire véridique qu’il avait apprise à l’intérieur même d’une taverne, autant dire que c’était du lourd. En revanche, lui conter une telle histoire ne servait vraiment à rien. Il s’en rendait compte.


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Mer 17 Aoû 2016, 17:27

Une forme démoniaque... Il fallait s'y attendre ! J'observai du coin de l’œil le malin se transformer, devenir plus puissant, plus sauvage... tandis que je perdais ostensiblement de ma force à chaque seconde qui s'écoulait. La bête ruait de part et d'autre, de manière totalement incohérente, et il m'était de plus en plus compliqué d'éviter ses attaque tout en jouant entre mon corps solide et éthéré. Mon énergie me faisait défaut, mais plus encore, ce fut mon endurance qui me posa le plus de problèmes. Je sentais qu'il me fallait maintenant compter chaque transformation, chaque assaut sur ses yeux d'hydre,et que je n'avais guère plus que deux ou trois attaques à porter. Néanmoins, je serrais les dents et puisait dans toutes les ressources qu'il me restait. Ce n'était pas moins une question de survie que de fierté. Je ne voulais pas être inutile. Je ne voulais pas qu'un homme s'accapare toute la gloire de la situation. Je ne voulais pas le laisser gagner... et encore moins avoir une dette envers lui. Il me fallait me montrer méritante, même si cette notion avait bien plus de poids chez les alfars et les ondins que chez les habitants des Enfers. Mais il m'avait fallut d'une seconde d’inattention, durant laquelle il m'avait parlé, et que je l'avais écouté, pour que la créature parvienne à m'envoyer dans le décors. Mon instinct de survie prit le dessus, et je me repliais sur moi-même, usant de mes dernière parcelles de magie pour garder une essence d'esprit. Je voyais les arbres autour de moi défiler à si grande vitesse qu'il m'était impossible de les discerner correctement. A quelle vitesse cette chose m'avait envoyée ? Je transpirais la peur par chaque pore de ma peau et je priais tous les Aetheri dont je connaissais le nom pour qu'ils m'accordent une chance de survie. La chute fut brutale, et je ne pus épargner tout mon corps. Ma jambe droite produisit un craquement épouvantable et une douleur aiguë m'envahit, m'arrachant un cris. Elle était brisée, je le savais. Et je pestais contre mon manque flagrant de prudence.

Je me relevais, et prit quelques temps pour recouvrer un minimum de force. Le cœur battant, la respiration saccadée et rendue douloureuse par le choc, je repris le chemin lent vers la clairière. J'eus à peine le temps de voir la pauvre bête s'écrouler, à peine le temps de reprendre un corps immatériel lorsque le démon me fonça dessus, à peine le temps de comprendre que tous ceux que j'avais engagé venait de se faire massacrer. Horrifier par cette vision, j'eus un hoquet de frayeur tandis que je me demandais si je serais capable de contrer un autre assaut du malin. Pourtant, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi, ce dernier s'affaissa soudain de tout son poids contre un arbre, qui manqua de rompre sous l'effort. Redevenu plus humain, les quelques survivants s'amassaient tout autour de lui, réclamant vengeance. Parmi eux, je ne voyais plus aucun de mes mercenaire, ce qui en soit, n'était pas une si mauvaise chose. Me rapprochant alors du cercle, je fus surprise qu'il m’adresse en premier la parole. Croyant qu'il me transmette quelques informations utiles, je tâchais de noter dans ma mémoire sans fin chacun de ses mots. Lorsqu'il eut finit, j'eus la désagréable impression qu'il venait effrontément de se moquer de moi mais par prudence, je choisis de placer ces élucubrations sous l'effet de la fatigue. Vaincre une hydre n'était pas une activité routinière, même pour un démon.

Mais il me fallait maintenant gérer la colère de tous ces hommes. Certains criaient vengeance, quand d'autres demandaient simplement un quelconque dédommagement. Bon nombre d'entre eux ignoraient encore que le colis après lequel nous courrions tous était aujourd'hui étendu mort dans la clairière. Après quelques temps, et malgré la douleur lancinante qui me faisait perdre par moment le fil de mes pensées, je tâchais de prendre la parole et de calmer le jeu. « Si quelqu'un doit se plaindre ici, c'est moi. Pas un seul de mes hommes n'est encore debout. Alors fermez-là et ayez la courtoisie de donner l'honneur aux dames. Et je ne vois aucune autre femme ici.. » Certains crièrent au scandale, mais malgré leurs airs bourru, bon nombre d'entre eux connaissaient la valeur de la politesse et forcèrent les autres au silence. J'allais donc reprendre la parole lorsqu'un individu bien étrange fit son entrée en scène. Il était vêtu d'un riche costume trois pièces, portait un chapeau haut de forme orné de plumes de phœnix et marchait à l'aide d'une canne au pommeau doré, représentant un cerbère crachant des flammes. Malgré sa petite taille et son large ventre, quelque chose en lui imposait un certain respect, et tous se turent à sa venue, moi y comprit. « Si une personne doit se sentir lésé dans cette histoire, il me semble que je soit un excellent candidat. Je demande à ce qu'on m'apporte ma pièce de collection assez prestement et voilà que je le retrouve en bien piteux état. Savez-vous combien coûte cette créature ? » Aucun des hommes ne sut répondre et je me fis aussi discrète que possible, n'oubliant pas que ma tête était mise à prix de ce côté-ci du monde. Et tout à coup, je regrettais presque le combat contre l'hydre.

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Mar 18 Oct 2016, 22:27

Favoriser les bons mots au bon moment est une aptitude qui requiert un certain savoir-faire ; une habilitée fortement utile pour se sortir de toutes les situations indigentes quand le manque de vigueur se fait ressentir. En dépit d’une volonté affichée, Zane qui disposait pourtant d’un tel atout dans sa manche n’en avait pas eu recours, notamment car il était bien trop taquin pour ne pas étaler une bonne tranche de moquerie vis-à-vis de ceux qui lui en voulaient. Abattre un homme blessé — qui plus est Démon — était tout à fait le genre de ces malfrats de bas quartiers qui n’hésiteraient pas à lui passer dessus uniquement pour se venger de tout ce qu’il avait instauré jusqu’à maintenant. Melody semblait elle aussi lui en vouloir, même si c’était moindre comparé aux autres. « Au lieu de râler à la moindre occasion comme des vieillards aigris, vous devriez me vénérer de vous avoir débarrassé d’une hydre qui n’aurait fait qu’une bouchée de vous tous. » Il ne regrettait aucunement d’avoir tout donné lors de ce combat unique en son genre. Se farcir de telles créatures légendaires n’était pas donné à tout le monde, et le sens du défi étant une priorité chez ce dernier, il n’aurait donné sa place pour rien au monde. En revanche, un homme grassouillet qui s’exprima comme étant le propriétaire de la bête fit son intrusion dans la forêt. Au vu de son apparence assez aristocratique, ce type appartenait sans aucun doute à la haute société. Sa fortune était volontairement arborée.

Bien qu’il parût effectivement mécontent quant au sort de son ami aux nombreuses têtes, Zane ne put s’empêcher de rire face à tant de discourtoisie. Forçant sur ses muscles endommagés, les jambes du malin se déplièrent doucement, et après quelques efforts il se releva en chancelant un peu de droite à gauche, réussissant malgré tout à ne pas tomber au moindre effort suscité. Pour éviter une hémorragie trop importante, le soldat des Enfers arracha une partie de ses vêtements pour la ligoter autour de ses blessures. Sans pour autant le sauver des nombreuses infections qui pouvaient le saisir, il gagnerait un temps précieux en occultant les plus sérieuses. Avec sa hargne habituelle, il ramena sa position auprès de cet homme aux moyens honorables. Les mercenaires le laissèrent passer, probablement plus par stupeur que par compassion à son égard. Quand il retrouva en face du pansu, un nouveau rire malsain se délogea d’entre ses lèvres. « Je ne conçois pas de m’excuser une seule seconde à propos de ce que j’ai fait à ta… compagne. Manifestement, la valeur que tu lui accordais était surfaite. Je l’ai vaincu sans aucun problème et je recommencerais dès maintenant si l’occasion se représentais. » Bien sûr, il bluffait. Poser un regard sur son corps meurtri suffisait à le comprendre. Il avait eu bien plus de mal qu’il ne voulait l’admettre en plus d’avoir à moitié échoué, puisque épaulé par quelqu’un d’autre pour en venir définitivement à bout.

Quoi qu’il en soit, Zane s’approcha encore de l’homme en accomplissant les derniers pas qui le séparaient de sa personne. Son sourire était assez angoissant, quand bien même il était aux portes de la mort. « En fait je vais te rembourser à ma manière. Je vais… » Mais avant qu’il ne puisse énoncer le restant de sa phrase, son cops sombra de lui-même dans les bras de l’inconnu. Était-il devenu inconscient ? Pas vraiment. Quand il releva le visage noyé dans la sueur, sa main sur l’épaule de l’homme, quelque chose d’étrange se produisit. En effet, au-delà du faciès tordu par la peur qui s’était emparé du fortuné, c’est surtout la présence d’une importante quantité de sang coulant sur l’herbe fraiche qui attirait l’attention des plus vigilants. Lorsqu’il se retira enfin en reculant d’un coup, tous pouvaient alors constater que le Démon avait accompli son œuvre par le biais d’une lame dissimulée. La victime s’agenouilla aussitôt à terre, sa main boudinée serrant fermement sa poitrine, là où le métal avait assuré son œuvre. Quand il se retourna vers Melody qu’il retrouva immédiatement, l’aura qui émanait du mal paraissait bien plus néfaste que la fois précédente. Malgré les blessures, rien ne semblait pouvoir stopper son assaut. Il ne désirait qu’une chose : obtenir le gain qui lui était promis, et pour ça il était prêt à faire beaucoup de sacrifices. « Melody… Donne-moi tout de suite ce qui se trouvait dans la boite. C’est mon dernier avertissement. Regarde… autour de toi. » Les morts qu’il avait causées un peu plus tôt commencèrent à être secoués par des spasmes. Quelques secondes plus tard, les cadavres prenaient vie. La nécromancie avait parfois du bon.


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Drôle de marchandise... [PV Melody]

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